Lily & James [Harry Potter] - Terminée

Vous écrivez une fan fiction et vous voulez la partager avec la communauté Booknode? Faire vivre à vos personnages favoris des aventures inédites?
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annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Cazolie a écrit :
PtiteCitrouille a écrit :
Cazolie a écrit :Je viens de voir une publi sur fb de la page Harry Potter pour son anniversaire et ils ont mis une photo de Harry (je pense que c'est du 6è film, et il sourit et il a l'air trop content) et maintenant j'ai les larmes aux yeux haha
Ce genre de plombage d’ambiance merci Cazo :lol:
A ton avis à quoi je travaille depuis 5 ans et dmi ? Mon but c'est de rendre tout le monde dépressif
Je me sens vieille....
cipounette

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cipounette »

J'ai enfin rattrapé mon retard de cet été !
Du coup dans le désordre :
- Le début de la trahison de Peter était super bien écrit, réaliste et haïssable au possible mais aussi compréhensible donc chapeau !!
- James et Lily sont à la fois mignons et agaçants et j'avais envie de leur mettre des claques quand ils sont partis pr l'affaire Prim là . Et la magie de Harry était géniale ! (Bon on s'em doutait un peu juste avant mais c'était cool qd même). Et Voldemort devrait comprendre qu'il doit arrêter avec ses monologues mélodramatiques égocentriques, à CHAQUE fois il se fait avoir !
- Carrie est trop chou mais elle détesterait qu'on lui dise ça je suppose.
- L'idée du bâteau est trop bien trouvée !!
- Le petit Serdaigle faisait peine à voir.
- J'ai adoré la manière que tu as eu de décrire l'enceinicité des femmes enceintes x)
- Le passage sur Rogue et les Inferis et les sentiments m'a bien fait rire pk en fait ça sera le plus mièvre de tous les persos donc bon...
- C'est trop bien qu'il y ait une 4ème partie ! On dirait que ça va durer encore plus longtemps. Bon c'est sûr que ça fait le même nombre de chapitres mais c'est psychologiquement ça fait plus classe ^^
- Qqun est parti chercher l'explosif pr Caradoc ou pas finalement ?
- Ah oui, ce qui m'a un peu dérangé parfois c'est que tu fais des ellipses furtives (c'est mignon comme expression non ? ^^) et du coup j'ai eu du mal à m'y retrouver.
- J'ai vraiment adoré la réflexion de Benjy sur le courage de L&J qu'ils n'avaient pas avec Emmeline. Ça m'a fendu le coeur.
- La scène de l'accouchement de Lily était drôle ! Et la réflexion de Sirius sur la banalité du nom du petit teeeellement vraie !! D'ailleurs s'ils avaient choisi comme 2nd prénom Sirius, ça aurait été un peu plus simple ds Le prisonnier d'Azkaban...
Enfin bref, j'adore toujours et t'écris toujours aussi bien et aussi vrai ! Et merci d'avoir continué à me prévenir malgré mon absence du forum !
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Yo !

Long time no see :D
Alors, je vous rappelle où on en était, ça va pas être très long : Harry est né. Voilà :lol: On enchaîne là-dessus, j'essaierai de poster régulièrement parce que reprendre L&J est la première étape de "je remets ma vie en marche", donc je compte sur vous pour participer activement, sinon je remettrai jamais mes ETUDES en marche :mrgreen: En parlant d'études faut que je te réponde

Perri, Anna', je rattrape mon retard quand j'aurais le courage promis

Sans plus tard place au chapitre, je vous préviens, c'est niais. Ah et à la fin j'ai pété un câble sur les créatures magiques. Considérez que James trolle :lol:


Chapitre 3

Lily, étendue dans son lit, adressa un regard tendre à son mari sans que celui-ci en ait conscience. Les mains crispées sur le bord du berceau aux parois transparentes, les bras tendus, il fixait le petit être qui venait d'arriver dans leur vie avec une expression inquiète. Lily avait rarement vu James d'humeur aussi instable depuis qu'il avait sauté de la falaise. Harry était né depuis vingt et une heure et trente sept minutes et James avait été tour à tour paniqué, heureux, ému, inquiet, à nouveau paniqué… Vers le milieu de l'après-midi, Lily avait cessé de faire attention. Elle était trop épuisée pour cela.

Il avait à présent l'air plutôt perplexe. Lily savait ce qui le taraudait mais attendait de voir s'il allait s'en tirer seul. Il se mordit la lèvre, tira un peu sur la couverture qui couvrait le bébé endormi, puis jeta un coup d’œil à sa femme. Une expression embarrassée se peignit sur ses traits lorsqu'il s'aperçut qu'elle l'observait avec attention.

- Tu peux le prendre dans tes bras, tu sais, lança-t-elle finalement.

Il se redressa avec un soupir, au plus grand désappointement de Lily. Aussi bizarre que ce soit, elle adorait contempler les bras de son mari. Elle sourit pour elle-même, et James haussa un sourcil.

- Tu te moques de moi ? Interrogea-t-il, faussement menaçant.
- Un peu. Viens là, sourit-elle, une main tendue vers lui.

Il franchit l'espace qui séparait le berceau du lit alors qu'elle se redressait un peu pour pouvoir l'embrasser. Il sourit enfin, assis sur le bord du matelas.

-Alors ? Pourquoi tu te moques de moi ?
- Parce que tu es ridiculement adorable. Et à vrai dire je me moquais aussi de moi-même et de ma fascination pour tes bras.
- Quoi ?

Face à son air franchement ahuri, Lily ne put retenir un éclat de rire.

- Tu as de très beaux bras, expliqua-t-elle.

Il secoua la tête, un petit sourire sur les lèvres.

- Ce sont les hormones qui parlent.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Une infirmière leur avait dit que les hormones de Lily allaient être particulièrement instables, ce qui se soldait souvent par des crises de larmes intempestives chez les jeunes mères. Lily était persuadée que c'était faux jusqu'à ce qu'elle fonde en larmes face à sa tartine de confiture qui était retombée du mauvais côté.

- Bien sûr que non. En parlant de tes bras, je disais donc : tu peux le prendre.

James se tortilla, aussi gêné qu'inquiet.

- J'ai peur de lui faire mal.
- Tiens bien sa tête et tout ira bien.

Il jeta un autre regard vers le berceau, dans lequel Harry émettait des petits bruits de temps à autre.

- Je vais le réveiller.
- J'ai bien l'impression que ces petites bêtes sont difficiles à réveiller une fois qu'elles dorment vraiment, et au pire… Il s'en remettra.

Comme il n'avait toujours pas l'air convaincu, Lily posa sa main sur sa joue mal rasée. Elle n'avait jamais vu James aussi incertain, et la pensée que c'était un être aussi minuscule et inoffensif que leur bébé qui le mettait dans un tel état était perturbante.

- C'est ton fils, dit-elle doucement. Il a besoin que tu le prennes dans tes bras. C'est à ton tour de pouvoir le porter. Allez, vas-y avant que je te botte le derrière.

Il pouffa, mais Lily vit qu'il était ému. C'était la première fois qu'elle prononçait ces mots : « ton fils ». Il se leva finalement et, sans plus hésiter, entreprit de soulever le bébé. Celui-ci ne broncha pas, enveloppé qu'il était dans les grandes mains de son père. Lily n'avait pas réalisé qu'il paraîtrait si minuscule dans les bras de James. Celui-ci semblait avoir le souffle coupé, les yeux fixés sur le visage endormi de son fils. La gorge serrée, elle tenta désespérément de refouler ses larmes, mais elles dégringolèrent tout de même le long de ses joues. Alerté par son sanglot, James tourna la tête vers elle et ne put retenir un petit rire.

- Foutus hormones, hoqueta-t-elle alors qu'il calait Harry dans le creux de son coude.

Il vint s'asseoir à côté d'elle et glissa un bras libre autour de ses épaules avant de déposer un baiser sur sa tempe.

- Espèce de fontaine, sourit-il.
- Oh, tais-toi. Tu te retiens parce que tu es un sale macho mais je sais que tu as envie de pleurer tout le temps.

Il rit à nouveau. Prendre Harry dans ses bras semblait lui avoir redonné du poil de la bête.

- Je n'ai pas envie que tout le monde raconte à Harry que son père et sa mère passaient leur temps à pleurer comme des madeleines quand il est né. Le pauvre, il pensera qu'on ne l'aime pas !

Les larmes de Lily se tarissaient déjà. Elle glissa son index contre le poing refermé de son fils et il s'en saisit aussitôt. Le visage légèrement tourné vers le torse de son père, il dormait toujours aussi paisiblement. Lily faillit se remettre à pleurer alors que ses pensées revenaient vers l'accouchement. Tant de douleur, mais tant de joie. Elle avait presque oublié quelle épreuve c'était lorsqu'on avait déposé son bébé sur sa poitrine, qu'elle avait pu sentir son petit cœur affolé battre contre le sien et le contact de sa peau, aussi brûlante que la sienne. Il était si léger, si minuscule. Lorsqu'on le lui avait retiré au bout de seulement quelques secondes pour le nettoyer et l'envelopper dans une couverture, elle avait bien failli faire un scandale. Le voir dans les bras de James pour la première fois était tout aussi exaltant que ce premier contact. Les deux êtres qu'elle aimait le plus au monde.

- Je ne pensais pas qu'il était si léger, souffla James.
- Profites-en, avant que tu t'en rendes compte il fera 10 kg et tu te bousilleras le dos pour le soulever.
- Ô joie.

Lily sourit contre son épaule. La perspective de nuits sans sommeil et de couches sales ne parvenait pas à gâcher son euphorie.

- Par le caleçon de Merlin, jura-t-elle soudain.
- Lily ! S'exclama James, scandalisé, en couvrant les oreilles de son fils.
- Je passe d'une humeur à l'autre en l'espace de quelques secondes, c'est insupportable, gémit-elle.
- Et c'est pour ça que tu jures affreusement en présence de notre innocent bébé ?
- C'est sûr que tu n'as jamais dit de jurons plus horribles.
- Lily a raison, on aurait dû te laver la bouche au savon il y a bien longtemps.

Les jeunes gens relevèrent la tête et sourirent dans un même ensemble à Sirius, qui se tenait sur le pas de la porte.

***


Sirius se sentait bizarrement ému, face à ses deux amis penchés au-dessus d'une minuscule chose qui devait être leur bébé. Il distinguait son pyjama à rayures qui tranchait contre le t-shirt sombre de James, quelque chose qui lui paraissait bien trop petit pour être une main mais qui tenait tout de même l'index de Lily, et une petite boule rose et noire de la taille d'un petit pamplemousse qui était probablement sa tête. Il n’avait pas eu le droit de voir le bébé et la jeune mère la veille au soir.

- Sirius ! S'exclama Lily, ravie. Entre ! On a quelqu'un à te présenter.
- J'ai entendu qu'un petit Elvendork avait été livré ici hier soir, acquiesça-t-il en prenant pied dans la pièce, même s'il savait parfaitement que le bébé s'appelait Harry.

Lily lui adressa un regard torve.

- Il ne s'appelle pas Elvendork.

Un grand sourire s'épanouit sur son visage.

- Alors c'est vrai ? Vous l'avez appelé Sirius ?
- Espèce de crétin, commenta James alors que Lily levait les yeux au ciel.

Sirius mima la déception tout en se postant au pied du lit. Il y déposa une peluche en forme de lapin qui faisait la taille du bébé – ou de ce qui était supposément le bébé car il n'avait toujours pas la preuve que ce que James tenait dans ses bras était un bébé – et tendit une boîte de patacitrouilles à Lily. Elle libéra sa main de la poigne de l'objet non identifié pour l'attraper avec un petit cri ravi. Un pied trop petit pour être qualifié de pied s'éleva soudain au-dessus de la main de James. Sirius écarquilla les yeux. Pas de doute, c'était bien un pied, pourvu de cinq orteils surmontés d'ongles microscopiques.

- Approche, ordonna James.

Sirius s'exécuta prudemment. Il aperçut enfin clairement le visage de ce qui ne pouvait qu'être un bébé – Harry. Il était aussi laid qu’il s’y était attendu. Il avait beau faire, il ne le trouvait pas mignon.

- Tu n’es pas obligé de dire que c’est le plus beau bébé de la terre, l’informa James.
- C’est gentil, je déteste mentir.
- Eh ! protesta Lily.
- Ça ne peut pas être le plus beau bébé de la terre, parce que c’est le mien le plus beau, intervint une voix grave à la porte.

Sirius leva les yeux au ciel. Frank se tenait dans l’encadrement de la porte, l’air plus épanoui que jamais. Le pli soucieux qui barrait en permanence son front avait disparu et il souriait, détendu et heureux. Cela fit plaisir à Sirius. La chambre d’Alice était trois portes plus loin. Il avait prévu de passer la voir après Lily, même s’ils n’étaient pas si proches que cela.

- Comment vont Neville et Alice ? s’exclama Lily.

L’heureux père pénétra plus avant dans la pièce tout en babillant sur tout un tas de sujets qui dégoûtaient Sirius au plus haut point. Il préférait que la maternité reste un épais mystère. Sa santé mentale s’en porterait mieux. James s’aperçut aussitôt qu’il avait décroché. Il lui fit signe de s’approcher, le bébé toujours au creux de son bras. Sirius s’exécuta, les yeux fixés sur le petit garçon.

- Alors ? interrogea James, tout excité. Ça fait quoi de voir le roi des Maraudeurs avec un bébé ?
- Je ne sais pas où tu es allé pécher que tu étais le roi des Maraudeurs, commenta Sirius en le gratifiant d’une pichenette en plein front – en temps normal il l’aurait franchement frappé mais le bébé compromettait ses plans. Et c’est aussi bizarre que quand tu as commencé à porter une alliance.
- Mon alliance gigote moins.
- Et braille moins.
- Tu ne l’as même pas entendu pleurer ! protesta James.
- Mais regarde-le ! Il projette déjà des mauvais coups.

Ils concentrèrent tous les deux leur attention sur le bébé toujours endormi, qui tétait sa lèvre inférieur. Même le diable ne pourrait pas convaincre quelqu’un que c’était un enfant difficile. James semblait d’ailleurs avoir oublié ce que disait Sirius. Il contemplait son fils, un sourire tendre sur le visage. Ce n’était pas la même expression stupide que quand il contemplait Lily à son insu. A la tendresse se mêlaient un soupçon de fierté et une touche d’inquiétude. Le cœur de Sirius se serra. Encore une fois, James expérimentait quelque chose dont il serait à jamais exclu. Il doutait d’être père un jour, surtout depuis la trahison d’Ethel. Il avait trop perdu. Il ne voulait pas remettre à nouveau son cœur aux mains de quelqu’un qui le traiterait comme de la bouillie de béozard. Il n’osait plus faire confiance.

- Patmol ?

James le fixait avec une expression amusée.

- Je crois qu’on t’a perdu.

Sirius grogna avant de demander :

- Est-ce qu’il fait autre chose que dormir ?
- Eh bien, il bouge les bras et les jambes.
- Je vois, répondit Sirius, goguenard.

James essaya de le frapper de sa main libre mais il était ralenti par le bébé. Son ami esquiva en riant. Sans doute pour se venger, James interrogea :

- Tu veux le tenir ?

Il recula aussitôt de plusieurs pas, horrifié.

- Non !

Son cri d’horreur interrompit la conversation de Lily et Frank, qui lui adressèrent un regard surpris.

- Lily, dis à Cornedrue qu’il ne faut pas me donner ce bébé !
- Mais c’est ton filleul !
- Quand il saura tenir sa tête tout seul je le prendrai dans mes bras, répliqua-t-il, farouche.
- Tu es vraiment un bébé, s’amusa Lily, avant d’adresser un clin d’oeil mystérieux à James.

Celui-ci se contorsionna pour pouvoir l’embrasser furtivement. Sirius grimaça à nouveau.

- Vous vous comportez comme des adolescents énamourés, commenta-t-il d’un ton hautain.
- Ça tombe bien, c’est ce qu’on est, rit James.

Frank, ce faux-jeton, rit de concert avec eux. Il y avait trop de gens heureux pour une seule pièce. Ou alors Sirius avait juste besoin de jouer le cynique pour ne pas devenir trop émotif. Il renifla bruyamment avant de déclarer :

- Bon très bien, je vais jouer à l’adolescent plein d’hormones aussi, alors.

Sans attendre de réponse, il contourna le lit, bouscula Frank et enlaça une Lily très surprise. Elle rit doucement contre son oreille tout en lui tapotant le dos.

- Ça va, Sirius ?
- Mmh-mmh.

Il aurait voulu lui dire comme il était heureux pour eux, comme il se réjouissait de pouvoir faire partie de la vie de ce petit garçon, à quel point il avait peur de lui faire mal s’il le prenait dans ses bras, mais comme il s’appelait Sirius Black il n’en fit rien. Il n’avait jamais su dire ce qu’il ressentait vraiment. Il s’écarta finalement, mais Lily le retint un instant en pressant doucement son épaule.

- Merci pour hier. Je serais devenue folle sans toi.
- Parce que tu ne l’es pas déjà ?

Elle pouffa et repoussa son épaule.

- Imbécile. Tu as vraiment été super.
- C’est ce que je fais de mieux, répondit-il avec un clin d’oeil.
- Eh, t’as fini de draguer ma femme ? intervint James.
- Oh, beurk ! Je ne la drague pas ! C’est Lily !
- Vous en faites du bruit !

La petite assemblée se tourna dans un même ensemble vers Alice, qui venait d’entrer. Lorsqu’elle se tourna vers eux après avoir refermé la porte derrière eux, Sirius s’aperçut qu’elle portait également un bébé. Elle avait les traits tirés mais semblait aussi heureuse que tous les autres parents réunis dans cette pièce. Merlin, il était en sous-effectif.

- Alice ! hurla pratiquement Lily.
La jeune femme trottina jusqu’au lit, tendit son bébé à Lily et, sur l’invitation de cette dernière, prit Harry des bras de son père. Celui-ci se vit chasser sans ménagement du matelas pour que Alice prenne sa place. Sirius jeta un coup d’oeil dans les bras de Lily : Neville était en tout point semblable à Harry, si ce n’est qu’il n’avait pas un poil sur le crâne. Il en fut soulagé : impossible de confondre les deux nouveaux-nés.

- Bon, je crois qu’on est de trop, commenta Frank en regardant Alice avec tendresse. Vous voulez manger un morceau ?
- Tant qu’on ne va pas à la cafétéria de cet endroit maudit, ça me va, répondit Sirius. Même leurs sandwiches sentent le bébé.
- N’importe quoi, Patmol, rit James en lui ébouriffant les cheveux. Un steak, ça te tente plus ? Je t’invite.

Sirius lança un poing victorieux en l’air avant de quitter la chambre en sautillant, ravi. Juste avant que Frank ne referme la porte derrière eux, il entrevit une dernière fois les deux mamans. L’endroit dégageait tellement de douceur maternelle qu’il regretta presque de devoir partir. C’était le meilleur endroit possible pour oublier la guerre. L’allure détendus des jeunes pères en était une preuve suffisante. Vaguement, il se demanda comment allait être la vie désormais. Avaient-ils fini d’être complètement insouciants ?

***


James se précipita dans le couloir, faillit bousculer une infirmière qui poussait un petit chariot et s’arrêta net devant la chambre de Lily. Il tira sa montre de sa poche, s’aperçut qu’il avait encore quinze minutes devant lui avant d’être jeté dehors pour la nuit, et décida de reprendre son souffle. Lorsque les battements de son cœur se furent un peu calmés, il poussa doucement la porte. Seule la lampe de chevet de Lily était allumée. Elle lisait, calée contre ses oreillers. James pencha la tête et s’aperçut qu’elle tenait un exemplaire des Contes de Beedle le Barde. Lily leva la tête lorsqu’il entra plus avant dans la pièce et lui adressa une grimace dégoûtée.

- Je ne comprends pas comment on peut lire ça à des enfants. C’est affreux.
- Ils ne voient pas en quoi c’est affreux, protesta-t-il.
- Même un enfant peut s’imaginer un cœur velu, et ça ne fait pas rêver du tout.
- Eh, Remus a dû lire les Contes de Perrault pour le cours d’Etudes des Moldus et ce n’était pas beaucoup mieux.
- La vieille version est abominable, certes, mais les versions revues sont bien mieux.
- Vraiment ?

Lily laissa retomber son livre et battit des paupières, une moue ridicule sur le visage.

- Ça parle d'amour, et d'amitié, et de bonne fée, et de nains, et de…
- Une minute, l'interrompit James. Depuis quand les nains sont une bonne chose ? Tu as déjà vu un nain ? Ils sentent mauvais et sont couverts de suie et transforment le charbon en diamant et vivent dans des grottes de diamant.
- Mais de quoi tu parles ?
- Des nains !
- Parce que les nains ne sont pas que des gens qui souffrent d'un handicap de naissance ?
- Quoi ?

Ils se fixèrent un instant en silence, aussi perplexe l'un que l'autre.

- Je crois que les Sorciers et les Moldus n'ont pas la même idée d'un nain, commenta finalement Lily.
- Tu veux dire que tous les nains ne sont pas des hybrides nés d'un gobelin et d'un elfe des bois ?
- Oh, Merlin, cette conversation n'a plus aucun sens.

James lui concéda cela d'un hochement de tête et décida de couper court à ce dialogue de sourd en se dirigeant vers le berceau de son fils. Il dormait paisiblement, ses petits poings serrés et sa tête tournée vers le côté.

- Il ne s'est rien passé de palpitant pendant qu'on dînait ? Interrogea-t-il.
- Absolument pas. Si tu restes encore deux ou trois heures ici tu auras sans doute l'occasion de le voir me réveiller à une heure indue pour téter.

Il adressa un regard désolé à sa femme.

- Si je pouvais t'éviter les nuits avec réveil toutes les quatre heures, je te jure que je le ferai.
- Je sais, sourit-elle. Je me console en me disant que tu vas devoir le subir aussi !

Il prit un air faussement désespéré tout en s'asseyant sur le lit, face à elle.

- Tu crois qu'on peut rendre le bébé ? C'est trop dur finalement.

Lily lui asséna une tape sur la cuisse, et il attrapa sa main en riant.

- Tu crois qu'on peut demander encore plus de bébé ? Enchaîna-t-il. Je crois que j'ai trouvé ma vraie vocation.

Elle tenta de retirer ses doigts des siens mais il résistait.

- Quoi ? Grommela-t-elle. Me voir mettre tes enfants au monde ?
- Ah, oui, parce que je me suis montré particulièrement doué pour faire ça.

Elle rit avec lui, parvint à libérer sa main et glissa ses doigts contre sa nuque pour pouvoir l'embrasser.
- J'ai hâte qu'on ramène notre bébé chez nous, chuchota-t-elle, son front appuyé contre le sien.
- Moi aussi.
- Dans une maison rien qu'à nous.

Il s'écarta légèrement, surpris.

- Une… Je croyais que…
- Je sais, je t'ai dit que ça ne me paraissait pas prudent parce que j'allais reprendre les missions mais… J'y pense depuis hier, James, et je ne peux pas.
- Tu ne peux pas quoi ? Interrogea-t-il doucement.
- Le laisser. L'abandonner alors qu'on a choisi de lui donner la vie. Si on reste au QG en disant qu'on pourra partir en même temps en mission, ça veut dire qu'on pourrait très bien mourir tous les deux, et laisser notre petit garçon tout seul. On ne peut pas… on ne peut pas faire ça, James. C'est égoïste, et stupide, et si on voulait faire ça alors on n'aurait pas dû avoir de bébé.
- Ne dis pas ça, il va t'entendre.
- James, je suis sérieuse, le sermonna-t-elle.
- Oh, je sais. J'essaie de te cacher à quel point ça me fait plaisir pour que tu ne te mettes pas en tête de changer d'idée. Donc tu veux qu'on déménage ? Qu'on ait notre propre maison ?
- Pas toi ?
- Merlin, si !

Elle hocha la tête, une main posée sur son épaule.

- Est-ce que tu me trouves lâche ?
- Tu as entendu ce que je viens de dire ?
- Oui, mais on avait décidé ça ensemble. S'engager dans l'Ordre, continuer à se battre jusqu'à ce que ce soit terminé… Et maintenant je…
- Lily, interrompit-il fermement. On avait 18 ans, on sortait de Poudlard, on n'avait aucune idée de ce à quoi cette guerre ressemblait. Tu ne te rappelles pas à quel point Benjy et Gideon étaient cyniques quand on est arrivés ? Ils nous trouvaient trop enthousiastes, et on l'était. Tu te rappelles toutes ces fois, ces derniers mois, où on s'est demandé si on voulait tout arrêter ? Même alors on savait qu'on avait raison de douter. Alors est-ce que c'est lâche d'arrêter parce qu'on a un bébé ? Bien sûr que non.
- Tu veux arrêter ? Demanda-t-elle après un court silence.
- Si tu trouves ça mieux, si tu trouves que c'est imprudent que je continue alors que j'ai un bébé, j'arrêterai sans protester.
- Mais toi, qu'est-ce que tu veux faire ?
- Continuer. Avec tous les risques que ça comprend. Je sais… (il prit une profonde inspiration) je sais que ça signifie que je peux vous abandonner, Harry et toi, à tous moments. Je sais aussi que tu es et seras toujours une maman extraordinaire, même si je ne suis plus là. Ce me fend le cœur d'imaginer un tel scénario mais je l'accepte.

Lily détourna les yeux tout en tripotant l'encolure de son t-shirt. James avait conscience qu'il allait bientôt être mis dehors et qu'il ne pouvait pas partir avant qu'ils n'aient terminé cette conversation.

- On est vraiment des satanés Gryffondors, murmura-t-elle finalement.

James ne put s'empêcher de sourire.

- Je crois bien.
- Il faut que tu continues, ajouta-t-elle doucement.

Il hocha la tête, ses yeux rivés dans les siens. Lily ne pleurait pas, alors que pour une fois elle aurait eu une bonne raison.

- Tu as intérêt à tenir cette promesse.
Il n'eut pas besoin de lui demander de quoi elle parlait. La promesse qu'il lui avait faite quand il l'avait demandée en mariage, qu'il avait renouvelé maintes et maintes fois depuis. La promesse qui l'avait sauvé plusieurs fois.

- Je ne suis toujours pas mort alors qu'on a essayé de me tuer avec acharnement, fit-il remarquer avec un sourire.

Elle tenta de le lui rendre, mais son regard était toujours grave.

- Je t'aime.
- Ah oui ?

Elle lui adressa un clin d’œil.
- Autant que tu saches pourquoi tu te bats.

Il rit et lui vola un baiser, content qu'elle s'efforce de montrer qu'elle acceptait sa décision.

- Mr. Potter, vous avez déjà dix minutes de retard.

Lily grimaça alors qu'il se retournait pour adresser un sourire d'excuse à l'infirmière qui tenait la porte ouverte pour lui. Il sauta du lit et vola un dernier baiser à sa femme.

- Réfléchis à notre emménagement ! Lança-t-elle tandis qu'il jetait un dernier regard à Harry.
Il lui lança un dernier « Compte sur moi ! » avant que l'infirmière ne referme la porte derrière elle, l'air à la fois agacé et indulgent.

- J'ai eu l'impression que vous étiez engagés dans une conversation sérieuse donc je ne vous ai pas interrompu, mais faites attention la prochaine fois, le sermonna-t-elle.
- Promis. Vous êtes un ange, Gwyneth.
- Arrêtez de faire du charme aux infirmières, Mr. Potter. Ça perturbe le service. Oh, et tenez votre ami Black à l'écart, il a déjà provoqué une dispute entre deux jeunes femmes.

James tenta sans succès de retenir un sourire.

- Ce n'est pourtant pas son genre.
- Merci Merlin, votre femme et le bébé sortent demain soir, marmonna-t-elle après avoir étudié sa mine réjouie quelques instants. Allez, rentrez chez vous. Profitez de votre dernière nuit de sommeil.
- Vous êtes tellement réconfortante, ma chère Gwyneth.
- Dehors, Potter.
- Eh, vous faites une très bonne imitation du professeur McGonagall !

Au lieu de répondre, elle tourna les talons et quitta son champ de vision. James sortit de la maternité en sifflotant. Il lui restait un peu moins d'une heure avant de devoir rejoindre Fabian dans un obscur village du Kent. Il avait le temps pour une petite sieste.
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

CAZOOOOOO TU NE PEUX PAS IMAGINER A QUEL POINT JE SUIS HEEEEUREUUUSE AAAAAAAAH TU POSTES DE NOUVEAU C'EST LA FOLIIIIIE JE COMMENTE ÇA DES QUE JE PEUX
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

AHHHHHHHHH T'AS POSTE YOU ARE BACK!!!!!!!! :D :D :D
Je commente dès que je peux promis, je suis trop contente!!!!!!
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :Yo !

