Dora Maar a grandi en Argentine. Des femmes qu'aima Picasso, elle brille d'un éclat particulier, la plus aimée .
L'auteur de cet ouvrage, le pense et il s'est aussi penché, sur les différentes folies amoureuses du peintre de cet artiste. Parmi ces amours, il plane sur Dora :
"l'adorée" le climat unique et sombre des années 1930, et surtout l'ombre meurtrière et obsédante de Guernica.
Le pilonnage du village basque par les avions nazis de la légion Condor, marque un tournant dans la vie artistique du peintre, installé à Paris, déjà immensément célèbre.
Le plus français des peintres ibériques sent brutalement se réveiller en lui, sa fibre patriotique espagnole. Sidéré, choqué, Picasso veut tout savoir de ce massacre inédit,stratégique qui résume la sauvagerie meurtrière qui ravage son pays depuis juillet 1936, un voile déchire ses yeux.
Sollicité depuis des mois pour décorer d'une fresque le pavillon de la jeune république espagnole à l'exposition universelle du Trocadéro, Picasso se sent embarrassé par cette commande.
Cette fois, il tient le thème, pas pour peindre en tant que militant, mais pour faire dénoncer à sa manière de façon universelle, l'horreur de la violence de cette guerre fratricide.
L'histoire de ce tableau immense par sa taille : Guernica et son retentissement est bien connue, exposé à Madrid (au musée de la Reine Sophia) depuis le rétablissement de la démocratie en Espagne, en 1981, après avoir voyagé dans le monde entier.
Désormais intransportable "Guernica" fait l'objet à Paris d'une exposition au Musée Picasso jusqu'au 29 juillet, durant idéal de la lecture de l'ouvrage de l'auteur Vircondelet : Guernica, 1937.
Car pour lui, la naissance de cette oeuvre gigantesque demeure inséparable aux amours de Dora et de Pablo. S'appuyant librement sur la matière biographique, les archives et les témoignages encore disponibles, l'auteur tient dans un récit brûlant, à nous faire saisir et partager, l'intensité d'une passion aussi impitoyable que cette guerre qui se déroule de l'autre côté des Pyrénées.
Dès le début de leur liaison passionnée, en octobre 1935, il est question de conquête, Dora, ex-maîtresse de l'écrivain Georges Bataille a promis à sa copine Jacqueline Lamba qui elle lorgne sur André Breton, qu'elle séduira Pablo Picasso.
Sait-elle que celui-ci découvrant des clichés d'elle chez son ami Man Ray a déjà jeté son dévolu sur cette brune au regard envoutant qui le trouble au-delà de tout?
Entre l'ogre Picasso et la conquérante photographe, une lutte d'amour à mort va être engagée.
Avec comme prélude, le couteau que Dora fiche entre ses doigts devant les amis du maître au café lors de leur première rencontre.
Elle sait très bien à quel sommet elle s'attaque, de plus l'autre maîtresse: Marie-Thérèse Walter, dont Picasso ne se sépare pas, il y a aussi l'écrasante aura de cet artiste impérieux, narcissique, amant infatigable, prévenant mais loin de tous sentiments .
Il a surtout comme objectif premier: la peinture, sa vraie maîtresse, celle qui sera toujours gagnante.
C'est parce qu'elle est artiste et pas seulement "modèle" de "la femme qui pleure", dessiné par Picasso qu'elle tient tête.
Elle a initié le peintre aux arcanes de la photographie, jeune art où il ignorait tout. Picasso la charge de suivre, pas à pas, cliché après cliché, la composition de l'oeuvre Guernica.
D'avoir participé d'aussi près à la genèse de ce chef-d'oeuvre, d'être entrée aussi loin dans l'antre artistique du Minotaure, offre à Dora un statut unique malgré la relative brièveté de sa liaison avec l'artiste.
C'est le talent de l'auteur que de donner de la force de l'imaginaire à cette arène où les amants se sont livrés un combat dont l'art est la seule finalité qui restera immortalisée par cette oeuvre historique.
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