Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystopie-Romance]

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La_petite_lectrice

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Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystopie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

— ...C'est une offre tout à fait honnête, dit l'homme assit en face de ma mère.
J'espionne leur conversation du haut de l'escalier, je sais de quoi il parle, j'espère seulement me tromper.
L'homme d'une quarantaine année affiche un léger sourire forcé, il a posé un contrat sur notre vieille table en bois délabré.
— L'argent de la vente vous assura un bon repas, des médicaments pendant une année environ. Pensez à vos enfants, vous pourrez leur offrir une éducation, des jouets et même faire des réparations à votre maison, continua-t-il en tournant la feuille vers ma mère.
Même si je ne vois pas le visage de ma mère, je sais qu'elle hésite, mais je sais aussi qu’elle va signer se maudit contrat. J'ai un pincement au cœur. Ce n’est pas la première fois que ma mère a à faire à ce genre de commerce et je sais qu'à chaque fois elle a fait le bon choix en contactant ses hommes, mais ce n'est pas pour autant agréable.
L'homme tend un stylo à ma pauvre mère. Elle le saisit, le tourne longuement entre ses doigts avec une lenteur qui lui est d’ordinaire étrangère.
J’enfouis mon visage dans mes genoux, priant tous les dieux que je connaisse pour qu'elle ne signe pas.
Au même moment, j’entends le stylo parcourant la feuille du geste brusque de ma mère, comme si les dieux bannissaient ma prière du revers de leurs divines mains. Je me redresse les larmes aux yeux. Elle vient de signer. Elle l'a fait. Ma mère vient de me vendre. Je suis égoïste, je sais, que ma mère a besoin d’argent surtout avec ma petite sœur Jade qui est handicapé. Pour autant, je ne veux pas partir, car je sais que je ne les reverrais plus jamais.
Cela fait plusieurs années que la vente d'Homme existe. La plupart du temps on vend des adolescents, des enfants, mais rarement des adultes. Les garçons sont vendus à l'armer pour la majorité; ils partent faire la guerre dans des pays éloignés, mais ils reviennent toujours, traumatiser, mutiler ou dans un cercueil. Du moins, c’est ce qui arrive aux garçons « normalement constitué » c’est-à-dire qui n’ont pas de mal formation trop handicapante.
Ces malformations sont dues aux radiations, elle-même dues à la guerre. Le conflit a commencé bien avant ma naissance, je crois qu’il date de l’époque où ma grand-mère avait à peu près mon âge. Je ne sais pas ce qui à déclencher cet interminable conflit entre les Asiatiques et le reste du monde. Je ne sais pas exactement quel pays prend par au combat et je crois que je n’ai pas vraiment envie de le savoir. Je déteste la guerre, elle tue des gens, elle fait naître des bébés déformés. Forcément, un petit garçon naissant avec une jambe en moins ou des bras atrophiés ne pourra jamais tenir une arme et aller faire la guerre. Il arrive que les parents décident d’abandonner ses nourrissons dès leurs naissances. Ces enfants sont un poids mort pour les parents, qui plus est ils n’ont pas beaucoup de valeur lors des ventes.
Pour les filles c'est différent ; elles ne reviennent jamais. Parfois l'état les échangent par cinquantaine contre des armes. Je sais aussi que certaines sont envoyées dans des maternités pour mettre au monde les Enfants de l'état. Ses mères porteuses n'ont aucun droit sur leurs enfants elles peuvent seulement leurs donner un nom puis une fois les enfants sevraient ils leur sont enlevés et partent dans des écoles de conditionnement pour devenir des militaires expérimenter. De super soldats. C'est tout ce que l'on sait, mais bien sure toutes les filles ne deviennent pas mères porteuses, j'ignore juste où elles vont et ce qu'elles font. Mais qu’une fille soit male formé ou pas, cela importe peu. Certes, elle perd un peu de valeur, mais elle vaut toujours plus qu’un garçon handicapé.
Les dieux ne m’ont pas permis de rester auprès de ma famille, peut-être auront-ils pitiés et feront en sorte que je n’ai pas une vie trop difficile et surtout que je ne sois pas une de ses mères porteuses, je ne le supporterai pas.
Je réussis à arrêter mes larmes, puis j'attends que l'homme parte.
— Vous avez fait le bon choix, a-t-il dit en sortant de la maison.
Ma mère n'a pas bougé, je l'entends renifler, elle pleure. Alors, je descends les marches qui grincent sous mes pieds, pour me poster derrière elle. Ses cheveux bruns sont attachés en chignon, je l'enlace calant ma joue contre la sienne, mouiller par les larmes. Elle passe une main tremblante dans mes cheveux.
— Je suis désolée...
— Ne t'excuse pas, on savait toutes les deux que cela arriverait, coupais-je.
C’est vrai, je savais que ce jour viendrait. Je suis normalement constitué, j’ai donc beaucoup de valeur. J’espérais seulement que ce jour viendrait dans quelques années.
Après quelques minutes, je reprends :
— Ils viennent me chercher quand ?
— Demain, répondit-elle accompagné d’une autre vague de larme.
Je suis prise de court par le peu de temps qui nous reste ensemble. C’est pourtant la durée réglementaire pour les ventes d'Homme et je le sais. J'ai vu deux de mes frères et trois de mes sœurs partir pour aller je ne sais où. Seul mon grand-frère Simon est revenu...dans un cercueil. Autrement nous n'avons jamais de nouvelles des proches qui partent.
Je suis terrifiée à l'idée de devoir partir et soulager de savoir que l'argent donné à ma mère en échange pourrait lui l’aider, elle et ses deux autres enfants de pouvoir vivre confortablement pendant à peu près un an.
Je suis montée dans ma chambre, pour y rassembler les quelques effets personnels que je possède. Mes sœurs et moi dormions toutes ici, chacune l'avais personnalisé à sa façon, rendant l'ancienne pièce humide et délabrée en une chambrette agréable et paisible.
Mélodie avait accroché des dessins, Swann elle avait fabriqué un attrape rêve avec des branchages et Isis notre aînée que je n’ai pas connue avait fabriqué des poupées avec des chutes de tissus. Isis, une sœur dont je ne sais rien si ce n’est que nous partageons le même sang, mais qui est dans chacune de mes prières nocturnes. Qu’ai-je laissé moi en dehors de mes larmes sur l’oreiller ?
Je m’assoie sur le lit que je partage maintenant plus qu’avec Jade, ma sœur de cinq ans. Je contemple la pièce, sur le bureau repose un bouquin, quelques cahiers et une boite remplis de vieux crayons. Bien que l'école soit réservée au riche, ma mère nous a appris à lire, écrire, compter. C'est sa grand-mère qui lui avait appris. J'ai toujours été très attentive à chacune de ses leçons.
Mélancolique je me laisse tomber contre le matelas qui pousse un cri de ressort rouiller. Les yeux fixent le plafond. Je peux voir le soleil actuellement au zénith, à travers le trou dans la toiture. Pas un seul nuage pour métisser le bleu de ciel. C’est une journée magnifique.
Des bruits de pas attire mon attention, je ne bouge pas pour autant. Je reconnais la mélodie crée par les bottines et la canne de Jade contre le sol. Elle vient s'allonger à mon côté, regardant le plafond elle aussi.
— Ils vont venir te chercher pas vrai, demande-t-elle de sa petite voix.
Elle me surprendra toujours, sous ses aires de fillette naïve et fragile se cacher une personne très intelligente et lucide. J'aurais tellement voulu la voir grandir...
Cesse de te lamenter, tu savais que cela arriverait. Alors, debout et profite du temps qu'il te reste, ordonnai-je à moi-même.
Je me lève vivement, Jade m’observe de ses yeux marron, elle est surprise par mon changement brutal de comportement. J’enfile mon voile rouge autour de mon visage. D'un signe de la tête je lui dis de me suivre, elle obéit en fronçant les sourcils.
Nous avons descendu les escaliers dans un vacarme horrible, ma mère prépare le repas dans notre modeste cuisine. A l'odeur qui inonde la pièce, je sais qu'elle prépare de la soupe, la même qu'hier et que celle d'avant hier et sans doute la même que demain.
J'ouvre la porte qui donne sur notre petite coure que je traverse en deux foulées. Jade trottine derrière moi pour arriver à ma hauteur. Je ralentis m’arrête et pli les genoux et me penche en avant. Ma sœur saute sur mon dos, je la porte toujours pour ne pas qu’elle est trop à s'épuiser.
Comme tous les vendredi Monsieur Hart, le boulanger, a collé une pancarte sur sa vitrine, qui indique une baisse des prix sur les pains non vendus de la semaine, parfois même ceux de la semaine d'avant, c'est du pain dure, trop cuit ou pas assez et même des fois; rongé par les rats. Malgré ça, comme tous les vendredi ; il y a une vingtaine d'habitants qui font la queue patiemment devant l’unique boulangerie du village.
Je continue mon chemin, le soleil me brûlent le cuire chevelus à travers mon hidjab. Nous avons emprunté une veille ruelle. Je n'aime pas ce genre d'endroit, on croise souvent des chiens errants porteur de maladie, ou encore les asociaux, se sont toutes les personnes excluent de la société, généralement des survivants traumatisés de la guerre. Facilement reconnaissable par leurs physiques mutilés, leurs membres estropiés, leurs peaux recouvertes de cicatrices...mais aussi par leurs attitudes de cinglé, leurs discours incohérents et leurs regards malveillants. Malheureusement c'est un passage obligé pour rejoindre la forêt.
On m'a raconté beaucoup d'histoire sur les asociaux :
« Ils violents les femmes, les découpes en morceau puis les mangent... » ; « Ils vivent dans les égouts, gare à toi s’ils te voient, ils te tueront et tueront toutes ta famille... » Personnellement, je ne crois pas à tous ces ragots, mais on n'est jamais trop prudent.
Je remonte ma sœur sur mon dos et je sors mon petit canif de ma poche le serrant fort dans mon autre main. Jade se redresse et resserre si prise sur mes épaules. Elle a traversé cette rue de nombreuse fois, toujours avec moi, elle sait ce qu'il faut faire. Je lui ai même appris à se servir de ces points en cas de besoin. Même si mon frère avait été un meilleur élève qu'elle, elle sent sort tout de même très bien pour une fillette de son âge.
Nous sursautons en entendant deux chats se battre dans des conteneurs. A part ça nous avons pu atteindre les ruines de l'ancien château sans encombre. J’arrive à me détendre un peu, je laisse descendre ma sœur et range mon couteau dans la poche de mon pantalon.
Mes grands-frères et ma grande sœur m’emmenaient ici, quand j'avais l'âge de Jade, puis quand ils sont partis j'ai à mon tour emmener Jade. J'adore cet endroit où enfant je pouvais laisser exprimer mon imagination en m’inventant des histoires d'exploratrices, d'aventurières...
Nous escaladons les gravas pour aller dans ce qui semble être une ancienne coure, le sol est en pavé, mais des touffes d'herbes l’ont recouvert au fur et à mesure que les années passent. Les lierres tapissent les murs, la plupart des marches ou escalier se sont effondrés avec le temps. Ce château n'est plus que ruine et désolation pourtant je le trouve magnifique et magique.
Jade connaît chaque recoin du château, c'est « son palais » comme elle l’appelle, parfois elle parle à un peuple et à des chevaliers interprétés par d’autres jeunes se s’aventurent ici pour jouer. Et gare aux autres enfants du quartier qui voudrait la détrôner ! Ca me fait toujours sourire, elle est si...parfaite.
Elle s’assoit sur un rocher le regard perdu dans le ciel bleu qui nous surplombe. Je me tiens juste derrière elle, l'observant.
— Est-ce qu'ils viendront me chercher moi aussi ?
Jade est la cadette, donc théorique elle héritera de la maison, se mariera avec un garçon du village lui aussi cadet de sa famille.
— Je ne veux pas qu'ils viennent te prendre. Je veux rester avec toi, continua-t-elle.
De petites larmes perlent ses joues dorées. Mon cœur se brise en la voyant dans cet état. Je la prends dans mes bras, la berçant tranquillement.
— Tu es forte, tu pourras vivre sans moi.
Ma voix tremble et les larmes menacent de couler. Je ferme les yeux pour les empêchaient de sortir.
— S'il te plaît ne me laisse pas, supplie-t-elle.
Impossible de contenir mes larmes plus longtemps, le liquide chaud brûle mes joues.
— Jade je n'ai pas le choix, soufflai-je.
Un sanglot la saisit de nouveau, me donnant des frissons. Mon cœur se brise.
— Jade regarde moi, dis-je en prenant son visage entre mes mains la forçant à me regarder, je te jure que je reviendrais. Je ne sais pas comment, ni quand, mais je reviendrais et je vous emmènerais Maman, Luc et toi en sécurité, loin de tout ça.
Qu'est-ce que je suis en train de faire ?
— Tu promets, demande-t-elle.
— Ai-je déjà faillit à ma parole ?
— Non, sanglota-t-elle.
Nous sommes resté comme ça encore un moment, ma tête enfouit dans sa chevelure blonde humant son parfum naturellement agréable. Quelques gamins du quartier sont arrivés pour jouer. Jade est partie pour remplir ses fonctions de reine. Tim c’est assit à côté de moi. Tim c’est mon ami de toujours, quand nous étions petits nous nous sommes mariée dans ici dans ce château.
— J’ai vu des acheteurs sortir de chez toi ce matin, murmure-t-il.
Je n’ose le regarder. Il m’enlace avec force.
— Garde un œil sur Jade et Luc, okay ? Jade n’est qu’une enfant et Luc, aussi fort soit-il, est trop jeune…
— Ne t’inquiète pas je veillerais sur eux comme je veille sur ma famille.
Je réajuste mon voile qui a bougé avec notre accolade. J’ai confiance en lui, je sais qu’il tiendra parole. Sa présence va cruellement me manque en dehors de ma famille il est mon seul pilier. Je me suis toujours dit, que, si je n’avais plus de famille j’irai chez Tim.
Le soleil commence à se coucher, donnant au ciel une teinte rose, magnifique. Nous profitons une dernière fois de ce spectacle avant de rentrer.
Canif dans une main Tim dans l'autre, Jade sur son dos, nous sommes suivi par d’autres gamins qui rentrent avant la nuit. Nous courrons pour éviter de tomber sur d’éventuels asociaux.
Il fait nuit quand nous entrons dans notre maisonnette, l'odeur de la soupe chaude est plus importante que lorsque nous sommes parti. Luc et maman sont déjà installés à table, sirotant leurs bols de soupe. Un nuage s'échappe de deux bols placés côte à côte sur la table. Jade s'assoit en face de Luc. Je fais de même en face de maman qui évite mon regard, elle doit sans doute avoir honte.
Soufflant sur ma soupe pour la refroidir un peu, je regarde ma famille dégustaient leurs repas. Ils vont terriblement me manquer. Je n’ai pas réussi à avaler une seule gorgée de soupe, je n'ai pas d’appétit. Je me laisse aller contre le dossier de ma chaise, qui pousse un cri sous mon poids. Luc me regarde. Nous n’avons jamais été très proche lui et moi, il préférait jouer avec le fils du voisin que de passer du temps avec ses deux sœurs. Je peux le comprendre, moi-même à son âge je préférais être avec mes grandes sœurs plutôt qu'avec mon frère. Mais pour autant il me connait bien, il sait que lorsque je ne mange pas c’est parce que quelque chose ne va pas. Je me mords la langue pour contenir mes larmes, pas question de craquer devant eux maintenant. Cela ne servirait à rien si ce n’est que de culpabiliser un peu plus ma mère et d’attrister d’avantage mes cadets.
Je me lève et je monte dans ma chambre pour m'isoler. J'ai besoin d'être seule un moment. M'allongeant sur ma couchette, je ferme les paupières laissant mon imagination vagabondée, même si ma rêverie est constamment dérangée par des réflexions sur mon avenir. J’enlève mon voile et l’accroche au mur, là voilà ma trace.
Jade abandonne son lit pour venir partager le mien. C’est la dernière nuit que nous passons ensemble. Pire encore demain soir Jade devra dormir toute seule dans la chambre pour la première fois. Qui viellera sur elle durant son sommeil ? Qui combattra avec elle ses cauchemars ? Les questions me tourmentent, cette nuit là je n'ai quasiment pas dormir.
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

