Du blabla
Spoiler
J'écris pour le plaisir personnel, mais j'aimerais quand même savoir ce que peuvent penser les gens de mon écrit car j'y mets du cœur, des mots, des émotions et pas mal de moi-même (même si j'essaie de me détacher pour ne pas en faire un récit trop personnel !). Je suis donc ici pour recevoir avis et critiques dans la mesure où ils peuvent m'aider à peu près.
Je ne pense pas être susceptible au point de démoraliser et de laisser tomber ce projet si je reçois beaucoup de retours négatifs. Je n'arrêterais pas d'écrire pour ça, The Debt (et l'écriture en général) me tient trop à cœur.
Bref, passionnés d'amour, avides de surnaturel ou chercheurs d'histoires palpitantes, passez votre chemin car je ne pense pas que The Debt vous plaira
Petit plus : un des romans qui m'a beaucoup inspirée est Boys don't cry de M. Blackman que j'ai adoré et que j'ai trouvé très touchant. Je voulais remettre un peu de ces relations tendues et pleines d'affection que partagent les personnages.
J'ai aussi posté d'autres histoires sur Booknode, une duologie de fantasy médiévale, Oneiris, et un récit d'action / young adult, S.U.I.
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Tout plagiat est évidemment interdit. Merci pour votre compréhension.
Résumé :
Zach n'a que douze ans lorsqu'il provoque un accident mortel qui coûte la vie de son meilleur ami et d'une famille. Bouleversé, il se pense condamné à jamais. Sans avenir.
Néanmoins, Mark, le père de la famille qu'il a détruite, décide de l'adopter. Par condamnation ou rédemption, Zach finit sous l'aile de cet homme au bord du gouffre.
S'ensuivent alors des années de pardon et d'acceptation, entre amour et haine.
Se souvenir de ses péchés.
Réparer les erreurs commises.
Payer la Dette.
[TW]
- Racisme
- Homophobie
- Violences physiques & psychologiques
- Dépression
- Violences familiales
- Harcèlement physique & moral
- Mort
- Accident de la route
Sommaire :
Première partie : How I became a debtor.
Prologue, chapitres 1 et 1.5 : voir ci-dessous
Chapitres 2 et 2.5
Chapitres 3 et 3.5
Chapitres 4 et 4.5
Chapitres 5 et 5.5
Chapitres 6 et 6.5
Chapitres 7 et 7.5
Chapitres 8 et 8.5
Chapitres 9 et 9.5
Chapitres 10 et 10.5
Deuxième partie : How I started paying my debt.
Chapitres 11 et 11.5
Chapitres 12 et 12.5
Chapitres 13 et 13.5
Chapitres 14 et 14.5
Chapitres 15 et 15.5
Chapitres 16 et 16.5
Chapitres 17 et 17.5
Chapitres 18 et 18.5
Chapitres 19 et 19.5
Chapitres 20 et 20.5
Chapitres 21 et 21.5
Chapitres 22 et 22.5
Chapitres 23 et 23.5
Chapitres 24 et 24.5
Chapitres 25 et 25.5
Chapitres 26 et 26.5
Chapitres 27 et 27.5
Troisième partie : The end.
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitres 59 et 60
Chapitres 61 et 62
Chapitres 63 et 64
Chapitres 65 et 66
Chapitres 67 et 68
Chapitres 69 et 70
Chapitres 71 et 72
Chapitres 73 et 74
Chapitres 75 et 76
Chapitres 77 et 78
Chapitres 79, 80 et 81
Quatrième partie : The beginning.
Chapitres 82 et 83
Chapitres 84 et 85
Chapitres 86 et 87
Chapitres 88 et 89
Chapitres 90 et 91
Chapitres 92 et 93
Chapitres 94 et 95
Chapitre 96
Épilogue
Bonus
Annonce & remerciements
Casting
Ils sont comme un coup de poignard. Comme un éclair dans le ciel. Une douleur fulgurante.
Les souvenirs. Mes souvenirs.
J'essaie. Je le jure. J'essaie de les empêcher de m'embrouiller. De venir se loger sous mon crâne, pareils à une migraine. De se glisser derrières mes paupières comme l'image du soleil après qu'on l'ait regardé trop longtemps.
Mais ils sont plus forts. Sournois, spontanés ou provoqués, complets ou coupés.
