Pétrole et Gasoline

[Montparnasse]

A propos de la discussion sur la prose, au début du fil : la prose est simplement une forme écrite ou orale, différente du vers. Elle n'est pas forcément poétique, le vers non plus. Souvenez-vous du Bourgeois gentilhomme. Le langage parlé est de la prose. Un roman, un essai sont écrits (en général en prose). Tout ce qui n'est pas en vers (qui suit un minimum les règles de la versification) est de la prose.

[legolas]

Merci de m'éclairer un peu plus sur le sujet, la prose est une notion qui m'a été difficile à saisir. Mais je crois que c'est bon maintenant.

[legolas]

N°32



Fièvre


Les murmures enflent, la lumière vacille
La rumeur gronde caracolant sur l’horizon
Le souffre sort de la terre comme de sa coquille
Jaillissant en de putrides exhalaisons

Solidification de la matière gazeuse autour du corps
L’espace vital se restreint, dissout la matière de tes atomes
Recroqueville ta chair, pauvre bête aux abois
Tes oreilles sifflent du vacarme silencieux des fantômes

Gradation vicieuse de la douleur
Hagard, perdu dans le no man’s land
De ton cerveau qui clignote
Tu essaies de survivre et d’une main fébrile t’accroches à ta raison qui s’envole toujours plus haut
Inexorable, la chute sera douloureuse

La sueur perle au bout de tes doigts fiévreux
tes convulsions rythment ton délire ondulant sur les vagues du tourment
sache que si tu fuis, les barbelés de la fièvre retiendront ton corps exténué, déchireront les tissus de tes muscles, le bleu de tes veines, ouvrant le barrage au rouge de ta vie
les cadavres au sol sur lesquels tu trébuches sont partout ils tombent par centaine du ciel, où les anticorps mènent une lutte infatigable, spectateur impuissant tu souffres d’en bas tandis que là-haut de violents éclairs séparent le noir du ciel en deux le combat n’est pas terminé
tes lèvres brûlantes entrouvertes continuent de murmurer des mots qui n’ont pas de sens allongé sur ce lit avec comme seule compagnie ces divagations folles tu sembles pitoyable.

[legolas]

N°33

Ode à Internet

Hommage au refuge de mes heures entre parenthèses


Innocente, la barre de recherche reste blanche
Elle attend. Bientôt le noir de mes caractères
S’y posera, ainsi qu’une douce avalanche
Des ondes partent en voyage dans l’hémisphère

Une microseconde, et Google me répond,
A son habitude, en millions de résultats
Sous mes yeux, quelques pages du Japon,
D’Atlanta, de Sorata ou de Calcutta

C’est le monde entier qui me donne son avis
La souris glisse, et ma rétine indifférente
Parcourt sans le voir cet amas qui m’asservit
Toutes ces bribes de vie, mais qui sont transparentes

Google est devenu le bordel de l’humain
Le plus grand que son histoire n’ait jamais porté
A coups de sites pornos stériles et déteints
Habitude des corps plastiquement refaits

Eaux troubles où nous embarquent les navigateurs
Forums islamistes, sites divinateurs
Surfons donc sur les blogs à l’écume jaunie
Où tu te perds et t’oublie, pauvre hère à l’agonie

Faites que le clignotement perpétuel
De vos publicités daigne s’éteindre enfin
Bourrage de crâne, propagande virtuelle
L’ère des carcasses électroniques m’appartient

Tous les réseaux sociaux grondent et vocifèrent
Tes milliers d’amis que tu vois en 2D
Se moquent ou se marrent à coups de mdr
Tu pourras toujours aller te suicider

Mais souris, grâce à ta webcam tu es filmé

Alors que tout le monde fasse péter les hashtags,
Que la population inonde par vagues
Les serveurs du monde entier, et qu’avec force cris
Les écrans explosent en milliers de débris

[legolas]

