Le Cycle du Serpent [I-III] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Ah nan mais à côté d'autres phénomènes de la Confrérie que tu auras l'occasion de croiser un jour ou l'autre (pas bientôt), Ekrest, il est franchement gentil. Un vrai nounours en peluche… :lol:
En vrai, j'aime bien. D'ailleurs, pour l'anecdote, je vais encore faire la paperasse de ma mère après mes exas (en étant payée, en plus !)

Spoiler
Ma mère m'a parlé français parce qu'elle prévoyait déjà de déménager, à l'époque. D'ailleurs, ça a donné des résultats assez marrants quand j'ai débarqué en maternelle en France, à trois ans. Du style les conversations entre ma mère et ma maîtresse de l'époque.
« Non, mais ne vous inquiétez pas, elle comprend, c'est juste qu'elle ne parle pas…
— Mouais, oui, oui… »
Deux semaines plus tard :
« Mais en fait, vous aviez raison, elle comprend. Quand on lui dit de mettre son manteau, elle met son manteau, quand on lui dit d'enlever ses chaussures, elle le fait… »

Et puis, derrière, à la maison :
« Mais du coup, tu communiques comment, avec les autres enfants ?
— Ben eux me parlent, et moi je leur réponds.
— Et tu leur réponds en quelle langue ?
— Ça dépend, parfois français, parfois slovaque.
— Et ils comprennent ?
— De temps en temps. »

Non, je ne suis pas à l'aise pour écrire dans les autres langues… sauf en anglais, éventuellement, mais beaucoup moins qu'en français. Ironie, je n'écris pas dans mes deux langues maternelles. Voire j'écris franchement mal dans les deux (grammaire et ortho, s'entend) XD
Oui, la majorité des Français détestent passer à l'oral, alors que… ben franchement, à part lire et regarder des séries en VO ( :lol: ), c'est le meilleur moyen pour apprendre. Oh, seigneur, ne me parle pas de l'accent, j'ai failli faire un scandale en sixième, quand ma prof me critiquait sur mon "accent" en latin, alors qu'en vérité, c'était moi qui avais le bon et elle roulait les r à la française.
Je lis en français, généralement. Mais par exemple, les codes / mots de passe… ben ça dépend. Celui de ma banque slovaque, je l'ai retenu en moitié moitié (le début en slovaque, la fin en français). :lol:

Plus objectif, pas nécessairement. Plus critique, peut-être.


C'était pas voulu méchant, effectivement :)
Tiens d'ailleurs, j'y repense maintenant, les complexes, devine à quoi ils servent ? À résoudre des équas diffs ! Qui étaient à mon exam d'aujourd'hui ! ET QUE JE N'AI PAS RETENUES ! Argh.
Nan, franchement, l'exa de mardi, ça allait, mais celui d'aujourd'hui… Hum… Je vise un 3/6 au maximum. 2.5/6, ce sera déjà bien. (Prions pour que l'autre rattrape ce merdier…)
Woh, OK, pas rassurant du tout :lol:
Spoiler
Oh, je vois ! ^^ Mais t'es arrivée super tôt, c'est aussi peut-être pour ça que tu es si à l'aise avec le français, et surtout à l'écrit... C'est clairement plus facile d'utiliser et d'apprendre une langue quand tu es plongée dans son environnement :)
Tu parlais slovaque à tes camarades ? Haha, pas mal ! :D Aujourd'hui, tu as l'occasion de parler slovaque ou polonais avec des camarades de classe ou juste ta famille ? ^^
Ouais, c'est marrant, ça... Peut-être le fait que tu aies grandi en France, non ? :)
Oui, c'est sûr, mais c'est vraiment pourri la façon d'apprendre des profs de langue la plupart du temps x')
Oh, merde, tu m'as fait trop rire :lol: J'imagine bien le truc quand tu tapes ton MDP... XD
Oh nan, merde :cry:
L'autre, c'est un autre de maths aussi ? Tu as celui de physique aussi ?
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Spoiler
Des camarades de classe, non, mais en famille, on ne parle jamais français – au grand dam de mes amies qui venaient parfois chez moi :lol:  – donc oui, je garde les langues bien vivantes. ^^
Probablement, oui…


Alors j'ai eu maths analyse mardi et jeudi de la semaine dernière, hier j'ai eu géométrie et algèbre, et demain, j'ai physique. Et ensuite… VACAAAAAAAANCES !!! :lol:
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
CHAPITRE 12


Le sol se ruait à ma rencontre, l’air froid sifflait à mes oreilles. J’avais mal à l’épaule, ne serait-ce que parce que je m’étais jetée de plein fouet dans une vitre malheureusement assez solide, mais aussi parce que, forcément, quelques débris de verre avaient percé ma peau. Ceci dit, cela n’avait pas vraiment d’importance à l’heure actuelle, parce que les pavés se rapprochaient bien trop vite. J’entendis vaguement un cri perçant, indubitablement féminin, suivi d’un choc cristallin.
Et puis, mes pieds joints percutèrent la pierre. La douleur fusa depuis mes talons, remontant jusqu’à mes hanches en aiguillant tous les muscles qui se trouvaient dans mes jambes, malgré toute la souplesse de mon atterrissage. Je grognai, laissant mon instinct prendre le dessus, pliai les genoux, croisai les bras devant mon visage, roulai en avant, me barricadant au passage contre tous les signaux de mon corps.
Avant même que mon cerveau à la ramasse sur mon instinct ne reprenne le dessus, j’étais debout, et un second corps roulait près de moi.
Un instant plus tard, je volais à nouveau, yeux fermés, rétines brûlantes à cause du flash lumineux aveuglant. Mon oreille interne dut m’abandonner à ce stade-là, parce que je n’étais plus en état de discerner le haut du bas, le ciel de la terre. Bras ballants, incapable de lutter contre l’onde de choc, je me laissai porter par le souffle de l’explosion, qui me projeta contre le mur le plus proche.
Outre le deuxième étage totalement pulvérisé, l’éclair avait aussi frappé une voiture garée dans la ruelle. La douleur du choc contre le mur de pierre ne fut rien par rapport à la souffrance qui explosa dans mon ventre alors que je m’empalais sur un morceau de portière brûlant arraché à la carrosserie. Je sentis, avec une précision ignoble, le métal s’enfoncer profondément dans mon ventre, tout déchirer et carboniser sur son passage. Un hurlement de souffrance pure m’échappa ; je roulai sur le côté, emportant le fragment avec moi.
Des points noirs jaillirent devant mes yeux, sans que la douleur ne reflue. Je serrai les dents, les poings, les orteils, toute articulation qui répondait encore, geignant, allongée au sol. La douleur submergeait tout. Je me noyais dans les informations de mes neurones sensoriels, incapable de faire le tri, incapable de comprendre ce qui m’arrivait.
J’étais ailleurs. Spectatrice, consciente de mon propre corps mais impuissante. Malgré les aiguilles qui semblaient s’enfoncer dans tout mon être et la brûlure dans une zone entre mon estomac et mes côtes, je savais ce que j’aurais dû faire.
Sauf que j’en étais incapable.
Alors je me contentai de respirer. Les yeux fermés, allongée sur le pavé glacial d’une ruelle stockholmoise, je m’abandonnai aux signaux de mon corps, et les écoutai. Je me noyai dans la douleur, jusqu’à m’y habituer, savoir la localiser précisément. En même temps, à défaut de pouvoir les appliquer, je me serinais les paroles d’Ekrest comme une incantation protectrice.
Dissimule-toi d’abord, aurait dit mon mentor.
Lentement, au raz du sol, j’agitai les doigts, me couvris d’une illusion d’invisibilité. Immédiatement, je sentis l’impact que cela avait sur tout mon système, comme un coup supplémentaire dans la plaie. Mes poumons se vidèrent, un grognement rauque m’échappa. Les yeux toujours fermés, calmant mon cœur en tachycardie, j’attendis une dizaine de secondes, me répétant les phrases suivantes.
Combien d’ennemis en état de te faire du mal ?
La réponse était terrifiante, mais j’étais trop anesthésiée par la douleur pour ressentir la peur. Tous, ou presque, pouvaient m’atteindre s’ils savaient où me trouver.
Combien en état de te démasquer ?
Deux ou trois. Des Heimdall, avec leur foutue vision magique.
Es-tu en état de rentrer à la base ?
Vu comment je me vidais de mon sang, je mourrais plutôt en me téléportant.
Nouveau cri, pas précipités. Je ne bougeai pas d’un cil, méfiante, incapable de déterminer qui approchait. Cela pouvait être un civil comme un ennemi, et, les yeux fermés, j’étais incapable de faire la différence. Des voix vinrent se joindre à la course.
— Chef, ça va ?
Une toux sèche, comme si l’interlocuteur crachait la poussière dans ses poumons, puis :
— Ça va… y’en a un qui a survécu, il a sauté…
La voix était distante, chargée de douleur, mais encore audible. Je me focalisai dessus, entre nervosité et doute. C’était le type d’en haut, le Thor aux commandes. Et je connaissais sa voix. C’était une certitude, maintenant. Même si je n’arrivais pas à me rappeler où je l’avais entendue, je la connaissais.
La douleur refluait lentement, pour ne laisser place qu’à une sourde sensation de mal-être. Je gagnais du terrain sur la mobilité de mes muscles, je le sentais. Mais il y avait plus urgent, plus problématique.
— Elle est là, invisible.
Tu as deux solutions.
Dans mon esprit, les souvenirs d’Ekrest étaient nets, et son ton, implacable. Il y avait deux possibilités. Deux solutions.
Me téléporter, au risque de mourir, au risque de ramener des ennemis à l’intérieur du Q.G. de la Confrérie. Impensable. Ou bien me laisser aller en Helheim. Possible, voire même faisable, même dans mon état.
— Où ça ?!
Mais c’était maintenant ou jamais.
J’entrouvris les yeux, juste assez pour voir à travers ma visière toujours abaissée de magnifiques iris d’or liquide, brillants comme des soleils, me considérer avec un mélange de méfiance et d’inquiétude. Les bruits de pas reprirent, moins rapides, plus lourds. Deux personnes en soutenaient une troisième.
Un sourire cynique m’échappa quand je compris que, même aux portes de la mort, j’analysais tout ce que je voyais et entendais. Il ne s’effaça pas lorsque je compris qu’il me restait à peine quelques instants si je voulais m’offrir une sortie en beauté.
J’attrapai à pleines mains le morceau de métal, qui avait entre autres sectionné mon artère iliaque, et tirai brutalement dessus. L’effort m’arracha une plainte de souffrance presque aussi déchirante que cette pièce acérée qui m’avait poignardée en premier lieu, qui résonna dans mon casque hermétiquement fermé. Je gardai les yeux ouverts, sourire aux lèvres, sentant le sang fuir mon corps bien trop vite, voyant la soudaine panique dans le regard doré. Une poignée de secondes avant le coma. Le temps d’une dernière maxime, gravée en lettres de feu et de sang dans ma chair à une époque.
Quoi que tu fasses, protège les tiens.

| † | † |


Quand je disais qu'il était court… :lol:
louji, réponses au-dessus (si tu ne les as pas remarquées) ;)
Ben merde, elle s'est salement amochée :o

Bonjour au fait XD Je pensais pas qu'il s'était écoulé autant de temps depuis que tu avais posté le chapitre, désolée du retard :?

Mais, attends, du coup, elle a sauté par la fenêtre car un des Thor allait faire péter un éclair sur... Non, attends, elle a déclenché une bombe, non ? (Tu vas me dire, pourquoi je vais pas lire le chapitre précédent ? :lol: )

Mais... mais... Mais MAIS MAIS MAIS NOOOON :o :shock: WHAT ?!
Oula, j'suis paumée, ce sont les enfants de quel Dieu/Déesse qui ont les yeux dorés argh ? Elle va faire quoi Lilith ? Leur bondir dessus pour essayer de les tuer en mourant ? Meeeeeeh c'est pas cool d'avoir coupéééé lààààà :evil:

Pour de vrai, le chapitre est très très bien écrit, le rythme est là, la tension, la douleur de Lilith se ressentent très bien et la dernière phrase est vraiment badass 8-)

Maintenant j'attends la suite :evil:

vampiredelivres a écrit :
Spoiler
Des camarades de classe, non, mais en famille, on ne parle jamais français – au grand dam de mes amies qui venaient parfois chez moi :lol:  – donc oui, je garde les langues bien vivantes. ^^
Probablement, oui…


Alors j'ai eu maths analyse mardi et jeudi de la semaine dernière, hier j'ai eu géométrie et algèbre, et demain, j'ai physique. Et ensuite… VACAAAAAAAANCES !!! :lol:
J'imagine bien le sourire crispé de tes amies en mode "Je ne comprends paaaas"

Bon, et ça s'est passé comment ?
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Uii, elle a pris un peu cher…
Coucou ^-^ Pas de problème, t'inquiète ;)
Recap de la situation avant le chap 12 : Lilith voudrait, dans l'idéal, que tous les Loki qui étaient avec elle se téléportent, et elle resterait en arrière et s'enfuirait en ville, le temps de semer ses adversaires. Problème, un Thor décide de leur balancer un éclair sur le bâtiment, qui va exploser, en crâmant au passage tous ceux qui sont à l'intérieur. Donc, en sachant qu'il y a le commandant de l'opération adverse juste à côté d'elle, qui va récupérer ses pouvoirs en même temps qu'elle, elle ne peut pas juste prendre le temps de se téléporter. Donc elle prend la sortie la plus rapide. La fenêtre. :lol:
Alors, c'est pas hyper important ici, mais ce sont les Heimdall qui ont les yeux dorés. Et non, elle est juste en train de se suicider, concrètement. Elle se laisse se vider de son sang, en sachant que si elle meurt, elle ne serait pas capturée et n'aurait pas à parler.
Merki :)
Elle arrive, promis ^-^

Alors, le premier exa d'analyse s'est très bien passé, mais pour les autres… disons que si je passe, ça va être juste. Vraiment juste. :?
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Uii, elle a pris un peu cher…
Coucou ^-^ Pas de problème, t'inquiète ;)
Recap de la situation avant le chap 12 : Lilith voudrait, dans l'idéal, que tous les Loki qui étaient avec elle se téléportent, et elle resterait en arrière et s'enfuirait en ville, le temps de semer ses adversaires. Problème, un Thor décide de leur balancer un éclair sur le bâtiment, qui va exploser, en crâmant au passage tous ceux qui sont à l'intérieur. Donc, en sachant qu'il y a le commandant de l'opération adverse juste à côté d'elle, qui va récupérer ses pouvoirs en même temps qu'elle, elle ne peut pas juste prendre le temps de se téléporter. Donc elle prend la sortie la plus rapide. La fenêtre. :lol:
Alors, c'est pas hyper important ici, mais ce sont les Heimdall qui ont les yeux dorés. Et non, elle est juste en train de se suicider, concrètement. Elle se laisse se vider de son sang, en sachant que si elle meurt, elle ne serait pas capturée et n'aurait pas à parler.
Merki :)
Elle arrive, promis ^-^