Parfois, j'arrive à les ignorer, à faire d'eux un élément du quotidien ; un objet du décor. Parfois.
Plus souvent, ils gagnent. Je ne suis pas spécialement doué pour les faire partir. Ils s'accrochent à mon esprit et me délivrent leur contenu acide.
Acide au point de me donner envie de vomir et de pleurer.
Quand je sens qu'ils sont là, tout proches, je cherche un moyen de me divertir, d'occuper mon esprit à autre chose.
Et quand ils arrivent et qu'ils trop violents... je perds. Je laisse l’amertume, les regrets et la culpabilité m’ensevelir. Je m’isole, broie du noir, pense au pire. Je déteste ça. Je me déteste pour ça.
Mais quel est leur but exactement ? Il s'est déjà chargé de me faire ravaler ma fierté et mon orgueil. Il s'est déjà assuré que plus jamais je ne dévierais du bon chemin. Il m'a déjà brisé pour faire de moi quelqu'un de nouveau.
Alors, pourquoi les souvenirs sont-ils toujours là ?
Alors que je la paie. Que je paie la Dette.
Colorado, États-Unis d’Amérique,
Daree, à une cinquantaine de kilomètres de Denver
Cinq ans
Le calme. Relatif, puisque mon cœur bat en sourdine. Le silence. Amoindri par ma respiration anxieuse. L’attente... les pas lourds dans les escaliers s’apprêtent à y mettre fin.
Ma porte s’ouvre, mon cœur se recroqueville.
– Zach, si on est en retard, tu sais ce qui arrivera, n'est-ce pas ?
La voix bourrue et grave de Mark n’est pas le plus agréable des réveils. Mais son ton exaspéré et l’aura menaçante qu’il dégage font de lui le plus efficace.
Mes yeux peinent à s'ouvrir ; la honte, les remords, l’angoisse, la peur me supplient de les garder fermés. Mais ce serait désobéir à Mark et… c’est pas franchement une bonne idée.
J'arrive finalement à les entrouvrir, ces fichues paupières. Pour découvrir le papier peint jaune poussin du plafond. Première vision exaltante de cette journée funeste. Mon lit émet un grincement glauque lorsque je me redresse en position assise. Je ne porte qu’un t-shirt blanc et un boxer noir ; je n’aime pas trop les couleurs et il vaut mieux pour moi ne pas attirer l’attention.
Après avoir baillé à m'en décrocher la mâchoire, je tourne la tête vers l'entrée de la chambre. Mark s’y tient debout, aussi droit qu’un I, le port fier. Cet homme me fascine autant qu'il m'effraie. Ses yeux chocolat noir me toisent durement. Ses cheveux bruns sont coupés très courts. Il porte une chemise à motif à carreaux ainsi qu'un pantalon beige. Même dans ces vêtements simples, il a autant de prestance qu'un type en costard. Mark a la quarantaine et une allure qui donne envie de s'écarter de son chemin. Il est grand, mais n'a pas non plus la carrure d'un videur. Disons qu'il s'entretient pour ne pas avoir de brioche – pardonne-moi l'expression.
Sa peau noire n'est pour moi plus une source de railleries. Qui suis-je pour le critiquer là-dessus ?
« Un p'tit con de Blanc de douze ans qui fait pas trente centimètres se permet de parler de la couleur de ma peau ? »
Un sourire dépité étire mes lèvres lorsque je songe à ce que m'a dit Mark la première fois que j'ai eu les testicules – le mot « couilles » a disparu de mon vocabulaire, normalement – de lui faire une remarque sur sa peau chocolat.
Aujourd'hui, je suis toujours un p'tit con de Blanc. À la différence que j'ai maintenant dix-sept ans et que je fais un bon mètre quatre-vingts cinq.
Je me frotte les yeux en basculant mes longues jambes par-dessus la couette. De fines cicatrices pâles zèbrent mon mollet droit. J’ai l’audace de bailler encore une fois – ma nuit d’insomnie n’aide pas. Puis, sentant le regard glacial de Mark peser sur moi, je lève les yeux.
Et le regrette aussitôt. Mark a les lèvres pincées, comme lorsqu'il s'apprête à me gifler, son regard me fusille, ses narines frémissent.
– Arrête, de la fumée va sortir par tes oreilles, lâché-je d'un air désinvolte, tout aussi de mauvais poil que lui.
