J'verrai plus tard.

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
DocMoule-Frite

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J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Ça commence dans une rue, une rue bien droite, bien faite, une rue. Une rue avec ses voitures qui rugissent comme des fauves au milieu de cette savane, sa petite école primaire dont on n’entend rien encore mais qui retentira bientôt des cris des enfants, ses quelques passants, ses immeubles tout carrés, non, vraiment, ce n’est qu’une rue. Le vieil homme sourit. Il est assis par terre, dos au mur d’un de ces grands cubes. Il observe. Devant lui, enfoncé dans son grand costume noir comme une nuit sans étoiles ni lune, passe, rapidement, un petit grand homme, armé de sa mallette de cuir brun. Il est bien pressé ce petit homme, il se hâte, se précipite, il fonce à toute vitesse ! Il sera à l’heure dite dans son petit bureau, dans une autre de ces boîtes de verre. Un autre passant qui ne s’arrêtera pas. Vient une fille, qui rêvasse et marche tranquillement, échassier solitaire dans cette jungle urbaine, au milieu de tous ces gens si pressés . Elle par contre sera en retard, mais peut être ne le sait-elle même pas. Le vieil homme sourit encore. Ou peut être le sait-elle, mais après tout qu’elle importance ? Elle aura toute sa vie pour arriver à l’heure. Elle s’apprête à traverser la rue, avec ses voitures, sa petite école primaire , ses passants, ses immeubles, ses voitures. Cette voiture. Elle aussi est comme toute les autres. Elle rugit, porte en son sein un autre petit grand homme, encore un ! Mais elle va vite, très vite, trop vite. Le vieil homme le sait bien , lui, combien elles peuvent être dangereuses, combien elles peuvent être méchantes. Alors il se lève, et ce simple fait l’épuise. Mais il avance, vite, vite, vite ou il sera trop tard! Et il attrape le calme oiseau blanc, le retient un instant avant son envol. Elle finit par traverser, elle ne le sait pas mais elle est sauvée. Le vieil homme s’effondre. Cette fois ça y est, c’est fini. Il est allongé sur le dos, et devant ses yeux, et devants ses yeux, un ciel profond s’étend. Ira-t-il un jour nager dans ces eaux calmes ? Et devant ses yeux, et devant ses yeux, tout se trouble. Au coin de son ciel, il aperçoit une tache rouge qui se rapproche de lui. Il plisse les yeux, se concentre, s’accroche à cette tache rouge. C’est un pull, surmonté d’une tête, de deux bras, dont l’un tient un objet que le soleil fait briller. Il se concentre de plus belle, tente de distinguer ce que c’est, il se sent partir. C’est un couteau. Arrivée au bout de la rue, la fille, l’enfant sauvée, se retourne. Elle a senti un courant d’air froid, qui l’a fait frissonner. Elle se retourne et voit une rue, une rue comme les autres, avec ses voitures sa petite école qui retentit des cris d’enfants,ses passants, ses immeubles.Une rue remplie de petits grands hommes, une rue où un vieillard vient de se faire poignarder, mais ça, elle ne le sait pas.
Dernière modification par DocMoule-Frite le mar. 22 nov., 2016 4:53 pm, modifié 1 fois.
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Salut à la peut-être seule personne qui regarde ça. Je vais essayer de poster la suite une fois par semaine, et surtout, toi, ouiii, toi, s'il y a des erreurs ou des trucs à revoir ou corriger, VAS-Y, lance toi!! Sinon, j'avais pas d'idée de titre donc pour l'instant ça se limite à ce... Ce truc bizarre. (Non honnêtement je sais pas pourquoi je l'ai appelé comme ça)

Bonjour, ici le moi de trois mois après avoir écrit ça. Pour ce qui est des commentaires, je suis encore d'accord avec ce que j'ai dit, ça, ça va.
Par contre pour ce qui est du rythme de parution...
Bon, disons que c'est quand je peux, quand je veux, et quand j'ai écrit quelque chose que j'estime être à peu près bien.
Donc, pas du tout toutes les semaines.
Salut et bon futur.
Dernière modification par DocMoule-Frite le ven. 07 avr., 2017 7:04 pm, modifié 2 fois.
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Une autre scène, un autre décor, de nouveaux personnages. Une course. Une course effrénée dans les bois. Les feuilles mortes craquent horriblement sous les pas, et ce bruit semble résonner à l’infini sous la voûte des arbres. Elle sent son sang battre dans sa tête, comme un tambour, ta-tam, ta-tam. La course a réchauffé ses membres transis par le froid de cet automne qui n’en finit pas. Elle contourne deux jeunes arbres entrelacés l’un autour de l’autre comme deux amants. Au loin, elle entend les voix des adultes, qui comme elle, parcourent, cette forêt. Ta-tam, ta-tam. Le vent souffle longuement dans les arbres, comme une respiration lente et profonde. Et les feuilles n’en finissent pas de tomber, tomber, encore et encore. Elle s’arrête. Regarde autour d’elle. Ta-tam, ta-tam. Le lit de l’ancien ruisseau ? Trop visible. Plus haut sur la butte, il y avait les pierres. Ce serait parfait, et elle manque de toute façon de temps. Elle reprend sa course, mais plus lentement. Elle arrive aux pierres. Ce sont d’énormes rochers, regroupés les uns autour des autres. Elle ne sait pas comment ils sont arrivés là, et peut-être ont-ils toujours reposé dans cette forêt, gardiens silencieux et imposants de cet endroit, depuis la nuit des temps. Elle marche à présent. Marche entre les pierres, se glisse parmi elles, avant de trouver une fente sous la roche, au ras du sol. Elle rampe dessous et vient s’y nicher. Tout a repris sa place. On entends les voix des adultes au loin, mais plus aucun bruit de pas. Elle inspire doucement.Tout près d’elle, des feuilles craquent. Même si elle se sait à l’abri, elle n’ose se retourner. Non ! Pas déjà ! Devant elle, une paire de baskets blanches apparaît. Elle soupire. Marco. Il n’a jamais su se cacher correctement. Il a fallu qu’il la suive, il a fallu qu’elle ne le remarque pas plus tôt. Elle l’appelle à voix basse.
" Par ici ! Dépêche toi !" 
Il la rejoint et lui sourit.  
"Pas de bruit, sinon il va nous trouver !" 
Il hoche la tête et met son doigt sur sa bouche. Léanor reporte son attention sur les bois.
Une voix résonne alors entre les arbres .
" 28,29,30 ! Cachés ou pas, j’arrive !"
  La partie commence. Elle plisse les yeux depuis son abri minéral. Cette doudoune violette derrière les arbres, c’est Lison, ce bonnet rouge derrière l’arbre Jon. Elle sourit et les montre du doigt à Marco. Les feuilles mortes craquent à nouveau tout près d’eux. Ce n’est pas Marco, puisqu’il est à ses côtés. Pas Lison, ni Jon. Non ! Elle ne voudrait pas avoir déjà été trouvée ! Elle s’aplatit contre le sol. A côté d’elle, son camarade nesemble pas s’inquiéter plus que ça.
" Regarde ! ,chuchote-t-il, Y’a un chat !"
Elle tourne la tête. Effectivement, elle pouvait voir un chat. Un chat blanc et gris, perché sur l’épaule d’une fille.
 "-Tu crois qu’elle s’est perdue ? demande-t-elle
-Qui ça ? Le chat ?"
Elle a la peau brune, ce qui fait ressortir ses cheveux tressés. Blancs. Elle a des cheveux blancs comme un nuage. Sûrement une teinture.
"Mais non ! La fille !
-Ah oui ! J’l’avais pas vue" répond-il.
Elle porte un sweat rouge à capuche. Elle semble avoir le même âge qu’elle. Léanor se ratatine dans sa cachette. A 17 ans, s’amuse-t-on encore à jouer à cache-cache dans les bois avec ses petits cousins ?
"A ton avis, c’est une fille ou un garçon ?
-Quoi ?
-Bah le chat."
Évidemment.
"Je sais pas."
Elle porte une vieille sacoche un peu éraflée sur les bords. Son visage porte des traces de coups, ici un bleu, là une coupure, un pansement… L’apparition a un air sauvage, fascinant. Elle regarde autour d’elle. Sous la pierre, deux paires d’yeux sont fixés sur elle. Elle s’approche d’un arbre, un grand chêne au large tronc, et tend la main. A son contact, l’écorce se trouble comme de l’eau, des ridules se forment à sa surface. Et elle ENTRE dans l’arbre.
"T’as vu ça ?!"
Le ton de sa voix est hystérique, elle panique, n’en croit pas ses yeux.
"Vu quoi ?
-Mais ce… Cette fille !!
-Quelle fille ?"
Il la regarde, inquiet.
"T’es sure que ça va, Léanor ?
-Mais elle… Elle était là !!"
Elle sent le regard de Marco, qui la transperce comme un poignard.
"Attends, tu vas voir !"
Elle s’extirpe de sa cachette, avance vers l’arbre mais trébuche et tombe.
"Léanor !! Reviens !!"
Elle se relève. Ignorant Marco qui lui fait signe, elle continue de marcher. Et elle rentre dans l’arbre.
Littéralement. Elle en gardera une bosse pendant quelques jours. Un sujet de plus à raconter à sa psy, un sujet de plus pour inquiéter sa mère, car même Marco niera avoir vu une fille en rouge se balader dans les bois.
Dernière modification par DocMoule-Frite le mar. 22 nov., 2016 5:11 pm, modifié 2 fois.
mickaela

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Re: J'verrai plus tard.

Message par mickaela »

Bonsoir.

Le début de ton histoire est très prometteur.
J'aime beaucoup ton style d'écriture

serais t'il possible que tu me prévienne quand Tu posteras la suite stp ?

En tout cas continue comme ça.

Et pour le titre bah... on fais ce que l'on peu avec ce qu'on a et puis c'est ce qui mas fais tomber dessus.
vampiredelivres

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Re: J'verrai plus tard.

Message par vampiredelivres »

Hello !!

Je viens de lire, c'est très bien écrit, très agréable à lire. J'ai relevé quelques petites fautes (je corrige plus bas), rien de trop grave (de la conjugaison et de la ponctuation, principalement) ^^

Le truc qui est vraiment frappant, c'est le côté très réaliste de ces petits textes. J'ai beaucoup aimé le point de vue du vieil homme, dans le premier texte, avec sa manière d'observer les gens. On sent vraiment, rien qu'à travers les quelques lignes, que le personnage a de l'expérience, qu'il a vécu beaucoup de choses. Le texte est très beau.

La chute du deuxième est très bien, elle aussi. Ça change des récits traditonnels. J'aurais cru, au début, que comme la fille, Léanor allait rentrer dans l'arbre, au sens surnaturel du terme. Mais non. Et ça, c'est vraiment bien, parce que tu m'as surprise.

