Vampire, 415 ans, en paraît 25
Je pince les lèvres. Je n'aime pas voir mon ami dans cet état, mais je suis loin d'être douée pour les réconforts, bien au contraire. Ma capacité à ressentir de l'empathie s'est bien émoussée à travers le temps, et même si je ne manque pas de constater sa détresse et d'en être chagrinée, je ne sais que faire, et reste à mon habitude, froide, tout en essayant d'être douce, ne sachant comment me comporter autrement.
Je lui assure que ce n'est rien concernant mon collier, j'espère ainsi lui ôter un poids des épaules, même si je me doute qu'il doit crouler sous diverses sentiments, que je suis égoïstement assez soulagée de ne pas ressentir. Je l'interroge sur sa détresse, et lui propose à boire, tandis que Luna saute sur le fauteuil près de lui à l'instant où il s'y est installé. Il paraît que les animaux sont assez doués pour ressentir les sentiments humains, et je suppose que Luna est consciente de la détresse de mon ami et cherche à l'aider à sa manière.
Requiem accepte un verre d'eau et je me lève pour le servir, en faisant de même pour moi, mais prenant un verre de vin. Quand je reviens au salon, Requiem termine de se moucher et je lui tends son verre, retournant à ma place, et le laissant répondre à ma question. A nouveau mes lèvres se pincent, et je pose mon verre de vin avant de me lever pour lui répondre avec une certaine sévérité.
- A la hauteur de rien? D'où vient ce laisser aller? Qui t'a mis dans la tête une chose pareille? Et si c'est toi explique moi d'où te vient cette idée!
Je n'aime pas l'entendre se dévaloriser ainsi, ça ne me plaît pas du tout. Et je ne comprend pas vraiment son histoire de fleur, mais une chose est sûre, elles ne sont pas de moi.
- Je vais bien. Mieux que toi en tous cas.
Je le regarde, debout, n'osant pas vraiment m'approcher, car je sais que je serai incapable de lui témoigner de l'affection, pas physiquement, ça m'ait trop étranger. Pourtant quelque chose me pousse vers lui, peut être ce même instinct maternelle ridicule qui me vient parfois.
- Je ne comprends pas ton histoire de fleurs, de quoi parles-tu? De quel admirateur secret?
Puis je pince à nouveau les lèvres, plus fort, heureusement que mon corps ne peut pas prendre de rides, car je suis sûr que sinon, j'en aurai de terribles creusées au coin des joues.
- Tu devrais te reposer, et cesse de croire que tu m'importunes! As-tu faim?
Je lui pose cette dernière question un peu brusquement, mais je sais qu'il est l'heure de déjeuner, et si je ne suis plus ces horaires humains, il n'y a pas de raison que Requiem en fasse autant.