Long time no see :D
Alors, je vous rappelle où on en était, ça va pas être très long : Harry est né Tu avais arrêté à un moment opportun en plus :lol: :lol: . Voilà :lol: On enchaîne là-dessus, j'essaierai de poster régulièrement parce que reprendre L&J est la première étape de "je remets ma vie en marche" <3, donc je compte sur vous pour participer activement, sinon je remettrai jamais mes ETUDES en marche :mrgreen: T'inquiète compte sur moiiiiii En parlant d'études faut que je te réponde

Perri , Anna', je rattrape mon retard quand j'aurais le courage promis Prends ton temps ma belle :)

Sans plus tard place au chapitre, je vous préviens, c'est niais DU NIAIS C'EST PARFAIT J'AI BESOIN DE NIAISERIE ET DE CALIN LA TOUT DE SUITE merci Cazo. . Ah et à la fin j'ai pété un câble sur les créatures magiques. Considérez que James trolle :lol:


Chapitre 3

Lily, étendue dans son lit, adressa un regard tendre à son mari sans que celui-ci en ait conscience. Les mains crispées sur le bord du berceau aux parois transparentes, les bras tendus, il fixait le petit être qui venait d'arriver dans leur vie avec une expression inquiète. Lily avait rarement vu James d'humeur aussi instable depuis qu'il avait sauté de la falaise. Harry était né depuis vingt et une heure et trente sept minutes et James avait été tour à tour paniqué, heureux, ému, inquiet, à nouveau paniqué… C'est trop mignon. Vers le milieu de l'après-midi, Lily avait cessé de faire attention. Elle était trop épuisée pour cela. Non décidément j'ai vraiment besoin de guimauve alors j'espère que ton chapitre tiendra toutes ses promesses. Tu coup désolée je te graratis pas la qualité du commentaire :lol:

Il avait à présent l'air plutôt perplexe. Lily savait ce qui le taraudait mais attendait de voir s'il allait s'en tirer seul. Il se mordit la lèvre, tira un peu sur la couverture qui couvrait le bébé endormi, puis jeta un coup d’œil à sa femme. Une expression embarrassée se peignit sur ses traits lorsqu'il s'aperçut qu'elle l'observait avec attention. grillé :lol: :lol: :lol:

- Tu peux le prendre dans tes bras, tu sais, lança-t-elle finalement. Oh c'est ça le problème ? :lol: :lol:

Il se redressa avec un soupir, au plus grand désappointement de Lily. Aussi bizarre que ce soit, elle adorait contempler les bras de son mari étrange fantasme . Elle sourit pour elle-même, et James haussa un sourcil.

- Tu te moques de moi ? Interrogea-t-il, faussement menaçant.
- Un peu. Viens là, sourit-elle, une main tendue vers lui.

Il franchit l'espace qui séparait le berceau du lit alors qu'elle se redressait un peu pour pouvoir l'embrasser. Il sourit enfin, assis sur le bord du matelas.

-Alors ? Pourquoi tu te moques de moi ?
- Parce que tu es ridiculement adorable C'est si vrai ahah . Et à vrai dire je me moquais aussi de moi-même et de ma fascination pour tes bras Bon OK les biceps de James ça doit envoyer du lourd mais quand même :lol: :lol: .
- Quoi ?

Face à son air franchement ahuri, Lily ne put retenir un éclat de rire.

- Tu as de très beaux bras, expliqua-t-elle.

Il secoua la tête, un petit sourire sur les lèvres.

- Ce sont les hormones qui parlent.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Une infirmière leur avait dit que les hormones de Lily allaient être particulièrement instables, ce qui se soldait souvent par des crises de larmes intempestives chez les jeunes mères . Lily était persuadée que c'était faux jusqu'à ce qu'elle fonde en larmes face à sa tartine de confiture qui était retombée du mauvais côté :lol: :lol: :lol: :lol: .

- Bien sûr que non. En parlant de tes bras, je disais donc : tu peux le prendre.

James se tortilla, aussi gêné qu'inquiet.

- J'ai peur de lui faire mal. Moi aussi j'avais trop peur quand on m'a foutu mon petit frère dans mes bras (j'avais 16 ans, mes nerfs ont craqués ahah)
- Tiens bien sa tête et tout ira bien.

Il jeta un autre regard vers le berceau, dans lequel Harry émettait des petits bruits de temps à autre. Oh petit tric tout mignon <3

- Je vais le réveiller.
- J'ai bien l'impression que ces petites bêtes sont difficiles à réveiller une fois qu'elles dorment vraiment, et au pire… Il s'en remettra. :lol: :lol: :lol:

Comme il n'avait toujours pas l'air convaincu, Lily posa sa main sur sa joue mal rasée. Elle n'avait jamais vu James aussi incertain, et la pensée que c'était un être aussi minuscule et inoffensif que leur bébé qui le mettait dans un tel état était perturbante.

- C'est ton fils, dit-elle doucement. Il a besoin que tu le prennes dans tes bras. C'est à ton tour de pouvoir le porter. Allez, vas-y avant que je te botte le derrière.Lily est vraiment extraordinaire comme femme et comme maman

Il pouffa, mais Lily vit qu'il était ému. C'était la première fois qu'elle prononçait ces mots : « ton fils ». Il se leva finalement et, sans plus hésiter, entreprit de soulever le bébé. Celui-ci ne broncha pas, enveloppé qu'il était dans les grandes mains de son père. Lily n'avait pas réalisé qu'il paraîtrait si minuscule dans les bras de James. Celui-ci semblait avoir le souffle coupé, les yeux fixés sur le visage endormi de son fils. La gorge serrée, elle tenta désespérément de refouler ses larmes, mais elles dégringolèrent tout de même le long de ses joues LILY NE PLEURE PAS MOI AUSSI JE VAIS PLEURER . Alerté par son sanglot, James tourna la tête vers elle et ne put retenir un petit rire.

- Foutus hormones, hoqueta-t-elle alors qu'il calait Harry dans le creux de son coude.Précisément.

Il vint s'asseoir à côté d'elle et glissa un bras libre autour de ses épaules avant de déposer un baiser sur sa tempe.

- Espèce de fontaine, sourit-il.
- Oh, tais-toi. Tu te retiens parce que tu es un sale macho mais je sais que tu as envie de pleurer tout le temps. NON JAMES EST FORT il faut qu'il le soit ahah :lol: :lol: :lol:

Il rit à nouveau. Prendre Harry dans ses bras semblait lui avoir redonné du poil de la bête.

- Je n'ai pas envie que tout le monde raconte à Harry que son père et sa mère passaient leur temps à pleurer comme des madeleines quand il est né. Le pauvre, il pensera qu'on ne l'aime pas ! Oh pauvre chou ..

Les larmes de Lily se tarissaient déjà. Elle glissa son index contre le poing refermé de son fils et il s'en saisit aussitôt. Le visage légèrement tourné vers le torse de son père, il dormait toujours aussi paisiblement. Lily faillit se remettre à pleurer alors que ses pensées revenaient vers l'accouchement. Tant de douleur, mais tant de joie. Franchement, c'est la chose qui me terrifie le plus au monde l'accouchement. Elle avait presque oublié quelle épreuve c'était lorsqu'on avait déposé son bébé sur sa poitrine, qu'elle avait pu sentir son petit cœur affolé battre contre le sien et le contact de sa peau, aussi brûlante que la sienne. Il était si léger, si minuscule. Lorsqu'on le lui avait retiré au bout de seulement quelques secondes pour le nettoyer et l'envelopper dans une couverture, elle avait bien failli faire un scandale. Le voir dans les bras de James pour la première fois était tout aussi exaltant que ce premier contact. Les deux êtres qu'elle aimait le plus au monde. Oh non c'est vraiment beaucoup trop beau, je vais pleurer de mignonnerie.
"Nous ne sommes qu'ombre et poussière" ET EN PLUS JE REGARDE GLADIATOR QUELLE CRUCHE


- Je ne pensais pas qu'il était si léger, souffla James.
- Profites-en, avant que tu t'en rendes compte il fera 10 kg et tu te bousilleras le dos pour le soulever.
- Ô joie. :lol: :lol: :lol:

Lily sourit contre son épaule. La perspective de nuits sans sommeil et de couches sales ne parvenait pas à gâcher son euphorie.

- Par le caleçon de Merlin, jura-t-elle soudain.
- Lily ! S'exclama James, scandalisé, en couvrant les oreilles de son fils. :lol: :lol: :lol: :lol:
- Je passe d'une humeur à l'autre en l'espace de quelques secondes, c'est insupportable, gémit-elle.
- Et c'est pour ça que tu jures affreusement en présence de notre innocent bébé ?
- C'est sûr que tu n'as jamais dit de jurons plus horribles.
- Lily a raison, on aurait dû te laver la bouche au savon il y a bien longtemps.

Les jeunes gens relevèrent la tête et sourirent dans un même ensemble à Sirius, qui se tenait sur le pas de la porte.

***


Sirius se sentait bizarrement ému, face à ses deux amis penchés au-dessus d'une minuscule chose qui devait être leur bébé "devait être", genre il est pas sûr, des fois que ce serait autre chose :lol: . Il distinguait son pyjama à rayures qui tranchait contre le t-shirt sombre de James, quelque chose qui lui paraissait bien trop petit pour être une main mais qui tenait tout de même l'index de Lily, et une petite boule rose et noire de la taille d'un petit pamplemousse qui était probablement sa tête. Il n’avait pas eu le droit de voir le bébé et la jeune mère la veille au soir. J'adore la vision de Sirius d'un bébé :lol: :lol:

- Sirius ! S'exclama Lily, ravie. Entre ! On a quelqu'un à te présenter.
- J'ai entendu qu'un petit Elvendork avait été livré ici hier soir :lol: :lol: :lol: :lol: , acquiesça-t-il en prenant pied dans la pièce, même s'il savait parfaitement que le bébé s'appelait Harry.

Lily lui adressa un regard torve.

- Il ne s'appelle pas Elvendork. Il s'appelle Harry Waitforit Potter, c'est évident non?

Un grand sourire s'épanouit sur son visage.

- Alors c'est vrai ? Vous l'avez appelé Sirius ? :lol: :lol:
- Espèce de crétin, commenta James alors que Lily levait les yeux au ciel.

Sirius mima la déception tout en se postant au pied du lit. Il y déposa une peluche en forme de lapin qui faisait la taille du bébé – ou de ce qui était supposément le bébé car il n'avait toujours pas la preuve que ce que James tenait dans ses bras était un bébé :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: – et tendit une boîte de patacitrouilles à Lily. Elle libéra sa main de la poigne de l'objet non identifié pour l'attraper avec un petit cri ravi. Un pied trop petit pour être qualifié de pied s'éleva soudain au-dessus de la main de James. Sirius écarquilla les yeux. Pas de doute, c'était bien un pied, pourvu de cinq orteils surmontés d'ongles microscopiques. C'est bon je rigole comme une conne devant mon ordi, merci Cazo' :lol: :lol: Le point de vue de Sirius est génial :lol:

- Approche, ordonna James.

Sirius s'exécuta prudemment. Il aperçut enfin clairement le visage de ce qui ne pouvait qu'être un bébé – Harry. Il était aussi laid qu’il s’y était attendu. Il avait beau faire, il ne le trouvait pas mignon. Quel cynisme, Sirius je t'aime :lol:

- Tu n’es pas obligé de dire que c’est le plus beau bébé de la terre, l’informa James.
- C’est gentil, je déteste mentir.
- Eh ! protesta Lily.
- Ça ne peut pas être le plus beau bébé de la terre, parce que c’est le mien le plus beau, intervint une voix grave à la porte.

Sirius leva les yeux au ciel. Frank se tenait dans l’encadrement de la porte, l’air plus épanoui que jamais MWOOOOOH. Le pli soucieux qui barrait en permanence son front avait disparu et il souriait, détendu et heureux. Cela fit plaisir à Sirius. La chambre d’Alice était trois portes plus loin. Il avait prévu de passer la voir après Lily, même s’ils n’étaient pas si proches que cela.

- Comment vont Neville et Alice ? s’exclama Lily.

L’heureux père pénétra plus avant dans la pièce tout en babillant sur tout un tas de sujets qui dégoûtaient Sirius au plus haut point. Il préférait que la maternité reste un épais mystère. Sa santé mentale s’en porterait mieux. :lol: :lol: :lol: :lol: James s’aperçut aussitôt qu’il avait décroché. Il lui fit signe de s’approcher, le bébé toujours au creux de son bras. Sirius s’exécuta, les yeux fixés sur le petit garçon.

- Alors ? interrogea James, tout excité. Ça fait quoi de voir le roi des Maraudeurs avec un bébé ?
- Je ne sais pas où tu es allé pécher que tu étais le roi des Maraudeurs, commenta Sirius en le gratifiant d’une pichenette en plein front – en temps normal il l’aurait franchement frappé mais le bébé compromettait ses plans :lol: :lol: :lol: . Et c’est aussi bizarre que quand tu as commencé à porter une alliance.
- Mon alliance gigote moins.
- Et braille moins.
- Tu ne l’as même pas entendu pleurer ! protesta James.
- Mais regarde-le ! Il projette déjà des mauvais coups. J'adore leurs dialogues, tu écris vraiment bien leur relation :lol: :lol:

J'ai déjà dit quelque part que la musique de Gladiator me donnait les frissons? Maximus ! Maximus ! Maximus !


Ils concentrèrent tous les deux leur attention sur le bébé toujours endormi, qui tétait sa lèvre inférieur. Même le diable ne pourrait pas convaincre quelqu’un que c’était un enfant difficile. James semblait d’ailleurs avoir oublié ce que disait Sirius. Il contemplait son fils, un sourire tendre sur le visage. Ce n’était pas la même expression stupide que quand il contemplait Lily à son insu. A la tendresse se mêlaient un soupçon de fierté et une touche d’inquiétude. Le cœur de Sirius se serra. Encore une fois, James expérimentait quelque chose dont il serait à jamais exclu. Il doutait d’être père un jour, surtout depuis la trahison d’Ethel. Il avait trop perdu. Il ne voulait pas remettre à nouveau son cœur aux mains de quelqu’un qui le traiterait comme de la bouillie de béozard. Il n’osait plus faire confiance. Oh petit Sirius d'amour ... :cry:

- Patmol ?

James le fixait avec une expression amusée.

- Je crois qu’on t’a perdu.

Sirius grogna avant de demander :

- Est-ce qu’il fait autre chose que dormir ?
- Eh bien, il bouge les bras et les jambes.
- Je vois, répondit Sirius, goguenard.

James essaya de le frapper de sa main libre mais il était ralenti par le bébé. Son ami esquiva en riant. Sans doute pour se venger, James interrogea :

- Tu veux le tenir ?

Il recula aussitôt de plusieurs pas, horrifié.

- Non ! Oh mon dieu :lol: :lol: :lol:

Son cri d’horreur interrompit la conversation de Lily et Frank, qui lui adressèrent un regard surpris.

- Lily, dis à Cornedrue qu’il ne faut pas me donner ce bébé !
- Mais c’est ton filleul !
- Quand il saura tenir sa tête tout seul je le prendrai dans mes bras, répliqua-t-il, farouche. :lol: :lol: :lol: :lol:
- Tu es vraiment un bébé, s’amusa Lily, avant d’adresser un clin d’oeil mystérieux à James.

Celui-ci se contorsionna pour pouvoir l’embrasser furtivement. Sirius grimaça à nouveau.

- Vous vous comportez comme des adolescents énamourés, commenta-t-il d’un ton hautain. En même temps ils ont quoi ... 20 ans?
- Ça tombe bien, c’est ce qu’on est, rit James.

Frank, ce faux-jeton, rit de concert avec eux. Il y avait trop de gens heureux pour une seule pièce. Ou alors Sirius avait juste besoin de jouer le cynique pour ne pas devenir trop émotif. Il renifla bruyamment avant de déclarer :

- Bon très bien, je vais jouer à l’adolescent plein d’hormones aussi, alors.

Sans attendre de réponse, il contourna le lit, bouscula Frank et enlaça une Lily très surprise. Elle rit doucement contre son oreille tout en lui tapotant le dos.

- Ça va, Sirius ?
- Mmh-mmh. Je fonds dans mon lit, demain les gens vont retrouver une flaque de Perri.

Il aurait voulu lui dire comme il était heureux pour eux, comme il se réjouissait de pouvoir faire partie de la vie de ce petit garçon, à quel point il avait peur de lui faire mal s’il le prenait dans ses bras, mais comme il s’appelait Sirius Black il n’en fit rien. Il n’avait jamais su dire ce qu’il ressentait vraiment. Il s’écarta finalement, mais Lily le retint un instant en pressant doucement son épaule.

- Merci pour hier. Je serais devenue folle sans toi.
- Parce que tu ne l’es pas déjà ?

Elle pouffa et repoussa son épaule.

- Imbécile. Tu as vraiment été super. Tu es toujours super Sirius, tu es parfait !
- C’est ce que je fais de mieux, répondit-il avec un clin d’oeil.
- Eh, t’as fini de draguer ma femme ? intervint James.
- Oh, beurk ! Je ne la drague pas ! C’est Lily !
- Vous en faites du bruit !

La petite assemblée se tourna dans un même ensemble vers Alice, qui venait d’entrer. Lorsqu’elle se tourna vers eux après avoir refermé la porte derrière eux, Sirius s’aperçut qu’elle portait également un bébé. Elle avait les traits tirés mais semblait aussi heureuse que tous les autres parents réunis dans cette pièce. Merlin, il était en sous-effectif. Je l'aime trop :lol: Je te l'ai dit, mon commentaire sera de qualité médiocre, je me rattraperais au prochain !

- Alice ! hurla pratiquement Lily.

La jeune femme trottina jusqu’au lit, tendit son bébé à Lily et, sur l’invitation de cette dernière, prit Harry des bras de son père. Celui-ci se vit chasser sans ménagement du matelas pour que Alice prenne sa place. Sirius jeta un coup d’oeil dans les bras de Lily : Neville était en tout point semblable à Harry, si ce n’est qu’il n’avait pas un poil sur le crâne. Il en fut soulagé : impossible de confondre les deux nouveaux-nés. :lol: :lol: :lol:

- Bon, je crois qu’on est de trop, commenta Frank en regardant Alice avec tendresse. Vous voulez manger un morceau ?
- Tant qu’on ne va pas à la cafétéria de cet endroit maudit, ça me va, répondit Sirius. Même leurs sandwiches sentent le bébé.
- N’importe quoi, Patmol, rit James en lui ébouriffant les cheveux. Un steak, ça te tente plus ? Je t’invite.

Sirius lança un poing victorieux en l’air avant de quitter la chambre en sautillant, ravi. Juste avant que Frank ne referme la porte derrière eux, il entrevit une dernière fois les deux mamans. L’endroit dégageait tellement de douceur maternelle qu’il regretta presque de devoir partir. C’était le meilleur endroit possible pour oublier la guerre. L’allure détendus des jeunes pères en était une preuve suffisante. Vaguement, il se demanda comment allait être la vie désormais. Avaient-ils fini d’être complètement insouciants ?

***


James se précipita dans le couloir, faillit bousculer une infirmière qui poussait un petit chariot et s’arrêta net devant la chambre de Lily. Il tira sa montre de sa poche, s’aperçut qu’il avait encore quinze minutes devant lui avant d’être jeté dehors pour la nuit, et décida de reprendre son souffle. Lorsque les battements de son cœur se furent un peu calmés, il poussa doucement la porte. Seule la lampe de chevet de Lily était allumée. Elle lisait, calée contre ses oreillers tain elle lit? Je sais pas, après un accouchement, je roupillerais sec. . James pencha la tête et s’aperçut qu’elle tenait un exemplaire des Contes de Beedle le Barde. Lily leva la tête lorsqu’il entra plus avant dans la pièce et lui adressa une grimace dégoûtée.

- Je ne comprends pas comment on peut lire ça à des enfants. C’est affreux. Certains contes ouais !
- Ils ne voient pas en quoi c’est affreux, protesta-t-il.
- Même un enfant peut s’imaginer un cœur velu, et ça ne fait pas rêver du tout. Voilà je pensais à ça ahah
- Eh, Remus a dû lire les Contes de Perrault pour le cours d’Etudes des Moldus et ce n’était pas beaucoup mieux.
- La vieille version est abominable, certes, mais les versions revues sont bien mieux. Genre les soeurs de Cendrillon qui se coupent les orteils ou La belle au bois dormant qui se fait violer? Ah moins qu'ils ne soient pas tous de Perrault?
- Vraiment ?

Lily laissa retomber son livre et battit des paupières, une moue ridicule sur le visage.

- Ça parle d'amour, et d'amitié, et de bonne fée, et de nains, et de…
- Une minute, l'interrompit James. Depuis quand les nains sont une bonne chose ? Tu as déjà vu un nain ? Ils sentent mauvais et sont couverts de suie et transforment le charbon en diamant et vivent dans des grottes de diamant. BROTHERS OF THE MINE REJOY, SING SING SING WITH ME
- Mais de quoi tu parles ?
- Des nains ! I AM A DRAWFT AND I'M DIGGING A HOLE !
- Parce que les nains ne sont pas que des gens qui souffrent d'un handicap de naissance ?
- Quoi ?

Ils se fixèrent un instant en silence, aussi perplexe l'un que l'autre.

- Je crois que les Sorciers et les Moldus n'ont pas la même idée d'un nain, commenta finalement Lily.
- Tu veux dire que tous les nains ne sont pas des hybrides nés d'un gobelin et d'un elfe des bois ?
- Oh, Merlin, cette conversation n'a plus aucun sens. Aucun :lol: :lol:

James lui concéda cela d'un hochement de tête et décida de couper court à ce dialogue de sourd en se dirigeant vers le berceau de son fils. Il dormait paisiblement, ses petits poings serrés et sa tête tournée vers le côté.

- Il ne s'est rien passé de palpitant pendant qu'on dînait ? Interrogea-t-il.
- Absolument pas. Si tu restes encore deux ou trois heures ici tu auras sans doute l'occasion de le voir me réveiller à une heure indue pour téter.

Il adressa un regard désolé à sa femme.

- Si je pouvais t'éviter les nuits avec réveil toutes les quatre heures, je te jure que je le ferai.
- Je sais, sourit-elle. Je me console en me disant que tu vas devoir le subir aussi !

Il prit un air faussement désespéré tout en s'asseyant sur le lit, face à elle.

- Tu crois qu'on peut rendre le bébé ? C'est trop dur finalement. :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Lily lui asséna une tape sur la cuisse, et il attrapa sa main en riant.

- Tu crois qu'on peut demander encore plus de bébé ? Enchaîna-t-il. Je crois que j'ai trouvé ma vraie vocation.

Elle tenta de retirer ses doigts des siens mais il résistait.

- Quoi ? Grommela-t-elle. Me voir mettre tes enfants au monde ?
- Ah, oui, parce que je me suis montré particulièrement doué pour faire ça.

Elle rit avec lui, parvint à libérer sa main et glissa ses doigts contre sa nuque pour pouvoir l'embrasser.

- J'ai hâte qu'on ramène notre bébé chez nous, chuchota-t-elle, son front appuyé contre le sien.
- Moi aussi.
- Dans une maison rien qu'à nous. OUPSIE

Il s'écarta légèrement, surpris.

- Une… Je croyais que…
- Je sais, je t'ai dit que ça ne me paraissait pas prudent parce que j'allais reprendre les missions mais… J'y pense depuis hier, James, et je ne peux pas.
- Tu ne peux pas quoi ? Interrogea-t-il doucement.
- Le laisser. L'abandonner alors qu'on a choisi de lui donner la vie. Si on reste au QG en disant qu'on pourra partir en même temps en mission, ça veut dire qu'on pourrait très bien mourir tous les deux, et laisser notre petit garçon tout seul. On ne peut pas… on ne peut pas faire ça, James. C'est égoïste, et stupide, et si on voulait faire ça alors on n'aurait pas dû avoir de bébé. Ok, avec un enfant à la maison je comprends, mais elle pourrait être utile autrement qu'en partant en mission? Genre en faisant des potions ou en jouant à l'infirmière?
- Ne dis pas ça, il va t'entendre.
- James, je suis sérieuse, le sermonna-t-elle.
- Oh, je sais. J'essaie de te cacher à quel point ça me fait plaisir pour que tu ne te mettes pas en tête de changer d'idée. Donc tu veux qu'on déménage ? Qu'on ait notre propre maison ?
- Pas toi ?
- Merlin, si ! Tain ils ont 20 ans, ils ont un fils et ils vont avoir une maison. moi j'ai 22 ans, et je commente une fanfiction en caressant mon chat :lol: :lol:

Elle hocha la tête, une main posée sur son épaule.

- Est-ce que tu me trouves lâche ? Moi non toujours. Quoi, comment ça on s'en fout?
- Tu as entendu ce que je viens de dire ?
- Oui, mais on avait décidé ça ensemble. S'engager dans l'Ordre, continuer à se battre jusqu'à ce que ce soit terminé… Et maintenant je…
- Lily, interrompit-il fermement. On avait 18 ans, on sortait de Poudlard, on n'avait aucune idée de ce à quoi cette guerre ressemblait. Tu ne te rappelles pas à quel point Benjy et Gideon étaient cyniques quand on est arrivés ? Ils nous trouvaient trop enthousiastes, et on l'était. Tu te rappelles toutes ces fois, ces derniers mois, où on s'est demandé si on voulait tout arrêter ? Même alors on savait qu'on avait raison de douter. Alors est-ce que c'est lâche d'arrêter parce qu'on a un bébé ? Bien sûr que non.
- Tu veux arrêter ? Demanda-t-elle après un court silence.
- Si tu trouves ça mieux, si tu trouves que c'est imprudent que je continue alors que j'ai un bébé, j'arrêterai sans protester.
- Mais toi, qu'est-ce que tu veux faire ?
- Continuer. Avec tous les risques que ça comprend. Je sais… (il prit une profonde inspiration) je sais que ça signifie que je peux vous abandonner, Harry et toi, à tous moments. Je sais aussi que tu es et seras toujours une maman extraordinaire, même si je ne suis plus là. Ce me fend le cœur d'imaginer un tel scénario mais je l'accepte.

Lily détourna les yeux tout en tripotant l'encolure de son t-shirt. James avait conscience qu'il allait bientôt être mis dehors et qu'il ne pouvait pas partir avant qu'ils n'aient terminé cette conversation.

- On est vraiment des satanés Gryffondors, murmura-t-elle finalement.

James ne put s'empêcher de sourire.

- Je crois bien.
- Il faut que tu continues, ajouta-t-elle doucement.

Il hocha la tête, ses yeux rivés dans les siens. Lily ne pleurait pas, alors que pour une fois elle aurait eu une bonne raison.

- Tu as intérêt à tenir cette promesse.

Il n'eut pas besoin de lui demander de quoi elle parlait. La promesse qu'il lui avait faite quand il l'avait demandée en mariage, qu'il avait renouvelé maintes et maintes fois depuis. La promesse qui l'avait sauvé plusieurs fois. <3

- Je ne suis toujours pas mort alors qu'on a essayé de me tuer avec acharnement, fit-il remarquer avec un sourire. Dans le chapitre d'Anna', y'a une phrase qui m'a fait écrire "Lily, prends Harry je vais le retenir". Le jour où tu écriras cette phrase, Cazo, bon sang.

Elle tenta de le lui rendre, mais son regard était toujours grave.

- Je t'aime.
- Ah oui ?

Elle lui adressa un clin d’œil.

- Autant que tu saches pourquoi tu te bats.

Il rit et lui vola un baiser, content qu'elle s'efforce de montrer qu'elle acceptait sa décision.

- Mr. Potter, vous avez déjà dix minutes de retard. :lol: :lol: :lol: :lol:

Lily grimaça alors qu'il se retournait pour adresser un sourire d'excuse à l'infirmière qui tenait la porte ouverte pour lui. Il sauta du lit et vola un dernier baiser à sa femme.

- Réfléchis à notre emménagement ! Lança-t-elle tandis qu'il jetait un dernier regard à Harry.

Il lui lança un dernier « Compte sur moi ! » avant que l'infirmière ne referme la porte derrière elle, l'air à la fois agacé et indulgent.

- J'ai eu l'impression que vous étiez engagés dans une conversation sérieuse donc je ne vous ai pas interrompu, mais faites attention la prochaine fois, le sermonna-t-elle.
- Promis. Vous êtes un ange, Gwyneth.
- Arrêtez de faire du charme aux infirmières, Mr. Potter. Ça perturbe le service. Oh, et tenez votre ami Black à l'écart, il a déjà provoqué une dispute entre deux jeunes femmes. :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

James tenta sans succès de retenir un sourire.

- Ce n'est pourtant pas son genre.
- Merci Merlin, votre femme et le bébé sortent demain soir, marmonna-t-elle après avoir étudié sa mine réjouie quelques instants. Allez, rentrez chez vous. Profitez de votre dernière nuit de sommeil.
- Vous êtes tellement réconfortante, ma chère Gwyneth.
- Dehors, Potter.
- Eh, vous faites une très bonne imitation du professeur McGonagall !

