Si j'avais apprécié ma relecture du premier tome, ça n'a pas été le cas avec Vertige. Même si certains passages m'ont plu, et même si j'ai aimé retrouver deux personnages que l'on découvre dans ce volume-ci, je dois avouer que, globalement, je me suis surtout ennuyée. Dans le premier tome, bien que plusieurs éléments m'aient déçus et aient suscité des critiques de ma part, je n'ai pas ressenti la même impression car il était justement intéressant de relever tous les petits indices glissés par l'auteure sur la malédiction de Luce et Daniel et sur le véritable lien qui les unissait, que l'on ne remarque pas forcément lors d'une première lecture. Toutefois, ici, je n'ai trouvé aucune utilité à ma relecture. Enfin, elle était tout de même indispensable pour que je puisse passer au troisième tome, puis au quatrième que je n'ai encore jamais lu, mais puisque je me souvenais encore trop précisément de certains événements, de la fin, et de la véritable nature de certains personnages, je n'ai pas pu profiter du suspense et j'ai rarement été surprise par les révélations qu'apprenait Luce au fil des chapitres. Et encore, s'il n'y avait que ça... Le pire, dans Vertige, c'est la répétition. À certains moments, j'avais l'impression que l'auteure reproduisait exactement le même schéma à chaque fois que Luce et Daniel se retrouvaient : d'abord, description interminable des ailes de Daniel, puis embrassade - elle aussi interminable - entre les deux personnages, puis Daniel s'envole avec Luce et là encore on a droit à une description niaise et insupportable de leur amour, et enfin, ils se posent de nouveau sur le sol et là, toute la magie disparaît pour laisser place à une dispute qui se termine toujours par le départ de Luce, énervée, et par la mine larmoyante du pauvre Daniel. Bref, on finit même par se demander à quoi servent tous ces paragraphes remplis d'amour, de tendresse et d'ode à la beauté de Daniel si c'est pour que tous les moments qu'ils partagent se terminent aussi mal... Ce qui est sûr, c'est que j'ai presque eu l'impression que l'auteure ne savait plus quoi faire de son couple principal et que, faute de mieux, elle se contentait de faire un copier/coller de chaque scène soi-disant romantique les mettant en avant tous les deux. D'ailleurs, Vertige est essentiellement concentré sur deux grandes lignes : les rencontres identiques entre Luce et Daniel ; et les Annonciateurs. Même s'il y a d'autres événements qui se produisent et d'autres personnages qui rendent le récit un peu plus mouvementé - bien heureusement, d'ailleurs -, globalement, ce sont tout de même les thèmes que l'on retrouve le plus dans ce tome. Et je trouve ça vraiment dommage de passer de Damnés, avec son atmosphère mystérieuse et oppressante et ses enjeux multiples, à Vertige, qui n'a quasiment aucun but, qui se répète encore et encore, et qui peine à démarrer.
Alors, on pourrait se demander pourquoi, en le critiquant à ce point, je l'ai tout de même classé en argent, et il est vrai qu'il mériterait davantage la catégorie bronze, mais étant donné qu'il s'agit d'une relecture (je ne peux donc pas lui reprocher son manque de suspense et de mystère puisque c'est à cause des souvenirs qui me sont revenus), je préfère le laisser dans la première liste à laquelle je l'avais attribué. De plus, rien que pour le personnage de Miles (et ceux de Shelby et de Cam, accessoirement), je ne peux pas me résoudre à le classer trop bas dans ma bibliothèque virtuelle.
En ce qui concerne l'écriture, elle ne se différencie pas beaucoup de celle du premier tome, donc je n'ai pas grand-chose à dire là-dessus. Comme pour Damnés, je regrette que Lauren Kate s'attarde parfois un peu trop sur certaines descriptions, mais ce que je lui reprocherais en particulier, c'est de décrire encore et encore le physique et les ailes de Daniel. Au bout d'un moment, je pense que tout le monde a compris que ce personnage respirait la perfection, donc il est, à mon avis, inutile de le préciser un milliard de fois supplémentaires. Au lieu de rendre ce personnage attrayant, ça le fait devenir presque irréaliste (d'accord, c'est un ange, mais je préfère tout de même les personnages qui présentent quelques défauts et imperfections), et les moments qu'il partage avec Luce en deviennent extrêmement lourds, car on sait chaque fois à quoi s'attendre - en clair, à une montagne d'éloges et de compliments sur son physique avantageux, comme si c'était le seule chose qui le caractérisait.
