jukebox_fr a écrit :A présent je souhaite m'inscrire à la consigne 92 - Lire 4 comics avec Heart in a box de Thompson & McClaren, The unwritten T1 de Carey & Gross, Lady Mechanika T1 de Benitez & Steigerwald et Watchmen (intégrale) de Moore & Gibbons.
Je valide la consigne:
En me procurant ce premier tome intégral de The unwritten, je ne m'attendais pas vraiment à ce que j'y ai lu. Tout d'abord attirée par les magnifiques couvertures de Yuko Shimizu, artiste dont j'apprécie beaucoup le travail d'illustratrice, je me suis laissée convaincre de passer à la lecture par le synopsis qui promettait une quête identitaire des plus intéressantes pour son personnage principal écrasé par son alter ego fictif, tout en multipliant les clins d'oeil littéraires et les hommages à la lecture.
Mais en fait, j'ai découvert bien plus que ça...
C'est une histoire rythmée et prenante, qui se dévore d'une traite, ambitieuse, labyrinthique, s'amusant à brouiller la frontière entre fiction et réalité en faisant d'histoires, l'Histoire, et de l'Histoire des histoires. Le tout si intimement et habilement intriqué qu'il est impossible de ne pas réfléchir aux conséquences sur l'édification de notre société, jusqu'à la construction de notre propre personne.
The unwritten nous montre donc tout le pouvoir des histoires qui, de tout temps, à travers les contes, les fables, les récits historiques, les romans... donnent du sens. Et le pouvoir conséquent afférent à ceux qui les créent, les racontent, les manipulent... comme autant de personnes potentiellement dangereuses par leur influence.
Dans ce contexte où les intentions de chacun ne sont pas encore bien établies, mais où apparaît clairement deux camps opposés,Tom Taylor et sa fâcheuse tendance à tout nier en bloc malgré les évidences, semble être le grain de sable que tout le monde veut soit ajouter ou ôter à la composition d'un grand canevas dont le motif nous échappe encore...
Bref, si le dessin des planches, malheureusement très fade et peu expressif, est très loin d'être à la hauteur de la qualité scénaristique ou des couvertures, cette série mérite amplement d'être poursuivie. J'ai d'ailleurs hâte de découvrir quels autres tours de force ses auteurs nous réservent pour la suite !
WOW ! Quelle claque au sortir de cette intégrale de Watchmen, qui fait de ce comics, sans conteste, celui qui m'a le plus marquée et impressionnée.
Par quoi commencer ? La profondeur, la richesse, la densité et la complexité de cet univers alternatif de guerre froide et des personnages qui le peuplent ? Leurs interactions aux multiples enjeux sociaux et politiques ? Les réflexions innombrables qui jalonnent ce long récit ?
Il y a tout ça et c'est déjà beaucoup pour rendre une oeuvre remarquable, mais la prouesse de Watchmen ne s'arrête pas là.
Sa narration est splendide, un travail d'une intelligence rare digne d'un grand orfèvre où de nombreux fils narratifs se croisent et s'entremêlent sans jamais se perdre ou former de noeuds disgracieux, pour produire ce grand final qui laisse le lecteur tout à sa réflexion de la justice, de la morale et de l'héroïsme. Entre autres.
Le scénariste y use de parallèles, de mises en abîmes et de clins d'oeil ironiques que l'on retrouve jusque dans la narration graphique qui ne fait aucunement pâle figure à côté, relevant à son tour ce grand challenge avec brio.
Certes les graphismes datent bien des années 80, et on sent même une volonté de se rapprocher sur certains points de ce qui se faisait dans les années 50, mais on tient sans aucun doute le haut du panier de l'époque. Et ce n'est pas la mise en couleur qui nous fera dire le contraire, tant avec peu de moyens, elle parvient à faire ressortir des scènes aux graphismes très forts. L'art d'une autre époque avec d'autres outils plus limités.
Bref, Watchmen est vraiment un pur délice pour les lecteurs qui aiment les oeuvres ambitieuses, travaillées, réfléchies et pas manichéennes pour deux sous, qui sont d'une telle richesse et d'un tel sens du détail qu'il faut plusieurs relectures pour en apprécier tous les niveaux. Ceci était ma première et certainement pas ma dernière, mais en attendant d'y retourner, je pense que j'accorderai beaucoup d'intérêt au restant des oeuvres d'Alan Moore, que j'espère aussi prometteuses que celle-ci.
Je ne sais pas trop quoi dire de ce comics qui m'avait pourtant attirée par son synopsis original. J'ai eu du mal à vraiment rentrer dedans et m'attacher à son personnage principal, car je l'ai trouvé trop confus dans son déroulement et ses messages. D'entrée il propose une scène de grande violence qui m'a désarçonnée et je n'ai pas réussi à passer outre.
Et puis je ne peux cacher une part de déception, que je ressens très souvent quand je lis des comics, que le dessin à l'intérieur ne soit pas à la hauteur de la couverture. J'ai toujours l'impression d'avoir été flouée quand je fais ce genre de constat et malheureusement Heart in a box n'y échappe pas.
Cependant, même si j'ai très moyennement apprécié le style, je dois lui reconnaître un certain intérêt et une originalité dans les couleurs et les compositions qui rappelaient agréablement par moment le tatouage japonais.
Bref, je ne sais dire si c'était bon ou mauvais, il aurait certainement fallu que lui accorde une seconde lecture pour trancher, mais l'envie n'était pas là.
Il y a des comics qui vous tapent dans l'oeil par leur magnifique couverture, promesse de tout un tas de belles illustrations à l'intérieur, et qui vous trompent dans vos espoirs car ce n'est pas le même artiste qui s'est occupé des covers et des planches.
Et bien, soyez rassuré, Lady Mechanika ne vous décevra pas sur ce point, puisque c'est le style maîtrisé et plantureux de Joe Benitez que vous retrouverez absolument partout.
C'est d'ailleurs le gros point fort de ce premier tome, avec les mises en couleurs riches en motifs et en textures très soignés et élégants de Peter Steigerwald.
Il met en place une ambiance et des visuels steampunk très réussis tout en posant les fondations d'une grande enquête doublée d'une quête identitaire. L'appât est bougrement attirant mais ce premier jet est malheureusement affreusement bavard pour finalement ne pas nous en dire tant que ça. Un rien lourd et frustrant pour celui qui n'aurait pas immédiatement le second tome sous la main.
A présent je souhaite m'inscrire à la consigne
86-c-3 Lire un livre de science-fiction space opera avec Illuminae T1: Dossier Alexander de Jay Kristoff & Amie Kaufman.