| V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ] [ Chapitre 14 ]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
glandouillee

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| V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ] [ Chapitre 14 ]

Message par glandouillee »

Bonjour les amis !

Vous vous trouvez actuellement sur la deuxième version de notre histoire. Je récapitule donc pour les nouveaux arrivants: Mon amie @lili_passion_lecture et moi même avons décidé d'écrire une histoire en collaboration.
Notre projet Les Âmes Solitaires - La Descente a vu le jour en été 2016 sur le lien que vous trouverez juste en dessous:
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p18101843

Après moult corrections et réécritures, le sujet a fini par devenir un énorme fouillis xD. Nous avons donc pris la décision de créer celui-ci. Nous espérons que cette version vous plaira et attendons vos avis avec impatience !

Vous pouvez également trouver notre histoire sur Wattpad juste ici. Toutes notes ou commentaires seront d'ailleurs les bienvenus pour nous faire avancer.

Petit éclaircissement : Les chapitres sont écrits en fonction de plusieurs points de vue. Pour le moment vous aurez droit aux points de vue de 4 personnages. Il y aura possibilité de rajout quand l'histoire sera plus avancée ( On ne vous embrouillera pas plus pour l'instant. Promis :P )


Résumé :


Elisabeth et Kiara n'auraient jamais dû se rencontrer, mais le destin est décidément bien farceur.
La partie est lancée !
Ainsi débute l'aventure de ces deux jeunes femmes que tout oppose mais qui sont pourtant si similaires.
Sauront-elles décrypter les indices semés sur leur chemin ? Réagiront-elles avant que la faux ne s'abatte ?
Tic-tac, le temps fait son oeuvre.
C'est un jeu mortel, mieux vaut ne pas faire d'erreur.


Les Prévenus :
Twiix
Yamishadow
monacre
UneLicorneQuiAimeLire
Lisa-Marie
Morridin
Lucifer666
Loutheo
kirua
aurline
kirachevalierdemeraude
paulette42
cochyo
hanna87
Malec_
cg1607
athena-olympia
Risaj2000
GoldAngels

Index :
Prologue
Chapitre 1 : Kiara
Chapitre 2 : Elisabeth
Chapitre 3 : Gaspard
Chapitre 4 : Alix
Chapitre 5 : Kiara
Chapitre 6 : Elisabeth
Chapitre 7 : Gaspard
Chapitre 8 : Alix
Chapitre 9 : Kiara
Chapitre 10 : Elisabeth
Chapitre 11 : Gaspard
Chapitre 12 : Alix
Chapitre 13 : Kiara
Chapitre 14 : Elisabeth
Chapitre 15 : Gaspard
___________________________________________________________________________________________________________


Prologue :


6 mois plut tôt


Dans le centre de la ville côtière de Marseille, une petite ruelle abritait une ancienne librairie. Connue essentiellement par les locaux, elle faisait office de refuge pour la plupart de ses clients. Dans son antre, une dame se tenait au comptoir, un chat blanc assis à ses côtés. Tous deux regardaient dans la même direction. Une fille à la chevelure cuivrée se trouvait dans leur champ de vision, installée dans un fauteuil et plongée dans sa lecture du moment.

Le carillon de la porte d'entrée finit par capter leurs regards. Les paupières de la tenancière papillonnèrent imperceptiblement lorsqu'elle scruta la nouvelle arrivante, comme s'il ne pouvait s'agir que d'une hallucination. Cette fille qui s'approchait avec une démarche si confiante ne pouvait pas être réelle, elle ne pouvait pas être présente ici, sous ses yeux, à ce moment précis. Simultanément, la dame distingua également un garçon, un jeune garçon passant devant la vitrine du magasin, l'air dépité. Les pulsations de son cœur tambourinèrent tant à ses oreilles qu'elle crut défaillir sur place. Ce n'était définitivement pas possible. La jeune cliente arriva devant le comptoir.

- Bonjour, pourriez vous me renseigner, s'il vous plaît ?
- Bien sûr, veuillez patienter. Je reviens tout de suite.

La dame fila s'enfermer dans son bureau tout en essayant de ne pas attirer l'attention, son chat blanc à sa suite. Elle s'assit à son fauteuil et l'animal prit place sur la table, à sa hauteur. Elle respira lentement, les coudes posés sur le bureau, le visage enfoui dans ses mains parfaitement manucurées, essayant de calmer ses pulsations cardiaques. Son quotidien n'allait pas tarder à changer. Elle ne savait pas comment réagir à cette idée. Elle murmura d'une voix rauque :

- Les pièces commencent enfin à s'emboîter Phan. Je pensais que cela n'arriverait jamais...

Elle prit un flacon de comprimés, en avala un, puis deux. Elle se redressa et se mit à tourner en rond dans la pièce, son esprit fonctionnant à plein régime. Elle finit par s'arrêter net en relevant la tête.

- Bon, très bien, on n'a plus qu'à attendre de toute manière ! Au diable, si je suis prête ou non !

Elle souffla un bon coup, ouvrit la porte et se dirigea vers le comptoir, son chat sur les talons. Se retrouvant plus vite qu'elle ne l'aurait cru devant la cliente, elle lui sourit de son expression la plus bienveillante.

- Veuillez m'excuser pour cette attente. Je m'appelle Agnès. Que puis-je faire pour vous mademoiselle ?
Dernière modification par glandouillee le ven. 05 janv., 2018 11:01 pm, modifié 17 fois.
GoldAngels

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par GoldAngels »

glandouillee a écrit :
Prologue :


6 mois plut tôt


Dans une librairie du centre-ville de Marseille, une dame se tenait au comptoir, un chat blanc posté à ses côtés. :arrow: Je suis très pointilleux (et surtout très chiant) comme vous allez le voir ^^' Si je mets cette phrase en orange, ce n'est pas qu'elle est mauvaise, bien au contraire. En fait ce qui me gêne dans cette formulation, c'est qu'elle est trop brute. Ce serait bon comme entête pour une BD, tu vois (je sais que vous êtes deux, mais c'est un tutoiement général ^^) ? Tu aurais la narrer un peu plus, en mettant quelque chose comme "Dans la librairie "...", quelque part dans le centre-ville de Marseille, une dame se tenait au comptoir, un chat blanc posté à ses côtés" ou "La tenancière de la librairie "...", quelque part dans le centre-ville de Marseille, se tenait au comptoir, un chat blanc posté à ses côtés."Tous deux regardaient dans la même direction. Une fille aux cheveux de feu dans leur champ de vision. Une fille assise au fond de la petite boutique sur un fauteuil, plongée dans sa lecture, qu'ils fixaient intensément. :arrow: Ici, même chose, c'est un peu trop factuel. Tu devrais fusionner les deux syntagmes en un seul. Je comprend que tu veuilles insister sur cette fille, parce qu'on devine qu'elle aura un rôle autrement imporatnt par la suite. Mais je trouve (ce n'est qu'on mon avis, bien sûr ^^) la répétition un peu lourde. Le carillon de la porte d'entrée les fit sortir de leur observation. Les paupières de la dame papillonnèrent imperceptiblement lorsqu'elle aperçut la nouvelle arrivante, comme s'il s'agissait d'une hallucination. Cette fille qui s'approchait avec une démarche si confiante ne pouvait pas être réelle, elle ne pouvait pas être présente ici, sous ses yeux, à ce moment précis. Au même instant, la dame remarqua également un garçon, un jeune garçon passant devant la vitrine du magasin, l'air dépité. Les pulsations du cœur de la dame tambourinèrent à ses oreilles, elle crut défaillir sur place. Ce n'était définitivement pas possible. :arrow: Ce passage est excellement bien mené. D'abord parce que le carillon ne marche pas seulement sur ces deux personnages mais aussi sur le lecteur. Tu fais une focale, via les yeux d'une dame et de son chat, dont on ne sait rien, sur une fille, dont on a pas plus de renseignements en attirant l'attention du lecteur. Et là, un petit détail, a priori banal, nous fait brusquement changer de focale. Et c'est d'autant mieux amené que, en l'espace de 5 lignes à peine, tu mets en évidence les enjeux sous-jacents qui sous-tendent ton texte. Autrement dit, en l'espace de quelques phrases (ça vaut pour les premières), tu nous présentes un tableau rapide des différents personnages, mais égalment de la hiérarchie et des liens qu'ils seront amenés à partager, et le tout, subtilement (jene sais pas si je suis très clair, n'hésite pas à me le dire le cas contraire ^^). La jeune cliente finit par arriver devant le comptoir.

- Bonjour, pourriez vous me rensei...
- Veuillez patienter s'il vous plaît. Je reviens tout de suite. :arrow: Pas très professionnel, mais pourquoi pas :lol:


La dame fila en vitesse s'enfermer dans son bureau tout en essayant de ne pas attirer l'attention, son chat blanc à sa suite. Elle s'assied :arrow: Petite faute de concordance des temps, je pense ^^ Tu passe du passé simple au présent puis de nouveau au passé simple ^^
à son fauteuil et l'animal sur la table, à sa hauteur. Elle respira lentement, les coudes posés sur le bureau, le visage enfouit dans ses mains parfaitement manucurées, essayant de calmer ses pulsations cardiaques. Son quotidien n'allait pas tarder à changer. Elle ne savait pas comment réagir à cette idée. Elle murmura d'une voix rauque :

- Les pièces commencent enfin à s'emboîter. Je pensais que cela n'arriverait jamais...

Elle prit un flacon de comprimés afin d'en :arrow: Lourd et inutile. Tu peux simplifier avec un passé simple plus simple, justement ^^ :"Elle prit un flacon de comprimé et en avala un". Surtout que ta phrase est déjà très longue, et très lourde. J'aurais mis quelque chose comme (je ne prétend pas faire mieux que toi, c'est juste une idée ^^') : "Elle prit un flacon de comprimé et en avala un. Elle se redressa et se mit à tourner en rond (d'un pas vif), l'esprit fonctionnant à plein régime."avaler un, et se redressa, tournant en rond dans la pièce, l'esprit fonctionnant à plein régime. Elle finit par s'arrêter net et relever :arrow: Même chose, petite faute de concordance des temps, je pense ^^ Un passé simple aurait été attendu, à mon sens ^^ la tête.

- Bon, très bien, on a plus qu'attendre de toute manière ! Au diable si je suis prête ou non !

Elle souffla un bon coup, ouvrit la porte et se dirigea vers le comptoir, son chat sur les talons. Se retrouvant plus vite qu'elle ne l'aurait cru devant la cliente, elle lui sourit de son expression la plus bienveillante.

- Veuillez m'excuser pour cette attente. Je m'appelle Agnès. Que puis-je faire pour vous mademoiselle ?



Et voilà, fini :) ! Pour être honnête, en dépit des quelques remarques que j'ai pu faire, ce prologue est de plutôt bonne facture. Il en dit beaucoup sans trop en dire, et il présente bien la situation générale. Je ne sais pas laquelle des deux a écrit ce prologue, mais ton style est assez bon, clair et plutôt fluide. Attention toutefois, tu as envie d'en dire beaucoup dans tes phrases, et il en résulte quelques "lourdeurs". Mis à part ça, il y a une qualité indéniable d'écriture. Je tiens à préciser que je n'ai pas lu la version originale et que je ne sais pas si je la lirais : non pas que je n'en aie pas envie, ou que j'en pense du mal, mais je veux d'une part éviter les comparaisons entre les versions, et d'autre part, je ne veux pas me spoiler tant le texte que les précédents commentaires :roll: Donc ne le prenez pas comme une insulte personnelle ^^ N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce format et, le cas échéant, si vous m'autorisez à le continuer :) . N'hésitez pas non plus à me dire si je ne suis pas assez clair, si mes commentaires sont déplacés (je reste toujours le plus "objectif" possible, je ne fais jamais d'attaques personnelles, mais je peux m'égarer ou me tromper dans l'interprétation ^^'), et surtout, n'hésitez pas à dire si je suis trop chiant :D
Sur ce, bien à toi (vous) et bonne continuation :)
glandouillee

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par glandouillee »

Oh un nouvel arrivant ! Bienvenue à toi @GoldAngels , tu aimes bien les anges n'est ce pas ? :P
Tout d'abord je te remercie d'avoir consacré ton temps à la lecture de notre prologue ( il vient de moi alors je te remercie d'autant plus pour le compliment, mais chuuut hein ).
C'est une superbe critique que tu viens de nous écrire, entre les diverses corrections et ton avis, il y a de quoi faire. Je vais m'en charger sur le champs. Effectivement j'ai encore un peu de mal avec la lourdeur. Trop d'information, ça en devient vite lassant. Ce prologue est en fait tout neuf, nous l'avons changé il y a seulement quelques jours, tu as été le premier à le lire. Je trouvais justement qu'il y avait un problème avec le contenu et grâce à toi, tout a été mis en lumière.
Ensuite, pour ce qui est de l'ancienne version, nous n'avons aucun problème avec le fait que tu n'ailles pas la lire. De toute manière énormément de choses ont changé depuis, comme nous, tu finirais surement par t'embrouiller. xD
Bien sûr, nous validons totalement ton commentaire et attendons avec impatience que tu puisses nous donner ton avis sur la suite. Nous adorons les critiques, nous en sommes vite devenues accro ( n'est ce pas lili ? ) Alors ne crains pas de nous froisser, il faut être impitoyable avec nos textes pour que l'on puisse les faire évoluer. eheh
Bon je vais m'y mettre alors je te souhaite une bonne soirée et merci encore !
PS: Veux-tu être ajouté à la liste des prévenus ?
Marzyciel

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par Marzyciel »

Ouiiii enfiiiiin !
Super idée de refaire un post parce que j'avoue que je m'embrouillais pas mal sur l'autre haha
En tout cas, belle réécriture je trouve.
GoldAngels

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par GoldAngels »

glandouillee a écrit :Oh un nouvel arrivant ! Bienvenue à toi @GoldAngelsOui, j'ai vu de la lumière, alors je suis rentré :D , tu aimes bien les anges n'est ce pas ? :P Absolument, c'est pour ça que j'ai cliqué sur ton sujet ;) Nan, plus sérieusement, c'est un pote qui m'a fait découvrir Booknode il y a quelques années et qui m'a mis au défi de prendre le pseudo le plus... ridicule ? :lol:
Tout d'abord je te remercie d'avoir consacré ton temps à la lecture de notre prologueJe t'en prie, ce fut un plaisir ^^ ( il vient de moi alors je te remercie d'autant plus pour le compliment, mais chuuut hein )(Ah oui, on s'attribue tout le mérite :lol: ? T'inquiète, je ne dirai rien... 8-) Lili ? :mrgreen: ).
C'est une superbe critique que tu viens de nous écrire, entre les diverses corrections et ton avis, il y a de quoi faire. Je vais m'en charger sur le champs. Effectivement j'ai encore un peu de mal avec la lourdeur.Je com(patis)prends, j'ai eu le même problème pendant des années (et aujourd'hui encore, je ne suis pas sûr qu'il soit totalement réglé ^^') Trop d'information, ça en devient vite lassant. Ce prologue est en fait tout neuf, nous l'avons changé il y a seulement quelques jours, tu as été le premier à le lire. Je trouvais justement qu'il y avait un problème avec le contenu et grâce à toi, tout a été mis en lumière.Je tiens à préciser que, en dépit des apparences, mon commentaire ne fait pas foi d'évangile :) Je ne vous livre que mon ressenti personnel, le plus objectivement possible (ce qui est assez paradoxal d'ailleurs). C'est votre texte, vous savez où vous allez, et peut-être que telle ou telle chose, que je soulignerai comme une "erreur" (je mets entre guillemets à défaut de mieux ^^") sera parfaitement justifié in fine. Donc n'hésitez surtout pas à m'envoyer chi*** si je dis trop de conneries ^^
Ensuite, pour ce qui est de l'ancienne version, nous n'avons aucun problème avec le fait que tu n'ailles pas la lire. De toute manière énormément de choses ont changé depuis, comme nous, tu finirais surement par t'embrouiller. xDC'est ce que j'avais cru comprendre, effectivement xD
Bien sûr, nous validons totalement ton commentaire et attendons avec impatience que tu puisses nous donner ton avis sur la suite. Nous adorons les critiques, nous en sommes vite devenues accro ( n'est ce pas lili ? ) Alors ne crains pas de nous froisser, il faut être impitoyable avec nos textes pour que l'on puisse les faire évoluer.Parfait, j'ai tendance à ne pas faire dans la dentelle :twisted: Blague à part, je précise que mon but n'est pas de détruire votre texte, bien au contraire, mais quand je trouverai que quelque chose ne va pas, je ne me gênerai pas pour le dire (ceci dit, j'utilise assez rarement le rouge, si ça peut vous rassurer :D ) eheh
Bon je vais m'y mettre alors je te souhaite une bonne soirée et merci encore !
PS: Veux-tu être ajouté à la liste des prévenus ?Oui, pourquoi pas :) ?
lili_passion_lecture

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par lili_passion_lecture »

kirachevalierdemeraude a écrit :Salut !
C'est super que vous ayez pris le temps de relire votre histoire et de la corriger ! Malheureusement, beaucoup d'auteurs abandonnent leurs écrits au moment de la relecture... mais pas vous ! ;)
Déjà on peut remarquer dans le prologue que vous insinuez déjà un contexte anormal contrairement à la première version et ça c'est cool !
J'espère que vous continuerez sur cette voie!
On lâche rien :p

Notre chance, c'est qu'on est deux pour écrire. On a une super correctrice aussi. On a déjà un bon nombre de chapitre, notre histoire est bien dans notre tête :) Je suis vraiment contente que le prologue plaise, et j'espère que la suite plaira autant !
glandouillee

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par glandouillee »

Merci pour vos commentaires les amis, ça faisait un bail hein ! Contente que le nouveau prologue vous plaise, d'ailleurs si vous voulez aller voir, la correction a été faite sur le post. @GoldAngels je t'ajoute alors, on compte sur toi maintenant eheh ( Meuuuh non, ton pseudo est top ! )

Allez je vous mets le premier chapitre, bonne lecture !


EDIT: Correction




1 - Kiara



Vendredi 13 avril 2012 


J'observais le ciel voilé de mon fauteuil d'un air distrait, les jambes repliées contre ma poitrine. Mes pensées m'amenaient à une époque pas si lointaine, mais qui me semblait à des années lumières en cet instant. La vie, alors, était douce et pleine de découvertes. La curiosité et l'entrain venaient naturellement, sans faux semblant. La grande période de l'insouciance... Cette partie de mon être me manquait terriblement.

Quand j'étais petite, le monde m'enthousiasmait. Je voyais toujours le bon chez les gens. Je ne comprenais pas que l’on pût aimer faire mal aux autres, je n’y prêtais d’ailleurs guère d'attention. J'aimais prendre soin de mon entourage, le besoin d'utilité me rapprochait de lui. Toujours de bonne humeur, à sourire pour panser les blessures, j'étais ce genre d'enfant qui voulait faire plaisir à ses proches, la bonne élève qui venait en aide à ses camarades de classe. Mais malgré toute ma bonne volonté, cela ne se passait pas souvent comme je l’espérais.

Après mon entrée au collège, mes parents ont changé et se disputaient sans arrêt, faisant preuve d'une violence qui bouleversait mon âme de petite fille. Les enfants devenaient de plus en plus mesquins, blessant et trahissant sans véritable raison. Je préférais encore passer à côté et vivre sur mon petit nuage, fuyant la réalité comme je le pouvais.

S'ensuivit alors l’adolescence, cette période ingrate où une part de notre être rêve et l’autre essaie de garder les pieds sur terre. Ces deux aspects s’entrechoquent souvent, risquant de nous faire basculer. Le monde entier peut facilement devenir notre ennemi, le moindre problème de notre minuscule existence prend des proportions phénoménales. Cela en devient autant une bataille intérieure qu’extérieure. Nous nous battons contre nous-même, contre nos anciennes perceptions de la vie, nos acquis. Tout est chamboulé, nous nous perdons dans nos pensées. L’éternel conflit entre le bien et le mal, le noir et le blanc. Difficile d’accepter qu’il existe un juste milieu à toute chose.

Personnellement, j'avais mis énormément de temps à me sortir de ce calvaire, les embûches rencontrées en chemin et les choix que j'avais pu faire ne m'avaient pas aidée. C'était sur cette route tortueuse que j'avais rencontré la première personne qui m'avait fait découvrir les enfers. Une visite charmante d'ailleurs, en comparaison de ce qui allait m'arriver par la suite… 

Mon téléphone vibra sur mon bureau. Je me redressai avec paresse et me dirigeai vers la table d'un pas traînant, appréciant le contact du parquet frais contre mes pieds nus.

  Message non lu : Sauron
- J'ai maté notre film, ça rappelle des souvenirs. Tu me manques. 