Alors, le premier exa d'analyse s'est très bien passé, mais pour les autres… disons que si je passe, ça va être juste. Vraiment juste. :?
Oh, merci pour le recap, j'en avais bien besoin ! :D Et le Thor qui voulait balancer l'éclair se fichait de ses alliés encore à l'int. ? x')
Ah, et les Heimdall peuvent la voir, je comprends mieux :)
Oh, j'avais pigé qu'elle était prête à mourir, qu'elle se sentait partir, mais pas qu'elle allait juste attendre la mort :lol: (puis, elle veut pas aller au Valhalla pour le coup :lol: )

Je compte sur toi ! ^^


Oh me*de :? Et si tu passes pas, tu n'as pas le droit de retenter Polytech, c'est ça ?
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Ben il ne restait plus qu'un type à l'intérieur, by the way assez puissant pour se sortir de là comme un grand, en sachant qu'il était prévenu, pour l'éclair.
Yep ^-^
Nan, Valhalla, c'est pas sa tasse de thé, pour le coup, elle s'y ferait plus ch*er qu'autre chose XD

Exactement, j'ai plus le droit de revenir… :?
vampiredelivres

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Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki – Partie 2

Message par vampiredelivres »

PARTIE 2 : UNE VIPÈRE DANS LE NID


Frottements. Odeur d’ozone omniprésente. Échos de coups de feu, cris, jurons.
— Amenez-moi une Eir ! MAINTENANT !
Pas précipités, légers, voix féminine. Flash lumineux, faisceau dirigé droit vers la pupille, qui se contracte par réflexe.
— Elle est encore vivante.
Les mains douces se posent sur la peau, une intense lumière verte illumine les décombres du champ de bataille, la magie régénératrice afflue dans le corps.
— Elle a perdu énormément de sang, reprend la guérisseuse.
Silence. Le commandant des Thor porte la main à sa jambe brisée, pousse un soupir de soulagement quand les pouvoirs de la fille d’Eir prennent le relais, gomment la douleur et réparent la fracture.
— Et, bien sûr, on ne peut pas la transfuser, grommelle-t-il.
— Tu sais très bien que le sang dépend de l’ascendance. La sienne est… bordélique. Et encore, c’est un euphémisme.
— Et donc ?
— On attend. Mais il y a un truc bizarre dans son système… Je vais avoir besoin d’aide.


| † | † |


Crissements. Le vent chuinte dans le feuillage. La lune est haute, mais voilée par d’épais nuages gris qui laissent à peine filtrer sa douce clarté.
— Mère.
Il s’agenouille face à la haute silhouette encapuchonnée, qui se fend d’un vague sourire scarifié.
— Libère-moi.
— Mais…
— C’est ton rôle, celui pour lequel d’autres auraient tué. Assume-le.
Un frisson coule le long de son échine, la terreur le prend à la gorge lorsqu’il croise le regard polaire de sa génitrice. Sa voix s’est faite glace, son ton, implacable. Il n’y a ni affection ni fierté dans les iris turquoise, simplement le poids des expectatives.
— Oui, Mère, parvient-il à répondre, la voix enrouée.
Satisfaite, elle tourne les talons, et s’évanouit dans le brouillard sans un adieu.


| † | † |


Murmures. Nerveux, tendus.
— Vivante ?
— Oui. Pour l’instant.
— Consciente ?
Silence.
— Consciente ?
— Non.


| † | † |

<=
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 – partie 1
Chapitre 15 – partie 2
Interlude
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19

PARTIE 3 : LES MURMURES DU SERPENT
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 06 mars, 2020 8:54 pm, modifié 13 fois.
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Ben il ne restait plus qu'un type à l'intérieur, by the way assez puissant pour se sortir de là comme un grand, en sachant qu'il était prévenu, pour l'éclair.
Yep ^-^
Nan, Valhalla, c'est pas sa tasse de thé, pour le coup, elle s'y ferait plus ch*er qu'autre chose XD

Exactement, j'ai plus le droit de revenir… :?
Oh, j'avais zappé ça :')
XD c'est sûr

Ohlala... Et tu réfléchis à un plan B, au cas où ? :?

vampiredelivres a écrit :
PARTIE 2 : UNE VIPÈRE DANS LE NID


Frottements. Odeur d’ozone encore perceptible, sensation confuse de mains et de toile.
— Amenez-moi une Eir, MAINTENANT !
Pas précipités, légers, voix féminine. Flash lumineux, faisceau dirigé droit vers la pupille.
— Elle est encore vivante.
Mains chaudes posées sur la peau, magie affluant dans le système nerveux.
— Pourquoi on la sauve ?
Silence, uniquement troublé d’un soupir.


| † | † |


— Elle a perdu énormément de sang.
— Et, bien sûr, on ne peut pas la transfuser.
— Tu sais très bien que le sang dépend de l’ascendance. La sienne est… bordélique :arrow: Est-ce que ça veut dire qu'il y a plus que du sang de Loki ? :) serait un euphémisme.
— Et donc ?
— On attend. Si elle est assez forte, son corps va se régénérer. Sinon…


| † | † |


— Vivante ?
— Oui. Pour l’instant.
— Consciente ?
Silence.
— Consciente ?
— Non.


| † | † |
J'aime beaucoup cet interlude, il permet d'anticiper un peu la suite. Le rythme est très bon, il nous donne assez d'infos tout en restant vague... arf :mrgreen: :twisted:
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

J'imagine bien Lilith en Valhalla : « Putain de mort honorable de merde… Haaa, mais en fait, si j'arrive à trouver un moyen pour communiquer avec les miens, ça peut être cool… » :mrgreen:

Un peu. Y'a l'UNIL, l'école juste à côté de l'EPFL, qui prend tous les… rebuts… :lol:
louji a écrit :— Elle a perdu énormément de sang.
— Et, bien sûr, on ne peut pas la transfuser.
— Tu sais très bien que le sang dépend de l’ascendance. La sienne est… bordélique :arrow: Est-ce que ça veut dire qu'il y a plus que du sang de Loki ? :) Bien joué, Sherlock ! Ce sera important, mais beaucoup plus tard dans le récit. ;) serait un euphémisme.
— Et donc ?
— On attend. Si elle est assez forte, son corps va se régénérer. Sinon…
Ravie qu'il te plaise ! J'ai hâte de voir ce que tu vas penser de la suite… :twisted:
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :J'imagine bien Lilith en Valhalla : « Putain de mort honorable de merde… Haaa, mais en fait, si j'arrive à trouver un moyen pour communiquer avec les miens, ça peut être cool… » :mrgreen:

Un peu. Y'a l'UNIL, l'école juste à côté de l'EPFL, qui prend tous les… rebuts… :lol:
louji a écrit :— Elle a perdu énormément de sang.
— Et, bien sûr, on ne peut pas la transfuser.
— Tu sais très bien que le sang dépend de l’ascendance. La sienne est… bordélique :arrow: Est-ce que ça veut dire qu'il y a plus que du sang de Loki ? :) Bien joué, Sherlock ! Ce sera important, mais beaucoup plus tard dans le récit. ;) :arrow: Pourquoi j'ai l'impression que tu te moques gentiment de moi ? XD serait un euphémisme.
— Et donc ?
— On attend. Si elle est assez forte, son corps va se régénérer. Sinon…
Ravie qu'il te plaise ! J'ai hâte de voir ce que tu vas penser de la suite… :twisted:
Carrément, pour le coup, ça ferait "une vipère dans le nid" :mrgreen:

Et cette univ propose des choses qui pourraient t'intéresser ? :)

Je sens que ça va être tendax cette 2e partie :lol:
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :— Elle a perdu énormément de sang.
— Et, bien sûr, on ne peut pas la transfuser.
— Tu sais très bien que le sang dépend de l’ascendance. La sienne est… bordélique :arrow: Est-ce que ça veut dire qu'il y a plus que du sang de Loki ? :) Bien joué, Sherlock ! Ce sera important, mais beaucoup plus tard dans le récit. ;) :arrow: Pourquoi j'ai l'impression que tu te moques gentiment de moi ? XD Absolument pas, non ! C'est juste que ce sont de petits détails, et je ne m'attends pas à ce que tout le monde les remarque, donc ça fait plaisir :) serait un euphémisme.
— Et donc ?
— On attend. Si elle est assez forte, son corps va se régénérer. Sinon…
Haha, le jeu de mots ;)

La bio, pour pas changer XD

Naaaan… à peine…
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Haha, le jeu de mots ;)

La bio, pour pas changer XD

Naaaan… à peine…
Ils proposent un parcours semblable ou c'est vraiment une licence/formation peu importe de biologie ? =)
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Il me semble que c'est une licence (même s'ils appelleraient plus ça un bachelor, ici)
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Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par vampiredelivres »

CHAPITRE 13


De mon expérience de mort imminente ne me restèrent que de vagues souvenirs, des sensations confuses. Je me rappelais les aboiements d’un chien, si menaçants que le plus courageux des dieux y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, une géante debout sur un pont, surplombant des flots tumultueux chargés d’éclats d’acier tranchants, un portail noir, immense, forgé d’ombres mouvantes. Et je savais que rien de tout cela ne m’avait dissuadée de poursuivre mon chemin vers l’obscurité salvatrice qui m’appelait.
Et puis, la noirceur avait disparu, remplacée par la lumière. J’aurais voulu rester dans le froid. J’étais prête à quitter le monde des vivants. Aucun regret, aucune tristesse. Mais quelque chose m’avait ramenée de force.

