Du Soleil à la Lune [Fantasy-Aventure]

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KuroNeko

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Du Soleil à la Lune [Fantasy-Aventure]

Message par KuroNeko »

Bonjour à vous !


Ceux qui sont d'anciens habitués du forum m'ont peut-être connue il y a quelques années, mais j'ai longtemps cessé de fréquenter cette section. Me revoilà donc !

Commençons avec une brève présentation de... ben, moi-même :

J'ai 21 ans et je suis une étudiante belge, future prof de français et de religion.
J'écris depuis l'âge de huit ans. A neuf ans, j'avais l'ambition d'être un jour publiée.
A ce jour, j'en suis à deux livres terminés, avoisinant chacun les 500 pages.
Le premier, Nephilim, est le premier tome d'une série qui sera probablement une pentalogie. Le second tome est entamé, mais en pause depuis que j'ai décidé de réécrire entièrement le premier.
Le second, Du Soleil à la Lune (DSALL pour les intimes) est actuellement terminé... et devrai être publié dans moins d'un an !
*Ô joie*


Ici, je vais donc vous présenter ce second livre, mon petit trésor qui attend (im)patiemment sa publication. Voici comment je vais procéder :
Je publierai par demi chapitres, car mes chapitres sont particulièrement longs (faudrait pas vous décourager dès le début :lol: )
J'essayerai donc de publier chaque mardi, mais autant vous prévenir maintenant, je ne suis pas particulièrement régulière pour ce genre de choses
J'espère sincèrement que cette mention se révèlera inutile, mais malgré tout : TOUS DROITS RÉSERVÉS. Le manuscrit est protégé.
A priori, il y a peu de risques que je modifie encore le texte. Cependant, sentez-vous libres de critiquer (toujours de façon constructive) ! Je n'arrêterai pas à cet unique livre et chacun de vos précieux conseils pourrait donc être appliqué dans le(s) suivant(s)... ;)

Commençons par le commencement, la première de couverture :D :

Image


Je suis plutôt fière de cette couverture créée par mes petites mimines. Elle est, en revanche, susceptible à toutes modifications possibles ! Je ne suis pas pro dans le domaine du graphisme (loin de là) et si quelqu’un passant par là avait envie de me conseiller, il est le bienvenu ;)

Index
Chapitre 1.1 (ci-dessous)
Chapitre 1.2 (à venir)

Liste des prévenu-e-s :
-


Trève de discussions, voici le premier demi-chapitre !


