Bonsoir à tous, voilà ma fiche
Jake Miller
18 ans
Histoire :
Ma vie avait bien commencée, j’étais le fils unique d’un père et d’une mère aimante. J’avais la vie rêvée. Mon père était entrepreneur, et avait commencé très jeune dans ce métier, mais quand je suis né, il a pris plus de temps pour s’occuper de moi et ma mère. Malgré son métier, il était toujours présent, et nous passions tous nos week-ends en famille. Ma mère est peintre, elle peignait déjà à cette époque, et c’est encore le cas maintenant, même si tout le reste à changer. Mais je sais qu’au fond, je n’aurais jamais pu avoir une vie complètement normale.
Quand j’avais 12 ans, mon père est tombé malade. Cancer des poumons. Pour lui qui n’avait jamais fumé, c’était un comble. Mais les médecins nous on expliqué que ce n’est pas toujours les fumeurs qui attrape ce genre de chose, que l’air pollué que nous respirons peut amener ce genre de maladie. A partir de ce moment, les choses ont commencés à changer. Mon père était déjà à un stade plutôt avancé quand les médecins ont détecté l’anomalie, et de toute façon, le cancer du poumon fait parti de ceux qu’on a le plus de mal à soigner. Mon père était souvent fatigué, mais il faisait tout pour rester avec nous, à la maison. Il avait fait le choix de ne pas se soigner, et combattait la maladie avec la seule force de son esprit, évidement ça n’a pas suffit.
Je lui en ai beaucoup voulu quand il est parti alors que je n’avais que 14 ans. J’ai cru qu’il avait fait un choix purement égoïste en refusant de se soigner, et comme toute personne vivant un deuil, je suis passé par un stade d’immense colère envers lui. Puis j’ai compris qu’il avait fait ça pour nous, moi et ma mère. Il n’avait pas voulu dépenser son argent en soins inutiles, car il aurait de toute façon finit par mourir, et qu’il voulait nous laisser quelque chose à ma mère et moi. Il savait que je ne pourrais pas travailler si jeune, et que les tableaux que vendaient ma mère ne suffiraient pas.
J’ai donc du faire mon deuil, au plus vite, et surtout, j’ai du aider ma mère. Car ma mère n’est pas normale, elle est malade elle aussi, mais pas d’une maladie somatique. Depuis que je suis tout petit, je sais que ma mère est bizarre, différente des autres mères. Quand je partais à l’école le matin, elle me disait de faire attention aux hommes en noir, que je ne devais pas me faire attraper. Mon père la rassurait, puis me prenait à part pour me dire de ne pas contredire maman, mais que ces hommes n’existaient pas, que ce n’était que des inventions de ma mère. Moi, j’en faisais des cauchemars la nuit au début, puis le temps a passé, et j’ai appris grâce à mon père que ma mère était constamment dans ce que l’on appelle un délire paranoïaque. Elle vivait dans une réalité différente de la notre. Ce n’était pas grave, et ça ne signifiait pas qu’elle ne nous aimait pas.
Avant de mourir, mon père m’a demandé de prendre soin d’elle. De son vivant, il avait toujours refusé qu’elle se fasse suivre par un psychiatre ou psychologue. Il disait qu’elle avait juste besoin d’être avec des gens qui l’aimaient, et que sa maladie lui donnait « un petit côté charmant ». Aussi, dans ses dernières volontés, il m’a demandé, quoi qu’il arrive, de ne pas laisser des gens enfermer ma mère, de ne laisser personne me l’enlever. Il avait si peur pour elle. Il savait que si on l’enfermait, elle serait malheureuse.
Quand il est mort, ma mère a été terriblement touchée, et sa maladie s’est aggravée. Quoi que j’ai pu lui dire, elle croit toujours que ce sont les hommes en noirs qui ont enlevé mon père, et qu’il faut qu’on le retrouve pour le délivrer, le sauver. Je suppose que c’est plus facile pour elle de croire que les hommes en noir ont enlevé mon père, ainsi elle a l’espoir de le revoir un jour. La première fois qu’elle m’avait exposé sa théorie, j’avais failli la frapper, lui crier dessus, m’énerver contre elle. Je me souviens même avoir pensé cette chose terrible « j’aurai préféré que ce soit elle qui meurt, et lui qui reste ». J’avais l’impression d’avoir perdu le soutien de ma vie, et qu’on me laissait seul avec un boulet. Je m’en veux maintenant quand j’y pense, je sais que ce n’étais pas sa faute.