Durant les premières heures où je fus vaguement consciente, je m’attardai dans la dimension immatérielle, bloquée à la lisière du monde des vivants par un cocktail de médicaments qui m’empêchaient de me réveiller. Je percevais mon corps, les déplacements que l’on m’imposait, les mains qui m’auscultaient et se laissaient parfois aller plus haut ou plus bas que nécessaire. Je sentais les changements de température, de luminosité, sur ma peau. Mais je ne bougeais pas. Je demeurais allongée, immobile, faisais le bilan de ma situation, l’inventaire de mes blessures.
Dans l’ensemble, à part ce qui semblait être une plaie fraîchement recousue sur mon flanc droit, j’allais étonnamment bien. Je n’avais mal nulle part, et même si je sentais les boursouflures sur la peau de mes épaules, je ne leur accordais que très peu d’importance. Je savais, même dans mon état encore comateux, que j’avais des problèmes bien plus urgents que quelques plaies superficielles. Notamment le fait que leur nombre risquait d’augmenter de façon exponentielle d’ici peu.
Il ne fallait pas être une Völva pour deviner où j’étais et ce qui allait m’arriver. Cette pensée m’arracha un frisson, ainsi qu’une pointe d’angoisse. À la lisière de mon champ de perceptions, des moniteurs se mirent à biper et, un instant plus tard, des gens déboulèrent dans la pièce. Je poussai un discret grognement, sachant que je ne pourrais plus maintenir ma prétendue inconscience si les machines me contredisaient.
— Elle se réveille, annonça une voix féminine.
Combien de temps s’était écoulé depuis la rançon ? Des heures ? Des jours ?
On écarta de force ma paupière gauche. La lumière aveuglante d’une lampe torche à deux centimètres de mon œil me fit violemment tressaillir, la frustration gagnant du terrain sur le calme qui m’avait habitée jusque là. Je serrai les poings, remontai les épaules, me tortillai sur mon lit, mais impossible de bouger d’un cheveu. La sensation du cuir rêche frottant contre ma peau nue à une demi-douzaine d’endroits me convainquit que je ne risquais pas de pouvoir me lever de sitôt. Et puis, il y avait cet étrange sensation sur mon cou, en plus de la lanière qui me maintenait en place.
— Morphine ou pas ?
Silence. Personne ne répondit à ce ton désagréablement familier. Il était encore là, l’inconnu que je savais avoir déjà rencontré.
— Lokinette, c’est à toi que je parle. Morphine ou pas ?
Avec mon esprit brumeux, il fallut une poignée de secondes pour que je fasse sens des deux dernières phrases. J’inspirai, refermai les yeux dès qu’on me le permit, grognai.
— Non…
Ma réponse, à peine murmurée, coupa pourtant dans le silence qui s’était installé comme un couteau dans du beurre. Il y eut un claquement métallique, puis la voix reprit :
— Ok. Tout le monde dehors.
— Mais…
La femme ne termina pas sa phrase ; un simple regard dut la dissuader de protester. Elle tourna les talons et, un instant plus tard, elle avait disparu, ainsi que trois autres personnes, d’après les pas. Mais il y avait encore une autre respiration que la mienne dans la pièce, celle du Thor qui semblait tout diriger, ici.
— Dis-moi, Lokinette, comment dois-je t’appeler ?
Je me permis un sourire. Ma bouche était pâteuse, ma langue était lourde, mon cerveau état engourdi, mais je me forçai à articuler une phrase correcte.
— Lokinette, ça ira très bien…
Il rit. Et, soudain, avec ce rire, les pièces du puzzle s’assemblèrent d’un seul coup. Tous les morceaux épars, toutes ces petites informations glanées ici et là, s’unirent, pour ne former qu’une seule image. Une violente bouffée de haine me submergea, fit brièvement pulser le sang à mes tempes, l’adrénaline déferla dans mes veines alors que le nom du blond résonnait dans mon crâne et que son visage s’imprimait sur ma rétine. Je me raidis.
Puis, étrangement, aussi vite que la colère était venue, elle se retira avec une certaine langueur. Seul le goût amer de la peine diffuse qui m’habitait depuis l’annonce de la mort d’Ekrest demeura au fond de ma gorge. Un rire m’échappa, aigu, nerveux, frisant l’hystérie.
— Par Loki… parmi tous les enfants de Thor… quelle était la probabilité que je tombe sur le fameux Kalyan ?
— C’est marrant, j’ai l’impression que tu me dis quelque chose… On se connaît ? demanda-t-il.
— On peut dire ça comme ça… grognai-je, ouvrant soudain les yeux.
Les néons blancs avaient beau diffuser leur lumière crue, clinique, qui fit jaillir des larmes dans mes yeux, je gardai mes paupières solidement écartées, tournai la tête avec lenteur pour faire face à ce visage qui hantait depuis quelques nuits mes cauchemars. La première chose qui me frappa, la première que j’avais apprise à reconnaître, étaient ces yeux perçants. Bleus azur, lumineux, emplis d’une curiosité à peine dissimulée, surplombé.
Je détaillai le reste de l’homme de haut en bas. Un menton fin, lisse, fraîchement rasé, un front haut, une carrure athlétique, sans qu’il ne soit non plus baraqué. Il portait une chemise blanche épurée et un pantalon noir, qui faisait tache dans cet environnement aseptisé. Mais l’effet était plaisant. Classe, mais décontracté.
Trop beau pour être honnête.
— La vue te plaît ? provoqua-t-il, voyant que je l’observais avec attention.
— Si par « plaire » tu entends « envisager tous les endroits où on peut planter un couteau », alors oui, je l’apprécie énormément, rétorquai-je sans broncher.
Il pouffa, l’air sincèrement amusé, puis soupira :
— Le pire, c’est que tu m’as l’air sympa…
— Ah ?
Il haussa les sourcils, s’approcha à pas lents, sans même essayer de paraître menaçant. Mais le simple souvenir du sort de mon mentor me crispait, la simple présence de cet homme dans la même pièce que moi aurait presque pu me faire suffoquer. Il sourit en me voyant tendue, même s’il n’avait aucune idée de mes véritables raisons.
— Je vais être honnête avec toi, plus tu vas nous simplifier la vie, mieux ça ira pour toi.
Sa main effleura avec délicatesse mon ventre, remonta jusqu’à la brassière de sport qui couvrait mes seins. Je ne bougeai pas d’un pouce. Pas comme si je le pouvais, de toute façon. Puis, les doigts redescendirent le long de mon flanc, frôlèrent la plaie couverte d’une épaisse bande de gaze adhésive. Le contact glacé m’arracha un frisson de dégoût, mais je me forçai à parler comme si de rien n’était :
— Je vais être honnête avec toi, plus vous me ferez mal, moins je parlerai.
À nouveau, il s’esclaffa, mais son expression demeurait pensive. Dans mon esprit, les effets des calmants se dissipaient en même temps que la sensation de la main posée près d’une zone vulnérable faisait monter l’adrénaline. Je n’avais pas peur. Mais, déjà, je m’attendais à avoir mal. J’attendais le moment où il me prouverait qu’il était ce salopard qui avait tué Ek…
Argh.
L’onde de souffrance pure qui me traversa, suivie par une série d’échos atténués, parvint à faire trembler l’ensemble de mon corps. Il venait d’appuyer sur la blessure, et maintenait la pression. Je grognai, mes yeux fichés dans les siens, et serrai les dents. Mon sang pulsait dans mes veines au rythme de ma haine, mais pas un son ne m’échappa. La douleur s’accentua alors qu’il mettait plus de poids dans l’attaque. Je me mordis les lèvres, fis taire les milliards de signaux qui parasitaient mon esprit. Au bout de quelques instants, j’éclatai même d’un rire crispé, sincèrement amusée. Sous le choc, le Thor recula. Je hoquetai, entre rire et peine, la douleur refluant progressivement, sans le lâcher du regard. En retour, il m’adressa une ombre de sourire, qui ne paraissait pas sincère, et tourna les talons. D’un pas félin, souple, il s’approcha de la porte, pivota vers moi. Sa posture était nonchalante, et pourtant, je savais qu’il était paré à toute éventualité.
— Réfléchis-y, Lokinette, se contenta-t-il de me dire.
Mais bien sûr…
La porte claqua, le bruit caractéristique du verrou suivit, et le silence tomba. Je relevai les yeux vers le plafond, frissonnai. De l’air frais se diffusait dans la pièce, probablement depuis la bouche d’aération située près de l’unique sortie. Je me contorsionnai, au mépris des lanières de cuir trop ajustées qui cisaillaient ma chair.
La brise glacée sur ma chair nue avait soufflé les derniers embruns de calmants qui obscurcissaient mon jugement, avait laissé derrière elle un esprit clair. Le souvenir douloureux du visage d’Ekrest occupait toutes mes réflexions, j’étais incapable de m’en détacher. C’était ce blondinet qui l’avait tué. Ce Thor.
Mais la rancœur ne me mènerait nulle part, je ne commettrais que des erreurs stupides en l’écoutant. La haine vengeresse que j’aurais aimé pouvoir ressentir ne m’apporterait rien de bon. Mes émotions n’avaient pas leur place ici. Il fallait que je sorte d’ici, et foncer tête baissée, à l’aveuglette, n’aiderait pas.
Je me tordis une dernière fois pour vérifier la solidité de mes attaches, puis essayai de me transformer. Mes plaies étaient cicatrisées, ou au moins colmatées par de la gaze, je ne risquais pas de perdre du sang en utilisant ma magie, et la fille d’Eir avait probablement pris soin de ressouder l’artère sectionnée. Aussi me focalisai-je sur l’apparence d’une mouche. C’était simple, petit, et ça me permettrait de passer au travers de la grille d’aération. Puis, doucement, je me laissai couler vers la forme désirée.
D’habitude, quand je me transformais, c’était presque instantané. Il me suffisait de penser à l’animal que je voulais, et je prenais son aspect immédiatement. C’était comme passer dans la pièce d’à-côté ; il n’y avait rien de plus simple et de naturel que de faire un pas en avant. Sans réelle surprise, cette fois-ci, je me heurtai à un mur immatériel, qui me renvoya violemment aux limites de mon corps humain. Je serrai les dents de frustration, réessayai en y mettant toute ma puissance, sans obtenir d’autre résultat qu’un choc magique, l’équivalent d’un coup de poing dans la poitrine, qui vida brièvement mes poumons. Je grinçai des dents, étendis les doigts de ma main droite, partagée entre agacement et concentration, et tentai de faire apparaître mon téléphone.
La seule chose qui entra en contact avec ma peau fut l’air froid. Je fermai les yeux, poussai un soupir retentissant, sans me préoccuper d’éventuels observateurs. Furibonde, je grognai, mais ne réessayai pas. Cela ne servait à rien. J’étais incapable d’utiliser ma magie, bloquée par cette barrière impalpable.
Alors, à défaut de pouvoir sortir et aller faire la peau au blondinet, je m’obligeai à relaxer mes muscles crispés. Mouvements de doigts, d’orteils, chevilles et poignets, dos plat et dos rond, je fis tous les étirements que je pouvais faire, attachée ainsi. Ce fut seulement lorsque je m’attaquai à mon cou que j’entendis un cliquetis métallique. Fronçant un sourcil, je tordis ma tête sur le côté, vers la droite, jusqu’à sentir du métal glacé glisser le long de mon cou. Un nouveau grognement m’échappa lorsque je compris. Un collier.
J’étais certaine que c’était ce qui m’empêchait d’utiliser mes pouvoirs. Certaines zones de détention du Manoir étaient équipées de dispositifs de sécurité qui bloquaient la magie, en plus des puces des captifs ; c’était une mesure de sécurité appliquée depuis toujours. Mais ici, ce dispositif n’était visible nulle part. Il ne restait que la chaînette sur mon cou, ou alors des statuettes placées tout autour du périmètre des prisons, mais je penchais volontiers pour la chaîne.
Coincée, trop solidement ligotée, je laissai ma tête retomber contre le matelas et, silencieusement, je maudis Kalyan de la Maison de Thor.

| † | † |


Lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, il ne me fallut qu'un seul regard à mon geôlier pour savoir que quelque chose dans les règles du jeu avait changé. Il avait plaqué sur son visage un masque de cynisme cruel, qui ne laissait presque rien transparaître de ses émotions. Il n'y avait que ses yeux pour le trahir, pour sous-entendre qu'il n'aimait pas ce qu'il devait faire, et encore, c'était à peine visible.
Je me permis une ombre de sourire en comprenant que nous étions surveillés, et que Kalyan n'aimait pas ça. Pire encore, il ne voulait probablement pas me faire du mal. Dommage que je doive l'y obliger. Mais il n’y avait pas d’alternative, je souffrais déjà par sa faute, un peu plus ou un peu moins ne changerait rien.
— Alors Lokinette, bien réfléchi ?
— C'est comme pour la vue, souris-je, ça dépend de ce que tu entends par là.
— Dois-je comprendre que tu cherches encore les endroits où me planter une lame ? soupira-t-il, faussement attristé.
Je haussai les épaules.
— C'est à toi de faire les déductions, pas à moi de te les souffler. Mais, pour info, je les ai déjà trouvés depuis longtemps.
— Je n'en doute pas...
Son ton exagérément railleur n'échappa à aucun de nous deux. Je fermai brièvement les yeux, songeant à la manière dont j'allais jouer cette première rencontre. Tout le reste de mon séjour serait déterminé par cette simple entrevue. Il était évidemment hors de question que je cède aux demandes des prunelles électriques et que je trahisse ma famille. Je n'avais pas emporté ses secrets dans ma tombe, mais je pouvais au moins les protéger jusqu'à mon dernier souffle. Cela dit, leur affirmer ça, de but en blanc, n'était pas non plus la garantie d'une vie simple et agréable. Ce n'était pas censé importer, pas avec l'entraînement que m'avait prodigué Ekrest, mais je pouvais jouer sur une fausse vulnérabilité, ne serait-ce qu'au début. Le temps qu'ils découvrent mon identité, ma position d’Élite, et se décident à me faire souffrir mille morts quotidiennes.
— Plus sérieusement, Lokinette, tu connais mon nom, mais je ne connais pas le tien. C'est injuste, tu es d'accord ?
Je lui flashai un sourire narquois.
— C’est toi qui me parles de justice ?
Il leva un bras, l'air de vouloir me frapper, ou faire un signe à quelqu'un à l'extérieur, quand je l'arrêtai :
— Mais c'est vrai que « Lokinette »…
Je fronçai le nez en énonçant le surnom, et Kalyan haussa un sourcil dans l'expectative.
— Appelle-moi Gaby.
— Comme Gabriella, la négociatrice de la rançon ?
— Félicitations, Ennilang ! raillai-je.
Il n'y avait aucune de mes fausses identités officielles qui s'appelle Gabriella, je ne risquais pas grand-chose à leur donner ce nom. Ce n'était qu'un alias, qui ne ferait pas long feu, mais qui me protégerait quelques heures de plus, éventuellement.
Sauf que Kalyan n'était pas dupe non plus, il savait que je n'allais pas me dévoiler juste comme ça. Lorsque je lui donnai mon nom, il sourit, haussa les sourcils.
— Est-ce que cela sert seulement à quelque chose que je le fasse rechercher dans la base de données ?
Pour toute réponse, je roulai des yeux. Ennilang. Front large. Un Quentin employé pour définir le dieu Thor, mais qui parlait clairement plus de son physique que de sa capacité cérébrale. Et la même chose semblait s’appliquer pour ses enfants.
Kalyan poussa un soupir, puis se tourna vers la caméra, et fit un geste. À peine trois secondes plus tard, un groupe de matons débarquait, matraques à la ceinture et regards inexpressifs. Je faillis rire lorsqu'ils fixèrent une menotte à mon poignet gauche, avant de détacher les deux lanières de cuir qui retenaient ce bras. Ensuite, ils me forcèrent à rapprocher mes mains, jusqu'à pouvoir me les attacher ensemble, et alors seulement, ils me libérèrent des autres entraves. Rapidement, j'évaluais les chances. J’étais menottée à l’avant, je pouvais donc combattre. Ils étaient cinq, probablement dotés de leurs pouvoirs, armés, tandis que j'étais seule, incapable d'utiliser ma magie. C'était jouable. Mais je ne connaissais pas l'extérieur, je n'avais aucune idée du lieu où je me trouvais. Je ne serais pas assez rapide, et si je ne pouvais pas en plus me débarrasser de ce foutu collier...
Le Thor semblait suivre les réflexions à distance, chercher à comprendre comment s'emboîtaient les rouages dans mon cerveau. Son sourire narquois indiquait qu'il se doutait de la direction que prenaient mes pensées, et qu'il s'y attendait. Ses yeux bleus étincelaient, entre prudente méfiance et curiosité dévorante.
Alors, je me laissai mener dehors sans opposer de résistance. La pièce blanche, clinique, s’ouvrit sur de longs couloirs vides dans les mêmes teintes, assez larges pour laisser passer six ou sept personnes côte à côte. De part et d'autre, des champs de force laiteux, opaques, disposés de façon régulière le long des murs, masquaient ce qui semblait être des cellules. On me fit traverser une demi-douzaine de ces corridors où pas un souffle de vie ne semblait être permis, me bousculant lorsque je ralentissais pour observer mon environnement, me tirant en arrière lorsque j'accélérais un peu trop le pas, jusqu'à me faire parvenir à une autre salle.
Là, le sol n'était plus bétonné, mais grillagé et, si la blancheur du lieu rivalisait avec celle de l'extérieur, l'odeur de sang omniprésente qui assaillit mes narines dès mon entrée me confirma que c'était là que j'allais passer le plus clair de mon temps.
Solidement maintenue par mes gardes, qui n'hésitaient pas à m’infliger des décharges mineures quand je faisais un pas de travers, je ne pus que m'asseoir sur la chaise d'interrogatoire rivée au sol, et me laisser faire. Mais le blond ne semblait pas vouloir commencer immédiatement. Enchaînée bras et jambes à la chaise – ils avaient été assez prudents pour ne jamais me laisser avec les deux mains libres en même temps – je me tortillai pour essayer de trouver une position un peu plus confortable, guettant les bruits et les déplacements à l'extérieur de la petite salle.
La réponse à mes questions silencieuses ne tarda pas. Dans un crissement de roues mal huilées, un type apporta une petite table métallique garnie d'outils de torture en tout genre, des outils que je connaissais plus que bien, même si je leur préférais souvent mon couteau. Je poussai un soupir las, fatiguée d'avance.
— Tu sais ou ça mène, me prévint une dernière fois Kalyan. Tu peux y échapper.
Je haussai un sourcil, narquois, chassai mes dernières angoisses pour ne laisser place qu’à une seule certitude : Protège ta famille.
— Mets-toi dans ma situation deux secondes, cinglai-je, et réfléchis. Toutes les réponses aux questions que tu me poseras sont là.
Il me considéra un instant, puis hocha la tête, une ombre de respect au fond de son regard. Il avait l'air sincèrement désolé qu'on en arrive à là. Cela dit, j'avais de la peine à croire que quelqu'un ayant l'air aussi humain ait pu tuer Ekrest. Cela paraissait improbable, d'autant plus que je connaissais mon mentor. Il n'était pas du genre à hésiter en situation de crise. Alors que ce fils de Thor…
Il allait falloir que je m'habitue à cette idée. Ekrest était mort à cause d’un visage d’ange qui semblait réellement avoir une conscience. La honte pour mon mentor se partageait la place avec la haine muselée que je vouais à cet imbécile. Il avait tué l'homme auquel je tenais le plus au monde, le meilleur combattant que je connaisse. Et il paraissait regretter de devoir faire souffrir une mouche. Ce n’était pas clairement affiché sur son visage, mais ça se lisait dans ses gestes mesurés, réduits au minimum dans cet environnement qui suintait le sang et la douleur.
Faussement tranquille, Kalyan prit une seringue, aspira une dizaine de millilitres du contenu de la fiole posée à côté, un liquide totalement transparent, et m'attrapa par les cheveux pour m'obliger à dégager mon cou. Je grognai lorsque l'aiguille s'enfonça dans ma carotide gauche et déversa son contenu inconnu dans mon sang. Une dizaine de secondes passa, le temps que le blond nettoie l'instrument et le remette à sa place, durée pendant laquelle je guettai le moindre signal de mon corps pour essayer de deviner ce qu'on venait de m'injecter. Rien, absolument rien, pas la moindre irritation, pas la moindre pointe de souffrance. Ce n’était apparemment ni un poison, ni une toxine violente.
— Tu aimes les aiguilles ? interrogea-t-il, narquois.
— Je les adore !
Au moment même où je proférais ces mots avec mon sarcasme habituel, mon sang sembla se mettre à brûler. L’intérieur de mon corps s’embrasa l’espace de quelques secondes, presque littéralement, et la douleur submergea mon cerveau.
Sous le choc, je laissai échapper un gémissement, que je regrettai au moment où il quitta mon larynx, mais trop tard. Une petit sourire satisfait s’était étiré sur les lèvres de Kalyan. Évidemment, il ne se priva pas de me fournir des explications, alors que la douleur refluait lentement.
— Ce que je viens de t'injecter, c'est une variante du thiopental sodique, conçue par nos alchimistes. Apparemment, ça devient désagréable quand tu mens...
Je haussai les sourcils, perturbée, non pas par l’existence d’un sérum de vérité magiquement modifié, mais par le sarcasme dans sa voix, qui sonnait étrangement juste, et qui contrastait totalement avec sa manière d’agir. Sa réticence à l’idée de me faire du mal était presque palpable, mais si je ne m’étais fiée qu’à son ton, j’aurais été certaine que c’était un psychopathe. Il jouait bien. Très bien, même.
— Ce serait problématique si je comptais mentir... énonçai-je avec précaution, guettant les réactions du produit.
Rien ne se passa, et Kalyan fronça le nez.
— Tu comptais nous dire la vérité, peut-être ?
— Je n'ai jamais dit ça ! me rebiffai-je, sourire aux lèvres.
C’était la seule faille de leur dispositif : le silence. Le thiopental modifié ne pourrait rien contre ça. Mais j’étais certaine qu’ils cherchaient déjà à y remédier.
— Donc...?
Je poussai un soupir exagéré. Il ne restait qu’à espérer qu’il apprenne vite, et me fiche la paix le plus tôt possible. Même si les chances que cela arrive vraiment étaient minimes… pour ne pas dire inexistantes.
Assez ironiquement, j'avais beau me trouver dans une base appartenant à la Maison de Thor, à la merci de ces derniers, ce n’était pas l’angoisse qui primait. J'étais aux mains de mes pires ennemis, et j'avais l'impression d'être chez moi. Savoir ce qui m'attendait – torture et violences quotidiennes, chouette programme ! – aidait certainement. Avoir eu le temps de réfléchir, aussi. C'était la seule chose qu'ils n'auraient probablement pas dû faire : me laisser une heure seule avec moi-même, à cogiter. J'avais eu le temps de faire le point, d'évaluer mes chances de m'en sortir, de me préparer à ce qui allait advenir.
— Bref, passons. Nom, prénom, âge.
Cette fois-ci parée à la douleur, parée aussi à l'afficher, je répondis du tac au tac :
— Gabriella Havan, deux cent trente-trois ans.
Ma grimace volontaire n'échappa à personne. Kalyan poussa un soupir.
— Dois-je augmenter le dosage ?
— Si tu veux, souris-je. Mais n'oublie pas ce que je t'ai dit tout à l’heure.
— Tu penses vraiment être capable de tenir une double dose ?
— Tu penses que non ?
Il grinça des dents, sceptique.
— Personne ne tient une double dose.
— Sauf ceux qui ne parlent pas, rétorquai-je avec un rire provocateur.
En réponse, il m’asséna un violent coup de poing, chargé d’électricité, dans le nez. Ma tête partit sur le côté, un voile noir masqua un instant ma vue, un craquement résonna à l’intérieur de mes oreilles. La décharge qui me priva d’abord de tout ressenti autre que la souffrance se dissipa bientôt, pour laisser place à la plainte aiguë de l’os brisé. Je serrai les dents, points écarlates dansant devant mes yeux. Mais c’était un sourire baigné de sang qui éclaira mon visage lorsque je pus tourner la tête, encore sonnée.
— Je t’en prie, ne te retiens pas… soufflai-je, douloureusement consciente du sang qui affluait dans la zone blessée.
Kalyan cilla, s’immobilisa, me considéra d’un long regard pensif. Je voyais presque les rouages s’imbriquer dans son cerveau, ses neurones établir les connexions manquantes. Il baissa les yeux, puis les releva brusquement, laissant entrevoir un nouvel éclat au fond de ses pupilles.
— Tu n’es pas juste une agente quelconque… souffla-t-il, écartant une mèche blonde de son front.
Je me mordis l’intérieur des joues, presque jusqu’au sang. Un silence était un « oui » implicite, tout comme un rire narquois de dénégation le serait aussi. Je ne connaissais pas encore assez bien ce type pour savoir comment il fonctionnait, mais je savais que, si j’avais déduit la même chose à propos d’un de mes prisonniers, je ne me serais pas basée sur son approbation pour être certaine de mes conclusions. J’aurais cherché à vérifier autrement.
— Qu’est-ce qui te fait penser ça ? biaisai-je.
Il me rendit un sourire… presque taquin. Je ne bronchai pas, devinant déjà où ça allait me mener, attendis, patiente, que les yeux électriques finissent de me détailler.
— Est-ce ton apparence habituelle ? s’enquit-il au lieu de me répondre.
Je gardai le silence, malgré mon instinct qui me hurlait que ce serait inutile, haussai les sourcils d’un air narquois. Mais la réserve que j’affichais fut pour mon adversaire une réponse suffisante. Il se redressa, sans perdre son sourire, me lança un clin d’œil, et se dirigea vers la porte.

