● Les Chasseurs de Vie ● [Event 2: Le Commencement]

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naji2807

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par naji2807 »

Bah on va dire que c'est le principal :lol:
Mimie99

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Mimie99 »

Je tiens à prévenir que ma fiche fait mention de prostitution (et ce qui l'entoure) ainsi que de violence. Je n'entre pas particulièrement dans les détails, mais vous êtes prévenu.

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Je ne sais pas si ça m’intéresse. J’ai déjà entendu trop de choses, vu trop de choses. Que mon prénom en soit une cause ou nom, j’en ai déjà assez de tout recommencer. Les présentations, les faux-semblants. J’ai déjà joué, beaucoup plus que je n’aurais cru être capable de le supporter… et pourtant, je suis encore là. Mais une tempête ne meurs jamais, ses ravages sont toujours là, quoiqu’on y fasse. Et moi… je suis une tempête, éternelle et immortellement morte, morte et dévastatrice.

Je m’appelle Hurricane Aela Hauptmann. Selon certains, j’aurais des origines allemandes, mais qui s’en préoccupe aujourd’hui? Personne. La majorité des gens s’arrête à mon premier prénom. Hurricane. J’ai connu bien des horreurs, avec celui-là. Mais les plus terribles sont venues avec le second. À tel point que je ne supporte pratiquement plus qui je suis, alors que la vie s’étendrait normalement… là… à mes pieds. N’attendant que mes prochains pas. Si je devais avoir des amis, je ne sais même pas comment je leur demanderais de m’appeler, si ce n’est avec autre chose que mes prénoms, à moins d’avoir l’inventivité d’y amener du neuf…

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Je suis née dans une ruelle mal famée d’une mère indigne et d’un père absent (malgré que je comprenne plus tard la raison logique de son absence) un soir d’été chaud et humide. Toujours est-il que j’ai dix-sept ans. Je suis une petite jeunesse avec le cœur rabougri d’une vieille sorcière. Parfois, j’aimerais bien revenir à mes quinze ans et refaire ma vie de manière plus… normale. Pour les gens comme moi, s’entend. Les autres peuvent aller se faire foudroyer par la foudre, ça leur permettrait peut-être de retrouver le sens de la justice et de la logique.

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Je suis qui je suis. Je suis qui je suis devenue. Je suis ce que le monde, les gens, ma situation… a fait de moi. J’étais jeune et naïve, je croyais en l’amour, en la compassion et dans toutes les stupidités de ce genre. Allez savoir comment, parce qu’avec les parents que j’ai eu, ce n’était pas donné d’avance. Évidemment, tout ça a rapidement changé lorsque j’ai rencontré mon destin mortel, destructeur. À ce moment je suis devenue… quelqu’un d’autre.

Fini les petits sourires d’une enfant pleine de joie. Fini les croyances en la bonté de chacun, et dans les stupidités sentimentales. Fini… l’innocence.

Je suis maintenant quelqu’un de réaliste, à l’orée du pessimiste. Je n’ai pas la tendance particulière et détestable de voir le bon côté des choses, plus maintenant. À quoi ça me servirait? Il ne me reste plus rien à quoi me raccrocher, sauf à ma vie détruite. Je n’ai plus aucune confiance en autrui, malgré que je puisse facilement engager la conversation, voire… aller plus loin qu’une simple conversation. Évidemment, avec le temps je pourrais sans doute accorder ma confiance à certaines personnes, à nouveau, mais il faudra s’armer de patience. Après, rien ne dit que je ne vais pas simuler.

Depuis que j’ai été poignardé dans le dos, je suis plus prompte à en faire autant. Je peux me montrer vicieuse et comme avec mon histoire particulièrement « magnifique » j’ai très bien appris à jouer un rôle… vous ne le verrez sans doute pas venir. C’est triste, mais c’est comme ça. Je suis une Joueuse. Malgré que je n’aime pas jouer. Saur que baratiner est devenu une seconde nature.

Malgré que j’aie dit que suis réaliste en frôlant le pessimiste, j’ai tout de même conservé une certaine joie de vivre. Ne me demandez pas comment, j’en ai aucune idée. Je sais simplement qu’un jour ou l’autre, tout tournera à nouveau mal, alors c’est la raison pour laquelle je profite de chaque instant comme si c’était mon dernier. Je m’amuse quand je le peux, je prends toutes les occasions que l’on me donne pour apprécier ces moments de paix… si rares… si éphémères.

Je n’ai jamais cru que j’étais forte, jusqu’au jour où j’ai décidé de le devenir. Et depuis… je ne me repose sur personne d’autre que moi-même.

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De ma naissance à mes seize ans, j’ai toujours été une rejetée de la société, en même temps, je n’ai jamais réellement chercher à pousser plus loin, tenter ma chance autre part, chercher un moyen de me sortir de mon trou. À croire que je me complaisais dans mon malheur. Du moins… jusqu’au jour où je l’ai rencontré, lui. Sauf que ça n’a pas duré et on voit bien où ça m’a mené, pas vrai?

Je suis en prison maintenant. Je suis une résidente permanente d’une prison pour mineure de New Union. La belle vie, pas vrai? Dix-sept ans et en prison… Je suppose que l’on me transféra dans une prison pour adulte et pour meurtrier dès que j’atteindrai mes dix-huit ans, enfin… il voudrait bien. Sauf que j’ai déjoué les plans, les statistiques. Je ne mourrai pas, ne finirai pas ma vie en prison. Quittes à mourir, autant que ce soit dehors de cet endroit clos et répétitif. L’émission est ma voie de sortie, ma voie de choisir comment je peux vivre ou mourir. Je n’ai pas l’intention de revenir ici, que je gagne ou que je perds, je sens que la fin sera la même…

Bon, pour y aller avec le terme spécifique… je suis parmi les prisonniers mineurs. Est-ce satisfaisant de le savoir? Ou cela ne change rien à la médiocrité et au côté lamentable de votre existence?

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Comme je l’ai dit plus haut, je suis née dans une ruelle mal famée lors d’une soirée chaude et humide d’été, d’une mère indigne et d’un père absent. Oh, ma mère n’a pas toujours été indigne, vous savez. Mon père a toujours été absent, oui, mais ça… je ne l’ai appris que plus tard. Je sais, vous connaissez déjà cette information. Tout comme celle-ci, je suis née rejetée. Peut-être que j’aurais dû penser au fait que ma mère allait forcément finir par me rejeter, elle aussi, comme la société. Mais qui penserait qu’une mère pourrait aussi mal connaître son enfant?

Bon, en même temps, elle n’était pratiquement jamais là, sauf pour me réconforter la nuit lorsque je faisais des cauchemars dans le taudis qui nous servait de maison. Que je vous le décrive un peu… c’était une ancienne cabine téléphonique qui ne sert plus depuis bien des années. C’était presque dangereux d’y rester, car à chaque rafale de vent, elle donnait l’impression qu’elle pouvait s’écrouler sur nos têtes. Malgré tout, c’était le seul endroit que ma mère a trouvé pour nous permettre d’être un minimum à l’abri des intempéries. Évidemment, on n’a pu y rester que lorsque j’ai appris que me taire, était synonyme de vivre. Ou de survivre, comme vous le sentez.

Quand j’étais bébé, ma mère m’a dit qu’elle me cachait souvent dans des endroits assez insolites, où le bruit était suffisant pour masquer mes pleurs si j’en faisais. Heureusement pour elle, je n’étais pas un bébé très pleurnicheur. Non, généralement, je n’émettais pas un son, tant et aussi longtemps que j’étais seule. Cela dit, je ne le restais pas très souvent, ma mère ne pouvait pas sciemment m’abandonné comme ça pendant des heures durant. Pas alors que je venais seulement de naître. Ça aurait été indigne d’elle, voyons.

Les complications sont arrivées quand j’ai atteint l’âge de parler, mais pas celui de savoir ne rien dire quand j’étais seule. Ma mère a donc été dans l’obligation de recourir à diverses astuces pour soit me faire taire, soit mettre à profit mes babillages de bébé pour nous procurer quelques petits trucs essentiels à notre survie. Couvertures chaudes, nourritures, eau… Avant, elle volait le nécessaire. Elle y était d’ailleurs douée, n’ayant jamais fait autre chose de sa vie. Quêter ne lui venait pas à l’esprit, mais avec moi dans les pattes, ça s’est avéré une excellente astuce. Apparemment, les bébés ça attire la sympathie. De certains, s’entends.

Quand j’ai atteint l’âge de marcher, certes en tombant à tous les mètres, mais quand même, ma mère ne pouvait plus du tout me quitter, de peur de ne jamais me retrouver. Ou encore de trouver mon cadavre écrasé… ou meurtrie par une arme quelconque. Elle a toutefois retroussée ses manches et elle s’est servie de mes pitreries de fillette qui ignore comment marcher correctement pour se faire un peu plus d’argent, pour attirer encore plus la sympathie. Et comme elle riait de tout ce que je faisais, j’en faisais toujours plus, ce qui attirait toujours plus d’argent. J’avais un petit air d’ange à l’époque, et j’en étais un. Enfin, si je peux accorder une chose à ma mère, c’était qu’elle était très brillante en gestion de survie.

Après ça, les années ont continué à passer et l’argent s’est mis à redescendre. Je devenais un peu trop vieille pour attirer quelques sympathies que ce soit. Oh, j’avais les joues creusent, mais comme tout le monde. Je n’avais plus rien d’un petit bébé tout mignon dont on craignait pour la survie. Je n’étais plus qu’une gamine de cinq ans. C’est là qu’on a aménagé dans la cabine téléphonique désaffectée. C’est là que ma mère a commencé à partir tous les jours en me faisant promettre de ne pas quitter cet endroit. Elle me mettait dans la tête que c’était le seul endroit sûr pour moi. Je la croyais, évidemment. Et en un sens, c’était la vérité. Elle quittait souvent trois heures avant l’aube et ne revenait qu’une ou deux heures après le coucher du soleil. Je me souviens d’une fois où elle est revenue avec un ourson. Très laid, mais c’était le plus beau que je n’aurais jamais. Elle me l’a offert en me faisant promettre de jouer en silence. J’ai bien sûr promis, trop contente d’avoir un jouet. Mon premier jouet. Et le dernier.