J'en reviens à ma correction, du coup :
DocMoule-Frite a écrit :Ça commence dans une rue, une rue bien droite, bien faite, une rue. Une rue avec ses voitures qui rugissent comme des fauves au milieu de cette savane, sa petite école primaire dont on n’entend rien encore mais qui retentira bientôt des cris des enfants, ses quelques passants, ses immeubles tout carrés, non, vraiment, ce n’est qu’une rue. Le vieil homme sourit. Il est assis par terre, dos au mur d’un de ces grands cubes. Il observe. Devant lui, enfoncé dans son grand costume noir comme une nuit sans étoiles ni lune, passe, rapidement, un petit grand homme, armé de sa mallette de cuir brun. Il est bien pressé ce petit homme, il se hâte, se précipite, il fonce à toute vitesse ! Il sera à l’heure dite dans son petit bureau, dans une autre de ces boîtes de verre. Un autre passant qui ne s’arrêtera pas. Vient une fille, qui rêvasse et marche tranquillement, échassier solitaire dans cette jungle urbaine, au milieu de tous ces gens si pressés. Elle, par contre sera en retard, mais peut être ne le sait-elle même pas. Le vieil homme sourit encore. Ou peut être le sait-elle, mais après tout qu’elle importance ? Elle aura toute sa vie pour arriver à l’heure. Elle s’apprête à traverser la rue, avec ses voitures, sa petite école primaire, ses passants, ses immeubles, ses voitures, cette voiture. Là, j'aurais plutôt écrit comme ça (mais ça reste une proposition : « [...] ses passants, ses immeubles, ses voitures. Cette voiture. [...] » pour accentuer la séparation entre cette voiture en particulier et les autres. Elle aussi est comme toute les autres. Elle rugit, porte en son sein un autre petit grand homme, encore un ! Mais elle va vite, très vite, trop vite. Le vieil homme le sait bien, lui, combien elles peuvent être dangereuses, combien elles peuvent être méchantes. Alors il se lève, et ce simple fait l’épuise. Mais il avance, vite, vite, vite ou il sera trop tard ! Et il attrape le calme oiseau blanc, le retient un instant avant son envol. Elle finit par traverser, elle ne le sait pas mais elle est sauvée. Le vieil homme s’effondre. Cette fois ça y est, c’est fini. Il est allongé sur le dos, et devant ses yeux, et devants ses yeux, un ciel profond s’étend. Ira-t-il un jour nager dans ces eaux calmes ? Et devant ses yeux, et devant ses yeux, tout se trouble. Au coin de son ciel, il aperçoit une tache rouge qui se rapproche de lui. Il plisse les yeux, se concentre, s’accroche à cette tache rouge. C’est un pull, surmonté d’une tête, de deux bras, dont l’un tient un objet que le soleil fait briller. Il se concentre de plus belle, tente de distinguer ce que c’est, il se sent partir. C’est un couteau. Arrivée au bout de la rue, la fille, l’enfant sauvée, se retourne. Elle a senti un courant d’air froid, qui l’a fait frissonner. Elle se retourne et voit une rue, une rue comme les autres, avec ses voitures sa petite école qui retentit des cris d’enfants, ses passants, ses immeubles. Une rue remplie de petits grands hommes, une rue où un vieillard vient de se faire poignarder, mais ça, elle ne le sait pas.
DocMoule-Frite a écrit :Une autre scène, un autre décor, de nouveaux personnages. Une course. Une course effrénée dans les bois. Les feuilles mortes craquent horriblement sous les pas, et ce bruit semble résonner à l’infini sous la voûte des arbres. Elle sent son sang battre dans sa tête, comme un tambour, ta-tam, ta-tam. La course a réchauffé ses membres transis par le froid de cet automne qui n’en finit pas. Elle contourne deux jeunes arbres entrelacés l’un autour de l’autre comme deux amants. Au loin, elle entend les voix des adultes, qui comme elle, parcourent, cette forêt. Ta-tam, ta-tam. Le vent souffle longuement dans les arbres, comme une respiration lente et profonde. Et les feuilles n’en finissent pas de tomber, tomber, encore et encore. Elle s’arrête. Regarde autour d’elle. Ta-tam, ta-tam. Le lit de l’ancien ruisseau ? Trop visible. Plus haut sur la butte, il y avait les pierres. Ce serait parfait, et elle manque de toute façon de temps. Elle reprend sa course, mais plus lentement. Elle arrive aux pierres. Ce sont d’énormes rochers, regroupés les uns autour des autres. Elle ne sait pas comment ils sont arrivés là, et peut-être ont-ils toujours reposé dans cette forêt, gardiens silencieux et imposants de cet endroit, depuis la nuit des temps. Elle marche à présent. Marche entre les pierres, se glisse parmi elles, avant de trouver une fente sous la roche, au ras du sol. Elle rampe dessous et vient s’y nicher. Tout a repris sa place. On entends les voix des adultes au loin, mais plus aucun bruit de pas. Elle inspire doucement. Tout près d’elle, des feuilles craquent. Même si elle se sait à l’abri, elle n’ose se retourner. Non ! Pas déjà ! Devant elle, une paire de baskets blanches apparaît. Elle soupire. Marco. Il n’a jamais su se cacher correctement. Il a fallu qu’il la suive, il a fallu qu’elle ne le remarque pas plus tôt. Elle l’appelle à voix basse.
« Par ici ! Dépêche toi ! » Il la rejoint et lui sourit. « Pas de bruit, sinon il va nous trouver ! » Il hoche la tête et met son doigt sur sa bouche. Léanor reporte son attention sur les bois.
Une voix résonna alors entre les arbres .
« 28,29,30 ! Cachés ou pas, j’arrive ! » La partie commence (ou a commencé). Elle plisse les yeux depuis son abri minéral. Cette doudoune violette derrière les arbres, c’est Lison, ce bonnet rouge derrière l’arbre, Jon. Elle sourit et les montre du doigt à Marco. Les feuilles mortes craquent à nouveau tout près d’eux. Ce n’est pas Marco, puisqu’il est à ses côtés. Pas Lison, ni Jon. Non ! Elle ne veut pas être déjà été trouvée ! Elle s’aplatit contre le sol. A côté d’elle, son camarade ne semble pas s’inquiéter plus que ça.
« Regarde ! chuchote-t-il. Y’a un chat !
Elle tourne la tête. Effectivement, elle peut voir un chat. Un chat blanc et gris, perché sur l’épaule d’une fille.
« Tu crois qu’elle s’est perdue ? demande-t-elle.
-Qui ça ? Le chat ? »
Elle a la peau brune, ce qui fait ressortir ses cheveux tressés. Blancs. Elle a des cheveux blancs comme un nuage. Sûrement une teinture.
« Mais non ! La fille !
- Ah oui ! J’l’avais pas vue. » répond-il.
Elle porte un sweat rouge à capuche. Elle semble avoir le même âge qu’elle. Léanor se ratatine dans sa cachette. A 17 ans, s’amuse-t-on encore à jouer à cache-cache dans les bois avec ses petits cousins ?
« A ton avis, c’est une fille ou un garçon ?
-Quoi ?
-Bah le chat. »
Évidemment.
« Je sais pas. »
Elle porte une vieille sacoche un peu éraflée sur les bords. Son visage porte des traces de coups, ici un bleu, là une coupure, un pansement… L’apparition a un air sauvage, fascinant. Elle regarde autour d’elle. Sous la pierre, deux paires d’yeux sont fixés sur elle. Elle s’approche d’un arbre, un grand chêne au large tronc, et tend la main. A son contact, l’écorce se trouble comme de l’eau, des ridules se forment à sa surface. Et elle ENTRE dans l’arbre.
« T’as vu ça ?! »
Le ton de sa voix est hystérique, elle panique, n’en croît pas ses yeux.
« Vu quoi ?
-Mais ce… Cette fille !!
-Quelle fille ? »
Il la regarda, inquiet.
« T’es sure que ça va, Léanor ?
-Mais elle… Elle était là !! »
Elle sentait le regard de Marco, qui la transperçait comme un poignard.
« Attends, tu vas voir ! »
Elle s’extirpe de sa cachette, avance vers l’arbre mais trébuche et tombe.
« Léanor !! Reviens !! »
Elle se relève. Ignorant Marco qui lui fait signe, elle continue de marcher. Et elle rentre dans l’arbre.
Littéralement. Elle en gardera une bosse pendant quelques jours. Un sujet de plus à raconter à sa psy, un sujet de plus pour inquiéter sa mère, car même Marco nie (ou niera, en fonction de ce que tu veux dire) avoir vu une fille en rouge se balader dans les bois.
Je suis surtout perturbée par ta façon de sauter du présent au passé simple, en fait, en plein milieu de la narration, puis de revenir au présent, de repasser au passé... etc. Erreur ou volonté d'auteur ? Parce que c'est perturbant. Mais si c'est volontaire, c'est bon, ne corrige pas.

Mais à part ça, c'est vraiment très bien, et j'insiste là-dessus. Est-ce que tu pourrais me prévenir quand tu posteras la suite ?

Merci,
vamp'
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Merci! ça me fait plaisir que tu aie pris le temps de vraiment me dire ce que tu pense de mes textes. :mrgreen:
Pour les fautes, woh. Je pensai pas en avoir fait autant. J'essaierai de faire gaffe à l'avenir, je relirais plus, promis! En attendant, je te nomme repéreuse de fautes en chef! (Tu peut t'en sentir très honorée, même si ce mot n'existe probablement pas) Je te préviendrai quand je mettrai la suite. (Certainement pas longtemps après avoir posté ce message) Hugh! *salut de la main*
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

mickaela: (j'ai commencé à me dire qu'on pouvait pas différencier deux réponses, du coup j'ai mis ton nom)Bref. Merci à toi aussi. Finalement, ça me rassure que mon titre ne soit visiblement pas aussi pourri et rebutant que ce que je pensais. Je te préviendrais aussi, promis !
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

A partir de là tout s’était enchaîné. Lundi, c’était un homme, un militaire, avec une croix gammée sur sa casquette, qui attendait le bus au milieu des passants. Jeudi cette vieille dame assise sur le muret, qu’un ballon lancé par les gamins du coin avait traversé. Vendredi, un homme à la veste en cuir qui déambulait dans le parc, hurlant sur les gens qui l’entouraient dans une langue inconnue, et que personne ne semblait VOIR. Ses visions ne la suivaient pas jusqu’au lycée, et elle y était relativement tranquille. Pendant une semaine, elle les ignora, se persuadant que ce n’était que des produits de son imagination, et regardant ailleurs lorsque cela arrivait. Le soir elle s’examinait devant son miroir, contemplant ses cheveux bruns, ses yeux verts qu’elle tenait de sa mère, son ventre trop plat, ses bras trop minces. Vraiment, elle se faisait l'effet d'un squelette. Un squelette trop grand, trop visible, alors qu'elle aurait voulu disparaître dans un trou. Elle se regardait et elle avait l’impression qu’il y avait écrit « malade » sur son front.
Le lendemain pourtant, elle retournait au lycée, ignorant « les invisibles », comme elle les avait baptisés. Elle fermait les yeux et s’imaginait flottant dans le ciel, et plus rien d'autre n’existait.
Bref, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais le destin est un être joueur, et il n’y a rien de plus frustrant qu’une histoire où les seuls rebondissements sont un vieil homme qui disparaît et une fille qui se cogne à un arbre en essayant de rentrer dedans. Donc mon récit ne s’arrêtera pas là.
Ça empirait. Ce matin, elle en avait trouvé un devant sa porte. Il se tenait là, dans l’entrée, avec le regard vide des poissons mort sur l’étal du poissonnier. Elle avait alors ralenti ses mouvements, prenant bien deux minutes de plus qu’il n’en fallait pour faire son sac. Son imagination, ce n’était que son imagination. Léanor avait l’impression d’étouffer, comme si ses poumons se remplissaient petit à petit de poussière. Le poids sur sa poitrine devenait de plus en plus insupportable. Elle vérifia deux fois son sac, fit semblant d’avoir perdu ses clés et fit le tour de l’appartement pour les trouver en sachant pertinemment qu’elles se trouvaient au fond de sa poche.
Pour son malheur, sa mère n’avait pas les moyens de lui offrir un palace. Elle eut vite fini, malgré ses efforts pour retarder le plus possible son passage dans l’entrée. Il était toujours là. Il avait une barbe de trois jours et portait un vieux costume bruns fatigué. Il regardait dans le vide, comme si rien autour de lui n’existait. L’entrée était étroite, étroite et encombrée, pas moyen de l’éviter. Léanor ferma les yeux. Elle parlait comme s’il EXISTAIT. Folle, elle devenait folle. Elle s’éclaircit la voix.
"Monsieur ?"
Elle était ridicule. Il darda sur elle son regard vitreux. Elle sursauta.
"Tu me vois ! Tu me vois." 
Elle avait l’impression que sa voix résonnait à l’infini dans sa tête. Il s’approcha d’elle et tendit sa main dans sa direction.
"Tu me vois, hein ? Tu me vois ?"
Elle courut, passa à travers lui, ce qui lui fit l’effet d’une douche glaciale d’une microseconde. Elle courut. Elle courut, vite, vite, les escaliers, vite,vite, le bus. Une fois dedans, elle regarda en arrière. Elle l’avait semé. Elle soupira.
"Ça va ?" 
Encore un. Non. Elle se retourna. Abigail répéta sa question.
 "Ça va ?
-Oui, oui… Je suis juste un peu fatiguée."
L’autre hocha la tête avec un sourire.
"Ça se voit." 
Elle était en sécurité. Elle alla donc, l'esprit léger, en classe avec son amie. Elle se trompait. En classe, il était de retour.
"Tu me vois ? Tu me vois."
Elle se força à l’ignorer et à regarder droit devant elle. Il vint flotter, tête en bas, devant ses yeux.
"Regarde, you-hou ! »
Elle imagina la classe se remplir d’eau, et des sirènes, qui auraient des écailles vert sombre, mais d’un vert qui s’animerait et s’éclairerait au moindre rayon e soleil. Des visages mutins, des branchies qui s’ouvriraient tout doucement sur leur cou… Elle les imagina attrapant l’importun par le bras et l’emmenant loin, vers la surface, qui ne serait que lumière blanche.
Elle avait l’impression que tout le monde la fixait, que tout le monde savait.
Le pire vint à la récré, dans sa petite jupe plissée d’un autre age. Léanor discutait avec Abigail,sur le thème « Imagine si les mouches faisaient vingt mètres de haut » quand Jeanne Zipper vint les voir. Ignorant Abigail, elle lui prit les mains.
"Tu les vois toi aussi ! Tu les vois !" 
Elle esquiva :
 -Excuse moi, je dois y aller." 
Elle alla droit à l’infirmerie, où elle se fit passer pour malade et rentra chez elle. Folle. Elle devenait folle. Sa mère appela pour la prévenir qu’elle rentrerait plus tard que prévu. Léanor s’en voulut de s’en être sentie soulagée sa mère était infirmière et rentrait souvent tard. Elles ne se voyaient que très peu.
Dernière modification par DocMoule-Frite le dim. 05 mars, 2017 5:38 pm, modifié 5 fois.
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

"Léanor s'en voulu de s'en êtresentie soulagée. Sa mère était infirmière et rentrai souvent tard. Elles ne se voyaient que très peu." Raaaah! Un jour, j'y arriverai!!
vampiredelivres

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Re: J'verrai plus tard.

Message par vampiredelivres »

Hello,

C'est avec plaisir que j'accepte ce rôle, merci ! :D
Les fautes, c'est la bête noire de tout écrivain débutant. À force de se faire corriger, on s'habitue à les voir, et on s'entraîne pour en faire de moins en moins. Tout le monde est passé par là, t'inquiète. ^^
DocMoule-Frite a écrit :A partir de là tout s’était enchaîné. Lundi, c’était un homme, un militaire, avec une croix gammée sur sa casquette, qui attendait le bus au milieu des passants. Jeudi cette vieille dame assise sur le muret, qu’un ballon lancé par les gamins du coin avait traversée. Vendredi, un homme à la veste en cuir qui déambulait dans le parc, hurlant sur les gens qui l’entouraient dans une langue inconnue, et que personne ne semblait VOIR. Ses visions ne la suivaient pas jusqu’au lycée, et elle y était relativement tranquille. Pendant une semaine, elle les ignora, se persuadant que ce n’était que des produits de son imagination, et regardant ailleurs lorsque cela arrivait. Le soir elle s’examinait devant son miroir, contemplant ses cheveux bruns, ses yeux verts qu’elle tenait de sa mère, son ventre trop plat, ses bras trop minces. Vraiment, elle se faisait l'effet d'un squelette. Un squelette trop grand, trop visible, alors qu'elle aurait voulu disparaître dans un trou. Elle se regardait et elle avait l’impression qu’il y avait écrit « malade » sur son front. Le lendemain pourtant, elle retournait au lycée, ignorant « les invisibles », comme elle les avait baptisés. Elle fermait les yeux et s’imaginait flottant dans le ciel, et plus rien d’autre n’existait. Bref, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais le destin est un être joueur, et il n’y a rien de plus frustrant qu’une histoire où les seuls rebondissements sont un vieil homme qui disparaît et une fille qui se cogne à un arbre en essayant de rentrer dedans. Donc mon récit ne s’arrêtera pas là.
Ça empirait. Ce matin, elle en avait trouvé un devant sa porte. Il se tenait là, dans l’entrée, avec le regard vide des poissons mort sur l’étal du poissonnier. Elle avait alors ralenti ses mouvements, prenant bien deux minutes de plus qu’il n’en fallait pour faire son sac. Son imagination, ce n’était que son imagination. Léanor avait l’impression d’étouffer, comme si ses poumons se remplissaient petit à petit de poussière. Le poids sur sa poitrine devenait de plus en plus insupportable. Elle vérifia deux fois son sac, fit semblant d’avoir perdu ses clés et fit le tour de l’appartement pour les trouver en sachant pertinemment qu’elles se trouvaient au fond de sa poche. Pour son malheur, sa mère n’avait pas les moyens de lui offrir un palace. Elle eut vite fini, malgré ses efforts pour retarder le plus possible son passage dans l’entrée. Il était toujours là. Il avait une barbe de trois jours et portait un vieux costume bruns fatigué. Il regardait dans le vide, comme si rien autour de lui n’existait. L’entrée était étroite, étroite et encombrée, pas moyen de l’éviter. Léanor ferma les yeux. Elle parlait comme s’il EXISTAIT. Folle, elle devenait folle. Elle s’éclaircit la voix.
« Monsieur ? »
Elle était ridicule. Il darda sur elle son regard vitreux. Elle sursauta.
« Tu me vois ! Tu me vois. »
Elle avait l’impression que sa voix résonnait à l’infini dans sa tête. Il s’approcha d’elle et tendit sa main dans sa direction.
« Tu me vois, hein ? Tu me vois ? »
Elle courut, passa à travers lui, ce qui lui fit l’effet d’une douche glaciale d’une micro-seconde. Elle courut. Elle courut, vite, vite, les escaliers, vite, vite, le bus. Une fois dedans, elle regarda en arrière. Elle l’avait semé. Elle soupira.
« Ça va ? »
Encore un. Non. Elle se retourna. Abigail répéta sa question.
« Ça va ?
-Oui, oui… Je suis juste un peu fatiguée. »
L’autre hocha la tête avec un sourire.
« Ça se voit. »
Elle était en sécurité. Elle alla donc, l'esprit léger, en classe avec son amie. Elle se trompait. En classe, il était de retour.
«Tu me vois ? Tu me vois. »
Elle se força à l’ignorer et à regarder droit devant elle. Il vint flotter, tête en bas, devant ses yeux.
« Regarde, you-hou ! »
Elle imagina la classe se remplir d’eau, et des sirènes, qui auraient des écailles vert sombre, mais d’un vert qui s’animerait et s’éclairerait au moindre rayon de soleil. Des visages mutins, des branchies qui s’ouvriraient tout doucement sur leur cou… Elle les imagina attrapant l’importun par le bras et l’emmenant loin, vers la surface, qui ne serait que lumière blanche.
Elle avait l’impression que tout le monde la fixait, que tout le monde savait.
Le pire vint à la récré, dans sa petite jupe plissée d’un autre age. Léanor discutait avec Abigail,sur le thème « Imagine si les mouches faisaient vingt mètres de haut » quand Jeanne Zipper vint les voir. Ignorant Abigail, elle lui prit les mains.
« Tu les vois toi aussi ! Tu les vois ! »
Elle esquiva :
« Excuse moi, je dois y aller. »
Elle alla droit à l’infirmerie, où elle se fit passer pour malade et rentra chez elle. Folle. Elle devenait folle. Sa mère appela pour la prévenir qu’elle rentrerait plus tard que prévu. Léanor s’en voulu de s’en être senti soulagée. Sa mère était infirmière et rentrait souvent tard. Elles ne se voyaient que très peu.
Je ne vais pas faire de commentaire sur le fait que tu sois passée au passé simple alors que ton premier texte était au présent, pour me concentrer sur une remarque que je veux te faire. En français, les dialogues peuvent être écrits de trois manières différentes (je vais auto-citer l'une de mes fanfics si ça ne te dérange pas, j'ai la flemme d'inventer un dialogue sur un coup de tête ^^).