Dix minutes plus tard, il était de retour, mais accompagné par une petite fille qui marchait tête basse. Je serrai les poings sur les accoudoirs, soudain aiguillée par l’angoisse. Un grand Black, planté sur le pas de la porte, veillait, et mes menottes m’empêchaient de faire quoi que ce soit. Mais la ruée d’adrénaline qui faisait battre mon cœur à l’heure actuelle, causée par un instinct primaire qui me hurlait de m’éloigner, me confirma que j’allais détester ce qui allait suivre.
Mon instinct ne mentait jamais. Lorsque, enfin, la tête se releva, encadrée par un halo d’épis bruns en bataille, comme si on venait de la sortir du lit, mon estomac tomba dans mes talons, mon cœur se mit à cogner dans ma poitrine.
Ma couverture était foutue. Je connaissais cette gamine. Et la réciproque était vraie aussi.
Dernière-née de la famille, désignée comme élève d’Adam alors que je rejoignais tout juste l’Élite, elle avait disparu deux ans après son arrivée, supposée morte à l’issue d’une mission catastrophique. Dans les cendres d’un bâtiment moscovite, personne n’avait pu constater son réel décès, mais tout le monde l’avait assumé comme un fait avéré, tant ses probabilités de survie dans l’explosion avaient été improbables.
Elle avait alors dix ans.
Aujourd’hui, elle devait donc en avoir douze, mais en voyant son regard turquoise effaré posé sur moi, je sus qu’elle se souvenait de mon visage.
— Qui est-ce ? l’interrogea Kalyan avec une délicatesse surprenante.
La gamine répondit d’une voix douce, sans ciller :
— Lilith, ancienne élève d’Ekrest, Élite numéro deux.
Malgré la violente trahison que cet aveu représentait, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir pitié d’elle. Loki seul savait ce qu’elle avait enduré au cours des deux dernières années. Peut-être… peut-être, seulement, les Thor l’avaient-ils bien traitée ? Je l’espérais de tout cœur, le plus sincèrement du monde.
— Merci Vanessa. Tu peux y aller.
Vanessa Akirés, songeai-je, son nom complet me revenant dans un éclair.
— Vanessa ? soufflai-je avec douceur.
Elle s’immobilisa, me fixa droit dans les yeux. Je me mordis les lèvres, une sourde douleur qui n’avait rien à voir avec le sérum pulsant dans mes veines. La compassion. Du peu que je l’avais connue, je l’avais beaucoup appréciée, cette gamine, même si je ne le lui avais pas vraiment montré, malheureusement.
— Vanessa, va-t-en, grommela Kalyan.
Elle ne bougea pas d’un pouce, figée, stupéfaite de la gentillesse que je lui témoignais en silence.
— Je suis très mal placée pour te juger, poursuivis-je sans me préoccuper de l’interruption déplacée du Thor. Tu as survécu. C’est tout ce qui importe. Fais ce que tu as à faire pour que ça continue comme ça.
Lentement, elle cligna des paupières, trois fois d’affilée. Quelqu’un d’autre aurait pu prendre ça pour une tentative de chasser les larmes de ses yeux embués, mais je voyais dans son regard qu’elle avait compris ce que je voulais dire. Du moins en partie.
— Ès’verå shavrún, murmurai-je, alors qu’ils la traînaient de force dehors.
Les paroles d’une vieille berceuse en elfique, écrite dans un manuscrit qui, à ma connaissance, n’était qu’en possession de la Confrérie. Je savais qu’elle l’avait lue, parce que je l’avais trouvée une fois à la bibliothèque, penchée sur le rouleau de parchemin, luttant pour énoncer les mots à voix basse. Cette petite phrase en particulier, avec sa prononciation ambiguë, lui avait causé beaucoup de soucis.
— Ès’verå shavrún.
Seul un souffle me répondit. Mais ce simple chuchotement amena une larme au coin de mon œil, alors qu’une souffrance déchirante me comprimait la poitrine. J’inspirai profondément, battis des paupières, me remémorant encore une fois la signification de cette petite phrase.
Je peux survivre.


| † | † |

<= Grosse nouvelle : J'AI RÉUSSI MES EXAMS !!! :mrgreen: :mrgreen: Bordel c'est la fiesta dans ma tête depuis trois heures… Bon, je suis passée de justesse, mais je suis passée ! :D
Mais bref, je suis curieuse, premières impressions sur Kalyan et Vanessa ?
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 06 mars, 2020 8:59 pm, modifié 3 fois.
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
CHAPITRE 13


De mon expérience de mort imminente ne me restèrent que de vagues souvenirs, des sensations confuses :arrow: Tant mieux ? :roll: . Je me rappelais les aboiements d’un chien, si menaçants que le plus courageux des dieux :arrow: J'ai pas trop fait attention, mais tu ne mets pas de majuscule du coup ? ^^ y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, une femme sur un pont surplombant des flots tumultueux, un portail noir, immense, forgé d’ombres mouvantes. Et je savais que rien de tout cela ne m’avait dissuadée de poursuivre mon chemin vers l’obscurité salvatrice qui m’appelait.
Et puis, la noirceur avait disparu, remplacée par la lumière. J’aurais voulu rester dans le froid. J’étais prête à quitter le monde des vivants. Aucun regret, aucune tristesse. Mais quelque chose m’avait ramenée de force. :arrow: Ben merde alors. Case retour vers le vie :lol:

Durant les premières heures où je fus vaguement consciente, je m’attardai dans la dimension immatérielle. Je percevais mon corps, les déplacements que l’on m’imposait, les mains qui m’auscultaient et se laissaient parfois aller plus haut ou plus bas que nécessaire. Je sentais les changements de température, de luminosité, sur ma peau. Mais je ne bougeais pas. Je demeurais allongée, immobile, faisant l’inventaire de mes blessures.
Dans l’ensemble, à part ce qui semblait être une plaie fraîchement recousue sur mon flanc droit, j’allais étonnamment bien. Je n’avais mal nulle part, et même si je sentais les boursouflures sur la peau de mes épaules, je ne leur accordais que très peu d’importance. Je savais, même dans mon état encore comateux, que j’avais des problèmes bien plus urgents que quelques plaies. Notamment le fait que leur nombre risquait d’augmenter de façon exponentielle d’ici peu.
Il ne fallait pas être une Norne pour deviner ce qui allait m’arriver. La seule question était de savoir combien de temps je pouvais tenir. Cette pensée m’arracha un frisson, ainsi qu’une pointe d’angoisse. À la lisière de mon champ de perceptions, des moniteurs se mirent à biper et, un instant plus tard, des gens déboulaient dans la pièce. Je poussai un discret grognement, sachant que je ne pourrais plus maintenir ma prétendue inconscience longtemps.
— Elle se réveille, annonça une voix féminine.
Combien de temps s’était écoulé depuis la mission ? Des heures ? Des jours ?
On écarta de force ma paupière gauche. La lumière aveuglante d’une lampe torche à deux centimètres de mon œil me fit violemment tressaillir, la frustration gagnant du terrain sur le calme qui m’avait habitée jusque là. Je serrai les poings, remontai les épaules, me tortillai sur mon lit, mais impossible de bouger de plus de deux centimètres. La sensation du cuir rêche frottant contre ma peau nue à une demi-douzaine d’endroits me convainquit que je ne risquais pas de pouvoir bouger de sitôt. Et puis, il y avait cet étrange poids sur mon cou, en plus de la lanière qui me maintenait en place.
— Morphine ou pas ?
Silence. Personne ne répondit à ce ton désagréablement familier. Il était encore là, l’inconnu que je savais avoir déjà rencontré.
Lokinette :arrow: Waouh, le respect est mort :lol: , c’est à toi que je parle. Morphine ou pas ?
Avec mon esprit brumeux, il fallut une poignée de secondes pour que je fasse sens des deux dernières phrases. J’inspirai, refermai les yeux dès qu’on me le permit, grognai.
— Non…
Ma réponse, à peine murmurée, coupa pourtant dans le silence qui s’était installé comme un couteau dans du beurre. Il y eut un claquement métallique, puis la voix reprit :
— Ok. Tout le monde dehors.
— Mais…
La femme ne termina pas sa phrase ; un simple regard dut la dissuader de protester. Elle tourna les talons et, un instant plus tard, elle avait disparu, ainsi que trois autres personnes, d’après les bruits. Mais il y avait encore une autre respiration que la mienne dans la pièce, celle du Thor qui semblait tout diriger, ici.
— Dis-moi, Lokinette, comment dois-je t’appeler ?
Je me permis un sourire. Ma bouche était pâteuse, ma langue était lourde, mais je me forçai à formuler une phrase correcte.
— Lokinette, ça ira très bien…
Il rit. Et, soudain, avec ce rire, les pièces du puzzle s’assemblèrent d’un seul coup. Tous les morceaux épars, toutes ces petites informations glanées ici et là, s’unirent, pour ne former qu’une seule image. Une violente bouffée de haine me submergea, fit brièvement pulser le sang à mes tempes. L’adrénaline déferla dans mes veines alors que le nom du blond résonnait dans mon crâne, je me raidis.
Puis, étrangement, aussi vite que la colère était venue, elle se retira avec une certaine douceur. Seul le goût amer de la peine diffuse qui m’habitait depuis l’annonce de la mort d’Ekrest demeura au fond de ma gorge. Un rire m’échappa, aigu, nerveux, frisant l’hystérie.
— Par Loki, parmi tous les enfants de Thor… quelle était la probabilité que je tombe sur toi ? :arrow: C'est le fils de... Thor qui a tué Ekrest ? :evil:
— On se connaît ? demanda-t-il en retour.
— On peut dire ça comme ça… grognai-je, ouvrant soudain les yeux.
Les néons blancs avaient beau diffuser leur lumière crue, clinique, qui fit jaillir des larmes dans mes yeux, je gardai mes paupières solidement écartées, tournai la tête avec lenteur, pour faire face à ce visage qui hantait depuis quelques nuits mes cauchemars. La première chose qui me frappa, la première que j’avais apprise à reconnaître, étaient ces yeux perçants. Bleus azur, veinés de blanc, comme si des éclairs s’étaient imprimés sur ses iris. Lumineux, emplis d’une curiosité à peine dissimulée.
Je détaillai le reste de l’homme avec attention. Un menton fin, lisse, fraîchement rasé, un front haut, une carrure athlétique, sans qu’il ne soit non plus baraqué. Il portait une chemise blanche épurée et un pantalon noir, qui faisait tache dans cet environnement aseptisé. Mais l’effet était plaisant. Classe, mais décontracté.
Trop beau pour être honnête.
— La vue te plaît ? provoqua-t-il, voyant que je l’observais avec attention.
— Si par « plaire » tu entends « envisager tous les endroits où on peut planter un couteau », alors oui, je l’apprécie beaucoup, rétorquai-je sans broncher.
Il pouffa, l’air sincèrement amusé, puis soupira :
— Le pire, c’est que tu m’as l’air sympa…
— Je pourrais presque en dire de même pour toi…
— Ah ?
Il haussa les sourcils, s’approcha à pas lents, sans même essayer de paraître menaçant. Mais le simple souvenir du sort de mon mentor me crispait, la simple présence de cet homme dans la même pièce que moi aurait presque pu me faire suffoquer. Il sourit en me voyant tendue, même s’il n’avait aucune idée de mes véritables raisons.
— Je vais être honnête avec toi, plus tu vas nous simplifier la vie, mieux ça ira pour toi. Tu fais ce que tu veux de cette information.
Sa main effleura avec délicatesse mon ventre, remonta jusqu’à la brassière de sport qui couvrait mes seins. Je ne bougeai pas d’un pouce. Pas comme si je le pouvais, de toute façon. Puis, les doigts redescendirent le long de mon flanc, frôlèrent la plaie couverte d’une épaisse bande de gaze adhésive. Le contact glacé m’arracha un frisson de dégoût, mais je me forçai à parler comme si de rien n’était :
— Je vais être honnête avec toi, plus vous me ferez mal, moins je parlerai. Tu fais ce que tu veux de cette information.
À nouveau, il s’esclaffa, mais son expression demeurait pensive. Dans mon esprit, les effets des calmants se dissipaient en même temps que la sensation de la main posée près d’une zone vulnérable faisait monter l’adrénaline. Je n’avais pas peur. Mais, déjà, je m’attendais à avoir mal. J’attendais le moment où il me prouverait qu’il était ce salo…
Argh.
L’onde de souffrance pure qui me traversa, suivie par une série d’échos, parvint à faire trembler l’ensemble de mon corps. Il venait d’appuyer sur la blessure, et maintenait la pression. Je grognai, mes yeux fichés dans les siens, et serrai les dents. Mon sang pulsait dans mes veines, au rythme de ma haine et de ma peine, mais pas un son ne m’échappa. La douleur s’accentua alors qu’il mettait plus de poids dans l’attaque. Je me mordis les lèvres, fis taire les milliards de signaux qui parasitaient mon esprit. Au bout de quelques instants, j’éclatai même d’un rire crispé, sincèrement amusée. :arrow: Damn, Lilith, t'es une sincère tarée :lol: Sous le choc, le Thor recula. Je hoquetai, entre rire et peine, la douleur refluant progressivement, sans le lâcher du regard. En retour, il m’adressa une ombre de sourire, qui ne paraissait pas sincère, et tourna les talons. D’un pas félin, souple, il s’approcha de la porte, pivota vers moi. Sa posture était nonchalante, et pourtant, il était paré à toute éventualité.
— Réfléchis-y, se contenta-t-il de me dire.
Mais bien sûr…
La porte claqua, le bruit caractéristique du verrou suivit, et le silence tomba. Je relevai les yeux vers le plafond, frissonnai. De l’air frais se diffusait dans la pièce, probablement depuis la bouche d’aération située près de l’unique sortie. Je me contorsionnai, au mépris des lanières de cuir trop ajustées qui s’enfonçaient dans ma chair.
La brise glacée sur ma chair nue avait soufflé les derniers embruns de calmants qui obscurcissaient mon jugement, avait laissé derrière elle un esprit clair. Le souvenir douloureux du visage d’Ekrest occupait toutes mes réflexions, j’étais incapable de m’en détacher. C’était ce blondinet qui l’avait tué. Ce Thor.
Mais la rancœur ne me mènerait nulle part, je ne commettrais que des erreurs stupides en l’écoutant. La haine vengeresse que j’aurais aimé pouvoir ressentir ne m’apporterait rien de bon. Mes émotions n’avaient pas leur place ici. Il fallait que je sorte d’ici, et foncer tête baissée, à l’aveuglette, n’aiderait pas.
Je me tordis une dernière fois pour vérifier la solidité de mes attaches, puis essayai de me transformer. Mes plaies étaient cicatrisées, ou au moins colmatées par de la gaze, je ne risquais pas de perdre du sang en utilisant ma magie. Et la fille d’Eir avait probablement pris soin de ressouder l’artère sectionnée. Aussi me focalisai-je sur l’apparence d’une mouche. C’était simple, petit, et ça me permettrait de passer au travers de la grille d’aération. Puis, doucement, je me laissai couler vers la forme désirée.
D’habitude, quand je me transformais, c’était presque instantané. Il me suffisait de penser à l’animal que je voulais, et je prenais son aspect immédiatement. C’était comme passer dans la pièce d’à-côté ; il n’y avait rien de plus simple et de naturel que de faire un pas en avant. Pourtant, cette fois-ci, je me heurtai à un mur immatériel, qui me renvoya violemment aux limites de mon corps humain. Je serrai les dents de frustration, réessayai en y mettant toute ma puissance, sans obtenir d’autre résultat qu’un choc magique, l’équivalent d’un coup de poing dans la poitrine, qui vida brièvement mes poumons. Je grinçai des dents, étendis les doigts de ma main droite, partagée entre agacement et concentration, et tentai de faire apparaître mon téléphone. :arrow: Ce serait beaucoup trop simple ma pauvre :roll:
La seule chose qui entra en contact avec ma peau fut l’air froid. Je fermai les yeux, poussai un soupir retentissant, sans me préoccuper d’éventuels observateurs. Furieuse, je grognai, mais ne réessayai pas. Cela ne servait à rien. J’étais incapable d’utiliser ma magie, bloquée par cette barrière impalpable.
Alors, à défaut de pouvoir sortir et aller faire la peau au blondinet, je m’obligeai à relaxer mes muscles crispés. Mouvements de doigts, d’orteils, chevilles et poignets, dos plat et dos rond, je fis tous les étirements que je pouvais faire, attachée ainsi. Ce fut seulement lorsque je m’attaquai à mon cou que j’entendis un cliquetis métallique. Fronçant un sourcil, je tordis ma tête sur le côté, vers la droite, jusqu’à sentir du métal glacé glisser le long de mon cou. Un nouveau grognement m’échappa lorsque je compris. Un collier.
J’étais officiellement devenue un chien, à leurs yeux.
Mais, pire que ça, j’étais certaine que c’était ce qui m’empêchait d’utiliser mes pouvoirs. Certaines zones de détention du Manoir étaient équipées de dispositifs de sécurité qui bloquaient la magie, en plus des puces des captifs, c’était une mesure de sécurité appliquée depuis toujours. Mais ici, ce dispositif n’était visible nulle part. Il ne restait que la chaînette sur mon cou, ou alors des statuettes placées tout autour du périmètre des prisons, mais je penchais volontiers pour la chaîne.
Coincée, incapable de fuir tant qu’on me gardait ainsi ligotée, je laissai ma tête retomber contre le matelas et, silencieusement, je maudis Kalyan de la Maison de Thor. :arrow: Ainsi voilà l'ennemi n°1 de Lilith... C'a tout l'air d'un antagoniste sympa, qui est pas foncièrement mauvais, mais met le protagoniste dans la merde et se dresse sur son chemin... C'est plus dur de le détester que si c'était un réel fils de... Thor (y'a peut-être des enfants dans le coin...), mais je me dis qu'il fait exactement pareil que tous les autres membres de Maisons ^^'

| † | † |


Lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, il ne me fallut qu'un seul regard à mon geôlier pour savoir que quelque chose, dans les règles du jeu, avait changé. Il avait plaqué sur son visage un masque de cynisme cruel, qui ne laissait presque rien transparaître de ses émotions. Il n'y avait que ses yeux pour le trahir, pour sous-entendre qu'il n'aimait pas ce qu'il devait faire, et encore, c'était à peine visible.
Je me permis une ombre de sourire en comprenant que nous étions surveillés, et que Kalyan n'aimait pas ça. Pire que cela, il ne voulait probablement pas me faire du mal. Dommage que je doive l'y obliger. Mais il n’y avait pas d’alternative, je souffrais déjà par sa faute, un peu plus ou un peu moins ne changerait rien.
— Alors Lokinette, bien réfléchi ?
— C'est comme pour la vue, souris-je, ça dépend de ce que tu entends par là.
— Dois-je comprendre que tu cherches encore les endroits où me planter une lame ? soupira-t-il, faussement attristé.
Je haussai les épaules.
— C'est à toi de faire les déductions, pas à moi de te les souffler. Mais, pour info, je les ai déjà trouvés depuis longtemps.
— Je n'en doute pas...
Son ton exagérément railleur n'échappa à aucun de nous deux. Je fermai brièvement les yeux, songeant à la manière dont j'allais jouer cette première rencontre. Tout le reste de mon séjour serait déterminé par cette simple entrevue. Mais il était hors de question que je cède aux demandes des prunelles électriques, hors de question que je trahisse ma famille. Je n'avais pas emporté ses secrets dans ma tombe, mais je pouvais au moins les protéger jusqu'à mon dernier souffle. Cela dit, leur affirmer ça, de but en blanc, n'était pas non plus la garantie d'une vie simple et agréable. Ce n'était pas censé importer, pas avec l'entraînement que m'avait prodigué Ekrest, mais je pouvais jouer sur une fausse vulnérabilité, ne serait-ce qu'au début. Le temps qu'ils découvrent mon identité et se décident à me faire souffrir mille morts quotidiennes.
— Plus sérieusement, Lokinette, tu connais mon nom :arrow: D'ailleurs, comment elle le connaît ?, mais je ne connais pas le tien. C'est injuste, tu es d'accord ?
Je lui flashai un sourire narquois.
— Rien n'est juste, dans la vie...
Il leva un bras, l'air de vouloir me frapper, ou faire un signe à quelqu'un à l'extérieur, quand je l'arrêtai :
— Mais c'est vrai que « Lokinette » n'est pas exactement le nom qui me définit le mieux... On dirait plus le nom donne à une fangirl inconditionnelle :arrow: Je peux t'appeler comme ça du coup Sarah ? :lol: :lol: ... et ce n'est franchement pas mon genre.
Kalyan haussa un sourcil, dans l'expectative.
— Appelle-moi Gaby.
— Comme Gabriella, la négociatrice de la rançon ?
— Félicitations, Sherlock ! raillai-je.
Il n'y avait aucune de mes fausses identités officielles qui s'appelle Gabriella, je ne risquais pas grand-chose à leur donner ce nom. Ce n'était qu'un alias, qui ne ferait pas long feu, mais qui me protégerait quelques heures de plus, éventuellement.
Sauf que Kalyan n'était pas dupe non plus, il savait que je n'allais pas me dévoiler juste comme ça. Lorsque je lui donnai mon nom, il sourit, haussa les sourcils.
— Est-ce que cela sert seulement à quelque chose que je le fasse rechercher dans la base de données ?
Pour toute réponse, je lui adressais un clin d'œil. Il poussa un soupir, puis se tourna vers la caméra, et fit un geste. À peine trois secondes plus tard, un groupe de matons débarquait, matraques à la ceinture et regards inexpressifs. Je faillis rire lorsqu'ils fixèrent une menotte à mon poignet gauche, avant de détacher les deux lanières de cuir qui retenaient ce bras. Ensuite, ils me forcèrent à rapprocher mes poignets, jusqu'à pouvoir me les attacher ensemble, et alors seulement, ils me libérèrent des autres entraves. Rapidement, j'évaluais les chances. Mes mains étaient attachées devant, je pouvais donc combattre. Ils étaient cinq, probablement dotés de leurs pouvoirs, armés, tandis que j'étais seule, incapable d'utiliser ma magie. C'était jouable. Mais je ne connaissais pas l'extérieur, je n'avais aucune idée du lieu où je me trouvais. Je ne serais pas assez rapide, et si en plus je ne pouvais pas me débarrasser de ce foutu collier...
Kalyan semblait suivre les réflexions à distance, chercher à comprendre comment s'emboîtaient les rouages dans mon cerveau. Son sourire narquois indiquait qu'il se doutait de la direction que prenaient mes pensées, et qu'il s'y attendait. Ses yeux bleus étincelaient, entre méfiance prudente et curiosité dévorante.
Alors, je me laissai mener dehors sans opposer de résistance. La pièce blanche, clinique, laissa place à des couloirs vides dans les mêmes teintes, assez larges pour laisser passer six ou sept personnes côte à côte. De part et d'autre, des champs de force laiteux, opaques, disposés de façon régulière le long des murs, masquaient ce qui semblait être des cellules. On me fit traverser une demi-douzaine de ces corridors où pas un souffle de vie ne semblait être permis, me bousculant lorsque je ralentissais pour observer mon environnement, me tirant en arrière lorsque j'accélérais un peu trop le pas, jusqu'à me faire parvenir à une autre salle.
Là, le sol n'était plus bétonné, mais grillagé et, si la blancheur du lieu rivalisait avec celle de l'extérieur, l'odeur de sang omniprésente qui m'assaillit les narines dès mon entrée me confirma que c'était là que j'allais passer le plus clair de mon temps.
Solidement maintenue par mes gardes, qui n'hésitaient pas à laisser des décharges mineures parcourir ma peau, je ne pus que m'asseoir sur la chaise d'interrogatoire rivée au sol, et me laisser faire. Mais le blond ne semblait pas vouloir commencer immédiatement. Ligotée mains et pieds à la chaise – ils avaient été assez prudents pour ne jamais me laisser avec les deux mains libres en même temps – je me tortillai pour essayer de trouver une position un peu plus confortable, guettant les bruits et les déplacements à l'extérieur de la petite salle.
La réponse à mes questions silencieuses ne tarda pas. Dans un crissement de roues mal huilées, un type apporta une petite table métallique garnie d'outils de torture en tout genre, des outils que je connaissais plus que bien, même si je leur préférais souvent mon couteau. Je poussai un soupir las, fatiguée d'avance.
— Tu sais ou ça mène, me prévint une dernière fois Kalyan. Tu peux y échapper.
Je haussai un sourcil, narquois, chassant mes dernières angoisses pour ne laisser place qu’à une seule certitude : Protège ta famille.
— Mets-toi dans ma situation deux secondes, cinglai-je, et réfléchis. Toutes les réponses aux questions que tu me poseras sont là.
Il me considéra un instant, puis hocha la tête, une ombre de respect au fond de son regard. Il avait l'air sincèrement désolé qu'on en arrive à là, un facteur sur lequel je pourrais jouer dans le futur. D'abord, bien sûr, il faudrait que je tienne bon. Ou qu'on me sorte d'ici.
Cela dit, j'avais de la peine à croire que quelqu'un ayant l'air aussi humain ait pu tuer Ekrest. Cela paraissait improbable, d'autant plus que je connaissais mon mentor. Il n'était pas du genre à hésiter en situation de crise. Alors que ce fils de Thor… :arrow: C'pour ça qu'Ekrest est encore envie, chère Lilith :twisted: (fin j'espère de tout mon p'tit coeur :cry: )
Il allait falloir que je m'habitue à cette idée. Ekrest était mort à cause d’un visage d’ange qui semblait réellement avoir une conscience. La honte pour mon mentor se partageait la place avec la haine muselée que je vouais à cet imbécile. Il avait tué l'homme auquel je tenais le plus au monde, le meilleur combattant que je connaisse. Et il paraissait regretter de devoir faire souffrir une mouche. Ce n’était pas clairement affiché sur son visage, mais ça se lisait dans ses gestes mesurés, réduits au minimum dans cet environnement qui suintait de sang et de douleur.
Faussement tranquille, Kalyan prit une seringue, aspira une dizaine de millilitres du contenu de la fiole posée à côté, un liquide totalement transparent, et m'attrapa par les cheveux pour m'obliger à dégager mon cou. Je grognai lorsque l'aiguille s'enfonça dans ma carotide gauche et déversa son contenu inconnu dans mon sang. Une dizaine de secondes passa, le temps que le blond nettoie l'instrument et le remette à sa place, durée pendant laquelle je guettai le moindre signal de mon corps pour essayer de deviner ce qu'on venait de m'injecter. Rien, absolument rien, pas la moindre irritation, pas la moindre pointe de souffrance. Ce n’était apparemment ni un poison, ni une toxine violente.
— Tu aimes les aiguilles ? interrogea-t-il, narquois.
— Je les adore !
Au moment même où je proférais ces mots avec mon sarcasme habituel, mon sang sembla se mettre à brûler. L’intérieur de mon corps s’embrasa l’espace de quelques secondes, presque littéralement, et la douleur submergea mon cerveau.
Sous le choc, je laissai échapper un gémissement, que je regrettai au moment où il quitta mon larynx, mais trop tard. Une petite lumière de satisfaction s'était allumée dans les yeux de Kalyan. Évidemment, il ne se priva pas de me fournir des explications, alors que la douleur refluait lentement.
— Tu connais le thiopental sodique ? Ce que je viens de t'injecter, c'est une variante de nos alchimistes. Apparemment, ça devient désagréable quand tu mens...
Je haussai les sourcils, perturbée. Non pas par l’existence d’un sérum de vérité magiquement modifié, mais par le sarcasme dans sa voix, qui sonnait étrangement juste, et qui contrastait totalement avec sa manière d’agir. Sa réticence à l’idée de me faire du mal était presque palpable, mais si je ne m’étais fiée qu’à son ton, j’aurais été certaine que c’était un psychopathe. Il jouait bien. Très bien, même.
— Ce serait problématique si je comptais mentir... énonçai-je avec précaution, guettant les réactions du produit.
Rien ne se passa, et Kalyan fronça le nez.
— Tu comptais nous dire la vérité, peut-être ?
— Je n'ai jamais dit ça ! me rebiffai-je, sourire aux lèvres.
C’était la seule faille de leur dispositif : le silence. Le thiopental modifié ne pourrait rien contre ça. Mais j’étais certaine qu’ils cherchaient déjà à y remédier.
— Donc...?
Je poussai un soupir exagéré, doutant brièvement de son intelligence. Il ne restait qu’à espérer qu’il apprenne vite, et me fiche la paix le plus tôt possible. Même si les chances que cela arrive vraiment étaient minimes… pour ne pas dire inexistantes.
Assez ironiquement, j'avais beau me trouver dans une base appartenant à la Maison de Thor, à la merci de ces derniers, ce n’était pas l’angoisse qui primait. J'étais aux mains de mes pires ennemis, et j'avais l'impression d'être chez moi. Savoir ce qui m'attendait – torture et violences quotidiennes, chouette programme ! – aidait certainement. Avoir eu le temps de réfléchir, aussi. C'était la seule chose qu'ils n'auraient probablement pas dû faire : me laisser une heure seule avec moi-même, à cogiter. J'avais eu le temps de faire le point, d'évaluer mes chances de m'en sortir, de me préparer à ce qui allait advenir.
— Bref, passons. Nom, prénom, âge.
Cette fois-ci parée à la douleur, parée aussi à l'afficher, je répondis du tac au tac :
— Gabriella Havan, deux cent trente-trois ans.
Ma grimace volontaire n'échappa à personne. Kalyan poussa un soupir.
— Dois-je augmenter le dosage ?
— Si tu veux, souris-je. Mais n'oublie pas ce que je t'ai dit la dernière fois.
— Tu penses vraiment être capable de tenir une double dose ?
— Tu penses que non ?
Il grinça des dents, sceptique.
— Personne ne tient une double dose.
— Sauf ceux qui ne parlent pas, rétorquai-je avec un rire provocateur.
En réponse, il m’asséna un violent coup de poing, chargé d’électricité, dans le nez. Ma tête partit sur le côté, un voile noir masqua un instant ma vue, un craquement résonna à l’intérieur de mes oreilles. La décharge qui me priva d’abord de tout ressenti autre que la souffrance se dissipa bientôt, pour laisser place à la plainte aiguë de l’os brisé. Je serrai les dents, points écarlates dansant devant mes yeux. Mais c’était un sourire baigné de sang qui éclaira mon visage lorsque je pus tourner la tête, encore sonnée.
— Je t’en prie, ne te retiens pas… soufflai-je, douloureusement consciente du sang qui affluait dans la zone blessée.
Kalyan cilla, s’immobilisa, me considéra d’un long regard pensif. Je voyais presque les rouages s’imbriquer dans son cerveau, ses neurones établir les connexions manquantes. Il baissa les yeux, puis les releva brusquement, laissant entrevoir un nouvel écat au fond de ses pupilles.
— Tu n’es pas juste une agente quelconque… souffla-t-il, écartant une mèche blonde de son front.
Je me mordis l’intérieur des joues, presque jusqu’au sang. Un silence était un « oui » implicite, tout comme un rire narquois de dénégation le serait aussi. Je ne connaissais pas encore assez bien ce type pour savoir comment il fonctionnait, mais je savais que, si j’avais déduit la même chose à propos d’un de mes prisonniers, je ne me serais pas basée sur son approbation pour être certaine de mes conclusions. J’aurais cherché à vérifier autrement.
— Qu’est-ce qui te fait penser ça ? biaisai-je.
Il me rendit un sourire… presque taquin. Je ne bronchai pas, devinant déjà où ça allait me mener, attendis, patiente, que les yeux électriques finissent de me détailler.
— Est-ce ton apparence habituelle ? s’enquit-il au lieu de me répondre.
Je gardai le silence, malgré mon instinct qui me hurlait que ce serait inutile, haussai les sourcils d’un air narquois. Mais la réserve que j’affichais fut pour mon adversaire une réponse suffisante. Il se redressa, sans perdre son sourire, me lança un clin d’œil, et se dirigea vers la porte.