N°34


Oubli

Du sel dans les yeux et la rage qui racle la gorge j’ai oublié ton nom je crois
peut-être était-ce ce matin
il s’en est allé courir à l’ombre des falaises de l’oubli avec le parfum de ta peau et le parfum de tes cheveux, voyageant sur l’atlas des amours perdus, défaits lentement, abolis pièce par pièce
mon âme érodée plusieurs fois a entamé sa course d’homme ivre pour se souvenir au milieu des branches d’aubépines
les cataleptiques de virginie dans la véranda me sifflent des histoires et font apparaître le temps d’une déflagration des images qui m’éblouissent
la maison me jette ma solitude au visage
le bateau coule, le batelier s’en est allé
une eau glacée et blanchâtre, par vagues et remous, se déchaîne autour de moi
je voudrais revoir l’aurore boréale de tes yeux
l’étoile filante de ton rire
le firmament de ton sourire
Mais il ne me reste qu’un verre sale
D'alcools épuisés
Et l'ululement des chouettes qui incarnent
De vieilles nuits d’étés

[Asoline]

Attention me revoilà, la dernière fois j'avais commencé à taper un long commentaire, mais suite à un problème informatique, tout à été perdu :( ...et non, je n'avais pas pensé à enregistrer au fur et à mesure...

Donc:

Fièvre -> C'est étrange comme le poème s'élargit petit à petit comme un mal grandissant....
"putrides exhalaisons" image fort déplaisante mais qui enchante mon oreille aussi bien que ma bouche, j'aime l'articuler, ça sonne divinement bien.
On ressent tout à fait l'impression de la folie fiévreuse et son oppression du crâne quand on lit, "cerveau qui clignote" résume tout pour moi.

Ode à internet -> Je me suis senti trop impliquée je crois... moi qui je l'avoue aime assez bien divaguer bêtement sur les réseaux sociaux. (interdit de me jeter des tomates XD)
Tu as dis tellement de choses, c'est impressionnant comment tu as décris, dénoncé et rendu hommage à la fois, ce qui parait un chouia antithétique. #beaupoème

Oubli -> C'est tellement magnifique... Les deux premiers vers sont à l'extrême du sublime, je crois que c'est peut-être le "peut-être était ce matin" qui à résonné en moi... Tu m'as encore une fois inspirée, j'ai l'impression que tu me sers un monologue sur un plateau d'argent. Peut-être devrais-tu songer à m'écrire un spectacle ? ;)

[DanielPagés]

Je jette toujours un oeil en passant, en courant...
Mais là, Oubli m'a arrêté net et j'ai interrompu ma course pour le lire et le relire, pour en remplir mon cerveau.
Des images comme je les aime, des images qui t'emportent, qui t'enrêvent... Tant d'images magnifiques !
♡♡♡

[Felagund]

Bonsoir mon cher poète. Je ne commente plus beaucoup, j'ai une vie qui me laisse peu de temps pour moi depuis plus d'un an, mais ne crois pas que je t'ai oublié
J'ai tout lu au fur et à mesure, me gorgeant de ce que j'aimai, oubliant ce qui avait un peu moins de grâce, mais c'est meilleur à chaque fois.
Tu as franchis une étape avec l'Oubli. C'est flagrant, percutant, délicat. La chrysalide perce sa coque et se transforme. La fleur devient fruit. Tu n'as pour moi jamais écrit aussi beau. C'est plein de pudeur et de hurlement à la fois. C'est sonore sans être classique ; lyrique mais dans une mesure juste et moderne. Je pense que celui là tu l' as peut-être vécu (en le transformant pour la forme, ce que fait toute personne qui écrit de la poésie parce que tout n'est pas fulgurance comme cela, dans la vie).

Sache que sans être présente je te suis. Je fréquente beaucoup de forums, je connais beaucoup de poètes sur le net, beaucoup avec un grand talent. Mais toi tu seras une vraie belle plume, en plus, je crois, d'être une belle personne.

En bref t'es nul quoi.
Bisou Légolas

[DanielPagés]

Ben voilà, hein ! suis content que mes deux poétesses préférées aient confirmé la génialissimité* d'Oubli ! ♡♡♡

*Ben quoi ? faut bien enrichir la langue française, non ?