Possibilité 1 : uniquement avec des tirets (et dans ce cas, on les préfèrera cadratins [en traduction, ça donne ça : — au lieu de ça : -], parce que ça donne plus un effet "roman" et "texte travaillé"). C'est la ponctuation la plus utilisée en général, parce qu'elle simplifie vraiment la vie par rapport aux deux autres.
vampiredelivres a écrit : De la magie, conclut Sif.
Volstagg la regarda d'un air intrigué.
Comment tu sais ça, toi ?
Je te signale que c'est moi qui passais le plus de temps avec…
Sa voix flancha.
Frigga, souffla Loki près d'une porte, une pointe d'émotion dans la voix.
Son murmure se répercuta dans toute la salle. Il grimaça en se rendant compte qu'il venait de se trahir. Lui et son sentimentalisme !
LOKI ! hurla Thor, furieux.
Ça va, ça va, répliqua le concerné, pas besoin de mettre en miettes les tympans de tout le monde !
Il resta silencieux un bref moment, avant d'ajouter d'un air perfide :
Je t'ai manqué, mon frère ?
Qu'est-ce que j'ai mis en rouge :
  • a) les cadratins au début de chaque partie "dialoguée", donc de chaque réplique de personnage, toujours suivis d'un espace et d'une majuscule ;
    b) les deux points qui anoncent un début de dialogue ;
    c) les virgules et les points d'exclamation, qui permettent d'introduire des verbes de parole. À noter qu'après une ponctuation marquée (? / ! / ...), le verbe qui suit ne commence pas par une majuscule, pour le distinguer d'une nouvelle phrase du personnage.
Clairement, c'est la possiblité la plus simple...

Possibilité 2 : le mélange guillemets-tirets. Un peu moins utilisée que les tirets, même si, historiquement parlant, elle est plus ancienne.
vampiredelivres a écrit :« De la magie » conclut Sif.
Volstagg la regarda d'un air intrigué.
« Comment tu sais ça, toi ?
Je te signale que c'est moi qui passais le plus de temps avec… »
Sa voix flancha.
« Frigga » souffla Loki près d'une porte, une pointe d'émotion dans la voix.
Son murmure se répercuta dans toute la salle. Il grimaça en se rendant compte qu'il venait de se trahir. Lui et son sentimentalisme !
« LOKI ! hurla Thor, furieux.
Ça va, ça va, répliqua le concerné, pas besoin de mettre en miettes les tympans de tout le monde !»
Il resta silencieux un bref moment, avant d'ajouter d'un air perfide :
« Je t'ai manqué, mon frère ?»
Toujours en rouge, du coup :
  • a) la combinaison guillemets-tirets. Tu ouvres ton dialogue avec des guillemets, le referme avec des guillemets. Entre deux, si tu as d'autres répliques, tu les fais avec des tirets cadratins. À savoir aussi que s'il y a ne serait-ce qu'une ligne descriptive entre deux répliques, tu refermes tes guillemets, et les rouvres après la description, au début de la réplique suivante ;
    b) la proposition incise, qui permet de faire agir le personnage (", répliqua le concerné,"). Elle se glisse au milieu du dialogue, qui continue juste derrière, encadrée par des virgules (ou terminée par un point) ;
    c) les deux points et la ponctuation, comme dans la première possiblité.
Possiblité 3 : les guillemets uniquement. C'était la pontuation la plus utilisée à une époque, mais elle est plutôt désuète aujourd'hui (principalement parce que c'est la galère pour l'utiliser, même si ça reste faisable).
vampiredelivres a écrit :« De la magie » conclut Sif.
Volstagg la regarda d'un air intrigué.
« Comment tu sais ça, toi ? »
« Je te signale que c'est moi qui passais le plus de temps avec… »
Sa voix flancha.
« Frigga » souffla Loki près d'une porte, une pointe d'émotion dans la voix.
Son murmure se répercuta dans toute la salle. Il grimaça en se rendant compte qu'il venait de se trahir. Lui et son sentimentalisme !
« LOKI ! » hurla Thor, furieux.
« Ça va, ça va » répliqua le concerné « pas besoin de mettre en miettes les tympans de tout le monde ! »
Il resta silencieux un bref moment, avant d'ajouter d'un air perfide :
« Je t'ai manqué, mon frère ? »
En rouge (on ne change pas la couleur des correcteurs, n'est-ce pas ?) :
  • a) les guillemets, en début et fin de chaque partie orale ;
    b) la proposition incise, qui fait agir le personnage au milieu d'un dialogue, ainsi que les deux points qui permettent (en fonction toujours de la situation) d'ouvrir le dialogue.
La combinaison «- que tu utilises parfois n'existe pas. Erreur de ta part ?
Entre ces trois-là, tu choisis. J'ai vu que tu utilisais majoritairement la combinaison guillemets-tirets, autant continuer sur la lancée, elle est très bien (elles le sont toutes, à leur manière). Fais avec ce qui te paraît le plus simple, avec quoi tu es le plus à l'aise.

Et pour ça :
DocMoule-Frite a écrit :"Léanor s'en voulu de s'en êtresentie soulagée. Sa mère était infirmière et rentrai souvent tard. Elles ne se voyaient que très peu." Raaaah! Un jour, j'y arriverai!!
Il existe un petit bouton, avec un crayon dessus si je ne me trompe pas, à droite de ton message qui te permet d'éditer le message, et donc ensuite de corriger les fautes. (démonstration en image !)
Edit BK.jpg
Edit BK.jpg (93.62 Kio) Consulté 539 fois
Du coup, tu peux copier-coller mes versions corrigées de ton texte à la place de l'original (en enlevant les éventuelles remarques que j'y ai glissées), et/ou modifier un passage où tu as vu une faute avant que je ne lise - et donc que je la voie ! ;)

Je crois que j'ai fait le tour des fautes et des options... Bon.
Points positifs : c'est toujours aussi fluide et bien écrit, j'adore toujours autant le côté réaliste du récit. On commence aussi à voir les liens entre les différentes parties... Je me demande vraiment où est-ce que tu vas nous mener. Mais en tout cas, tu es très bien parti, donc bravo, et félicitations !

Dis-moi juste si je te casse les pieds avec mes romans-fleuves et mes corrections de trois kilomètres de long. :mrgreen:
À bientôt j'espère ^^
vamp'
Mimori

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Re: J'verrai plus tard.

Message par Mimori »

En toute honnêteté, je ne m'attendais pas à ce qu'un tel pseudo puisse pondre un truc aussi bien. Comme quoi les apparences sont trompeuses. Alors à nous deux, doc moules frites !

Ton écriture donne l'impression d'aller à cent à l'heure et pourtant elle ne nous perd pas en cours de route. Tu penses comme tu écris et ça semble presque facile, mais je me doute qu'il y a du travail derrière.
J'ai pour l'instant du mal à voir le rapport entre ton premier post et la suite mais il est encore trop tôt pour avoir une vue globale de l'intrigue. Cette première lecture ne me préparait en tout cas pas du tout à ce petit tournant fantastique, et je dois bien avouer que c'est plaisant. J'ai hâte de voir ce que ça va donner.
mickaela

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Re: J'verrai plus tard.

Message par mickaela »

Ton 2eme chapitre donne encore plus envie de continuer.
Hâte de lire la suite.

(Mes message tellement productif :lol: )
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

A vampiredelivres : Tu ne m’embête pas du tout !! C’est limite si je n’ai pas envie de me prosterner devant la grande maîtresse de la correction et tous ses conseils !! Tu as écrit des fanfics !! (oui, aucun rapport)Tu pourras m’envoyer le lien ? Je veux tout voir, tout savoir !!! (tu es autorisée à oublier cette partie là) Et je suis trop fière de moi: j'ai trouvé le crayon!! Comme tu vois, il ne m'en faut pas beaucoup. Je corrigerai dans la semaine, et essaierai d'en faire moins.

A Mimori : Pour le pseudo, disons… J’ai fait des erreurs, pardonnez moi… non, vraiment, il commence à dater un peu, je suis plus tellement le DocMoule-Frite d’avant… Bienvenue au royaume des pseudos dont on sait plus trop pourquoi ont les a gardés… Fais attention, c’est un endroit sombre et parfois terrifiant… Je suis contente que tu aie donné ton avis. (Sur votre droite, le pays des Bisounours…) Je te préviendrai quand je posterai la suite, si elle t’intéresse toujours.

A Mickaela : Mais ? Mais tu sait que tu vas aussi aller chez les Bisounours toi ? Pour excès de sympathie, oui madame !! Du coup vous me faites stresser : « Est-ce que la suite sera aussi bien ? Et si ça devient mou et ennuyeux ? Raaaaaaah !! » Je pense me torturer pendant quelques heures encore si cela ne te dérange pas.

Et à tous, ce mot bien cliché que je suis pas sûre d'assumer après...
Merci!!!
Dernière modification par DocMoule-Frite le sam. 26 nov., 2016 3:46 pm, modifié 1 fois.
Mimori

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Re: J'verrai plus tard.

Message par Mimori »

Bien sûr que tu peux me prévenir !!!
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Chez elle. Jeanne était venue chez elle. Devant sa porte, elle avait eu un sourire timide, bien loin de celle qui l'avait apostrophé dans la cour. Elle pencha doucement la tête sur le côté.
« Je peux entrer ?»
L’autre se tenait à côté d’elle, l’autre avec ses yeux, ses yeux morts. Elle leur ouvrit la porte. Après tout, perdue pour perdue, autant y aller à fond et voir jusqu'où cela allait la mener. Ils entrèrent. Doucement, Jeanne reprit la parole.
«Tu les vois ?»
Un instant, Léanor s’imagina repoussant cette fille, la mettant à la porte. Elle s’imagina crachant et donnant des coups de patte à Jeanne comme un chat. Un sourire monta sur ses lèvres tandis que celui de Jeanne se fissurait.
« Tu crois que je pète les plombs, c’est ça ? »
Elle haussait la voix.
« Parce que t’es comme les autres, c’est ça ? Tellement normale, et Jeanne, oh pauvre Jeanne la folle !
-Mais non, pas du tout, je… Je t’assure ! Je me moquait pas, pas du tout ! »
L’autre la fixa un instant, méfiante, les larmes aux yeux. Puis son visage s’éclaircit, et les nuages qui pesaient sur ses sourcils et faisaient durcir sa voix se retirèrent. Elle lui sourit comme si rien ne s’était passé. Kalaan, cette fille passait du jour à la nuit en un battement de cils.
« En tout cas, tu cache bien ton jeu ! Tiens, il y a… je sais pas, 2 mois, j’aurais jamais cru que tu les voyais !
-Il y a 2 mois ?
-Oui, tu sais un mois, deux… huit semaines si tu préfères… »
Léanor secoua la tête avec un sourire.
«  Il y deux mois, je les voyait pas.» 
Jeanne s’écarta. Léanor la regarda. Ferait-elle fuir celle-là aussi ?
« C’est grave, docteur ? »
Oh oui, ça l’était. Et Jeanne semblait aussi atteinte qu’elle.
« Non, mais c’est bizarre… »
Elle haussa les épaules.
« Au pire je demanderai. Mais si tu savais comme je suis contente ! » dit-elle en lui prenant les mains
Léanor aurai voulu lui poser des dizaines de questions, mais, finalement, elle pensa que cela ne lui aurait rien appris, et puis après tout, comment tout ce délire aurait-il pu avoir une explication rationnelle ? Elle avait donc abandonné cette idée.

