† Scream † [Terminé]

[fleur_de_saule]

Je suis à bout de nerfs, ça fait une semaine que je fais des cauchemars toutes les nuits et je n'ai personne à qui me confier, Jared n'est toujours pas revenu et n'a pas répondu à mes milliers d'appels et de messages.
Je n'ai dit à personne que j'étais... en... enfin... voilà...quoi...
J'ai eu rendez-vous avec le médecin le lendemain et elle m'a dit que je n'avais que peu de temps pour savoir si je gardais ou pas cet enfant. J'aimerais en parler avec Jared, après tout c'est le premier concerné, mais si il ne revient pas je vais devoir prendre une décision toute seule.
Mais je ne sais vraiment pas quoi faire, si mes parents l'apprenne, ils vont me foutre dehors alors je ne devrais pas le garder mais ça reste une vie "potentielle" (comme la doctoresse).
Aujourd'hui c'est l'enterrement de Tyler, je me suis finalement convaincue que ça devait être lui le tueur, vu ce qu'a dit la police, leur job c'est de dire la vérité.
J'ai caché mes cernes et ma fatigue sous une couche généreuse de maquillage et habillée d'une robe noir simple et non vulgaire, je me suis assise au dernier rang durant la cérémonie et me tiens à présent légèrement à l'écart. Je ne vois pas très bien qui est présent mais je crois discerner toute la dynastie O'Neill, fière et hypocrite.
La mère de Ty pleure tandis que je ne lis aucune émotion sur le visage de son père. Je ne crois qu'ils ne se sont jamais vraiment entendu ces deux là...

[camillelol]

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


J'aurais du rester chez moi. Je n'ai aucune envie d’être ici. J'ai l'impression d'avoir mis un peu trop souvent les pieds dans un cimetière récemment.
J'aime pas ça. Enfin, avant j'aimais pas ça, comme tout le monde. Enterré quelqu'un, même Tyler O'Neill, c'est jamais sympa, mais maintenant, j’aime pas ça parce que j'ai peur de découvrir un nouveau cadavre à la place de celui attendu.
Aujourd'hui j'ai juste peur de découvrir que le tueur de Lakewood n'est pas Tyler, et qu'il court encore. J'ai du mal à croire que ce soit fini, aussi simplement que ça. Je n'arrive toujours pas à sortir de chez moi à pied et seul. J'ai encore du mal à m'endormir la nuit.
Pourquoi est ce que Tyler a décidé de faire cela ? Qu'est ce qui a bien pu le pousser.
Je ressert mon manteau bleu ciel autour de moi. Pas la couleur adéquate. Mais est ce qu'on met une tenue adéquate pour enterrer un assassin ?
Je jette un coup d’œil à la famille O'Neill, présentables, fières. On dirait mes parents.
J'essaie d'apercevoir Nina dans la foule, histoire de vérifier comment elle se sent, mais je n'arrive pas à la voir.
Il y a beaucoup de monde, c'est curieux. Tout confirme qu'il est le meurtrier de Lakewood et pourtant des tas de gens sont présents.
Est ce qu'ils sont comme moi ? Mitigés.
Un quart triste d'enterrer un ami qu'il pensait d'un coté déjà mort, un quart horrifié de découvrir le visage du tueur, un quart en colère en voyant le sang des victimes sur ses mains, et un quart incrédule, n'arrivant pas à croire que ça puisse être fini.

[naji2807]

Diana Jackson

Hier soir, j'ai entendu mes parents discuter dans le salon, ils parlaient de l'enterrement de Tyler, il a lieu aujourd'hui. Je ne savais pas jusqu'à la dernière minute si j'allais y aller, après tout ce garçon a été vraiment désagréable avec moi, et puis avec tout ce qu'il a fait, tout le mal qu'il a fait à tant de gens... Et puis finalement, à la dernière minute ce matin, je me suis décidée, peut être que je n'assisterai pas au début de la cérémonie, mais j'aimerai bien aller au cimetière quand même. Après tout, il était peut être affreux, mais c'était quelqu'un du lycée, quelqu'un que l'on a côtoyé, avec qui j'ai couché, et je ne trouverai pas ça bien de nier sa mort en ne me rendant pas sur sa tombe.
Ma mère n'était pas très emballée par l'idée de me laisser y aller seule, il faut dire que je ne vais pas souvent au cimetière, sauf quelque fois pour voir la tombe d'une vieille tante, elle avait peur que je n'arrive pas à m'y rendre. Du coup on est tombée d'accord sur un arrangement, elle m'emmène en voiture jusqu'au cimetière, mais elle me laisse trouver toute seule la tombe de Tyler et rentrer ensuite seule à la maison. Je sais que ça l'ennui, mais j'ai besoin de mon indépendance, je ne veux pas qu'elle m'enferme dans mon handicap.
Elle m'a quand même aider à choisir une robe noir, même si je n'en ai pas tant que ça dans mon armoire, aussi inutile que cela puisse paraître, je demande toujours à ma mère de m'aider à choisir des couleurs vives, des habits rouges, bleus, jaunes, même si je ne peux pas les voir, ça me fait plaisir de me dire que je porte de jolies couleurs, et puis comme ça je peux essayer d'imaginer ma tenue avec les couleurs dont je me souviens, parce que j'ai peur d'oublier un jour à quoi ressemble les couleurs.
J'enfile une robe en synthétique, elle s'arrête au dessus du genoux, mais ne fait pas vulgaire, et puis le décolleté est très léger, donc ça convient pour un enterrement, en tous cas je pense.
Quand ma mère me dépose, je sens l'inquiétude dans sa voix et je lui touche la joue en lui assurant que ça ira. Puis je sors de la voiture et déplie ma canne pour pouvoir me diriger entre les tombes. Je me retourne parce que je n'ai pas entendu la voiture démarrer et je fais un signe de la main dans la direction où je suppose qu'elle se trouve pour lui dire de s'en aller. Je ne reprend mon chemin qu'une fois que j'ai entendu le moteur tourner et la voiture s'éloigner.
Il n'y a pas beaucoup de bruit dans le cimetière, ce n'est pas facile de se diriger, mais en marchant, je commence à ressentir des présences. Alors non je ne suis pas médium du tout, mais quand on perd la vue, on commence à faire plus attention au reste, et je pense que pour le coup cette sorte de perception des présences est un peu le résultat de la combinaison de tous mes autres sens, mais je n'arriverai pas vraiment à l'expliquer. Toujours est-il que j'ai l'impression qu'au bout d'un moment, je me rapproche d'une personne, je tend la main et finis par toucher quelque chose, et en avançant encore un peu, je peux sentir que c'est une épaule. J'espère n'avoir pas effrayé la personne en question, et je lui demande :
- Bonjour, excusez moi, c'est bien l'enterrement de Tyler?

[fleur_de_saule]

[quote="fleur_de_saule"]




Perdue dans mes pensées je n'entends pas la personne s'approcher de moi. Ce n'est qu'une fois qu'elle a posé sa main sur mon épaule que je sursaute et me rends compte de sa présence. Je me tourne vers elle à sa question mais ne répond pas. Elle a une canne blanche, et ne me regarde pas dans les yeux. Je percute quand je me rends compte de qui se tient en face de moi, c'est Diana Jackson, l'aveugle du lycée. Cette fille me fout un peu les jetons, j'ai l'impression qu'elle peut lire dans les pensées, on ne passe jamais inaperçue, elle sait tout de suite que t'es là. Je n'ai jamais voulu l'approcher tout simplement parce que je ne sais pas comment m'y prendre, néanmoins j'ai toujours trouvé qu'elle avait beaucoup de courage pour se montrer aussi droite et confiante. Je la jalouse un peu, sûrement.
Oui, ils sont entrain de fermer le caveau, c'est la fin...
La fin de tout visiblement, Lakewood va pouvoir revivre de nouveau !
Tu veux t'asseoir ?

[naji2807]

Diana Jackson

La personne sursaute, je m'y attendais un peu, je fais souvent cette effet là aux gens, et je dois admettre que malgré moi, ça me fait beaucoup rire. C'est vrai quoi, c'est moi qui suis aveugle, mais ce sont eux qui ne me voient pas arriver. Je la sens bouger, mais cette personne ne me répond pas, du coup je ne sais même pas si je viens d'aborder une fille ou un garçon. Je suppose que si j'avançais encore un peu la main, si je pouvais toucher ses cheveux par exemple, je pourrais essayer de poser une hypothèse en fonction de la longueur de ceci, parce qu'une épaule, ça ne donne pas beaucoup de renseignements. Mais étant donné que je l'ai déjà fait sursauter, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Et puis elle finit par prendre la parole, oui elle, à sa voix je perçois clairement que c'est une fille, par contre je ne sais pas si je la connais, et si c'est le cas, je n'ai pas dû discuter souvent avec elle, parce que je n'arrive à accrocher sa voix à aucun prénom.
Oh et voilà, à force de me décider à la dernière minute, je suis arrivée quand tout est fini... c'est dommage vraiment, je n'ai jamais assisté à un enterrement, j'aurai bien aimé faire l'expérience pour la première fois. Oui je sais que ce sont des choses qui ne se pensent pas et que les enterrements ne sont pas des fêtes ou autres événements joyeux, mais bon c'est quand même un expérience particulière. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Enfin non... je veux dire que je ne souhaite pas qu'il y ait un enterrement prochainement mais... oh et puis mince, c'était clair.
- Oh dommage.
Elle me demande si je veux m'asseoir et je hoche la tête en souriant dans sa direction.
- Il y a une chaise prêt de toi? Tu veux bien me guider s'il te plait?
Je n'aime pas ennuyer les gens comme ça, mais en même temps, si je dois chercher cette chaise toute seule, je vais tâtonner pendant plusieurs secondes, peut être même plusieurs minutes.
- Au fait, je m'appelle Diana et toi?

