La rose endormie

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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lilouo

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La rose endormie

Message par lilouo »

Voici une histoire que j'ai écrite pour mon travail de maturité (je suis suisse), j'ai changé quelques éléments puisque j'avais des restrictions et que maintenant je n'en ai plus. Je vous mets le début. Dites moi ce que vous en pensez, les améliorations qu'il y a à faire et si vous voulez lire la suite. Merci

La Rose endormie

« C’étaient les deux moitiés d’un seul amour. L’une était l’idéal sublime, l’autre la douce réalité. »
Gérard de Nerval, Sylvie



Il est une histoire connue de tous, mais personne jusqu’alors n’en savait la source. On dit qu’elle commença par une prophétie…

La fleur étendra ses pétales, un à un ils se formeront, ils embelliront la tige munie de dangereuses épines, étireront leur couleur de sang vers le ciel limpide. La beauté de la fleur éclairera le paysage d’un scintillement grenat, ses épines pointeront leur cime acérée, défendant le secret de leur chère amie.
Car quiconque essayera de la dérober, tombera sous les lances empoisonnées de sa convoitise. Nulle âme ne découvrira le secret de la rose, car aucune n’est assez pure pour y accéder. Toutefois, un jour viendra où la malédiction sera levée ; entourée des rayons du soleil et des pouvoirs de l’ombre, elle libérera la reine des reines de sa malédiction. Alors seulement la princesse, délivrée de sa prison empoisonnée, rétablira la paix dans le verger éternel.

Meven se répéta les mots de la prophétie, les assimila jusqu’à ce qu’ils demeurent au plus profond de sa mémoire. Il se rappelait encore le jour où un vieil homme rencontré par hasard en chemin, lui avait prédit le réveil d’une certaine princesse. Il lui avait offert le gîte une nuit d’orage alors que le jeune homme n’avait nulle part où aller. Lorsque les éclairs s’étaient faits plus nombreux et que le ciel avait resplendi de toutes parts, son hôte avait eu un regard blanc, fixe comme s’il ne voyait plus au dehors mais que des événements inconnus se passaient sous ses yeux, à l’intérieur même de son être. Il avait alors parlé d’une voix gutturale et répété les mots inlassablement jusqu’à ce que le ciel se fût calmé. Puis il s’était tu et était resté le regard vide sans aucune réaction. Le jeune homme avait essayé de le sortir de sa torpeur, sans succès. Il avait attendu un jour et une nuit mais le vieil homme ne bougeait pas : il était devenu aussi immobile que l’arbre devant sa maison, ses bras à la peau rugueuse avaient la rigidité de l’écorce, les nœuds du bois avaient pris la place de ses yeux et sa posture évoquait celle d’un hêtre. Ne pouvant attendre plus longtemps, Meven était parti, laissant de la nourriture et de l’eau près du vieil homme pour que, s’il se réveillait, il ait de quoi étancher sa soif et sa faim.
Il avait beau se répéter qu’il n’y était pour rien, qu’il avait fait tout ce qu’il avait pu, rien n’y faisait, le remords le rongeait chaque nuit et ses jours n’étaient guère plus joyeux ; il avait fui le château dans lequel il résidait, ne supportant plus les restrictions imposées à son rang. La vie de prince n’était pas faite pour lui ! Les bals et les fastes donnés en son honneur l’ennuyaient et les nobles qui l’accompagnaient partout l’exaspéraient, leur hypocrisie n’avait d’égale que leur avidité. Le prince voulait quitter cet univers de complots et de superficialité. Il craignait de devenir comme toutes ces personnes s’il restait une seconde de plus dans ce château. Plus que tout, il désirait découvrir ce royaume prétendu sien, partager la vie de ses habitants non pas à travers sa royauté mais comme un simple sujet. Le roi étant parti dans une autre contrée pour des raisons commerciales, la plupart des serviteurs ne prenaient garde à ce que faisait Meven. Il avait prétexté une visite à des tiers, et les serviteurs l’avaient regardé galoper au loin sans se douter que son voyage serait sans retour.

Cela faisait six jours qu’il marchait à travers la campagne et il n’avait croisé que quelques maisons isolées à la lisière d’une forêt ou perdues en plein milieu d’une vaste prairie verdoyante.
Meven jeta un regard inquiet vers le ciel : un orage se profilait, il ne lui restait que peu de temps pour trouver un village avant d’être trempé. La chance lui sourit : à quelques kilomètres de l’endroit où il se trouvait, se dressait un petit village charmant, composé de maisons aux murs de pierres claires, de jardins fleuris, de chemins pavés et très certainement d’une auberge, pensa Meven.

Il s’approcha de la porte du village ; un vieil homme au sourire édenté lui demanda le prix habituel pour séjourner dans une ville. Il lui indiqua la route menant à la seule auberge du village. Le jeune homme suivit ses conseils et se retrouva bientôt devant une imposante maison aux murs blancs incrustés de lourdes pierres. Il entra par une porte en bois sombre et découvrit une salle bondée et chaleureusement éclairée. Il s’assit à une table et commanda le plat du jour.
C’est alors qu’une senteur florale attira son attention. Une jeune fille s’approchait du comptoir ; elle ne devait pas avoir plus de seize ans, sa silhouette élancée était vêtue d’une robe légère couleur de neige et qui lui arrivait aux chevilles, ses longs cheveux blond cendré lui donnaient l’air d’une déesse grecque, son visage, enfin, reflétait une telle pureté qu’on aurait pu la prendre pour un ange. Un teint clair et frais, des joues roses et une bouche corail ne suffisaient pas à attirer l’attention tant ses grands yeux bleus étaient magnifiques. Deux saphirs posés sur de la porcelaine, ornés de longs cils noirs, un petit nez aquilin, de longues boucles dorées qui provoquaient de subtils reflets sur la blancheur de sa robe. Meven venait de croiser la plus belle apparition qu’il eût jamais vue.

La jeune fille en question se retourna, ses yeux innocents croisèrent le regard vert émeraude du jeune homme assis à la table la plus proche. Elle regarda avec curiosité l’inconnu : il avait des cheveux brun profond, un visage magnifique et des yeux d’un vert perçant qui ne cessaient de l’observer.
Un agréable fumet attira l’attention du jeune homme, le serveur venait de poser un appétissant plat de viande sur la table. Le temps de remercier le serveur, la jeune fille avait disparu. Meven se jura de la retrouver.

Après avoir réservé une chambre à l’auberge, il décida de découvrir le village dans lequel il séjournait. Tout n’était qu’enchantement et bonheur, des fleurs de toutes sortes garnissaient les jardins, les maisons aux murs blancs étaient accueillantes et chaleureuses, les habitants, enfin, semblaient aimables et souriants. Le jeune homme visitait avec émerveillement ce petit paradis terrestre qui semblait avoir été épargné de tous les vices de la cour. L’atmosphère bienheureuse de l’endroit le poussa à découvrir si les alentours possédaient également cette beauté et cette fraîcheur qui semblaient suspendues dans le temps. Le prince continua son chemin en direction des collines dont on lui avait vanté la beauté. Des étendues vertes s’étiraient à perte de vue. Au loin une forêt lançait son ombre mystérieuse sur les vastes prairies garnies de fleurs des champs. Le jeune homme eut la soudaine envie d’entrer dans le bois, comme si quelque chose l’y attirait. Pensant que c’était un effet de son imagination, et que la forêt, quoiqu’étrange, n’avait rien de maléfique, Meven s’étira et décida de suivre la route qui s’élançait vers la plus haute colline. Alors que le jeune prince s’affairait à gravir la pente verdoyante, il aperçut une gracieuse silhouette contemplant le paysage, les éclats du soleil donnaient à ses cheveux une nuance dorée des plus aimables. Il reconnut la jeune fille de l’auberge et s’empressa de la rejoindre.
Tic-Tac_Tu-Crak

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Re: La rose endormie

Message par Tic-Tac_Tu-Crak »

Boujour bonjour ! :D
Ecoute, c'est pas mal ! Tu décris bien les scène. L'intrigue est en train de se mettre doucement en place ni trop vite ni trop lentement. Comme il faut quoi ^^ J'aime bien cette idée de prophétie. Bon, c'est assez sombre pour le moment, mais il faut bien un peu de suspens (;
Donc voilà ! Ton texte est agréable à libre et bien fluide. ^^ Hate de lire la suite ! Previens s'il te plait :P
Au fait j'ai pas compris .Pourquoi tu as du écrire cette histoire au début ?
Bisous !
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Tic-Tac_Tu-Crak a écrit :Boujour bonjour ! :D
Ecoute, c'est pas mal ! Tu décris bien les scène. L'intrigue est en train de se mettre doucement en place ni trop vite ni trop lentement. Comme il faut quoi ^^ J'aime bien cette idée de prophétie. Bon, c'est assez sombre pour le moment, mais il faut bien un peu de suspens (;
Donc voilà ! Ton texte est agréable à libre et bien fluide. ^^ Hate de lire la suite ! Previens s'il te plait :P
Au fait j'ai pas compris .Pourquoi tu as du écrire cette histoire au début ?
Bisous !
Merci =), en fait au départ c'était pour un travail que l'on fait à la fin du lycée en Suisse, réparti sur une année, et le texte était une part de mon travail, l'autre une étude . Je vais mettre bientot la suite.
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Voila la suite =).

La jeune fille leva les yeux vers le nouvel arrivant ; le reconnaissant, elle lui sourit, mais son regard demeurait triste. Son doux visage reflétait une mélancolie, un chagrin que le jeune homme voulait à tout prix effacer.
- Bonjour ! commença-t-il, vous souvenez-vous de moi ?
- Oui, murmura la jeune fille, vous étiez à l’auberge…
- En effet ! un sourire illumina le visage du jeune homme, elle se souvenait de lui ! Je me nomme Meven, pour vous servir.
La jeune fille esquissa un sourire, elle ajouta de sa voix mélodieuse :
- Le paysage est magnifique depuis ces collines, je viens souvent ici...pour… elle se tut, un voile de chagrin assombrit son visage.
Meven ne dit rien et attendit qu’elle se tourne à nouveau vers lui.
- Excusez-moi, reprit-elle.
- Ce n’est rien. Je comprendrais très bien que vous vouliez rester seule et je peux m’en aller si…
- Non, ne vous inquiétez pas pour moi. Restez, le soleil n’est pas encore couché et ce spectacle mérite d’être vu. Il me permet d’oublier… elle avait prononcé ces mots sans y prendre garde.
La compagnie de certaines personnes est troublante.
- Oublier ? demanda-t-il.
Son regard abattait une à une toutes les réticences de la jeune fille.
- Une personne que j’aimais profondément a quitté pour toujours les doux rayons du soleil et demeure éternellement dans l’ombre, sans espoir de retour, elle détourna le regard, ses beaux yeux se remplissant de larmes, ma chère mère, que j’aimais tant, nous a quitté voilà un an, jour pour jour mais la peine que m’a causé son départ demeure aussi vive qu’au jour de sa mort. Son absence m’est insupportable.
Elle se détourna, le visage entre ses mains.
- Je suis désolé.
Il posa sa main sur l’épaule de la jeune fille. Le soleil éclairait la plaine de ses derniers rayons. La lune, déjà présente paraissait plus ronde et brillante encore, elle remplacerait bientôt son frère à la tête du ciel. Les existences de ces deux êtres, si opposés et pourtant si proches, ne pouvaient coexister que quelques heures mais elles étaient si précieuses que chacun patientait chaque jour et chaque nuit pour apercevoir sa moitié avant de la perdre à nouveau.
Les deux jeunes gens contemplaient le paysage, comme perdus dans leurs pensées. Le coucher du soleil créait une atmosphère étrange : comme si le temps était suspendu.
- Il se fait tard, je dois rentrer, murmura la jeune fille en se détournant déjà de Meven.
- Attendez ! Puis-je au moins connaître votre nom ? ses yeux avaient une telle détermination qu’elle ne put y résister.
- Si vous me retrouvez, je promets de vous le dire, elle lui adressa le plus charmant des sourires et s’en alla en direction du village.

