Lucy Weasley [Harry Potter]

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Perripuce

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Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Bonjour tout le monde :)

EDIT DU 30/03/18 : WHAAAAAAA JE L'AI FINIIIIIIIIE !
Bon, du coup, avertissement de Perri' : cher(e) lecteur(ice), tu t'engages ici dans une LONGUE fanfiction, donc j'espère que tu as pris ton temps, tes réserves de nourritures, et toute ta patience. Il y a 43 chapitres (plus prologue et épilogue) - parfois en deux parties (beaucoup en deux parties), 850 pages words, je n'ose pas imaginer le nombre de mots ... Bref, bon courage à toi qui lit ça et qui arrivera au bout !

Bien, après des années à rêver de l'univers magique, envoutant, merveilleux de Rowling, j'ai décidé de m'essayer à la fanfiction.
Je m'attaque donc à un terrain archi-déjà-visité qu'est la Prochaine génération (avec Albus, James et tout ça ...)

SAUF QUE j'y apporte mon petit grain de sel x)
A savoir, premièrement, mon personnage principal sera une jeune fille qui est boudée par la plupart des fanfiction : Lucy Weasley. Pourquoi? Parce que je trouve injuste que les enfants de Percy ne soient pas plus représentés que ça x) J'ai remarqué que dans la plupart des fanfictions, Molly et Lucy étaient souvent peu utilisées, à l'écart, et je ne sais pas, ça m'a rendue triste. Alors Lucy se retrouve ici au centre de l'action :) (et de quelle manière ! :p)

Deuxième modification : Ne me frappez pas, écoutez avant de juger ! Mais Scorpius Malefoy n'aura pas l'âge d'Albus et de Rose comme le préconisait Rowling, mais aura l'âge de James. ARGH, je vous entends vous étranglez d'indignation d'ici. Blasphème s'il en est. C'est vrai que je prend une certaine liberté, mais c'est vrai que d'une manière générale, j'ai toujours imaginé Scorpius de l'âge de James, allez savoir pourquoi.
Ah, et comme me l'a fait remarqué Cazolie, j'ai aussi vieilli James d'un an x) Quoiqu'il y ait débat sur l'âge de James : à Poudlard, a-t-il une année, ou deux de plus qu'Albus? Donc peut-être que j'ai raison.
Bref, vous verrez bien si vous lisez ! :)

Bon, pour ceux qui entame cela en ayant lu The Cursed Child, je vous demande d'être indulgent : je l'ai commencé avant sa publication, donc bien évidement, des gens ne sont pas à leur place (pour ne pas spoiler ceux qui ne l'auraient pas lu) et je me suis évidemment trompée sur beaucoup de chose : Si vous pouviez lire cela en passant outre ces petits détails, ce serait gentil, ahah :lol:

Les deux premières parties sont donc des prologues expliquant comment Lucy c'est adaptée à sa vie à Poudlard dans les premières semaines à l'école. La suite se passera sans dans sa cinquième année (un grand bond en avant, mais j'avais envie qu'elle soit plus âgée, et de faire intervenir les plus jeunes qu'elle :) ).

BREF ! Trèves de bavardages, je vous laisse juger. N'hésitez pas à laisser des commentaires et tout, les fanfiction, c'est vraiment hyper-nouveau pour moi, habituellement, je suis plus dans la Création pure alors peut-être que je suis un peu maladroite ...


Bref, bonne lecture :)



(Note pour moi : liste des prévenus (plus facile pour les prévenir, justement).

http://booknode.com/cazolie_2341653
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Allez bref, bonne lecture ! :)


Lucy Weasley



Prologue (1/2) : Elle s'appelait Lucy Weasley ...

La gare. Et toute les agitation qui s’en suivait. Des gens qui passait. Les sons des roues des charriots contre les pavés qui se répercutaient sur les murs de pierre. Les hululent stridents des hiboux dans leurs sages. Les rumeurs des conversations. Les cris des élèves qui criaient en se jetant dans les bras de leurs amis. Les pleurs des enfants contre le torse de leur parent. Une douce odeur d’euphorie, mêlée à un léger parfum d’angoisse. L’agitation habituelle d’une gare un premier septembre.
Rectification. L’agitation habituelle d’une premier septembre sur le quai de la voie 9¾ à King’s Cross.
Elle était seule au milieu de l’agitation, les cheveux roux attachés en une très longue queue de cheval. Elle scrutait la foule, les mains crispées sur sa valise, le cœur serré par l’appréhension. C’était le grand jour.
Elle s’appelait Lucy Weasley.
Aujourd’hui, elle entrait à Poudlard.
Enfin.
Elle empoigna sa valise et se résolue à avancer le long de la locomotive rouge. Sa mère Audrey l’avait laissée, elle et sa sœur Molly, devant la gare Saint-Pancrass et Molly l’avait guidé jusqu’au quai avant de l’abandonner pour rejoindre son petit ami, un préfet de Serdaigle. Elle se retrouvait donc à présent seule sur le quai au milieu de tout ces gens qui s’agitaient sans faire attention à elle. Elle slaloma tant bien que mal à travers les élèves et leurs parents, cherchant un visage familier, une chevelure rousse, tâches de rousseurs. Pourtant, ce n’était pas faute d’être une ribambelle de Weasley. Elle devait bien réussir à trouver quelqu’un …

-Luuuuuuuucy !!

Avant qu’elle n’ait pu se retourner, elle sentit une petite tornade l’enlacer avec force, lui coupant le souffle. Puis Lucy éclata de rire, relâchant un peu la pression.

-Roxy par Merlin, tu m’étouffes !
-Je sais ! dit elle en se reculant pour la laisser respirer. Mais tu m’as manqué pendant les vacances. Rappelle moi pourquoi ton père a décidé de vous emmener au Pays de Galle ?
-Quelque chose contre les Gallois, petite sœur ? rit Fred en arrivant derrière Roxanne. Lucy ! On te cherchait, prête pour Poudlard ?

Fred et Roxanne sourirent en concert. Lucy aussi. Roxanne et Fred faisaient partis des rares Weasley à ne pas être roux. Ils abordaient donc tout deux une peau mât plus claire que celle de leur mère, Angélina, des yeux noisettes hérités de leur père, George, et une abondante chevelure brune que Roxanne avait coiffé en une multitude de petites tresses. Fred portait déjà son uniforme de Poudlard, un insigne de capitaine de Quidditch brillant fièrement sur sa poitrine. Il entrait en cinquième année à Poudlard, comme Molly, alors que Roxanne et Lucy faisaient leur première rentrée.

-Stressée, avoua-t-elle à Fred avec un petit sourire.
-Faut pas ! se récria Roxanne en me prenant par le bras. Tu verras quand on sera toute les deux à Gryffondor, à rigoler de notre angoisse ! Viens, on va voir James et Louis !

Et elle la tira sans ménagement vers un groupe de personnes qui s’agglutinaient devant une porte, dont plus de la moitié était rousse. Lucy vit Harry et Ginny, qui faisaient leurs adieux à James, qui entrait en deuxième année et passait la moitié du temps à passer sa main dans ses cheveux noirs en épis. Albus et Lily attendaient derrière eux, se chamaillant gentiment. Fleur recoiffait en grommelant les boucles rousses de Dominique, sous le regard amusé de Victoire, l’ainée des Weasley, et de Teddy, le filleul d’Harry aux cheveux bleus électriques qui venait de finir sa scolarité. Derrière eux, Louis avait l’air de s’ennuyer ferme, assis sur les bagages, la cravate aux couleurs de Gryffondor nonchalamment dénouée autour de son cou, sa crinière blonde décoiffée. C’est vers lui que ses cousines se dirigèrent. Les yeux de Louis pétillèrent quand il les vit.

-Ma petite farceuse préférée ! s’exclama-t-il en ébouriffant les cheveux tressés de Roxanne avant de se pencher vers elle. Tu n’aurais pas quelque chose pour moi, ma petite apprentie ?

Roxanne gloussa, et tendit en effet une petite boite carrée à Louis.

-Je l’ai piqué dans le bureau de mon père, expliqua-t-elle alors que les yeux de son cousin brillaient de curiosité. Un prototype, mais je ne sais pas à quoi il sert.

Lucy eut un petit rire quand elle vit la tête extatique de Louis. Il avait un an de plus qu’elles, et ça faisait des années qu’il soudoyait Roxanne pour qu’elle aille piqué des inventions inédites du magasin de son père pour qu’il puisse les tester avec James, de qui il était inséparable.

-Rox, tu es parfaite ! s’exclama justement James en la faisant tournoyer en l’air.
-Pose ma sœur ! ordonna Fred avec un sourire. Et arrêtez de la pervertir, bande de chenapan !
-Loin de nous cette idée, fit mine de s’offusquer Louis en rangeant souplement le cadeau de Roxanne.
-Un jour elle va nous remercier ! Pas encore à Poudlard qu’elle connaît déjà tout les passages secrets ! fit fièrement James, qui tenait toujours Roxanne dans ses bras.

Cette dernière éclata de rire. Un sifflet retentit alors, comme un dernier appel avant le départ du train. Fred prit la valise de Lucy et appela Roxanne pour les installer dans le train. Lucy embrassa ses oncles et tantes, regrettant un peu plus que ses parents n’aient pas pu l’accompagner. Mais quand ses deux parents étaient deux hauts fonctionnaires du Ministère … Elle monta dans le train à la suite de Roxanne, et parcourut les corridors. Fred finit par leur trouver un compartiment vide, et les aida à ranger leurs valises avant de rejoindre ses amis avec un signe de la main. Roxanne s’allongea sur la banquette.

-Je n’arrive pas à croire qu’on va enfin à Poudlard !
-Moi non plus, avoua Lucy. Tu crois qu’on sera toute les deux à Gryffondor ?
-Bien sûr Lulu ! rit sa cousine en se redressant. On est courageuse et audacieuse, non ?

Lucy garda le silence. C’était peut-être vrai pour Roxanne. Elle suivait l’exemple de son père, le chahuteur en chef de Poudlard de son époque, depuis le berceau. Mais Lucy avait été élevée d’une toute autre manière que Roxanne, loin des pastilles de gerbes, filtres d’amour, Crèmes Canaris, et toute autres futilités que vendait son père. Non, chez elle, c’était plutôt taille réglementaire des fonds de chaudrons, équilibre sorcier internationale, réglementation des marchandises de catégorie XXXXXX… Et la studieuse Molly qui faisait ses devoirs (Lucy avait déjà décidée qu’elle ne prendrait jamais Divination après avoir vu Molly se bruler les mains en essayant de lire les feuilles de thé pour s’entrainer, à la maison). Elle avait grandi à l’écart du Clan Weasley, parce que ses parents ne trouvaient jamais le temps de se rendre au Terrier. Oh, bien sûr, son père, Percy, s’était depuis longtemps réconcilié avec la famille … Mais son boulot de Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale lui prenait beaucoup de temps, et sa mère Audrey et la Justice Magique n’était pas mieux lotie. Sûr que c’était loin de l’enfance ludique de Roxanne. Mais c’était pour cela que Lucy avait besoin d’elle : Roxanne Weasley était son bol d’air. Le train s’ébranla alors, et le cœur de Lucy fit un bond.
On y était.
Elles y allaient.

-Alors les filles, installées ?

Louis et James entrèrent dans le compartiment, suivi d’un garçon pâle aux cheveux presque blanc. Presque intuitivement, Roxanne écarquilla les yeux, et se recroquevilla. Lucy connaissait ce garçon de vue. Ce garçon qui était le meilleur ami de James et Louis. Ce garçon qui avait fait tant de bruit l’année dernière.
Scorpius Malefoy.
Lucy essaya de ne pas trop le dévisager. Elle en avait entendu parler pendant des semaines au Terrier, après la répartition de l’année dernière. Les Malefoy étaient les ennemis presque héréditaires des Weasley. A Serpentard de père en fils. Au sang plus pur que de l’eau de roche. Aussi personne n’avait eut aucun doute quand Scorpius avait enfilé le Choixpeau magique. En une seconde, il serait à Serpentard.
Loupé.
Après de longues hésitations, le Choixpeau avait choisi d’envoyer le fils Malefoy … à Gryffondor.
Personne n’avait compris. Neville, un ami de la famille, avait raconté au Terrier que la directrice, Minerva McGonagall s’était levée d’un bond et avait renfoncé de force le Choixpeau sur la tête du pauvre Scorpius, mais l’ancien chapeau de Gryffondor n’avait pas cédé. Scorpius avait donc rejoins la Maison ennemie à la surprise générale.
Plus surprenant encore, deux semaines plus tard, il était inséparable de Louis et James. Et c’était sans doute cela qui avait le plus fait jasé au Terrier.
Un Weasley, un Potter et un Malefoy … amis ?
Personne n’avait compris.
Et Lucy ne comprenait toujours pas. Non, elle ne comprenait toujours pas pourquoi cela choquait les gens.
Ayant grandie plus à l’écart du Terrier que les autres, elle était au parfum des vieilles rivalités, mais sans cela ne la touche personnellement. Un des rare avantage à être recluse, pensait-t-elle. Elle n’avait pas de préjugés. Ce fut pour cela qu’elle sourit à Scorpius Malefoy. Il parut surpris de la gentillesse, mais eut la courtoisie de la lui rendre.

-Oui, répondit Lucy à Louis, alors que Roxanne fixait toujours hostilement Scorpius Malefoy. Vous n’avez pas de compartiment.
-Si, mais on voulez voir comment s’en sortez les petites cousines ! fanfaronna James en s’asseyant à coté de Roxanne.

Il en profita pour la pincer au passage, détournant ainsi son regard de Scorpius.

-Scorp’, nos cousines, Lucy et Rox, les présenta James.
-Deux futures Gryffondor ? devina Scorpius en les détaillant, amusé.

Il ne parut pas s’offusquer du regard noir dont le gratifier Roxanne, qui lui valut une nouvelle attaque de James.

-Moi, évidemment, claque Roxanne.
-Mais Lucy est trop intelligente, la coupa Louis avec un sourire. C'est Serdaigle assuré pour toi, pucette.
-Ne m'appelle pas comme ça, râla-t-elle en levant les yeux au ciel. Et je n'irais peut-être pas à Serdaigle, ce n'est pas comme si j'étais un rat de bibliothèque.

Molly, elle si, et elle y était même préfète, maintenant, toute enfant parfaite qu’elle était.
Lucy n’était pas parfaite. Elle n’était Molly, au plus grand malheur de ses parents.

-Dominique aussi est à Serdaigle, commenta Louis en haussant les épaules. Pas la pire Maison, elles auraient pu finir à Serpentard, pas vrai Scorpy ?
-La ferme, crétin, sourit son ami en lui donnant un coup sur l’épaule. Et ne m’appelle pas Scorpy.

Lucy sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle venait de dire qu’elle n’avait pas de préjugés. Elle avait peut-être un tout petit peu menti. Ceux qui concernaient Serpentard avaient la vie dure, et elle entendait clairement le dégoût dans la voix de ses parents et de Molly quand ils évoquaient l’ancienne Maison de Voldemort. S’il y avait bien une Maison dans laquelle Lucy ne voulait pas être, c’était bien Serpentard. Finalement, les garçons quittèrent le compartiment, et Roxanne ronchonna contre James et pesta un peu contre Scorpius Malefoy.

-Pourquoi tu ne l’aimes pas ? Il avait l’air gentil.
-C’est un Malefoy, grimaça Roxanne.
-N’empêche que ça ne soit pas être simple pour lui. Tu imagines ? C’est comme si l’une d’entre nous se retrouvait à Serpentard.

Roxanne éclata de rire et s’installa à coté de sa cousine pour plaquer un bisou sur sa joue.

-Tais-toi, idiote ! Je ne veux pas être déshéritée et jetée à la rue ! Déjà qu’on risque d’être séparée parce que tu es tellement intelligente que tu iras forcément à Serdaigle …
-Oh, la ferme, Rox ! Je ne suis pas Molly !
-C’est pas grave, tu sais, je t’aimerais toujours !
-J’ai dit : tais-toi ! m’exclama-t-elle en se mettant à la chatouiller.

Les rires de sa cousine emplirent le compartiment et sonnèrent comme un doux son à ses oreilles. Lucy s’esclaffa à son tour, et elle pouffèrent, toute gamines innocentes qu’elles étaient.

*

-LES PREMIERE ANNEES !

Lucy grimaça en entendant cette voix. Roxanne prit sa main, et la mena de force vers la forme haute qui tenait une lanterne, et qui hurlait de pleine voix :

-PAR ICI, LES PREMIERES ANNEES !
-On est là, Hagrid ! sourit Roxanne en se planta devant le géant.

Hagrid baissa les yeux, sourit dans sa barbe.

-Qu’est ce que je vois ? Deux petites Weasley ?
-Les meilleures, fanfaronna Roxanne.

Hagrid éclata de rire en disait qu’avec un père comme elle avait, il n’en doutait pas le moins du monde. Puis le regard du géant passa sur Lucy. Elle n’avait jamais rencontré Hagrid, son père était moins proche de lui que ne l’était le reste de la famille.

-Tu es la fille de Percy, c’est bien cela ? s’assura-t-il, le coin des yeux plissés par le sourire.

Lucy hocha la tête avec un charmant sourire et Hagrid lui ébouriffa les cheveux en lui souhaitant la bienvenue à Poudlard. Lucy rougit. Elle ne reconnaissait pas l’hirsute gardiens des clefs primitifs et « pire professeur que cette école n’eut jamais compté » que lui avait décrit sa mère et sa sœur, mais elle se garda bien de le dire, préférant suivre silencieusement Roxanne, qui elle babillait gaiement avec le géant. Ça avait toujours été comme ça, depuis leur plus tendre enfance. Roxanne était la rigolote, sociale, et sympa, et Lucy était la gentille, discrète et silencieuse. Cependant, Fred n’avait jamais été dupe, et avait prédit qu’un jour, Lucy serait une véritable dictatrice qui ferait obéir tout le monde par son seul charisme. Tout ça parce qu’un jour, quand il lui avait piqué son jouet préféré, elle avait tellement hurlé dessus, le prenant de court qu’il avait fini par le rendre sans protester. Depuis, il était persuadé que Lucy avait un caractère bien trempé, mais qu’elle n’osait pas en faire usage. Il avait peut-être raison, mais pour l’heure, elle préférait beaucoup laisser la vedette à Roxanne. Hagrid emmena la petite troupe de première année vers les barques, et ils montèrent tant bien que mal dedans. Lucy et Roxanne commencèrent à grimper dans une déjà occupée par deux garçons. Si Roxanne y saura souplement sans aucun problème, Lucy trébucha et fut rattrapé par un des garçons qui était dans la barque. Elle sentit son visage s’enflammer, et bredouilla un « merci ». Le garçon sourit. Dans le pénombre, elle put seulement distingué ses cheveux d’un vague châtain, et ses yeux noisette.

-De rien. Je m’appelle Adam Scampers.
-Lucy Weasley.

Adam hocha la tête, et l’aida à s’asseoir. L’autre garçon était Lionel Boot, et Roxanne avait déjà vivement engager la conversation avec lui. Les barques se mirent en route et au bout de quelque minute Poudlard apparut au détour d’un virage. Lucy était tellement occupée à contempler le château qu’elle n’entendit pas Adam l’appelait.

-Oui ?
-Il dit que Serdaigle est la meilleure, lui apprit Adam en désignant Lionel. Ses deux parents y étaient, il ira sans doute là-bas …
-Ça ne veut rien dire, protesta-t-elle en repensant à Scorpius Malefoy. Mais toi, tu veux aller ou ?

Adam trépigna sur son banc.

-Aucune idée. Mes parents ne sont pas sorciers.
-Oh. Né-moldu ? comprit Lucy avec un sourire.

Adam hocha tristement la tête, les yeux rivés sur Poudlard, et Lucy entreprit de le rassurer, lui assurant qu’il pourrait venir la trouver s’il avait besoin de comprendre les coutumes sorcières.

-Et pour les Maisons, Gryffondor est géniale, presque toute ma famille y est. Pareil pour Serdaigle, et les Poufsouffles sont sympa aussi, il paraît … Bref, conclut Lucy avec un sourire. Elles se valent toutes, ne t’inquiètes pas.
-Sauf Serpentard ! intervint Roxanne avec un sourire narquois.

Lucy leva les yeux au ciel, mais imita sa cousine. Bientôt, les barques raclèrent le fonds, et Hagrid aida les premières années à descendre avant de les mener vers un homme au visage lunaire qui les attendait gaiement à la porte.

-Neville ! s’exclama Roxanne avec un grand sourire.
-Professeur Londubat, Miss Weasley, la corrigea gentiment le professeur.

Roxanne baissa la tête honteusement, et Lucy pouffa silencieusement, récoltant un coup de coude de sa cousine. Londubat attendit que le calme s’installe dans le groupe pour faire son discourt d’introduction sur Poudlard et les quatre Maison (il était lui-même à présent le Directeur de Gryffondor), et les mena à l’intérieur du château. Quand les portes de la Grande Salles s’ouvrir, Lucy voulut rentrer six pieds sous terre. Tout les regards étaient fixés sur eux, de telle sorte à ce qu’on avait l’impression qu’ils étaient présentés comme des bêtes de foires. Si Molly ne lui adressa pas un regard depuis la table des Serdaigles, James, Fred, Louis et Victoire se chargèrent de leur faire des sourires encourageants. Lucy les remercia d’un sourire quand elle remarqua Adam qui regardait le plafond bouche bée. Lucy suivit son regard et réprima un cri.

-J’avais oublié !
-C’est … de la magie ?
-Qu’est ce que tu crois, Nigaud ? s’esclaffa Lucy, les yeux rivés sur les étoiles que laissaient entrapercevoir le plafond. Tante Hermione nous en a parlé. Un plafond magique qui retranscrit le temps qu’il fait à l’extérieure.
-Mais … s’il pleut ?

La réflexion fit rire Lucy de bon cœur, mais plongea le pauvre Adam dans la perplexité. Avant qu’elle n’ai pu répondre, le groupe de première année s’était arrêté devant la table des professeurs. Lucy se mit sur la pointe des pieds pour voir par dessus la tête des autres élèvre, piquée de curiosité. Puis elle l’aperçut. Le Choixpeau. L’institution qui avait eu le culot d’envoyer un Malefoy à Gryffondor. Le Choixpeau se mit alors à s’animer et à parler, et les élèves des premiers rangs sursautèrent. Il déclama alors une chanson récapitulant les caractéristiques des quatre Maisons, et Lucy fut soulagée en entendant celles de Serpentard. Elle n’était ni vicieuse, ni ambitieuse. Juste discrète. Peut-être qu’elle irait à Poufsouffle. Ça ne la dérangeait pas. Au moins, elle ne serait pas obligée de supporter Molly.

