Attention, texte un petit peu explicite!
La jeune femme ne se présente pas, au lieu de cela, elle me dit – m'apprends plutôt, en quelque sorte – qu'elle ne fait pas juste que les attirer, mais également les manipuler à son avantage, puis déclare qu'une dame doit être en mesure d'user de toutes ses armes pour mettre à terre les hommes qui croient avoir le pouvoir, et pour être tout à fait honnête, bien que ça me semble assez extrême, je suis étrangement d'accord avec cela.
Je reçois un message de Candy, tout à coup. Je regarde l'écran de mon portable, et je lis ce qui est écrit. Comment ça, quelqu'un t'a volé ton sac??? Tu vas bien? Mélie, où est-ce que tu es? J'te vois pas.
Je m'apprête à lui répondre, mais c'est alors que des doigts me saisissent le menton. C'est la femme à côté de moi.
Ça alors, elle ne se gêne pas celle-là! C'est hallucinant.
Ellle plonge son regard dans le mien, persistant à tenir mon visage d'une seule main...
Je suis abasourdie et j'en ouvre si grand les yeux, prise par la stupéfaction de son geste, ne faisant le moindre mouvement et le moindre son. Ridicule que je suis, je reste là, face à face à cette étrangère, les yeux grands ouverts, figée par le regard qu'elle me jette, en même temps lubrique et brute...
Ses yeux d'un vert-jaune vif se rapprochent des miens, et j'ai l'impression de tomber et de sombrer dans ceux-ci. Ils sont si magnétiques, et me font penser à la couleur des feuilles des arbres en été. Son visage se retrouve si près, au point que j'en sens l'effluve de ses cheveux bruns. Tel le parfum d'un champ de citronnier, à la fois doux et sucré. Je lâche un rire nerveux lorsque je sens sa main sur mes fesses, poussant mon corps contre le sien.
Je ressens qui plus est, que nos poitrines se heurtent, se touchant à peine l'une contre l'autre par la suite.
Elle brise le silence en me disant qu'aujourd'hui elle m'apprendra à avoir le dessus sur les hommes... et comment me faire devenir une vraie femme.
Je hausse les sourcils, le regard béat. Elle me regarde d'un air amusée et je me demande si elle dit vrai ou si elle me prend pour une cruche. Elle me relâche, et continue à marcher tout droit, comme si de rien n'était, après quelques instants, je la suis.
Pourquoi? Pourquoi elle ferait ça, d'ailleurs? Je ne dis pas que je ne suis pas intéressée par ses précieux conseils sur la séduction et l'art de manipuler les hommes, parce que ce serait faux, toutefois, elle a sûrement mieux à faire que de m'instruire dans... ce domaine.
Je m'arrête tout d'un coup en l'entendant me dire qu'elle pourrait me faire découvrir le plaisir de la chair. Déconcertée une ou deux secondes. Pas parce que je trouve ça bizarre qu'elle me propose cela aussi naturellement que d'inviter une personne à prendre le thé chez soi, ou que ça serait avec elle, une femme. Mais parce que j'ai l'intuition qu'elle le sait – de je ne sais quelle façon –, que je suis toujours vierge. Comme si c'était écrit sur mon front à l'encre noire.
D'ailleurs, comme j'y pense, n'est-elle pas supposé d'avoir un amant? À moins que ça ne lui pose aucun problème à ce qu'elle s'envoie en l'air avec d'autres gens, mais j'en doute fort.
Elle est peut-être aussi en train de me tester? De voir qu'elle genre de personne que je suis véritablement. C'est peut-être ça sa combine. Rendre les gens mal à l'aise pour mieux les connaître, et pour mieux les comprendre.
Je n'ai le temps de rien dire. Elle continue de parler alors que nous arrivons devant un magasin de sous-vêtements, j'observe les mannequins en plastique, en maillots de bains et en petites tenues de nuit derrière les vitrines, entendant à peine ce qu'elle me dit, hormis... « Appelle ton amie..., ...nous rejoindre à ce magasin, ...préviens ta mère... Parole de Lucy. ».
En la regardant pouffer et se déplacer vers le magasin de sous-vêtements, en restant sur place, je me demande si je ne devrais pas y aller. Tout ça ne me dit rien qui vaille. Et y impliquer Candy n'apportera rien de bon. Cette Lucy n'a pas du tout sa langue dans sa poche. C'est à croire qu'elle dit tout ce qui lui passe par la tête, sans qu'elle y réfléchisse à deux fois.
Je ne veux pas qu'elle dise un commentaire désobligeant sur ma meilleure amie. Elle est des plus fragiles dans le cas où on critique son apparence physique. Elle n'est pas grosse, mais elle n'est pas mince non plus.
Je refuse de lui faire faux bond, je ne suis pas comme ça, par contre gare à elle si elle ôse insulter ma meilleure copine... Je n'hésiterai pas à sortir la lionne en moi pour la défendre!
Pour ce qui est de ma mère, elle est déjà informée que je passe la soirée avec Candy.
Je reprends mon portable et lui dit, alors qu'elle a le dos tourné à moi :
— Très bien, je le ferai. Et euh... Je vous attends ici. Je n'ai pas besoin de nouveaux sous-vêtements, les miens sont parfaits tels qu'ils sont.
De toute façon, je suis convaincue que les mecs se fichent de la lingerie. Dans le feu de l'action, ils ne doivent que penser à déshabiller complètement leur partenaire... J'envoie un message à Candy. Je lui ai écrit que je lui expliquerais quand elle sera là, et l'est informé que je crois que je me suis faite une nouvelle amie.