Léanor s’était habituée, enfin, autant que l’on puisse s’habituer à ce genre de situation. Elle s'était habituée à se lever le matin, regarder au travers de cette dame inconnue qui rodait dans sa chambre, manger, éviter de regarder les invisibles ou de leur passer au travers. Car le monde continuait à tourner, et elle ne pouvait pas juste décider de tout arrêter, tout d'un coup. Au moins, se disait-elle, elles étaient deux dans ce délire.
Mais. Car il y a toujours un « mais » dans ce genre d’histoire, un « mais » qui chamboule tout , un « mais » qui détruit le monde en équilibre des personnages, comme une allumette dans une réserve de poudre, un « mais » qui fait repartir l’intrigue au galop. Penses-tu que la petite marchande d’allumettes du conte sache quelle terrible arme elle avait entre les mains ? Oh, s’il n’y avait pas eu ce « mais », tout, tout aurait été plus simple, Kalaan, oui, tellement plus simple, mais aussi tellement plus ennuyeux.
Cette allumette, cette petite étincelle, ce fut le retour de la fille au sweat rouge. Elle apparut comme ça, un beau jour, au milieu de la cantine du lycée.
Oh, Kalaan, si seulement elle ne l’avait pas remarquée ! Si seulement Léanor avait été bigleuse, aveugle, si seulement.
La fille, puisqu’elle n’en connaissait pas le nom, était semblable à cette fois là dans la forêt. Il y avait quelques chose d’étrange avec cette fille, comme si elle se trouvait au centre d’un cyclone, qui l’aspirait violemment. Celle qui, depuis des jours maintenant, ignorait toutes ces apparitions eut bien du mal à se retenir de l’approcher, de l’interroger, ici, tout de suite. Elle se retint à temps pour ne pas passer pour folle, ce qu'elle était sans doute, aux yeux de tout le lycée, et alla s’asseoir à table, tout en la suivant des yeux.
C’était trop tard, Kalaan, trop tard ! L’étincelle avait déjà fait ce que toutes les étincelles font dans une réserve de poudre. Boum ! Bam ! Un vrai feu d’artifice. Ah, Kalaan, tu aurais vu, c’était magnifique, terrible et incroyable à la fois. Ce n’étaient que deux personnes se croisant, mais c’était tellement, tellement plus !
Faisant mine de s’intéresser à la conversation à laquelle, d’ordinaire, elle aurait participé de bon cœur, Léanor ne quittait pas la fille des yeux. Elle s’était installée à une table, plus loin, près de la porte, et discutait avec une fille assise en face d’elle.
Sur ces genoux, le chat blanc et gris qu’elle avait vu avec elle dans la forêt, ce jour là. Dire que tout avait commencé avec ce chat.
Il fallait, il fallait qu’elle lui parle. La jeune fille était à la torture. Elle était là, elle en était sûre, la réponse à tout ça, là, juste là, et elle ne pouvait l’approcher, sinon… Sinon on aurait raconté partout qu’ elle avait interpellé le vide, parlé toute seule, et elle aurait été finie, catégorisée comme la « bizarre », la fille sympa mais qu' il fallait mieux éviter. Elle aurait rejoint Jeanne dans les rangs des solitaires.
Elle avait donc dû prendre son mal en patience, attendre, redoutant sans cesse qu’elle s’en aille, qu’elle ne soit qu’un mirage. Dans la cour, elle la perdit de vue un instant. Elle regarda autour d’elle, paniquée. Non ! Pas maintenant, elle n’allai pas lui échapper, pas après être passée si près, si près… Si près, oui, elle en était convaincue, elle était si près de comprendre. Non, elle ne voulait pas comprendre. Elle voulait juste... Elle SENTAIT qu'elle devait lui parler. Et tant pis, tant pis si elle déraillait, si elle ne faisait que l’imaginer. Il fallait qu’elle la retrouve.
La fille s’était arrêtée, elle était debout devant un banc et discutait, cette fois avec un homme en costume assis face à elle, sans doute un autre invisible. Léanor réfléchit le plus vite qu’elle le put, comment l’aborder ? Que dire ? Comment, oui, comment faire ? Elle s’assit finalement sur le banc, près d’eux. Les deux autres ne montrèrent aucune réaction et continuèrent à parler.
« Pas vu depuis longtemps… Aurait jamais imaginé…
-… sais forcément quelques chose… »
Leurs paroles n’étaient pas claires. Elle les entendaient comme au travers d’une radio qui grésille. Elle n’osait pas bouger. Tous ses membres étaient paralysés, comme congelés, comme si le temps, fatigué, avait arrêté sa course le temps d’une pause. Ce n’était pas possible ! Elle allait la manquer. Elle murmura : « Je te vois… Je te vois... » Aucune réaction de la part de ses voisins. Elle senti une boule monter dans sa gorge, et les larmes affluer au coin de ses yeux. Alors c’était ça ? Elle n’était donc qu’une pauvre folle ? Plus fort : « Je te vois, là, toi, alors vas-y, retourne toi, répond ! »
L’homme en costume la fixa un instant, puis regarda autour de lui, et haussa les épaules à l’intention de son interlocutrice qui secoua la tête et eu un geste de la main, comme pour lui dire de ne pas y prêter attention.
« Ne m’ignore pas comme ça !! Et oui, oui, c’est à toi que je parle ! »
Sa voix se réduisit en un mince filet, comme une fontaine qui s'assècherait. « Pitié, pitié... »Elle sanglota doucement et baissa la tête. Voilà. C’était fini. Ses cheveux bruns lui cachèrent la cour, comme un rideau de pluie un jour gris, qui tomberait en fines gouttes du ciel, comme pour laver toutes les impuretés de cette terre. Elle ne savait combien de temps s’écoula avant qu’elle n’aperçoive, au travers du rideau de pluie, une forme. Qui se précisa. L’homme qui discutait avec « l’autre » était accroupi devant elle, et ses yeux bleus clairs, presque blancs, la sondaient. Elle n’osa pas bouger un cil durant cet étrange examen.
« Je te dis que si !
-Non… C’est pas possible.
-Mais si !
-Mais non !
-Puisque je te le dis ! T’as qu’à lui demander si tu ne me crois pas ! »
Elle releva lentement la tête avant de croiser le regard de la fille. Elle avait des yeux noisette, parsemés de doré, qui s’écarquillèrent à sa vue.
« Non…
-Si ! »,dit l’autre d’un ton réjoui avant de partir d’un grand éclat de rire.
Dernière modification par DocMoule-Frite le dim. 05 mars, 2017 5:41 pm, modifié 3 fois.
vampiredelivres

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Re: J'verrai plus tard.

Message par vampiredelivres »

Ohai !

Je viens de me rendre compte que j'ai zappé ceci dans le second texte :
DocMoule-Frite a écrit :Léanor s’en voulut de s’en être sentie soulagée sa mère était infirmière et rentrait souvent tard. Elles ne se voyaient que très peu.
Le pire, c'est que je les ai vues, et puis je me suis lancée dans mon explication sur les dialogues... Je me sens stupide, tout d'un coup ^^

Bref. Aujourd'hui, je corrige d'abord, et je commente ensuite ! :mrgreen:
DocMoule-Frite a écrit :Chez elle. Jeanne était venue chez elle. Devant sa porte, elle avait eu un sourire timide, bien loin de celle qui l'avait apostrophé dans la cour. Elle pencha doucement la tête sur le côté.
« Je peux entrer ? »
L’autre se tenait à côté d’elle, l’autre avec ses yeux, ses yeux morts. Elle leur ouvrit la porte. Après tout, perdue pour perdue, autant y aller à fond et voir jusqu'où cela allait la mener. Ils entrèrent. Doucement, Jeanne reprit la parole.
«Tu les vois ? »
Un instant, Léanor s’imagina repoussant cette fille, la mettant à la porte. Elle s’imagina crachant et donnant des coups de patte à Jeanne comme un chat. Un sourire monta sur ses lèvres tandis que celui de Jeanne se fissurait.
« Tu crois que je pète les plombs, c’est ça ? »
Elle haussait la voix.
« Parce que t’es comme les autres, c’est ça ? Tellement normale, et Jeanne, oh pauvre Jeanne la folle !
- Mais non, pas du tout, je… Je t’assure ! Je me moquait pas, pas du tout ! »
L’autre la fixa un instant, méfiante, les larmes aux yeux. Puis son visage s’éclaircit, et les nuages qui pesaient sur ses sourcils et faisaient durcir sa voix se retirèrent. Elle lui sourit comme si rien ne s’était passé. Kalaan, cette fille passait du jour à la nuit en un battement de cils.
« En tout cas, tu cache bien ton jeu ! Tiens, il y a… je sais pas, 2 mois, j’aurais jamais cru que tu les voyais !
- Il y a 2 mois ?
- Oui, tu sais un mois, deux… 8 semaines si tu préfères… »
Léanor secoua la tête avec un sourire.
« Il y deux mois, je les voyait pas.» 
Jeanne s’écarta. Léanor la regarda. Ferait-elle fuir celle-là aussi ?
« C’est grave, docteur ? »
Oh oui, ça l’était. Et Jeanne semblait aussi atteinte qu’elle.
« Non, mais c’est bizarre… »
Elle haussa les épaules.
« Au pire je demanderai. Mais si tu savais comme je suis contente ! » dit-elle en lui prenant les mains.
Léanor aurai voulu lui poser des dizaines de questions, mais, finalement, elle pensa que cela ne lui aurait rien appris, et puis après tout, comment tout ce délire aurait-il pu avoir une explication rationnelle ? Elle avait donc abandonné cette idée...

Léanor s’était habituée, enfin, autant que l’on puisse s’habituer à ce genre de situation. Elle s'était habituée à se lever le matin, regarder au travers de cette dame inconnue qui rodait dans sa chambre, manger, éviter de regarder les invisibles ou de leur passer au travers. Car le monde continuait à tourner, et elle ne pouvait pas juste décider de tout arrêter, tout d'un coup. Au moins, se disait-elle, elles étaient deux dans ce délire. Mais. Car il y a toujours un « mais » dans ce genre d’histoire, un « mais » qui chamboule tout , un « mais » qui détruit le monde en équilibre des personnages, comme une allumette dans une réserve de poudre, un « mais » qui fait repartir l’intrigue au galop. Penses-tu que la petite marchande d’allumettes du conte sache quelle terrible arme elle avait entre les mains ? Oh, s’il n’y avait pas eu ce « mais », tout, tout aurait été plus simple, Kalaan, oui, tellement plus simple, mais aussi tellement plus ennuyeux.
Cette allumette, cette petite étincelle, ce fut le retour de la fille au sweat rouge. Elle apparut comme ça, un beau jour, au milieu de la cantine du lycée.
Oh, Kalaan, si seulement elle ne l’avait pas remarquée ! Si seulement Léanor avait été bigleuse, aveugle, si seulement.
La fille, puisqu’elle n’en connaissait pas le nom, était semblable à cette fois là dans la forêt. Il y avait quelques chose d’étrange avec cette fille, comme si elle se trouvait au centre d’un cyclone, qui l’aspirait violemment. Celle qui, depuis des jours maintenant, ignorait toutes ces apparitions eut bien du mal à se retenir de l’approcher, de l’interroger, ici, tout de suite. Elle se retint à temps pour ne pas passer pour folle, ce qu'elle était sans doute, aux yeux de tout le lycée, et alla s’asseoir à table, tout en la suivant des yeux.
C’était trop tard, Kalaan, trop tard ! L’étincelle avait déjà fait ce que toutes les étincelles font dans une réserve de poudre. Boum ! Bam ! Un vrai feu d’artifice. Ah, Kalaan, tu aurais vu, c’était magnifique, terrible et incroyable à la fois. Ce n’étaient que deux personnes se croisant, mais c’était tellement, tellement plus !
Faisant mine de s’intéresser à la conversation à laquelle, d’ordinaire, elle aurait participé de bon cœur, Léanor ne quittait pas la fille des yeux. Elle s’était installée à une table, plus loin, près de la porte, et discutait avec une fille assise en face d’elle. Sur ces genoux, le chat blanc et gris qu’elle avait vu avec elle dans la forêt, ce jour là. Dire que tout avait commencé avec ce chat. Il FALLAIT qu’elle lui parle. La jeune fille était à la torture Je me permets de dire que cette expression est bizarre. J'aurais plus dit "était à l'agonie", si tu veux vraiment garder la formulation.. Elle était là, elle en était sûre, la réponse à tout ça, là, juste là, et elle ne pouvait l’approcher, sinon… Sinon on aurait raconté partout qu’elle avait interpellé le vide, parlé toute seule, et elle aurait été finie, catégorisée comme la « bizarre », la fille sympa mais qu'il fallait mieux éviter. Elle aurait rejoint Jeanne dans les rangs des solitaires.
Elle avait donc dû prendre son mal en patience, attendre, redoutant sans cesse qu’elle s’en aille, qu’elle ne soit qu’un mirage. Dans la cour, elle la perdit de vue un instant. Elle regarda autour d’elle, paniquée. Non ! Pas maintenant, elle n’allai pas lui échapper, pas après être passée si près, si près… Si près, oui, elle en était convaincue, elle était si près de comprendre. Non, elle ne voulait pas comprendre. Elle voulait juste... Elle SENTAIT qu'elle devait lui parler. Et tant pis, tant pis si elle déraillait, si elle ne faisait que l’imaginer. Il fallait qu’elle la retrouve.
La fille s’était arrêtée, elle était debout devant un banc et discutait, cette fois avec un homme en costume assis face à elle, sans doute un autre invisible. Léanor réfléchit le plus vite qu’elle le put, comment l’aborder ? Que dire ? Comment, oui, comment faire ? Elle s’assit finalement sur le banc, près d’eux. Les deux autres ne montrèrent aucune réaction et continuèrent à parler.
« Pas vu depuis longtemps… Aurait jamais imaginé…
- … sais forcément quelques chose… »
Leurs paroles n’étaient pas claires. Elle les entendaient comme au travers d’une radio qui grésille. Elle n’osait pas bouger. Tous ses membres étaient paralysés, comme congelés, comme si le temps, fatigué, avait arrêté sa course le temps d’une pause. Ce n’était pas possible ! Elle allait la manquer. Elle murmura :
« Je te vois… Je te vois... »
Aucune réaction de la part de ses voisins. Elle sentit une boule monter dans sa gorge, et les larmes affluer au coin de ses yeux. Alors c’était ça ? Elle n’était donc qu’une pauvre folle ? Plus fort :
« Je te vois, là, toi, alors vas-y, retourne toi, répond ! »
L’homme en costume la fixa un instant, puis regarda autour de lui, et haussa les épaules à l’intention de son interlocutrice qui secoua la tête et eu un geste de la main, comme pour lui dire de ne pas y prêter attention.
« Ne m’ignore pas comme ça !! Et oui, oui, c’est à toi que je parle ! »
Sa voix se réduisit en un mince filet, comme une fontaine qui s'assècherait.
« Pitié, pitié... »
Elle sanglota doucement et baissa la tête. Voilà. C’était fini. Ses cheveux bruns lui cachèrent la cour, comme un rideau de pluie un jour gris, qui tomberait en fines gouttes du ciel, comme pour laver toutes les impuretés de cette terre. Elle ne savait combien de temps s’écoula avant qu’elle n’aperçoive, au travers du rideau de pluie, une forme. Qui se précisa. L’homme qui discutait avec « l’autre » était accroupi devant elle, et ses yeux bleus clairs, presque blancs, la sondaient. Elle n’osa pas bouger un cil durant cet étrange examen.
« Je te dis que si !
- Non… C’est pas possible.
- Mais si !
- Mais non !
- Puisque je te le dis ! T’as qu’à lui demander si tu ne me crois pas ! »
Elle releva lentement la tête avant de croiser le regard de la fille. Elle avait des yeux noisette, parsemés de doré, qui s’écarquillèrent à sa vue.
« Non…
- Si ! » dit l’autre d’un ton réjoui avant de partir d’un grand éclat de rire.
Alors, passons à l'analyse. Déjà, tu t'es améliorée sur la ponctuation et sur la grammaire, c'est très positif ! Il reste des petits oublis, de petites erreurs, mais comme tu peux le voir par rapport à la première partie que j'ai corrigé, il y a déjà beaucoup moins de rouge. ^^

Ensuite, je n'ai pas encore eu l'occasion de commenter l'histoire en elle-même, puisque j'était un peu - trop - centrée sur les corrections, mais là où on en est actuellement, ça devient très, très intéressant. Déjà, tu soulèves une question très importante : qui est réellement Léanor, et quel rôle a-t-elle. Puisque, apparemment, les fantômes - tu me permettras cette appelation - la connaissent, ou la reconnaissent comme quelqu'un. C'est très intrigant, on se demande où est-ce que tu vas nous embarquer avec ça.
Aussi, qui est ce Kalaan que tu invoques de temps en temps comme auteure. À première vue, on dirait un auditeur, à qui le narrateur serait en train de raconter l'histoire. Du coup, je me demande s'il aura un rôle ensuite, ou si c'est juste un figurant silencieux...
Bref, autant de questions auxquelles tu ne répondras probablement pas, pour ne pas me spoiler. :mrgreen:

En plus, j'aime beaucoup le personnage de Léanor. Sa façon de réagir aux évènements est assez réaliste, et change agréablement de certains clichés qu'on peut voir ("Des fantômes ? Trop cooool !" qui n'est absolument pas crédible). Et puis, elle a un certain humour, très agréable là aussi.