-Quand j’appellerais votre nom, vous viendrez vous assoire sur le tabouret, et je vous metterez le Choixpeau sur la tête, annonça Londubat après la chanson. Arlett, Mary !

Une petite fille blonde s’avança et le professeur enfonça le Choixpeau sur sa tête.

-Poufsouffle !

Des clameurs s’élevèrent à la gauche de Lucy et Mary Arlett courut rejoindre ses camarades. La file d’élève se vida d’instant en instant. Lionel Boot avait effectivement été envoyé à Serdaigle.

-Scampers, Adam !
-Bonne chance, lui souffla Lucy alors qu’il avançait.

Adam lui adressa un sourire crispé, et enfonça le Choixpeau.

-Gryffondor !

Lucy eut un grand sourire et applaudit en même temps que Victoire, Fred, James, Louis, et Scorpius. Adam rejoignit ses cousins à la table de Gryffondor, soulagé. La file s’affina encore et encore jusqu'à …

-Weasley, Lucy !
-Vas-y Lucy ! hurla Fred depuis sa place.

Lucy vit Victoire le bâillonnait pour qu’il se taise, mais l’intervention de son cousin avait donné un peu de courage à la jeune fille, dont le cœur s’était emballé après l’annonce de son nom. Ce fut donc le cœur à moitié léger qu’elle grimpa les marches jusqu’au Choixpeau. Londubat lui adressa un sourire rassurant, et mit le Choixpeau sur sa tête. Il lui couvrit complétement les yeux. Pendant quelque seconde, Lucy s’entendit que les battements assourdissants de son cœur. Puis une voix s’éleva, comme susurrant à son oreille.

-Tiens tiens, une petite Weasley … Hum… Très difficile, petite fille, très difficile … Hum … Oui, je vois de l’intelligence, de grande capacité … serais-ce de l’ambition qui percerait son petit cœur, jeune fille ? Je le sens, tu veux faire tes preuve, n’est-ce pas ? Prouver qui tu es … Hum, très difficile … De l’audace, un petit peu, caché sous de la timidité … Ou vais-je te mettre… ?

Le Choixpeau resta un moment silencieux, un horrible instant où les doigts de Lucy se crispèrent au tabouret. Merlin, que c’était long … Envoyez-moi à Poufsouffle, qu’on en finisse !

-Poufsouffle ? Non, je ne crois pas, jeune fille, je ne crois pas … Mais qu’est ce que c’est difficile, il faut réfléchir … Ne pas t’envoyer dans la mauvaise Maison … Audace, oui … Intelligence … Ingéniosité … Alors … Ah, oui … Je pense que c’est cela … oui, je l’ai. Oui, cela devrait convenir … SERPENTARD !

Le dernier mot résonna dans la salle comme un coup de tonnerre. Et cette fois, il ne fut suivit d’aucun applaudissement. Lucy se figea, certaine d’avoir mal entendu. Puis elle recouvra sa vision, et mit quelque seconde à comprendre que c’était parce que le professeur Londubat venait de lui retirer le Choixpeau. Ses doigts étaient tellement serrés autour du tabouret qu’elle était persuadée qu’ils y resterait soudé à jamais. Mais elle avait aussi compris qu’ella vait besoin de s’y raccrocher pour éviter à ses mains de trembler.
Serpentard.
Elle observa les visages devant elle. Si les premières années étaient plus perplexes qu’autre chose, les autres élèves la fixait un air de stupeur profonde qui frisait le choc.
Particulièrement ses cousins.

-C’est impossible ! fusa alors une voix.

Une fille à la table de l’extrême droite – la table des Serpentard – se leva d’un bond, et pointa un index accusateur sur Lucy.

-C’est une Weasley ! cracha-t-elle. Comment voulez-vous qu’elle puisse être à Serpentard ?

Et ce fut la débandade.

-C’est quoi, le rapport de cause à effet ? s’écria Scorpius Malefoy en se levant à son tour.
-Oh, tu peux parler, Malefoy !
-Pour une fois, Nott a raison elle devrait être avec nous ! intervint James en imitant son ami.
-Avec nous, plutôt ! rectifia Dominique depuis la table des Serdaigles.
-Hey ! Calmez-vous ! tenta de les apaiser Victoire alors que James, Fred et Dominique s’enflammaient.
-Silence !

Lucy sursauta. Deux femmes venaient de se lever de la table des professeurs. La première, au centre, avec sa robe en tissu écossais et ses cheveux encore noirs de jais noué en chignon stricte sur sa nuque était évidemment Minerva McGonagall. L’autre était une grande femme aux épais cheveux noirs épars sur ses épaules, ayant une trentaine n’années.

-Mademoiselle Nott, Monsieur Malfoy, Monsieur Potter ... Bref, rasseyez-vous immédiatement ! ordonna la directrice d’un ton sec.

Les élèves obéirent de mauvaise grâce, leurs yeux se lançant des éclairs.

-Maintenant, fit la seconde femme d’une voix qui n’admettait aucune réplique, je ne veux plus entendre aucune protestation.
-Mais … Professeur Greengrass …
-Mademoiselle Nott, vous voulez déjà faire perdre des points à Serpentard ?

La fille ouvrit la bouche, puis la referma, replongeant le nez dans son assiette. Le Professeur Greengrass hocha sèchement la tête, et adressa un petit sourire d’excuse à Lucy avant de se rassoir.

-Vas-y, lui souffla Londubat à l’oreille.
-Mais …, protesta vainement la fillette.

Elle sentit avec horreur les larmes lui monter aux yeux, mais se refusa à les laisser couler. Elle n’arrivait toujours pas à y croire …

-Ne t’en fait pas Lucy, la rassura le professeur en la poussant doucement par l’épaule. Tu peux y aller, Roxanne doit être répartie.

Roxanne. Lucy en avait oublié sa cousine, qui devait passer derrière elle. Ravalant ses larmes, elle croisa le regard plein de désarroi et de déception de sa compagne de toujours. Mais quand Roxanne remarqua qu’elle la regardait, elle sourit courageusement. Lucy se leva difficilement de son tabouret et descendit les marches alors que Roxanne les montait.

-Rox … Je suis …

Lucy ne put continuer, et inspira profondément pour se calmer.

-Dis-moi que tu ne me détestes pas, la supplia-t-elle finalement.

Il un instant de silence, un horrible instant durant lequel Roxanne fixa Lucy, impassible. Puis elle sourit.

-Bien sûr que non, idiote.

Un raclement de gorge discret ramena les deux jeunes filles à la réalité. Londubat attendait Roxanne. Et la table des Serpentard attendant Lucy. La jeune fille regarda avec angoisse cette table qui était désormais la sienne. Roxanne lui fit un dernier sourire crispé avant de s’avancer vers le Choixpeau. Lucy prit son courage à deux mains, et marcha à son tour d’un pas décidé vers les Serpentards. En passant devant les Serdaigle, elle croisa pour la première fois le regard de sa sœur. Molly la fixa un instant, impassible, puis secoua la tête pour détourner les yeux une seconde plus tard. Mais la seconde avait suffit à Lucy pour percevoir toute la déception de sa sœur. Ne pas pleurer. Surtout, Lucy, Ne pas pleurer. Elle continua alors à avancer. Elle s’autorisa un regard en arrière pour voir Roxanne enfiler le Choixpeau. Lucy n’était pas encore assise qu’elle entendit le « GRYFFONDOR » se répercuter dans les murs de la salle. Quelle évidence. Timidement, elle s’installa devant une assiette, sous le regard inquisiteur des Serpentard. Elle ne releva la tête que quand elle entendit à nouveau le Choixpeau répartir un élève. Ses poings se crispèrent.
Ce Choixpeau qui avait osé envoyer un Malefoy à Gryffondor.
Ce Choixpeau qui avait osé envoyer une Weasley à Serpentard.

Elle s’appelait Lucy Weasley.
Aujourd’hui, elle venait devenir la honte de sa famille.

Alors, qu'en pensez vous?
Le début est peut-être un peu bâclé, il faudra que je le retravaille, mais sinon? :)
Bonne soirée !
Dernière modification par Perripuce le ven. 30 mars, 2018 11:24 pm, modifié 26 fois.
Cazolie

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) {Harry Potter}

Message par Cazolie »

Hey ! J'ai pas encore eu le temps de lire, mais c'est juste pour te dire que je suivrai avec plaisir parce que c'est toi qui tiens la plume :mrgreen:

Edit

Graaaa

Après cette superbe entrée en matière je commence par les trucs relous :

"Si Molly ne lui adressa pas un regard depuis la table des Serdaigles, James, Fred, Louis et Victoire se chargèrent de nous faire des sourires encourageants. Lucy les remercia d’un sourire quand elle remarqua Adam qui regardait le plafond bouche bée. Lucy suivit son regard et réprima un cri." --> petite confusion avec l'écriture des Enfants de Gaia ? :D

Et sinon j'ai absolument pas capté en quelle année étaient James, Louis et Scorp. Au début tu dis que James entre en 2è année, puis que Louis est en 5è année, mais que lui, James et Scorp sont inséparables, et à la fin du 7 James entre justement en 2è année si je ne m'abuse, et breeeef je suis perduuuuuuuuuuuuuuuuue

Mais c'est fini pour les trucs relous :mrgreen:

SCORPIUS A GRYFFONDOR ! AH ! J'ai déjà vu des Al à Serpentard, mais cette configuration là, jamais !
Mais pardon, c'est pas le plus important. Le plus important c'est : UNE FANFICTION SUR LUCY WEASLEY BON SANG ! La voilà la bonne idée ! :mrgreen: Sérieusement, c'est hyper cool, qui plus est pour CETTE MAISON (je ne voudrais pas spoiler les autres lecteurs qui seront fort nombreux j'espère)

Quant aux personnages, ils ont déjà l'air bien campé. Molly-Lucy, ça va finir en Lily-Pétunia. J'adore Roxanne ahah, et c'est cool de voir comment la famille de Percy peut être un peu différente. Ils ont l'air d'avoir un petit côté méprisant à la Dursley, avec peut-être une touche Malefoy... Bref, tout ça est très original et du coup c'est COOL (beaucoup de majuscules, désolée... l'heure sans doute). Bon, puis y a toute la tribu Weasley (sacré troupeau) : ils ont l'air bien marrant ! Et Lucy...On verra plus tard qui elle est vraiment

Voilàààà préviens moi pour la suite parce que c'est vraiment top, c'est une idée super originale ! Et cette anaphore ! Belle formule :mrgreen:
valentine2905

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) {Harry Potter}

Message par valentine2905 »

J'adore, c'est génial. Si tu post la suite, tu pourrais me prévenir ?
Perripuce

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Lucy Weasley - Prologue (2) [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Bien le bonjour :)
Je met la deuxième partie du prologue, la dernière partie qui se passera lors de la première année de Lucy.
James, Scorpius et Louis sont en deuxième année à ce moment là, je rappelle au cas où :)
Voilà, si vous lisez ça un jour ... n'hésitez pas à commenter, à me dire ce que vous en pensez :)

Les postes ne seront pas très réguliers (cf internat, prépa ...) et encore une fois, les fanfictions, c'est très nouveau pour moi, j'écris un peu au fil de la plume, pour l'instant ! x)
Il y a beaucoup de personnages, veuillez m'excuser !
Bref Bref !
Bonne lecture chers amis :)


Prologue (2/2) : Elle s'appelait Lucy Weasley ...


-Debout les filles, on va être en retard pour le petit déjeuner !

Lucy lança un regard mauvais au rideau qui venait de s’ouvrir. Une fille aux longs cheveux bruns et à l’allure princière avait passé la tête par l’ouverture.

-Toi aussi, Weasley, debout !
-Je suis réveillée, Alexandra, merci.

Alexandra Fellandry grimaça, et repartit sec. Lucy s’en voulut vaguement d’avoir été si froide, parce qu’Alexandra avait été la seule à être courtoise avec elle hier soir.
Hier soir.
Lucy n’en revenait toujours pas. Pourtant, les rideaux verts émeraude des lits à baldaquins, et les serpents dessinés sur un pan du mur ne la trompaient pas le moins du monde. Elle était dans le dortoir des filles de première année Serpentard.
Dont elle faisait partie.
La soirée d’hier était passée comme un cauchemar. A table, personne ne lui avait adressé la parole, si ce n’était le dernier garçon envoyé à Serpentard, un certain Luke Zabini. Mais il lui avait demandé de lui passer les pommes de terre, est ce que ça comptait vraiment ? En montant dans les escaliers, deux trois élèves lui avaient même fait des croches-pieds, et elle avait dû se retenir à la préfète, Chloé Nott, la fille qui avait protesté au banquet. Evidemment, elle l’avait gratifiée d’un regard noir avant de les mener à la salle Commune, une longue pièce baignée dans une lumière verdâtre parce qu’elle était, leur dit Chloé Nott, située sous le Lac Noir. En effet, en regardant bien, Lucy avait remarqué quelques ouvertures dans le plafond qui ouvrait sur un paysage d’algue, et où quelques poissons passaient. Elle aurait même juré voir au loin le calamar géant. Chloé Nott mena les filles à leur dortoir, que Lucy partageait avec trois autres élèves, Alexandra, Athénaïs, et Dorothy. Si ces deux dernières l’avaient complètement ignorée, Alexandra avait fait l’effort d’engager la conversation, même si Lucy n’avait pas été très réceptive. Elle avait encore la tête pleine du regard froid de Molly, de la voix désagréable du Choixpeau, des éclats de rires de ses cousins, si loin d’elle pendant le banquet … Et Roxanne lui manquait. Enormément.
Lucy se força à se lever et se traina jusqu’à la salle de bain. Son reflet lui fit peur. Ses cheveux ondulés partaient dans tout les sens, et ses yeux bleus étaient rouges après une nuit entière à pleurer silencieusement. Elle se leva, s’arrangea du mieux qu’elle put, et descendit déjeuner. Cependant, alors arrivée devant les grandes portes du Hall, elle entendit lointainement le rire cristallin de Victoire, et celui plus sonore de Fred. Avec un pincement au cœur, elle s’arrêta en plein milieu du Hall, incapable de faire un pas de plus. Pour sa plus grande horreur, ses mains se remirent trembler, et elle serra les poings.
Elle ne comprenait pas.
Elle n’était pas rusée. Elle n’était pas ingénieuse. Elle n’était pas ambitieuse. Certes, les gens la disait intelligente, parce qu’elle avait toujours réussi les interrogations du primaire sans ouvrir le moindre cahier ni même faire ses exercices. Mais dans ces cas là, c’était à Serdaigle qu’elle aurait dû être ? Avec Molly ? Elle était discrète, réservée, quoiqu’en dise Fred. Poufsouffle ? Toute sa famille était passée par Gryffondor. Mais non. Elle se retrouvait dans la Maison qui avait accueilli dans son sein Voldemort. Non, à vrai dire, le seul argument qu’elle avait réussi à trouver pour qu’elle aille à Serpentard était qu’elle avait le sang pur. Mais ce n’était pas un argument valable à ses yeux. Puis ce fut le rire de Roxanne qui lui vint de la Grande Salle, et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle fit prestement demi-tour, et se heurta à une fille qui venait en sens inverse. Une pile de bouquin tomba à terre avec fracas.

-Hey !
-Désolée, s’excusa Lucy en rougissant.
-Oh, c’est rien, fit la fille en ramassant ses livres qui étaient tombés durant la collision.

Elle lui lança un coup d’œil à la dérobée, et rejeta ses magnifiques cheveux noirs derrière son épaule pour lui demander :

-Tu es la cousine de James et Louis non ? La Serpentard ?

Lucy fixa ses chaussures et marmonna un vague « oui » en piquant un fard. La fille éclata de rire.

-Ne soit pas si timide, jeune fille ! Je m’appelle Jina Kane, je suis en deuxième année à Serdaigle.
-Lucy, se présenta-t-elle à son tour, décidant finalement de faire bonne figure. Serdaigle ? Ma sœur est ta préfète.
-Molly ? Je me disais bien que vous vous ressembliez …

Lucy se rembrunit, haussa les épaules. Une ombre d’inquiétude passa sur le visage de Jina, et ses yeux noirs brillèrent de compassion. Il y avait quelque chose d’asiatique dans ses traits qui lui donnaient un certain charme.

-Tu sais, Lucy, ce n’est pas un drame d’être à Serpentard, dit-t-elle avec douceur. Je connais des gens très bien, là-bas. Ça te sera peut-être déroutant les premières semaines, mais …
-Qu’est-ce que tu en sais ? la coupa-t-elle avec lassitude.

Ce n’était pas qu’un problème d’intégration. Non, le problème allait être la réaction familiale. Ses parents allaient faire une crise cardiaque. Mon grand-père Weasley allait la renier. Et elle ne parlait pas de l’oncle Ron. Et cela, Lucy doutait que la jeune fille comprenne … Mais Jina eut un petit sourire, et lui attrapa le bras.

-Tu as raison, admit la Serdaigle, les yeux pétillants. Attend-moi là. Et tiens-moi ça.

Elle lui fourra ses livres dans les bras, et s’engouffra en courant dans la Grande Salle, plantant-là une Lucy perplexe. Elle revint au bout de quelque seconde, tirant par la cravate un Scorpius Malefoy indigné, s’étouffant à moitié avec la tartine de confiture qu’il avait encore dans la bouche. La scène était tellement ridicule que Lucy ne put s’empêcher de pouffer.

-Au moins ça te fait rire ! se réjouit Jina, avant de se tourner vers son otage sans lâcher la cravate rouge et or. J’ai besoin de toi, et de ta fabuleuse expérience.
-Après le petit déjeuner.

Il tenta de retourner vers la Grande Salle, mais Jina le retint vers un pan de son pull.

-Malefoy ! Tu ne peux pas laisser cette pauvre petite comme ça !

Scorpius se stoppa net, et Jina usait tellement de force pour le retenir qu’elle se retrouva écraser contre son torse. Le regard gris de Scorpius se posa sur Lucy. Elle se sentit rougir, mais soutint le regard du Gryffondor, et y lut beaucoup de compassion, une compassion qu’elle n’aurait jamais cru voir dans le regard d’un Malefoy, fut-il Gryffondor.

-Pas faux, céda-t-il finalement. Mais sans toi, Kane. Toi, tu vas embêter Jim.
-Mon activité favorite ! railla Jina en se dirigeant de bonne grâce vers la Grande Salle. A plus tard, petite puce !

Lucy agita la main avec un sourire sincère. La mâtinée commençait peut-être pas aussi mal qu’elle ne l’avait redouté … Elle trépigna quelque seconde, mal à l’aise. Scorpius finit patiemment la tartine qu’il avait dans la bouche en arrivant, puis se frotta les mains.

-Tu as mangé, mini Weasley ?

Lucy secoua la tête, et Scorpius soupira en lui demanda de rester ici. Il retourna dans la Grande Salle et revint quelque seconde plus tard avec des toasts qu’il fourra dans les mains de Lucy.

-Merci, bredouilla-t-elle.

Scorpius sourit avec indulgence.

-Un plaisir. Moi aussi j’ai passé la première semaine à sauter les repas pour éviter d’avoir à me retrouver à table des Gryffondors. Tu viens ?
-Ou ça ?
-Faire un tour.

Lucy hésita, gênée. Puis elle finit par d’hocher la tête et suivit Scorpius dans les couloirs jusqu’aux arcades qui bordaient la cour du château. Il s’assit sur l’une d’entre elle et invita la jeune fille à faire de même.

-Comment ça va ? s’enquit alors Scorpius alors qu’elle venait d’entamer un toast.

Lucy hésita, et abandonna le toast. Sa bouche se tordit avec incertitude. Scorpius eut un sourire compréhensif, légèrement amer.

-Envie de bruler le Choixpeau ?
-Un peu, avoua-t-elle en reposant ses toasts sur sa jupe. Tu sais, tu n’étais pas obligé de …
-Si. Enfin … Je comptais venir te voir, de toute façon, je l’aurais fait, même si Kane ne m’avait pas kidnappée comme elle l’a fait. Après ce qui s’est passé après ta répartition … J’ai bien cru que James et Louis allaient se jeter sur le Choixpeau pour lui faire raviser son jugement !

La tristesse pinça le cœur de la jeune fille, et elle se retrouve incapable d’avaler quoique soit. Ni même de dire quoique soit. Scorpius parut remarquer son trouble, parce qu’il posa doucement la main sur son épaule avec inquiétude.

-Hey, ne t’en fais, ça ne veut pas dire qu’ils t’en veulent ! Au contraire, je suis sûr que …
-De toute façon ils préféraient Roxy.

La phrase était sortie seule. Ce n’était même pas amer, ni triste. Un simple constat que faisait la jeune, après des années à observer ses cousins. Scorpius ne trouva rien à répondre, et Lucy finit par demander du bout des lèvres :

-Comment ils ont réagis, tes parents ?

Car c’était aussi cela qui la hantait. Le visage de Scorpius se crispa imperceptiblement. Ses mains jouèrent un instant avec un pan de son pull, et il haussa les épaules.

-Ma mère n’a rien dit. Elle est assez tolérante. Et comme elle a beaucoup d’influence sur mon père … et bien il n’a rien dit non plus.

L’amertume avait percée vers la fin de sa phrase, mais Lucy devinait qu’il n’était pas prêt à en dire plus. Puis il se força à sourire.

-Mais chez toi, c’est complétement différent. Il ne devrait pas avoir de crise familiale. Je veux dire, ce n’est pas comme si on était encore sous l’apogée du … Seigneur des Ténèbres, les relations Gryffondor/Serpentard se sont apaisées. Et Ils sont assez tolérants, les Weasley.
-Sauf avec les Serpentards, grommela Lucy en passant une main dans ses cheveux indisciplinés.
-Et les Malefoy, admit Scorpius avec un sourire amusé.

