Songeris (Fantastique)☽

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !

Quelle est votre Terrienne favorite ? ♥

Iva
2
29%
Louna
3
43%
Elmma
2
29%
 
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noelyll

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Re: Songeris (Fantastique)

Message par noelyll »

Ces deux derniers chapitres étaient géniaux !! (oui, commentaire très original... :) )
Vivement la suite !!! ;)
Richou_du_73

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Re: Songeris (Fantastique)

Message par Richou_du_73 »

Saluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut!
J'ai lu tes derniers chapitres et c'est #tropbien ! J'adore tout autant les persos que le monde dans lequel ils se retrouvent tous ! :lol:
Erimede_Read

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Re: Songeris (Fantastique)

Message par Erimede_Read »

Helli, hello !
Premièrement: merci pour tous vos messages ! ;)
Deuxièmement: voici le neuvième chapitre de Songeris. Plus d'info sur cette mystérieuse Inconnue et une menace qui,au loin, rôde ... :mrgreen: :twisted:

IX.Le Village


Image


-Il faudra un peu de temps, murmure l'Inconnue en poussant le battant de chanvre tissé, Elle est...
-On sait, fait Louna en s'adossant à la chaumière de bois.

Le voyage jusqu'au village avait été des plus fastidieux, le ciel gris s'affaissait si bas que son poids semblait peser sur les épaules des cinq compagnons. Une fois Arrivé, l'accueil n'était pas celui qu’imaginaient les deux grandes amies. Une fois devant l'arc de bois marquant l'entrée du village, une voix s'était d'abord élevé, puis s'en est rajouté une dizaines d'autre. Un chant rauque pesant tel une menace. L'inconnue reçue alors une claque magistrale faisant cesser les chants. L'homme aux yeux brillants de rage avait empoigné la jeune inconnue et la fixait sans détourner le regard. Smirion ne distinguait que colère et peur dans cette masse d'habitants. Puis une vieille dame à la peau ridée s’empara d'Elmma et de cette jeune fille à la joue enflée, son Etoile de couleur blanche rassura le jeune aveugle.

-Merci, finit par lancer Smirion. Sa voix tremble de culpabilité, sans les voir il sent les yeux accusateurs de Louna posés sur lui.
-J'ai une question juste, demande Iva en s'adossant non loin de son amie, Pourrait-on passer un peu de temps au village, juste le temps qu'Elmma sorte du coma bien sûr! Je sais que nous ne sommes pas les bienvenus et c'est pour cela que...
-On va s'arranger, pas de problème, l'interrompt la jeune fille avec un sourire, Je suis Mary-Blue au fait.
Un hurlement déchirant retentit alors dans tout le village, les habitants suspendent leurs faux et leurs haches avant de tourner le regard vers Mary Blue. Leurs murmures n'échappent pas à l'ouïe aiguisée d'Iva: Endre, Madame Endre l'appelle, c'est elle, bien fait pour elle.
-C'est ma mère, explique-t-elle doucement, Elle sait que je suis partie. Que j'ai désobéis.
D'un pas lent et mesuré, la jeune fille s'avance vers une chaumière au toit jaune et s'engouffre à travers la porte ouverte. Smirion, Iva et Louna restent alors plantés là. Sans trop savoir quoi faire. C'est la plus âgée qui se décolle finalement du mur auquel elle se pensait engluée pour toujours. Elle contourne alors la maison et découvre de l'autre côté un grand jardin vert. Ses yeux bleus perçants se mettent à briller. Malgré la sécheresse qui empoisonne ce lieu, de grands arbres aux fines branches sont dispersés partout et les pétales rosés qui s'en échappent se posent délicatement l'herbe rase.
Franchissant la palissade qui la sépare de ce coin de paradis, Iva remarque les noms gravés sur la barrière en bois robuste:

Quelquina (6),
Balanche-Blanche (9),
Hermise (10),
Suli-Midon(5),
Janilla (4)...
Un cimetière? Pense-t-elle.
En se rapprochant un peu plus des grands arbres elle remarque les noms caligraphiés sur les écorces lisses:

Selendur-Quae Terredure (19),
Baschus Vignefaron(13),
Brandy Edecin (15)...

Classement par âge avec une caractéristique où un métier qui leur est attribué, en déduit Iva. Plutôt un métier d'ailleurs... En longeant les longues allées, la blonde remarque la croix gravé sur certaines sépultures.

Guardian-Marso Ronbuch L'Ancien (86) X
Tremara-Jü Guerr La Gauchère (40) X
Florius Asson Le Robuste (56) X

La particularité, comme chez les Romains ce souvenir flou ressortit du plus profond de sa mémoire lui semble tellement évident. Mais cette croix... Que signifie-t-elle?

Parcourant toujours le vaste jardin Iva remarque un peu plus loin un feuillage clair. Les pollens, par petites touffes, forment des nuages moutonneux dans le ciel. Comme les saules pleureurs de chez elle, les branches ploient. Une robe touffue érigée sur un tronc épais et moussu. Intrigué, Iva écarte les branches et se retrouve comme sous une cascade de feuille. Sur le tronc une énorme croix creusée dans l'Arbre barre son côté nord. C'est en faisant le tour que la jeune Terrienne voit se dessiner une ribambelle de noms, de tous âges, de toute les couleurs:

Caelina-Flora Guerrie (19)
Talistair Octeur Le Fougeux (27)
Wanna-Belta Flutière L'Ancienne (99)
Braquenel (7)
Ritshou Chendblé Le Fou (62)
Alex Endre (15)

Endre? Iva tique immédiatement.
-Il n'est pas mort, Mary-Blue apparaît derrière la grande fille, ses cheveux frisés agrippent les pollens la parsemant ainsi d'un vert clair.
-Pourquoi est-il là alors? Questionne Iva.
-Ce monument au mort retrace toutes les pertes de notre village depuis plus de deux cents ans. Les cauchemars, par petits groupes, attaquent souvent. Il n'y a personne d'enterré ici, mon frère a disparu il y a deux ans environ... Des cauchemars ont, sans aucune raison, mis le feu à notre village. Les habitants ont ripostés et se fût un bain de sang. Mon frère a disparu à ce moment-là. On a jamais retrouvé son corps.
-Mais il y a des chances pour qu'il soit effectivement mort.
-Non, murmure Mary-Blue en levant les yeux vers la cime du grand arbre.
La croix, les victimes des cauchemars.
-D'après la chamane il serait piégé dans l'Inter Monde...
-Inter-monde, le lieu préféré de nos chers cauchemars.
-Je sais mais c'est mon seul espoir! Je n'ai pas le droit de franchir l'enceinte du Village des Bois! J'ai envoyé des lettres partout! Des messages à chaque peuple hors du village, demandant même conseil à Dame Cotin! Les sanglots la secoue toute entière. Ma mère le considère déjà comme un être du passé, mon père ne s'occupe même plus de moi! Je suis seule à encore avoir espoir mais parfois..., elle renifle, je me demande à quoi bon.