Et les années ont continué à passer comme, tortueuses. La cabine téléphonique est rapidement devenue beaucoup trop étroite pour ma mère et moi, alors elle ne revenait me voir que quelques minutes, cinq à sept fois par jour, pour me donner à manger, s’assurer que j’allais bien. J’avais dix ans, à l’époque. La seule personne que je fréquentais c’était ma mère, j’ignorais tout, tout à propos des autres. Des gens. De mon père. Ma mère ne m’en parlait jamais et quand je posais la question elle se mettait immanquablement à pleurer.

Pourtant… à mes douze ans, elle a fini par m’avouer la vérité, quand je me suis mise à pleurer en disant que Papa était méchant de nous laisser toute seule, de l’obliger à tout faire toute seule pour nous permettre de survivre. Ma mère n’aimait pas du tout ce que je disais, alors elle m’a tout dit. De leur rencontre, de l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, à quel point c’était fort… plus fort que tout. J’ai commencé à envier cet amour à partir de ce moment-là. J’ai commencé à pleurer cet amour disparu lorsque ma mère a admis à la fin que mon père était mort. À peine une semaine avant ma naissance. Qu’il avait été si heureux de savoir qu’elle était enceinte. Qu’ils allaient avoir un petit bébé. Moi. Il lui avait promis de se chercher un travail, de forcer s’il le fallait pour qu’on l’engage. Il a presque tenu sa promesse, mais il s’est fait tuer par une personne ivre qui sortait d’un bar. Un fortuné qui n’en avait rien à faire des gens comme nous. Des rejets. Des pourritures. C’était ce que nous étions pour lui. Ma mère a dit que c’est la première personne qu’elle a volé pour son identité. Elle n’a jamais voulu me dire comment elle l’avait retrouvée.

Après cette histoire, et aussi, car je commençais à me sentir seule et à l’étroit dans notre cabine téléphonique, j’ai dit à ma mère que je voulais apprendre. Apprendre à survivre, apprendre à l’aider. Apprendre à être comme elle. Forte. Au début, elle n’a pas voulu. Mais au fil des jours, elle a vu que le silence, l’ennui, l’inactivité me pesait. Et puis, j’étais bien trop molle, il fallait que je me fortifie un peu. Nos courses, marches et jeux de quelques minutes en pleins milieux de la nuit ne suffisaient pas. Elle a donc cédé. En commençant à me montrer comment jouer avec le sentiment des gens, pour quêter. Elle ne voulait pas que je me risque au vol avant d’avoir tout assimiler ce qu’elle voulait m’apprendre.

Pendant deux ans, donc de mes douze à quatorze, elle m’a enseigné le vol. Étrangement, j’étais assez douée pour quêter de l’argent, mon petit air d’ange abandonné amadouait les gens, d’autant plus que je savais comment en tirer parti, de mon apparence, maintenant. Tout ça grâce à ma mère. Pendant la nuit, ces deux années-là, on retournait s’asseoir à la cabine regardant l’argent amassé dans la journée, puis elle m’enseignait comment voler, les techniques, les astuces, les stratagèmes, les moments adéquats, les cibles… Tout. Elle m’enseignait absolument tout.

Ce n’est qu’à mes quatorze ans qu’elle a accepté que je commence à voler, des vols mineurs. Un peu de nourriture ici et là, quelques dollars à gauche et à droite. J’étais assez douée, même si mon meilleur atout, c’était mon apparence d’ange et extorquer l’argent des autres, qu’ils me donnent leur argent de manière volontaire. Je faisais les trottoirs, pas comme certaines autres filles que ma mère me demandait expressément d’éviter… Enfin, je l’écoutais presque tout le temps, mais j’ai désobéi une ou deux fois. Certaines étaient généreuses, me donnant un dollars ou deux avec des yeux peinés.

C’est peut-être là que j’ai fait mon erreur, ou du moins, celle qui m’amènerait à faire la plus grosse de mon existence.

Je les croyais gentilles.

Je les croyais sincères.

Sauf que l’une d’elles m’a trahi. J’ignore qui. Mais elle a parlé de moi à un homme. J’avais quinze ans à cette époque. Et j’avais encore en tête l’histoire d’amour superbe et tragique de mes parents. J’étais une proie facile, si facile qu’aujourd’hui, quand j’y pense, j’ai envie de me cracher au visage pour mon insouciance stupide et impardonnable. Il est venu à moi. Il m’a amadoué. Il était si gentil. Il a commencé en venant une première fois me donner dix dollars. C’était plus que ce dont j’avais l’habitude. C’est là que j’aurais dû me méfier.

Il est revenu plusieurs fois par la suite, toujours avec de l’argent, et à chaque fois il discutait un peu plus longuement avec moi. Et à chaque fois, je tombais un peu plus dans le panneau. Ça ne faisait qu’un mois qu’on discutait à tout hasard des rues et des moments de la journée, quand il a avoué qu’il m’aimait bien. Voire beaucoup. J’ai rougis face à ses propos, mais je ne l’ai pas renvoyé pour autant. Même s’il avait vingt ans. Je n’ai rien dit à ma mère d’où nous provenait l’argent que je recevais, j’aurais peut-être dû, car ça m’aurait évité bien des ennuis pour les montants plus colossales que j’allais recevoir par la suite…

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C’est deux mois après notre rencontre qu’on s’est embrassé pour la première fois. Je rayonnais. Il semblait être aussi gentil que mon père l’était avec ma mère. Il faut dire qu’il a tout fait pour entretenir l’illusion, au début. Pour me donner envie de le suivre, n’importe où, n’importe quand. Une semaine plus tard… et je tombais dans son lit. Je m’étais moquée de la douleur, je m’étais sentie bien, avec lui. Tout ça me paraissait normale, après tout, on s’aimait, non?

Mais la semaine suivante, il m’a dit qu’il connaissait un moyen de me faire gagner beaucoup d’argent. Un moyen d’aider ma mère à subvenir à nos besoins. Mais il fallait simplement lui cacher la vérité à propos de ce travail et à propos de nous. Ça ne m’a pas angoissé plus que ça, je lui cachais déjà notre relation depuis le tout début… qu’est-ce que ça pouvait faire que je ne dise rien à propos de ce travail? Rien du tout.

Du moins, c’était ce que je croyais à l’époque.

On s’est donné rendez-vous à l’un de nos endroits préférés, pas très longtemps après dans la même semaine. Puis, une fois ensemble, il m’a conduite à l’endroit. À ce bar. Ce bar qui ouvrait le cercueil de mon futur. Au départ, je ne devais pas faire grand-chose, seulement danser avec les clients, de manière naturelle. Les amuser, les faire passer un bon moment dans la normalité. Mais rapidement, il m’a demandé de faire plus. J’ai accepté comme une idiote d’apprendre à danser de manière plus… lascive. Suggestive. Et encore là, ce n’était plus suffisant. Pourtant, l’apât du gain, le sourire de ma mère en voyant l’argent… le sourire de celui que j’aimais, ça valait tout ça. Qu’est-ce que ça dérangeait si je me retirais quelques vêtements? Pas grand-chose. Ma mère souriait plus. IL souriait plus. L’argent coulait à flot… enfin, c’était mon impression.

Sauf qu’on se jouait de moi.

Je l’ai malheureusement compris trop tard. Lorsqu’IL m’a demandé de le rejoindre dans une chambre, à l’arrière du bar. L’un des endroits où auparavant Il m’avait toujours interdit d’aller. Quand je suis entrée dans la pièce… ce n’était pas lui. C’était un des ivrognes qui venait tous les soirs. Certes, il n’était pas très âgé, guère plus de dix-huit ans. Il était même plus jeune que celui que j’aimais. J’ai essayé de m’en aller. Je l’ai supplié. J’ai pleuré. J’ai tout essayé, mais il a fini par en avoir marre et m’a jeté sur le lit. Puis il a fait ce qu’il voulait. C’est là que j’ai appris une leçon importante. Il ne faut jamais tout croire…

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Le lendemain matin, je n’étais plus que l’ombre de ce que j’avais jadis été. IL s’est excusé. Sauf que ça n’avait plus d’importance. J’ai voulu partir, rassemblant le peu de force qu’il me restait j’ai essayé de lui faire comprendre que je ne voulais pas faire ça. Que je ne pouvais pas faire ce genre de métier. Mais il n’a rien voulu entendre. J’ai insisté et c’est là, pour la première fois, qu’il a levé la main sur moi. Un bon coup de poing sur la mâchoire. J’en suis tombée par terre. Il ne m’a pas aidé à me relever. Il m’a simplement grogné d’aller dans la chambre et de faire ce qu’on me demandait. Sinon… sinon, il irait plus loin. Il a mentionné ma mère. J’ai obéi en tremblant. Lorsque j’ai été de nouveau seule, le matin suivant, je suis restée une bonne heure sans bouger sur le lit sale. Immobile. Dans l’incapacité même de réfléchir… Qui étais-je?

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Les mois ont passé, il m’a fait apprendre des trucs avec d’autres filles. Peaufinant mon air de la comédie jusqu’à un autre niveau, me faisant jouer différents rôles, m’initiant à la teinture pour éviter que l’on me reconnaisse trop facilement. Mais la seule personne susceptible de me chercher, c’était ma mère. Et jamais elle ne viendrait chercher dans un tel endroit. J’étais sa petite fille, son petit ange. Mais je ne l’étais plus, j’étais devenue quelqu’un d’autre, une marionnette aux mains d’un homme que j’avais aimé. Toutes mes illusions sur l’amour ont disparues. Pour un temps, du moins.

J’ai fini par retrouver un sentiment de rébellion, à chaque homme qui passait dans mon lit, ma volonté de fuir était de plus en plus forte. De me battre. Mais je savais que je n’avais aucune chance, si ce n’était… par la ruse. J’ai essayé de changer les données des stratagèmes de ma mère. Je suis devenue aussi malléable qu’il le voulait, aussi contrôlable. Je faisais ce qu’ils demandaient, voire plus encore. Peu à peu, je gagnais leur confiance. Puis, un beau jour, ils ont accepté que je quitte mon cachot pour me promener et prendre du soleil. Je venais d’avoir seize ans. J’étais habillée tout en noir, les cheveux noirs… Même ma mère ne me reconnaîtrait pas.