Au lieu de répondre, elle tourna les talons et quitta son champ de vision. James sortit de la maternité en sifflotant. Il lui restait un peu moins d'une heure avant de devoir rejoindre Fabian dans un obscur village du Kent. Il avait le temps pour une petite sieste.
C'était un super chapitre Cazo, merci d'avoir poster <3
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Ahh déjà je vais te le redire, je suis hyper contente que tu sois de retour ! T’es un membre indispensable de ce forum et tu nous avais manqué ! :D
Perri, Anna', je rattrape mon retard quand j'aurais le courage promis
Ça ne presse pas, fais ça à ton rythme ne t’inquiète pas
je vous préviens, c'est niais
J’aime le niais ! Et en toute honnêteté, si tu mets pas du niais à la naissance d’Harry t’en mettras jamais :lol:
Et à vrai dire je me moquais aussi de moi-même et de ma fascination pour tes bras.
- Quoi ?
Faut être indulgent elle vient d’accoucher, ça se voit qu’elle n’a plus toute sa tête ^^ Même évidemment les bras de James doivent être magnifiques, comme tout le corps de James of course :lol:
C'était la première fois qu'elle prononçait ces mots : « ton fils ».
Trop d’émotion je te jure… Ce simple mot me fait réaliser le chemin qu’ils ont parcouru depuis la cinquième année, depuis le début de la fanfic en fait… C’est beau ! (Et tragique parce qu’il ne reste qu’un an bon sang…). Me dire que James est papa ah la la ! J’ai l’impression d’être la grand-mère en mode « mon bébé a eu un bébé » ^^
Profites-en, avant que tu t'en rendes compte il fera 10 kg et tu te bousilleras le dos pour le soulever.
My heart…. C’est affreux ce que tu fais !
une petite boule rose et noire de la taille d'un petit pamplemousse qui était probablement sa tête
Les comparaisons de Sirius :lol: :lol:
- Il ne s'appelle pas Elvendork.

Un grand sourire s'épanouit sur son visage.

- Alors c'est vrai ? Vous l'avez appelé Sirius ?
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Il était aussi laid qu’il s’y était attendu. Il avait beau faire, il ne le trouvait pas mignon.
Sirius c’est mon animal spirituel ^^ Je pense pareil, un bébé à la naissance c’est toujours moche désolée :lol:
Ça ne peut pas être le plus beau bébé de la terre, parce que c’est le mien le plus beau
Ohhh Neville ! Trop de bonheur dans ce chapitre, ça fait du bien !
- Mais regarde-le ! Il projette déjà des mauvais coups.
Tu diras moins ça quand le dit enfant te fera échapper de prison :lol:
Sans attendre de réponse, il contourna le lit, bouscula Frank et enlaça une Lily très surprise. Elle rit doucement contre son oreille tout en lui tapotant le dos.
Sous son cœur de rebelle se cache un chiot adorable, je l’ai toujours dit ^^
Merlin, il était en sous-effectif.
:lol: :lol: :lol: :lol:
- Mais de quoi tu parles ?
- Des nains !
- Parce que les nains ne sont pas que des gens qui souffrent d'un handicap de naissance ?
- Quoi ?
Et ça, mesdames et messieurs, c’est ce qui s’appelle un choc culturel !
Donc tu veux qu'on déménage ? Qu'on ait notre propre maison ?
J’ai l’impression qu’ils viennent de grandir d’un coup en accéléré sous mes yeux !
- Continuer. Avec tous les risques que ça comprend.
Je me demande s’il aura même le temps de continuer ou si Dumbledore va leur casser leur délire tout de suite et ils vont devoir se cacher…
Arrêtez de faire du charme aux infirmières, Mr. Potter. Ça perturbe le service. Oh, et tenez votre ami Black à l'écart, il a déjà provoqué une dispute entre deux jeunes femmes.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- Dehors, Potter.
- Eh, vous faites une très bonne imitation du professeur McGonagall !
Le pire c’est que c’est tellement vrai :lol: :lol: :lol:


C’était un chapitre magnifique, plein d’émotions et d’humour. Ton écriture superbe m’avait manqué aussi, c’était parfait !
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Le choc de culture entre Lily et James ! Après tant d’années...
Les contes pour enfants sont tous extrêmement violent.
Ce chapitre n’est pas niais. Il est juste descriptif d’une naissance. En revanche, ce que c’est étrange a la naissance un bébé ! Tu l’a très bien décrit.
Super chapitre !
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Au cas où si tu vois pas sur ma page, cadeau pour toi ^^ : https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p20586585
(Je m'excuse de la qualité du dit cadeau :lol: )
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hello !!

Je suis trop contente de te retrouver, ça fait vraiment plaisir !!! :D

Et tu nous as écrit un chapitre adorable et très émotionnel !
Long time no see
haha y a quelques jours dans un cours de théâtre ça faisait partie d'un dialogue, et j'ai dû dire ça, sauf que je l'ai fait en format bourrée :lol:
je vous préviens, c'est niais.
Ouiiii :mrgreen: :mrgreen:
Lily savait ce qui le taraudait
maraudait 8-)
Aussi bizarre que ce soit, elle adorait contempler les bras de son mari
... au moins elle admet que c'est bizarre :lol:
jusqu'à ce qu'elle fonde en larmes face à sa tartine de confiture qui était retombée du mauvais côté.
j'imagine tellement la scène :lol: :lol: James qui est là "mais c'est pas grave Lily-chérie, je vais t'en tartiner une autre" et Lily qui répond en pleurs "mais tu comprends paaas, cette tartine avait la bonne forme et la bonne dose de confituuure" :lol:
C'était la première fois qu'elle prononçait ces mots : « ton fils »
ahhh choupinouu c'est trop adoraaable
J'aimerais tellement qu'il sache ce que Harry est devenu, qu'il sache qu'ils peuvent être fier de lui :cry: :cry:
elle avait bien failli faire un scandale.
en vrai je suis sûre que si elle avait pas été si fatiguée elle aurait pas hésité :lol:
James, scandalisé, en couvrant les oreilles de son fils.
je suis sûre (oui encore une fois) que la tête de Harry est tellement petite que James peut couvrir les 2 oreilles avec une seule main :?: :lol:
une petite boule rose et noire de la taille d'un petit pamplemousse
Harry le pamplemousse, bordel Sirius tu respectes rien :lol: :lol: :lol: on t'adore :lol:
J'ai entendu qu'un petit Elvendork avait été livré ici hier soir
mais je meurs :lol: :lol: :lol: "livré", ma coloc a dû me prendre pour une tarée quand j'ai éclaté de rire :lol:
Il était aussi laid qu’il s’y était attendu
mais laissez moi mourir :lol: :lol: :lol:
Non mais Cazo tu me tues avec les réactions de Sirius, et elles sont tellement conformes au personnage et à tout ce qu'il a pensé depuis qu'il a appris que Lily était enceinte, c'est juste génial
Ça ne peut pas être le plus beau bébé de la terre, parce que c’est le mien le plus beau,
oh shit, battle des papas orgueilleux
Mais regarde-le ! Il projette déjà des mauvais coups.
filez lui une carte de Poudlard et une cape d'invisibilité et hop ! direction la bibliothèque en 1ère année :lol: Sirius et James seraient tellement déçus :lol: :lol:
le bébé toujours endormi, qui tétait sa lèvre inférieur.
Ok. D'habitude je suis pas portée bébé mais là...
BORDEL MAIS C'EST TROP MIGNON :o :o
Il n’osait plus faire confiance.
c'est carrément atroce, Ethel l'a vraiment brisé
Ou alors Sirius avait juste besoin de jouer le cynique pour ne pas devenir trop émotif
oui c'est carrément ça mon Sirius (d'ailleurs ça m'arrive d'être comme lui, so... je le comprends !)
Ça parle d'amour, et d'amitié, et de bonne fée, et de nains, et de…
- Une minute, l'interrompit James. Depuis quand les nains sont une bonne chose ? Tu as déjà vu un nain ? Ils sentent mauvais et sont couverts de suie et transforment le charbon en diamant et vivent dans des grottes de diamant.
- Mais de quoi tu parles ?
- Des nains !
- Parce que les nains ne sont pas que des gens qui souffrent d'un handicap de naissance ?
- Quoi ?
conversation de sourds :lol: :lol:
Oh, Merlin, cette conversation n'a plus aucun sens.
merci :lol:
Tu crois qu'on peut rendre le bébé ? C'est trop dur finalement.
si t'as le ticket de caisse et le ticket de garantie alors ouais

Oh j'imagine que le moment où ils vont devoir se réfugier à Godric's Hollow approche ... Ah bordel ça passe trop vite :cry:
Oh, et tenez votre ami Black à l'écart, il a déjà provoqué une dispute entre deux jeunes femmes.
ce gars ne sait pas se tenir :lol: :lol:
- Eh, vous faites une très bonne imitation du professeur McGonagall !
je confirme

Alooors... Cazo on commence à te connaître, on connaît tes petites manies, on te voit venir !
James sortit de la maternité en sifflotant. Il lui restait un peu moins d'une heure avant de devoir rejoindre Fabian dans un obscur village du Kent.
CECI annonce un événement grave, glauque et triste
Tu nous as fait 2 chapitres à la suite à la fois joyeux, émotionnels, indiquant le renouveau, une parenthèse dans ce monde de guerre... C'EST une manière de mieux nous achever par la suite
DONC je pense que tu vas nous faire un petit meurtre dans ce "village obscur du Kent", m'est-avis que Fabian va y passer

Argh

Dans tous les cas, c'était un excellent chapitre, très adorable et pleins de mignonnerie à souhait (dont cochyo raffole) !
Et on est tous vraiment contents de te retrouver !!
Gros bisous !! :D
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Tu m'accues tellement injustement Clem, il va rien se passer pour Fabian ou James :lol: :lol: On part sur Remus pour le prochain chapitre en principe
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Cazolie a écrit :Tu m'accues tellement injustement Clem, il va rien se passer pour Fabian ou James :lol: :lol: On part sur Remus pour le prochain chapitre en principe
Oh yeeeesss merci Cazo pour cette bonté !!!! :D :lol: :lol:
Et en plus on a du Remus, si c'est pas parfait *-*
cipounette

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cipounette »

Sirius est adorable mais d'une manière qui fait mal au coeur c'est bizarre... Et le niais est génial (il en faut toujours de temps en temps) mais que du niais d'un coup c'est perturbant, ça fait peur pour les prochains chapitres :? :?
addbook

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par addbook »

YOOOO
Je suis de retour mais je pense que ça passe crème. On a RIEN vu.
Je dois encore lire Anna et puis ensuite lire le bonus de Perri et puis encore apres Echec et Mat.
SUICIDE ATTEND MOI J'ARRIVE !
Bon
Au travail !
CHAPITRE 2 & 3------>
Deja j'aime ce que James fait pour Caleb.
Il est vrai que à partir de 1918 le code d'honneur à la guerre ca n'existe plus, l'autre est forcément un ennemi et merite le pire.
Je sais pas j'ai bien, c'est très humaniste comme geste, à la limite du paternel.
PARENTHÈSES HISTOIRE DONE
J'aurais tellement ris si Jamie n'aurait pas vu Elvendork naître.
D'ailleurs la partie avant entre Lily et Sirius, LOVED IT. Ahhhh mes amours
PETIT HARRY/ELVENDORK/CEPHEUS TU ES A CROQUÉ !
Ahh et Sirius hyper flippant ! C'est mignon la naïveté mais on se dit qnd mme heureusement que Ethel c'est une p*te.
Mais bon mtn il fait du charmes aux infirmières donc voilà il se rattrape :lol:
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Coucou tout le monde !

Allez, j'ai qu'un jour de retard wouhou :lol:
Mille mercis à Anna', Perri, Clem, Cochyo et Addbook pour vos commentaires ; moi aussi je suis contente d'être de retour sur le forum ! Un tel accueil ça fait vraiment chaud au coeur !!

Une des raisons pour lesquelles je suis à la bourre pour ce chapitre c'est que ce week-end j'ai fait le marathon Harry Potter au Grand Rex de Paris (avec Flammèche) et c'était... COMPLETEMENT OUF !!!! Il y avait une ambiance de malade, tout le monde était un minimum déguisé et applaudissait tout le temps. Franchement pendant les banquets/matchs on avait l'impression d'être parmi la foule de Poudlard, c'était fou. Pour certaines scènes les gens étaient surexcités, genre quand Harry arrive dans la Salle sur Demande dans le 7/2 (les frissons quand il est arrivé !! J'avais vraiment l'impression d'y être), ou quand Neville tue Nagini (moment le plus acclamé des 8 films). Les voir tous à la suite ça change tout, ça les magnifie en quelques sortes. Genre le 6 que je trouve vraiment pas terrible, en fait il passait très bien là parce que ça faisait un peu une pause plus légère entre le 5 et le 7. Et voir Ron, Hermione et Harry grandirent comme ça c'était tellement bien, on perçoit mieux la profondeur de leur amitié, leurs délires entre amis etc. Vraiment, c'était fou fou fou fou, si vous avez l'occasion de faire ça un jour ça vaut vraiment le coup. Et ça passe très bien, pas mal de tête ni les yeux explosés pour ma part. Franchement, c'était comme être à Poudlard. C'était incroyable. J'ai envie d'y retourner haha
Il y a des vidéos sur la page facebook de l'événement si ça amuse certains de voir à quoi ça ressemblait, toute cette foule super motivée :lol: (levée de baguettes/téléphones quand Dumbledore est mort, c'était tellement émouvant) (je pourrais en parler sans m'arrêter donc je vais m'arrêter maintenant et vous laisser lire le chapitre haha)

Encore merci à tout le monde, vous êtes vraiment super chouettes et je vous aime tous très forts ! :mrgreen:


Chapitre 4

Remus prit son temps pour vérifier les barrière magiques installées autour de la maison de ses parents. Il avait quelque peu relâché sa vigilance, ces jours derniers. La naissance de Harry et l‘absence de nouvelles attaques contre les hybrides avaient affaibli sa volonté de veiller coûte que coûte sur ses parents. Alors qu‘il balançait sa baguette dans leur jardin silencieux, caché sous la cape de James, il se morigéna intérieurement. Les Mangemorts adoptaient cette tactique depuis des mois : ils se faisaient discrets pendant un temps, attendaient que l’Ordre relâche la pression puis attaquaient à nouveau, à un endroit complètement inattendu. Les Lupin avaient déjà tellement soufferts par sa faute, Remus ne laisserait rien leur arriver.

Il leva les yeux vers la lune gibbeuse qui peinait à éclairer le jardin. La pleine lune tomberait une dizaine de jours plus tard. Il doutait que quelqu’un soit là pour l’accompagner. Les nuits de James seraient suffisamment occupées par son nouveau-né. Sirius ne venait qu’occasionnellement depuis longtemps déjà. Peter l’avait accompagné de nombreuses fois, mais il n’était pas venu depuis le mois de mai. Il se doutait de la raison : la guerre était de plus en plus difficile à supporter pour le petit blond, qui paraissait épuisé. Passer une nuit dehors alors qu’il pouvait se reposer était sans doute au-dessus de ses forces, et Remus ne l’en blâmait pas.

Le jeune homme quitta la posture voûtée qu’il avait adopté sans le vouloir et fit rouler ses épaules. Ses os craquèrent et il laissa échapper un soupir de soulagement. Il ne savait même plus si c’était l’effet de la lune qui rendait tout son corps douloureux ou simplement la guerre qui se traînait en longueur. Il doutait que les longues heures passées à monter la garde aux quatre coins du pays soit une bonne chose pour son dos. Lily l’avait massé plusieurs fois ces derniers mois – il avait tenté de refuser mais elle ne l’avait pas laissé faire, et cela avait vraiment été efficace. Il passa la main sur sa nuque douloureuse et se demanda, les joues rouges, s’il oserait demander le même service à Margaret. Probablement pas.
Après un dernier regard sur la maison de son enfance, il se détourna, gagna le fond du jardin et transplana, bien à l’abri des regards entre les poubelles et un chêne de taille tout à fait respectable. Il ne fut pas surpris de voir de la lumière au QG lorsqu’il arriva en Cornouailles : ils vivaient tous selon des horaires de plus en plus absurdes. L’arrivée de Neville et Harry avait privé l’Ordre de quatre membres en même temps. Si Lily et Alice ne faisaient plus de mission depuis des mois, ce n’était pas le cas de James et Frank qui, Remus ne s’en rendait compte que maintenant, enchaînaient habituellement les missions. Une vague de culpabilité le submergea. Il aurait dû prendre un tour de garde au lieu d’aller vérifier les barrières magiques chez ses parents. Mais alors il aurait joué le jeu des Mangemorts et…

De frustration, il claqua la grille derrière lui. Si seulement il parvenait à suivre les ordres de Maugrey sans se poser de question, tout serait plus simple. Il avait beau être deux heures du matin, il trouva Margaret vautrée dans le canapé du salon, une tasse de café posée sur la table basse.

- Ce n’est pas très recommandé à une heure pareille, lança-t-il en fermant la porte derrière lui avec un peu trop de force.

La jeune femme lui adresse un regard fatigué.

- Il faut que je vérifie l’inventaire de l’infirmerie pour Caradoc, expliqua-t-elle dans un bâillement. Apparemment Lily était censée lui donner ça le 31.

Il se laissa tomber dans le fauteuil à sa gauche.

- Depuis combien de temps tu n’as pas dormi ?

Au lieu de répondre, elle balaya l’air de la main. Remus retira ses chaussures avec un soupir.

- Il faut que tu te reposes.
- A quoi bon ? Je dois me lever dans … Trois heures. Je dois retrouver Maugrey.
- J’irai à te place.

Elle releva la tête de sa liste de potions et d’ingrédients, lèvres pincées.

- Hors de question. Tu viens de rentrer.
- C’était juste un truc de routine, répondit-il rapidement. Rien de fatiguant. Et puis j’ai l’habitude de partir en mission en étant crevé, ça ira.
- Oui, c’est un super argument.
- Maggy, s’il te plaît. Laisse-moi faire ça pour toi.

La jeune femme se frotta les yeux, jeta un coup d’oeil à sa liste et capitula finalement.

- Très bien. Mais va te coucher tout de suite, et sois prêt pour six heures. Je te laisserai les coordonnées du rendez-vous sur la table.

Il sourit à l’entente de son ton autoritaire. La guerre avait beaucoup changé Margaret, plutôt en bien. Il aimait la voir plus sûre d’elle. Il s’exécuta donc et la laissa à ses listes. Malgré ses fanfaronnades, le réveil aux aurores fut difficile. Il se traîna hors de son lit, avala une tasse de café tout en essayant de mettre ses chaussures et transplana avec un degré de concentration assez dangereux. Il arriva miraculeusement au bon endroit, une ruelle déserte dans la banlieue de Limerick. Ce n’est qu’en touchant terre qu’il réalisa que c’était un drôle de lieu. Même si la partition entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Sud n’existait pas pour les Sorciers, l’ingérence du Ministère était assez réduite dans cette partie du pays. Les Irlandais avaient leur propre administration et n’aimaient guère voir débarquer les officiels du Ministère. A sa connaissance, ils dépendaient du Bureau des Aurors de Londres. Peut-être Maugrey avait-il donc ses passe-droits en Irlande.

Il suivit les indications fournies par Margaret et atteignit un petit parc qui était encore fermé au public en raison de l’heure matinale. Il déverrouilla discrètement le portail et gagna l’aire de jeux centrale. Maugrey était assis sur une balançoire, les mains crispés sur les cordes, le regard dans le vide. Pour une fois, il ne l’avait pas entendu arriver. Remus n’approcha pas tout de suite, figé par l’attitude défaite du grand homme. Il semblait désespérément seul sur cette balançoire d’enfant, au milieu des chants des oiseaux. Mal à l’aise, le jeune homme toussota et fit un pas en avant. Maugrey se redressa d’un bond, baguette levée. Son visage était parfaitement neutre.

- Ce n’est pas toi que j’attends.
- Je sais, répondit calmement Remus, les mains en l’air. Margaret est restée debout toute la nuit à cause de Caradoc.
- Qui t’a mordu, Lupin ?

Il se figea. Il n’avait jamais parlé de ça à personne. Même les Maraudeurs ignoraient l’identité du loup-garou qui l’avait mordu.

- Dumbledore vous l’a dit ?
- Répond moi avant que je ne te carbonise.

Remus expira lentement avant d’annoncer :

- Fenrir Greyback.

Maugrey laissa retomber sa baguette et reprit sa place sur la balançoire. Nerveux, Remus s’approcha lentement. Il détestait évoquer cet épisode de sa vie.

- C’était Beadle que je voulais voir, marmonna Maugrey.
- Elle n’aurait pas été très utile, dans l’état où elle était.
- Soit. J’imagine que ça n’a pas grande importance. C’est juste qu’on connaît ton visage, au Ministère.
- Je n’y ai pas mis les pieds depuis l’époque de l’assassinat de ce pauvre type au Magenmagot, fit-il remarquer. Ça doit faire plus d’un an.
- Quand les gens sont méfiants, ils sont plus attentifs, rétorqua Maugrey. Tant pis, je n’ai pas que ça à faire : j’ai une mission pour toi.
- Sans blague ?

Maugrey ignora son sarcasme pour enchaîner :

- Un projet de loi complètement absurde va bientôt être présenté au Magenmagot. Dumbledore a besoin de plus de temps pour le démonter point par point, donc il veut qu’on se débarrasse des exemplaires existants du projet, pour lui faire gagner du temps. Ils reconstruiront le dossier mais quand ce sera fait, la défense de Dumbledore sera prête.
Remus se retint de noter le caractère peu légal de la manœuvre et demanda à la place :
- Où se trouvent ces exemplaires ?
- L’un d’eux est dans le bureau du Ministre, le second chez l’homme qui porte la proposition.
- A savoir ?
- Torquil Travers. Un vieil ennemi de Dumbledore et une sacrée teigne.

Sans aller plus loin dans ses explications, Maugrey attrapa une sacoche qu’il avait posé à ses pieds et la tendit à Remus.

- Tout est dedans. Ne te le fais pas piquer.

Sans l’ouvrir, Remus hocha la tête.

- Quand est-ce que ça doit être fait ?
- Le projet doit être présenté le 1er septembre, pour éviter la présence de Dumbledore justement. Si on pouvait découvrir seulement quelques heures avant la séance que toute trace de la loi a disparu, ce serait parfait.
- Très bien. Je fais ça tout seul ?
- Fais toi aider de Ranger. Je l’ai vu détrousser Prewett sans qu’il s’en rende compte.

Remus retint un sourire, suscité à la fois par son amusement envers les prouesses de Martin et par l’admiration qu’il sentait chez Maugrey. Martin aurait sans doute une place toute prête au Bureau des Aurors une fois la guerre terminée.
Avant qu’il n’aie eu le temps d’acquiescer, Maugrey se redressa, sa jambe de bois profondément enfoncée dans le sable, et disparut dans un craquement, laissant comme seul indice de sa présence l’oscillation de la balançoire.

***


Une douce brise balayait la campagne anglaise. Emmeline entendait dans le lointain les cloches des moutons. Un clocher s’élevait un peu plus loin, signe qu’un petit village nichait entre deux bosquets. Merlin, comme elle aurait aimé que tous les démons des cinq enfers ne s’apprêtent pas à déferler sur ce petit coin d’Angleterre.
La main de Benjy se posa sur son épaule et elle tourna la tête, les sourcils toujours froncés.

- Ne fais pas cette tête, ordonna-t-il.
- Depuis quand est-ce que je fais ce que tu me demandes, Fenwick ?
- Ça va bien se passer.
- Tu sais aussi bien que moi que non.
- C’est juste une livraison à intercepter.
- De joubarbe verte des pins.
- Tu sais, plus j’entends ce nom et plus je me dis qu’il est ridicule.
- Benjy, gémit-elle, n’essaie pas de changer de sujet.
- Bon, très bien, répondit-il innocemment tout en faisant glisser sa main dans le creux de ses reins.

Elle pinça les lèvres et s’écarta d’un pas. Il rangea sagement ses mains dans son dos, l’air toujours aussi innocent.

- Est-ce qu’on peut se concentrer sur le danger imminent qui nous menace, s’il-te-plaît ?
- Ce n’est pas le Blitz, tu sais. Ils vont arriver par Portoloin ou par balai, c’est tout.
- On ne sait pas combien ils seront.
- Certes.
- Et je n’ai jamais eu affaire à des Sorciers biélorusses. Peut-être qu’ils ont des techniques de combat bien plus brutales que les nôtres.
- Peut-être.
- Merlin, ce que tu es agaçant.
- Quoi ? s’offusqua-t-il. Quand j’essaie de te réconforter tu me contredis et quand je te laisse parler tu m’engueules !
Incapable de trouver une réponse adéquate, Emmeline se détourna et scruta le ciel plein de nuages moutonneux. La cloche de l’église sonna dix-sept heures.
- Ça fait des heures qu’on est là, marmonna Benjy dans son dos.

Elle hocha simplement la tête, concentrée. Un léger bourdonnement venait de perturber le doux bruissement de la nature. Ce n’était pas le moment de se planter. Ils avaient pour mission d’intercepter un chargement illégal de joubarbe verte des pins en provenance de Biélorussie, chargement qui devrait permettre aux Mangemorts de reprendre la fabrication de Veritaserum malgré la destruction du seul plant de jourbarbe de Grande Bretagne par Benjy, des mois plus tôt. Personne ne semblait capable de dire comment l’information était parvenue jusqu’à l’Ordre, aussi Emmeline était-il particulièrement méfiante. Comme ils ignoraient l’heure exacte de la livraison, Benjy et elle avaient déjà passé une vingtaine d’heures sur place.

- Tu entends ?

Benjy hocha la tête, tendu.

- On dirait un moteur. Sauf que ça vient du ciel.
- Et tu sais comment on appelle un moteur qui vole ? Un avion.
- Très amusant, Vance, merci, grinça-t-il. Ça se rapproche. Et ça vole à basse altitude. Dix gallions que c’est une voiture volante.

Emmeline soupira, les yeux levés vers le ciel. C’était forcément ça.

- Les Biélorusses ou les Mangemorts ?
- On a encore des voitures en URSS ?
- Euh… Je crois.

Leur conversation fut interrompue par l’irruption subite, entre les nuages, d’une vieille Trabant verte à la peinture écaillée qui devait venir tout droit de Berlin-Est. Benjy et Emmeline s’enfoncèrent un peu plus dans le buisson où ils se cachaient depuis leur arrivée.

- Ils doivent avoir un système d’invisibilité, murmura Benjy.
- Sans blague.

Il lui aurait sans doute vertement répondu si la Trabant ne s’était pas écrasée au sol au même moment : un instant elle planait au-dessus des champs, l’instant suivant elle partait en vrille et percutait un grand chêne à pleine vitesse. Le capot se plia comme un accordéon, un pneu explosa, le coffre s’ouvrit avec fracas… Puis ce fut le silence. Benjy et Emmeline, à une centaine de mètres de là, échangèrent un regard perplexe. Ils pensaient que les Biélorusses et les Mangemorts étaient alliés, pas que les seconds allaient canarder les premiers.

- Il faut qu’on s’approche, chuchota Benjy.

Sans qu’il n’ait eu besoin de lui demander, Emmeline le fit disparaître sous un sortilège de désillusion. Il fit de même pour elle et ils s’extirpèrent de leur cachette. Ils avancèrent prudemment vers la voiture, qui dégageait une fumée noirâtre. Emmeline craignait que le véhicule n’explose. Lorsqu’ils furent suffisamment près, elle aperçut deux Sorciers assis à l’avant. Le conducteur était appuyé contre son dossier, du sang s’écoulant d’une blessure à la tête. Son co-pilote était figé dans une position impossible, sans doute frappé par un sortilège de stupéfixion. L’arrière était rempli de caisses en bois, recouvertes de caractères cyrilliques. Il en allait de même pour le coffre.
Alors qu’Emmeline faisait le tour de la voiture, elle entendit Benjy murmurer :

- Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer…
- Les Mangemorts n’ont peut-être pas les moyens de payer, suggéra-t-elle à voix basse.
- Donc ils vont rappliquer.
- Probablement.
- On laisse tomber le sortilège ?
- C’est parti.

Ils réapparurent au même moment. Un instant plus tard, trois silhouettes masquées surgirent des sous-bois. A en juger par leur ton enthousiaste, les Sorciers étaient très fiers d’eux. Leur allégresse retomba quand ils découvrirent leur comité d’accueil. Le frisson de l’adrénaline parcourut Emmeline, qui s’étonna un instant de toujours apprécier autant le danger après toutes ces années. A en juger par le demi-sourire de Benjy, c’était la même chose pour lui.

L’un des Mangemorts, sa surprise passée, engagea le combat. Un sortilège fila vers Emmeline. La jeune femme ravala un juron : elle était toujours attaquée en premier, sans doute sous prétexte qu’elle était une femme et donc plus facile à abattre. Les imbéciles. Elle annula le sortilège d’un mouvement sec de sa baguette et contre-attaqua aussitôt. Trois flèches de feu filèrent vers son agresseur, qui ne parvint à en éviter que deux. La troisième brûla le bas de sa robe. Emmeline profita de la distraction pour courir vers lui, mais une vague d’énergie la balaya vers la voiture accidentée. Elle percuta le sol avec un grondement sourd. Il avait réagi plus vite que ce qu’elle pensait. Ignorant la douleur qui pulsait dans son corps, et particulièrement dans son poignet droit, elle se redressa, et fit face à son adversaire. Les deux autres affrontaient Benjy sur sa droite. Un minuscule mouvement de la baguette du Sorcier attira son attention. Elle s’apprêta à se protéger, mais rien ne se passa. Perplexe, elle plissa les yeux. Si seulement elle pouvait voir le visage de son assaillant !