[Eparm12]

@Yume : Je m'excuse encore de ne pas t'avoir répondu plus tôt... Est-ce que tu voudrais qu'on continue de RP en faisant se retrouver Lili et un de tes persos lors de l'enterrement de Tyler, ou tu préfères RP avec quelqu'un d'autre? Sinon, Lili est libre, et il viendra mettre un peu d'ambiance à l'enterrement à sa manière.

[fleur_de_saule]

Elle sourit et ça me fait un drôle d'effet, c'est bizarre mais je me suis toujours dit que les aveugles ne souriaient pas. C'est c*n parce qu'on n'a pas besoin de voir pour sourire on le fait inconsciemment, mais je trouve que son sourire est beau et très franc. Ce n'est pas le sourire narcissique de Warren, ni le sourire moqueur de Jared, ni le sourire hypocrite de Tyler. Non, lui, il est franc, il est beau, il donne le sourire.
Je la laisse un instant pour aller lui chercher une chaise. Je la place devant elle et là je me trouve gauche, je ne sais pas comment m'y prendre dois-je l'aider à s'asseoir ou juste lui dire qu'il y a une chaise. Du coup, je risque un geste, je prends sa main libre et la pose sur le dossier de la chaise pour lui signaler qu'il y a bien une chaise.
Moi c'est Lana, je suis deux rangs devant toi en physique.

[naji2807]

Fleur j'espère avoir bien compris ce que disais Lana à propos de la physique ^^

Diana Jackson

Je la sens s'éloigner sans rien dire quand je lui demande si il y a une chaise à côté d'elle. Peu de gens savent y faire avec les personnes aveugles ou malvoyantes de toute façon... mais c'est quand meme ennuyeux qu'elle soit partie sans répondre parce que maintenant je ne sais pas si elle va revenir, si quelqu'un lui a fait un signe, ou bien si elle tout simplement partie parce qu'elle ne voulait pas me parler davantage. Je reste quelques secondes comme ça et je sens à nouveau une présence, je suppose que c'est toujours la fille, mais tant qu'elle n'aura pas pris la parole, impossible d'entre sur. Soudain on prend ma main et on me la pose sur une chaise en plastique. Je souris encore dans la direction ou je suppose que la fille se trouve parce qu'il semble évident que c'est elle qui m'a ramené cette chaise. Je m'y assois en tatonnant un peu.
La fille se présente à son tour sous le nom de Lana. Ça ne me dit pas grand chose mais je l'ai sans doute déjà entendu au lycée puisqu'elle dit être deux rangs devant mon cours de physique.
- Ah nous sommes au lycée ensemble? Eh bien je suis ravie de faire ta connaissance Lana.
Et parce que je suis quand même un peu curieuse et que j'ai loupé l'enterrement je lui demande :
- C'était une belle cérémonie?

[leaGugu]

Si quelqu'un veut rp, Léo est libre !

Léo
Un enterrement. Il ne manquait plus que cela pour rendre Lakewood plus triste et ennuyante que la ville ne l'était déjà. Ce matin à mon réveil, une robe noire était déposée sur ma chaise avec un petit mot où ma mère me demandait expressément de m'y rendre, que ce serait mal vu sinon. Je ne peux évidemment pas lui dire qu'avec son post it ou sans, je l'aurais fait vu qu'elle n'est pas là. Je veux le voir mort, je veux m'assurer qu'il ne reviendra jamais, lui, son sourire carnassier et ses vidéos compromettantes. Je me souviens de tout, la route, les lumières, la voiture, Tyler, moi et les milliards d'insectes qui couraient tout le long de mon corps, qui se logeaient dans mes cheveux et qui s'enroulaient dans ma bouche. Je criais et je m'activais dans tout les sens. Je voulais qu'elles s'en aillent, qu'elles disparaissent, tout comme ce cri, ce cri infâme et tordu de Tyler O'Neil et le petit point rouge de sa caméra. Au cimetière, je n'ai pas entendu une seule fois ce rire à glacer le sang, il n'y avait que du silence, un grand silence. Je regarde autour de moi, à la recherche de personne connu, capables de briser ce fichu silence, je n'aime pas ça, rester debout, observer, ne devoir rien dire, rien faire, moi j'aime bouger, rire et parler fort, faire n'importe quoi. Néanmoins je ne souhaite pas avoir toute la ville au c*l à peine suis-je rentrée et je n'ai malheureusement pas mon compagnon qui fait des gaffes avec moi. Il est enfermé dans ce caveau et une partie de moi, celle qui a bien trop regardé Les Noces Funèbres l'imagine déjà en train de tenter de s'y enfuir pour retourner du côté des vivants. C'est simple, je ne peux imaginer Tyler mort, outre le fait que on m'avait déjà annoncé une première fois sa mort il y a des mois de cela pour apprendre qu'il était encore vivant, Tyler faisait partie de ses ombres menaçantes qui même lorsqu'il n'était pas là, planer sur nous comme pour rappeler de son emprise. Voilà ce qu'on aurait dû dire pour son éloge funéraire, pas ces mots débiles de pénitence et pardon. Une fille pleure. Je me retiens de justesse d'aller la frapper, me contentant de simple haut-le-coeur face à son hypocrisie, personne n'aimait vraiment Tyler à part Jared son meilleur ami et sa petite amie, Nina. Tout le monde connait son visage de diable, affreux et insoutenable. Il ne mérite pas de pleurs ni de fleurs, il mérite qu'on l'enterre face contre terre, couvert de pierre pour empêcher à son esprit de monter au paradis. Si quelqu'un m'entendait à cet instant précis, il me regarderait en me disant que je suis terrible, affreuse, inhumaine. Mais toutes les personnes ici ont déjà pensés une fois a tué Tyler, rien qu'une fois, ça n'a pas duré longtemps, l'espace de quelques minutes, le temps d'un "et si..." mais c'était là, cette envie fugace. Et le voilà, à dix huit, mort, sa réputation sali. Alors pourquoi sommes nous tous là, en silence, avec des visages fermés, tristes. Bon dieu, on devrait tous être au scream à commander des bières et à faire la danse irlandaise sur le bar avec des claquettes, au plus grand bonheur de Ethan. Me rendant compte que j'ai bien trop fait acte de ma présence et que je risque de cracher mon ressentiment, je m'éloigne en allumant une clope alors qu'ils ferment le caveau. Il ne mérite pas un caveau et en fait cette fameuse danse irlandaise avec des claquettes devrait se faire sur sa tombe.

[Eparm12]

@Gugu : J'attends la réponse de Yume, et si elle est négative, je te proposerais de RP avec moi, si ça te va. :3

[camillelol]

Bon bah tu vois avec Eparm, j'ai Vi de libre si tu veux Léa.

[Eparm12]

@Camille : Alors vous pouvez tout à fait RP ensemble, je ne voudrais surtout pas vous bloquer, d'autant plus que j'attends Yume, donc allez-y et excusez-moi de m'être imposée de la sorte. x')

[camillelol]

Non, non pas de soucis Eparm. Je ne m'étais pas proposé avant.
Sinon si ca vous va, on commence et une fois que tu as la réponse de yume (si négative) tu nous rejoins ?

[Eparm12]

Oooow, ça me convient, merci beaucoup de bien vouloir de moi malgré tout. Plus qu'à connaître la réponse de Léa à la question, et on est bon! Encore merci, Camille.

[camillelol]

Mais bien sur que je veux bien de toi. De rien !

[leaGugu]

Ca me va parfaitement ! Ca te dérange pas de commencer Camille ? Mais pas d'empressement à avoir, de tout façon là je risque fortement d'aller dormir

[camillelol]

Pas de soucis, mais pas ce soir, je vais également me coucher. Je ferais ca demain.