Et je l’ai rencontré.

Ça n’a pas été aussi fulgurant qu’avec l’autre, mais le résultat fut presque aussi fort. On se croisait tous les matins quand j’allais prendre un café (la seule dépense qu’ils me permettaient, autre que pour des vêtements qu’ils disaient « sexy », mais je trouvais surtout grossier). Il était un membre assez aisé de la population. Pendant un mois, on se contentait de prendre un café. Puis le deuxième mois, on commença à parler. Puis vint le troisième où on sortit du café pour se promener. J’avais toujours mes journées de libre, je continuais à les satisfaire, alors ils se foutaient de ce que je pouvais bien faire de jour.

Le quatrième mois, c’est la première fois où il me m’amena chez lui, on n’y resta qu’une heure. On s’amusa avec les différents jeux qu’il possédait. On riait. Je retrouvais peu à peu la joie de vivre qui m’avait tant fait défaut ces derniers mois. On retourna souvent chez lui pour jouer à des jeux, rigoler, comme deux bons amis. C’est pendant l’un de ces moments jeux que je lui ai avoué qui j’étais, d’où je venais (toute l’histoire) et où je travaillais… ce que je faisais. Étonnamment, il ne l’a pas mal pris. Il m’a avoué qu’il savait que je n’étais pas vraiment fortuné. Que j’étais sans doute parmi les Rejetés. En fait, il a avoué m’avoir déjà vu. Il l’avait compris lorsque j’étais revenue à ma couleur blonde naturelle. Il m’avait vu mendier à l’âge de treize ans alors qu’il se promenait avec sa mère. Apparemment, il avait même insisté pour qu’elle me glisse un billet.

À partir de là, je lui ai fait toute confiance. Et lui de même.

Et évidemment… on s’est rapproché.

Le cinquième mois, on s’embrassait. C’était merveilleux, bien plus vrai que ça ne l’avait jamais été avec l’autre. Avec mon premier. C’est la première fois que je sentais mon cœur s’enflammer autant. Se gonfler d’espoir. À notre premier baiser, il a promis d’essayer de faire en sorte de me sortir de là où j’étais coincée. Je n’irais plus jamais travailler là, dès qu’il trouverait le moyen. Mais les jours ont passé, les semaines ensuite… Je voyais, à chaque visite, des plis de contrariété barrer de plus en plus son front. Sa culpabilité de ne trouver rien pour m’aider se sentait dans sa manière de me tenir la main, de m’embrasser… Mais tout ce que je voulais, c’était de pouvoir passer du temps avec lui. D’être là. De l’avoir. Peu importe le temps qu’il me restait à passer là-bas. Peu importe tant que j’étais avec lui. Je l’aimais, il m’aimait et c’était tout ce qui comptait.

Mais lui, il refusait de me voir continuer à souffrir toutes les nuits.

Le sixième mois, on a passé une autre étape de notre relation. Je me sentais prête à le faire avec lui et je crois que lui aussi, il avait trouvé un moyen. C’était comme… une célébration. Une célébration avant l’heure, malheureusement. Je n’ai pas pensé à la protection, comment aurais-je pu alors que je n’y faisais jamais attention d’habitude? Ils me faisaient prendre une pilule tous les matins, pour être sûr. Mais ce n’était qu’au cas où un accident aurait pu se produire, pas pour en prévenir un.

Alors je n’ai rien dit. Et lui… il a oublié.

Il s’en voulait après. Mais je lui ai assuré que ce n’était pas grave. Que demain, ce serait déjà fini. Que tout allait bien. Le plus gros mensonge de ma vie… On venait de se rhabiller et il me montrait tranquillement des photos de sa famille et ses amis, on riait tous les deux devant les airs parfois idiots. Je l’écoutais raconter ses anecdotes, un sourire aux lèvres… Sauf que nous nous sommes vite figés, le regard sur la porte de sa chambre lorsqu’elle s’est ouverte en grand, dans un fracas épouvantable. On a d’abord pensé que c’était sa mère…

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Mais non. Ce n’était pas elle. C’était un homme cagoulé, avec des gants et armé d’une lame à l’aspect grossier et terrifiant. J’ai bondi sur mes pieds, tout comme Will. L’intrus n’a pas dit un mot pour expliquer ses gestes sauf « tu ne nous échapperas pas ». Puis, il a lancé le couteau. Pendant une seconde, j’ai pensé que c’était vers moi. Et… ce l’était. Sauf que Will s’est mis en travers du chemin, recevant la lame en plein ventre. Il est tombé sur moi et j’ai hurlé son nom en pleurant à chaude larme.

L’intrus est parti.

J’ai roulé Will sur le côté, palpant son visage avec des doigts qui me semblaient appartenir à quelqu’un d’autres. J’ai essayé de prendre un drap, l’enrouler autour de la plaie avant de retirer la lame par le manche. Will a gémi et j’ai pleuré encore plus en bredouillant des excuses. Il a posé une main tremblante sur la mienne et ses lèvres ont laissé échapper « Ce n’est pas ta faute… ». J’ai secoué la tête, mais sa prise sur ma main s’est raffermie et il a répété les mêmes mots. Les larmes ne voulaient plus s’arrêter. Mais j’ai vu son regard s’alourdir. Les larmes dévalant de mon visage, je me suis approchée de son oreille et je lui ai soufflé un « je t’aime » déchiré. Il m’a répondu dans un souffle si faible que je n’ai presque rien entendu. Mais c’était tout simple… « moi aussi ». Je l’ai embrassé tendrement au moment même où son dernier souffle de vie s’échappait de ses lèvres et que le cri d’une femme résonnait en direction de la porte.

Cette fois, c’était bien sa mère.

Les premiers mots qui sont sortis de sa bouche étaient « Tu as tué mon fils! » d’une voix encore plus brisée que la mienne. J’ai serré la main de son fils dans la mienne, une dernière fois, très fort. Je lui ai répété plusieurs fois intérieurement que je l’aimais… puis je suis partie. J’ai bousculé sa mère en pleurant encore plus et je me suis enfuie de la maison de Will avec l’impression que mon cœur y était resté. J’ai couru, couru… jusqu’à arriver à un endroit pour sans-abri. Je suis restée une heure à me regarder dans le miroir en me demandant comment tout ça avait bien pu arriver. Si ça c’était vraiment produit…

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Puis j’ai couru encore. Pendant plusieurs jours, j’ai couru.

J’ai couru jusqu’à ma mère pour tout lui dire… pour lui demander son aide… et c’est là qu’elle m’a rejetée. Elle s’est détournée sur un « tu n’es pas ma fille » et ne m’a jetée aucun autre regard. Peu après, je me suis fait embarquer par les forces de l’ordre, c’était elle qui les avait prévenus, ma propre mère. C’est ce qu’ils ont dit sur le chemin. Puis on m’a mise dans une cellule temporaire en attendant mon procès.

Ce n’est qu’un mois plus tard qu’il a eu lieu. Le temps qu’ils prennent toutes les précautions possibles pour s’assurer que j’étais coupable, récoltant des preuves, prenant des témoignages de témoins. Je n’en voulais pas à la mère de Will, mais quand j’ai su que mes anciens employeurs et celui qui avait été mon premier… m’accusaient, c’est là que j’ai disjoncté. C’est là que j’ai moi-même fournie la dernière preuve dont ils avaient besoin. J’étais folle.

Au procès, j’ai juré de dire toute la vérité, rien que la vérité. Et c’est ce que j’ai fait. Je suis partie du tout début, jour où je suis tombée amoureuse pour la première fois, puis tout le reste de mon existence à partir de ce jour-là pour en arriver à ma rencontre avec Will dans ce café, à notre relation d’amitié qui s’était tissé lentement et avait évolué. Pour en venir au jour où on me l’avait arraché. Je me sentais complètement disjonctée avec mes émotions. Des larmes ont roulé sur mes joues dès que la première à briser mes barrières que j’avais essayé d’ériger.

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J’ai vu dans le regard de la mère de Will, alors qu’elle se trouvait à l’autre bout de la salle d’audience… qu’elle me croyait. Elle. Elle, elle me croyait. Alors que ma propre mère me pensait coupable de meurtre. Elle, elle venait de se rendre compte que ce n’était pas le cas. Mais il était trop tard. Ils avaient toutes leurs preuves, tous leurs témoignages. J’avais été la dernière à parler. Il était trop tard…

J’ai été reconnu coupable, sans qu’il n’y ait plus aucun doute possible.

Je n’ai pas pu revoir la mère de Will. J’ai seulement eu droit à son regard plein de remords.

Dès que tout le monde fut sorti de la salle, ils m’ont traîné dehors, mis à l’arrière d’un véhicule, puis je suis partie en expédition directe pour la prison pour mineurs la plus proche. Après tout, je n’avais que seize ans et demi. On m’a jeté dans une cellule morne et sans artifice. Je me suis écrasée sur la paillasse et je n’ai plus bougé de là pour ce qui me semble des heures, des jours, des semaines.

Pourtant dans le mois qui a suivi, je me suis surprise à avoir des maux de tête fréquents, des nausées aussi. J’avais des fringales bizarres ou des haut-le-cœur en voyant certains plats qui pourtant un mois plus tôt m’aurait fait baver d’envie. Il y avait clairement un problème. Les gardiens l’ont remarqué eux aussi et ils ont fait venir un médecin. Verdict?

J’étais enceinte.

J’ai été sous le choc, mais mon premier réflexe a été de posé une main sur mon ventre. Ça n’aurait jamais dû être possible…

Sauf si…

Will.

Ça ne pouvait être que de lui. J’ai caressé doucement mon ventre et j’ai demandé au médecin si j’allais pouvoir le garder, même si j’étais ici. Il m’a dit que ce serait mon droit, mais que ce n’était pas conseillé, puisque j’étais coincée là pour… un très long moment. Il m’a demandé si je n’aurais pas de la famille à qui confier l’enfant lorsqu’il viendrait à terme. J’ai secoué la tête. Mais lui comme moi savions que c’était un mensonge. Ma mère n’était pas morte après tout… Il aurait bien eu la mère de Will, mais… Je n’avais pas le droit de lui parler, de ce que m’avait dit le Juge. Alors, j’ai conservé l’idée de le garder. Peu importe. Il était une partie de Will… et aussi indigne avait-elle été à la fin, je m’accrochais encore à son histoire. À l’histoire de ma mère. Comme pour elle, j’allais m’occuper de cet enfant, car il était tout ce qu’il me resterait de Will.

