Billie Joy Clayton ǀ 28 ans ǀ Humaine ǀ Pro-Loup ǀ 163 cm ǀ Agent de liaison ǀ Silas
Lorsque j’étais encore étudiante, pour gagner un peu d’argent, je me produisais dans les bars de ma ville. La musique m’a beaucoup aidé pendant les périodes difficiles de ma vie. Lorsque John était en cure de désintoxication, j’en ai passé des heures à jouer de la guitare dans sa chambre vide. Il me manquait, je m’inquiétais beaucoup, et je croyais dur comme fer qu’il allait s’en sortir. Je pensais naïvement que cela l’aiderait, et qu’une fois sorti, il ne replongerait plus jamais. Je croyais en lui comme mes parents mais je me trompais. Et c’est ça qui a été le plus dur. De se tromper à ce point-là, de ne rien avoir vu venir. Pourtant, il y en avait des signes. Quand on a connu cela une fois, il est plus facile de les voir dès qu’ils réapparaissent. Je me rends compte aujourd’hui que j’étais aveugle. Au-delà de cette déception de savoir qu’il a replongé à nouveau alors qu’il s’est battu contre sa propre addiction et avec ses propres démons pour être clean des années, le pire est sa lâcheté. Et cela, je ne le pardonne pas, je n’y arrive pas. Il m’a fait beaucoup de mal, et encore plus à mes parents. Mes parents l’ont fait mais j’en suis incapable encore aujourd’hui. D’autant plus d’avoir été impuissante de ne pas avoir pu réaliser le dernier souhait de ma mère. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le faire mais j’ai échoué. Lamentablement échoué.
J’ai beau être humaine, être assez jeune, je ne suis pas portée sur la technologie. J’ai un téléphone fixe chez moi mais je n’ai pas de téléphone portable. J’avais un téléphone professionnel lorsque j’étais avocate pour que l’on puisse me joindre très facilement, mais en tant qu’agent de liaison, je n’en vois pas l’utilité. Cela m’évite aussi d’être dépendante d’un objet. Je n’ai jamais été une grande fan de ce moyen de communication, préférant largement avoir mon interlocuteur en face à face. Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis, et la seule personne avec laquelle j’ai gardé contact est mon père. Soit on se parle par téléphone, soit on s’envoie des lettres même s’il y a toujours un risque que le courrier n’arrive pas. Il peut arriver la même chose avec le téléphone. Les lignes peuvent être coupées. Cela est déjà arrivé par le passé.
Ce n’est pas la première fois que je prends un verre, seule dans un bar, ni la première fois que je mange au restaurant seule. Mais, je ne connais presque personne ici, en tout cas, pas assez pour proposer à quelqu’un de se joindre à moi. J’avais déjà peu d’amis avant, ce n’est pas ici, en quelques semaines, que cela risque de changer. Je ne suis pas asociale mais je n’engage jamais la conversation auprès d’inconnus.
Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas fait draguer par un homme ce qui est assez plaisant surtout que c’est plutôt rare. Je ne suis pas moche mais je ne suis pas un canon de beauté. Je ne me mets pas en valeur, je ne mets, ni porte d'artifice. Je ne me maquille presque jamais, je ne fais pas attention à ma tenue vestimentaire, et on ne me voit jamais en robe ou en jupe. Je m’habille de manière très classique et pratique. Je ne suis pas spécialement féminine. Je suis toujours naturelle. Il suffit de me regarder pour le comprendre rapidement. En tout cas, mon serveur attitré est du genre charmant et charmeur, flirtant légèrement avec moi. Cela m’amuse plutôt et il me fait même sourire. J’entre un peu dans son jeu et lui réplique facilement une réponse. Celle-ci tombe juste si j’en crois le léger rire que j’entends. Il me conduit jusqu’à ma table et je le remercie silencieusement. Je m’y installe lorsqu’il se penche vers moi l’air conspirateur. Sa réponse me fait sourire davantage. Il semble avoir le sens de l’humour, et cela me plait assez. Cela m’arrive trop rarement ce genre de choses. Ma réponse ne tarde pas à venir :
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J’en prends bonne note, et cela veut-il dire que je dois me méfier d’autres personnes ? Je vais peut-être devoir vous demander une liste, on ne sait jamais.