Un craquement au-dessus de sa tête la fit sursauter. Elle leva prestement les yeux et aperçut l’énorme branche qui se précipitait vers le sol. Sa première impulsion fut de se jeter au sol mais la raison l’emporta : d’un mouvement de baguette, elle arrêta la branche juste au-dessus de sa tête et la précipita vers le Mangemort, qui n’eut que le temps de la désintégrer d’un « Reducto ! » apeuré. Des éclats de bois volèrent dans tous les sens, Emmeline en évita un particulièrement épais de justesse mais ne put rien faire contre ceux les échardes qui se plantèrent dans sa chair. Du sang dégoulinait des bras du Mangemort, qui avait protéger son visage par pur réflexe, alors qu’il portait un masque. Le souffle court, les adversaires se firent face. Ils attaquèrent au même moment, aussi déterminés l’un que l’autre.

***


Benjy ne se préoccupa pas de ce qui arrivait à Emmeline : elle était capable de se débrouiller toute seule et il en était parfaitement conscient. Affronter deux adversaires à la fois était une préoccupation tout à fait suffisante. Les deux Mangemorts étaient plus doués que certains spécimens particulièrement décevant auxquels il avait eu affaire, mais ils n’étaient pas non plus parmi les meilleurs combattants de Voldemort. Le plus massif lui donnait du fil à retordre par la puissance de ses attaques. Il était souvent déstabilisé, ce qui permettait au second de s’en prendre à lui plus facilement.
Le jeune homme jura tout haut lorsque des racines jaillirent de terre pour s’enrouler autour de sa cheville, l’arrêtant net dans son élan. Déséquilibré, il s’écroula face contre terre. Il désintégra les racines aussi vite qu’il put, mais pas assez pour éviter tout à fait la boule de feu qui fila vers lui. Il roula un peu plus loin en jurant toujours plus fort, le flanc droit brûlé à un degré qu’il préférait ne pas imaginer. Furieux, il sauta sur ses pieds. Sous le coup de la douleur, le sang lui monta à la tête et il vacilla, sans pour autant se priver pour attaquer ses adversaires sans retenue. A force de persévérance, il réussit à les toucher tous les deux. Sentant qu’il allait s’écrouler, il lança une ultime attaque. Une vague d’énergie balaya les deux Mangemorts, qui roulèrent à quelques mètres de là. Bien décidé à leur rendre la monnaie de leur pièce, Benjy fit à son tour jaillir des racines de la terre pour les immobiliser au sol. Il s’approcha, baguette levée, prêt à les mettre hors d’état de nuire pour de bon.

- Ben !

Benjy s’immobilisa avec un grognement. La douleur deviendrait bientôt insupportable, et pourtant il se laissait arrêter par Emmeline. Il ne tourna pas la tête, bien conscient que ce simple mouvement risquait de le faire chuter. Les deux Mangemorts commençaient à s’agiter, mais les racines se resserraient autour d’eux dès qu’ils bougeaient trop brusquement.

- Donne moi ça.

Emmeline lui arracha sa baguette des mains, stupéfixa les Mangemorts et se planta face à lui, les sourcils froncés.

- On peut savoir ce que tu comptais faire ?

Au lieu de répondre, il s’évanouit.


Lorsqu’il reprit conscience, il était allongé par terre près des Mangemorts. Emmeline passait sa baguette au-dessus de son flanc brûlé. Elle avait achevé de déchirer son t-shirt déjà brûlé.

- Si tu voulais que je me mette à poil, il suffisait de demander, marmonna-t-il.
- Oh, la ferme. Tu as pris un sale coup.
- Sans blague, grinça-t-il entre ses dents serrées.

Une main toujours posée sur son ventre, elle leva les yeux vers les siens.

- Je ne peux pas faire grand-chose d’autre. Je risquerai de faire un trou dans tes intestins.
- Charmant. Ils sont tous K.O. ?
- Non, ils nous menacent tous là tout de suite.
- Amusant, Vance.
- Bien sûr qu’ils sont K.O. ! On n’a plus qu’à détruire la marchandise et à ramener tout ce monde au Ministère.

Benjy se redressa sur ses coudes en faisant abstraction de la douleur et de la main d’Emmeline. Il scruta les trois Mangemorts immobilisés puis tenta de jeter un coup d’oeil à la voiture.

- Et les Biélorusses ?
- Pareil. Le Bureau va envoyer une note au Département de la Coopération magique, j’imagine. On n’a sans doute pas de les garder incarcérer en Grande-Bretagne.
- Les cellules sont déjà trop pleines de toute façon.
- En plus.

L’expression inquiète d’Emmeline disparut au profit d’un sourire un peu plus aimable.

- Tu veux mettre le feu à la voiture ?

Benjy ne put s’empêcher de sourire.

- S’il te plaît.

***


Le beau temps avait peu à peu cédé le pas à un ciel nuageux et menaçant. Le gris acier qui plombait l’atmosphère semblait peu naturel, tout comme le froid qui s’installait progressivement à la place de la douce chaleur du mois d’août. James jeta un coup d’oeil inquiet autour d’eux mais ne dit rien afin de ne pas alarmer Lily. Elle berçait doucement Harry, qui avait peu apprécié sa première expérience de transplanage. James ne l’en blâmait pas. A vrai dire, il était même étonné qu’on puisse faire transplaner un si petit bébé.

- Viens, Lily, dit-il ne plus normalement possible en saisissant sa valise. Il va sans doute se mettre à pleuvoir.

Elle hocha distraitement la tête, concentrée sur son bébé. Il laissa échapper un soupir de soulagement lorsqu’ils refermèrent la porte du QG derrière eux. Une rafale de vent fit vibrer les fenêtres au même instant. James n’aimait pas ça. Si c’était bien des Détraqueurs qui traînaient dans le coin, cela signifiait peut-être que le QG avait été repéré.
La porte de la cuisine s’ouvrit et Margaret les considéra en silence quelques instants avant de pousser un cri de joie. Elle se précipita vers Lily et s’extasia sur le petit Harry, pendant que James se rendait dans la cuisine vide. Des éclats de voix lui parvinrent de la salle de réunion. Il y trouva Gideon et Fabian occupés à se disputer autour d’une carte de Grande-Bretagne étalée sur la table. Avant qu’il n’ait pu demander de quoi il retournait, la pluie s’abattit avec fracas sur les baies vitrées. Dans le parc, les arbres s’agitaient avec violence. Les frères Prewett cessèrent de se disputer pour regarder à leur tour par la fenêtre. James s’aperçut alors que Marlène était également présente, silhouette discrète contre les plis des rideaux.

- Ce n’est pas normal, dit-elle doucement.

Sa voix était à peine perceptible par-dessus le fracas de la tempête. Gideon remarqua alors la présence de James et s’exclama :

- Potter ! Vous venez de rentrer ?

Le jeune homme hocha la tête, les yeux toujours fixés sur le parc.

- Ce n’est pas naturel. Il faisait un temps magnifique quand on a quitté la maternité. Et le ciel est…
- T’as jamais vu un Détraqueur attaquer ? rétorqua Fabian d’une voix bourrue.
- Bien sûr que si. Mais je n’avais jamais vu le temps de … détraquer autant à leur approche. Et surtout ils ne sont jamais venus jusqu’ici.

Marlène quitta son poste d’observation pour se rapprocher des trois hommes. Elle adressa un sourire bienveillant à James.

- Je crois que les félicitations sont de mises pour la petite famille Potter.

Il la remercia d’un hochement de tête avant de désigner la carte étalée sur la table.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Toujours la même chose, grogna Gideon. On essaie de trouver leur QG. Ou une logique aux attaques. N’importe quoi qui pourrait nous aider à anticiper le prochain problème.
- J’ai l’impression qu’il est ici, le prochain problème, fit remarquer James.
- On ne doit pas sortir, intervint Marlène. Les protections autour du manoir empêcheront les Détraqueurs de trop approcher, mais si nous sortons pour les affronter nous révélerons notre position.
- Et ceux qui rentrent de mission ?

Marlène hésita un instant en se mordillant la lèvre inférieure, puis annonça :

- On va déroger à la règle habituelle, tant pis. Il faut à tout pris qu’ils restent loin d’ici jusqu’à nouvel ordre. Gideon, viens avec moi. On va leur envoyer des patronus.

L’interpellé la suivit sans protester. Fabian se concentra à nouveau sur la carte, les mains posées sur les hanches. Après un moment d’hésitation, James quitta à son tour la pièce et gagna le deuxième étage. Il attrapa son balai dans sa chambre, ouvrit grand la fenêtre malgré la pluie battante et le vent qui faisait trembler les arbres, et s’élança dans l’air glacé. Après un virage serré, il atterrit sur le toit du manoir. Ces quelques secondes avaient suffit pour qu’il soit trempé jusqu’aux os et donc frigorifié. Sans en tenir compte, il jeta un sort sur ses lunettes pour en chasser la pluie puis scruta le ciel du regard. Il les vit finalement. Il n’avait jamais vu autant de Détraqueurs rassemblés au même endroit. Certains passaient droit au-dessus de sa tête, au moins dix mètres plus haut, sans le percevoir. D’autres évoluaient du côté de la mer, d’autres de la ville de Penzance. Il y eut une pensée angoissée pour les habitants ; si seulement ils avaient pu sortir de là pour les chasser !
Un violent frisson le secoua et il se décida à rentrer avant d’attraper une pneumonie. Il enfourcha son balai et fila vers la fenêtre laissée ouverte, dans l’encadrement de laquelle il eut la surprise de trouver Lily. Elle s’écarta pour le laisser rentrer et s’empressa de fermer derrière lui. Elle entreprit de lui frotter la tête avec une serviette avant même qu’il n’ait eu le temps de poser son balai. Il le laissa tomber au sol avec fracas et lui attrapa les poignets avec un petit rire.

- Tu vas me rendre chauve.
- Et toi tu vas être malade si tu n’enlèves pas tes vêtements tout de suite.

Il haussa un sourcil amusé, un sourire suggestif sur les lèvres. Lily piqua un fard comme si elle avait encore dix-sept ans et laissa retomber la serviette sur ses épaules.

- Qu’est-ce que tu faisais dehors ?

Il soupira tout en faisant passer son t-shirt par-dessus sa tête.

- J’observais. Il y a des Détraqueurs partout.
- Quoi ?

Tout en cherchant des vêtements secs, il lui expliqua ce que Marlène lui avait dit. Il aperçut le landau de Harry posé près de leur lit, le bébé endormi à l’intérieur.

- Mais s’ils savent qu’on est en Cornouailles…, commença Lily.
- Ils finiront par mettre la main sur le QG, ça ne fait aucun doute.
- Tu crois qu’ils vont rester là longtemps ?
- Sans doute pas, sinon le Bureau va finir par intervenir, répondit-il en jetant ses chaussures dans un coin. Non, c’est sans doute une guerre des nerfs. Ils sont en train d’enfumer notre terrier.
- J’ignorais que tu t’y connaissais en métaphore sur la chasse, commenta Lily.

Il leva les yeux au ciel et lui jeta son pantalon trempé à la figure.

- Moque toi, Lily-Jolie. Tu riras moins quand je ne me lèverai pas pour changer Harry cette nuit.
- Tu as mis sa couche à l’envers tout à l’heure, rétorqua-t-elle avec un petit sourire tout en jetant le pantalon dans le panier à linge.
- C’était ma première fois !

Elle pouffa puis s’approcha pour l’embrasser. Il la retint contre lui, son t-shirt sec à la main.
- Tu vas repartir en mission dès ce soir ?
- Ouais. Si les Détraqueurs nous laissent sortir.
- Fais attention à toi. J’ai besoin d’un mari fonctionnel pour s’occuper du bébé.
- Je suis ravi de savoir pourquoi tu m’apprécies.
- Aussi pour ça, répondit-elle avec une petite tape sur son torse-nu.
- Lily, geignit-il. T’es pas sympa !

Elle rit, mais il la vit jeter un coup d’oeil inquiet par la fenêtre.
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

RAAAAH JE DOIS COMMENTER PLEIN DE TRUC MAIS J'ARRIVE PAS A DECROCHER MES DOIGTS DE MON CLAVIER

Mais je suis ravie que tu reprennes ton rythme de croisière, et je voulais rebondir sur ton intro : JE SUIS JALOUSE. Mais genre sale la jalousie. Genre Rogue avec James. En gros.

Je commente ça dès que je me calme (Et après M&A. Et DDNT. Et ATDM. BON SANG J'AI DU RETARD PARTOUT).

Bisous <3
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bon allez c'est pas sérieux je suis aussi à la bourre partout, donc go faire le marathon des commentaires (à défaut de faire le marathon HP)

Hey !

Bordel, mais je suis trop jalouse aussi !!! En Irlande y a pas le marathon HP :cry: :cry: :cry: (par contre l'assoc HP a passé Fantastic beasts hier soir dans un amphi et y a moyen qu'on ait des ticket pour l'avant première du 2 na ! En plus on a eu des pizzas hier soir, j'ai même pas eu à cuisiner) et toutes les semaines l'assoc de Doctor Who passe 2 épisodes dans un amphi de la fac, et ce soir Y A CELUI SUR VAN GOGH ARFFF dans les dents Anna :mrgreen: )

Merci d'avoir fait un pdv de Remus, ça fait du bien !! :D en revanche, le fait que ses amis ne viennent plus aux pleines lunes, ça fout le coup de blues
la guerre était de plus en plus difficile à supporter pour le petit blond, qui paraissait épuisé.
HUM HUM
se demanda, les joues rouges, s’il oserait demander le même service à Margaret.
mais je voulais du Remaret moiii :cry:
une ruelle déserte dans la banlieue de Limerick.
C'EST PAS LOIN DE CHEZ MOI YEEEAAHHH !! (la prochaine fois, fait les débarquer à Galway dans le pub du Monroe's, il est cool ce pub :D) l'alcool doit être consommé avec modération
Les Irlandais avaient leur propre administration
et leur propres bières
Oh d'ailleurs y a les élections bientôt je crois en Irlande, y a des affiches de candidats, et BORDEL celle de Higgins (actuel président) me tue de rire, je sais pas pourquoi :lol: :lol: :lol:
- Qui t’a mordu, Lupin ?
ok c'était brutal comme question
Remus se retint de noter le caractère peu légal de la manœuvre
c'est ça que j'apprécie dans ta fanfiction aussi, c'est qu'on sait que le ministère n'apprécie pas l'Ordre parce que illégal, et tu nous montres le caractère justement illégal de cette organisation, ils sont pas purs et parfaits
Torquil Travers. Un vieil ennemi de Dumbledore et une sacrée
malchance en matière de prénom
Martin aurait sans doute une place toute prête au Bureau des Aurors une fois la guerre terminée.
mais bordel il va pas survivre :cry:
De joubarbe verte des pins.
wtf
Tu sais, plus j’entends ce nom et plus je me dis qu’il est ridicule.
ah ouais merci
On a encore des voitures en URSS ?
oh fuck, URSS, c'est vrai

Non mais à chaque fois que Benjy combat je suis en gros stress en mode "c'est là qu'il meurt ? Oui ? Non ?" fuck Cazo, tu vas me rendre mes cheveux blancs (même si j'ai déjà une mèche de cheveux blancs en soit)
Les Mangemorts n’ont peut-être pas les moyens de payer, suggéra-t-elle à voix basse
drug dealer 8-) vilains mangemorts

Aaaaahhh bébé Harry est à la maisooon :D
Marlène était également présente, silhouette discrète contre les plis des rideaux.
j'avais lu "entre les plis des rideaux"...
je vous laisse imaginer ma vision de Marlène que j'ai eu. Creepy :lol:

Ça sent le manger dans la maison. Ça me donne faim. D'ailleurs ça me fait penser, j'étais carrément morte :lol: :lol: : moi à 15h dimanche, je venais de finir mon déjeuner. Ma proprio arrive et fait "je vais préparer le dîner comme ça ce sera fait..." moi, je me dis "ouais bon, effectivement ça sera prêt elle fera vite fait réchauffer ce soir"
QUE NENNI
Une fois tout cuit (donc je le rappelle vers 15h/15h30), elle appelle son fils "le dîner est prêt !"
je l'ai regardé "mais... genre vous allez dîner maintenant ?" elle me fait "oui, si on a faim plus tard, on aura un snack"
Bordel, quand tu penses avoir été surpris par les Irlandais, bah ils trouvent le moyen de te prendre de court encore plus :lol: :lol:

Fin de la parenthèse bref
Ce n’est pas normal, dit-elle doucement.
avoir son dîner à 15h ? je confirme, merci Marlène
Mais je n’avais jamais vu le temps de … détraquer autant à leur approche.
et l'attribution du pire jeu de mot est attribué à James Potter!

Ok donc à un moment je pensais que James désobéissait allègrement aux mesures de sécurité données par Marlène :lol:
- Aussi pour ça, répondit-elle avec une petite tape sur son torse-nu.
je demande à ce que le smiley qui bave soit ajouté dans les émoticônes. Voilà

C'était un super chapitre encore une fois !! Et c'est vraiment cool que tu reprennes ton rythme habituel ! :D
Bisous !!
Flammeche7

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Flammeche7 »

Cazolie a écrit :

Une des raisons pour lesquelles je suis à la bourre pour ce chapitre c'est que ce week-end j'ai fait le marathon Harry Potter au Grand Rex de Paris (avec Flammèche oui oui j'existe toujours) et c'était... COMPLETEMENT OUF !!!! Il y avait une ambiance de malade, tout le monde était un minimum déguisé nous on avait juste nos écharpes lol et applaudissait tout le temps A chaque fois qu'on voyait un personnage pour la première fois, c'était trop drôle haha Ou alors ils les huaient pour les méchants. Il y a des gens qui avaient jamais vu les films apparemment, et ils ont pas compris pourquoi tout le monde a hué le rat de Ron quand Harry le rencontre pour la première fois haha. Franchement pendant les banquets/matchs on avait l'impression d'être parmi la foule de Poudlard, c'était fou . Pour certaines scènes les gens étaient surexcités Et puis pour d'autres, genre quand Hagrid rentre d'Azkaban et fait un calin à Harry, tout le monde était "aaaaaaw", genre quand Harry arrive dans la Salle sur Demande dans le 7/2 (les frissons quand il est arrivé !! J'avais vraiment l'impression d'y être), ou quand Neville tue Nagini (moment le plus acclamé des 8 films) Neville c'était tellement le chouchou du marathon, il recevait tout le temps le plus d'applaudissements haha. Quand il a reçu les 10 points à la fin du 1 c'était la folie aussi. Les voir tous à la suite ça change tout, ça les magnifie en quelques sortes. et puis en gros on a revécu 8 ans en l'espace de 2 jours, c'est comme être dans un autre espace temps, ça fait bizarre de revenir à la vraie vie après Genre le 6 que je trouve vraiment pas terrible, en fait il passait très bien là parce que ça faisait un peu une pause plus légère entre le 5 et le 7.mon gars, toutes leurs histoires de coeurs et tout c'était tellement drôle à voir hahaha Et voir Ron, Hermione et Harry grandirent comme ça c'était tellement bien, on perçoit mieux la profondeur de leur amitié, leurs délires entre amis etc.Est-ce que je peux dire que j'avais jamais réalisé à quel point RON ET HERMIONE SONT TROP MIGNONS DANS LE 6-7-8, genre VRAIMENT. Harry et Ginny c'était un peu gênant parfois (la scène du lacet vous voyez de quoi je parle), mais eux ah la la. Et puis juste leur amitié à tous les trois ouais, ils sont trop chous Vraiment, c'était fou fou fou fou, si vous avez l'occasion de faire ça un jour ça vaut vraiment le coup. Et ça passe très bien, pas mal de tête ni les yeux explosés pour ma part. parle pour toi haha Franchement, c'était comme être à Poudlard.mon gars le premier jour je suis partie acheter un sandwich à côté et vraiment tout le monde était en uniforme ou avait une écharpe dans les rues autours, j'avais l'impression d'être en sortie à Pré au Lard C'était incroyable. J'ai envie d'y retourner haha
Quelques moments mémorables:


Mr Potter pouvez vous me dire la différence entre un napel et un tue loup
- C'EST LA MÊME CHOSE
*rires dans la salle*
-BRAVO!
-MERCI!

Cedric: Viens faire à tour à la salle de bain des préfets un de ces jours
-ouuuuuuh 8-) 8-) 8-) 8-)
Cedric: Il paraît que c'est pas mal pour prendre un bain
- OUUUUUUUUUH 8-) 8-) 8-) 8-)

à chaque apparition ou mention d'un serpent
-SSSSSSSSSSSSSSSSS

Master gave Dobby a sock. Dobby is-
- FREEEEEEEEEEEEEE


Il y a des vidéos sur la page facebook de l'événement si ça amuse certains de voir à quoi ça ressemblait, toute cette foule super motivée :lol: (levée de baguettes/téléphones quand Dumbledore est mort, c'était tellement émouvant Personne s'était concerté en plus, on l'a tous fait naturellement https://www.facebook.com/amelie.rodrigu ... 477971511/) Je crois bien que j'ai pleuré à chaque film mais quand Dobby est mort c'était vraiment horrible (je pourrais en parler sans m'arrêter donc je vais m'arrêter maintenant et vous laisser lire le chapitre haha)

Encore merci à tout le monde, vous êtes vraiment super chouettes et je vous aime tous très forts ! :mrgreen:
bon allez je retourne dans ma tanière TCHAO
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Flammeche7 a écrit :
Cazolie a écrit :

Une des raisons pour lesquelles je suis à la bourre pour ce chapitre c'est que ce week-end j'ai fait le marathon Harry Potter au Grand Rex de Paris (avec Flammèche oui oui j'existe toujours) et c'était... COMPLETEMENT OUF !!!! Il y avait une ambiance de malade, tout le monde était un minimum déguisé nous on avait juste nos écharpes lol et applaudissait tout le temps A chaque fois qu'on voyait un personnage pour la première fois, c'était trop drôle haha Ou alors ils les huaient pour les méchants. Il y a des gens qui avaient jamais vu les films apparemment, et ils ont pas compris pourquoi tout le monde a hué le rat de Ron quand Harry le rencontre pour la première fois haha. Franchement pendant les banquets/matchs on avait l'impression d'être parmi la foule de Poudlard, c'était fou . Pour certaines scènes les gens étaient surexcités Et puis pour d'autres, genre quand Hagrid rentre d'Azkaban et fait un calin à Harry, tout le monde était "aaaaaaw", genre quand Harry arrive dans la Salle sur Demande dans le 7/2 (les frissons quand il est arrivé !! J'avais vraiment l'impression d'y être), ou quand Neville tue Nagini (moment le plus acclamé des 8 films) Neville c'était tellement le chouchou du marathon, il recevait tout le temps le plus d'applaudissements haha. Quand il a reçu les 10 points à la fin du 1 c'était la folie aussi. Les voir tous à la suite ça change tout, ça les magnifie en quelques sortes. et puis en gros on a revécu 8 ans en l'espace de 2 jours, c'est comme être dans un autre espace temps, ça fait bizarre de revenir à la vraie vie après Genre le 6 que je trouve vraiment pas terrible, en fait il passait très bien là parce que ça faisait un peu une pause plus légère entre le 5 et le 7.mon gars, toutes leurs histoires de coeurs et tout c'était tellement drôle à voir hahaha Et voir Ron, Hermione et Harry grandirent comme ça c'était tellement bien, on perçoit mieux la profondeur de leur amitié, leurs délires entre amis etc.Est-ce que je peux dire que j'avais jamais réalisé à quel point RON ET HERMIONE SONT TROP MIGNONS DANS LE 6-7-8, genre VRAIMENT. Harry et Ginny c'était un peu gênant parfois (la scène du lacet vous voyez de quoi je parle), mais eux ah la la. Et puis juste leur amitié à tous les trois ouais, ils sont trop chous Vraiment, c'était fou fou fou fou, si vous avez l'occasion de faire ça un jour ça vaut vraiment le coup. Et ça passe très bien, pas mal de tête ni les yeux explosés pour ma part. parle pour toi haha Franchement, c'était comme être à Poudlard.mon gars le premier jour je suis partie acheter un sandwich à côté et vraiment tout le monde était en uniforme ou avait une écharpe dans les rues autours, j'avais l'impression d'être en sortie à Pré au Lard C'était incroyable. J'ai envie d'y retourner haha
Quelques moments mémorables:


Mr Potter pouvez vous me dire la différence entre un napel et un tue loup
- C'EST LA MÊME CHOSE
*rires dans la salle*
-BRAVO!
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Cedric: Viens faire à tour à la salle de bain des préfets un de ces jours
-ouuuuuuh 8-) 8-) 8-) 8-)
Cedric: Il paraît que c'est pas mal pour prendre un bain
- OUUUUUUUUUH 8-) 8-) 8-) 8-)

à chaque apparition ou mention d'un serpent
-SSSSSSSSSSSSSSSSS


Il y a des vidéos sur la page facebook de l'événement si ça amuse certains de voir à quoi ça ressemblait, toute cette foule super motivée :lol: (levée de baguettes/téléphones quand Dumbledore est mort, c'était tellement émouvant Personne s'était concerté en plus, on l'a tous fait naturellement https://www.facebook.com/amelie.rodrigu ... 477971511/) Je crois bien que j'ai pleuré à chaque film mais quand Dobby est mort c'était vraiment horrible (je pourrais en parler sans m'arrêter donc je vais m'arrêter maintenant et vous laisser lire le chapitre haha)

Encore merci à tout le monde, vous êtes vraiment super chouettes et je vous aime tous très forts ! :mrgreen:
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OH BON SANG LE RETOUR DU JEDI
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Flammeche7 a écrit :
Cazolie a écrit :

Une des raisons pour lesquelles je suis à la bourre pour ce chapitre c'est que ce week-end j'ai fait le marathon Harry Potter au Grand Rex de Paris (avec Flammèche oui oui j'existe toujours) et c'était... COMPLETEMENT OUF !!!! Il y avait une ambiance de malade, tout le monde était un minimum déguisé nous on avait juste nos écharpes lol et applaudissait tout le temps A chaque fois qu'on voyait un personnage pour la première fois, c'était trop drôle haha Ou alors ils les huaient pour les méchants. Il y a des gens qui avaient jamais vu les films apparemment, et ils ont pas compris pourquoi tout le monde a hué le rat de Ron quand Harry le rencontre pour la première fois haha. Franchement pendant les banquets/matchs on avait l'impression d'être parmi la foule de Poudlard, c'était fou . Pour certaines scènes les gens étaient surexcités Et puis pour d'autres, genre quand Hagrid rentre d'Azkaban et fait un calin à Harry, tout le monde était "aaaaaaw", genre quand Harry arrive dans la Salle sur Demande dans le 7/2 (les frissons quand il est arrivé !! J'avais vraiment l'impression d'y être), ou quand Neville tue Nagini (moment le plus acclamé des 8 films) Neville c'était tellement le chouchou du marathon, il recevait tout le temps le plus d'applaudissements haha. Quand il a reçu les 10 points à la fin du 1 c'était la folie aussi. Les voir tous à la suite ça change tout, ça les magnifie en quelques sortes. et puis en gros on a revécu 8 ans en l'espace de 2 jours, c'est comme être dans un autre espace temps, ça fait bizarre de revenir à la vraie vie après Genre le 6 que je trouve vraiment pas terrible, en fait il passait très bien là parce que ça faisait un peu une pause plus légère entre le 5 et le 7.mon gars, toutes leurs histoires de coeurs et tout c'était tellement drôle à voir hahaha Et voir Ron, Hermione et Harry grandirent comme ça c'était tellement bien, on perçoit mieux la profondeur de leur amitié, leurs délires entre amis etc.Est-ce que je peux dire que j'avais jamais réalisé à quel point RON ET HERMIONE SONT TROP MIGNONS DANS LE 6-7-8, genre VRAIMENT. Harry et Ginny c'était un peu gênant parfois (la scène du lacet vous voyez de quoi je parle), mais eux ah la la. Et puis juste leur amitié à tous les trois ouais, ils sont trop chous Vraiment, c'était fou fou fou fou, si vous avez l'occasion de faire ça un jour ça vaut vraiment le coup. Et ça passe très bien, pas mal de tête ni les yeux explosés pour ma part. parle pour toi haha Franchement, c'était comme être à Poudlard.mon gars le premier jour je suis partie acheter un sandwich à côté et vraiment tout le monde était en uniforme ou avait une écharpe dans les rues autours, j'avais l'impression d'être en sortie à Pré au Lard C'était incroyable. J'ai envie d'y retourner haha
Quelques moments mémorables:


Mr Potter pouvez vous me dire la différence entre un napel et un tue loup
- C'EST LA MÊME CHOSE
*rires dans la salle*
-BRAVO!
-MERCI!