Le jeune homme resta un instant pensif, sur la colline, l’image de sa rencontre figée comme la toile d’une peinture sur sa mémoire. Et quand la nuit eut entièrement étendu son voile sur le monde, que la douce lune de sa lueur argentée sur le paysage, eut transformé cette terre si connue le jour en un lieu étrange et mystérieux, Meven se décida à partir.
Le son de ses pas se répercutait au loin, partout régnait le silence comme si le monde entier était tombé dans un profond sommeil que seul l’amour naissant d’un jeune prince pouvait briser.
La nature était immobile, aucun souffle de vent ne venait troubler la quiétude régnante, les arbres se tenaient fiers et droits, étirant leurs cimes vers le ciel, les pierres reposaient en silence, vestiges d’un temps à présent oublié. Seul un bruit persistait, un son doux et continu qui semblait provenir des vallées ; une respiration perpétuelle. Comme plongées dans un sommeil éternel, les fleurs entonnaient une berceuse silencieuse pour leur amie : une rose, la plus belle, restait prisonnière de cette malédiction ; endormie depuis la nuit des temps, elle attendait sans fin celui qui viendrait la délivrer.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

whouah!! j'aime vraiment beaucoup ton histoire! elle est géniale! et puis il n'y a presque pas de fautes d'orthographe, ce qui est super :)
j'ai vraiment hâte de lire la suite! :D

préviens moi quand tu l'auras mise!
bisous miss :D
Tic-Tac_Tu-Crak

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Re: La rose endormie

Message par Tic-Tac_Tu-Crak »

Hei ! (:
Le texte est toujours aussi fluide, c'est vraiment agréable. On n'a pas besoin de se forcer pour lire, ça vient tout seul. Je trouve que c'est plutôt rare, c'est une qualité =) Pas grand chose à dire tu sais (; J'espère que tu nous mettras rapidement une suite !
Bisous.
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Merci beaucoup :D , ça me touche vraiment de voir que vous aimez cette histoire. Je vous mets la suite...

Meven ouvrit les yeux, le soleil éclairait son visage. Il s’habilla et descendit dans la salle de l’auberge. Elle était presque vide, il demanda le petit-déjeuner et s’installa à une table proche du comptoir. L’aubergiste était seul, le jeune homme l’invita à sa table et entreprit de parler avec lui. Il lui demanda s’il avait beaucoup de clients et si les gens étaient amicaux dans le village. L’homme, qui devait avoir une cinquantaine d’années, lui répondit chaleureusement, les clients allaient et venaient, parfois il avait des groupes entiers, d’autre fois des voyageurs solitaires restaient quelque temps dans le village. Il avait, en tout cas, toujours du travail. Les habitants ? Ils étaient aimables et joviaux, chacun avait sa petite histoire, sa besogne, sa famille. Ils acceptaient toujours volontiers de discuter avec les gens de passage.
Il allait parler de tous les villageois mais Meven n’était intéressé que par une seule personne : une jeune fille aux cheveux blonds.
Une jeune fille ? Il y en avait de très jolies. Une, cependant, se détachait du lot, elle était réputée pour être la plus belle de toute la région et même, ajouta-t-il de tout le pays ! Il pourrait la trouver dans la maison au bout du village, chez la fleuriste. La brave femme l’avait recueillie après la mort de sa mère qui était une de ses amies. La jeune fille l’aidait beaucoup et les ventes avaient doublé depuis qu’elle s’occupait de la caisse. Il ne fallait pas s’en étonner, belle comme elle était !

Meven remercia l’aubergiste et partit au dehors. Le soleil luisait dans le ciel, d’un bleu vif, sans nuages. La chaleur était forte pour une heure si jeune de la journée ; les gens riaient tandis qu’ils vaquaient à leurs occupations. Le chemin était plus long que le jeune prince l’eût cru et il arriva après une vingtaine de minutes devant la maison de la fleuriste. C’était une chaumière blanche comme toutes les autres, mais les nombreuses fleurs qui garnissaient les façades paraient de mille couleurs les murs de pierre. Le jeune homme entra, une clochette retentit et, avant qu’il n’ait eu le temps de se préparer à ce qu’il allait dire, une femme ronde et souriante se pencha vers le comptoir. Meven fit une mine déconfite, il se reprit et sourit :
- Bonjour, commença-t-il, j’ai cru comprendre qu’une jeune fille vivait ici ?
- En effet, elle est derrière, dans le jardin. Vous la connaissez ?
- On peut dire ça, lui répondit-il un sourire en coin.
- Alors, suivez-moi, je vais vous conduire jusqu’à elle.

Meven s’exécuta et arriva bientôt dans un jardin débordant de fleurs de toutes sortes : les tulipes et les jonquilles côtoyaient les marguerites et les pensées. Les couleurs vives de toutes ces plantes contrastaient avec la blancheur des roses : leur clarté en était presque éblouissante. Une jeune personne s’occupait de tailler les roses blanches, sa longue robe vaporeuse était de la même couleur que les fleurs, ses cheveux avaient l’éclat du soleil. Elle se retourna, ses grands yeux bleus examinèrent le jeune homme, un sourire éclaira son visage. Meven s’approcha d’elle :
- Je vous ai retrouvée, dit-il, un sourire sur les lèvres.
- Je sais. Elle rit, d’un son vif et cristallin. Ses yeux bleus avaient la même couleur que le ciel. Voulez-vous m’aider ? demanda-t-elle en lui tendant un panier rempli de fleurs.
- Volontiers. Il sourit, s’empara de la corbeille.
Plusieurs heures durant, ils taillèrent, cueillirent, arrosèrent les fleurs du jardin. Ils se souriaient : il l’aidait pour les choses les plus dures, elle le conseillait sur la manière de couper telle ou telle plante. Ils discutaient de tout et de rien. Meven apprit ainsi qu’elle vivait depuis toute petite dans ce village, qu’elle ne l’avait jamais quitté et que rien ne lui avait jamais donné l’envie de le faire. Elle avait une voix claire et mélodieuse et utilisait un langage soutenu pour une simple fleuriste, elle semblait avoir oublié sa tristesse de la veille et riait aux répliques du jeune homme. Son sourire illuminait toute sa personne. Elle ne lui posa aucune question sur sa vie : ni d’où il venait ni où il comptait aller ensuite, Meven en fut à la fois soulagé et déçu. Il ne pouvait, cependant, révéler sa véritable identité de crainte de devoir retourner au palais de son père qu’il avait fui de tout son cœur. Tant qu’il restait inconnu, tout irait bien et il pourrait vivre sa vie comme bon lui semblait.

Ils venaient de terminer le travail au jardin, midi était passé, la jeune fille se dirigea vers une pièce où des vases étaient entreposés, des tiges et des feuilles jonchaient le sol. Meven suivit l’apprentie fleuriste vers une table où elle entreprit d’arranger un bouquet à l’aide des fleurs cueillies le matin même. Il l’observait travailler : sous ses doigts délicats, prenaient forme de magnifiques compositions. Son visage était serein mais ses yeux exprimaient une intense concentration, lorsqu’elle commettait une erreur, sa bouche faisait la moue et ses sourcils se fronçaient. Au contraire, lorsqu’elle réussissait un bouquet, un sourire illuminait son visage et ses yeux brillaient de satisfaction. Le jeune homme ne se lassait pas de l’observer. Il passa une main dans ses cheveux marron et s’apprêta à lui poser la question qui lui brûlait la langue depuis le début de la journée. Il s’approcha ; le son de ses pas attira l’attention de la jeune fille, elle lui fit face, une expression de curiosité sur le visage. Il voulut parler mais elle fut plus rapide :
- Merci beaucoup, votre aide m’a été précieuse. N’hésitez pas à revenir si l’envie vous en prend, et ceci-faisant, elle le conduisit à la porte, en voyant son air surpris elle ajouta, ne vous méprenez pas, je ne vous mets pas à la porte mais je dois moi-même aller chercher du pain pour le dîner. Voulez-vous m’accompagnez ?
- Bien sûr.
Il sortit, elle referma la porte derrière elle. Lorsqu’elle lui fit à nouveau face il lui demanda :
- Au fait, vous ne m’avez toujours pas dit votre nom…
Elle sourit.
- Aelle, je me nomme Aelle, et elle s’avança vers le chemin.
Meven resta un instant sur place… « Aelle » murmura-t-il, « mon ange ».

Un pique-nique ! C’était ça, il lui suffisait d’organiser un pique-nique ! Meven se vêtit en hâte, attrapa sa chemise et descendit en courant les escaliers menant à la salle de l’auberge. Il demanda au cuisinier s’il lui était possible d’emporter du pain, du fromage, des fruits et de l’eau. Le vieil homme accepta tous sourires en voyant la pièce que lui tendait Meven. Le jeune homme sortit et s’élança sur le chemin menant chez la fleuriste.
Plus il y repensait, plus il était certain de sa bonne idée. La veille, après avoir dîné en compagnie d’Aelle et de ses parents adoptifs, il avait vainement cherché à accomplir le souhait de la jeune fille. « Je ne me sens bien que proche de la nature : emmenez-moi dans la plus belle ville du monde, je serais tout aussi triste qu’un ange privé de ses ailes qui ne pourrait retourner au paradis. » Elle avait ri, ne s’attendait sûrement pas à ce qu’il l’invite à manger, au beau milieu des champs…
Tout sourire, il se pointa à la porte, et frappa. La fleuriste l’accueillit à bras ouverts, elle lui expliqua qu’Aelle n’était pas là et ne devait rentrer que le soir. Elle était partie en ville pour acheter des engrais et des nouvelles sortes de plantes. Il y avait un grand marché, des voyageurs venus de loin, toutes sortes de fleurs à découvrir ! Meven pouvait lire l’émerveillement de la bonne femme sur son visage, il sourit en imaginant la fleuriste, ébahie de joie devant un marchand de fleurs… Une question lui vint à l’esprit : N’était-il pas dangereux pour une jeune fille de se promener seule en ville ? Oh, mais il n’y avait aucune inquiétude à se faire ! le rassura la fleuriste, Aelle était accompagnée de Richard, le fils du maire du village. Un jeune homme respectueux, gentil, on pouvait lui faire confiance ! Et joli garçon avec ça ! Elle lui fit un clin d’œil. Le sourire de Meven disparut entièrement.

