→ Choisir une maison d'édition et ne lire que des livres édités par elle. (Robert Laffont | Collection R)
Les Vivants avait été un véritable coup de cœur et il me tardait de lire la suite, mais contrairement à ce à quoi je m'attendais, Les Proies n'a pas été à la hauteur du premier tome.
Même si la plume de Matt de la Peña reste toujours aussi fluide, et que, dans sa globalité, ce second volume est tout de même intéressant, il comporte plusieurs éléments qui m'ont déçus, et ne m'a pas paru aussi addictif et haletant que le bouquin précédent. Cette fois-ci, je n'ai pas du tout ressenti le même engouement, et je n'étais pas si pressée que ça de poursuivre ma lecture. De plus, je dois avouer qu'un bon nombre de détails m'ont déplu, notamment dans les choix de l'auteur ; et en terminant cette saga, je suis vraiment restée sur ma faim, ayant l'impression que l'intrigue n'était pas complètement résolue. À mon avis, il aurait fallu encore une cinquantaine de pages pour ne pas bâcler la fin et pour nous apporter davantage de réponses.
Au début du tome, nous retrouvons Shy, Carmen, Cireur et Marcus, qui arrivent enfin en Californie après avoir passé presque un mois sur le voilier sur lequel ils ont embarqué à la fin du volume précédent. L'action ne tarde pas à pointer le bout de son nez puisqu'ils tombent rapidement sur un premier gang, mais celui-ci ne s'avère pas si malveillant que ça, et nous ne les recroisons d'ailleurs pas une seule fois durant leur périple. Après ça, nos héros veulent s'abriter dans un camping-car, mais dès le lendemain matin, le gang Suzuki vient leur rendre une petite visite et c'est, selon moi, à partir de ce moment-là que le danger guette véritablement chacun des quatre protagonistes. Le problème, c'est que malgré la présence de ce gang qui terrorise les derniers survivants, et le fait que les sbires de LasoTech ne cessent de les traquer et d'essayer de les tuer, je n'ai pas eu l'impression que les rescapés étaient si redoutables que veut nous le faire croire le résumé. En le lisant, je m'attendais à ce qu'il y ait de nombreux gangs de malfaiteurs, de dealers et peut-être même d'anciens prisonniers qui seraient parvenus à s'enfuir des prisons dévastées par les séismes et les incendies, mais finalement, il n'y a que le clan Suzuki qui semblait plus menaçant, et encore. Ils n'ont eu affaire à eux qu'une seule fois, et s'ils ont failli mourir à de multiples reprises, c'est essentiellement à cause de LasoTech. En fait, à l'inverse de ce qui est inscrit sur la quatrième de couverture, la plupart des survivants s'avèrent généreux, altruistes et bienveillants.
Spoiler
En ce qui concerne le trajet jusqu'en Arizona (là où une espèce de frontière a été mise en place afin de séparer la terre atteinte par la maladie et touchée par les catastrophes naturelles de celle qui a été épargnée par tout ce chaos), je l'ai trouvé un peu long - car s'il avait été réduit, la fin n'aurait probablement pas été autant bâclée - et même s'il était intéressant du début à la fin, certains passages auraient tout de même pu être raccourcis ou carrément supprimés. Contrairement à ce que je pensais, plusieurs rencontres se sont révélés assez inutiles (notamment le groupe de mexicains, et les enfants à la station service que j'aurais aimé connaître davantage), et je regrette que personne n'ait voulu les accompagner durant leur trajet car je pense qu'il aurait été intéressant de mettre en place de nouveaux protagonistes.
Dans l'ensemble, leur parcours est tout de même captivant, rempli de rebondissements et parfois de révélations qui nous incitent à formuler tout un tas d'hypothèses dans notre tête, mais il ne vaut clairement pas celui du premier tome, bien plus stressant et stimulant. L'émission de DJ Dan et les quelques chapitres réservés à ses interviews m'ont toutefois beaucoup plu car lorsqu'ils ne nous en apprenaient pas plus sur le virus ou l'évolution de la situation en Californie, ils nous interrogeaient sur de nouveaux points qui attiraient chaque fois mon attention.