Cause toujours, tu m’intéresses tête de gland... La haine que j'éprouvais pour cet individu s'était muée en une lassitude colossale. Je reposai mon téléphone en soufflant et filai me réinstaller tranquillement sur mon fauteuil, savourant l'apparition du soleil entre deux nuages. Quelques minutes passèrent avant que je ne me décide à reprendre la lecture du roman que j’avais commencé la veille : une biographie relatant l'histoire d’une femme devenue aveugle et sourde à l’âge de 3 ans, son combat pour communiquer et appréhender le monde qui l’entoure malgré ses handicaps. J’adorais lire et relire ce livre, la volonté surpassant la fatalité, une femme d’exception qui force le respect.

Une bonne heure de lecture plus tard, les voix et les bruits parcourant la maison commencèrent à enfler. L’insonorisation des lieux étant malheureusement pour moi loin d’être parfaite, je finis par abandonner mes efforts de concentration et soupirai en refermant mon livre. J'enfilais mes vieilles tennis et mon sac. Il fallait que je sorte de la maison avant que le mal de crâne ne me prenne…

Encore engourdie par ma pause lecture, je me laissai porter le long des trottoirs. Je composai le numéro de Gaspard, la seule personne que je considérais véritablement comme un ami.

- Docteur Watson à l'appareil, j'écoute ?
- Je vais à la librairie. Tu me rejoins ?
- Pas de soucis, j'arrive...

Je raccrochai sans laisser le temps à mon interlocuteur de déblatérer une tonne d'idioties et continuai ma route en direction de ce sanctuaire, que j'avais découvert quelques mois auparavant. Je m'allumai une cigarette et laissai mon esprit vagabonder entre ciel et terre. Il m’arrivait souvent de divaguer, une habitude très préoccupante pour mon entourage car je devenais parfaitement indifférente au monde qui m’entourait. Les théories fusaient : certains s’inquiétaient d’une probable maladie, d'autres médisaient sur mon compte. Globalement, les mots hautaine et distante revenaient toujours sur le tapis. Vive la bêtise humaine ! De toute façon, j'avais toujours préféré ne pas faire attention à ce que l'on pouvait raconter sur mon compte, ou en rire, au choix.

Je m’arrêtai enfin devant l'enseigne en laissant échapper un début de sourire. Je poussai la porte avec enthousiasme et fus accueillie par le doux tintement des carillons et l'air frais de la boutique... Instant d'apaisement brisé par la voix dédaigneuse du vendeur qui me hérissa les poils.

- Bienvenue à l'Attrape Mots. Je peux vous aider ?

Marc se trouvait derrière la caisse, feuilletant son carnet de compte. Je dus ravaler mon dégoût en m'avançant vers lui.

- Je viens récupérer ma commande, le livre devrait être arrivé.
- Ah c'est toi Kiara, fit-il avec indifférence, ne prenant même pas la peine de lever la tête. Attends deux minutes, je regarde ça.

Pour ma plus grande satisfaction, il n'essaya pas d'entamer la conversation pendant les quelques minutes qui suivirent. Il porta son attention vers l’écran d'ordinateur se trouvant sur le comptoir et finit par se baisser pour prendre le livre que j'étais venue chercher, qu'il me tendit avec une certaine nonchalance.

- Tu as de la chance, il est arrivé ce matin.
- Timing ou talent, j’hésite.

Il m'adressa un sourire en coin tout en me dévisageant de ses yeux noirs perçants.

- Coïncidence, ma belle. Une simple coïncidence.

Ma belle ? Je préférai ne pas prendre la mouche pour cette fois, il y en aurait d'autres. Je lui jetai un regard hargneux, lui intimant silencieusement de ne pas s'aventurer sur ce chemin-là. J'attendis que son sourire insupportable disparaisse tout en continuant à le fixer. Je tournai ensuite les talons vers la sortie, la tête haute.

- Ce fut un plaisir Marc ! À la prochaine !

Je patientais quelques minutes devant la boutique, clope au bec, observant la fumée se disperser dans les airs à travers mes lunettes de soleil. Le ciel virait progressivement à l'orangé. Il commençait à se faire tard. Distraite, je ne me rendis pas compte qu'un individu venait de se faufiler derrière moi. Il m'agrippa brutalement les épaules, hurlant si fort à mes oreilles qu'elles auraient pu en saigner. Je sursautai, proche de la crise cardiaque, faisant tomber ma cigarette au passage. Sous l’effet de l’adrénaline, je me retournai et balançai un coup du droit dans l’épaule de l'importun.

- Mais ma parole, t'es vraiment un crétin !

Gaspard se retrouva face à moi, essayant de calmer ses soubresauts de rires tout en se massant l’épaule.

- Eh, je voulais juste rigoler un peu. Quelle violence dans une si petite personne !
- Si tu veux, je peux vraiment te montrer ce qu'est la violence. Ça te tente ?
- Et si on allait plutôt manger ?
- Bonne idée, mon ventre commence à se plaindre.

Nous prîmes la direction du parc où nous avions l'habitude de nous poser, nous arrêtant brièvement devant un snack. Repas et boissons emportés, nous nous assîmes sur un muret.

Gaspard était un vieil ami, un gentil garçon, quelque peu collant par moment, mais j'avais fini par m'y faire. Nous nous entendions très bien malgré nos différences. On pouvait dire que l'on était complémentaires. Je détestais les stéréotypes, mais pour faire simple : j'étais souvent considérée comme une introvertie alors que lui était l'exact opposé. Il était bavard, cherchait en permanence le contact avec autrui. C'était fatiguant mais d'un autre côté, je trouvais cet aspect de sa personnalité très rafraîchissant. Aucune chance de s'ennuyer en sa compagnie. Il habitait encore chez ses parents, dans le quartier d'Endoume, près de Notre Dame de La Garde. Toujours propre sur lui, il ne manquait de rien. Et par dessus le marché, il était intelligent.
Un très bon parti oui. Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi personne n'avait encore mis le grappin sur cette perle rare.

- Alors, pourquoi cet appel soudain ? m'interpella-t-il après notre dîner peu diététique.
- J'avais besoin de calme. Trop de boucan chez moi.
- Ah, ta mère a encore fait des siennes ?
- Oui, mes grands parents sont passés à la maison. Ils se sont disputés, comme d'habitude. Si tu savais comme tout ça m'épuise…

Je me laissai tomber en arrière sur le muret.

- Mmh... Je comprends un peu ce que tu ressens. Moi, ce qui me fatigue, c'est d'avoir des parents aussi froids et distants. Tu les connais, on dirait des robots. Il sont suffisants, ne montrent jamais un semblant d'émotion… J'ai toujours eu peur de finir comme eux, avoua-t-il tout en se laissant tomber à mes côtés.

J'éclatai d'un rire gras tout en le regardant dans les yeux et articulai tant bien que mal :
- Toi ? Je te rassure, même si tu le voulais, ce serait impossible ! Aucune raison de t’inquiéter pour ça, l’ami, crois-moi.

Il me sourit et nous continuâmes à discuter pendant des heures, le regard tourné vers le ciel étoilé, observant le trafic aérien.
Dernière modification par glandouillee le jeu. 04 janv., 2018 11:20 am, modifié 14 fois.
GoldAngels

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par GoldAngels »

À la première lecture de ce texte, je n'ai vraiment rien trouvé à dire. J'ai du le relire 2-3 fois, mais je vous préviens, je vais devoir chipoter à fond sur les moindres détails ^^" Je précise de fait que la couleur orange ne sera pas pour signaler quelque chose de mauvais, mais juste pour attirer votre attention :)
glandouillee a écrit :
1 - Kiara



Vendredi 13 avril 2012 


J'observais le ciel voilé de mon fauteuil d'un air distrait, les jambes repliées contre ma poitrine. Mes pensées m'amenaient à une époque pas si lointaine, mais qui semblait à des années lumières :arrow: Il manque un petit quelque chose. A priori, on comprend ce que tu veux dire (je vous ai dit que j'allais chipoter ^^"). Mais ici, le syntagme est trop général : tu "déprimes", mais il semble à tout le monde que cette époque n'est pas si lointaine, tu vois ce que je veux dire ? Tu aurais dû mettre "mais qui me semblait à des années lumières" en cet instant. La vie était douce :arrow: Ici, même chose, il manque quelque chose justement. On comprends que tu parle de cette période révolue, mais cette description serait valide pour le moment actuel. Tu peux rajouter un petit adverbe, comme "alors" : "La vie était douce, alors", pleine de découvertes. La curiosité et l'entrain venaient naturellement, sans faux semblant. La grande période de l'insouciance... Cette partie de mon être me manquait terriblement.

Quand j'étais petite, le monde m'enthousiasmait. Je voyais toujours le bon chez les gens. Je ne comprenais pas que l’on puisse :arrow: Petit problème de concordance des temps. Il aurait fallu mettre le subjonctif imparfait "pût" aimer faire mal à autrui :arrow: "Autrui" me gêne un peu. D'abord parce que je le trouve un peu trop juridique (mais ça ce n'est que mon avis ^^). Et ensuite, parce que par rapport au contexte, je trouve qu'il est un peu décalé. Ici, on est en plein dans les souvenirs d'enfance de ton personnage. Du coup, je pense que "aux autres" aurait été, à mon sens, plus approprié. Même chose plus bas :) , je n’y prêtais d’ailleurs guère d'attention. J'aimais prendre soin de mon entourage, le besoin d'utilité me rapprochait de lui. Toujours de bonne humeur, à sourire pour panser les blessures, j'étais ce genre d'enfant qui voulait faire plaisir à ses parents, la bonne élève qui venait en aide à ses camarades de classe. Mais malgré toute ma bonne volonté, cela ne se passait pas souvent comme je l’espérais. :arrow: Excellente transition, non seulement avec la suite du chapitre, mais avec la suite du texte. Autrement dit, cette petite phrase en dit beaucoup sans en avoir l'air, je me comprends ^^

Mes parents se disputaient sans arrêt, faisant preuve d'une violence qui bouleversait mon âme de petite fille. Les enfants devenaient de plus en plus en mesquins, blessant et trahissant autrui sans véritable raison. Je préférais encore passer à côté et vivre sur mon petit nuage, fuyant la réalité comme je le pouvais.

S'ensuit :arrow: Encore un petit problème de concordance de temps, il aurait fallu le passé simple "s'ensuivit" alors l’adolescence, cette période ingrate où il reste :arrow: Superflu. Je trouve que c'est même un peu mal dit. Tu aurais pu mettre quelque chose comme "cette période ingrate où une part de notre être rêve et l'autre essaie de garder les pieds sur terre" ou à la rigueur "cette période ingrate où les restes de l'enfance se divisent entre rêver et garder les pieds sur terre" une part de notre être qui rêve et l’autre qui essaie de garder les pieds sur terre. Ces deux aspects s’entrechoquent souvent, risquant de nous faire basculer. Le monde entier peut facilement devenir notre ennemi, le moindre problème de notre minuscule existence prend des proportions phénoménales. Cela en devient autant une bataille intérieure qu’extérieure. Nous nous battons contre nous-même, contre nos anciennes perceptions de la vie, nos acquis. Tout est chamboulé, nous nous perdons dans nos pensées. L’éternel conflit entre le bien et le mal, le noir et le blanc. Difficile d’accepter qu’il existe un juste milieu à toute chose.

Personnellement, j'avais mis énormément de temps à me sortir de ce calvaire, les embûches rencontrées en chemin et les choix que j'avais pu faire ne m'avaient pas aidée. C'était sur cette route tortueuse que j'avais rencontré la première personne qui m'avait fait découvrir les enfers. Une visite charmante d'ailleurs, en comparaison de ce qui allait m'arriver par la suite…


Mon téléphone vibra sur mon bureau. :arrow: Même principe que le carillon, retour en douceur à la réalité plutôt bien mené Je me redressai avec paresse et me dirigeai vers la table d'un pas traînant, appréciant le contact du parquet frais contre mes pieds nus.

  Message non lu : Rambo
- J'ai maté notre film, ça rappelle des souvenirs. Tu me manques. 


Cause toujours, tu m’intéresses tête de gland... La haine que j'éprouvais pour cet individu s'était muée en une lassitude colossale. Je reposai mon téléphone en soufflant et filai me réinstaller tranquillement sur mon fauteuil, savourant l'apparition du soleil entre deux nuages. Quelques minutes passèrent avant que je ne me décide à reprendre la lecture du roman que j’avais commencé la veille : une biographie relatant l'histoire d’une femme devenue aveugle et sourde à l’âge de 3 ans, son combat pour communiquer et appréhender le monde qui l’entoure malgré ses handicaps. J’adorais lire et relire ce livre, la volonté surpassant la fatalité, une femme d’exception qui force le respect. :arrow: Je ne sais pas pourquoi je trouve cette intrusion d'un modèle, de ce modèle, dans la vie du personnage plutôt bonne

Une bonne heure de lecture plus tard, les voix et les bruits parcourant la maison commencèrent à enfler. L’insonorisation des lieux étant malheureusement pour moi loin d’être parfaite, je finis par abandonner mes efforts de concentration et soupirai d’exaspération en refermant mon livre. Je m’habillai à la hâte et passai par la salle de bain pour humidifier ma masse de cheveux ondulés. Je posai finalement mes lunettes de soleil sur mon nez d'une main tout en prenant mes clefs de l'autre et sortis de la maison avant que le mal de crâne ne me prenne…

Encore engourdie par la chaleur intense de la journée, je me laissai porter le long des trottoirs avec lourdeur. Je composai le numéro de Gaspard, la seule personne que je considérais véritablement comme un ami.

- Docteur Watson à l'appareil, j'écoute ?
- Je vais à la librairie. Tu me rejoins ?
- Pas de soucis, j'arrive...

Je raccrochai sans laisser le temps à mon interlocuteur de déblatérer une tonne d'idioties plus grosses que lui et continuai ma route en direction dudit lieu, un sanctuaire que j'avais découvert quelques mois auparavant. Je m'allumai une cigarette et laissai mon esprit vagabonder entre ciel et terre. Il m’arrivait souvent de divaguer, une habitude très préoccupante pour mon entourage car je devenais parfaitement indifférente au monde qui m’entourait. Les théories fusaient : certains s’inquiétaient d’une probable maladie, d'autres médisaient sur mon compte. Globalement, les mots hautaine et distante revenaient toujours sur le tapis. Vive la bêtise humaine ! De toute façon, j'avais toujours préféré ne pas faire attention à ce que l'on pouvait raconter sur mon compte, ou en rire, au choix.

Je m’arrêtai enfin devant l'enseigne en laissant échapper un début de sourire. Je poussai la porte avec enthousiasme et fus accueillie par le doux tintement des carillons et l'air frais de la boutique... Instant d'apaisement brisé par la voix faussement chaleureuse du vendeur qui me hérissa les poils.

- Bienvenue à l'Attrape Mots. Je peux vous aider ?

Marc se trouvait derrière la caisse, feuilletant son carnet de compte. Je dus ravaler mon dégoût en m'avançant vers lui.

- Je viens récupérer ma commande, le livre devrait être arrivé.
- Ah c'est toi Kiara, fit-il avec indifférence, ne prenant même pas la peine de lever la tête. Attends deux minutes, je regarde ça.

Pour ma plus grande satisfaction, il n'essaya pas d'entamer la conversation pendant les quelques minutes qui suivirent. Il porta son attention vers l’écran d'ordinateur se trouvant sur le comptoir et finit par se baisser pour prendre le livre que j'étais venue chercher, qu'il me tendit avec une certaine nonchalance.

- Tu as de la chance, il est arrivé ce matin.
- Timing ou talent, j’hésite.

Il m'adressa un sourire en coin tout en me dévisageant de ses yeux noirs perçants.

- Coïncidence, ma belle. Une simple coïncidence.

Ma belle ? Je préférai ne pas prendre la mouche pour cette fois, il y en aurait d'autres. Je lui jetai un regard hargneux, lui intimant silencieusement de ne pas s'aventurer sur ce chemin-là. J'attendis que son sourire insupportable disparaisse tout en continuant à le fixer. Je tournai ensuite les talons vers la sortie, la tête haute.

- Ce fut un plaisir Marc ! À la prochaine !

Je patientais quelques minutes devant la boutique, clope au bec, observant la fumée se disperser dans les airs à travers mes lunettes de soleil. Le ciel virait progressivement à l'orangé. Il commençait à se faire tard. Distraite, je ne me rendis pas compte qu'un individu venait de se faufiler derrière moi. Il m'agrippa brutalement les épaules, hurlant si fort à mes oreilles qu'elles auraient pu en saigner. Je sursautai, les yeux exorbités, proche de la crise cardiaque, faisant tomber ma cigarette au passage. Sous l’effet de l’adrénaline, je me retournai et balançai un coup du droit dans l’épaule de l'importun.

- Mais ma parole, t'es vraiment un crétin !

Gaspard se retrouva face à moi, essayant de calmer ses soubresauts de rires tout en se massant l’épaule.

- Eh, je voulais juste rigoler un peu. Quelle violence dans une si petite personne !
- Si tu veux, je peux vraiment te montrer ce qu'est la violence. Ça te tente ?
- Et si on allait plutôt manger ?
- Bonne idée, mon ventre commence à râler.

Nous prîmes la direction du parc où nous avions l'habitude de nous poser, nous arrêtant au passage devant un snack. Repas et boissons emportés, nous nous assîmes sur un muret au détour d'un chemin du parc.

Gaspard était un vieil ami, un gentil garçon, quelque peu collant par moment, mais j'avais fini par m'y faire. Nous nous entendions très bien malgré nos différences. On pouvait dire que l'on était complémentaires. Je détestais les stéréotypes, mais pour faire simple, j'étais souvent considérée comme une introvertie alors que lui était l'exact opposé. Il était bavard, cherchait en permanence le contact avec autrui. C'était fatiguant mais d'un autre côté, je trouvais cet aspect de sa personnalité très rafraîchissant. Aucune chance de s'ennuyer en sa compagnie. Il habitait encore chez ses parents, dans le quartier d'Endoume, près de Notre Dame de La Garde. Toujours propre sur lui, il ne manquait de rien. Et par dessus le marché, il était intelligent.
Un très bon parti oui. Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi personne n'avait encore mis le grappin sur cette perle rare.

- Alors, pourquoi cet appel soudain ? m'interpella-t-il après notre dîner peu diététique.
- J'avais besoin de calme. Trop de boucan à la maison.
- Ah, tes parents se sont encore disputés ?
- Pas aujourd'hui, heureusement. Non, ils n'arrêtaient pas de débattre devant les infos en gueulant. Si tu savais comme ils sont épuisants…

Je me laissai tomber en arrière sur le muret.

- Mmh... Je comprends ce que tu ressens. En ce qui me concerne, les miens, c'est plutôt leur absence de conversation qui me fatigue. Tu les connais. Ils ont toujours été froids et distants, ne montrent jamais un semblant d'émotion… J'espère que je ne finirai pas comme eux, avoua-t-il tout en se laissant tomber à mes côtés.

J'éclatai d'un rire gras tout en le regardant dans les yeux et articulai tant bien que mal :
- Toi ? Je te rassure, même si tu le voulais, ce serait impossible ! Aucune raison de t’inquiéter pour ça, l’ami, crois-moi .

Il me sourit et nous continuâmes à discuter pendant des heures, le regard tourné vers le ciel étoilé, observant le trafic aérien.
Bon, voilà, fini. Comme je l'ai dit en intro, j'ai pas al chipoté sur les détails (à vrai dire sans grande importance), mais c'est de votre faute aussi, vous avez fait un truc trop bien pour que j'y trouve redire :) Sur la forme, globalement un style très propre, fluide, agréable. Pas de faute, un ensemble rythmé, justement construit et agencé qui présente un tableau d'ouverture plus que correct. Vous avez en outre réussi le tour de force de vous servir de votre prologue sans vous en servir (je ne sais pas si je suis très clair, mais globalement, les enjeux qu'on présentait dans ce prologue se trouvent ici non seulement confirmés, mais si je puis dire, complétés). Dans l'ensemble, ce chapitre entier mériterait d'être en vert ^^. Bref, un très bon premier chapitre
Twiix

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par Twiix »

Salut à vous deux ^^

Je suis ravie de voir que vous êtes de retour ! Bon j'ai mis un peu de temps à venir jeter un coup d'oeil désolée >.<
Enfin bref, j'ai pas vraiment grand chose à dire mise à part que je trouve que cette réécriture commence très bien ! J'aime toujours autant ces deux personnages et leur relation !

J'ai hâte de voir comment vous allez faire évoluer l'histoire dans cette nouvelle version :P Bon ce n'est pas un avis aussi développé et constructif que celui de GoldAngels mais bon x) Continuez comme ça, j'attends la suite avec impatience !