Mais bien évidemment, le destin est cruel, alors ça n’a pas été possible. À quatre mois, j’ai fait une fausse couche. Personne ne savait pourquoi, ni comment ça avait pu se produire. Et moi j’étais détruite. Émotionnellement, mentalement… physiquement. Si j’étais auparavant l’ombre de moi-même, là je n’étais plus que néant. C’est là que j’ai vraiment compris, que l’amour, c’était une faiblesse. Une faiblesse que l’on ne devrait jamais se permettre. Que ce soit pour des amis, pour des petits-amis, pour des enfants ou des parents. Pourquoi s’embarrasser? On finissait toujours par souffrir. Toujours.

C’est en janvier, alors que j’avais dix-sept ans et demi que j’ai remarqué des formulaires d’inscription à une émission sur les panneaux d’affichages de la salle commune pour prisonniers mineurs. Ça se bousculait pour y aller, avant de repartir avec un air songeur. J’y suis allée. J’ai lu. J’ai pris un formulaire. Et je suis repartie le remplir.

J’avais un but. J’avais une nouvelle occasion de me reprendre…

J’avais une occasion pour me venger.

Ou pour mourir.

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La paix. La liberté. Le rachat de mes fautes inexistantes.

Ça, c’est ce que j’ai réellement dit. La vraie raison est plus… mauvaise.

La vengeance.

J’ai l’intention d’utiliser la célébrité, l’argent et le pouvoir conférer par la victoire à cette émission pour me venger de ceux qui m’ont envoyés dans le trou à barreaux à leur place. J’ai passé un an à ruminer. Un an à me dire qu’en sortant, la première chose qu’ils verraient, c’est une lame leur transperçant l’œil de l’un, tranchant la gorge de l’autre et leurs parties génitales accrochées à leur fabuleux lustre de diamants. Ils ont ouverts les valves de l’ouragan, qu’ils en assument les conséquences.

Ouais, j’ai oublié de dire que je suis devenue violente avec des pensées morbides et… légèrement sadiques.

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Je suis d’apparence négligeable de prime abord, surtout lorsque je conserve mon apparence naturelle, c’est-à-dire des cheveux qui oscille entre le blond, le châtain clair ou châtain point, accompagné d’un regard bleu tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Sans compter ma taille mince, presque maigre qui donne l’impression que l’on peut me casser en deux. Mais là où je suis, j’ai plutôt bien appris à me défendre, vous savez.

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Bien évidemment, après, il y a mon côté rebelle que j’ai développé de la plus mauvaise manière qui soit, mais vous connaissez déjà les détails. C’est dans les moments où j’ai les cheveux teints, soit en couleur gris-bleu, violet-bleu, en noir ou seulement blond avec mèches rouges, que l’on peut me prendre pour une très vilaine fille. Évidemment, souvent, ça attire plus les regards qu’autre chose, mais dans ces moments-là, j’ai toujours une étincelle dans le regard qui dit « approche à tes risques et périls, mon bonhomme ». Généralement, j’accompagne mon apparence rebelle des vêtements correspondants, mais pas toujours… et parfois, il est même présent avec ma « moi » au naturel…

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naji2807

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Message par naji2807 »

Mimie j'aime beaucoup ta fiche, très triste et si au début je ne comprenais pas pourquoi la mère était me hante maintenant je vois un peu même si bon sa réaction peut se comprendre. En tous cas je pense que ta perso pourrait tisser des liens avec Rosaleen et à la réflexion elles auraient même pu avoir un lien avant l'émission parce que J'ai peut être une idée, je t'en parle par MP discord! :)
J'attendrai juste la confirmation de Mayossa pour ajouter ta fiche :)
Amnesia-x

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Message par Amnesia-x »

Salut tout le monde ! ^^
Y aurait-il une tte petite place pour moi parmi vous.. ? ^^'
Pour un p'tit gars de 21 ans (avatar Ryan Gosling) un mec pauvre qui travaille d'arrache pied afin d'aider sa famille à survivre.
naji2807

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Message par naji2807 »

Wihagon on a quelques points à voir avec Mayossa sur ta fiche, donc on te fait un retour après ;)

Amne oui il reste des places hommes (beaucoup plus que de place filles ^^') mais du coup ce serait un participant de la population c'est ça? :)
Amnesia-x

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Message par Amnesia-x »

Oui un gars de la population ;) par contre tu peux me le mettre en point d'interrogation pour le moment à voir si j'arrive à faire la fiche car je n'ai pas du tout quoi faire pour le moment ^^'
naji2807

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Message par naji2807 »

Aucun soucis je te le réserves et n'hésite pas à revenir si tu ne trouves pas d'inspi :) en attendant bienvenue ^^
Au fait on a créé un salon discord si tu veux le rejoindre : https://discord.gg/FTDnJm :)
Soragame

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Message par Soragame »

Salut Amn! Ça fait plaisir de te voir ici ^^
SweetKhaleesi

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par SweetKhaleesi »



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25 ansRejetée


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Une rejetée comme les autres. C'est ce que je suis. Pourquoi me demanderez-vous? Pour toutes sortes de raisons ... J'ai arrêté d'y songer il y a longtemps.

Je n'ai jamais connu mes parents. Du plus loin que je me rappelle, c'est mon frère Jae-Won, 15 ans mon ainé, qui m'a élevée. Il était doux. Il ne me grondait jamais, je crois qu'il se disait que faire partie de notre caste était une punition assez forte déjà. De plus, comme j'étais un malencontreux accident pour mes parents, il devait aussi se dire que je ne méritais pas ça, que je n'avais jamais demandé à naître dans une telle vie. Il mendiait pour moi. Lorsque j'ai eu 8 ans, j'ai réalisé qu'il participait aussi à des combats clandestins où il se faisait démolir pour une petite somme. À cet âge j'étais déjà très mature et je lui ai dit fermement que je ne pouvais pas le voir revenir amoché plus longtemps. Prenant le tout en main, j'ai exposé mes idées, si innocente à l'époque. C'est ainsi que nous passions nos journées à mendier ensemble de l'âge de mes 9 ans à mes 14 ans. À la fin de la journée, nous nous regroupions avec d'autres rejetés de notre quartier pour partager à manger, se réconforter, s'aimer parfois ... Mon frère et son meilleur ami en profitaient pour faire les fous ensemble. Je n'ai jamais cru à leurs histoires d'amitié. L'important c'était que tout le monde allait bien, aussi bien que pouvait l'être des déchets comme nous.

On ne peut pas cacher que ce n'est pas une vie facile. Tous les rejetés le savent et beaucoup font des choses terribles pour espérer s'élever dans l'échelle sociale. À l'âge de 15 ans, j'avais commencé à jouer à un jeu dangereux. Comme j'étais petite et agile, j'ai rapidement attiré le regard de quelques individus malsains. Au début, je ne faisais que de l'espionnage. Je me glissais dans des conduits d'aération, des bouches d'égout, des cagibis et autres endroits insoutenables pour la population normale, afin d'écouter. Ce que j'étais chargée de chercher? Des traces de rebellions. J'avais vendu mon âme à des hauts placés de la population afin de gagner ma vie. Mendier seule était futile. Mon frère avait été assassiné il y avait un an de cela et je ne gagnais simplement pas assez. J'étais perdue. J'étais une rejetée au sein des rejetés. Les autres avaient peur que je les vende sans raison ou que je sois chargée de les tuer. Il se tenaient donc à l'écart et je le faisais aussi, ne souhaitant que survivre et pas terroriser ceux que je considérais autrefois comme une famille.

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À l'aube de mes 16 ans, on m'avait chargée d'une mission. J'avais alors planifié un parcours précis à travers un ancien dépôt de ferraille. Je n'avais aucune idée à cette époque que ma vie allait tourner encore plus au cauchemar; comment le pouvait-elle? C'était donc la nuit et j'avançais prudemment dans l'obscurité totale de la nuit sans lune. J'évitais savamment les poutres de métal et les rebords coupants. J'en arrivai à un point où il ne me restait plus qu'à grimper un vieux mur de béton défraîchi et décrépi. Me hissant le long de la paroi à l'aide de prises naturelles dans le matériaux, j'arrivai à m'aplatir sur le sommet du mur, écoutant la réunion censée être secrète d'un groupe de rebelles. Mon cœur saignait encore à l'idée de les trahir, mais que pouvais-je faire? J'avais 15 ans, je n'avais pas de famille pour me nourrir, pour m'épauler. Mon esprit s'étant égaré, je n'ai pas remarqué que ma présence avait été découverte. Un homme avait posé une échelle sur le mur afin d'atteindre mon niveau. Je me rappelais la peur. La terreur. Ses paroles me revinrent en tête, comme je ne pourrai jamais les oublier.

- Alors mon petit oisillon? Je sais ce que tu es en train de faire. Comment voleras-tu vers le nid si tu perds tes ailes?

À ce moment là, je sentis ses mains me pousser vivement de l'autre côté du mur, directement dans la ferraille. Tétanisée par la peur, je n'avais pas bougé; je m'étais laissée faire, comme une faible. Atterrissant sur le dos, j'avais eu le souffle coupé pendant une bonne minute. Les étoiles dans les yeux, des picotements féroces le long de ma colonne, je n'avais ressenti qu'en dernier une brûlure lancinante au niveau de l'arrière du genou. Tétanos. Ce mot s'inscrivit en lettres ardentes dans ma tête. Je restai là, par terre, une bonne partie de la nuit. Personne ne vint voir ce qu'il advenait de moi. J'en fut soulagée. Au moins, il ne vinrent pas m'achever. Je ne pouvais même pas leur en vouloir. Ce que je faisais était abominable, mais maintenant que j'avais commencé: je ne pouvais plus m'arrêter.