Assise près du corps aux grands yeux ouverts d'Elmma, Louna fixe sans cesse le jeune aveugle en face d'elle. Ce dernier, sans la voir, perçoit comme une brûlure là où les yeux de la jeune fille sont posés. Un soupir échappe au jeune homme, sans cesse et ceux depuis toujours il ressent le poids de la culpabilité sur ses épaules. C'est sa faute si ses parents l'ont abandonné dans la neige, c'est sa faute si le grand homme a du tout arrêter pour s'occuper du pauvre aveugle qu'il est, c'est sa faute si la femme de Ragdar est morte, c'est sa faute s'il a fait risquer la vie des trois amies, c'est aussi sa faute si Ragdar est mort, si Iva a eu à endurer tant de souffrance, si Elmma est dans le coma. Mais il ne peut quand même pas supporter toute les misères du monde ! Si seulement il arrivait à faire quelque chose de bien, quelque chose qui soit reconnu comme tel. Une chose utile et non plus être ce fardeau d'aveugle.
Trouver le cœur de Dwerg'ill.
Le neutraliser.
Supprimer ces quatre talismans de malheur.
Si seulement la vie pouvait se résumer à une liste de chose à faire...
-À quoi tu penses? Le questionne Louna avec calme et sans animosité.
-Rien, à Elmma, ment Smirion sans détourner la tête.
-Tu sais, Elmma a toujours été comme ça, explique Louna calmement, drôle, cassante parfois mais toujours à l'écoute, toujours là quand quelque chose ne va pas. Elle est bien plus sensible qu’elle ne le laisse paraître tu sais...
Sa voix se perd et pendant un instant, le temps semble flotter autour d'eux.
-Raconte-moi l'autre monde... Ton monde. S'il te plait.
Contrairement à ce que pense le jeune aveugle, Louna ne le rabroue pas. Il ne peut pas le voir mais sa peau pêche pâlit et ses yeux lagons se brouillent un instant. Louna a toujours été des petites filles boudeuses, parfois brusque et brute de décoffrage mais au fond... Sous cette cape d'invisibilité... Que se cache-t-il?
-Ma mère est norvégienne, elle vient d'un pays où il neige chaque jour sur les sapins, mon père était...
-La "neige"? Intervient Smirion les yeux vagues.
-Ne me dit pas que vais devoir t'expliquer ! Il y en a dans la Plaine des Souffles !
-Non mais... Est-ce que c'est aussi blanc qu'on le dit? Aussi brillant au soleil? Dit moi ! Tu sais bien que je suis aveugle, tu me le répète assez souvent il me semble!
-Ouais, c'est blanc et ça brille... C'est beau quand elle tombe du ciel.
Un bref silence s'installe, le crépitement de l'âtre dans la cheminée emplit l'air déjà chaud.
-Mon père était violent et battait ma mère. Enfin c'est ce qu'on m'a dit, j'étais encore qu'un fœtus à l'époque. Elle a été recueillie par les archéologues et j'ai fait toute mon enfance avec eux. Iva et Elmma étaient aussi filles d'archéologues. C'est comme ça qu'on s'est connues. Je ne suis jamais allé à l'école, les cours sont par correspondances. Je n'ai pas vu beaucoup de gens hormis Iva et Elmma... Il y en a d'autre mais tous dans un pays différent. Je n'en ai jamais revu aucun...
Nous avons fait le tour du monde avec nos parents, jamais d'habitats fixes. Je me souviens de la Grèce. Nous nous baignons toutes dans la mer, les maisons blanches et les toits bombés... Nous étions si petites, si jeunes! Tu imagines Elmma avec les cheveux frisés et courts? Trop chou! Et Iva sur le bord de la plage! Sur les rochers...
Perdue dans le fil de ses souvenirs Louna reste immobile les yeux fermés.
-Petite aussi nous jouions au restaurant, c'était dans la seule véritable maison que nous n’eûmes jamais habité. En France, à Soulac, La villa Delphine. Nous y avons habité durant un an. Et durant cette année nous n'avons fait que ça, nous amuser. J'avais huit ans, Elmma neuf et Iva dix, presque onze. On coupait les légumes en petits morceaux, nous avions fait les menus, les invitations, mis la table pour tous! La cuisine était devenue notre chantier. Nous avions fait des tours de carottes, de la sauce vinaigrette avec les ingrédients du bord et notre cœur, des concombres au sel aussi... Et devine quoi? Nos parents n'y ont pas touchés. De la part de la mienne ce n'était pas tellement étonnant mais Joséphine et Jean-Christophe! Valérie était dans sa période régime, Paulin avait apporté son sandwich... Tous avaient poussé des soupirs exaspérés en nous voyant arriver avec nos plateaux de salade et de carotte. Ma mère m'a pris à part après ce "repas". Je m'en suis prise une, elle faisait ça souvent... Dès qu'elle me voyait en fait.
Puis nous avons quitté les bords de l'Atlantique pour la Tunisie... Puis l'Italie, Le Canada, Le Népal, le Japon... Jusqu'à maintenant.
Louna fixe maintenant le jeune aveugle, les yeux dans les yeux ils se défient sans se voir.
-Je vois, lâche finalement Smirion.
-Ce que j'essaye de te dire c'est que nous avons toute étaient des fardeaux rappelant un passé douloureux à nos parents et que si nous pouvions faire quelque chose d'utile, de concret, de vital... Reconstruire un monde nouveau, effacer le passé... S'il le faut, tu n'es qu'une illusion, un rêve paranoïaque. S'il faut je suis dans une chambre d'hôpital, froide et bleu. Des pipettes raccrochées à mes veines et les poignets attachés...
-Tu sais que c'est surement la cas, lui dit Smirion doucement, mais tu ne délires pas. Je suis là, bien réel.
-Et ce qui se prépare l'est tout autant et Oh que vous êtes choux !
Elmma se redresse sur les coudes et dévisage ses deux compagnons d'un regard moqueur bien que fatigué.
-Elmma! fait Louna avec un grand sourire.

Elmma:
Je me demande bien quel est ce monde dans lequel je me trouve, quelle facette de ma conscience entre en action. Qui résonne ainsi dans ma tête. Serait-une partie cachée de l'Inter-Monde? Ou alors simplement ma conscience humaine qui rentre en action? Je suis dans une des chambres, celle après l'entrée. Deux lits de chaque côtés et au fond une armoire remplie de petits soldats verts. Sous le plancher, se trouve aussi une autre boîte. Sur la gauche une porte blanche menant à la chambre de Joséphine et de Jean Christophe. Je me souviens, il y a toujours des BN fourré à la vanille. J'en pique un dans le paquet et le savoure lentement. Sucré, trop même mais croquant. Mais il y avait surtout les glaces! Des tas et toutes aussi délicieuses et la soirée pizza une fois par semaine ! Je revois le sable ocre dans mes claquettes et les cheveux collés par le sel... Ces souvenirs berce avec nostalgie les yeux de la petite Elmma que je suis. On m'appelle, je me retourne en fourrant le reste de gâteau dans ma bouche trop petite. Mais je ne suis plus à Soulac. Plus dans la villa au jardin plein de sable. Des lambeaux de fumée se décollent des murs décrépits. Une moquette élimée au sol. Chez la Sorcière de Cotin. J'entends ses hurlements au lointain. Un petit garçon trébuche, une fois, deux fois, trois fois. Les vapeurs noires s'enroulent autour de ses chevilles maigres. Soudain on tape sur un piano désaccordé, le son fait crisser mes tympans.
Bleu, rouge, vert, bleu et encore bleu. Me voici dans un village, peut être africain, avec des toits de chaumes de couleurs. Marchant au-dessus, évitant les trous dans ce verre invisible. Je sens quelque chose dans mon dos, une présence invisible qui me guette de ses yeux acérés. J'accélère la cadence. Mon pied dérape, je tombe. L’Elbaid, je tombe sans rien pour me retenir. Je vois cette main, celle qui me prend pour un autre. Une main aux ongles durs comme du bois.
Vert, rose, violet, pourpre. Une musique assourdissante retentit. Le violoncelle, les voix de l'été. Nous revoici sur le murette. Insouciantes. Mais au loin une masse sombre arrive, descendant d'un bond Iva se met à courir, suivis par Louna. Mais moi? J'en suis incapable. Mes pieds ne bougent plus. Pris au piège par la brique et la peur. Une masse attirée par moi. Par nous. Par ce qui pèse terriblement autour de mon cou. Je baisse lentement les yeux. Les talismans. L'un des quatre. Son pouvoir les attire. Ils sont là, tout proche. La terre tremble sous leurs pas. Tremble, tremble. Je tremble... Je tombe dans un tourbillon de couleurs, de forme, de sons. Le troupeau sombre m'engloutit. Mes sens sont annihilés. Je ne vois, ni sens, ni entends, ni ressens la moindre perception. Pourtant un grattement incessant dans ma poitrine. Une vieille machine rouillée qui grince trop fort. Sans l'entendre ni la ressentir je sais que la machine va s'arrêter. Un mince ruban serre ma gorge, chassant la vie. Un autre moi, assiste à cela, impuissant. Un sentiment remonte de mon ventre jusqu'à ma gorge et son va et vient me donne envie de vomir. Je le sais, je suis donc toujours là non? Mais le silence m'englobant ne peut être que le synonyme de mort imminente.