Cedric: Viens faire à tour à la salle de bain des préfets un de ces jours
-ouuuuuuh 8-) 8-) 8-) 8-)
Cedric: Il paraît que c'est pas mal pour prendre un bain
- OUUUUUUUUUH 8-) 8-) 8-) 8-)

à chaque apparition ou mention d'un serpent
-SSSSSSSSSSSSSSSSS

Master gave Dobby a sock. Dobby is-
- FREEEEEEEEEEEEEE


Il y a des vidéos sur la page facebook de l'événement si ça amuse certains de voir à quoi ça ressemblait, toute cette foule super motivée :lol: (levée de baguettes/téléphones quand Dumbledore est mort, c'était tellement émouvant Personne s'était concerté en plus, on l'a tous fait naturellement https://www.facebook.com/amelie.rodrigu ... 477971511/) Je crois bien que j'ai pleuré à chaque film mais quand Dobby est mort c'était vraiment horrible (je pourrais en parler sans m'arrêter donc je vais m'arrêter maintenant et vous laisser lire le chapitre haha)

Encore merci à tout le monde, vous êtes vraiment super chouettes et je vous aime tous très forts ! :mrgreen:
bon allez je retourne dans ma tanière TCHAO
ELLE EST EN VIE!!!!!
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Super chapitre !
Morgane-Feroldi

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut !! Ça faisait un bout de temps que je n'avais pas lu et je viens de rattraper tout mon retard !!! Je dois dire que c'est à la hauteur de mes espérance, j'adore même si la mort d'Anne ma vraiment rendu triste, j'aimais beaucoup le couple que Martin et elle formait !!! Voila bon courage pour la suite !!
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :Coucou tout le monde !

Allez, j'ai qu'un jour de retard wouhou :lol:
Mille mercis à Anna', Perri, Clem, Cochyo et Addbook pour vos commentaires ; moi aussi je suis contente d'être de retour sur le forum ! Un tel accueil ça fait vraiment chaud au coeur !! On t'aime Cazo <3

Une des raisons pour lesquelles je suis à la bourre pour ce chapitre c'est que ce week-end j'ai fait le marathon Harry Potter au Grand Rex de Paris (avec Flammèche) et c'était... COMPLETEMENT OUF !!!! Il y avait une ambiance de malade, tout le monde était un minimum déguisé et applaudissait tout le temps. Franchement pendant les banquets/matchs on avait l'impression d'être parmi la foule de Poudlard, c'était fou. Pour certaines scènes les gens étaient surexcités, genre quand Harry arrive dans la Salle sur Demande dans le 7/2 (les frissons quand il est arrivé !! J'avais vraiment l'impression d'y être), ou quand Neville tue Nagini (moment le plus acclamé des 8 films). Les voir tous à la suite ça change tout, ça les magnifie en quelques sortes. Genre le 6 que je trouve vraiment pas terrible, en fait il passait très bien là parce que ça faisait un peu une pause plus légère entre le 5 et le 7. Et voir Ron, Hermione et Harry grandirent comme ça c'était tellement bien, on perçoit mieux la profondeur de leur amitié, leurs délires entre amis etc. Vraiment, c'était fou fou fou fou, si vous avez l'occasion de faire ça un jour ça vaut vraiment le coup. Et ça passe très bien, pas mal de tête ni les yeux explosés pour ma part. Franchement, c'était comme être à Poudlard. C'était incroyable. J'ai envie d'y retourner haha
Il y a des vidéos sur la page facebook de l'événement si ça amuse certains de voir à quoi ça ressemblait, toute cette foule super motivée :lol: (levée de baguettes/téléphones quand Dumbledore est mort, c'était tellement émouvant) (je pourrais en parler sans m'arrêter donc je vais m'arrêter maintenant et vous laisser lire le chapitre haha)

Encore merci à tout le monde, vous êtes vraiment super chouettes et je vous aime tous très forts ! :mrgreen:


Chapitre 4

Remus prit son temps pour vérifier les barrière magiques installées autour de la maison de ses parents. Il avait quelque peu relâché sa vigilance, ces jours derniers. La naissance de Harry et l‘absence de nouvelles attaques contre les hybrides avaient affaibli sa volonté de veiller coûte que coûte sur ses parents Oh je trouve ça adorable qu'il prenne soin de ses parents comme ça ! . Alors qu‘il balançait sa baguette dans leur jardin silencieux, caché sous la cape de James, il se morigéna intérieurement. Les Mangemorts adoptaient cette tactique depuis des mois : ils se faisaient discrets pendant un temps, attendaient que l’Ordre relâche la pression puis attaquaient à nouveau, à un endroit complètement inattendu. Les Lupin avaient déjà tellement soufferts par sa faute, Remus ne laisserait rien leur arriver. Son dévouement est adorable.

Il leva les yeux vers la lune gibbeuse qui peinait à éclairer le jardin. La pleine lune tomberait une dizaine de jours plus tard. Il doutait que quelqu’un soit là pour l’accompagner. Les nuits de James seraient suffisamment occupées par son nouveau-né. Sirius ne venait qu’occasionnellement depuis longtemps déjà. Peter l’avait accompagné de nombreuses fois, mais il n’était pas venu depuis le mois de mai. Il se doutait de la raison : la guerre était de plus en plus difficile à supporter pour le petit blond, qui paraissait épuisé. Passer une nuit dehors alors qu’il pouvait se reposer était sans doute au-dessus de ses forces, et Remus ne l’en blâmait pas. Mouais. On sait tous ce qui se passe en vrai ...

Le jeune homme quitta la posture voûtée qu’il avait adopté sans le vouloir et fit rouler ses épaules. Ses os craquèrent et il laissa échapper un soupir de soulagement. Il ne savait même plus si c’était l’effet de la lune qui rendait tout son corps douloureux ou simplement la guerre qui se traînait en longueur. Il doutait que les longues heures passées à monter la garde aux quatre coins du pays soit une bonne chose pour son dos. Lily l’avait massé plusieurs fois ces derniers mois – il avait tenté de refuser mais elle ne l’avait pas laissé faire, et cela avait vraiment été efficace Et James n'a rien dit? ;) . Il passa la main sur sa nuque douloureuse et se demanda, les joues rouges, s’il oserait demander le même service à Margaret. Probablement pas.
Après un dernier regard sur la maison de son enfance, il se détourna, gagna le fond du jardin et transplana, bien à l’abri des regards entre les poubelles et un chêne de taille tout à fait respectable. Il ne fut pas surpris de voir de la lumière au QG lorsqu’il arriva en Cornouailles : ils vivaient tous selon des horaires de plus en plus absurdes. L’arrivée de Neville et Harry avait privé l’Ordre de quatre membres en même temps. Si Lily et Alice ne faisaient plus de mission depuis des mois, ce n’était pas le cas de James et Frank qui, Remus ne s’en rendait compte que maintenant, enchaînaient habituellement les missions. Une vague de culpabilité le submergea. Il aurait dû prendre un tour de garde au lieu d’aller vérifier les barrières magiques chez ses parents. Mais alors il aurait joué le jeu des Mangemorts et… Ne t'en veux pas, mon chou, c'est naturel de vouloir prendre soin de sa famille ...

De frustration, il claqua la grille derrière lui. Si seulement il parvenait à suivre les ordres de Maugrey sans se poser de question, tout serait plus simple. Il avait beau être deux heures du matin, il trouva Margaret vautrée dans le canapé du salon, une tasse de café posée sur la table basse.

- Ce n’est pas très recommandé à une heure pareille, lança-t-il en fermant la porte derrière lui avec un peu trop de force.

La jeune femme lui adresse un regard fatigué.

- Il faut que je vérifie l’inventaire de l’infirmerie pour Caradoc, expliqua-t-elle dans un bâillement. Apparemment Lily était censée lui donner ça le 31.

Il se laissa tomber dans le fauteuil à sa gauche.

- Depuis combien de temps tu n’as pas dormi ?

Au lieu de répondre, elle balaya l’air de la main. Remus retira ses chaussures avec un soupir.

- Il faut que tu te reposes.
- A quoi bon ? Je dois me lever dans … Trois heures. Je dois retrouver Maugrey.
- J’irai à te place.

Elle releva la tête de sa liste de potions et d’ingrédients, lèvres pincées.

- Hors de question. Tu viens de rentrer.
- C’était juste un truc de routine, répondit-il rapidement. Rien de fatiguant. Et puis j’ai l’habitude de partir en mission en étant crevé, ça ira.
- Oui, c’est un super argument.
- Maggy, s’il te plaît. Laisse-moi faire ça pour toi. J'ai jamais su si c'était de l'amour ou une profonde amitié entre les deux. Mais en vrai, une belle amitié ça m'irait, je les trouve très touchant en tant qu'amis.

La jeune femme se frotta les yeux, jeta un coup d’oeil à sa liste et capitula finalement.

- Très bien. Mais va te coucher tout de suite, et sois prêt pour six heures. Je te laisserai les coordonnées du rendez-vous sur la table.

Il sourit à l’entente de son ton autoritaire. La guerre avait beaucoup changé Margaret, plutôt en bien. Il aimait la voir plus sûre d’elle. Il s’exécuta donc et la laissa à ses listes. Malgré ses fanfaronnades, le réveil aux aurores fut difficile. Il se traîna hors de son lit, avala une tasse de café tout en essayant de mettre ses chaussures et transplana avec un degré de concentration assez dangereux :lol: :lol: . Il arriva miraculeusement au bon endroit, une ruelle déserte dans la banlieue de Limerick. Ce n’est qu’en touchant terre qu’il réalisa que c’était un drôle de lieu. Même si la partition entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Sud n’existait pas pour les Sorciers, l’ingérence du Ministère était assez réduite dans cette partie du pays. Les Irlandais avaient leur propre administration et n’aimaient guère voir débarquer les officiels du Ministère. A sa connaissance, ils dépendaient du Bureau des Aurors de Londres. Peut-être Maugrey avait-il donc ses passe-droits en Irlande. Un jour j'aimerais aller en Irlande. Clem, Galway alors?

Il suivit les indications fournies par Margaret et atteignit un petit parc qui était encore fermé au public en raison de l’heure matinale. Il déverrouilla discrètement le portail et gagna l’aire de jeux centrale. Maugrey était assis sur une balançoire, les mains crispés sur les cordes, le regard dans le vide l'image est IMPROBABLE ! . Pour une fois, il ne l’avait pas entendu arriver. Remus n’approcha pas tout de suite, figé par l’attitude défaite du grand homme. Il semblait désespérément seul sur cette balançoire d’enfant, au milieu des chants des oiseaux Oui c'est exactement l'image qui me vient à l'esprit. Une immense solitude, quelque chose d'un peu triste ... j'ai envie d'aller le serrer dans mes bras. . Mal à l’aise, le jeune homme toussota et fit un pas en avant. Maugrey se redressa d’un bond, baguette levée. Son visage était parfaitement neutre.

- Ce n’est pas toi que j’attends.
- Je sais, répondit calmement Remus, les mains en l’air. Margaret est restée debout toute la nuit à cause de Caradoc.
- Qui t’a mordu, Lupin ?

Il se figea. Il n’avait jamais parlé de ça à personne. Même les Maraudeurs ignoraient l’identité du loup-garou qui l’avait mordu.

- Dumbledore vous l’a dit ?
- Réponds moi avant que je ne te carbonise.

Remus expira lentement avant d’annoncer :

- Fenrir Greyback. *prises de kung fu dans le vide*

Maugrey laissa retomber sa baguette et reprit sa place sur la balançoire. Nerveux, Remus s’approcha lentement. Il détestait évoquer cet épisode de sa vie.

- C’était Beadle le barde? que je voulais voir, marmonna Maugrey.
- Elle n’aurait pas été très utile, dans l’état où elle était.
- Soit. J’imagine que ça n’a pas grande importance. C’est juste qu’on connaît ton visage, au Ministère.
- Je n’y ai pas mis les pieds depuis l’époque de l’assassinat de ce pauvre type au Magenmagot, fit-il remarquer. Ça doit faire plus d’un an.
- Quand les gens sont méfiants, ils sont plus attentifs, rétorqua Maugrey. Tant pis, je n’ai pas que ça à faire : j’ai une mission pour toi.
- Sans blague ?

Maugrey ignora son sarcasme pour enchaîner :

- Un projet de loi complètement absurde va bientôt être présenté au Magenmagot. Dumbledore a besoin de plus de temps pour le démonter point par point, donc il veut qu’on se débarrasse des exemplaires existants du projet, pour lui faire gagner du temps. Ils reconstruiront le dossier mais quand ce sera fait, la défense de Dumbledore sera prête.
Remus se retint de noter le caractère peu légal de la manœuvre et demanda à la place :
- Où se trouvent ces exemplaires ?
- L’un d’eux est dans le bureau du Ministre, le second chez l’homme qui porte la proposition.
- A savoir ?
- Torquil Travers. Un vieil ennemi de Dumbledore et une sacrée teigne. Celui qui va tuer Marlène ..?

Sans aller plus loin dans ses explications, Maugrey attrapa une sacoche qu’il avait posé à ses pieds et la tendit à Remus.

- Tout est dedans. Ne te le fais pas piquer.

Sans l’ouvrir, Remus hocha la tête.

- Quand est-ce que ça doit être fait ?
- Le projet doit être présenté le 1er septembre, pour éviter la présence de Dumbledore justement. Si on pouvait découvrir seulement quelques heures avant la séance que toute trace de la loi a disparu, ce serait parfait.
- Très bien. Je fais ça tout seul ?
- Fais toi aider de Ranger. Je l’ai vu détrousser Prewett sans qu’il s’en rende compte. :lol: :lol: :lol:

Remus retint un sourire, suscité à la fois par son amusement envers les prouesses de Martin et par l’admiration qu’il sentait chez Maugrey. Martin aurait sans doute une place toute prête au Bureau des Aurors une fois la guerre terminée.
Avant qu’il n’aie eu le temps d’acquiescer, Maugrey se redressa, sa jambe de bois profondément enfoncée dans le sable, et disparut dans un craquement, laissant comme seul indice de sa présence l’oscillation de la balançoire.

***


Une douce brise balayait la campagne anglaise. Emmeline entendait dans le lointain les cloches des moutons. Un clocher s’élevait un peu plus loin, signe qu’un petit village nichait entre deux bosquets. Merlin, comme elle aurait aimé que tous les démons des cinq enfers Non mais parlons en des cinq enfers : tu sais que j'ai demandé à un type du furet quand sortait le tome 6 des Cavaliers verts en poche? Il m'a donné une estimation mais c'est pas avant deux ans ! DEUX ANS ! ne s’apprêtent pas à déferler sur ce petit coin d’Angleterre.
La main de Benjy se posa sur son épaule et elle tourna la tête, les sourcils toujours froncés.

- Ne fais pas cette tête, ordonna-t-il.
- Depuis quand est-ce que je fais ce que tu me demandes, Fenwick ?
- Ça va bien se passer.
- Tu sais aussi bien que moi que non.
- C’est juste une livraison à intercepter.
- De joubarbe verte des pins.hein?
- Tu sais, plus j’entends ce nom et plus je me dis qu’il est ridicule.
- Benjy, gémit-elle, n’essaie pas de changer de sujet.
- Bon, très bien, répondit-il innocemment tout en faisant glisser sa main dans le creux de ses reins.

Elle pinça les lèvres et s’écarta d’un pas. Il rangea sagement ses mains dans son dos, l’air toujours aussi innocent.

- Est-ce qu’on peut se concentrer sur le danger imminent qui nous menace, s’il-te-plaît ?
- Ce n’est pas le Blitz, tu sais. Ils vont arriver par Portoloin ou par balai, c’est tout.
- On ne sait pas combien ils seront.
- Certes.
- Et je n’ai jamais eu affaire à des Sorciers biélorusses ah ouais ils viennent de loin. . Peut-être qu’ils ont des techniques de combat bien plus brutales que les nôtres.
- Peut-être.
- Merlin, ce que tu es agaçant.
- Quoi ? s’offusqua-t-il. Quand j’essaie de te réconforter tu me contredis et quand je te laisse parler tu m’engueules !
Incapable de trouver une réponse adéquate, Emmeline se détourna et scruta le ciel plein de nuages moutonneux. La cloche de l’église sonna dix-sept heures.
- Ça fait des heures qu’on est là, marmonna Benjy dans son dos.

Elle hocha simplement la tête, concentrée. Un léger bourdonnement venait de perturber le doux bruissement de la nature. Ce n’était pas le moment de se planter. Ils avaient pour mission d’intercepter un chargement illégal de joubarbe verte des pins en provenance de Biélorussie, chargement qui devrait permettre aux Mangemorts de reprendre la fabrication de Veritaserum malgré la destruction du seul plant de jourbarbe de Grande Bretagne par Benjy, des mois plus tôt. Personne ne semblait capable de dire comment l’information était parvenue jusqu’à l’Ordre, aussi Emmeline était-il particulièrement méfiante. Comme ils ignoraient l’heure exacte de la livraison, Benjy et elle avaient déjà passé une vingtaine d’heures sur place.

- Tu entends ?

Benjy hocha la tête, tendu.

- On dirait un moteur. Sauf que ça vient du ciel.
- Et tu sais comment on appelle un moteur qui vole ? Un avion. :lol: :lol:
- Très amusant, Vance, merci, grinça-t-il. Ça se rapproche. Et ça vole à basse altitude. Dix gallions que c’est une voiture volante.

Emmeline soupira, les yeux levés vers le ciel. C’était forcément ça.

- Les Biélorusses ou les Mangemorts ?
- On a encore des voitures en URSS ? :lol: :lol: :lol: :lol:
- Euh… Je crois.

Leur conversation fut interrompue par l’irruption subite, entre les nuages, d’une vieille Trabant verte à la peinture écaillée qui devait venir tout droit de Berlin-Est c'est absurde, y'a encore Berlin Est. Incroyable. . Benjy et Emmeline s’enfoncèrent un peu plus dans le buisson où ils se cachaient depuis leur arrivée.

- Ils doivent avoir un système d’invisibilité, murmura Benjy.
- Sans blague.

Il lui aurait sans doute vertement répondu si la Trabant ne s’était pas écrasée au sol au même moment : un instant elle planait au-dessus des champs, l’instant suivant elle partait en vrille et percutait un grand chêne à pleine vitesse. Le capot se plia comme un accordéon, un pneu explosa, le coffre s’ouvrit avec fracas… Puis ce fut le silence. Benjy et Emmeline, à une centaine de mètres de là, échangèrent un regard perplexe. Ils pensaient que les Biélorusses et les Mangemorts étaient alliés, pas que les seconds allaient canarder les premiers.

- Il faut qu’on s’approche, chuchota Benjy.

Sans qu’il n’ait eu besoin de lui demander, Emmeline le fit disparaître sous un sortilège de désillusion. Il fit de même pour elle et ils s’extirpèrent de leur cachette question : on peut faire un sortilège de désillusion à soit-même? . Ils avancèrent prudemment vers la voiture, qui dégageait une fumée noirâtre. Emmeline craignait que le véhicule n’explose. Lorsqu’ils furent suffisamment près, elle aperçut deux Sorciers assis à l’avant. Le conducteur était appuyé contre son dossier, du sang s’écoulant d’une blessure à la tête. Son co-pilote était figé dans une position impossible, sans doute frappé par un sortilège de stupéfixion. L’arrière était rempli de caisses en bois, recouvertes de caractères cyrilliques. Il en allait de même pour le coffre. ça fait très vieux films de contrebande russe, ctaffaire.
Alors qu’Emmeline faisait le tour de la voiture, elle entendit Benjy murmurer :

- Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer…
- Les Mangemorts n’ont peut-être pas les moyens de payer, suggéra-t-elle à voix basse.
- Donc ils vont rappliquer.
- Probablement.
- On laisse tomber le sortilège ?
- C’est parti.

Ils réapparurent au même moment. Un instant plus tard, trois silhouettes masquées surgirent des sous-bois. A en juger par leur ton enthousiaste, les Sorciers étaient très fiers d’eux. Leur allégresse retomba quand ils découvrirent leur comité d’accueil. Le frisson de l’adrénaline parcourut Emmeline, qui s’étonna un instant de toujours apprécier autant le danger après toutes ces années. A en juger par le demi-sourire de Benjy, c’était la même chose pour lui.

L’un des Mangemorts, sa surprise passée, engagea le combat. Un sortilège fila vers Emmeline. La jeune femme ravala un juron : elle était toujours attaquée en premier, sans doute sous prétexte qu’elle était une femme et donc plus facile à abattre. Les imbéciles. J'aime trop Emmeline ! Je la trouve badass. Elle annula le sortilège d’un mouvement sec de sa baguette et contre-attaqua aussitôt. Trois flèches de feu filèrent vers son agresseur, qui ne parvint à en éviter que deux. La troisième brûla le bas de sa robe. Emmeline profita de la distraction pour courir vers lui, mais une vague d’énergie la balaya vers la voiture accidentée. Elle percuta le sol avec un grondement sourd. Il avait réagi plus vite que ce qu’elle pensait. Ignorant la douleur qui pulsait dans son corps, et particulièrement dans son poignet droit, elle se redressa, et fit face à son adversaire. Les deux autres affrontaient Benjy sur sa droite. Un minuscule mouvement de la baguette du Sorcier attira son attention. Elle s’apprêta à se protéger, mais rien ne se passa. Perplexe, elle plissa les yeux. Si seulement elle pouvait voir le visage de son assaillant !

Un craquement au-dessus de sa tête la fit sursauter. Elle leva prestement les yeux et aperçut l’énorme branche qui se précipitait vers le sol. Sa première impulsion fut de se jeter au sol mais la raison l’emporta : d’un mouvement de baguette, elle arrêta la branche juste au-dessus de sa tête et la précipita vers le Mangemort, qui n’eut que le temps de la désintégrer d’un « Reducto ! » apeuré. Des éclats de bois volèrent dans tous les sens, Emmeline en évita un particulièrement épais de justesse mais ne put rien faire contre ceux les échardes qui se plantèrent dans sa chair. Du sang dégoulinait des bras du Mangemort, qui avait protéger son visage par pur réflexe, alors qu’il portait un masque. Le souffle court, les adversaires se firent face. Ils attaquèrent au même moment, aussi déterminés l’un que l’autre.

***


Benjy ne se préoccupa pas de ce qui arrivait à Emmeline : elle était capable de se débrouiller toute seule et il en était parfaitement conscient. Affronter deux adversaires à la fois était une préoccupation tout à fait suffisante. Les deux Mangemorts étaient plus doués que certains spécimens particulièrement décevant auxquels il avait eu affaire, mais ils n’étaient pas non plus parmi les meilleurs combattants de Voldemort. Le plus massif lui donnait du fil à retordre par la puissance de ses attaques. Il était souvent déstabilisé, ce qui permettait au second de s’en prendre à lui plus facilement.
Le jeune homme jura tout haut lorsque des racines jaillirent de terre pour s’enrouler autour de sa cheville, l’arrêtant net dans son élan. Déséquilibré, il s’écroula face contre terre. Il désintégra les racines aussi vite qu’il put, mais pas assez pour éviter tout à fait la boule de feu qui fila vers lui. Il roula un peu plus loin en jurant toujours plus fort, le flanc droit brûlé à un degré qu’il préférait ne pas imaginer. Furieux, il sauta sur ses pieds. Sous le coup de la douleur, le sang lui monta à la tête et il vacilla, sans pour autant se priver pour attaquer ses adversaires sans retenue. A force de persévérance, il réussit à les toucher tous les deux. Sentant qu’il allait s’écrouler, il lança une ultime attaque. Une vague d’énergie balaya les deux Mangemorts, qui roulèrent à quelques mètres de là. Bien décidé à leur rendre la monnaie de leur pièce, Benjy fit à son tour jaillir des racines de la terre pour les immobiliser au sol. Il s’approcha, baguette levée, prêt à les mettre hors d’état de nuire pour de bon.
Tu fais tellement bien les scènes de combats, je n'arrive pas à m'arrêter de lire

- Ben !

Benjy s’immobilisa avec un grognement. La douleur deviendrait bientôt insupportable, et pourtant il se laissait arrêter par Emmeline. Il ne tourna pas la tête, bien conscient que ce simple mouvement risquait de le faire chuter. Les deux Mangemorts commençaient à s’agiter, mais les racines se resserraient autour d’eux dès qu’ils bougeaient trop brusquement.

- Donne moi ça.

Emmeline lui arracha sa baguette des mains, stupéfixa les Mangemorts et se planta face à lui, les sourcils froncés.

- On peut savoir ce que tu comptais faire ?

Au lieu de répondre, il s’évanouit.


Lorsqu’il reprit conscience, il était allongé par terre près des Mangemorts. Emmeline passait sa baguette au-dessus de son flanc brûlé. Elle avait achevé de déchirer son t-shirt déjà brûlé.

- Si tu voulais que je me mette à poil, il suffisait de demander, marmonna-t-il.
- Oh, la ferme. Tu as pris un sale coup.
- Sans blague, grinça-t-il entre ses dents serrées.

Une main toujours posée sur son ventre, elle leva les yeux vers les siens.

- Je ne peux pas faire grand-chose d’autre. Je risquerai de faire un trou dans tes intestins.
- Charmant. Ils sont tous K.O. ?
- Non, ils nous menacent tous là tout de suite.
- Amusant, Vance.
- Bien sûr qu’ils sont K.O. ! On n’a plus qu’à détruire la marchandise et à ramener tout ce monde au Ministère.

Benjy se redressa sur ses coudes en faisant abstraction de la douleur et de la main d’Emmeline. Il scruta les trois Mangemorts immobilisés puis tenta de jeter un coup d’oeil à la voiture.

- Et les Biélorusses ?
- Pareil. Le Bureau va envoyer une note au Département de la Coopération magique, j’imagine. On n’a sans doute pas de les garder incarcérer en Grande-Bretagne. Y'a un truc qui va pas dans cette phrase.
- Les cellules sont déjà trop pleines de toute façon.
- En plus.

L’expression inquiète d’Emmeline disparut au profit d’un sourire un peu plus aimable.

- Tu veux mettre le feu à la voiture ?

Benjy ne put s’empêcher de sourire.

- S’il te plaît. :lol: :lol: :lol:

***


Le beau temps avait peu à peu cédé le pas à un ciel nuageux et menaçant. Le gris acier qui plombait l’atmosphère semblait peu naturel, tout comme le froid qui s’installait progressivement à la place de la douce chaleur du mois d’août. James jeta un coup d’oeil inquiet autour d’eux mais ne dit rien afin de ne pas alarmer Lily. Elle berçait doucement Harry, qui avait peu apprécié sa première expérience de transplanage. James ne l’en blâmait pas. A vrai dire, il était même étonné qu’on puisse faire transplaner un si petit bébé.

- Viens, Lily, dit-il ne plus normalement possible en saisissant sa valise. Il va sans doute se mettre à pleuvoir.

Elle hocha distraitement la tête, concentrée sur son bébé. Il laissa échapper un soupir de soulagement lorsqu’ils refermèrent la porte du QG derrière eux. Une rafale de vent fit vibrer les fenêtres au même instant. James n’aimait pas ça. Si c’était bien des Détraqueurs qui traînaient dans le coin, cela signifiait peut-être que le QG avait été repéré. Ouh ...
La porte de la cuisine s’ouvrit et Margaret les considéra en silence quelques instants avant de pousser un cri de joie. Elle se précipita vers Lily et s’extasia sur le petit Harry, pendant que James se rendait dans la cuisine vide. Des éclats de voix lui parvinrent de la salle de réunion. Il y trouva Gideon et Fabian occupés à se disputer autour d’une carte de Grande-Bretagne étalée sur la table. Avant qu’il n’ait pu demander de quoi il retournait, la pluie s’abattit avec fracas sur les baies vitrées. Dans le parc, les arbres s’agitaient avec violence. Les frères Prewett cessèrent de se disputer pour regarder à leur tour par la fenêtre. James s’aperçut alors que Marlène était également présente, silhouette discrète contre les plis des rideaux.

- Ce n’est pas normal, dit-elle doucement.

Sa voix était à peine perceptible par-dessus le fracas de la tempête. Gideon remarqua alors la présence de James et s’exclama :

- Potter ! Vous venez de rentrer ?

Le jeune homme hocha la tête, les yeux toujours fixés sur le parc.

- Ce n’est pas naturel. Il faisait un temps magnifique quand on a quitté la maternité. Et le ciel est…
- T’as jamais vu un Détraqueur attaquer ? rétorqua Fabian d’une voix bourrue.
- Bien sûr que si. Mais je n’avais jamais vu le temps de … détraquer autant à leur approche. Et surtout ils ne sont jamais venus jusqu’ici. Inquiétant cette affaire. Je sens presque le souffle des détraqueurs sur ma nuque.

Marlène quitta son poste d’observation pour se rapprocher des trois hommes. Elle adressa un sourire bienveillant à James.

- Je crois que les félicitations sont de mises pour la petite famille Potter.

Il la remercia d’un hochement de tête avant de désigner la carte étalée sur la table.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Toujours la même chose, grogna Gideon. On essaie de trouver leur QG. Ou une logique aux attaques. N’importe quoi qui pourrait nous aider à anticiper le prochain problème.
- J’ai l’impression qu’il est ici, le prochain problème, fit remarquer James.
- On ne doit pas sortir, intervint Marlène. Les protections autour du manoir empêcheront les Détraqueurs de trop approcher, mais si nous sortons pour les affronter nous révélerons notre position.
- Et ceux qui rentrent de mission ?