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Comme je le pensais, ma blessure au genou s'était infectée. Par manque d'accès au soin, j'étais condamnée. Cependant, je ne comptais pas me laisser faire. Au cours de mes deux années de services en tant qu'espionne, j'avais réussis à me faire quelques contacts important. Si je perdais ma jambe, la partie était finie. J'avais donc contacté le docteur John Walter le plus tôt que j'ai pu. Ce rat m'avait donner un contrat de surveillance pour prendre des nouvelles de sa fille, rejetée, illégitime. J'avais donc un plan. Celui-ci consistait à substituer un paiement par une opération illégale me permettant d'avoir une prothèse plus que décente. Je savais qu'on allait devoir me couper une partie de la jambe. J'étais, encore une fois, terrifiée. L'instinct de survie, cependant, chauffait mes neurones à blanc. Je m'étais donc présentée chez le Dr. Walter, à l'insu de sa famille, pour lui exposer mes demandes et conditions. J'avais même menacer de tout dire à sa femme concernant ses «écarts». Je lui ai probablement légèrement fait peur, mais j'avais senti qu'une partie de lui avait pitié. Son regard me dégoûtait. Je ne voulais pas faire pitié. Pour l'instant cependant, ma jambe quasiment non-fonctionnelle et les nerfs à vifs, je n'avais pas d'autres choix que de jouer cette carte. Il me fallait cette opération. Il accepta donc. J'ai dû payer le prix fort. C'était la première fois que je tuais quelqu'un. Par peur de se refaire soudoyé, Walter m'avait commandé de tuer sa fille illégitime: Violette Becham, 17 ans, prostituée. Elle fut la première d'une longue série.

Cela fait maintenant 9 ans que j'ai cette prothèse. Je m'assure de toujours la cacher avec un pantalon et, grâce à la pratique, je marche comme une personne normale. Ma jambe ne me gêne pas dans mes missions et c'est ce qui importe le plus. Je continue de faire le même travail: je tue maintenant des gens. Je suis probablement une assassin chanceuse puisque mes connexions douteuses au sein de la population me permettent de rester hors de la prison, mais je sais que je mérite probablement plus que beaucoup de prisonniers d'être envoyée là-bas.

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Avec l'âge, je suis devenue froide. Je ne crois pas que nous, les rejetés, pouvons nous permettre d'être tendre. Nous sommes dépouillés de notre enfance tôt et cette vie n'est que misère. Je suis cependant très empathique. Riez tant que vous voulez, je sais que je suis probablement la personne empathique avec le moins de scrupules qu'on connaisse, mais je le suis. Je ne suis pas bavarde, mais je suis fidèle, ponctuelle, sérieuse, aimante, passionnée. Si j'avais eu une autre vie, j'aurais apprécié jouer d'un instrument. J'aurais apprécié juste vivre sans tracas, comme beaucoup en ces temps sombres. Mon instinct de survie est plus puissant que tout. Je suis patiente et j'écoute attentivement tout ce qui se passe autour de moi. Avec le temps j'ai gagné le surnom de Vipère, froide, silencieuse, mortelle.

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Avec le temps, j'ai grandi. Je mesure 1m75, je suis toute en longueur, petite poitrine, fine, agile. Mes cheveux, coupés aux épaules, sont d'un noir bleuté étonnamment soyeux. Mes yeux d'un noir de corbeau font en sorte que ma pupille paraît inexistante. Un regard pénétrant, qui fouille dans l'âme sans aucune gêne. Les traits de mon visage sont sans ride, les pattes d'oie du rire et les fossettes ne font pas acte de présence sur mon faciès, dénotant une vie peu joyeuse. Lorsque je suis habillée, on ne voit pas ma jambe, mais ma prothèse bionique est bien là. C'est tout ce qui jure dans mon apparence droite et sûre.

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Qui ne souhaite pas améliorer ses conditions de vie? Même les membres de la population sont pauvres à en souffrir. Les prisonniers ont encore plus de raisons de rejoindre la partie. Moi? Je ne suis qu'une rejetée, assassin, amputée et je souffre. Je souffre de la mort que j'octroie. Oui, vous m'avez bien comprise : «Octroyer». Beaucoup sont presque heureux d'accueillir la mort que je donne, c'est plus facile que vivre dans cette misère. Comme tout le monde, je souhaite changer ma vie. J'ai 25 ans et si je ne saute pas sur le pont du bateau salvateur, je serai condamnée ...

naji2807

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par naji2807 »

Sweet j'aime beaucoup ta fiche, je la valide sans problème :) et j'attends juste l'avis de Mayossa :)
Soragame

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Soragame »

J’aime beaucoup ta fiche Sweet mais j’ai l’impression que Bishop va pas pouvoir encadrer Min-Jun :lol:
Alexia_Dan

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Message par Alexia_Dan »

Eric Cantus

16 ans


Histoire


Toute ma vie, j'ai été ce que la société appelle, un rejeté. Pourtant si je pouvais changer de vie, je ne le ferais pas. Je ne veux pas faire partie de ces riches horribles et snobs, et le reste de la population est presque aussi pauvres que moi. Quant aux prisonniers, je peux dire que j'ai failli les rejoindre plus d'une fois. Mais commençons par le début...

Ma mère est morte en me donnant naissance, je ne l'ai donc jamais connu. C'est pour cela que mon père m'aimait beaucoup, car je suis tout ce qui lui restait. Dans mon enfance, je fis preuve d'une grande insoucieuse. Je pensais que toutes ces choses allaient s'arranger. Puis un jour, je me suis rendu compte que ce n'est pas le cas. J'avais 10 ans quand j'ai décidé de suivre mon père qui allait demander de l'argent. Il s'arrêta et demanda à un riche s'il pouvait l'aider. C'est là que j'ai vu à quel point ces personnes semblaient nous détester. Le riche continua de marcher, comme si mon père n'était même pas là. J'avais toujours admiré mon père. C'était un homme fort, doux et étrangement fier pour quelqu'un de pauvre. Fierté que j'ai hérité. Mon activité préféré était de regarder les étoiles. C'est à ces moment-là que je discutais avec mon père. Il me disait de si belles choses que j'en oublié le reste. Par exemple un soir, et je m'en souviens très bien, il m'avait dit: "Tu es un miracle, Eric. Mon miracle."

Puis j'ai commencé à changer. Je n'hésitais pas à dire ce que je pensais aux riches. Aussi bien sur eux que sur cette société. Ce qui m'a attiré des ennuis. Mon père me disait de rester tranquille. Ce que je fis pour un certain temps. Je n'avais pas du tout envie de le décevoir. Mais, à chaque fois que l'occasion se présentait, je continuais: j'avais envie de leur montré qu'ils ne me faisaient pas peur.

Concernant mes amis, j'aimais passé du temps avec d'autres rejetés. Je les aidais de mon mieux. C'est ainsi que j'obtiens le surnom de "Petit Miracle". Il y avait aussi cet homme de bonne famille qui me regardait avec pitié. Je détestais inspirer de la pitié. Je ne voulais pas que les gens me voient comme ça: un pauvre enfant, privé de sa mère. Non je voulais qu'ils me voient tel que j'étais: un garçon fort qui continuera toujours à aider les autres. L'homme avait proposé à maintes reprises de nous aider, mon père et moi. Je refusai toujours. Quant à mon père, il acceptais qu'on lui donne de l'argent mais pas plus. C'est d'ailleurs lui qui avait empêché mes arrestations. A chaque fois, il disait à la police:" Pourquoi arrêtez-vous ce jeune homme? Je pense que vous devriez plutôt admirer son courage." Et ils me laissaient tranquille. Moi, je lui répétais que je n'avait pas besoin de sa pitié. Alors un jour, il me dit qu'il ne faisait pas cela par pitié mais parce qu'il m'admirait. C'est ainsi que notre amitié s'est créé.

Mon histoire se termine avec la mort naturelle de mon père. Au moins, il était mort de vieillesse et non d'une maladie. Alors l'homme, qui s'appelait Emile, me proposa de venir vivre avec lui. Proposition que je refusai. Emile compris la raison de mon refus. Il continua pourtant à veiller sur moi de son mieux.

Caractère


Mes amis pensent que je suis courageux, sympathique et ingénieux. Tandis que mes ennemis me croit insolent et irrespectueux. Moi, je me considère comme quelqu'un de fier, impulsif, attentionné et têtu. J'aime aidé les autres et prouver que je ne suis pas un simple rejeté. Pour finir, à première vu, je peux paraître féroce.

Physique


Je fais 1m 65,j'ai les cheveux bruns foncée et les yeux noirs profond avec un regard farouche. Je suis très maigre ce qui accentue mon regard. Si vous me voyez pour la première fois, vous verrez un garçon à la peau sombre, au regard fixe et à l'allure souple et digne. En tout cas, c'est comme ça que me décrive mes amis. J'ai aussi les mains étrangement douces et les joues souvent couverts de suie. Je crois que vous pouvez maintenant imaginez à quoi je ressemble même si mon apparence surprend souvent les autres.

Participation


A vraie dire, je n'avais jamais vu la nouvelle chaîne. C'est Emile qui m'a inscrit et je le remercie chaleureusement. C'est exactement ce qu'il me faut pour prouver enfin à tout le monde qui je suis. Et puis, si je gagne, je pourrais réaliser le rêve de mon père: m'offrir une vie meilleure.
Tiine

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Message par Tiine »

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Caractère

Je me décrirai comme une personne très fainéante. C’est comme ça, j’adore ne rien faire de mes journées. Malheureusement, comme le disait ma maman : « on ne gagne pas sa vie assise sur le canapé », donc je me suis résignée à me bouger les fesses. C’est vrai que si on ne me pousse pas un peu, je m’y mets toujours au dernier moment.
Par contre, je suis une très mauvaise confidente. Non pas que je vais aller raconter les secrets des autres…C’est juste que je suis nulle pour tous ce qui est de donner des conseils aux autres. Je les questionne encore plus qu’ils ne me demandent mon avis, ou alors je ne sais pas quoi répondre.
Je suis de ce genre de personne qui ne se projette absolument pas dans le futur. Je vis au jour le jour, et ça me va très bien comme ça.
Depuis toute petite, j’ai tendance à être très égoïste. En même temps, mieux vaut faire passer soi-même avant les autres, sinon on en a pas fini avec la générosité.