Lucy laissa échapper un rire, et le Gryffondor se joignit à elle. Il lui raconta ensuite comment s’était passé sa première semaine à Poudlard, les regards haineux de ses camarades quand il passait dans le couloir parce qu’il était le fils d’un ancien Mangemort, les mauvais coups qu’on lui avait subir les premières semaines … Puis quelqu’un s’était rebellé contre ça, et cette personne avait été James Potter. Après qu’un troisième année eut lancé un sort de blocjambe à Scorpius dans la Salle Commune, James avait commencé à s’insurger devant tant d’injustice, et avant englouti le pauvre élève sous une tonne d’injure. Puis, après n’avoir laissé aucune miette de dignité au dit-élève, il avait libéré Scorpius du maléfice, et lui avait tendu la main avec un mot. « Ami ? ». Scorpius n’avait pas réfléchit à deux fois avant d’accepter la proposition, et était devenu inséparable de Louis et de James. Après cela, les choses s’étaient apaisées pour lui, et il faisait à présent partie intégrante de Gryffondor. La cloche sonna le début des cours et Scorpius sauta sur ses pieds.

-Tout cela pour te dire que ça va peut-être être dur les premières semaines, mais c’est sous le coup de choc. Quand cela se tassera, ils ne feront même plus attention à toi, et te considéreront peut-être même comme une vraie Serpentard.
-Je ne suis pas sûre de vouloir être une vraie Serpentard.
-Si le Choixpeau t’y a envoyé, c’est que tu as les capacités d’y être, rétorqua Scorpius. Fais confiance au Choixpeau, Mini-Weasley. On a peut-être envie de le bruler sur le coup, mais il a toujours sacrément raison, ce bougre. Jamais je n’aurais pensé avoir la hardiesse d’aller à Gryffondor, pourtant … Bon, tu as quel cours ?
-Métamorphose, répondit Lucy, dépitée.
-Oh ! (Scorpius eut un sourire narquois) Avec Greengrass, ta directrice de Maison – et ma tante, au demeurant. Toujours pratique d’avoir de la famille dans l’administration, mais ça je ne vais pas de l’apprendre, Miss fille-de-deux-des-gens-les-plus-puissants-après-le-Ministre. Allez viens, je t’accompagne !

Lucy soupira, et le suivit dans le couloir jusqu’à un couloir du troisième étage. Là, il s’arrêta pour aller à son cours de défense contre les forces du Mal, et sourit à Lucy.

-Si tu as besoin de quoique soit, n’hésite pas à venir me voir. Entre reclus, on doit se soutenir, non ?
Lucy eut un sourire timide. Le sourire que Scorpius était tellement sincère … Elle ne s’était pas attendue à cela venant d’un Malefoy. Pas qu’elle se soit attendu à quelque chose de particulier … Mais même après ce qu’il s’était pas passé, elle n’avait jamais pensé qu’il puisse tant avoir cette volonté de l’aider.
-Tu n’es pas obligé, tu sais …
-Oh, Lucy, ça ne me dérange pas d’aider les brebis perdues, rit Scorpius en s’engageant dans l’escalier. Ah, et dernière chose …
-LUCY !!
-Aaaaarght !

Elle sentit quelqu’un l’arracher au sol pour la faire tournoyer dans les airs sans cesser de prononcer des frénétiques « Lucy Lucy Lucy ! ». Puis elle reconnut ses cheveux noirs en bataille et un immense poids se retira de son cœur. Elle se mit à rire, sans savoir si c’était de soulagement ou d’amusement.

-Jim, lâche-moi, je vais être en retard !
-A tes ordres petite princesse !

James la lâcha brusquement, arrachant un cri à sa cousine, mais la retint pour qu’elle n’atterrisse pas trop brutalement. Ses yeux marrons la détaillèrent quelque instant, et il demanda du bout des lèvres.

-Alors ? Ils ne t’ont pas trop maltraités à Serpentard ? Déjà Scorp’ a Gryffondor c’était limite au niveau de la méchanceté, mais alors les Serpentard, je n’imagine même pas … Ça va, hein ? Tu sembles toute pâle, qu’est ce que …
-Jimmy ! le coupa-t-elle avec un sourire rassurant. Ils ne m’ont rien fait, ne t’en fait pas. Ils ne sont … pas si horribles que ça, tu sais.

Elle ne savait pas si elle mentait sur ce point, mais c’était cependant un fait : à part les regards de travers, aucun des élèves n’avaient été ouvertement hostile avec elle.

-Et puis il y a des gens biens à Serpentard, intervint Jina, qui arrivaient derrière eux avec Louis. Eléonore Zabini est très gentille …

James fronça du nez en entendant cela, et grimaça.

-T’as de drôle de goût, Kane.
-Il paraît que je ressemble à ma mère, expliqua Jina avec un sourire amusé. Et comme ma mère est sortie avec ton père, je veux bien te croire sur parole … Drôle de goût.
-Beurk. Erreur de jeunesse.
-Je ne te le fais pas dire.
-Tu …
-AH NON ! cria soudainement Scorpius, levant les bras au ciel avec désespoir. Ça ne va pas recommencer ?! Pas dés le premier jour ?

Louis ricana, nonchalamment appuyé contre la rambarde de l’escalier.

-A ce rythme là, on les mariera à la fin de l’année, Scorp’.
-La ferme ! réagirent Jina et James.

Louis se mit à rire sous cape, et Lucy l’imita de bon cœur. Puis la cloche sonna une seconde fois, et son rire s’étrangla dans sa gorge. Son soulagement lui avait fait perdre le sens commun, et elle allait arriver en retard à son premier cours de l’année.

-Merlin ! pesta-t-elle en faisant demi-tour. A tout à …
-Tss Tss ! protesta Louis en la prenant vivement par le bras. Où comptes-tu aller comme ça, jeune fille ?
-En cours !
-Vous n’allez pas la faire arriver en retard à son premier cours ? s’assura Jina en plissant ses yeux noirs.

Louis haussa les épaules avec indifférence, imité par James.

-Elle l’est déjà, de toute façon, fit remarquer ce dernier en se tournant vers ta cousine. Bien, gamine, écoute-moi …
-Ecoute-nous, rectifia Scorpius en venant se poster de l’autre coté de Louis.

Ils la dominaient tout les trois de toute leur hauteur, un sourire sadique identique aux lèvres.

-On en a parlé hier, continua Louis.
-Et sache, ma très chère cousine, que si quelqu’un ose te jeter un sort …
-…te jeter dans le Lac Noir …
-… ou simplement t’agresser verbalement …
- … nous serons ravis de te venger afin que cela n’arrive plus jamais, acheva Louis, son sourire d’agrandissant.
-Oh oui, plus que ravis ! enchérit James.

Lucy les fixa tout trois tour à tour, un sourire incertain aux lèvres.

-Attendez … Vous ne m’en voulez pas ?

Les yeux de James et Louis s’écarquillèrent, et ce dernier éclata de rire.

-Mais bien sûr que non ! s’exclama James avec stupeur. Stupide Weasley, pourquoi on t’en voudrais ?

Le cœur de Lucy fit un bond dans sa poitrine. Si elle savait que Louis n’allait pas cessé de lui parler parce qu’elle était à Serpentard, elle en avant été un peu moins sûre pour James ... C’était pourquoi apprendre que non seulement ils ne lui en voulaient pas, mais qu’en plus ils étaient prêt à la protéger, la mettait sur un petit nuage. Son cœur se gonfla de reconnaissance. Elle se sentait galvanisée par le soulagement, et son sourire se fit plus franc.

-Trop aimable … Mais je vais essayé de vous évitez cette peine. Je vais me débrouiller seule.
-Bonne réponse, petite puce, approuva Jina avec un sourire. Allez, bande de gnomes ! ajouta-t-elle en prenant à nouveau Scorpius par la cravate. On est en retard en cours, Montrose va nous tuer !
-Kane ! protesta Scorpius en tentant encore de se dégager.

Ses deux amis, pas charitables pour deux sous, éclatèrent de rire, et suivirent Jina et Scorpius dans les escaliers. Lucy, elle, fit prestement demi-tour pour rejoindre le plus rapidement sa salle de métamorphose. Le pire dans tout cela, ce fut que la discutions avec ses cousins l’avait rendue tellement heureuse que quand elle arriva devant le professeur Greengrass avec dix minutes de retard, ce fut avec un stupide sourire aux lèvres. Le professeur était en train de faire l’appel, et releva à peine les yeux sur son élève.

-Hum. Miss Weasley ? Asseyez-vous, je ne vous ai pas encore appelée. Techniquement, vous n’êtes donc pas en retard, mais c’est la dernière fois.
-Excusez-moi, professeur, bredouilla la jeune fille, son sourire ne quittant pas ses lèvres.

Lucy se glissa donc discrètement dans le fond de la classe, et s’assit à la seule table de libre, à coté du dernier garçon à avoir été réparti à Serpentard, Luke Zabini. Il lui lança un regard de coin qu’elle tenta d’ignorer, se concentrant sur le professeur Greengrass, qui venait de finir l’appel. Elle releva les yeux de son cahier, et ses yeux incroyablement clairs parcoururent la salle. C’était un cours qu’ils avaient en commun avec les Serdaigles. Elle se leva, et se mit à déclamer d’une voix ferme :

-La métamorphose est l’une des disciplines les plus exigeante de la magie. Il est hors de question que je supporte le moindre laxisme dans ce cours : chacun devra mettre le meilleur de lui-même chaque jour s’il veut survivre à mes heures de cours. Les retards seront intolérés. La médiocrité injustifiée. Donner le meilleur de vous-même, et peut-être que j’arriverais à faire de vous quelque chose de plus qu’une bande de primates primitifs et pré-pubères agitant stupidement une baguette en marmonnant des paroles incohérente. Me suis-je bien fait comprendre ?

Toute la classe s’observa, perplexe, et frappée par cette entrée en matière pour le moins peu encourageante. Puis le visage de la directrice de Serpentard se fendit d’un sourire froid, et elle commença son cours en distribuant des allumettes à l’ensemble de la classe. Elle nota une formule au tableau, et bientôt, tout le monde se mit à la marmonner en agitant passivement sa baguette. Lucy fixa l’allumette en faisant tourné sa baguette entre ses doigts.

-Par la Barbe de Merlin, grommela Luke Zabini après sa quatrième tentative infructueuse. Tu y arrives, toi ?

Lucy mit quelque seconde à comprendre qu’il s’adressait à elle, et finit par lever les yeux sur lui. Ses yeux sombres la fixaient avec une pointe d’agacement. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui adresse la parole. Peut-être que les pommes-de-terre avaient été plus fraternisantes qu’elle ne l’avait pensé.

-Euh … Je n’ai pas encore essayé, avoua-t-elle en prenant l’allumette.

Luke Zabini lui renvoya un regard surpris, et elle soupira en reposa l’allumette. Bien, se dit-t-elle, les yeux rivés sur la tige de bois, visualisant avec exactitude l’aiguille argentée en laquelle elle devait la transformer. Voyons ce qu’une Weasley à Serpentard peut faire … Elle agita une fois sa baguette, et récita la formule. Aussitôt, le bois de l’allumette se changea en métal, et le bout rond et rouge devint argenté et pointu. Lucy et son voisin observèrent le résultat du sort de la jeune fille, abasourdis.

-Et bien tu y arrives, conclut alors Luke Zabini avec un sourire narquois. T’es pas mauvaise, Weasley. Comment tu as fait ? A moins que ce se soit la baguette ? Elle est en quoi ?

Lucy fronça les sourcils. Pourquoi la réussite du sort dépendrait-t-elle uniquement de sa baguette, et non de ses capacités magiques ?

-Bois d’orme et plume de Phoenix, répondit-t-elle sèchement, froissée. Un problème, Zabini ?

Son voisin partit d’un petit rire cynique.

-Waho, une Weasley avec le bois des Sang-purs ? Tu m’étonnes que t’es à Serpentard …
-N’importe quoi, cracha un garçon devant elle, Liam Pucey, lui semblait-t-elle. Rien ne justifie qu’elle soit ici, pas même la pureté de son sang, et encore moins le bois de sa baguette … Pourquoi tu parles à cette traitre à son sang ?

Lucy fronça les sourcils en considérant les cheveux bruns et le regard mesquin de Pucey, mais le visage se son voisin se fendit d’un sourire cynique.

-En attendant, tu galères à transformer ton allumette qu’elle l’a déjà fait. Retourne-toi, au lieu de me déconcentrer.

Pucey lui lança un regard torve, mais obtempéra de mauvaise grâce. Lucy gratifia son voisin d’un regard éperdu, et il balaya son air interrogatif d’un nonchalant coup d’épaule, comme si ce n’était rien. Mais elle remarqua le regard hostile dont il gratifiait la nuque du garçon de son dortoir.

-Quoi ? ajouta Zabini sans prendre en compte l’intervention de Pucey. Tu ne savais pas ça ? L’orme est considéré comme un bois de sang pur, toutes les grandes familles le convoitent …

Lucy regarda alors sa baguette, fine, d’un bois légèrement tirant vers l’orangé. Un sentiment de malaise d’épris alors d’elle, et elle posa sa baguette bien devant elle, comme si elle risquait de la contaminer. Elle entendit Luke ricaner.

-Oh, ça va Weasley. Ce n’est pas un strangulot, non plus …
-Je me fiche d’avoir le sang pur, siffla-t-elle.
-La baguette aussi. Mais il paraît que les baguettes en bois d’orme sont pour les sorciers excellents et font des sorts des plus réussis et élégants, et c’est pour ça qu’ils l’aiment bien. Pas de lien de cause à effet, tiens …
-Comment ça se fait que tu en saches tant sur les baguettes, toi ?

Luke Zabini haussa les épaules avec indifférences, et réessaya une nouvelle fois le sort sur son allumette. La tige prit une brève couleur argentée qui se fana bien vite.

-Stupide matière, grommela-t-il en lança un regard de coin à Lucy. Bon d’accord, tu veux bien me dire comment tu as fait, maintenant ?
-Ce n’est plus grâce à la baguette ? se moqua Lucy avec un sourire sarcastique.
-La ferme, Weasley.
-Je peux vous aider, dans le fond ?

Le professeur Greengrass, qui passait entre les rangs, le visage impassible, se planta devant leur table, les dominant de toute son imposante hauteur. Les deux élèves s’entre-regardèrent, et gardèrent le silence.

-Vos allumettes, exigea Greengrass.

Ils les lui présentèrent, tout deux de mauvaise grâce. Le professeur de métamorphose leva un sourcil méprisant devant l’allumette intacte de Zabini, et lui ordonna de se remettre à travailler le sort. Puis elle se tourna sans un mot vers Lucy, qui ouvrit la main avec réticence. Le sourcil de Greengrass se dressa à nouveau, mais cette fois de surprise.

-En combien de tentative, Miss Weasley ?
-Une seule, professeur, répondit son voisin à sa place.
-Vous vous appelez Weasley, monsieur Zabini ?

Il se renfrogna et retourna à son allumette, à présent à moitié transformée. Greengrass prit celle de Lucy entre ses doigts pour l’examiner. Un sourire à la fois satisfait et sadique se forma sur ses lèvres.

-Aurais-je subtilisée à Gryffondor et Serdaigle une brillante jeune fille ? s’interrogea-t-elle en observant la jeune fille avec une certaine fierté. Vous faites gagner dix points à Serpentard, miss Weasley.

Lucy leva les yeux sur Greengrass, surprise. Liam Pucey se retourna vers elle, frappé de stupeur, et lança un regard mauvais à la jeune fille. La directrice de Serpentard reposa l’aiguille sur la table, et eut un petit sourire pour Lucy.

-Prenez confiance en vous, miss Weasley. Si j’en crois cette aiguille, vous êtes promise à un grand avenir. Il serait dommage de le gâcher simplement parce que vous n’êtes pas dans la Maison familiale, vous ne trouvez pas ?
-Je vais y réfléchir, promit Lucy avec un faible sourire, incertain.

Greengrass hocha la tête avec satisfaction, et retourna voir d’autres élèves, non sans avoir conseillé à Lucy d’aider son camarade qui semblait vraiment en peine. Luke Zabini la laissa l’aider et vers la fin de la séance, il réussit à transformer entièrement son allumette. Il eut un sourire immensément satisfait. La cloche sonna le déjeuner et Lucy voulut se réfugier dans son dortoir, mais la voix de Zabini la stoppa net dans un couloir.

-Où tu vas comme ça, Weasley ? On mange !
-Toi, peut-être. Moi, je vais dans la Salle Commune.
-Mais qu’est ce que tu racontes ? C’est Histoire de la Magie, derrière, tu ne vas pas y aller le ventre vide !
-Certainement pas ! fit une voix de fille derrière elle.

Lucy sursauta et se retourna vers une fille, peut-être un an plus âgée qu’elle, aux cheveux blonds et aux yeux sombre étrangement semblable à ceux de Luke

-Chérie, laisse-moi t’apprendre quelque chose : l’Histoire de la magie, c’est long, et très, très ennuyeux. Y survivre, c’est le parcours du combattant, alors tu as intérêt à prendre des forces !
-Mais …
-Pas de mais, la coupa la fille en la poussant vers la Grande Salle de force. On obéit à ses aînés !

Elle la prit par la main, et l’assit à la table des Serpentard sans tenir compte de ses protestations. Les gens autour d’elle lui lancèrent des brefs regards et les joues de Lucy s’enflammèrent. La fille se mit juste à coté d’elle et entreprit de remplir son assiette. Luke s’installa en face d’elle, riant sous cape, et Lucy lui lança un regard incendiaire.

-Mais quelle idée de ne pas manger avant un cours avec Binns, gémit la fille en levant les yeux au ciel.
-Weasley, je te présente ma sœur Eléonore, elle est en deuxième année, et d’habitude, elle est un peu moins tyrannique. Norie, la future première de classe, Lucy.

La jeune fille lui lança un nouveau regard peu amène. Les yeux noirs d’Eléonore étincelèrent une lueur malicieuse.

-On a piqué du bon grain à Gryffondor ? constata-t-elle. Potter va être dégoûté. Désolée de t’avoir kidnappé, Lucy. Mais j’ai une mission : j’ai croisé Jina Kane, une de mes amies, en venant, et elle m’a demandé de faire attention à sa petite protégée. Comment ça va ?

Eléonore la regarda avec une sincère inquiétude qui radoucie Lucy, et elle s’empressa d’assurer à la deuxième année que tout allait bien. Elle en parut rassurée, et cessa d’être « tyrannique ». Lucy la trouva très apaisante, comme fille, avec un sourire tranquille et un langage très posé. Son frère était assez hautain, et un brin plus orgueilleux, mais Lucy fut surprise de constater que son déjeuner avec les Zabini lui plaisait vraiment. Ils arrivèrent tout deux à la faire rire, et elle arriva même à avaler son assiette. Ils paraissaient tout deux s’en contre-fichtre qu’elle était une Weasley, et même les élèves de la tables, après quelque regards à la dérobée au début du repas, c’était désintéressé d’elle, comme l’avait prédit Scorpius. En revanche, Liam Pucey continua de la foudroyer du regard. Eléonore les accompagna jusqu’en Histoire de la magie, et Luke se mit à nouveau à coté d’elle. Elle lui lança un regard surpris, et il haussa les épaules avec indifférence, arguant que si elle était aussi douée en Histoire de la Magie qu’elle en l’était en métamorphose, il avait plutôt intérêt à être un de ses alliés plutôt qu’un de ses ennemis. Lucy eut un sourire entendu et ils passèrent ainsi les heures d’Histoire de la Magie et de Potion ensemble. Eléonore n’avait pas menti : il fallait force et volonté pour rester éveillé pendant le cours du professeur Binns, seul fantôme de l’école. Les cours de potions étaient dispensés par Margaret Campbell, une petite sorcière aux cheveux court très vive qui était la directrice des Serdaigles. Finalement, Lucy se révéla n’être pas si mauvaise en potion, et Luke jura qu’il allait lancé un sortilège de glue perpétuelle à leurs chaudrons afin qu’il puisse tricher les jours d’examen. Mais au moment où il dit cela, pour une raison inconnue, le chaudron de Lucy explosa et ils se réfugièrent précipitamment sous la table.

-Je parle trop vite, grommela Luke. T’as trouvé ton point faible, Weasley ?

Lucy lui lança un regard éperdu, les oreilles encore bourdonnantes.

-Je ne comprends pas, je ne me suis pas trompée dans les dosages ni rien !

Elle se releva alors que Campbell venait vers eux pour réparer les dégâts.

-Professeur, je suis …

Campbell leva sèchement la main pour la faire taire, et plongea sa main dans le chaudron. Elle en ressorti un pétard encore fumant.

-Quel imbécile, siffla-t-elle de sa petite voix aigue, a lancé un pétard du docteur Filbuste dans le chaudron de miss Weasley ?

Evidemment, personne ne pipa mot, et Lucy et Luke s’entreregardèrent. Le pied du professeur se mit à tapoter nerveusement le sol.

-J’exige un coupable, ou j’enlève cinquante point à chacun des élèves présents ! hurla-t-elle en un cri strident absolument nocif pour les oreilles.

Lucy ne put se retenir de boucher les sienne, imitée par la moitié de la classe. Les premières années finirent pas se regarder, et des réponses fusèrent dans tout les sens.

-Ça venait de cette table ! indiqua Alexandra en montrant la table derrière elle.
-N’importe quoi ! protesta Maeve Macmillan une fille brune de Poufsouffle avec qui ils partageaient le cours. C’était à coté, Professeur !

Les voix se mirent vite à s’entremêler et Campbell parut se le point de faire un crise de nerf. Aucun élève ne voulait faire perdre le moindre point à sa Maison dés le premier jour à Poudlard. Lucy en profita pour glisser à Luke :

-Tu vois que je ne m’étais pas trompée dans les dosages …

Les yeux de Luke roulèrent dans leurs orbites.

-En tout cas, c’est de mauvais goût … Pétard du Docteur Filbuste … Ça fait vingt ans qu’on n’utilise plus ça. Ça date de la génération de mon père …
-Normal, il a été mis au chômage par le père de Roxy.

Evoquer sa cousine emplit Lucy de mélancolie. Elle ne s’était pas vues depuis la veille, mais Roxanne lui manquait déjà. Campbell, devant la cohue régnante, finit par se dresser sur un bureau et par menacer tout le monde d’obtenir la vérité avec du veritaserum. Mais la cloche sonna, et tout le monde se précipita vers la sortie avant qu’elle ne puisse mettre sa menace à exécution, Lucy et Luke y compris.

-Alors Weasley, cette première journée ?

Liam Pucey et Athénaïs Stones la dépassèrent, un sourire cynique aux lèvres. Lucy les fusilla su regard, et Liam Pucey lui fit un salut militaire avec un éclat de rire.

-Bienvenu chez les Serpentard, traitre à ton sang !
-Je pense qu’on a trouvé le coupable, constata nonchalamment Luke alors qu’ils s’éloignaient.
-Non, tu crois ? rétorqua sèchement Lucy.