Pour ce qui est des personnages, les seuls qui aient attiré mon attention (dans le bon sens du terme) sont Miles, Shelby et Cam. D'ailleurs, ce sont, avec le dénouement et certains passages drôles ou romantiques les mettant en avant, les seuls points positifs de ce roman.
Mais commençons par le commencement, et donc par nos deux protagonistes. Luce, que je n'avais déjà pas adoré dans le premier tome, m'a plus souvent agacé qu'attendri dans Vertige, mais je décerne quand même la place du personnage le plus insupportable à notre cher Daniel. Si Luce s'est avérée exaspérante à constamment retourner sa veste, à se montrer toujours trop indécise, et à s'interroger sans cesse sur son amour pour Daniel au lieu de se préoccuper des dangers qui la menaçait et de se renseigner sur la trêve dont elle avait entendu parler, c'est Daniel que j'ai trouvé encore pire. Pendant la première moitié du livre, je l'ai trouvé extrêmement pénible, à retenir Luce prisonnière dans sa nouvelle école, à ne rien lui révéler, à lui parler presque par énigmes, à éluder ses questions et à jouer les amants éplorés quand elle mettait fin à leurs rendez-vous, énervée par son attitude. De plus, le fait qu'il lui dise que la protéger était un calvaire m'est vraiment resté en travers de la gorge, si on peut dire ça comme ça. Pour un mec soi-disant fou d'elle, je l'ai trouvé très égoïste. Et pour ce qui est de la deuxième partie, son attitude ne s'améliore toujours pas, et j'ai vraiment eu envie de lui coller des baffes quand il se montrait mesquin, arrogant et mauvais envers Miles, juste parce qu'il le considérait comme son rival. Après ça, qu'on ne me dise plus jamais que Daniel a un très bon fond, car si c'était le cas, il n'aurait pas cherché le conflit, aurait réagi comme Miles, qui n'osait pas trop croiser son regard, n'aurait pas regardé de haut et rabaissé les néphilims, et n'aurait jamais assimilé quoique ce soit en rapport avec Luce à un calvaire.
En ce qui concerne les élèves de Sword & Cross que l'on retrouve dans ce tome, je dois dire qu'ils se sont presque tous révélés sans intérêts voire agaçants. Arriane, que j'aimais beaucoup dans le premier tome, ne m'a pas plu dans celui-ci. Sa tendance à se sentir supérieures aux néphilims et à les écarter des décisions importantes comme si elle s'adressait à des gamins alors qu'ils ont, pendant un moment, servi à dissimuler Luce et à la protéger des Bannis, l'a bien fait descendre dans mon estime. Quant à Roland, Gabbe et Molly, que l'on voit à peine, je les ai trouvés presque inutiles, puisque leur présence s'est justifiée uniquement pendant la bataille finale.
Comme je le disais plus haut, il n'y a vraiment que Miles, Shelby et Cam qui ont su porté le récit à mes yeux.