Elle l'avait vu. Sans aucun doute possible. Elmma avait vu la mort. Secouant énergiquement sa tête (lui créant au passage une terrible migraine) la jeune fille reste pétrifiée malgré son air désinvolte. La bouche légèrement entrouverte pour laisser l'air lui brûler la gorge. Pour que la vie rentre et ressorte le plus lentement possible de son corps.
-Le village va être attaqué, dit Elmma dont la voix trahit l'angoisse, les médaillons les attirent.
-Quoi?! Le ton de Louna révèle plus d'étonnement que d'angoisse, ce qui pour don d'irriter Elmma au plus haut point.
-Je l'ai ai vu! Ils sont là, ils arrivent! Il faut partir et nous en débarrasser le plus vite possible!
-On ne peut pas partir comme ça, réplique Louna, on doit les aider à les vaincre ces foutu cauchemars!
-Le problème vois-tu, c'est que c'est Nous qui les attirons tes foutus cauchemars! Répond Elmma avec irritation.
-Mais ils sont peut-être déjà en route! Ils attaqueront le Village avant même de se rendre compte qu'on n'est plus là! Il vaut mieux s'en débarrasser maintenant! On a le temps avant qu'ils attaquent... S'ils attaquent. Réplique Louna en un souffle.
-Bien sûr qu'ils attaqueront! Mais il y en a des milliers! Jamais on ne les vaincra met toi ça dans la tête; et puis même! Si par miracle nous les vainquons... Et j'ai dit par miracle! Tant que sur Terre les enfants rêveront du Père Fouettard il y en aura encore des milliers et des milliers! Il faut partir avant qu'ils arrivent.
Fébrile, Elmma entend sa voix monter dans les aigues et se briser dans sa gorge englué.
-Il suffit d'arriver à détruire le cœur de Dwerg'ill! Mais par quel miracle peux-tu expliqué le fait que tu sois si sûre de leur arrivée imminente? Et puis même; si tu as raison la priorité c'est de combattre! Combattre ! Insiste la grande blonde, Toujours trouver une solution pour se défiler et fermer les yeux sur le vrai problème! Egoïste! Tu penses qu'à toi finalement! Tu me dégoûte! Et La fille qui t'as sauvé à l’Elbaid? Tu y pense à elle?!
-Demande ça à ton nouvel ami Smirion! Et au fait, dis-moi c'est qui qui n'a pas hésiter pour se plonger dans un gouffre sans fond pour sauver un inconnu?! Et c'est qui qui est bien sagement resté sur le côté à attendre? Le ton mielleux et aigre d'Elmma fait hérisser la nuque de Louna.
-Un inconnu? Mais personne ne semble entendre le jeune aveugle.
-Ne t'énerve pas ça servira à rien! Et puis rien ne nous dit qu'ils sont vraiment là tes cauchemars!
-Je sais ce que j'ai vu... Et c'est qui la plus énervée de nous deux?!
-Admettons, fait Louna les yeux au ciel, si les cauchemars arrivent nous devons les combattre et surtout ...
-Perdre du temps? Assène cyniquement Elmma.
-Sauver des habitants innocents pauvre andouille! Louna reprend son souffle. Elle halète un instant avant d'avaler sa saliver et de se redresser.
Trop fière pour se mettre à pleurer sans retenue, Elmma retint ses larmes avant de s'enfoncer sous sa couette et laisser les larmes couler. Elle toussote faiblement et crache dans un petit bocal prévu à cet effet.
Tout pour être seule.
-Tu me fais tousser, je me sens pas bien, j'ai besoins de calme... N'est-ce pas Louna?, La jeune rousse a les larmes aux yeux mais sa voix ne tremble pas.
Son regard veut tout dire. Non sans un grand soupir, Louna quitte la pièce, Smirion sur les talons.
Mais toute cette comédie ne suffit pas à calmer les pleurs d'Elmma qui, une fois les autres partis, se redresse et laisser couler ses larmes avant de se mettre à fixement regarder la fenêtre close devant elle. L'air absent.
C'est alors qu'un grondement sourd s'échappe des entrailles de la terre. La jeune rousse trésaille.
Elle l'avait prédit.
Ils sont là.

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Voili voulou ! :lol: ;)
Twelve

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Re: Songeris (Fantastique)

Message par Twelve »

Bonjour, bonjour ! ;)
Je suis tombée un peu par hasard sur Songeris. En me baladant comme ça...
Et je dois dire que le premier chapitre m'a intrigué. Il est un peu hésitant et parfois, les phrases pourraient être tournées différemment. N'empêche que ça m'intriguait ! J'ai donc poursuivis ma lecture et j'ai étais transporté ! Non mais vraiment ! Dans les premiers chapitres, on sent que tu as beaucoup de choses à nous raconter et au fur et à mesure que l'histoire avance, tu prends de plus en plus ton temps et c'est super ! Bon, il y a toujours certaines petites maladresses mais on ne devient pas Victor Hugo en claquant des doigts ! :lol: ;) Ton univers est complexe et pour te donner un conseil, rédige toute les caractéristiques sur un carnet pour ne pas te perdre ou en oublier une partie ;)
Bref, vivement la suite et préviens moi ;)
T.
Minouille

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Re: Songeris (Fantastique)

Message par Minouille »

Aaaaahhhh :o
Vraiment génial :D J'adore^^
Que dire de plus à part que c'est super et que je suis impatiente de lire la suite, ton histoire m'intrigue de plus en plus c'est hallucinant je ne peux plus décrocher ;)
Erimede_Read

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Re: Songeris (Fantastique)

Message par Erimede_Read »

Buongiorno ragazzi ! :mrgreen:

Le chapitre dix de Songeris est là ! La bataille est imminente alors, chers lecteurs, préparez votre bouclier car le combat commence maintenant... :lol:

X.Cauchemar


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Une onde de panique ébranle la petite cité. Du fond du cimetière, les jeunes filles cessent leur discussion avant d'échanger un regard. Mary-Blue se raidit imperceptiblement. Mais l'œil aiguisé d'Iva le remarque immédiatement. Son esprit vif tisse les liens quand soudain un hurlement jaillit de l'horizon. Se réverbant mille fois entre les maisons, ce cri semble durer une éternité. D'un bond, Iva se redresse. S'élançant entre les arbres vers la porte de bois et le mur d'enceinte marquant l'entrée du Village.
-C'est inutile de barricader cette porte! S'écrie Mary-Blue restée en retrait, c'est du bois et ça brûlera quoique tu fasses!
-Mais vous n'avez pas encore inventé l'acier ou quoi? S'emporte la jeune blonde.
Secouant ses boucles, l'habitante du village retrousse ses manches et rejoint Iva. Son air est déterminé mais un nouveau cri plisse ses yeux verts.
-On va se battre, débite-t-elle sans quitter notre amie des yeux.
Dans le cœur même du Village, un grondement sourd s'élève. En tendant l'oreille, Iva perçoit une mélodie indistincte dans la colère des villageois. Une masse mouvante de petites gens aux haches et aux fourches acérées, c'est rassemblé sur la place circulaire. Certains, recouverts d'un manteau vert, portent une épaisse bûche sculptée sur l'épaule. Des guerriers. Ils rembourrent son l’ouverture d'une poudre verte avant de secouer leurs masses. Aucun ne se laissera vaincre une seconde fois. Tous cherchent la vengeance et le sang. La tension est palpable, chaque geste semble ralentit pas l'appréhension. Des rangs entiers de femmes et d'hommes, armés de piques, de torches enflammées ou fines dagues attendent comme portés par une force invisible. Comme de la chair sans aucune volonté. Comme des pantins.
La rumeur gronde et s'élevant parmi la foule, une grande dame très maigre prend la parole. D'après les observations d'Iva, elle doit avoir la quarantaine mais ses yeux la vieillissent plus que de raison. Sa bouche pincée trahit des sanglots retenus et ses traits émaciés la misère et le chagrin. Cette femme n'a pas l'habitude de sortir, sa peau blafarde en est la preuve et ses habits sombres en mauvais lin contrastent avec les couleurs de la foule.
Un deuil, en conclut Iva.
Cette femme paraît si fragile, mais contre toute attente, c'est une voix puissante qui s'échappe de ses lèvres sèches.
-Villageois! Le temps de défendre vos Terres est encore venu. Prenons notre revanche et détruisons le mal! Nous n'avons pas essuyé tant de perte pour rien! Alors cher amis, chantons la guerre et que le cœur des martyrs nous soutiennent!
Une vague d'hurlement déferle sur la foule.
-Cher Villageois! Au nom de Gäa et de Songeris battons-nous!
Nouvelle vague.
Les yeux brillants d'angoisse, Mary-Blue se rapproche d'un grand garçon aux yeux aussi clair que la glace, sans dire un mot. Iva reste aussi muette qu'elle. Les rouages de son cerveau filent à toute allure. Tant de haine et de colère ne font qu'ouvrir plus de brèches encore! Et cette lueur habitant le regard de cette femme... Iva frissonne. Dehors, un tremblement régulier ébranle la terre. Chaque seconde augmente son intensité. Les yeux verts écarquillés de cette pauvre femme n’inspirent que de la peur et du doute à la jeune Terrienne. Un doute sur son équilibre mental. De plus, cette masse d'habitant la suivant aveuglément lui confère la puissance que son corps maigre est incapable de lui prodiguer.
Le mugissement d'un loup retentit alors, mais les chants redoublent de fureur. Chassant ses idées d’un coup de tête, Iva détache ses yeux perçants et se précipite vers la case d'Elmma. Le mur d'enceinte est violemment frappé. Mais rien ne fait taire cette foule d'aveugle. Suivit de Mary-Blue, Iva arrive en quelques enjambées dans la partie Sud du village. Un grondement retentit, plus puissant encore. Le Village des Bois s'agite, tremble. Les visages sont crispés de haine et non de peur. Sur le pas de la porte Louna, tête dans les mains attend. Smirion, le regard toujours vague scrute l'horizon.
-C'est pour nous? Demande doucement Iva.
-Elle l'avait prédit, je ne l'ai pas crue...
-Mais qu'est-ce qui se passe enfin?
-Elle s'en veut, Elmma avait prédit l'arrivé imminente de la mort, des cauchemars...
Smirion reprend sa respiration avant d'ajouter dans le plus grand des calmes.
-Ils sont plusieurs milliers derrière cette porte.
La rumeur toute proche fait s'élever la poussière, trembler les troncs figés par le temps.
-Ce sont nos médaillons qui les attirent, explique Smirion, le visage délibérément tourné vers le ciel.
-Et par quel miracle je te le demande? Raille Louna sans quitter des yeux la terre battue.
-Être à Songeris explique tout, Ils devaient nous chercher depuis le début, après avoir perdu notre trace dans Inter Monde, ils ont étaient attirés par le désespoir et la rage de ce Village. Et les talismans bien sûr. Réplique Iva.
-C'est plus précisément l'Aspha des médaillons qui les attire, ils pensent reconnaître l'Appel de Dwerg'ill.
-Ils vous suivront quoi que vous fassiez, renchérit Mary-Blue, On raconte au Village que c'est ainsi que Cotin serait maudite.
-Il aurait fallu partir et non combattre, murmure Louna entre deux sanglots retenus. Un rugissement éclate comme un coup de tonnerre.
-Le mal est fait. Nous devons combattre.
Sortant tel un fantôme sort d'une tombe, Elmma le teint crayeux et les yeux rouges émerge de la case au toit de chaume. Un grand fracas ébranle le village tout entier. La porte tremble et pour se donner du courage, les habitants chantent ; la maigre femme en voix de tête. Les masses sur l'épaule, de grands gaillards vêtus de vert gardent un visage grave. Mary-Blue serre les poings.
-Nous n'avons aucune chance!
-Je sais, Elmma pose une main sur l'épaule de la jeune fille.
Un hululement sinistre et strident perce le ciel. Derrière le mur d'enceinte Une marée noire siffle sourdement.
-Mais on va se battre! Louna, comme frappé par la foudre s'était relevée.
-En même temps il me semble que nos options soit quelque peu limitée, grince Iva en voyant le bois fumer doucement. La masse coloré des habitants, portés par la peur et la rage avaient eux-mêmes mit le feu à leur porte de bois.
-Eh merde! S'exclame Mary-Blue dont les yeux verts se mettent à étinceler de peur.
-Mais qui est cette femme?! Fait Iva en saisissant la lance qui s'est matérialisée devant elle.
-Ma mère... En un craquement sinistre la porte s'enflamme, les rondins flambent et un mur de feu se dresse entre l'ennemi et les villageois. Le silence se fait alors. Les femmes, hommes et enfants cessent leurs chants. Les Cauchemars se contentent de sourire.
En un battement de cil, Louna s'élance en direction du mur d'enceinte. Un poignard à la lame aiguisé contre sa cuise elle bondit.
Son geste reste un moment en suspens, figée, les yeux rivés sur l'extérieur.
Vive comme un serpent, Mary-Blue évite les cases et bondit au côté de la grande blonde.
Devant les deux comparses se dresse une marrée sombre de soldats. En une poignée de secondes, les cauchemars se dressent de toute leur hauteur. Secouant sa tignasse bouclée, Mary-Blue se met à trembler. Le visage défait les sourcils froncé et la bouche étirée en une expression de dégoût et de désespoir. Smirion se lève et saisit une canne trouvée là.
-Je vous l'avais dit, déclare-t-il. Mais la voix du jeune homme flanche imperceptiblement, il y en a des milliers.
Du haut de son perchoir, la jeune Terrienne n'aperçoit pas une seule lueur d'espoir dans cet océan de terreur. Leurs carapaces hérissées cachent mal le dos vouté et luisant de ces créatures. En un assaut désespéré, les villageois franchissent le mur de flamme. La rouquine grimpe au côté de son amie. Elle pose sa main sur l'épaule de Louna qui sourit tristement.
-Go? Demande la rousse d'un air étrange. Les monstres aux bouches cisaillées grognent.
-Go! Mais ce n'est pas Louna qui avait hurlé ça, mais bien Smirion qui, d'un amble geste de canne, balaye la terre devant ses pieds. L'air qu'il vient de repousser commence à tourbillonner, bientôt une bourrasque véritable émerge du rien.
-Fais sortir ça d'ici! , Ordonne Mary-Blue, Tu y penses aux case andouille?!
-Je pense surtout à tout ton Village !
Et d'un geste puissant le vent emporte les quatre jeunes filles. Volant aux bras d'un zéphire soudain, une lueur d'espoir perce le soleil.