Enfin, le rythme est très bon. C'est des "chapitres" - des parties, devrais-je dire - très courts, mais très fluides. Donc très agréables à lire.

Voilà, voilà. Encore félicitations pour cette nouvelle partie ^^
vamp'
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

A vampiredelivre: Dis-donc! T'as fait vite! Pour les fautes, j'étais (quasi) sûre d'en avoir fait moins de cinq. Raaaah! J'ai perdu un pari contre moi-même. C'est toujours aussi sympa de lire tes messages (sauf quand je me rend compte de tout ce que j'ai loupé. Non, je rigole, j'aime bien cette partie aussi), et d'avoir ton avis. Tu es très précise quand tu répond, ça permet de voir mieux les points à garder pour la suite ou pas.
A chaque fois que je vois que tu as posté une réponse, c'est comme: "Branle-bas de combat! Tous sur le pont! Attrapez vos stylos, go, go, go!". Merci de continuer à lire et d'être aussi (j'espère) honnête.
vampiredelivres

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Re: J'verrai plus tard.

Message par vampiredelivres »

En fait, j'étais sur BK quand tu as posté ton message sur mon mur (mais le forum était momentanément fermé quand j'ai voulu y passer :x ). Du coup, j'ai dû repasser vingt minutes plus tard, à peine, pour voir ce que tu avais écrit.

Pour les fautes, ne t'inquiète pas. ^^ On voit déjà que tu t'améliores, et ça, c'est génial !

J'essaie d'être la plus précise possible, parce que, en tant qu'auteure débutante sur BK, j'ai connu aussi les premiers avis. Et j'ai eu des trucs du style "c'est génial, préviens-moi". Autant ces commentaires-là, on les aime parce que ça flatte énormément et ça motive tout autant, autant ils ne servent strictement à rien d'un point de vue constructif. Et je sais que pour quelqu'un qui commence - tout comme pour quelqu'un qui a déjà l'habitude de poster et qui est habitué aux commentaires - c'est toujours sympa d'avoir quelque chose de construit et de clair en réponse. Donc je fais au mieux. (En général, j'ai tendance à faire un pavé sur le premier commentaire, et à me calmer un peu après... :mrgreen: )
Après, je ne suis pas non plus un exemple parfait, il m'arrive aussi de faire des fautes, des bêtises, etc. Mais quand je peux filer un coup de main, je n'hésite pas.

Aaah, j'ai connu aussi cette impression (je l'éprouve toujours, d'ailleurs, dès que je poste quelque chose). C'est à la fois terriblement flippant et tellement cool.

De rien, c'est un plaisir pour moi. :)
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Aujourd'hui je suis dans une phase "vas-y, dis ce que tu as sur le cœur". Donc, ça risque de paraître un peu bizarre, et ça l'est tout autant à écrire. Mais je voulais vous dire que je vous adore. C'est bizarre, parce que ça fait environ une semaine qu'on se connaît. C'est bizarre, parce qu'on s'est jamais vraiment parlé, à part pour dire "La suite est postée" ou "Merci d'avoir lu", ce genre de choses. Là on arrive au moment où j'essaye de m'expliquer. C'est la première fois que je fais ça, écrire. Pas écrire, mais écrire un histoire. Je m'étais déjà imaginé des histoires, en introduisant un personnage que j'avais inventé dans une histoire que j'avais déjà lue, et j'affinais ce personnage au fil du temps. J'ai déjà écrit, bien sûr, en cours, et j'avais adoré ça. Mais c'est la première fois que j'ose me lancer et me dire "Je vais créer un truc". Pas seulement écrire. Créer. Au début, j'avais écrit toute seule, dans mon coin sans rien dire à personne. Puis un jour, comme ça, je l'ai postée. Je n'ai rien dit, n'ai invité personne à venir voir. Je voulais voir des "vraies" réactions, et pas des gens qui auraient dit "J'ai bien aimé" juste pour me faire plaisir. J'attendais pas grand chose. Pour tout vous dire, je m'attendais à ce que ces textes disparaissent, avalés par le flot de récits mieux que le mien, plus intéressantes, plus. Parce que j'ai conscience qu'elle est pas géniale, comparée à toutes celles qu'aurait pu écrire des personnes de talent. Mais j'ai quand même eu des réponses. Il y a eu mickaela, avec ses petites réponse "tellement productives", mais qui m'ont motivé et m'on donné un sacrée pêche (banane, potager...). Il y a eu vampiredelivre, avec ses longs messages qui m'ont aidé à me corriger et à m'améliorer. Il y a eu Mimori, venu plus tard, mais qui m'a aussi fait plaisir. J'avais posté cet embryon, cette petite chose, et vous avez prit le temps de regarder, et réclamé de le voir grandir. Vous êtes les premières personnes a m'avoir lu, et à m'avoir donné votre avis, même si, encore une fois, on est loin d'un chef d'œuvre (je respire la confiance, oui, on peut dire ça). Je vous adore. Je tenais à vous le dire. Même si c'est bizarre. Même si, si ça se trouve, on est très différents et si on s'était connus dans la vraie vie on se serrait peut-être jamais adressé la parole. Même si je vais devoir rassembler les miettes de courage que je possède, et y ajouter sans doute un grain de folie pour appuyer sur envoyer. Je vous adore. "C'est grave, docteur?"
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

OK. Là, je vais m'expliquer encore plus. Hier, j'étais fatiguée, malade, (combo!) j'allais me noyer dans un océan de morve (je recommande de ne pas imaginer la scène sous peine de vomi), et d'ailleurs, je le suis encore. Je vais pas effacer, car, même si c'est ultra-bizarre, j'ai pas eu l'impression de mentir en écrivant ça. Par contre, j'ai juste eu l'impression de faire la plus grosse erreur de ma vie en le postant. Alors, maintenant que c'est fait, advienne que pourra (et nous résisterons, ensemble, à l'envahisseur romain! Eh oui, toujours le même niveau d'humour, oui, oui.)
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Elle ouvrit les yeux, et prit quelques secondes, à moins que ce ne soient des heures, à s’extirper de son sommeil cotonneux, de discerner le haut du bas. Elle était allongée sur le dos et son regard se perdait dans un ciel gris, uniforme, sans nuages. Elle se releva. Elle était debout dans un champs de blé gris, et à perte de vue, du blé, du blé encore. Du blé ? Le mot s’était imposé à son esprit, il était apparu, d’un coup, dans sa tête et sur ses lèvres. Blé. Elle s’accroupit. Observa. Une « tige » mince et cassante entre ses doigts, surmontée de petites boules, dont le « bout »s’affinait en une pointe. Doigts ? Elle fixa ses mains, les plaçant à hauteur de son visage . Mains ? Cette drôle de chose était donc une « main ». Elle s’examina, dépliant lentement ses « bras », faisant jouer une à une ses articulations. Pull, short, orteil… Elle palpa sa tête, doucement. Au bout d’un moment elle leva les yeux et regarda autour d’elle. Et là vinrent les questions, par dizaines. «Que faisait-elle ici ? Qu’est-ce que c’était, « ici » ? Où était-elle ? Qui était-elle ? Pourquoi s’était-elle réveillée ? D’où venait-elle ?» Elle ressentit un vive douleur s’étendre dans tout son crâne, comme les pattes d'une gigantesque araignée qui se seraient déployée, et elle s’évanouit.
Lorsqu’elle se réveilla de nouveau, toutes ces questions affluèrent comme un torrent dans sa tête Non ! La douleur reprit. Non ! Elle ne voulait pas ! Elle ne voulait pas penser, elle ne voulait pas « réfléchir », surtout pas, surtout pas ! Il fallait qu’elle agisse, qu’elle les chasse, qu’elle se batte ! Elle se redressa,, se releva, tituba. Elle balança sa jambe droite en avant. Et celle-ci se déroba sous elle. Face contre terre, elle se retourna sur le dos, et son regard se perdit dans le ciel gris sans nuages. Etrange. Etrange ce réflexe qu'elle avait eu. Elle recommença. Debout, pied droit... Elle chancela d'avant en arrière, en équilibre. Puis elle le posa devant elle. Pied gauche. Et ainsi, elle se mit en marche, un pas, l’autre, un pas, l’autre. Ne penser qu’à ça. Un pas, l’autre. Encore. Kalaan, tu l’aurait vue, elle était couverte de sang, cette petite. Et elle ne savait même pas se que c’était ! Elle avait l’air tellement marquée par la vie, cette gamine, à coup de poings dans la gueule, mais en même temps, on aurait dit un nouveau né qui découvre le monde. Ou un vieil homme soûl, qui aurait voulu boire pour s'envoler, et ne se serait pas rendu compte, qu'il était toujours sur Terre. Tu l’aurait vue, elle était pathétique. Elle ne marchait pas droit, la petite, et manquait de s'écrouler à chaque pas. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, on aurait dit que tout ce qu'elle voyait était un miracle. Et elle marcha, marcha… Pendant des heures, des jours, et elle aurait pu continuer à marcher pendant des siècles s’il n’y avait pas eu le fleuve. Il était gris, et s’écoulait en silence. Quand j’y repense, il était horrible, ce silence. C’était un silence, lourd, insistant, froid. C’était le silence du dernier homme avant la fin du monde, un silence chargé de solitude, d’abandon. Elle se mouvait dans ce silence accablant comme si rien ne pouvait l’atteindre. Elle marchait, marchait le long du fleuve gris.

Léanor était perdue. L’autre cinglé lui tenait la maint en riant, et la fille aux cheveux blancs la dévisageait, à côté d’eux, comme si elle était une espèce inconnue qu’elle venait de découvrir. Elle se sentait mise à nu par ce regard, ces grands yeux qui semblaient percer sa peau, lire en elle.
« C’est trop drôle !" reprit l’autre en repartant d’un grand éclat de rire. La fille grogna.
Léanor se hasarda à prendre la parole :
"Qui êtes-vous ?"
C’était déjà un début.Une question simple avant le raz de marée.
"Oh mais excuse moi ! Je manque à tout mes devoirs !fit-il en mimant un baisemain. Je suis Alan. Et toi, tu es… "
Devant son absence de réponse il eut un petit geste de la main.
"Tu es…
-Ah ! Je… Léanor. Je suis Léanor.
-Un bien joli prénom. Enchanté» dit-il en inclinant la tête.« Dis moi, Léanor, il ne t’arriverait pas quelques chose d’étrange, d’insolite, de bizarre ?»
Le chat escalada l’épaule de celle qui semblait être sa maîtresse et sembla la dévisager, lui aussi. Léanor hocha doucement la tête.
"Depuis quand ? Allez pupuce, raconte à tonton Alan. »
Ce type la prenait visiblement pour une enfant de moins de dix ans. D’accord. Néanmoins, elle raconta. Elle raconta la forêt, la fille, les invisibles, Jeanne… A la fin de son récit, Alan se tourna vers la fille au chat.
«  Hé ! Pupuce et toi, vous ne seriez pas… »
Elle le coupa :
« Tu racontes n’importe quoi.
-Dans ce cas là on n’a qu’à aller vérifier ! »
Il se tourna vers elle.
« Viens, suis-nous ! »
L’autre était partie sans attendre de réponse. Léanor s’imagina quitter l’école et partir pour un long, long périple. Au lieu de quoi la fille au chat les mena droit… Aux toilettes. Léanor s’imagina un bruit de trompette déçu, comme dans les cartoons.
La petite troupe se dirigea vers les toilettes du fond. C’était plutôt étrange, de marcher le long des portes rouges des toilettes du lycée accompagnée par ces deux personnages, et ce, en étant la seule à les voir. Ils entrèrent dans les dernières toilettes de la rangée. Léanor avala sa salive.
«Et là… On… On fait quoi ?
-On attend. »
Son interlocutrice ne semblait pas très bavarde. Et ils attendirent. La fille, assise dans un coin, caressait négligemment son chat. Alan, assis sur la cuvette, chantonnait en allemand en se balançant d’avant en arrière. Léanor commençait à trouver le temps long. Le plafond disparut et laissa place à un immense ciel étoilé. Les étoiles se rapprochèrent, avant de prendre la forme d’êtres faits de lumière, et soudain, ils se retrouvèrent au centre d’une ronde et les hommes et femmes étoiles commencèrent à danser. Puis Léanor ouvrit les yeux et retourna dans les toilettes. La fille regarda autour d’elle, bâilla puis attrapa le bras d’Alan, dévoilant son poignet. Elle regarda sa montre.
« C’est l’heure. »
Alan se leva et traversa le mur en gloussant. L’autre, tenant son chat d’une main, lui tendit l’autre. Léanor hésita. Elle fixa cette main tendue puis leva les yeux sur la fille au sweat rouge. Elle la fixait, attendait. Ce n’était pas un regard pressé, Léanor n’aurait su dire comment elle le savait, mais elle avait l’impression de connaître cette fille, et il lui semblait que, sans parler, celle-ci l’encourageait. Elle se trouva ridicule. Après tout elle ne savait même pas son nom ! Mais après tout. Après tout pourquoi pas. Un homme venait de traverser un mur devant ses yeux, alors elle pouvait bien s’accorder un petit réconfort. Elle inspira et prit sa main. Le mur se troubla comme le chêne ce jour-là. La fille l’attira de l’autre côté du mur. De l’autre côté, le froid la saisit, de l’autre côté, une main glaciale la prit au cou, envahit ses poumons, lui coupa le souffle. De l’autre côté, il y avait un ascenseur. Un bête ascenseur.Un ascenseur avec un seul bouton, qu’Alan pressa avant de se tourner vers elle.
«  Ça va, pupuce ?"
Dernière modification par DocMoule-Frite le mar. 27 déc., 2016 3:01 pm, modifié 2 fois.
Mimori

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Re: J'verrai plus tard.

