Il est temps de venir valider des consignes supplémentaires et apporter quelques points de plus à Serdaigle
Je suis retournée voir le professeur
Dumbledore dans son magnifique bureau grâce à
Innkeeper Chronicles T4: Sweep of the blade de Ilona Andrews:
Si il y a bien une chose dont je suis sûre, et qui me conforte dans l'idée de poursuivre ma découverte de la série Innkeeper Chronicles malgré quelques faiblesses et irrégularités que j'ai pu lui trouver, c'est que l'univers créé par les auteurs mérite toute mon attention, car chaque nouveau tome en augmente sensiblement la qualité et l'intérêt.
Dans ce quatrième opus, nous quittons l'auberge de Dina la Innkeeper, pour embarquer dans les aventures de sa soeur Maud la guerrière, en route avec Arland vers la planète mère des vampires.
Précédemment, nous les avions laissés alors que leur couple en était vaguement aux prémices, incertains même de ce statut de couple. Lors du premier chapitre les auteurs prennent donc à cœur de nous retracer le parcours de la rencontre et de l'attachement de nos protagonistes, offrant le point de vue unique de Maud, et replaçant in-fine tous les enjeux sentimentaux et politiques de l'intrigue à venir.
C'est ainsi que nous mesurons l'ampleur de la tâche qui les attend pour être légitimés, aussi bien au sein de la maison du Lord Marshal Arland, qu'en celui de la communauté vampirique en général. Quand en plus les démons personnels viennent s'y mêler, on sait que la suite va s'avérer compliquée, à jongler entre intérêts extérieurs et personnels, sans jamais devoir dépasser aucune limite. De cet équilibre précaire à la marge de manœuvre très réduite, né une situation délicate où l'héroïne évolue dans un nid de vipères, en marchant sur des oeufs, tout en questionnant sa motivation à relever ces nombreux défis.
En cela, ce tome m'a beaucoup rappelé les Kate Daniels. Déjà de par l'héroïne au profil de guerrière badass planquant non sans peine ses fêlures et sa vulnérabilité, ici apportées par son passif au sein de la communauté vampirique et son statut de maman.
Puis, par la société des vampires très codifiée, comme l'était celle des métamorphes, où Maud évolue elle-aussi en outsider. Un statut qui fait à la fois sa force et sa faiblesse, en fonction de si elle se montre suffisamment intelligente et clairvoyante pour agir avec la finesse requise et désamorcer les nombreuses situations de crise qui ne manqueront pas de se présenter.
Mais d'entrée on a pas trop de doute à ce sujet: une nana ne survit pas 3 ans avec une enfant en bas âge dans une colonie pénitentiaire peuplée de gros bras retords sans avoir compris et assimilé un certain nombre de choses de la politique ! Et c'est un peu dommage. Car on suit une histoire rythmée par les défis et l'action, mais sans jamais avoir un seul doute sur l'issue favorable, on attend juste patiemment de voir venir la parade, sous la forme d'un tour de force physique, d'une ruse bien pensée ou d'une boutade bien sentie.
Heureusement qu'il y a la mythologie familiale des Demille pour pimenter. Dans ce tome nous sommes encore bien servis en petits détails qui continuent d'alimenter cette intrigue de fond encore bien mystérieuse...
Puis j'ai eu droit à mon premier cours avec le professeur
Flitwick grâce à
The good fairies of New York de Martin Millar:
Dans The good fairies of New York il y a des fées, évidemment, des fleurs, des clans écossais, du whisky, beaucoup de whisky même, quelques gueules de bois et du vomis qui sent bon, des champignons hallucinogènes, des animaux qui parlent, du sexe dans les buissons, du sexe dans les arbres aussi, du rock, du punk, de la musique traditionnelle, des habits troués, des cheveux colorés, des disputes, des rivalités, des malentendus, des secrets honteux, des rendez-vous arrangés, des courses poursuite, des bagarres, des rancoeurs, un grand stratège romain, une recette volée, des cœurs brisés et déçus, un amoureux éperdu, des SDF, un tyran, de l'industrialisation, des rebelles, des objets qui disparaissent et réapparaissent, des bonnes intentions pas toujours récompensées, une guerre de clans et beaucoup d'heureuses ou malheureuses coïncidences.
Dans ce livre il y a tout cela et plus encore, ce qui en fait une histoire bien barrée dont l'humour échappera probablement à ceux qui prennent tout au premier degré. Et pour les autres, ce sera certainement une belle découverte, de celles dont l'humour et la légèreté font passer en douceur, souvent entre les lignes, parfois en toutes lettres, les messages les plus graves. Car The good fairies of New York c'est surtout une histoire de marginalité, de solitude, d'isolement et d'abandon dans les grandes villes où les individus et leurs malheurs sont engloutis par la masse.
Bref, c'est à la fois furieusement drôle, délicieusement barré, irrévérencieux et terriblement touchant. Un livre qui changera à tout jamais votre vision des fées !
J'ai aussi pris mon premier cours avec le professeur
McGonnagall grâce à
The women of the dunes de Sarah Maine:
Je suis ressortie avec une impression très mitigée de cette lecture. J'y ai trouvé autant d'éléments qui ont su me charmer complètement que de points négatifs qui ne m'ont pas permis de l'apprécier comme je l'aurais aimé.
A la source de cette histoire il y a une légende de laquelle semble découler la naissance d'une petite communauté devenue village, Ullaness, en Ecosse. Perpétuée de génération en génération par les femmes du coin, la légende a connu de multiples altérations au fil du temps, des rêveries et des fantasmes de ces dernières, si bien qu'il est à présent difficile de dire quelle est la version originale et la part de vérité au cœur de toutes les broderies successives. Cependant, subsistent, enfouis, les vestiges des fondements avant le village, supposés être le lieu du dernier repos des protagonistes de la légende, qu'une fouille archéologique ne va pas tarder à exposer à nu pour en révéler les moindres secrets.