Elle serra les poings pour éviter à ses mains de trembler. Elle n’allait pas supporter cela longtemps. Ça avait déjà été assez humiliant pour elle d’avoir été envoyée à Serpentard. Il était hors de question que l’humiliation dure toute l’année. Elle avait été répartie ici, il fallait que les gens s’y fasse, et vite - et elle la première. Alors, mue d’une inspiration qu’elle ne put expliquer, elle prit sa baguette et la pointa vers Pucey.

-Cracbadaboum.

La lanière du sac de Pucey lâcha alors, et l’intégralité de ses affaires tombèrent sur le sol. Lucy eut un sourire immensément satisfait quand elle vit le visage plein d’incompréhension de son adversaire, et prit un Luke secoué par un rire silencieux par le bras pour partir dans la direction inverse.

-Dépêche toi, avant qu’il ne se rende compte que c’est moi ! le pressa-t-elle en le poussant derrière une tapisserie représentant un gobelin.
-Attend ! Où est ce que ça mène ?
-Aucune idée, mais j’ai entendu James en parler à Roxy.

Ils se dépêchèrent de remonter le boyau pendant quelque seconde, où le silence fut uniquement coupé par le fou rire de Luke. Lucy avait elle-même du mal à se départir de son sourire. Il lui demanda où elle avait apprit le sort et elle haussa les épaules, évasive. La vérité était qu’à force de trainer avec ses cousins plus âgés, elle avait finit par emmagasiner un bon nombre de formule en tête, et leurs effets. Le boyau les fit débouché au troisième étage, et ils filèrent rapidement jusque la Grande Salle pour rejoindre Eléonore, qui parlait avec un ami, Marcus Montague. Celui-ci gratifia Lucy d’un regard soupçonneux, mais elle l’ignora, encore étourdie par la fierté d’avoir réussi à jeter son sort face à Pucey. Elle fit d’ailleurs de son mieux pour ne pas rire quand elle le vit arriver, ses livres plein les bras, aidé d’Athénaïs, son sac déchiré pendant misérablement à son épaule.

-Alors petite puce, cette première journée ?

Lucy vit la tête de Jina s’insérer entre Eléonore et elle. Lucy eut un sourire resplendissant sans le vouloir et Jina éclata de rire.

-Bien, à priori !
-Je pense que je n’aurais même pas besoin de l’aide de mes cousins, renchérit-t-elle.
-Potter, et Weasley ? pouffa Eléonore. J’espère bien que non ! A Serpentard, on est indépendante !
-A Serdaigle aussi, qu’est ce que tu crois ? s’insurgea Jina. Et je vois que tu t’es bien acquittée de ta mission, je te félicite, Zabini !
-J’ai un petit espion, expliqua son amie en désignant Luke, qui s’étrangla dans son verre de jus de citrouille.

Les trois filles s’esclaffèrent tandis que Luke les fusillait du regard. Marcus se contenta de lever les yeux au ciel sans prendre le temps de sourire. Jina resta un peu pour bavarder avec Eléonore, et Lucy venait à peine de débuter son dessert qu’elle se sentit décoller de sa chaise.

-Hey !
-Désolé, petite cousine, fit James, qui la tenait par un bras.
-Mais on a une réunion familiale exceptionnelle, finit Louis qui prenait son autre.

Lucy tiqua. Réunion familiale … avec toute la famille présente ? Même les Serdaigles ? Si elle en croyait le sourire contrit de Louis, effectivement. Lucy sentit son cœur se serrer. Elle n’était pas vraiment prête à affronter Molly, et ce fut pour cela qu’elle secoua la tête avec obstination.

-Sans moi !
-Non ! refusèrent ses cousins d’une même voix.

Ils la soulevèrent de force, et comme elle continuait à se débattre, James finit par la jeter sur son épaule comme un sac, et elle couvrit son dos de coup de poing, sous le regard médusé des élèves autour d’eux.

-Lâche-moi, James Sirius Potter !
-Tais-toi, Lucy Eugénia Weasley !
-Ou on te jette un sort, menaça tranquillement Louis.

Elle lui lança un regard meurtrier, et se laissa porter par James jusqu’à une salle vide. Il la reposa alors enfin brutalement sur le bureau de la salle, et elle lui donna un coup de poing dans l’épaule, provoquant l’éclat de rire de son cousin.

-Hey bien, Serpentard te rend belliqueuse, se moqua-t-il.
-Ne refais jamais ça !
-Sinon quoi ?
-Laisse-la tranquille !

Une petite silhouette se jeta sur le dos de James, le faisant vaciller, et avec un cri de guerre, Lucy se joignit à la lutte. Ils basculèrent tout trois sur le sol et les deux fillettes se retrouvèrent sur leur cousin. Le cœur de Lucy fit un bond quand elle reconnut le sourire espiègle de Roxanne.

-Où tu as vu que tu pouvais t’en prendre à ma Lulu comme ça ?

Sa cousine se retint de sauter au cou de sa cousine. « Ma Lulu ». Finalement, les choses n’avaient pas tant changées que cela.

-Et toi, où tu as vu que tu pouvais attaquer James comme ça ? intervint Fred en relevant sa sœur, sous les éclats de rire de celui-ci.

Il se releva, Lucy à sa suite, et elle put enfin embrasé la pièce du regard. Victoire était assise sur une chaise, tranquillement, son frère Louis adossé contre ses jambes. Dominique était appuyée contre un mur, tapotant ses doigts sur son bras avec impatience, et enfin, Molly était debout, au milieu de la pièce. Ses cheveux roux étaient impeccablement coiffés en une longue tresse sophistiquée, et ses lèvres étaient pincées en une moue désapprobatrice. Elle ressemblait tant à leur père, quand elle faisait cette tête …

-Maintenant que vous avait finit vous gamineries, on va peut-être pouvoir commencer, entonna-t-elle d’une voix ferme, professionnelle.
-Certainement, enchérit Victoire avec un sourire chaleureux. Cercle !

Tout le monde s’assit à même le sol, en ronde, et le hasard voulut que Lucy se retrouve en face de sa sœur. Leurs regards se croisèrent brièvement, et Lucy sentit ses joues s’enflammer. L’euphorie qui avait suivit l’attaque de Pucey s’était enfin fanée.

-La première journée étant passée, c’est l’heure du bilan ! entonna tranquillement Victoire, ses jambes étalées devant elle.

Lucy adorait Victoire. Comme Louis, elle était l’incarnation de la nonchalance et de l’assurance, mais chez elle, c’était apaisant. On avait l’impression que quoiqu’elle arrive, elle avait la solution. Elle se tourna alors vers sa cousine, et pointa un index faussement accusateur sur elle.

-Ma petite Lucy ? Alors, tu nous quittes ?
-Tu nous quittes, plutôt, grommela Dominique en lançant un regard déçu à sa cousine. J’étais tellement persuadée que tu serais à Serdaigle…

Lucy trépigna, mal à l’aise par les sept paires d’yeux qui s’étaient instantanément vrillés sur elle, y compris ceux de sa sœur. Roxanne se rapprocha d’elle, et lui donna un coup de coude encourageant. Elles échangèrent un regard, et Lucy se redressa.

-Alors tu t’es trompée, Dom. Et je suis désolée, Victoire, mais le Choixpeau n’en fait qu’à sa tête …
-Il semblerait, commenta Fred avec un grand sourire. En tout cas, maintenant c’est sûr : en allant à Serpentard, tu vas devenir un grand tyran despotique !
-Un peu comme Mamy Weasley quand elle se met en colère, ajouta Louis avec un petit sourire. Je lui donne deux semaine avant d’ensorceler des poêles et casseroles pour nous les envoyé à la figure …

Toute la salle éclata de rire, et Molly eut même un petit sourire. L’assemblée se déroula de façon parfaitement calme. C’était apparemment une tradition de se réunir le soir de la première journée de cours, et mis à part l’entrée en manière de Victoire, personne n’évoqua le fait que Lucy soit à Serpentard. Ils échangèrent des chocogrenouilles, James et Louis racontèrent leur première bêtise qu’ils avaient fait avec Scorpius, bien que ce dernier, qui était le plus sage des trois, ait tout fait pour les en dissuader, et Fred râla un bon quart d’heure parce qu’il avait l’intégralité de l’équipe de Gryffondor à refaire après une vague de départ, et un autre quart d’heure à persuader James et Louis de s’engager dans l’équipe. Si James accepta tout de suite, Louis déclina rapidement. Le Quidditch n’avait jamais été son truc. Roxanne mit son grain de sel pour entrer elle aussi dans l’équipe, mais son frère refusa net, arguant qu’elle était en première année. Le refus de Fred entraina une nouvelle bagarre, et Victoire décida d’interrompre la réunion avant que cela ne dégénère. Avant de repartir, Roxanne prit sa cousine dans ses bras en lui assurant qu’elle l’aimerait toujours, malgré le fait qu’elle soit une « sale vicieuse de Serpentard », et repartit à la suite de Fred, Louis, James et Victoire. Lucy se retourna pour aller vers les cachots quand une voix l’interrompit :

-Lucy.

Elle se retourna, et vit Molly au milieux du couloir, et Dominique qui tournait à un angle pour retourner à la tour des Serdaigle. Lucy se mit à trépigner, mal à l’aise.

-Oui ?
-Je vais de raccompagner à ta Salle Commune. Il commence à être tard, il vaut mieux que tu sois accompagnée d’une préfète si tu ne veux pas te heurter à Hukles.

Hukles était le concierge, un homme si petit qu’il avait dû être gobelin dans une autre vie, mais qui compensait largement par sa puissance vocale. Lucy fixa un moment sa sœur, incertaine, puis hocha la tête et elles s’engagèrent silencieusement dans le couloir. Le temps de la descente jusqu’à la salle commune de Serpentard, aucune d’elle ne parla. Molly regardait droit devant elle, les épaules rejetées en arrière. L’entrée de la salle fut finalement en vue et elle s’arrêta brusquement.

-Papa et maman ont été … surpris, annonça-t-elle alors de façon très protocolaire.

Lucy eut un petit rire sarcastique. Sa sœur avait hérité de leur père un comportement relativement guindé, tout en droiture, et presque dépourvu de toute fantaisie, de telle sorte qu’il avait été évident depuis son plus jeune âge que jamais elle n’irait à Gryffondor, Maison de la hardiesse. Audrey, leur mère, qui avait été à Serdaigle, en avait été relativement heureuse. Malgré tout, elle avait hérité de la classe et de la dignité maternelle.

-Aucune idée, ils ne m’ont pas envoyé de lettre.
-En fait, si. (Molly fouilla dans sa poche pour en sortir un parchemin qu’elle tendit à sa petite sœur). Ils ne savaient pas si Hermès trouverait le chemin jusqu’aux Serpentards, tu sais comme il est vieux …

Lucy grimaça. Hermès était le hibou que leur père avait eu après l’obtention de son insigne de préfet, insigne que portait à présent Molly et Victoire sur leurs poitrines. De fait, il ressemblait à présent plus à un vieux plumeau qu’à un hibou. Elle prit la lettre et reconnut l’écriture soignée de son père. Sa gorge se serra douloureusement.

-Surpris à quel point ? s’étrangla-t-elle, pour sa plus grande horreur.

Elle avait toujours eut des relations plutôt … distantes avec sa sœur, notamment dû au fait qu’elles avaient cinq ans d’écart. Mais pour une raison inconnue, s’il y avait une personne qui avait le pouvoir de lui faire ressortir ses émotions, c’était bien Molly. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’elle faisait preuve d’un zèle excessif pour être humaine et compréhensive. Molly eut un faible sourire que Lucy ne sut interpréter.

-Si papa avait été vraiment en colère, il t’aurait envoyé une beuglante.
-Ça aurait fait trop de scandale, protesta sa sœur en secouant la tête. Comme ce qui se passe, d’ailleurs. Oh, par les bottes de Merlin … Je vois le visage de papa d’ici … D’ailleurs, je ne t’ai pas fait trop honte, ça va ? Je veux dire, je suis quand même ta sœur. Ton égo n’a pas dû apprécier que j’aille à Serpentard.

Lucy s’en voulut d’avoir prononcer ces mots dés qu’ils eut quitté sa bouche. Molly écarquilla les yeux, et d’un même mouvement, elles soupirèrent en croisant les bras sur la poitrine. Lucy tiqua, puis un rire nerveux s’échappa de sa poitrine. Après tout, elles avaient tout de même les mêmes gènes. Molly regarda sa sœur, impassible.

-Evidemment que ça m’a déçue que tu ne viennes pas à Serdaigle. Tu avais toutes les capacités pour t’y épanouir. Maintenant, elles vont profiter à Serpentard …
-C’est à moi qu’elles vont profiter, répliqua sèchement Lucy en serrant les poings.
-Bien un raisonnement de Serpentard, ricana doucement Molly à mi-voix. Utiliser tout ce que tu peux de tes ressources pour grandir.
-Ce n’est pas ce qu’a fait papa ?

Molly haussa les épaules très dignement, sans relever. Et de fait, il n’y avait plus ambitieux que leur père.

-Alors arrange toi pour bien te faire grandir, petite sœur. Contente-toi de réussir. C’est tout ce que je souhaite pour toi, même à Serpentard.

Lucy contempla sa sœur un instant, et celle-ci lui servit un petit sourire plein de dignité, avant de faire demi-tour pour retourner à la tour des Serdaigles. Lucy resta interdite un moment devant la Salle Commune, les yeux rivés sur la nuque de sa sœur. Ce qu’elle venait de dire ressemblait presque à s’y méprendre à un encouragement, de la part de Molly – chose qu’elle n’avait jamais faite en onze ans de vie commune. Puis ses yeux se posèrent sur la lettre, et elle n’y tint plus. Elle déchira le sceau, et l’ouvrit précipitamment. L’écriture soignée de Percy Weasley s’étendait sur les pages. La lettre était inhabituellement courte, chose d’exceptionnelle pour son père. Même quand il envoyé un hibou-express pour dire qu’il rentrerait tard le soir, il ne pouvait s’empêcher de faire deux rouleaux de parchemin.

Ma chère Lucy,
J’ai appris par Neville Londubat ta répartition à Serpentard. Je tiens d’ailleurs à t’éclaircir immédiatement : ta mère et moi seront fiers de toi, peu importe la Maison dans la quelle tu réussis …


-Bien sûr, grommela Lucy, voyant en les derniers mots de son père un écho de ceux de sa sœur. Du moment que je réussis …

Bien sûr, je mentirais en t’assurant que le choix du Choixpeau ne nous a pas surpris. Mais il a rarement eu tord, et nous nous remettons entièrement à son jugement. S’il t’a envoyé à Serpentard, c’est qu’il s’agit de la Maison qui te permettra de le mieux parvenir à tes objectifs …

-Pour que je prenne ta suite au Ministère, oui, j’ai bien compris, papa …

… Mais sache que cela ne change rien pour nous. Tu restes notre fille, et tu le seras toujours. N’oublis simplement pas de te tenir à l’écart des gens peu fréquentable …


-Oh, ne t’en fais pas, papa, je ne te ferais pas plus honte que je ne te le fais déjà …

et reste concentrée sur tes études. Tu as les capacités pour devenir une grande sorcière. Ta mère et moi avons foi en toi, quoiqu’il advienne. Ta sœur te soutiendra aussi, sois-en sûre.
Je te renverrais des lettres – Hermès se faisant vieux, se sera peut-être Molly qui te les transmettra. Dés que je le pourrais, je te le promets, mais souviens toi qu’en ma qualité de chef de Département, je n’ai pas souvent le temps de vous écrire. Cependant, ne crois pas que c’est parce que je ne pense pas à vous.
Vous faites ma fierté.

Avec mon amour,

Ton père,
Perceval Weasley,
Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale,
Ministère de la Magie,
Londres.


Lucy ricana amèrement. La signature était presque plus longue que la lettre en elle-même, mais c’était encore une caractéristique paternelle : il ne pouvait s’empêcher de signer ses lettre comme s’il s’adresser au Ministre de la Magie lui-même, quand bien même il écrivait simplement à sa fille. Elle fourra le parchemin dans sa poche, le cœur malgré tout plus léger. Elle aurait pu s’attendre à pire venait de Percy Weasley. Au moins, il acceptait qu’elle soit à Serpentard sans rechigner – si elle avait été la fille de l’oncle Ron, elle se serait retrouvée à la rue sans espoir de retour. Mais la longueur inhabituelle de la lettre montrait seule la réticence de son père, malgré ce qu’il disait.

-Weasley ? Qu’est ce que tu fais là ? l’apostropha une voix sèche. L’heure du couvre-feu est passé !

Chloé Nott, la préfète, revenait vers elle à grand pas, sa queue de cheval se balançant furieusement derrière elle. Elle lui lança un regard glacial.

-Si tu n’étais pas de ma Maison, ce serait une retenue. Rentre avant que je ne change d’avis.

Lucy s’empressa de se tourner vers la salle commune sans demander son reste, puis, avant de passer par le portait, elle gratifia la préfète d’un regard éperdu.

-Tu veux dire que tu me considères comme faisant partie de Serpentard ? s’étonna la jeune fille. Je pensais que tu ne voulais pas de moi ici !
-Et alors ? rétorqua froidement Chloé. C’est ici que le Choixpeau t’a réparti, non ? Alors il faut bien nous y faire, toi comme moi, gamine. Allez, maintenant, rentre avant que je ne te retire des points !

Lucy ravala un commentaire, et s’engouffra derrière le portrait, suivie de la préfète. Elle se faufila parmi les élégants fauteuils drapés d’émeraude et repéra Luke et sa sœur assis sur un canapé à l’école, respectivement plongé dans des chocogrenouilles et un livre. Elle s’installa prudemment à coté d’eux, et Eléonore releva les yeux de son livre pour lui faire un grand sourire. Une fille de sa classe, Alexandra, se mit au piano qui se trouvait dans la Salle (pourquoi les Serpentards avaient-ils droit à un piano, elle n’en avait aucune idée), et se mit à jouer un air joyeux qu’une partie des élève sifflota avec elle. Des rires éclatèrent, mais pas moqueur, et un garçon de cinquième année se mit même au piano avec Alexandra. Puis des gens se mirent à réclamer des chansons particulières et la Salle fut bientôt noyée dans une atmosphère joyeuse et chantante, loin de l’ambiance morne et glaciale qu’avait imaginée Lucy. Elle s’enfonça dans son fauteuil, un petit sourire lui venant spontanément aux lèvres. Comme l’avait dit Victoire, c’était l’heure du bilan.

1) Personne dans la famille n’avait l’air de lui en vouloir.
2) Elle avait fait gagné dix point à Serpentard.
3) Elle avait lancé un sortilège contre un imbécile fini.
4) Les Serpentards n’étaient pas tous des crétins férus de magie noire.

D’autre petites choses positives virent d’ajouter à la liste, agrandissant le sourire de la jeune fille. Finalement, ce n’était pas si mal. Même sa Salle Commune, qui lui avait tant déplu la veille, semblait avoir redorer son blason à ses yeux. Tout comme Serpentard.

Elle s’appelait Lucy Weasley.
Aujourd’hui, elle se promettait de réussir en tant que Weasley et Serpentard.



Voilà voilà ! Le prochain poste sera le premier chapitre, et se passera au début de la cinquième année de Lucy :)
Je tiens à préciser que "Jim" est bien l'un des surnoms que l'on peut donner à un "James" :)
Merci d'avoir lu et bonne soirée !
Dernière modification par Perripuce le sam. 31 mars, 2018 2:05 pm, modifié 2 fois.
Cazolie

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Je tiens à t'informer que je devais me coucher à 22h. Beuh.
Bref, je commenterai demain (et je répondrai à ton message demain, après mes six heures de philo AHAH)

Beuh.

Yo ! Me voilà. Désolée pour le petit pétage de câble d'hier soir, ahem.

J'ai eu un gros bug au début du chapitre, à me demander pourquoi les gens de son dortoir étaient pas cool. Mais oui, WEASLEY A SERPENTARD TOUS AUX ABRIS

Bref. Petit-déj! J'adore Scorp à Gryffondor, il est génial ! Je sais pas pourquoi mais j'ai été très marquée par l'image de Jina le tirant par sa cravate avec sa tartine à la main... Je crois que c'est parce qu'il a l'air hyper décontracté du coup, alors que d'habitude il apparaît plutôt guindé. Bref, j'aime bien cette image.

Oh, et Jina ! Déjà j'adore ce nom qui me fait penser à Gina, dans Porco Rosso <3 Ensuite le personne est trop cool et puis C EST L AMOUREUSE DE JAMES MAIS ILS NE LE SAVENT PAS ENCORE (bon il ne t'a sans doute pas échappé que je suis une grosse niaise, la preuve en est faite une fois de plus) Mais bref, je l'aime trop avec son caractère de ouf. Et c'est cool de s'occuper de Lucy, idem pour Scorp (une future grande amitié qui démarre, d'ailleurs :geek: 8-) :D :ugeek: )

Après y a Luke aussi ! Il est direct en tout cas, du coup il est cool ! Heureusement qu'il est là pour remettre ce crétin de Pucey à sa place. (peuh)
Le coup du pétard du Dr. Flibuste qu'on utilise plus ça m'a bien fait marrer d'ailleurs :lol:

Hmm quoi d'autre... Ah diable, j'ai oublié la réaction de la famille. Ca m'étonne pas que les cousins en aient rien à faire, LEUR COUSIN ET FRERE S'APPELLE SEVERUS BON SANG
La réunion post-rentrée c'était génial :lol: Ce clan est terrifiant. Ils sont beaucoup trop nombreux. En plus c'est exponentiel ces machins là! Dans 20 ans y en aura encore plus ! (et ce sera bien pire parce que y aura eu un trou sans personne)

Le petit moment sympa dans la Salle commune c'était chouette, parce que c'est vrai qu'on a l'impression que c'est tout le temps humide, poisseux et flasque là-dedans (comme le calamar géant quoi)

Can't wait d'avoir la suite !

