Bercés par les contes d’une vie délavée. Mais,
Plongés dans un sommeil où lancinaient et s’embrassaient
Nos arabesques imaginaires,
Toi, moi, étions de la folie les progénitures
Nous avancions dans la pénombre du merveilleux,
A se plaire et à se perdre, à deux.
Songeant et renonçant au saturnin réveil,
Tu m’emmenais, au loin, dépeindre les plus doux espoirs
De nos paresses et de nos plaintes étouffées.
Nous ne croyions ni aux vérités malmenées,
Ni aux beautés défigurées,
Ni aux cœurs écorchés.
Nous ne croyions plus en rien, de rien, pour rien.
Les mirages seuls nous suffisaient, et, hélas,
La lassitude qui parfois venait nous troubler,
Ne parvenait jamais à nous réveiller,
Toi, moi,
D’une enfance aveuglée ;
Toi, moi,
Gamins de l’irréalité.