[Felagund]

Daniel, je suis sûre que tu peux inventer un mot beaucoup plus hum.....poétique que geniagngngnngngngngn ^^

[DanielPagés]

Que voulez-vous que j'invente après le commentaire de Felagund...
Je suis heureux que la jeunesse prenne sa vraie place dans la Poésie...
Continuez ! Moi je ne produis guère, mais je déguste !

[Asoline]

Tes mots me manquent... Si tu passes par ici, même dans un faible courant d'air, pense à donner signe de vie!

Au (grand) plaisir, Asoline

[legolas]

Oh... Ca fait longtemps que je ne suis pas passé par ici...

J'ai relus tous vos derniers messages encore et encore. Je ne sais pas quoi dire, à part "Oh bordel..."
Je n'ai pas l'impression de mériter tout cela mais si vous savez comme cela me touche et me fait plaisir. Ce sont assurément des messages que je n'oublierais pas.
Je vous remercie énormément, merci d'être là et d'avoir lu ces poèmes, merci de m'avoir dit ce que vous en pensiez.

Vous êtes les étoiles filantes

[legolas]

14 juillet

Un soir d’été, soir chaud, soir-musique, soir après-midi ; un soir de 14 juillet. Effluves de vins et fumées des grillades, les braises meurent doucement. Rires parfumés, chants déguisés, agitation feutrée – tout s’efface dans la nuit qui ne juge pas.
La vie file plus vite que l’alcool que l’on descend, et enivre de son puissant arôme la nuit trébuchant sur les heures. Les lampions et les guirlandes aux lumières transparentes éteignent les astres ; la nuit coulera sans témoin.
En contrebas le fleuve, puissant et silencieux, roule de ses eaux noires tachetées de néons. Un enfant, hypnotisé, le regard à la dérive, l’observe et sent l’éternité glisser juste là, sous ses pieds.
La foule étouffée qui parvient à ses oreilles n’est que l’écho
D’un écho
D’un écho
D’un écho.
Et l’enfant dans ce silence spiritueux s’oublie, infime et immense.
Alors les étoiles fusent en milliers de reflets scintillants, détonnent en une multitude de couleurs éclatées ; les étoiles-filantes, devenues folles, s’embrasent et le ciel fulmine de ses graves imprécations. L’univers joue une symphonie discontinue et tragique, sans partition ni fanfare, et des éclairs chatoyants s’étalent sur la toile obscure le temps d’une déflagration.
Sourds et aveugles, les hommes lèvent les yeux, s’ébahissent bruyamment.
En bas, immobile toujours et tremblant un peu, l’enfant sourit à la nuit. Il contemple ce fleuve allumé de couleurs qui emporte dans ses bras protecteurs, comme un au revoir, les dernières flammèches du feu d’artifice.

[DanielPagés]

Belle image que celle de cet enfant qui sait voir la beauté cachée, le reflet discret des étoiles qui coulent avec le fleuve...
Toujours un grand plaisir de te lire !

[legolas]

Merci beaucoup Daniel!
C'est toujours un plaisir de te retrouver ici

[DanielPagés]

Je ne suis que trois poètes sur Booknode. Certainement il y en a d'autres qui valent le coup de coeur... mais bon, le temps passe trop vite ! Je vous aime particulièrement Zoé, Jo et toi (dont je ne connais pas le prénom, c'est normal, ça ? ), ce que vous écrivez et la manière dont vous peignez me touche... Et vous méritez d'être encouragés !

[Gafal2]

Hey !
J'ai découvert cette page aujourd'hui. D'habitude je ne suis pas trop poésie et j'avoue que je ne m'y connais pas bien... Mais alors que j'allais changer de page, je suis tombé sur ce titre : " Voyage". Dans ce simple titre tu as retenu une partit de moi et surtout mes yeux qui se sont dépêchés de lire ce poème. Et juste un seul mot s'est échappé de mes lèvres : Waw.
Puis j'ai continué à lire poème âpres poème et quand j'ai eu fini de tout lire, j'ai entendu un bruit résonner à l'intérieur de moi. Le bruit d'un grincement et d'une déchirure : mon cœur de pierre était en train de s'ouvrir en laissant assez d'espace à tes poèmes pour s'installer en lui.

Pour finir juste un seul mot : Magnifique.