Bisous !
Twiix
lili_passion_lecture

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par lili_passion_lecture »

Twiix a écrit :Salut à vous deux ^^

Je suis ravie de voir que vous êtes de retour ! Bon j'ai mis un peu de temps à venir jeter un coup d'oeil désolée >.<
Enfin bref, j'ai pas vraiment grand chose à dire mise à part que je trouve que cette réécriture commence très bien ! J'aime toujours autant ces deux personnages et leur relation !

J'ai hâte de voir comment vous allez faire évoluer l'histoire dans cette nouvelle version :P Bon ce n'est pas un avis aussi développé et constructif que celui de GoldAngels mais bon x) Continuez comme ça, j'attends la suite avec impatience !

Bisous !
Twiix
Merci Twiix!! :) Tout avis est bon à prendre! Ca fait plaisir de savoir que nos écrits plaisent, peut-importe la longueur de l'avis donné ;)

Le second chapitre sera posté ce mercredi ( le 22 février du coup ) :D hâte de lire vos avis
!!
glandouillee

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par glandouillee »

Ohhh ma Twiiixiii ! T'es un amour ! Tu nous suis depuis le début c'est déjà énorme pour nous t'imagines même pas. Si t'aimes nos persos c'est le principal :D

@GoldAngels rohlala, trop bien, je vais arranger mon chap, j'aime quand on chipote ;)
Par contre " que l'on put " c'est vraiment moche , ultra moche même xD , je crois que je vais changer la structure de la phrase en fait. T'as vu, on a une super correctrice en même temps ! Merci encore
lili_passion_lecture

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par lili_passion_lecture »

Chose promis, chose due. Voici la suite de l'histoire avec le chapitre 2 :)

Bonne lecture :)


EDIT:
Correction



2 - Élisabeth




La ville où je suis née se trouve en bord de mer. Le temps y est clément malgré une chaleur intenable l’été. Un vent glacial y souffle toute l’année.

C’est cette ville rebelle que j’aime, ma cité phocéenne.




Lundi 9 avril 2012



Personne à la maison.

Je fermai les yeux, me laissant porter par la musique. Ma respiration se faisant plus forte, je pouvais sentir les notes résonner au plus profond de moi. Mon corps se délia, me libérant de toute tension.

Malgré l’étroitesse de ma chambre, je continuai à y danser jour après jour. Je n’étais plus moi, je n’étais plus Élisabeth, j’étais Odette. Je dépliai mes bras, comme un cygne étendant ses ailes, m’élançant à petit pas, tournoyant comme en pleine transe, hors du temps. À la fin du morceau, je me résolus finalement à regarder l’heure. Quand je sentis de fines gouttes de sueur couler le long de ma colonne vertébrale, je me dis que le moment était venu d’aller me décrasser.

Je me dirigeai alors vers la salle de bains, et lorsque le jet tiède de la douche toucha ma peau, je fermai les yeux et laissai mon esprit s’égarer.

Depuis toujours, je vivais dans ma bulle, dans mon monde. Petite, je n’avais peur de rien, sauf des grands hommes barbus, du moins jusqu’à ce que je grandisse. L’école était devenue une torture. Tout le monde critiquait tout le monde, et je n’étais jamais la dernière à l’être. Des vêtements pas comme ceux des autres, un souci de communication, de bonnes notes, peu d’amis… J’étais devenue invisible dans ce cruel microcosme scolaire. Malgré tout, je m’y étais faite. Je vivais à travers mes livres, m’intégrant de temps à autre à mes camarades pour rigoler, et jouer.
Rien ne semblait pouvoir effacer mon sourire.

Envoyée dans un collège pour filles, ma situation s’était dégradée. À de multiples reprises, j’avais failli abandonner, me plonger entièrement dans ma solitude, mais je n’arrivai pas à me résoudre à laisser tomber. L’être humain ne pouvait pas être que méchanceté pure, je refusais de penser ainsi. Je ne voulais croire qu’en la gentillesse dont il pouvait faire preuve. Malgré tous les coups, je continuai à sourire, à me relever, et à refaire confiance, encore et encore. Je préférai sentir mon cœur se briser petit à petit, plutôt qu’en refuser l’accès à autrui, de peur de le voir s’assécher à tout jamais.

Un son interrompit le fil de mes pensées. Un bruit venant du couloir : des pas lourds. Par précaution, je coupai la douche et m’habillai précipitamment. Arrivée dans ma chambre, je baissai la musique et fermai la porte. Je ne voulais pas tenter le diable.

Après quelques minutes, les pas s’éloignèrent, aucun cliquetis de clef ne se fit entendre. Je soupirai, le cœur battant à cent à l’heure. J’éteignis complètement ma musique, me disant que j’allais profiter de son absence pour partir. J’ouvris la fenêtre, il soufflait un vent glacial à l’extérieur. Je passai un pull, enfilai une paire de baskets et pris mon trousseau de clefs dans l’entrée.

Poussant la porte de l’immeuble, je me retrouvai frappée de plein fouet par le mistral. Mes cheveux volèrent tout autour de moi. Les rayons du soleil frappaient partout où ils le pouvaient.
Je mis mes lunettes de soleil, attachai ma chevelure fauve en une tresse grossière et m’élançai dans la rue pleine de vie et de bruits familiers. Je tournai et montai dans une petite ruelle inondée de lumière.

Après quelques minutes, je tombai enfin sur la belle devanture de L’Attrape mots. Une grande vitrine, des livres de tous types, de toutes couleurs en présentation, c’était mon petit paradis. J’entrai, déclenchant le carillon de la porte. J’étais à peine entrée que je me sentis aussitôt de retour à la maison. Je reconnus de suite La Danse Macabre de Camille Saint-Saëns doucement résonner dans la pièce principale. Marc tenait le comptoir cette après midi-là, il n’y avait aucun doute.

Cette librairie était unique en son genre. Elle pouvait s’apparenter à une bibliothèque, tout autant qu’à une bouquinerie. Côtoyant les volumes neufs, des livres d’occasion étaient laissés à la portée des clients, pour la vente ou seulement pour la lecture, grâce aux dons et aux trouvailles d’Agnès, la libraire et propriétaire.

Au fond de la pièce principale, des fauteuils de cuir et des petites tables basses avaient été placés pour les lecteurs souhaitant profiter du calme et de l’ambiance de ce lieu hors du temps. Agnès avait même réussi à dénicher de vieilles lampes de bibliothèque comme celles que l’on trouvait à New York. Elles avaient beaucoup de charme.

Après avoir choisi un énième roman de Science-fiction, je m’assis sur le cuir frais d’un des sièges. Ma peau frissonna de plaisir, je me sentais si bien ici. J’ouvris mon livre, qui traitait d’un monde dystopique où la littérature avait été proscrite, et en commençai la lecture. Au bout de quelques pages, quelqu’un se glissa furtivement derrière moi.

– Salut petite souris, entendis-je dire dans mon dos.

Je me retournai et me retrouvai face à Marc, penché vers moi. Quand il me parlait, il devait toujours baisser la tête, le pauvre. Ce gars était immense, me donnant l’impression d’être une lilliputienne en sa présence. Il me le faisait d’ailleurs remarquer dès qu’il le pouvait.

– Qu’est-ce que tu faisais dehors ? je lui demandai, tu courais après des voleurs ?

Ma tentative d’humour tomba à plat, mon petit sourire avec. Il me fixait de son regard sombre comme la nuit, comme s’il scrutait un gibier avant de lui bondir dessus. Toute cette attention me donna des frissons. Un ange passa, puis, il sourit.

– Je jetai des cartons, Agnès me laisse toujours le sale boulot, répondit-il de sa voix rauque.
– C’est ça d’être l’employé.
– Mmh, murmura-t-il les yeux toujours fixés sur moi, personne n’oserait voler quoi que ce soit dans cette librairie. Ils auraient trop peur de savoir ce qu’il leur arriverait après, conclut-il avec un sourire étrange.
– D’un côté, voler une librairie, c’est quand même étrange, dis-je doucement en levant la tête pour le fixer à mon tour.
– Ce que tu peux être naïve, p'tite souris.
– Pff, toujours à vouloir avoir le dernier mot hein ? Maintenant travaille et laisse-moi lire.

Je me retournais, mais je devinais toujours sa présence derrière moi.

En sa compagnie, je me sentais constamment en position de faiblesse, comme une proie. Incapable de me concentrer, je venais de relire trois fois la même ligne sans en saisir le sens.

Une main se posa sur mon épaule. Je sursautai, puis jetai un regard noir à l’importun.

– Faut pas avoir peur Lizzie, je ne vais pas te manger promis.

Je soupirai, posant une main sur mon cœur, qui menaçait de sortir de ma poitrine tellement il battait fort. Marc me chamboulait.

Certes, il était agréable à regarder avec son visage anguleux et ses yeux d’un brun si profond, qu’ils paraissaient presque noirs par moment. Son corps n’était pas en reste non plus, athlétique et tout en finesse.
Mais rien n’y faisait. Chaque fois qu’il était à proximité, une sorte de trouble me prenait, un drôle de sentiment qui me rendait mal à l’aise en sa présence. J’avais envie de fuir… Néanmoins, mes pieds restaient profondément ancrés dans le sol, comme si une partie de moi voulait rester près de lui.

– Je n’ai pas eu peur, j’étais absorbée par mon livre, répondis-je plus sèchement que je l’aurais voulu, et je m’appelle Élisabeth, pas Lizzie.
– Pourtant c’est comme ça que ta sœur t’appelle, dit-il avec un sourire en coin.
– Oui, mais il n’y a qu’elle qui en a le droit. Bébé, elle a commencé à m’appeler comme ça parce qu’il était trop dur à prononcer.
– Eh bah moi je préfère t’appeler Lizzie aussi.

Il me sourit, comme à son habitude, mais ses yeux, eux, ne suivaient pas. Puis il se retourna, me laissant seule avec mon livre.

Cet homme-là n’avait rien à voir avec ceux que j’avais eu l’occasion de côtoyer. Non, rien à voir. Il était tout aussi vrai que je n’en avais pas fréquenté énormément, surtout ces derniers temps. Après avoir eu le cœur en miette à cause de l’un d’entre eux, le premier à vrai dire, je me cachais derrière ma gentillesse, un rempart infranchissable que j’avais érigé pour ne plus laisser aucun homme m’approcher intimement. Cependant, les étranges regards de Marc prenaient la forme de maillets au fil des jours, abattant mon armure, brisant mes protections une à une. J’avais l’étrange impression de revivre quelque chose que j’avais déjà vécu, sauf que je n’avais jamais rencontré une telle personne par le passé. Je ne savais rien de lui, mais il semblait tout comprendre de moi, sans que je n’ai eu besoin de lui dire quoi que ce soit.

**





Samedi 14 avril 2012



Le soleil brillait comme un joyau ce jour-là, n’empêchant pas, malgré tout, les malheurs d’arriver. Après je ne sais quelle dispute, mon père avait eu une de ses célèbres crises de violence, hurlant contre nous, plutôt contre moi, les yeux exorbités et le visage cramoisi de haine, balançant ses poings contre le mur. De ce fait, un nouveau cadre avait rejoint les nombreux autres contre le mur du couloir de l’entrée.

Un cadre, un trou dans le mur. Un trou dans le mur, un coup-de-poing.

La crise finie, mon père s’était assis sur son fauteuil, sans un mot, comme si rien ne s’était passé, me laissant tremblante de colère et de frayeur, seule dans ma petite chambre d’ado. Ma mère sortit de sa chambre et me tendit un billet.

Je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle n’avait toujours voulu que notre bien, mais elle avait trop peur de mon père pour oser lui répondre ou partir.

– Lizzie, vas-y, sors, me murmura-t-elle avec un sourire triste, et prends ta sœur avec toi, s’il te plaît.

Une tête blonde sortit de derrière la porte, puis se posta près des jambes de ma mère. Elle me sourit, haussant les épaules comme pour dire qu’elle n’y était pour rien. Je hochai la tête et tendis la main à ma petite sœur. Quand je sentis la sienne se nicher entre mes doigts, mon cœur se serra. Elle aussi devait supporter ça.

Nous sortîmes en silence, accrochées l'une à l'autre.

Le soleil rayonnait et le vent doux séchait mes larmes. La journée n’était pas finie, il ne fallait pas gâcher ce superbe début de printemps en étant triste. Ma cadette trottinait à mes côtés, me sondant de ses yeux bleus, comme si elle tentait d’interpréter mon silence.

– Quoi ?

Elle haussa les épaules et me sourit.

Je nous avais menées devant ma librairie préférée. Un sourire éclatant naquit sur mon visage quand j’ouvris la porte, l’odeur des livres me ravit, effaçant momentanément le début de cette journée.
Dernière modification par lili_passion_lecture le sam. 25 mars, 2017 6:14 pm, modifié 9 fois.
GoldAngels

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par GoldAngels »

Merde !!! :o :shock: C'est bien la première fois que je ne trouve rien à redire dès la première lecture (ni les suivantes, d'ailleurs). Je ne sais pas qui est cette autre correctrice dont vous me parlez, mais si elle est passée avant moi, elle a fait du sacré bon travail (sans parler du vôtre *.*) Je vais peut-être me pencher sur votre premier jet, finalement :lol: Je ne vois très franchement pas ce qu'il y aurait à changer, ce chapitre est excellemment bien construit et parfaitement agencé. Je suppose que c'est voulu, mais j'ai eu l'impression de relire le chapitre 1 (ce n'est pas une mauvaise critique, bien au contraire), mais avec un point de vue différent, c'est très perturbant ^^' Ce qui est très drôle, c'est que avant de commencer la lecture du chapitre, je me suis justement mis la Danse macabre dans les oreilles :lol:
Je vais me répéter, mais je ne sais absolument pas quoi dire d'autre sur ce chapitre :roll: Je peux d'ores et déjà dire que Marc ne me revient pas, et là où c'est fort, c'est que vous avez réussi à faire ça en seulement 2 chapitres (il n'apparaît pas dans le prologue si je me souviens bien). Il n'y a pas d'action à proprement parler, mais il y a du rythme, du mouvement, du dynamisme. Pour ceux comme moi qui découvrent votre histoire, vous attisez notre curiosité, vous nous donnez envie de continuer.
Bref, je ne vois pas quoi dire d'autre à part : "Excellent travail !" Pour moi, c'est un 10 :D
(je relis une dernière fois avant de poster ma réponse, mais je dois bien reconnaître que je suis "gwaké" ^^')
lili_passion_lecture

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par lili_passion_lecture »

GoldAngels a écrit :Merde !!! :o :shock: C'est bien la première fois que je ne trouve rien à redire dès la première lecture (ni les suivantes, d'ailleurs). Je ne sais pas qui est cette autre correctrice dont vous me parlez, mais si elle est passée avant moi, elle a fait du sacré bon travail (sans parler du vôtre *.*) Je vais peut-être me pencher sur votre premier jet, finalement :lol: Je ne vois très franchement pas ce qu'il y aurait à changer, ce chapitre est excellemment bien construit et parfaitement agencé. Je suppose que c'est voulu, mais j'ai eu l'impression de relire le chapitre 1 (ce n'est pas une mauvaise critique, bien au contraire), mais avec un point de vue différent, c'est très perturbant ^^' Ce qui est très drôle, c'est que avant de commencer la lecture du chapitre, je me suis justement mis la Danse macabre dans les oreilles :lol:
Je vais me répéter, mais je ne sais absolument pas quoi dire d'autre sur ce chapitre :roll: Je peux d'ores et déjà dire que Marc ne me revient pas, et là où c'est fort, c'est que vous avez réussi à faire ça en seulement 2 chapitres (il n'apparaît pas dans le prologue si je me souviens bien). Il n'y a pas d'action à proprement parler, mais il y a du rythme, du mouvement, du dynamisme. Pour ceux comme moi qui découvrent votre histoire, vous attisez notre curiosité, vous nous donnez envie de continuer.
Bref, je ne vois pas quoi dire d'autre à part : "Excellent travail !" Pour moi, c'est un 10 :D
(je relis une dernière fois avant de poster ma réponse, mais je dois bien reconnaître que je suis "gwaké" ^^')
Oh la la ! Tu ne peux pas savoir ce que ça fait du bien de te lire :p Merci beaucoup! J'avoue que sur ce chapitre, j'ai du revenir une dizaine de fois ( même quand je l'ai mis en ligne j'ai recorrigé encore quelques petites choses encore) , notre merveilleuse correctrice est aussi passé par là pour les fautes de temps ( mon énorme point faible j'avoue, je m'en suis pris des remarques là dessus, et c'est pas @Glandouillee qui va dire le contraire), et les formulations de phrases à revoir :)

Pour ce qui est du plan similaire à celui du premier chapitre, c'est le cas oui, on met en place tranquillement nos personnages principaux, tout en préparant l'intrigue principale et les sous intrigues de l'histoire.

Bon point pour la danse macabre ;) j'adore ce morceau ( que j'ai découvert gamine dans un livre pour enfant sur la danse , soit dit en passant :p ) Tu verras pas la suite que nous aimons mettre de citer certains morceaux ( surtout moi en fait, je plaide coupable - souvent le morceau que j'écoute en écrivant, ou des morceaux qui me rappellent certaines situations)

J'espère que la suite te plaira, et donc à Samedi pour découvrir le chapitre 3, avec un nouveau personnage !!
glandouillee

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par glandouillee »

Me revoici avec un nouveau chapitre ! J'espère que vous adorerez autant que nous notre petit Gaspard ! Bonne lecture :D


EDIT: Correction



3 - Gaspard



Je me réveillai brutalement, le souffle court. Mon corps suait à grosses gouttes. Je me relevai et tournai la tête vers mon réveil : 5h13. Expirant avec lenteur, je sortis du lit, trempé. Je filai prendre une douche en pestant à l'avance à l'idée de devoir changer les draps.

Il m'arrivait souvent de faire des rêves étranges, voire morbides. Il y en avait un récurrent, dans lequel mes parents mourraient, dévorés par des loups affamés pendant que je m'enfuyais à grandes enjambées, léger comme une plume, sauvé du carnage et le cœur apaisé...

Après m'être préparé sans me presser - je ne commençais le travail que dans trois heures - je m'installai tranquillement dans la cuisine avec mon habituel café agrémenté d'une touche de lait de riz légèrement sucré. Remuant machinalement avec ma cuillère le liquide couleur crème fumant, je repensai à Kiara que j'avais vue la veille. Nous étions rentrés tard. Comme d'habitude, elle avait refusé de me laisser la raccompagner, prétendant qu'elle ne courait aucun danger, qu'elle avait de quoi se défendre. Mais surtout me promettant que, si j'insistais, elle me renverrait chez moi à grands coups de pieds dans l'arrière-train. La connaissant, ce n'était pas des paroles à prendre à la légère. Ah Kiara, quel sale caractère. Je me rappelais encore du jour de notre rencontre...


3 ans auparavant – Place Cours Julien :




Je m'étais isolé du groupe, assis sur la grille d’aération de la station de métro, ayant emporté avec moi la bouteille de piquette achetée à l'alimentation du coin. Besoin de réfléchir, besoin d'être seul. Mélanie m'avait largué le soir même, par message. Je me sentais tellement pathétique.
Je m'enfilai une rasade de rosé en grimaçant et essayai de penser à autre chose. Certes, l'été arrivait, l'obtention de mon bac pro aussi, du moins je l’espérais. J'allais bientôt pouvoir bosser à temps plein dans la restauration. Mais le moral n'y était pas, pas du tout ! Je baissai la tête et soufflai de désespoir, oscillant entre chagrin et colère.

Une fille à la longue et volumineuse chevelure bouclée vint s'installer à coté de moi. Je tournai la tête dans sa direction et vis des larmes le long de ses joues. Elle dut sentir mon regard car le sien, noir profond se braqua sur moi. Quelque peu déstabilisé, je lui tendis ma bouteille. Son visage impénétrable s'adoucit, elle sécha ses larmes du dos de la main.

- Merci.
- Pas de quoi. C'est le coin des cas désespérés, ici. T'es au courant ?

Ne touchant pas le goulot des lèvres, elle avala une gorgée du rosé bon marché avec écœurement. Puis déclara en ricanant :

- Ah, enfin un endroit parfait pour moi. Et toi ?
- Eh bien... Vu que je viens de me faire larguer par ma copine, et par message qui plus est, je pense avoir ma place ici.

Mon interlocutrice fit mine de réfléchir de longues secondes avant de déclarer :

- Effectivement, c'est pas la joie...

Puis, levant son regard vers le ciel nocturne, elle poursuivit :

- N'empêche, je trouve ça lâche de quitter quelqu'un par message. Crois-moi, elle n'en vaut surement pas la peine. Tu trouveras quelqu'un de bien un jour prochain, j'en suis certaine.