Il s’excusa auprès de la fleuriste et partit en direction des collines. Le fils du maire ? Et alors, il était prince lui ! Et on pouvait lui faire confiance ?!? Certainement pas, ses intentions devaient être tout ce qu’il y a de plus malhonnêtes ! Comme par hasard, il accompagnait Aelle en ville, qui sait ce qu’il tenterait une fois seuls tous les deux ! Meven frappa un caillou de son pied, la pierre alla ricocher contre un tronc d’arbre, une douleur pointa à son orteil. Et voilà qu’il s’était fait mal d’une manière aussi stupide !
Il s’arrêta quelques instants, le temps de reposer son pied endolori. Il s’était laissé emporté, après tout qu’avait-il à craindre d’un simple villageois, il était plus instruit, plus rusé… Aelle avait affirmé détester la ville, elle rentrerait déçue d’avoir passé sa journée ainsi. Mais voilà : il l’attendrait devant sa porte avec un bouquet de ses fleurs préférées, l’emmènerait dîner au coucher du soleil dans une clairière remplie de fleurs et elle oublierait entièrement cet idiot de Robert ou quel que soit le nom qu’il portait !
Meven se remit à sourire, fier de lui. C’est alors qu’il remarqua l’endroit dans lequel il se trouvait, il n’avait pas fait attention au chemin qu’il empruntait, trop plongé dans ses plans pour récupérer Aelle. Il se trouvait dans la forêt, assez profondément enfoui pour ne plus apercevoir les collines. Les chants des oiseaux étaient le seul son qui lui parvenait. Ayant du temps à perdre jusqu’au soir, et laissant son côté aventurier l’emporter : il continua sa route. Si on pouvait appeler ça une route ! La voie de terre s’effaçait presque entièrement devant la végétation environnante : des ronces s’enchevêtraient au milieu de jeunes pousses, les feuillus laissaient place à de plus grands conifères, leurs ramures éraflaient les bras du jeune homme et il devait faire attention à ses pas sous peine de trébucher sur une tige ou une pierre. A mesure qu’il avançait, son parcours devenait plus exigeant : le chemin se resserrait, les branches des sapins se touchant presque entre elles, les plantes étaient plus drues et la lumière se faisait de plus en plus rare. Il marchait depuis longtemps, lorsque quelque chose l’inquiéta : il ne savait pas quoi mais un subtil changement était survenu, ce n’était pas la végétation (quoique plus vivace, elle n’était pas synonyme de danger), le manque de lumière n’était pas un problème (Meven n’avait jamais vraiment souffert de la peur du noir, du moment qu’il pouvait se déplacer sans trop de difficultés…) et les oiseaux… C’était ça ! Il manquait bien quelque chose : les oiseaux s’étaient tus.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

encore une fois, bravo! j'ai adoré la suite :)
j'ai vraiment hâte de lire la suite! :D

préviens moi quand tu l'aura écrites :)
bisous miss :D
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Merci, merci :D , comme je ne serai pas là cette semaine je vous mets un passage plus long ...


Un silence menaçant entourait le prince. Il chercha un indice du regard, il ne savait quoi, lorsqu’il entendit autre chose. Au début, il pensa au vent, mais c’était trop calme pour qu’il s’agisse de cela. En fait, cela ressemblait plus à une respiration. Meven eut un court moment de panique : quelqu’un l’observait, tapi dans le noir, attendant le meilleur moment pour agir. Il ne lui restait pas beaucoup de temps ; il fit le calme dans son esprit, comme son maître d’arme le lui avait appris. Trois temps. Un temps pour l’esprit : pour réfléchir et localiser la menace. Un temps pour la garde : afin de saisir son épée ou si elle manquait trouver l’arme la plus efficace. Et le dernier temps pour l’attaque : dans une situation comme celle-là, telle une proie prise au piège d’un chasseur, il n’avait qu’une chance de frapper. Il se concentra, repéra un bâton assez solide à un mètre de lui, il ne lui restait plus qu’à repérer la position de l’intrus. Il lui semblait que la respiration venait de sa gauche, derrière un massif de buissons épineux et de ronces.
Il s’élança, attrapa son épée de fortune, contourna le buisson et abattit son arme sur… une pierre ! Ou plus précisément une immense roche qui semblait fermer l’entrée d’une grotte. Elle était sertie de ronces aux épines plus affûtées que la pointe d’une épée. Haute de plus de quatre mètres et large de trois, elle bouchait l’ouverture d’une caverne qui s’enfonçait dans la montagne. La pierre n’avait pas bougé, le bâton était cassé en deux et Meven se tenait essoufflé, ahuri devant ce qu’il venait de se passer. Il était pourtant certain d’avoir entendu quelqu’un respirer. A présent qu’il faisait plus attention, il remarqua que c’était la pierre qui respirait ! Ou plutôt, la respiration venait de derrière la roche, autrement dit de la grotte…
Il s’approcha de la cavité, essaya, en vain, de dégager un passage : la pierre n’avait pas bougé. Il ne put s’empêcher de remarquer l’étrangeté de la situation : cette énorme « porte » devait peser plus de mille kilos et pourtant le mastodonte n’étouffait pas le son provenant de la grotte. Au contraire, il semblait l’amplifier, le répandre à travers toute la forêt comme un appel qui devait être entendu à tout prix. Le jeune homme voulait découvrir ce qui se cachait derrière cet immense bouclier, il en éprouvait une étrange sensation : comme si tout son corps était poussé vers sa destination. Ses membres ne répondaient plus et ce fut comme si une force s’était introduite dans sa tête et commandait à son corps. Il ressentait l’irrépressible besoin d’entrer dans la grotte.
Le doux murmure s’infiltrait peu à peu dans sa tête, s’immisçant jusque dans les moindres recoins de son esprit, accaparant lentement sa volonté. Meven ne pensait bientôt plus à rien d’autre que l’auteur de la respiration.
Il entendit une voix féminine qui lui parlait. Ce qui était étrange car il n’y avait personne. Il comprit alors que la voix, bien qu’elle ne soit pas la sienne venait de son esprit, comme si, par un moyen inconnu, elle avait trouvé la porte de son âme. La voix se mit à parler. Qui se souciait de rentrer dans cette auberge minable ? De payer pour un dîner infect ? Quel besoin y avait-il à sortir observer les collines et les champs ? Qu’avait-il à gagner en rentrant au village ? Les habitants ne le connaissaient pas : il n’était qu’un étranger à leurs yeux et, s’il dévoilait son identité, ils n’en voudraient qu’à son argent et à sa couronne. Il avait déjà fui des gens pareils, guidés par l’avarice, ne recherchant que le pouvoir. Son retour ne lui faisait que de sombres promesses : il serait condamné à être exclu et à supporter le regard chargé de méfiance des villageois ou, s’il choisissait la vérité, les soupçons qui tomberaient sur chacun de ses proches. Il ne pourrait faire confiance à personne…Non, il y avait quelqu’un de loyal, d’honnête : jamais elle ne le trahirait. Qui ? Cette jeune dévergondée ? Cette fille ne recherchait que l’attention des hommes, elle choisissait le plus offrant et oubliait entièrement le pauvre soupirant qui ne lui donnait que des fleurs. Non, elle n’était pas comme ça. Elle aimait beaucoup les fleurs, elle le lui avait dit. Elle lui avait tout raconté : ses souvenirs les plus douloureux, même la mort de sa mère… Au contraire, cela faisait partie de son plan : la jeune orpheline éplorée qui se retrouvait sur le même chemin que lui. Des yeux magnifiques d’où s’échappaient des larmes : une arme redoutable. Elle usait de son charme pour qu’il en tombe amoureux et ensuite le faisait languir, le rejoignait, puis l’oubliait pour un autre qui avait bien plus à lui offrir… Il avait déjà connu cela, en un sens : il avait cru les courtisans qui prétendaient être ses amis, il leur avait offert des places dans la cour, il leur avait fait confiance. Et qu’avait-il reçu en retour ? La trahison, ses seuls amis s’étaient révélés être attirés par l’argent et le pouvoir et n’avaient que faire de l’amitié d’un prince une fois leurs objectifs accomplis. Non, pas elle. Elle était différente. Jamais, elle ne le ferait souffrir... Et où était-elle aujourd’hui ? Près de lui, comme elle le lui avait laissé croire ? Non, elle s’était enfuie avec un autre… Elle n’était pas rentrée le soir… Elle était restée avec Richard. Elle le préférait, le fils d’un maire promettait de bien plus belles occasions qu’un voyageur qui repartirait rapidement. Elle devait déjà être entre ses bras, dans une ruelle, seuls tous les deux, enlacés… Non, pas elle pas…Aelle !

Meven reçut comme un choc. Il avait la sensation de s’être réveillé après avoir été assommé : sa tête lui faisait mal, comme si on l’avait drogué et que son esprit demeurait flou, incertain. Il repensa à cette voix qu’il avait entendue, elle lui avait parlé, elle lui avait révélé des choses. Il se demanda à quelle femme elle pouvait appartenir et pourquoi elle était partie… non, c’était lui qui était parti, il devait faire quelque chose, quelqu’un avait besoin de lui… Tout d’un coup, il sut.

Il se leva, regarda aux alentours et après être certain du chemin qu’il prenait, se mit à courir jusqu’à en suffoquer. Aelle était en danger ! Il ne saurait dire comment il le savait, il le sentait, c’était tout. Les arbres défilaient devant lui, les branches se trouvaient sur son chemin, comme pour l’empêcher de retourner au village. Les fines tiges le griffaient, laissant sur son visage et ses bras, des marques rouge sang. Il trébuchait sur des cailloux, tombait parfois dans la poussière du chemin. La terre emplissait sa bouche mêlant le goût de la terre à celui plus âcre du sang. Pourtant il se relevait, et repartait encore plus vite qu’avant. Sa course le conduisit aux premières maisons du village, la nuit était tombée et on ne distinguait que peu les édifices couleurs de suie. Les demeures suivantes étaient plus nettes : leur blancheur se détachait du paysage noirci, comme l’éclair illuminait le ciel, les soirs d’orages. Des lumières filtraient à travers les rideaux suspendus aux fenêtres, des silhouettes apparaissaient et disparaissaient à l’intérieur, des rires, parfois, échappaient d’une maisonnée. Plus personne n’errait dans le village, les lampadaires éclairaient de la flamme de leur bougie les recoins les plus sombre et telle une comète, laissaient une traînée lumineuse, une route à suivre qui guidait Meven jusqu’au bout du hameau, là où la dernière maison se trouvait.
Meven s’arrêta un court instant pour reprendre son souffle et frappa éperdument à la grosse porte en bois. La fleuriste apparut dans l’encadrement de la porte :
- Aelle ?!? demanda-t-elle avec soulagement. Puis, elle reconnut le jeune homme de l’autre fois et son inquiétude perça dans ses yeux.
- Non madame, c’est moi : Meven. Aelle n’est pas rentrée ?
- Oh, vous ne l’avez pas vue ?!? Elle devrait être ici depuis plus de trois heures, j’ai cherché dans le village. Même jusque chez Monsieur le maire. Rien à faire. Elle est introuvable. Oh, je n’aurais pas dû la laisser partir…je pensais qu’il serait bon de lui donner un peu plus de liberté… sa mère était plutôt stricte sur ce plan là… Tout est de ma faute !
Meven n’écouta pas toutes les paroles de la fleuriste, il l’interrompit, repensant à quelque chose.
- Et Richard ? Il n’est pas avec elle ?!? son ton était dur et accusait d’un air coupable le fils du maire.
- Il dit l’avoir laissée sur le chemin, à quelques mètres à peine de la maison. Lorsqu’il a appris qu’elle n’était pas rentrée il est venu m’aider à la chercher.
Cela le mettait hors de cause, ou alors il avait fait semblant d’être inquiet pour masquer ce qu’il avait fait.
- Tenez, le voilà !
Un jeune homme accourut, essoufflé. Sa mâchoire carrée exprimait l'anxiété et dans ses yeux brillaient un farouche dévouement. Il était innocent. Meven ne put s’empêcher d’éprouver une pointe de déception : il était si facile de le détester, l’imaginant coupable ! Il se reprit rapidement en pensant à Aelle. Les deux autres parlaient vivement : Richard avait cherché dans les moindres recoins du village, il pensait retourner à la route menant à la ville, mais il aurait fallu vérifier les falaises, près du lac.
- Les falaises ? Je ne les ai jamais vues, où se trouvent-elles, je m’en charge.
- Près de la sortie ouest du village, après environ deux cents mètres quittez la route principale et prenez le chemin de droite. Vous y serez en dix minutes si vous courez.
- Merci, répondit Meven.
Il s’élança.