Bonjour La_petite_lectrice !
Alors je viens de terminer de lire ton premier chapitre et je dois te dire que je l'adore ! À la fois triste et plein d'espoirs, ça laisse vraiment à se questionner sur la suite des choses et à savoir s'il y a vraiment possibilité que l'avenir leur réserve finalement du bonheur malgré que l'histoire semble se répéter sans fin, toujours à devoir vendre ses enfants pour vivre. J'aime vraiment le concept, ton écriture est simple et on se met facilement à la place des personnages. J'ai remarqué quelques fautes ici et là mais franchement rien de majeur !
Bref, j'aimerais bien lire la suite s'il y en a une, continue comme ça :)
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

CInnCI a écrit :Bonjour La_petite_lectrice !
Alors je viens de terminer de lire ton premier chapitre et je dois te dire que je l'adore ! À la fois triste et plein d'espoirs, ça laisse vraiment à se questionner sur la suite des choses et à savoir s'il y a vraiment possibilité que l'avenir leur réserve finalement du bonheur malgré que l'histoire semble se répéter sans fin, toujours à devoir vendre ses enfants pour vivre. J'aime vraiment le concept, ton écriture est simple et on se met facilement à la place des personnages. J'ai remarqué quelques fautes ici et là mais franchement rien de majeur !
Bref, j'aimerais bien lire la suite s'il y en a une, continue comme ça :)
Merci beaucoup d'avoir lu et d'avoir donné ton avis. Désoler pour les fautes, j'ai tellement le nez dedans que je ne les vois plus du tout. Le chapitre 2 est disponible juste en dessus j'attends ton avis avec impatience !!
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Chapitre 2



Battant des paupières, je m’étire doucement. Je sens le souffle chaud de Jade dans ma nuque. Le soleil éclaire la pièce par le trou dans le plafond. Ballant je me mets debout, mes jambes sont un peu engourdies, mais rien de bien méchant, je descends les escaliers Luc et maman sont déjà levés et mangent un vieux morceau de pain. C'est fou de voir comme tout a changé, avant c'était toujours mon père et mon grand-frère les premiers réveillés. Ils jouaient aux cartes en attendant le bus de papa qui passe prendre les ouvriers, mais un matin le bus l’a emporté pour ne plus jamais le ramener.
Ma mère s'est mise à pleurer en me voyant puis c'est enfuit dans sa chambre. Luc, lui, affiche une mine déterrement, mais ne pleurs pas. C'est ce que j'admire chez lui, il ne se laisse pas guider par ses émotions. Il n'a que quinze ans, mais en le regardant et en l'écoutant on lui en donne quatre de plus.
Je m’installe en face de lui :
— Alors, ta grande-soeur chérie ne va pas te manquer, ironisai-je.
— Pas le moins de monde, railla-t-il.
Je lâche un petit rire. Reprenant mon sérieux je continue :
— C'est toi le plus grand maintenant. C'est à toi de prendre soin de Jade et de maman. Tim t'aidera si besoin, mais promet moi de t'en occuper.
Il fronce les sourcils :
— Évidemment qu'est-ce que tu crois.
Jade est descendu au même moment s'installent tant bien que mal a table pour prendre un quignon de pain.
Nous finissons notre petit-déjeuner quand on tambourine à la porte.
Déjà ? Pensai-je avec regret.
Il est fort possible que ce soit les acheteurs qui viennent me chercher, personne d'autre nous rends visite.
Maman est sorti de la chambre les yeux gonflés pour ouvrir la porte aux acheteurs. Le même homme que la veille se montre à la porte, encadrer par deux hommes musclés en tenues de militaires, armés de matraques, leurs visages imperceptibles. Je leur trouve une vague ressemblance avec des robots. L'agent contrairement à ses escortes, affiche un large sourire carnassier. Je ne le connais que de vue, mais déjà je sais que je vais le détester. Je suis obligée de surveiller ma respiration, comme si celle-ci n'avait jamais été automatique.
— Madame Ross bonjour, nous venons pour votre fille, Ava Ross.
Mon coeur accélère.
— Je...Je monte prendre mes affaires et j'arrive, soufflai-je.
Je monte les marches tremblent, dans ma chambre se trouve un vieux sac à dos dans lequel j'ai rassemblé mes quelles affaires. Je jette le sac sur mon dos et redescends dans la cuisine où règne un silence de marbre. J'embrasse une ultime fois mon frère, ma mère et ma soeur longuement. L'acheteur tend une mallette grise à ma mère, elle la saisit d'une main tremblante. Luc observe la scène, raide sur sa chaise. Jade c'est agrippé à moi refusant de me lâcher, je passe une main dans ses cheveux. Les larmes au bord des yeux. Mais je m'interdis de les laisser couler. Je dois être forte maintenant.
— Ca va aller Jade, je reviendrai souvient toi, dis-je juste assez fort pour que seul elle puisse l'entendre.
Les deux gardes entrent dans la maison bousculant ma mère au passage. L'un des deux prend ma soeur par le bras, elle resserra sa prise autour de ma taille et se met à hurler, faisant éclater mes tympans et mon coeur. Luc saute de sa chaise pour empêcher le garde de frapper ma soeur. Son attitude me rassure, il est prêt à protéger notre famille.
— Jade, je dois y aller, dis-je sans conviction.
Elle me sert encore plus fort contre elle.
— Non, je veux pas que tu partes, cria-t-elle.
Elle est hystérique, je ne l'ai jamais vu dans un tel état, le deuxième garde intervient m'arrachant au bras de Jade retenu par Luc et ma mère.
Les trois hommes m'entraînent à l'extérieur de ma maison, je tourne la tête pour jeter un dernier coup d'oeil à ma famille. Je veux graver à tout jamais leurs visages dans mon esprit. Ma mère a une main sur la bouche et les yeux rouges. Luc serre Jade inconsolable dans ses bras, la rassurant du mieux qu'il peut.
Les gardes continuent de me traîner, mes pieds touchent à peine le sol. Je garde le menton haut pour rassembler mon courage et ce qu'il me reste de dignité. Les habitants de mon petit village me regardent avec tristesse. Tim est sortitles cheveux en batailles, le visage fermé et les points serrés. Il me fait un signe de la tête en guise d'adieu. Nous n'avons pas beaucoup d'amis parmi nos voisins, pourtant demain un cerisier sera planté dans le jardin de ma mère en ma mémoire. C'est une sorte de tradition: lorsqu'une fille part on plante un cerisier, tous les voisins se réunissent autour de la famille en deuil. Pour les garçons on met un coquillage sur le rebord de la fenêtre, si le fil revient vivant on brûle le coquillage, sinon, on le déplace sur sa tombe.
Nous avons passé les dernières maisons et entrons dans la mairie qui sert également de gare.
Je n'y ai jamais mis les pieds jusqu'à présent, une femme bien coiffée et bien habillée est installée derrière un guichet d'accueil. C'est la première fois que je l'a vois, elle travaille sans doute ici, mais vit dans une autre ville. L'agent lui parle quelques minutes, ils échangent des sourires charmeurs et des clins d'oeils ; ils doivent avoir eu une aventure ensemble. Puis il lui donne mon nom.

Enfin ils m'ont conduite jusque dans une salle d'auscultation, me laissant seule avec une infirmière en blouse blanche.
— Ava je dois te demander de te déshabiller pour faire ta fiche, dit-elle avec un sourire aimable.
Je suis réticente au début, mais j'ai finalement obéit me retrouvant en sous-vêtements. Elle me mesure, me pèse mon poids, prend ma pointure et même mon tour de poitrine... Elle me fait passer également des tests de vue, d'ouïs, d'odorat...Ainsi, qu'une prise de sang qu'elle envoie faire analyser directement dans un laboratoire.
J'ai aussi eu droit à quelques questions.
— Des quelconques allergies ?
— D'anciennes maladies graves ?
— Avez-vous déjà eu des rapports sexuels ?
— Avez-vous des phobies ?
Et j'en passe.
Les réponses sont toutes négatives, l'infirmière attend le retour de mes analyses sanguines qui tardent à revenir. Elle commence à s'impatienter et finit par appeler le laboratoire.
— Pourquoi mettez-vous autant de temps pour...
Je n'entends pas son interlocuteur, mais à en juger la tête de l'infirmière, il y a quelques choses.
— Comment ? Vous êtes sûre ? Refaite le test ! Et bien faites le une troisième fois !
Puis elle raccroche et me regarde avec une expression que je ne connais pas, est-ce de la jalousie ? Personne n'a jamais été jaloux de moi et à raison, je n'ai rien à envier.
Pour combler le silence, elle m'invite à rhabille. Je suis soulagée de ne pas avoir eu à me mettre complètement nue.
Le téléphone sonne, la jeune femme se jette sur le combiné dès la première sonnerie.
— Alors, elle demande.
Elle se laisse retomber dans son fauteuil en me regardant la bouche ouverte.
— Comment c'est possible ?
La panique monte en moi, il y a quelque chose d'anormale avec mes analyses et ça me fait peur.
— Très bien, envoyez-moi au plus vite les résultats que je puisse les donner en mains propres à Monsieur Darro.
Puis elle raccroche. Je n'ose pas bouger, pourtant je ne peux m'empêcher de demander :
— Il y a un problème ?
L'infirmière se redresse dans son fauteuil, joint ses mains et avec un large sourire elle me répond :
— Oh non Ava, bien au contraire, il n'y a aucun problème.
Je fronce les sourcils.
— Vois-tu, avec les guerres et les explosions, différents gaz radioactifs se sont propagé dans l'air. Et cet air pollué les populations le respirent, ce qui augmente le nombre de cancers, de mal formation voir même pour les personnes les plus exposées des mutations génétiques.
Elle marque une pause, j'hoche la tête pour lui signifier que je ne suis pas encore perdue dans son discours. Ce qu'elle me dit je le sais déjà.
— Au jour d'aujourd'hui, tout le monde à dans son organisme des séquelles et l'analyse de sang permet de voir s'il y a des risques plus ou moins importants de maladies, de cancers etc. Mais c'est surtout pour vérifier la fiabilité de l'ADN. Plus l'ADN est fiable plus les chances d'avoir une descendance normale. Il est très rare, pour ne pas dire impossible de trouver une personne dont l'ADN est cent pour cent fiable. La moyenne des gens est de 56% environ.
Elle marque une nouvelle pause.
— Ava, tu possèdes une fiabilité de 99,9%. Tu es pure.
Je suis totalement abasourdi.
— Comment c'est possible ?
Elle secoue la tête.

— Je l’ignore.
Les gardes viennent de nouveau me chercher. L'infirmière passe devant nous, elle marche vite. Nous traversons plusieurs couloirs pour enfin arriver dans un bureau. L'agent est assit sur un fauteuil en cuir noir, la tête penchée sur des feuilles, éparpillées sur son grand bureau.
Monsieur Darro est surpris de voir entrer l’infirmière, il lui demande l’objet de sa visite. La jeune femme en blouse blanche s’avance vers le bureau et donne le document.
— Nous avons eu…une incroyable surprise, elle marque une pause dans son discours, elle est pure.
Ces derniers mots ont fait tilts, l’agent redresse brutalement la tête.
— Que dites-vous ?
L’infirmière remonte ses lunettes.
— Son ADN est d’une fiabilité de 99,9%.
— Vous êtes sure ?
— Oui, nous avons refait trois fois le test.
Je regarde par la fenêtre, je veux profiter encore une fois du seul ciel qui m’est si familier. Le seul que je connaisse. Est-ce que le ciel est aussi bleu dans les autres pays ? Je sors de ma rêverie et me concentre sur les deux inconnus qui parlent de moi.
Il me regarde et me désigne la petite chaise en tissu face à son bureau. Je m’assois avec méfiance. J'ai l’impression d'être assise en face d'un démon venu tout droit de l'enfer. Je dois avouer que cela me donne des frissons.
Nous restons silencieux pendant qu'il lit les notes de l'infirmière, je scrute son visage à la recherche de quelconques signes d'émotions qui me permettrais de prédire mon avenir. Il a un sourire satisfait sur les lèvres. Bizarrement, ça ne me rassure pas pour autant.
Enfin il m'examine de la tête au pied, avec un regard de pervers. Le poids de son regard me dégoutte au plus haut point. Je m’enfonce le plus profondément possible dans mon voile avec une grimace. Il rit en voyant ma gêne.
— Ne sois pas gêné, tu es jolie et les hommes regardent les jolies filles. Et là où je vais t'envoyer crois-moi tu seras regarder.
Je déglutis.
— Et où m'envoyez-vous ?
Il me considère avant de me répondre :
— Je voulais te vendre sur le marché au plus offrant, mais au vue de ton ADN, tu vas aller dans une maison d'éducation spécialisé. Tu apprendras à devenir une femme moderne et après...
Je lâche un petit rire.
— Une femme moderne ? Qu'est ce que c'est pour vous une femme moderne, coupais-je.
Il semble réellement agacé :
— Pour commencer, c'est une femme qui ne coupe pas la parole à un homme pendant qui parle. Donc je disais...une fois ton éducation terminer tu seras mise en vente et crois moi vu ton dossier tu vas valoir une petite fortune. Tu seras pour l’élite. Ensuite ton nouveau propriétaire fera ce qu'il veut de toi, tu seras sa femme, sa maîtresse, son jouer enfin ce qu’il voudra. Mais aujourd'hui tu es à moi, donc tu es sous mes ordre, compris ?
Je hoche la tête, le fait d'appartenir à quelqu'un me déplaît fortement. Du plus, le fait d'être vendu comme on vend un poulet est encore plus humiliant que je croyais.
— Tu pars dans vingt minutes, un train te mènera pour la Capitale, là bas une femme du nom de Maya se chargera de ton éducation.
Sur ceux il appelle ses hommes de mains et leurs donnent des instructions, enfin ils m'entraînent hors du bureau.
Nous descendons un nombre incalculable de marche, plus nous descendons plus l'aire devient humide et une odeur de moisissure bonde l'aire. Nos pas font des écots et un bourdonnement sourd m'indique qu'on approche.
Je n'ai jamais vu de train au paravent, il me faut un moment pour comprendre que l’immense serpent métallique est un train.
Une porte automatique s’ouvre lentement devant nous, l'un des deux gardes me donne un petit ticket dorée sur les côtés avant de me poussée dans le train, je monte les trois petites marches après la porte, qui se referme sur moi. Je m’avance dans le wagon, des fauteuils d’un bleu immonde sont disposés deux par deux de chaque coté des fenêtres laissant un fin couloir. Je ne vois personne. Je m’assois terrifié sur le premier siège venu contre la fenêtre. Je vois ainsi les deux gardes qui m'observer de l’extérieur tout en parlant avec un homme en costume bleu.
Je me laisse retomber dans le siège ne prêtent plus attention à ses deux guignols.
Le paysage commence à bouger, la panique m’envahie; mes mains s’accrochent aux rebords de la table fixée solidement au sol par quelques visses, mon cœur cogne dans ma poitrine à m'en briser les cotes.
Le paysage défile de plus en plus vite, nous devons nous trouver dans un tunnel, car je ne vois que des néons oranges accrochés aux parois extérieures.
Un homme quarantenaire passe dans le couloir, lorsqu'il me voit il me dit :
— Ticket s'vous plaît.
Je ne comprends pas tout de suite, son regard se pose sur le billet, que m'a donné le garde, qui se trouve toujours dans ma main. Je comprends enfin et lui donne. Il le trou avec un petit objet bizarre avant de me le redonner.
— Vous descendrez quand la lumière sera sur le quatre, me dit-t-il en pointant du doigt un encadrement avec un tas de chiffre, pour l'instant la lumière verte est sur le treize.
— Ne tentez rien de stupide, votre maître m’a demandé de garder un oeil sur vous.
Puis il poursuit son chemin à travers les wagons.
Je range le bout de papier dans ma poche, à côté de mon fidèle canif, c'est d'ailleurs étrange qu'il n'est pas penser à me fouiller..., mais c'est t'en mieux pour moi, je ne compte pas me séparer de lui de si tôt. Je pose ma tête contre la vitre et regarde les néons passer. Lorsque nous sommes enfin sortit du tunnel la lumière naturelle m'aveugle. Quand je retrouve la vu je peux admirer la forêt en premier plan et des montagnes beaucoup plus loin. C’est la première fois que j’apprécie la nature avec un panorama pareil. Je ne suis jamais sorti de mon village et les nouveaux horizons me fascinent autant qu'ils me terrifient.
La forêt défile encore et encore, je m’endors emportée par la fatigue.