(mon dieu, ce commentaire n'a aucun sens, mes excuses)
Dernière modification par Cazolie le sam. 23 janv., 2016 3:14 pm, modifié 1 fois.
roxyfox

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par roxyfox »

J'aime vraiment beaucoup l'idée et j'ai hâte de lire la suite!
Tu pourrais me prévenir quand tu posteras le prochain chapitre?
Rox
SarahPotter7

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par SarahPotter7 »

Coucou, j'aime bien ta fanfic, ça change un peu du model traditionnel comme tu le dis dans l'intro et c'est super agréable. J'aimerais bien être prévenue si tu continu.
Bizes !
Elicia

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Elicia »

génial !!!!
préviens moi pour la suite stp !!!!
valentine2905

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par valentine2905 »

C'est génial, mais hâte de lire la suite.
Perripuce

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Lucy Weasley - Personnages [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Salut Salut !
Merci pour vos commentaires, je suis heureuse que ça vous plaise !
Je vous donne une petit récap' pour la suite, avec tout les personnages que j'ai répertorié/créer.
Il est possible qu'il y a des modifications avec l'univers de Rowling, auquel cas je m'excuse !
Et la liste est non-exhaustive, je la modifierais au fur et à mesure.
Le premier Chapitre sera posté la semaine pro :)
Bonne journée !



1re année
Gethin Scampers
Erwan Nott

2e année
Lily Potter
Hugo Weasley (G)

3e année
Alice Londubat
Alexandre Wallace
Mark Ashon
(B)

4e année
Albus Potter (P)
Rose Weasley.
Zephan Finnigan

Aurora Kimberland
William McColley (A)
Leroy Oxlade (B)

5e année
Adam Scampers (P)
Roxanne Weasley (G)
Lucy Weasley (P + C + Pf)
Luke Zabini
Henry Llod (G)
Alexandra Fellandry
Liam Pucey
Athénaïs Stones
Dorothy Gellert

Mary Arlett
Maeve Macmillan
Shannon Finnigan

Lionel Boot

6e année
Scorpius Malefoy (Pf)
James Potter (A + C)
Louis Weasley
Catherine Jones (Pf)
Lizzie Dubois

Eléonore Zabini (P)
Jina Kane (A+C)
Charles Corner (B)

Stephen MacGreggor (P + C + Pf)

7e année
Jimmy Ulbrich
Gloria Stones

Marcus Montague (P)
Dominique Weasley
Lysander Scamander (Pf-en-C)
Lorcan Scamander
Laureen Bones

Edward Smith (A)


CLAN WEASLEY
Ted Lupin – 22 ans – Journaliste à la Gazette du Sorcier.
Victoire Weasley – 20 ans – auror
Fred Weasley – 19 ans – employé au département des jeux et sports magique.
Molly Weasley – 19 ans – Secretaire à la direction du Département des accidents et Catastrophe magique.



C'est pour la suite, donc c'est normal que Lucy et cie soient en cinquième année :)


Personnel de Poudlard :

Directrice : Minerva McGonagall.
Concierge : Joshuamee Huckles.
Métamorphose : Daphné Greengrass
Sortilège : (il faut que je vérifie, je ne l'ai pas souvent évoquer et même moi je me souviens plus).
Potion : Pénélope Campbell.
Botanique : Neville Londubat.
Astronomie : Sinistra.
Défense contre Les Forces du Mal : Gideon Montrose.
Arithmancie : Denis Crivey.
Soin aux Créatures Magiques : Rubens Hagrid.



AHHAHA, et dernière chose : pour ceux qui seraient un peu perdus, voici des bébés arbres généalogique :)

Arbre généalogique Weasley :

Bill et Fleur :
- Victoire Weasley
- Dominique Weasley
- Louis Weasley.

Percy et Audrey :
- Molly Weasley
- Lucy Weasley.

George et Angélina :
- Fred Weasley
- Roxanne Weasley.

Ron et Hermione :
- Rose Weasley.
- Hugo Weasley.

Ginny et Harry :
- James Potter
- Albus Potter.
- Lily Potter.


AUTRE .

Drago Malefoy et Astoria Greengrass :
- Scorpius Malefoy.

Luna Lovegood et Rolf Scamander
- Lysander Scamander
- Lorcan Scamander.

AUTRES (inventés par moi, ça).

Neville Londubat et Hannah Abbott
- Alice Londubat.

Cho Chang et Peter Kane (moldu).
- Erik Kane
- Jina Kane.

Seamus Finnigan et Susan Bones
- Shannon Finnigan.
- Zephan Finnigan

Elen Donovan et Garrett Scampers
- Meredith Scampers
- Alan Scampers
- Adam Scampers
- Morgan Scampers
- Gethin Scampers
Dernière modification par Perripuce le mer. 23 mai, 2018 3:15 pm, modifié 12 fois.
cipounette

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par cipounette »

Salut !
J'aime beaucoup le début de ta fanfic (j'en ai absolument rien à faire que tu n'ai pas respecté les âges des personnages). En fait je suis trop contente qu'il y ait quelqu'un à Serpentard (VIVE SERPENTARD !). Par contre, l'ambiance m'a un peu surpris dans leur Salle Commune mais bon, ça va ! Et les personnages sont cool, ils ont des caractères différents et tu les as bien développés en peu de mots donc c'est agréable.
Le seul truc qui m'a un peu gêné c'est les quelques fautes d'orthographe mais il y en avait surtout au début (je te conseille de relire tes premières phrases) et si tu veux je pourrais te les corriger !
En tout cas j'aimerais être prévenue pour la suite !
Oh et je mets rarement des commentaires mais je lis toujours les chapitres donc à moins que je te prévienne, je n'abandonne pas la lecture !
Salut !
Cip
Flammeche7

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Flammeche7 »

Hey!
Je trouve le début très prometteur, ça risque d'être explosif :lol: Bon, je vais un peu commenter en vrac: J'aime bien le fait que la fic soit sur Lucy Weasley, c'est vrai qu'elle et Molly sont souvent délaissées. La pauvre, elle me faisait trop de peine à avoir peur que toute sa famille la renie, j'avais envie de la secouer par les épaules et de lui dire que ce sera jamais pas le cas :lol: En plus ce sera l'occasion de découvrir un peu plus Serpentard, et de voir qu'il n'y a pas que des vilains qui y passent, d'ailleurs, j'ai adoré l'ambiance qu'il y avait dans leur salle commune :D Scorpius est particulièrement génial je dois dire, on ne l'a pas beaucoup vu pour l'instant, mais j'ai l'impression qu'il est moins cynique, plus "démonstratif", plus Gryffondor en fait :) Les Zabini sont sympathiques aussi, tout comme Jinna. J'ai toujours détesté sa mère, mais je sens que je vais adorer Jinna :lol: Bref, voilà, c'est tout je crois!
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 1 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Bien le bonjour !
Merci pour tout vos commentaires, ça me fait très plaisir que ce prologue vous aie plu ! :)
Voici donc le début de l'Histoire (qui je vous rappelle se trouve 5 ans plus tard, au début de la cinquième année de Lucy :) )
Bon, les Chapitres sont assez court par rapport à ce que j'ai pu produire dans d'autre Création, mais j'espère que ça vous plaira quand même :)
Et je m'excuse d'avance pour les (trop?) nombreux personnages :/
Bonne lecture !! :)




Chapitre 1 : La vie en vert (et rose ?) …

Cinq ans plus tard …

-Je n’en reviens toujours pas, commenta Percy Weasley, les yeux rivés sur l’uniforme de sa fille.

Lucy grimaça, et traina son chariot le long de la voie 10 de la gare King’s Cross. Son père marcha à de grande enjambée à coté d’elle pour ne pas la perdre vue. Ou plutôt, pour ne pas perdre de vue le bel insigne de préfet de Serpentard qui brillait sur sa poitrine.

-Tu t’attendais à quoi ?
-A rien, Lucy, soupira Percy pour apaiser les tentions à venir. Rien du tout.

Lucy savait qu’il mentait. Ils avaient passé l’été à se disputer sur son avenir, son père lui assurant sans cesse qu’elle n’arriverait à rien en continuant de côtoyer régulièrement ses cousins, Louis et James, et en poursuivant son rôle dans l’équipe de Quidditch de Serpentard. Déjà que le fait d’être à Serpentard l’obligeait à côtoyer des gens que son père ne considérait pas comme fréquentable … Mais l’arrivée de la lettre de Poudlard et du bel insigne avant fait ravaler tous ces commentaires à Percy Weasley. Un froid avait malgré tout subsisté de ces disputes, et Audrey, la mère de Lucy, l’avait forcé à l’accompagner à la gare pour la rentrée. Aucun des deux n’avaient été ravi de la nouvelle, mais ils s’y étaient pliés de bonne grâce pour faire plaisir Audrey. Ils passèrent la barrière après avoir vérifier que la voie était libre, et débouchèrent devant le Poudlard Express.

-Bien, se galvanisa Percy en longeant la locomotive. Ah, ça me rappelle des souvenirs … Viens Lucy, je vais … Lucy ?
-Je suis devant toi, papa.

Percy se retourna et vit que sa fille avait pris les devants, ayant plus l’habitude des premiers septembre que lui. Les yeux de la jeune fille roulèrent dans leurs orbites, geste que son père ne put voir. Qu’est ce qui était passé par la tête de sa mère de l’avoir forcé à l’accompagner ? Il était perdu, dans toute cette foule, loin du Ministère, de la réglementation sur les tapis volants, et des chaudrons à fonds trop fins.

-Il y a longtemps que je n’étais plus venu ici …, commenta-t-il avec indécision.
-Dix ans, précisa Lucy. Depuis la rentrée de Molly. Au fait, papa …
-PERCY !

Lucy vit son oncle George arriver, tout sourire, pour faire une étreinte d’ours à son grand frère. Elle savoura l’air gêné, et le visage crispé de son père. Quand George le relâcha, il avait le visage d’un rouge soutenu, et les lunettes de travers. Lucy réprima son rire de son mieux, et son père lui lança un regard d’avertissement, l’air de dire « ose rire, et je te confisque ton balai ! ».

-Alors mon vieux, ça faisait longtemps qu’on ne t’avait pas vu ! fit remarquer George en prenant son frère à bout de bras. Je te le dis, un jour, les chaudrons auront ta peau !
-Et les boites à flemmes la tienne, répliqua Percy avec un semblant de sourire.

Oncle George eut un rire sincère, et salua sa nièce d’un ébouriffement de cheveux. Lucy laissa les deux frères à leurs retrouvailles et partit rejoindre ses couins qui s’étaient réunis un peu plus loin. Roxanne fut la première à l’apercevoir, et lui sauta dans les bras, avant même qu’elle n’aie pu articuler le moindre mot.

-Je le savais que c’était toi qui l’aurais ! se réjouit-t-elle en désignant l’insigne. C’était évident !
-Mes félicitations, maintenant, tu as toutes les cartes pour être le despote que tu es destinée à devenir, ajouta Fred en plaquant un baiser sur chaque joue de sa cousine.
-Je pensais que je l’étais déjà ? minauda Lucy avec un innocent sourire. Où sont James et Louis ?
-Déjà dans le train, qu’est ce que tu crois ? répliqua Albus, qui se tenait sagement à coté de Rose.

Lucy leur sourit à tout les deux, et ils le lui rendirent. Albus et Rose étaient tout deux arrivés l’année après la sienne, et avaient été réparti à Gryffondor sans le moindre souci. Ils faisaient à présent leur quatrième année. Dominique parlait avec ses parents derrière eux, puis partit voir ses amis de septième année. Quelque pas plus loin, Hugo et Lily, respectivement à Serdaigle (son père avait failli le renier) et Gryffondor, qui faisaient leur deuxième rentrée, se disputaient la carte d’un Chocogrenouille qu’ils avaient partagé, et Fred se dirigea vers eux pour mettre fin aux hostilités. Il était le seul présent qui avait fini ses études, et Lucy pensait qu’il s’ennuyait de Poudlard. Son orientation avait été sujette à nombreux débats. Son père George aurait voulu qu’il reprenne la boutique, ou qu’il vive du Quidditch, mais Fred avait préféré rentré au Ministère (au département des Jeux et Sports Magiques, certes, mais ça restait le Ministère). Roxanne prit sa cousine par le bras, et elles montèrent déposer leurs bagages dans un compartiment.

-Est ce qu’on va devoir se taper Zabini durant le voyage ? grommela Roxanne en faisant tourner une de ses éternelles tresses brunes autour de son doigt.

Elle avait changé, depuis la première année, et Lucy ne pouvait s’empêcher d’être à la fois fière et jalouse de sa compagne de toujours. Elle était grande et mince, un teint hâlé, des pommettes haute, et avait un sourire enjôleur à la fois craquant et annonciateur d’embrouille. Ses beaux yeux bruns pétillaient constamment.

-Je suppose, mais si tu n’es pas contente, tu n’as qu’à aller avec tes amies de Gryffondor !

Roxanne grimaça. Elle s’entendait bien avec son dortoir, mais Lucy savait qu’elle préférait passer la traversée avec elle avant qu’elles ne soient de nouveau séparées à Poudlard. Elle aussi, du reste. Roxanne redescendit embrasser ses parents, et Lucy resta un moment à flâner, la tête passée par la fenêtre ouverte. Elle reconnut vaguement des gens dans la foule. Chloé Nott, son ancienne préfète, accompagnée son petit frère jusqu’au wagon. Jina Kane, une Serdaigle de deuxième année, apparut par la barrière accompagnée d’une belle asiatique aux cheveux noirs qui ne pouvait qu’être sa mère. Alice Londubat, une troisième année de Poufsouffle, la fille de son professeur de botanique, ramassait les affaires qu’elle venait de faire tomber à l’aide de ses amies. Puis elle le vit, et un sourire narquois s’étendit sur ses lèvres. Elle se dépêcha de sortir de son compartiment, sauta sur le quai, et slaloma à travers les passants, poussant des frénétiques « excusez-moi ! ». Ce n’était pas très digne d’une préfète, mais à sa décharge, elle n’était pas encore à Poudlard. Elle le vit enfin, et profita qu’il soit dos à elle pour lui sauter dessus.

-Bouh !
-Aaaaaaarht ! Weasley !

Il rattrapa se rattrapa à ses jambes pour retrouver son équilibre, et de fait, cala un peu plus la jeune fille sur son dos. Lucy éclata de rire quand elle vit les joues de son ami d’empourprer.

-Arrête, Luke, je suis sûre que je t’ai manquée !
-Autant que le calamar géant, oui, persiffla Luke Zabini. Tu veux bien descendre, s’il te plait ? Mes parents sont encore là.
-Oh …

Elle sauta docilement à terre. Pour être aller une ou deux fois chez le père de Luke, elle savait que ce n’était pas un homme très commode, notamment avec les familles comme la sienne. Elle repéra Blaise Zabini qui discutait avec un homme aux cheveux pâle qu’elle reconnut comme étant Drago Malefoy, le père de Scorpius. Elle le remarquant, elle chercha autour d’elle la tête blonde du Gryffondor, mais il devait déjà être dans le train avec Louis et James. Lucy s’autorisa alors un grand sourire en direction de son ami. Il leva les yeux au ciel, l’air désespéré d’être condamné à subir une nouvelle année avec elle.

-Je savais que ce serait toi, dit-t-il néanmoins avec un sourire en désignant son insigne.
-Et moi je savais que ce serait toi, chantonna Lucy en pointant l’identique insigne qui brillait sur sa poitrine.

Luke eut un sourire suffisant, et repoussa une mèche de cheveux blonds qui lui barrait le front. Son ami avant bien grandi depuis la première année, et il n’était pas rare qu’une fille craque totalement sur son minois d’ange et ses doux yeux noirs. Lucy n’arrivait pas à croire que cinq ans après qu’elle ait accidentellement atterrie à coté de lui en métamorphose, ils aient réussi à garder leur amitié intacte. Pourtant c’était un fait : le duo Weasley-Zabini avait la réputation d’être inséparable. Et le fait qu’ils avaient été nommés conjointement préfets ne faisait que renforcer cette idée.

-Euh … Je rêve, ou ton père parle au mien ?

Lucy se tourna vers Blaise Zabini et Drago Malefoy, et vit en effet Percy Weasley les rejoindre, la main tendue, un sourire crispé aux lèvres. Lucy sentit sa bouche s’assécher. Monsieur Malefoy était un collègue de son père puisqu’il travaillait au Ministère. Pour autant, elle n’aimait pas cela le moins du monde. Les deux amis se consultèrent du regard, et rejoignirent les trois adultes.

-Lucy ! fit Percy en la voyant s’approcher. Tu n’es pas dans le train ?
-Pas encore. J’attendais Luke.

Monsieur Zabini lança un regard froid à Lucy, qui l’ignora. Monsieur Malefoy, en revanche, eut un petit sourire amusé.

-Regardez moi ce petit couple de préfet, ricana-t-il avec un certain cynisme. Les pères doivent être fiers, non ?

Le visage des pères en question s’était surtout assombri et crispé à la prononciation du mot « couple ». Si Luke baissa le nez pour ne pas faire face au regard noir de son père, Lucy était en train d’inonder le père de Scorpius sous milles mercis. La moindre remarque qui pouvait gêné son père était bonne à prendre.

-Fier, oui, toussota Percy. Evidemment. Nous nous reverrons au Ministère, Malefoy.
-Tout à fait, Weasley. Bonjour à votre famille.

Le sarcasme se sentait dans la voix de Drago Malefoy, et cette fois, Lucy ne put s’empêcher de lui jeter un regard noir.

-Bonjour à la votre, rétorqua-t-elle sans réfléchir. Comment va votre père ?
-Lucy !

La voix indignée de son père claqua comme un fouet à ses oreilles, et elle retint une grimace. Luke toussotait discrètement à coté d’elle, et elle l’imaginait facilement réprimer à grand mal un fou rire. Percy la prit vivement par le bras, mais avant qu’il n’ait pu faire un geste pour l’éloigner, une voix retentit au dessus d’eux :

-Hey, la préfète parfaite ! Toi et ton sang-pur, dépêchez-vous de ramener vos fesses ! Y’a des espèces de gnomes - je ne suis pas sûre, mais je crois que ça s’appelle des « premières années » - qui tentent d’investir le compartiment, j’ai besoin de ton autorité de … Merlin ! Pas toi aussi préfet, Zabini ? Nom d’un Strangulot, mais je vais passer ma vie en colle … Oh, salut oncle Percy !

Roxanne, la tête passée par la fenêtre du compartiment, fit un sourire radieux à son oncle. Percy contempla un instant la jeune fille, surpris, puis la salua à son tour. Lucy eut le plus grand mal à réprimer son rire, et elle vit que Luke n’en menait pas plus large, mais qu’il le cachait mieux – Roxanne et lui se détestaient par principe. Finalement, l’interruption de sa cousine avait sauvé la mise à Lucy, qui se contenta de saluer brièvement son père avant de prendre Luke par le bras et de filer vers la locomotive écarlate. Une fois à l’intérieur, ils se regardèrent et éclatèrent de rire.

-Bon sang, l’année commence bien ! commenta-t-il en se tenant les côtes. Je vais encore avoir le droit à une longue lettre de mon père me disant que tu es le diable en personne !
-Tu as vu ma couleur de cheveux ? Qui doute encore que je suis un véritable démon après ça ?
-Personne, admit Luke.

Ils se dirigèrent vers le compartiment de Roxanne, qui s’était rassise sur une banquette pour lire son numéro de Sorcière-Hebdo.

-Où sont les gnomes ? demanda Lucy, amusée.

Roxanne leur lança un bref regard, un sourire espiègle aux lèvres.

-J’ai un peu dégnommé le compartiment, ça prenait trop de place. Alors, ma petite intervention ? Ça mérite l’ordre de Merlin, avouez-le !
-Avec un manque pareil de subtilité, ça mérite surtout que tu la fermes, tacla Luke avec sarcasme.

Roxanne lui lança un regard noir, et Lucy soupira profondément en s’installant en face de sa cousine. Luke se mit de l’autre coté de compartiment, sur la même banquette que Lucy, diamétralement opposé à Roxanne. Lucy soupira. Ils ne se côtoyaient pas beaucoup – elle évitait le plus que possible que cela arrive – mais les rares fois où c’était le cas, elle avait envie de leur jeter un sort.

-Retour à Poudlard, entonna-t-elle néanmoins avec un sourire.

Roxanne leva les yeux de Sorcière-Hebdo, et sourit aussi.

-Hey oui. Encore une joyeuse année qui nous attend ! Quidditch, farces et attrapes, Pré-au-lard …
-BUSE, révisions, angoisse …
-La ferme, Zabini ! persiffla Roxanne en lui lançant son magazine à la figure.

Lucy se cacha derrière le livre qu’elle venait d’ouvrir pour se protéger de ses deux meilleurs amis. Les choses se calmèrent vite et Luke se plongea corps et âmes dans les dragées surprises, tenant le Sorcière-Hebdo de Roxanne en otage. Le regard de Lucy se perdit dans le paysage, et elle vit ses cinq années à Poudlard défiler devant ses yeux. Merlin, comme les choses avaient changées depuis … Rétrospectivement, quand elle pensait à ce qu’elle avait pensé de Serpentard en arrivait à Poudlard, elle riait toute seule. Elle avait cru que le Choixpeau avait fait une erreur. Que jamais elle ne serait une Serpentard.
L’erreur, c’était elle qu’il l’avait faite.
Du moins, partiellement.

Deux faits lui avaient prouvé qu’elle était digne d’être à Serpentard. Deux constatations, en réalité.
1) Elle était ambitieuse.
2) Elle était vicieuse.
Moyen de comprendre cela : le Quidditch.
Elle n’avait jamais songé à jouer au Quidditch. Ses parents n’aimaient pas vraiment cela, même s’ils appréciaient le spectacle (sa mère était une supportrice invétérée des Harpies de Holyhead). Mais aucun d’eux ne possédaient de balais, et Molly encore moins. Mais tout s’était débloqué à l’été qui avait suivi sa première année. Elle l’avait passé au Terrier, avec ses cousins, et Roxanne. Celle-ci voulait faire partie de l’équipe de Quidditch de Gryffondor à la rentrée, au poste vacant de Gardien. Son frère s’était promis de l’aider, ainsi que James, qui jouait au poste d’attrapeur. Finalement, l’ensemble de la famille s’était mobilisée, Lucy y comprise, malgré le fait qu’elle n’était montée qu’une fois sur un balai. Ils avaient donc passé l’été à entrainer Roxanne, volants tour à tour sur les balais disponibles pour lui marquer des buts sur un terrain improvisé. En deux mois, le vol à balai de Lucy s’était considérablement amélioré, et elle volait aussi bien que Roxanne. Et elle était devenue la pire ennemie de sa cousine, parce qu’elle était celle qui la trompait la plus facilement. Lucy prenait un malin plaisir à faire des feintes à sa cousine, chercher ses points faibles pour les exploiter, lui faire des coups bas pour qu’elle puisse se préparer. Elle combinait toutes les connaissances qu’elle avait de Roxanne pour lui faire les coups les plus pendables possibles et Roxanne n’avait jamais réussi à arrêter le moindre de ses buts. Ça avait été tellement frustrant pour elle qu’une de leurs séances d’entrainement avait fini en course poursuite à balais qui s’était achevée dans une marre non loin du Terrier. Toujours était-il que la veille de leur retour à Poudlard, Fred s’était posté devant elle, le visage grave.