Le chemin était inégal : du gravier s’étendait sur plusieurs mètres, comme si quelqu’un s’était amusé à renverser un sac de billes dans le but de le faire tomber, de plus grosses pierres se tenaient par endroits, des branches et des feuilles, arrachées par le vent, gisaient sur la route. Meven courait, il ne vit pas le village disparaître derrière lui, ni la petite plaine verte dont les vagues d’herbe jaillissaient au vent. La clairière disparut, de grands arbres avaient volé sa place. Meven n’y faisait pas attention, il ne pensait qu’à elle. Le vent soufflait contre son visage, l’air froid faisait pleurer ses yeux grands ouverts. Il faisait étrangement froid pour la saison, d’habitude l’air était plus doux… Aelle avait sûrement froid. Que faisait-elle au bord d’une falaise d’ailleurs, si elle était bien là… Il continua à courir. Les branches des sapins formaient un couloir exigu dont ils étaient les murs, la route semblait s’allonger à mesure qu’il avançait…Il se sentait comme pris au piège d’un immense labyrinthe, les arbres se faisaient plus oppressants…
Un murmure remplaça bientôt tous les autres bruits, son bruissement si léger calma le jeune homme : elle était revenue. Il se laissa porter par cette voix qui lui susurrait ses pensées les plus intimes, il ne faisait plus la différence entre ce qu’il pensait vraiment et ce que la voix lui disait. C’était là tout son pouvoir… Pourquoi courait-il ainsi ? Ne risquait-il pas de se fatiguer ? Qui pouvait bien valoir la peine de s’épuiser pour elle ? Aelle, il fallait qu’il la retrouve, elle était en danger… En était-il certain ? Avait-il la preuve qu’elle était là-bas ? Eh bien…non, mais…il y avait une chance qu’elle y soit et…il devait la sauver. La sauver ? Mais était-elle vraiment en danger ? Personne ne pouvait le confirmer… Elle n’était pas rentrée, soit… mais elle pouvait tout aussi bien être avec quelqu’un d’autre…un autre homme… Non, elle ne ferait pas ça. Elle l’avait déjà fait… Elle était partie avec Richard, l’abandonnant lui… Elle ne se souciait pas de lui, elle le manipulait. Non, elle… Elle l’avait éloigné, exprès… Son pauvre soupirant courait aux falaises pour la sauver, pendant qu’elle batifolait avec le fils du maire… Mais, elle… Elle ne l’aimait pas… Lui avait-elle jamais avoué son amour ? Non…jamais… Elle n’avait guère de pensées pour lui, alors qu’il faisait tout pour elle… Elle ne le méritait pas… Pourquoi continuer à courir ?

Meven s’arrêta. Il réfléchit : la voix avait peut-être raison, il ne servait à rien de courir, personne n’était en danger. Il observa la forêt autour de lui, sombre et mystérieuse. Comme toutes les forêts ! se dit-il, mais celle-ci avait quelque chose de plus… Il n’aurait su dire quoi, cependant. Peut-être cette étrange attirance qu’il ressentait pour cet endroit, comme si une araignée avait tissé sa toile autour de lui et que ses fils l’entraînaient toujours plus loin dans le bois. Peut-être devait-il retourner à la grotte pour comprendre. Il pensait si profondément à tout cela qu’il n’entendit pas tout de suite l’appel. Un autre cri le tira de ses pensées : il reconnaissait cette voix ! Aelle était en danger !
Il courut et arriva enfin aux falaises. S’il n’avait pas été si obnubilé par Aelle, il aurait prêté plus attention au paysage. C’était un lieu d’une terrifiante beauté : la forêt se terminait quelques mètres seulement avant le précipice. Le ciel étendait sa noirceur plus loin que l’horizon et se reflétait sur les eaux glacées du lac, si bien qu’on pouvait voir deux cieux ou un seul, infini et majestueux.
Meven chercha Aelle des yeux, mais il ne voyait que le gouffre et le flot des vagues qui se fracassaient contre les rochers des dizaines de mètres plus bas. Il n’osait approcher de peur de découvrir cette vérité qu’il ne pouvait accepter. C’est alors qu’il entendit un bruit, comme un cri étouffé, qui provenait de la falaise.
Il accourut et se pencha vers le vide, le vent le poussait, il se sentait basculer vers la promesse d’une mort certaine. Il s’accroupit, résistant mieux au vent. S’accrochant à la pierre solidement ancrée dans le sol qui se trouvait à ses côtés, il regarda avec attention le mur du précipice. Aelle se trouvait sur une roche dépassant de la falaise, à dix mètres du jeune homme. Elle était enchevêtrée par les ronces qui poussaient sur la pierre. Sa robe d’un blanc crème était en lambeaux, lacérée par les épines de la plante, ses bras et son cou blessés, entaillés. Elle leva son regard apeuré vers lui. Il tendit sa main mais elle se trouvait trop loin pour arriver à l’attraper. Il lui demanda si elle pouvait se lever pour qu’il puisse la tirer vers lui.
- Je ne peux pas… les ronces m’en empêchent et je crains de bouger de peur de tomber, je... Sa voix était faible et elle murmura presque ces derniers mots.
- Attendez un instant et surtout ne bougez pas ! Je reviens.
Meven se dirigea vers l’arbre le plus proche ; une sorte de liane informe s’enroulait autour du tronc. Il la saisit de ses deux mains et tira : elle ne bougea pas. Il recommença : quelques filaments lâchèrent, enfin, la liane céda. Il se précipita vers la falaise, attacha sa corde à la pierre et, une fois certain de sa solidité, agrippa le fil et entreprit de descendre la pente abrupte.
La descente n’était pas aisée : la liane était lisse et le jeune homme, affaibli par sa course, ne sentait plus ses forces. A plusieurs reprises, il glissa de quelques mètres. Chacune de ses chutes était un calvaire.
La pierre était tranchante et ses membres en souffraient : à chaque mouvement la roche écorchait ses bras et ses jambes. Après plusieurs mètres, il perçu la force de ses mains le quitter. Il se sentit tomber : la corde glissait entre ses doigts avec la consistance d’une anguille. Il resserra sa prise, força ses jambes à se bloquer contre la paroi. Sa chute se poursuivit, il sentait les pointes acérées de la pierre transpercer son pantalon, s’infiltrer dans sa peau laissant de longues traînées rouges sur ses jambes. L’étoffe de ses vêtements était déchirée, le sang perlant de ses blessures formait de grosses taches informes sur le tissu. A chaque pas, il lui semblait que des lames s’amusaient à le taillader. Enfin, il se sentit ralentir et finit par se stopper à deux mètres environ d’Aelle.
Il jeta un coup d’œil rapide vers la jeune fille : elle était étendue à plat ventre sur la roche. Elle devait s’être couchée afin de garantir sa stabilité. Il descendit et se laissa choir sur la pierre. C’est alors qu’il remarqua quelque chose d’étrange : la jeune fille avait cessé de parler. Il voulut s’approcher ; un son étouffé l’en empêcha. Aelle semblait vouloir le mettre en garde, pourquoi ne parlait-elle pas ? Il allait prendre son visage, face contre terre, lorsque la jeune fille leva vers lui ses yeux chargés d’effroi.
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Et la suite de ce passage...

Il ne lui suffit que de quelques secondes pour comprendre. Les ronces, qui se tenaient avant aux pieds de la jeune fille, se trouvaient à présent sur l’entier de son corps. Meven regarda de plus près et eut un haut le cœur. Les ronces bougeaient : elles s’enroulaient autour des bras de la jeune fille, emprisonnaient ses jambes et resserraient leur emprise autour de sa gorge. Les épines de la plante semblaient vouloir elles aussi leur part de gloire, elles commencèrent à percer de minuscules trous dans la peau de la jeune fille, en commençant par ses chevilles, puis, elles remontaient le long de ses jambes et… s’arrêtèrent.
Meven brandissait de sa main droite la ronce qu’il venait d’arracher. La plante était inerte : ainsi, ces dernières mouraient hors du sol. Il s’empressa de libérer le cou de la jeune fille, ainsi que le reste de son corps. La douleur lui semblait lointaine, comme si elle était trop aiguë pour être ressentie. Il releva Aelle : la jeune fille aspira l’air par grandes bouffées, elle s’agrippa contre lui et le regarda. Puis, elle esquissa un mouvement de panique et indiqua de la main, les pieds du jeune homme.
Trop occupé à délivrer la jeune fille, et insensible à la douleur, il n’avait pas remarqué les pousses de la plante qui remontaient le long de ses chevilles afin de le ligoter. Il lâcha Aelle, arracha les ronces qui le retenait prisonnier et s’élança, tenant la jeune fille d’une main, vers le vide.
La jeune fille poussa un cri tandis que le sol s’effaçait sous ses pieds. Meven poussé par l’adrénaline et par le vent fort qui les entourait se prit un court moment pour un aigle plongeant sur sa proie. Puis ce fut le choc.
La surface du lac semblait aussi dure que le bois, l’eau glacée les transperça. Ils crurent se noyer dans la noirceur des profondeurs ou s’écraser contre un rocher, poussés par le courant. Il faut croire que la chance les veillait car ils réussirent à remonter, indemnes, à la surface et à nager jusqu’à la rive.

Meven recracha l’eau qu’il avait avalée, il prit Aelle par l’épaule et attarda son regard sur les cheveux mouillés de la jeune fille. Des gouttes d’eau tombaient sur ses épaules et glissaient le long de sa peau. Sa robe gorgée d’eau soulignait son corps. Il releva ses yeux et perça le regard de mer de la jeune fille. Aelle le regardait. La jeune fille observa les vêtements trempés de Meven, ses beaux cheveux bruns d’où s’échappaient des myriades de gouttelettes qui tombaient sur ses cils. Elle remarqua pour la première fois combien ses iris étaient beaux.
Ils approchèrent leurs visages, leurs lèvres se touchèrent. Ils laissèrent ce premier baiser durer. Il ne servait à rien de parler. Leurs regards se croisaient et ils voyaient dans leurs yeux briller le même éclat. Ce baiser les avait comme sortis d’un cauchemar commun. Ils se sourirent et s’endormirent sur la plage de galets blancs, leurs mains nouées au-dessus d’eux, comme la promesse de ne jamais se perdre.