Chapitre I
L’âme des morts

_______________________________________________

- Xarus !
J’entendis des rires en écho à mon appel. L’impatience me gagnait.
Mère m’avait envoyée à la chasse aux galopins trois heures déjà auparavant. Comme si je n’avais que ça à faire ! Lorsque je remettrai la main sur Xarus, j’allais le lier pieds et poings à un arbre non loin de la prairie où nos chèvres et nos moutons paissaient. On verrait bien s’il se sauverait encore après.
- Rosalice !
L’appel me fit lever la tête, et mes yeux s’écarquillèrent d’effroi. Mon frère se tenait, triomphant, sur la Butte des Morts. C’est ainsi que nous l’appelions : cette zone surélevée de la Plaine Dévastée, zone de tous les grands combats d’autrefois, était l’une des délimitations entre notre territoire et le leur.
- Xarus ! Descends immédiatement !
- T’as qu’à venir me chercher !
Voilà pourquoi je hais les enfants de cet âge.
Je fis un pas et trébuchais. Ces sales gamins s’étaient enfuis pendant une cérémonie d’offrande à Eàna la Grande du Midi et où ma mère m’avait affublée d’une chainse bien trop longue pour mon confort. L’hilarité de Xarus m’agaça d’autant plus. Je me relevais, constatant au passage que ma main était barbouillée de sang. Relevant les yeux vers la butte, je vis le garnement assis au bord de celle-ci, en train de me dévisager, un grand sourire aux lèvres.
- Attends un peu de voir comment oncle Marcus te punira !
À mes mots, il déchanta. Notre oncle Marcus était le frère de notre défunt père. Il était commandant de notre armée, et distributeur de taloches à ses heures perdues. Tous les enfants de la famille en avaient peur, les adolescents l’admiraient et les plus âgés comme moi l’adoraient. Sous ses airs de rustre, c’était un homme au cœur d’or. Mais je n’allais certainement pas dire ça devant mon frère. Avec cette chainse et ce bliaud que Mère et Grand-mère m’avaient infligés, je n’étais pas en mesure de gravir cette colline. Je me sentis soudain horriblement irritée par la position de mon frère.
- Relève-toi !
Je sentis un étrange picotement courir le long de mes bras et de ma nuque. Un frisson horrible me parcourut : je reconnaissais cette magie, cette sensation, même si je ne l’avais rencontrée qu’une fois auparavant. C’est la voix teintée de panique que je répétais :
- Relève-toi, Xarus ! Il y a des nécromanciens dans les parages !
Le picotement qui parcourait ma peau sembla s’intensifier. J’eus la soudaine impression de suffoquer, étreinte par ce pouvoir puissant. Xarus avait réagi à mon appel et avait dégringolé la colline à toute vitesse, et jetait des regards éperdus autour de lui. Je voulus lui prendre la main, partir en courant, mais je tombais à genoux avec l’impression d’être oppressée, autant dans mon corps que dans mon esprit. J’entendais mon frère m’appeler, comme de très loin ou comme s’il eût été sous l’eau.
Peu à peu, la sensation s’apaisa tandis que j’émergeais difficilement de mon état second, comme si j’avais été prisonnière d’un rêve sans fin. Xarus tirait sur ma manche depuis un moment, et, brusquement, il cessa.
- Oh, grands dieux, Rosalice…
Gémissant contre un soudain mal de tête horrible, je relevais les yeux.
Je m’immobilisais.
Sentis mon sang se figer.
Mon cœur s’arrêter.
Tandis que je fixais l’œil vide d’un zombie, prostré dans une attitude de soumission devant moi, un gémissement faible et pourtant terrible filtrant entre ses lèvres noires et desséchées. Il tendit une main squelettique où s’accrochait un lambeau de peau vers moi, et le gémissement se mua en un mot qu’il souffla et qui me tua sur place.
Maitre.
Cette chose, morte et pourtant vivante, cette chose abominable, matérialisation de la folie et du péché, se tenait devant moi et me désignait comme son maitre.
Comme son réanimateur.
Son nécromancien.
Grands dieux… Comment cela pouvait-il être possible ? J'étais une druide, descendante d’Eàna la Grande du Midi. J'étais la force régnant parcimonieusement sur la terre et tous ses fruits, animaux et plantes, chaque fibre vivante de cette terre étant à la fois mon serviteur et mon ami.
Et cette chose, cette chose morte et répugnante, cette création abominable des adorateurs de l’ombre… Cette chose me nommait indiscutablement comme son maitre, comme une manipulatrice de la magie des morts.