Age

Je viens de fêter mes 24 ans.


Statut social

Je fais partie de la population lambda. Je suis serveuse dans un petit restaurant de quartier depuis deux ans. C’est mon record, d’habitude je me fais virer au bout de quelques mois pour cause d’absentéisme…


Histoire


Glascow, Nord de l’Angleterre, Jeudi 5 Juin 2163


J’ai toujours aimé ne rien faire de mes journées. Mais bon, entre aimer flemmarder et aimer la monotonie de Glacows, le trou le plus paumé de tout New Union, il y a un faussé.
Glascow, c’est l’image même du village où il n’y a rien à faire. C’est bien joli et calme, mais faut être honnête, la chose la plus excitante qui peut arriver dans ce village, c’est le bal annuel, unique soir où les jeunes peuvent espérer éprouver une infime étincelle d’amusement, et où les vieux et vieilles alcooliques s’en donnent à cœur joie.

La professeure récite son cours de philosophie à une classe presque totalement endormie. Certains élèves studieux essayent de rester concentrés malgré la chaleur et écoutent attentivement le cours. D’autres, comme moi, qui n’en n’ont absolument rien à foutre de Spinoza, préfèrent roupiller ou passer le temps comme ils peuvent. « Passer le temps ». C’est stupide comme expression. Tiens, voilà que je me mets à réfléchir… Pour rien en plus, donc c’est de l’énergie gâchée.
Je suis assise au fond, près de la fenêtre qui laisse échapper un petit vent faible mais agréable. Je jette un coup d’œil à l’horloge de la classe. 16h20. Bientôt, je quitterai cette classe et cette ville pour ne jamais y revenir. Tout est prêt. L’argent que j’ai économiser durant ces dernières années est bien rangée dans mon tiroir. Je n’ai pas encore préparé mon sac pour partir, mais de toute façon je n’ai pas grand-chose à emmener avec moi. Je ne veux pas me charger pour rien. Quelques tee-shirts et sweats ainsi que deux jeans suffiront. Les bijoux, le maquillage, on oublie. Si besoin j’en achèterai sur place mais de toute façon je ne me maquille pas énormément. Ça prend du temps le matin alors que je peux en profiter pour dormir plus.
Mon bus part à 17h15 alors je n’aurai pas beaucoup de temps devant moi. J’aurai pu préparer mon sac à l’avance, mais hier soir on a fêté ma dernière soirée dans ce trou avec des amis. Et les jours d’avant, ça aurait été trop tôt pour préparer mes affaires pour partir. Mes parents ne sont pas rassurés de me voir partir si rapidement, mais ils savent qu’ils ne pourront pas m’en empêcher.

Je balaye la classe des yeux et remarque que Bonnie me regarde en souriant. Je lui rends son sourire avec un clin d’œil malicieux. Tout à coup, la sonnerie retentit et réveille au passage la moitié de la classe qui s’était assoupie. Je me lève d’un bond et sort en trottinant de la classe, plusieurs camarades me souhaitent bonne route quand je passe devant eux.

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Dernier cours de ma vie. Plus jamais je ne refouterai les pieds ici. Je file prendre mon vélo, garé devant le lycée, et pédale le plus vite possible pour rentrer chez moi. Je respire à pleins poumons sur le chemin comme pour dire adieu à cet air que j’aime tant. Là où je vais, c’est la pollution qui règne. Mais je m’en fiche.

J’arrive chez moi et fonce dans ma chambre. Je jette un regard sur mon réveil qui indique 16h45. L’arrêt de bus est à 10 minutes à pied de chez moi, il va falloir que je me dépêche. J’attrape plusieurs tee-shirts que je roule en boule dans mon sac, y ajoute deux gros sweats et trois jeans. Le sac est déjà rempli. Je me dirige vers la salle de bain et y prend ma brosse à dent que je jette telle quelle dans mon sac. Ah oui, mes culottes et soutient-gorges ! J’en prends négligemment plusieurs et les plonge dans la place restante du sac.

Je regarde le réveil une seconde fois. 16h55. Il faut y aller. Je descends l’escalier de la maison et retrouve ma mère dans la cuisine. Mon père est encore au travail et ne revient que le soir.
Maman me regarde avec de petits yeux tristes.
- Ellie, réfléchis-y encore un peu. Tu n’es pas obligée de partir si vite.

J’ai déjà réfléchi depuis longtemps à ma décision. Des années à m’imaginer partir d’ici. Ce n’est pas maintenant que je vais avoir cette discussion avec ma mère.
- Je dois y aller, mon bus va bientôt arriver.

Je m’approche de ma mère pour lui déposer un rapide baiser sur le front. Dans un geste désespéré, elle essaye de m’attraper la main mais je me suis déjà tournée en direction de la porte.
- Embrasse papa de ma part.

- Tu nous écriras hein ?
Je ne prends pas le temps de lui répondre et sors de la maison, d’un pas faussement pressé.

Au bout de dix minutes, j’arrive enfin à l’arrêt de bus. Le seul de Glascow d’ailleurs. Mais je remarque rapidement qu’une fille se tient debout face à moi.

Merde…c’est Bonnie. Elle arbore un petit sourire timide.
- Tu allais partir sans me dire au-revoir ?
Je ne réponds rien. Je ne sais pas quoi lui dire. Oui c’est vrai, j’allais carrément partir sans aller prendre le temps de saluer toute la ville. Bonnie est une fille mignonne mais un peu collante et a tendance à toujours demander de l’attention. C’était sympa les premières semaines, mais je ne l’ai pas demandé en mariage à ce que je sache.
J’évite son regard plaintif et suppliant en essayant de repérer l’arrivée du bus. Je prie intérieurement pour que ce dernier se pointe le plus vite possible pour me tirer de cette situation très gênante.

- Tu as de la chance de partir à Londres. J’aimerais bien y aller aussi.
Pitié que ce maudit bus arrive là, tout de suite. Si ça continue sur cette voie, dans 1 minute elle demande à venir me voir là-bas. HORS DE QUESTION.

Oh le voilà ! Merci, merci, merci, merci !
Il s’arrête juste devant moi. Je m’apprête à entrer dedans sans me donner la peine de regarder une dernière fois Bonnie, quand soudainement, cette dernière m’agrippe le poignet. Sa prise n’est pas forte mais si elle ne me lâche pas et que je rate mon bus, on va avoir un problème.
- Tu vas me manquer Ellie…
Oh non…voilà qu’elle se met à pleurer. Que c’est gênant…
Je ne sais pas pourquoi, mais je pose ma main sur son crâne et je commence à tapoter doucement sur son cuir chevelu.

- C’était sympa…à plus !
Je monte dans le bus et file m’asseoir vers le fond en évitant à tout prix de croiser le regard de Bonnie. Le bus ferme alors ses portes et démarre. J’émets un soupir de soulagement. Enfin, je suis assise, en route vers la liberté !
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Dire que j’ai réussi à tenir autant de temps là-bas sans mourir d’ennui. Adios Glascow, sale ville pourrie !


Londres, six ans plus tard

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Depuis que je suis arrivée dans cette ville, j’ai touché un peu à tout niveau boulot : vendeuse, serveuse, chauffeur de bus… Je me suis fait virer pas mal de fois mais à chaque fois je me dis que ce n’était pas si grave, des boulots on peut en trouver plus ou moins facilement.
Je vis dans un petit appartement ridiculement petit mais qui me convient. De toute façon, je n’aurai pas de quoi me payer un appartement plus grand. Tant qu’il y a un canapé ou un lit, ça me suffit.

Je suis dans la salle d’attente d’une petite clinique de quartier. Au cours d’une visite médicale pour le boulot, mon médecin a remarqué quelques signes étranges chez moi et m’a fait passer des tests pour vérifier si tout allait bien.
La porte s’ouvre après une dizaine de minutes d’attente.
- Bonjour Mademoiselle Robbins. Entrez.
Je m’installe alors dans le petit cabinet du médecin. Il affiche un air sérieux. Je n’aime pas sa tête. Il commence à parler. Je ne comprends pas ce qu’il me dit. Il parle, il utilise des mots que je connais, mais pourtant, je n’arrive pas à le comprendre. D’ailleurs, là il parle, et je n’entends plus rien. Seulement un bourdonnement. Je crois que mon cerveau n’arrive pas à intégrer l’information. En même temps si je ne connais pas le mot, c’est normal que je ne pige rien à la situation.
Pourtant, le docteur a l’air on ne peut plus sérieux. Ça fait cinq minutes qu’il parle et que je ne l’écoute plus. Je regarde mes mains. Ma main droite tremble. Pourquoi elle tremble comme ça ? J’ai pas demandé à ce qu’elle tremble. Je ne suis assez terrorisée pour me mettre à trembler comme une feuille.
- On a déjà vu quelques cas comme le vôtre dans New Union, poursuit le docteur, quatre pour être précis. Vous êtes la cinquième.
Sa voix est à présent plus clair mais ma main prend toute mon attention. Arrête de trembler. Arrête de trembler. Arrête de trembler.
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Elle ne veut pas se stopper. Merde, qu’est-ce qui m’arrive ? Le médecin s’aperçoit de ce qu’il se passe.
- Les symptômes sont encore peu connus. C’est assez variable d’un sujet à l’autre.
Un sujet. Y a vraiment que les toubibs pour parler comme si on était des prototypes qui testaient leurs remèdes.
- Ça peut être un tremblement incontrôlé, comme ce qui vous arrive en ce moment, dit-il en désignant ma main, mais on a enregistré d’autres symptômes. Vertiges, illusions auditives ou visuelles, vomissements…Le point commun entre les quatre sujets ayant contracté cette maladie est un enchaînement de certains symptômes dans un laps de temps très court : tremblements incontrôlés d’un membre, puis saignement superficiel du nez suivi de vertiges, puis évanouissement.

J’ai l’impression qu’on me fait une blague de très mauvais goût. Ça n’a aucun sens. Ces symptômes n’ont aucun sens.
- Mademoiselle Robbins, je comprends que vous soyez en état de choc, mais il faut que vous m’écoutiez attentivement. Il y a un traitement encore en phase de tests qui a l’air d’être un bon moyen pour soigner les gens atteints de cette maladie.