[fleur_de_saule]

Elle finit par s'asseoir sans me faire de reproche, je me dis que je n'ai pas fait de gaffe. Je me sens tellement nulle face aux personnes handicapées. J'ai peur à la fois d'en faire trop et de l'autre pas assez...
Elle a l'air plutôt sympa comme fille, j'avoue que je ne voulais pas trop m'en approcher, d'abord parce que ça aurait une mauvaise image de moi, après tout, Jared ne fait que de cracher sur sa g**ule avec la bande, et de l'autre parce que je suis une froussarde qui ne veut pas faire de premier pas. Mais maintenant Tyler n'est plus et je me doute qu'il reste une "bande". Tout s'est disloqué, les loosers sont devenus populaires et les populaires ne sont plus que des pauvres types qui ont été victimes d'un tueur en série. Les règles ont changés avec ce tueur, et je me demande quand est-ce que ce sera mon tour. J'ai passé proche de la catastrophe avec Warren, il aurait pu deviner aisément que je suis en cloque mais heureusement, je me suis barrée avant d'être prise au piège.
Je souris quand elle me dit qu'elle est contente de me rencontrer, avant de me raviser, c'est vrai, elle ne peut pas voir mon sourire, je me sens bête.
C'était une cérémonie remplie d'hypocrites mais une belle cérémonie tout de même.
Je scrute rapidement la foule quand soudain, je me fige, je vois une silhouette que je reconnaîtrais entre mille. Mais, ce n'est pas le même qu'avant, il a les épaules voûtés comme accablé par le poids du monde. Cette silhouette, c'est Jared. Ce conn**d qui ne refait surface que maintenant !

[fleur_de_saule]

[quote="fleur_de_saule"]




J'arrive à l'enterrement pour sa fin, j'ai longuement hésité à retourner à Lakewood. Et à peine arrivé, j'ai envie de repartir mais où et pour faire quoi ? Errer sans but ni attache. J'ai tout perdu, ma famille, mon frère, mes amis... Tout... Je ne suis plus rien sans eux.
Armé d'un bouquet de roses noires, je traverse la foule, les gens se retournent sur moi. Que des hypocrites, des m'as-tu-vu, tous se retournent, certains se taisent d'autres chuchotent. Pour eux, c'est irrévocable, je suis le complice de Tyler, il ne peut pas avoir commis ces crimes seuls et je suis la bête noire ici. Tôt ou tard, je tomberais et finirais mes jours en prison, seul et oublié de tous. C'est peut-être ce que je mérite après tout, je suis loin d'être un saint.
Cheryl, la mère de Tyler, pleure à chaudes larmes, une fois à son niveau, je la prends dans mes bras un instant. Quand, j'étais petit, je rêvais d'avoir une maman comme elle, elle nous faisait des sandwichs au beurre de cacahuète et à la confiture de myrtille. Elle aimait son fils profondément, elle aurait tout donné pour lui mais Tyler était un vrai conn**d avec elle comme avec tout le monde.
Je serre ensuite la main de son père et dépose le bouquet de roses noires au pied du caveau.
Les gens se taisent, la cérémonie est finie, les hypocrites de citoyens commencent à rentrer chez eux.
Un, deux, trois, rideau !
Le spectacle est terminé !
Je vois mon père me foudroyer du regard mais Billy ne ferait jamais une scène devant tout le monde... Non... Papa n'aime pas se donner en spectacle, il ne faut surtout pas se douter que c'est un père indigne, un put**n d'alcoolique qui use un peu trop de son pouvoir de flic sur son fils. Aux yeux de tous, Billy Moore est un gentil policier qui élève seul son conn**d de fils, qui n'a aucun respect et est sûrement un meurtrier.

[fleur_de_saule]

Du coup, si quelqu'un veut rp' et est tout seul, j'ai Jared, et je mettrais Liam en place plus tard

[naji2807]

Diana Jackson

Une fois assise, je demande à Lana si c'était une belle cérémonie. Je ne peux plus voir les belles choses, et je crois que c'est ce qui me rend le plus triste. Bien sûr, je ne peux plus rien voir du tout, mais les belles choses, ces choses qui émeuvent, celles qui sont si belles que parfois on pleure devant, je ne peux plus les voir...
Sa réponse me fait sourire, je ne m'attendais pas vraiment à ça, je pensais qu'elle se contenterait de me dire que c'était une belle cérémonie, pas qu'elle ajouterait des détails si amusants. Il faut dire qu'à Lakewood, il y a beaucoup d'hypocrites, ce n'est pas étonnant. C'est comme mes voisins, ils ne se sont jamais entendu avec nous, mais le jour où j'ai définitivement perdu la vue, ils sont allés voir mes parents, en leur disant toutes sortes de choses comme "Nous sommes vraiment navrés pour votre fille, si nous pouvons faire quoi que ce soit". On aurait dit que j'étais morte, à croire que c'était eux, et pas moi qui avait perdu la vue.
- Ce n'est pas très étonnant, mais au moins ils ont fait le déplacement, même si c'est juste pour se faire voir à un enterrement.
Et puis je dis ça, mais au fond, je n'aimais pas beaucoup Tyler non plus, je suis venue parce que c'était un garçon de l'école et que tout de même, si on ne va pas au enterrement des gens qu'on a côtoyé, à quels enterrements on va aller? Et puis c'est triste quand même quand quelqu'un meurt, même si c'est un c*nnard comme Tyler.
- Tu le connaissais bien Tyler?
Bien sûr, tout le monde connaissait Tyler, mais peut être que Lana était une amie proche, quelqu'un qui le connaissait mieux que les autres.

[Yumeko]

@Eparm : T'inquiète, y'a aucun souci et je n'étais pas là, les deux dernières semaines
Je veux bien continuer à rp toutes les deux. ça sera toujours Alexis (j'espère que ça te va...) car Savannah est à l'hôpital, Sienna refusera de se rendre à l'enterrement de Tyler et Ethan n'a aucune raison d'y aller X)
Je mets en place Alexis
@everyone : j'ai Sienna (au lycée), Savannah (à l'hôpital) et Ethan (au Scream) si ça intéresse quelqu'un


(¯`•._) Alexis Campbell (¯`•._)
***
16 ans І 178 cm І Lycéen І Cimetière

Ma jumelle a refusé catégoriquement de se rendre à l'enterrement de Tyler malgré la demande de nos parents. Rien ne l'a fait changer d'avis. Et quand ma sœur a une idée en tête, il est difficile de l'en détourner. Elle peut se montrer très têtue. Elle préfère désobéir voire même être punie que de s'y rendre. Je la comprends, je n'avais aucune envie d'y aller, non plus, mais j'ai quand même accompagné mes parents. Ils ont fini par se rendre à l'évidence qu'ils n'y arriveraient pas. Ma sœur est en cours, on a mangé ensemble ce midi avant que mes parents ne viennent me chercher directement au lycée. Je n'ai même pas essayé de lui faire changer d'avis. Il y a du monde de présent pour lui. Plus que je n'avais pensé. Ses parents, sa famille et ses amis sont là. De nombreux proches de la famille et de nombreux habitants également. Etrangement la cérémonie est assez belle pour quelqu'un qu'on considère comme le tueur de Lakewood. Au moins, il ne ferait plus aucun mal à personne. J'observe ses parents. Son père est stoïque, aussi froid que la neige qui est tombée sur Lakewood. Sa mère pleure son fils. La cérémonie se termine quand des murmures parcourent la foule. Je tourne la tête pour voir Jared. Je ne me rappelle plus de la dernière fois où je l'ai vu. Avant le début des vacances sans doute. Il tient à la main un bouquet de rose noire. Il devient l'attraction du moment. Il est l'un des seuls à regretter la mort de son ami. Les gens finissent par s'éloigner petit à petit du cimetière, mes parents m'informent qu'ils vont dire quelques mots aux parents de Tyler, me demandant si je veux venir. Je secoue négativement la tête. Je n'ai rien à leur dire, je n'appréciais pas leur fils. Je préfère rester honnête. Mais je les préviens que je rentrerai à pied, j'ai envie de marcher seul. Après un dernier regard, ils s'éloignent.

[camillelol]

Jared me fait de la peine...


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Ils ferment le caveau, Jared vient déposer un bouquet de roses noires. Les épaules tombantes. Il semble triste, réellement triste. Je pourrais aller le voir mais j'ai pas envie. Il m'enverrait sans doute balader en plus.
Non je préfère m'éloigner de quelques pas, pour découvrir Léo, la cigarette à la bouche.
Ca fait un moment que je ne l'est pas vu. Que fait elle ici ? On ne peut pas dire que nous soyons très amies, c'est plutôt une bonne copine les soirs de soirée.
Je m'approche d'elle avant de lui demander en lui indiquant d'un mouvement de tête sa cigarette:
Salut Léo, tu veux bien m'en passer une ?
Je ne fume pas, enfin je ne dis pas que j'ai jamais essayé, mais je n'aime pas ca. La cigarette pue, abime les dents, les poumons et à un gout rance. Je préfère boire, c'est meilleur et plus efficace.
T'en penses quoi toi ? Personnellement j'ai un peu de mal à croire que ce soit fini, comme ça d'un coup, aussi vite. C'est comme tu sais quand tu es à fond dans ton travail, ou dans ta passion, que tu ne penses qu'à ça et soudainement ça s’arrête.
Je suis repartie dans un monologue à la Virgin, elle ne m'a pas demandé mon avis et pourtant je lui balance.