Je fis de grands yeux ronds, impressionné par cette inconnue qui tentait de me réconforter et baissai finalement la tête en soupirant.

- Merci. Et même si je ne suis pas si optimiste que toi, je l'espère aussi.

Un rire amer me répondit.

- On voit que tu ne me connais pas. En temps normal, je suis loin, très loin d'être une personne optimiste. Enfin... J'imagine que tu as compris l'idée.

Je hochai la tête et remarquai qu'elle inspectait les environs.

- Tu cherches quelqu'un ?

Elle se pencha vers moi et chuchota :

- Je fuis mon détraqué de copain, il ne doit pas être loin d'ailleurs... Ça te dit de bouger d'ici avec moi ? On en profitera pour acheter une bouteille qui n'irritera pas nos palais si possible.

Elle se releva et continua à haute voix :

- Moi, c'est Kiara, enchantée !

Je la fixai d'abord avec étonnement et lui souris enfin, me laissant porter par son enthousiasme.

- Pourquoi pas ? Je n'ai rien de mieux à faire de toute manière. Ravi de faire ta connaissance Kiara. Moi, c'est Gaspard, dis-je en me levant à mon tour, lui tendant ma main.



Je portai la tasse à mes lèvres. Une grimace m'échappa. Mon café avait tiédit entre-temps. Alors que je le laissais réchauffer au micro-ondes, la voix grave de mon père s'éleva à l'autre bout de la cuisine.

- Bonjour, fils. Tu es bien matinal aujourd'hui.
- Bonjour, papa. Oui, mon sommeil a été plutôt agité cette nuit.

En silence, il alla préparer son petit déjeuner. Quelle conversation ! Après m'être rassis, je bus mon café d'un trait et remontai dans ma chambre. Avec les années, j'avais fini par abandonner tout espoir d'évolution de la relation que j'entretenais avec mes parents. Alors je faisais avec et essayais de passer le moins de temps possible en leur compagnie. Ils me le rendaient bien.


**


- Gaspard ! Arrête de faire l'imbécile et viens t'occuper des sauces, bon sang !

J’arrêtais ma blague juste avant sa chute et retournai à mon poste en chuchotant

- Puis le mec se mit à la poursuivre, nu comme un ver…

Un rire collectif s'ensuivit, que le Chef fit taire de son regard flamboyant.

À la fin du service de midi au restaurant, j'appelai Kiara :

- Salut Gaspard ! Que me vaut ce plaisir ? entendis-je gaiement à l'autre bout du fil.
- J'ai du temps devant moi jusqu'à la reprise. Ça te dit de me rejoindre en ville ?
- En fait, je suis posée à la terrasse de la brasserie à laquelle on se retrouve souvent, devant la préfecture. Tu viens ?
- Ça marche, je serai là d'ici vingt minutes, grand max. A toute !

Je raccrochai et me mis en marche. J'adorais arpenter les ruelles marseillaises, sentir les effluves qui se dégageaient des fenêtres des appartements, le bruit constant de la ville qui vibrait agréablement à mes oreilles. Même les graffitis me plaisaient. Beaucoup d'artistes s'amusaient à décorer les murs de la cité phocéenne, faisant preuve d'un esthétisme qui attirait le regard et l'admiration des passants. Certes, cette ville avait ses défauts, mais ici, je m'étais toujours senti chez moi.

Je m'approchai de la terrasse et aperçus une silhouette menue en train de gigoter. Je souris et lui fis signe en retour. Soulagé de me retrouver à l'ombre, je m'affalai sur une chaise et commandai un café. Je dus ensuite détailler à Kiara le début de ma journée jusqu'à ce qu'elle se sente satisfaite. Finalement, elle héla le serveur et nous payâmes l'addition.

Alors que nous nous promenions tranquillement dans le centre-ville, Kiara s'arrêta brutalement. Son visage était crispé, ses yeux, grands ouverts.

- Qu'est ce qu'il y a ?

Comme aucune réponse ne vint, je me mis à examiner la foule qui s'étalait devant nous et compris très vite d'ou venait le problème, lorsque mon regard tomba sur Antoine. Cet enfoiré, sourire en coin, se baladait avec nonchalance, une fille plutôt mignonne accrochée à son bras. Mes poings se serrèrent. La colère et le dégoût commencèrent à m'envahir mais furent vite remplacés par l'inquiétude lorsque je pensais à Kiara, dont le visage reflétait les mêmes émotions qui me consumaient juste avant. Je logeai ma main dans la sienne et son regard embrasé se porta sur ma personne sans réellement me voir.

- Viens ma douce, ça n'en vaut pas la peine. Ne lui accorde pas l'attention qu'il ne mérite même pas.
- Mmmh... T'as raison. Traçons, je ne veux pas voir sa face plus longtemps.

Nous reprîmes notre marche avec détermination, main dans la main. Kiara regardait fixement droit devant elle, comme investie d'une mission. Je tournai de nouveau la tête vers Antoine et me rendis compte qu'il nous avait repéré entre-temps. Je lui jetai un regard noir, mais il n'y prêta que peu d'attention, l'air totalement envoûté et presque torturé par la présence de Kiara. Il avisa subitement la fille qui lui tenait compagnie avec angoisse. Son pas devint alors plus pressé et la demoiselle eut du mal à le suivre. Quant à moi, je contemplai la scène avec un certain amusement.

Nous continuâmes notre chemin en silence, le corps de mon amie se décrispant progressivement, jusqu'à ce que nos pas nous mènent devant la librairie. Kiara me sourit, complètement détendu. Je lui souris en retour.

- Tu veux y aller ?
- Pour te faire plaisir alors, fit-elle avec malice. Allez, suis-moi !

La boutique était immense. Elle dégageait une ambiance vraiment chaleureuse avec son mobilier en bois, sa musique, son éclairage doux et son coin lecture dans le fond qui avait l'air douillet. Lorsque je vis le visage illuminé de Kiara et ses yeux pétillants, je sus par avance qu'elle allait m'abandonner pour ses précieux livres. Mais comme j'étais un lecteur de manga et de comics assidu et que les lieux me plaisaient, je décidai que pour cette fois, j'allais laisser courir. Mon regard se posa enfin sur le comptoir caisse au centre de la pièce avant du magasin. Je remarquai le mouvement du vendeur qui s'en occupait dans notre direction.

- Eh bien Kiara, tu viens de plus en plus souvent dis-moi. En serais-je la raison ?

Je regardais le vendeur et le reconnus immédiatement aux descriptions peu flatteuses que mon amie avait faites de lui.

- Navrée de te décevoir Marc, mais tu n'es pas mon genre et tu ne le seras d'ailleurs jamais, répondit-elle avec indifférence.

Marc posa son regard sur moi et me détailla des pieds à la tête.

- Quel dommage. Personne ne s'est plaint de mes prouesses jusqu'à aujourd'hui, tu rates quelque chose. C'est à cause de ce mec ?

Je vis Kiara bouillir de l’intérieur. Elle allait se jeter sur lui d'une minute à l'autre pour l'étriper. Je pris donc la relève.

- Je suis son ami, Gaspard et tu dois être Marc, si j'ai bien compris, dis-je en lui tendant la main.

Il fixa ma main comme si j'allais lui refiler une quelconque maladie. Il finit tout de même par la serrer d'une telle brutalité que je crus qu'il allait me broyer les os. Je la dégageai aussi vite que possible.

- Mais t'es complètement malade ! m'exclamai-je avec douleur en l'agitant avec vigueur.
- Pardon ? fit-il avec incompréhension.

Kiara me jeta un regard perplexe.

- T'as juste failli me broyer la main ! crachai-je
- Désolé, ce n’était pas volontaire, je ne contrôle pas toujours très bien ma force. Tu veux une poche de glace ?

Mais oui, dis carrément que je suis une chochotte tant que tu y es ! J'essayai tant bien que mal de reprendre contenance, respirai et fis des mouvements avec ma main pour la soulager.

- Non, c'est bon. Ça va déjà mieux.

Je regardai Kiara et lui indiquai le fond de la boutique d'un bref mouvement de tête, lui suggérant silencieusement de nous éloigner de ce type.
Dernière modification par glandouillee le mer. 21 juin, 2017 7:40 am, modifié 10 fois.
Twiix

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par Twiix »

Coucou les filles ^^

Aaaah je suis trop contente de retrouver Gaspard (oui oui je l'aime beaucoup lui ;P)
Marc toujours aussi pas net x)
Et mes commentaires toujours aussi peu constructifs xD Hum hum. Enfin ce chapitre m'a emballé comme d'habitude j'ai hâte de lire la suite et de voir comme ça va évoluer, continuez comme ça !

Bisous !

Twiix
GoldAngels

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Message par GoldAngels »

glandouillee a écrit :
3 - Gaspard



Je me réveillai brutalement, le souffle court. Mon corps suait à grosses gouttes, me tirant une moue de dégoût alors que je reprenais progressivement le contrôle de ma respiration. :arrow: Cette phrase me gêne un peu. Déjà, parce que l'emploi du participe présent l'alourdit. Je pense que tu aurais pu couper après "gouttes". Ensuite, il vient clairement de sortir d'un cauchemar, et le premier détail qui lui vient à l'esprit, c'est que la sueur c'est dégueu ? ^^ Plutôt pragmatique, le gars, nan ? Ça peut passer après "trempé", à la rigueur. Je me relevai et tournai la tête vers mon réveil : 5h13. Expirant avec lenteur, je sortis du lit, trempé. Je pestai à l'avance à l'idée de devoir changer les draps et filai prendre une douche.

Il m'arrivait souvent de faire des rêves étranges, voire morbides. Il y en avait un récurrent, dans lequel mes parents mourraient, dévorés par des loups affamés pendant que je m'enfuyais à grandes enjambées, léger comme une plume, sauvé du carnage et le cœur apaisé...

Après m'être préparé sans me presser - je ne commençais le travail que dans trois heures - je m'installai tranquillement dans la cuisine avec mon habituel café agrémenté d'une touche de lait de riz légèrement sucré. Remuant machinalement avec ma cuillère le liquide couleur crème fumant, je repensai à Kiara que j'avais vue la veille. Nous étions rentrés tard. Comme d'habitude, elle avait refusé de me laisser la raccompagner, prétendant qu'elle ne courait aucun danger, qu'elle avait de quoi se défendre. Mais surtout me promettant que, si j'insistais, elle me renverrait chez moi à grands coups de pieds dans l'arrière-train. La connaissant, ce n'était pas des paroles à prendre à la légère. Ah Kiara, quel sale caractère. Je me rappelais encore du jour de notre rencontre...

3 ans auparavant – Cours Ju :


Je m'étais isolé du groupe, assis sur la grille d’aération de la station de métro, ayant emporté avec moi la bouteille de piquette achetée à l'alimentation du coin. Besoin de réfléchir, besoin d'être seul. Mélanie m'avait largué le soir même, par message. Je me sentais tellement pathétique.
Je m'enfilai une rasade de rosé en poussant une grimace et essayai de penser à autre chose. Certes, l'été arrivait, l'obtention de mon bac pro aussi, du moins je l’espérais. J'allais bientôt pouvoir bosser à temps plein dans la restauration. Mais le moral n'y était pas, pas du tout ! Je baissai la tête et soufflai de désespoir, oscillant entre chagrin et colère.

Une fille à la longue et volumineuse chevelure bouclée vint s'installer à coté de moi. Je tournai la tête dans sa direction et vis des larmes le long de ses joues. Elle dut sentir ma présence :arrow: Elle s'assoit à côté de lui, mais elle ne le voit pas :? ... car son regard noir profond se braqua sur moi. Quelque peu déstabilisé, je lui tendis ma bouteille. Son visage s'adoucit :arrow: C'est quoi cette corruption facile ? :shock: Bonjour la réputation d'alcoolique ^^" !!, elle sécha ses larmes du dos de la main.

- Merci.
- Pas de quoi. C'est le coin des cas désespérés, ici. T'es au courant ?

Elle avala une gorgée du rosé bon marché, l'air écœuré. Puis déclara en ricanant :

- Ah, enfin un endroit parfait pour moi. Et toi  ?
- Eh bien, vu que je viens de me faire larguer par ma copine, et par message qui plus est, je pense avoir ma place ici. Tu ne crois pas ?

Elle fit mine de réfléchir puis leva son regard vers le ciel :

- Effectivement, c'est pas la joie. Je trouve ça lâche de quitter quelqu'un par message. Crois moi, même si je ne la connais pas, elle n'en vaut pas la peine. Tu trouveras quelqu'un de bien un jour prochain, j'en suis certaine.
- Merci. Et même si je ne suis pas si optimiste que toi, je l'espère aussi.

Un rire frais :arrow: Euuuh... Elle est pas sensée déprimer ? D'ailleurs, puisqu'on en parle, je trouve la conversation trop rapide. Ils sont tous les deux moroses, avec l'intention évidente d'être seuls avec leurs idées noires. Il devrait y avoir plus de blancs et de silences gênés. Là, ils se connaissent pas, et tu le précises avant, mais ils se connaîtraient, ce serait pareil, tu vois ce que je veux dire ? Même le rire me semble un peu "mal venu", du moins dans la forme que tu lui donnes. Un rire amer aurait été plus à propos, je pense me répondit, balayant mon humeur morose au passage.

- On voit que tu ne me connais pas. En temps normal, je suis loin, très loin d'être une personne optimiste. Enfin... j'imagine que tu as compris l'idée.

Je hochai la tête et finis par remarquer que son regard inspectait souvent les environs :

- Tu cherches quelqu'un ?

Elle se pencha vers moi et chuchota :

- Je fuis mon détraqué de copain, il ne doit pas être loin d'ailleurs... Ça te dit de bouger avec moi ? On en profitera pour acheter une bouteille qui n'irritera pas nos palais si possible.

Elle se releva et continua à haute voix :

- Moi, c'est Kiara, enchantée !
- Pourquoi pas ? Je n'ai rien de mieux à faire de toute manière. Ravi de faire ta connaissance Kiara. Tu peux m'appeler :arrow: Pourquoi ? Ce n'est pas son vrai nom ? Gaspard, dis-je en me levant à mon tour, lui tendant ma main.


Je portai la tasse à mes lèvres. Une grimace m'échappa, le café avait refroidit entre-temps. :arrow: Eeeuuuuuh... Il est resté combien de temps dans ses pensées ? ^^ Ou alors sa cuisine est une congélateur ? ^^ Alors que je le laissais réchauffer au micro-ondes, la voix grave de mon père s'éleva à l'autre bout de la cuisine.

- Bonjour, fils. :arrow: On est au XIXe siècle ? Ou les rapports entre père et fils sont si pourris que ça ? :? À mon avis, "fiston" pourrait passer ^^Tu es bien matinal aujourd'hui.
- Bonjour, papa. Oui, mon sommeil a été plutôt agité cette nuit.

En silence, il alla préparer son petit déjeuner. Quelle conversation ! Après m'être rassis, je bus mon café d'un trait et remontai dans ma chambre. Avec les années, j'avais fini par abandonner tout espoir d'évolution de la relation que j'entretenais avec mes parents. Alors je faisais avec et essayais de passer le moins de temps possible en leur compagnie. Ils me le rendaient bien.


**


- Gaspard ! Arrête de faire l'imbécile et viens t'occuper des sauces, bon sang !

J’arrêtais ma blague juste avant sa chute et retournai à mon poste en chuchotant

- Puis le mec se mit à la poursuivre, nu comme un ver…

Un rire collectif s'ensuivit, que le Chef fit taire de son regard flamboyant.

À la fin du service de midi au restaurant, j'appelai Kiara :

- Salut Gaspard ! Que me vaut ce plaisir ? entendis-je gaiement à l'autre bout du fil.
- J'ai du temps devant moi jusqu'à la reprise. Ça te dit de me rejoindre en ville ?
- En fait, je suis posée à la terrasse de la brasserie à laquelle on se retrouve souvent, devant la préfecture. Tu viens ?
- Ça marche, je serai là d'ici vingt minutes, grand max. A toute !

Je raccrochai et me mis en marche. J'adorais vagabonder dans les ruelles marseillaises, sentir les effluves qui se dégageaient des fenêtres des appartements, le bruit constant de la ville qui vibrait agréablement à mes oreilles. Même les graffitis me plaisaient. Beaucoup d'artistes s'amusaient à décorer les murs de la cité phocéenne, faisant preuve d'un esthétisme qui attirait le regard et l'admiration des passants. Certes, cette ville avait ses défauts, mais ici, je m'étais toujours senti chez moi.

Je m'approchai de la terrasse et aperçus une silhouette menue en train de gigoter. Je souris et lui fis signe en retour. Soulagé de me retrouver à l'ombre, je m'affalai sur une chaise et commandai un café. Je dus ensuite détailler à Kiara le début de ma journée jusqu'à ce qu'elle se sente satisfaite. Finalement, elle héla le serveur pour avoir l'addition. Quand il s'approcha de nous pour poser la note sur la table, il l'aborda d'une voix grave que j'identifiais immédiatement. :arrow: Comment ça ? Tu le connais ? Il travaille dans ton resto ? Il n'en est pas à son coup d'essais ? :roll:

- Vous êtes vraiment charmante.
- Merci, répondit-elle simplement en cherchant de la monnaie dans son sac.
- Cela vous dirait que l'on fasse plus ample connaissance autour d'un verre à la fin de mon service ? Je finis dans une demi heure. :arrow: C'est d'autant plus hardi qu'il pose la question alors quelle est attablée avec un mec (potentiellement son mec) :lol:

D'abord surprise, elle releva la tête et posa son regard sur lui. Quelques secondes passèrent jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole, avec maîtrise.

- Je suis navrée, mais ça ne va pas être possible, je suis occupée.

Le message n'étant visiblement pas passé, il continua sur sa lancée. Je le regardais faire, amusé.

- Demain, peut-être, ou ce week-end ? Attendez, je vous donne mon num...

Elle le fit taire d'un geste et leva la voix en le foudroyant du regard :

- La politesse ne marche pas visiblement. Êtes-vous idiot, pour ne pas comprendre quand une fille n'est pas intéressée ? Je passe un moment agréable avec mon ami, et vous, non seulement vous vous permettez de nous déranger et sans signe d’intérêt apparent de ma part, vous vous permettez d'insister...

Je lui coupai la parole :

- Kiara, je crois qu'il a compris.
- Je me fiche qu'il ait compris ou non, s'emporta-t-elle en se penchant en avant, prenant appui de ses mains sur la table. Je commence à en avoir marre de ces mecs sans gêne qui te regardent comme un bout de viande et t'accostent, te sifflent dans la rue, voire t'insultent ou te harcèlent quand tu déclines leurs avances. Et nous les femmes, pauvres potiches que nous sommes, nous devons supporter ça toute la journée sans nous plaindre, peut-être ?

Elle braqua son regard dans le sien tout en se levant.

- J'espère que tu as intégré ce que je viens de dire et que tu vas bien y réfléchir quand tu auras fini ton service, seul devant ton verre. :arrow: Cette méchanceté :o ^^"...On s'en va !

Elle posa la monnaie sur la table avec force et fila d'un pas rageur vers la rue. Je tendis le cou vers le serveur qui était devenu blanc comme un linge et lui dis d'une voix légère.

- C'est pas ta journée, apparemment.

Et j'ajoutais en faisant mine de chuchoter :

- Maintenant tu sauras qu'il ne faut pas agacer une femme en pleine période de menstruation.

Je suivis Kiara qui était déjà loin devant à grandes enjambées. Arrivé à sa hauteur, elle n'avait toujours pas décoléré. :arrow: C'est un peu mal dit. On voit ce que tu veux dire, mais tu as mal relié la "conséquencielle", la relation de causalité. Tu aurais du mettre quelque chose comme "Quand j'arrivai à sa hauteur, ..." Je lui pris la main :

- Allez viens, on va se promener. J'ai encore du temps devant moi.

Elle continua à marcher en silence, mais je sentis sa main se décrisper légèrement. Nous déambulâmes dans le centre jusqu'à ce que nos pas nous mènent devant la librairie. Kiara me sourit, elle avait l'air complètement détendu. Je lui souris en retour.

- Tu veux y aller ?
- Si tu insistes, dit-elle avec malice. Allez, suis-moi !

La boutique était immense. Elle dégageait une ambiance vraiment chaleureuse avec son mobilier en bois, sa musique, son éclairage doux et son coin lecture dans le fond qui avait l'air douillet. Lorsque je vis le visage illuminé de Kiara et ses yeux pétillants, je sus par avance qu'elle allait m'abandonner pour ses précieux livres. Mais comme j'étais un lecteur de manga et de comics assidu et que les lieux me plaisaient, je décidai que pour cette fois, j'allais laisser courir. Mon regard se posa enfin sur le comptoir-caisse au centre de la pièce avant du magasin. Je remarquai le mouvement du vendeur qui s'en occupait dans notre direction.