*****
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***
**
*


-Tu n'as pas le droit de faire ça!
-J'en ai le droit que je te dis!
Joséphine écumant de rage ne lâche pas le regard de Paulin. Comment ose-t-il! Comment peut-il faire ça! Serrant les poings de ses mains osseuses, la petite archéologue réplique d'un ton coupant et aigue.
-Tu ne partiras pas.
-Je partirai car c'est ce qu'il faut faire Jos'!
-Cela fait depuis maintenant une semaine que tu te terre dans ton bureau sans jamais voir ta propre fille à l'hôpital. Cela fait une semaine que tu ne manges que les vieux Petits Beures moisis au fond du tiroir et les gras de jambons! Et là, qu'est-ce que tu me dis? Que tu pars pour l'Australie?!
-J'ai vu sur internet que...
-Et tu crois vraiment tout ce qui a sur internet mon pauvre coco?
Paulin crisse des dents sous les assauts des mots de Joséphine.
-Là bas, en Australie, reprend posément le père d'Elmma, C'est monnaie courante ce genre de coma. Ils ont un remède!
-Alors ça c'est la meilleure! S'écrie une voix au fond du couloir. De l'ombre émerge Valérie. Son ton est glacial, jamais encore Paulin ne l'avait vu aussi sérieuse et aussi sûre d'elle.
-Tu vas me faire croire que c'est pour ta fille que tu vas en Australie? Continue le grande brune. Avoues, c'est pour échapper à la souffrance de ta fille, pour te voiler la face...
-Non! Trop précipitamment la voix de Paulin a fusé.
-Irresponsable! Monstre! Même moi je m'occupe de ma fille! C'est d'ailleurs décidé, fait plus calmement Valérie. Son ton devient grave et ses yeux noirs sont agités d'une tempête intérieure, J'autorise l'opération mais si Iva ne reprend pas connaissance dans le mois qui suit Je ferai stopper les traitements et le respirateur. Inutile de la faire souffrir plus longtemps...
-Quoi?! S'emporte alors le petit blond en tapant du poing sur la table, et c'est moi que tu traites de monstre!?
La dispute éclate violemment. Se réverbant contre les murs décrépits de la demeure du feu Andrew Huilot, elle emplit l'espace. C'est Joséphine qui, au bout d'un certain temps et par un cri terrible, met fin à cet échange de sourd.
-Si vous ne renoncez pas à vous idées honteuses je prends la responsabilité d'Elmma et d'Iva pour instabilité mentale des parents!
-Je ne suis pas instable Joséphine! S'écrie Valérie.
-Passer d'anorexique à paranoïaque sans oublier l'alcoolisme, la boulimie et la dépression... Ce n’est pas de l'instabilité mentale ça?!
-Je ne reviendrai pas sur ma décision Joséphine! Réplique Valérie.
-Mais moi!? Fait Paulin.
-Twoa twu es un grwand dépwressifw mwon amwi...
S'asseyant sur une chaise rempaillée depuis peu, José pose sa tasse Porcinet et fixe son ami droit dans les yeux.
-Tu vas pas t'y mettre toi aussi! S'écrie Paulin. Je partirai par le prochain avion. C'est ma décision et rien ni personne ne me fera changer d'avis c'est compris?
Sur ceux, et non sans claquer la porte, l'archéologue sort de la cuisine.