La ferme. Tais-toi. Je ne suis pas malade.

- Le traitement coûte cher…très cher certes, mais je pense que ça vaut le coup d’essayer.
C’en est trop. Je me lève d’un bond de ma chaise, prends ma veste et mon sac à dos et sors du bureau du médecin.
Il dit vraiment n’importe quoi. Ils n’ont rien trouvé de mieux pour avaler le fric des gens ? C’est pathétique. Il aurait au moins pu inventer une maladie plus plausible. Il ne lui a même pas trouvé de nom !
J’entends le docteur qui essaye de me rattraper, il m’appelle.
- Mademoiselle Robbins, je vous en prie ! Attendez, s’il vous plaît. Tout n’est pas perdu ! Il reste une chance !
Quel co*nard ! J’accélère le pas sans prendre la peine de me retourner ou de lui répondre. Je sens les regards des gens me dévisageant, mais je m’en fiche. Je veux juste partir d’ici.

Restaurant « The Kid », un mois plus tard
Plusieurs semaines ont passé. Cet enf*iré de docteur a essayé de me rappeler plusieurs fois, mais je ne veux plus rien entendre de sa bouche. Je vais très bien, quoiqu’il en dise.
Ça fait dix minutes que cette femme cherche quoi commander. Faudrait qu’elle pense à réfléchir plus vite.
- Je vais prendre les pâtes à la sauce tomates.
- C’est noté, répondis-je.
- Oh et puis non, attendez une minute.

Elle se fiche de moi…Je raye ce que je viens d’écrire sur mon petit calepin et soupire.
La femme se met à me regarder intensément. Bah quoi ? J’ai pas le droit de soupirer ? Mais ce n’est pas de l’agacement que je vois…ses yeux affichent une mine inquiète.
- Mademoiselle, vous…vous avez du sang là…

Avant que je n’aie pu comprendre de quoi elle me parlait, une perle de sang vient s’écraser sur mon calepin. Je sens que quelque chose coule de mon nez. Je porte ma main pour stopper ce saignement, mais lorsque cette dernière arrive à mon visage, je constate qu’elle tremble excessivement.
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- Ça va aller mademoiselle ? Vous n’avez pas l’air bien.

Elle essaye de poser une main sur mon bras mais je me retire directement de ce geste. Je lance un regard effrayé aux clients qui ne semblent pas comprendre grand-chose à la situation. Non…ce n’est pas possible. Je veux partir…tout de suite. Mes mains tremblantes me font lâcher subitement mon petit carnet tâché de sang. Je me dirige alors vers la sortie, sans un mot, le regard toujours dans le vide.
Je marche d’un pas anxieux dehors…mon cœur bat de toutes ses forces. Je ne sens plus mes mains. Je me mets alors à courir du mieux que je peux. Je veux rentrer chez moi. Lorsque j’arrive au tournant de la rue qui mène à mon appartement. Je suis prise de violents vertiges.
Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non…

C’est pas possible

Ce n’est pas possible

Il racontait que des c*nneries. Ça se voyait qu’il mentait !
C’est juste qu’il veut me faire payer un traitement pour une maladie qui n’existe pas !
Je monte les escaliers avec un mal de chien…ça tourne…trop…Pitié, faîtes que ça s’arrête ! Je réussis tant bien que mal à ouvrir ma porte. Qu’est-ce que je dois faire ? Quelque chose pour que ça s’arrête…n’importe quoi.
Mais ma vue s’assombrie. Je sens que mon corps s’écrase lourdement sur le sol.

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Lorsque je rouvre les yeux, je sens que corps est tout engourdi. Je me rends compte que je ne suis pas chez moi. Je suis allongée dans un lit d’hôpital, dans une chambre où se trouvent deux autres personnes, alitées elles aussi.
Au bout d’une dizaine de minutes, quelqu’un entre dans la chambre.

Je le reconnais en deux secondes. C’est le toubib de l’autre jour. J’aimerais lui hurler dessus, lui cracher milles injures, mais ma voix et mon corps sont trop faibles. Je n’arrive qu’à lâcher un frêle râlement :
- Qu’est-ce que vous m’avez fait ?
- Bonsoir Mademoiselle Robbins, répond le médecin en ignorant volontairement à ma question.

Il s’approche de ma perfusion et vérifie que cette dernière est encore pleine.
- Vous avez été retrouvée évanouie à votre domicile il y à 10 heures. C’est une chance que votre voisine ait alerté les secours.
Je lui lance un regard noir. Va-t-il finir par m’expliquer ce qu’il se passe ?

- J’ai essayé de vous joindre un certain nombre de fois made…puis-je vous appeler Ellie ?
- Non.
Il laisse apparaître une expression de surprise, il ne devait pas s’attendre à ce que je réponde du tac au tac.

- Écoutez, on a fait des analyses et…votre état s’est dégradé. Vos cellules nerveuses ont une activité plus qu’anormale. C'est grave, il faut agir vite si on veut vous sauvez, vous comprenez ?
Je tourne ma tête pour ne plus le regarder. Il raconte vraiment n’importe quoi.
- Maintenant ça suffit Ellie ! Vous ne voulez pas accepter la réalité, c’est un fait. Mais vous ne pourrez pas éternellement tourner le dos à vos problèmes. Cette maladie est en train de vous ronger le cerveau ! Et vous la laisser faire sans rien essayer pour vous sauver !

Les larmes commencent à s’échapper de mes yeux. Je continue de regarder la direction opposée. Sa voix devient plus posée, plus calme mais également plus défaitiste.
- Je ne peux pas vous aider si vous refuser tout soin vous concernant. Vous pouvez partir.
J’entends ses pas s’éloigner.
- Je suis désolé, mademoiselle Robbins. Je vous souhaite bon courage pour le temps qu’il vous reste à vivre.


Quelques minutes après son départ, je sèche mes larmes et attrape mes vêtements que j’enfile en vitesse. Je quitte la chambre pour me diriger vers l’accueil, afin de régler la facture d’hospitalisation.
L’hôtesse me tend plusieurs documents, dont un formulaire de participation à une étude pour un traitement en phase de test.
- C’est quoi ça ? demande-je en désignant ladite feuille.

- Le docteur Spelman a ajouté cette feuille à votre dossier. Mais vous n’êtes pas obligée de la remplir. En revanche, il faut que vous remplissiez ce document avant de partir. Je vous invite à le faire dans la salle d’attente et de revenir me voir quand ce sera fait.
Je m’exécute en scrutant d’un air méfiant le formulaire. Assise sur ma chaise, je ne peux pas détacher mon regard du formulaire en ruminant les paroles du médecin. Je décide de le lire alors du début à la fin. Mais je me stoppe subitement en découvrant le prix demandé pour participer à l’étude. Les enf*irés…ils demandent à des malades de payer pour leur ultime recours à la survie. C’est lamentable. En plus c’est hors de prix. Qui a les moyens de payer une telle somme ?
Le désespoir s’empare de moi. Au moment où j’allais regarder la vérité en face, le destin vient me gifler en se moquant de moi.

Je lâche les documents au sol, les larmes aux yeux. Qu’est-ce que je vais pouvoir faire ?
« Bienvenue à tous pour la grande ouverture de la chaîne Nihil ! La chaîne sortie du Néant ! »

Je lève les yeux vers la télé, attirée par ce slogan que je n’ai jamais entendu. D’habitude, il y a toujours des émissions parlant du gouvernement.

« Je suis votre présentateur Peter Finley et vous allez, je l’espère, passer du bon temps en ma compagnie !
Ce soir pour l’ouverture de notre chaîne, j’ai l’immense plaisir d’annoncer un nouveau jeu télévisé qui ne se passera non pas au milieu d’un studio comme celui dans lequel je me trouve, mais bien en plein air ! Rien de tel que de s’aérer l’esprit pour pouvoir offrir le meilleur de ses capacités. 30 jeunes gens de 15 à 25 ans se disputeront la victoire dans un jeu alliant adresse, endurance, jeu de stratégie et esprit d’équipe
. »

Le présentateur a le sourire jusqu’au dent. Il laisse une courte pause avant de reprendre la parole.

« Mais nous reviendrons aux règles du jeu plus tard. Passons plutôt à la récompense, le prix que gagneront les incroyables jeunes gens qui remporteront la victoire ! Une célébrité éternelle, une somme d’argent astronomique, la promesse d’une liberté sans contrepartie. Tout ce que vous voulez, nous l’avons. Et bien entendu, tout le monde peut participer. »

Mes oreilles arrêtent d’écouter les paroles de l’homme dès lors qu’il a prononcé les mots ‘’somme d’argent astronomique’’. Je repose mon regard sur le dossier médical que j’ai laissé tomber. J’écoute la fin du speech du présentateur en ramassant le tas de feuille et me dirige automatiquement vers l’accueil.
- Madame, je peux avoir un formulaire de participation pour le jeu télévisé ?

Raison de participation

Ma seule chance. Mon seul et dernier espoir de survie. Je dois remporter l’argent. Il le faut.


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naji2807

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par naji2807 »

Super fiche Tiine, pour moi c'est très bien, je n'ai rien à redire et je valide :) j'attendrais la validation de Mayossa pour l'ajouter à la première page :)
Yumeko

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Yumeko »

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Nom et Prénom :
Je porte le nom de mon père Aberline.
Quant à mon prénom, c'est ma mère qui l'a choisi. Elle a toujours aimé les fleurs et je porte le nom de l'une d'entre elles : Daisy.