Marlène hésita un instant en se mordillant la lèvre inférieure, puis annonça :

- On va déroger à la règle habituelle, tant pis. Il faut à tout pris qu’ils restent loin d’ici jusqu’à nouvel ordre. Gideon, viens avec moi. On va leur envoyer des patronus.

L’interpellé la suivit sans protester. Fabian se concentra à nouveau sur la carte, les mains posées sur les hanches. Après un moment d’hésitation, James quitta à son tour la pièce et gagna le deuxième étage. Il attrapa son balai dans sa chambre, ouvrit grand la fenêtre malgré la pluie battante et le vent qui faisait trembler les arbres, et s’élança dans l’air glacé. Après un virage serré, il atterrit sur le toit du manoir. Ces quelques secondes avaient suffit pour qu’il soit trempé jusqu’aux os et donc frigorifié. Sans en tenir compte, il jeta un sort sur ses lunettes pour en chasser la pluie puis scruta le ciel du regard. Il les vit finalement. Il n’avait jamais vu autant de Détraqueurs rassemblés au même endroit. Certains passaient droit au-dessus de sa tête, au moins dix mètres plus haut, sans le percevoir. D’autres évoluaient du côté de la mer, d’autres de la ville de Penzance. Il y eut une pensée angoissée pour les habitants ; si seulement ils avaient pu sortir de là pour les chasser ! J'avoue ça doit être horrible ... Et il ressent pas le désespoir ? grâce aux protections?
Un violent frisson le secoua et il se décida à rentrer avant d’attraper une pneumonie. Il enfourcha son balai et fila vers la fenêtre laissée ouverte, dans l’encadrement de laquelle il eut la surprise de trouver Lily. Elle s’écarta pour le laisser rentrer et s’empressa de fermer derrière lui. Elle entreprit de lui frotter la tête avec une serviette avant même qu’il n’ait eu le temps de poser son balai. Il le laissa tomber au sol avec fracas et lui attrapa les poignets avec un petit rire.

- Tu vas me rendre chauve.
- Et toi tu vas être malade si tu n’enlèves pas tes vêtements tout de suite.

Il haussa un sourcil amusé, un sourire suggestif sur les lèvres. Lily piqua un fard comme si elle avait encore dix-sept ans et laissa retomber la serviette sur ses épaules.

- Qu’est-ce que tu faisais dehors ?

Il soupira tout en faisant passer son t-shirt par-dessus sa tête.

- J’observais. Il y a des Détraqueurs partout.
- Quoi ?

Tout en cherchant des vêtements secs, il lui expliqua ce que Marlène lui avait dit. Il aperçut le landau de Harry posé près de leur lit, le bébé endormi à l’intérieur.

- Mais s’ils savent qu’on est en Cornouailles…, commença Lily.
- Ils finiront par mettre la main sur le QG, ça ne fait aucun doute.
- Tu crois qu’ils vont rester là longtemps ?
- Sans doute pas, sinon le Bureau va finir par intervenir, répondit-il en jetant ses chaussures dans un coin. Non, c’est sans doute une guerre des nerfs. Ils sont en train d’enfumer notre terrier. Belle expression.
- J’ignorais que tu t’y connaissais en métaphore sur la chasse, commenta Lily. aussi.

Il leva les yeux au ciel et lui jeta son pantalon trempé à la figure.

- Moque toi, Lily-Jolie. Tu riras moins quand je ne me lèverai pas pour changer Harry cette nuit.
- Tu as mis sa couche à l’envers tout à l’heure, rétorqua-t-elle avec un petit sourire tout en jetant le pantalon dans le panier à linge.
- C’était ma première fois !

Elle pouffa puis s’approcha pour l’embrasser. Il la retint contre lui, son t-shirt sec à la main.

- Tu vas repartir en mission dès ce soir ?
- Ouais. Si les Détraqueurs nous laissent sortir.
- Fais attention à toi. J’ai besoin d’un mari fonctionnel pour s’occuper du bébé.
- Je suis ravi de savoir pourquoi tu m’apprécies.
- Aussi pour ça, répondit-elle avec une petite tape sur son torse-nu.
- Lily, geignit-il. T’es pas sympa !

Elle rit, mais il la vit jeter un coup d’oeil inquiet par la fenêtre.
Très bon chapitre, au plaisir d'avoir le prochain :mrgreen:
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

C’est l’heure de commenter ! Désolée pour le retard ^^
Mille mercis à Anna', Perri, Clem, Cochyo et Addbook pour vos commentaires ; moi aussi je suis contente d'être de retour sur le forum ! Un tel accueil ça fait vraiment chaud au coeur !!
C’est normal, tu nous as manqué et on t’aime fort !! Keur sur toi !
Franchement, c'était comme être à Poudlard. C'était incroyable.
Je suis trop déçue de pas avoir été libre ce week-end là ^^ Ton amie a trouvé quelqu’un à qui vendre sa place finalement ?
Il doutait que quelqu’un soit là pour l’accompagner
C’est un détail minime, mais le seul fait que depuis des mois les Maraudeurs ne soient plus ensemble pour la pleine lune à cause des impératifs de l’Ordre est aussi une des raisons pour laquelle la méfiance s’est installée entre eux au fur et à mesure… Ils ne se voyaient plus vraiment…

se demanda, les joues rouges, s’il oserait demander le même service à Margaret. Probablement pas.
Oh bah si, je sens que cette scène serait épique :lol:
Apparemment Lily était censée lui donner ça le 31.
Oui bah désolée elle était occupée à mettre l’Elu au monde !!
Peut-être Maugrey avait-il donc ses passe-droits en Irlande.
Et très honnêtement, qui ça étonnerait ? ^^
- Sans blague ?
Remus peut être tellement sassy quand il le veut :lol:
Emmeline entendait dans le lointain les cloches des moutons. Un clocher s’élevait un peu plus loin, signe qu’un petit village nichait entre deux bosquets
Je ne sais pas si je te l’ai déjà dit mais je trouve que tu décris magnifiquement bien les paysages, l’ambiance, de la campagne anglaise. Même la ville en fait, tes descriptions de Londres avec son atmosphère sont toujours magnifiques ! J’ai l’impression de parcourir l’’Angleterre en lisant ta fanfic ! Et puis, ça créer vraiment un contraste avec les deux premières parties à Poudlard, là ça ouvre l’univers on n’est plus dans un huis-clos.
- Et tu sais comment on appelle un moteur qui vole ? Un avion.
:lol: :lol: :lol:
On a encore des voitures en URSS ?
- Euh… Je crois.

Leur conversation fut interrompue par l’irruption subite, entre les nuages, d’une vieille Trabant verte à la peinture écaillée qui devait venir tout droit de Berlin-Est.
J’aime trop les éléments historiques comme ça ! On sent qu’on est en plein dans les années 70-80 !
Elle berçait doucement Harry, qui avait peu apprécié sa première expérience de transplanage.
On sait d’où vient son traumatisme du transplanage ^^ Et sinon, l’image de Lily qui berce Harry…ah je fonds !
l attrapa son balai dans sa chambre, ouvrit grand la fenêtre malgré la pluie battante et le vent qui faisait trembler les arbres, et s’élança dans l’air glacé.
Tu vois venir la mauvaise idée ? Bon sang, James tu vas finir en paratonnerre !
- Tu vas me rendre chauve.
La vision d’horreur :lol:
Lily piqua un fard comme si elle avait encore dix-sept ans
Oui alors que trois ans de plus c’est tellement un grand écart ^^
- Fais attention à toi. J’ai besoin d’un mari fonctionnel pour s’occuper du bébé.
- Je suis ravi de savoir pourquoi tu m’apprécies.
- Aussi pour ça, répondit-elle avec une petite tape sur son torse-nu.
- Lily, geignit-il. T’es pas sympa !
Je les aimes trop c’est pas possible ! Mes bébés !

Super chapitre Cazo !!! :D
addbook

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par addbook »

OUI, OUI, OUI, OUI, OUI !
REVOILÀ CAZOLIE !
(Notons cette rime de qualité)
Bon Bon
Remus ça reste un gars consciencieux, il connait bien les techniques des mangemorts.
(Interet de ce commentaire?)
Juste on est d'accord pour dire que Benjy et Gideon ils s'en foutent d'Harry ?
Genre Vraiment.
C'est le SURVIVANT PUTAIN !
La phrase de la fin elle est trop triste mais en même temps elle est trop belle. Ça m'a fait une sensation bizarre.
OHHH Margaret mets toi avec Remus on n'a pas que ça à faire.
ET je suis troppp jalouse. J'aurais trop aimé y aller, Cazo' !
Pour me consoler j'ai lu le 5,6,7 ce week-end.
Bref
Bon travail ce chapitre !
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

PtiteCitrouille : Alioooooors c'est comment l'Irlande ? J'ai l'impression que tu t'amuses bien haha
Pour Torquil Travers, j'ai chopé le nom sur WikiHP. Apparemment on le voit dans Fantastic Beasts 2 ! Donc je trouvais ça marrant de nous le ressortir dans trucs louches ici haha
Benjy meurt après la photo, relax :lol: (comment ça t'as une mèche de cheveux blancs ?)
Tu loges comment en Irlande finalement ? (réponds moi par mp ou mail si tu préfères haha, trop de questions, btw je suis désolée j'ai jamais fini de lire ce que tu m'avais envoyé sur McGo je crois)
Merci pour ton commentaire !!

Cochyo : merci !

Morgane-Feroldi : C'est super que tu aies pu tout rattraper, et je suis content que ça te plaise toujours ! Merci beaucoup pour ton commentaire !

Perri : Ca y est quelqu'un a compris ce que je faisais de Remus et Margaret :lol: Ca me paraissait pas réaliste toutes ces histoires d'amour qui fonctionne. Pour moi, il y aurait pu y avoir un truc entre eux mais ils n'ont pas saisi leur chance, c'était trop compliqué avec la guerre et tout. Donc ils sont très bons amis, à la limite ils pourraient trouver du réconfort dans les bras l'un de l'autre mais ils n'auront jamais de relation amoureuse suivie et établie. Voilà :lol:
C'est Torquil qui tue Marlène ? D'où tu nous sors ça toi ? :lol:
DOMMAGE pour Cavalier vert, j'ai pas de solution pour toi à moins de le lire en anglais haha
Merci pour les scènes de combat, j'ai toujours l'impression que c'est un peu lourd donc ça me fait plaisir haha
Merci beaucoup pour ton commentaire Perri !!

Anna' : Oui c'est trop dommage que tu n'aies pas pu ! Non on n'a pas trouvé...
Oui, le fait que les Maraudeurs n'aillent plus aux pleines lunes est en effet révélateur, malheureusement.
Ah bah merci pour les paysages :lol: Ca me fait fort plaisir !
"Oui alors que trois ans de plus c’est tellement un grand écart ^^ " Bah en vrai je trouve qu'on change quand même pas mal haha, je sais que je suis hyper différente de quand j'avais 17 ans (j'ai grandi en même temps que Lily et James dans ma fic, si c'est pas beau haha)
Merci beaucoup pour ton commentaire !!

Addbook : Merci beaucoup pour ton commentaire ! Tout cet enthousiasme ça fait plaisir haha
Et oui Gideon et Benjy s'en foutent haha, un nouveau-né ça crie pas spécialement son Elu ahha

Merci tout le monde pour vos commentaires ! Chapitre plus long que les précédents, justement pour me faire pardonner le brièveté de ces dernières semaines héhé
Je visualise très bien petit Harry maintenant parce que ce week-end on a accueilli à la maison ma toute petite nièce grande prématurée, qui est troooooooooooooooooooooooooooooooooooooop mignoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooonne j'adore les nouveaux-nés voilà :lol: :lol: Donc, je vous le rappelle : Harry est grave mignon et tout petit et ressemble à une petite taupe ou à une tortue :lol:
Allez, la bise et merci encore tout le monde ! Allez lire l'histoire de McGo par PtiteCitrouille !!



Chapitre 5

Le premier septembre arrivait trop vite au goût de Remus. Le dernier jour du mois d’août, il n’était toujours sûr d’être près. La mission que lui avait confiée Maugrey nécessitait une précision qu’il n’était pas certain de posséder. Martin était certes un voleur habile, mais ce mois de préparation avait montré à Remus qu’il pouvait être très instable.

Le jeune homme étala sur son lit les plans du Ministère et de l’appartement londonien de Travers. Il avait tout calculé, absolument tout. Ils avaient observé les tours de garde des larbins de Travers, les allées et venues devant le bureau de la secrétaire du Magenmagot. La cape de James avait largement été mise à contribution, sans que la mission exacte lui soit révélée. Maugrey avait été intransigeant à ce propos, comme toujours depuis le fiasco du QG des Mangemorts. Personne ne devait connaître la teneur des missions, en dehors de lui-même et des personnes concernées au premier chef.

Remus repassa le déroulé des événements dans sa tête et coinça sur un détail. Il parcourut son tas de parchemins une nouvelle fois mais, ne trouvant rien, décida d’aller trouver Martin pour en parler avec lui. Il frappa plusieurs fois à la porte de sa chambre mais n’obtint aucune réponse. Il poussa doucement la porte mais s’aperçut bien vite que le jeune homme n’était pas là. Il fit tout le tour des pièces communes du QG sans parvenir à le trouver. Dans le salon, il tomba nez à nez avec Sirius qui rentrait juste de mission. Il était couvert de suie. Remus haussa un sourcil alors que son ami traversait le salon d’un pas lourd, les épaules basses.

- Je peux demander le pourquoi du comment, ou bien…
- C’est une histoire assez humiliante, coupa Sirius d’une voix lasse. Il est question d’une vieille folle bigleuse, d’une chauve-souris et d’une cheminée.

Remus sortit l’hypothèse la plus absurde qu’il parvint à trouver :

- Elle a cru qu’un Mangemort Animagus habitait dans sa cheminée alors que ce n’était qu’une chauve-souris ?
- Exactement.
- Quoi ? Sérieusement ? Mais comment elle a pu croire ça ?
- Elle pensait entendre des voix dans son salon la nuit, et quand elle allait voir elle n’entendait que la chauve-souris dans la cheminée.
- C’est Maugrey qui t’a filé cette mission ?
- Ouais. Je le soupçonne de ne l’avoir fait que pour se moquer de moi.
- Mais non, répondit Remus d’un ton peu convaincu.

Sirius tenta d’avoir l’air agacé par sa réaction mais il était plutôt amusé. Il enchaîna :

- Quand est-ce que ta grande mission doit avoir lieu ?
- Demain. Je cherche Martin pour revoir quelques points mais impossible de le trouver.
- Je peux peut-être t’aider.
- Tu sais bien que…
- Bon sang Lunard, on s’en fout des directives de Maugrey ! S’il a bien trois personnes à qui tu fais confiance dans ce QG c’est bien les Maraudeurs non ? Oh, et rajoute Lily, James lui raconte tout.

Remus tapota nerveusement la table de son index, partagé. Il avait toujours mieux saisi que Sirius l’importance de mesures de sécurité. Toujours être dissimulé lorsqu’il se rendait à la Cabane Hurlante, attendre un professeur, se laisser enfermer, mentir coûte que coûte… Toute sa vie, il avait dû faire attention. Pour Sirius, les consignes n’étaient que des lignes à franchir. Il avait raison sur un point cependant : il faisait confiance aux Maraudeurs plus qu’à quiconque. Franchir cette ligne-ci ne représentait aucun danger. Il capitula donc finalement :

- On doit s’introduire au Ministère, mais ça c’est la partie la plus facile. La vraie inconnue c’est l’appartement de Torquil Travers.

Sirius cessa de s’essuyer le visage avec une serviette qu’il venait de conjurer pour lui adresser un regard sérieux.

- Torquil Travers ? Qu’est-ce qu’il a fait ?
- Il veut présenter une loi anti Né-Moldu au Magenmagot.
- Etonnant, marmonna Sirius.
- Tu le connais ?
- Un ami de la famille. Il a joué un rôle dans le combat contre Grindelwald, il y a cinquante ans. Je te laisse deviner de quel côté il était.
- Charmant. Visiblement il a renoué avec les vieilles habitudes.
- Vous allez devoir être très prudent. Les Sang-Pur ont des techniques de protection plus horribles les uns que les autres.
- Oui, c’est ce qu’on s’est dit. On a le plan de l’appartement, et Fabian nous a donné quelques formules de désenchantement toutes faites. Ensuite il a tenté de nous expliquer qu’il fallait écouter le chant de la magie et on l’a perdu.

Sirius aboya un petit rire avant de reprendre :

- Les sortilèges c’est une chose, mais ils ont souvent des espèces de gardien. Tu te rappelles quand Fabian et Ranger se sont introduits chez Barjow et Beurk pour voler le registre des clients ? Fabian a été attaqué par un squelette cannibale.
Remus grimaça. Il n’avait pas du tout pensé à ça.
- Des conseils pour contrer ça ?
- Pas vraiment. Ça peut être tout et n’importe quoi. Restez sur vos gardes, c’est tout ce que je peux vraiment te dire.
- C’est déjà ça.
- Oh, et ne touchez à rien. Les objets ensorcelés sont un classique.
- Ça va être pratique pour fouiller son appartement.
- Tu peux toujours prendre des gants en peau de dragon. Ça vous protégera de pas mal de trucs.

Remus hocha la tête, sans avoir besoin de demander comment Sirius connaissait tout cela. Il se doutait que la maison Black était un nid infesté d’étranges objets malfaisants. Comme s’il lisait dans ses pensées, Sirius eut un petit rire amer.

- Un jour, je me suis retrouvé avec une main nécrosée parce que j’avais touché un bibelot planqué dans une vitrine du salon. Ma mère était furieuse. Elle m’a laissé avec ma main blessée pendant toute la journée en me disant que ça m’apprendrait à toucher des trucs alors qu’on me l’avait interdit. Le plus réjouissant dans cette affaire, c’est qu’il est arrivé la même chose à Regulus deux ans plus tard et qu’il a subi exactement la même punition.
- On peut donc en conclure que tes parents sont des psychopathes, lança Remus.
- Exactement. Allez, je vais aller me débarrasser de toute cette suie.

Il quitta la cuisine sans avoir résolu le problème de Remus. Il lui avait néanmoins apporté d’importantes précisions. Resté seul dans la cuisine, il se pencha à nouveau sur la question qui l’embêtait : comment trouver les documents chez Travers ? Ils pouvaient être camouflés n’importe comment… ou alors pas du tout. L’appartement de Travers était leur première étape : la destruction des documents ne serait sans doute remarqué que tardivement, puisqu’il s’agissait uniquement de copies. Ils devaient ensuite se rendre au Ministère pour détruire la version officielle, ce qui risquait d’être vite noté.
Perdu dans ses pensées, Remus n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir. Seule l’apparition de Peter et Martin dans la cuisine le tira de ses réflexions. Peter semblait fatigué, comme d’habitude. Martin avait les joues rouges et les cheveux en bataille, signe typique qu’il s’était baladé sur les falaises. Peter s’éclipsa sur un bâillement tandis que Martin se glissait près de Remus pour l’aider à résoudre leur problème.

***


Lily jeta un coup d’oeil à la montre de James, posée sur la table de chevet. Il lui restait encore sept minutes avant de devoir aller baisser le feu sous sa potion de Force. Harry venait de finir de manger et était appuyé contre ses genoux repliés. Il la regardait avec son petit air inquiet habituel, propre aux nouveaux-nés. Il jouait distraitement avec ses petites mains aux longs doigts fins tout en émettant de drôles de petits bruits, auxquels Lily et James avaient fini par s’habituer. Lily sourit tout en glissant son index dans la main de son fils. James dormait à peine les premières nuits, trop terrifié à l’idée qu’il arrive quelque chose à Harry. Il ne cessait de se lever pour aller le voir dès qu’il émettait le moindre bruit. Lily avait fini par l’obliger à aller en mission de nuit, afin qu’il dorme le jour. Il était fou de son fils, se précipitant pour le voir dès qu’il rentrait – du moins s’il n’était pas couvert de sang ou de crachat de gobelins, ce qui était déjà arrivé.

Comme Harry ne semblait pas du tout avoir envie de dormir, Lily le prit dans ses bras et sortit de sa chambre. Elle n’aimait pas trop se rendre à l’infirmerie avec le bébé, de peur qu’une potion n’explose ou que des fumées nocives ne vicient l’air. Elle ferait avec, pour une fois.

Harry se blottit contre son épaule, ses petites mains posées sous sa tête. Lily déposa un baiser sur son crâne à peine dégarni – le gêne Potter était plus fort que le frottement de l’oreiller, Harry ne perdait presque pas ses cheveux – tout en descendant prudemment l’escalier. L’idée de glisser avec son bébé dans ses bras la terrifiait. Comme le faisait remarquer Sirius, tout la terrifiait depuis qu’elle était mère.

Les voix de Martin et Remus lui parvinrent alors qu’elle arrivait au premier étage. Elle changea d’idée et continua sa descente, un petit sourire sur les lèvres. Elle avait peut-être peur de tomber dans l’escalier, mais pas de confier son fils à un loup-garou. Remus le prendrait avec lui pendant qu’elle s’occupait des potions, qu’il le veuille ou non. Et il avait intérêt à accepter vite car sa potion allait bientôt être gâchée.

Les deux jeunes hommes étaient assis à la table de la cuisine et discutaient vivement. Martin l’aperçut le premier et s’interrompit aussitôt. Remus se retourna et lui sourit.

- Hé, salut Lily, Harry va…
- Bien, merci, tu peux le surveiller cinq minutes le temps que je m’occupe de mes potions ?

Elle le lui fourra dans les bras sans autre forme de procès et s’enfuit au premier étage. Le rire de Martin résonna derrière elle. Lorsqu’elle redescendit après les cinq minutes annoncées, Harry était assis sur la table, fermement tenu par Remus, et ils se fixaient en chien de faïence sous l’oeil amusé de Martin.

- Tout va bien les garçons ?
- Tout est sous contrôle, pouffa Martin.
- Ça a l’air d’aller, articula Remus sans quitter le petit garçon des yeux.

Celui-ci bâilla, cligna des yeux puis sourit. Un tout petit sourire, peut-être plus un réflexe qu’autre chose, mais un sourire quand même. Lily tira une chaise, ravie par ce premier sourire. Remus semblait complètement subjugué. Après un instant d’hésitation, il prit le bébé contre lui. Comme avec James, Harry sembla disparaître entre ses grandes mains qui agissaient avec tant de douceur. Lily contempla les cicatrices blanches qui couraient sur sa peau puis les cheveux noirs de son bébé. C’était tellement injuste qu’un être aussi doux que Remus subisse un tel destin. Martin avait cessé d’afficher un sourire moqueur et fixait la scène avec un peu de tristesse. Remus avait fermé les yeux et appuyé sa tête contre celle du bébé, une expression douloureuse sur le visage. Lily mourait d’envie de lui dire qu’il aurait droit à cela lui aussi, qu’il avait toute la vie devant lui, mais elle ne voulait pas briser l’instant … et savait qu’il ne la croirait pas.

Lily entreprit Martin sur des sujets divers et variés alors que Remus gardait le bébé dans ses bras sans prononcer un mot. L’arrivée de James lui fit finalement ouvrir les yeux. En effet, James se mit à appeler sa femme à grands cris dès le salon. Il s’immobilisa au seuil de la cuisine et embrassa la scène du regard, avant de lâcher :

- Eh, Lunard, c’est mon bébé ça !
- Ah bon ? rétorqua son ami, goguenard. Lily ne t’a pas dit ?
- Remus ! s’insurgea celle-ci, alors que Martin éclatait de rire.
- Très amusant, ma boule de poils, grogna James en se glissant sur une chaise près de lui. Je ne te croyais pas capable d’insinuer des trucs pareils.

Son ami rougit aussitôt, alors que Lily assénait une petite tape sur la cuisse de James.

- Laisse-le tranquille.
- Oui, maître. Garde donc la bestiole, Lunard. Je préfère quand il bave sur l’épaule des autres.

Lily, qui avait gardé sa main sur le genou de son mari, lui adressa un regard perplexe. Il débordait tellement d’énergie que sa jambe tressautait sans arrêt.

- On peut savoir pourquoi tu braillais comme ça pour attirer mon attention ?

Il lui adressa un grand sourire.

- Parce que je t’aime ?
- Bien essayé. Tu sais que ça ne marche pas, tu as déjà essayé en sixième année.
- Sérieusement ?
- Oh, je m’en rappelle, enchaîna Remus, réjoui. Au beau milieu de la Grande Salle le jour de la St Valentin. C’était tellement attendrissant.

Les deux Potter le gratifièrent d’un regard torve.

- Parle pour toi, lança Lily. Alors, Potter ?
- Parce que je fais une mission incroyable demain ! s’exclama-t-il en lui attrapant la main pour la secouer dans tous les sens.
- James, l’avertit Remus, crispé.
- Je sais, je sais, je ne dirai rien. Enfin, devant vous. Tout le monde sait que Lily est au courant de tout ce que je fais, hein ?
- C’est ta femme, c’est différent.
- Il faudrait que je sois vraiment stupide pour balancer tous tes secrets et te mettre en danger, commenta-t-elle. Qui changerait les couches de Harry la nuit ?
- Est-ce qu’on peut arrêter avec ça ? râla James. Est-ce que tu m’apprécies pour autre chose que ma capacité à m’occuper d’un bébé ?
- Mais oui, le rassura-t-elle. Pour tes bavardages.

Le visage de James afficha une expression encore plus perplexe et Lily éclata de rire. La soudaine agitation avait réveillé le bébé, qui s’agitait en pleurant dans les bras de Remus. Paniqué, il le tendit à ses parents. James prit aussitôt son fils et le cala sur ses genoux d’une façon experte, son dos appuyé sur ses avant-bras et sa tête posée dans ses mains. Harry cessa de se tortiller pour considérer son père. Celui-ci cessa de s’agiter. Tout son corps se détendit, l’expression de son visage s’adoucit, et un petit sourire étira le coin de ses lèvres. Lily ne put s’empêcher de sourire à son tour, subjuguée par tout l’amour que James éprouvait pour ce tout petit bout d’homme. Elle enlaça son mari sans un mot. Lorsqu’elle s’écarta, Remus et Martin s’étaient éclipsés.

- Tu peux cracher le morceau, lança-t-elle.

Toute l’énergie nerveuse de James revint aussitôt. Il se leva pour bercer Harry qui s’agitait et s’exclama :

- Je vais patrouiller dans le Poudlard Express ! Puis jusqu’au banquet. Je retourne à Poudlard, Lily !

Une bouffée de nostalgie saisit la jeune femme. Des images de la salle commune de Gryffondor l’assaillirent, de la bibliothèque, de la Grande Salle, des tours du château qui se détachaient dans un crépuscule hivernal, d’un grand garçon décoiffé avec sa cravate de travers… Merlin, comme Poudlard lui manquait.

- Je vais prendre du Polynectar et prendre ta place, prévint-elle.
- J’étais sûr que tu mourrais de jalousie, s’amusa-t-il. Donc, je me disais… Tu pourrais laisser Harry à Sirius ou je ne sais qui et me rejoindre là-bas. On surveillerait ensemble le banquet.

Lily se plut à imaginer que ce serait possible pendant quelques secondes. Retourner à Poudlard, voir les longues tables, la Répartition, entre les mots du Choixpeau résonner… Toutes les raisons qui rendaient cela impossibles s’imposèrent néanmoins très vite à elle. Sirius osait à peine toucher Harry. Elle devait rentrer à temps pour l’allaiter. Comment allait-elle entrer dans Poudlard ? Merlin, Maugrey allait les étriper.

- James…
- J’ai déjà demandé à Maugrey, révéla-t-il.
- Et tu es toujours vivant pour me raconter ça ?
- Il voulait deux personnes, une pour aller dans les barques et l’autre avec les calèches, mais il n’avait pas assez d’effectifs. Je lui ai dit que tu pourrais dépanner.

Un sourire irrépressible fleurit sur le visage de Lily.

- Sérieusement ?
- On trouvera quelqu’un pour s’occuper de Harry. Ce n’est l’affaire que de quelques heures, tu n’as pas besoin de faire tout le trajet en train. Alors ?

Lily jaillit de sa chaise pour serrer ses deux garçons préférés dans ses bras. Le bébé poussa un cri de protestation, coincé entre ses deux parents.

- Merci, mon chéri, souffla-t-elle contre les lèvres de son mari.

Elle réalisait seulement comme elle avait envie de sortir de sa routine de jeune mère. C’était un bizarre mélange de sentiments, elle n’avait pas envie de laisser son bébé mais mourait d’envie de sortir, de faire quelque chose juste avec James. Merlin, s’adapter à sa nouvelle vie de mère en temps de guerre n’était pas facile.

- Tu me remercieras moins quand McGonagall nous aura coller après nous avoir trouvés en train de nous bécoter dans un placard.
- Parce que c’est au programme ?