Un hurlement métallique me réveille en sursaut. Ma main à la recherche de mon canif, je m'en empare et je sors la lame du manche. Je regarde par la fenêtre. Nous sommes dans une autre gare, plus grande que celle de ma ville et celle-ci est remplie de monde. C’est sans nul doute la première fois que je vois autant de personne au même endroit. Une main se pose sur mon épaule je sursaute en pointant mon arme vers la source du danger.
Une femme me regarde avec un hoquet de stupeur. Je lui ai fait peur. Elle s'éloigne de moi en courant. Je la regarde s'éloigner et range mon arme dans ma poche.
— Beh dites donc, c'est qu'elle est toute tendue la petite étrangère, dit une voix d'homme.
C'est un garçon plus vieux que moins d'un an ou deux, je pense. Vêtu d'un manteau usé, son visage est aussi sale que le mien, lui non plus n'a pas pris de douche depuis longtemps. Il porte un baluchon sur une épaule.
— Je peux, demande-t-il en montrant le siège libre en face de moi.
J’acquiesce. Il jette son bagage sur le fauteuil à coté de lui.
Le wagon continue de se remplir, je jette un coup d'œil aux seize chiffres que le contrôleur m'a montré plus tôt. La lumière est sur le deux.
— Alors tu vas où ?
Je n'ai jamais été du genre bavarde. On ne parle pas trop de nos problèmes de cœur part chez nous, mais l'amicalité de ce garçon me réchauffe le cœur. Peut-être peut-il me changer les idées ?
—Dans le quatre et toi ?
Il me sourit :
— Pareil. Au faite, moi c'est Alan, dit-il en me tendant une main amicale.
Je l'a lui serre en répondant avec un sourire:
— Ava.
Il frotte sa barbe de trois jours l'air intriquée.
— T'es pas d'ici pas vrai ?
Je fais non de la tête.
— Alors un petit conseil, essais de garder ton petit copain à lame dans ta poche.
Je lâche un petit rire triste. Il a raison, attirer l’attention n’est jamais bon, surtout dans ma situation.
— Promis, je ferai attention.
Nous avons continué de parler de chose plus futile. J’évite de parler de moi, de ma famille, de mon avenir et de tout autre sujet me concernant. Alan est un jeune vagabond, il est parti de chez ses parents pour découvrir de nouveaux horizons avec seulement trois sous en poche. Ce nourrissant de ce que les gens voulaient bien lui donner.
Enfin, le quatre s’éclaire en vert, je suis arrivée. J'ai un nœud au ventre, comment vais-je reconnaître Maya ? Est-elle gentille ? Combien de temps vais-je rester avec elle, pour parfaire mon « éducation » ? Ai-je une chance de me sauver en douce ?
Je regarde par la fenêtre, il y a beaucoup de monde dans cette gare aussi, je remarque plusieurs soldats.
Je soupire. Alan jette son bagage sur son épaule, il me regarde toujours avec un sourire amical, je ne peux m'empêcher de faire de même.
— C'est maintenant que nos chemins se séparent, pas trop triste, railla-t-il.
J’ai un petit rire.
— Je devrais m'en remettre, mais c'est gentil de t’en inquiéter, blaguai-je.
Il commence à s'avancer dans le couloir, prenant mon courage à deux mains je me lève de mon siège pour suivre mon compagnon de voyage dans couloir, mais le même contrôleur que quelques heures plutôt, m'attrape par le bras.
Je me raidi hésitant à sortir mon canif. Je m’abstiens ; me rappelant du conseil d'Alan.
— Vous devez me suivre ma'zelle, votre maîtresse m’a dit de v'nir vous chercher, bredouille-t-il.
Alan me regarde puis comprenant que je ne le suivrais pas me fait un grand geste d’adieu et cri :
— Au plaisir !
Avant de partir dans la direction opposée à la mienne. Je le regarde s'éloigner jusqu'à la dernière seconde en me disant que je ne vais jamais le revoir, comme ma famille… Que deviendra ce jeune blagueur ? Je lui souhaite tout le bonheur de monde en tout cas, il le mérite.
Je suis le contrôleur à l’extérieur du train. Il me semble qu’il y a encore plus de monde maintenant que je suis au milieu de la foule. Les gens me bousculent, je me fais marcher plus d'une fois sur les pieds. Je pousse de petit hoquet de douleur à chaque fois. Ce que je peut-être douillette parfois ! Je me fraye un chemin entre les voyageurs. Mon sac plaqué contre ma poitrine comme un bouclier.
Mon ventre est noué, mon cœur accélère et ma respiration est forte. Je suis stressée à l'idée de rencontrer Maya. Stressée à l'idée de ne plus pouvoir rentrer chez moi.
Si je me sauve maintenant, avec tout ce monde le contrôleur risque de mettre du temps avant de le remarquer. Cette foule est la cachette idéale. Il sera quasiment impossible de me retrouver. Partir, mais pour aller où ? Je regarde autour de moi, je suis morte de peur, même si je le voulais mes jambes céderaient sans doute sous l’angoisse.
Nous montons des escaliers ou plutôt les escaliers nous ont monté. En effet, les marches bougent toutes seules, elles nous mènent vers le haut. Je n'ai pas besoin d'avancer, j'attends sur la marche et en moins d'une minute je me trouve dans un grand hall, sans avoir fait le moindre effort.
L'homme qui m'escorte s’arrête devant une femme magnifique, son maquillage impeccable se marie parfaitement avec sa peau chocolat. Elle porte un T-shirt noir avec un blazer rouge et un jean noir moulant. Ce qui me choque le plus c'est ses chaussures, des escarpins à talon de plus de vingt centimètres en égaille de reptile. Je dois avoir l’air d’une guenon à ses yeux.
Elle s'avance vers moi avec sa démarche élégante.
— Ava Ross je suis Maya ton mentor.
Je suis un peu décontenancé par le calme de sa voix. Je ne dois pas être la première fille qu'elle a éduquée.
— Bonjour, dis-je doucement.
Elle me regarde avec dégoût, mais avec un intérêt certain.
— Tu as un potentielle je le vois bien, mais y a du travail, commente-t-elle.
Qu'est ce qu'elle veut dire ? Que je suis une idiote ? Une pouilleuse ? Mon égo est piquée au vif, je ne peux m'empêcher de rétorquer :
— C'est pour ça que vous êtes payer, non ?
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

Rebonjour La_petite_lectrice !
Alors comme promis j'ai fait un petit arrêt ici pour lire ton chapitre 2 que je viens de terminer à l'instant :D
Tout d'abord, bravo pour ce chapitre, encore une fois il nous laisse sur notre faim quant à la suite des choses et on plonge rapidement dans l'univers de tes personnages et leur état de conscience. Seul petit point négatif à apporter, c'est qu'il y avait un peu plus de fautes à travers ton texte, souvent des fautes de frappe qui devraient bien se corriger lors d'une relecture (ex. moins au lieu de moi), mais qui pour le lecteur réduit un peu la fluidité de l'histoire. Je sais que c'est difficile quand on a les yeux dedans de trouver toutes ces fautes, pour moi c'est pareil, c'est pourquoi je prend souvent le temps d'écrire le chapitre suivant avant de retourner lire le chapitre précédent pour y voir les fautes, comme ça, tu es un peu moins "plongée" dedans :P
Bref, dis toi que tout cela n'est autre que du peaufinage, autrement ton histoire se tient très bien jusqu'à maintenant, tes personnages sont attachants, tes descriptions sont parfaites ainsi... Tout ça pour dire, continue sur ta lancée et fais moi signe lorsque tu mettras ton prochain chapitre en ligne, il me fera plaisir de le lire ;)
CInnCI
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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

CInnCI a écrit :Rebonjour La_petite_lectrice !
Alors comme promis j'ai fait un petit arrêt ici pour lire ton chapitre 2 que je viens de terminer à l'instant :D
Tout d'abord, bravo pour ce chapitre, encore une fois il nous laisse sur notre faim quant à la suite des choses et on plonge rapidement dans l'univers de tes personnages et leur état de conscience. Seul petit point négatif à apporter, c'est qu'il y avait un peu plus de fautes à travers ton texte, souvent des fautes de frappe qui devraient bien se corriger lors d'une relecture (ex. moins au lieu de moi), mais qui pour le lecteur réduit un peu la fluidité de l'histoire. Je sais que c'est difficile quand on a les yeux dedans de trouver toutes ces fautes, pour moi c'est pareil, c'est pourquoi je prend souvent le temps d'écrire le chapitre suivant avant de retourner lire le chapitre précédent pour y voir les fautes, comme ça, tu es un peu moins "plongée" dedans :P
Bref, dis toi que tout cela n'est autre que du peaufinage, autrement ton histoire se tient très bien jusqu'à maintenant, tes personnages sont attachants, tes descriptions sont parfaites ainsi... Tout ça pour dire, continue sur ta lancée et fais moi signe lorsque tu mettras ton prochain chapitre en ligne, il me fera plaisir de le lire ;)
CInnCI
Encore une fois, merci pour ton avis et ton soutien. Je prends bien évidemment note de tes remarques et je tâcherai de prendre plus de temps pour relire le 3ème chapitre qui arrive bientôt. :P J'espère que la suite de l'aventure auprès d'Ava continuera de te plaire.
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

Ça me fait plaisir! Je suis certaine que je vais apprécier la suite de l'aventure d'Ava! :)
Si jamais tu vois que ta correction de fautes n'avance pas, je pourrais aussi essayer de te donner un coup de main, si ça t'intéresse, et effectuer la correction de ton texte. Évidemment je ne corrigerais que la grammaire sans rien changer à ton histoire, et probablement que ce serait une correction rapide, mais je crois que ça pourrait t'aider un peu !
C'est à toi de voir, ça me fera plaisir de le faire si tu le veux, ça me ferait une pause d'étude :P
Louis-21

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par Louis-21 »

Bonsoir,
Une histoire très agréable, on est très vite emballé par l'histoire qui semble intéressante pour le moment. Alors attention à ne pas tomber dans du "sous-Hunger Gales" ou du "sous-Divergente", avec ces ados qui se revoltent seuls contre une guerre qui les dépasse. Le style d'écriture est aussi très bon, fluide et direct.
Si je peux me permettre deux petites remarques:
D'abord les fautes d'orthographe. Je rejoins ClnnCl, elles nous coupent dans notre lecture, et tout devient fragmenté. Ça réduit la lisibilité malheureusement.
Ensuite, je pense (c'est un avis personnel) que tu pourrais prendre un peu plus de temps pour les descriptions. Parfois, le narrateur nous largue dans une scène sans vraiment d'indications de décor, ce qui me deboussole un peu.

Bonne chance pour la suite,

Louis
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Louis-21 a écrit :Bonsoir,
Une histoire très agréable, on est très vite emballé par l'histoire qui semble intéressante pour le moment. Alors attention à ne pas tomber dans du "sous-Hunger Gales" ou du "sous-Divergente", avec ces ados qui se revoltent seuls contre une guerre qui les dépasse. Le style d'écriture est aussi très bon, fluide et direct.
Si je peux me permettre deux petites remarques:
D'abord les fautes d'orthographe. Je rejoins ClnnCl, elles nous coupent dans notre lecture, et tout devient fragmenté. Ça réduit la lisibilité malheureusement.
Ensuite, je pense (c'est un avis personnel) que tu pourrais prendre un peu plus de temps pour les descriptions. Parfois, le narrateur nous largue dans une scène sans vraiment d'indications de décor, ce qui me deboussole un peu.

Bonne chance pour la suite,

Louis
Bonjour Louis,

Merci d'avoir lu et donné ton avis. Je m'excuse encore une fois pour les fautes, je prends davantage de temps pour relire le chapitre 3 que je suis en train de corriger.
Pour les descriptions, je les fais courtes, car moi en tant que lectrice j'ai horreur des descriptions trop longues, je préfère imaginer les lieux et les décors. Cela dit, j'en prends note pour la suite.
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Chapitre 3