Le soleil étendit ses rayons sur les eaux froides du lac, illuminant d’une multitude de diamants la surface sombre et calme. Aelle ouvrit les yeux et contempla Meven, toujours assoupi. Elle se leva délicatement et après avoir posé un furtif baiser sur sa joue, alla contempler le lac. Elle frissonna, malgré le beau temps, les températures matinales étaient encore fraîches. Elle observa son reflet dans le lac, tenta tant bien que mal de peigner ses cheveux blonds qui ondulaient comme les vagues que formait le vent. Elle décida d’aller cueillir quelques baies dans la forêt avoisinante. Les arbres accueillaient des oiseaux et ils accompagnèrent de leur gazouillis entraînant la promenade de la jeune fille. Elle s’émerveillait de la beauté de cette nature. Elle remarqua un buisson chargé de mûres, en cueillit et les versa dans sa robe qu’elle tenait devant elle. Elle continua son chemin et aperçut un fraisier exposant ses plus beaux fruits. Puis, ce fut au tour de jolies fleurs d’être ramassées pour former un bouquet. La jeune fille continuait son chemin l’esprit léger, elle n’aurait su dire comment mais il lui semblait que la route qu’elle avait à suivre se traçait d’elle-même, à l’image d’un parcours dont elle avait la carte. Une douce et jolie voix lui insufflait l’endroit où trouver des fruits et des fleurs, elle la guidait à travers ce labyrinthe d’arbustes, de buissons et de feuillus. La jeune fille abandonna bientôt le sentier et, se laissant porter par la douce mélodie de la voix, elle s’enfonça dans la forêt. Calquant ses pas sur les notes, elle semblait écrire la partition qu’on lui dictait. Toujours insouciante, elle remonta la pente et se retrouva dans la forêt qui bordait le village. Le temps semblait être suspendu, seule la forêt vivait. Elle poursuivit sa route, ne sentant ni la fatigue, ni le poids des fruits qu’elle avait amassés. Elle ne remarqua pas lorsque ses mains lâchèrent l’étoffe et que les baies se répandirent par terre ni quand les oiseaux cessèrent leur chant. Elle ne perçut pas l’immense roche qui se tenait à une cinquantaine de mètres d’elle ni la noirceur de la forêt ambiante. Elle n’entendait, ne voyait, ne ressentait plus que la voix. Loin de là, Meven s’éveilla en sursaut.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

ah!! encore une fois, j'ai vraiment beaucoup aimé! :D c'est super.
J'espère que tu auras le temps d'écrire la suite quand même! :)
Parce que j'ai vraiment hate de lire le chapitre d'après! :D

Préviens moi quand tu l'auras posté! :)
Bisous miss :D
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

voilà, je suis de retour et avec ça la suite de mon histoire :) ... bonne lecture !

Le jeune homme chercha Aelle des yeux en vain. Il attendit quelques instants, espérant… Rien. Il savait, au fond de lui, il savait bien où elle était. L’étrange mal de tête qui suivit confirma ses pensées. Elle était en danger ! Il fallait la retrouver, vite ! murmura la voix. Il s’élança à travers la forêt, en direction de la grotte. La voix ne lui était d’aucun secours : il avait tracé la carte dans son esprit. Il traversa le sentier et obliqua vers la gauche, dans les profondeurs du bois. Il contourna les arbres qui se tenaient sur son chemin. Il remarqua inconsciemment les infimes changements qui annonçaient l’approche de la grotte. Il commençait à les connaître par cœur. Les feuillus qui cédaient leur place aux sombres ramures des sapins, les animaux qui se taisaient peu à peu, l’obscurité qui lui tombait dessus comme un voile jeté pour l’aveugler et, enfin, l’ambiance qui régnait autour de la caverne. Cette force qui le poussait vers la roche. Ce besoin qu’il ressentait d’ouvrir la porte. Ce n’était pas un ordre qui lui intimait d’agir contre son gré, au contraire, l’idée semblait venir de lui-même.
Il chercha un indice qui pouvait lui indiquer l’endroit où se trouvait Aelle. Il ne vit rien, avança d’un pas et sentit une substance gluante sous ses pieds. Il ramassa la fraise qu’il venait d’écraser et observa le sol : la terre était jonchée de baies des bois. Il suivit cette route qui semblait semée pour le guider et eut la preuve qu’Aelle se trouvait bien dans la grotte quant il vit un lys au pied de la grande pierre. Il s’approcha ; la roche avait été déplacée, il ne se l’expliquait pas car elle était bien trop lourde pour être bougée par un homme. Une mince ouverture laissait entrevoir un passage dans la colline. Il y entra avec peine et se retrouva dans un couloir aussi noir que l’encre. Il crut devenir aveugle. Il n’avait, cependant, pas besoin de ses yeux pour se diriger. Bien que la voix se soit tue, (il sentait encore sa présence dans son esprit) sa présence n’était pas nécessaire car un sentiment encore plus fort le guidait. Cette sensation semblait provenir de la grotte elle-même : tous les murs, toutes les ombres lui insufflaient la route à suivre. Après quelques minutes de marche, il arriva dans une grande salle ronde, certainement le cœur de la grotte, dont le centre était un piédestal. Une étrange lueur rouge émanait de cet autel et embrasait l’entier de la pièce, comme s’il se trouvait dans un feu.
Meven se dirigea vers le centre de l’immense caverne, il sentait comme un éclat de joie teinté de folie au fond de son esprit, mais cette sensation ne lui appartenait pas, quelqu’un d’autre éprouvait une exultation immense, presque angoissante à l’idée qu’il soit si proche du but.
Il remarqua, alors qu’il avançait, que le centre de la grotte était en fait une sorte d’autel, comme un lit de pierre, où gisait une personne.

Le lit était couvert d’un drap rouge, il remarqua plus tard qu’il s’agissait, en réalité, de pétales de roses. Des roses étaient d’ailleurs disposées le long de la couche de pierre. Des symboles étaient gravés sur les bordures, il lut avec stupéfaction le message qu’ils transmettaient : Ci-gît la reine des reines, plus belle de toutes, rose chérie de tout temps et en tout lieu, Rozenn Calypso.
Ces mots lui rappelaient quelque chose, mais il n’arrivait pas à retrouver, dans les méandres de sa mémoire, le moment où il les avait entendus.

Il se décida alors à lever le regard sur celle qui reposait sur le lit. Il en fut bouleversé : une jeune femme était allongée sur le dos, ses fines mains enlacées reposant sur sa poitrine. Elle était vêtue d’une longue robe bordeaux qui retombait en cascade sur la pierre, ses cheveux étaient un prodigieux mélange de cuivre et d’acajou et de longues boucles encadraient son visage de reine. Elle avait les yeux clos mais de longs cils les ornaient et sa bouche, si attirante avait la couleur de la pomme prête à être cueillie : rouge sombre et éclatant. Meven ne voyait plus qu’elle, obnubilé par sa beauté irréelle. Elle avait la grâce d’une rose, un teint de glace, ses cheveux étaient les flammes du brasier et sa posture celle d’une reine. Elle était l’incarnation d’une déesse, la tentation suprême, irrésistible. Comme poussé par le désir, Meven s’approcha de la jeune femme. Il se pencha lentement vers son visage et, après avoir embrassé du regard sa promise, il posa un baiser passionné sur ses lèvres.
Ce fut comme si plus rien n’existait, un instant où ils se seraient tous deux figés, taillés dans la pierre. Une lumière intense survint alors. D’un rouge écarlate, elle embrasa les deux jeunes gens. La salle fut plongée dans le feu. Les roses se mirent à éclore, dévoilant chaque pétale de leur corolle, leurs épines acérées se relevèrent et s’étirèrent comme après un long sommeil. La jeune femme, enfin, devint plus radieuse encore. Sa peau saisit l’éclat de la lumière, ses cheveux se gorgèrent de la sève des plantes, ses lèvres dérobèrent le parfum de la rose et ses paupières s’ouvrirent sur des rubis. La lumière se calma, les fleurs se tinrent immobiles et Meven contempla avec dévotion sa souveraine.
Il s’inclina devant elle, mit un genou à terre et s’exclama :
- Ma reine, vous m’avez ensorcelé par votre beauté et avez dérobé mon cœur. Consentiriez-vous à me dire votre nom ? Afin que je puisse nommer le miracle qui vient de se produire.
Elle l’observa de son regard grenat. Elle respirait comme si elle avait manqué d’air et chaque respiration semblait lui rendre de la force. Elle consentit à lui répondre :
- Cher prince, je dois d’abord vous remercier : Vous avez brisé l’étau qui me tenait prisonnière d’un sommeil éternel. Mon nom est Rozenn Calypso, et je suis votre reine.
Elle s’approcha de lui, releva sa tête et déposa un baiser sur ses lèvres. Ses iris noirs, sertis de rubis semblaient voir au travers de l’âme du jeune homme. Il se releva, et comme si cette idée venait de lui-même, lui demanda de l’épouser et de régner avec lui sur le royaume qu’il hériterait de son père. Elle sourit du plus charmant des sourires, effleura la joue du prince du geste le plus tendre et murmura de sa voix mélodieuse la réponse tant attendue. Dans la pénombre, on pouvait voir dans ses yeux briller l’éclat de la gloire. Meven l’embrassa et tendit son bras à la jeune femme. Rozenn posa sa main délicate sur celle du jeune homme, souleva gracieusement le pli de sa robe et marcha d’un pas de cygne vers la lumière, cachant volontairement aux yeux de son aimé, le corps inerte aux cheveux blonds qui gisait, telle une poupée de chiffon abandonnée, sur le sol humide.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

ouai! trop bien!! :D
ton histoire est vraiment trop bien! :)
j'ai encore une fois trop hate de lire la suite (si ce n'est pas encore fini!)

bisous miss, et préviens moi pour la suite! :D
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

voilà la suite, j'espere qu'elle vous plaira :) bonne lecture...

Tandis que le couple royal s’éloignait de l’autel, la lumière rouge changea et imperceptiblement devint de plus en plus claire. Au moment de quitter la grotte, Meven ne se retourna pas. Une pâle lueur entoura de son halo le corps qui semblait sans vie reposant sur l’autel. Un bref instant, le prince crut apercevoir un éclat d’or sur une rose blanche, mais la belle Rozenn plongea ses yeux sombres dans les siens et il oublia aussitôt cette vision. Ils sortirent de la caverne et avancèrent à travers la forêt d’un pas vif et supérieur. La lourde pierre roula et ferma l’entrée du tunnel à la lumière du soleil. Dans la noirceur cependant, une lueur subsistait. Dans une pâle imitation du jour, elle entourait la nouvelle prisonnière de la grotte. Des boutons de roses blanches encadraient l’autel, une robe vaporeuse, couleur de neige, tombait doucement sur la pierre. Les yeux fermés, Aelle respirait lentement, les mains closes sur son cœur, ses joues mouillées des larmes qu’elle avait versées.

Meven s’émerveillait chaque jour de sa compagne. Ils avaient loué deux étalons au sombre pelage afin d’aller au plus vite au château. Rozenn montait parfaitement et sa fougue rendait le voyage moins long. Il ne se lassait pas de l’observer : ses longues boucles flamboyantes qui se soulevaient à chaque saut du cheval, son air souverain même lorsqu’elle marchait, la passion, enfin, qu’elle suscitait dans son cœur lorsqu’elle posait son regard envoûtant sur lui. Ils arrivèrent au château. Le roi fut ravi du retour de son fils, il fut surpris mais conciliant quant à la présence de Rozenn et le mariage fut prévu quelques mois plus tard.
Les nobles qui peuplaient la cour remarquèrent bien vite la promise du prince. Chacune de ses apparitions suscitait excitation et fascination, elle portait à chaque fois d’extraordinaires tenues d’apparat. Le rouge était sa couleur favorite, et elle le déclinait sous toutes se teintes les plus nobles. Ses robes étaient toujours accompagnées de bijoux d’or ou de rubis, offerts par le prince. Mais c’était sa beauté fantastique qui, par-dessus tout, faisait venir la foule de courtisans à elle. Elle avait l’étoffe d’une reine : polie mais supérieure, fière, maligne et rusée. Elle chantait à la perfection, sa voix envoûtait l’assemblée à chaque note qu’elle diffusait, et, tandis qu’elle tissait sa mélodie, les personnes oubliaient peu à peu leurs premières réticences et tombaient sous son dangereux charme. Au bout de quelques semaines, l’entier de la cour lui vouait un culte digne de celui d’Aphrodite.
Si les nobles lui étaient acquis, le petit peuple ne s’était pas encore soumis. Elle ne se promenait jamais dans les rues populaires et préférait demeurer dans les majestueux jardins du château où elle avait fait planter quantité de roses rouges. (Ses sujettes comme elle se plaisait à le faire remarquer.)
Au bout d’un mois et demi, Calypso, ainsi que l’appelait toute la cour, (seul le prince l’appelait par son nom de fleur.) avait dilapidé plus du quart de la fortune royale en robes et en bijoux. Mais personne ne s’en souciait ou personne ne le remarquait. Elle était, sinon officiellement, la souveraine du palais et régnait sur tous ses habitants.
La seule faute qu’elle commit, fut une faute d’orgueil. Se tenant pour bien supérieure à la populace, elle répugnait à rencontrer, dans les ruelles odorantes, les plus misérables de ses sujets. Elle qui chérissait plus que tout son confort, ne l’aurait jamais abandonné de son plein gré pour quelques pauvres mendiants.
Elle négligea donc ces personnes qu’elles n’estimaient pas assez pour en éprouver une quelconque inquiétude. Ce fut de là pourtant que jaillit la source de sa perte.