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*


Du ciel, elles voient tout.Au sol la guerre expulse sa haine meurtrière. Les pieux s'enfonçant entre les armures baveuses des cauchemars mais aussi le sang écarlate des morts.
"Flayius!" le cri s'est échappé de Mary-Blue sans qu'elle s'en aperçoive. De ses yeux innocents, elle vient de voir le pire. Les flèches soulèvent une dernière fois la poitrine du jeune homme. Le sang s'écoule en en crachat de sa gorge. Les babines souriantes du monstre se dessinent sous le casque rouillé. Les yeux clairs de Flayius, le miroir de l'âme, se voilent définitivement d'une membrane noire. Le corps sans vie du garçon ne s'effondre qu'à ce moment précis. Le moment où tout le monde sait qu'une brèche vers l'Inter Monde vient de s'ouvrir et que les Spiritus se repaient de sang frais. Porté par une rage incommensurable, Mary-Blue perce le cercle de vent qui les entoure et plonge dans le vide.
-Smirion! La voix cassée d'Elmma a fusé. Mais le jeune aveugle avait déjà décelé ce point de lumière rouge sortant du lot. Aussi rapidement qu'il peut, un nouvel air souffle et relève la jeune fille en larme.
-Dispersez-vous! Attaquez sur leur flan Est, ils sont plus groupé de ce côté-ci! Une explosion les fera tomber comme...
-Des dominos oui, hurle Louna par-dessus les cris de cette boucherie, mais comment vois-tu ça?!
-Pas le moment Lou', siffle Iva en se propulsant hors de nuage de poussière. Elle laisse tomber sa lance et visualise aussi précisément quelle peut, une flamme, brûlante. La chaleur, la lumière vacillante et les crépitements. Les mugissements de la meute noire redoublent d'intensité. Mary-Blue assiste à la mort de tous ceux qu'elle a connu. Ils tombent, se relèvent mais finissent ensevelis sous les coups et le sang. Le tranchant acéré s'enfonçant dans la chair. La douleur envahissant les corps. Une colère glacée parcourt son corps. Saisissant la lance d’Iva. Les yeux brillants. Son cri guerrier fait lever plusieurs têtes sous elle. Les cauchemars ne cessent pourtant pas de sourire. Mary-Blue fond sur le champ de bataille. Sa vitesse est prodigieuse. Un grognement guttural se repend sourdement. Et quand la lance touche la terre ferme, villageois comme Guerriers sont repoussé. Mais une vague de froid ensevelit le parti ennemi. La glace, de la couleur des yeux de son ami disparu, recouvre une bonne partie du flan Est. Le mugissement c'est transformé en un hurlement de douleur.
-Iva, se met à crier Elmma du nuage, le feu! Lance le feu sur la glace!
En un éclair, son amie bascule les flammes qui avaient pris vie au creux de sa mais. Telle une source, le feu coule jusqu’aux cauchemars pétrifiés.
L'explosion retentit, pire que tout. Résonnant au loin. Dévastant tout. Le choc thermique avait ravagé le camp ennemi mais déjà, d’autres cauchemars arrivent. Divisant leurs forces, chaque jeune fille, portée par le vent de leur ami, s'élance sur le champ de bataille. Esquivant de justesse un épieu sanguinolent, Mary-Blue plonge avec une rage nouvelle dans la bataille. L'odeur de terre et sueur, de chair meurtries. Une vapeur qui l'écœure et l'enivre aussi de colère. Jouant de son épée et malgré sa petite taille, la villageoise perce les défenses ennemies. Elle tournoie à une vitesse folle, la lance écorche les masses putrides et suintantes. Évitant les flèches avec une vitesse que seuls les guépards atteindraient elle plante son arme rageusement. La vermine au sang noirâtre rampe misérablement au sol. Leurs langues s'enroulent avec fourbe et dans le feu de l'action personne ne remarque que les crocs déversent déjà son venin. Dans cet Enfer une seule pensée porte la jeune fille: Mon village, je dois sauver mon village, ce qui me reste, je dois sauver ce qui me reste.
Voltigeant de plus en plus vite Iva chevauche le vent malgré les flèches acérés. Ses rayons incandescents ravage les armures aux longues piques des monstres.
Louna descend au sol et frappe aussi violemment qu'elle peut. Balayant d'un coup les cauchemars rampants, elle hurle avec rage son désespoir face à cette mer déchaînée. Sa lame sectionne sans aucune pitié. Ces êtres ne sont pas humains. Autour d'elle les tâches de couleurs brunissent sous le sang. Centimètre par centimètre, la jeune fille écarte les monstres jusqu'à ce que sa dague soit brusquement stoppée. Levant ses yeux elle croise le regard sombre d'un villageois. Ce dernier sourit, mais sa bouche s'étire plus que de raison, sa peau se déchire, le sang dégouline de son visage. Se voutant encore plus il lance un nouvel assaut. Paniqué Louna jette un regard circulaire et s'aperçoit alors qu'autour d'elle l'océan se referme. Des villageois il ne reste que les tissus. Une carapace perce leur dos et leurs yeux se couvrent d'un casque rigide.
D'en haut Iva aperçoit la scène avec effroi. Une nouvelle vague de flèche l'oblige à détourner les yeux. De son perchoir, elle abrite Smirion en contre-bas. De l'autre côté des remparts. Maîtrisant les vents, il fait déferler une gigantesque bourrasque. Iva profite de ce regain d'énergie pour déverser ses flammes sur le champ de bataille fumant. Mary-Blue, devant la porte en cendre constate brutalement qu'autour d'elle, rien ni personne ne sont plus de son camps. Les tissus brodés recouvrent les monstres. Se protégeant autant qu'elle le peut, la glace et l'eau déferle de sa lance. Les canons sculptés laisse échappé leur poudre verte qui sous le feu et la glace s'embrase. Mais plus de la moitié des Villageois ont déjà subi la transformation. Il ne restera bientôt plus personne.
Merde, et merde! Peste la jeune fille.
Elmma, perchée sur le mur reste sans bouger. Reprend son souffle. Les paupières closes elle attend. Les gémissements de douleurs et le grondement de la guerre plissent son front. Le vent soulève sa tignasse noircie par la poussière. C'est le cri de son amie qui décide de son geste. Elle bondit, portée par le vent elle évite chaque flèche. De ses mains fébriles elle empoigne le sweater de Louna et la tire vers le haut. L'épée du villageois se perd dans le vide. Autant le corps de la grande Blonde se perds dans le ciel, autant la rouquine se réceptionne lestement au cœur de la bataille. Trois cauchemars tournent leur gueule vers elle. Souriant presque Elmma bondit à une vitesse hallucinante. Sa souplesse lui permet des bonds vertigineux. D'un rond de jambe elle envois valser deux de ses ennemis. S'accroupissant au sol elle soulève le troisième et le plaque au sol avec force. Elmma repousse le plus de monde que son corps fin lui permet. Mais autour d'elle l'ennemi se rassemble. La voilà bientôt prisonnière. Aussi vive qu'elle le peut, elle balance ses poings ensanglantés et ses pieds meurtris. Devant le village, aucun habitant ne reste. Tous ont été dévoré par leur colère, leur haine, la brèche était trop profonde en eux. Les cauchemars se sont noyés dans leur sang et ont grignotés leur âme jusqu'à ce que les miettes se perdent dans le vent.
Smirion faiblit, ses bras tendus lui font mal. Sa tête menace d'exploser. Pourquoi n'est-il qu'un incapable d'aveugle?! C'est alors qu'au plus profond de son esprit une tâche vient éclairer son champ de vision. Elle écarte la vague huileuse de cauchemars. Une sortie.
Un espoir.
Un espoir

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La suite... Au prochain épisode ;)
Dernière modification par Erimede_Read le jeu. 03 août, 2017 1:44 pm, modifié 3 fois.
Twelve

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Twelve »

Salut,
Que des bons chapitres décidément ! Le suspens est présent, les descriptions sont très bien formulées, les personnages ne sont pas en "papier mâché", tout et intriguant et donne envie de connaître la suite !
Continu de me mettre au courant ! :lol:
T.
Calimero33

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Calimero33 »

Hey!
Je pense que tout à été dit au niveau de la plume, de l'histoire qui sont très agréables! Bien que je trouve que le début est un peu rapide (point de vue assez objectif car j'aime vraiment la lenteur hihi). J4ADORE IVA :lol: !
Un point qui n'a pas été soulevé ou peux (je n'ai pas lu tous les commentaires...). C'est ton humour! Non mais vraiment, je me suis éclatée!! Entre les archéologues, les petites références très drôles au supposé court-métrage (je me rappelle que tu as cité Movie Maker)
Voilà, je n'ai pas encore tout lu, mais vraiment, tu as quelque chose!
Comme dirait Richou du 73 (si tu passes par là...), Allez, ciao!
Richou_du_73

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Richou_du_73 »

Calimero33 a écrit :Hey!
Comme dirait Richou du 73 (si tu passes par là...), Allez, ciao!
Ouiiiii ! Exactly my dear !!!! Il ne faut pas oublier le #sangdelaveine #topdutop Grésy sur Aix mon territoire favoris !
Bref, cela fait une certaine éternité que je ne me suis pas rendu sur Bnode !
Mais l'histoire coolissime est top tip top chère Erimède et la #suit ese fait attendre !
#lol #mddr #génial
Allez, ciao et bisous de GdA !
Erimede_Read

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Erimede_Read »

Merci à tous pour vos retours !!! :D ;) :lol:

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Richou du 73:
Cela faisait longtemps dis-moi ! Merci beaucoup pour tes compliments "originalissimes" :lol: Et pour la suite ne t'inquiète pas elle arrive bientôt ! ;)

Calimero33:
Pour se qui est du début je comptais justement le reprendre ! ;) Il est vrai qu'il est (à mon goût aussi) un peu rapide mais l'histoire ne devais- à la base- ne faire que cinq chapitres... :roll: :P C'est vrai aussi que je l'ai posté sans l''avoir modifié ! ;)
Pour se qui est du perso d'Iva... Ça ne m'étonne pas ! :lol: J'éprouve quand même - je trouve - une certaine difficulté à approfondir le personnage car il est d'inspiration réelle...
Et merci pour l'humour ! Enfin mes blagues font rire... Enfin je crois. :lol: Pour se qui est des références, j'essaye d'en caser quelques unes par-ci par-là car mon récit s'éloigne quand même beaucoup de l’œuvre originale.

ElzaGalotcho:
Encore merci pour tes encouragements et tes compliments ! Ett je le répète mais la suite arrive! (les chapitres sont près écrit, c'est juste que j'ai la flemme de poster :oops: ) :mrgreen:

Twelve:
j'aime bien ton expression du papier mâché ! C'est vrai que j'essaye de détailler, d'étoffer les personnages.Je pense que cela vient de mon attachement compulsif pour les personnages secondaires ( qui je le précise meurent à chaque fois) pour qui le passé est trop flou. Je ne sais pas si tu as lu la série Jonah de Thaï-Marc le Than mais chaque personnage secondaire est aussi important que Jonah lui même. Et j'adore !!!! :lol:
Erimede_Read

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Erimede_Read »

Hey lecteurs !