Nous sortons de la gare, zigzaguent entre les voyageurs qui se pressent un peu plus les uns aux autres. Je me sens oppressée, j'ai du mal à respirer. Ce n'est que lorsque je vois la lumière naturelle du jour que j’arrive enfin à me détendre.
Le ciel est bleu, mais quelques nuages le tâchent ici et là. Le vent souffle fort, pas étonnant pour la saison ; octobre aller bientôt toucher à sa fin.
Les grognements de moteur, les klaxons et les conversations futiles des gens font naître en moi, le début d’une migraine. Je presse le pas ; Maya me devance de plusieurs mètres. Comment fait-elle pour marcher si vite avec ses talons vertigineux ? Enfin nous montons dans un taxi, le chauffeur moustachu nous demande :
— Où vo'lez-vous aller ?
Son accent lui donne un air peu sérieux.
Maya lui donne une adresse, puis la voiture démarre en trombe. Notre chauffeur ne cesse de jurer au volant contre les autres automobilistes. Mon mentor ne m’adresse pas une parole et c’est tant mieux. Je suis trop occupée à regarder la ville défiler de l'autre côté de la vitre. C’est étrange, il y a tellement de mouvement, tellement de vie, je n’ai pas l’habitude, mon village est triste et mort. Comme si les gens avaient peur de sortir de chez eux.
La voiture jaune s'arrête devant un immense portail. Je peux entrevoir une superbe demeure marocaine, avec une grande cours avant.
Je sors de la voiture lentement, Maya m'imite après avoir donné de l'argent au chauffeur de taxi qui part dans un bourdonnement de moteur.
Maya pousse le portail qui s'ouvre avec un hurlement sinistre. L'avant cour est constituée de gravier blanc entourant un cercle d'herbe verte, parfaitement couper. Il n'y a pas une brindille plus grande que l'autre. J’hésite même à penser qu’elle a été coupée aux ciseaux.
Maya ouvre la porte d'entrée donnant sur un hall somptueux. Un imposant escalier circulaire donne sur l'étage. Le mur face à moi est recouvert de bais vitrées donnant sur une cours arrière où j’aperçois une piscine et des espaces verts.
Dans mon village, il y avait une ancienne piscine municipale ; elle était hors service, je n'y allais pas souvent. Elle était remplie d'une eau verte, dégoûtante dans laquelle des grenouilles qui croassaient la nuit.
Mais dans celle-ci l'eau est d'un bleu transparent, elle me donne presque envie de me baigner, alors que je ne sais pas nager ou du moins très peu. Mon père nous avait donné – à mes grandes- sœurs et moi – deux ou trois leçons de natation dans l'étant, qui se trouve à quelques kilomètres de la maison. Je m'étais montrée attentive à ses conseils, mais je n'ai jamais eu l’occasion de nager depuis.
Maya me fait visiter la maison. Nous commençons par les pièces de droites ; une bibliothèque, une salle d'art contenant des tableaux en tout genre, des sculptures, mais aussi du matériel pour créer des œuvres d'arts. Il y a aussi un bureau dans lequel Maya me donnera mes leçons, « pour devenir une femme moderne » a-t-elle précisé.
Nous retournons dans le hall pour passer aux pièces de gauche ; une salle à manger pouvant accueillir une quarantaine de personnes et une cuisine hautement équiper.
Enfin nous montons l'escalier, à l'étage il y a une dizaine de chambre, Maya m'en attribue une ; elle est spacieuse et comporte une salle de bain indépendante.
— Va prendre une douche et met les vêtements qui sont dans le petit dressing, une tenue quotidienne, un pantalon et une chemise. Quand tu seras prête, viens me rejoindre dans le bureau. On va commencer ta rééducation aujourd'hui.
Elle sort de ma chambre, j’inspecte la pièce durant quelques minutes avant d'aller prendre une douche.
Dans la salle de bain est disposée des savons en tout genre et des serviettes de bains. Sur le rebord de l'évier, je remarque une brosse à dent neuve et un tube de dentifrice jamais utiliser. Sur la coiffeuse est placée tout un tas de produit de beauté, parfum, brosse à cheveux et d'autres flacons dont je ne connais ni le contenue ni l’utilité. J'ouvre le robinet tout en me déshabillant. L'eau chaude fait rougir ma peau nue. J'utilise les savons et gel douche au hasard. Je crois n'avoir jamais vu autant de mousse de toute ma vie. Je suis tellement sale que l’eau à mes pieds est noire. Je me lave une deuxième fois pour être sûre d’être parfaitement propre. Chez moi nous nous lavons entièrement trois fois par mois. L’eau est très chère et le savon l’est davantage.
Refermant le robinet, j'entoure une serviette autour de ma poitrine, pour en diriger dans le dressing. J’enfile des sous-vêtements, un jean sombre et un chemisier blanc comme me l’a demandé Maya. Pour les chaussures je ne sais pas quoi mettre, je mets ma paire de botte pour être sûr qu’elles ne me face pas mal aux pieds. Je ne trouve aucun foulard dans le dressing. Je ne porte pas le voile par conviction religieuse. C’est plus une façon pour moi de me mettre à l’abri des regards. Mon vieux voile rouge me manque, mais je ne regrette pas de l’avoir laissé dans mon ancienne chambre. Il sera comme un totem protecteur pour Jade.
Je descends pour rejoindre Maya dans son bureau. La porte est ouverte, mais je préfère frapper avant d'entrer. Maya relève la tête, elle m'observe. J'attends son verdict mal à l'aise :
— Tu as frappé à la porte alors qu'elle était ouverte, c'est bien, continu. Pour la tenue...
Elle se lève, pour se placer devant moi. Elle déboutonne un bouton de mon chemisier :
— N'attache pas ta chemise entièrement. Tu as une poitrine naturellement généreuse, profite s'en.
Elle regarde mes pieds.
— Pourquoi n'as-tu pas mis l’une de mes paires de chaussure ?
— Je ne savais pas quoi mettre, répondis-je.
Elle secoue la tête négativement mécontente.
— On dit : « Je ne savais pas ce qui était convenable de porter. » Tu as une taille moyenne, tu peux donc te permettre de porter toutes sortes de chaussures. Mais je te conseille des escarpins ils allongeront tes foules.
J'acquiesce sans comprendre.
— T'es cheveux sont mouillés et pas coiffé. Tu aurais dû prendre plus de temps pour te préparer. Pareil pour le maquillage, pourquoi n'en portes-tu pas ?
La question ne s'était pas posée dans la salle de bain.
— Je n’ai pas trouvé de voile et puis je ne me suis jamais maquillé.
— D'accord, dans ce cas, je dirai à Carla de venir te préparer et elle t'apprendra à te mettre en valeur. Pour le voile, habitue-toi à ne plus le porter. Passons à la posture ; tu te tiens naturellement droite et le menton haut, c’est parfait, mais pense à sourire.
Je me redresse, lève la tête et lâche un sourire idiot en même temps qu'elle me donne ses conseils.
— Très bien, demain matin un tatoueur passera pour inscrire ton numéro de série sur ton bras, l’après-midi tu la passeras avec moi, on apprendra la grammaire. Quel est ton niveau culturel ?
— Je sais lire, écrire et ma mère m'avait appris à compter.
— D'accord, c'est très bien, ça nous fera gagner du temps.
Gagner tu temps ? C'est bon signe ou mauvais signe ?
Le reste de la journée c'est déroulé lentement ; Maya m'a fait passer une série de petit teste pour savoir qu'elle était la taille du faussé qui me sépare des femmes modernes. Avant le dîner Maya me donne un livre, je devais l'avoir fini avant la fin de la semaine, soit quatre jours. Aussi, elle me présente Carla. Je la verrai sans doute tous les jours, pour me préparer. Carla m'a été présenté comme : ma styliste personnelle et comme professeur de l’art de la toilette.
Pour le dîner je suis affamée, je m’installe en bout de table. La pièce est embaumée de parfum alléchant. Maya qui est assise à côté de moi ne cesse de me dire : « Redresse-toi !» ; « c'est la fourchette qui vient à toi, pas l'inverse !» ; « essuie toi la bouche avant et après avoir bu !» ; « mange moins vite !» ; « tu en prends trop d'un coup !» ; « tes coudes, pas sur la table !»
La nourriture a beau être délicieuse, c’est le pire repas de ma vie. Je fais attention au moindre de mes faits et gestes, mais j'échoue tout le temps. Je me sens comme une incapable et une sauvage qui ne connaît pas les bonnes manières ou du moins qui n’a pas reçu d’éducation. Si ma pauvre mère voyait ça, elle serait plus outrée que moi. Elle qui s’efforçait à nous enseigner les règles de politesse et de bonnes conduites.
— Carla, appelle Maya.
Cette dernière fait son apparition dans la salle à manger quelques secondes plus tard.
— Ma chère, voulez-vous choisir une tenue de nuit pour Ava et lui apprendre comment une jeune femme doit dormir, je vous pris.
Je m’étrangle. M'apprendre à dormir ? Parce qu'il y a une façon particulière de dormir maintenant ?
Sur ceux, je me lève, suivi par Carla, pour aller dans ma chambre.
— Bien, dans qu'elle tenue dors-tu habituellement, demande la styliste.
— Heu...Je dors avec mes vêtements habituels, répondis-je.
Elle fait des yeux ronds, surprise.
— D'accord. On va devoir changer tes habitudes.
Elle s'éloigne de moi et va dans le dressing. J'entends le bruit des cintres malmenés contre la tringle de fer. Je ne sais pas ce qu'elle veut que je porte, mais je crains le pire.
— Tiens, dit-elle en revenant avec une robe de nuit bleue en soie, enfile ça.
Je commence à me déshabiller sous les yeux de Carla. Mon manque d'intimité me gêne, je me sens rougir.
La robe de nuit me tombe un peu au-dessus des genoux, elle me sert au niveau des fesses et des seins.
— Très bien, maintenant va dans la salle de bain, lave toi les dents et le visage.
J'obéis, Carla choisit un des flacons et me le tend. Je le saisis sans avoir la moindre idée de son utilité.
— C'est une crème hydratante. Passe s'en toi sur tout le corps matin et soir.
Ensuite, elle attrape une brosse à cheveux, pendant que j’étale la crème sur mes bras, mes jambes et mon visage Carla s'occupe de me démêler les cheveux. Puis nous nous approchons du grand lit.
— Quand tu dors avec un homme, montre toi avenante s’il veut que tu le sois, réticente s’il ne veut rien de toi.
— Comment savoir ce que les hommes veulent ?
— Il te le fera savoir, assoupis ses désirs, c'est la seule chose que tu dois faire. Mais attention seul ton propriétaire ou ton mentor peut décider avec qui tu dois dormir, compris ?
J'hoche la tête.
— C'est pareil pour ta lingerie de nuit, c'est à toi de voir ce que tu dois porter, mais il y a des vêtements peu convenables, je t'apprendrai plus tard lesquels sont déconseillés.
Cette conversation vire au cauchemar et deviens beaucoup trop impudique à mon goût. Et moi dans tout ça ? Si je ne veux pas partager mon lit avec un gros dégoûtant ? On ne peut tout de même pas me forcer, si ?
— Bon je te dis à demain matin.
Elle sort de la chambre, je m'allonge sous les draps sans tarder. C'est la première fois que je dors dans un lit autre que mon vieux matelas. Je fais une prière pour ma famille et surtout pour Jade, j’espère qu’elle ne se sent pas trop seul dans notre chambre. Après quoi je ne mets pas longtemps à m'endormir, à dire vrai, je suis épuisée. J’ai l’impression que cette journée a mis une semaine à s’écouler.

—Allez debout, crie Carla en me secouant.
Je pousse un grognement de mécontentement et ouvre les yeux vivement. Je m'appuie sur les coudes, aveuglée par la lumière qui passe par la fenêtre : Carla vient de tirer les rideaux.
— Je t'ai apporté ton petit déjeuner.
En effet, un plateau rempli de nourriture – des croissants, chocolatine et un verre de jus d'orange – est placé sur la table basse. Je m'extirpe mollement du lit en baillant au corneille.
— Quelle horreur, commenta Carla en me regardant.
Agréable ! Mon ego est piqué au vif une fois de plus. Je suis si horrible que ça le matin ?
— Merci, ça fait plaisir.
Elle leva les yeux au ciel.
— Mais non pas toi, ta façon de sortir du lit, il va falloir qu'on travaille ça, mais pas maintenant. Prend ton petit déjeuner.
Je m'installe sur le sofa face à mon déjeuner, Carla me regarde et se met à imiter Maya. Tous mes repas vont se passer ainsi ? Lorsque j’ai terminé mon petit-déjeuner copieux, Carla m'ordonne d'aller prendre une douche, je passe moins de temps sous l'eau que la veille. Et ça me fait drôle de me doucher alors que je ne suis pas sale. Où alors j’ai une vision de l’hygiène dépassée ? Enfilant une serviette autour de moi je m'avance vers le dressing ; Carla est en train de me composer une tenue pour la journée. Un T-shirt moulant, un jean slim, un blazer noir et une paire de talon haut. Je grimace en voyant les chaussures. Mais je me dis qu’au fond ça ne doit pas être si difficile que ça de marcher avec ses machins.
Grosse erreur de jugement ! Je mets les chaussures et commence à « marcher.» je perds l'équilibre à chaque pas. Je me sens ridicule. En voyant ma démarche Carla explosa de rire.
— Comment vous faites pour marcher avec ça, maugréai-je.
— C'est une question d'habitude, tu verras, dans deux semaines tu ne pourras plus marcher sans.
Ça m’étonnerait, mais je ne lui dis pas. Carla s'occupe ensuite de mon maquillage et de mes cheveux, me donnant des conseils beautés que j'ai déjà oubliés. Quand je suis enfin prête nous descendons pour rejoindre Maya, qui parle avec un homme barbu, dans le hall. Je descends les marches avec difficulté, je manque de trébucher à plusieurs reprises.
— Ava très chère, voici Monsieur Pena, ton tatoueur, présente Maya en désignant l'homme barbu.
Je me sens humilier à l'idée de me faire tatouer un numéro de série. Le numéro de série est un code barre, mon numéro sera répertorié dans un ordinateur, permettant à quiconque de savoir qui est mon propriétaire et quelques détails sur ma vie...
Je m’assois à côté de lui, je tremble de tout mon corps :
— Bon ça fait un peu mal, mais il ne faudra pas que tu bouges, d'accord ?
— Ca ne peut pas me faire plus mal que la douleur qu’éprouve mon ego.
Maya se gratte la gorge pour me dire de me taire. Pena prend mon bras et soulève ma manche.
— Non, ne lui faite pas sur le bras, dit Maya.
Le tatoueur a l'air surpris et moi aussi.
— Je lui fais où ?
— Derrière l'oreille, répondit-elle.
Je la regarde sans comprendre, elle n'a pas un endroit plus difficile d’accès ? Entre les deux orteils peut-être !
— C'est plus discret, explique-t-elle.
Je comprends mieux d'un coup et la remercier de ce choix, il me serra plus facile de cacher un tatouage derrière l'oreille que sur le bras. De plus, je ne le verrais jamais. Je ne tiens pas à voir constamment ce numéro qui me répétera « tu n’es pas libre, tu appartiens à quelqu’un »
Carla m'attache les cheveux en chignon,. Je me retourne afin de laisser Monsieur Pena faire son travail. Je sens un picotement douleur à chaque fois qu'il pose l'aiguille sur ma peau. Il passe de temps à autre un coton sur l'encre et le sang qui déborde de ma peau.
Une fois terminée je lâche un soupir de soulagement et de désespoir. C’est officiel maintenant et c’est public ; j’ai été vendue. Maya a l'air satisfaite. Elle remercie et paye le tatoueur avant de le raccompagner jusqu'à la porte. Je passe un doigt sur le tatouage pour soulager ma peau douloureuse.
Il reste une heure avant le déjeuner, Maya me l'accorde en temps libre, j'en profitai pour lire le livre qu'elle m'a donné. Ca me fais beaucoup de bien de pouvoir lire, j’oublie un peu où je suis et qui je suis dans ma lecture. L'heure écoulée je descends les escaliers avec précaution - je ne me suis pas encore habitué au talon – pour aller déjeuner où je dois supporter encore une fois les réflexions de Maya sur ma façon de manger.
L'après-midi Maya m'enseigne les maths, le français et l'histoire. Le soir, je travaille ma démarche et ma sortie de lit avec Carla.
Mon emploi du temps se déroule ainsi durant plusieurs mois : le matin je travaille à devenir une parfaite petite femme moderne, c’est-à-dire : j’apprends la politesse, la danse, la cuisine et autre tâche que doit savoir faire une femme avec Carla, Maya et parfois un professeur extérieur. Mes après-midi sont occupées par l’enseignement des mathématiques, du français, de l'histoire, de la géographie, de la S.V.T et même de l'histoire des arts. Les soirs je les passe dans ma chambre avec Carla qui m’apprend à séduire les hommes. Mes progrès sont flagrants, par exemple, je marche de mieux en mieux en talon. Mais je prends plaisir à lire, écrire et apprendre de nouvelles choses. Évidement, je n'échappe pas aux terribles repas, qui sont pour moi le pire moment de la journée.
Jusqu'à hier soir au dîner, Maya m'annonça :
— La famille Cunningham organise une cérémonie pour fêter l'arriver de l'hiver et ton maître a réussi à nous faire inviter. C’est une soirée idéale ; il y aura pleins de potentiels acheteurs ainsi que le prince Trèvors.
Elle cachait difficilement sa joie et son excitation.
— Ava très chère sais-tu ce que ça veut dire, reprit-elle.
Je connais le prince Trèvors, c'est le fils de notre roi. Celui qui nous gouverne et qui échange des femmes contre des armes, qui laisse son peuple crever de faim, pendant que lui jette de la nourriture par tonne et ce tous les jours. Mais dans mon village on dit que le prince Trèvors est pire encore, il mène des expériences sur des jeunes orphelins trouvaient dans les rues, mais je ne sais pas si ces rumeurs sont vraies. Après tout on ne peut pas se fier aux ragots, mais on peut toujours les écouter.
— Qu'est-ce que ça veut dire, demandai-je.
Maya n’arrive plus à contenir sa joie.
— Le prince cherche une compagne et je pense que tu lui plairas, c'est le moment pour toi de faire tes preuves.
Depuis cette annonce j'enchaîne les séances d'essayages de robe, Maya et moi avons des goûts très différents en ce qui concerne les tenues vestimentaires. Là où je préfère la robe bleue, elle, elle choisit la robe rouge. J'ai vite arrêté de donner mon avis, parler à un mur m'agace au plus haut point.
Mon intimité est devenue encore plus réduite, entre les manucures, les épilations, les soins de visages, les heures de coiffages et de maquillage, on peut dire que je suis devenue une vraie poupée Barbie. Tout ça pour séduire le prince ! Je n'ai aucune envie de lui plaire et je vais m'assurer que ça n'arrive pas.
Maya et Carla passent des heures à se contredire sur le choix de ma tenue :
— C'est une soirée d'hiver, elle ne peut décemment pas mettre des couleurs trop vives !
— Si au contraire, ainsi elle sortira du lot et le prince ne verra qu'elle.
Ou encore :
— Celle là est bien trop courte.
— Elle a de jolies jambes, qu’elle les montre !
— Et qu'elle passe pour une putain ? Non, jamais.
Ou même :
— Celle-ci est trop vieillotte !
— Oui, mais c'est en train de revenir à la mode.