Message par Mimori »

Alors déjà, tout de suite, qu'on se le dise, ton petit message n'est pas "ultra bizarre." Un peu surprenant, certes, mais pas étrange, ni stupide, ni quoi que ce soit de ce registre. Je te comprends, en fait. L'année dernière j'ai décidé de partager le roman que j'écrivais pour avoir des retours, et il se trouve que ça m'a aidée bien plus que je ne l'aurais jamais imaginé. Je parle de deux ou trois personnes grand maximum, des fidèles de la première heure, et s'ils n'avaient pas été là j'aurais abandonné au bout de trois mois.
Je suis contente de savoir que nos messages, petits ou longs, te touchent autant et je compte bien te soutenir jusqu'au bout. C'est super touchant, et ça fait plaisir. Je vais passer une bonne soirée.

Concernant la lecture que j'avais à rattraper, je confirme ce qui a été dit plus haut : c'est clair que tu t'améliores ! Là on rentre dans le vif du sujet et tu arrives à capter notre attention du début à la fin... C'est génial. J'ai vraiment hâte de savoir ce que ce "tonton alan" (j'ai esquissé un sourire, j'avoue) va faire découvrir à Léonor, et hâte de voir comment ton écriture va encore nous transporter !
vampiredelivres

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Re: J'verrai plus tard.

Message par vampiredelivres »

Ohai !

(Oui, je recycle mes formules de salutation. Et alors ? :D )
Alors, déjà, pour répondre à ton message de dimanche (c'était bien dimanche ?), tout le monde commence en général par là. On fait de petits trucs, pas forcément fantastiques (attention, je ne dis pas que ton histoire n'est pas bien, bien au contraire !), mais c'est le début. On s'améliore au fur et à mesure.
Ce qui compte, au final, c'est que tu sois motivée pour écrire. Et on est là pour t'encourager et te motiver.
Et puis, comme tu peux le voir, nos réactions sont "vraies". Je ne te connais pas, je ne sais que ce que tu me laisses voir à travers ton texte. Dans la réalité, on serait peut-être passées l'une devant l'autre sans même se regarder, c'est vrai. Mais là, on est sur Booknode. Et ce qui importe, ici, ce sont les textes.
Et laisse-moi te dire que les tiens sont fantastiques. Je ne le dis pas par gentillesse, ou par envie de te faire plaisir. Je dis simplement ce que je pense. Les fautes d'orthographe, même si je suis assez pointilleuse dessus, restent accessoires par rapport à l'ensemble du texte. Personnellement, j'apprécie beaucoup ton style, ta façon de raconter l'histoire.
Ton message n'est pas stupide, ou bizarre. Il est seulement le reflet de ce que tu penses, et j'admire que tu aies eu le courage de le poster.

Voilà, sur cette séance blabla, passons au nouvel extrait ! :D

Je vais commencer par une petite remarque : le premier passage de ton texte m'embête. Au niveau de ta concordance des temps. Je remets tout au passé simple pour la forme, mais je ne sais pas du coup si tu voulais le laisser au présent - pour raconter quelque chose qui se passe en dehors du point de vue de Léanor - ou si tu préférais le mettre au même niveau que le récit, et donc au passé simple.
Mais bref.
DocMoule-Frite a écrit :Elle ouvrit les yeux, et prit quelques secondes, à moins que ce ne soient des heures, à s’extirper de son sommeil cotonneux, de discerner le haut du bas. Elle était allongée sur le dos et son regard se perdait dans un ciel gris, uniforme, sans nuages. Elle se releva. Elle était debout dans un champs de blé gris, et à perte de vue, du blé, du blé encore. Du blé ? Le mot s’était imposé à son esprit, il était apparu, d’un coup, dans sa tête et sur ses lèvres. Blé. Elle s’accroupit. Observa. Une « tige » mince et cassante entre ses doigts, surmontée de petites boules, dont le « bout » s’affinait en une pointe. Doigts ? Elle fixa ses mains, les plaçant à hauteur de son visage. Mains ? Cette drôle de chose était donc une « main ». Elle s’examina, dépliant lentement ses « bras », faisant jouer une à une ses articulations. Pull, short, orteil… Elle palpa sa tête, doucement. Au bout d’un moment elle leva les yeux et regarda autour d’elle. Et là vinrent les questions, par dizaines. « Que faisait-elle ici ? Qu’est-ce que c’était, « ici » ? Où était-elle ? Qui était-elle ? Pourquoi s’était-elle réveillée ? D’où venait-elle ? » Elle ressentit un vive douleur s’étendre dans tout son crâne, comme les pattes d'une gigantesque araignée qui se seraient déployée, et elle s’évanouit.
Lorsqu’elle se réveilla de nouveau, toutes ces questions affluèrent comme un torrent dans sa tête. Non ! La douleur reprit. Non ! Elle ne voulait pas ! Elle ne voulait pas penser, elle ne voulait pas « réfléchir », surtout pas, surtout pas ! Il fallait qu’elle agisse, qu’elle les chasse, qu’elle se batte ! Elle se redressa, se releva, tituba. Elle balança sa jambe droite en avant. Et celle-ci se déroba sous elle. Face contre terre, elle se retourna sur le dos, et son regard se perdit dans le ciel gris sans nuages. Etrange. Etrange ce réflexe qu'elle avait eu. Elle recommença. Debout, pied droit... Elle chancela d'avant en arrière, en équilibre. Puis elle le posa devant elle. Pied gauche. Et ainsi, elle se mit en marche, un pas, l’autre, un pas, l’autre. Ne penser qu’à ça. Un pas, l’autre. Encore. Kalaan, tu l’aurait vue, elle était couverte de sang, cette petite. Et elle ne savait même pas se que c’était ! Elle avait l’air tellement marquée par la vie, cette gamine, à coup de poings dans la gueule, mais en même temps, on aurait dit un nouveau né qui découvre le monde. Ou un vieil homme soûl, qui aurait voulu boire pour s'envoler, et ne se serait pas rendu compte, qu'il était toujours sur Terre. Tu l’aurait vue, elle était pathétique. Elle ne marchait pas droit, la petite, et manquait de s'écrouler à chaque pas. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, on aurait dit que tout ce qu'elle voyait était un miracle. Et elle marcha, marcha… Pendant des heures, des jours, et elle aurait pu continuer à marcher pendant des siècles s’il n’y avait pas eu le fleuve. Il était gris, et s’écoulait en silence. Quand j’y repense, il était horrible, ce silence. C’était un silence, lourd, insistant, froid. C’était le silence du dernier homme avant la fin du monde, un silence chargé de solitude, d’abandon. Elle se mouvait dans ce silence accablant comme si rien ne pouvait l’atteindre. Elle marchait, marchait le long du fleuve gris.

Léanor était perdue. L’autre cinglé lui tenait la maint en riant, et la fille aux cheveux blancs la dévisageait, à côté d’eux, comme si elle était une espèce inconnue qu’elle venait de découvrir. Elle se sentait mise à nu par ce regard, ces grands yeux qui semblaient percer sa peau, lire en elle.
« C’est trop drôle ! » reprit l’autre en repartant d’un grand éclat de rire. La fille grogna.
Léanor se hasarda à prendre la parole :
« Qui êtes-vous ? »
C’était déjà un début. Une question simple avant le raz de marée.
« Oh mais excuse-moi ! Je manque à tout mes devoirs ! » fit-il en mimant un baisemain. « Je suis Alan. Et toi, tu es… »
Devant son absence de réponse il eut un petit geste de la main.
« Tu es…
- Ah ! Je… Léanor. Je suis Léanor.
- Un bien joli prénom. Enchanté » dit-il en inclinant la tête. « Dis moi, Léanor, il ne t’arriverait pas quelques chose d’étrange, d’insolite, de bizarre ? »
Le chat escalada l’épaule de celle qui semblait être sa maîtresse et sembla la dévisager, lui aussi. Léanor hocha doucement la tête.
« Depuis quand ? Allez pupuce, raconte à tonton Alan. »
Ce type la prenait visiblement pour une enfant de moins de dix ans. D’accord. Néanmoins, elle raconta. Elle raconta la forêt, la fille, les invisibles, Jeanne… A la fin de son récit, Alan se tourna vers la fille au chat.
« Hé ! Pupuce et toi, vous ne seriez pas… »
Elle le coupa :
« Tu racontes n’importe quoi.
- Dans ce cas là on n’a qu’à aller vérifier ! »
Il se tourna vers elle.
« Viens, suis-nous ! »
L’autre était partie sans attendre de réponse. Léanor s’imagina quitter l’école et partir pour un long, long périple. Au lieu de quoi la fille au chat les mena droit… Aux toilettes. Léanor s’imagina un bruit de trompette déçu, comme dans les cartoons.
La petite troupe se dirigea vers les toilettes du fond. C’était plutôt étrange, de marcher le long des portes rouges des toilettes du lycée accompagnée par ces deux personnages, et ce en étant la seule à les voir. Ils entrèrent dans les dernières toilettes de la rangée. Léanor avala sa salive.
« Et là… On… On fait quoi ?
- On attend. »
Son interlocutrice ne semblait pas très bavarde. Et ils attendirent. La fille, assise dans un coin, caressait négligemment son chat. Alan, assis sur la cuvette, chantonnait en allemand en se balançant d’avant en arrière. Léanor commençait à trouver le temps long. Le plafond disparut et laissa place à un immense ciel étoilé. Les étoiles se rapprochèrent, avant de prendre la forme d’êtres faits de lumière, et soudain, ils se retrouvèrent au centre d’une ronde et les hommes et femmes étoiles commencèrent à danser. Puis Léanor ouvrit les yeux et retourna dans les toilettes. La fille regarda autour d’elle, bâilla puis attrapa le bras d’Alan, dévoilant son poignet. Elle regarda sa montre.
« C’est l’heure. »
Alan se leva et traversa le mur en gloussant. L’autre, tenant son chat d’une main, lui tendit l’autre. Léanor hésita. Elle fixa cette main tendue puis leva les yeux sur la fille au sweat rouge. Elle la fixait, attendait. Ce n’était pas un regard pressé, Léanor n’aurait su dire comment elle le savait, mais elle avait l’impression de connaître cette fille, et il lui semblait que, sans parler, celle-ci l’encourageait. Elle se trouva ridicule. Après tout elle ne savait même pas son nom ! Mais après tout. Après tout pourquoi pas. Un homme venait de traverser un mur devant ses yeux, alors elle pouvait bien s’accorder un petit réconfort. Elle inspira et prit sa main. Le mur se troubla comme le chêne ce jour-là. La fille l’attira de l’autre côté du mur. De l’autre côté, le froid la saisit, de l’autre côté, une main glaciale la prit au cou, envahit ses poumons, lui coupa le souffle. De l’autre côté, il y avait un ascenseur. Un bête ascenseur. Un ascenseur avec un seul bouton, qu’Alan pressa avant de se tourner vers elle.
« Ça va, pupuce ? »
Whaou !
Whaou, whaou, whaou !
Bon, on se calme, et on reprend.
Je te disais plus haut que j'appréciais énormément tes textes. Je retire. Je les adore !

Qu'est-ce qui me fait dire ça ?
Déjà, le rythme du récit. Jusque là, c'était calme, tranquille. Pas mal de descriptif, une belle narration. Et puis, tu nous ponds ceci.
Tu ne le vois peut-être pas, mais cette partie est une bombe explosive en terme d'émotions, pour le lecteur. On se retrouve embarqué, incapable de lâcher le court extrait... et à la fin, la première chose qui me vient, c'est « Je veux la suite ! ». D'ailleurs, je me retiens de mettre tout ça en majuscule... en fait, non. JE VEUX LA SUITE ! C'est urgent.
Bon. D'un point de vue plus critique, qu'est-ce qui s'est passé ici, exactement ? Tu prends ton personnage, dans la situation où tu l'as laissé juste avant. Pauvre Léonor face à deux "fantômes" dont l'un se marre sans qu'on ne sache pourquoi. En plus, tu ne nous fais pas directement entrer dans le vif du sujet, puisque tu glisses un petit passage narratif juste avant (avec ton Kalaan, qui m'intrigue énormément). Et puis... boum. Tout arrive d'un coup : les déplacements, le début de l'action. Le tout sans que tu ne perdes ni ton lecteur, ni le fil de ton histoire, ni les descriptions. Tout y est, dans les proportions idéales. En résumé, c'est une combinaison assez explosive, telle que peu de gens savent faire (volontairement et/ou instinctivement).

Tout ça pour dire que. Ce chapitre était génial. Je ne mâche pas mes mots là-dessus, je pense ce que je dis. Et je vais m'arrêter là-dessus, parce que je pense que trop rabâcher la même chose finit par lui faire perdre de sa valeur.
Mes félicitations,
vamp'
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Bon, comme j'ai beaucoup de talent (non), je n'arrête pas de faire des fausses manip' et de perdre tout ce que j'ai écrit (Le Taaaalent!), du coup, je pourrait avoir laissé passé quelques fautes (quelques fautes de plus que d'habitude) Bon, sinon, j'ai tenté quelque chose. J'espère que ça restera lisible. Je dérange pas plus longtemps, salut et bonne lecture!

Il l’avait tout de suite repérée. Il fallait dire qu’on pouvait difficilement la manquer. Au passage pour piétons, il y avait une foule de gens, qui étaient tous terriblement occupés. Ils parlaient, lisaient, fouillaient leurs sac… Il y avait une foule, une foule de gens, et sur le coté, sur le coté il y avait une fille assise sur le trottoir, les mains sur les oreilles, les yeux écarquillés, la tête entre les genoux.


« Je… Ouais, ça va. J’ai juste un peu froid… Et si vous pouviez arrêter de m’appeler comme ça… » dit-elle en frissonnant.


Une fille aux cheveux blancs et aux yeux gris, tu m’étonnes, ça pouvait être que ça… Lazlo Franch s’ébroua. Pas ses affaires, tout ça. Elle tenait un grand ours en peluche contre elle. Terrorisée qu’elle était la p’tite. Lazlo Franch soupira et traversa la route. Il l’attrapa par le coude et l’entraîna à sa suite. « Tu vas me causer des problèmes » répétait-il. Elle l’avait suivi sans lui opposer de résistance, comme une somnambule, comme une droguée.  « Tu vas me causer des problèmes ». Elle s’était écroulée contre lui quand il avait tourné rue Faust.

« Tu peux me tutoyer, tu sais.» fit -il avec un grand sourire. Il ressemblait à un gamin, tout content d'avoir trouvé un ami. Un gamin. Ou un chien. Léanor l'imagina se couvrir de poils dorés, et son nez s'allonger, se muer en un museau. Elle sourit.
«Tiens, pupuce, prend ma veste. »dit-il en la lui tendant.
Elle était glaciale, comme si elle avait été faite de glace, ou de pierre, mais une pierre, une pierre qui serait restée durant un mois dans une chambre froide.