Les années qui ont suivi le décès de mon père ont été difficiles. Mais je me suis plutôt bien débrouillé je trouve. Grâce à l’argent qu’il nous avait légué, nous avons réussi à vivre bien. Mais nous avons du vendre la maison, pour prendre un appartement plus petit et suffisant pour deux personnes. Ma mère continuait de peindre à la maison, comme elle l’avait toujours fait, et parfois nous vendions quelques uns de ses tableaux. A 16 ans, je me suis trouvé un petit boulot, mais pas plus de cinq heure par semaine. Entre ma mère, les cours, et le travail, j’étais crevé. Mais j’arrivais quand même à avoir une vie sociale.
Mais un jour, tout a basculé, tout a changé… C’était au mois d’avril dernier, j’avais encore 17 ans, comme je suis né en juillet. Il faisait beau, tout le monde était heureux. Je sortais des cours avec quelques amis, et ils m’ont proposé de rester un peu avec eux, de traîner dehors. Ils me demandaient souvent pourquoi je ne sortais jamais, pourquoi je rentrais tout de suite après l’école, et ce jour là, je me suis dis que j’avais bien le droit à un peu de répit. Ainsi je cesserai d’éveiller les soupçons, c’est ce que j’ai pensé.
Je ne suis pas resté très longtemps, mais c’était néanmoins trop longtemps. Je suis rentré deux heures plus tard que prévu, et j’ai retrouvé ma mère dans la cuisine, un sourire triomphant sur les lèvres. Je n’ai pas vu tout de suite le sang sur ses mains, ni celui qui tachait sa jolie robe. Je lui ai demandé pour quoi elle souriait et voilà ce qu’elle m’a répondu : « J’en ai tué un chéri, un homme en noir, on les aura tous, et on pourra retrouver ton père ». Mon cerveau a eu un déclic, et tous les éléments se sont mis bout à bout. Le couteau de cuisine plein de sang sur la table a été l’élément le plus frappant je crois.
Sur le coup, je voulais l’attraper, la secouer, lui crier qu’elle était folle, la frapper même. Mais je n’ai rien fait, j’ai entendu dans mon esprit la voix de mon père, comme un mantra, qui me disait de prendre soin d’elle. Alors je me suis contenter de l’aider à se laver, j’ai brulé ses vêtements et j’ai désinfecté le couteau. Puis je lui ai demandé où était l’homme, elle m’a expliqué qu’elle l’avait vu alors qu’elle venait me chercher, et qu’elle l’avait laissé là où elle l’avait tué, dans une rue à plusieurs pâtés de maison. Je m’en suis énormément voulu. J’étais responsable de la mort de cet homme. Si je n’avais pas tardé, elle ne serait pas partie à ma recherche, elle n’aurait pas eu accès délirant, et cet homme serait sans doute encore vivant.
Je n’ai pas cherché à retourner voir le cadavre, je me doutais que la police serait déjà tombée dessus, et que revenir sur les lieux du crime ne ferait que mettre des soupçons sur mon dos. Dans notre malheur, nous avions au moins la chance que personne n’ai vu ma mère, et que, l’homme ayant été tué plus loin et étant un parfait inconnu à nos yeux, rien ne nous liait à lui.