Il lui adressa un sourire innocent pour toute réponse.

***


Le premier septembre était un jour gris aux nuages bas. Remus pianotait sur le rebord de la fenêtre en comptant les minutes. Torquil Travers quittait généralement son appartement à dix heures pour se rendre au Ministère. Martin et lui-même ne s’y rendrait pas avant dix heures trente, pour être sûrs que la voie était bien libre. La session au Magenmagot n’aurait lieu qu’à dix-huit heures. Marlène McKinnon devait leur envoyer un patronus si jamais l’heure était avancée au dernier moment – Remus ignorait comment elle pouvait être au courant d’une telle chose et n’avait pas posé la question.
L’horloge posée sur la cheminée de sa chambre sonna dix heures. Il eut une pensée pour les étudiants de Poudlard qui devaient être en train de boucler leurs malles et de chercher partout leur crapaud ou leur rat égaré. Comme il aurait aimé être à la leur place plutôt que sur le point de cambrioler un adepte notoire de la magie noire.

- Lupin ?

La tête de Martin passa dans l’entrebâillement de la porte.

- Il est temps qu’on s’active un peu.
- Ouais. Tu as tout ce qu’il faut ?
- Tu veux dire ma baguette et mes doigts agiles ?

Remus ne put s’empêcher de sourire. Il rejoignit le jeune homme et lui ébouriffa les cheveux. Martin était un chic type. Il commençait à aller mieux, et cela faisait plaisir à voir. La mort d’Anne laisserait pour toujours son empreinte en lui, mais il se relevait. Remus éprouvait un bizarre instinct de protection envers ce garçon qui n’avait qu’un an de moins que lui. C’était sans doute ses joues rondes et ses tâches de rousseur.

Quelques minutes plus tard, ils se trouvaient aux abords de Kensington Palace. Remus était toujours étonné par l’attrait qu’exerçaient les lieux de pouvoir moldus sur les Sorciers. Ils avaient beau se targuer d’une supériorité sorcière, ils habitaient tout de même aux abords des résidences royales ou du Parlement.

Si Travers ne possédait pas d’hôtel particulier digne de celui de la famille royale, l’immeuble dans lequel se trouvait son appartement valait le détour. C’était une grande bâtisse victorienne qui s’élevait sur quatre étages – le dernier appartenait à Travers. Les grandes fenêtres élégantes et les balcons en fer forgé ajoutaient un charme certain à l’ensemble. Les deux jeunes gens, dissimulés sous la cape d’invisibilité de James, n’étaient pourtant guère impressionnés. Ils étaient déjà venus de nombreuses fois pour surveiller les allers et venues de leur cible. Ils connaissent par cœur la cage d’escalier au bois parfaitement ciré, l’imposante portée d’entrée de Travers et son heurtoir doré qui annonçait les visiteurs d’une voix criarde – du moins quand il s’agissait de Sorciers. Il s’agissait là de leur premier obstacle, qu’ils bâillonnèrent sans difficulté. Lily avait trouvé un sort de mutisme pour objet inanimé. Alors qu’ils se tenaient devant la porte silencieuse, il songea qu’ils auraient eu un mal fou à monter cette mission sans son aide. Avoir un membre de l’Ordre préposé aux recherches était finalement une bonne chose.

- Et maintenant on écoute le chant de la magie ? persifla Martin à voix basse.

Remus ignora ses sarcasmes et chuchota :

- Désillusionne moi, tu veux ?

Martin s’exécuta et se retrouva bientôt seul sous la cape. Remus grimaça : l’éclairage du couloir rendait certainement le sortilège de Désillusion moins efficace que de nuit, ou bien à la lumière des torches de Poudlard. Il devait se hâter.
Il leva les bras, sa baguette tendue, et s’efforça de relever tous les sortilèges et maléfices qui protégeaient l’appartement. Il les murmurait au fur et à mesure à Martin, qui les désamorçait dans la foulée. Bien vite, il ne sentit plus aucune barrière magique.

- On a fait le plus facile, murmura-t-il en reprenant sa place sous la cape, tandis que Martin levait le sortilège de Désillusion. On peut entrer, mais on ne sait pas ce qui va nous tomber dessus.
- Il n’y a qu’un moyen de le savoir, lança Martin avec un enthousiasme forcé, avant de traîner son comparse vers la porte.

Il déverrouilla la serrure d’un coup de baguette – pourquoi prendre la peine de fermer une porte à clef quand toute une armada de sortilèges bloquait l’accès à l’appartement, Remus ne le comprendrait jamais – et poussa le battant. Remus se positionna à ses côtés, baguette levée. Il entendait à peine le silence de l’appartement par-dessus les battements effrénés de son cœur. Il s’exhorta au calme et expira longuement. Martin, à sa droite, était pâle et tendu. Le tic-tac agaçant d’une horloge se faisait entendre dans les tréfonds de l’appartement. Remus en connaissant le plan par cœur : ils se trouvaient dans le vestibule, aux murs couverts de portraits animés qui considéraient l’entrée avec méfiance, intrigués par cette porte qui s’était ouverte toute seule. A leur gauche se trouvait la cuisine, dont sortit un elfe de maison aussi intrigué que les portraits. Remus jura intérieurement : il n’avait pas prévu qu’il y aurait un elfe. Martin fut plus rapide que lui et immobilisa le petit être, qui s’effondra sur le parquet impeccable avec un petit bruit sourd.

- Ça m’embête mais on n’a pas le choix, chuchota-t-il.

Remus hocha la tête. Les habitants des tableaux poussaient à présent des piaillement apeurés. La plupart quittèrent leur cadre, sauf un vieillard endormi dont la barbe menaçait de prendre feu. Un corbeau empaillé, accroché au-dessus de la porte qui menait au grand salon, poussa un piaillement aigu. Remus se tendit aussitôt, mais le volatile ne se manifesta pas autrement. Martin se détendit légèrement.

- On commence par le bureau ? interrogea-t-il.
- Allons-y.

Ils se débarrassèrent de la cape – au point où ils en étaient, ça n’avait plus vraiment d’importance – et s’engagèrent dans le couloir situé à droite du grand salon. Là encore, des portraits apeurés s’enfuirent devant eux. Remus s’étonna vaguement de cette réaction un peu disproportionnée mais ne se pencha pas plus avant sur la question. La porte du bureau était entrouverte. Remus la poussa prudemment et considéra la pièce quelques instants. Un grand bureau en noyer occupait le fond de la pièce. Il était couvert de parchemins, d’encriers et de plumes. Trois fauteuils en cuir l’entouraient. Une cheminée occupait l’un des murs. Au-dessus était accrochée un portrait en pied d’un Sorcier au nez proéminent qui les considéra d’un air agacé avant de leur demander ce qu’ils fabriquaient là. Pour toute réponse, Martin fit apparaître un bandeau noir devant ses yeux. Furieux, l’homme poussa un cri de protestation puis poussa une série de jurons tout droit sortis d’une autre époque. Remus jeta un coup d’oeil à la plaque accrochée au bas du portrait : « Sidignius Travers (1658-1799) ».

- Encore un super prénom, commenta-t-il.

Martin marmonna une réponse, tout en ouvrant tous les tiroirs d’un coup de baguette magique. Remus lui avait bien déconseillé de toucher à quoi que ce soit. Ils n'avaient pas pu se procurer des gants en peau de dragon avec un délai aussi court. Il ouvrit une grande armoire ancienne et considéra avec découragement les rangées de dossiers qui s’alignaient sous son nez. L’intitulé de chaque compartiment était indiqué en runes. Il lui faudrait une éternité pour déchiffrer tous les noms, même s’il avait étudié les runes plusieurs années. Lily était bien meilleure que lui dans cette discipline. Sans plus tergiverser, il saisit le premier dossier et le feuilleta rapidement. Aucune créature abominable ne lui sauta à la gorge, ses doigts ne se désintégrèrent pas… Rassuré, il procéda de même pour tous les dossiers de l’armoire. Factures, correspondances privée et commerciale, documents en langues étrangères, il passa tout en revue sans rien trouver de relatif au Magenmagot. Alors qu’il arrivait à la dernière étagère, Martin poussa un cri de joie derrière lui.

- Je crois que je l’ai !

Remus délaissa aussitôt sa tâche pour se précipiter vers son camarade. Assis au pied du bureau, il était en train de parcourir une liasse de parchemins trouvés dans un tiroir.

- Il y avait un double fond, indiqua-t-il tout en mettant de côté ce qui ressemblait à des brouillons.

Enfin, il exhiba un parchemin frappé du sceau du Magenmagot. Les premières lignes étaient rédigées en lettres majuscules, d’une écriture serrée mais très soignée. Les majuscules s’étiraient dans des boucles élégantes. La lecture du début du texte suffit à leur apprendre que c’était bien le document qu’ils cherchaient.

- On embarque tout et on file, décida Remus en ramassant les brouillons. Pas la peine de lui faciliter la tâche en lui laissant toutes ses premières versions.

Martin enroula tous les documents ensemble, les fourra dans sa sacoche et remit le double fond en place. Ils détruiraient tous les documents au QG, pour éviter qu’on ne récupère les cendres. Juste avant de quitter la pièce, ils effacèrent le bandeau qui barrait la vue à l’illustre ancêtre des Travers et refermèrent la porte sur ses imprécations.

- Ça, c’est fait, souffla Remus, mais il nous reste le Ministère. On ne peut pas se permettre de se…

Le maléfice qui l’envoya valdinguer au bout du couloir l’empêcha de finir sa phrase.

***


Le Poudlard Express s’apprêtait à entrer en gare. James s’adossa à une vitre du couloir et tenta d’apercevoir les lumières de Pré-au-Lard. Des élèves passèrent derrière lui en chahutant, une balle enflammée dans les mains. La préfète-en-chef déboula derrière eux et leur confisqua l’objet. James la regarda faire, amusé. C’était une élève de Serpentard aux cheveux châtains, qui préférait une attitude glaciale aux déclarations enflammées qu’affectionnait Lily. Les fautifs s’éloignèrent en grognant tandis que la préfète-en-chef retournait dans son compartiment et éclatait de rire à une remarque de l’une de ses amis. James se demanda si cette jeune fille dont le nom lui échappait devait cette place à son mérite ou à la volonté de Dumbledore d’inverser l’image négative que tout le monde avait de Serpentard. Probablement les deux. Alors qu’il considérait ces jeunes gens avec leurs cravates vertes et argentées, il songea qu’il aurait mieux fait de considérer ses camarades de Serpentard avec plus d’égard. Certes, certains étaient déjà des causes perdues – Rogue, Avery et toute leur bande. Mais d’autres élèves n’avaient rien à voir avec ce genre d’énergumènes. La préfète-en-chef était sans doute une sang-mêlée sans histoire, sans quoi il aurait sans doute retenu son nom. Elle devait être en quatrième année lors de sa dernière année à Poudlard.

Le crissement des freins le ramena au temps présent. Merlin, il n’avait jamais réalisé à quel point ces deux années de guerre l’avait changé. Il se hâta vers la tête du train tout en s’efforçant de reléguer le passé dans un coin de sa tête. Il sauta du train avant même qu’il ne soit complètement arrêté et inspecta le quai. Les réverbères n’éclairaient pas suffisamment pour percer la noirceur de la nuit.

- J’ai déjà sécurisé le quai, Potter.

L’interpellé réprima tant bien que mal le sourire qui voulait étirer ses lèvres et pointa sa baguette sur sa femme, qui resta de marbre.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé quand on s’est retrouvé enfermé dans un placard ensemble, en cinquième année ?
- Déjà, tu nous as délibérément enfermé dedans. Ensuite, j’ai fait semblant de vouloir t’embrasser et j’ai volé ta baguette, mais MacGonagall est arrivée à ce moment-là. Tu sais, je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne question.
- Ah, on s’en fiche, s’exclama-t-il joyeusement avant de l’attraper par la taille pour plaquer un baiser sur ses lèvres.
- Eh ! protesta une voix de garçon derrière eux. On peut descendre ou pas ? On nous a dit d’attendre votre signal.

James lâcha une Lily rougissante pour se tourner vers le préfet-en-chef, un grand gaillard de Poufsouffle qui le considérait avec un sourire goguenard.

- Potter et Evans, pouffa-t-il. Je me rappelle très bien d’une crise épique quand j’étais en troisième année. Toujours ensemble, hein ?
- On est même mariés, triompha James en attirant Lily contre lui.
- Bas les pattes, Potter, répliqua-t-il en lui donnant un coup de coude dans les côtes.
- Ouch ! Lily !

Le préfet-en-chef éclata de rire puis tira sur une clochette à l’intérieur du wagon. Aussitôt, toutes les portes s’ouvrirent et les élèves envahirent le quai. Une voix tonitruante s’éleva au-dessus du vacarme :

- Les premières années ! Par ici s’il vous plaît !

James et Lily se tournèrent d’un bloc vers Hagrid, qui venait d’émerger de la pénombre. Il se pencha vers eux avec un grand sourire.

- Ça va, vous deux ? Je ne savais pas que ce serait vous cette année ! On nous envoie des types du Bureau en général.
- Trop occupé, répondit James avec un grand sourire. Ça fait plaisir de vous voir, Hagrid.
- Qu’est-ce que vous avez fait de votre bébé ?
- Sirius essaie de le garder en vie, expliqua Lily avant de fondre sur le demi-géant pour le serrer dans ses bras. Merlin, Hagrid, ça fait une éternité qu’on ne vous avait pas vu.
- On est tous très occupés, répondit-il en lui tapotant le dos. Vous restez un peu ?
- Pendant le banquet. Je vous accompagne dans les barques, Lily s’occupe des calèches.

Pendant qu’ils parlaient, quelques minuscules premières années s’étaient approchés. Ils observaient le gardien de Poudlard avec émerveillement ou inquiétude, selon les cas. Ils n’étaient qu’une dizaine, à la plus grande horreur de James. Il fallait que cette guerre cesse.

La traversée du lac s’effectua dans le brouillard. James était seul dans sa barque, derrière le convoi de nouveaux élèves guidés par Hagrid. Il avait craint un instant que le mauvais temps ne soit le fait de Détraqueurs, mais il se rendit bien vite compte que c’était seulement un bon vieux brouillard. Malgré tout, il resta sur ses gardes.

Ils parvinrent sans encombre au château, où les jeunes élèves furent confiés à McGonagall. La sous-directrice lui jeta un bref regard avant de se concentrer sur les nouveaux venus. Lily le rejoignit au moment où les portes de la Grande Salle s’ouvraient.

- Rien à signaler, lança-t-elle tout en observant la scène avec un sourire ravi. Merlin, cet endroit m’a tellement manqué.
- Moi aussi.

Adossés chacun à une porte, ils observaient les premières années trottinaient vers le Choixpeau. Ni l’un ni l’autre n’avait pu entendre sa chanson, mais à en juger par les visages pâles des élèves, il n’avait rien annoncé de bon. Une fois la Répartition effectuée, Dumbledore se leva dans un silence religieux.

- Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard ! Je rappelle aux nouveaux que la Forêt Interdite est bel et bien interdite. La transparence du nom a échappé à bon nombre d’élèves au cours des années.

Lily lança un regard amusé à James, que Dumbledore était très clairement en train de regarder. James se tortilla, aussi mal à l’aise qu’amusé.

- Notre concierge affichera la liste des objets interdits auprès des sabliers des maisons. Comme vous le savez, notre professeur de Divination a pris sa retraite à la fin de l’année dernière. Je n’ai malheureusement pas pu lui trouver de remplaçant pour le moment…
- Mince alors ! lança quelqu’un, provoquant les rires de ses camarades.
- Merci pour votre intervention, Gibbons, répondit le directeur. Je disais donc, je m’efforce de remédier à ce problème. Pour le moment, les cours de divination seront remplacés par des heures d’étude obligatoires. Et maintenant, bon appétit !

Il claqua des mains, et les plats se remplirent aussitôt. Au même instant, les portes se refermèrent sur Lily et James, qui se retrouvèrent seuls dans le hall désert.

- Je croyais qu’on devait rester pendant le banquet ? interrogea Lily, surprise.
- Bah, il ne va rien arriver maintenant que les élèves sont là-dedans.

Elle lui concéda cela d’un hochement de tête. James lui tendit la main avec un grand sourire :

- Une petite virée aux cuisines ?

Elle attrapa sa main avec un soupir exagéré.
- Tu causeras ma perte, Potter.
- C’est déjà fait.
- Tu crois que Dumbledore va trouver un professeur de Divination ?
- Pourquoi, tu veux la place ?
- Non, mais…
- Oh, regarde ! Un placard !

Lily éclata de rire alors qu’il la tirait à l’intérieur du placard à balais.
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :PtiteCitrouille : Alioooooors c'est comment l'Irlande ? J'ai l'impression que tu t'amuses bien haha
Pour Torquil Travers, j'ai chopé le nom sur WikiHP. Apparemment on le voit dans Fantastic Beasts 2 ! Donc je trouvais ça marrant de nous le ressortir dans trucs louches ici haha
Benjy meurt après la photo, relax :lol: (comment ça t'as une mèche de cheveux blancs ?)
Tu loges comment en Irlande finalement ? (réponds moi par mp ou mail si tu préfères haha, trop de questions, btw je suis désolée j'ai jamais fini de lire ce que tu m'avais envoyé sur McGo je crois)
Merci pour ton commentaire !!

Cochyo : merci !

Morgane-Feroldi : C'est super que tu aies pu tout rattraper, et je suis content que ça te plaise toujours ! Merci beaucoup pour ton commentaire !

Perri : Ca y est quelqu'un a compris ce que je faisais de Remus et Margaret :lol: Ca me paraissait pas réaliste toutes ces histoires d'amour qui fonctionne. Pour moi, il y aurait pu y avoir un truc entre eux mais ils n'ont pas saisi leur chance, c'était trop compliqué avec la guerre et tout. Donc ils sont très bons amis, à la limite ils pourraient trouver du réconfort dans les bras l'un de l'autre mais ils n'auront jamais de relation amoureuse suivie et établie. Voilà :lol: Non mais je comprends parfaitement ! tu as raison, ce ne serait pas réaliste !
C'est Torquil qui tue Marlène ? D'où tu nous sors ça toi ? :lol: Je ne sais plus, mais j'avais lu quelque part que c'était un Travers, toujours.
DOMMAGE pour Cavalier vert, j'ai pas de solution pour toi à moins de le lire en anglais haha
Merci pour les scènes de combat, j'ai toujours l'impression que c'est un peu lourd donc ça me fait plaisir haha Non franchement elles sont géniales.
Merci beaucoup pour ton commentaire Perri !!

Anna' : Oui c'est trop dommage que tu n'aies pas pu ! Non on n'a pas trouvé...
Oui, le fait que les Maraudeurs n'aillent plus aux pleines lunes est en effet révélateur, malheureusement.
Ah bah merci pour les paysages :lol: Ca me fait fort plaisir !
"Oui alors que trois ans de plus c’est tellement un grand écart ^^ " Bah en vrai je trouve qu'on change quand même pas mal haha, je sais que je suis hyper différente de quand j'avais 17 ans (j'ai grandi en même temps que Lily et James dans ma fic, si c'est pas beau haha)
Merci beaucoup pour ton commentaire !!

Addbook : Merci beaucoup pour ton commentaire ! Tout cet enthousiasme ça fait plaisir haha
Et oui Gideon et Benjy s'en foutent haha, un nouveau-né ça crie pas spécialement son Elu ahha

Merci tout le monde pour vos commentaires ! Chapitre plus long que les précédents, justement pour me faire pardonner le brièveté de ces dernières semaines héhé Il est en deux parties? ;) (non en vrai même moi je ne fais plus de chapitre en deux parties :lol:
Je visualise très bien petit Harry maintenant parce que ce week-end on a accueilli à la maison ma toute petite nièce grande prématurée, qui est troooooooooooooooooooooooooooooooooooooop mignoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooonne j'adore les nouveaux-nés voilà :lol: :lol: Donc, je vous le rappelle : Harry est grave mignon et tout petit et ressemble à une petite taupe ou à une tortue :lol: On est ravis :lol:
Allez, la bise et merci encore tout le monde ! Allez lire l'histoire de McGo par PtiteCitrouille !!
Déjà fait et c'est trop bien cette affaire aaaaaaaah


Chapitre 5

Le premier septembre arrivait trop vite au goût de Remus. Le dernier jour du mois d’août, il n’était toujours sûr d’être près. La mission que lui avait confiée Maugrey nécessitait une précision qu’il n’était pas certain de posséder. Martin était certes un voleur habile J'aime encore plus Martin depuis que je sais que c'est un voleur émérite, mais ce mois de préparation avait montré à Remus qu’il pouvait être très instable.

Le jeune homme étala sur son lit les plans du Ministère et de l’appartement londonien de Travers. Il avait tout calculé, absolument tout On en attend pas moins de toi, Remus. . Ils avaient observé les tours de garde des larbins de Travers, les allées et venues devant le bureau de la secrétaire du Magenmagot. La cape de James avait largement été mise à contribution, sans que la mission exacte lui soit révélée. Maugrey avait été intransigeant à ce propos, comme toujours depuis le fiasco du QG des Mangemorts. Personne ne devait connaître la teneur des missions, en dehors de lui-même et des personnes concernées au premier chef.

Remus repassa le déroulé des événements dans sa tête et coinça sur un détail. Il parcourut son tas de parchemins une nouvelle fois mais, ne trouvant rien, décida d’aller trouver Martin pour en parler avec lui. Il frappa plusieurs fois à la porte de sa chambre mais n’obtint aucune réponse. Il poussa doucement la porte mais s’aperçut bien vite que le jeune homme n’était pas là. Y'a un truc que je ne sens pas, avec Martin. Il a la haine depuis qu'Anne est morte, tu l'a fait ressentir quelque fois, et j'arrive pas à voir ce qui va se passer pour lui. Il fit tout le tour des pièces communes du QG sans parvenir à le trouver. Dans le salon, il tomba nez à nez avec Sirius qui rentrait juste de mission. Il était couvert de suie Tel le père-noël, il est passé par la cheminée? . Remus haussa un sourcil alors que son ami traversait le salon d’un pas lourd, les épaules basses.

- Je peux demander le pourquoi du comment, ou bien…
- C’est une histoire assez humiliante, coupa Sirius d’une voix lasse. Il est question d’une vieille folle bigleuse, d’une chauve-souris et d’une cheminée. :lol: :lol: :lol: :lol:

Remus sortit l’hypothèse la plus absurde qu’il parvint à trouver :

- Elle a cru qu’un Mangemort Animagus habitait dans sa cheminée alors que ce n’était qu’une chauve-souris ?
- Exactement. :lol: :lol: :lol:
- Quoi ? Sérieusement ? Mais comment elle a pu croire ça ?
- Elle pensait entendre des voix dans son salon la nuit, et quand elle allait voir elle n’entendait que la chauve-souris dans la cheminée.
- C’est Maugrey qui t’a filé cette mission ?
- Ouais. Je le soupçonne de ne l’avoir fait que pour se moquer de moi. :lol: :lol: :lol:
- Mais non, répondit Remus d’un ton peu convaincu.

Sirius tenta d’avoir l’air agacé par sa réaction mais il était plutôt amusé. Il enchaîna :

- Quand est-ce que ta grande mission doit avoir lieu ?
- Demain. Je cherche Martin pour revoir quelques points mais impossible de le trouver.
- Je peux peut-être t’aider.
- Tu sais bien que…
- Bon sang Lunard, on s’en fout des directives de Maugrey ! S’il a bien trois personnes à qui tu fais confiance dans ce QG c’est bien les Maraudeurs non ? Oh, et rajoute Lily, James lui raconte tout.BIP ALERTE PETER ALERTE PETER POURQUOI VOUS M'ENTENDEZ PAS ! :(

Remus tapota nerveusement la table de son index, partagé. Il avait toujours mieux saisi que Sirius l’importance de mesures de sécurité. Toujours être dissimulé lorsqu’il se rendait à la Cabane Hurlante, attendre un professeur, se laisser enfermer, mentir coûte que coûte… Toute sa vie, il avait dû faire attention. Pour Sirius, les consignes n’étaient que des lignes à franchir. Il avait raison sur un point cependant : il faisait confiance aux Maraudeurs plus qu’à quiconque. Franchir cette ligne-ci ne représentait aucun danger. Il capitula donc finalement :

- On doit s’introduire au Ministère, mais ça c’est la partie la plus facile. La vraie inconnue c’est l’appartement de Torquil Travers.

Sirius cessa de s’essuyer le visage avec une serviette qu’il venait de conjurer pour lui adresser un regard sérieux.

- Torquil Travers ? Qu’est-ce qu’il a fait ?
- Il veut présenter une loi anti Né-Moldu au Magenmagot.
- Etonnant, marmonna Sirius.
- Tu le connais ?
- Un ami de la famille. Il a joué un rôle dans le combat contre Grindelwald, il y a cinquante ans. Je te laisse deviner de quel côté il était.Il me fait plus d'information là dessus. Bon sang, FB2 ne pourrait-il pas sortir avec un mois d'avance?
- Charmant. Visiblement il a renoué avec les vieilles habitudes.
- Vous allez devoir être très prudent. Les Sang-Pur ont des techniques de protection plus horribles les uns que les autres.
- Oui, c’est ce qu’on s’est dit. On a le plan de l’appartement, et Fabian nous a donné quelques formules de désenchantement toutes faites. Ensuite il a tenté de nous expliquer qu’il fallait écouter le chant de la magie et on l’a perdu. Une de tes plus brillantes trouvailles, cette musique de la magie, j'avais trouvé ce passage très beau, très marquant !

Sirius aboya un petit rire avant de reprendre :

- Les sortilèges c’est une chose, mais ils ont souvent des espèces de gardien. Tu te rappelles quand Fabian et Ranger se sont introduits chez Barjow et Beurk pour voler le registre des clients ? Fabian a été attaqué par un squelette cannibale. A-do-rable
Remus grimaça. Il n’avait pas du tout pensé à ça.
- Des conseils pour contrer ça ?
- Pas vraiment. Ça peut être tout et n’importe quoi. Restez sur vos gardes, c’est tout ce que je peux vraiment te dire.
- C’est déjà ça.
- Oh, et ne touchez à rien. Les objets ensorcelés sont un classique. Comme dans la Chambre de Bellatrix dans le 7
- Ça va être pratique pour fouiller son appartement.
- Tu peux toujours prendre des gants en peau de dragon. Ça vous protégera de pas mal de trucs.

Remus hocha la tête, sans avoir besoin de demander comment Sirius connaissait tout cela. Il se doutait que la maison Black était un nid infesté d’étranges objets malfaisants. Comme s’il lisait dans ses pensées, Sirius eut un petit rire amer.

- Un jour, je me suis retrouvé avec une main nécrosée parce que j’avais touché un bibelot planqué dans une vitrine du salon. Ma mère était furieuse. Elle m’a laissé avec ma main blessée pendant toute la journée en me disant que ça m’apprendrait à toucher des trucs alors qu’on me l’avait interdit Mais quelle mère horrible ... . Le plus réjouissant dans cette affaire, c’est qu’il est arrivé la même chose à Regulus deux ans plus tard et qu’il a subi exactement la même punition. :lol: :lol:
- On peut donc en conclure que tes parents sont des psychopathes, lança Remus.
- Exactement. Allez, je vais aller me débarrasser de toute cette suie.

Il quitta la cuisine sans avoir résolu le problème de Remus. Il lui avait néanmoins apporté d’importantes précisions. Resté seul dans la cuisine, il se pencha à nouveau sur la question qui l’embêtait : comment trouver les documents chez Travers ? Ils pouvaient être camouflés n’importe comment… ou alors pas du tout. L’appartement de Travers était leur première étape : la destruction des documents ne serait sans doute remarqué que tardivement, puisqu’il s’agissait uniquement de copies. Ils devaient ensuite se rendre au Ministère pour détruire la version officielle, ce qui risquait d’être vite noté.
Perdu dans ses pensées, Remus n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir. Seule l’apparition de Peter et Martin dans la cuisine le tira de ses réflexions. Peter semblait fatigué, comme d’habitude. Martin avait les joues rouges et les cheveux en bataille, signe typique qu’il s’était baladé sur les falaises. Peter s’éclipsa sur un bâillement tandis que Martin se glissait près de Remus pour l’aider à résoudre leur problème.

***


Lily jeta un coup d’oeil à la montre de James, posée sur la table de chevet. Il lui restait encore sept minutes avant de devoir aller baisser le feu sous sa potion de Force. Harry venait de finir de manger et était appuyé contre ses genoux repliés. Il la regardait avec son petit air inquiet habituel, propre aux nouveaux-nés. Il jouait distraitement avec ses petites mains aux longs doigts fins tout en émettant de drôles de petits bruits, auxquels Lily et James avaient fini par s’habituer. Des petits gazouillements trop mignon ... Ce que je fonds. Lily sourit tout en glissant son index dans la main de son fils. James dormait à peine les premières nuits, trop terrifié à l’idée qu’il arrive quelque chose à Harry. Il ne cessait de se lever pour aller le voir dès qu’il émettait le moindre bruit. Lily avait fini par l’obliger à aller en mission de nuit, afin qu’il dorme le jour. Il était fou de son fils, se précipitant pour le voir dès qu’il rentrait – du moins s’il n’était pas couvert de sang ou de crachat de gobelins, ce qui était déjà arrivé. Eurk. Pas très hygiénique pour le bébé.