Il l’avait amenée chez lui et l’avait déposée sur son vieux lit à ressort, son vieux Bébert, qui ronchonnait à la moindre charge, au moindre mouvement. Quand elle s’était réveillé, il avait demandé :
« Ça va ? »
Elle l’avait dévisagé. Barbe. Chemise. Béret. Allait-elle bien ? Yeux. Nez. Bleu. Allait-elle bien ? La douleur revint. Elle se prit la tête à deux mains, gémit. L’homme la rallongea doucement. Elle voyait ses lèvres bouger sans émettre un son. Et sa tête, sa tête ! Une douleur aiguë la transperçait, ses oreilles sifflaient, et soudain… Tout devint noir.


Léanor serra ses bras autour d’elle. L’ascenseur n’en finissait pas de descendre et Alan avait commencé à parler au mur. Elle commençait à regretter d’être venue, et se reprochait ce moment de faiblesse. Et... Elle avait traversé un mur ! Ou alors l’avait-elle rêvé ? Ou alors était-elle vraiment, vraiment démente. Elle chassa cette idée de son esprit. Elle regarda autour d'elle. La fille au cœur de l'ouragan, appuyée contre les portes, Alan qui parlait tout seul, le chat, roulé en boule dans un coin. La fille, Alan, le chat. Et l'ascenseur qui n'en finissait pas de descendre.


A son second réveil, IL était encore là. Il la regarda puis demanda :
« Comment c’est qu’ tu t’appelles ? » Elle le fixa un instant, puis regarda autour d'elle. Des «murs» d'un blanc sale, une petite «table» en bois, une planche de bois clouée sur un mur, avec des... des «livres» ?
«Tu t'appelles comment ?»
Elle se retourna vers l'homme. Du coin de l'œil elle aperçut l'ours qu'elle avait ramassé, trouvé par terre, dans une rue. Elle reporta son attention sur l'autre. Du bruit. Du bruit était sortit de cette «bouche» . Après le silence, le silence des champs de blé, il lui semblait énorme, incroyable. Elle bougea les lèvres, sans qu'elles émettent un seul son.
«Ton nom! C'est quoi?»
Le mot roula sur sa langue, se glissa entre ses dents, franchit ses lèvres, et, enfin, elle eut une réponse, une réponse à au moins une question :
« Noa. »

« Noa. »
Elle leva la tête, surprise. La fille lui tendait la main. Elle la serra. Elle était chaude.
« Léanor, enchantée » puis, après un silence. « Où…
-Plus tard.
-D’accord »,répondit-elle, obéissante.
Elle devait attendre, mais cela n’avait plus d’importance. Elle se sentait comme en apesanteur, complètement détachée des événements, elle flottait. Elle eut un frisson.
« Ça fait combien de temps qu’on descend ?
-Deux heures, je dirais,répondit l’autre, Noa.
-Cet ascenseur n’est pas normal.
-Non, cet ascenseur n’est pas normal »,dit-elle en souriant. « Pupuce. »
Léanor baissa les yeux et réprima une exclamation. Ses mains étaient couvertes de givre. Noa suivit son regard, puis enleva son sweat et lui tendit. En dessous, elle portait un tee-shirt jaune, qui laissait voir des tatouages sur son bras gauche, qui escaladaient son bras et remontaient jusqu’à son épaule, sous son tee-shirt. Léanor enfila le pull. Contrairement à la veste d’Alan, celui-ci était chaud et doux. « Merci » murmura-t-elle. Le reste du voyage s’écoula en silence. Noa avait détourné son regard d’elle et fixait le plafond. Alan s’était appuyé face contre le mur, les bras écartés, et avait fermé les yeux. La buée s’échappait des lèvres de la jeune fille. Léanor finit par s’endormir.

On lui secoua l’épaule.
« Hey!Debout !
-T’es sérieuse ? Ce n’est pas ainsi que l’on réveille une princesse !
-Bah vas-y alors si t’es si malin ! »
Des voix. Où était-elle ?
« Pupuce ! Voudrais tu avoir l’obligeance de te lever, s’il te plaît ? »
Elle ouvrit les yeux. Alan était penché sur elle, son visage à quelques centimètres du sien. Il avait de grands yeux bleus clairs, comme un ciel délavé. Des taches de rousseur partout sur le visage, comme un millier d’étoiles. Léanor sourit en les imaginant danser. Il soupira :
« Dommage, j’aurais aimé un bisou. Ce sera pour la prochaine fois. »
Il la secoua doucement.
« On est arrivés, pupuce. »
Léanor tourna la tête. En effet, les portes s’étaient ouvertes, mais elle ne parvenait pas à apercevoir l’autre côté, noyé dans la lumière. Elle cligna des yeux.
« Bon, les tourtereaux, je pars devant ou vous vous décidez? » Une voix venue de l’extérieur.
« À faire quoi ?
-Je sais pas Alan, à toi de voir, tu l’embrasse ou tu la laisse se relever, au choix. »
Alan se tourna vers elle.
« J’hésite.
-Je… Je crois que je vais prendre l’option me relever,fit Léanor. C’est pas contre toi, Alan, pas du tout, mais…
-Mais elle veut pas de toi! »fit la voix du dehors
Gênée, elle se releva prestement. Ils sortirent. Ils étaient dans une prairie entièrement grise. Grise l’herbe, grise la terre, le ciel au dessus de leur tête, à part quelques nuages, blancs.
« On est… On est où? » Elle frissonna.
« Dans les limbes, pupuce.
-Les limbes… D’accord. Genre… Genre une histoire de fantômes ?
-T’as tout compris ! Elle est maligne, hein ? Noa ? Elle est partie où ? »
Noa avait disparu. Alan regarda autour de lui, inquiet. Ils étaient au milieu d’une plaine. Aucun arbre, aucun creux pour se cacher. Ils étaient au milieu d’une plaine, et derrière eux, un ascenseur de métal brillant, sans câbles ni rien.
« Derrière.»fit une voix.
«Noa ! Tu m’as fait très très peur, tu sais ça ?
-Ouais… » Elle s’étira. « Je suppose. Bon, tant qu’on est là, explique-lui.
-No problemo, m’dame! »fit-il en s’inclinant. Il se retourna vers elle.Sa voix se fit grave.
« Léanor…
-Oui ?
-J’ai une mauvaise nouvelle…
Devant son silence :
-Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
-Je suis… Je suis mort » dit-il avant de partir d’un grand rire strident, qui la fit sursauter.
Elle avala sa salive.
« Donc là, là c’est le paradis ?
-Non.
-L’enfer ?
-Eeeet… Non. » répondit Alan, que ce petit jeu semblait beaucoup amuser.
Noa, assise à côté d’eux contre l’ascenseur, s’était enfoncé des écouteurs dans les oreilles et fixait le sol. Soudain elle se leva, attrapa son sac.
« Il arrive »
Un vieux bus jaune tout déglingué, qui ne semblait pas avoir de chauffeur, à moins qu’il soit nain, s’avançait vers eux, comme surgit de nulle part. Un instant, il n’y avait rien, et l’autre, l’herbe l’avait vomi et il avait été là. Tout simplement là. Une fois qu’on a arrêté de se poser de questions, la vie devient plus simple. Léanor ne se demanda pas pourquoi. Ni comment.
Elle monta à la suite de ses guides. Comme un automate, elle les suivit jusqu’au fond du bus. Comme un automate, elle s’assit à côté de la fenêtre. Elle colla son front contre la vitre, glacée, comme tout ce qui se trouvait ici. Ici. « Les limbes ». Elle soupira. Elle ne savait plus quoi faire, elle avait envie d’arrêter, d’arrêter de bouger, de respirer, juste de s’arrêter là. Après un moment, elle se tourna vers sa voisine.
« Noa? » Sa voix sonnait étrangement dans le silence ambiant, comme si elle brisait quelques chose de fragile, comme si elle avait fracassé une poupée de porcelaine. L’autre en retour posa son regard sur elle et retira un écouteur, comme une invitation à poursuivre.
« Et si… Et si tu m’expliquais ? »
La fille aux cheveux blancs la fixa un moment, puis détourna le regard.
« Alan t’a expliqué, non ?
-Alors… Tu es morte.
-Je suppose »fit-elle en bâillant.
« Et moi ? Je ne suis pas morte! » Cette idée l’avait saisie à la gorge brusquement, et l’enserrait dans un étau.
« En es-tu sûre ? »
L’étau se resserra un peu plus. Morte ? Ce mot sonnait bizarrement quand elle y pensait.
Elle imagina ses bras s’affiner, se ramifier, s’imagina se couvrir d’écorce, pour devenir un arbre calme et solitaire, un arbre dans un bus, qui verrait du pays, assis sur sa banquette.
Morte ?
« Elle rigole. » La tête d’Alan apparut entre deux sièges. « Et toi, dit-il, s’adressant à Noa, tu pourrais faire un effort ! »
Celle-ci grogna. « 
« Et donc au final, moi dans tout ça ?
-Pour l’instant, on va dire que tu es une sorte de médium, OK pupuce ? OK ?
-OK. »
Elle se retourna vers la fenêtre. Le paysage qui défilait était entièrement gris et allait trop vite pour que ses yeux puisse accrocher autre chose que le miroitement de l’eau d’un rivière, une montagne au loin. Au-dessus d’elle, ses bourgeons, s’ouvrirent, elle était maintenant un arbre en fleur, un cerisier. Le bus continuait sa route.
Dernière modification par DocMoule-Frite le mar. 27 déc., 2016 3:02 pm, modifié 4 fois.
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

A vampiredelivres: Bon. Je vais essayer de pas faire exploser ton écran (essayer) (c'était pas drôle, toujours pas, mais je suis guérie, je pète la forme (pète, explosion... pardon)) Je vais arrêter là les parenthèses pour ce message. Merci d'être passée, (je me répète, mais bon... Aah! Une parenthèse!) mon niveau de pression a grimpé d'un coup, avec celui de joie d'avoir vu ton message. Je suis contente, (et rassurée. Parenthèse! Vade Retro!) à propos de mon message, puisque personne n'a l'air de l'avoir mal pris. Sinon, je vais finir par te construire un autel, grande correctrice, à force de te voir passer derrière moi... En espérant que tu sera toujours là pour la suite, amen. Je suis pas sûre que le rythme sera tout le temps comme ça pour la suite, du coup, je vais essayer d'alterner des moments calmes avec de l'action, peut-être en utilisant plus Noa... A voir. Ce coup-ci, c'est triste à dire, mais c'est un vrai au revoir, alors rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure, même pommes (Attention! blague sans parenthèses! Ah mais du coup si... Gottferdom!)

A Mimori: Je suis contente de t'avoir fait passer une bonne soirée (DocMoule-Frite, toujours à votre service, toujours prêt). Alors comme ça, tu aime "tonton Alan"? Moi aussi, et ça m'amuse beaucoup d'écrire ses répliques (je rigole toute seule devant mon écran, et non, ça n'est pas flippant du tout, non, non). Je le dirai jamais assez (même si vous allez finir par vous lasser) ton message m'a fait plaisir, et le fait que tu ai lu aussi. Attention, nous allons entrer dans une zone de stalker psychopathe, ceci est une alerte de niveau... Bon j'arrête là. En fait non. Parce que, mon p'tit chou (je m'excuse), tu as écrit très exactement " L'année dernière j'ai décidé de partager le roman que j'écrivais pour avoir des retours,et il se trouve que ça m'a aidée bien plus que je ne l'aurais jamais imaginé. Je parle de deux ou trois personnes grand maximum, des fidèles de la première heure, et s'ils n'avaient pas été là j'aurais abandonné au bout de trois mois" Mmhmm. Donc. P'tit chou (je m'en lasse pas, désolée) Tu as écrit un roman. Pour commencer, bravo, c'est énorme. Ensuite, où puis-je le trouver? Tu as lu, c'est mon tour! A la prochaine!
mickaela

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Re: J'verrai plus tard.

Message par mickaela »

Hey

Tout d'abord je suis désolé de ne pas être venu plus tôt.

Deuxièmement ton message n'est absolument pas bizarre. Je comprend se que tu veux dire.

Et troisièmement ton histoire est de mieux s'en mieux, franchement elle est super. Bon c'est pas moi qui vais te faire des commentaires sur l'orto (tu as déjà une super personne pour ça).
J'ai adoré le moment "Tu l'embrasse ou tu l'as laisse se levais" il m'as fais trop rire.
Les moments de suspenses sont trop.... (envie de savoir la suite).

Bref mes commentaires ne t’aiderons certainement pas a avancé. Mais ce que tu fais est super !!


Mickaela
Mimori

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Re: J'verrai plus tard.

Message par Mimori »

Une minute de silence pour tes écrits perdus à jamais dans le néant... Je suis désolée. Je ne sais pas ce que tu utilises pour écrire ni quel genre d'erreur tu fais, mais si c'est sur un traitement de texte basique as-tu déjà essayé de faire une opération de récupération ? Je ne m'y connais pas trop mais certains arrivent à récupérer leur travail comme ça. Et sinon, une bonne vieille clé usb est toujours utile pour faire un backup.

En tout cas c'est dommage, parce que la précipitation est palpable dans ton écriture. N'hésite pas à prendre ton temps avant de poster la suite dans ce genre de situation ! Je sais ce que c'est.
C'est un peu plus maladroit et certains passages mériteraient d'être plus développés et/ou nettement différenciés pour faciliter la compréhension. J'ai pour ma part parfois du mal à savoir qui est le narrateur. Fais aussi très attention à la deuxième personne du singulier, tu as tendance à oublier le s.

Concernant le roman en question, il est toujours en cours d'écriture. J'ai en effet posté le début ici-même mais je me suis arrêtée un peu avant la moitié, chapitre 18, et j'attaque aujourd'hui le 44... Pour dire (mais c'est presque terminé !) J'ai depuis tout remanié du coup je me sentirais un peu honteuse de te le faire lire.
Si tu as vraiment envie de satisfaire ta curiosité, vas-y, mais sois indulgente !
http://booknode.com/forum/viewtopic.php ... #p14801874
De toute manière je compte reposter des extraits quand il sera terminé, et après je tenterai de le mettre en ligne en entier sur amazon, Edilivre ou un truc du genre.
vampiredelivres

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Re: J'verrai plus tard.

Message par vampiredelivres »

Je suis à la traîne !

Bonjouuuur !

On va commencer tout de suite, parce que je suis assez en retard (mais non, voyons, pas du tout !). Sans blabla inutile, donc. (Pour une fois !)
DocMoule-Frite a écrit :Bon, comme j'ai beaucoup de talent (non), je n'arrête pas de faire des fausses manip' et de perdre tout ce que j'ai écrit (Le Taaaalent!), du coup, je pourrait avoir laissé passé quelques fautes (quelques fautes de plus que d'habitude) Bon, sinon, j'ai tenté quelque chose. J'espère que ça restera lisible. Je dérange pas plus longtemps, salut et bonne lecture! Aaah, je compatis ! Ça arrive à tout le monde, et c'est la galère, en général. La dernière fois, mon ordi n'avait pas sauvegardé un chapitre complet à cause d'une de mes fausses manips', donc j'ai perdu sept pages de texte. L'horreur !

