La vie secrète des inconnus

[marieamelie]

Je viens partager avec vous une nouvelle que j'ai écrite il y a peu peut-être même plus une micro histoire. En espérant qu'elle vous plaira !

LA VIE SECRÈTE DES INCONNUS

Le train a toujours été un endroit où les inconnus sont obligés de communiquer. Par la parole, par les gestes ou uniquement par le regard, le langage se transmet de diverses manières et peut être mal interprétés par certains.
Depuis maintenant trois années j’observe le reste du monde, les interactions entre les inconnus et ce qui en découle. Seulement voilà, certaines fois tout ne se passe pas comme prévu et c’est ce changement que je recherche. A force de passer des journées ennuyeuses chez moi à contempler le plafond de ma chambre qui n’a jamais changé de couleur que ce blanc vieillissant et sans goût, je me suis mise en tête de faire de ma vie quelque chose d’original, quelque chose que personne d’autre que moi ne pourrait faire. J’ai eu de nombreuses pensées sur mon nouveau but mais chacune était plus folles les unes que les autres et rien n’était réalisable. C’est pourquoi aujourd’hui je me retrouve dans ce train, assise dans un carré côté couloir et dans le sens de la marche. Mes bagages sont entassés sur ma gauche car malgré cette période de Noël, presque toutes les places sont inoccupées. Vous devez vous demandez ce que je peux bien faire là ? Et bien commençons par une première présentation.
Bonjour, je m’appelle Marie, brune, cheveux coupés dans un carré plongeant approximatif, lunettes mouchetées, 1m59, 55 kg. Mon passe-temps ? Regarder les gens qui m’entourent et leur imaginer une vie. Voilà la raison pour laquelle je me retrouve dans ce train direction Bordeaux. Je cherche ma prochaine victime. Celle sur qui je devrais inventer une histoire, celle qui sera à la merci de mon imagination.
J’ai maintenant 3 possibilités : Sur ma droite dans le carré d’à côté un homme d’environ 30 ans, une barbe bien dessinée, les cheveux châtains. Il parait plutôt grand. Son jean bleu marine et son pull gris le mette bien en valeur. Il a le regard rivé sur son portable comme si quelque chose requérait toute son attention. Devant lui une bouteille de coca-cola, et un paquet de chips bien entamé. Ce dernier porte aussi des écouteurs qui sont directement reliés à son téléphone. Musique ? Non…bien trop facile. Il doit sûrement éviter les bruits aux alentours en s’obstruant l’ouïe ou bien quelque chose d’autre…
La deuxième personne est une dame dans la quarantaine qui vient à peine de passer à côté de moi. Grande, peut-être dû à ses talons bien trop grand pour qu’elle puisse marcher correctement. Un chignon bien coiffé trône sur le sommet de sa tête. De couleur blond, il tient grâce à un élastique bien épais et soyeux. Vêtue de noir et de blanc, cette femme à l’air de chercher quelque chose. Elle fait les allers-retours entre les wagons et regarde partout. Pourtant je ne l’ai pas une seule fois vu passer dans mon wagon et y perdre quoi que ce soit. Que recherche-t-elle ?
La dernière victime potentielle est cette jeune femme brune qui était ma voisine de siège et que j’ai quitté pour aller m’asseoir dans ce fabuleux carré et observer tous ces airs perdus de voyageurs fatigués. Elle est grande, brune, maquillée légèrement et lectrice bien que je n’aie pas pu voir le titre de son livre. Si je devais choisir un ouvrage ce serait « Ne tirez pas sur l’oiseau moquer » de Harper Lee. Elle a l’air d’être une femme à aimer les classiques anglais traitant de sujets délicats. Un peu plus tôt avant le départ du train, elle s’est éclipsée pour passer un appel qui paraissait urgent au vu de sa précipitation à rejoindre la plateforme entre les deux wagons. Elle y est bien restée 10 min….
J’aimerai m’imaginer pleins d’histoires sur ces trois personnes mais malheureusement je n’en ai pas le temps, ni l’envie. Le but est de ne s’attarder que sur l’une d’entre elle et de décider qui aura la chance d’être la nouvelle héroïne ou le nouveau héros de ma nouvelle palpitante !
Avant de continuer mon récit, je dois ajouter un détail de dernière minute, l’homme de 30 ans et la jeune femme au roman semblent se connaître… Ce dernier vient de la saluer d’un signe de tête avant de lui dire « Tu n’as pas changé depuis la dernière fois ! ». Etrange n’est-ce pas ? Seraient-ils amants ? Ou bien ami d’enfance ? Ou alors juste une rencontre lors d’une soirée d’entreprise où le patron du magazine publicitaire aurait voulu leur présenter la prochaine maquette du numéro qui marquera la fin de l’année. ET que pendant ce temps qui leur aurait paru terriblement long, ils se seraient rapprochés pour finir par s’apprécier et à finir la soirée ensemble ?