Comme Harry ne semblait pas du tout avoir envie de dormir, Lily le prit dans ses bras et sortit de sa chambre. Elle n’aimait pas trop se rendre à l’infirmerie avec le bébé, de peur qu’une potion n’explose ou que des fumées nocives ne vicient l’air. Elle ferait avec, pour une fois.

Harry se blottit contre son épaule, ses petites mains posées sous sa tête. Lily déposa un baiser sur son crâne à peine dégarni – le gêne Potter était plus fort que le frottement de l’oreiller, Harry ne perdait presque pas ses cheveux Tant mieux, c'est moche un bébé chauve. – tout en descendant prudemment l’escalier. L’idée de glisser avec son bébé dans ses bras la terrifiait. Comme le faisait remarquer Sirius, tout la terrifiait depuis qu’elle était mère.

Les voix de Martin et Remus lui parvinrent alors qu’elle arrivait au premier étage. Elle changea d’idée et continua sa descente, un petit sourire sur les lèvres. Elle avait peut-être peur de tomber dans l’escalier, mais pas de confier son fils à un loup-garou. Remus le prendrait avec lui pendant qu’elle s’occupait des potions, qu’il le veuille ou non. Et il avait intérêt à accepter vite car sa potion allait bientôt être gâchée.

Les deux jeunes hommes étaient assis à la table de la cuisine et discutaient vivement. Martin l’aperçut le premier et s’interrompit aussitôt. Remus se retourna et lui sourit.

- Hé, salut Lily, Harry va…
- Bien, merci, tu peux le surveiller cinq minutes le temps que je m’occupe de mes potions ?

Elle le lui fourra dans les bras sans autre forme de procès et s’enfuit au premier étage :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: . Le rire de Martin résonna derrière elle. Lorsqu’elle redescendit après les cinq minutes annoncées, Harry était assis sur la table, fermement tenu par Remus, et ils se fixaient en chien de faïence sous l’oeil amusé de Martin. :lol: :lol: :lol: :lol:

- Tout va bien les garçons ?
- Tout est sous contrôle, pouffa Martin.
- Ça a l’air d’aller, articula Remus sans quitter le petit garçon des yeux.Le bébé ne s'est pas encore volatilisé. Je répète, le bébé est toujours pas.

Celui-ci bâilla, cligna des yeux puis sourit. Un tout petit sourire, peut-être plus un réflexe qu’autre chose, mais un sourire quand même. Lily tira une chaise, ravie par ce premier sourire. Remus semblait complètement subjugué Je vais pleurer, et dire qu'il aura eu à peine le temps de connaître son propre bébé T.T . Après un instant d’hésitation, il prit le bébé contre lui. Comme avec James, Harry sembla disparaître entre ses grandes mains qui agissaient avec tant de douceur. Lily contempla les cicatrices blanches qui couraient sur sa peau puis les cheveux noirs de son bébé. C’était tellement injuste qu’un être aussi doux que Remus subisse un tel destin TELLEMENT INJUSTE. Martin avait cessé d’afficher un sourire moqueur et fixait la scène avec un peu de tristesse. Remus avait fermé les yeux et appuyé sa tête contre celle du bébé, une expression douloureuse sur le visage. Tu vas me faire pleurer (je ne plaisante pas, j'ai vraiment des larmes dans mes petits yeux). Je vois la scène devant mes yeux, là, mon petit coeur est brisé. Lily mourait d’envie de lui dire qu’il aurait droit à cela lui aussi, qu’il avait toute la vie devant lui, mais elle ne voulait pas briser l’instant … et savait qu’il ne la croirait pas. Il l'aura. Mais trop peu de temps ...

Lily entreprit Martin sur des sujets divers et variés alors que Remus gardait le bébé dans ses bras sans prononcer un mot. L’arrivée de James lui fit finalement ouvrir les yeux. En effet, James se mit à appeler sa femme à grands cris dès le salon. Il s’immobilisa au seuil de la cuisine et embrassa la scène du regard, avant de lâcher :

- Eh, Lunard, c’est mon bébé ça ! "C'est MON jouet ! Prends-en toi un autre !"
- Ah bon ? rétorqua son ami, goguenard. Lily ne t’a pas dit ? :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- Remus ! s’insurgea celle-ci, alors que Martin éclatait de rire.
- Très amusant, ma boule de poils, grogna James en se glissant sur une chaise près de lui. Je ne te croyais pas capable d’insinuer des trucs pareils.

Son ami rougit aussitôt, alors que Lily assénait une petite tape sur la cuisse de James.

- Laisse-le tranquille.
- Oui, maître. Garde donc la bestiole, Lunard. Je préfère quand il bave sur l’épaule des autres. :lol: :lol: :lol: :lol: Comment tu arrives à me faire passer des larmes au rire, tu es trop forte

Lily, qui avait gardé sa main sur le genou de son mari, lui adressa un regard perplexe. Il débordait tellement d’énergie que sa jambe tressautait sans arrêt.

- On peut savoir pourquoi tu braillais comme ça pour attirer mon attention ?

Il lui adressa un grand sourire.

- Parce que je t’aime ? ça on le sait tous.
- Bien essayé. Tu sais que ça ne marche pas, tu as déjà essayé en sixième année.
- Sérieusement ?
- Oh, je m’en rappelle, enchaîna Remus, réjoui. Au beau milieu de la Grande Salle le jour de la St Valentin. C’était tellement attendrissant.

Les deux Potter le gratifièrent d’un regard torve.

- Parle pour toi, lança Lily. Alors, Potter ?
- Parce que je fais une mission incroyable demain ! s’exclama-t-il en lui attrapant la main pour la secouer dans tous les sens.
- James, l’avertit Remus, crispé.
- Je sais, je sais, je ne dirai rien. Enfin, devant vous. Tout le monde sait que Lily est au courant de tout ce que je fais, hein ?
- C’est ta femme, c’est différent.
- Il faudrait que je sois vraiment stupide pour balancer tous tes secrets et te mettre en danger, commenta-t-elle. Qui changerait les couches de Harry la nuit ?
- Est-ce qu’on peut arrêter avec ça ? râla James. Est-ce que tu m’apprécies pour autre chose que ma capacité à m’occuper d’un bébé ?
- Mais oui, le rassura-t-elle. Pour tes bavardages. Parce que tu me fais trop rire mouahahaha

Le visage de James afficha une expression encore plus perplexe et Lily éclata de rire. La soudaine agitation avait réveillé le bébé, qui s’agitait en pleurant dans les bras de Remus. Paniqué, il le tendit à ses parents. James prit aussitôt son fils et le cala sur ses genoux d’une façon experte, son dos appuyé sur ses avant-bras et sa tête posée dans ses mains. Harry cessa de se tortiller pour considérer son père. Celui-ci cessa de s’agiter. Tout son corps se détendit, l’expression de son visage s’adoucit, et un petit sourire étira le coin de ses lèvres. MAIS C'EST VRIAMENT TROP MIGNON bon sang, on va fondre à chaque chapitre et à la fin on sera réduit à l'état de flaque gluante qui ne pourront même plus commenter. Lily ne put s’empêcher de sourire à son tour, subjuguée par tout l’amour que James éprouvait pour ce tout petit bout d’homme. Elle enlaça son mari sans un mot. Lorsqu’elle s’écarta, Remus et Martin s’étaient éclipsés.

- Tu peux cracher le morceau, lança-t-elle.

Toute l’énergie nerveuse de James revint aussitôt. Il se leva pour bercer Harry qui s’agitait et s’exclama :

- Je vais patrouiller dans le Poudlard Express ! Puis jusqu’au banquet. Je retourne à Poudlard, Lily ! OH TROP BIEN !!

Une bouffée de nostalgie saisit la jeune femme. Des images de la salle commune de Gryffondor l’assaillirent, de la bibliothèque, de la Grande Salle, des tours du château qui se détachaient dans un crépuscule hivernal, d’un grand garçon décoiffé avec sa cravate de travers… Merlin, comme Poudlard lui manquait. Comme je peux les comprendre ...

- Je vais prendre du Polynectar et prendre ta place, prévint-elle.
- J’étais sûr que tu mourrais de jalousie, s’amusa-t-il. Donc, je me disais… Tu pourrais laisser Harry à Sirius ou je ne sais qui et me rejoindre là-bas. On surveillerait ensemble le banquet. Laisser Harry est Sirius ? On est tous sûr que c'est une bonne idée?

Lily se plut à imaginer que ce serait possible pendant quelques secondes. Retourner à Poudlard, voir les longues tables, la Répartition, entre les mots du Choixpeau résonner… Toutes les raisons qui rendaient cela impossibles s’imposèrent néanmoins très vite à elle. Sirius osait à peine toucher Harry. Elle devait rentrer à temps pour l’allaiter. Comment allait-elle entrer dans Poudlard ? Merlin, Maugrey allait les étriper.

- James…
- J’ai déjà demandé à Maugrey, révéla-t-il.
- Et tu es toujours vivant pour me raconter ça ? :lol: :lol: :lol:
- Il voulait deux personnes, une pour aller dans les barques et l’autre avec les calèches, mais il n’avait pas assez d’effectifs. Je lui ai dit que tu pourrais dépanner.

Un sourire irrépressible fleurit sur le visage de Lily.

- Sérieusement ?
- On trouvera quelqu’un pour s’occuper de Harry. Ce n’est l’affaire que de quelques heures, tu n’as pas besoin de faire tout le trajet en train. Alors ?

Lily jaillit de sa chaise pour serrer ses deux garçons préférés dans ses bras. Le bébé poussa un cri de protestation, coincé entre ses deux parents. C'est bon, la métamorphose en flaque gluante est en cours.

- Merci, mon chéri, souffla-t-elle contre les lèvres de son mari.

Elle réalisait seulement comme elle avait envie de sortir de sa routine de jeune mère. C’était un bizarre mélange de sentiments, elle n’avait pas envie de laisser son bébé mais mourait d’envie de sortir, de faire quelque chose juste avec James. Merlin, s’adapter à sa nouvelle vie de mère en temps de guerre n’était pas facile.

- Tu me remercieras moins quand McGonagall nous aura coller après nous avoir trouvés en train de nous bécoter dans un placard.
- Parce que c’est au programme ?

Il lui adressa un sourire innocent pour toute réponse. :lol: :lol: :lol:

***


Le premier septembre était un jour gris aux nuages bas. Remus pianotait sur le rebord de la fenêtre en comptant les minutes. Torquil Travers quittait généralement son appartement à dix heures pour se rendre au Ministère. Martin et lui-même ne s’y rendrait pas avant dix heures trente, pour être sûrs que la voie était bien libre. La session au Magenmagot n’aurait lieu qu’à dix-huit heures. Marlène McKinnon Je t'ai déjà dit que j'aimais beaucoup ta Marlène ? devait leur envoyer un patronus si jamais l’heure était avancée au dernier moment – Remus ignorait comment elle pouvait être au courant d’une telle chose et n’avait pas posé la question.
L’horloge posée sur la cheminée de sa chambre sonna dix heures. Il eut une pensée pour les étudiants de Poudlard qui devaient être en train de boucler leurs malles et de chercher partout leur crapaud ou leur rat égaré. Comme il aurait aimé être à la leur place plutôt que sur le point de cambrioler un adepte notoire de la magie noire.

- Lupin ?

La tête de Martin passa dans l’entrebâillement de la porte.

- Il est temps qu’on s’active un peu.
- Ouais. Tu as tout ce qu’il faut ?
- Tu veux dire ma baguette et mes doigts agiles ? :lol: :lol:

Remus ne put s’empêcher de sourire. Il rejoignit le jeune homme et lui ébouriffa les cheveux. Martin était un chic type. Il commençait à aller mieux, et cela faisait plaisir à voir. La mort d’Anne laisserait pour toujours son empreinte en lui, mais il se relevait. Il s'en relève vraiment, Cazo, ou il va finir par aller provoquer l'assassin d'Anne en duel et mourir de sa baguette? Remus éprouvait un bizarre instinct de protection envers ce garçon qui n’avait qu’un an de moins que lui. C’était sans doute ses joues rondes et ses tâches de rousseur.

Quelques minutes plus tard, ils se trouvaient aux abords de Kensington Palace. Remus était toujours étonné par l’attrait qu’exerçaient les lieux de pouvoir moldus sur les Sorciers. Ils avaient beau se targuer d’une supériorité sorcière, ils habitaient tout de même aux abords des résidences royales ou du Parlement. J'iame cette idée. On ne parle pas assez de l'influence moldue sur la culture sorcière.

Si Travers ne possédait pas d’hôtel particulier digne de celui de la famille royale, l’immeuble dans lequel se trouvait son appartement valait le détour. C’était une grande bâtisse victorienne qui s’élevait sur quatre étages – le dernier appartenait à Travers. Les grandes fenêtres élégantes et les balcons en fer forgé ajoutaient un charme certain à l’ensemble. Les deux jeunes gens, dissimulés sous la cape d’invisibilité de James, n’étaient pourtant guère impressionnés. Ils étaient déjà venus de nombreuses fois pour surveiller les allers et venues de leur cible. Ils connaissent par cœur la cage d’escalier au bois parfaitement ciré, l’imposante portée d’entrée de Travers et son heurtoir doré qui annonçait les visiteurs d’une voix criarde – du moins quand il s’agissait de Sorciers. Il s’agissait là de leur premier obstacle, qu’ils bâillonnèrent sans difficulté. Lily avait trouvé un sort de mutisme pour objet inanimé. Alors qu’ils se tenaient devant la porte silencieuse, il songea qu’ils auraient eu un mal fou à monter cette mission sans son aide. Avoir un membre de l’Ordre préposé aux recherches était finalement une bonne chose.

- Et maintenant on écoute le chant de la magie ? persifla Martin à voix basse. Voilà, exactement. Trouve la tonalité.

Remus ignora ses sarcasmes et chuchota :

- Désillusionne moi, tu veux ? Donc on ne peut pas se le faire à soi-même?

Martin s’exécuta et se retrouva bientôt seul sous la cape. Remus grimaça : l’éclairage du couloir rendait certainement le sortilège de Désillusion moins efficace que de nuit, ou bien à la lumière des torches de Poudlard. Il devait se hâter.
Il leva les bras, sa baguette tendue, et s’efforça de relever tous les sortilèges et maléfices qui protégeaient l’appartement. Il les murmurait au fur et à mesure à Martin, qui les désamorçait dans la foulée. Bien vite, il ne sentit plus aucune barrière magique.

- On a fait le plus facile, murmura-t-il en reprenant sa place sous la cape, tandis que Martin levait le sortilège de Désillusion. On peut entrer, mais on ne sait pas ce qui va nous tomber dessus.
- Il n’y a qu’un moyen de le savoir, lança Martin avec un enthousiasme forcé, avant de traîner son comparse vers la porte.

Il déverrouilla la serrure d’un coup de baguette – pourquoi prendre la peine de fermer une porte à clef quand toute une armada de sortilèges bloquait l’accès à l’appartement, Remus ne le comprendrait jamais – et poussa le battant Je me susi toujours demandé : est-ce que tu crois qu'on peut forcer une serrure à la moldue (avec des épingles, ce genre de choses) quand la porte a un collaporta? . Remus se positionna à ses côtés, baguette levée. Il entendait à peine le silence de l’appartement par-dessus les battements effrénés de son cœur. Il s’exhorta au calme et expira longuement. Martin, à sa droite, était pâle et tendu. Le tic-tac agaçant d’une horloge se faisait entendre dans les tréfonds de l’appartement. Remus en connaissant le plan par cœur : ils se trouvaient dans le vestibule, aux murs couverts de portraits animés qui considéraient l’entrée avec méfiance, intrigués par cette porte qui s’était ouverte toute seule. A leur gauche se trouvait la cuisine, dont sortit un elfe de maison aussi intrigué que les portraits. Remus jura intérieurement : il n’avait pas prévu qu’il y aurait un elfe Ce qui est idiot. Je ne sais pas, toutes les grandes familles ont l'air d'en avoir un, non? . Martin fut plus rapide que lui et immobilisa le petit être, qui s’effondra sur le parquet impeccable avec un petit bruit sourd.

- Ça m’embête mais on n’a pas le choix, chuchota-t-il.

Remus hocha la tête. Les habitants des tableaux poussaient à présent des piaillement apeurés. La plupart quittèrent leur cadre, sauf un vieillard endormi dont la barbe menaçait de prendre feu Mais il se dit pas que certains portraits peuvent avoir un autre portrait et aller prévenir quelqu'un? . Un corbeau empaillé, accroché au-dessus de la porte qui menait au grand salon, poussa un piaillement aigu. Remus se tendit aussitôt, mais le volatile ne se manifesta pas autrement. Martin se détendit légèrement. Une vraie maison flippante.

- On commence par le bureau ? interrogea-t-il.
- Allons-y.

Ils se débarrassèrent de la cape – au point où ils en étaient, ça n’avait plus vraiment d’importance – et s’engagèrent dans le couloir situé à droite du grand salon. Là encore, des portraits apeurés s’enfuirent devant eux. Remus s’étonna vaguement de cette réaction un peu disproportionnée mais ne se pencha pas plus avant sur la question. La porte du bureau était entrouverte. Remus la poussa prudemment et considéra la pièce quelques instants. Un grand bureau en noyer occupait le fond de la pièce. Il était couvert de parchemins, d’encriers et de plumes. Trois fauteuils en cuir l’entouraient. Une cheminée occupait l’un des murs. Au-dessus était accrochée un portrait en pied d’un Sorcier au nez proéminent qui les considéra d’un air agacé avant de leur demander ce qu’ils fabriquaient là. Pour toute réponse, Martin fit apparaître un bandeau noir devant ses yeux. Furieux, l’homme poussa un cri de protestation puis poussa une série de jurons tout droit sortis d’une autre époque. Remus jeta un coup d’oeil à la plaque accrochée au bas du portrait : « Sidignius Travers (1658-1799) ». Le patriarche?

- Encore un super prénom, commenta-t-il.

Martin marmonna une réponse, tout en ouvrant tous les tiroirs d’un coup de baguette magique. Remus lui avait bien déconseillé de toucher à quoi que ce soit. Ils n'avaient pas pu se procurer des gants en peau de dragon avec un délai aussi court. Il ouvrit une grande armoire ancienne et considéra avec découragement les rangées de dossiers qui s’alignaient sous son nez. L’intitulé de chaque compartiment était indiqué en runes. Il lui faudrait une éternité pour déchiffrer tous les noms, même s’il avait étudié les runes plusieurs années. Lily était bien meilleure que lui dans cette discipline. Sans plus tergiverser, il saisit le premier dossier et le feuilleta rapidement. Aucune créature abominable ne lui sauta à la gorge, ses doigts ne se désintégrèrent pas… Rassuré, il procéda de même pour tous les dossiers de l’armoire. Factures, correspondances privée et commerciale, documents en langues étrangères, il passa tout en revue sans rien trouver de relatif au Magenmagot. Alors qu’il arrivait à la dernière étagère, Martin poussa un cri de joie derrière lui.

- Je crois que je l’ai !

Remus délaissa aussitôt sa tâche pour se précipiter vers son camarade. Assis au pied du bureau, il était en train de parcourir une liasse de parchemins trouvés dans un tiroir.

- Il y avait un double fond, indiqua-t-il tout en mettant de côté ce qui ressemblait à des brouillons.

Enfin, il exhiba un parchemin frappé du sceau du Magenmagot. Les premières lignes étaient rédigées en lettres majuscules, d’une écriture serrée mais très soignée. Les majuscules s’étiraient dans des boucles élégantes. La lecture du début du texte suffit à leur apprendre que c’était bien le document qu’ils cherchaient.

- On embarque tout et on file, décida Remus en ramassant les brouillons. Pas la peine de lui faciliter la tâche en lui laissant toutes ses premières versions.

Martin enroula tous les documents ensemble, les fourra dans sa sacoche et remit le double fond en place. Ils détruiraient tous les documents au QG, pour éviter qu’on ne récupère les cendres. Juste avant de quitter la pièce, ils effacèrent le bandeau qui barrait la vue à l’illustre ancêtre des Travers et refermèrent la porte sur ses imprécations.

- Ça, c’est fait, souffla Remus, mais il nous reste le Ministère. On ne peut pas se permettre de se…

Le maléfice qui l’envoya valdinguer au bout du couloir l’empêcha de finir sa phrase. Hum ... Je m'attendais à quelque chose comme ça.

***


Le Poudlard Express s’apprêtait à entrer en gare. James s’adossa à une vitre du couloir et tenta d’apercevoir les lumières de Pré-au-Lard. Des élèves passèrent derrière lui en chahutant, une balle enflammée dans les mains. La préfète-en-chef déboula derrière eux et leur confisqua l’objet. James la regarda faire, amusé. C’était une élève de Serpentard aux cheveux châtains, qui préférait une attitude glaciale aux déclarations enflammées qu’affectionnait Lily. Les fautifs s’éloignèrent en grognant tandis que la préfète-en-chef retournait dans son compartiment et éclatait de rire à une remarque de l’une de ses amis. James se demanda si cette jeune fille dont le nom lui échappait devait cette place à son mérite ou à la volonté de Dumbledore d’inverser l’image négative que tout le monde avait de Serpentard. Probablement les deux Oui les deux, Dumbledore ne donnerait pas une place à quelqu'un qui ne le mérite pas. . Alors qu’il considérait ces jeunes gens avec leurs cravates vertes et argentées, il songea qu’il aurait mieux fait de considérer ses camarades de Serpentard avec plus d’égard. Certes, certains étaient déjà des causes perdues – Rogue, Avery et toute leur bande. Mais d’autres élèves n’avaient rien à voir avec ce genre d’énergumènes. La préfète-en-chef était sans doute une sang-mêlée sans histoire, sans quoi il aurait sans doute retenu son nom. Elle devait être en quatrième année lors de sa dernière année à Poudlard. Le temps passe si viet ... Et maintenant il est père ...

Le crissement des freins le ramena au temps présent. Merlin, il n’avait jamais réalisé à quel point ces deux années de guerre l’avait changé. Il se hâta vers la tête du train tout en s’efforçant de reléguer le passé dans un coin de sa tête. Il sauta du train avant même qu’il ne soit complètement arrêté et inspecta le quai. Les réverbères n’éclairaient pas suffisamment pour percer la noirceur de la nuit.

- J’ai déjà sécurisé le quai, Potter.

L’interpellé réprima tant bien que mal le sourire qui voulait étirer ses lèvres et pointa sa baguette sur sa femme, qui resta de marbre.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé quand on s’est retrouvé enfermé dans un placard ensemble, en cinquième année ? OH MOI JE SAIS MOI JE SAIS
- Déjà, tu nous as délibérément enfermé dedans. Ensuite, j’ai fait semblant de vouloir t’embrasser et j’ai volé ta baguette, mais MacGonagall est arrivée à ce moment-là. Tu sais, je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne question.
- Ah, on s’en fiche, s’exclama-t-il joyeusement avant de l’attraper par la taille pour plaquer un baiser sur ses lèvres.
- Eh ! protesta une voix de garçon derrière eux. On peut descendre ou pas ? On nous a dit d’attendre votre signal.

James lâcha une Lily rougissante pour se tourner vers le préfet-en-chef, un grand gaillard de Poufsouffle qui le considérait avec un sourire goguenard.

- Potter et Evans, pouffa-t-il. Je me rappelle très bien d’une crise épique quand j’étais en troisième année. Toujours ensemble, hein ?
- On est même mariés, triompha James en attirant Lily contre lui. Mais c'est trop beau ! J'aime bien cette remontée dans le temps c'est génial !
- Bas les pattes, Potter, répliqua-t-il en lui donnant un coup de coude dans les côtes.
- Ouch ! Lily !

Le préfet-en-chef éclata de rire puis tira sur une clochette à l’intérieur du wagon. Aussitôt, toutes les portes s’ouvrirent et les élèves envahirent le quai. Une voix tonitruante s’éleva au-dessus du vacarme :

- Les premières années ! Par ici s’il vous plaît ! HAGRID <3

James et Lily se tournèrent d’un bloc vers Hagrid, qui venait d’émerger de la pénombre. Il se pencha vers eux avec un grand sourire.

- Ça va, vous deux ? Je ne savais pas que ce serait vous cette année ! On nous envoie des types du Bureau en général.
- Trop occupé, répondit James avec un grand sourire. Ça fait plaisir de vous voir, Hagrid.
- Qu’est-ce que vous avez fait de votre bébé ?
- Sirius essaie de le garder en vie, expliqua Lily avant de fondre sur le demi-géant pour le serrer dans ses bras. Merlin, Hagrid, ça fait une éternité qu’on ne vous avait pas vu.
- On est tous très occupés, répondit-il en lui tapotant le dos. Vous restez un peu ?
- Pendant le banquet. Je vous accompagne dans les barques, Lily s’occupe des calèches.

Pendant qu’ils parlaient, quelques minuscules premières années s’étaient approchés. Ils observaient le gardien de Poudlard avec émerveillement ou inquiétude, selon les cas. Ils n’étaient qu’une dizaine, à la plus grande horreur de James. Il fallait que cette guerre cesse. UNE DIZAINE?! Mais Poudlard est le lieu le plus protéger de Grande-Bretagne, ils ne se disent pas ça les parents?

La traversée du lac s’effectua dans le brouillard. James était seul dans sa barque, derrière le convoi de nouveaux élèves guidés par Hagrid. Il avait craint un instant que le mauvais temps ne soit le fait de Détraqueurs, mais il se rendit bien vite compte que c’était seulement un bon vieux brouillard. Malgré tout, il resta sur ses gardes.

Ils parvinrent sans encombre au château, où les jeunes élèves furent confiés à McGonagall. La sous-directrice lui jeta un bref regard avant de se concentrer sur les nouveaux venus. Lily le rejoignit au moment où les portes de la Grande Salle s’ouvraient.

- Rien à signaler, lança-t-elle tout en observant la scène avec un sourire ravi. Merlin, cet endroit m’a tellement manqué.
- Moi aussi.

Adossés chacun à une porte, ils observaient les premières années trottinaient vers le Choixpeau. Ni l’un ni l’autre n’avait pu entendre sa chanson, mais à en juger par les visages pâles des élèves, il n’avait rien annoncé de bon. Une fois la Répartition effectuée, Dumbledore se leva dans un silence religieux.

- Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard ! Je rappelle aux nouveaux que la Forêt Interdite est bel et bien interdite. La transparence du nom a échappé à bon nombre d’élèves au cours des années. N'est-ce pas James?

Lily lança un regard amusé à James, que Dumbledore était très clairement en train de regarder. James se tortilla, aussi mal à l’aise qu’amusé.

- Notre concierge affichera la liste des objets interdits auprès des sabliers des maisons. Comme vous le savez, notre professeur de Divination a pris sa retraite à la fin de l’année dernière. Je n’ai malheureusement pas pu lui trouver de remplaçant pour le moment… AAAAAAAAAAARGH J'AI PEEEEEUR
- Mince alors ! lança quelqu’un, provoquant les rires de ses camarades.
- Merci pour votre intervention, Gibbons, répondit le directeur. Je disais donc, je m’efforce de remédier à ce problème. Pour le moment, les cours de divination seront remplacés par des heures d’étude obligatoires. Et maintenant, bon appétit !

Il claqua des mains, et les plats se remplirent aussitôt. Au même instant, les portes se refermèrent sur Lily et James, qui se retrouvèrent seuls dans le hall désert.

- Je croyais qu’on devait rester pendant le banquet ? interrogea Lily, surprise.
- Bah, il ne va rien arriver maintenant que les élèves sont là-dedans.

Elle lui concéda cela d’un hochement de tête. James lui tendit la main avec un grand sourire :

- Une petite virée aux cuisines ?

Elle attrapa sa main avec un soupir exagéré.

- Tu causeras ma perte, Potter.
- C’est déjà fait.
- Tu crois que Dumbledore va trouver un professeur de Divination ?
- Pourquoi, tu veux la place ?
- Non, mais…
- Oh, regarde ! Un placard ! :lol: :lol: :lol: :lol:

Lily éclata de rire alors qu’il la tirait à l’intérieur du placard à balais.
C'était un super chapitre Cazo, drôle et terriblement émouvant : Remus et le bébé, James et Lily qui retournent à Poudlard ... C'était beau.
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Chapitre très sympa.
cipounette

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cipounette »

Tss c'était trop facile pour Remus et Martin ils sont pas doués ..
Et James et Lily sont trop mignons, ça fait du bien du bébé et des rires (le "oh un placard" est tellement jamesien ^^) au milieu du chapitre (même si du coup y a une fasse impression de tout va bien dérangeante).
Charmimnachirachiva

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Bonjour, je viens de lire.
Je ne ferai pas de commentaire, je viens de lire SEULEMENT environs 150 chapitres.
C'est absolument trop génialissime
Si tu pouvais me prévenir je t'en serai éternellement reconnaissante.
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