[leaGugu]

Léo
Virgin s'approche de moi, elle doit se demander ce que je fiche ici, c'est vrai, je n'ai aucune raison d'être là, je n'ai pas été une victime de ses meurtres, de la terreur qu'il a provoqué sur la ville. Non moi je suis partie quelques temps avant et suis revenue juste quand le meurtrier s'est fait attrapé, un parfait timing comme on dit. Et si malgré tout, j'ai pu voir un pan de la monstruosité de Tyler, je suis persuadée d'être loin d'avoir admirer ses étendues. La curiosité, la curiosité malsaine, voilà ce qui m'as poussé à le venir ici et je serais capable de lui le dire si elle me le demandait. Ce qu'elle ne fait pas, à la place, elle me demande si elle peut en avoir une en désignant ma clope. Elle a de la chance de parler à une sale gosse de riche sinon elle se serait fait cracher dessus vu le prix d'un paquet. Peu importe. Je tire sur la mienne puis en sors une de mon paquet pour la lui tendre alors qu'elle me demande ce que j'en pense. Ce que j'en pense c'est que c'est terriblement ennuyant, ce que j'en pense c'est que je n'ai jamais vu Jared si triste, non pas que je connaisse réellement Jared, mais du peu que j'ai pu le voir, il était plutôt du genre fêtard. Sur le coup, on ne peut pas lui en vouloir, lui à la différence de tous les autres étaient réellement proche de Tyler.
-Et bien, je ne suis pas une parieuse pro mais j'imagine qu'on ne peut qu’espérer que ce soit fini.
Le léger sarcasme peut paraître désinvolte et irrespectueux, je m'en contre-fiche si je suis irrespectueuse envers Tyler, tout ce que je souhaite c'est organiser une fête juste sur sa tombe. Ce serait la plus belle fête des Etats-Unis d'Amérique, la plus grande et la merveilleuse.

[Eparm12]

@Camille :

@Yume : Oui, tu nous en avais prévenues, mais quand même, je m'en veux toujours. x')
Moi aussi, et ça me fait très plaisir que tu sois d'accord pour qu'on continue. ^^ Oui, bien sûr, il n'y a aucun problème, j'aime beaucoup tous tes persos, donc n'importe lequel me convient, évidemment, et puis, je ne suis pas difficile. Je vois. XD C'est parfait, et je pense te répondre ce week-end, ou avant, si nos profs ne sont pas trop durs avec nous. x')

[camillelol]

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Elle me tends la cigarette que j'ai demandé sans commentaire. Elle ne doit pas se souvenir que je ne fume pas, tant mieux.
D'ailleurs je n'ai pas de briquet sur moi non plus.
Et tu aurais un briquet ?
La fille ennuyante que je suis. J'ai échappé à un tueur en série et je m’apprête à mettre un meurtrier entre mes lèvres. Je me demande au passage comment va Savannah. Je devrais aller la voir mais entre ce que je devrais faire et ce que je fais vraiment il n'y a pas un grand écart mais un fossé.
Elle m'annonce que ça doit sans doute être fini. C'est étrange tout le monde dit ça, je l'ai entendu un nombre de fois incalculable et pourtant je n'arrive toujours pas à y croire. En même temps la première fois que j'ai cru à la mort de Tyler elle s'est révélée fausse.
Ça te tente d'aller faire un tour au Scream ?
Je crois que j'ai bien besoin de me changer les idées, et Léo est géniale pour ça.
En plus il faut que je sache si je suis virée ou non, j'ai encore était absente sans prévenir. Je pense à Lorenz qui s'est porté garant pour moi, j'espère que ça ne lui a pas apporté d'ennui, sinon j'irai voir le patron pour en porter le blâme et refuser mon salaire en dédommagements. Je ne sais pas si je vais continuer ou mettre fin à mon contrat. Après tout je peux démissionner. La vie reprend son cours normal. Lundi il y aura les cours, les notes, les élèves, les profs. Le journal et l'adorable Lydia. Les soirées et les fêtes. Mes parents présents une fois sur deux. Mon frère absent, trop occupé par sa petite fille. Les crises de colère de ma cadette. Mon grand père à qui je dois présenter des excuses. Maintenant que l'assassin n'est plu je peux lui dire la vérité. J'irai tout à l'heure. J'ai toute une vie à réorganiser. C'est reboostant.

[Horange]

☾ Emy Cooper, 17 ans ☽





Je crois que la vie de Papa a réellement commencé lorsqu'il a rencontré ma mère. Fidèle client de tous les bars de nuit, sa vie ne se résumait à rien d'autre que d'alcool, de drogue et de femmes. Alors quand Miranda Humphrey a emménagé juste à côté de chez lui, ce fut la source de lumière qui vint percer son obscurité.
Parfois, la vie me fait penser à une partie de poker géante : tu lances les dés, parfois tu tombes sur des gens biens, et parfois tu tombes sur des connards. Mais c'est addictif, alors tu recommences, encore et encore. Papa pouvait miser son argent, son cœur et son corps jusqu'à en perdre son âme. Il n'était autre qu'un démon habité par la seule envie de voir apparaître un bon chiffre. Il ne remarquait même plus ce qu'il perdait à essayer de trouver mieux. Un drogué, un perdu. Sa vie ressemblait à une grande partie de poker où parfois il gagnait, mais le plus souvent il perdait. Et il était tellement absorbé par sa victoire, qu'il ne comptait plus les défaites. Ces personnes qui rentraient et sortaient de sa vie étaient comme ces chiffres qui ornaient les dés : il les ignorait, les oubliait. S'ils partaient, ils étaient vite remplacés par des gens vite oubliés à leur tour. Mais c'était le jeu, il ne s'en faisait pas, il continuait de lancer ces dés dans l'espoir de voir arriver un doublé, sans se rendre compte qu'il perdait tout ce qu'il venait de gagner.
Mais ma mère, ce fut cette bonne âme qui remit de l'ordre dans sa vie. Ce chiffre qui se répétait à l'infini, l'empêchant de l'oublier. Cette personne, c'était comme un complément, elle le secouait, le faisait émerger. De la campagne, il passa à la ville, d'étudiant, il devint travailleur. Ces personnes qui l'entouraient avaient presque toutes disparu. Seuls restaient les derniers survivants de ces années de flou, ces personnes qui s'étaient accrochées car il comptait vraiment pour eux. Et il y avait toujours cette personne, je veux dire cette personne. Celle qui l'avait secoué, qui l'avait fait émerger. Elle, elle était là, elle le tenait par le bras. Son regard était si profond qu'il pouvait s'y baigner et son cœur était si pur que personne ne pouvait l'entacher. Cette personne le regardait avec la même admiration stupéfaite. Elle en même temps que lui, était sortie de sa partie de poker. Elle avait émergé de ses années floues. Ils furent lucides en même temps, ils se sauvèrent.
Je pense que Papa a su que c'était la bonne dès qu'il l'a vue pour la première fois. Et il a su à son regard qu'elle éprouvait la même chose. Et il savait également que pour elle aussi, il était la personne qui l'avait sauvée de cette partie de poker géante. Ils s'étaient trouvés en même temps qu'ils s'étaient sauvés. Et ils s'étaient épargnés des douleurs en acceptant tous les deux de se respecter.
En somme, la vie, c'est comme une immense partie de poker : parfois tu tombes sur du bon, mais plus souvent sur du mauvais. Et arrive enfin un jour où la maturité prend le dessus et où tu te rends compte que ce que tu as amassé ces années durant vaut mille fois plus que tout ce que tu pourrais gagner en continuant la partie. Ce jour-là, ta vraie vie commence. Et c'est ce qu'il s'est passé.
Ils sont restés vingt-trois ans ensemble et de leur amour je suis année. Pourtant, inexplicablement, bien que plus amoureux que jamais durant toutes ces années, ma mère demanda à se séparer de mon père d'un jour au lendemain sur un coup de tête. Ce fut alors toujours amoureux que mon père se résolut à la laisser partir, confus et plongé dans l'incompréhension. Nous restâmes tous deux à Lakewood tandis que ma génitrice emménagea dans le Missouri. Après leur séparation, mon père traversa une période sombre, se laissant aller sans toutefois me négliger. Il venait de perdre la femme de sa vie et j'étais tout ce qui lui restait. Malgré son cœur en sang, jusqu'au jour d'aujourd'hui il fut toujours à mes petits soins. Si ma mère me berçait le soir avant de dormir et qu'elle assista à mes premiers pas et à mes premiers mots, elle ne me vit pas monter à vélo pour la première fois, elle ne me vit pas aller à l'école pour la première fois, elle ne me vit pas faire mes premiers cours de danse et finalement abandonner pour des cours de baseball, elle ne me vit pas apprendre à jouer de la guitare, elle ne m'entendit pas chanter...en somme, elle ne me vit pas grandir, seul Papa fut présent pour toutes ces premières fois qui aujourd'hui me caractérisent. Je ne lui en serais jamais assez reconnaissante, reconnaissante de m'avoir appris à être heureuse. Sans lui, je n'aurais jamais su comment faire. Au final, être heureux ce n'est pas savoir les tables de multiplication par cœur, ni de savoir que Germinal a été publié en 1885, ni même de savoir que la France a connu treize régimes politiques différents dont cinq Républiques, ni de savoir qu'une main est composée au moins de vingt-sept os, et encore moins de savoir qu'un proton est une particule portant une charge électrique positive. Être heureux c'est sans doute la chose la plus difficile au monde, mais c'est aussi la plus belle. Il a su me l'apprendre avec tant de facilité. Je n'ai pas appris à être heureuse avec l'école mais bien avec lui. Il est le seul qui m'a dit que sourire ça ne coûtait pas plus cher, que rire ça détendait, que profiter c'est se sentir libre, qu'après la pluie vient le beau temps, que hurler un bon coup ça fait du bien, que manifester c'est s'exprimer, qu'avec les mots on peut dire une seule chose de mille façons différentes, que grandir avec ces idées là en tête c'était devenir un guide pour voir la vie en rose sans lunettes teintées, que rien n'est grave mais tout est important, que savoir qu'il m'aime ça m'aiderait les jours de pluie. Mais moi je ne crois pas que j'ai besoin de tout ça pour être heureuse. Il me suffit d'une seule chose, et pas n'importe quelle chose, il me fallait simplement un Super-héros. Et ça fait maintenant dix-sept ans qu'il est mon super-héros.