Êtes-vous prêt à découvrir l'issue de cette bataille ? Êtes-vous prêt à marcher entre les cendres et les corps inanimés ?
Oui ? Perfetto alors attachez votre ceinture car c'est parti !

XI.L'issue

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Au sol la situation devient très vite plus que critique. Mary-Blue croule sous les assauts. C'est en grondant de rage que les cauchemars rampent au sol, les lèvres pendantes et la bave leur coulant sur le menton. En un dernier effort la villageoise plante sa lance dans la terre humide. Un cri lui échappe quand dans sa fureur froide un mur se dresse devant elle. La glace se cristallise autour des lambeaux noircis. Le feu s’échappe en un nuage de fumée et fait place à la glace. Iva, de ses mains rougies par les braises ardentes consume les flèches ennemies. Non loin, Louna aux côtés d'Elmma combat férocement.
Les postillons sanglants de la bataille éclaboussent les visages. Grognant les villageois devenus des monstres commencent à s'attaquer entre eux. Elmma perçoit toujours la haine dans leurs regards. Aucun ne s'était rendu compte de sa transformation. Aucun ne s’était demandé pourquoi ils attaquaient une des leurs. Trop aveugle dans le sang et la terre. Dans la folie et la rage. Entre les cadavres les hurlements se perdent, la guerre souffle son haleine au visage. Louna perce enfin la défense ennemie. Ses poings glissent sur le manche de la dague et son souffle est court. Ses cheveux lissent collent contre son front humide et ensanglanté. Quand soudain une rumeur sourde monte. Par-dessus les bruits de la bataille, par-dessus les hurlements de terreurs et les râles, un nouvel assaut des cauchemars. Irrépressible il avale les siens morts et les recrachent. Vivant cette fois ci. Elmma lève les yeux. Une fraction de seconde pas plus mais la voici déjà à terre. Son corps roule et heurte un casque et sa tête tombés là. Avalant une grande goulée d'air, la rouquine passe sa jambe par-dessus son agresseur. Il a le crâne défoncé, le nez épaté et ses joues flasques tombent sur un sourire cruel. Le monstre roule sur le flan et Elmma le domine enfin. Elle lui assène un coup de poing rageur. Le cauchemar ne comprend plus rien, il se jette comme un forcené sur la jeune terrienne en hurlant ses poumons. Mais Elmma l'attrape. Le fait passé au-dessus son épaule pour que le corps retombe en un craquement sinistre. Un froid glacial lui remonte le long de la nuque elle frissonne.
Plus loin, Mary-Blue est à bout de force, elle pousse un grand cri. Perchée sur le souffle des vents, Iva ne perçoit qu'une vague violente et glacée, un magma polaire d'une force incroyable. La déferlante vient se plaquer contre le mur d'enceinte calciné. Et le hurlement de la villageoise se perd dans le ciel. D'un grand arc de cercle Smirion soulève la petite troupe et à l'aide d'une bourrasque les fait passé au-delà du mur. Sans force le jeune aveugle lâche son bâton. Les corps meurtris des jeunes filles s'écrasent au sol.
-Mon mur ne les retiendra pas bien longtemps, murmure Mary-Blue en se relevant. Péniblement elle parvient à se mettre à genoux.
-J'ai entre aperçus une sortie, lâche Smirion, adossé contre une case au toit magenta.
-Quoi ?! Et c'est maintenant que tu le dis? Et puis comment ça "entre aperçue" !?
La colère et les bruits du combat n'ont pas quitté le corps de Louna. Tremblante elle masse son poignet qui recommence à la faire souffrir.
-Je ne vois pas, je perçois Louna. Et calme-toi... Smirion plante ses yeux vides vers ceux de la jeune fille.
-Elle est où ta sortie alors? Questionne Elmma et époussetant avec un semblant d’indifférence sa veste grise.
-Ouest, vers les grands arbres.
-Il n'y a que le cimetière de Gaä là-bas! Réplique Mary-Blue en haussant le ton. On est foutu. Point! Admettez-le!
-Non! Je veux bien dire que nous ne sommes sûrs de rien mais ici c'est MOI la pessimiste alors écoute moi bien! J'ai très souvent tort et pour une fois au lieu que l'on aille dans mon sens et dans le sens dans lequel les choses semble les plus évidentes, et bien j'aimerai que l'on me contredise. Que l'on me hurle à la figure que non! Rien n’est joué et la balle se trouve dans notre camp! C'est certain que si nous baissons les bras nous perdons ! Mais pas aujourd'hui, pas maintenant Mary-Blue ! Nous allons espérez jusqu'au bout car bien qu'il ne nous reste peu de temps, ils ne sont pas encore rentés dans le village!
-Mais si...
-Si nous perdons tu ne seras plus là pour m'en vouloir et je ne serai plus là pour payer!
Elmma reprend son souffle.
-Pardon, s'excuse-t-elle, Je suis assez angoissée en ce moment...
-Ce n'est rien, réponds Mary-Blue.
Iva avance vers le cimetière à grands pas résolu. Ses articulations craquent, chuintent. Sa tête bourdonne et ses yeux perçants brillent sur son visage ruisselant comme prit d'une fièvre maligne. Soudain elle se fige. Louna qui l'avait suivi, freine brusquement.
Porte ouverte, chaussures devant l'entrée. Du sang, c'est donc récent. Elles sont bien mises, c'est donc que la personne y a fait attention. Porte manteau apparent avec un manteau déchiré. Oui un manteau féminin en mauvais lin, terne mais épousseté et placé bien droit, elle n'est donc pas blessée, ce n'est pas son sang. D'ailleurs aucune tâche n'est apparente sur le lin de cette grosse veste. Des sanglots ? De l'eau en tout cas. Maison au toit jaune, celle de Mary. Quelqu'un chez soit pendant une bataille ? Quelqu'un capable de crier au désespoir pour sa fille il y a quelques heures ? Lumière allumée, chandelle, feu... Feu et bois mauvais ménage.
En un éclair Iva se précipite et s'engouffre par la porte entrouverte. Assise sur une chaise fragile, la femme commence à brûler le tissu de sa robe sombre. La tête dans ses bras maigres elle ne voit pas la jeune fille.
-Madame Endre ne faites pas ça ! Iva se précipite et étouffe la flamme avec véhémence.
La villageoise lève la tête. Au loin, derrière les murs, des gémissements se réverbère contre le mur de glace.
-Pourquoi ? Je ne sais même pas qui vous êtes! Ses yeux fous tournent autour de leurs orbites.
-Et votre fille alors? Tente Iva en fixant la femme de ses yeux cobalts.
-Mary ne m'aime pas! Personne ne m'aime!
-Pourquoi des villageois suivraient une inconnue en qui ils n'auraient pas confiance.
-Mais ils sont morts ! La femme se remet à sangloter. J'ai tout perdu, reprend-elle, mon fils lors de la première bataille, mon mari lors d'un accident. Ma fille qui ne me vois plus et maintenant tous les autres! Laissez-moi mourir en paix! J'ai faits assez de mal ainsi!
-Quel mal avez-vous fait concrètement ? Dans ces cas-là vous ne faites que vous apitoyer !
-Non, intervient Mary-Blue, ma mère n'a pas seulement mené tout un village au tombeau mais aussi mon père, enterré mon frère alors qu'il est peut-être vivant. Cette femme m'a frappée, humiliée en public. Elle a détruit ma famille. Il était temps que tu t'en rendes compte maman. Mais mourir ne te servira à rien et tu le sais. Mais comme tu es têtu-ou par simple fierté je ne sais pas- tu vas mettre le feu à la baraque.
La grande femme baisse la tête.
-Je sais que je ne pourrai pas vous empêcher de faire ça, déclare Iva, mais faites en sorte que votre mort soit utile. Elle pose une main sur l'épaule maigre de la mère et suit Mary-Blue hors de la case. Elle tremble un peu...
-Par où la sortie alors? Demande Louna à Smirion.
-Près du grand arbre je suppose? Iva parle sans quitter la case jaune des yeux
-Ou...oui c'est cela, confirma Smirion.
-Il va falloir se dépêcher en tout cas, déclare vivement Elmma, j'aurais aimé que la glace se brise en d'autre circonstance vous voyez...
-Arrête les jeux de mots Elmma c'est pas drôle ! Louna presse alors le pas. Et bientôt ils courent à travers les ruelles terreuses. Ils enjambent la haie aux mille Noms et font maintenant face à la grande croix de l'arbre.
-Et merde! S'exclame Mary-Blue. Un grand craquement retentit alors. Tel un coup de feu. C'était la porte qui avait craquée. Le flot de cauchemar peut maintenant librement les attaquer.
-Bon maintenant à toi l'aveugle, s'ils arrivent on ne les maintiendra pas longtemps! Louna avait déjà dégainé sa dague. Les pieds en fentes, le corps tendu comme un arc elle est prête à bondir. Elmma renonce à détendre l'atmosphère. La clameur lointaine se rapproche et noue sa gorge. Comme un troupeau affolé, les monstres dessinent une tâche floue au loin. Smirion ferme ses yeux, la masse se rapproche, plus noire que jamais. Mais il secoue énergiquement la tête. La lumière, il doit voir la lumière! Cela vient du nord. Il exécute un quart de tour et s'avance, sa main blanche tendu devant lui. Il tremble un peu et ses pieds foulent l'herbe d'un pas hésitant. Il a peur, peur de se tromper, peur que Mary-Blue aie raison. Peur du faux espoir. Cette peur se transforme progressivement en angoisse sourde, la terre tremble, l'odeur du sang lui monte à la gorge. C'est alors que ses doigts rencontrent une surface légèrement rugueuse. Il fait glisser sa mais et il se rend compte que l'arbre est parcouru de deux lignes creuses.
-Le grand Arbre, souffle Iva, jamais je... Mais il n'y a aucune entrée Smirion tu t'es forcement trompé!
-Non.
-Mais si ! Renchérit Iva, Je l'ai déjà examiné, aucunes portes dans ces creux là ! Ni près du tronc ni dans le feuillage!
-Tu y es monté peut-être, s'exclame Smirion en rouvrant les yeux.
-Mais c'est clair, les branches sont minces au-dessus. C'est les pollens qui donnent cette impression de grandeur et d'épaisseur. Et les grosses branches sont situées en périphérie! Pas besoins de monter.
-Pourtant c'est là.
Personne n'avait vu la flèche. Hormis Iva, elle n'a pas le temps de crier. Elle se propulse. D'un geste brusque elle plaque Smirion au sol. Dans son dos, sa peau craque. La douleur qu'elle pensait éteinte irradie tout son être l'espace d'une seconde. Un liquide chaud que l'on ne connaît que trop bien glisse avant d'être absorbée par le tee-shirt. Le souffle coupé, la tête dans l'herbe Iva n'ose plus bouger. Près d'elle Mary-Blue soupire. La flèche c'est planté dans l'arbre d'en face.
C'est à ce moment que Louna bondit. Avec un cri de rage elle rentre dans cette masse. Son visage, jusque-là impassible, se tord sous la colère et la haine. Elle sait qu'elle ne doit pas céder à ses impulsions, elle doit les refréner et vite.
Tu vois maman, je suis forte, tu serais peut-être fière qui sait ?
Ne rien montrer. Toujours.
Sa dague s'allonge dans sa main crispée. Une rapière au manche doré. De toutes ses forces elle tranche autour d'elle. Un véritable tourbillon de lame. Aucun cauchemar, après la perte de plusieurs congénères, n'ose s'approcher. Ils avaient formé un large cercle quand soudain elle stoppe sa toupie infernale pour piquer droit devant. Aucune carapace ne résiste. Bientôt le sang macule l'arme brillante et poisse sur les doigts de la jeune fille. Tiède. Noirâtre.
Reprends-toi! Pourquoi tu pleures? Ne montre jamais tes émotions. Soit normale et digne car c'est ce que nous sommes.
Jamais au grand jamais Louna ne se serait dit qu'elle écouterait les conseils de sa mère.
Smirion s'était relevé. Il aide Iva quand il est de nouveau projeté au sol. Par Elmma cette fois-ci. Cette dernière, propulsée par un coup trop violent, vient amortir sa chute sur le jeune homme. Mary-Blue, prise d'un élan soudain, arrache alors une tige d'herbe verte et la cale bien entre ses doigts. Elle souffle dedans et une gigantesque bulle englobe alors l'aveugle et Iva.
-Laisse-moi sortir! Explose-t-elle.
-Si tu voyais ton dos du hurlerai au mauvais film d'horreur alors maintenant vous trouvez la sortie et nous on vous couvre! Et vite!
Elmma, très contente de sa réplique mais inquiète s'élance au côté de Mary-Blue.
-Si c'est là que tout doit se finir autant finir en beauté! La rouquine prend alors appuie sur les épaules de la villageoise et exécute un parfait salto. Son retour au sol est d'autant plus magistral. Le pied en avant elle percute trois monstres et atterrit lestement sur l'herbe. A une vitesse folle elle court, zigzaguant entre les cauchemars. Prise dans son élan elle grimpe au plus grand arbre à sa portée. Les cauchemars s'agglutinent autour d'elle comme des mouches sur un cadavre.
"Maintenant Mary!" La blonde hoche la tête et les racines de l'arbre se soulèvent. Ses boucles volent en tous sens et les cauchemars, pris au piège. Se débattent comme des mouches encore une fois. Mais dans du papier collant. La Terre est ébranlées, les racines s'enroulent et claquent dans l'air lourd.
Mais les cauchemars sourient de plus belle. Dévoilant ainsi leurs dents infâmes. Les gencives roses noircissent et une langue ardente balaye les racines. Mary-Blue pousse un hurlement de douleur. Elmma saute de son perchoir et maintient quelques monstres à distance. Mais les langues de feu empêchent toute attaque. Crachant un Juron Louna se précipite vers les deux compagnes. Toute les trois elles parviennent à éloigner les cauchemars. Mais hélas pas suffisamment. Ils sourient aux trois jeunes filles. Leur supériorité numérique est leur atout. La force physique leur outil. Leur colère leur mobile. La cruauté leur moteur.
Fébrilement le jeune aveugle tâte le tronc à la recherche d’une aspérité révélatrice. Iva serre les dents en murmurant tout bas.
C'est impossible, pense-t-elle.

Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Épuisés, les bras tombent sur le champ de bataille.
"Passe-moi la boîte!" Iva n'attends pas la réponse du garçon. D'un geste elle s'empare du sac et en sort La boîte. Composé de lamelles de bois collés, sa couleur miel ne laisse plus de place au doute. Elle la lève haut et la fracasse avec la force qui lui reste. Les lamelles se dispersent au sol. Les mains tremblantes elle se saisit de chaque pièce et les assembles tel un puzzle sur le tronc. La gigantesque crois gravée se remplie alors de son bois. Tous les morceaux s'imbriquent parfaitement. A toute vitesse et avec fièvre elle reconstitue l'Arbre. Smirion s'était écarté, une étoile d'une couleur indéfinissable brille devant ses yeux. Les flèches tombent comme la pluie sur la bulle verdâtre. Le claquement des armes mollit au dehors.
-Presse Iva!
-Je fais ce que je peux figure-toi!
C'est à cet instant que le dernier morceau trouve sa place parmi la croix. Un roulement se fait entendre. La jeune fille recule d'un pas. Les rouages de bois tournent au cœur de l'arbre Gaä. Avec un simple pressentiment, Mary-Blue détourne le regard de la bataille. L’Arbre est ouvert. D'un saut elle esquive la masse devant elle. Avec ses dernières forces elle arrive jusqu'à Smirion. Franchissant sans difficulté sa barrière déjà maigre et fragile. L'empoignant comme une bouée de sauvetage, elle agrippe la tunique du jeune homme de ses doigts durs. Alertées par la subite fuite de la jeune fille, Elmma et Louna s'engagent dans son sillage. Avides, les gueules s'ouvrent à leur passage. Le bas de pantalon de la rouquine est arraché. Elle pousse un cri quand une langue s'enroule sur elle. D'un coup précis, son amie tranche de sa rapière le morceau de chair qui n'en reste pas moins collé à la jeune fille. Reprenant malgré tout leur course effrénée. En quelques secondes elles arrivent au niveau du reste de la troupe. La bulle aux reflets irisés les englobe. Sans perdre une minute Iva s'engouffre au plus profond du l'arbre. S'attaquant à la bulle, la grignotant petit bout par petits bouts, les monstres les entourent. Smirion attend que les filles soient toutes passées pour fermer la marche. Il jeta un dernier "regard' à la masse huileuse qui noyait tout le village. Le bouclier de Mary-Blue ne tiendra pas assez longtemps pour que le mécanisme s'inverse, en juge avec effroi l'aveugle. Les affreux bruits de sucions et de verre pillé entres les monstrueuses dents emplissent l'air. C'est alors qu'au loin un grondement sourd et des craquements retentissent. Le feu se propage à une vitesse folle. Malgré la protection restante, le jeune aveugle reçoit une vague brûlante au visage.
La villageoise devant lui se retourne brusquement. Une fumée noire s'insinue dans l'air. Une larme perle sur sa joue.
Que Gaä te protège et que Twetates au pays des morts, soit clément envers ton cœur. Elle renifle un bon coup et s'enfonce dans le creux de Gaä en tremblant. C'est la dernière fois que Smirion l'entend pleurer car après cela, plus aucunes larmes ne sillonneront ses joues.
Une forte pente et un escalier faisait face aux cinq compagnons. Elmma se débarrasse avec une moue de dégoût de la langue resté sur sa cheville. Elle l'écrase ensuite d'un pied rageur quand un claquement la fait sursauter. Le mécanisme s'inverse. Le noir le plus total envahit alors l'espace. Seuls les souffles courts résonnent. Louna se laisse glisser le long des parois tandis qu'Iva monte et descend nerveusement les deux premières marches. Son dos la fait souffrir mais elle a appris à dompter sa douleur. En aucun cas elle ne doit montrer signes de faiblesses. Le dos bien droit et la tête tombante, Louna malaxe ses mains couvertes de cloques. Son visage est déformé par les horreurs de la guerre. Elle tremble maintenant. "Heureusement que le noir règne", murmure-t-elle. Mais réussi à contenir tout ce qui est en elle. Peu à peu, ses traits se détendent. Ses yeux lagons semblent avoir trouvé une sérénité provisoire. Louna est comme ça, on ne sait jamais trop si ce qu'elle dit est sérieux ou pas. Son visage lisse ne laisse rien entrevoir. Dehors les gargouillis de viandes carbonisés leur parviennent. C'est à grand peine qu'Elmma ravale sa salive, on a beau dire qu'elle a l'estomac bien accroché, on ne peut pas rester indifférent face à cela. Face à des hommes, car c'en sont des hommes. Des hommes aux brèches trop grandes et qui n’ont pas su lutter contre le mal. Ne pouvant que souffler, Mary-Blue ne peut se dire que le pire est derrière elle. Un long moment ils restent dans le noir sans rien dire. C'est Iva qui, la première, allume une flamme au creux de ses mains. Son visage s'illumine telle une apparition fantomatique. Son regard bleu, veut tout dire. A grandes enjambées, les cinq compagnons descendent les marches étroites. Bientôt l'escalier ressemble plus à une échelle qu'à autre chose. Une odeur de bois et de renfermé les entoure. Cette marche dure, leur semble-t-il, une éternité. Cela faisait bientôt une demi-heure qu'ils s'enfoncent dans les entrailles de Gaä. Le silence de ce lieu est à peine troublé par les souliers raclant la terre et le bois. Louna avait repris des couleurs et arbore un air calme et grave. Devant elle Iva et Elmma s'entretiennent. De quoi? Les murmures sont trop bas pour quiconque comprennent. Derrière la grande terrienne aux cheveux cendrés, Mary-Blue avait attaché ses cheveux en un haut chignon. Il aurait été ridicule en d'autre circonstances mais le visage de la jeune fille, si souriant d'habitude, arbore une mine triste et froide. Sa canne dans le dos, Smirion ferme la marche, ses pas sont assurés et sa démarche souple en dépit de la fatigue accablant ses épaules.
Certains sacs avaient été laissés au village mais l'essentiel est là. Les vivres et l'eau cliquent et claquent doucement sur les épaules de la rouquine. Soudain, Iva s'arrête. Elmma pile pour ne pas la cogner.
-Si tu recule pense à enclencher la sirène, grimace la jeune fille.
-Pas la peine, tu crieras assez fort pour avertir les autres.
Devant la troupe, une vaste cavité rocheuse reflète la lumière vacillante du feu. L'eau créée un léger clapotement et une vieille chaise semble les attendre. Une mousse plus verte que de raison, tapisse les murs et des champignons bombés brillent doucement. Méfiant, Smirion s'avance. L'atmosphère de cet endroit lui est familière, mais en aucun cas malfaisante. Sa canne cogne contre le pied d'une table. Une table qui grince sous le choc. Ses pieds maigres et branlants sont posés sur une trappe de bois humide. S'agenouillant, le jeune aveugle décèle sous ses doigts un anneau forgé.
-On fera ça demain, décrète Elmma en se rinçant le visage avec l'eau de la source. Le sang sur son visage créé de petites volutes brunes dans l'eau translucide.
-Autant continuer tant que pouvons marcher, si les cauchemars arrivent à renter...
-Ils n'y arriveront pas, coupe Iva, et je suis d'accord avec Elmma. On est crevés.
Smirion se rembrunit en silence avant de sortir de son sac quelques baies inconnues. Ils dînent en silence. Louna avait plongé sont poignet dans l'eau glaciale. Doucement, cela dégonfle mais le poignet n'en reste pas moins douloureux. Tous ont la tête qui bourdonne, d'idées, de réflexions de questions. Les visages se détendent peu à peu. Mais pas celui du jeune homme. Ce lieu lui est familier. Il est portant certain de ne jamais y avoir mis les pieds. Une atmosphère, un brouillard mauve devant lui. Comme une odeur...
-Bon, c'est quoi la suite du plan, dit soudain Louna.
-Le cœur de Dwerg'ill, répond Iva.
-Et il est où?
Un silence pesant s'installe alors. Louna reprend.
-Nos médaillons ouvriront le cœur, nous pourront nous en saisir et le détruire mais il faudrait savoir...
-Où se trouve ce cœur, en chaîne Elmma.
-Quels seront les effets quand les talismans ouvriront le cœur.
-Comment le détruire?
-Faut-il réellement détruire les cauchemars? Mary-Blue avait parlé. Tous les regards se tournent vers elles. De l'incompréhension, de l'étonnement, une impassibilité totale et de la colère.
-Bien sûr qu'il faut les détruire! T'as pas vu ce qu'ils ont fait dans ton village! S’injurie Iva. Louna jette un regard profond à la jeune fille, l'air absent.
-Je ne comprends pas, murmure Smirion.
-J'avoue que sur ce coups là... S'interroge Elmma.
-Il faut les détruire, le monde sera meilleur! Fini par dire Louna.
Pas convaincue, la villageoise reste assise sans un mot.
-Je comprends ta logique, ajoute la grande blonde, mais ils sont vil, cruels, malfaisants !
-Il n'y a pas de bien sans mal, de lumière sans ombre...
Elmma chante doucement.
-Et puis pose-toi la question Iva, ajoute Mary-Blue en relevant la tête, Crois-tu que ton monde puisse vivre sans nuit?
Image