- Ro… Rosalice… Qu’est-ce que… c’est… ?
Xarus. Mon pauvre frère, paniqué comme un bébé devant la mort en personne. Et c’était ce qu’il était. Face à l’horreur de la guerre et de la magie hideuse des sorciers noirs, il n’était qu’un bambin ne saisissant pas de sens à tout cela.
L’horrible créature ne faisait pas mine de nous attaquer. Il était juste là, à moitié accroupi, devant moi, la main tendue paume vers le ciel en signe d’appartenance et d’offrande de son corps. Et il me l’offrait à moi.
Décidant dans un élan de folie de faire confiance au monstre qui semblait me devoir obéissance, je fermais les yeux et me concentrais, fixant mon attention sur le flux de la Terre. Près de moi, je percevais la présence chaude et recroquevillée de Xarus. Face à moi, je savais qu’il existait une enveloppe charnelle asséchée, mais le filet de vie qui en émanait était faible, infiniment faible. J’étendis mon spectre, et dus me rendre à l’évidence : nul être vivant ne se trouvait dans les environs. J’en avais la certitude au moins pour un cercle d’un kilomètre autour de moi.
C’était moi.
J’avais créé ce monstre hideux.
Je venais de relever un mort.
Saisie d’effroi, je me relevais, brisant ma connexion avec le flux vivant, et reculais de deux pas. Le mort fixa encore une fois son regard vitreux sur moi, et me désigna une nouvelle fois par ce mot qui me donnait la chair de poule.
- A… arrête… ne dis plus ça !
Il baissa la main et gémit longuement, mais se tut.
À la place, il prononça doucement mon nom. Je me retenais de hurler.
- Arrête… arrête ça, immonde créature. Tu ne me dois rien ! Retourne d’où tu viens ! Tu n’es pas le bienvenu ici !
Il gémit de nouveau, et son gémissement se mua en un cri aigu et horrible. La Terre sembla l’absorber tandis que ses cris redoublaient et qu’il griffait la terre de ses doigts décharnés. Ses lèvres inexistantes articulèrent un « non », le seul et unique mot clair et net qu’il prononça, brutalement, angoissé. Il se débattit face au sol qui l’engloutissait, et finalement, disparut dans un bruit de succion atroce. Plusieurs secondes après sa disparition, ses hurlements résonnaient encore à mes oreilles comme un glas mortel, ou comme une accusation.
Hébétée, il me fallut un moment pour comprendre que Xarus tirait sur ma manche.
- Rosalice… c’était quoi, ça… ?
- Un… un mort.
- Mais… mais, Rosalice… les morts… nous ne pouvons pas réanimer les morts, n’est-ce pas ? Nous sommes l’âme de la nature, la vie incarnée, nous ne traitons pas avec les morts !
- Je… je sais, Xarus. Je…
Je glissais à genoux, choquée. Je ne pouvais pas croire ce qui venait de se passer. Là où le mort avait émergé et disparu, une trace de sang se détachait sur le sol. Ma main éraflée me brûlait.
Je venais de relever un mort, de me faire accepter comme son maitre et donc comme une nécromancienne. Je m’en étais fait obéir sans le vouloir et l’avais fait retourner à la Terre.
Grands Dieux… cela devait être un cauchemar, un abominable cauchemar. J’allais me réveiller… je le devais…
Par pitié, qu’on ait pitié de moi. Je suis une druide, les morts me salissent et m’abiment. Je ne pouvais pas avoir fait cela.
- Rosalice… nous devons rentrer…
- Oui… Xarus.
Je me relevais et affrontais le regard de mon frère. La crainte que je lus sur son visage me transperça, malgré l’animosité qu’il m’inspirait quelquefois.
- O... oui ?
- Ne parle de cela… à personne. Tu comprends ? C’est important. Personne ne doit savoir cela… personne.
- D’accord… d’accord.
Il avait l’air terrorisé. Je ne pouvais lui en vouloir… moi-même, j’avais du mal à rester calme.
Prenant sa main comme celle d’un enfant égaré, je me mis à cheminer vers la tribu. Oui, rentrer chez nous. Cela me paraissait soudain la chose la plus réconfortante au monde.
La Plaine dévastée était fort étendue, et la butte se situait à son extrémité. Le trajet de là jusqu’au clan de l’aube nous prit une demi-heure à cheval. De là, nous laissâmes l’animal aux soins des guerriers et repartîmes à pied vers le clan du Midi pour assister aux dernières notes de musique de la fête succédant aux offrandes.
- Mes félicitations, grommelais-je, tu m’as fait rater toute la fête.