Une semaine avant la date officielle des noces, alors que tout le palais était en pleine effervescence, Calypso posa, pour la première fois, son digne pied sur le sol de la ville. Voyant que personne n’était assez compétent, excepté elle, pour choisir avec décence les fleurs qui composeraient son bouquet, elle s’était rendue au marché aux fleurs. Le prince, qui l’accompagnait à chacune de ses sorties publiques, ne remarquait presque plus les personnes qui avaient, autrefois, été ses compagnons de jeu. L’emprise de la rose brisait peu à peu les dernières barrières de son esprit, et seule une image, cachée aux confins de sa pensée, résistait à l’oubli.
Le couple arriva sur la plus grande place, où des dizaines de stands exposaient leurs marchandises. Rozenn regardait avec désappointement les banales fleurs des champs que la plupart des marchands proposaient. Elle s’arrêta enfin devant une petite cabane de bois sur laquelle de magnifiques roses blanches avaient pris place. Elle commanda une dizaine de ces fleurs à la dame ronde qui les vendait et voulut ajouter quelques lys. Elle s’étonna du prix élevé des plantes et en demanda, non sans ressentiment, la raison. La fleuriste répondit :
- Si ces fleurs sont si chères, c’est que leur prix vaut bien plus à mon cœur.
Ne comprenant pas, Rozenn exigea de plus amples informations.
- C’est que, voyez-vous… Ces roses ont été cultivées par ma fille et ce sont là la seule chose qui me la rappelle.
- Votre fille est-elle donc morte ? son ton était indifférent aux dures paroles qu’elle prononçait.
- Hum… Non…Je ne sais… elle a disparu voici trois mois, avec un soudain espoir elle ajouta, si votre altesse avait la bonté de demander au roi de l’aide je…
- Hum, je verrai, quel était son nom ?
La bonne femme remarqua avec désespoir que la future reine parlait déjà de sa fille au passé. Elle répondit tout de même, car il est tenu de répondre à une personne de sang royal, aussi déplaisante soit-elle.
- Elle s’appelle Aelle.
Comme un lointain cri résonna alors dans la tête de Meven. Il se sentit soudain triste et honteux. Puis, une intense douleur lui perça le crâne, une migraine aiguë dont la souffrance repoussait au fond de sa mémoire le souvenir brûlant qui manquait de s’échapper. Rozenn se pencha vers lui et lui murmura des mots de réconfort à l’oreille. Elle lui susurrait de rentrer bien vite au palais en sa compagnie et d’oublier cet inutile désagrément. Il oublia, pour un temps.

La veille du mariage, cependant, un événement imprévu chamboula l’entier du plan de Calypso. Le roi invita son fils à une grande partie de chasse pour fêter sa prochaine union. Calypso n’y prêta guère attention jusqu’à l’instant où elle apprit l’endroit de la battue. Il s’agissait d’une charmante petite forêt, près d’un village situé à quelques heures de cheval.
Le prince chevauchait avec bonheur au milieu des arbres, éloigné de l’emprise de sa femme ; il se sentait plus libre. A chaque arbre qu’il rencontrait, il lui semblait regagner un peu de son autonomie et même se surprit-il, de sa mémoire. Il s’était éloigné des autres chasseurs et arriva près des rives d’un lac. Il s’approcha afin de laisser sa bête s’abreuver et de se rafraîchir lui-même quelque peu. Les eaux aux reflets argent lui firent du bien ; il observa les falaises qui les surplombaient et aperçut une petite corniche, nichée en haut de l’escarpement. Ils tombaient, blessés, vers une chute mortelle, l’eau glacée les entourait, ils ne respiraient plus. Meven inspira une grande gorgée d’air, il avait ressenti la chute, il l’avait vécue. Sa tête le cognait, comme si quelque chose voulait absolument sortir du fond de son esprit. Il décida de se remettre en route, espérant que le grand air lui ferait du bien. Son cheval l’amena à travers plusieurs centaines de mètres, vers un lieu silencieux où se dressait une colline. Il descendit de sa monture, le mal de tête se faisait de plus en plus douloureux. Mais cette souffrance en valait la peine, car il avait la conviction que quelque chose de merveilleux l’attendait s’il continuait. La grotte n’était plus qu’à cinquante pas quand une fulgurante douleur lui perça le crâne. Il essaya de résister mais la peine était trop grande et il s’effondra.
Nexen

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Re: La rose endormie

Message par Nexen »

Petite question d'une grosse curieuse : c'est quoi un "travail de maturité" ?
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Nexen a écrit :Petite question d'une grosse curieuse : c'est quoi un "travail de maturité" ?
c'est une sorte de dossier qui se fait sur une année sur lequel on est noté, en suisse pendant le lycée, il peut etre sur plusieurs sujets ... Moi je devais étudier et analyser la belle au bois dormant et toutes ses formes écrites et écrire moi-même un conte... Vous avez aussi une sorte de travail comme celui-ci en France ?
L_imortelle

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Re: La rose endormie

Message par L_imortelle »

Bonjour ,
Yeahh ^^
C'est vraiment bien , C'est un très beau texte .
Tu as une très belle écriture ;)
Continue comme sa :D
Nexen

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Re: La rose endormie

Message par Nexen »

Ah tiens, il y a beaucoup de suisse par ici (je ne fait qu'en rencontrer). C'est vraiment super comme principe, ça encourage à écrire. Non, nous n'avons pas cela en France, et je trouve cela bien dommage... :(
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

La suite du texte...

Une douce lueur baignait la pièce de rouge. Des rideaux de velours grenat entouraient Meven. Il reposait sur un grand lit à baldaquin, le ciel était rose, rouge et orange. Le soleil se couchait. Il sentit une présence près de lui et se retourna. Rozenn se tenait sur sa droite, couchée sur le côté dans une chemise de brocart rubis. Elle caressa ses cheveux de sa main.
- Comment te sens-tu mon amour ? J’ai eu une telle inquiétude quand le roi m’a appris que tu étais tombé. Une mauvaise chute de cheval ne nous empêchera heureusement pas de nous marier demain. Elle sourit et chercha à attirer son regard vers le sien, comme elle le faisait si souvent.
Meven ferma les yeux. Il avait l’étrange sensation que tout cela n’était qu’une mascarade dans laquelle chacun voilait ses intentions premières. Lorsqu’il s’était évanoui, il avait entendu, juste avant de perdre connaissance, comme des pleurs qui provenaient de la grande pierre. Il savait que quelque chose n’allait pas et que sa place n’était pas là. Il essaya d’expliquer à Rozenn son intention d’aller à la forêt et de repousser le mariage. Il ne voulait pas la blesser, juste comprendre ce qui lui était arrivé, avant de l’épouser. Elle prit son visage entre ses mains et le fixa de son regard brillant, elle approcha sa bouche et l’embrassa tendrement.
- La chute t’aura sans doute fatigué plus que je ne l’imaginais. Repose-toi, ne pense à rien d’autre qu’à notre mariage et tu verras : tout ira bien.
Il acquiesça et s’endormit aussitôt, une image de fleur lui apparut : d’un rose irrégulier, impur comme si le rouge et le blanc refusaient de se mêler et qu’ils livraient une bataille féroce dans son esprit. Calypso sortit à pas légers de la chambre mais son esprit bouillonnait. La rose blanche n’était pas destinée à survivre plus d’un jour. Après tout, les incendies de forêt étaient probables en cette saison. Le feu purifiait tout et elle serait bientôt libérée de sa rivale.

Meven finit d’attacher sa ceinture ; il se mira dans le miroir. Son costume était plus qu’élégant : il respirait le luxe. Des fils d’or parcouraient son col et ses manches, le tissu blanc faisait ressortir sa physionomie avenante et son épée, rangée dans un fourreau bleu roi, rendait parfaitement son allure de prince.
Il aurait dû ressentir la plus grande joie et courir à l’église pour embrasser sa promise mais il ne le pouvait pas. Il avait rêvé cette nuit-là ; des images lui revenaient sans cesse. Une jeune fille, dont il n’arrivait pas à voir le visage, lui demandait de l’aide. Elle courait près d’une falaise et, tandis qu’il la touchait presque, tombait dans le précipice sans fin. Il chutait alors avec elle mais n’arrivait jamais à l’attraper et lorsqu’il se trouvait près du sol une couleur rouge lui apparaissait et il voyait le corps ensanglanté de la jeune fille, étendue comme une poupée de porcelaine dont on aurait brisé le cou. Le visage triomphant de Rozenn lui apparaissait, ses yeux brillant de cruauté et son rire qui le faisait frissonner achevait de le réveiller.
Lorsqu’il fut temps d’aller à la cérémonie, Meven monta sur son cheval et s’élança sur la route. Arrivé à la croisée des chemins, il hésita longuement, une image lui revint en mémoire et il se décida.

Rozenn sourit à son futur époux. Elle était vêtue d’une longue jupe blanche, surmontée d’un corset rouge sang. Ses cheveux étaient relevés en un chignon compliqué et des boucles retombaient savamment sur ses épaules. À ses oreilles brillaient de somptueux rubis cerclés d’or. Elle n’aurait même pas besoin de tuer la fille finalement. Elle regarda avec tendresse son fiancé monter les marches qui le conduisaient à elle. Il s’arrêta une fois à ses côtés et lui rendit son sourire.
Le prêtre commença son discours. Meven n’écoutait pas. Quelque chose le préoccupait : il n’arrivait pas à admettre qu’il avait pris la bonne décision. Une image floue, de couleur blanche hantait son esprit et les pleurs de la veille semblaient redoubler à chaque mot de l’ecclésiastique. Son mal de tête était de pire en pire et la douleur fut bientôt si aiguë qu’il dut se concentrer pour ne pas crier. Le moment fatidique survint enfin et c’est avec jubilation que Rozenn répondit « Oui » à la question posée. Le prêtre se tourna vers Meven et lui répéta les mêmes mots. Le prince les avait à peine entendus et lorsqu’il voulut parler ce fut comme si sa personne l’en empêchait. Comme si cet acte qu’il allait commettre était contre nature. La migraine se fit insupportable et il dut se résoudre à demeurer silencieux. Rozenn le regardait non pas avec tristesse mais avec contrariété, le regard de quelqu’un qui savait exactement la raison de cette hésitation. Sa colère, il le vit, n’était pas dirigée contre lui et il sut, au moment où Calypso eut une vision de mort, ce qu’il devait faire.
Il s’échappa de l’église à pas de course et sauta sur son cheval qu’il lança au galop. Calypso le suivit quelques secondes plus tard.