En ce qui concerne les personnages, je n'ai pas été déçue de la manière dont l'auteur les a repris puisqu'ils restent très fidèles à l'image que je me faisais d'eux dans le premier volume de la saga, si l'on exclut toutefois l'un d'entre eux sur lequel je reviendrai plus tard en spoiler.
Shy est toujours aussi attachant, loyal et courageux mais on sent qu'il s'est bien endurci depuis le début de la croisière, et dans ce tome, il m'a parfois paru plus froid et impoli. Vu tout ce qu'il a enduré, ça reste parfaitement compréhensible mais j'avoue avoir tout de même préféré son état d'esprit et son comportement dans le tome précédent. Globalement, il demeure touchant et très agréable à suivre en tant qu'héros, mais contrairement au premier volume, je n'ai pas approuvé toutes ses répliques et réactions.
Spoiler
Carmen reste fidèle à elle-même et apporte un peu d'humour et de fraîcheur à cette tragédie mais je ne voulais pas qu'elle se rapproche trop de Shy. Depuis quasiment le début, j'ai toujours préféré Addie à elle et j'espérais donc que cette dernière arriverait rapidement afin de ne pas laisser Carmen monopoliser toute l'attention de Shy... Après tout, la jeune femme a souvent répété qu'elle aimait Brett, qu'elle voulait à tout prix retrouver son fiancé et qu'il ne pourrait rien se passer entre eux tant qu'elle ne saurait pas ce qui lui est arrivé. Je n'avais donc aucune envie qu'elle se serve de Shy pour qu'il la protège et qu'elle se joue de lui jusqu'à ce qu'elle retrouve le fameux Brett.
Spoiler
Cireur est toujours aussi énigmatique que dans Les Vivants, et j'ai bien aimé la façon dont il poussait Shy à s'interroger sur le monde et à le voir différemment, mais je suis déçue que l'on ait pas pu en apprendre davantage à son sujet. Ce personnage représentait à lui seul l'un des plus gros mystères de cette saga et finalement, on en sait à peine plus sur lui que ce que l'on connaissait déjà dans le tome précédent. Son prénom, tout ce qu'il écrivait dans son carnet (à part les premières pages que Shy a lu), d'où lui vient cette étrange philosophie de vie, comment en savait-il autant sur le monde, sur Shy et sur les hommes en général, et pourquoi avait-il l'air plus proche de notre héros que des autres survivants ; bref, tout un tas de questions restent sans réponse, sans parler du phénomène surnaturel qui se produit lorsque Shy jette le carnet dans la rivière indiquée par Cireur, et ce qu'ouvre la clé noire qu'il lui a enfilé autour du cou sans qu'il ne s'en aperçoive.
Quant à Marcus, malgré tout ce qu'il a traversé aux côtés des autres, je n'ai pas grand-chose à dire à son sujet. La plupart de ses répliques et le fait qu'il se dispute assez souvent avec Carmen m'ont souvent fait sourire, mais je ne suis pas vraiment parvenue à m'attacher à lui puisqu'il était quasiment inexistant dans le premier tome.
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Pour terminer, j'aimerais revenir sur la fin, qui m'a déçue tant par son absurdité que par le fait qu'elle soit aussi précipitée.
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Pour conclure, même si Les Proies est un roman qui se lit facilement et qui est rempli de rebondissements, d'action et de nouveaux mystères, il n'a malheureusement pas su combler mes attentes et de nombreux éléments au sein de ce roman - en particulier son dénouement précipité et son absence de réponses aux nombreuses questions que l'on se pose au fil des chapitres - m'ont déçu et me laissent une impression assez pessimiste de ce deuxième et dernier tome, en comparaison avec le premier que j'avais tout simplement adoré du début à la fin.
✎ Récapitulatif