Ce récit s'articule donc autour de trois périodes distinctes, mais aux cours entremêlés. Tandis que sur la période la plus ancienne, au 8ème siècle, l'autrice nous permet de détricoter progressivement les nombreux fils de la légende pour en découvrir la vérité, sur celle de la toute fin du 19ème et celle du présent du 21ème, elle nous donne à en mesurer toute la force des échos, à presque un millénaire de distance.
J'ai beaucoup accroché au récit principal, celui du présent, et à ses personnages, tant il y avait de mystère qui planait au dessus d'eux et leur ascendance, tant l'évolution de leurs échanges était soignée et bien amenée, mais j'ai été beaucoup moins prise par les deux autres récits. La légende m'a laissée de marbre et le personnage d'Ellen, l'arrière-arrière-grand-mère de Libby, l'héroïne archéologue, m'agaçait fortement. Néanmoins ils étaient nécessaires pour donner son sens et sa force à l'ensemble, pour mettre en évidence les schémas et les boucles qui se répètent fatalement dans le temps, comme si une force inéluctable s'exerçait sur la région.
Outre ces bémols qui tiennent vraiment du ressenti personnel, il y avait un gros déséquilibre dans le déroulement des intrigues. La principale est relevée de son mystère aux trois quarts du livre, ne devenant qu'une succession d'événements prévisibles, tandis que les deux autres se contentent de suivre depuis le début, à quelques surprises mineures près, un cheminement cousu de fil blanc. Finir le livre s'est donc avéré relativement ennuyeux. Dommage.
Cependant, de bout en bout, l'un de ses gros points forts fut indéniablement son cadre. Sarah Maine est parvenue à décrire un petit paradis de nature sauvage dans lequel je n'ai eu aucun mal à me projeter, me sentant happée et envoûtée par l'ambiance mystérieuse. Elle nous fait ressentir l'importance des racines, l'attachement à la terre, avec ici des personnages solidement ancrés, issus de familles établies depuis maintes générations, en comparaison d'une héroïne à la dérive, en quête de vérité, en quête d'identité.
D'ailleurs, elle donne la part belle aux femmes, mettant l'accent sur leur pouvoir, leur emprise sur les hommes, soulignant la faiblesse de ces derniers. Elle fait d'elles les détentrices du savoir ancestral et de la vérité, les gardiennes des traditions qui se perdent avec la modernisation, de ce folklore qui vivote, malmené par la religion, puis par la science.
Au final, la légende de Ulla est comme le cadre naturel qui l'a vue naître : paraissant préservée, mais inexorablement attaquée et altérée par le travail du temps qui n'en laissera probablement rien.
Bref, c'était une lecture à l'ambiance très réussie et immersive, mais dont l'entremêlement de ses intrigues manquait d'équilibre pour être un succès total. En tout cas, je garde les autres livres de cette autrice bien au chaud dans la liste de mes envies, et ne manquerai pas d'y faire appel quand j'aurai besoin de dépaysement.
Et pour finir, j'ai un croisé
un champion (et même plusieurs) dans
Illuminae files T3: Obsidio de Jay Kristoff & Amie Kaufman
(où les nouveaux héros jusque là très banals, permettent de sauver la population d'une planète des griffes d'une vilaine organisation armée):
Lire le troisième et dernier tome de la trilogie Illuminae a été pour moi comme remettre les pieds dans des chaussons particulièrement confortables. Au départ, j'étais tout à la sensation agréable et familière, puis, j'ai commencé à découvrir les accrocs disgracieux de l'usure, jusqu'à me rendre compte, qu'en fait, ils étaient bons à jeter.
Il y a toujours ce rythme soutenu, cette narration particulière et attractive qui rendent le tout addictif, mais le prenant ne se transforme jamais en surprenant et les émotions fortes peinent à se libérer. La faute aux mêmes schémas déjà reprochés au second tome, dans lesquels les auteurs sont ici retombés, en pire même, puisqu'il n'est même plus besoin d'être attentif et de réfléchir pour voir clair dans l'intrigue: tout est servi sur un plateau d'argent.
Je pensais surtout lire la (re)formation du couple Asha/Rhys sur Kerenza, en ayant de temps en temps des nouvelles du reste de l'équipe en route pour cette même planète, mais ce fut plutôt l'inverse. Résultat, un couple bâclé pas aussi attachant que les deux autres, un développement des événements sur Kerenza survolé, qui rend improbable et indigeste l'effusion de bons sentiments du dénouement, et surtout, un gros désappointement: tout ça pour ça ?
Heureusement qu'il s'agit du tome de conclusion. Je suis bien contente de pouvoir laisser cette série de côté sans la voir baisser encore plus dans mon appréciation, elle qui avait si bien commencé. Le premier tome fut un presque coup de coeur, dont les suivants n'essayèrent que d'être une bien pale copie. Cependant, une chose est demeurée fidèle à elle-même tout du long, même dans les passages les plus faibles: AIDAN. Grâce à lui je referme le livre sur une note réconfortante, aussi minime soit elle.
Ça fait donc 4 points supplémentaires pour
Serdaigle 
Mon récap
Dabos Christelle, La Passe-miroir, Tome 2 : Les Disparus du Clairdelune
)
Je n'ai pas l'habitude de lire des livres qui se passent en France alors encore moins en Suisse-allemande, c'était assez surprenant (surtout les passages où les personnes parlaient une autre langue, je ne me rendais pas vraiment compte de cette barrière de langue entre les personnages. 
. Cette page sera mon post récapitulatif.