Meven galopait en direction de la forêt, la poussière du chemin le faisait tousser et l’aveuglait à moitié. Il se laissa guider par les souvenirs et conduisit son cheval à travers le bois.
Il arriva enfin dans l’endroit le plus sombre de la forêt. Les arbres devenaient étrangement menaçants : leurs branches tordues étaient des bras qui essayaient d’attraper le jeune homme pour le garder entre leurs serres, leurs racines étaient des dizaines de pieds, tendus pour le faire trébucher. Il réussit finalement à passer ces obstacles et aperçut la grande pierre. Elle se dressait, entourée de ronces aux épines menaçantes. Il n’en avait cure et sortit son épée qui brilla d’un éclat farouche. Il commença à taillader les plantes qui tombèrent à ses pieds et formèrent bientôt un amas de piques dirigées contre lui. Bien qu’il ne comprît pas pourquoi il faisait tout cela, ni pour qui, il ressentait le besoin vital d’entrer dans la grotte. La pierre ne bougeait pas, il la poussait pourtant de toutes ses forces et, bien qu’épuisé, continuait. La sueur glissait sur son front, son souffle se faisait difficile, les muscles de ses bras le faisaient souffrir. Il ne pensait plus qu’à elle. Il voyait ses cheveux blonds comme la lumière, sa robe blanche comme le lys et si son visage demeurait inconnu, il l’imaginait aussi beau que le jour. Ses pensées étaient si concentrées sur son but qu’il n’avait pas senti le danger et il fut trop tard lorsqu’il remarqua les ronces qui immobilisaient ces jambes. Elles montèrent jusqu’à sa taille, atteignirent ses bras et, il ne sut comment, il perdit soudain l’équilibre.
Calypso l’observait de ses yeux hypocrites et lui envoya un baiser de la main. Elle se pencha près de lui et murmura :
- Mon amour, je te pardonne car tu n’es pas ici de ton plein gré. Cette sorcière t’a ensorcelé mais ne t’inquiète pas. Elle va brûler comme le démon qu’elle est en réalité et rejoindra les feux de l’enfer dans son agonie !
Il lui lança un regard terrifié par les horreurs qu’elle venait d’énoncer. Il n’arrivait pas à parler et s’aperçut qu’une tige de la plante le bâillonnait. Il voulut faire un geste pour l’empêcher de commettre l’atrocité qu’elle avait en tête mais ses jambes et ses bras étaient plaqués au sol.
Calypso s’approcha de la grotte et plaça sa main sur la pierre froide, elle murmura quelque chose. Un grondement se fit entendre. La pierre se déplaça de quelques décimètres, créant une ouverture juste assez grande pour qu’une personne puisse s’y glisser. Calypso y entra et disparut dans la caverne.
Meven aperçut son épée près de lui et essaya de l’attraper. Ses bras étaient retenus par les ronces et chaque mouvement qui le rapprochait de l’arme lui causait de douloureuses blessures.
La grotte était sombre, Calypso s’arrêta un instant pour contempler l’endroit qui avait été sa prison. Cela faisait plus de cent ans qu’elle n’y était pas retournée.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

Whaouh!! C'est trop genial!! :D
Ton texte est surper bien ecrit et l'histoire et vraiment bien :)

Previens moi pour la suite, j'ai hate de la lire!! :D
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

voilà enfin la suite, désolée j'avais pas beaucoup de temps... On en apprend un peu plus sur Calypso... bonne lecture !

Elle attendait depuis quelque temps déjà. La clairière où ils s’étaient donné rendez-vous était magnifique : des multitudes de fleurs la peuplaient, donnant à ce spectacle des allures de palette de peintre aux milles couleurs. Le soleil était en train de se coucher et ses rayons orangés luisaient majestueusement sur ses cheveux cuivrés. Elle avait vêtu pour l’occasion sa plus belle robe. Le vêtement était d’un rouge groseille, de longues manches étaient serrées à ses poignets par des fils d’or, la jupe était du plus beau brocart et son jupon de mousseline blanche. Elle promena sa main le long du tissu, caressant les fines broderies qui sertissaient sa taille, sa main s’attarda sur la jupe recouvrant son ventre, comme un geste de tendresse. Elle sourit. Son apparence se devait d’être parfaite et elle l’était. Elle joua avec une de ses boucles, entortillant son doigt dans les fins filaments cuivrés. Elle avait serti ses cheveux d’une couronne de roses rouges, ses fleurs favorites. Elle en huma le parfum, il lui rappelait Barad, son aimé. Elle l’avait rencontré alors qu’elle assistait à un cours de danse. Comme toutes les demoiselles nobles du royaume, elle se devait de savoir par cœur tous les pas des valses à la mode. Barad était le fils du professeur et l’avait aidé dans son travail ce jour-là. Ils avaient dansé tous les deux pendant des heures, leurs regards ne s’étant jamais égarés autre part. Ils s’étaient revus par la suite, dans les jardins du palais, puis près de la forêt, à l’abri des regards. Son père était le seigneur du château et il n’aurait jamais accepté de voir sa fille en une si vile compagnie. Elle n’y pensait pas. Barad lui avait avoué son amour dans cette clairière. Il le lui avait prouvé plus tard, près du lac, lorsqu’ils s’étaient donné l’un à l’autre. Elle avait vu dans son regard si noir, si profond, de la tendresse et une étincelle de joie au moment où elle lui avait promis son amour éternel. Lorsque son père avait remarqué les trop nombreuses absences de sa fille, il avait arrangé pour elle un mariage avec le seigneur voisin. La cérémonie devait avoir lieu le lendemain mais Rozenn avait décidé de s’enfuir avec son aimé. Elle aurait abandonné tout le luxe de sa condition pour un instant entre ses bras.
Elle commençait à craindre le pire lorsqu’elle le vit arriver. Ses cheveux blonds brillaient des derniers éclats du soleil et ses yeux noirs la regardaient avec intensité.
- Rozenn, ma rose adorée, je désespérais de jamais te revoir !
Il prit son menton entre ses mains et posa un baiser sur ses lèvres, elles avaient le goût des cerises fraîchement cueillies.
- N’aie crainte, mon père n’a pas remarqué ma disparition et bientôt nous serons libres tous les deux ou presque… Elle lui sourit, elle avait hâte.
- Bien, nous serons de jeunes époux en voyage et grâce à l’argent de ton père nous vivront heureux loin de la misère.
Rozenn s’étonna, elle oublia de le lui dire, un instant. Elle reprit :
- De quel argent parles-tu donc mon amour ?
- Mais de ta dote, de toutes les richesses que tu possèdes. Qu’as-tu emporté avec toi ?
- Un peu de nourriture et quelques vêtements de voyage. Mon père aurait remarqué si des objets lui avaient manqués.
- Il n’aurait rien vu ! Ses yeux étaient devenus exaspérés et son souffle haletant. Il possède toutes les richesses du royaume ! Pendant que vous les nobles, vous vous mirez dans vos miroirs de cristal, nous vivons dans la misère !
- Mais que dis-tu, mon aimé, je croyais…
- Tu croyais ! Que croyais-tu ? Tu pensais que tous ces rendez-vous secrets n’avaient aucun but ? Que je te trouvais merveilleuse quand tu te pavanais dans tes habits de velours, cousus de fils d’or et de diamants, alors même que je ne possédais rien !
- Mais, Barad, mon tendre tu te trompes je… Tu sais bien que je t’aime et d’ailleurs, j‘abandonne tout pour être près de toi : ma famille, mon rang, ma fortune. Croyant qu’elle avait là énoncé la plus belle preuve d’amour elle caressa de sa main le visage crispé du jeune homme.
- Voilà bien le problème ! Il balaya sa main d’un geste vif. Ton amour ne me sert à rien, seul ton rang et ta fortune me permettrait d’accéder au trône.
- Mais je ne peux t’épouser légalement, mon père m’a d’ailleurs promise au seigneur voisin et…
- Et tu pensais naïvement que j’allais te suivre, comme un chien suit son maître ?!?
- Mon amour… je ne comprends pas… Tu m’as dit que nous allions nous marier, tu m’as embrassée, tu m’as aimée, tu me l’as dit, tu as dit que tu m’aimais…
- T’aimer ? Si j’ai fait tout cela, c’était uniquement dans mon propre intérêt ! Jamais je n’aurais pu t’aimer, je ne vois en toi que le rappel de ma misère, tu représentes ma haine la plus profonde, toi que j’exècre plus que tout au monde !
Ces derniers mots lancèrent des poignards dans son cœur et elle lui lança ses ultimes paroles :
- Tu es cruel, mais je sais que tu m’as aimée et si ce n’est plus le cas je… Je vais rentrer chez mon père et accepter le mariage avec cet homme dont je ne sais même pas le nom. Ainsi tu pourras continuer ta vie et moi la mienne. Il y a une chose que tu devrais savoir cependant…
- Et tu crois que je vais te laisser partir ainsi, sans rien recevoir en retour ?!?
- De quoi parles-tu ?
- Le roi paierait cher pour revoir sa fille chérie ! Mon père est au courant de toute cette histoire et à mon signal il lui enverra ce message : s’il veut te revoir vivante il doit envoyer dans l’heure deux sacs d’or et de rubis. Sinon tu mourras.
Il siffla alors et un faucon vint se poser sur son bras. Il le lança dans les airs. Va, va… Puis, il se tourna vers Rozenn et agrippa son bras fermement.

- Maintenant tu vas te tenir bien tranquille en attendant ton cher père.
Il attrapa son visage et plaqua ses lèvres contre les siennes. Elle se débattit et réussi à le frapper.
- Garce, cria-t-il, en se massant la mâchoire.
Elle courut alors à travers le champ, sa longue robe la ralentissait grandement et puis elle ne pouvait pas tomber, elle devait le protéger. Barad la rattrapa bien vite. Il lui empoigna le bras et la frappa au visage. Elle tomba au sol. Elle protégea son ventre d’une main et tenta d’essuyer les larmes qui ne cessaient de couler de ses yeux de l’autre. Barad s’approcha une lueur sadique dans la noirceur de ses yeux. Poussée par une force qu’elle n’imaginait pas, elle lui lança un coup de pied dans les jambes et le fit tomber à son tour. Puis, elle se releva et courut à travers la forêt. Elle sentait Barad se rapprocher et accéléra sa course. Elle arriva dans un endroit très sombre, à l’atmosphère oppressante, où le moindre son était étouffé. Elle n’entendit pas Barad derrière elle qui s’approchait lentement. Elle sentait un irrépressible besoin de protection. Barad lui donna un coup de poing qui la propulsa à terre.
Elle ramassa une pierre et le griffa au bras : un longue traînée de sang apparut. Il regarda avec rage sa blessure puis pris à son tour une pierre pointue.
- Non !!! cria-t-elle, en le voyant s’approcher, ne fait pas ça !!!! Pas …
Elle n’eut pas le temps de finir, une douleur fulgurante la prit au ventre. Barad contemplait avec effarement la pierre avec laquelle il l’avait poignardée, puis le sang chaud qui venait tâcher sa jolie robe.
- Noooooon ! Pas ça !!! Elle hurla, elle le sentait partir, s’éloigner d’elle, son petit être, pas mon bébé !!!!!
La douleur l’accablait, mais cette douleur-ci surpassait tous les maux physiques, toutes les coupures, blessures que l’on pouvait avoir. La vie qu’elle portait en elle s’en était allée, son petit bout d’être qu’elle aimait déjà plus que tout était parti… Il ne lui restait que l’infâme douleur de la perte et la rage, la vengeance envers celui qui lui avait infligé cela. Ce fut comme si elle ne réfléchissait plus. Elle vit sa main, chargée de la pierre, s’abattre sur le crâne de Barad, ce dernier s’affaisser sous le coup, puis plus rien.
Elle sentit alors comme une présence, une voix qui la guidait. Elle ouvrit les yeux et, donnant toute sa force, se traîna jusqu’à la grande pierre et réussi à se relever. Elle s’agrippa contre la roche, vit avec effroi son sang tâcher la pierre et cette dernière bouger, laissant apparaître une ouverture. Elle y entra, comme poussée par une force extérieure et traversa un long tunnel du plus sombre noir. Elle arriva dans une grande salle ronde, le cœur de la caverne et, comme mue par une magie inconnue, s’avança vers l’autel. Une lueur rouge l’aveugla, elle se sentit perdre connaissance, son corps s’affaissa sur le lit de pierre, ses yeux se fermèrent sur des larmes. Elle ne ressentait plus que le vide immense et silencieux du sommeil et seule la douleur l’accompagnait encore, comme une déchirante amie qui ne supportait pas la solitude, comme les épines de la rose qui blessaient les mains de ceux qui voulaient effleurer sa douceur. Elle se laissa sombrer et la dernière chose qu’elle ressentit fut le parfum des roses.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

encore une fois, ton histoire est vraiment géniale!!! j'ai tellement hate de lire la suite :D

préviens quand tu l'auras poster! :)
bisous miss et bon courage! :D
bouhh-bahh-burk