A partir de ce jour, je ne sortais plus, je voyais toujours mes amis, pour ne pas éveiller de soupçons, mais toujours dans le cadre de l’école. Ma mère n’avait pas changé. Elle n’était pas plus folle, mais ça ne l’avait pas non plus guérit de son trouble. Au contraire, elle pensait que c’était le premier pas vers la liberté de mon père. Je ne la laissai plus sortir, plus du tout. J’inventai que c’était pour la protéger, que les hommes en noir la cherchaient, et que j’étais le seul qu’ils n’avaient pas encore en ligne de mire. Je doute que ce soit une bonne voie pour sa guérison, mais je devais trouver une solution pour la convaincre de rester à la maison même quand je n’étais pas là, et cette solution-là fut la meilleure qui soit. Elle ne quittait plus du tout la maison.
Finalement, vers la fin de l’année, j’ai parlé à mes professeurs du fait que je souhaitais changer de lycée. Nous devions quitter la ville avant que la police ne s’intéresse à nous. Pour le moment, les enquêteurs cherchaient dans l’entourage du défunt, dans sa famille ou ses amis. Mais ils allaient finir par élargir leur champ de recherche, et ils tomberaient peut être sur nous, je ne pouvais pas laisser une telle chose se produire. Ma mère serait enfermer dans un asile, et je serais sans doute emprisonné pour complicité. J’ai prétexte vouloir prendre une option que mon lycée ne proposait pas pour le baccalauréat, et comme j’étais un garçon travailleur et sans histoire, mes professeurs ont été favorable à mon départ.
C’est ainsi qu’avec l’argent de mon père, ou du moins ce qu’il en restait, et les quelques économies que j’avais, nous nous sommes installés à Lakewood ma mère et moi.
Je me suis fait discret depuis mon arrivée au lycée, et j’essaie de ne pas attirer l’attention sur moi. Je travaille bien, mais je ne suis pas un petit géni.
Il est vrai que ce qui se passe dans ce lycée est assez flippant, mais nous ne pouvons pas nous permettre de repartir encore une fois. Ma mère a déjà eu du mal à quitter la ville où nous avions vécu si longtemps, et je pense qu’elle deviendrait encore plus folle si je devais la bouger à nouveau.
Je dois admettre que bien que je sois horrifié par le mort de Tyler, elle m’arrange bien en quelque sorte. En effet, je travaille dans une boutique de la ville, et un jour, pendant mes heures de travail, ma mère a quitté la maison. Elle est tombée sur Tyler, je les ai heureusement croisés alors que je rentrai chez moi, ma mère n’était sans doute pas sortie depuis longtemps, car elle n’était qu’à quelques pas de l’appartement. Elle parlait avec entrain à Tyler, et ce dernier avait un air moqueur sur le visage. J’ai attrapé ma mère par le coude, et je l’ai ramené à la maison sans ménagement, la menaçant de l’enfermer si elle recommençait.
Quand je suis ressorti quelques minutes après, Tyler était toujours dans les environs. Je lui ai demandé ce que ma mère avait bien pu lui dire. Elle lui avait évidemment parlé des hommes en noir, qu’il fallait faire attention. Puis, avant que j’ai lui demandé de n’en parler à personne il s’est moqué de moi, traitant ma mère de folle. Je ne pouvais rien faire, je l’ai laissé partir. Peut être en a-t-il parlé à d’autres, peut être pas, mais rien que le fait de savoir qu’il savait me mettait hors de moi. Quand il est mort, j’étais soulagé, parce qu’il n’irait rien dire à personne maintenant qu’il n’était plus de ce monde.
Les mois qui ont suivi sa mort ont été rudes pour le lycée, avec toutes ces morts. Mais je ne connais personne, et avec tous les soucis que j’ai déjà avec ma mère, je n’ai pas été beaucoup touché.
Caractère :
Je suis assez discret, je me fonds facilement dans la foule, et je ne suis pas très sociable. On peut penser que je suis timide, mais c’est juste que je ne peux pas me permettre d’avoir une vie sociale avec ma mère qui est malade. Je suis bon élève, et sérieux. J’imagine qu’on pourrait aussi me qualifier de gentil, en tous cas c’est ce que ma mère dit toujours de moi.