Dix minutes plus tard, il était de retour, mais accompagné par une petite fille qui marchait tête basse. Je serrai les poings sur les accoudoirs, soudain aiguillée par l’angoisse. Un grand Black, planté sur le pas de la porte, veillait, et mes menottes m’empêchaient de faire quoi que ce soit. Mais la ruée d’adrénaline qui faisait battre mon cœur à l’heure actuelle, causée par un instinct primaire qui me hurlait de m’éloigner, me confirma que j’allais détester ce qui allait suivre.
Mon instinct ne mentait jamais. Lorsque, enfin, la tête se releva, encadrée par un halo d’épis bruns en bataille, comme si on venait de la sortir du lit, je sus que ma couverture était foutue.
Je connaissais cette gamine. Et la réciproque était vraie aussi.
Dernière-née de la famille, désignée comme élève d’Adam alors que je rejoignais tout juste l’Élite, elle avait disparu deux ans après son arrivée, supposée morte à l’issue d’une mission catastrophique. Dans les cendres, personne n’avait pu constater son réel décès, mais tout le monde l’avait assumé comme un fait avéré, tant ses probabilités de survie dans l’explosion avaient été improbables.
Elle avait alors huit ans.
Aujourd’hui, elle devait donc en avoir dix, mais en voyant son regard turquoise effaré posé sur moi, je sus qu’elle se souvenait de mon visage.
— Qui est-ce ? l’interrogea Kalyan avec une délicatesse surprenante.
La gamine répondit d’une voix douce, sans ciller :
— Lilith, ancienne élève d’Ekrest, Élite numéro deux. :arrow: Ouuupsie
Malgré la violente trahison que cet aveu représentait, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir pitié d’elle. Qui savait ce qu’elle avait enduré, au cours des deux années passées ici ? Peut-être… peut-être, seulement, l’avaient-ils bien traitée ? Je l’espérais de tout cœur, le plus sincèrement du monde.
— Merci Vanessa. Tu peux y aller.
Vanessa Crow, songeai-je, son nom complet me revenant dans un éclair.
— Vanessa ? soufflai-je.
Elle s’immobilisa, me fixa droit dans les yeux. Je me mordis les lèvres, une douleur sourde qui n’avait rien à voir avec le sérum pulsant dans mes veines. La compassion. Du peu que je l’avais connue, je l’avais beaucoup appréciée, cette gamine, même si je ne le lui avais pas vraiment montré, malheureusement.
— Vanessa, va-t-en, grommela Kalyan.
Elle ne bougea pas d’un pouce, figée, paraissant stupéfaite de la gentillesse que je lui témoignais en silence.
— Je suis très mal placée pour te juger, poursuivis-je sans me préoccuper de l’interruption à mon goût déplacée. Tu as survécu. C’est tout ce qui importe. Fais ce que tu as à faire pour que ça continue comme ça.
Lentement, elle cligna des paupières, trois fois d’affilée. Quelqu’un d’autre aurait pu prendre ça pour une tentative de chasser les larmes de ses yeux embués, mais je voyais dans son regard qu’elle avait compris ce que je voulais dire. Du moins en partie.
Ès’verå shavrún, murmurai-je, alors qu’ils la traînaient de force dehors.
Les paroles d’une vieille berceuse en elfique, écrite dans un manuscrit qui, à ma connaissance, n’était qu’en possession de la Confrérie. Je savais qu’elle l’avait lue, parce que je l’avais trouvée une fois à la bibliothèque, penchée sur le rouleau de parchemin, luttant pour énoncer les mots à voix basse. Cette petite phrase en particulier, avec sa prononciation ambiguë, lui avait causé beaucoup de soucis.
Ès’verå shavrún.
Ce n’était qu’un souffle qui me répondit. Mais ce simple chuchotement amena une larme au coin de mon œil, alors qu’une souffrance déchirante m’étreignait la poitrine. J’inspirai profondément, battis des paupières, me remémorant encore une fois la signification de cette petite phrase.
Je survivrai aussi.

:arrow: Mais non, c'est horrible de finir comme ça :cry: :shock: Merde, quel chapitre... Puis cette fin, argh !

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Grosse nouvelle : J'AI RÉUSSI MES EXAMS !!! :mrgreen: :mrgreen: Bordel c'est la fiesta dans ma tête depuis trois heures… Bon, je suis passée de justesse, mais je suis passée ! :D
Mais bref, je suis curieuse, premières impressions sur Kalyan et Vanessa ?
ALORS. DEJA.

BRAVOOOOOOOOOO POUR TES EXAAAAAAMS. T'AS ASSURE, JE SUIS FIERE DE TOI, T'ES UNE BG 8-)

Ça marche comment du coup l'année pro ? Tu repars en 1ère année ? Ou là tu passes direct en 2ème ? =)


Maintenant que tout le forum a vu que tu avais réussi tes examens, passons à la lecture de ce cher et tendre (j'ai l'impression, même sans avoir lu, que ça va pas très très bien correspondre à ces adjectifs :roll: ) chapitre 13 (13... tiens tiens...) !

Ce chapitre est vraiment très intense, avec la découverte de ce qui est arrivé à Lilith, l'arrivée de Kalyan (on prononce comment ?), le début de torture et la perspective de ce qui va suivre... Pfiouh, là, je sais pas comment elle va faire... Quoique, elle va s'enfuir ? :D Puis être en solo pendant un petit moment comme tu l'as dit je-sais-plus-quand... !

En tout cas, toujours aussi bien écrit à mes yeux, ça coule tout seul, les émotions sont très bien mises en avant, les descriptions claires et bien immersives. J'aime bien que tu ailles au bout de chaque scène, de chaque dialogue, qu'on est pas l'impression qu'il manque quelque chose...
Puis les infos données au compte-goutte sont frustrantes, mais très intéressantes :D

A plus ;)
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
CHAPITRE 13


De mon expérience de mort imminente ne me restèrent que de vagues souvenirs, des sensations confuses :arrow: Tant mieux ? :roll: Je pense, oui. :mrgreen: . Je me rappelais les aboiements d’un chien, si menaçants que le plus courageux des dieux :arrow: J'ai pas trop fait attention, mais tu ne mets pas de majuscule du coup ? ^^ Non, vu qu'ils sont plusieurs, et qu'au bout du compte, ce ne quasiment des humains, avec des capacités spéciales. (D'ailleurs, d'après l'Edda, ils viendraient à l'origine de la ville de Troie…) y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, une femme sur un pont surplombant des flots tumultueux, un portail noir, immense, forgé d’ombres mouvantes. Et je savais que rien de tout cela ne m’avait dissuadée de poursuivre mon chemin vers l’obscurité salvatrice qui m’appelait.
Et puis, la noirceur avait disparu, remplacée par la lumière. J’aurais voulu rester dans le froid. J’étais prête à quitter le monde des vivants. Aucun regret, aucune tristesse. Mais quelque chose m’avait ramenée de force. :arrow: Ben merde alors. Case retour vers le vie :lol: Thou shall not die ! :lol:

Silence. Personne ne répondit à ce ton désagréablement familier. Il était encore là, l’inconnu que je savais avoir déjà rencontré.
Lokinette :arrow: Waouh, le respect est mort :lol: Tellement :lol: , c’est à toi que je parle. Morphine ou pas ?

— Par Loki, parmi tous les enfants de Thor… quelle était la probabilité que je tombe sur toi ? :arrow: C'est le fils de... Thor qui a tué Ekrest ? :evil: C'est ça ^-^

L’onde de souffrance pure qui me traversa, suivie par une série d’échos, parvint à faire trembler l’ensemble de mon corps. Il venait d’appuyer sur la blessure, et maintenait la pression. Je grognai, mes yeux fichés dans les siens, et serrai les dents. Mon sang pulsait dans mes veines, au rythme de ma haine et de ma peine, mais pas un son ne m’échappa. La douleur s’accentua alors qu’il mettait plus de poids dans l’attaque. Je me mordis les lèvres, fis taire les milliards de signaux qui parasitaient mon esprit. Au bout de quelques instants, j’éclatai même d’un rire crispé, sincèrement amusée. :arrow: Damn, Lilith, t'es une sincère tarée :lol: Beeen… elle a frôlé la mort, et là elle se réveille ligotée en présence de l'assassin d'Ekrest. Outre la fureur noire, il n'y a pas grand-chose que tu puisses faire à part rire. :mrgreen: Sous le choc, le Thor recula. Je hoquetai, entre rire et peine, la douleur refluant progressivement, sans le lâcher du regard. En retour, il m’adressa une ombre de sourire, qui ne paraissait pas sincère, et tourna les talons. D’un pas félin, souple, il s’approcha de la porte, pivota vers moi. Sa posture était nonchalante, et pourtant, il était paré à toute éventualité.