Emerson Wolfgard ǀ Terra Indigene ǀ 32 ans ǀ 185 cm ǀ Antiquaire ǀ Madai
Mes frères et moi, on a su se débrouiller très tôt dans les terres sauvages lorsque l’on devait se nourrir, attraper sa propre nourriture, chasser des proies plus ou moins petites. Il y a eu des échecs évidemment surtout au début mais on apprenait rapidement. Si je n’étais pas le plus doué pour prendre la forme d’un Singe, j’étais plus doué pour la chasse. Lowell, Jeffrey et moi avons chacun des talents et des prédispositions dans des domaines variés. Si aujourd’hui, je maitrise mes transformations, il n’en était pas de même au début. Et même s’il y a des côtés pratiques à être sous cette forme, je préfère revêtir ma forme originelle la plupart du temps. C’est plus qu’une préférence, c’est un besoin. Je me sens mieux quand je suis à quatre pattes. Et puis être sous forme de Singe a de nombreux handicaps. Je suis moins fort, moins rapide, plus vulnérable, j’ai de moins bons réflexes. Impossible de chasser également sous cette forme. Mais je dois bien reconnaitre quelques rares avantages avec ces pouces opposables très utiles pour attraper des objets et un corps de singe lorsqu’il s’agit de coucher avec une femelle.
Il est clair que je suis un dominant, et je n’aime pas beaucoup de recevoir des ordres venant d’autres
terra indigene. Voilà, une autre raison en dehors de Caleb, pour laquelle je n’ai pas choisi de prendre un poste de sentinelle. Surtout que je n’aurais pas été première sentinelle et j’aurais donc dû suivre des ordres d’autres personnes. Je ne crois pas que je m’y serais fait sur le long terme. Je ne sais pas si être antiquaire me convient mieux mais je n’ai pas besoin de recevoir des ordres toute la journée, et je suis assez libre de mon emploi du temps. La cohabitation avec ce Sanguinati se passe bien jusqu’à présent, et je ne souhaite pas que cela change. J’ai quelques interactions avec des Singes mais rien d’aussi important que d’autres Gards.
Si je suis dominant, je devine facilement que Madai ne l’est pas et qu’il semble très mal à l’aise en ma compagnie. Cela n’est pas le cas avec Caleb avec lequel il parle naturellement au point de lui sourire facilement et même de rire. Mon fils est heureux, cela se voit, et il ne perd pas son enthousiaste quel que soit la forme qu’il revêt. Il va apprendre une nouvelle matière à l’école grâce aux mathématiques et il semble curieux. Je sais qu’il aime apprendre et cela lui plaira sans doute. Madai montre le livre en question puisque mon fils désire le voir ce qui semble tout autant plaire. Il en remue la queue. Et quand il lui propose de le regarder tous les deux quand ils seront assis, Caleb tourne sur lui même, excité. Il n'est pas difficile de comprendre que sa proposition lui plait beaucoup. Pour quelqu'un de fatiguer, il retrouve bien vite de l'énergie mon fils. Enfin, à son âge, cela ne m'étonne pas vraiment.
Je fais un effort pour adresser la parole à Madai car je ne suis pas connu pour ma sociabilité, ni pour mon côté bavard, étant ni l'un, ni l'autre. Et lui n'étant pas à l'aise avec moi. Je l'ai deviné rapidement, et son comportement n'a pas changé depuis. Je n'ai pas perçu d'évolution depuis notre première rencontre. Il y a toujours ce mal à l'aise constant, et le rouge parsemant ses joues. Pourtant, je n'ai jamais rien fait volontairement pour provoquer ce sentiment chez lui. Mais il me répond même si c'est toujours avec hésitation. Je crois même voir la rougeur sur ses joues s'intensifier.
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J’imagine que c’est aussi pour cela que vous avez acheté ce livre de mathématiques. Pour apprendre aussi.