En tout cas la jeune femme avait l’air de ne pas le reconnaître… Elle a souri poliment avant de détourner le regard. Un déni de leur nuit romantique ???? Ou bien serait-ce un malentendu et l’aurait-il confondu avec quelqu’un d’autre ?
Bien des mystères se cachent dans ce qui nous entoure. Qu’est-ce que j’aimerai pouvoir découvrir ce que l’avenir réserve à chaque être qui compose ce monde ! Mais voilà que le temps avance et que comme à mon habitude je n’arriverai pas à achever mon étrange histoire. Je crois que je ferai mieux de continuer ainsi. Quelques secrets et mystères ne peuvent pas faire de mal n’est-ce pas ?
De toute manière, la jeune femme visiblement perturbée à préférer prendre ses affaires et changer de wagon. L’homme en refermant le bouchon de sa bouteille de coca n’a rien dit et l’a simplement regardé s’éloigner avec un regard perdu dans le vague.
Je l’imagine comme quelqu’un de bien, mais il pourrait tout à fait être un serial killer, s’approchant de ses victimes de cette manière, leur faisant croire qu’ils se connaissent, bien que ce ne soit pas le cas et s’excuser pour mieux pouvoir leur parler par la suite, les suivre et qui sait…. Les tuer dans les toilettes du train voiture 17…
C’est étrange d’ailleurs de voir à quel point le regard de quelqu’un peut vous transpercer. Voilà quelques instants que je tape mon texte et que je sens comme un regard lourd provenant de ma droite… L’homme à la bouteille de coca m’aurait-il pris pour cible ?
Je commence à avoir froid et à sentir des frissons courir le long de mes bras. Je crois que je ne peux plus tenir aussi longtemps en sentant ce regard sur moi. Je vais changer de place et m’éloigner. Je devrais être en sécurité dans le wagon 16.
Mes affaires sont terriblement lourdes et je ne sais pas si je vais y arriver sans devoir faire des aller-retours entre 17 et 16. Si seulement je pouvais tout prendre en une seule fois ce serait un soulagement ! Mais que fait-il ? « Je peux vous aider » ; « Heu ç a ira merci » ; « ça a l’air lourd laissez-moi faire ».
Mais pourquoi ???? Ne veut-il pas me laisser tranquille ?? Vaincue par son regard insistant je le laisse me suivre bien que dans l’idéal j’aurai préféré être seule. Je sens ses yeux dans mon dos et les sacs qu’il portent ne cessent de se cogner contre ceux que je tiens à bout de bras. « Vous pouvez laisser ça dans le porte bagage je vais aller faire un tour aux toilettes et je me débrouillerai par la suite » ; « Comme vous voulez, bon courage » ; « Merci de votre aide » ; « Pas de soucis ». Soulagée, et inquiète qu’il m’observe toujours, je décide de m’inventer cette envie pressante et de me diriger comme je l’avais annoncé vers les WC. Après tout je suis assez douée pour imaginer pleins de choses alors autant continuer dans cette voie.
Je m’apprête à rentrer dans les toilettes de ce train lorsque quelqu’un me pousse et rabat le loquet. Je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point les toilettes d’un train peuvent être petits… en tout cas aucun espace ne sépare le corps de la personne qui se tient devant moi et le mien. Une légère douleur m’atteint brusquement à la poitrine et je sais ce qu’il m’arrive. L’homme, ce mangeur de chips, ce buveur de coca-cola était réellement un sérial killer.
Maintenant reprenons mon texte et laisser moi corriger un petit détail, ce n’est pas moi que l’homme à suivie mais bien cette femme au livre qu’il avait abordé un peu plus tôt, et qui décident de partir dans un autre wagon, s’est fait suivre par l’homme en tenant ses bagages pour ensuite la tuer froidement…. Un désaccord d’entreprise ? Ou bien sûrement un secret encore mieux garder et plus terrible…Rien ne pourra jamais nous dire ce qui a pu se passer. Lui aurait-il envoyer un message lorsque ses yeux étaient rivés sur l’écran de son téléphone ? Aurait-elle essayé de joindre quelqu’un un peu plus tôt sur la plateforme pour avertir de la situation délicate dans laquelle elle se trouvait ? Tout est peut-être lié ou rien ne l’est. En tout cas, je préfère prendre mes bagages pour descendre du train et regarder ces deux inconnus qui marchent au loin devant moins et qui m’ont permis d’écrire une nouvelle histoire bien farfelue.