[legolas]

Daniel : Ca me touche vraiment de faire parti de ce nombre si restreint de "poètes" que tu lis ici, sache-le.
Maintenant je vais sentir ton ombre planer au-dessus de moi quand j'écris, et j'aurais pas intérêt à me tromper ahah.
C'est vrai que legolas, ça date de... 2011 je crois. Si c'était à refaire j'opterais probablement pour autre chose Alors tu peux m'appeler Simon si tu préfères (prénom qui n'a rien de poétique, mais on est prédestiné à rien, n'est-ce pas?).
Je lirais toujours tes commentaires avec attention en tout cas, et j'en tiendrais compte. Merci beaucoup de l'intérêt que tu m'accordes, malgré ce que beaucoup en disent, c'est de cela que vit l'écriture il me semble.

[legolas]

Gafal2 : merci beaucoup pour ton commentaire inattendu...et si enthousiaste!
Je suis vraiment ravi de t'avoir fait cet effet-là, c'est très encourageant et vraiment touchant.

Alors au final "Voyage" reste ton préféré?

[Gafal2]

Oui Voyage est mon préféré. Quoique Monde d'Ailleurs et aussi mon préféré ... Alors c'est mes deux préférés !
J'adore ce que tu écrit ! ( je l'ai peu être déjà dit ... Tampis ! )

[legolas]

Ahah c'est drôle parce que j'ai écrit ces poèmes il y a quelques années déjà. Et j'ai l'impression d'avoir pas mal évolué depuis...
Comme quoi l'évolution ne sera pas toujours synonyme d'amélioration (même si évidemment tous les avis sont très personnels ).

[legolas]

Elle a inondé ma vie sans un mot sans rien dire
Elle a noyé mon regard dans le sien et l’a laissé mourir
Des fleurs dans le corps et des rumeurs dans les yeux
Elle a des larmes et des soupirs dans les adieux

Son chant un alcool son rire un psaume
Démiurge assoiffée et maître en son royaume
Elle hante et se gorge de mes nuits à la lie
Se soûlant de mon être au calice de ma vie

La nuit la nuit sera longue et sera lourde
La fenêtre s’ouvre au son de sa chanson sourde
Courant d’air elle glisse et se blottit doucement
Etoile brûlante vers laquelle tout entier je tends

C’est grave et pesant, comme une clameur perdue
Sombre et bruyant comme la plainte des disparus
Méduse aux serpents magnifiques, chair palpitante
Elle ouvre dans mon cœur l’abysse de la passion béante

[Asoline]

14 juillet

Un soir d’été, soir chaud, soir-musique, soir après-midi ; un soir de 14 juillet. Effluves de vins et fumées des grillades, les braises meurent doucement. Rires parfumés, chants déguisés, agitation feutrée – tout s’efface dans la nuit qui ne juge pas.
La vie file plus vite que l’alcool que l’on descend, et enivre de son puissant arôme la nuit trébuchant sur les heures. Les lampions et les guirlandes aux lumières transparentes éteignent les astres ; la nuit coulera sans témoin.
En contrebas le fleuve, puissant et silencieux, roule de ses eaux noires tachetées de néons. Un enfant, hypnotisé, le regard à la dérive, l’observe et sent l’éternité glisser juste là, sous ses pieds.
La foule étouffée qui parvient à ses oreilles n’est que l’écho
D’un écho
D’un écho
D’un écho.
Et l’enfant dans ce silence spiritueux s’oublie, infime et immense.
Alors les étoiles fusent en milliers de reflets scintillants, détonnent en une multitude de couleurs éclatées ; les étoiles-filantes, devenues folles, s’embrasent et le ciel fulmine de ses graves imprécations. L’univers joue une symphonie discontinue et tragique, sans partition ni fanfare, et des éclairs chatoyants s’étalent sur la toile obscure le temps d’une déflagration.
Sourds et aveugles, les hommes lèvent les yeux, s’ébahissent bruyamment.
En bas, immobile toujours et tremblant un peu, l’enfant sourit à la nuit. Il contemple ce fleuve allumé de couleurs qui emporte dans ses bras protecteurs, comme un au revoir, les dernières flammèches du feu d’artifice.