Pour commencer, Miles est définitivement mon coup de cœur de ce tome (et probablement de la saga). En relisant mon premier commentaire, je vois que mes impressions à son sujet n'ont pas changé, même s'il s'est écoulé un peu plus de 6 ans depuis ma première lecture. Dès son arrivée, je me suis immédiatement attachée à lui, et c'est clairement le personnage auquel je tiens le plus dans ce livre. Doux, attentionné, drôle, un peu maladroit, et attendrissant sont les termes qui me viennent à l'esprit quand je pense à Miles, et ce sont également les raisons pour lesquelles je l'apprécie autant. Ce garçon est tellement adorable qu'on a envie de le serrer dans nos bras, de le protéger et de le rendre heureux, parce qu'il mérite vraiment que quelqu'un lui rende son amour. Toutes les petites attentions qu'il a pour Luce sont plus touchantes les unes que les autres, et je ne comprends pas comment cette dernière peut lui préférer Daniel, qui ne cesse de la faire souffrir dans ce tome. Malheureusement pour lui, il est tombé amoureux de la mauvaise personne, car on sait pertinemment que malgré l'attirance que ressent Luce à son égard, c'est le lien qui l'unit à Daniel qui sera toujours plus fort que tout le reste... À croire que les personnages aussi doux et dévoués que Miles n'auront jamais de chance dans les triangles amoureux... Dans tous les cas, je suis vraiment contente que Lauren Kate ait introduit ce personnage dans le récit, car ses apparitions fréquentes m'ont aidé à finir ce tome que j'avais beaucoup de mal à lire, et il n'y a pas un seul passage le mettant en avant que je n'ai pas apprécié.
Shelby est aussi un personnage très attachant, qui a évolué au fil des chapitres, et qui s'est révélée à la fois drôle, loyale et dévouée pour ses amis. J'aime beaucoup son caractère, le fait qu'elle ose clairement dire ce qu'elle pense, même face aux anges, qu'elle ne se laisse presque jamais démonter, mais qu'elle ait tout de même quelques faiblesses. C'est désormais l'amie de Luce que je préfère, et j'espère qu'elle ne sera pas mise de côté dans le tome 4 (ni Miles d'ailleurs) car je sais déjà que le troisième volume sera consacré à l'histoire de Luce et de Daniel à travers les différentes époques qu'ils ont traversé.
Enfin, Cam avait déjà su retenir mon attention dans le tome précédent, et bien qu'il ne soit pas assez présent à mon goût dans celui-ci, il fait toujours partie de mes favoris. J'ai d'ailleurs bien aimé le fait qu'il s'allie à Daniel pendant la trêve, qu'il coopère à ses côtés, et qu'il protège ainsi Luce. À l'inverse, la réaction de la jeune fille à son égard m'a profondément agacée. Elle s'est bien rendue compte qu'il lui avait sauvé la vie à de multiples reprises, qu'il ne tentait rien contre elle et qu'il voulait qu'elle soit en sécurité à Shoreline, mais pendant tout le roman, elle n'a pas cessé de le cataloguer comme l'être le plus malfaisant de la planète, en lui disant qu'il n'existait pas pire que lui, que même les Bannis valaient mieux, et plein d'autres atrocités de ce genre... Alors, quand il s'agit de Daniel, il peut tuer des Bannis, assimiler sa défense à un calvaire et se montrer présomptueux envers les néphilims (qui sont quand même censés être les amis de Luce) sans problème, Roland peut lui aussi faire partie du côté sombre et s'être joint à Cam dans la bataille finale du premier tome sans que quoique ce soit ne lui soit reproché, mais dès qu'il s'agit de Cam, là ça devient le pire comportement au monde. C'est franchement n'importe quoi, et ça prouve que Luce est loin d'être aussi tolérante qu'elle ne veut le faire croire. Enfin bref, personnellement, j'adore Cam, sa personnalité, son côté sombre (qui sera expliqué à la fin du tome 3 il me semble, et qui est donc parfaitement justifié), et sans lui, le premier tome aurait été bien plus fade, car ce n'est certainement pas Daniel le personnage le plus attrayant et intéressant de Damnés.
En ce qui concerne le dénouement, j'en ai déjà plus ou moins parlé à travers les personnages, donc je ne m'y attarderai pas plus que nécessaire, mais il me reste encore quelques détails à relever.
Spoiler
En bref, Vertige est un tome qui ne m'a franchement pas convaincue. Bien qu'il mette en place de nouveaux personnages que j'ai beaucoup apprécié, il a rendu ses deux protagonistes insupportables, niais et égoïstes, et n'a quasiment pas fait progresser le scénario. Tout tourne essentiellement autour de l'histoire d'amour entre Luce et Daniel, qui devient de plus en plus lourde au fil des chapitres, et c'est à se demander quand est-ce que les autres thèmes seront enfin traités plus en profondeur...
✎ Récapitulatif