Personne ne saura jamais réellement ce qui a bien pu leur arriver dans ces mystérieuses toilettes…

[normalement]

Salut !
Voyant que tu n'avais pas de commentaire sur ton histoire je suis venu voir ce que c'était ! Eh bien !
J'ai adoré ! Je trouve ta nouvelle très intrigante : on ne sait pas qui est réellement le personnage qui est "victime" de l'histoire, si c'est le narrateur ou si c'est l'un des passager et ca met une sorte de doute dans la tête, un doute qui pousse à aller plus loin dans les lignes ! C'est très intéressant car c'est ce que tout le monde fait ( enfin je pense) quand on est dans un lieu public : on regarde, on juge, on imagine... Tu as réussi à mettre en mots les flots de pensées que tout le monde à dans la vie de tout les jours, mais ton écriture reste quand même fluide. Enfin, bref, je ne sais jamais comment dire que j'ai aimé un livre ou une histoire donc je vais le dire directement et simplement ! C'était super !

N'étant pas une écrivaine professionnel, je voulais quand même te donner des conseils ou des impressions sur ton écriture ( malheureusement je suis plus doué pour critiquer que pour faire des éloges) :
Evite les multiplication de signe de ponctuation genre ??? Je trouve que ça fait trop enfantin et pas très naturel
Personnellement je n'aurais pas donné de visage et de prénom a la narratrice. Ils ne sont pas utile dans le récit et ne pas donner d'image et d'identité rends la chose ( à mon humble avis) encore plus mystérieuse : qui est le narrateur, a quoi ressemble-t-il ? celui qui va le lire va pouvoir se mettre à la place de la narratrice (ou du narrateur tout dépends de qui le lis) et s'immerger encore plus dans ta nouvelle. Du coup, j'enlèverais toute la partie "Et bien commençons par une première présentation.
Bonjour, je m’appelle Marie, brune, cheveux coupés dans un carré plongeant approximatif, lunettes mouchetées, 1m59, 55 kg. Mon passe-temps ? Regarder les gens qui m’entourent et leur imaginer une vie. Voilà la raison pour laquelle je me retrouve dans ce train direction Bordeaux."
Et j'enleverai la présence de la deuxième personne du pluriel. Je pense que tu essayai d'écrire un flot de pensée, impromptu donc. Du coup, le narrateur ne raconte pas son histoire à quelqu'un, il le vit.

Bref, j'espère que ce commentaire beaucoup trop long va t'aider et te faire plaisir ! En tout cas encore bravo pour cette nouvelle qui est vraiment sympa et continue comme ça !

[marieamelie]

Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'avoue qu'avoir des retours fait énormément plaisir. J'ai écris cette nouvelle dans le train qui me menait à Bordeaux et je pense que j'ai voulu me rapprocher au maximum de ce que je voyais et j'ai peut être voulu rajouter trop d'indications. Ton avis est très constructif en tout cas je te remercie beaucoup et je vais continuer sur cette lancée. Je dois reprendre mon histoire principale alors c'était un petit essai sur un format plus court

C'est gentil d'avoir pris le temps d'en écrire autant, je vais faire de mon mieux pour la suite. Très bonne vie sur Booknode x)

[DanielPagés]

Comme ta narratrice je suis capable d'inventer (ou de percevoir) ce qui se cache sous l'apparence de ces êtres humains qui tournent autour de moi. Le champ des possibles est immense et en déroulant la pelote qu'on a dans la tête on peut aller très très loin ! Ce n'est que le premier chapitre...

Comme c'est tout de même une divagation mentale, je pense que tu devrais te lâcher un peu. Ton style est un peu "raide". Un peu académique. Ton œil est un peu trop extérieur. Tu gagnerais à faire plus vivant, plus dynamique. Tu gagnerais à ce qu'on ressente chaque seconde de l'aventure, chaque micro-péripétie à travers le filtre de tes tripes. Qu'on sente ton cœur battre, qu'on ressente chaque émotion profondément ...

Sinon, tu écris bien et c'est agréable à lire. Et on attend la suite...

[marieamelie]

Merci beaucoup d'avoir lu mon texte, c'est vrai que mon écriture est un peu raide et j'essaie de travailler ça mais je dois dire que ce n'est pas évident ^^ je ne sais jamais où la limite se situe et je ne veux pas aller trop loin pour ne pas perdre le lecteur alors je me bride un peu trop je pense.
En tout cas je suis contente que cette petite histoire plaise et je vais faire de mon mieux pour la suite ! Merci !