Bien sûr, Papa n'est pas parfait. Après tout, aucun être-humain ne l'est. Depuis le départ de Maman alors que j'étais toute jeune, il ne l'a jamais revue. Je dis bien "il", parce que pour ma part je continue de la voir, généralement pendant les vacances. Elle a refait sa vie à Kansas City avec un autre homme, nettement plus jeune que lui. A croire que sa crise de la quarantaine se manifeste par un besoin de renouveau : nouvelle ville, nouvelle maison, nouveau homme. Peut-être puis-je m'estimer heureuse du fait qu'elle ne m'ait toujours pas remplacée. Cela dit, la relation que je partage avec ma mère est bien différente de celle que j'ai avec mon père. Nous ne sommes pas vraiment proches et ne partageons pas grand-chose en commun. Bien entendu, je l'aime, ça reste ma mère, mais c'est différent de Papa.
Toujours est-il que suite à son départ, comme je l'ai déjà mentionné, Papa s'est laissé aller, et encore c'est peu dire. Il a commencé à « déconner » comme s'est-il souvent reproché de le faire au jour d'aujourd'hui. Il a recommencé à boire le soir après m'avoir couchée, ce qui le retardait pour son travail le matin et qui le lui faisait faire n'importe quoi lors de ses journées. Evidemment, son patron en a eu sa claque un jour et a fini par le virer, ce qui l'a encore plus déprimé et qui l'a encore plus rapproché de sa bouteille. Seulement, sans travail, et en restant à glander des journées entières à la maison, financièrement on commençait à ne plus suivre. Moi à ce moment-là j'avais quinze ans et j'étais désespérée de voir mon père dans cet état et la situation dans laquelle on se retrouvait. Papa ne pouvait plus payer les factures et les menaces du huissier en venaient à s'appliquer. Alors quand Tyler m'a proposé un marché, des plus dégradants et des plus avilissants (enfin "proposé"...il m'a plus fait chanter oui), je n'ai pas eu d'autre choix que d'accepter. Aujourd'hui, en y repensant, j'ai honte, terriblement honte de ce que j'ai fait pour des liasses de billets, mais si c'était à refaire, je le referais, parce que mon père est Tout pour moi et je l'aime d'un amour inimaginable, comme jamais je ne pourrais aimer un autre homme. Sans lui, je suis rien, je suis le ying sans son yang, le ciel sans l'horizon. Alors oui, j'ai accepté de me prostituer pour Tyler. Mais avant d'en venir, je dois vous expliquer dans le détail le pourquoi du comment.
J'ai toujours été une adolescente d'un naturel simple et joyeux, dynamique et sportive. Et malgré tout ce qu'il s'est passé, je le suis toujours. Le regard pétillant d'énergie constamment, des yeux - malgré leur noirceur - rieurs, attirant l'attention, tout comme mon sourire. Je n'ai jamais été le genre de fille à avoir des ennemis, pour la simple et bonne raison que s'il y a bien une chose que j'abhorre, c'est bien celle de me prendre la tête. Qui m'aime me suive, ai-je envie de dire. Les autres, je ne peux rien faire pour eux. La méchanceté, c'est pas ma tasse de thé.
Au collège, j'avais des amis que j'appréciais grandement, amis « is » quasiment, car j'ai toujours eu une meilleure entente avec les garçons qu'avec les filles. Puis le fait de faire du sport m'a rapproché de mes camarades masculins. Je faisais partie du peu de filles qui jouaient au foot avec eux, ainsi que tout sport avec une balle, même si mon sport préféré reste le baseball, passion transmise par mon paternel. En revanche, je n'ai jamais été une très bonne élève. Mes notes ont toujours frôlé à peine la moyenne partout, mis à part pour le sport et éventuellement la littérature - j'apprécie les personnes qui utilisent des beaux mots ; je dois avoir été une précieuse dans des vies antérieures, comme Roxane dans la pièce d'Edmond Rostand, ou comme l'amante de John Keats.
Tout se passait bien au collège, voire même très bien, en dépit des professeurs mécontents de ma moyenne vraiment très moyenne à chaque trimestre. Je ne cherchais pas à me mêler avec les « populaires », sans rien avoir contre eux toutefois, et avais mes amis de mon côté.
Mais c'est là qu'Esther est arrivée. J'étais en troisième et elle est arrivée au cours de l'année. Elle était jolie, vraiment jolie. Esther, c'était un corps ciselé, un cou courbé, des jambes élancées, un teint rosé, un regard verdoyant, des cheveux dorés, des lèvres ourlées. Les garçons de ma classe avaient tous d'yeux que pour elle et de ses sourires elle les rendait plus fous encore. Durant les deux premiers mois après son arrivée, nous ne nous étions pas encore échangées un seul mot, mais nous nous sourions toujours lorsque nous nous voyions. Puis un soir, je reçus une demande d'amitié de sa part sur les réseaux sociaux que j'avais accepté — alors que d'ordinaire, je n'acceptais aucune personne que je ne connaissais pas vraiment. Suite à son ajout, nous commençâmes à chatter, plusieurs soirées d'affilé. Chaque matin avant d'aller en cours, je recevais de sa part un petit message affectueux agrémenté d'une photo pour me souhaiter une bonne journée. Une intimité commençait à se créer entre nous même si au collège nous ne traînions pas forcément ensemble. C'est là que ça a commencé à être confus dans ma tête, mais vraiment confus. Quand je la voyais, je ne la trouvais plus seulement jolie, mais vraiment belle. Son regard et ses sourires ne me laissaient pas indifférente, je ressentais des choses inexplicables pour elle au fil du temps. Je commençais à être complètement chamboulée par cette fille à tel point que je ne savais plus où me mettre quand je la voyais. L'effet qu'elle produisait sur mon anatomie, ce désir qui se diluait dans mes veines était une grande première dont j'avais honte. Sa présence me remuait le sang et je pouvais entendre ce foutu cœur crépiter dans ma gorge et mes tympans tout en bondissant hors de ma poitrine. J'étais déjà sortie avec des garçons et pourtant je n'avais jamais ressenti des choses pareilles pour eux. A vrai dire, je n'étais jamais restée avec un garçon plus d'une semaine, je ne parvenais pas à ressentir des choses au delà de l'amitié pour eux.
Puis un vendredi soir, après quelques mois de discussions nocturnes quotidiennes avec Esther, je reçus un message d'Esther sur mon portable, comme chaque soir. Seulement, en l'ouvrant, j'eus la surprise de découvrir une photo d'elle nue, où elle s'était prise en photo dos au miroir, si bien que l'on voyait à la fois ses jolis petits seins, son pubis entièrement épilé et, dans le miroir, ses fesses galbées et sa belle chute de reins. Sur le moment, je fus tellement gênée que je m'étais empressée de fermer le message sans lui répondre. Cependant, dans la nuit, troublée par cette photo et incapable de trouver le sommeil, je rouvris le message et ne pus m'empêcher de contempler les belles courbes offertes à mes yeux. Et pour la première fois de ma vie, je ressentis une telle excitation en regardant la photo de mon amie au corps exquis que discrètement dans ma chambre je commençais à me donner du plaisir. Je me masturbais deux fois d'affilé et, même après cela, mon corps était toujours débordant de désir. J'aurais voulu la toucher, l'étreindre...Dans la nuit, je me connectais alors sur le réseau social où nous avions fait connaissance et, voyant qu'elle était connectée, j'engageais la discussion.
Coucou Esther ! Comment vas-tu ?
Bien et toi ? La photo t'a plu ?
Sur le moment, j'étais hésitante. Puis dans un élan de confiance, je lui avouais :
Beaucoup. Tu es magnifique.
Je suis touchée, répondit-elle. Peut-être d'autres plus tard...