Mark ne dit rien. Il se contente de venir vers moi, me prend le menton et m'observe. Je m'attends à une remarque du genre « Ta tête a le même effet qu'une flaque de vomi : elle me donne envie de gerber. » ou « T'es encore plus affreux qu'hier. » ou encore « Sale petit con arrogant, pour qui tu te prends ? ». Mais pas un mot ne passe ses lèvres. Rien que le silence gelé de sa colère muette. Mes muscles se contractent.
D'un geste méthodique et expert – il a pu s'entraîner souvent – il me gifle.
Je ne dis rien. Il n'y a rien à dire.
– Je n'ai pas besoin de te rappeler quel jour nous sommes.
Non, en effet. J’y pense tous les matins depuis deux mois.
– Je te prierais de te dépêcher. Nous avons rendez-vous avec les Daniels à neuf heures et demie.
Super. Eux non plus ne me considèrent pas vraiment comme un être humain.
Comme je ne réponds rien, la tête baissée au point que mon menton touche presque ma poitrine, Mark grogne en se dirigeant vers la fenêtre pour ouvrir les volets.
– Tu as perdu ta langue, Zachary ?
Une fois les volets ouverts, il me fixe intensément.
Bordel, sa voix résonne en moi comme un coup de massue.
– Zachary ?
Mais qu’est-ce qu’il me veut ? Il sait très bien que je déteste mon prén…
Zach ! Reprends-toi. Il te teste.
– Non, Mark. (Il hausse un sourcil.) Non, Mark, je n'ai pas perdu ma langue.
– Bien.
Il s'éloigne dans le couloir et je déglutis péniblement. Longue journée en perspective.
Je ne sens même plus la chaleur de sa claque sur ma joue. Mais je sens le chaume. Va falloir que je me rase, Mark ne me le pardonnera pas si je vais au rendez-vous comme ça.
Une fois debout, je m'apprête à prendre des vêtements dans la commode lorsque Mark déboule dans la chambre et jette des habits sur le lit.
– Mets-ça, lance-t-il d’un ton impérieux.
Silencieux, je me retourne. Une chemise blanche à manches longues, un pantalon de coton noir, une veste de costume de la même couleur. Je n'ai jamais eu des habits aussi beaux et en aussi bon état.
J'écarquille les yeux puis me rue dans le couloir.
– Mark ! crié-je d'une voix stupéfaite.
– Qu'est-ce qu'il y a ?
– Ces-ces vêtements, ils...
Bon sang, je déteste bafouiller.
– Je ne peux pas.
– Pourquoi ?
– Tu sais pourquoi, je réponds d'un ton faible.
J'ai honte. J'ai envie de me terrer. De disparaître.
– T'ai-je demandé ton avis ? réplique-il d'une voix rauque en posant sur moi un regard irrité.
– Non, Mark. Je n'ai pas d'avis à émettre, grommelé-je dans ma barbe.
– Bien, Zach, alors tu sais quoi faire.
– Mais Mark, je... je ne...
Mes jambes flageolent. Ma tête tourne, mon bras gauche m'élance.
Ils reviennent.
Les souvenirs.
– Zach.
Je suis par terre contre le mur. Mark est penché vers moi et claque des doigts pour attirer mon attention. Je ne me rappelle pas m’être affalé.
– Zach, debout.
Non, j'ai pas envie. Même après cinq ans, je ne peux pas assumer. Je peux pas…
– Mets ces foutus vêtements et accompagne-moi, râle Mark en me saisissant par le bras pour me redresser. Et arrête de geindre comme un gosse.
Mark.... je t'en supplie. J'aimerais tellement retourner dans mon lit. M'enfouir sous la couette. Oublier ce que j'ai fait. Je ne veux pas y aller... Je ne veux pas leur faire face. Pas à elles.
Mais il ne me laissera pas faire. Il me dit quoi faire depuis des années maintenant. Il s'occupe chaque jour de moi pour que je devienne une meilleure personne.
Il... Mark.
Mark, dont j'ai brisé la vie il y a cinq ans.
J'entends les sirènes, les voix affolées, les cris. Je vois le sang, les larmes, l'huile du moteur.
Mark.
Pardonne-moi.
Pardonne-moi d'avoir tué ta femme et tes filles il y a cinq ans.