- Eh bien Kiara, tu viens de plus en plus souvent dis-moi. En serais-je la raison ?

Je regardais le vendeur et le reconnus immédiatement aux descriptions peu flatteuses que mon amie avait faites de lui.

- Navrée de te décevoir Marc, mais tu n'es pas mon genre et tu ne le seras d'ailleurs jamais, répondit-elle avec indifférence.

Marc posa son regard sur moi et me détailla des pieds à la tête.

- Quel dommage. Personne ne s'est plaint de mes prouesses jusqu'à aujourd'hui, tu rates quelque chose. C'est à cause de ce mec ?

Je vis Kiara bouillir de l’intérieur. Elle allait se jeter sur lui d'une minute à l'autre pour l'étriper. Je pris donc la relève.

- Je suis son ami, Gaspard et tu dois être Marc, si j'ai bien compris, dis-je en lui tendant la main.

Il fixa ma main comme si j'allais lui refiler une quelconque maladie. Il finit tout de même par la serrer d'une telle brutalité que je crus qu'il allait me broyer les os. Je la dégageai aussi vite que possible.

- Mais t'es complètement malade ! m'exclamai-je avec douleur en l'agitant avec vigueur.
- Pardon ? fit-il avec incompréhension.

Kiara me jeta un regard perplexe.

- T'as juste failli me broyer la main ! crachai-je
- Désolé, ce n’était pas volontaire, je ne contrôle pas toujours très bien ma force. Tu veux une poche de glace ?

Mais oui, dis carrément que je suis une chochotte tant que tu y es ! J'essayai tant bien que mal de reprendre contenance, respirai et fis des mouvements avec ma main pour la soulager.

- Non, c'est bon. Ça va déjà mieux.

Je regardai Kiara et lui indiquai le fond de la boutique d'un bref mouvement de tête, lui suggérant silencieusement de nous éloigner de ce type.
Et voilà, fini :) Comme d'hab, c'est de qualité... Quelque points de détail à éclaircir, mais sinon, pas grand chose à redire. Les remarques que j'ai pu faire sont plus des impressions spontanées que de vraies critiques. Très bien construit, logiquement agencé, un bon chapitre. Les dialogues sont plutôt bons, ils sont piquants et rythmés. Bref, très bon travail (mais on commence à être habitués ^^) :D
lili_passion_lecture

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Message par lili_passion_lecture »

Nous sommes mercredi, et qui dit mercredi, dit nouveau chapitre! Je vous présente ici la petite nouvelle, Alix!

Bonne lecture!!


EDIT:
Correction Bis ( je revois un peu le style d'Alix ;) )



4. Alix





**



Petite Lili, je parle de toi
Parce qu’avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses

Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l’abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses

Je viens du ciel et les étoiles entr’elles
Ne parlent que de toi
D’un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour


**



Les paroles de la chanson que me chantait maman avant d’aller au lit me revinrent en tête. Loin des devoirs de maths que je devais finir pour le lendemain, je me laissais porter dans une petite bulle.

Quand j’entendis les cris de papa, malgré ma porte fermée, je pris peur. Avant même de l’entendre, je me doutais bien que la voix de Lizzie allait percer à travers la sienne. Je ne comprenais pas ce qu’ils disaient.

Soudain, ma porte s’ouvrit doucement et mon cœur cessa presque de battre… Oh. Maman. Elle avait les yeux gonflés, elle pleurait.

– Viens mon ange, me dit-elle d’une voix chevrotante.

Je la suivis. En sortant, je vis Lizzie. Son visage était rouge d’avoir pleuré, d’avoir dû garder en elle sa rancœur, sa haine. Elle me tourna le dos. Papa surgit dans mon champ de vision et lui agrippa violemment l’avant-bras.

– Lâche-moi ! s’époumona-t-elle en reculant, tu me fais mal !

Je sentis mes joues se mouiller quand maman me poussa dans sa chambre, sur son lit, avant de fermer la porte.

– Il faut vraiment qu’elle arrête de lui répondre quand il commence à s’énerver comme ça, murmura maman.

Je ne comprenais pas pourquoi ils criaient, mais si j’étais grande comme Lizzie, j’aurais réagi aussi. Au collège, quand on m’embêtait, qu’on ne me parlait pas bien, je répondais. Alors, plutôt que de lui répondre, je baissai les yeux.

La porte s’ouvrit à la volée sur Lizzie en pleurs.

– Verrouille la porte ma puce, lui souffla maman.

Elle obéit et s’assit sur le lit, en tremblant. On n’entendit plus rien, puis la porte trembla.

– Ouvrez-moi cette putain de porte ! gronda papa en continuant de frapper.

Maman et Lizzie se serrèrent autour de moi, continuant de pleurer. Je ne comprenais pas, pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? Qu’allait-il nous faire quand il aurait réussi à entrer ? Je tremblais de peur, et sursautais à chaque nouveau coup, à chaque nouveau cri.
La porte en bois finit par céder sous ses assauts répétés. Toujours sur le lit, nous nous reculâmes au plus près du mur, terrifiées. Il passa sa main à travers la porte, déclencha le verrou et entra.

– Plus jamais ! hurla-t-il à ma sœur en la collant contre la porte dévastée. Plus jamais ! Tu m’entends ?

Je voyais bien à ses lèvres pincées qu’elle ne voulait pas dire oui. Mais comme à chaque fois, pour maman, pour moi, elle allait le faire.

Au bout de quelques secondes, elle hocha la tête.

Il la lâcha et disparut dans le couloir. On entendit un grand fracas. Il venait de faire un nouveau trou dans le mur… Je ne savais pas trop ce que ça pouvait lui apporter de trouer le mur.
Lizzie courut dans sa chambre, et moi dans la mienne. Je m’assis derrière la porte, pour écouter.

– Lizzie vas-y, sors, entendis-je maman dire. Prends ta sœur avec toi, s’il te plaît.

Je sortis la tête de ma chambre. Ma sœur me regardait d’un air si triste que je ne pus m’empêcher de lui sourire, malgré ce qui venait de se passer. Je haussai les épaules, pour ne pas trop faire nunuche. Je n’aurai pas aimé qu’elle me prenne pour une niaise. Elle hocha la tête et me tendit sa main. Je sentis mon corps se réchauffer à son contact, tandis qu’elle attrapait son sac. Arrivée dehors, je ne pouvais que me sentir mieux, mais je n’arrivais pas à la lâcher du regard. J’avais toujours eu envie d’être comme elle : ses yeux ressemblaient à deux billes dorées au soleil et ses cheveux donnaient l’impression de flamboyer sous sa lumière. Mais quand je la regardais aujourd’hui… Je voyais tellement de tristesse.
Elle capta mon regard et m’interrogea d’un coup d’œil.

– Quoi ? me demanda-t-elle doucement.

Prise sur le fait. Je décidai seulement de hausser des épaules, et sourit, l’air un peu coupable.

Elle nous emmena à la librairie. J’aimais bien cet endroit. Excepté lorsqu’il y avait Marc, le type super grand qui nous fixait sans rien dire. Je ne l’aimais pas trop, et comme par hasard, ce jour-là, il travaillait.
Après qu’elle soit entrée, il sourit à Lizzie en m’ignorant complètement. Ma sœur rougit et baissa la tête, avant de me tirer vers le centre de la pièce. Elle me lâcha la main pour frictionner ses bras, et par la même occasion cacher le bleu qu’elle avait au-dessus du poignet. Qu’est-ce qu’elle marquait vite…

– T’as une idée de ce que tu veux lire ? me demanda Lizzie, les joues aussi rouge qu’une tomate. Je peux t’aider à choisir, si tu le souhaites.
– Mmh, oui, j'sais pas trop quoi prendre.
– Allez viens, dit-elle en m’éloignant des nouveaux arrivants.

En partant, je regardai par-dessus mon épaule et vis Marc fixer Lizzie de ses yeux noirs. Il sentit que je le dévisageais, et tourna son regard vers moi avec un sourire en coin. Vraiment étrange ce gars…
Une fois arrivées devant la section jeunesse, Lizzie feignit d’être absorbée par les rangées de livres, en sortant un ou deux pour en lire le résumé, avant de les reposer pour reporter son attention sur d’autres. Elle en prit un autre et me le tendit.

– Tiens choupette, ça devrait beaucoup te plaire.

Je regardais la couverture, une petite fille brune souriant avec plein de livres l’entourant. Elle me connaît tellement bien.

– Ok, ça me tente, dis-je sur le même ton que ma sœur pour lui faire comprendre que je savais qu’elle n’allait pas si bien. Tu me rejoins après avoir choisi ton livre ?
– Oui, assieds-toi dans le même coin que d’habitude, s’il est libre.

Elle tourna les talons et s’enfonça dans le labyrinthe de livres. Je soufflai, je ne savais pas ce qu’il se passait. Ce Marc, je ne l’aimais pas, mais alors pas du tout. Alors que je m’asseyais sur l’un des deux fauteuils de cuir de notre petit coin à nous, je sentis qu’on me fixait. D’un coup, je me retournais et vis Marc qui me surveillait. Cela y ressemblait vraiment en tout cas. Comme si j’allais voler ou tâcher le livre. Je pris mon bouquin et essayai de l’ignorer. Sauf qu’il était à présent en face de moi, comme s’il s’était téléporté en un clin d’œil. Je soufflai, et levai les yeux vers lui. Il avait placé une de ses mains sur le dossier de mon fauteuil.

– Quoi ?
– T’es pas de bonne humeur, toi, dit-il sans se départir de son étrange sourire, avant d’enchaîner. Ça se passe pas mieux chez vous ?

Je me figeai, surprise de le savoir au courant de nos problèmes familiaux. Il ne bougea pas d’un pouce, attendant sûrement ma réponse. De quoi il se mêle, celui-là ?!

– Pas envie d’en parler, lui lançai-je brusquement.
– T’es sûre ? insista-il en continuant de me fixer.

Un instant, il m’avait semblé voir ses pupilles se fondre dans les ténèbres de ses yeux. J’avais dû avoir une drôle d’hallucination, parce que dès que j’avais hoché de la tête en refusant de lui répondre, tout revint à la normale. Il sembla songeur, puis reprit son visage souriant. Je ne comprenais pas pourquoi ma sœur rougissait dès qu’il lui adressait la parole. Moi, je le trouvais vraiment flippant. Elle revint de sa recherche de livres, les bras tellement chargés qu’ils finirent par tomber sur le parquet en bois dans un bruit mat. Je sursautai, et vis Marc disparaître derrière son comptoir, sans lui adresser un seul regard.
Lizzie s’empourpra un peu en ramassant ses trouvailles, puis se dirigea vers moi d’un pas léger avant de poser ses livres sur la table basse en face de moi. Elle s’assit, et me montra le volume que je tenais d'un signe de tête :

– Alors grenouille, il te plaît ?
– Je ne sais pas encore, on n’arrête pas rôder autour de moi, ça me déconcentre, boudai-je.

Elle rit légèrement, en se tournant presque imperceptiblement vers Marc, et caressa doucement mes cheveux.

– Je te laisse lire. J’en ai pris plein, mais je ne sais pas lequel choisir.
– Prends le premier et vois si ça te plaît, fis-je simplement.
– Parfois, j’ai l’impression que tu es plus vieille que ton âge, plaisanta-t-elle.

Je haussai les épaules, et replongeai dans mon livre. Je n’entendis plus rien, ni Marc, ni la musique, ni les pages qui bruissaient sous les doigts de ma sœur.

On ne pouvait pas lui enlever ça, elle était très bonne conseillère en matière de lecture.
Dernière modification par lili_passion_lecture le lun. 27 mars, 2017 11:39 am, modifié 6 fois.
glandouillee

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par glandouillee »

Ca y est, je mords ! @GoldAngels attends toi à subir mon courroux !
Naaaaan je plaisante voyons. Toujours aussi intéressants tes avis, ça m'a d'ailleurs fait un peu réfléchir ( ouais ouais j'ai bien un cerveau :P ) , et ce chapitre m'a toujours un peu saoulé par rapport au passage de la pause café, j'ai voulu montrer un aspect un peu agressif de Kiara envers la gente masculine, une rancœur... Mais ce passage m’énerve, il m'insupporte même, il ne reflete pas vraiment ma toute belle au final, je sais pas pourquoi je me suis forcée à le garder. Alors, après en avoir un peu discuté avec lili, je vais le remplacer par une autre situation, qui, celle là, je l'espère sera plus respectueuse de l'image de ma petite Kiara adorée. Pour l'instant je n'ai pas trop le temps de retravailler le passage, je suis très occupée, mais dès que je pourrais, je l'arrangerai, je m'imagine déjà bien le décor etc... Surtout que notre correctrice me tanne pour que je lui envoie mon dernier chapitre :lol: En tout cas, dès que ce sera mis à jour, je ferais une petite annonce :)

Je vais également faire des petits changements ça et là sur les points que tu as mis en évidence, effectivement ça me gène maintenant que tu en parles. Au plaisir de te lire encore pour la suite. Merci :D


@Twiix , je te comprend tellement ! Gaspard quoi ... Et il y a la petite Alix qui arrive pour de bon d'ailleurs avec le chapitre 4 , je suis sure que ça va te plaire. Contente que tu te régales, c'est fait pour ça ! :D
glandouillee

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par glandouillee »

Nouveau chapitre ! Bonne lecture :D


EDIT: Correction


5. Kiara



J'aurais pu passer des heures à flâner entre les rayons, entourée de livres. Je me sentais tellement bien dans cet univers, curieuse de tout ce que je pouvais dénicher. La maison était loin d'avoir cet effet apaisant sur mon esprit. Gaspard m'avait faussé compagnie depuis une bonne demi-heure, marmonnant dans sa barbe. Sa petite altercation avec Marc l'avait légèrement froissé. En même temps, ça ne m'étonne pas ... Je les oubliai rapidement pour me focaliser sur ce que j'avais devant les yeux. Voyons voir... Ah celui-ci je l'ai déjà lu… Oh il en a publié un nouveau… Magnifique cette couverture...

Une petite main tira sur ma jupe longue, me sortant momentanément de ma bulle. Je me retournai et me retrouvai face à une petite frimousse aux cheveux d'or. Je n'avais jamais pu résister aux enfants, surtout quand ils étaient aussi mignons. Je me baissai légèrement et lui souris :

- Oui ?

La bouille d'ange regarda le roman qu'elle tenait entre ses mains et me le tendit.

- Excusez-moi, mademoiselle... J'arrive pas à atteindre l'étagère, je suis trop petite... Est-ce... Est-ce que vous pouvez reposer ce livre pour moi s'il vous plaît ? demanda-t-elle de sa timide voix fluette.
- Bien-sûr ma puce.

Je le pris et regardai sa couverture.

- C'est un super livre, je l'ai lu quand j'avais à peu près ton âge. Il t'a plu ?
- Oh oui, j'ai adoré ! L’héroïne est géniale ! s'exclama-t-elle d'une voix nouvelle, les yeux pétillants.

Je ris doucement en me retournant et posai le livre sur son étagère. Lorsque je me retournai la frimousse blonde me fit un grand sourire.

- Merci, déclara-t-elle gaiement.
- Pas de quoi… Si tu aimes vraiment ce genre d'histoire, je peux t'en conseiller une autre qui est encore meilleure que celle-ci, ça te tente ?
- C'est vrai ? S'exclama-t-elle vivement en joignant les mains derrière son dos
- Bien-sûr, en plus ce livre se trouve dans les parages. Mmmh c'est quoi déjà le titre ? murmurai-je pour moi-même.

Je fis volte face vers les étagères à la recherche du précieux alors que la frimousse me suivait comme un poussin derrière sa maman. Trop mignonne !

- Ah le voilà ! dis-je en prenant le livre et en lui tendant. Amuse-toi bien !
- Merci !

Je la contemplai rebrousser chemin à vive allure, toute excitée par sa nouvelle acquisition. Je finis par me replonger dans la recherche d'un ouvrage à lire. Au bout de quelque minutes je trouvais enfin mon bonheur. Un roman basé sur Mary Read, une des femmes pirates les plus célèbres de l'histoire. Satisfaite de mon choix, j'allais me poser dans le coin lecture qui se trouvait dans le fond de la salle. Assise sur un fauteuil en cuir et livre en main, je laissai mon regard parcourir les alentours, traquant la silhouette grande et sèche de Gaspard. Je vis sa masse de cheveux ébouriffés apparaître entre les étagères du rayon des mangas. Mon regard tomba ensuite sur la petite blonde, dont les mains s'agitaient en tout sens pendant qu'elle parlait à une femme assise sur un des fauteuils dos à moi. Ses cheveux... Cette rousseur... Mon cœur s'emballa pour je ne sais quelle raison. Une sensation étrange s'empara de mon être. Je restais là, immobile pendant ce qui me sembla être une éternité, complètement fascinée par cette chevelure pour finir par cligner des yeux et froncer les sourcils. Je m'interrogeai sur la signification de cette sensation mais ne trouvant aucune réponse, j'abandonnai et commençai la lecture de mon roman.

Une cinquantaine de page plus tard, Gaspard vint me sortir de mon moment d'évasion pour me prévenir qu'il devait retourner chez lui se changer avant de reprendre le boulot. Je me levai et allai reposer le roman à sa place, cherchant vainement des yeux la femme de tout à l'heure. Avant de sortir de la boutique avec mon ami, je lui fis faire halte devant le tableau des annonces à côté de l'entrée, fortement intriguée par l'une d'entre elles. Plutôt intéressée après la lecture de l'affichette, je pris une photo de celle-ci avec mon smartphone pour récupérer ses informations mais surtout les coordonnées du propriétaire.

**

Il était censé n'y avoir personne à la maison à cette heure ci. J'arrivais devant la porte, insérai ma clef mais quand je remarquai qu'elle était déjà déverrouillée, une nervosité familière m'envahit. Je soufflai un bon coup pour l'évacuer sans grand succès et entrai. Aucun bruit, pas même celui de la télé. Je refermai.

- Il y a quelqu'un ?
- Je suis sur la terrasse ! me répondit ma mère.

Je m'engageai dans le couloir et passai la baie-vitrée qui amenait à la terrasse. Ma mère était assise à la table, perdue dans la contemplation du couché de soleil. Je remarquai la bouteille de Pastis et son verre presque vide.

- Tu rentres tôt aujourd’hui, constatai-je en m'approchant d'elle.
- Et alors, qu'est ce que ça peut te faire tu veux que je te détaille ma vie peut être ?

Je restai silencieuse.

- T'as perdu ta langue ? Demanda-t-elle en regardant enfin dans ma direction.

Je soupirai :

- Ce n'était qu'une simple question maman. Je voulais juste engager la conversation.
- Tss, tu me prends pour une imbécile en plus. Tu crois que je sais pas que t'es venue vérifier si ta pauvre alcoolique de mère est bien en train de se bourrer la gueule, cracha-t-elle en me montrant son verre avant d'en prendre une gorgée, Eh bien voilà tu sais maintenant.

Elle me fatiguait déjà :

- Crois ce que tu veux, moi je monte me préparer, dis-je en rebroussant chemin.
- Tu vas voir ce petit salopard d'Antoine, c'est ça ? Vous avez remis le couvert, j'imagine. Pauvre petite chose, ce que tu peux être faible.

Je stoppai net sans me retourner et déclarai avec sang froid :

- Si tu te calmais sur la boisson, peut être que tu te souviendrais que ta fille doit aller travailler, mais aussi que ça va faire 2 ans qu'elle ne voit plus ce cher Antoine… Bonne soirée maman. dis-je en refermant la baie vitrée derrière moi.

Arrivée dans ma chambre, je posai mes clefs, me débarrassai de mon sac et de mes chaussures. Je mis la chaîne Hi fi en marche et me laissai tomber sur le lit comme une masse. Je fixai le plafond quelques minutes jusqu'à ce que mon corps se relâche de toute tension et que mes yeux se ferment. Lorsque je les rouvris, je fus aveuglée par la lumière inhabituellement trop vive de ma chambre. Je m'en protégeai d'une main en visière tout en m'aidant de l'autre pour me redresser sur mon lit.

- Mais c'est quoi ce bordel ? m'exclamai-je en remarquant avec incrédulité qu'un sol blanc et froid avait remplacé le moelleux de mon matelas.

Paniquée, je laissai courir mon regard à toute vitesse dans la pièce, risquant un torticolis. Je ne distinguai rien de familier autour de moi, seule une explosion de blancheur immaculée me parvenait, agressant ma vue avec force. Où suis-je ? Je me levai lentement, m'accoutumant peu à peu à la lumière brûlante. Je plissai les yeux mais ne remarquai rien de plus.