Et c'est ce qu'elle fit. Elle continua à m'en envoyer, plein d'autres, une chaque soir. Et au collège, elle venait me faire la bise, traînait davantage avec moi même si nous ne parlions jamais de ses photos, et ses sourires pour moi étaient plus beaux encore. Elle chavirait mon cœur, ce sentiment apparaissait indépendant de ma volonté. J'avais honte quelque part au fond de moi mais elle me faisait sentir vivante, je ressentais un amour pas comme les autres quand elle me regardait. Puis elle a commencé à demander des photos de moi, des photos sexy. Au début, j'étais beaucoup trop réticente pour accepter, mais elle a fini par me convaincre. Au départ, je lui envoyais des photos assez "timides", mais à chaque compliment qu'elle m'adressait elle surenchérissait ma confiance en moi, alors je lui dévoilais davantage mon corps au fil du temps. S'envoyer des nudes la nuit faisait partie de notre quotidien. Elle me rendait folle, folle d'elle. Au collège, nous agissions comme de simples amies au regard des autres, mais au fond, l'une pour l'autre, nous n'étions pas que de simples amies. Comment n'aurait-elle pas pu discerner mon cœur débordant d'un sentiment si confus envers elle après tout ? Envers sa beauté discrète, envers sa peau si envoûtante, envers son regard...Elle me faisait vivre sur un petit nuage, mais il a fallu que Tyler foute tout en l'air. Je ne lui pardonnerais jamais. Il a fallu qu'il s'immisce entre nous, qu'il déconstruise ce nous.
Ça se passa lors des vacances du milieu de l'année. Esther cessa subitement de me répondre. Je ne comprenais pas. Je passais les jours à attendre, à guetter des nouvelles. A mon grand désespoir, elle ne se connectait plus. Avait-elle trouvé quelqu'un d'autre à qui envoyer des missives coquines ? Cette simple idée me remplissait de colère et de frustration. Jusqu'au jour où mon portable bipa. A son nom, je me précipitais sur son message, soulagée qu'elle daigne enfin me répondre. Mais lorsque mes yeux parcoururent la seule phrase d'écrite, je crus que le sol se dérobait sous mes pieds.
On arrête tout, Tyler est au courant.
Je demandais alors des explications, lui renvoyais d'innombrables messages, mais plus jamais elle ne me répondit. Le pire ce fut sans doute lorsque à la rentrée j'appris qu'elle avait déménagé. Que je ne la reverrais jamais. A cette nouvelle, mon cœur se creusa d'un vide inextinguible. Je n'étais plus que tristesse et colère. Plus tard, j'appris qu'en réalité Tyler avait flairé le pot aux roses, qu'il avait senti quelque chose entre nous deux, et qu'il avait fouillé dans son tel laissé dans les vestiaires lors d'un cours de sport. Mon cœur était en miettes, le chagrin coulait dans mes veines comme une poudre cristalline. Je détestais Tyler plus que jamais mais je détestais encore plus Esther pour être partie comme ça, pour avoir refusé de me répondre, pour avoir refusé de me dire au revoir. Volatilisée, comme ça. Comme si sa présence n'avait été qu'un mirage, que ce nous n'avait jamais existé.
C'est donc à cette même période que mon père ne tenait plus du tout les cordons de la bourse, et à Lakewood les nouvelles se répandent très vite, vous connaissez le bouche à oreille après tout. Ici, malheureusement, les rumeurs vont de bon train et par conséquent, très vite la crise financière que nous traversions était sue par tout le monde. Tyler n'a donc pas laissé cette occasion s'échapper pour venir me voir, feignant la compassion envers moi, répétant volontairement qu'il "aimerait tellement m'aider". Cela dit, je n'en voulais pas de sa compassion, je le haïssais déjà assez pour ce qu'il nous avait fait, à Esther et moi, pour qu'il ait en plus le culot de jouer au bon Samaritain avec moi. Mais vous connaissez Tyler, il ne lâche pas l'affaire aussi facilement. Fin manipulateur comme il est, il a commencé à me parler des conséquences que pourrait entraîner notre situation, qu'on pourrait retirer ma garde à mon père, qu'on m'enverrait dans le Missouri avec ma mère et que mon père se retrouverait à la rue. Grosso modo, il m'a fait flipper à mort. Et puis c'est pas tout, il a commencé à me mettre la pression avec les nudes d'Esther et moi qu'il avait en sa possession, qu'il pourrait les partager sur tous les réseaux sociaux, que tout le monde pourrait les voir et que tout le monde saurait que j'aime les chattes, comme se plaisait-il à me répéter tandis que je niais. C'était beaucoup trop de pression pour moi, j'étais tombée entre ses filets, telle une souris prise dans les griffes du chat. J'avais beaucoup trop honte de ces photos et de cette partie de ma personnalité qui préfère les filles (que je n'assume toujours pas). Alors il m'a proposé un marché, il a dit que ça resterait entre nous. Il m'a promis de l'argent, beaucoup d'argent, si j'acceptais de lui accorder quelques faveurs sexuelles de temps en temps. Je ne voulais pas, Grand Dieu, non je ne voulais pas ! Mais Papa était dans une grosse galère et il ne faisait rien pour s'en sortir. Le fond, c'est là qu'il se trouvait. Dans un gouffre sans fin, en chute libre, et j'avais beau ne pas lâcher sa main, l'impression de la perdre un peu plus à chaque minute s'accentuait. Et puis il y avait ces clichés, ces clichés beaucoup trop compromettants. Je ne pourrais pas assumer une telle chose devant mes camarades de collège et de lycée, et devant mon père surtout ! Je sais que Papa ne dirait rien, il est très ouvert d'esprit, il m'accepterait telle que je suis, je resterais sa petite fille chérie et ça ne changerait absolument rien pour lui. Mais j'ai trop honte, je n'accepte moi-même pas cette vérité, je ne suis pas prête et je ne veux pas l'être, je ne veux pas que ça se sache, jamais. Alors j'ai accepté la proposition de Tyler, malgré moi. Il a au moins eu la délicatesse de ne jamais me pénétrer. Je devais juste le laisser me toucher ou lui faire des pipes. Soit dans les toilettes du bar, soit dans celles du lycée. Apparemment ça l'excitait d'avoir une lesbienne à son service. Il me filmait même le sucer, ce gros porc. Et en contrepartie, il me filait de l'argent, des grosses liasses de billets que je ramenais le soir à la maison. Je n'ai jamais expliqué d'où provenait l'argent à mon père malgré ses insistances, je lui demandais juste de s'en servir pour payer les factures et payer ses dettes. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, nous n'en avons jamais parlé, mais je pense qu'au fond il sait et c'est pourquoi aujourd'hui il s'est repris de main ferme. Avec Tyler, ça a duré un an. Puis un peu après mes seize ans, j'en ai eu marre, je ne supportais plus la situation. Alors j'ai demandé à Papa d'aller vivre quelques temps avec Maman, bien sûr il n'a pas compris, d'autant plus que financièrement ça allait beaucoup mieux et il avait retrouvé un travail. Mais je lui ai assuré que ce n'était pas contre lui, qu'il n'avait rien à voir dans cette situation, que j'avais juste envie de me changer les idées et que Maman me manquait. Alors du jour au lendemain, j'ai pris la fuite à Lakewood et je suis retournée dans le Missouri durant quelques mois. Pendant neuf mois, je me suis mordue les doigts, terrifiée à l'idée de la réaction de Tyler. Je pensais qu'il se vengerait et balancerait les vidéos et les photos sur le net, cela dit il ne l'a jamais fait. Néanmoins, ce n'est pas pour autant que je me sens à l'abri de tout ça. La vengeance est un plat qui se mange froid, après tout.