-Je suis en train de me jeter dans la gueule du dragon. Mais à la rentrée, tu vas me faire le plaisir d’aller voir Daphnéa McColley pour qu’elle te prenne dans l’équipe, avait-t-il exigé, sous le regard éperdu de Lucy.

Daphnéa était une sixième année à Serpentard, capitaine de l’équipe au poste de poursuiveuse. Lucy n’avait rien répondue, incertaine, et Fred s’était assis à coté d’elle pour lui dire qu’il n’avait pas cessé de l’observer de l’été, et que si elle avait été à Gryffondor, il aurait viré l’un de ses poursuiveurs pour la prendre dans l’équipe. Elle ne se débrouillait pas trop mal, pour une fille qui savait à peine monter à balai avant l’été. Puis James et Louis étaient venus derrière son cousin, suivi de certains de ses oncles et tantes, approuvant ce que Fred venait de lui dire. Lucy avait hésité. Si elle était ignorée de la plupart des Serpentards, elle n’en était pas plus acceptée. Elle ignorait ce qui se passerait si elle se présentait aux essais. Elle n’avait pas prit la décision en arrivant à Poudlard, et Fred finit par prendre les devants en allant parler à Daphnéa. C’était une fille relativement ouverte, qui avait été intriguée à l’idée qu’une Weasley puisse entrer dans l’équipe, et était venue invitée Lucy aux essais en personne, devant toute la table des Serpentards. L’équipe dans son entièreté avait hurlé au scandale, mais Daphnéa, Luke et sa sœur Eléonore l’avait vivement défendue et poussée à passer les essais. Il manquait un poursuiveur à Serpentard, aux cotés de Daphnéa et de Marcus Montague, et elle s’était retrouvée en compétition avec des élèves plus âgé qu’elle, mais le pire avait été de voir arrivé Liam Pucey, un sourire arrogant aux lèvres. Il avait passé la moitié des essais à lui faire des piques désagréables, et Lucy avait serré les dents. Puis lui et les autres candidats l’avaient fait tomber de son balais (en réalité, le balais que James lui avait prêté pour les essais), à plusieurs reprise. Au bout de la cinquième fois, elle sentit une petite flamme s’allumer dans son cœur, une flamme dont elle n’avait jamais eu conscience.
L’orgueil.
L’envie de gagner.
Elle, et personne d’autre.
C’était décidé. Elle ne laisserait pas une miette de dignité, ni à Liam Pucey, ni aux autres.
Elle allait leur montrer de quoi était capable une Weasley Serpentard.
Elle était remontée sur son balai.
Elle était restée à l’écart, observant le gardien, contemplant ses adversaires.
Elle s’était élancée. Et elle s’était tellement concentrée sur le jeu qu’elle en avait oublié le monde extérieur. Quand elle était redescendue, la moitié des personnes présentes l’avaient regardé bouche bée, l’air surpris que ce petit bout de Weasley soit capable de jouer au Quidditch. Pourtant, quand il fallut retenir quelqu’un, ce fut le nom de Lucy que Daphnéa prononça, avec un grand sourire, et personne n’avait protesté, pas même Montague, qui avait l’habitude de lui lancer des regards de travers. Lucy n’avait pas réalisé sur le coup, mais quand Eléonore vint la prendre dans ses bras, et que Luke lui hurla que finalement, il n’aurait plus honte de trainer avec elle, elle sut qu’elle avait réussi.
Il avait fallu de l’orgueil, et éveiller le soupçon d’ambition qui dormait en elle, mais elle était à présent Poursuiveuse dans l’équipe de Serpentard.
Elle avait très vite été intégrée à l’équipe. Notamment parce qu’elle n’était pas mauvaise de base, mais aussi parce qu’elle s’était révélée être une bonne stratège, « vicieuse à souhait » comme lui avait dit Daphnéa après un match contre Serdaigle où Lucy avait passé son temps à ridiculiser le gardien avec des feintes et des coups pendables comme elle n’aurait jamais accepté d’en faire à Roxanne. Elle avait formé avec sa capitaine et Marcus Montague le trio d’attaque le plus craint de l’école, et l’année de départ de Daphnéa, lors de la troisième année de Lucy, ils avaient réussi à soulever la coupe face à Gryffondor. Jamais Fred n’avait plus regretté que l’avoir présenté à Daphnéa, et jamais ses cousins ne l’avait autant haïs (Elle avait marqué pas moins de onze buts lors de la finale, et le score avait été de 280 à 210. James avait attrapé le vif d’or, mais les poursuiveurs Serpentards avaient été trop efficaces).

Se rappeler de tout cela fit sourire Lucy face à la fenêtre du Poudlard Express. La coupe de Quidditch avait été l’ultime étape de l’intégration de la jeune fille à Serpentard, et elle se souviendrait à jamais du moment où toute l’équipe l’avait portée en triomphe parce qu’elle avait l’artisante de la victoire, cette même équipe qui deux ans plus tôt l’avait méprisée quand elle était arrivée aux essais. Mais elle ne leur en voulait pas : elle avait gagné leur respect, et ils avaient gagné le sien. A présent, l’insigne de préfet brillait sur sa poitrine, et marquait comme l’aboutissement de carrière à Serpentard. Car en plus d’être bonne poursuiveuse, elle était également la meilleure de sa classe, ce qui devait justifier ce pourquoi elle portait cet insigne.

-Pourquoi tu souris ?

Lucy se retourna vers Roxanne, qui l’observait en haussant les sourcils.

-Je repensais à la finale de Quidditch de troisième année, répondit-t-elle avec un sourire narquois, sachant très bien que Roxanne détestait qu’elle lui rappelle cet épisode.
-La ferme, ou sinon je parle de celle de l’année dernière, menaça Roxanne.

Lucy grimaça, et préféra se taire. L’année dernière avait été beaucoup moins fructueuse, du fait du départ de l’irremplaçable Daphnéa et de la blessure dés le premier match de Montague. Toujours était-il que Gryffondor avait ravi la coupe à Serpentard, pour le plus grand plaisir de Londubat, McGonagall et de ses cousins, qui s’étaient fait une joie de lui rappeler la catastrophique finale qu’elle avait jouée durant tout l’été.

-Un accident, prétendit Lucy avec dignité. Ça n’aurait jamais dû arriver.
-Tu es juste dégoutée parce que Scampy t’a fait tombée …
-Oh, ne me parle pas de lui !

Roxanne pouffa sous cape. Quelque seconde plus tard, après une heure de trajet, Luke et Lucy l’abandonnèrent pour aller dans les premiers wagons pour une réunion de préfet. Devant le compartiment, les mains dans les poches et un sourire envoutant aux lèvres, un garçon aux cheveux blonds parlait avec la préfète de Gryffondor, Catherine Jones. Il se pencha vers elle et planta un doux baiser sur ses lèvres. Lucy pila net, et Luke lui rentra dedans, surpris.

-Weasley !
-Louis !

Son cousin sursauta, et se redressa pour adresser un grand sourire à la jeune fille. Il chuchota quelque mot à Catherine, qui lui sourit et entra dans le compartiment des préfets. Sa cousine le regardait, presque bouche bée.

-Louis … Tu as une copine.
-Et alors ? cingla l’intéressé en arrivant vers eux. Ça arrive même à des gens bien.
-Ça tombe bien, tu n’es pas quelqu’un de bien, rétorqua Luke, la main sur la porte du compartiment.
-On t’a sonné, Zabini ?
-Louis, siffla Lucy en lui donnant un coup dans le bras.

Les deux garçons haussèrent les épaules et Luke s’engouffra dans le compartiment pour laisser Lucy avec son cousin.

-Au moins, elle est préfète, peut-être qu’elle aura une bonne influence sur toi, fit remarquer la jeune fille avec un sourire.
-Scorpius est préfet, ce n’est pas pour ça qu’il a la moindre influence sur James et moi, contrattaqua Louis. D’ailleurs, tu ferais mieux de rentrer, je ne voudrais pas que tu sois salie.

Lucy sentit comme une pierre lui tomber dans l’estomac. Elle observa son cousin, les yeux plissés par la suspicion.

-Louis, gronda-t-elle sourdement, menaçante. Qu’est ce que vous avez encore fait ?
-Qu’est ce qu’il y a, tu vas me mettre une retenue, petite préfète parfaite ? se moqua son cousin en commençant à s’éloigner. Rentre dans le compartiment !
-Je pourrais ! cria-t-elle.

Louis se retourna pour lui faire un regard profondément dubitatif, et continua sa route en slalomant entre les élèves. Lucy pesta et entra dans le compartiment. Louis, James et Scorpius entraient tout trois en sixième année, et le Trio inséparable était le cauchemar de McGonagall et de Hukles, le concierge. La directrice avait tenté de les calmer en nommant l’an dernier Scorpius préfet, mais rien n’y faisait. Elle s’assit sur la banquette aux coté de Luke, et Lysander Scamander, un garçon de Serdaigle et le préfet en chef, s’amusa de les voir tout deux préfets. Lucy vit Catherine, discrètement appuyée contre la fenêtre, mais il n’y avait aucune trace de Scorpius, le deuxième préfet de Gryffondor et il manquait le préfet de Poufsouffle. Lysander commençait d’ailleurs à s’en agacer.

-Je vous jure que si je n’étais pas sûr de me prendre un procès si je le faisais, je le donnerais en pâture aux Ronflax Cornue. Lucy, ne fais pas cette tête !
-Quelle tête ?
-Celle que tu fais pour dire « Lys, parle moi encore de Ronflax Cornue, et je te jette dans le Lac Noir ».
-Alors arrête de parler de Ronflax Cornue, sinon que je te jette dans le Lac Noir.
-Elle a raison, enchérit Catherine avec un sourire. Mais au fond, on t’aime, Lys !
-Pas moi, grommela Luke, si bas que seule Lucy put l’entendre. Et s’il me reparle encore de Ronflex à corne, je t’aiderais à le jeter dans le Lac Noir.

Lucy pouffa en silence pour ne pas vexer Lysander, qui discutait à présent avec Catherine. Elle aimait bien les jumeaux Scamander. Ils avaient un coté décalé qui pouvait être agréable. Quand ils ne parlaient pas de Ronflax Cornue. C’était devenu une sorte de plaisanterie pour tout ceux qui les connaissait, et les jumeaux ne s’en vexaient pas. Les autres préfets suivirent l’échange, amusé, et soudainement, le préfet manquant de Poufsouffle ouvrit la porte du compartiment. Lucy ne comprit pas ce qui se passa alors. Le compartiment entier se retrouva plongé dans un nuage coloré. La poussière lui piqua les yeux, et le nuage était tellement épais qu’elle ne distinguait plus Luke à coté d’elle. L’ensemble des préfets toussota, les narines et la gorge prise d’assaut.

-Par la barbe de Merlin, s’étrangla Stephen MacGreggor, de Poufsouffle. Qu’est ce que …
-Weasley ! cria Luke avec rage.
-Je n’ai rien fait ! protesta Lucy.
-Mais pas toi, imbécile !

Lucy comprit Luke avec une demi-seconde de retard. Cette attaque était sans nul doute l’œuvre de Louis – et de James. Catherine s’était levée et avait ouvert la fenêtre alors que Stephen maintenait la porte grande ouverte. Lucy les regarda faire, incrédule, et prit sa baguette en bois d’orme de sa poche.

-Evanesco.

Aussitôt, le nuage coloré disparut et tout le monde recouvra la vue avec soulagement. Enfin, un soulagement tout relatif. Lucy regarda autour d’elle, et gémit en se mettant le visage dans les mains.

-Lucy ? fit timidement Lysander. Tu sais que tes cheveux sont …
-Je ne veux pas savoir, le prévint-t-elle sans se redresser. Les tiens sont bleus, du reste.
-Et les tiens, rose, remarqua Stephen en passant une main dans sa chevelure d’un vert vif. Remarque, ça te va bien … Enfin pas tant que ça, je te préférais rousse, ajouta-t-il précipitamment en la voyant se redresser pour lui jeter un regard incendiaire.
-Je vais les tuer ! ragea Luke, les cheveux d’un mauve particulièrement voyant. Pour de vrai ! Je vous jure qu’ils vont souffrir le martyr !

Tout le monde se mit à parler en même temps, et Lucy remarqua que la seule qui s’en était sortie intacte était Catherine. Et évidemment, le grand absent – et donc le grand coupable – Scorpius Malefoy. Lucy ferma les poings, et se jura de le leur faire payer – et avec les intérêts. Elle n’était plus la gamine qu’ils avaient fait tournoyer autour d’eux quand ils étaient petits, ni la petite fille effrayée par la répartition. Elle était Lucy Weasley, elle était préfète de Serpentard, et elle aurait sa vengeance.

***

La teinture rose de ses cheveux mit trois jours à partir. En sortant du Poudlard Express, Lysander s’était mis à courser Louis et James jusqu’au château, James se défendant un arguant qu’au moins maintenant, on ne le confondrait plus avec Lorcan, son jumeau. Les préfets des trois Maisons s’étaient mis d’accord pour leur infliger une retenue dont Lysander déciderait du contenu (Lucy lui faisait entièrement confiance, Lysander pouvait être sadique, quand il s’y mettait). Evidemment, pour une première en tant que Préfet, ça avait fait du bruit. La crédibilité de Lucy et de Luke en avait prit un sacré coup quand ils avaient vu les premières années d’esclaffer devant eux. Et le pire avait été le fou rire de Liam Pucey. Quand elle vit la haine dans ses yeux, Lucy se jura qu’elle ne laisserait aucune miette de dignité à ses cousins, qui, par mesure de précaution, avaient sauté le repas de répartition. Elle passa donc trois jours à arpenter les couloirs, une longue chevelure rose comme un étendard de la honte derrière elle, cherchant frénétiquement les coupables, échauffant intérieurement des plans de vengeance. Trois jours plus tard, elle fut ravie de retrouver sa rousseur habituelle. Après un cours particulièrement ardue de métamorphose où Greengrass passa la moitié de l’heure à leur rappeler que cette année était celle des BUSE, déterminante pour leur avenir, etc …, Lucy se précipita à la bibliothèque, les bras chargés de livres. Leur directrice de Maison n’avait pas été très tendre avec eux, leurs donnant une masse incroyable de devoirs à faire pour le prochain cours. Lucy se glissa fugitivement dans la bibliothèque et son cœur fit un bond quand elle s’assit à une table. Presque en face d’elle, un garçon aux cheveux pâles et au menton pointu relisait un long parchemin avec attention, une pile de livre à coté de lui. Scorpius Malefoy. Lucy remballa ses affaires, et les posa brusquement sur la table, devant le garçon. La table trembla et Scorpius sursauta, reversant sa bouteille d’encre sur le parchemin qu’il venait. Il prit son devoir à présent illisible, et Lucy eut un sourire torve.

-C’était loin d’être voulu, mais je mentirais en disant que je suis désolée.
-Tu es une plaie, mini-Weasley.
-Dixit le gars qui m’a teint les cheveux en rose, persiffla la jeune fille. Qu’est ce que tu as à dire pour ta défense ?
-Que c’était l’idée de James ? proposa Scorpius avec un sourire enjôleur. Allez, Lucy, tu as eu les cheveux roses, tu as ruiné mon devoir, un partout, non ?
-Non, refusa Lucy. Toi et tes deux mousquetaires avaient trop d’avance.
-Peut-être, mais en attendant, sois un peu charitable : je dois rendre ce devoir pour dans … (il consulta sa montre) une heure, et maintenant je dois tout recopier …

Les yeux de Lucy roulèrent dans leurs orbites, mais elle s’assit sagement à la table de mauvaise grâce. Son ami la remercia d’un sourire, et prit un nouveau parchemin. Lucy le regarda faire, le menton appuyé sur sa pile de livre. Après sa répartition à Serpentard, Scorpius avait été son meilleur soutient, le seul à comprendre qu’elle était à la fois une proscrite chez les Serpentards, et une proscrites chez les Weasley. Pendant les vacances de ces deux premières années, ils n’avait cessé de lui envoyer des lettres presque-quotidienne pour la soutenir moralement (L’oncle Ron l’avait presque ignoré, papy Weasley rougissait et bégayait dés qu’il devait lui adresser la parole, et l’oncle George avait aidé James et Louis à mettre quelque petit piège dans sa chambre). Sans Scorpius, elle ne s’en serait peut-être pas sortie comme elle avait réussie, et sans qu’elle ne le lui avoue, il était devenu une sorte de modèle. Malgré des disputes fréquentes avec son père et de régulière accusation de magie noire de la part des élèves de l’école, il était très bien intégré à Gryffondor (Faire parti des trois mousquetaires aidait beaucoup), et avait l’an dernier hérité de l’insigne de préfet (mais c’était surtout pour contrer lesdits mousquetaires). Sans le vouloir, Lucy suivait la même lignée, mais à Serpentard.

-Je savais que c’était toi qui l’aurait, dit-t-il justement en désignant son insigne. Qui d’autre ?
-Aucune idée, tu demanderas à ta tante, répondit Lucy. Luke a envie de meurtre.
-Pauvre enfant.
-Ne te bile pas, Malefoy. Je te laisse tranquille au nom de la sainte institution des devoirs, mais j’aurais ma vengeance. Foi de Weasley.
-Foi de Serpentard, plutôt, glissa-t-il sans relever la tête.

Elle lui donna un coup de livre sur le bras pour le faire taire. Ils travaillèrent en silence pendant quelques minutes. Mais un peu plus tard, une pile de livre vint s’abattre à coté de Lucy, et Scorpius retint à temps la bouteille d’encre qui venait de vaciller à nouveau.

-Kane !
-Désolée, s’excusa Jina sans la moindre gêne. Oh, Lucy, tu as réussi à te débarrasser de ton rose ? Tu as raison, ça ne t’aillait pas au teint.
-La ferme, la tacla la jeune fille avec un sourire.

Jina sourit et partie ranger ses livres. Lucy la regarda s’éloigner. Scorpius avait toujours été son compagnon de travail, puisqu’il était très bon élève, et qu’ils avaient les mêmes options (enfin, elle faisait Etude des Runes quand lui avait pris Etude des moldus. Lucy était persuadée que c’était pour faire enrager son père). Jina se joignait souvent à eux (parce qu’elle faisait Arithmancie comme eux), même si elle avait tendance à un peu plus trainer avec James. Mais son coté Serdaigle la forçait à travailler d’arrache-pied pour dépasser Scorpius dans toutes les matières. Jina revint vers eux, et Lucy désigna l’insigne qu’elle avait sur la poitrine. La Serdaigle baissa les yeux et s’esclaffa.

-Capitaine de l’équipe, moi ! plaisanta-t-elle.

Elle jouait au poste d’attrapeuse, comme sa mère avant elle, et c’était ce qui la mettait en rivalité avec James. Lucy eut un sourire entendu.

-Tu sais que James est celui de Gryffondor ?
-Alors il va comprendre sa douleur, répliqua Jina avec un sourire carnassier. Et à Serpentard ? Du sang neuf ?
-Non, Montague.

Jina grimaça. Marcus Montague était un excellent poursuiveur, et Lucy ne changerait de partenaire pour rien au monde. Mais il n’était pas connu pour son empathie.

-En attendant, commenta-t-elle, j’ai un devoir de Défense Contre les Forces du Mal.
-Oui, je sais, c’est celui que je suis en train de recopier, grommela Scorpius en lançant un regard noir à Lucy. Je te jure, si je m’écoutais, je te dénoncerais aux Mousquetaires …

La jeune fille pouffa sous cape. Ce surnom s’était imposé lors de sa troisième année, après une énième bêtise quand Campbell, la professeur de potion, qui était née-moldue, les appela publiquement ainsi. Les trois garçons avaient regardé la prof sans comprendre, mais toutes les personnes avec des origines moldues avaient souri d’un air entendu. Lucy se souviendrait toute sa vie de la fois où ils avaient réussi à s’introduire dans la Salle Commune de Serpentard pour la décorer avec des « Qui sont les meilleurs ? – GRYFFONDOR ! », des écharpes aux couleurs de leur Maison, et divers fanfreluches de couleurs assez voyante - dont beaucoup de rose. C’était quoi, d’ailleurs, leur problème avec le rose ? La réflexion traversa l’esprit de Lucy, et elle tiqua. Bientôt, un sourire sadique s’étira sur ses lèvres, et elle le dissimula en ramenant son livre devant son visage. Ce n’était pas la vengeance idéale, mais ça ferait l’affaire. Elle abandonna Scorpius et Jina, prétextant avoir oublier quelque chose dans sa chambre et courut à travers tout le château, et escalada les marches quatre à quatre pour se retrouver devant la Salle Commune de Gryffondor. Par chance, Albus venait de sortir du portrait de la Grosse Dame, et Lucy lui sauta presque à la gorge.

-Ali ! J’ai besoin de toi !

Albus eut un mouvement de recule, surpris, puis un air de suspicion vint se peindre sur son visage.

-Je ne te ferais pas rentrer ! prévint-t-il, ayant deviner ses intentions.
-Oh que si tu vas le faire, sinon je dis à Aurora Kimberland que tu es amoureux d’elle depuis deux ans – et fais attention, je serais capable de le faire !

Albus regarda autour d’eux, affolé. Lucy eut un petit sourire suffisant. Aurora était une fille de son année à Gryffondor, très jolie, pour laquelle il craquait depuis sa deux ans, mais qu’il n’avait jamais osé aller voir – il la trouvait trop bien pour lui. Il lui renvoya un regard blessé, et Lucy se radoucie. Elle n’oserait pas faire du mal à Albus, il était trop candide et il avait toujours été adorable avec elle.

-Bon, peut-être que je ne le ferais pas, admit-t-elle, avant de joindre les mains au niveau de son cœur. Mais s’il te plait, s’il te plait, je dois faire quelque chose contre James, et ce très vite … En plus je te vengerais par la même occasion ! Allez, Ali, s’il te plait, s’il te plait …
-Je déteste quand tu m’appelles Ali.
-S’il te plait ?