Au bout de quelques minutes je me mis en marche, en quête de je ne savais trop quoi, un changement ? La pièce n'en finissait pas et une brume se manifesta, se densifiant et m'entourant de toute part. L'angoisse s'empara progressivement de moi et j'accélérai le pas jusqu'à courir, complètement affolée. Une éternité défila. Lorsque mes jambes ne purent plus me porter, je me laissai tomber à genoux au sol, haletante et le cœur battant à tout rompre. Je me penchai en avant, prenant appui sur mes mains. Ma respiration se calma lentement et des larmes se mirent à emplir mes yeux. Un bruit bref et lointain les fit stopper net. Je tendis l'oreille. Il retentit à plusieurs reprises,se rapprochant et se précisant. Je discernai enfin une voix douce et chaude. Je t'attends...

- Il y a quelqu'un ? lançai-je, emplie d'espoir.

Mais la voix mourut, me laissant désespéramment seule. Je me mis en boule, ramenant les jambes contre moi et les entourant de mes bras. Je finis par y enfouir mon visage, fermant les paupières et me balançant légèrement d'avant en arrière, fredonnant pour me réconforter. Ce n'est qu'un cauchemar, je vais me réveiller... Quelques minutes défilèrent ainsi jusqu'à ce que j'entende de la musique. Je redressai vivement la tête et me retrouvai totalement hébétée, sur le lit de ma chambre, toujours en position fœtale. Mais c'est quoi ce bordel à la fin ?!
Dernière modification par glandouillee le lun. 27 mars, 2017 2:58 pm, modifié 4 fois.
Twiix

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par Twiix »

Salut les filles !

Oui ma petite Alix ! (oui parce qu'avec Gaspard c'est un perso que j'adooore tout particulièrement)
Tu as raison Glandouillee je me suis régalée avec vos deux chapitres ^^
J'ai adoré (bon comme d'hab faudrait que je m'entraîne à faire des trucs un peu plus construits..) Après qu'arrive-t-il à Kiara ? J'ai hâte de lire la suite ^^

Continuez comme ça !
Bisous bisous !
GoldAngels

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par GoldAngels »

lili_passion_lecture a écrit :
4. Alix



**



Petite Lili, je parle de toi
Parce qu’avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses

Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l’abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses

Je viens du ciel et les étoiles entr’elles
Ne parlent que de toi
D’un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour


**





Les paroles de la berceuse :arrow: :lol: Tu parles d'une berceuse :lol: que me chantait maman quand j'étais bébé :arrow: Personnellement, je n'ai gardé aucun souvenir de quand j'étais bébé ^^" Après, je comprends la démarche : dites-moi si je me trompe, mais Alix n'est pas encore une ado ? Pour moi, elle a une dizaine d'années, à peine plus ^^ Ici, je pense que "...quand j'étais petite" serait plus approprié, tu vois ? me revinrent en tête. Loin des devoirs de maths que je devais finir pour le lendemain, je me laissais porter dans une petite bulle de sérénité.

Quand j’entendis les cris de papa, malgré ma porte fermée, je pris peur. Avant même de l’entendre, je me doutais bien que la voix de Lizzie allait percer à travers la sienne. Je ne comprenais pas ce qu’ils disaient, enfin, criaient. Soudain, ma porte s’ouvrit doucement et mon cœur cessa presque de battre… Oh. Maman. Elle avait les yeux gonflés, elle pleurait.

– Viens mon ange, me dit-elle d’une voix chevrotante.

Je la suivis. En sortant, je vis Lizzie. Son visage était rouge d'avoir pleuré, d'avoir dû garder en elle sa rancœur, sa haine. Elle me tourna le dos. Papa surgit dans mon champ de vision et lui agrippa violemment l’avant-bras.

– Lâche-moi! s'époumona-t-elle en reculant, tu me fais mal !

Je sentis mes joues se mouiller quand maman me poussa dans sa chambre, sur son lit, avant de fermer la porte.

– Il faut vraiment qu’elle arrête de lui répondre quand il commence à s’énerver comme ça, murmura maman.

Je ne comprenais pas pourquoi ils criaient, mais si j’étais grande comme Lizzie, j’aurais réagi aussi. À l’école, quand on m’embêtait, qu’on ne me parlait pas bien, je répondais. Alors, plutôt que de répondre,je baissai les yeux. :arrow: Il manque juste un petit truc ici, quelque chose qui marque la rupture. Tel quel, c'est un peu paradoxal, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire : les deux dernières phrases semblent liées, mais elles disent le contraire l'une de l'autre ^^. Tu devrais mettre quelque chose comme "Alors, plutôt que de luirépondre, je baissai les yeux"

La porte s’ouvrit à la volée sur Lizzie en pleurs.

– Verrouille la porte ma puce, lui souffla maman.

Elle obéit et s’assit sur le lit, en tremblant. On n’entendit plus rien, puis la porte trembla.

– Ouvrez-moi cette putain de porte ! vociféra papa en continuant de frapper. :arrow: Allô, la police... ? ^^"

Maman et Lizzie se serrèrent autour de moi, continuant de pleurer. Je ne comprenais pas, pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? Qu’allait-il nous faire quand il aurait réussi à entrer ? :arrow: Allô, la police... ? Ça devient urgent... ^^" Je tremblais de peur, et sursautais à chaque nouveau coup, à chaque nouveau cri.
La porte en bois finit par céder sous ses assauts répétés. Nous reculâmes, terrifiées. :arrow: Eeuuuuh... Vous n'étiez pas sur le lit ? Il passa sa main à travers la porte, déclencha le verrou et entra :arrow: Techniquement, le point faible d'une porte, c'est justement son clenche et verrou (c'est pour ça que si tu veux enfoncer une porte, il est plus facile de le faire en frappant comme un bœuf au niveau de la poignée qu'en plein milieu ^^). C'est donc à ce niveau là que ça cédera en premier, à moins que la porte ne soit faite en carton :) Mais là, je chipote, il y a clairement un effet de style et de rythme qui sont recherchés ^^.

– Plus jamais ! hurla-t-il à ma sœur en la collant contre le mur. :arrow: Même remarque que plus, haut, elles n'étaient pas sur le lit ? Ou alors, quand elles ont reculé (n'ont-elles pas mis le lit entre elles et lui ?), ne se sont elles pas déjà collées au mur ? Là encore, je chipote ^^' Plus jamais ! Tu m’entends ?

Je voyais bien à ses lèvres pincées qu’elle ne voulait pas dire oui. Mais comme à chaque fois, pour maman, pour moi, elle allait le faire.
Au bout de quelques secondes, elle hocha la tête.

Il la lâcha et disparut dans le couloir. On entendit un grand fracas. Il venait de faire un nouveau trou dans le mur :arrow: ♫ ♪ La maison, était en carton, pirouette, cacahuète... ♪ ♫ :lol: … Je ne savais pas trop ce que ça pouvait lui apporter de trouer le mur.
Lizzie courut dans sa chambre, et moi dans la mienne. Je m’assis derrière la porte, pour écouter.

– Lizzie vas-y, sors, entendis-je maman dire. Prends ta sœur avec toi, s’il te plaît.

Je sortis la tête de ma chambre. Ma sœur me regardait d’un air si triste que je ne pus m’empêcher de lui sourire, malgré ce qui venait de se passer. Je haussai les épaules, pour ne pas trop faire nunuche. Je n’aurai pas aimé qu’elle me prenne pour une niaise. Elle hocha la tête et me tendit sa main. Je sentis mon corps se réchauffer à son contact, tandis qu’elle attrapait son sac. Arrivée dehors, je ne pouvais que me sentir mieux, mais je n'arrivais pas à la lâcher du regard. J’avais toujours eu envie d’être comme elle: ses yeux ressemblaient à deux billes dorées au soleil et ses cheveux donnaient l'impression de flamboyer sous sa lumière. Mais quand je la regardais aujourd’hui… Je voyais tellement de tristesse.
Elle capta mon regard et m’interrogea d’un coup d’œil.

– Quoi ? me demanda-t-elle doucement.

Prise sur le fait. Je décidai seulement de hausser des épaules, et sourit, l’air un peu coupable.

Elle nous emmena à la librairie. J’aimais bien cet endroit. Excepté lorsqu'il y avait Marc,le type super grand qui nous fixait sans rien dire. Je ne l’aimais pas trop, et comme par hasard, ce jour-là, il travaillait.
Après qu'elle soit entrée, il sourit à Lizzie en m’ignorant complètement. Ma sœur rougit et baissa la tête, avant de me tirer vers le centre de la pièce. Elle me lâcha la main pour frictionner ses bras, et éventuellement cacher les meurtrissures au dessus de son poignet. Celles-ci avaient viré au bleu. :arrow: Ah oui, quand même ^^" Juste pour info, au cas où, un bleu (un hématome) est une micro hémorragie interne due à des veines qui ont pété ^^" Je peux te donner le numéro de "SOS Enfants battus" ^^" Qu’est-ce qu’elle marquait vite…

– Tu veux aller voir les livres ? :arrow: Question étonnante, dans une librairie :lol: me demanda Lizzie, les joues toujours écarlates. Je peux t’aider à choisir, si tu veux.
– Mmh, oui, je n’ai pas trop d’idées.
– Allez viens, dit-elle en m’éloignant des nouveaux arrivants.

En partant, je regardai par-dessus mon épaule et vis Marc fixer Lizzie de ses yeux noirs. Il sentit que je le dévisageais, et tourna son regard vers moi avec un sourire en coin. Quel étrange personnage.
Une fois arrivées devant la section jeunesse, Lizzie feignit d’être absorbée par les rangées de livres, en sortant un ou deux pour lire le dos du livre :arrow: Tu veux parler de la quatrième de couverture, non ? Image , avant de les reposer, pour en ressortir d’autres. Elle en prit un autre et me le tendit.

– Tiens choupette, ça devrait beaucoup te plaire.

Je regardais la couverture, une petite fille brune souriant avec plein de livres l’entourant. Elle me connaît tellement bien.

– Ok, ça me tente, dis-je sur le même ton que ma sœur pour lui faire comprendre que je savais qu’elle n’allait pas si bien. Tu me rejoins après avoir choisi ton livre ?
– Oui, assieds-toi dans le même coin que d’habitude, s’il est libre.

Elle tourna les talons et s'enfonça dans les méandres des allées pleines de livres. Je soufflai, je ne savais pas ce qu'il se passait. Ce Marc, je ne l’aimais pas, mais alors pas du tout. Alors que je m’asseyais sur l’un des deux fauteuils de cuir de notre petit coin à nous, je sentis qu’on me fixait. D’un coup, je me retournais et vis Marc qui me surveillait. Cela y ressemblait vraiment en tout cas. Comme si j’allais voler ou tâcher le livre. Je pris mon livre et essayai de l’ignorer. Sauf qu’il était à présent en face de moi, comme s’il s’était téléporté en un clin d’œil :arrow: Cette phrase "anodine" lâche beaucoup d'informations sur la suite de l'histoire, et sur... ce slenderman ^^. Je soufflai, et levai les yeux vers lui. Il avait placé une de ces mains sur le dossier de mon fauteuil. :arrow: Allô, la police... ? Il y a un pédophile derrière moi en ce moment même ^^"

– Quoi ? demandai-je abruptement.
– T’es pas de bonne humeur, toi, dit-il sans se départir de son étrange sourire.
- Ça se passe pas mieux chez vous ? enchaîna-t-il sans autre préambule. :arrow: De quoi j'me mêle ?!

Je me figeai, surprise de le savoir au courant de nos mésaventures familiales. Il ne bougea pas d’un pouce, attendant sûrement ma réponse.

– Pas envie d’en parler, lui lançai-je brusquement.
– T’es sûre ? insista-il en continuant de me fixer.

Un instant, il m’avait semblé voir ses pupilles disparaître dans l’ébène de ses yeux. J’avais dû avoir une drôle d’hallucination, parce que dès que j’avais hoché de la tête en refusant de lui répondre, tout revint à la normale. Il sembla songeur, puis reprit son visage souriant. Je ne comprenais pas pourquoi ma sœur rougissait dès qu’il lui adressait la parole. Moi, je le trouvais vraiment flippant. Elle revint de sa recherche de livres, les bras tellement chargés qu'ils finirent par tomber sur le parquet en bois dans un bruit mat. Je sursautai, et vis Marc disparaître derrière son comptoir, sans lui adresser un seul regard.
Lizzie s’empourpra un peu en ramassant ses trouvailles, puis se dirigea vers moi d’un pas léger avant de poser ses livres sur la table basse en face de moi.

– Alors grenouille, il te plaît pour l’instant ce livre ?
– Je ne sais pas encore, on n’arrête pas rôder autour de moi, ça me déconcentre, boudai-je.

Elle rit doucement, en se tournant presque imperceptiblement vers Marc, et caressa doucement mes cheveux.

– Je te laisse lire. J’en ai pris plein, mais je ne sais pas lequel choisir.
– Prends le premier et vois si ça te plaît, fis-je simplement.
– Parfois, j’ai l’impression que tu es plus vieille que ton âge, quand tu parles comme ça, rit-elle.

Je haussai les épaules, et replongeai dans mon livre. Je n’entendis plus rien, ni Marc, ni la musique, ni les pages qui bruissaient sous les doigts de ma sœur.

On ne pouvait pas lui enlever ça, elle était très bonne conseillère en matière de lecture.
Et voilà :) Bon j'ai mis un peu de temps à commenter, je m'en excuse, mais j'ai été un peu pris ^^ Comme pour le dernier chapitre, c'est plus des remarques sur le vif que de véritables critiques, mais je n'ai vraiment pas réussi à faire autrement ^^'. Comme d'hab, un très bon chapitre, je ne vais pas m'étendre là-dessus (même si ça fait toujours plaisir à entendre, donc je vais le redire, très bon travail :D )
@glandouillee, *court chercher son gilet matelassé* :lol: J'avais compris l'idée de rancœur, ou du moins le ressentiment de ton héroïne envers la gente masculine, mais je suis ce qu'on appelle communément un "fouille-merde" ( :twisted: ), et j'aime gratter dans le détail, chipoter et mettre le doigt ou ça fait mal (parce que oui, à la lecture de ce passage, ça se sent que tu n'es pas très à l'aise. En tout cas, moi je l'ai ressenti comme ça. Tu vas dire, c'est facile de le dire après que je l'aie moi-même avoué, mais vraiment, il y a un changement de rythme, de ton, je sais pas, mais ça se sent ^^") >] Même si je dois avouer que le féminisme radical latent, sous-jacent dans ce passage, m'a bien fait rire (je ne suis pas contre le féminisme, bien au contraire :roll: C'est juste la façon que tu as eu de l'employer qui m'a fait rire :mrgreen: ). Sur ce j'attaque, ton chapitre 5 !

Bien à vous deux, et encore une fois, du très bon travail :)
lili_passion_lecture

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Message par lili_passion_lecture »

Coucou!

Merci ma ptite Twiix <3

Quand à Goldangels: merci pour ton retour ( je m'étais dit que mon chapitre était si mauvais que tu refusais de nous en faire part)!
C'est vrai qu'il y a quelques incohérences dans celui-ci, je vais les corriger. Par contre oui, pour la porte j'imaginais une porte avec un panneau de bois très fin ( du coup plus facile à défoncer que la poignée, on va dire que j'ai déjà vu ça, et que c'est pour ça que je l'ai inclue ici), pareil pour le mur ( placoplatre, même avec mes petits poings jsuis sûre que je passe à travers, et déjà vu aussi).
Lizzie feignit d’être absorbée par les rangées de livres, en sortant un ou deux pour lire le dos du livre :arrow: Tu veux parler de la quatrième de couverture, non ?
Pour ça, j'y avais déjà pensé, sauf que mon narrateur reste une enfant d'une dizaine d'années, pour plus de réalisme j'ai préféré ne pas me tourner vers le mot exact.
comme s’il s’était téléporté en un clin d’œil :arrow: Cette phrase "anodine" lâche beaucoup d'informations sur la suite de l'histoire, et sur... ce slenderman ^^.
Et oui :) on met en place l'intrigue dès le départ. Cela avait été notre point faible lors de la première version ;)

Merci encore et rendez-vous mercredi pour le chapitre 6 !
GoldAngels

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Message par GoldAngels »

glandouillee a écrit :Nouveau chapitre ! Bonne lecture :D

5. Kiara



J'aurais pu passer des heures à vagabonder entre les rayons, entourée de livres. Je me sentais tellement bien dans cet univers, curieuse de tout ce que je pouvais dénicher. La maison était loin d'avoir cet effet apaisant sur mon esprit. Gaspard m'avait faussé compagnie depuis une bonne demi heure, marmonnant comme un petit vieux. Sa petite altercation avec Marc avait donné un léger coup à son ego. :arrow: Pourquoi ? Je veux dire, d'autant que je me souvienne, Marc lui a juste écrasé les doigts (visiblement volontairement), mais je ne vois en quoi l'orgueil pourrait être froissé avec ça ^^ Et puis du portrait que vous en avez fait, je trouve, personnellement, que ça colle pas vraiment avec son caractère (dis-moi si je me trompe, je n'ai plus le chapitre 3 en tête exactement ^^") Ah les hommes et leur fierté... Je l'oubliai rapidement pour me focaliser sur ce que j'avais devant le yeux. Voyons voir... Ah celui-ci je l'ai déjà lu… Oh il en a publié un nouveau… Magnifique cette couverture...

Une petite main tira sur ma jupe longue, ce qui me fit sortir de ma bulle. Je me retournai et me retrouvai face à une petite frimousse aux cheveux d'or. Je n'avais jamais pu résister aux enfants, surtout quand ils étaient aussi mignons. Je me baissai légèrement et lui souris :

- Oui ?

La bouille d'ange regarda le roman qu'elle tenait entre ses mains et me le tendit.

- Excusez-moi mademoiselle, est-ce que vous pourriez reposer ce livre pour moi s'il vous plaît ? :arrow: Ce qui me gêne ici, c'est que bon, la petite s'adresse à une jeune femme qui se situe dans la section "Romans", pas dans le rayon "Enfance et Jeunesse", tu vois ce que je veux dire ? (ça c'est du détail, juste pour t'embêter un peu ^^). Plus sérieusement, si j'ai mis cette phrase en orange, c'est pour un problème de langage. C'est un ton un peu trop policé pour une petite gamine, nan ? Je veux dire, même en faisant l'effort d'être polie, une petite enfant ne parlerait pas comme ça, tu vois ce que je veux dire ? Après, je me doute qu'elle n'a pas 3 ou 4 ans, mais quand même :) Je suis trop petite, me-dit-elle de sa timide voix fluette.
- Bien-sûr ma puce.

Je le pris et regardai sa couverture.

- C'est un super livre, je l'ai lu quand j'avais à peu près ton âge. Il t'a plu ?
- Oh oui, j'ai adoré ! L’héroïne est géniale ! s'exclama-t-elle d'une voix nouvelle, les yeux pétillants.

Je ris doucement en me retournant et posai le livre sur son étagère. Lorsque je me retournai la frimousse blonde me fit un grand sourire.

- Merci, déclara-t-elle gaiement.
- Pas de quoi… Si tu aimes vraiment ce genre d'histoire, je peux t'en conseiller une autre qui est encore meilleure que celle-ci, ça te tente ?
- C'est vrai ? S'exclama-t-elle vivement en joignant les mains derrière son dos
- Bien-sûr, en plus ce livre se trouve dans les parages. Mmmh c'est quoi déjà le titre ? murmurai-je pour moi-même.

Je fis volte face vers les étagères à la recherche du précieux alors que la frimousse me suivait comme un poussin derrière sa maman. Trop mignonne !

- Ah le voilà ! Dis-je en prenant le livre et en lui tendant. Amuse toi bien !
- Merci !

Je la contemplai rebrousser chemin à vive allure, toute excitée par sa nouvelle acquisition. Je finis par me replonger dans la recherche d'un ouvrage à lire. Au bout de quelque minutes je trouvais enfin mon bonheur. Un roman basé sur Mary Read, une des femmes pirates les plus célèbres de l'histoire. Satisfaite de mon choix, j'allais me poser dans le coin lecture qui se trouvait dans le fond de la salle. Assise sur un fauteuil en cuir et livre en main, je laissai mon regard parcourir les alentours, traquant la silhouette grande et sèche de Gaspard. Je vis sa masse de cheveux ébouriffés dépasser du rayon des mangas. :arrow: Les rayonnages ne vont pas jusqu'au plafond ? Chez moi, en tout cas, c'est comme ça, à Marseille je ne sais pas ^^ Mon regard tomba ensuite sur la petite blonde, dont les mains s'agitaient en tout sens pendant qu'elle parlait à une femme assise sur un des fauteuils dos à moi. Ses cheveux... Cette rousseur... Mon cœur s'emballa pour je ne sais quelle raison. Une sensation étrange s'empara de mon être. Je restais là, immobile pendant ce qui me sembla être une éternité, complètement fascinée par cette chevelure pour finir par cligner des yeux et froncer les sourcils. Je m'interrogeai sur la signification de cette sensation mais ne trouvant aucune réponse, j'abandonnai et commençai la lecture de mon roman. :arrow: Excellent !! Excellent passage qui, non seulement fait le lien avec ce que vous avez déjà révélé dans le prologue et en fait une sorte de continuité, mais qui s'inscrit parfaitement dans la suite. Ce passage est atemporel, parce qu'il est à la fois ancré dans le passé et dans le futur, et ce tour de force que tu réalises ravive l'attention du lecteur et pique son intérêt (encore plus profondément, si je puis dire).