Age :
20 ans

Caractère :
Perdre mon père, puis ma mère, devenir orpheline, vivre dans un foyer puis dans la rue m'a beaucoup endurci et m'a fait perdre mes illusions, mes espoirs et mes rêves. Je n'en ai presque plus, je n'attends plus grand chose. La vie n'a pas été tendre avec moi, elle m'a rendu solitaire et indépendante, même si cette solitude me pèse un peu plus chaque jour. Je ne fais pas confiance, ou plutôt je ne fais plus confiance. Je suis très méfiante à l'égard des autres. Alors si je dois faire confiance à nouveau, j'ai besoin de beaucoup de temps et apprendre à connaitre l'autre. Mais une fois cette confiance acquise, elle le demeurera. Je ne suis pas bavarde, je parle peu depuis que je suis à la rue. Et même pour moi m'entendre parler est très bizarre peut-être parce que je n'ai plus l'habitude. Je souris rarement, je ne me souviens même plus la dernière fois que j'ai ri. Je ne me rappelle même plus de ces éclats de rire qui sortaient de ma bouche. C'était dans une autre vie. Je suis devenue farouche, je ne me laisse pas approcher facilement. Je garde toujours mes distances avec les autres, pour fuir à tout instant. J'ai érigé des boucliers autour de moi pour me protéger des autres, pour toujours rester forte. Je ne me confiais pas beaucoup avant, et maintenant, je ne le fais plus du tout. Plus que parler, j'observe beaucoup... les mots, les gestes, les réactions, les expressions du visage des gens.

Statut social :
Je suis née parmi la classe modeste de la population pour sombrer parmi les rejetés de la société.

Histoire :
Je suis née le premier jour de l'automne, le 22 septembre 2149 dans un hôpital public à Londres. Mon père était pompier et il est mort dans l'exercice de ses fonctions lorsque j'avais cinq ans. Il a péri dans un immeuble en feu, en sauvant un collègue. Il a eu une médaille à titre posthume pour action héroïque. J'ai très peu de souvenirs de lui hormis la seule photo que je possède encore. C'est étrange mais je me rappelle la sonnerie du téléphone qui a retenti dans l'appartement où je vivais à l'époque. Je me souviens du silence, puis des sanglots de ma mère. Lorsqu'elle a raccroché, elle m'a pris dans ses bras et m'a expliqué avec ses mots que mon père était mort. Les jours, les semaines, les mois passaient et ma mère continuait à pleurer sa mort. Je l'entendais le soir quand le sommeil n'arrivait pas à m'emporter. Puis, un jour, elle n'a plus pleuré. Ma mère n'avait pas un gros salaire pour nous faire vivre malgré la pension que nous recevions chaque mois. Elle était fleuriste et tenait une petite boutique dans un quartier modeste de la ville. Mais elle a toujours fait en sorte que je ne manque de rien. Elle travaillait beaucoup, ne comptait pas ses heures, et il arrivait souvent que ma voisine Emmaline me garde après l'école en attendant que ma mère ferme sa boutique et ne rentre à la maison. Je faisais mes devoirs sur la table de sa cuisine, mangeais des cookies maison et un verre de lait au goûter. Le seul vrai moment que nous passions ensemble était le dimanche. Très souvent, nous partions nous promener au parc ou au bord de la Tamise. J'aimais bien courir et sauter dans les flaques en automne, admirer les fleurs et les arbres au printemps, faire un tour de vélo en été... A la fin du primaire, ma vieille voisine que je considérais comme ma grand-mère a déménagé pour rejoindre sa famille dans le nord du pays. Je passais après les cours par la boutique de ma mère pour faire mes devoirs. Puis, une nouvelle famille a emménagé à la place d'Emmaline. Ils étaient quatre et avaient deux enfants, Tobias un garçon de mon âge et sa petite sœur Nina. Il était inscrit dans la même école et on faisait parfois le trajet ensemble. Petit à petit, nous sommes devenus amis.
Mais un second drame a frappé ma vie lorsque j'avais douze ans. J'ai perdu ma mère dans un accident de la route. Elle traversait le passage piéton et une voiture est arrivée, la percutant. Elle est morte avant d'arriver à l'hôpital. Je n'avais pas d'autre famille, je suis devenue orpheline. J'ai déménagé, j'ai changé de quartier, d'école et j'ai été placée dans un foyer par les services sociaux. J'ai perdu tous mes repères en quelques jours et le dernier membre de ma famille. J'ai mis du temps pour me reconstruire, pour faire mon deuil, pour réapprendre à vivre. Je parlais peu, j'avais du mal à m'intégrer, à m'habituer à ma nouvelle école, à vivre dans un foyer où les vols, et parfois, la violence faisaient partie du quotidien, où les adultes ne vous soutenaient pas, où j'étais le plus souvent livrée à moi-même. Mais j'avais un toit, et je mangeais à ma faim, tous les jours. J'ai gardé contact avec Tobias, nous nous voyions quelques fois. C'était mon point de repère dans ma nouvelle vie. Je suis entrée au secondaire, je me suis faite quelques amis et j'y ai retrouvé Tobias. Mon amitié envers lui a changé, mes sentiment ont évolué en quelque chose de bien plus profond qu'une simple amitié. J'en suis tombée amoureuse. Mais je ne lui ai jamais avoué, attendant le jour où il s'en rendrait compte. Cela n'est jamais arrivé. Tobias sortait avec des filles puis rompait, et j'avais toujours cet espoir déçu au final. Je souffrais de le voir avec une autre. Je sais que j'aurais dû lui avouer mais je n'ai jamais eu le courage de le faire. Puis, à mes dix-huit ans, le foyer m'a mis à la porte du jour au lendemain. J'ai juste eu le temps de faire mon sac et de prendre mes possessions avant de me retrouver à la rue. Je n'avais aucune famille, je n'avais plus aucune nouvelle de mon ancienne voisine, et je n'avais même pas assez d'argent pour faire le trajet jusqu'au nord du pays. Je pensais à Tobias et je me rendis jusqu'à chez lui. Peut-être pourrais-je habiter chez lui quelques jours le temps de trouver un endroit où vivre ? Mais lorsque je tombais sur Tobias en bas de chez lui, il était avec sa copine du moment et la discussion ne dura pas. Je n'évoquais pas ma situation, je ne me confiais pas, je renonçais à lui avouer me retrouver à la rue. C'était la dernière fois que je le voyais.
J'ai essayé de trouver une autre solution. Les premiers jours allant de foyer en foyer pour trouver un endroit chaud où dormir et manger. Mais soit ils étaient complets, soit mal famés. Vol, violence, viol... voire pire encore. Quand je repense à mon ancien foyer, c'était le paradis à côté. Je ne voulais pas vivre dans un endroit où ma vie et ma sécurité pouvaient être en danger surtout pour une jeune femme seule comme moi. J'avais trop peur qu'il m'arrive quelque chose surtout la nuit quand je dormais. Alors j'ai fini par vivre dans la rue, squattant des bâtiments désaffectés et apprenant à survivre chaque jour. J'ai pris l'habitude de prendre de la hauteur, de grimper pour me retrouver sous les toits, le plus loin possible du sol, là où je me sentais le plus en sécurité. Je suis devenue douée pour ça, pour grimper ou descendre, pour me faufiler, pour courir, pour me fondre dans la masse, pour me cacher, sans me faire remarquer. Je me suis mise à fouiller les poubelles pour trouver de la nourriture surtout dans les zones commerçantes, là où il y a des restaurants. Ils jettent plein de nourritures quand ils ne mettent pas de l'eau de javel pour que les gens comme moi ne piquent rien. J'ai commencé à mendier... Certaines filles se prostituent pour se faire de l'argent. Cela rapporte beaucoup plus que la mendicité. Mais je n'ai jamais pu me résoudre à vendre mon corps pour quelques billets. Il y a eu des jours faciles, jamais. Des jours difficiles, souvent. Des jours très difficile, parfois. Des rares fois, je me suis mise à voler. Piquer dans les poches et les sacs pour trouver de l'argent sans qu'on ne me remarque, sans me faire prendre. Le désespoir, l'envie de survivre vous font changer. Trop. Faire des choses dont j'aurais été incapable avant. Mais peut-être que tout changera pour moi. Des gens ont commencé à distribuer des tracts et des bulletins d'inscriptions même dans les quartiers les plus pauvres de la ville pour une nouvelle émission qui promet de réaliser tous nos rêves les plus fous. Je n'ai plus rien à perdre. Je suis seule, je suis à la rue, je survis jour après jour alors j'ai décidé de remplir ce bulletin d'inscription pour participer à l'émission.

Raison de la participation :
Pour ne plus jamais avoir froid.
Pour ne plus jamais à vivre dans la rue.
Pour ne plus jamais avoir à survivre.
Pour ne plus jamais avoir soif.
Pour ne plus jamais avoir faim.
Pour refaire vivre l'ancienne boutique de ma mère.

Physique :
Je mesure 169 centimètres enfin je crois, je n'ai pas eu l'occasion de me mesurer depuis des années. Je suis mince, vivre dans la rue et pas toujours à ma faim m'a aidé à garder cette minceur. J'ai la peau très blanche même si elle n'est pas très propre la plupart du temps. Je n'ai pas souvent l'occasion de me laver. J'ai des longs cheveux bruns souvent emmêlés qui n'ont pas eu l'occasion d'être coupé depuis plus de deux ans. J'ai un visage ovale, un grand front, de grands yeux marrons, les pommettes saillantes, un nez droit, une bouche charnue, et un menton pointu.

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naji2807

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par naji2807 »

Yumeko très belle fiche, j'aime beaucoup ton personnage et plus je lis de fiches plus je me dis "tiens qu'elle bande de joyeux lurons que sont nos candidats" :lol:
Enfin bref perso je la valide et j'attendais l'avis de Mayossa pour l'ajouter à la liste :)
Yumeko

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Yumeko »

Merci beaucoup. :mrgreen: J'avoue qu'entre les rejetés et les prisonniers, on est servi :lol: ça marche ;)
Yumeko

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Yumeko »

Merci Mayo ;)
Octasecret

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Octasecret »

Naji et Mayossa: Bonjour, j'avais fait une réservation d'un personnage masculin rejeté à Mayossa par MP et je viens pour confirmer mon inscription ici. J'aurais par contre une question pour l'avatar de mon personnage: est il possible de prendre des acteurs asiatique ou non?
naji2807

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par naji2807 »

Octa je note pour ton inscription, et bien sûr que tu prendre un avatar asiatique, on ne fait pas de discrimination ^^
Lumione

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Re: ● Les Chasseurs de Vie ● [Inscriptions Ouvertes]

Message par Lumione »

Salut, j'aimerais réserver une rejetée avec comme avatar Chloe Bennet.
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