Encore une lecture pleine d'images, sensible, à fleur de peau. Merci.
Les études avançant, je me demande de plus en plus "comment commenter ? comment analyser la poésie?". Je me trouve face à ce problème, car je prends les mots bien trop à cœur, j'ai du mal à décrypter, décortiquer, la poésie. Je le fait à contre-cœur , ça m'enlève un peu de sa magie...
C'est pour cela que mes commentaires ne sont pas forcément très constructifs... je suis plus dans le ressenti et je n'aime pas l'intellectualisation. Donc je m'excuse de ne pas dire des choses qui te permettent d'avancer ou autre, mais à chaque fois, je ressens quand même le besoin de te partager mon appréciation.

Elle a inondé ma vie sans un mot sans rien dire
Elle a noyé mon regard dans le sien et l’a laissé mourir
Des fleurs dans le corps et des rumeurs dans les yeux
Elle a des larmes et des soupirs dans les adieux

Son chant un alcool son rire un psaume
Démiurge assoiffée et maître en son royaume
Elle hante et se gorge de mes nuits à la lie
Se soûlant de mon être au calice de ma vie

La nuit la nuit sera longue et sera lourde
La fenêtre s’ouvre au son de sa chanson sourde
Courant d’air elle glisse et se blottit doucement
Etoile brûlante vers laquelle tout entier je tends

C’est grave et pesant, comme une clameur perdue
Sombre et bruyant comme la plainte des disparus
Méduse aux serpents magnifiques, chair palpitante
Elle ouvre dans mon cœur l’abysse de la passion béante

J'aime la sensualité qui se dégage. Je me surprends à tenter de trouver la courbe de son dos, les mèches de ses cheveux, l'ombre de sa poitrine. Mais je ne voudrais surtout pas qu'on me fasse plus son portrait car elle perdrait de son mystère.

Comme d'habitude,
Au plaisir de te relire,
Asoline ♥

[legolas]

Hey Asoline, un plaisir de te recroiser ici !
C'est vrai que ça a toujours été une question délicate... Même si des erreurs disons "techniques" (quelle horreur) peuvent être relevées, l'essentiel pour le lecteur est plus du côté du ressenti donc je comprends tout à fait ne t'en fais pas! La pire critique que l'on puisse faire à quelqu'un qui s'essaie à la poésie, ce n'est probablement pas "c'est mauvais" mais plutôt "cela ne m'a rien fait ressentir" il me semble...

[DanielPagés]

Elle a inondé ma vie sans un mot sans rien dire
Elle a noyé mon regard dans le sien et l’a laissé mourir
Des fleurs dans le corps et des rumeurs dans les yeux
Elle a des larmes et des soupirs dans les adieux

Son chant un alcool son rire un psaume
Démiurge assoiffée et maître en son royaume
Elle hante et se gorge de mes nuits à la lie
Se soûlant de mon être au calice de ma vie

La nuit la nuit sera longue et sera lourde
La fenêtre s’ouvre au son de sa chanson sourde
Courant d’air elle glisse et se blottit doucement
Etoile brûlante vers laquelle tout entier je tends

C’est grave et pesant, comme une clameur perdue
Sombre et bruyant comme la plainte des disparus
Méduse aux serpents magnifiques, chair palpitante
Elle ouvre dans mon cœur l’abysse de la passion béante

Je suis passé faire un tour sur le forum poésie... Comme j'ai Asoline et Felagund (ahah ! ça fait bizarre de vous appeler comme ça !! ) en direct, je sais bien que ce n'est pas encore la saison des poèmes, plutôt celle des gouttes de sueur qui coulent sur les copies d'exams... Toi aussi, j'imagine !

Je n'avais pas encore commenté ce dernier poème. Il m'est entré dans la tête comme une chanson, une ballade. Je ressens un écho, une résonance que renvoient tes images. Zoé parle de sensualité et c'est vrai. Le courant d'air qui glisse et se blottit, on en sent la mystérieuse caresse...

Allez ! on tient bon ! faut survivre jusqu'à l'été !