Une cinquantaine de page plus tard, Gaspard vint me sortir de mon moment d'évasion pour me prévenir qu'il devait retourner chez lui se changer avant de reprendre le boulot. Je me levai et allai reposer le roman à sa place, cherchant vainement des yeux la femme de tout à l'heure. Avant de sortir de la boutique avec mon ami, je lui fis faire halte devant le tableau des annonces de la boutique, fortement intriguée par l'une d'entre elles. Plutôt intéressée après la lecture de l'affichette, je pris une photo de celle-ci avec mon smartphone pour récupérer ses informations mais surtout les coordonnées du propriétaire.

**

Il était censé n'y avoir personne à la maison à cette heure ci. J'arrivais devant la porte, insérai ma clef mais quand je remarquai qu'elle était déjà déverrouillée, une nervosité familière m'envahit. Je soufflai un bon coup pour l'évacuer sans grand succès et entrai. Aucun bruit, pas même celui de la télé. Je refermai.

- Il y a quelqu'un ?
- Je suis sur la terrasse ! me répondit ma mère.

Je m'engageai dans le couloir et passai la baie-vitrée qui amenait à la terrasse. Ma mère était assise à la table, perdue dans la contemplation du couché de soleil. Je remarquai la bouteille de Pastis et son verre presque vide.

- Tu rentres tôt aujourd’hui, constatai-je en m'approchant d'elle.
- Et alors, qu'est ce que ça peut te faire tu veux que je te détaille ma vie peut être ? :shock:

Je restai silencieuse.

- T'as perdu ta langue ? Demanda-t-elle en regardant enfin dans ma direction.

Je soupirai :

- Ce n'était qu'une simple question maman. Je voulais juste engager la conversation.
- Tss, tu me prends pour une imbécile en plus. Tu crois que je sais pas que t'es venue vérifier si ta pauvre alcoolique de mère est bien en train de se bourrer la gueule, cracha-t-elle en me montrant son verre avant d'en prendre une gorgée, Eh bien voilà tu sais maintenant. :? :( :?

Elle me fatiguait déjà :

- Crois ce que tu veux, moi je monte me préparer, dis-je en rebroussant chemin.
- Tu vas voir ce petit salopard d'Antoine, c'est ça ? Vous avez remis le couvert, j'imagine. Pauvre petite chose, ce que tu peux être faible. :o :shock: :o :shock: :o :shock:

Je stoppai net sans me retourner et déclarai avec sang froid :

- Si tu te calmais sur la boisson, peut être que tu te souviendrais que ta fille doit aller travailler, mais aussi que ça va faire 2 ans qu'elle ne voit plus ce cher Antoine… Bonne soirée maman. dis-je en refermant la baie vitrée derrière moi. :arrow: Et bim, le retour de manivelle !!

Arrivée dans ma chambre, je posai mes clefs, me débarrassai de mon sac et de mes chaussures. Je mis la chaîne Hi fi en marche et me laissai tomber sur le lit comme une masse. Je fixai le plafond quelques minutes jusqu'à ce que mon corps se relâche de toute tension et que mes yeux se ferment. :arrow: Mais... Tu ne devais pas aller travailler... ? Aaaaah, tu travailles plus tard dans la soirée(genre serveuse, ou un truc comme ça), nan ? Au temps pour moi ^^ Lorsque je les rouvris, je fus aveuglée par la lumière inhabituellement trop vive de ma chambre. Je m'en protégeai d'une main en visière tout en me redressant de l'autre sur mon lit.

- Mais c'est quoi ce bordel ? m'exclamai-je en remarquant qu'un sol blanc l'avait remplacé.

Paniquée, je laissai courir mon regard à toute vitesse dans la pièce, risquant un torticolis :arrow: Cette formulation est très drôle. Telle qu'elle est écrite, tu risque un torticolis d'yeux... :lol: Je chipote, parce qu'on comprend ce que tu veux dire, c'est juste que moi ça m'a fait rire :D . Je ne distinguai rien de familier autour de moi, juste du blanc immaculé anormalement éclatant, tellement vif qu'il agressait mes yeux. Je me levai lentement, m'habituant peu à peu à la lumière. Je plissai les yeux mais ne remarquai rien de plus. Au bout de quelques minutes je me mis en marche, en quête de je ne savais trop quoi, un changement ? La pièce n'en finissait pas et une brume se manifesta, se densifiant et m'entourant de toute part. L'angoisse s'empara progressivement de moi et j'accélérai le pas jusqu'à courir, complètement affolée. Une éternité défila. Lorsque mes jambes ne purent plus me porter, je me laissai tomber à genoux au sol, haletante et le cœur battant à tout rompre. Je me penchai en avant, prenant appui sur mes mains. Ma respiration se calma lentement et des larmes se mirent à emplir mes yeux. Un bruit bref et lointain les fit stopper net. Je tendis l'oreille. Il se renouvela à plusieurs reprises,se rapprochant et se précisant. Je discernai enfin une voix douce et chaude. Je t'attends...

- Il y a quelqu'un ? lançai-je, emplie d'espoir.

Mais la voix mourut, me laissant désespéramment seule. Je me mis en boule, ramenant les jambes contre moi et les entourant de mes bras. Je finis par y enfouir mon visage, fermant les yeux et me balançant légèrement d'avant en arrière, fredonnant pour me réconforter. Ce n'est qu'un cauchemar, je vais me réveiller... Quelques minutes défilèrent ainsi jusqu'à ce que j'entende de la musique. Je redressai vivement la tête et me retrouvai totalement hébétée, sur le lit de ma chambre, toujours en position fœtale. Mais c'est quoi ce bordel à la fin ?!
:arrow: Pourquoi c'est excellent ? Il y a plusieurs raisons. D'abord, parce que c'est la première phase d'action que vous insérez. Ensuite parce que elle est bien menée et parfaitement agencée. Tout le développement de ce chapitre se termine logiquement par ce "rêve" ; je veux dire que ça ne tombe pas comme un cheveux sur la soupe, ça ne sort pas de nulle part, bref, c'est cohérent. Et là encore, tu réussis avec brio à (re-)captiver l'attention du lecteur. Qui ? Quoi ? Comment? Pourquoi ? Dafuq ? On est aussi perdu que l'héroïne, et on aurait presque aussi peur qu'elle. Rien que ça justifierait à lui seul l'usage du vert. Mais il y a encore autre chose. Si on s'en réfère à votre titre, et surtout au résumé que vous proposez, les deux commères, qui, jusqu'ici, ne semblent pas se connaître, vont vivre cette aventure ensemble. Et c'est là que tu réussi, à mon sens, un coup magistral : comment Kiara et Lizzie vont-elles pouvoir partager ça ? Je veux dire, au risque de passer pour un fou évadé de l'asile, personne n'irait raconter ce genre d'hallucinations, d'autant moins à une inconnue. Donc un très bon point
Et voilà :) Ce chapitre 5 est vraiment très bon. Il était temps qu'un peu d'action arrive (non pas que je me sois ennuyé dans les 4 précédents, bien au contraire) :) Tout reste cohérent et on sent que vous maîtrisez parfaitement les événements. Rythmé, bien construit, bref, pour moi c'est un 10+ :) Petit "bémol", je pense que puisque Kiara et Lizzie sont les deux protagonistes, vous devriez vous concentrer sur elles. Insérer les points de vue d'autres personnes est loin d'être une mauvaise idée, mais je dois avouer que je me suis un peu perdu, notamment avec la relation à Gaspard et aux parents (mea culpa ^^). Mais mis à part ça (et encore, c'est largement surmontable au vu de la qualité proposée), excellent travail :)

@ lili_passion_lecture Non, si c'était si mauvais, je ne me gênerais pas pour le dire :twisted: Plus sérieusement, mon but n'est pas de descendre les textes des gens, ça n'a pas beaucoup d'intérêt ^^ Mais quand c'est bon, il faut le signaler :)
- Pour le plâtre, au temps pour moi, c'est vrai que ça m'est arrivé de tomber sur ce genre de qualité ^^'
- C'est valide ^^ J'avais pas vu ça comme ça, mais c'est absolument logique :)
- Et c'est très bien, non seulement de le faire, mais de corriger vos défauts ^^
lili_passion_lecture

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Message par lili_passion_lecture »

Et voila pour ce mercredi, la suite de notre histoire avec le chapitre 6 consacré à Élisabeth :)


EDIT: Correction




6. Élisabeth





Le jour commençait à décliner, et Alix s’était assoupie sur son fauteuil. Doucement, je la réveillai pour pouvoir la ramener à la maison. Avant de fermer la porte, je lançais un au revoir à Marc, mais il ne répondit pas, comme s’il ne m’avait pas entendue.

Je jetais un coup d’œil à Alix qui serrait ma main dans la sienne en trottinant. Son visage me semblait plus paisible qu’en début d’après-midi et je ne pus m’empêcher de sourire.

— Lizzie, tu penses à quoi?

Son attention envers moi me fit sourire.

— Je pense simplement à la semaine prochaine.
— Tu commences ton temps plein à la bibli. ? demanda-t-elle presque trop sérieusement pour une fille de 10 ans.
— Oui c’est ça, je suis un peu nerveuse, mentis-je, je devrais pas, mais j'ai peur d'avoir trop de responsabilité, de ne pas être à la hauteur.
— Faut pas, t’es trop forte, ça ira.
— Merci sœurette.
— Normal, dit-elle en me fixant de ces yeux saphir.

Elle se serra contre moi, puis m’entraîna vers le chemin de la maison. Quand nous ouvrîmes la porte, un monstrueux ronflement nous accueillit. Il s’était endormi en regardant la télé. Un discret soupir de soulagement m’échappa . J'intimais à Alix d’être la plus silencieuse possible, et l’entraînai dans le couloir qui menait aux chambres.

— Je vais te faire un bon sandwich, murmurai-je, maman a dû partir à la clinique travailler. Si tu veux, on l’appelle après avoir mangé, d’accord ?

Elle acquiesça.

— Avec plein de mayo ? demanda-t-elle pleine d’espoir.
— Un peu, tu sais que maman n’aime pas quand tu en manges trop, je n'ai pas envie que tu aies mal au ventre.

Doucement, je passais dans le salon pour aller à la cuisine. Son repas fait, je le lui apportais avec de l’eau et une compote. Elle l’engouffra et appela rapidement maman pour la rassurer.

— Oui, papa nous a fait à manger, mentit-elle.

Peu après, elle s’endormit dans son lit, pelotonnée dans mes bras. Je levai les yeux vers le plafond, me noyant dans mes pensées.

Il était vrai que je n’avais pas eu beaucoup de chance à la loterie de la vie. J’étais née dans une famille détruite avant même ma naissance. J'avais récemment appris que le mari de ma mère n'était pas mon père biologique. Malgré les nombreux signes qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille, j’avais préféré me voiler la face. Je n'étais pas sûre qu’Alix le sache, mais par moment, je songeai que si je n’étais pas née, elle aurait sans doute mieux vécu. D'un jour à l’autre, il le lui dirait. Durant une de nos disputes, il m'en avait menacé. Il allait falloir que je parte, et vite. Pour Alix, mon petit ange. J'avais l'impression de lui gâcher son enfance... Même si, inconsciemment, je savais qu'il n'en était rien.

Le sommeil commençait à peser sur mes paupières. La tête lourde, je suivis rapidement ma sœur dans les bras de Morphée.




***



Un mois plus tard




Mai






Samedi 19 mai 2012


Il était vraiment temps que je sorte prendre l’air avant que le soleil ne se couche. Rester enfermée par un tel temps était déprimant. En me massant les tempes, j’observai le désordre chaotique de mon bureau. Des feuilles partout, mes stylos éparpillés sur toute la surface, des fiches griffonnées et des livres posés ça et là.
Les derniers partiels finissaient vendredi et je n’avais pas la sensation d’être prête, comme d’habitude.

— Allez, me murmurai-je à moi même. On sort.

Je m’étirai alors le dos avant de mettre une paire de sandales et mes lunettes de soleil sur le haut de ma tête. Devant le miroir de la porte de ma chambre, mon reflet me tira la langue. Un petit visage constellé de tâches de rousseur, de grains de beauté. Mes yeux en amande possédaient une jolie couleur ambrée. De vilaines cernes me dévoraient les joues, conséquences malheureuses à de nombreuses nuits passées sur mon bureau, plutôt que dans mon lit. Quant à mes cheveux, ils commençaient à être bien trop longs et épais, depuis mon dernier passage chez le coiffeur. Ils me tenaient vraiment trop chaud. Tant bien que mal, je les attachai au sommet de mon crâne en chignon serré. Cela ferait l’affaire pour le moment. Je passai par la chambre d’Alix, qui s'était endormie en boule, un livre en guise oreiller. Je le pris, le refermai, et le posai sur son bureau. Puis, doucement, je plaçais sous sa tête un coussin.

Ce jour-là, il n’y avait pas de vent, et l’on sentait l’été commencer à poindre. Le soleil chauffait plus qu’auparavant, le ciel était d’un bleu pur, sans nuage pour briser son unité.
Je choisis d’aller chiner dans le quartier des antiquaires. J’adorais flâner dans cette rue, découvrir des petits bouts d’histoire à travers les objets dénichés par les propriétaires de ces magasins atypiques. J’entrai dans le premier que je trouvais, et fus accueillie par un vieux monsieur au sourire édenté. Je regardai, sans pour autant les toucher, les objets exposés, quand une pièce en particulier attira mon attention. C’était une sorte de broche dorée, avec une paire de petits ciseaux finement ciselés, un dé à coudre orné de motifs de lierre gravés, un monocle en or et une clef, grosse comme ma main. L’antiquaire remarqua certainement mon regard insistant, car il se plaça derrière moi en souriant.

— C’est une châtelaine de couturière, expliqua-t-il d’une voix douce. Une broche que les dames portaient à leur ceinture au XIXe siècle.
— Magnifique, lui murmurai-je sans quitter la châtelaine des yeux.

L'objet captivait mon attention.

— Quand je l'ai acheté, son ancien propriétaire m’a aussi confié son historique, continua-t-il, rêveur. Elle appartenait à une riche comtesse parisienne, Madame de G. Il était dit qu’elle avait fort mauvais caractère, si bien que la plupart de ses dames et demoiselles de compagnie ne restaient guère longtemps à son service. Celles qui restaient le plus longtemps étaient souvent ses petites liseuses, comme elle l’écrivait dans ses correspondances. Voyez-vous, elle était atteinte de cataracte qui la rendait quasiment aveugle d’un œil, et elle était une grande amatrice de littérature. Cependant, une tragédie subvint: l'une de ses lectrices mourut suite à un terrible accident. La pauvre comtesse ne s'en remis jamais,et dès lors, elle se coupa de tout contact avec la société. Nous perdons la trace de cette dame vers les années 1834.
— C’est impressionnant d’en savoir autant sur une personne, juste avec l’un de ses objets personnels.

Il me semblait avoir déjà entendu cette histoire, mais je n’en montrais rien, c’était ridicule.

— N’est-ce pas ? Si vous avez besoin de conseils ou d’aide, je serai derrière le comptoir.

Je hochai la tête avant de faire un rapide tour. Je me sentais épuisée. Tout à coup, parler à des gens devenait fatiguant. L’homme ne me vit pas sortir, passionné par la lecture d’un livre dont je ne vis pas la couverture.

J’avisais un petit café au bout de la rue, dont la terrasse était abritée par de grands parasols écrus. Après m’être assise sur une des banquettes moelleuses proche de la porte, je commandais un café bien mérité. Ces derniers temps, mon besoin de caféine était hallucinant. Une conséquences des révisions. Je fermai les yeux quelques secondes pour les reposer un peu.

Quand je les rouvris, je n’étais plus assise sur la banquette, mais sur un petit fauteuil de velours bleu nuit. En baissant la tête, je vis que je portais une longue robe, dans laquelle j’étouffais. Une douleur à la main me fit sursauter. Un mouvement à ma droite accrocha mon regard : une vieille femme me regardait à travers un monocle qui ressemblait fortement à celui de la châtelaine de l’antiquaire. Elle m'observait d’un air emprunt d’exaspération, doublé, malgré tout, d’une certaine douceur.

— Lou-Anna ma chère, ne vous arrêtez pas maintenant. Nous sommes en plein chapitre ! me sermona-t-elle en me redonnant une petite tape sur la main. Si vous êtes fatiguée, finissez au moins cette partie, je veux connaître la réaction de la Marquise.

— Heu… Bien Madame, bégayai-je, reprenons alors…

— Mademoiselle, entendis-je au loin, votre café.

Le décor changea brusquement, et je découvris le serveur, plateau à la main, penché vers moi.

— Vous vous êtes endormie, sûrement à cause de la chaleur. Je vous apporte un verre d’eau, ajouta-t-il en posant une tasse de café devant moi.

— M… Merci beaucoup, un verre d’eau serait une bonne idée, acquiesçai-je d’une voix endormie.

L’histoire de ce marchand m’avait vraiment retournée. Dans cet étrange rêve, j’avais même inclus l’un des ouvrages que j'avais dû relire pour les partiels. Les révisions me montaient à la tête.

Une sensation déplaisante s’insinuait quelque part au fond de moi.





**




Vendredi 25 mai 2012


Il n’était même pas sept heures, et la ville était déjà pleine de bruits, noyée sous les klaxons des voitures, les voix des passants et des conducteurs. Je la voyais filer derrière les vitres embuée de la voiture de ma copine de fac, Jessy. C’était son tour de nous emmener à Aix pour les partiels du second semestre.
Stella, mon autre copine de la fac, et elle étaient en train de chanter pour faire passer la nervosité précédant le dernier examen. Je les regardais presque avec envie. Ces derniers temps, j’avais du mal à les suivre. Elles étaient adorables, mais pour une raison que j’ignorais, je me détachais un peu d’elles.

Après cela, si tout se passait bien, finie la seconde année !

— Oh ! Miss double vie ! m’interpella Stella, arrête de stresser et chante avec nous ! C’est notre chanson !

Elle rit et remit la chanson au début pour que je me joigne à elles. Je lui souris et baragouinais les paroles avec autant d’entrain que possible. Arrivée au refrain, j’avais presque oublié le partiel :



Oh, oh, oh, go totally crazy-forget I'm’a lady
Men’s shirts-short skirts
Oh, oh, oh, really go wild-yeah, doin' it in style
Oh, oh, oh, get in the action-feel the attraction
Color my hair-do what I dare
Oh, oh, oh, I wanna be free-yeah, to feel the way I feel
Man ! I feel like a woman !*



**



Trois heures plus tard, je sortais enfin de la salle. J’avais chaud, mais je décidais de m’installer au soleil sur un petit muret. Les rayons étaient encore doux et réchauffait délicieusement ma peau. Je fermai les yeux pour profiter du moment.

— Alors Double-vie, tu l’as bien senti le partiel de Valloche ?

J’ouvris un œil et vit Jessy, la clope au bec, fouillant désespérément dans son fourre-tout à la recherche d’un briquet. Je mis une main dans ma poche, saisis le mien et le lui tendis.

— Ouais, on peut dire ça. Il ne s’est pas foulé, j’ai eu le même exercice en classe de Science du langage. Je peux t’en piquer une ? J’ai fini ma dernière tout à l’heure.
— Pas de soucis bichette, accepta-t-elle avec un sourire en me tendant la cigarette. Stella n’est toujours pas là, encore en train d’écrire un pavé illisible !
— Ne sois pas jalouse ! Elle écrit juste plus lentement. Je suis sûre qu'on l’aura toutes, notre année.
— Mouais... Sinon, tu commences quand ton temps-plein ?
— La semaine prochaine, et demain matin je dois y aller pour signer le contrat. Vu qu'ils doivent me faire un avenant pour augmenter mes heures.
— Tu pourras enfin te barrer de chez ce fou furieux !

J'acquiesçai avant de refermer les yeux.

Cinq minutes plus tard, nous étions sur l’autoroute, filant loin d’Aix et de sa fac de lettres, le cœur plus léger. Du moins, jusqu'au lendemain matin...