J'ai mal à la tête de les entendre se chamailler. Au bout de deux jours elles ont finalement opté pour une robe évasée rouge sang, qui touche le sol. Elle est serrée au niveau de la poitrine, les manches sont en dentelles. Un trait de paillette argenté souligne ma taille, ainsi qu'une rose argenté au niveau de ma hanche droite donne à la robe un effet volumineux. En accessoire j'aurais droit à des boucles d'oreilles en forme de rose, argenté ; les mêmes que celle sur ma robe. Ainsi qu'un hijab aussi rouge que la robe avec des détails en dentelle. Pour tout le reste Maya a fait appel à des professionnels. Pour le maquillage ; mes paupières seront recouvertes de diamants et de paillettes argentées. Mes lèvres, elles seraient recouvertes d'un rose à lèvre très naturelle.
Je dois avouer que j'aime le résultat, j’ai l’impression d’être une princesse qui va au bal comme dans les contes pour enfants que me lisait ma mère. Mon propriétaire Monsieur Darro, aime aussi ma tenue. En effet, il est passé me rendre une visite et surtout voir le travail accompli et sans doute estimer mon prix. Je déteste cet homme qui a passé sa journée à me regarder comme si j’étais un morceau de viande. Il me dégoûte au plus au point.
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

Salut !
Donc je viens de terminer ton chapitre 3 à l'instant :D
Alors je trouve que c'est un bon chapitre de "mise en contexte" comme j'aime bien les appeler, quand il ne se passe pas tellement d'action en soit, mais que ça permet de mieux situer l'univers du personnage et tout ça ! Par contre, j'aurais tendance à dire qu'il manque un peu de "profondeur", surtout en ce qui concerne les sentiments d'Ava, comment se sent-elle dans tout ça ? Accepte-t-elle tout simplement son sort sans broncher ? Elle qui semblait pourtant si battante et pleine d'espoir dans le chapitre 1, j'ai le sentiment qu'on ne va qu'en surface sur ses sentiments présentement. Bien sûr on sait qu'elle déteste les heures de repas, qu'elle veut aussi avoir son mot à dire sur les hommes avec qui elle dormirait, mais j'ai l'impression qu'il pourrait y avoir une exploration plus en profondeur, bref, ce n'est que mon avis ;)
Sinon encore quelques petites fautes, mais l'histoire est fluide et j'aimerais bien savoir ce qu'il adviendra de cette histoire de prince ! Bonne continuité & tiens moi au courant :D
CInnCI
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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par ShadowKnight »

Salut. Juste pour te dire que je garde un œil sur ton histoire et je lirais quand j'aurais le temps.
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

CInnCI a écrit :Salut !
Donc je viens de terminer ton chapitre 3 à l'instant :D
Alors je trouve que c'est un bon chapitre de "mise en contexte" comme j'aime bien les appeler, quand il ne se passe pas tellement d'action en soit, mais que ça permet de mieux situer l'univers du personnage et tout ça ! Par contre, j'aurais tendance à dire qu'il manque un peu de "profondeur", surtout en ce qui concerne les sentiments d'Ava, comment se sent-elle dans tout ça ? Accepte-t-elle tout simplement son sort sans broncher ? Elle qui semblait pourtant si battante et pleine d'espoir dans le chapitre 1, j'ai le sentiment qu'on ne va qu'en surface sur ses sentiments présentement. Bien sûr on sait qu'elle déteste les heures de repas, qu'elle veut aussi avoir son mot à dire sur les hommes avec qui elle dormirait, mais j'ai l'impression qu'il pourrait y avoir une exploration plus en profondeur, bref, ce n'est que mon avis ;)
Sinon encore quelques petites fautes, mais l'histoire est fluide et j'aimerais bien savoir ce qu'il adviendra de cette histoire de prince ! Bonne continuité & tiens moi au courant :D
CInnCI
Effectivement il s'agit d'une mise en contexte je prends note de ta remarque, je vais aller retravailler ce chapitre ! Encore desoler pour les fautes, j'ai pourtant fait une correction
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

ShadowKnight a écrit :Salut. Juste pour te dire que je garde un œil sur ton histoire et je lirais quand j'aurais le temps.
Pas de soucis, n'oublie pas de me donner ton avis pour me permettre de m'améliorer
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Chapitre 4



Lorsque enfin le jour J arrive, Maya et Carla sont aux anges, moi un peu moins. Pourtant, tout est parfait, je porte une magnifique robe, une coiffure et un maquillage impeccable et je vais être entouré des personnalités les plus riches de tout le pays. N'importe quelle fille aurait dû être heureuse. Moi je ne le suis pas, je culpabilise même. Je ne cesse de penser à ma famille, j'aurais voulu qu'elle soit là aujourd'hui. Jade aurait adoré jouer à la princesse, être maquillé et coiffé toute la journée. Elle me manque terriblement.
Maya me crie de me dépêcher à sortir de ma chambre. Je suis seule, pour une fois. J'en profite pour accrocher mon canif avec des élastiques autour de ma cuisse, on ne sait jamais. Je l'ai précieusement gardé à porter de main, mais de manière suffisamment discrète pour que ni mes mentors ni une domestique ne le trouve.
Je sors enfin de la chambre et de la maison L’air est frai ce soir.
Une limousine est garée sur les graviers de la cours avant. J'y entre sans un mot, suivis de mon mentor et de ma styliste qui veille à ce que ma robe ne traîne pas par terre. Une fois que nous sommes toutes les trois installées, la voiture démarre silencieusement et sort de la cour.
— Quelque chose ne va pas très chère, me demande Maya.
Puis-je vraiment lui dire ?
— Tu n'as pas à être nerveuse par rapport à ta rencontre avec le prince Trèvors, dit Carla.
Je soupir, elles sont complètement à côté de la plaque.
— Ce n'est pas ça, c'est juste... ma famille me manque, avouai-je finalement le cœur serré.
Carla et Maya s'échangent des regards ne sachant pas quoi répondre.
— Ils ne vous manquent pas à vous, demandai-je.
C'est Maya qui répond la première d'une voix calme et rassurante :
— Si, bien sur que si, mais j'évite d’y penser.
— Comment faites-vous, soufflai-je.
Elle ne me répond pas et ne me répondra sans doute jamais. Mais je ne peux lui en vouloir, il n’y a peut-être tout simplement pas de réponse à cette question. La fin du trajet se fait en silence, je regarde la ville à travers la fenêtre teintée ; de grand immeuble, des panneaux lumineux, les citadins emmitouflés dans leurs vieux manteaux. Ils doivent être un peu plus riche que les habitants de mon village, mais pas plus heureux. Je peux voir leurs yeux, transpirant la peur, la faim et le dégoût. Le dégoût de cette société si mal organisé et diriger par la crainte.
Nous arrivons enfin à destination, je m'attendais à voir une maison du même style que celle de Maya, mais j'ai sous les yeux un château. Petit en comparaison de ceux que j'ai pu voir sur les toiles des tableaux de Maya, soigneusement accrocher au mur dans sa salle d'art. Ce petit domaine n’en reste pas moins époustouflant.
Le soleil se couche et teinte les nuages en rose, je regarde les derniers rayons de soleil disparaîtrent pour laisser place à une nuit sans étoile.
— Pour ce soir Carla et moi avons décidé de te laisser te débrouiller seule. Tu as fait énormément de progrès depuis ton arriver. Nous viendront te cherchait pour te dire de rentré, si nous ne venons pas c'est que Monsieur Darro t’a vendu à un homme présent dans la salle. Alors tu rentreras avec ton nouveau propriétaire, m'informe Maya.
Pardon ? Je ne sais pas pourquoi cela me surprend encore. Je devrais être habituée au faite que je n’appartiens plus à moi-même. Il faut voir le positif, ce soir j’ai une chance de pouvoir m’enfuir et je compte bien saisir cette opportunité.
La limousine s'arrête devant les marches en pierres donnant accès à un perron. Un majore d’homme vient ouvrir la porte de la voiture. Maya et Carla descendent en premières pour saluer Monsieur Darro venue pour vendre son bien c’est-à-dire moi. Je descends du véhicule tenant ma robe à deux mains comme Carla me l'a appris. J'avance de quelques pas et j'entends la portière se refermer derrière moi, ainsi que le crissement des pneus sur le gravier. Carla et Maya me laissent seule avec l’homme que je haïs le plus en ce monde.
Plus possible de faire demi tour, je vais passer la soirée entourée de personne dont je ne connais rien, dans le seul but d'attirer l'attention du prince ou d’un quelconque riche désireux de m’acheter. D'ailleurs, comment vais-je pouvoir reconnaître le prince ? Je ne l'ai jamais vue. Super, cette soirée s'annonce mal partit et humiliante.
Je gravis les marches sous le regard interrogateur des invités. Je rougis, je n'aime pas être le centre d'attention d’autant plus dans ces circonstances. Des majores d'hommes m'ouvrent les portes d'entrées :
— Passez une agréable soirée, Mademoiselle, disent-ils en chœur.
J'y manquerais pas, ironisai-je intérieurement.
La salle de réception est immense, décorée de sculptures et de tableaux, je vois un buffet remplis de garniture au fond de la salle. Buffet sur lequel se jette mon abruti de maître. Quel rustre celui-là. Je fais une rapide prière pour qu’il avale de travers et s’étouffe.
Comme l'avait dit Carla tout les invités sont habillés avec des couleurs sobres. Le fait d'être la seule en rouge me vaux tous les regards. Je ne sais pas quoi faire, tout le monde me dévisage, je dois avoir l’air ridicule à attendre ainsi au milieu de la salle.
Un homme ayant presque vingt ans de plus que moi me salue avec un grand sourire. Il discute avec Monsieur Darro qui essaie sans nul doute de me vendre. Je simule un sourire puis m’éloigne un maximum de lui avant qu’ils viennent m’aborder. Des hommes et des femmes valses au rythme de l’orchestre.
La salle est remplie d’invités qui ont cessé de faire attention à moi, je suis maintenant invisible, enfin. Je réfléchis à un plan de fuite, mais mon maître m’attrape par le bras pour me présenter à l’eau qui m’a souri un peu plus tôt.
— Ava très chère je vous présente le Duc Older.
Le Duc s’empresse de me prendre la main pour y laisser un baiser baveux. De près il semble encore plus vieux que je l’avais prédit. Mon corps frissonne automatiquement de dégoût et je ne peux retenir une grimace que mon maître remarque. Il fronce les sourcils en signe d’avertissement. J’essaie de reprendre contenance.
— Le Duc Older est veuf et serait vraiment ravie de faire connaissance avec vous.
Je fronce les sourcils à mon tour, il en est hors de question. Je dois changer de sujet au plus vite.
— Ce serait avec grand plaisir, mais avant laissez-moi aller me rafraîchir un instant aux toilettes.
— N’est-elle pas délicate, dit fièrement Monsieur Darro au Duc.
Je n’attends pas la suite et file à la recherche des toilettes, le cœur battant à mille à l’heure. Je veux quitter cette maison au plus vite, je préfère encore passer ma vie à fuir plutôt que de la passer auprès d’un homme trois fois plus vieux que moi.
Je trouve enfin la salle de bain, je m’agrippe au rebord de levier pour mieux réfléchir. Comment puis-je fuir une maison remplie de monde sans que personne ne sans rende compte. De plus, mon maître est sur mes talons. Je dois agir vite. Je redresse la tête pour me regarder dans le miroir. La solution est juste devant moi. Le reflet d’une fenêtre.
Je me retourne et me dirige vers elle, je dois forcer pour l’ouvrir. Mais elle finit par l’ouvrir laissant entrer de l’air frai. Je m’agrippe si fort au rebord de la fenêtre que mes jointures deviennent blanches, j’entends la porte qui s’ouvre au même moment. Je sursaute. Qu’elle idiote ! J’ai oublié de fermer la porte à clé. La femme qui vient de rentrer semble gêner de me surprendre.
— Excusez-moi, je ne savais pas que c’était occupé, marmonne-t-elle.
Je secoue la tête pour me remettre les idées en place.
— Non, ce n’est rien, j’avais simplement besoin de me rafraîchir un peu, mentis-je en affichant l’un de mes plus beaux sourires.
Je m’avance et passe devant elle pour sortir de la salle de bain. Je me hurle dessus intérieurement pour ma négligence. Si j’avais fermé cette maudite porte, je ne serai pas obligée de retourner dans cette foutue salle remplie de potentiel prétendant.
A mon grand soulagement, je ne vois nul part ni Monsieur Darro ni le Duc.
Ne sachant que faire je décide de suivre un conseil de mes tutrices : « Fais semblant de t'intéresser à la décoration. » Je me suis donc plantée devant une peinture que je trouve vraiment hideuse ; les personnages, (si on peut appeler ça un personnage!) ont les visages déformés et asymétriques, les couleurs passent de vif à foncé. Comme si le peintre avait décidé d'utiliser toute sa palette de peinture.
— Intéressant n'est ce pas ?
Je sursaute et fais volte face. Un homme à peine plus âgé que moi me fait face. Il rit en voyant ma réaction.
Que dis-je ? Ce n’est pas un homme, mais un dieu. Jamais je n’ai vue un être aussi beau, aussi imposant.
— Pardonnez moi, je ne pensais pas vous faire peur.
Sa voix est calme. Je l'examine davantage. Il a les cheveux châtains, un sublime nez en trompette, des yeux noirs et une mâchoire carrée des plus virile. Il est à tous les points de vue le plus bel homme que j’ai jamais vu. Il porte une tunique noire qui lui donne un air impérial.
— Ce n'est rien, soufflai-je intimidé, vous disiez ?
— Intéressant, dit-il en montrant l'œuvre du menton.
Je me retourne vers le monstrueux chef d'œuvre. L'inconnu vient de placer à côté de moi.
— Je dirais plutôt surprenant, répondis-je.
Il lâche un petit rire rauque.
— Oui, c'est là tout le talent de Picasso, il nous transporte dans son monde imaginaire.
Picasso ? Ce nom me dit quelque chose. Maya avait sûrement dû m'en toucher un ou deux mots.
— Pour être franche, je préférais ne pas être du voyage. Ces personnages me donnent la chaire de poule, commentai-je.
Là il rit clairement, ce qui me fait sourire. Son rire est un son tout aussi divin que son physique. Après avoir repris son sérieux il saisit ma main pour y déposer un baisé délicat, ce premier contact entre nous est très agréable. Ses lèvres sont si douce contre le dos de ma main, je me surprends à imaginer ce contacte sur d’autres partie de mon corps.
Il me demande :
— Puis-je connaître votre nom ?
Je lui souri et dit d'une voix claire presque cristalline.
— Je m'appelle Ava Ross et vous ?
Il semble surpris que je ne sache pas à qui j'ai à faire.
— Je suis le prince Trèvors pour vous servir.
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

Coucou !
Alors là, j'ai vraiment aimé ton 4e chapitre ! Les sentiments d'Ava sont bien là, on se met très bien à sa place et on s'imagine parfaitement les scènes, bravo ! On retrouve la Ava combattante du premier chapitre, j'aime beaucoup :D
Et ouhlalaaa, que dire, on se demande bien ce qu'il va se passer avec le beau prince ;)
Pour les fautes, j'ignore si tu avais vu mon commentaire plus haut, mais je réitère mon offre, si jamais tu considères que ça te serait utile que je t'aide à corriger tes petites fautes par-ci et par-là, ça me ferait plaisir ! Je sais à quel point c'est difficile de voir ses propres fautes alors qu'on a tendance à voir seulement l'histoire :lol:
Bref, j'attends la suite !
Anna
Louis-21

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par Louis-21 »

Bonsoir,

L'histoire continue à être plaisante, cette fois on est vraiment embarqués avec Ava.
Pour ce qui est de la forme:
1) Je rejoins encore le précèdent commentaire pour ce qui est des fautes d'orthographe, ça nous coupe dans notre élan. :geek:
2) Tu fais parler Maya de la même manière que Ava. Étant donné qu'il s'agit d'une adulte, et son mentor de surcroît, elle pourrait avoir un registre de langue plus soutenu. Ça donnerait plus de force à ton récit, en différenciant les personnages, et plus de réalisme aussi. ;)

Sinon continue, j'attends d'en lire plus pour avoir un avis ferme sur l'histoire en elle-meme.