Coincée, incapable de fuir tant qu’on me gardait ainsi ligotée, je laissai ma tête retomber contre le matelas et, silencieusement, je maudis Kalyan de la Maison de Thor. :arrow: Ainsi voilà l'ennemi n°1 de Lilith... C'a tout l'air d'un antagoniste sympa, qui est pas foncièrement mauvais, mais met le protagoniste dans la merde et se dresse sur son chemin... C'est plus dur de le détester que si c'était un réel fils de... Thor (y'a peut-être des enfants dans le coin...), mais je me dis qu'il fait exactement pareil que tous les autres membres de Maisons ^^' Nan, au fond, c'est pas un ******* de première, il fait son job, tout comme tout le monde autour de lui, Lily comprise. Mais bon, je te laisse le découvrir au fur et à mesure des chapitres ^-^
C'est vrai que fils de Thor, du point de vue de Lilith, ça en deviendrait presque une insulte :lol:


| † | † |


— Plus sérieusement, Lokinette, tu connais mon nom :arrow: D'ailleurs, comment elle le connaît ? C'est Kaiser qui a balancé son nom dans le chap 2, plus Lily qui a regardé sa fiche dans le chap 3 et s'est rendue compte que c'était le blond du resto dans le chap 1, mais je ne connais pas le tien. C'est injuste, tu es d'accord ?
Je lui flashai un sourire narquois.
— Rien n'est juste, dans la vie...
Il leva un bras, l'air de vouloir me frapper, ou faire un signe à quelqu'un à l'extérieur, quand je l'arrêtai :
— Mais c'est vrai que « Lokinette » n'est pas exactement le nom qui me définit le mieux... On dirait plus le nom donne à une fangirl inconditionnelle :arrow: Je peux t'appeler comme ça du coup Sarah ? :lol: :lol: Mais avec plaisir :lol: :lol: Mon dieu, je me suis tellement marrée quand j'ai écrit Lokinette pour la première fois dans ce bouquin… :lol: ... et ce n'est franchement pas mon genre.
Kalyan haussa un sourcil, dans l'expectative.

Cela dit, j'avais de la peine à croire que quelqu'un ayant l'air aussi humain ait pu tuer Ekrest. Cela paraissait improbable, d'autant plus que je connaissais mon mentor. Il n'était pas du genre à hésiter en situation de crise. Alors que ce fils de Thor… :arrow: C'pour ça qu'Ekrest est encore envie, chère Lilith :twisted: (fin j'espère de tout mon p'tit coeur :cry: ) Ah, l'espoir ! :roll:

La gamine répondit d’une voix douce, sans ciller :
— Lilith, ancienne élève d’Ekrest, Élite numéro deux. :arrow: Ouuupsie Cramée :lol:

Je survivrai aussi.
:arrow: Mais non, c'est horrible de finir comme ça :cry: :shock: Merde, quel chapitre... Puis cette fin, argh ! J'adooore les fins sadiques, tu le sais ? :twisted:


| † | † |
Merciiii ! :D
Je redouble ma première, du coup, mais ils ne m'ont pas virée à coups de pied dans les fesses, c'est déjà ça de gagné. 8-)
Mais nan mais il est meugnon, ce chapitre… nan ? XD Ah bah là, pour le coup, la numérologie a frappé, chapitre 13 et les véritables emmerdes commencent pour Lilith… :lol:
À l'anglaise, en prononçant [an] et pas [en] à la fin, comme on le ferait en français. (Cherche la prononciation de la ville associée, sinon ^-^) Ah, par contre, pour ce qui est de la suite, no spoil. Elle va en bouffer, ça, c'est clair, mais est-ce qu'elle va s'enfuir… well, mystère et boule de gomme !
Je suis vraiment ravie que ça te plaise, j'espère que la suite ne te dégoûtera pas trop (disons que faire des recherches n'a pas exactement amélioré le côté "accessible" de cette histoire).
J'ai hâte de pouvoir poster la suite, du coup. :twisted:
lisagarcia

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par lisagarcia »

Salut, ton prologue m'a presque fait pleurer ! J'aime beaucoup l'univers que tu as créé, je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de livre mais bon, après j'ai lu à peine le prologue :lol: ! j'ai hâte de découvrir ce que tu nous réserve !

ps : il y a un passage que je n'ai pas compris, c'est quand la femme (je crois que c'est une femme...) est sur le point de se suicider en se pendant et tout d'un coup il est question de holster ?

Peux-tu m'éclairer :) ?
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

#lisagarcia
Coucou ! Déjà, merci beaucoup d'être passée, ça fait vraiment très plaisir :) J'ai hâte de découvrir ton avis sur la suite, du coup ^-^
En fait, elle a essayé de se suicider, mais les surveillants de la prison l'en ont empêchée. Et, quand elle discute avec le nouveau chef, elle remarque qu'il porte un holster avec un Colt dedans, et donc lui demande ce qu'il faudrait qu'elle fasse pour qu'il la tue. Sauf qu'il n'a pas le droit de le faire. ;) (Je ne sais pas si c'est plus clair…)
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par lisagarcia »

Oui, oui, je comprends mieux maintenant ! :)

je ne sais pas si c'est voulu, lorsque je lis le prologue, j'ai l'impression que ça fait comme des flash (je ne sais pas si je m'exprime bien :lol: ?). Mais en tout cas j'aime beaucoup cette impression-là.
lisagarcia

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par lisagarcia »

Je viens de découvrir qu'on peut changer la couleur de la police !!! :D
Bref, je m'égare :) , quand j'ai vu LOKI dans le titre, je me suis dit : "Enfin une personne qui adore la mythologie nordique :D !"
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :
CHAPITRE 13


De mon expérience de mort imminente ne me restèrent que de vagues souvenirs, des sensations confuses :arrow: Tant mieux ? :roll: Je pense, oui. :mrgreen: . Je me rappelais les aboiements d’un chien, si menaçants que le plus courageux des dieux :arrow: J'ai pas trop fait attention, mais tu ne mets pas de majuscule du coup ? ^^ Non, vu qu'ils sont plusieurs, et qu'au bout du compte, ce ne quasiment des humains, avec des capacités spéciales. (D'ailleurs, d'après l'Edda, ils viendraient à l'origine de la ville de Troie…) Ben elle aura fait parler d'elle cette ville :D C'est intéressant comme théorie en tout cas ! ^^ Et c'est sympa aussi de les voir pas comme des grands êtres méga cool immortels trop puissants, mais comme des humains un peu cheatés avec des capacités sympatoches XD y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, une femme sur un pont surplombant des flots tumultueux, un portail noir, immense, forgé d’ombres mouvantes. Et je savais que rien de tout cela ne m’avait dissuadée de poursuivre mon chemin vers l’obscurité salvatrice qui m’appelait.
Et puis, la noirceur avait disparu, remplacée par la lumière. J’aurais voulu rester dans le froid. J’étais prête à quitter le monde des vivants. Aucun regret, aucune tristesse. Mais quelque chose m’avait ramenée de force. :arrow: Ben merde alors. Case retour vers le vie :lol: Thou shall not die ! :lol: :lol:

Silence. Personne ne répondit à ce ton désagréablement familier. Il était encore là, l’inconnu que je savais avoir déjà rencontré.
Lokinette :arrow: Waouh, le respect est mort :lol: Tellement :lol: , c’est à toi que je parle. Morphine ou pas ?

— Par Loki, parmi tous les enfants de Thor… quelle était la probabilité que je tombe sur toi ? :arrow: C'est le fils de... Thor qui a tué Ekrest ? :evil: C'est ça ^-^

L’onde de souffrance pure qui me traversa, suivie par une série d’échos, parvint à faire trembler l’ensemble de mon corps. Il venait d’appuyer sur la blessure, et maintenait la pression. Je grognai, mes yeux fichés dans les siens, et serrai les dents. Mon sang pulsait dans mes veines, au rythme de ma haine et de ma peine, mais pas un son ne m’échappa. La douleur s’accentua alors qu’il mettait plus de poids dans l’attaque. Je me mordis les lèvres, fis taire les milliards de signaux qui parasitaient mon esprit. Au bout de quelques instants, j’éclatai même d’un rire crispé, sincèrement amusée. :arrow: Damn, Lilith, t'es une sincère tarée :lol: Beeen… elle a frôlé la mort, et là elle se réveille ligotée en présence de l'assassin d'Ekrest. Outre la fureur noire, il n'y a pas grand-chose que tu puisses faire à part rire. :mrgreen: Sous le choc, le Thor recula. Je hoquetai, entre rire et peine, la douleur refluant progressivement, sans le lâcher du regard. En retour, il m’adressa une ombre de sourire, qui ne paraissait pas sincère, et tourna les talons. D’un pas félin, souple, il s’approcha de la porte, pivota vers moi. Sa posture était nonchalante, et pourtant, il était paré à toute éventualité.

Coincée, incapable de fuir tant qu’on me gardait ainsi ligotée, je laissai ma tête retomber contre le matelas et, silencieusement, je maudis Kalyan de la Maison de Thor. :arrow: Ainsi voilà l'ennemi n°1 de Lilith... C'a tout l'air d'un antagoniste sympa, qui est pas foncièrement mauvais, mais met le protagoniste dans la merde et se dresse sur son chemin... C'est plus dur de le détester que si c'était un réel fils de... Thor (y'a peut-être des enfants dans le coin...), mais je me dis qu'il fait exactement pareil que tous les autres membres de Maisons ^^' Nan, au fond, c'est pas un ******* de première, il fait son job, tout comme tout le monde autour de lui, Lily comprise. Mais bon, je te laisse le découvrir au fur et à mesure des chapitres ^-^
C'est vrai que fils de Thor, du point de vue de Lilith, ça en deviendrait presque une insulte :lol:
Yep, il a pas l'air méchant méchant, il aime pas torturer les gens et il a même l'air sympa envers Vanessa... Donc il n'a pas tué Ekrest, donc Ekrest est vivant et boit du jus de coco sur une plage de l'océan pacifique :lol:

| † | † |


— Plus sérieusement, Lokinette, tu connais mon nom :arrow: D'ailleurs, comment elle le connaît ? C'est Kaiser qui a balancé son nom dans le chap 2, plus Lily qui a regardé sa fiche dans le chap 3 et s'est rendue compte que c'était le blond du resto dans le chap 1 J'avais oublié oupsie :oops: , mais je ne connais pas le tien. C'est injuste, tu es d'accord ?
Je lui flashai un sourire narquois.
— Rien n'est juste, dans la vie...
Il leva un bras, l'air de vouloir me frapper, ou faire un signe à quelqu'un à l'extérieur, quand je l'arrêtai :
— Mais c'est vrai que « Lokinette » n'est pas exactement le nom qui me définit le mieux... On dirait plus le nom donne à une fangirl inconditionnelle :arrow: Je peux t'appeler comme ça du coup Sarah ? :lol: :lol: Mais avec plaisir :lol: :lol: Mon dieu, je me suis tellement marrée quand j'ai écrit Lokinette pour la première fois dans ce bouquin… :lol: J'imagine bien que tu t'es marrée... Et tu vas regretter de m'avoir donné le droit de t'appeler comme ça XD ... et ce n'est franchement pas mon genre.
Kalyan haussa un sourcil, dans l'expectative.

Cela dit, j'avais de la peine à croire que quelqu'un ayant l'air aussi humain ait pu tuer Ekrest. Cela paraissait improbable, d'autant plus que je connaissais mon mentor. Il n'était pas du genre à hésiter en situation de crise. Alors que ce fils de Thor… :arrow: C'pour ça qu'Ekrest est encore envie, chère Lilith :twisted: (fin j'espère de tout mon p'tit coeur :cry: ) Ah, l'espoir ! :roll:

La gamine répondit d’une voix douce, sans ciller :
— Lilith, ancienne élève d’Ekrest, Élite numéro deux. :arrow: Ouuupsie Cramée :lol:

Je survivrai aussi.
:arrow: Mais non, c'est horrible de finir comme ça :cry: :shock: Merde, quel chapitre... Puis cette fin, argh ! J'adooore les fins sadiques, tu le sais ? :twisted:


| † | † |
Merciiii ! :D
Je redouble ma première, du coup, mais ils ne m'ont pas virée à coups de pied dans les fesses, c'est déjà ça de gagné. 8-)
Mais nan mais il est meugnon, ce chapitre… nan ? XD Ah bah là, pour le coup, la numérologie a frappé, chapitre 13 et les véritables emmerdes commencent pour Lilith… :lol:
À l'anglaise, en prononçant [an] et pas [en] à la fin, comme on le ferait en français. (Cherche la prononciation de la ville associée, sinon ^-^) Ah, par contre, pour ce qui est de la suite, no spoil. Elle va en bouffer, ça, c'est clair, mais est-ce qu'elle va s'enfuir… well, mystère et boule de gomme !
Je suis vraiment ravie que ça te plaise, j'espère que la suite ne te dégoûtera pas trop (disons que faire des recherches n'a pas exactement amélioré le côté "accessible" de cette histoire).
J'ai hâte de pouvoir poster la suite, du coup. :twisted:
D'acc, c'est ce qui semblait... Cette fois, tu es parée, ça va le faire ! :twisted: Ça te démotive pas trop de refaire ton S1 ? ^^
En fait, dans la perspective des chapitres qui vont arriver, oui, je le trouve déjà mignon XD En vrai, il est pas très violent, juste très frustrant x)
Je m'en doutais que c'était pas à la française (pas hyper classe prononcé à la française pour le coup :roll: ), mais je voulais être sûre ! ^-^
Meeeeh, si si, elle va s'en fuir :evil:
T'inquiète, j'ai lu des scènes de torture terribles dans différents bouquins, je suis parée ! (Celle qui m'a le plus marquée reste celle de la roue dans la trilogie de L'Ange de la Nuit x') (d'ailleurs, si tu as l'occasion de la lire, n'hésite pas, je pense que ça devrait te plaire =D )

lisagarcia a écrit :Je viens de découvrir qu'on peut changer la couleur de la police !!! :D
Bref, je m'égare :) , quand j'ai vu LOKI dans le titre, je me suis dit : "Enfin une personne qui adore la mythologie nordique :D !"
murmure : oui, on peut même appeler vampiredelivres Lokinette, ça lui plaît bien...
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

#lisagarcia
Tu permets que je t'appelle Lisa ? :)
Oui, c'est un peu voulu, les effets de flash, d'ailleurs, tu retrouveras ça dans pas mal d'interludes ^-^
Disons que Loki et moi… ça a commencé avec les films Thor, mais en continuant à fouiller dans la véritable mythologie nordique, c'est devenu une grande histoire d'amour (à sens unique, j'ai l'impression :mrgreen: ).