* Shania Twain - Man! I Feel Like A Woman
Dernière modification par lili_passion_lecture le ven. 24 mars, 2017 8:21 pm, modifié 5 fois.
GoldAngels

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Message par GoldAngels »

lili_passion_lecture a écrit :
6. Élisabeth





Le jour commençait à décliner, et Alix s’était assoupie sur son fauteuil. :arrow: À quelle heure ferme donc cette librairie ? ^^Doucement, je la réveillai pour pouvoir la ramener à la maison. Avant de fermer la porte, je lançais un au revoir à Marc, mais il ne répondit pas, comme s’il ne m’avait pas entendue.

Je jetais un coup d’œil à Alix qui serrait ma main dans la sienne en trottinant. Son visage me semblait plus paisible qu’en début d’après-midi et je ne pus m’empêcher de sourire.

— Lizzie, tu penses à quoi?

Son attention envers moi me fit sourire.

— Je pense simplement à la semaine prochaine.
— Tu commences ton temps plein à la bibli. ? demanda-t-elle presque trop sérieusement pour une fille de 10 ans.
— Oui c’est ça, je suis un peu nerveuse, mentis-je.
— Faut pas, t’es trop forte, ça ira.
— Merci sœurette.
— Normal, dit-elle en me fixant de ces yeux saphir.

Elle se serra contre moi, puis m’entraîna vers le chemin de la maison. En rentrant :arrow: Je chipote certainement beaucoup, mais ce gérondif me gêne un peu ; je lui aurais préféré un passé simple ("Quand nous entrâmes" ou "Quand nous ouvrîmes la porte", tu vois ? ^^), un monstrueux ronflement nous accueillit. Il s’était endormi en regardant la télé. Un discret soupir de soulagement m’échappa . J'intimais à Alix d’être la plus silencieuse possible, et l’entraînai dans le couloir qui menait aux chambres.

— Je vais te faire un bon sandwich, murmurai-je, maman a dû partir à la clinique travailler. Si tu veux, on l’appelle après avoir mangé, d’accord ?

Elle acquiesça.

— Avec plein de mayo ? demanda-t-elle pleine d’espoir.
— Un peu, tu sais que maman n’aime pas quand tu en manges trop, je n'ai pas envie que tu aies mal au ventre.

Doucement, je passais dans le salon pour aller à la cuisine. Son repas fait, je le lui apportais avec de l’eau et une compote. Elle l’engouffra et appela rapidement maman pour la rassurer.

— Oui, papa nous a fait à manger, mentit-elle.

Peu après, elle s’endormit dans son lit, pelotonnée dans mes bras. Je levai les yeux vers le plafond, me noyant dans mes pensées.

Il était vrai que je n’avais pas eu beaucoup de chance à la loterie de la vie. J’étais née dans une famille détruite avant même de naître. :arrow: À quoi cela réfère-t-il ? Je veux dire, qui est le sujet de "naître" ? Toi, ou la famille ? Dans cette première option, il aurait mieux valu utiliser un subjonctif présent ("avant que je naisse"). Dans la seconde, je pense que l'infinitif "créer" aurait été plus approprié ("avant de se créer") Mon père n’était pas mon père biologique, j’aurais du m’en douter. :arrow: Bonne idée, mauvaise formulation. À mon sens, l'emploi du conditionnel passé ("j'aurais dû") laisse penser que tu viens d'avoir la révélation à l'instant. Si je m'en réfère à ce que tu dis après, tu sembles a priori être au courant depuis la dernière altercation avec ton "père". Mais en même temps, tu sembles le savoir depuis longtemps. Tu vois ce que je veux dire ? Mais, malgré les nombreux signes, j’avais préféré me voiler la face. Je n'étais pas sûre qu’Alix le sache, mais par moment, je songeai que si je n’étais pas née, elle aurait sans doute mieux vécu. Un jour ou l’autre, il lui dirait dit :arrow: Euuuuh... "Il le lui dirait", ou "il lui aurait dit" ? ^^, il me l'avait annoncé cette semaine. Il allait falloir que je parte, et vite. :arrow: Je suis sûr que tu as une bonne raison, mais je ne comprends pas. D'abord, parce que si je comprends bien, tu restes la fille de ta mère, donc techniquement, tu n'es pas "illégitime" chez toi. Ensuite parce que tes parents, fussent-ils d'adoption, ont des obligations légales de gîte, de couvert, d'instruction et de soin envers toi. Mais surtout, pourquoi c'est seulement le fait que ta demi-sœur du coup soit au courant qui te contraigne à partir ? Je veux dire, vu comme vous vous entendez, il est clair que ça ne changera rien entre vous. Et comme tu le précises, elle n'a que 10 ans, donc logiquement, elle ne peut (dans toutes ses acceptions) pas prendre de décisions aussi importantes te concernant, tu vois ce que je veux dire ?

Le sommeil commençait à peser sur mes paupières. La tête lourde, je suivis rapidement ma sœur dans les bras de Morphée.




***



Un mois plus tard




Mai






Samedi 19 mai 2012


Il était vraiment temps que je sorte prendre l’air avant que le soleil ne se couche. Rester enfermée par un tel temps était déprimant. En me massant les tempes, j’observai le désordre chaotique de mon bureau. Des feuilles partout, mes stylos éparpillés sur toute la surface, des fiches griffonnées et des livres posés ça et là.
Les derniers partiels finissaient vendredi et je n’avais pas la sensation d’être prête, comme d’habitude.

— Allez, me murmurai-je à moi même. On sort.

Je m’étirai alors le dos avant de mettre une paire de sandales et mes lunettes de soleil sur le haut de ma tête. Devant le miroir de la porte de ma chambre, mon reflet me tira la langue. Un petit visage constellé de tâches de rousseur, de grains de beauté. Mes yeux en amande possédaient une jolie couleur ambrée. De vilaines cernes me dévoraient les joues, conséquences malheureuses à de nombreuses nuits passées sur mon bureau, plutôt que dans mon lit. Quant à mes cheveux, ils commençaient à être bien trop longs et épais, depuis mon dernier passage chez le coiffeur. Ils me tenaient vraiment trop chaud. Tant bien que mal, je les attachai au sommet de mon crâne en chignon serré. Cela ferait l’affaire pour le moment. Je passai par la chambre d’Alix, qui s'était endormie en boule :arrow: Mais elle passe son temps à dormir x) !!, un livre en guise oreiller. Je le pris, le refermai, et le posai sur son bureau. Puis, doucement, je plaçais sous sa tête un coussin.

Ce jour-là, il n’y avait pas de vent, et l’on sentait l’été commencer à poindre. Le soleil chauffait plus qu’auparavant, le ciel était d’un bleu pur, sans nuage pour briser son unité.
Je choisis d’aller chiner dans le quartier des antiquaires. J’adorais flâner dans cette rue, découvrir des petits bouts d’histoire à travers les objets dénichés par les propriétaires de ces magasins atypiques. J’entrai dans le premier que je trouvais, et fus accueillie par un vieux monsieur au sourire édenté. Je regardai, sans pour autant les toucher, les objets exposés. Quand :arrow: Histoire de chipoter encore un peu, je pense que tu devrais fusionner ces deux phrases (une virgule suffit largement) ^^ un objet particulier attira mon attention. C’était une sorte de broche dorée, avec une paire de petits ciseaux finement ciselés, un dé à coudre orné de motifs de lierre gravés, un monocle en or et une clef, grosse comme ma main. L’antiquaire remarqua certainement mon regard insistant, car il se plaça derrière moi en souriant.

— C’est une châtelaine de couturière, expliqua-t-il d’une voix douce. Une broche que les dames portaient à leur ceinture au XIXe siècle.
— Magnifique, lui dis-je sans quitter la châtelaine des yeux.

L'objet captivait mon attention.

— En l’achetant :arrow: Ce gérondif est mal à propos. Telle quelle, on peut réécrire ta phrase comme ça : "Quand son ancien propriétaire l'a acheté..." Tu vois ce que je veux dire ? En fait, il devient objet complémentaire de temps rattaché à "l'ancien propriétaire" alors qu'il devrait l'être à l'antiquaire. Autrement dit, tu aurais dû écrire "Quand je l'ai acheté, son ancien propriétaire m’a aussi confié son historique, continua-t-il, rêveur. Elle appartenait à une riche comtesse parisienne, Madame de G. Il était dit qu’elle avait fort mauvais caractère, si bien que la plupart de ses dames et demoiselles de compagnie ne restaient guère longtemps à son service. Celles qui restaient le plus longtemps étaient souvent ses petites liseuses, comme elle l’écrivait dans ses correspondances. Voyez-vous, elle était atteinte de cataracte qui la rendait quasiment aveugle d’un œil, et elle était une grande amatrice de littérature. Elle est morte suite à une tragédie survenue dans les rangs de ses liseuses, elle en a eu le cœur brisé et a cessé de sortir en société. :arrow: Outre le fait que ce soit une mort un peu bête (^^), je trouve que c'est un peu "mal formulé". On voit assez bien ce que tu veux dire, mais c'est un peu maladroit. Par ailleurs, tel que c'est dit, on a l'impression que c'est le fait de ne plus sortir en société qui l'a tué. Tu pourrais mettre quelque chose comme : "...amatrice de lecture. Mais une tragédie est survenue, l'une d'elles à eu un grave accident / de graves ennuis. La comtesse / pauvre femme ne s'en est jamais remis, et dès lors, elle a coupé tout contact avec la société..." ou quelque chose comme ça :) Nous perdons la trace de cette dame vers les années 1834. :arrow: Mises à part les petites remarques que je viens de faire, j'aurais mis ce passage en vert. Déjà parce qu'il est très bien construit. C'est un moment de narration fort, justement intégré et parfaitement agencé. Rien que pour ça, bravo !! :) Mais surtout parce qu'il révèle plein d'indices discrets pour la suite (en tout cas, moi j'en ai noté quelques uns ^^) qui se trouvent non seulement confirmés dans la suite mais corroborés par ce qui a été dit avant. Je n'ai pas été surpris par ce passage au sens où d'une part, il s'intègre logiquement au récit, et d'autre part parce que après ce qu'on a déjà lu, on l'attend, tu vois ce que je veux dire ? (ceci dit, c'est une surprise par ce que rien dans les autres chapitres ne laisse deviner ce que tu viens de dire dans ce chapitre, je ne sais pas si je suis très clair ^^")
— C’est impressionnant d’en savoir autant sur une personne, juste avec l’un de ces objets personnels.

Il me semblait avoir déjà entendu cette histoire, mais je n’en montrais rien, c’était ridicule.

— N’est-ce pas ? Si vous avez besoin de conseils ou d’aide, je serai derrière le comptoir.

Je hochai la tête avant de faire un rapide tour. Je me sentais épuisée. Tout à coup, parler à des gens devenait fatiguant. L’homme ne me vit pas sortir, passionné par la lecture d’un livre dont je ne vis pas la couverture.

J’avisais un petit café au bout de la rue, dont la terrasse était abritée par de grands parasols écrus. Après m’être assise sur une des banquettes moelleuses proche de la porte, je commandais un café bien mérité. Ces derniers temps, mon besoin de caféine était hallucinant. Une conséquences des révisions. Je fermai les yeux quelques secondes pour les reposer un peu.

Quand je les rouvris, je n’étais plus assise sur la banquette, mais sur un petit fauteuil de velours bleu nuit. En baissant la tête, je vis que je portais une longue robe, dans laquelle j’étouffais. Une douleur à la main me fit sursauter. Un mouvement à ma droite accrocha mon regard : une vieille femme me regardait à travers un monocle :arrow: Il est vrai que tu parle d'un monocle un peu plu haut, mais de deux choses l'une (l'autre c'est le Soleil :lol: ) : j'avais compris qu'il était sculpté sur la châtelaine avec les ciseaux, le lierre, le dé à coudre et la clé (j'ai compris mon erreur, mea culpa ^^'). Ensuite, bien que ce soit la journée internationale des droits de la femme, je ne suis pas sûr que les femmes aient eu le droit de porter le monocle en plein XIXe (elles ne le porteront qu'au XXe et il sera surtout utilisé dans les milieux lesbiens), qui était alors l'apanage des riches hommes d'État, d'affaires, ou les officiers qui ressemblait fortement à celui de la châtelaine de l’antiquaire. Elle m'observait d’un air emprunt d’exaspération, doublé d’une certaine douceur.

— Lou-Anna ma chère, ne vous arrêtez pas maintenant. Nous sommes en plein chapitre ! me sermona-t-elle en me redonnant une petite tape sur la main. Si vous êtes fatiguée, finissez au moins cette partie, je veux connaître la réaction de la Marquise.

— Heu… Bien Madame, bégayai-je, reprenons alors…

— Mademoiselle, entendis-je au loin, votre café.

Le décor changea brusquement, et je découvris le serveur, plateau à la main, penché vers moi.


— Vous vous êtes endormie, sûrement à cause de la chaleur. Je vous apporte un verre d’eau, ajouta-t-il en posant une tasse de café devant moi.

— M… Merci beaucoup, un verre d’eau serait une bonne idée, acquiesçai-je d’une voix endormie.

L’histoire de ce marchand m’avait vraiment retournée. Dans cet étrange rêve, j’avais même inclus l’un des ouvrages que j'avais dû relire pour les partiels. Les révisions me montaient à la tête.

Une sensation déplaisante s’insinuait quelque part au fond de moi.





**




Vendredi 25 mai 2012


Il n’était même pas sept heures, et la ville était déjà pleine de bruits, noyée sous les klaxons des voitures, les voix des passants et des conducteurs. Je la voyais filer derrière les vitres embuée de la voiture de ma copine de fac, Jessy. C’était son tour de nous emmener à Aix pour les partiels du second semestre.
Stella, mon autre copine de la fac, et elle étaient en train de chanter pour faire passer la nervosité précédant le dernier examen. Je les regardais presque avec envie. Ces derniers temps, j’avais du mal à les suivre. Elles étaient adorables, mais pour une raison que j’ignorais, je me détachais un peu d’elles.

Après cela, si tout se passait bien, finie la première année !

— Oh ! Miss double vie ! m’interpella Stella, arrête de stresser et chante avec nous ! C’est notre chanson !

Elle rit et remit la chanson au début pour que je me joigne à elles. Je lui souris et baragouinais les paroles avec autant d’entrain que possible. Arrivée au refrain, j’avais presque oublié le partiel :



Oh, oh, oh, go totally crazy-forget I'm’a lady
Men’s shirts-short skirts
Oh, oh, oh, really go wild-yeah, doin' it in style
Oh, oh, oh, get in the action-feel the attraction
Color my hair-do what I dare
Oh, oh, oh, I wanna be free-yeah, to feel the way I feel
Man ! I feel like a woman !*


**



Trois heures plus tard, je sortais enfin de la salle. J’avais chaud, mais je décidais de m’installer au soleil sur un petit muret. Les rayons étaient encore doux et réchauffait délicieusement ma peau. Je fermai les yeux pour profiter du moment.

— Alors miss fiches, tu l’as bien senti le partiel de Valloche ?

J’ouvris un œil et vit Jessy, la clope au bec, fouillant désespérément dans son fourre-tout à la recherche d’un briquet. Je mis une main dans ma poche, saisis le mien et le lui tendis.

— Ouais, on peut dire ça. Il ne s’est pas foulé, j’ai eu le même exercice en classe de Science du langage. Je peux t’en piquer une ? J’ai fini ma dernière tout à l’heure.
— Pas de soucis bichette, accepta-t-elle avec un sourire en me tendant la cigarette. Stella n’est toujours pas là, encore en train d’écrire un pavé illisible !
— Ne sois pas jalouse ! Elle écrit juste plus lentement. Je suis sûre qu'on l’aura toutes, notre année.
— Mouais... Sinon, tu commences quand ton temps-plein ?
— La semaine prochaine, et demain matin je dois y aller pour signer le contrat.
— Tu pourras enfin te barrer de chez ce fou furieux !

J'acquiesçai avant de refermer les yeux.

Cinq minutes plus tard, nous étions sur l’autoroute, filant loin d’Aix et de sa fac de lettres, le cœur plus léger. Du moins, jusqu'au lendemain matin...


* Shania Twain - Man! I Feel Like A Woman
Et voilà, fini pour ce chapitre !! Comme d'hab, toujours excellent. C'est cohérent, les liaisons sont logiques, ça s'enchaîne comme si c'était huilé, c'est fluide, c'est rythmé, bref, c'est encore de la qualité supérieure que vous proposez :D J'ai franchement hâte de voir la suite, voir si toutes les hypothèses que je me suis faites sont confirmées ou non ^^ Je ne sais pas quoi dire de plus, si ce n'est encore bravo et bonne continuation :)
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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par lili_passion_lecture »

Hey !! Merci pour ton avis et tes corrections! Je vais revenir sur quelques points ^^

Pour la librairie par ex, dans les 19h, 19h30. 20 h 30 pour les soirs de rendez-vous lecteur ;)
Je suis sûr que tu as une bonne raison, mais je ne comprends pas. D'abord, parce que si je comprends bien, tu restes la fille de ta mère, donc techniquement, tu n'es pas "illégitime" chez toi. Ensuite parce que tes parents, fussent-ils d'adoption, ont des obligations légales de gîte, de couvert, d'instruction et de soin envers toi. Mais surtout, pourquoi c'est seulement le fait que ta demi-sœur du coup soit au courant qui te contraigne à partir ? Je veux dire, vu comme vous vous entendez, il est clair que ça ne changera rien entre vous. Et comme tu le précises, elle n'a que 10 ans, donc logiquement, elle ne peut (dans toutes ses acceptions) pas prendre de décisions aussi importantes te concernant, tu vois ce que je veux dire ?
Lizzie part non pas à cause de sa soeur, mais déjà parce qu'elle a une vingtaine d'années, parce que le ''père'' devient de plus en plus violent, et aussi pour sa soeur. Dans le sens ou elle veut aussi que sa petite soeur retrouve un peu de stabilité, et elle pense que si elle part, le père se calmera et qu'elle retrouvera un père plus normal.
Il est vrai que tu parle d'un monocle un peu plus haut, mais de deux choses l'une (l'autre c'est le Soleil :lol: ) : j'avais compris qu'il était sculpté sur la châtelaine avec les ciseaux, le lierre, le dé à coudre et la clé (j'ai compris mon erreur, mea culpa ^^'). Ensuite, bien que ce soit la journée internationale des droits de la femme, je ne suis pas sûr que les femmes aient eu le droit de porter le monocle en plein XIXe (elles ne le porteront qu'au XXe et il sera surtout utilisé dans les milieux lesbiens), qui était alors l'apanage des riches hommes d'État, d'affaires, ou les officiers
Alors bon, ce choix est peut-être anachronique, mais j'ai pris exemple sur un châtelaine en vente sur un site d'antiquaire ( j'en ai même repris la date ). En plus, ce monocle tombait bien, dans le sens ou la vieille dame était quasi aveugle :p.

Voila voila, une dernière petite question, temporellement dans l'histoire, tu ne t'es pas senti perdu ou quoi que ce soit ?
C'est une question qu'on se posait avec Glandouillee ^^
GoldAngels

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Re: | V2 | Les Âmes Solitaires - La Descente [ Fantastique / Surnaturel / Amitié ]

Message par GoldAngels »

Je t'en prie, c'est toujours un plaisir de vous lire ;)

La question des horaires, c'était plus une petite remarque sur le fait, pas vraiment une réelle critique ^^ C'est surtout le fait que le jour doit commencer à décliner pour que vous consentiez à partir :D

D'accord ! Et d'un autre côté, c'est vrai que c'est logique ^^ Mais je t'avoue, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, je voyais Lizzie plus jeune, genre 17 18, tu vois (mea culpa Je ne sais vraiment pas pourquoi je suis parti là-dessus ^^")

Anachronique, non, pas forcément ^^ Atypique plutôt, vu qu'il était réservé aux hommes. Mais très sincèrement, loin de moi l'idée de douter du sérieux de vos recherches, ça ne gêne pas vraiment :) Et puis comme vous le précisez dans le titre, vous écrivez un truc fantastique, donc concrètement, vous fixez les règles de votre univers comme vous l'entendez ^^

Pour répondre à votre question, non, pas du tout. Le déroulement chronologique est très fluide et parfaitement clair. Vous signalez ce qui doit l'être et passez sous ellipse le reste. C'est un procédé simple mais plutôt efficace, parce que vous montrez qu'a priori, ces filles sont des filles normales, qu'elles n'ont rien de particulièrement extraordinaire, tout en laissant entendre que finalement, ce n'est peut-être pas si vrai que ça ^^ Tout ça pour dire que non, chronologiquement, on est pas perdu :D

En tout cas, merci pour vos réponses et éclaircissements, et si j'en crois votre calendrier, à Samedi (bien que je ne pourrai pas lire avant Lundi ;( ) :) !
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