Neuf mois que je n'avais pas remis un pied à Lakewood. Je suis sûrement cinglée de revenir quand tout va au plus mal dans cette ville et qu'un meurtrier se balade dans le coin mais Papa me manquait trop alors je suis revenue. Je n'ai pas beaucoup changé, peut-être ai-je grandi et mon visage a mûri, mais je suis facilement reconnaissable, après tout en neuf mois on ne change pas tant que ça. Je suis toujours aussi menue, j'ai le corps d'une gamine de treize ans, avec une poitrine à peine développée. D'un point de vue comportemental, je suis restée fidèle à moi-même malgré tout ce qu'il s'est passé avant. Je demeure amicale, spontanée, rieuse, dynamique, et j'aime toujours autant courir après un ballon et je vénère toujours le baseball. Je vais d'ailleurs me renseigner au lycée si je peux intégrer l'équipe de foot, même si je ne suis pas certaine d'être prise faute à mon sexe féminin. Je ne compte pas changer mes habitudes à Lakewood, je compte toujours me rendre d'un point A à un point B à vélo (Papa n'a pas les moyens de m'acheter un scooter et encore moins une voiture, alors je me déplace à vélo et ça ne me dérange pas le moins du monde). La maison n'a pas changé non plus, mis à part que c'est peut-être un peu plus fleuri qu'avant mon départ, et ma chambre non plus. Mon plus grand défaut est peut-être cette impression permanente de ressentir un manque affectif alors que Papa déborde constamment d'amour envers moi. Mais j'ai tout le temps besoin qu'on me prouve qu'on m'aime et qu'on tient à moi, c'est plus fort que moi. J'ai même tendance à être un peu trop tactile, j'aime prendre ceux qui me sont chers dans mes bras, je peux même étreindre un parfait inconnu si j'en ressens le besoin, c'est ainsi que je marche. J'ai tout le temps besoin d'affection, « un vrai bébé » comme se moquerait mon père. C'est sûrement pour cette raison qu'il a fini par m'acheter un chat.

LIENS

Elias : Ô combien je l'aime mon petit Eli ! Il est un peu le meilleur ami que je n'ai jamais eu, du fait que nous avons partagé tellement de choses ensemble, nous avons grandi ensemble. Il est arrivé à Lakewood lors de ses neuf ans et dès que nous nous sommes rencontrés, une amitié s'est presque, séance tenante, créée entre nous. « Qui s'assemble se ressemble » et autant dire que le dicton ne s'est jamais révélé aussi vrai. Eli et moi sommes d'un enthousiasme perpétuellement débordant et se compliquer la vie, peu importe le contexte, n'a jamais été notre tasse de thé. Je pense que c'est ce qui nous a rapprochés, cette joie de vivre qui constitue le fondement de notre personne à chacun de nous deux. A l'école nous étions tout le temps fourrés l'un avec l'autre et quand nous nous sommes rendus compte que nous habitions dans le même quartier, alors nous ne nous séparions plus. Au début nous traînions dans le quartier en quête de bêtises à faire - rien de bien méchant, juste des blagues aux voisins -, puis nous avons commencé à passer notre temps l'un chez l'autre quand nos parents étaient absents. C'est ainsi que j'ai découvert qu'Eli jouait de la guitare - et il joue sacrément bien ce petit cachottier -, passion commune pour laquelle nous aimions former parfois un duo, où il jouait de la guitare et moi je chantais ou inversement. Seulement, notre amitié a quelque peu pris un tournant lorsque j'ai commencé à être distante au collège. C'était la période durant laquelle Esther était au collège et que je me rendais malade pour cette fille. Au début je passais tout mon temps avec elle, jusqu'à commencer à m'isoler à cause de ce qu'il s'est passé (inutile de vous rappeler ce que nous a fait Tyler). Et à m'isoler comme je faisais, je snobais mon ami, Eli, celui qui a toujours tant compté pour moi, le laissant plongé dans l'incompréhension avec mon attitude. Je n'ai jamais eu le temps de lui expliquer l'étrangeté de mon comportement puisque après je suis partie vivre dans le Missouri chez ma mère...
Maintenant que je suis de retour, je compte bien me rattraper. J'espère qu'il saura me pardonner et que nous redeviendrons aussi proches qu'avant.

Diana : Je connais Diana depuis la maternelle, du moins je connaissais son nom et je voyais qui elle était. Cependant, nous nous sommes davantage rapprochées lorsqu'elle a perdu la vue. Elle avait onze ans et évidemment quand tout le monde l'a su à l'école ça a déclenché diverses réactions, mais surtout certaines réactions malveillantes. Vous savez comment les enfants peuvent être méchants entre eux à cet âge, et certains ne se sont pas privés de l'être avec Diana. Ils profitaient de l'absence de sa vision pour s'amuser à lui faire peur dans la cours de récré lorsque la maîtresse d'école avait le dos tourné. Moi je trouvais ça vraiment pas drôle alors je n'ai pas hésité à leur faire savoir en allant prendre la défense de Diana à plusieurs reprises. De là, j'ai commencé à m'intéresser à cette fille et nous sommes devenues amies. Je l'ai soutenue du mieux que je pouvais et l'ai aidée à se sentir mieux — du moins j'espère, j'ai tout fait pour en tout cas. Les années sont passées et nous nous sommes beaucoup rapprochées, si bien que j'ai commencé à considérer Diana comme une vraie amie. Au collège, quand Esther est arrivée, j'ai voulu lui parler de mon trouble envers elle. J'ai également voulu lui parler de ces photos qu'elle m'envoyait, que nous nous échangions, je voulais lui parler de ce qu'il se passait entre nous. Je voulais mais je ne l'ai jamais fait. J'avais beaucoup trop peur, peur de la façon dont elle réagirait, alors que pourtant je sais qu'au plus profond de moi que Diana ne me jugerait pas, parce que j'ai une confiance aveugle envers elle et je sais qu'elle ne me rejetterait pas. Toutefois, je sais que si un jour le besoin d'en parler devient beaucoup trop pesant, c'est à elle que j'en parlerais la première, parce que Diana est une amie en qui j'ai vraiment confiance.

Léonore : Alias Léo, parce que c'est plus court, plus simple et parce que c'est affectif et que je l'appelais uniquement comme ça quand nous vagabondions ensemble en plein milieu de la nuit durant nos quinze et seize ans. Léo a la beauté sur elle, de celle qui peut rendre aveugle, tant l'éblouissement qui émane de son soleil peut faire dissoudre la fusion de l'atome d'une centrale nucléaire. Elle éclabousse de sa lumière et moi elle m'a complètement aveuglée pendant un temps. Nous avons commencé à traîner ensemble de nuit lorsque je vivais un véritable enfer avec Tyler et qu'avec Papa on était à deux doigts d'être foutus dehors. J'allais intrinsèquement mal et j'ai commencé à m'isoler au collège. Je pense qu'elle s'en est aperçu et que c'est la raison pour laquelle elle a toqué à la fenêtre de ma chambre un jour au beau milieu de la nuit pour me proposer de sortir. Bien que c'était un peu bizarre et que Papa aurait été contre, j'ai tout de même accepté et à partir de ce soir nous avons commencé à errer dans les rues de Lakewood. Ces nuits me faisaient du bien, ça me permettait de me changer les idées, et du coup c'était un véritable ascenseur émotionnel pour moi qui passais d'horribles journées mais qui retrouvais le sourire le soir et la nuit en présence de Léo (parce que parfois nous ne rentrions pas chez nous avant l'aube). Si au début nous nous contentions uniquement de discuter, nos intentions ont fini par être autres et dès lors nous commençâmes à faire n'importe quoi, comme nous saouler et rire aux éclats sans nous soucier de réveiller le quartier (au préalable il nous arrivait de voler des bouteilles d'alcool dans des supérettes parce que nous n'avions pas d'argent sur nous), lancer du papier toilette chez les gens qui nous insupportaient, s'introduire dans des propriétés privés pour crever les pneus des voitures ou jeter des œufs aux fenêtres des maisons (combien de fois nous avons du nous enfuir à toutes jambes à cause des alarmes qui retentissaient), monter sur les toits des maisons (parfois parce qu'on se prenait pour des Peter Pan ou parfois pour admirer les étoiles, c'est d'ailleurs sur un toit que Léo m'a fait goûter à mon premier joint que j'ai détesté et que j'ai promis de ne jamais retoucher à cette saloperie), se faire passer pour des filles plus âgées à des soirées et se déhancher complètement ivres, et puis j'en passe encore...Quand j'y repense, j'ai honte, vraiment honte de tout ce que nous avons fait. Il n'y a pas de quoi en être fier. Cela dit, je ne peux pas nier que Léo m'a fait sentir vivante, je me suis sentie vivre, et j'ai découvert l’adrénaline, ce décharge d'hormones qui accélérait mon pouls et qui mettait à mal mon absence d'émotions. On faisait des trucs dingues et j'adorais ça malgré moi. La journée avec Léo on n'assumait pas en cours, la fatigue beaucoup trop oppressante pour pouvoir nous concentrer un minimum sur ce que déblatérait les profs, et pourtant ça ne nous empêchait pas de ressortir le soir pour rentrer chez nous qu'aux premières lueurs du jour. Personne au collège et au lycée ne se doutait de notre amitié, nous étions que des amies de l'ombre.
Maintenant que je suis de retour à Lakewood, j'ignore ce qu'il va advenir de notre amitié un peu particulière. On traînait ensemble que le soir pour faire des conneries et se saouler, seulement maintenant tout est rentré dans l'ordre et je compte bien rester sur le droit chemin. Nous avons passé malgré tout de bons moments ensemble mais je ne me permettrai pas de refaire ce qu'on faisait, Papa serait déjà tellement déçu de savoir tout ça. De plus, nous avons eu beaucoup de chance de ne pas nous faire choper par les flics, nous nous mettions parfois dans des situations délicates. Mais Léo m'a beaucoup marquée et même si c'était ma pire binôme et que nous faisions les pires conneries ensemble, c'est une fille importante pour moi.