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Re: La rose endormie

Message par bouhh-bahh-burk »

Elle est vraiment bien... Un peut longue, j'adore ;)
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Haha ben elle est pas sensée être trop courte c'est pour ça, pour pouvoir tout raconter... ;)
Je vous poste la suite :)

Elle avait fermé son cœur à tout jamais et il était temps de finir ce qu’elle avait commencé. Elle s’approcha de l’autel, vit avec une certaine folie la jeune Aelle qui dormait, son visage crispé par la peur. Elle savait que même durant ce sommeil, qui l’avait épargnée du temps, on ne dormait pas vraiment. Impuissante, on ressentait pourtant tout. C’était la plus horrible des choses. Elle avait été seule pendant cent ans, à se rappeler indéfiniment la trahison de celui qu’elle aimait. Puis un jour, elle avait senti la présence de quelqu’un, qui venait la sauver. Comme le lui avaient murmuré les roses. Elle devait empêcher l’autre fille de lui voler sa place, tant méritée. Il n’y avait pas d’autre solution. La fille devait mourir.
Calypso chercha dans sa jupe le petit flacon qu’elle avait pris soin d’emporter. Elle admira le liquide qui pouvait faire brûler et le versa avec soin, comme si elle versait de l’eau sur un enfant, sur le corps menu d’Aelle et sur les roses blanches qui avaient remplacé les rouges. Sa folie l’avait emporté sur la dernière source de compassion qu’elle possédait et ce fut presque avec plaisir qu’elle frotta les deux silex qui produisirent une étincelle. Elle regarda avec extase les flammes prendre peu à peu les plantes et les pétales des roses se consumer dans le feu.
Meven sentit une affreuse douleur dans sa tête et entendit comme un hurlement désespéré dans sa tête. Il devait se dépêcher, il réussit à atteindre son épée et avec maintes précautions, se libéra des ronces. Il se releva et courut alors vers la grotte. Le tunnel était toujours aussi sombre, mais il ne ralentit pas et sentit dans l’air comme une odeur de feu. Il entra enfin dans la salle ronde : elle était remplie de fumée. Il chercha à tâtons l’autel et l’aperçut enfin, entouré par les flammes.
Il courut vers le lit, et vit avec soulagement que le feu n’avait pas encore atteint le haut de l’autel. Il pris la jeune fille dans ses bras et la porta vers la sortie, la serrant contre lui. Il allait retourner dans le tunnel lorsqu’une silhouette se détacha de la fumée grise. Calypso le regardait, la tête penchée sur le côté, et Meven vit avec horreur l’éclat de folie dans ses yeux. Elle s’approcha de lui, tendant une main vers son visage. Il la repoussa, elle lui cria alors ces dernières paroles :
- Tu ne peux pas l’emporter avec toi ! C’est moi que tu aimes ! Elle doit mourir, donne-la moi ! Donne-la-moi !
- Jamais ! La folie s’est complètement emparée de toi. Si je t’ai dit que je t’aimais, c’est que tu m’avais ensorcelé ! Jamais je ne pourrais aimer quelqu’un comme toi !
Ces paroles atteignirent Rozenn en son cœur, qu’elle croyait disparu à jamais. Dans sa démence, elle ne réalisait pas sa manipulation et, persuadée d’avoir été trahie, elle adressa à son amant sa confession :
- Meven, je t’aimais, tu sais. Je t’avais confié mon cœur mais toi, tu m’as trompée, tu ne pensais qu’à elle et pourtant tu as profité de mon amour! Tu t’es approprié mon coeur et tu l’as détruit ! Tu l’as détruit ! Elle pleura pour la première fois depuis cent ans, mais elle était restée si souvent seule que la folie était son unique moyen de vivre et dans sa démence les deux hommes qu'elle avait aimé ne faisait plus qu'un. Barad, je t’aimais, tu sais, je t’aimais tellement. J’aurais pu mourir pour toi, tu le sais. Je t’aime Barad, je pourrais mourir pour toi… Je t’aime…
Meven contempla avec pitié cette femme qu’il avait cru aimer, sombrer dans la démence la plus profonde. Il voulut, dans sa bonté, aider une dernière fois la jeune femme mais elle ne le voyait plus. Elle vivait dans son hallucination, répétant sans cesse les mêmes paroles. Il n’arrivait pas à la bouger et se sentait étouffé par la fumée. Reprenant Aelle contre lui, il s’éloigna du sinistre. Jetant un dernier regard à Rozenn Calypso. Ses beaux cheveux étaient emmêlés et mouillés de sueur, sa robe carmin, déchirée, faisait penser à du sang s’écoulant sur de la neige. Ses yeux, qui envoûtaient n’importe quel regard étaient maintenant possédés par la folie et dans un rictus dément elle disparut dans la fumée.
Meven toussait, il avait du mal à respirer et le corps d’Aelle, qu’il avait été rechercher, pesait sur ses épaules. Il fut aveuglé par la lumière du jour et sentit avec soulagement l’air frais de la forêt. Il passa la pierre et sentit un frôlement derrière lui : la roche s’était refermée.
Il posa Aelle près d’un arbre, sur de la mousse tendre, et contempla la femme qu’il aimait de tout son cœur. Comment avait-il pu l’oublier !?! Il ne se le pardonnerait jamais ! Mais, il se promit de ne plus jamais l’abandonner comme il l’avait fait et il caressa doucement ses cheveux d’or pâle. Il posa un délicat baiser sur ses lèvres et elle ouvrit les yeux. Ses yeux ! Il lui semblait impossible d’avoir pu oublier ses yeux ! On y voyait l’âme de la jeune fille et à mesure qu’il la regardait, tous les souvenirs de Meven ressurgirent. Aelle releva sa tête et calma le jeune homme, lui assurant qu’elle lui pardonnait et qu’elle savait qu’il avait été ensorcelé. Elle lui assura qu’elle l’aimait de tout son cœur, et l’embrassa du plus tendre des baisers.
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

Et voilà la fin... J'espère que vous avez appréciez ;) , dites-moi ce que vous en pensez .

Les cloches sonnaient tandis qu’ils dévalaient les marches de l’église en courant, essayant de se protéger des fleurs dont ils étaient aspergés. Ils atteignirent enfin la calèche et se faufilèrent à l’intérieur en riant. Meven admira sa femme, elle était plus belle que jamais dans sa robe du blanc le plus pur ; ses cheveux étaient sertis de fils d’or et ses yeux brillaient de bonheur. Ils s’embrassèrent.
Ils étaient retournés dans la maison de la fleuriste, dans ce petit village épargné par les vices de la cour, pendant quelque temps. Puis, l’annonce de la mort du roi se fit entendre, Meven était profondément triste et, au début, il ne voulut pas reprendre le trône mais il comprit ensuite l’opportunité que lui offrait la vie. Il comprit qu’étant roi, il pourrait laver la cour qu’il détestait tant de tous ses vices et rendre ses sujets les plus heureux, s’il le voulait. Il retourna donc au château accompagné de sa femme. Ils furent couronnés le même jour et contre toute attente, le vœu du roi se réalisa. Était-ce dû à la bonté de la reine ? À son engagement envers le peuple ? Toujours est-il que la cour fut débarrassée de tous ces complots et, comme le souhaitait Meven, les gens furent heureux.

On dit que le règne du roi Meven, fut l’un des plus prospères pour le royaume. Le roi était juste et bon et jamais reine n’avait été aussi miséricordieuse pour le peuple. La paix demeura durant la totalité de leur règne, les gens vécurent heureux. Le couple eut deux enfants, un garçon et une fille qu’ils nommèrent Heol, car il était aussi beau que le soleil, et Loarwenn, en l’honneur de la lune. On raconte qu’ils jouaient souvent dans le jardin aménagé par la reine, comprenant une multitude de fleurs. Une place était dédiée aux roses blanches, les favorites de la douce Aelle. Il est dit qu’elle fit planter un seul rosier rouge, en souvenir de quelqu’un, et d’aucun murmurait qu’il s’agissait d’une certaine dame, dont on ne parlait plus, qui avait disparu.
Tout le monde était au courant de l’amour impérissable que se vouaient la reine et le roi mais personne ne connaissait l’entier de l’histoire. Rassemblant les récits de chacun, une légende commença à se tisser. Ils parlèrent d’une fille prisonnière d’une grotte, d’un prince qui vint la sauver, d’une prophétie puis d’une malédiction, d’une rose endormie dans la forêt. Puis, les termes et les faits changeant avec le temps, tous la connurent bientôt sous le nom de Belle au bois dormant.
cap_73

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Re: La rose endormie

Message par cap_73 »

c'est trop bien!!! :D j'adore!! :)
ton histoire ets vraiment génial, et c'est super bien les dernières phrases! :)

Vraiment bravo miss! :D
DanielPagés

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Re: La rose endormie

Message par DanielPagés »

Franchement - et je suis auteur de contes et conteur, donc un peu spécialiste - c'est une magnifique histoire. Je l'ai lue sans pouvoir m'arrêter... Belle écriture ! Décidément, en Suisse, il y a des jeunes auteurs pleins d'avenir (j'en corrige deux autres, de temps en temps !) As-tu pensé la faire passer à un éditeur ? As-tu d'autres textes terminés ou en cours ?


http://www.danielpages.fr
lilouo

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Re: La rose endormie

Message par lilouo »

DanielPagés a écrit :Franchement - et je suis auteur de contes et conteur, donc un peu spécialiste - c'est une magnifique histoire. Je l'ai lue sans pouvoir m'arrêter... Belle écriture ! Décidément, en Suisse, il y a des jeunes auteurs pleins d'avenir (j'en corrige deux autres, de temps en temps !) As-tu pensé la faire passer à un éditeur ? As-tu d'autres textes terminés ou en cours ?


http://www.danielpages.fr
Merci beaucoup ! Je n'ai pas encore eu le courage de la passer à un éditeur mais c'est vrai que ce serait un rêve pour moi ! Mais n'est-elle pas trop courte ? Une seule nouvelle c'est bien peu... J'ai d'autres textes en cours, dont un beaucoup plus long mais que je retravaille ( je l'avais commencé plus jeune...) et j'avais d'en l'idée d'adapter d'autres contes comme pour ce texte... Je posterai un nouveau texte bientôt sur le forum, dès que je serai satisfaite de mon récit ;) Et encore merci !
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