Cinq ans... qu'elles sont mortes
C'est le crépuscule. Une froide journée de février.
Je me sens pas bien, j'ai la nausée. Sûrement à cause des bières que j'ai bues et de ce que j'ai fumé.
La radio est branchée et la musique hip-hop me claque aux oreilles. J'ai les mains moites, le volant glisse sous mes doigts.
La voix de Ray perce par-dessus la musique. Ses paroles sont confuses, ses mots pâteux. Il n'est pas en meilleure forme que moi.
Ray n'arrête pas de rire. Et moi non plus. Qu'est-ce qui nous rend hilares, au juste ? J'avoue que je l'ignore. Mais la sensation est grisante. Le paysage défile à toute vitesse derrière les vitres. L'adrénaline coule dans mes veines. Ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi heureux.
Je suis libre.
Plus pour très longtemps.
Je ne sais pas combien de temps il s'est écoulé, mais il fait déjà plus sombre. Il n'est pas très tard, Karen ne s'inquiète pas encore.
Ray a une cigarette coincée entre les lèvres. Une simple cigarette. Avec du tabac. Beaucoup moins fort que ce qu'on a fumé tout à l'heure.
– Ray, marmonné-je d'une voix rauque. Ray, faut que j'te dise un truc.
Mon ami regarde devant lui, les yeux voilés. Un sourire niais étire ses lèvres.
– Zach, regarde la route, dit-il en me tapotant le bras. Je voudrais pas qu'on ait un accident.
– Ray... Tu m'écoutes ? (Il se marre tout seul et se laisse aller dans le siège.) Ray ? Raylen !
Il sursaute en entendant son prénom. Je fais de mon mieux pour regarder devant moi, mais je me sens de moins en moins bien. Ma tête tourne, mes bras tremblent et mes jambes sont comme du coton.
– Faut qu'on s'arrête, je gémis en agrippant le volant plus fort comme pour m'assurer que je ne le lâche pas. J'ai envie de...
Je dois cesser de parler pour réprimer un haut-le-cœur. Raylen me jette un regard en coin puis pousse un grognement.
– Zach... Tu devais conduire une heure. Ça doit faire quarante-cinq minutes.
Je ne suis pas rassuré d’apprendre qu’il ne sait pas non plus depuis combien de temps nous sommes dans la voiture.
Quelques minutes se sont écoulées – peut-être plus, peut-être moins, j'en sais fichtrement rien ! – lorsque Ray plisse les yeux en observant la route. Je fais de mon mieux, mais la fatigue plombe mes paupières, la nausée me remonte dans la gorge, des tremblements agitent mes membres.
Je sursaute violemment quand Ray pousse un cri de détresse. Par réflexe, je tourne la tête vers lui. Grossière erreur.
Il aurait fallu que je regarde devant moi.
– ZACH ! beugle Raylen d'une voix cassée.
Mais c'est trop tard.
Il y a un brusque choc qui fait claquer mes dents sur ma langue, la coupant un peu au passage. Je lâche le volant, mon corps part en avant, mais j'ai eu la sagesse – sagesse... non, pas vraiment en fait – de mettre ma ceinture, ce qui me retient d'aller m'emplâtrer dans le pare-brise. Au bruit de verre cassé que j'entends, je comprends vite que Ray n'a pas mis sa ceinture.
Moi qui croyais que c'était fini, je me trompe lourdement. Un violent soubresaut agite la voiture, cognant ma nuque contre le cale-tête et me faisant perdre totalement le contrôle du véhicule.
Malheureusement, mon pied ne s'est pas décollé de la pédale. Je vois le mur arriver à toute allure.
J'ai l'impression de crier, à moins que ce ne soit un rêve.
Un bruit infernal, une douleur atroce, puis... le noir total.
Voilà pour aujourd'hui, mon roman est construit de manière un peu étrange mais que j'apprécie ^^' La première partie fonctionne de manière suivante : un chapitre dans le présent, un autre dans le passé, puis à nouveau dans le présent... Les chapitres couplés (comme le 1 et 1.5 que j'ai postés aujourd'hui) sont normalement plus ou moins liés.
Pardonnez-moi s'il y a des fautes d'orthographe, j'essaie normalement de faire très attention mais il est possible que certaines coquilles m'échappent...
Merci à ceux qui s'arrêteront, à ceux qui liront, à ceux qui commenteront.