Violence contenue.
Son regard, son timbre de voix et ses poings serrés me font peur. Pas pour moi, je connais cette hargne, c'est la même que Raphaël avait mais il avait le mérite de savoir la contrôler, pas lui et j'ai peur pour lui. Comment fait-il pour vivre sans étouffer dans sa propre colère ? Et j'ai envie de lui poser la question mais il parle avant moi. Tant mieux ce n'était pas une bonne interrogation. Il me dit d'arrêter de jouer les innocentes, que je suis monstrueuse. Je fronce les sourcils, je ne comprend pas, le simple mot hypocrite m'hérisse les poils et la seule personne qui est jamais pensé et surement formulé que j'étais un monstre était Melyna. Mais Melyna n'est pas un louve-garou, lui si, il se traite de monstre, me traite de monstre, il dit les autres. Je crois qu'il parle de nous, les loups-garous et j'écarquille les yeux, des haineux envers les loups j'en ai déjà rencontré mais jamais de ma propre espèce. Il se hait lui-même, il me hait moi et hait le loup à l'intérieur de lui. Il est piégé par sa propre intérieure. Intérieurement et de la manière la plus égoïste qu'il soit, je remercie ma maman.Sans m'en rendre compte je répète le mot monstrueuse en un murmure en le fixant, je ne sais pas quoi dire et je pourrais dire tout pleins de trucs mais ça changerait rien, il est persuadé d'être un monstre, il a de l'acide à la place du sang et se dévore lui-même petit à petit. Un sourire ça guérit pas tout, je le sais mais ça fait toujours un peu mal lorsqu'on s'en rend compte.
-Mais je ne suis pas monstrueuse, répondis-je, prudemment.
Je n'ai pas envie qu'il s'énerve plus, pas pour moi mais pour lui, parce que ça me donne mal à la tête alors je n'arrive qu'à peine à imaginer ce qu'il ressent. Raphaël aussi ne savait pas bien gérer sa colère, il la contenait, l'absorbait jusqu'à ce qu'elle explose, à ce moment là il criait et nous enfermait dans le placard. Maman finissait toujours par le résonner mais je ne possède pas ce calme de maman, sa façon de tout expliquer d'un haussement d'épaules, sa lâcheté qui faisait qu'elle s'empressait de s'excuser au lieu de lui faire vraiment face. Peu importe, je ne peux pas prétendre pouvoir le calmer ou l'aider, il ne voudrait pas d'aide de tout façon, il pense qu'un monstre comme lui ne peut en avoir. Mais je trouve ça injuste, parce qu'il est persuadé que son cas est celui de tout le monde, peu importe ce qui l'a fait si il l'a fait c'est à cause de sa nature, c'est trop facile. C'est ce que maman disait: C'est juste parce que c'est un vampire, il est impulsif... Ce souvenir m'agace et je croise les bras, tranquillement, calmement, je ne suis pas en colère, je n'ai pas peur de lui, peut-être suis légèrement piquée au vif d'être accusée d'hypocrite mais à part ces propres émotions négatifs et mon envie de danse en aller, je peux presque me remettre à sourire, ce que je ne fais pas,
-Tu sais peut-être que oui on est tous des monstres, pas seulement nous ou notre espèce, mais les vampires et les dhampirs qui sucent le sang, les fées et leurs ailes étranges, les elfes et leur grande intelligence et les sorciers et leurs magies noires. Mais c'est trop facile et réducteur alors apprends à connaitre les gens à les accuser de crimes qu'ils n'ont pas commis.
Peut-être suis-je aller trop loin, il va encore s'enfuir et je vais devoir lui courir après, peu importe, il faut bien que quelqu'un le lui dise avant qu'il entre dans l'école et rencontre pleins de monstres comme nous.