Continue, c'est pas mal!

Louis
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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

CInnCI a écrit :Coucou !
Alors là, j'ai vraiment aimé ton 4e chapitre ! Les sentiments d'Ava sont bien là, on se met très bien à sa place et on s'imagine parfaitement les scènes, bravo ! On retrouve la Ava combattante du premier chapitre, j'aime beaucoup :D
Et ouhlalaaa, que dire, on se demande bien ce qu'il va se passer avec le beau prince ;)
Pour les fautes, j'ignore si tu avais vu mon commentaire plus haut, mais je réitère mon offre, si jamais tu considères que ça te serait utile que je t'aide à corriger tes petites fautes par-ci et par-là, ça me ferait plaisir ! Je sais à quel point c'est difficile de voir ses propres fautes alors qu'on a tendance à voir seulement l'histoire :lol:
Bref, j'attends la suite !
Anna
SAlut Anna,
Wouah quel enthousiasme ! Ca me fais vraiment plaisir ! J'espère que la suite continuera de te plaire ! Pour l'histoire des fautes, ton œuvre est vraiment généreuse, car je sais que le travail de correction est long et difficile et je ne voudrais pas de faire perdre du temps :/
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Louis-21 a écrit :Bonsoir,

L'histoire continue à être plaisante, cette fois on est vraiment embarqués avec Ava.
Pour ce qui est de la forme:
1) Je rejoins encore le précèdent commentaire pour ce qui est des fautes d'orthographe, ça nous coupe dans notre élan. :geek:
2) Tu fais parler Maya de la même manière que Ava. Étant donné qu'il s'agit d'une adulte, et son mentor de surcroît, elle pourrait avoir un registre de langue plus soutenu. Ça donnerait plus de force à ton récit, en différenciant les personnages, et plus de réalisme aussi. ;)

Sinon continue, j'attends d'en lire plus pour avoir un avis ferme sur l'histoire en elle-meme.

Continue, c'est pas mal!

Louis
Bonjour Louis,
Encore désoler pour les fautes, j'essaie de faire au mieux :/
Ta seconde remarque est très pertinente ! Je n'avais pas pensé et pas remarqué que mes personnages parlaient de la même façon. Je vais aller retravailler mes dialogues ! Merci pour ce conseil.
ShadowKnight

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par ShadowKnight »

Salut. Alors déjà pour ton récit, dans le titre tu as écrit " Dystipie " au lieu de Dystopie. Juste une petite faute comme ça.
Je n'ai lu que le début du chapitre et je ne sais pas quoi encore penser mais ça reprend les codes classiques de la Dystopie, gouvernement oppressant, misère et différentes castes.
Déjà l’héroïne elle a déjà du caractère dès le début et on la sent déjà forte. Je lis rarement les récits à la première personne mais quand c'est le cas, j'aime bien car on est facilement plongé dans l'histoire.
Je trouve bien l'idée que tu commences l'histoire par une phrase de dialogue.
Après y'a aussi certains passages assez direct et violent je dirais. Mais bon on n'y échappe pas, et ça rend réaliste l'aspect de la guerre et la société dans laquelle ces habitants vivent.
En autre, il n'y a que peu de détails sur les lieux alentours. La ville, les rues, l'atmosphère/ambiance , les types d'habitants, les origines et l'époque. Après chaque écrivain préfère surement développer dans la suite du récit et cacher ces éléments pour le début.
C'est vrai que les fautes sont parfois gênants comme l'évoque les autres. Du coup, dans l'ensemble pour un début je suis plutôt satisfait par ton roman et je continue pour savoir les enjeux qui suivent.
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne [Dystopie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Chapitre 5



Le prince Trèvors, se tient là devant moi ! Si Maya ou Carla voyaient la scène, elles seraient aux anges.
Je suis partagée entre l’étonnement et la déception. Déçue, car j’aimais bien la première impression que m’avais fait cet homme, mais maintenant que je sais qui il est je sais que ma première impression est mauvaise. Je suis au courant de la cruauté de cet homme. Certes, il ne faut pas ce fier aux rumeurs, mais je vis dans un monde où il ne peut y avoir de place pour le doute. Les gens sont faits de noir ou de blanc, le métissage n’a pas ça place. Personne n’est arbitre, personne n’est témoin, on est soit la victime ou le bourreau. Je devrais croire toutes ses rumeurs après tout si tout le monde dit que le Prince est un monstre c’est pour une bonne raison, non ? Pourtant, j’ai appris une chose en quittant contre ma volonté mon foyer natal ; les gens voient en premier lieu nos défauts et nos différences.
— M'accorderez-vous une danse, demande-t-il en me tendant le bras.
Je rougis, c’est la première fois qu’un homme m’invite à danser. Maya m’a donné des cours, mais je n'ai pas le rythme dans la peau, après une heure de leçon j'avais écrasé les pieds du professeur une centaine de fois.
— Je suis une piètre danseuse, soufflai-je.
— Je prends le risque.
Avec un sourire forcé, je m'agrippe au bras qu'il me tend. Il me guide jusqu'au centre de la pièce entre les couples d'invités qui valsent. Trèvors passe une main en bas de mon dos et prend la mienne. Je pose ma main libre sur son épaule et nous commençons à tourner sur nous-mêmes. La présence de ses mains sur mon corps me rend dingue, à la fois nerveuse et euphorique. J’ai du mal à contrôler les réactions excessives de mon corps. Pour les ignorer je me concentre sur nos pas et j'essaye de ne pas lui marcher sur les pieds, mais j'échoue lamentablement.
— Désoler, soufflai-je gêné à chacune de mes maladresses.
Il rigole à chaque fois, son rire est contagieux. Pourtant, je ne suis pas à l'aise avec lui. Je ne peux m’empêcher de me méfier. Il est un homme, un homme puissant qui plus est et je ne suis que…moi. Il peut me détruire en un rien de temps et je ne me suis pas encore reconstruite d’avoir été faite esclave. Puis il y a ces foutues rumeurs que je ne peux m’empêcher de me remémorer, même si Trèvors n’a pas l’air de torturer des enfants. Il a une étrange lueur dans le regard certes, mais il dégage autre chose. Je le ressens.
Notre valse se termine enfin. Trèvors m'escorte jusqu'au balcon loin des invités bruyants, sous le regard vexé du Duc Older.
Dehors, la nuit est sombre ; le ciel nuageux cache la lune, seule la lumière intérieure éclaire le jardin, mais seulement sur quelques mètres.
— Vous savez tenir vos promesses, concède le prince, effectivement vous êtes une mauvaise danseuse.
— Oui, mais une mauvaise danseuse honnête, je vous avez prévenue.
Nous rigolons un instant. C’est agréable de rire, je ne l’avais pas remarqué, mais depuis que je suis chez Maya je n’ai pas eu location de rire. J’ai perdu de mes couleurs, de ma joie de vivre et c’est une chose que je trouve terrifiante. J’espère juste ne pas être devenue une fille maussade et triste.
— Puis-je vous posez une question, demandai-je.
Il fronce les sourcils, intrigué.
— Pourquoi moi ?
Il ne dit rien, alors je poursuis :
— Je veux dire, il y a une soixantaine de femme à l’intérieure, sans doute de très bonne danseuse, qui n'attendent que vous, pourtant vous êtes venue vers moi, pourquoi ?
— Votre originalité ma attiré.
— Mon originalité ?
Il sourit, dévoilant une ranger de dent blanche parfaitement alignées :
— Regardez autour de vous, tout le monde habillé en blanc, gris ou noir. Tout le monde sauf vous, vous êtes sortit du lot.
Mes joues s’empourprent, Carla avait raison la couleur rouge m’a permis de me démarquer des autres femmes présentent.
— Vous aussi êtes habillé en noir, je lui fais remarquer en riant.
— Monseigneur Trèvors, appelle un homme de l’intérieur.
Nous nous retournons tout les deux vers les portes vitrées. Un quinquagénaire apparaît dans l'encadrement de la porte, il s'incline devant son prince.
— Qu'y a t-il ?
— La maîtresse de maison vous demande audience.
Trèvors réfléchit un instant avant de se tourner vers moi :
— Je vous pris de m'excusez, je reviens dans quelques minutes, dit-il en prenant ma main où il y dépose un baiser.
A nouveau ce contact me fait frémir.
Il entre dans la salle de réception, me laissant seule sur le balcon sombre. Je pousse un long soupir, comme si j'avais arrêté de respirer depuis que je l'ai rencontré devant le tableau de Pablo Picasso.
Je regarde à l’intérieur tous les invités sont occupés à parler, danser ou manger. Personne ne regarde dehors. Mon sang commence à palpiter dans mes veines. C’est le moment idéal pour m’enfuir. Le temps que le prince revienne, qu’il me cherche et enfin que l’on comprenne que je suis partie, j’aurais de longues minutes d’avances. Je me décide de partir quand un mouvement venant des buissons attire mon attention. Je plisse les yeux pour mieux percer l'obscurité.
Sûrement un animal sauvage, un lapin ou un oiseau, pensai-je pour essayer de me rassurer.
Des images d’asociaux ou de chiens enragés percent mon esprit. Les mêmes images qui me poursuivaient dans les ruelles humides de mon village.
Courir, éviter le danger voilà ce que je m’efforçais à apprendre à ma sœur. La fuite est la meilleure façon de survivre.
Pourtant, je fais tout l’inverse. J’aurais dû rentrer, c'est ce qu'aurait fait n'importe qui, mais ma curiosité est trop forte. Je n’ai jamais vu d’asociaux de ma vie et la frontière entre la légende et le réel peut être facilement franchise à condition d’en avoir le cœur net.
Je descends les marches du balcon et m'avance près du buisson. Mon cœur cogne dans ma poitrine, j'essaye de maîtriser ma respiration. Je passe une main sur ma cuisse, prête à dégainer mon canif. Le vent hivernal me brûle les yeux. Le craquement d'une branche me fait sursauter. D'un coup une main se plaque contre ma bouche et me tire brusquement en arrière.
« Mon dieu un asocial ! Il existe » me dis-je intérieurement. Les légendes sont vraies il va me violer puis me dévorer. La peur s’empare complètement de moi. J'essaye de pousser un cri en vain. Mon instinct prend le dessus sur ma raison. Je sors mon canif et sans réfléchir à la violence de mon acte, je le plante dans la cuisse de mon agresseur qui pousse un cri de douleur. Je l'assomme ensuite d'un coup de coude dans le ventre qui me permet de me libérer entièrement. Je me retourne et met un coup de poing dans le nez de l'assaillant qui pousse un grognement. Mon assaillant est un homme qui semble tout à fait normal malgré la pénombre. Il ne semble pas défiguré et ses yeux n’ont pas l’air injecté de sang comme le veut la légende.
L'homme porte une main à son visage, j'en profite pour me retourner et m'enfuir à pleine jambe. Soulevant ma robe pour éviter de trébucher. Mais courir avec des talons n'est pas une chose facile et l’asocial a le temps de me rattraper et de me plaquer au sol. Je tombe face contre terre me mordant jusqu'au sang la lèvre. J’hurle tellement fort que ça me surprend moi-même.
— Ne crie pas je te veux aucun mal.
Je m’étrangle tétanisé, je connais cette voix.
— C'est moi...
Mon cri et nos bruit de lutte ont du alarmer les invités, car le Prince Trèvors ainsi que plusieurs hommes armés se précipitèrent vers nous. Mon assaillant pousse un grognement avant de s'enfuir en boitant.
— Rattrapez cet homme, ordonne le prince qui est arrivé à ma hauteur.
Il m'aide à me relever et inspecte avec horreur ma lèvre ensanglantée.
— Ca va, ce n'est rien, soufflai-je.
Trèvors frotte ces mains chaudes contre mes bras pour me réchauffer. Je cherche du regard l’homme qui m’a agressé, mais il a déjà disparu dans les ténèbres.
« C’est moi… » Ces mots résonnent dans mon crâne. J’essaye de reconstruire son visage qui me semblait si claire tout à l’heure, mais qui est flou à présent. Sans doute un effet de l’adrénaline qui décuple, sur le moment, les sens. Trèvors me tire de mes pensées.
— Retournons à l'intérieur, propose-t-il.
Je le suis dans la salle de réception sous les regards horrifiés des invités. On m'apporte une chaise sur laquelle je m’effondre. Mon coeur bat toujours à la chamade. Le propriétaire des lieux, un homme bien portant aux cheveux grisonnant, nous invite à nous installer dans une anti-chambre pour avoir un peu plus d’intimité. Le prince ordonne à une servante de me donner un verre d'eau et d'appeler un médecin; celle-ci s'exécute tout de suite et une minute plus tard j'ai un verre d'eau fraîche. Monsieur Darro nous rejoint paniqué.
— Oh mon Dieu, que s'est-il passé ?
J'ai ouvert la bouche pour répondre, mais le prince a été plus rapide que moi.
— Un homme l'a agressé alors qu'elle se promenait dans le jardin.
— Qu’elle horreur, regardez ce qu’il lui a fait, s'exclame mon maître avec de la sauce au coin de lèvre.
Cet idiot a dû passer la soirée autour du buffet.
— Ce barbare vous a toute abîmé, poursuit-il en approchant ses mains grasses de mon visage.
Je recule pour fuir se contact et fronce les sourcils. Je n’aime pas le ton mielleux et condescendant qu’il prend avec moi.
— Imaginez s’il m’avait frapper au nez, mon prix aurais encore baissé, ironisai-je.
Il devient rouge, furieux et s’avance d’un pas menaçant vers moi, mais le prince se place naturellement entre nous. Si il n’était pas entre nous deux je crois qu’il m’aurait frappé. Quand à moi je ne peux m’empêcher de sourire, satisfaite de lui avoir cloué le bec. Il sort finalement appeler Carla et Maya.
Quand enfin le médecin arrive, il m'examine et me donne quelques granules d'Arnica, je crois, pour éviter l'apparition de bleus sur ma peau et il m'a prescrit quelques jours de repos afin de limiter mon stresse. Oui, oui, le "stresse" ! Certes, je suis un peu sous le choc, mais je suis loin d'être traumatisée !
Cela dit, si je pouvais être dispensé le temps d'un week-end des interminables leçons de Carla et de Maya ainsi que la présence de Monsieur Darro je ne vais pas tortiller !
Mes tutrices arrivent paniqués, chacune m’embrasse et me demande toutes les deux minutes si je vais bien.
Après le dépars du médecin, le prince Trèvors annonce à mes tutrices et à Monsieur Darro, sans même me consulter :
— J'emmène Ava en week-end dans un chalet plus au Nord si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
C’était plus un ordre qu’une question. Les deux femmes échangèrent un regard enchanté avant de répondre en choeur :
— Excellente idée !
Tandis que Monsieur Darro fait semblant d’hésiter. Le prince sourit et rajoute :
— Ainsi nous pourrions faire plus ample connaissance.
Je suis bouche bée, le moins que l’on puisse dire c’est que je ne m’attendais pas à ça.
— C’est d’accord, dit Darro avant de retourner au buffet.
— Bien si vous me le permettez je vais prévenir mon chauffeur que nous partons dans quinze minutes.
— Nous partons se soir, demandai-je paniqué.
Maya et Carla me fusillent du regard. J'ai dit quelques choses de mal ?
— Cela pose-t-il un problème, me demande Trèvors.
Okay, c'est le moment pour moi de me rattraper. Trouver une excuse bidon et vite.
— C'est juste que...je n’ai pas d'autres vêtements...
Je ne sais pas si c'est convaincant en tous cas mes mentors parurent se détendre et le prince sourit.
— Ne vous en inquiétez pas ma chère, nous en achèterons.
Sur ceux il sort de la pièce Monsieur Darro sur les talons. Maya et Carla se précipitent sur moi :
— Tu as été incroyable, fanfaronne Carla.
— Je suis si fière de toi, s'exclame Maya en me serrant dans ses bras.
Je suis essoufflée par la tournure que prend cette soirée. Ca doit se voir sur mon visage, car Maya me demande:
— Ava, quelque chose ne va pas ?
Que puis-je lui dire ? La vérité ? Un mensonge ? J'ai confiance en ses drôles de femmes, bien que je ne les comprennent et ne les supportent pas.
— J'ai peur de partir avec cet homme Maya.
Leurs visages se décomposent.
— Tu as peur de quoi ? D'avoir une chance de gouverner et de faire avancer les choses, fit Maya.
Je fronce les sourcils. De quoi parle-t-elle?
— Ecoute bien ce que je vais te dire; le prince Trèvors est un homme aillant une place très importante dans la société et un jour il deviendra Roi, donc l'homme le plus important. Il vivra dans un palais luxueux avec sa famille, mais il devra aussi partir faire certaines guerres et pendant ce temps là qui va tenir les reines du gouvernement ? Son épouse, la reine. Alors dit moi Ava, veux-tu avoir la moindre chance de pouvoir un jour mettre fin au commerce dont tu as était victime, dont nous avons était victime ? Ou bien préfères-tu finir tes jours dans une maternité en tant que mère porteuse ?
Je reste sans voix. Moi qui pensais que Maya se fichait complètement du sort des pauvres gens, je me suis trompée. Elle aussi a souffert et elle aussi veut que les choses changent et elle compte sur moi pour y parvenir.
La porte s’ouvre de nouveau, laissant passer le prince.
— Ma chère, si vous voulez bien me suivre.
Je me lève de ma chaise, Maya me prend dans ses bras et me chuchote si bas à l’oreille, que même moi j'ai du mal à l’entendre :
— Donne toi tout entière s'il le faut, pour qu'un jour plus aucune femme n'ai à ce donner.
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