Elle lui fit le numéro des « grand yeux bleus implorant ». Albus la jugea un instant de son incroyable regard vert, puis soupira. Il lui demanda de se boucher les oreilles et elle se retint de lui sauter au cou pour s’exécuter. Quand elle laissa retomber ses mains, elle entendit juste le portrait de la Grosse Dame gratifier Albus d’un « vous-même » avant de pivoter. Lucy plaqua un baiser sur la joue du Gryffondor.

-Tu es mon cousin préféré !
-Y’a intérêt, grommela Albus en s’engouffrant à sa suite dans l’ouverture. Je viens avec toi, pour limiter les dégâts.

Lucy eut un sourire sadique, et monta aux talons de son cousin dans le dortoir des garçons de Gryffondor. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici, ses cousins l’avaient plusieurs fois laissée rentrer pour les différentes fêtes qu’ils avaient organisé (elle était bien trop souvent la seule Serpentard …). La Salle était presque vide, et le dortoir était encore plus désert. Cependant, en arrivant sur le pallier, la porte des cinquièmes années s’ouvrit.

-Oh, c’est Adam ! remarqua Albus à voix basse.
-Quoi ? Pas question ! réagit immédiatement Lucy en entrainant son cousin par le col.

Par chance, Adam Scampers n’eut pas le temps de les voir avant qu’ils ne s’engouffrent dans la chambre de James, et il descendit dans la Salle Commune. Adossée au mur de la chambre des sixièmes années, Lucy soupira profondément. Albus la gratifia d’un petit sourire.

-Tu lui en veux toujours ?

Sa cousine le fusilla du regard, et il battit en retraite. Si Serpentard n’avait pas gagné la coupe de Quidditch l’année dernière, c’était en grande partie de la faute d’Adam Scampers. Elle se redressa et observa la chambre autour d’elle.

-Trois jours de cours et déjà un bordel incommensurable, commenta-t-elle en prenant du bout de la baguette un caleçon qui devait appartenir à Louis.

Elle murmura un mot à voix basse, et le sous-vêtement se colora en rose. Albus pouffa à coté d’elle.

-C’est ça ton plan ?
-Tu as mieux ?

Albus eut un sourire espiègle. Il était moins farceur que son frère et sa sœur, mais il était plus subtil. Il fallait se méfier quand Albus Potter souriait ainsi.

-C’est déjà une bonne base, mais j’ai de quoi l’améliorer. Attend-moi ici.

Et il se glissa dans le couloir, et Lucy se mit à lancer des sortilèges sur les lits des trois mousquetaires pour transformer leur chambre de mâle qui se respecte en un petit nid douillet digne du salon de Madame Piedoddu à la Saint-Valentin. Albus revint quelque seconde plus tard, les bras chargés de diverses boites et paquets. Lucy se jeta sur ces trouvailles alors qu’il observait son travail d’un air appréciateur.

-En fait, ça leur va bien, cette couleur.
-Je pensais que tu voulais éviter les dégâts ? se moqua sa couine en montant sur le lit de James.

Albus haussa les épaules. Lucy le comprenait : depuis qu’il était né, il était la cible prioritaire des moqueries de James. La moindre occasion de se venger était pour lui du pain béni. Il l’aida à fixer les paillettes et les plumes qu’il avait ramené (où Merlin les avait-il trouvé, elle n’en avait aucune idée, mais elle ne l’avait jamais autant aimé qu’en ce moment), et leur jeta un sort. Ils venaient de piéger le lit de Scorpius quand un flash d’appareil photo retentit dans la chambre. Albus sursauta, et renversa des paillettes dans la chambre.

-Lily !
-Au moins, j’aurais des preuves pour vous faire chanter, fanfaronna sa sœur avec un sourire éclatant.

La petite Lily se tenait fièrement dans l’encadrement de la porte, un sourire éclatant aux lèvres, un appareil photo entre les mains. Lucy darda un regard noir sur l’appareil. Cette chose était un objet de magie noire que sa cousine apprécier un peu trop.

-Tu ne feras pas ça, Lily, gronda-t-elle sourdement.
-Oh que si, assura-t-elle. D’ailleurs, tu ne donnes pas trop l’exemple, pour une préfète parfaite …
-Je confirme, intervint Roxanne en arrivant derrière elle. Tu fais ta rebelle, Lulu ?
-Je me venge, rectifia la Serpentard en nettoyant d’un coup de baguette les paillettes qu’Albus avait laissé échapper. Et il est hors de question que je me fasse balancer avant la vengeance ait lieu, alors Lily … Négociations.

Un petit sourire presque sadique s’étira sur les lèvres de sa jeune cousine et elle joua un instant avec son appareil, l’air entendu. Lucy finit de fixer tous ses pièges et descendit souplement des lits. Roxanne examina la chambre et éclata de rire.

-J’adore ! C’est bon, vous avez achetez mon silence !
-Pas le mien, commenta Lily en croisant les bras sur sa poitrine. Lucy, Al ?

Albus avait l’air à mi chemin entre la personne qui voulait frapper quelque chose, ou celle qui voulait s’enfoncer sous terre, ici et maintenant. Ses joues étaient d’un rouge soutenu, et il restait des paillettes dans ses cheveux d’aile de corbeau, mais il fusillait sa sœur du regard. Lucy ne se laissa pas démonter.

-Rappelle moi ma grande, qui t’a laissé aller à la fête que donnait les Poufsouffle dans la cuisine l’année dernière ?
-Quoi ? glapit Albus.
-Lucy ! hurla Lily. Tu avais dit que tu ne dirais rien !
-Et mince, fit mine de s’excuser la jeune fille en passant une main dans ses cheveux. Désolée, c’est vrai … Heureusement que ma langue a fourché devant Ali, ce n’est pas le pire, imagine si ça avait devant James…

Lily eut soudainement le visage aussi rouge que ses cheveux, et Lucy sut que s’était gagné. L’an dernier, Stephen MacGreggor, un des Poufsouffle avec lequel elle s’entendait bien, lui avait proposé de venir dans une petite fête qu’ils organisaient pour fêter leur victoire contre Gryffondor. Aucun de ses cousins n’y allaient pas, pour des raisons évidentes, mais Lily avait tanné ses frères pour pourvoir s’y rendre, et tout deux avaient refusés. Finalement, Lucy l’avait quand même vu avec Hugo dans la cuisine (comment avait-elle réussi à déjouer la surveillance de ses frère, ça restait pour Lucy un mystère), et elle avait choisi de garder le secret – non pas par intérêt, mais par loyauté.

-C’est bien une méthode de Serpentard, grommela Lily.
-On t’avait dit de ne pas y aller ! intervint Albus.
-Ça va, Al, elle n’en est pas morte, rétorqua Roxanne avec un éclat de rire. Laissez-la vivre, cette pauvre petite !
-Et dit quoique ce soit à Jim, et je te jure que je lui montre la photo que je viens de prendre, menaça la benjamine.
-Il ne le fera pas, promit Lucy avec un regard appuyé à son cousin. Hein Ali ?

Albus leur lança à toute les trois un regard noir, et grommela son accord entre ses dents. Il partit ensuite rejoindre Rose qui travaillait en bas, les pieds trainant, Lily à sa suite. Roxanne gratifia Lucy d’un sourire éclatant.

-Je te trouve parfaite quand tu es comme ça ! jubila-t-elle.
-Moi, je me trouve Serpentard.

Le ton était presque amer. Malgré son intégration à sa Maison et son acceptation de la situation, elle continuait de mépriser une partie ce qui était relatif à cette Maison. Son coté vicieuse en tête de liste. Mais paradoxalement, c’était aussi ce qui lui avait permis de survivre ses quatre dernières années. Roxanne sourit et s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras.

-Moi je commence à trouver que c’est ce que je préfère en toi, lui souffla sa cousine à l’oreille. Tu es la meilleure, ma Lulu …
-Hum … Tu diras à Lily de prendre des photos ?

Roxanne éclata de rire, et les deux jeunes filles descendirent. Albus leur lança un regard de travers et la Gryffondor lui ébouriffa joyeusement ses cheveux noirs. Lucy sourit et sortit de la Salle Commune de Gryffondor avant que l’un des mousquetaires ne la voie. Elle était partie pour retourner dans sa Salle Commune quand elle entendit des bruits de voix, au deuxième étage. Elle passa sa tête dans le couloir, intriguée, et vit deux élèves brutalisé un garçon qui devait être en première année – la taille ne trompait pas. Son sang ne fit qu’un tour.

-Hey !

Les deux garçons arrêtèrent immédiatement, et Lucy sentit le désespoir la submerger quand elle vit leurs uniformes aux mêmes couleurs que les siennes. C’était dans ses instants qu’elle avait honte d’être Serpentard.

-On fait rien de mal, protesta un premier garçon avec un sourire suffisant. On lui demandait juste s’il avait des Chocogrenouille pour nous …
-Vous me prenez pour une imbécile ? cingla Lucy. Virez avant que je ne vous mette une retenue ! Allez, plus vite !

Les deux élèves se regardèrent, puis virent son insigne de préfète et décidèrent de passer leur chemin, non sans quelque grognement. Lucy se tourna vers le première année, qui s’était réfugié contre le mur quand elle était intervenue. Il tremblait de tous ses membres. Lucy eut pitié de ce pauvre enfant, et lui mit la main sur l’épaule. Le petit sursauta.

-S’il te refont du mal, tu viens me voir immédiatement, exigea-t-elle avec douceur. D’accord ? Je m’appelle Lucy.
-Moi je m’appelle Gethin Scampers, fit le petit d’une voix tremblante.

Il avait un vague accent, qu’elle avait du mal à situer (Irlandais ? Gallois ?). Lucy s’efforça de ne pas grimacer, mais se sentit intérieurement surprise. Elle ignorait qu’Adam Scampers avait un petit frère.

-Tu es à Gryffondor ? remarqua-t-elle en voyant sa cravate rouge et or. Tu veux que je te raccompagne ?
-Non, ça va aller, refusa-t-il précipitamment. Je veux dire … Je suis un grand garçon, je vais me débrouiller. Merci beaucoup Lucy !
-Typiquement Gryffondor, grommela-t-elle alors que Gethin s’éloignait. Indépendantisme débile.

Le garçon partit à grandes enjambées pour retourner à sa Salle Commune et Lucy partit dans la direction inverse, vers les cachots.

-Attend, Attend, Lucy !

La préfète se retourna, et vit Gethin courir vers elle. Le garçon arriva devant elle, essoufflé.

-Si les Serpentards m’embêtaient, c’est parce que j’avais trouvé quelque chose, je ne voulais pas le leur montrer …
-Qu’est ce que tu as trouvé ? s’enquit Lucy, amusée. Enfin, si tu veux bien me le montrer …

Gethin piqua un fard, et passa sa main dans ses cheveux d’une vague couleur cuivre.

-C’est idiot en fait … Mais je ne sais pas, ça m’a paru … important.

Gethin eut l’air de vouloir disparaître sous terre. Lucy eut un sourire indulgent, et s’accroupit pour être à sa hauteur.

-Tu veux me montrer ?
-Bien, tu es préfète … Je te l’ai dit, c’est idiot … C’est juste une photo.

Lucy dressa un sourcil, surprise, et Gethin fouilla ses poches pour la lui tendre. Lucy sentit un long frisson lui parcourir le dos en contemplant la photo, et elle se leva vivement, surprenant le première année.

-Où est ce que tu as trouvé ça ? demanda-t-elle d’une voix blanche.
-Euh … Là-bas, sur la porte, répondit-t-il en désignant la porte des toilettes. C’est vraiment important ?
-Non, je ne crois pas, fit Lucy avec lenteur, les yeux rivés sur la photo. C’est juste … Enfin (elle soupira, et releva le regard vers Gethin) Laisse tomber, retourne dans sa Salle Commune. Je peux te prendre la photo ?

Gethin hocha vivement la tête, et se dépêcha de retourner dans la tour des Gryffondors. Lucy resta figée au milieu du couloir, les mains crispées sur la photo. Les ombres bougeaient, et les couleurs étaient relativement décolorées. C’était la photo d’un mur. Trois personnes contemplaient ce mur, l’air de vouloir sortir du cadre. Elle avait failli ne pas les reconnaître. Pourtant, elle reconnaitrait ces lunettes entre mille, cette tignasse ébouriffé et pire que tout, ses cheveux d’un rouge flamboyant. C’était ses oncles Harry et Ron et sa tante Hermione. Ils devaient avoir onze ou douze ans. Malgré cette vision venue d’un autre âge, le pire fut le message derrière eux.
« La Chambre des secrets a été ouverte. Ennemis de l’Héritier, prenez garde ».
Dernière modification par Perripuce le sam. 31 mars, 2018 2:05 pm, modifié 3 fois.
Cazolie

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Cazolie »

La fin m'empêche de faire un commentaire décent : le tome 2 m'a toujours terrifié aaaaaah je te jure que ça me fait toujours flipper à mort

(nan en vrai je commenterai correctement demain je pense)
Elicia

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Elicia »

génial !!!
Flammeche7

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Re: Lucy Weasley - Chapitre 1 (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Flammeche7 »

Perripuce a écrit :Bien le bonjour !
Merci pour tout vos commentaires, ça me fait très plaisir que ce prologue vous aie plu ! :)
Voici donc le début de l'Histoire (qui je vous rappelle se trouve 5 ans plus tard, au début de la cinquième année de Lucy :) )
Bon, les Chapitres sont assez court par rapport à ce que j'ai pu produire dans d'autre Création, mais j'espère que ça vous plaira quand même :)
Et je m'excuse d'avance pour les (trop?) nombreux personnages :/
Bonne lecture !! :)




Chapitre 1 : La vie en vert (et rose ? Oooooh) …

Cinq ans plus tard …

-Je n’en reviens toujours pas, commenta Percy Weasley, les yeux rivés sur l’uniforme de sa fille.

Lucy grimaça, et traina son chariot le long de la voie 10 de la gare King’s Cross.
Image
Son père marcha à de grande enjambée à coté d’elle pour ne pas la perdre vue. Ou plutôt, pour ne pas perdre de vue le bel insigne de préfet de Serpentard qui brillait sur sa poitrine.

-Tu t’attendais à quoi ?
-A rien, Lucy, soupira Percy pour apaiser les tentions à venir. Rien du tout. C'est quoi son problème? Il devrait être content qu'elle soit préfète non?

Lucy savait qu’il mentait. Ils avaient passé l’été à se disputer sur son avenir, son père lui assurant sans cesse qu’elle n’arriverait à rien en continuant de côtoyer régulièrement ses cousins, Louis et James, et en poursuivant son rôle dans l’équipe de Quidditch de Serpentard. Déjà que le fait d’être à Serpentard l’obligeait à côtoyer des gens que son père ne considérait pas comme fréquentable … Mais l’arrivée de la lettre de Poudlard et du bel insigne avant fait ravaler tous ces commentaires à Percy Weasley. Un froid avait malgré tout subsisté de ces disputes, et Audrey, la mère de Lucy, l’avait forcé à l’accompagner à la gare pour la rentrée C'est la mère qui fait la loi, comme chez moi ahahaha. Aucun des deux n’avaient été ravi de la nouvelle, mais ils s’y étaient pliés de bonne grâce pour faire plaisir Audrey. Ils passèrent la barrière après avoir vérifier que la voie était libre, et débouchèrent devant le Poudlard Express.

-Bien, se galvanisa Percy en longeant la locomotive. Ah, ça me rappelle des souvenirs … Viens Lucy, je vais … Lucy ?
-Je suis devant toi, papa.

Percy se retourna et vit que sa fille avait pris les devants, ayant plus l’habitude des premiers septembre que lui. Les yeux de la jeune fille roulèrent dans leurs orbites, geste que son père ne put voir. Qu’est ce qui était passé par la tête de sa mère de l’avoir forcé à l’accompagner ? Il était perdu, dans toute cette foule, loin du Ministère, de la réglementation sur les tapis volants, et des chaudrons à fonds trop fins.

-Il y a longtemps que je n’étais plus venu ici …, commenta-t-il avec indécision.
-Dix ans, précisa Lucy. Depuis la rentrée de Molly. Il est pas venu pour le rentrée de Lucy?! Au fait, papa …
-PERCY !

Lucy vit son oncle George arriver, tout sourire, pour faire une étreinte d’ours à son grand frère. Elle savoura l’air gêné, et le visage crispé de son père. Quand George le relâcha, il avait le visage d’un rouge soutenu, et les lunettes de travers. Lucy réprima son rire de son mieux, et son père lui lança un regard d’avertissement, l’air de dire « ose rire, et je te confisque ton balai ! ».

-Alors mon vieux, ça faisait longtemps qu’on ne t’avait pas vu ! fit remarquer George en prenant son frère à bout de bras. Je te le dis, un jour, les chaudrons auront ta peau !
-Et les boites à flemmes la tienne, répliqua Percy avec un semblant de sourire.

Oncle George eut un rire sincère, et salua sa nièce d’un ébouriffement de cheveux. Lucy laissa les deux frères à leurs retrouvailles et partit rejoindre ses couins qui s’étaient réunis un peu plus loin. Roxanne fut la première à l’apercevoir, et lui sauta dans les bras, avant même qu’elle n’aie pu articuler le moindre mot.

-Je le savais que c’était toi qui l’aurais ! se réjouit-t-elle en désignant l’insigne. C’était évident !
-Mes félicitations, maintenant, tu as toutes les cartes pour être le despote que tu es destinée à devenir, :lol: :lol: ajouta Fred en plaquant un baiser sur chaque joue de sa cousine.
-Je pensais que je l’étais déjà ? minauda Lucy avec un innocent sourire. Où sont James et Louis ?
-Déjà dans le train, qu’est ce que tu crois ? répliqua Albus, qui se tenait sagement à coté de Rose.

Lucy leur sourit à tout les deux, et ils le lui rendirent. Albus et Rose étaient tout deux arrivés l’année après la sienne, et avaient été réparti à Gryffondor sans le moindre souci. Ils faisaient à présent leur quatrième année. Dominique parlait avec ses parents derrière eux, puis partit voir ses amis de septième année. Quelque pas plus loin, Hugo et Lily, respectivement à Serdaigle (son père avait failli le renier Toujours aussi borné Ron) et Gryffondor, qui faisaient leur deuxième rentrée, se disputaient la carte d’un Chocogrenouille qu’ils avaient partagé, et Fred se dirigea vers eux pour mettre fin aux hostilités. Il était le seul présent qui avait fini ses études, et Lucy pensait qu’il s’ennuyait de Poudlard. Son orientation avait été sujette à nombreux débats. Son père George aurait voulu qu’il reprenne la boutique, ou qu’il vive du Quidditch, mais Fred avait préféré rentré au Ministère (au département des Jeux et Sports Magiques, certes, mais ça restait le Ministère). Roxanne prit sa cousine par le bras, et elles montèrent déposer leurs bagages dans un compartiment.

-Est ce qu’on va devoir se taper Zabini durant le voyage ? Ok, j'ai encore une blague douteuse qui me vient à l'esprit, mais j'ose pas la faire ahaha grommela Roxanne en faisant tourner une de ses éternelles tresses brunes autour de son doigt.

Elle avait changé, depuis la première année, et Lucy ne pouvait s’empêcher d’être à la fois fière et jalouse de sa compagne de toujours. Elle était grande et mince, un teint hâlé, des pommettes haute, et avait un sourire enjôleur à la fois craquant et annonciateur d’embrouille. Ses beaux yeux bruns pétillaient constamment.

-Je suppose, mais si tu n’es pas contente, tu n’as qu’à aller avec tes amies de Gryffondor !

Roxanne grimaça. Elle s’entendait bien avec son dortoir, mais Lucy savait qu’elle préférait passer la traversée avec elle avant qu’elles ne soient de nouveau séparées à Poudlard. Elle aussi, du reste. Roxanne redescendit embrasser ses parents, et Lucy resta un moment à flâner, la tête passée par la fenêtre ouverte. Elle reconnut vaguement des gens dans la foule. Chloé Nott, son ancienne préfète, accompagnée son petit frère jusqu’au wagon. Jina Kane, une Serdaigle de deuxième année jina c'est pas la fille qui est dans la même année que James 0.o, apparut par la barrière accompagnée d’une belle asiatique aux cheveux noirs qui ne pouvait qu’être sa mère. Grrr Alice Londubat, une troisième année de Poufsouffle, la fille de son professeur de botanique, ramassait les affaires qu’elle venait de faire tomber à l’aide de ses amies. Puis elle le vit, et un sourire narquois s’étendit sur ses lèvres. Elle se dépêcha de sortir de son compartiment, sauta sur le quai, et slaloma à travers les passants, poussant des frénétiques « excusez-moi ! ». Ce n’était pas très digne d’une préfète, mais à sa décharge, elle n’était pas encore à Poudlard. Elle le vit enfin, et profita qu’il soit dos à elle pour lui sauter dessus.

-Bouh !
-Aaaaaaarht ! Weasley ! :lol: :lol: :lol:

Il rattrapa se rattrapa à ses jambes pour retrouver son équilibre, et de fait, cala un peu plus la jeune fille sur son dos. Carrément, comme un ouistiti :lol: Lucy éclata de rire quand elle vit les joues de son ami d’empourprer.

-Arrête, Luke, je suis sûre que je t’ai manquée !
-Autant que le calamar géant, oui, persiffla Luke Zabini. Tu veux bien descendre, s’il te plait ? Mes parents sont encore là.
-Oh …

Elle sauta docilement à terre. Pour être aller une ou deux fois chez le père de Luke, elle savait que ce n’était pas un homme très commode, notamment avec les familles comme la sienne. Elle repéra Blaise Zabini qui discutait avec un homme aux cheveux pâle qu’elle reconnut comme étant Drago Malefoy, le père de Scorpius. Elle le remarquant, elle chercha autour d’elle la tête blonde du Gryffondor, mais il devait déjà être dans le train avec Louis et James. Lucy s’autorisa alors un grand sourire en direction de son ami. Il leva les yeux au ciel, l’air désespéré d’être condamné à subir une nouvelle année avec elle.