Voili voulou ! Il undicesimo capitolo è qui ! (en gros ça veut dire que le chp11 est là !;) )
J'espère que ce chapitre vous a plu (phrase bateau désolé) !
Bonne lecture et bon mois d'août ! ;) :lol:
Calimero33

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Calimero33 »

Coucou!
Alors je vais écrire ce message au fur et à mesure que je lis ton chapitre. Il est possible que je me contredise, du coup, désolée...
Tout d'abord, excellente métaphore avec la guerre qui est une gueule ardente. Tu utilises les termes "haleine" et "postillons" qui sont toujours crachés au visage. De plus, une expression peut être assimilée à cette scène, "se jeter dans la gueule du loup" qui fait référence aux contes pour enfants (le méchant loup) et donc aux cauchemars, BRAVA!!
Deuxièmement, bonne description du cauchemar que voit Elmma. Tu dépends très bien les décors, on s'y croirait! Je m'imagine des espèces de monstres gluants, pustuleux, vraiment répugnant! De manière générale, la description est bonne.
Ensuite je trouve Iva assez culottée de dire "faites en sorte que votre mort soit utile" mais ça passe avec ce qui vient de se dire avant.
En outre, très très très très bonnes allusions à l'arc, tout le monde est tendu, stressé, comme la corde d'un arc prête à se briser. Suivi d'Elmma renonçant à "détendre l'atmosphère"... C'EST OUF!!!!!
Bonne anaphore avec "peur" d'une parfaite longueur. Quoique non en fait, je trouve que "cette peur" est de trop. Bon c'est subjectif, hein. Ou alors c'est le "cette" qui me gène... Je ne sais pas, j'arrête pas de relire ces phrases en boucles :lol: .
Passage Louna: d'abord c'est cool d'approfondir ce personnage! Après, quelque chose de bizarre, si sa mère lui dit ça depuis qu'elle est petite, pourquoi n'est-ce pas son leitmotif?
Encore une très "belle" description des cauchemars!
Ça ne serait pas une putain de référence à Sherlock ça?
Attention, répétion du verbe arborer...
Super fin! Rien à dire! Mary-Blue est-elle un cauchemar finalement?? Ou n'est-ce que sagesse?
J'ai hâte de la suite :D
Minouille

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Minouille »

Coucou,

Me voici enfin, sincèrement désolée pour le retard mais je me suis rattrapée. Alors pour commencer J'ADORE :lol:
J'aime vraiment l'univers (je sais je l'ai déjà dit mais j'insiste) et dans ces derniers chapitres les personnages évoluent, les filles deviennent plus fortes, Louna prend confiance en elle on dirait, j'aime le fait qu'elle soit plus active. Et les voir telles de vrais guerrières dans les chapitres 10 et 11 est vraiment cool. Tu fais bien ressortir le caractère de chaque personnage et j’apprécie de plus en plus Smirion. L'aventure passe à la vitesse supérieure et j'aime ça ;)

Vivement la suite^^
Richou_du_73

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Re: Songeris (Fantastique)☽

Message par Richou_du_73 »

YOOOOOOOOOOOOOOOO !
Alors déjà c'est très bien. Ensuite je trouve cela génial. Et pour finir j'aime ton staïl d'écriture Erimede !!!
Les persos (sur tout Louna) son bien développés ! Je kiffe trop ! :lol: :lol: :lol:
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