ShadowKnight a écrit :Salut. Alors déjà pour ton récit, dans le titre tu as écrit " Dystipie " au lieu de Dystopie. Juste une petite faute comme ça.
Je n'ai lu que le début du chapitre et je ne sais pas quoi encore penser mais ça reprend les codes classiques de la Dystopie, gouvernement oppressant, misère et différentes castes.
Déjà l’héroïne elle a déjà du caractère dès le début et on la sent déjà forte. Je lis rarement les récits à la première personne mais quand c'est le cas, j'aime bien car on est facilement plongé dans l'histoire.
Je trouve bien l'idée que tu commences l'histoire par une phrase de dialogue.
Après y'a aussi certains passages assez direct et violent je dirais. Mais bon on n'y échappe pas, et ça rend réaliste l'aspect de la guerre et la société dans laquelle ces habitants vivent.
En autre, il n'y a que peu de détails sur les lieux alentours. La ville, les rues, l'atmosphère/ambiance , les types d'habitants, les origines et l'époque. Après chaque écrivain préfère surement développer dans la suite du récit et cacher ces éléments pour le début.
C'est vrai que les fautes sont parfois gênants comme l'évoque les autres. Du coup, dans l'ensemble pour un début je suis plutôt satisfait par ton roman et je continue pour savoir les enjeux qui suivent.
A je n'avais pas vue pour le "dystipie" faute de frappe ahah je vais essayer de corriger ça. Merci d'avoir commenter, vos remarques m'aide vraiment à m'améliorer et encore désoler pour les fautes ! :(
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

Hello !
Alors j'aime bien, ce n'était pas vraiment une surprise que Trèvors la choisisse (évidemment, sinon il n'y aurait pas eu d'histoire :lol: ) mais par contre tu maintiens bien le mystère en introduisant ce mystérieux personnage. Qui est-il ? Quelles sont ses intentions ? Tant de questions dont j'espère obtenir les réponses prochainement :P Aussi, j'aime le mystère qui plane sur la personnalité du prince. Est-il aussi mauvais qu'on le dit ? Bref, tu permets de maintenir tes lecteurs en haleine et c'est une bonne chose ! Autrement j'attend encore de voir où l'histoire s'en va ainsi, mais jusqu'à maintenant j'aime bien :D
Anna
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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Chapitre 6



Je sors de l'immense demeure au bras du prince, toujours sous les regards médusés des invités. Je suis gênée non pas par le poids des yeux qui me jugent, mais par le faite d'imaginer que je vais passer le week-end en tête à tête avec un homme. Cet homme ! Que vais-je bien pouvoir lui dire ? Qu'allons nous faire ? La panique monte de plus en plus à tel point que j'ai du mal à mettre un pied devant l'autre.
Une immense limousine nous attend; elle est spacieuse et luxueuse. Trèvors s'assois à mes côtés. Il me regarde avec intérêt, je rougis pour la centième fois de la soirée. J'ai beau mettre toute ma volonté pour essayer de me détendre, je suis tétanisée.
— Rougissez-vous à chaque fois qu'un homme vous regarde, ou c'est seulement moi qui vous fais cet effet, ricane-t-il.
Je souris et rougis d’avantage pour avoir rougis.
— Ma maîtresse voudrais que je dise : " seul vos magnifiques yeux couleurs de la nuit posaient sur moi me font sentir femme", mais la vérité est que je rougis bêtement à chaque fois qu'on s'intéresse à moi.
Le prince lâche un petit rire.
— Je vous en pris ne soyez pas gêné de cela. Vous êtes une très belle femme et vous m'avez l'air d'être très intéressante aussi.
Il se lève et attrape deux flûtes de champagne sortie de nul part.
— Permettez moi d'en douter, dis-je.
Il me tend l'une des flûtes remplit.
— Et permettez moi d'en juger, il frappe son verre contre le mien, Santé !
Je lui réponds avec un de mes plus beaux sourire avant de boire un gorgé de ce délicieux champagne.
— Le trajet est long jusqu'au Canada, alors pourquoi ne pas commencer à faire connaissance, propose-t-il.
Ainsi donc, il m'emmène au Canada, je remercie par pensée les cours de géographie donnés par Maya qui me permet de situer à peu près notre destination.
— D'accord, mais nous devons tous les deux répondre aux questions, ordonnai-je.
— Marché conclus, mais c'est moi qui pose les questions.
J'hésite un instant, j'ai des tas de questions à poser moi aussi ! Pourquoi est-ce que je n'ai pas le droit d'en poser ? Je le regarde dans les yeux et acquise. Il sourit.
— Alors pour commencer, quel âge avez-vous ?
— Dix-sept ans et vous ?
— Vingt et un. Avez-vous des frères ou des soeurs ?
Il frappe déjà là où ça fait mal.
— J'ai trois soeurs et deux frères qui sont partis avant moi sinon, j'ai un petit frère et une petite soeur. Et vous ?
— J'ai une soeur, Nathalia.
Il réfléchit à la question suivante, je pense qu'il a vu que celle-ci me touche. Il me pose donc des questions futiles comme " quel est mon animal préféré"," mon sport favori" etc
La limousine s'arrête une trentaine de minute plus tard, nous descendons pour monter dans un jet privé.
C'est pour moi la première fois que je prends l'avion. J’ai eue peur au d’écolage et à l’atterrissage, le prince m'a alors serré la main pour me rassurer et bizarrement cela a fonctionné. Je me suis même endormie pendant le vol. Du temps où nous ne dormons pas, nous parlons de tout et de rien. Plus il parle, plus je suis à l'aise. J’écoute les grandes lignes de sa vie et raconte ce que je veux bien dire de la mienne.


Ce n’est pas vraiment un chalet, mais plutôt un palais en bois. Encore une fois très luxueux et confortable. Les jardins sont simples, raffinés, se marient parfaitement avec le paysage hivernal du pays. Pour ce qui est de l’intérieur, les couleurs sont ; pour chaque pièce, dans les tons verts, marron et blancs. Avec une décoration naturelle et zen, il y a également des plantes partout ; même la rambarde des escaliers est en forme d’arbre finement sculpté.
Trèvors me fais une visite guidée du chalet avant de me montrer ma chambre. Une bonne nouvelle : nous avons tous les deux des chambres différentes. Je suis soulagée de ne pas avoir à partager ma couche avec lui. Je grainais qu’il ne profite de sa supériorité pour m’imposer cela, mais non.
La chambre que j’occupe est bien sûr dans les tons verts et marrons, la tête de lit est particulièrement jolie ; une sorte de souche géante et lisse. Tous les meubles de la chambre sont en bois également : le miroir, la coiffeuse, la commode, le sofa…
— J’ai commandé quelques vêtements pour vous, ils doivent être dans l’armoire, m’informe le prince, j’espère qu’ils vous plairont, ajoute-t-il.
C’est du rapide avec lui ! Il a dû passer la commande pendant que je dormais, car je ne me souviens pas l’avoir vu où entendu passer un coup de téléphone.
— Je suis certaine que oui, répondis-je.
Il me sourit puis m’indique de la main une autre pièce attaché à la mienne.
— Voici notre salle de bain.
Oula Oula ! Notre ? Ai-je bien entendu ? La maison n’est pas assez grande pour une salle de bain en plus peut-être ?
Il m’a suffi de regarder plus attentivement pour constater qu’en effet, cette salle de bain était rattaché a deux chambres.
Super. J’ai été naïve de penser que le prince se montrerai suffisamment gentleman pour me laisser une totale intimité.
Enfin, nous retournons dans ma chambre. La visite est terminée. Mes pieds m’ordonnent de m’asseoir sur le sofa. J’ai passé la soirée et le voyage en talon, mes pauvres chevilles hurlent de douleur. Le prince s’approche.
— Cet endroit est vraiment magnifique, je murmure.
Il me sourit. Sourire que je lui rends.
— Vous m’avez l’air exténuée, je vais vous laisser dormir.
Il dépose un baiser sur ma main, encore une fois ce merveilleux contact laisse une volée de papillon dans mon ventre. Puis il sort de la chambre pour me laisser enfin seule avec moi-même.

Je me souviens d’avoir fait un rêve assez étrange cette nuit là, mais impossible de me rappeler des détails. Je tente de me le remémorer, mais je suis interrompu ; on frappe timidement contre la porte.
— Oui ?
La poignée se baisse, une jeune femme d’origine asiatique entre dans ma chambre. Je reconnais à son uniforme qu’il s’agit d’une servante.
— Bonjour Madame. Je suis votre servante attitrée. Avez-vous bien dormi Madame ?
J’ai une servante à moi maintenant ? Une idée du prince sans aucun doute. Je veux refuser son aide, mais après mure réflexion, je me dis qu’elle peut m’aider.
— Oui, j’ai bien dormi. Comment tu t’appelles ?
— Je m’appelle Miao Lin, mais si ça ne convient pas à Madame je peux prendre le nom que vous désirez.
Qu’elle drôle d’idée ? Je ne peux m’empêcher de remarquer le fait qu’un de ses yeux soient déformé. Il est bien plus bas que l’autre et bien plus petit. C’est une malformation due à la radioactivité sans aucun doute.
— Non, Miao Lin c’est parfait.
Je sors du lit. Miao Lin propose de me faire couler un bain, ce que j’accepte. Mes jambes et mes pieds sont douloureux et mes chevilles sont gonflées.
Je suis toujours un peu gênée à l’idée de me mettre nue devant des inconnus, même si Miao Lin est une femme aussi. D’ailleurs elle n’a pas l’air de comprendre mon immobilité face à la baignoire fumante.
— L’eau est-elle trop chaude pour vous Madame ?
— Non, c’est parfait merci.
Prenant mon courage à deux mains je laisse glisser ma nuisette le long de mes jambes et je rentre dans l’eau chaude. Je m’installe confortablement dans la grande baignoire, laissant l’eau porter mon corps courbaturé. Je me détends tellement que j’en oublie presque la présence de Miao Lin alors qu’elle me demande quel parfum je préfère pour le savon. Je choisis framboise. Elle jette une boule rose bonbon dans l’eau. Cette boule à l’origine compacte se transforme en une mousse rose diffusant un délicieux parfum.
Après mon bain, je sors de l’eau commence à me sécher puis enroulé dans une serviette je me dirige vers la penderie. Je grimace en voyant la quantité de vêtement que le prince m’a acheté pour seulement deux jours. J’attrape une robe pull grise très jolie, des collants bien chauds et une paire de botte fourrée sans talon. Une fois habillée, Miao Lin me coiffe et me maquille légèrement. Mes yeux louchent sur le code barre inscrit à l’intérieur de son poignet. Le sien est beaucoup moins noir que le mien. Il doit être plus vieux.
— Je vais prévenir sa Majesté que vous êtes prête, m’annonce la jeune asiatique.
Je la retiens par le bras :
— Non, je vais descendre l’avertir moi-même.
Elle ouvre la bouche pour parler, mais ne dit rien. Je préfère éviter de me retrouver seul dans une chambre avec lui.
Ainsi, nous descendons toutes les deux dans le salon où Trèvors téléphone, assis sur un somptueux canapé. Il sourit en me voyant et écourte sa conversation téléphonique. Une fois son portable rangé il s’approche de moi, me prends la main pour y déposer un baiser.
— Vous êtes ravissante ma chère.
Je l’inspecte de bas en haut, je dois avouer qu’il n’est pas mal non plus avec son pull bleu marine.
— Je pensais que les prince ne portait que des costumes trois pièces.
Il lâche un petit rire.
— Non, il nous arrive aussi de nous habiller de façon plus décontracté, mais c’est seulement pour de grande occasion.
Là c’est moi qui ris.
— Bien, que diriez-vous d’une balade près du lac, propose-t-il.
— J’adorerais.
Sur ceux nous mettons des manteaux et sortons. C’est une promenade très agréable, le paysage automnal de la forêt m’a conquise avec son mariage de rouge, orange, jaune et marron. Je dois également admettre que la compagnie du prince, elle aussi, est agréable. Nous avons beaucoup parlé, lors de notre discussion j’ai compris une chose ; Trèvors est un homme torturé. Il a vu, subit et fait subir des horreurs, malgré son jeune âge. Il me raconte les batailles auxquelles il l’a participé. Trèvors a été entraîné dès son plus jeune âge à faire la guerre, pas surprenant qu’il soit torturé et dur, depuis enfant on lui apprend à se montrer cruel et impitoyable.
En rentrant de notre promenade, nous passons à table, bien que je sois affamée, le repas composé de salade, de rôtit de canard, de légume en tout genre, de fromage français et de gâteau, le déjeuner est trop copieux pour moi. Je me suis forcée de finir mes assiettes pour ne pas gaspiller.
L’après-midi, Trèvors m’a initié au croquet, un jeu qui consiste à frapper une boule pour la faire passer dans des ponts. C’est assez amusant, j’ai même gagné une des trois parties, mais je soupçonne le prince d’avoir fait exprès de perdre. Nous avons également fait une balade en barque sur le lac, c’est très reposant aussi. La journée est passée ainsi.
La soirée tombe, je suis dans ma chambre, quand j’entends l’eau couler dans la salle de bain, je n’ai pourtant pas demandé à Miao Lin de me préparer un bain. Je m’approche de la porte entrouverte. La buée commence à envahir doucement la pièce. Le prince est sous la douche, je rougis. C’est la première fois que je vois un homme nu. Aussitôt je me recule, honteuse par mon manque de pudeur. Même si j’ai une curieuse envie de faire la voyeuse. Après tout le prince est un très bel homme, c’est un model de virilité avec ces muscles saillant, sa mâchoire carrée et…stop ! Qu’est-ce qu’il me prend tout à coup ?
Mon cœur s’affole, j’ai des bouffés de chaleur. J’ai l’impression que je vais tomber. Je sors de la chambre le plus vite possible, travers le salon pour aller dehors. Je respire à pleins poumons l’oxygène frais extérieur.
Miao Lin me rejoins en trottinant, son visage déformé semble inquiet :
— Tout va bien Madame ?
— Oui…ça va merci, menti-je.
Elle dépose un manteau sur mes épaules. Je n’ai pas remarqué que je suis sortie en tunique, je n’ai pas remarqué non plus que la nuit est tombée.
— Dois-je prévenir sa Majesté que Madame est sortie ?
Je me retourne vers elle.
— Non, c’est inutile je rentre.