#louji
louji a écrit :
CHAPITRE 13


De mon expérience de mort imminente ne me restèrent que de vagues souvenirs, des sensations confuses :arrow: Tant mieux ? :roll: Je pense, oui. :mrgreen: . Je me rappelais les aboiements d’un chien, si menaçants que le plus courageux des dieux :arrow: J'ai pas trop fait attention, mais tu ne mets pas de majuscule du coup ? ^^ Non, vu qu'ils sont plusieurs, et qu'au bout du compte, ce ne quasiment des humains, avec des capacités spéciales. (D'ailleurs, d'après l'Edda, ils viendraient à l'origine de la ville de Troie…) Ben elle aura fait parler d'elle cette ville :D C'est intéressant comme théorie en tout cas ! ^^ Et c'est sympa aussi de les voir pas comme des grands êtres méga cool immortels trop puissants, mais comme des humains un peu cheatés avec des capacités sympatoches XD Oui, c'est ça que j'aime bien avec les scandinaves… ils sont bien timbrés sur les bords, mais ils savent garder des bases plus ou moins cohérentes… ce qui rend l'écriture beauuucoup plus sympa. Après, le fait qu'il y ait deux grosses sources officielles, les Eddas de Snorri et la Völsung saga, elle-même basée sur l'Edda, ça évite pas mal de contradictions (pas comme chez les grecs, quoi :lol: ) y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, une femme sur un pont surplombant des flots tumultueux, un portail noir, immense, forgé d’ombres mouvantes. Et je savais que rien de tout cela ne m’avait dissuadée de poursuivre mon chemin vers l’obscurité salvatrice qui m’appelait.
Et puis, la noirceur avait disparu, remplacée par la lumière. J’aurais voulu rester dans le froid. J’étais prête à quitter le monde des vivants. Aucun regret, aucune tristesse. Mais quelque chose m’avait ramenée de force. :arrow: Ben merde alors. Case retour vers le vie :lol: Thou shall not die ! :lol: :lol:

Coincée, incapable de fuir tant qu’on me gardait ainsi ligotée, je laissai ma tête retomber contre le matelas et, silencieusement, je maudis Kalyan de la Maison de Thor. :arrow: Ainsi voilà l'ennemi n°1 de Lilith... C'a tout l'air d'un antagoniste sympa, qui est pas foncièrement mauvais, mais met le protagoniste dans la merde et se dresse sur son chemin... C'est plus dur de le détester que si c'était un réel fils de... Thor (y'a peut-être des enfants dans le coin...), mais je me dis qu'il fait exactement pareil que tous les autres membres de Maisons ^^' Nan, au fond, c'est pas un ******* de première, il fait son job, tout comme tout le monde autour de lui, Lily comprise. Mais bon, je te laisse le découvrir au fur et à mesure des chapitres ^-^
C'est vrai que fils de Thor, du point de vue de Lilith, ça en deviendrait presque une insulte :lol:
Yep, il a pas l'air méchant méchant, il aime pas torturer les gens et il a même l'air sympa envers Vanessa... Donc il n'a pas tué Ekrest, donc Ekrest est vivant et boit du jus de coco sur une plage de l'océan pacifique :lol: Je crois que je vais juste me taire. Vraiment, ça vaut mieux. :lol:

| † | † |


— Plus sérieusement, Lokinette, tu connais mon nom :arrow: D'ailleurs, comment elle le connaît ? C'est Kaiser qui a balancé son nom dans le chap 2, plus Lily qui a regardé sa fiche dans le chap 3 et s'est rendue compte que c'était le blond du resto dans le chap 1 J'avais oublié oupsie :oops: Pas de pb, c'est vraiment des infos au compte-goutte avec moi, donc si tu en paumes la moitié en cours de route… je m'y attends ^-^ (et je compte dessus, parfois :mrgreen: ), mais je ne connais pas le tien. C'est injuste, tu es d'accord ?
Je lui flashai un sourire narquois.
— Rien n'est juste, dans la vie...
Il leva un bras, l'air de vouloir me frapper, ou faire un signe à quelqu'un à l'extérieur, quand je l'arrêtai :
— Mais c'est vrai que « Lokinette » n'est pas exactement le nom qui me définit le mieux... On dirait plus le nom donne à une fangirl inconditionnelle :arrow: Je peux t'appeler comme ça du coup Sarah ? :lol: :lol: Mais avec plaisir :lol: :lol: Mon dieu, je me suis tellement marrée quand j'ai écrit Lokinette pour la première fois dans ce bouquin… :lol: J'imagine bien que tu t'es marrée... Et tu vas regretter de m'avoir donné le droit de t'appeler comme ça XD Bah, c'est pas comme l'appellation était véridique, non plus, me concernant… :roll: ... et ce n'est franchement pas mon genre.
Kalyan haussa un sourcil, dans l'expectative.


| † | † |
Ouais, là on y va à fond de chez à fond XD Non, pas vraiment, au bout du compte, j'ai bien aimé mon S1, malgré l'overdose de maths. Le seul truc qui me fait c…, c'est qu'ils me retirent ma bio du programme… donc je vais en fac de bio sans avoir de bio au S1, logique… :?
C'est un peu tristounet, à la française, oui…
Ehehe :twisted:
Bon, je pense pas être une sadique gore absolue non plus, donc vu ton expérience, ça devrait rester tranquille. J'irai jeter un coup d'œil à l'Ange de la Nuit, j'en avais jamais entendu parler, mais ça a l'air intéressant ! Merci :)
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par lisagarcia »

Oui pas de soucis :) ! Moi j'ai connu la mythologie nordique, tout d'abord, grâce au film Thor (j'adore Chris Hemsworth :D) puis j'ai lu une trilogie fantastique (les sorcières de North Hampton ) qui abordait le sujet et j'ai encore plus adoré !!!!
Mais pour revenir aux films Marvel, le dernier notamment m'a beaucoup déçu à cause de Hell, je ne me la représentait pas du tout comme ça :( . Sinon la complicité entre Thor et Loki était au top ! (t'inquiète, j'adore Tom Hiddleston aussi !!!)
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

C'est vrai que Hel dans le dernier Thor… autant j'aime bien ce que Cate Blanchett a fait du personnage, autant j'ai détesté les amalgames mythologiques qu'ils avaient fait avec le film (fille d'Odin, pardon :?: ). Mais bon.
La trame du T1 du Cycle reste plus orientée espionnage que mythologie, mais il y aura quelques éléments de fantasy (surtout la magie, en fait) ;)
Lokiiii ! ♡ (Bon, tu l'auras compris, c'est mon chouchou absolu :lol: )
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par Florance »

Je suis déjà passée par ton histoire à par deux fois quelques passages de ton prologue m'ont fait fuir. Après les mots de Louji, je l'ai lu en entier et j'ai encore eu envie de fuir même si je suis curieuse de comprendre le système de ton monde. Après le premier chapitre, je me demande encore plus comment fonctionne ton mon mais aussi comment s'appelle l'héroïne. Si je l'ai lu, c'est très vite ressortit par l'autre oreille.
Sinon, eh bien plutôt sombre. Mais j'essayerai de continuer.
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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Coucou Florance ! Merci beaucoup pour ton passage, merci d'avoir pris le temps de venir :) Si mon prologue et mon univers te rebutent, il n'y a aucun souci avec ça. Rien ne t'oblige à continuer, c'est vrai que l'univers est assez sombre et pas forcément agréable à découvrir, parfois. Fais comme tu le sens. :)
Ah, et le nom de l'héroïne est dévoilé à la fin du deuxième chapitre ^-^
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : #louji[/b]
louji a écrit :
CHAPITRE 13


De mon expérience de mort imminente ne me restèrent que de vagues souvenirs, des sensations confuses :arrow: Tant mieux ? :roll: Je pense, oui. :mrgreen: . Je me rappelais les aboiements d’un chien, si menaçants que le plus courageux des dieux :arrow: J'ai pas trop fait attention, mais tu ne mets pas de majuscule du coup ? ^^ Non, vu qu'ils sont plusieurs, et qu'au bout du compte, ce ne quasiment des humains, avec des capacités spéciales. (D'ailleurs, d'après l'Edda, ils viendraient à l'origine de la ville de Troie…) Ben elle aura fait parler d'elle cette ville :D C'est intéressant comme théorie en tout cas ! ^^ Et c'est sympa aussi de les voir pas comme des grands êtres méga cool immortels trop puissants, mais comme des humains un peu cheatés avec des capacités sympatoches XD Oui, c'est ça que j'aime bien avec les scandinaves… ils sont bien timbrés sur les bords, mais ils savent garder des bases plus ou moins cohérentes… ce qui rend l'écriture beauuucoup plus sympa. Après, le fait qu'il y ait deux grosses sources officielles, les Eddas de Snorri et la Völsung saga, elle-même basée sur l'Edda, ça évite pas mal de contradictions (pas comme chez les grecs, quoi :lol: ) Tu m'étonnes XD y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, une femme sur un pont surplombant des flots tumultueux, un portail noir, immense, forgé d’ombres mouvantes. Et je savais que rien de tout cela ne m’avait dissuadée de poursuivre mon chemin vers l’obscurité salvatrice qui m’appelait.
Et puis, la noirceur avait disparu, remplacée par la lumière. J’aurais voulu rester dans le froid. J’étais prête à quitter le monde des vivants. Aucun regret, aucune tristesse. Mais quelque chose m’avait ramenée de force. :arrow: Ben merde alors. Case retour vers le vie :lol: Thou shall not die ! :lol: :lol:

Coincée, incapable de fuir tant qu’on me gardait ainsi ligotée, je laissai ma tête retomber contre le matelas et, silencieusement, je maudis Kalyan de la Maison de Thor. :arrow: Ainsi voilà l'ennemi n°1 de Lilith... C'a tout l'air d'un antagoniste sympa, qui est pas foncièrement mauvais, mais met le protagoniste dans la merde et se dresse sur son chemin... C'est plus dur de le détester que si c'était un réel fils de... Thor (y'a peut-être des enfants dans le coin...), mais je me dis qu'il fait exactement pareil que tous les autres membres de Maisons ^^' Nan, au fond, c'est pas un ******* de première, il fait son job, tout comme tout le monde autour de lui, Lily comprise. Mais bon, je te laisse le découvrir au fur et à mesure des chapitres ^-^
C'est vrai que fils de Thor, du point de vue de Lilith, ça en deviendrait presque une insulte :lol:
Yep, il a pas l'air méchant méchant, il aime pas torturer les gens et il a même l'air sympa envers Vanessa... Donc il n'a pas tué Ekrest, donc Ekrest est vivant et boit du jus de coco sur une plage de l'océan pacifique :lol: Je crois que je vais juste me taire. Vraiment, ça vaut mieux. :lol: Ou alors Ekrest, c'est Loki déguisé. J'ai eu cette idée l'autre jour en me réveillant. Mais pas sûre que ce soit très crédible :lol:

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— Plus sérieusement, Lokinette, tu connais mon nom :arrow: D'ailleurs, comment elle le connaît ? C'est Kaiser qui a balancé son nom dans le chap 2, plus Lily qui a regardé sa fiche dans le chap 3 et s'est rendue compte que c'était le blond du resto dans le chap 1 J'avais oublié oupsie :oops: Pas de pb, c'est vraiment des infos au compte-goutte avec moi, donc si tu en paumes la moitié en cours de route… je m'y attends ^-^ (et je compte dessus, parfois :mrgreen: ), mais je ne connais pas le tien. C'est injuste, tu es d'accord ?
Je lui flashai un sourire narquois.
— Rien n'est juste, dans la vie...
Il leva un bras, l'air de vouloir me frapper, ou faire un signe à quelqu'un à l'extérieur, quand je l'arrêtai :
— Mais c'est vrai que « Lokinette » n'est pas exactement le nom qui me définit le mieux... On dirait plus le nom donne à une fangirl inconditionnelle :arrow: Je peux t'appeler comme ça du coup Sarah ? :lol: :lol: Mais avec plaisir :lol: :lol: Mon dieu, je me suis tellement marrée quand j'ai écrit Lokinette pour la première fois dans ce bouquin… :lol: J'imagine bien que tu t'es marrée... Et tu vas regretter de m'avoir donné le droit de t'appeler comme ça XD Bah, c'est pas comme l'appellation était véridique, non plus, me concernant… :roll: ... et ce n'est franchement pas mon genre.
Kalyan haussa un sourcil, dans l'expectative.


| † | † |
Ouais, là on y va à fond de chez à fond XD Non, pas vraiment, au bout du compte, j'ai bien aimé mon S1, malgré l'overdose de maths. Le seul truc qui me fait c…, c'est qu'ils me retirent ma bio du programme… donc je vais en fac de bio sans avoir de bio au S1, logique… :?
C'est un peu tristounet, à la française, oui…
Ehehe :twisted:
Bon, je pense pas être une sadique gore absolue non plus, donc vu ton expérience, ça devrait rester tranquille. J'irai jeter un coup d'œil à l'Ange de la Nuit, j'en avais jamais entendu parler, mais ça a l'air intéressant ! Merci :)
Tu m'étonnes... Ta rentrée est en septembre ? ^^
Ah me*de ?! Parce que la bio tu avais réussi, je suppose, donc ils te font pas rattraper... Ohlala, ça va être dur :?
Non, t'es une sadique gore, mais relativement bien pensante :lol: Yep, si tu as l'occasion, ça peut être chouette ;)
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Entre nous, Ekrest qui serait Loki déguisé, j'y ai songé une fois ou deux… bon, du coup, tu te doutes que ce n'est pas le cas, mais l'idée est sympa ! (Sauf qu'elle me rappelait un peu trop Odin dans MC, donc… :? )
Oui, ma rentrée sera probablement mi-septembre.
C'est même pas qu'ils me font pas rattraper… c'est juste qu'ils ont traficoté le programme, donc on ne l'aura qu'au S2… tristesse…
J'ai envie que Lilith s'en sorte, mine de rien ! (On dirait pas, je sais.) :lol: J'ai une pile de bouquins à finir avant la rentrée, mais dès que j'ai une place qui se libère, j'y penserai ;)
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Entre nous, Ekrest qui serait Loki déguisé, j'y ai songé une fois ou deux… bon, du coup, tu te doutes que ce n'est pas le cas, mais l'idée est sympa ! (Sauf qu'elle me rappelait un peu trop Odin dans MC, donc… :? )
Oui, ma rentrée sera probablement mi-septembre.
C'est même pas qu'ils me font pas rattraper… c'est juste qu'ils ont traficoté le programme, donc on ne l'aura qu'au S2… tristesse…
J'ai envie que Lilith s'en sorte, mine de rien ! (On dirait pas, je sais.) :lol: J'ai une pile de bouquins à finir avant la rentrée, mais dès que j'ai une place qui se libère, j'y penserai ;)
Oh, j'étais pas complètement à côté de la plaque alors :lol: (ah oui, c'est vrai que ça fait écho à MC... Après, tu as pas forcément eu l'idée après lui ^^). Du coup, on reste sur la théorie d'Ekrest en train de siroter un jus de fruit sur une plage paradisiaque ?

Ah ok ! :? Et si tu avais fait directement ton S2, tu n'aurais pas eu de bio du coup ?
Si, si, en même temps, si elle s'en sortait pas, on pourrait pas trop suivre ses aventures :lol:
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Reste sur cette théorie si tu le souhaites, moi je ne dirai rien :mrgreen:
Si, si, les changements qu'ils prévoient s'appliquent uniquement à ceux qui (re-)commenceront leur S1 en 2018. ^-^
Elle serait morte au chap 12, ça aurait été une fin un peu abrupte. :lol:
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