Il rentra la tête entre ses épaules, l’air contrit.
- Pardon… pardon, grande sœur…
Je me sentis glacée en sentant la peur qui perçait de ses mots.
Je n’eus pas le temps de lui parler, qu’il filait en courant. Me retournant, je croisais le regard de Marcus. Il soupira.
- Ce galopin… où était-il passé ? Chris est revenu de lui-même, complètement paumé. Il bredouillait et n’a pas formulé la moindre phrase cohérente… il parlait apparemment de nécromancie et de mort. Ta grand-mère elle-même s’est déplacée pour le châtier. Et Xarus, il va bien ?
Les larmes se pressèrent sous mes paupières, mais je les refoulais. Je ne devais pas me montrer suspecte, surtout aux yeux de l’armée. Et surtout, une femme forte ne pleure pas.
- Oui, il… il va bien. En chemin, Xarus et moi avons… croisé un mort. Un… un revenant. Il errait, on ne sait pourquoi. Demandez à Chris, peut-être… peut-être que c’est cela qu’il a vu.
Je me sentais prise au piège. Je savais très bien, au fond de moi, ce qu’il avait vu. Moi et Xarus debout face à un mort soumis à notre autorité. Ou plutôt, à la mienne.
Cela ne devait pas se savoir. Surtout pas.
Puis, la seconde partie de sa tirade m’interpella. Grand-mère s’était déplacée… en personne ? Mais quelle folie !
- Grand-mère s’est déplacée ? Elle… elle va mieux, dans ce cas ?
Sa mine s’assombrit et je connus la réponse.
- Non, malheureusement. D’ailleurs, sa petite escapade jusqu’ici lui a couté cher. L’essoufflement l’a une nouvelle fois gagnée.
Je baissais les yeux. Ma Grand-mère était une ancienne prêtresse d’Eàna. Mère l’avait officiellement relevée de ses fonctions lorsque sa santé avait décliné mais, aux yeux de tout le monde, tant que sa vie durerait, Grand-mère serait toujours la prêtresse la plus importante. Elle se déplaçait rarement, et toujours dans une litière, escortée et interdite de marcher seule. Il y avait bientôt un siècle qu’elle était en vie, et plus de soixante ans qu’elle était devenue la prêtresse Svija. Svija était son prénom et, dans notre langue, signifiait « Lumière de vie ».
Une main se posa sur mon épaule et je tressaillis. Je fis volte-face pour me retrouver face à Mère. Je soupirais.
- Bonsoir, mère.
- Rosalice, me salua-t-elle. Ton frère est bien rentré ?
- Oui, et sain et sauf. Il avait encore assez de ressources pour fuir devant oncle Marcus.
Nous rîmes toutes deux.
- Rosalice, n’oublie pas la cérémonie de demain, surtout.
- La…
L’horreur me gagna.
J’avais complètement oublié.
Demain était le jour de mon anniversaire. Mais, surtout, le jour du Solstice d’été. À cette occasion, la moindre bataille était suspendue, et on fêtait le sacrifice à Eàna. L’on prenait une fille âgée de dix-sept ans, et on l’offrait à Eàna, au plus fort du jour, pour la voir investir des pouvoirs de mon ancêtre dans le désir insensé de la voir résoudre la guerre comme l’avait fait celle-ci.
Parfois, nous devions traverser toute la tribu pour trouver une jeune fille correspondante.
Cette fois-ci, la recherche avait été facile. Le « sacrifice » - qui d’ailleurs n’en était pas réellement un, puisqu’il ne s’agissait pas de donner quelque chose mais de recevoir – n’était autre que la fille de la Prêtresse d’Eàna du Midi actuelle.
Soit, moi.
Partout on me disait que c’était un honneur… mais moi, cette cérémonie me faisait peur. Vraiment peur. J’avais entendu des histoires à propos de ce qui arrivait aux sacrifiées. La majorité du temps, il ne leur arrivait rien. Mais on chuchotait que certaines avaient perdu la raison et avaient été exécutées sur-le-champ.
Avec la chance que j’avais…
D’un coup, je frissonnais. Cet après-midi, un mort m’avait reconnue comme nécromancienne. Eàna allait-elle l’accepter ? Elle, digne ancêtre druide, qui mit fin à la guerre grâce à sa manipulation exceptionnelle de la magie de la terre et de la vie… allait-elle m’accepter ? Laisserait-elle une partie de son âme investir un corps corrompu, sali tel que le mien ?
EragonAuron

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Re: Du Soleil à la Lune [Fantasy-Aventure]

Message par EragonAuron »

Petite question ou peut-on acheter ces livres?
Car j'ai adore
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