Il l’avait tout de suite repérée. Il fallait dire qu’on pouvait difficilement la manquer. Au passage pour piétons, il y avait une foule de gens, qui étaient tous terriblement occupés. Ils parlaient, lisaient, fouillaient leurs sac… Il y avait une foule, une foule de gens, et sur le coté, sur le coté il y avait une fille assise sur le trottoir, les mains sur les oreilles, les yeux écarquillés, la tête entre les genoux.


« Je… Ouais, ça va. J’ai juste un peu froid… Et si vous pouviez arrêter de m’appeler comme ça… » dit-elle en frissonnant.


Une fille aux cheveux blancs et aux yeux gris, tu m’étonnes, ça pouvait être que ça… Lazlo Franch s’ébroua. Pas ses affaires, tout ça. Elle tenait un grand ours en peluche contre elle. Terrorisée qu’elle était la p’tite. Lazlo Franch soupira et traversa la route. Il l’attrapa par le coude et l’entraîna à sa suite. « Tu vas me causer des problèmes » répétait-il. Elle l’avait suivi sans lui opposer de résistance, comme une somnambule, comme une droguée. « Tu vas me causer des problèmes ». Elle s’était écroulée contre lui quand il avait tourné rue Faust.


« Tu peux me tutoyer, tu sais » fit-il avec un grand sourire. Il ressemblait à un gamin, tout content d'avoir trouvé un ami. Un gamin. Ou un chien. Léanor l'imagina se couvrir de poils dorés, et son nez s'allonger, se muer en un museau. Elle sourit.
«Tiens, pupuce, prend ma veste. »dit-il en la lui tendant.
Elle était glaciale, comme si elle avait été faite de glace, ou de pierre, mais une pierre, une pierre * qui serait restée durant un mois dans une chambre froide.


Il l’avait amenée chez lui et l’avait déposée sur son vieux lit à ressort, son vieux Bébert, qui ronchonnait à la moindre charge, au moindre mouvement. Quand elle s’était réveillé, il avait demandé :
« Ça va ? »
Elle l’avait dévisagé. Barbe. Chemise. Béret. Allait-elle bien ? Yeux. Nez. Bleu. Allait-elle bien ? La douleur revint. Elle se prit la tête à deux mains, gémit. L’homme la rallongea doucement. Elle voyait ses lèvres bouger sans émettre un son. Et sa tête, sa tête ! Une douleur aiguë la transperçait, ses oreilles sifflaient, et soudain… Tout devint noir.


Léanor serra ses bras autour d’elle. L’ascenseur n’en finissait pas de descendre et Alan avait commencé à parler au mur. Elle commençait à regretter d’être venue, et se reprochait ce moment de faiblesse. Et... Elle avait traversé un mur ! Ou alors l’avait-elle rêvé ? Ou alors était-elle vraiment, vraiment démente. Elle chassa cette idée de son esprit. Elle regarda autour d'elle. La fille au cœur de l'ouragan, appuyée contre les portes, Alan qui parlait tout seul, le chat, roulé en boule dans un coin. La fille, Alan, le chat. Et l'ascenseur qui n'en finissait pas de descendre.


A son second réveil, IL était encore là. Il la regarda puis demanda :
« Comment c’est qu’tu t’appelles ? » Elle le fixa un instant, puis regarda autour d'elle. Des « murs » d'un blanc sale, une petite «table» en bois, une planche de bois clouée sur un mur, avec des... des « livres » ?
« Tu t'appelles comment ?»
Elle se retourna vers l'homme. Du coin de l'œil elle aperçut l'ours qu'elle avait ramassé, trouvé par terre, dans une rue. Elle reporta son attention sur l'autre. Du bruit. Du bruit était sortit de cette «bouche». Après le silence, le silence des champs de blé, il lui semblait énorme, incroyable. Elle bougea les lèvres, sans qu'elles émettent un seul son.
« Ton nom ! C'est quoi ? »
Le mot roula sur sa langue, se glissa entre ses dents, franchit ses lèvres, et, enfin, elle eut une réponse, une réponse à au moins une question :
« Noa. »

« Noa. »
Elle leva la tête, surprise. La fille lui tendait la main. Elle la serra. Elle était chaude.
« Léanor, enchantée » puis, après un silence. « Où…
- Plus tard.
- D’accord » répondit-elle, obéissante.
Elle devait attendre, mais cela n’avait plus d’importance. Elle se sentait comme en apesanteur, complètement détachée des événements, elle flottait. Elle eut un frisson.
« Ça fait combien de temps qu’on descend ?
- Deux heures, je dirais, répondit l’autre, Noa.
- Cet ascenseur n’est pas normal.
- Non, cet ascenseur n’est pas normal » dit-elle en souriant. « Pupuce. »
Léanor baissa les yeux et réprima une exclamation. Ses mains étaient couvertes de givre. Noa suivit son regard, puis enleva son sweat et lui tendit. En dessous, elle portait un tee-shirt jaune, qui laissait voir des tatouages sur son bras gauche, qui escaladaient son bras et remontaient jusqu’à son épaule, sous son tee-shirt. Léanor enfila le pull. Contrairement à la veste d’Alan, celui-ci était chaud et doux.
« Merci » murmura-t-elle.
Le reste du voyage s’écoula en silence. Noa avait détourné son regard d’elle et fixait le plafond. Alan s’était appuyé face contre le mur, les bras écartés, et avait fermé les yeux. La buée s’échappait des lèvres de la jeune fille. Léanor finit par s’endormir.

On lui secoua l’épaule.
« Hey ! Debout !
- T’es sérieuse ? Ce n’est pas ainsi que l’on réveille une princesse !
- Bah vas-y alors si t’es si malin ! »
Des voix. Où était-elle ?
« Pupuce ! Voudrais tu avoir l’obligeance de te lever, s’il te plaît ? »
Elle ouvrit les yeux. Alan était penché sur elle, son visage à quelques centimètres du sien. Il avait de grands yeux bleus clairs, comme un ciel délavé. Des taches de rousseur partout sur le visage, comme un millier d’étoiles. Léanor sourit en les imaginant danser. Il soupira :
« Dommage, j’aurais aimé un bisou. Ce sera pour la prochaine fois. »
Il la secoua doucement.
« On est arrivés, pupuce. »
Léanor tourna la tête. En effet, les portes s’étaient ouvertes, mais elle ne parvenait pas à apercevoir l’autre côté, noyé dans la lumière. Elle cligna des yeux.
« Bon, les tourtereaux, je pars devant ou vous vous décidez ? » Une voix venue de l’extérieur.
« À faire quoi ?
- Je sais pas Alan, à toi de voir, tu l’embrasse ou tu la laisse se relever, au choix. »
Alan se tourna vers elle.
« J’hésite.
- Je… Je crois que je vais prendre l’option me relever, fit Léanor. C’est pas contre toi, Alan, pas du tout, mais…
- Mais elle veut pas de toi ! » fit la voix du dehors
Gênée, elle se releva prestement. Ils sortirent. Ils étaient dans une prairie entièrement grise. Grise l’herbe, grise la terre, le ciel au dessus de leur tête, à part quelques nuages blancs.
« On est… On est où ? » Elle frissonna.
« Dans les limbes, pupuce.
- Les limbes… D’accord. Genre… Genre une histoire de fantômes ?
- T’as tout compris ! Elle est maligne, hein ? Noa ? Elle est partie où ? »
Noa avait disparu. Alan regarda autour de lui, inquiet. Ils étaient au milieu d’une plaine. Aucun arbre, aucun creux pour se cacher. Ils étaient au milieu d’une plaine, et derrière eux, un ascenseur de métal brillant, sans câbles ni rien.
« Derrière » fit une voix.
« Noa ! Tu m’as fait très très peur, tu sais ça ?
- Ouais… » Elle s’étira. « Je suppose. Bon, tant qu’on est là, explique-lui.
- No problemo, m’dame! » fit-il en s’inclinant. Il se retourna vers elle. Sa voix se fit grave.
« Léanor…
- Oui ?
- J’ai une mauvaise nouvelle…
Devant son silence :
- Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Je suis… Je suis mort » dit-il avant de partir d’un grand rire strident, qui la fit sursauter.
Elle avala sa salive.
« Donc là, là c’est le paradis ?
- Non.
- L’enfer ?
- Eeeet… Non. » répondit Alan, que ce petit jeu semblait beaucoup amuser.
Noa, assise à côté d’eux contre l’ascenseur, s’était enfoncé des écouteurs dans les oreilles et fixait le sol. Soudain elle se leva, attrapa son sac.
« Il arrive. »
Un vieux bus jaune tout déglingué, qui ne semblait pas avoir de chauffeur, à moins qu’il soit nain, s’avançait vers eux, comme surgi de nulle part. Un instant, il n’y avait rien, et l’autre, l’herbe l’avait vomi et il avait été là. Tout simplement là. Une fois qu’on a arrêté de se poser de questions, la vie devient plus simple. Léanor ne se demanda pas pourquoi. Ni comment.
Elle monta à la suite de ses guides. Comme un automate, elle les suivit jusqu’au fond du bus. Comme un automate, elle s’assit à côté de la fenêtre. Elle colla son front contre la vitre, glacée, comme tout ce qui se trouvait ici. Ici. « Les limbes. » Elle soupira. Elle ne savait plus quoi faire, elle avait envie d’arrêter, d’arrêter de bouger, de respirer, juste de s’arrêter là. Après un moment, elle se tourna vers sa voisine.
« Noa ? » Sa voix sonnait étrangement dans le silence ambiant, comme si elle brisait quelques chose de fragile, comme si elle avait fracassé une poupée de porcelaine. L’autre en retour posa son regard sur elle et retira un écouteur, comme une invitation à poursuivre.
« Et si… Et si tu m’expliquais ? »
La fille aux cheveux blancs la fixa un moment, puis détourna le regard.
« Alan t’a expliqué, non ?
- Alors… Tu es morte.
- Je suppose »fit-elle en bâillant.
« Et moi ? Je ne suis pas morte! » Cette idée l’avait saisie à la gorge brusquement, et l’enserrait dans un étau.
« En es-tu sûre ? »
L’étau se resserra un peu plus. Morte ? Ce mot sonnait bizarrement quand elle y pensait.
Elle imagina ses bras s’affiner, se ramifier, s’imagina se couvrir d’écorce, pour devenir un arbre calme et solitaire, un arbre dans un bus, qui verrait du pays, assis sur sa banquette.
Morte ?
« Elle rigole. » La tête d’Alan apparut entre deux sièges. « Et toi, dit-il, s’adressant à Noa, tu pourrais faire un effort ! »
Celle-ci grogna.
« Et donc au final, moi dans tout ça ?
- Pour l’instant, on va dire que tu es une sorte de médium, OK pupuce ? OK ?
- OK. »
Elle se retourna vers la fenêtre. Le paysage qui défilait était entièrement gris et allait trop vite pour que ses yeux puisse accrocher autre chose que le miroitement de l’eau d’un rivière, une montagne au loin. Au-dessus d’elle, ses bourgeons, s’ouvrirent, elle était maintenant un arbre en fleur, un cerisier. Le bus continuait sa route.
Je me permettrai encore deux remarques :
- Pourquoi une répétition ici :
DocMoule-Frite a écrit :comme si elle avait été faite de glace, ou de pierre, mais une pierre, une pierre * qui serait restée durant un mois dans une chambre froide.
- Et, pour "contr'elle", j'ai vérifié un peu partout sur les forums, parce que même moi, je galère avec les élisions, mais je crois que l'orthographe correcte est bien "contre elle".

Bon, au moins on sait qui est la fille bizarre qui traînait dans les « limbes ». Noa. C'est cool, parce que les réponses commencent à venir, mais doucement.
Très honnêtement, je t'admire pour la manière avec laquelle tu arrives à relier les éléments l'un à l'autre, doucement, sans te précipiter... alors qu'a contrario, le rythme du récit va à une vitesse folle. J'ai l'impression de lire un vrai livre, avec des passages bien séparés, bien délimités, et chacun a son importance, même si on ne la saisit pas encore.

Bref. Aussi, je voulais te dire que, contrairement à ce que tu penses, j'ai relevé moins de fautes (orthogrape, ponctuation et grammaire confondues) dans cette partie-ci. Tu t'améliores !

Bon, je fonce (mes révisions de physique m'appellent) !
Bonne continuation,
vamp'
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

J'ai l'impression que ça fait une éternité. Pas vous? Bon.

A Mimori: merci (encore) de m'avoir dit ce que tu pensais. Je pense que je vais le reprendre plus tard et améliorer ce petit (c'est mon fils ma bataille... Encore désolée) J'ai pas encore eu le temps de passer voir ton roman, mais je le ferai. Je ne t'ai pas oublié, non! Je me suis fait une note à moi-même. Pendant les vacances (encore une semaine!) Je vais lire plein de livres, mais. D'abord Mimori! En attendant tout ça, béni sois tu, ô grand Mimori j'avais l'impression de recevoir que des commentaires positifs (ce qui est bien quand même) mais je pense pas faire un aussi bon travail que ça, alors qu'on me dise, enfin, qu'un de mes "chapitres" (je sais pas trop comment présenter ça) est brouillon, ça me rassure. En espérant que cela ne te dégoutte pas de la suite.

A mickaela: Elle est de retouuur!! Tu m'as inquiétée, tu sais! J'étais comme: "en fait elle a laissé un message parce qu'elle est sympa, c'est tout! Aaaaagh!" (Je me torture beaucoup pour rien, on peut aussi présenter ça comme ça) Je suis contente de voir que ce que j'écris te plaît. Et je te pardonne pour tes commentaires pas constructifs. Mais qui m'aident quand même à avancer, si, si, je t'assure. Ce matin, je suis allée sur booknode, j'ai trainé un peu tranquillement, puis suis allée sur le forum. Où j'ai vu toutes les réponses. Donc, désolée pour le retard. Merci quand même (en fait, il existe un règle qui fait que je DOIS remercier les gens à chaque fois que je leurs répond), et à bientôt pour la suite! (juste après que je poste ça en fait, alors...A bientôt pour la prochaine fois où je retournerais sur le forum!!)

A vampiredelivres: bonjour. (ça sonne bizarre, de dire ça, juste "bonjour", puis un point. J'avais envie d'essayer, c'est tombé sur toi, pas de bol, je compatis. Bon fermons cette parenthèse qui n'a que trop duré.) Ce qui sonne bizarre, aussi, c'est de voir mon texte comparé avec un livre. Je veux dire, un vrai, comme ceux qui (quand je ne suis pas écrasé par le travail), m'ont et me font toujours rêver. C'est... wouha... totalement difficile d'expliquer comment ça se sent... ("totalement difficile?" oulà.)En tout cas, merci! (c'est déjà ça de dit) Et pour me ramener un peu sur terre, une chose. Si magnifiques (apparement) que mes textes soient, je fais toujours des fautes, des "mal dits". Je peux encore améliorer ça. A bon entendeur, salut.
DocMoule-Frite

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Re: J'verrai plus tard.

Message par DocMoule-Frite »

Mes messages sont de plus en plus looongs. Je sais pas trop quoi en dire.
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