Physique :
Je suis brun, j’ai les cheveux courts, et je ne trouve pas que je suis un canon, même si ma mère me dit tout le temps que je suis beau. Mais bon si on commence à l’écouter, on n’est pas sorti. Je suis souvent en jean et tee-shirt, je ne porte rien d’extravagant, et encore moins de couleur voyante. En fait je suis souvent en noir, blanc, ou bleu.
Lien :
Liam
Je ne connais pas grand monde dans ce nouveau lycée. Mais je parle un peu avec Liam de temps en temps, on a quelques cours en commun. Je ne sais pas si on peut dire que nous sommes amis, mais c'est quelqu'un de plutôt sympa. Bien sûr, il n'est pas au courant pour ma mère, personne ne l'est, mais ça fait du bien de parler à quelqu'un.
Lior
Je ne suis pas arrivée depuis très longtemps à Lakewood, mais il y a quelqu'un que j'ai repéré presque dès le début, et ce mec c'est Lior Ellis. Pourquoi ce mec en particulier? Parce qu'il paraît qu'il est fou, et oui je dis bien il paraît et non pas il est. Je me suis intéressé à lui parce qu'il me faisait de la peine au début, je pensais qu'il était malade, comme ma mère, et je trouvais ça terrible que tout le monde le traite de fou. Les maladies mentales c'est quelque chose qui me touche, je sais que les gens qui en sont atteints ressentent une vraie souffrance, et même si certains croient que ce sont juste des conneries, moi je sais que c'est faux. Alors j'ai voulu en savoir plus sur lui, savoir de quoi il était atteint exactement, et peut être m'en faire un ami, après tout je n'étais à un malade mental prêt. C'est comme ça que j'ai appris qu'il était soit disant maniaco-dépressif, je me suis bien renseigné sur cette maladie, et j'en suis arrivé à la conclusion que Lior est un menteur. Je ne sais pas pourquoi il agit de la sorte et prétend être maniaco-dépressif, mais je trouve ça abject. Comment j'en suis arrivé à cette conclusion me direz vous? C'est plutôt simple en fait quand on cherche un peu, mais je suppose que la plupart des gens ne se donneront pas cette peine, alors il pourra continuer sa comédie un moment. En vérité, les maniaco-dépressifs sont en premier lieu dépressifs, et c'est à cause de cette dépression qu'il développe leur phase maniaque. En gros la manie est une sorte de protection pour venir contrer la dépression. Or, toutes les fois où j'ai pu le voir, Lior n'a pas ou peu de phases dépressives, qui sont pourtant les plus importantes. Mais soit disons qu'il en a quand il n'est pas en cours et que je ne le vois pas, ce qui arrive relativement souvent, il reste une chose qui me fait penser qu'il n'est pas vraiment malade. Comme je le disais, les maladies psychologiques représentent une souffrance pour les personnes, sauf dans le cas de la paranoïa, car les patients paranoïaques sont constamment plongés dans leur délire, et ne peuvent pas remettre en question leur façon de penser, et donc ils ne se rendent pas compte de leur maladie, c'est le cas avec ma mère, qui ne souffre donc pas vraiment, c'est plus moi qui souffre de sa condition. Mais ce n'est normalement pas le cas des maniacos-dépressifs, d'après ce que j'ai pu lire et apprendre sur le sujet, les maniacos-dépressifs connaissent trois phases, une phase dépressive, une phase maniaque, et une phase d’accalmie, où en gros ils sont "normaux". Et pendant cette phase, ils sont de nouveaux en contact avec la réalité, ils prennent alors conscience de leur maladie, et souvent ils en souffrent. Or Lior n'a pas vraiment l'air de quelqu'un qui souffre, il a plutôt l'air de quelqu'un qui s'en fout. Voilà comment j'en suis arrivé à la conclusion que c'était un menteur, et voilà pourquoi je ne peux pas le supporter, parce qu'à ses yeux, on dirait que cette maladie qui touche des milliers de personnes, voir bien plus que cela, dans le monde entier, n'est qu'un moyen de... de j'en sais rien en plus, de se faire passer pour un intéressant peut être, d'être original ou j'en sais rien, mais moi je ne comprends pas comment il peut agir comme ça, et je ne le cautionne pas.