Alexis : Dans un registre complètement différent, il y a Alexis. Rien à voir avec Léo, je dirais même qu'il est complètement son opposé. Alexis est beaucoup plus calme et posé, empreint de beaucoup de maturité. On se connaît depuis la maternelle étant donné que nous étions dans la même classe. La raison pour laquelle nous sommes devenus amis, de très bons amis j'ai envie de dire, c'est le sport, nous adorions nous retrouver l'un chez l'autre après l'école pour jouer au foot ou au basket (l'avantage d'avoir un panier de basket chez moi). Nous avons toujours été très proches et nous sommes toujours sur la même longueur d'ondes sur n'importe quel sujet. Alexis dégage une aura rassurante et de part son côté protecteur je me confie beaucoup à lui, même si je ne lui ai pas raconté pour Esther, Tyler, et etc (j'en ai beaucoup trop honte). Il a toujours été de très bon conseil et je sais que je peux lui faire confiance et compter sur lui. Il m'a déjà présenté sa soeur, Sienna, qui est une personne très agréable et très simple avec qui il m'est déjà arrivé de discuter quelques fois. Par la même occasion, j'ai également plus d'une fois rencontré Savannah, mais ne fréquentant pas la même sphère amicale qu'elle, nous n'avons jamais échangé ensemble, si ce n'est une fois ou deux. Nous n'avons pas grand chose en commun, cela dit je dois avouer qu'elle m'intimide un peu de part sa beauté et son charisme.
En somme, Alexis est un ami d'enfance que j'ai hâte de revoir et d'avoir également à nouveau dans mon équipe de foot ou de basket lors des matchs en cours d'EPS. On ne change pas une équipe qui gagne !

Ethan : Ethan ou le « barman » au Scream comme tout le monde l'appelle. Or, pour moi, il est un peu plus qu'un barman au Scream...Je ne sais pas comment décrire cette relation un peu ambiguë entre nous, à proprement parler il n'y a rien, du moins je pense que c'est la vision d'Ethan nous concernant, mais étant donné que sa présence a été réconfortante pour moi à la pire période de ma vie, je ne peux pas le considérer comme un inconnu ou bien même juste un barman. Il a remarqué ma présence un soir lors de sa fin de service lorsqu'il m'a retrouvée larmoyante et tremblante dans les toilettes du Scream, recroquevillée contre moi-même (Tyler s'était à nouveau servi de moi dans les toilettes du bar et après son départ, nerveusement, j'avais craqué). Ce soir si Ethan n'a pas brillé par son amabilité, il m'a tout de même proposé de me ramener chez moi. J'étais tellement à bout de nerf durant le trajet que j'ai ressenti le besoin de vider mon sac et je lui ai dit, pour Tyler, je lui ai dis les choses humiliantes à quoi je devais me rabaisser pour me faire un peu d'argent afin d'aider mon père. Bien entendu, Ethan avait déjà découvert le pot aux roses, du moins il s'était déjà douté de quelque chose en nous apercevant plusieurs fois rentrer et sortir des toilettes du bar ensemble. Il m'a dit de ne pas me laisser faire, que Tyler n'avait pas à m'utiliser de cette sorte et que je devais me bouger, que je n'étais pas un objet sexuel dont il pouvait se servir quand l'envie lui chantait. Contrairement à Alexis, Diana ou Elias, Ethan n'est pas du genre à faire dans la dentelle, il parle plutôt cash et se fiche bien d'être blessant. Si au début ça m'avait un peu froissée, j'ai fini par comprendre que c'était sa manière d'être et que ni moi ni personne ne pourrait y changer quelque chose. Alors parfois, des soirs, je restais jusqu'à la fin de son service, uniquement pour lui parler un peu, Ethan était le seul à qui je m'étais confiée et même s'il ne mâchait pas ses mots et cherchait à me brusquer pour me défendre contre Tyler, j'avais besoin de l'entendre.
Je ne peux pas parler d'amitié entre nous, à ses yeux je devais juste probablement être une lycéenne paumée pour qui il avait pitié. Ça fait mal d'imaginer une chose pareille, mais Ethan est tellement toujours froid et impénétrable, que j'en suis persuadée. Ce qui est dommage parce que moi je me prenais d'affection pour lui et que je lui ai confié la partie la plus douloureuse et la plus humiliante de ma vie. Mais de toute façon Papa a raison : je m'attache toujours beaucoup trop vite.

Virgin : Quand je pense à Virgin, je suis aussitôt assaillie de honte, de culpabilité et de regrets. Nous étions amies, de très bonnes amies. Le genre de copines qui se rencontrent à l'école primaire et qui ensuite ne se quittent plus. Le genre de copines qui se racontent absolument tout, qui parlent de garçons, qui s'attendent après les cours, qui marchent en se donnant le bras, qui s'invitent l'une chez l'une pour regarder un film...enfin ce genre de choses quoi. Sauf qu'il a fallu que je foire tout, que je gâche notre amitié. J'avais seize ans quand mon regard a changé sur Virgin. Vous savez à l'adolescence nos corps changent et celui de Virgin n'a pas fait exception à la règle. Et en toute honnêteté, cela m'a un peu perturbée...Bien sûr, j'ai tenté de refouler du mieux que je pouvais ce désir naissant envers mon amie. J'en avais terriblement honte. Virgin et moi étions amies et les amies ne ressentent pas ce genre de truc l'une pour l'autre. Alors j'ai continué à faire comme si rien n'était. Du moins jusqu'à ce fameux soir...
Nous faisions une soirée pyjama comme nous avions l'habitude de le faire souvent. Un truc lambda entre copines en somme. Sauf que ce soir là nous avions un peu trop abusé de la bouteille. Nous étions complètement ivres mais cela ne nous dérangeait pas le moins du monde. Nous nous déhanchions en chantant à tue-tête sur le lit, nous amusant comme des folles...sauf que je ne sais pas ce qui m'a pris et je l'ai soudainement embrassée. L'histoire aurait pu s'arrêter là, elle m'aurait repoussée, j'aurais mis ça sur le compte de l'alcool et nous aurions continué à nous amuser comme si rien ne s'était passé. Or, ce n'est pas comme ça que ça s'est passé ; Virgin ne m'a pas repoussée. Nous avions continué à nous embrasser, entre des rires, mais ensuite tout est allé très vite. Pas besoin de faire un dessin je présume ; ce soir-là nous avons couché ensemble. Jamais je n'oublierai cette volupté quand nous nous sommes données l'une à l'autre. Sans parler de l'intensité de l'orgasme et de la sensation de plénitude qui ont suivi. C'était comme si mon corps attendait cela depuis bien trop longtemps. Vraiment, c'était magique. Cependant, ce moment éphémère de bonheur a fini par brusquement me ramener à la réalité ; si pour Virgin il ne s'agissait que d'une expérience et que pour elle ça ne signifiait rien, moi ça m'avait énormément chamboulée. Alors après ce soir là, j'ai terriblement eu honte. Honte au point d'éviter Virgin au lycée et de ne plus répondre à ses SMS. Et ce jusqu'à ce que je parte de Lakewood. Par conséquent, je l'ai laissée tout ce temps dans l'incompréhension. Je ne lui ai jamais reparlé ou ne serait-ce réécrit. Je m'en veux énormément. La honte m'a assaillie et j'ai gâché notre amitié. J'aimerais pouvoir revenir en arrière pour changer les choses, mais ce n'est pas possible. Virgin doit vouloir ne plus entendre parler de moi, sans doute me déteste elle et elle a raison. Quant à moi, je regrette énormément.

[Horange]

Voilà ma petite nouvelle ! Je suis carrément preneuse pour les liens, alors n'hésitez pas, ma messagerie est ouverte !
Emy est une lesbienne refoulée qui a la joie de vivre, adore tous les sports avec un ballon/une balle (elle a un penchant pour le baseball), se déplace tout le temps en vélo à Lakewood (faute au budget très serré de son père), entretient d'ailleurs avec lui une très grande complicité, et est de retour à Lakewood après 9 mois d'absence (elle était allée vivre chez sa mère dans le Missouri durant ce temps).
J'aimerais vraiment beaucoup nouer des liens avec vos persos, donc attendez vous pour certains à recevoir un MP si une idée me traverse l'esprit ^^

[naji2807]

Horange j'adore ta fiche, elle m'a beaucoup touchée parce que l'histoire d'Emy est vraiment triste Pour les liens je ne vois pas trop, en tous cas je ne peux pas t'en proposer avec Jake, mais si tu as des idées avec Lydia ou Diana n'hésite pas

[Horange]

Merci ^^
Je t'ai envoyé un message sur skype