Je remonte dans ma chambre, Miao Lin, visiblement sincèrement inquiète, sur les talons. Dans la chambre elle me démaquille, me décoiffe et prépare mon lit. Puis je la congédie pour la nuit. N’entendant plus l’eau couler j’en déduis que le prince n’est plus dans la salle de bain. J’y vais donc pour prendre une douche.
Dans la pièce humide, je me retrouve nez à nez avec l’homme sur lequel je fantasmais il y a moins d’une trentaine de minutes, avec pour seul vêtement une serviette sur les reins. Mon cœur ce remet à battre à la chamade. Il me sourit.
— Oh…je suis désolé, je…comme l’eau couler plus…je…
Je n’arrive plus a aligné trois mots, je suis tétanisée ; comme hypnotisé par sa présence. Je crois que je vais mourir.
Il lâche un petit rire avant de s’avancer vers moi avec une démarche féline. Je recule tout en essayant de parler, mais le mur m’arrête. Le prince vient alors se plaquer presque contre moi. Je suis obligée de lever la tête pour lui « parler » dans les yeux. Ses yeux noirs si profond dans lesquels je pourrais me perdre pour l’éternité s’il me le demandait.
Il plaque une main à plat sur le mur à côté de mon visage et l’autre sur ma hanche. Son contact me donne des frissons…des frissons de…désirs ?
— J’aime quand vous rougissez Ava.
Je suis immobile attendant la suite, la libération. Tout mon être est en alerte. Il plonge son regard sombre dans le mien, je crois que mon cœur va exploser.
— Vous êtes si…différente, si spontané, dit-il en caressant du bout de son doigt mon visage, vous me plaisez vraiment Ava, vous en avez conscience ?
Je ne réponds rien. Qu’est ce qu’il veut que je lui réponde ?
— Avez-vous peur de moi Ava ?
Je retrouve difficilement la parole.
— Je n’ai pas peur de vous, j’ai peur de moi.
Il fronce les sourcils visiblement étonnés par ma réponse.
— J’ai peur des sensations que j’éprouve quand vous êtes là, avouai-je.
— Quelles sensations, demande-t-il.
J’hésite, puis avoue.
— Je crois que c’est du désir.
— Vous n’avez jamais désiré un homme avant ?
J’hoche la tête négativement. Non, je n’ai jamais été intéressé par aucun homme au point de ressentir cette attraction. Il faut dire qu’avec deux grands-frères dans mon arrondissement aucun garçon n’osait venir me voir. Puis quand ils sont partis, là plus part des autres garçons aussi, les quelques-uns qui sont restés et qui ont essayé de m’approcher se sont trouvés face à un mur. Seul Tim a réussi à me conquérir, amicalement parlent.
— Je suis très flatté d’être le premier à avoir touché votre cœur, il dépose un baisé délicat sur mon front, ne craignez rien, je ne ferais rien qui puisse tâcher votre honneur. Je veux faire différemment avec vous.
Il se décolle de moi. Je respire fort. Je tremble tellement que j’ai du mal à tenir debout. Le prince me regarde et me prends la main.
— J’aimerais vous aider à prendre votre douche, mais je ne suis pas sûr de pouvoir me contrôler, avoue-t-il avec un clin d’œil, je vais appeler votre servante.
Il s’apprête à sortir, mais je lui retiens le bras. C’est un geste incontrôlé de ma part, comme un appel au secours. Je veux qu’il revienne, qu’il plaque encore son corps contre le mien. Il fixe mes mains posées sur ses avant-bras puis il me fixe moi. Je me ressaisis, respire un bon coup. Faire diversion.
— Non, c’est inutile. Ne dérangez pas Miao Lin pour ça. Je peux y arriver seule.
Il ne semble visiblement pas convaincu une seconde. Je lui souris pour le rassurer. Il réfléchit un instant.
— D’accord, mais ne fermez pas la porte à clé et si vous tardez trop je n’hésiterai pas à entrer.
Sur ceux, il va dans sa chambre et ferme la porte derrière lui. Il me faut une minute pour reprendre mes esprits. Une fois que c’est fait je me déshabille et commence à me doucher. Une fois propre et détendu j’enroule une serviette autour de ma poitrine et contemple mon reflet dans le miroir. La fatigue et le stresse ont marqués mon visage pâle. J’ai sans doute pris trop de temps, parce que Trèvors entre dans la salle de bain. Il a troqué sa serviette contre un jogging, mais son torse reste nu. Il me regarde avec désir, c’est la première fois qu’on me regarde ainsi. Etrangement c’est plutôt agréable. J’ai l’impression qu’il voit une femme magnifique alors que mon reflet me disait le contraire il y a encore quelques secondes.
— Je voulais m’assurer que vous alliez bien, murmure-t-il les yeux comme hypnotisés par mon corps, vous êtes vraiment magnifique.
Je m’empourpre.
— Merci, vous n’êtes pas mal non plus.
Il a son petit rire qui n’appartient qu’à lui. Enfin, il me regarde dans les yeux, cet échange muet a duré plusieurs secondes. Je décide de briser ce silence pesant en saluant le prince avec un simple, mais efficace « bonne nuit, à demain. » La douche avait réussi à calmer mes ardeurs pas question de les réveiller à nouveau.
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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

CInnCI a écrit :Hello !
Alors j'aime bien, ce n'était pas vraiment une surprise que Trèvors la choisisse (évidemment, sinon il n'y aurait pas eu d'histoire :lol: ) mais par contre tu maintiens bien le mystère en introduisant ce mystérieux personnage. Qui est-il ? Quelles sont ses intentions ? Tant de questions dont j'espère obtenir les réponses prochainement :P Aussi, j'aime le mystère qui plane sur la personnalité du prince. Est-il aussi mauvais qu'on le dit ? Bref, tu permets de maintenir tes lecteurs en haleine et c'est une bonne chose ! Autrement j'attend encore de voir où l'histoire s'en va ainsi, mais jusqu'à maintenant j'aime bien :D
Anna
Merci pour ton commentaire, j'espère que le personnage de Trèvors de plaira, j'ai beaucoup travaillé sur sa psychologie et je dois avouer qu'il est passé par tout les traits de caractère avant que je puisse finalement le construire comme il est maintenant. J'espère qu'il ne te chamboulera pas autant qu'Ava, mais chut je n'en dis pas plus.
CInnCI

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par CInnCI »

ouhlalaaaa il y a de la tension dans l'air, ça c'est suuuuur !
ahah j'aime vraiment le passage de la douche et tout ça, on peut vraiment ressentir comment Ava est troublée (moi aussi, il m'a troublé ! :lol: ) et l'attitude féline et mystérieuse de Trèvors est tout juste comme j'aime! Tu as bien travaillé sur sa psychologie ;)

La seule chose, c'est pour le passage de la balade près du lac ! Tu as tendance à très écourter tes moments et descriptions et de ne dire que le "résumé" si on peut dire, ce qui est très valable pour certains passages, mais je te dirais, n'aie pas peur de nous faire vivre les moments non plus ! Parfois, il est bien de laisser le lecteur se faire une image des personnages par lui-même, de vivre l'histoire lui aussi, même si c'est au travers des yeux d'un autre personnage, puisque le lecteur ne sera pas forcément toujours en accord avec les réactions d'Ava, par exemple. Dans cette scène, tu révèles en quelque sorte un "gros morceau", mais de façon très banale et qui selon moi, mériterait de prendre plus de place dans ton chapitre. En effet, les rumeurs sur Trèvors prenaient beaucoup de place au départ, Ava ne voulait pratiquement rien savoir du prince à cause de cela, disant même qu'il n'y avait pas de place pour le doute, etc. C'était un gros blocage, et donc un gros aspect de la personnalité du prince qu'il restait à découvrir. Et tu l'as bien fait découvrir du côté d'Ava, mais quant aux lecteurs, nous n'avons pas vraiment eu la chance d'avaler la pilule, disons ! :P Sans forcément avoir à raconter ses batailles en profondeur et tout cela, avoir accès à une partie de cette conversation entre eux et aux émotions affichées par le prince nous permettrait de se faire une meilleure idée de lui et de s'attacher à lui par le fait même.
Par ailleurs, dans ce passage, tu passes du présent (ta description du paysage, etc.) au passé (en disant qu'ils ont beaucoup parlé), au présent (en disant qu'ils rentrent). Dans le cas où tu laisserais ton passage comme il est, pour X raison, je te conseillerais plutôt de demeurer tout de même dans le présent, en changeant ton temps de verbe pour simplement écrire quelque chose comme " nous en profitons pour parler beaucoup, et notre discussion me fait comprendre une chose;", ce n'est qu'un exemple, mais tu vois le genre !

Sinon, il y a cette petite faute que tu as tendance, écrire "sur ceux", alors que c'est plutôt "sur ce" :)

Aussi, j'adore qu'ils soient au Canada, étant moi-même canadienne hihi bref, laisse moi savoir quand tu postes la suite !
Anna
Sydneyy

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par Sydneyy »

Franchement, j'adore ! J'ai vraiment hâte de lire la suite. J'ai tout de suite accroché à ton histoire. Il y a quelques petites fautes d'ortographe mais rien de grave. J'aime ta façon d'écrire c'est fluide et facile à lire.
J'ai hâte de savoir ce qu'il va se passer dans les prochains chapitres. :)
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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

CInnCI a écrit :ouhlalaaaa il y a de la tension dans l'air, ça c'est suuuuur !
ahah j'aime vraiment le passage de la douche et tout ça, on peut vraiment ressentir comment Ava est troublée (moi aussi, il m'a troublé ! :lol: ) et l'attitude féline et mystérieuse de Trèvors est tout juste comme j'aime! Tu as bien travaillé sur sa psychologie ;)

La seule chose, c'est pour le passage de la balade près du lac ! Tu as tendance à très écourter tes moments et descriptions et de ne dire que le "résumé" si on peut dire, ce qui est très valable pour certains passages, mais je te dirais, n'aie pas peur de nous faire vivre les moments non plus ! Parfois, il est bien de laisser le lecteur se faire une image des personnages par lui-même, de vivre l'histoire lui aussi, même si c'est au travers des yeux d'un autre personnage, puisque le lecteur ne sera pas forcément toujours en accord avec les réactions d'Ava, par exemple. Dans cette scène, tu révèles en quelque sorte un "gros morceau", mais de façon très banale et qui selon moi, mériterait de prendre plus de place dans ton chapitre. En effet, les rumeurs sur Trèvors prenaient beaucoup de place au départ, Ava ne voulait pratiquement rien savoir du prince à cause de cela, disant même qu'il n'y avait pas de place pour le doute, etc. C'était un gros blocage, et donc un gros aspect de la personnalité du prince qu'il restait à découvrir. Et tu l'as bien fait découvrir du côté d'Ava, mais quant aux lecteurs, nous n'avons pas vraiment eu la chance d'avaler la pilule, disons ! :P Sans forcément avoir à raconter ses batailles en profondeur et tout cela, avoir accès à une partie de cette conversation entre eux et aux émotions affichées par le prince nous permettrait de se faire une meilleure idée de lui et de s'attacher à lui par le fait même.
Par ailleurs, dans ce passage, tu passes du présent (ta description du paysage, etc.) au passé (en disant qu'ils ont beaucoup parlé), au présent (en disant qu'ils rentrent). Dans le cas où tu laisserais ton passage comme il est, pour X raison, je te conseillerais plutôt de demeurer tout de même dans le présent, en changeant ton temps de verbe pour simplement écrire quelque chose comme " nous en profitons pour parler beaucoup, et notre discussion me fait comprendre une chose;", ce n'est qu'un exemple, mais tu vois le genre !

Sinon, il y a cette petite faute que tu as tendance, écrire "sur ceux", alors que c'est plutôt "sur ce" :)

Aussi, j'adore qu'ils soient au Canada, étant moi-même canadienne hihi bref, laisse moi savoir quand tu postes la suite !
Anna
Merci Anna pour ton soutient et tes conseils ! Je suis ravie que la scène de la douche t'ai réchauffé autant qu'Ava ahah!
Effectivement, j'ai tendance a oublier que le lecteur ne connais pas les personnages comme je les connais. Je vais donc réécrire la scène de la promenade (je pense que je reposterais le chapitre avec les modifications ajoutés) par conséquent le problème de conjugaison sera modifié.
"Sur ce" c'est noté merci !
Mensou
La_petite_lectrice

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par La_petite_lectrice »

Sydneyy a écrit :Franchement, j'adore ! J'ai vraiment hâte de lire la suite. J'ai tout de suite accroché à ton histoire. Il y a quelques petites fautes d'ortographe mais rien de grave. J'aime ta façon d'écrire c'est fluide et facile à lire.
J'ai hâte de savoir ce qu'il va se passer dans les prochains chapitres. :)
Super je suis contente que ça te plaise, encore mille excuses pour les fautes, je fais de mon mieux pour corriger le plus gros. Je te tiens enformé quand seront disponible les prochains chapitres avec l'espoir qu'ils te plairont toujours.
Mensou
ninegar

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Re: Les larmes de la couronne - Chapitre 1 [Dystipie-Romance]

Message par ninegar »

bonjour et merci pour m'avoir permis d'entrer dans ton univers.
ton premier chapitre n'est pas mal du tout. Cependant je pense, et j'espère que tu ne te vexeras pas, qu'il pourrait être retravaillé, je pensais à le rendre plus fluide en allégeant l'écriture, mais bon qu'est-ce que j'en sais hein ! ce n'est pas moi qui ai mis tout mon cœur dans ce projet.
Bon, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop, mais un texte est aussi bien plus agréable à lire quand il y a un minimum de fautes. Voilà, j'ai été plus que sincère, parce que j'ai vécu ça moi aussi et je sais qu'on a tendance à maudire les critiques négatives, mais avec suffisamment de recul cela peut devenir aussi très porteur.
N'hésite pas à me dire tout ce que tu penses de mes observations.
Ninegar.
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