Bonjour à toutes et à tous,
Cela faisait longtemps que je n'avais pas publié un texte sur ce forum.
Je profite d'une semaine plus calme pour y remédier.
Bonne lecture
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Chaud bouillant
Le soleil émergea nonchalamment au-dessus de l'horizon. Sur cette petite plage sauvage de méditerranée, à cette heure très matinale au milieu de l’été, seuls le doux roulement des vagues et le cri des mouettes se partageaient la scène des sonorités. Nul voile ou nuage ne venait masquer le soleil, qui apparaissait d’un blanc jaunâtre, signe d’une très belle journée à venir.
La légère bise venant du large apportait des odeurs salines qui finissait de rendre l’atmosphère infiniment agréable.
Cette plage n’avait jamais été colonisée par les touristes car le sable se partageait la place avec des zones rocheuses, rendant l’endroit peu propice à des estivants à qui il fallait du sable à perte de vue. Du coup aucun promoteur n’aurait eu l’idée de construire dans les parages : la plage était donc seulement connue et fréquentée par les autochtones.
Théo adorait arpenter la plage à cette heure-là. Il avait toujours vécu dans la région et il se rappelait avec nostalgie quand tout petit il grattouillait le sable à l’endroit même où il se trouvait en ce moment. Dans cet environnement, tous ses sens étaient saturés, et le simple fait d’imaginer vivre dans un autre endroit le rendait mal à l’aise, voire l’effrayait.
C’est à ce moment-là qu’il la vit. Elle devait avoir son âge, c’est-à-dire à peine plus que l’adolescence. Il ne l’avait encore jamais vu dans le coin. Il se demanda comment elle avait pu atterrir ici. Elle était en train de prendre un bain de soleil à la limite des vagues, si bien qu’elle était régulièrement mouillée. Cela lui fit tourner la tête.
De son côté, Lisa avait également remarqué Théo. Elle se disait qu’elle avait bien fait de venir se balader par ici. Elle n’avait jamais osé s’aventurer aussi loin, préférant la plage et les rochers plus à l’ouest. Elle sut tout de suite que ce serait lui.
Clac
N’ayant plus que Lisa en tête, Théo se rapprocha doucement d’elle, n’osant pas la perdre du regard de peur qu’elle ne disparaisse comme elle était apparue.
Clac
Lisa se redressa tout doucement, puis marcha à son tour en direction de Théo.
Clac
Maintenant Lisa et Théo se trouvaient à quelques enjambées l’un de l’autre. Pendant quelques minutes, ou peut-être quelques secondes, nul n’osa bouger. Ils se dévoraient des yeux, tout le reste n’existant plus.
Clac clac
Une vague un peu plus forte que les autres vint se briser sur un rocher voisin, les aspergeant de fines gouttelettes d’eau. Ce fut comme un signal : sans qu’une seule parole ne fut échangée, ils s’enlacèrent fiévreusement sur le sable frais, complètement envoutés l’un par l’autre.
Clac clac clac clac clac clac clac
- Mamiiiiiiiie !!!, regarde ce que je viens d’attraper, braya le petit Marcelin.
Il leva péniblement, mais fièrement, son filet dans lequel se débattait 2 beaux tourteaux.
- Je vais les appeler, euuuh, Théo et Lisa, je trouve que ça leur va bien !
- Va pour Théo et Lisa, s’exclama la grand-mère de Marcelin, salivant à l’avance de ce succulent repas en perspective. Elle se demandait bien comment ces 2 crabes avaient pu se laisser capturer aussi facilement par un enfant. En même temps elle cherchait déjà une excuse pour expliquer à Marcelin la disparition des crabes dans un futur proche. Bah, elle dirait simplement la vérité, qu’elle les avait relâchés dans l’eau. Elle omettrait juste de dire que l’eau était bouillante...