-Je savais que ce serait toi, dit-t-il néanmoins avec un sourire en désignant son insigne.
-Et moi je savais que ce serait toi, chantonna Lucy en pointant l’identique insigne qui brillait sur sa poitrine. Si c'est pas mignon

Luke eut un sourire suffisant J'aime les sourires suffisants ahaha, et repoussa une mèche de cheveux blonds qui lui barrait le front. Son ami avant bien grandi depuis la première année, et il n’était pas rare qu’une fille craque totalement sur son minois d’ange et ses doux yeux noirs. Lucy n’arrivait pas à croire que cinq ans après qu’elle ait accidentellement atterrie à coté de lui en métamorphose, ils aient réussi à garder leur amitié intacte. Pourtant c’était un fait : le duo Weasley-Zabini avait la réputation d’être inséparable. Et le fait qu’ils avaient été nommés conjointement préfets ne faisait que renforcer cette idée.

-Euh … Je rêve, ou ton père parle au mien ?

Lucy se tourna vers Blaise Zabini et Drago Malefoy, et vit en effet Percy Weasley les rejoindre, la main tendue, un sourire crispé aux lèvres. Lucy sentit sa bouche s’assécher. Monsieur Malefoy était un collègue de son père puisqu’il travaillait au Ministère. Pour autant, elle n’aimait pas cela le moins du monde. Les deux amis se consultèrent du regard, et rejoignirent les trois adultes.

-Lucy ! fit Percy en la voyant s’approcher. Tu n’es pas dans le train ?
-Pas encore. J’attendais Luke.

Monsieur Zabini lança un regard froid à Lucy, qui l’ignora. Monsieur Malefoy, en revanche, eut un petit sourire amusé.

-Regardez moi ce petit couple de préfet, ricana-t-il avec un certain cynisme. Les pères doivent être fiers, non ?

Le visage des pères en question s’était surtout assombri et crispé à la prononciation du mot « couple ». :lol: Faut pas s'en faire, ils finiront pas ensemble :lol: Si Luke baissa le nez pour ne pas faire face au regard noir de son père, Lucy était en train d’inonder le père de Scorpius sous milles mercis. La moindre remarque qui pouvait gêné son père était bonne à prendre.

-Fier, oui, toussota Percy. Evidemment. Nous nous reverrons au Ministère, Malefoy.
-Tout à fait, Weasley. Bonjour à votre famille.

Le sarcasme se sentait dans la voix de Drago Malefoy, et cette fois, Lucy ne put s’empêcher de lui jeter un regard noir.

-Bonjour à la votre, rétorqua-t-elle sans réfléchir. Comment va votre père ?
-Lucy !

La voix indignée de son père claqua comme un fouet à ses oreilles, et elle retint une grimace. Luke toussotait discrètement à coté d’elle, et elle l’imaginait facilement réprimer à grand mal un fou rire. Percy la prit vivement par le bras, mais avant qu’il n’ait pu faire un geste pour l’éloigner, une voix retentit au dessus d’eux :

-Hey, la préfète parfaite ! Toi et ton sang-pur, dépêchez-vous de ramener vos fesses ! Y’a des espèces de gnomes - je ne suis pas sûre, mais je crois que ça s’appelle des « premières années » - qui tentent d’investir le compartiment, j’ai besoin de ton autorité de … Merlin ! Pas toi aussi préfet, Zabini ? Nom d’un Strangulot, mais je vais passer ma vie en colle … Oh, salut oncle Percy !

Roxanne, la tête passée par la fenêtre du compartiment, fit un sourire radieux à son oncle. Percy contempla un instant la jeune fille, surpris, puis la salua à son tour. Lucy eut le plus grand mal à réprimer son rire, et elle vit que Luke n’en menait pas plus large, mais qu’il le cachait mieux – Roxanne et lui se détestaient par principe. Et on sait tous comment ça va se finir 8-) autant te prévenir, je suis un peu une folle dingue des couples dans les fanfics Finalement, l’interruption de sa cousine avait sauvé la mise à Lucy, qui se contenta de saluer brièvement son père avant de prendre Luke par le bras et de filer vers la locomotive écarlate. Une fois à l’intérieur, ils se regardèrent et éclatèrent de rire.

-Bon sang, l’année commence bien ! commenta-t-il en se tenant les côtes. Je vais encore avoir le droit à une longue lettre de mon père me disant que tu es le diable en personne !
-Tu as vu ma couleur de cheveux ? Qui doute encore que je suis un véritable démon après ça ?
-Personne, admit Luke.

Ils se dirigèrent vers le compartiment de Roxanne, qui s’était rassise sur une banquette pour lire son numéro de Sorcière-Hebdo.

-Où sont les gnomes ? demanda Lucy, amusée.

Roxanne leur lança un bref regard, un sourire espiègle aux lèvres.

-J’ai un peu dégnommé le compartiment, ça prenait trop de place. Alors, ma petite intervention ? Ça mérite l’ordre de Merlin, avouez-le !
-Avec un manque pareil de subtilité, ça mérite surtout que tu la fermes, Ce type est génial :lol: tacla Luke avec sarcasme.

Roxanne lui lança un regard noir, et Lucy soupira profondément en s’installant en face de sa cousine. Luke se mit de l’autre coté de compartiment, sur la même banquette que Lucy, diamétralement opposé à Roxanne. Qu'est-ce que je disais? C'est l'amour fou :lol: Lucy soupira. Ils ne se côtoyaient pas beaucoup – elle évitait le plus que possible que cela arrive – mais les rares fois où c’était le cas, elle avait envie de leur jeter un sort.

-Retour à Poudlard, entonna-t-elle néanmoins avec un sourire.

Roxanne leva les yeux de Sorcière-Hebdo, et sourit aussi.

-Hey oui. Encore une joyeuse année qui nous attend ! Quidditch, farces et attrapes, Pré-au-lard …
-BUSE, révisions, angoisse …
-La ferme, Zabini ! persiffla Roxanne en lui lançant son magazine à la figure.

Lucy se cacha derrière le livre qu’elle venait d’ouvrir pour se protéger de ses deux meilleurs amis. Les choses se calmèrent vite et Luke se plongea corps et âmes dans les dragées surprises, tenant le Sorcière-Hebdo de Roxanne en otage. Le regard de Lucy se perdit dans le paysage, et elle vit ses cinq années à Poudlard défiler devant ses yeux. Merlin, comme les choses avaient changées depuis … Rétrospectivement, quand elle pensait à ce qu’elle avait pensé de Serpentard en arrivait à Poudlard, elle riait toute seule. Elle avait cru que le Choixpeau avait fait une erreur. Que jamais elle ne serait une Serpentard.
L’erreur, c’était elle qu’il l’avait faite.
Du moins, partiellement.

Deux faits lui avaient prouvé qu’elle était digne d’être à Serpentard. Deux constatations, en réalité.
1) Elle était ambitieuse.
2) Elle était vicieuse.
Moyen de comprendre cela : le Quidditch.
Elle n’avait jamais songé à jouer au Quidditch. Ses parents n’aimaient pas vraiment cela, même s’ils appréciaient le spectacle (sa mère était une supportrice invétérée des Harpies de Holyhead). Mais aucun d’eux ne possédaient de balais, et Molly encore moins. Mais tout s’était débloqué à l’été qui avait suivi sa première année. Elle l’avait passé au Terrier, avec ses cousins, et Roxanne. Celle-ci voulait faire partie de l’équipe de Quidditch de Gryffondor à la rentrée, au poste vacant de Gardien. Son frère s’était promis de l’aider, ainsi que James, qui jouait au poste d’attrapeur. Finalement, l’ensemble de la famille s’était mobilisée, Lucy y comprise, malgré le fait qu’elle n’était montée qu’une fois sur un balai. Ils avaient donc passé l’été à entrainer Roxanne, volants tour à tour sur les balais disponibles pour lui marquer des buts sur un terrain improvisé. En deux mois, le vol à balai de Lucy s’était considérablement amélioré, et elle volait aussi bien que Roxanne. Et elle était devenue la pire ennemie de sa cousine, parce qu’elle était celle qui la trompait la plus facilement. Lucy prenait un malin plaisir à faire des feintes à sa cousine, chercher ses points faibles pour les exploiter, lui faire des coups bas pour qu’elle puisse se préparer. Elle combinait toutes les connaissances qu’elle avait de Roxanne pour lui faire les coups les plus pendables possibles et Roxanne n’avait jamais réussi à arrêter le moindre de ses buts. Ça avait été tellement frustrant pour elle qu’une de leurs séances d’entrainement avait fini en course poursuite à balais qui s’était achevée dans une marre non loin du Terrier. Toujours était-il que la veille de leur retour à Poudlard, Fred s’était posté devant elle, le visage grave.

-Je suis en train de me jeter dans la gueule du dragon. Mais à la rentrée, tu vas me faire le plaisir d’aller voir Daphnéa McColley pour qu’elle te prenne dans l’équipe, avait-t-il exigé, sous le regard éperdu de Lucy.

Daphnéa était une sixième année à Serpentard, capitaine de l’équipe au poste de poursuiveuse. Lucy n’avait rien répondue, incertaine, et Fred s’était assis à coté d’elle pour lui dire qu’il n’avait pas cessé de l’observer de l’été, et que si elle avait été à Gryffondor, il aurait viré l’un de ses poursuiveurs pour la prendre dans l’équipe. Elle ne se débrouillait pas trop mal, pour une fille qui savait à peine monter à balai avant l’été. Puis James et Louis étaient venus derrière son cousin, suivi de certains de ses oncles et tantes, approuvant ce que Fred venait de lui dire. Attention, toute la Famille s'y met Lucy avait hésité. Si elle était ignorée de la plupart des Serpentards, elle n’en était pas plus acceptée. Elle ignorait ce qui se passerait si elle se présentait aux essais. Elle n’avait pas prit la décision en arrivant à Poudlard, et Fred finit par prendre les devants en allant parler à Daphnéa. C’était une fille relativement ouverte, qui avait été intriguée à l’idée qu’une Weasley puisse entrer dans l’équipe, et était venue invitée Lucy aux essais en personne, devant toute la table des Serpentards. L’équipe dans son entièreté avait hurlé au scandale, mais Daphnéa, Luke et sa sœur Eléonore l’avait vivement défendue et poussée à passer les essais. Il manquait un poursuiveur à Serpentard, aux cotés de Daphnéa et de Marcus Montague, et elle s’était retrouvée en compétition avec des élèves plus âgé qu’elle, mais le pire avait été de voir arrivé Liam Pucey, un sourire arrogant aux lèvres. Il avait passé la moitié des essais à lui faire des piques désagréables, et Lucy avait serré les dents. Puis lui et les autres candidats l’avaient fait tomber de son balais (en réalité, le balais que James lui avait prêté pour les essais), à plusieurs reprise. Au bout de la cinquième fois, elle sentit une petite flamme s’allumer dans son cœur, une flamme dont elle n’avait jamais eu conscience.
L’orgueil.
L’envie de gagner.
Elle, et personne d’autre.
C’était décidé. Elle ne laisserait pas une miette de dignité, ni à Liam Pucey, ni aux autres.
Elle allait leur montrer de quoi était capable une Weasley Serpentard.
Elle était remontée sur son balai.
Elle était restée à l’écart, observant le gardien, contemplant ses adversaires.
Elle s’était élancée. Et elle s’était tellement concentrée sur le jeu qu’elle en avait oublié le monde extérieur. Quand elle était redescendue, la moitié des personnes présentes l’avaient regardé bouche bée, l’air surpris que ce petit bout de Weasley soit capable de jouer au Quidditch. Pourtant, quand il fallut retenir quelqu’un, ce fut le nom de Lucy que Daphnéa prononça, avec un grand sourire, et personne n’avait protesté, pas même Montague, qui avait l’habitude de lui lancer des regards de travers. Lucy n’avait pas réalisé sur le coup, mais quand Eléonore vint la prendre dans ses bras, et que Luke lui hurla que finalement, il n’aurait plus honte de trainer avec elle :lol: , elle sut qu’elle avait réussi.
Il avait fallu de l’orgueil, et éveiller le soupçon d’ambition qui dormait en elle, mais elle était à présent Poursuiveuse dans l’équipe de Serpentard.
Elle avait très vite été intégrée à l’équipe. Notamment parce qu’elle n’était pas mauvaise de base, mais aussi parce qu’elle s’était révélée être une bonne stratège, « vicieuse à souhait » comme lui avait dit Daphnéa après un match contre Serdaigle où Lucy avait passé son temps à ridiculiser le gardien avec des feintes et des coups pendables comme elle n’aurait jamais accepté d’en faire à Roxanne. Elle avait formé avec sa capitaine et Marcus Montague le trio d’attaque le plus craint de l’école, et l’année de départ de Daphnéa, lors de la troisième année de Lucy, ils avaient réussi à soulever la coupe face à Gryffondor. Jamais Fred n’avait plus regretté que l’avoir présenté à Daphnéa, et jamais ses cousins ne l’avait autant haïs (Elle avait marqué pas moins de onze buts lors de la finale, et le score avait été de 280 à 210. James avait attrapé le vif d’or, mais les poursuiveurs Serpentards avaient été trop efficaces).

Se rappeler de tout cela fit sourire Lucy face à la fenêtre du Poudlard Express. La coupe de Quidditch avait été l’ultime étape de l’intégration de la jeune fille à Serpentard, et elle se souviendrait à jamais du moment où toute l’équipe l’avait portée en triomphe parce qu’elle avait l’artisante de la victoire, cette même équipe qui deux ans plus tôt l’avait méprisée quand elle était arrivée aux essais. Mais elle ne leur en voulait pas : elle avait gagné leur respect, et ils avaient gagné le sien. A présent, l’insigne de préfet brillait sur sa poitrine, et marquait comme l’aboutissement de carrière à Serpentard. Car en plus d’être bonne poursuiveuse, elle était également la meilleure de sa classe, ce qui devait justifier ce pourquoi elle portait cet insigne.

-Pourquoi tu souris ?

Lucy se retourna vers Roxanne, qui l’observait en haussant les sourcils.

-Je repensais à la finale de Quidditch de troisième année, répondit-t-elle avec un sourire narquois, sachant très bien que Roxanne détestait qu’elle lui rappelle cet épisode.
-La ferme, ou sinon je parle de celle de l’année dernière, menaça Roxanne.

Lucy grimaça, et préféra se taire. L’année dernière avait été beaucoup moins fructueuse, du fait du départ de l’irremplaçable Daphnéa et de la blessure dés le premier match de Montague. Toujours était-il que Gryffondor avait ravi la coupe à Serpentard, pour le plus grand plaisir de Londubat, McGonagall et de ses cousins, qui s’étaient fait une joie de lui rappeler la catastrophique finale qu’elle avait jouée durant tout l’été.

-Un accident, prétendit Lucy avec dignité. Ça n’aurait jamais dû arriver.
-Tu es juste dégoutée parce que Scampy Scampy? On dirait un surnom pour un hippocampe t’a fait tombée …
-Oh, ne me parle pas de lui !

Roxanne pouffa sous cape. Quelque seconde plus tard, après une heure de trajet, Luke et Lucy l’abandonnèrent pour aller dans les premiers wagons pour une réunion de préfet. Devant le compartiment, les mains dans les poches et un sourire envoutant aux lèvres, un garçon aux cheveux blonds parlait avec la préfète de Gryffondor, Catherine Jones. Il se pencha vers elle et planta un doux baiser sur ses lèvres. Lucy pila net, et Luke lui rentra dedans, surpris.

-Weasley !
-Louis ! Ouf, j'ai cru que c'était Scorpius!

Son cousin sursauta, et se redressa pour adresser un grand sourire à la jeune fille. Il chuchota quelque mot à Catherine, qui lui sourit et entra dans le compartiment des préfets. Sa cousine le regardait, presque bouche bée.

-Louis … Tu as une copine.
-Et alors ? cingla l’intéressé en arrivant vers eux. Ça arrive même à des gens bien.
-Ça tombe bien, tu n’es pas quelqu’un de bien, rétorqua Luke, la main sur la porte du compartiment.
-On t’a sonné, Zabini ?
-Louis, siffla Lucy en lui donnant un coup dans le bras.

Les deux garçons haussèrent les épaules et Luke s’engouffra dans le compartiment pour laisser Lucy avec son cousin.

-Au moins, elle est préfète, peut-être qu’elle aura une bonne influence sur toi, fit remarquer la jeune fille avec un sourire.
-Scorpius est préfet, ce n’est pas pour ça qu’il a la moindre influence sur James et moi, contrattaqua Louis. Remus bis D’ailleurs, tu ferais mieux de rentrer, je ne voudrais pas que tu sois salie.

Lucy sentit comme une pierre lui tomber dans l’estomac. Elle observa son cousin, les yeux plissés par la suspicion.

-Louis, gronda-t-elle sourdement, menaçante. Qu’est ce que vous avez encore fait ?
-Qu’est ce qu’il y a, tu vas me mettre une retenue, petite préfète parfaite ? se moqua son cousin en commençant à s’éloigner. Rentre dans le compartiment !
-Je pourrais ! cria-t-elle.

Louis se retourna pour lui faire un regard profondément dubitatif, et continua sa route en slalomant entre les élèves. Lucy pesta et entra dans le compartiment. Louis, James et Scorpius entraient tout trois en sixième année, et le Trio inséparable était le cauchemar de McGonagall et de Hukles, le concierge. La directrice avait tenté de les calmer en nommant l’an dernier Scorpius préfet, mais rien n’y faisait. Elle s’assit sur la banquette aux coté de Luke, et Lysander Scamander, un garçon de Serdaigle et le préfet en chef, s’amusa de les voir tout deux préfets. Lucy vit Catherine, discrètement appuyée contre la fenêtre, mais il n’y avait aucune trace de Scorpius, le deuxième préfet de Gryffondor et il manquait le préfet de Poufsouffle. Lysander commençait d’ailleurs à s’en agacer.

-Je vous jure que si je n’étais pas sûr de me prendre un procès si je le faisais, je le donnerais en pâture aux Ronflax Cornue. Lucy, ne fais pas cette tête !
-Quelle tête ?
-Celle que tu fais pour dire « Lys, parle moi encore de Ronflax Cornue, et je te jette dans le Lac Noir ».
-Alors arrête de parler de Ronflax Cornue, sinon que je te jette dans le Lac Noir.
-Elle a raison, enchérit Catherine avec un sourire. Mais au fond, on t’aime, Lys !
-Pas moi, grommela Luke, si bas que seule Lucy put l’entendre. Et s’il me reparle encore de Ronflex à corne, je t’aiderais à le jeter dans le Lac Noir.

Lucy pouffa en silence pour ne pas vexer Lysander, qui discutait à présent avec Catherine. Elle aimait bien les jumeaux Scamander. Ils avaient un coté décalé qui pouvait être agréable. Quand ils ne parlaient pas de Ronflax Cornue. C’était devenu une sorte de plaisanterie pour tout ceux qui les connaissait, et les jumeaux ne s’en vexaient pas. Les autres préfets suivirent l’échange, amusé, et soudainement, le préfet manquant de Poufsouffle ouvrit la porte du compartiment. Lucy ne comprit pas ce qui se passa alors. Le compartiment entier se retrouva plongé dans un nuage coloré. La poussière lui piqua les yeux, et le nuage était tellement épais qu’elle ne distinguait plus Luke à coté d’elle. L’ensemble des préfets toussota, les narines et la gorge prise d’assaut.

-Par la barbe de Merlin, s’étrangla Stephen MacGreggor, de Poufsouffle. Qu’est ce que …
-Weasley ! cria Luke avec rage.
-Je n’ai rien fait ! protesta Lucy. :lol: :lol: :lol: :lol:
-Mais pas toi, imbécile ! :lol:

Lucy comprit Luke avec une demi-seconde de retard. Cette attaque était sans nul doute l’œuvre de Louis – et de James. Catherine s’était levée et avait ouvert la fenêtre alors que Stephen maintenait la porte grande ouverte. Lucy les regarda faire, incrédule, et prit sa baguette en bois d’orme de sa poche.

-Evanesco.

Aussitôt, le nuage coloré disparut et tout le monde recouvra la vue avec soulagement. Enfin, un soulagement tout relatif. Lucy regarda autour d’elle, et gémit en se mettant le visage dans les mains.

-Lucy ? fit timidement Lysander. Tu sais que tes cheveux sont …
-Je ne veux pas savoir, le prévint-t-elle sans se redresser. Les tiens sont bleus, du reste.
-Et les tiens, rose, remarqua Stephen en passant une main dans sa chevelure d’un vert vif. Remarque, ça te va bien … Enfin pas tant que ça, je te préférais rousse, ajouta-t-il précipitamment en la voyant se redresser pour lui jeter un regard incendiaire.
-Je vais les tuer ! ragea Luke, les cheveux d’un mauve particulièrement voyant. Pour de vrai ! Je vous jure qu’ils vont souffrir le martyr !

Tout le monde se mit à parler en même temps, et Lucy remarqua que la seule qui s’en était sortie intacte était Catherine. Tellement chevaleresque de la part de Louis Et évidemment, le grand absent – et donc le grand coupable – Scorpius Malefoy. Lucy ferma les poings, et se jura de le leur faire payer – et avec les intérêts. Elle n’était plus la gamine qu’ils avaient fait tournoyer autour d’eux quand ils étaient petits, ni la petite fille effrayée par la répartition. Elle était Lucy Weasley, elle était préfète de Serpentard, et elle aurait sa vengeance.

***

La teinture rose de ses cheveux mit trois jours à partir. En sortant du Poudlard Express, Lysander s’était mis à courser Louis et James jusqu’au château, James se défendant un arguant qu’au moins maintenant, on ne le confondrait plus avec Lorcan, son jumeau. Les préfets des trois Maisons s’étaient mis d’accord pour leur infliger une retenue dont Lysander déciderait du contenu (Lucy lui faisait entièrement confiance, Lysander pouvait être sadique, quand il s’y mettait). Evidemment, pour une première en tant que Préfet, ça avait fait du bruit. La crédibilité de Lucy et de Luke en avait prit un sacré coup quand ils avaient vu les premières années d’esclaffer devant eux. Et le pire avait été le fou rire de Liam Pucey. Quand elle vit la haine dans ses yeux, Lucy se jura qu’elle ne laisserait aucune miette de dignité à ses cousins, qui, par mesure de précaution, avaient sauté le repas de répartition. Elle passa donc trois jours à arpenter les couloirs, une longue chevelure rose comme un étendard de la honte derrière elle, cherchant frénétiquement les coupables, échauffant intérieurement des plans de vengeance. Trois jours plus tard, elle fut ravie de retrouver sa rousseur habituelle. Après un cours particulièrement ardue de métamorphose où Greengrass passa la moitié de l’heure à leur rappeler que cette année était celle des BUSE, déterminante pour leur avenir, etc …, Lucy se précipita à la bibliothèque, les bras chargés de livres. Leur directrice de Maison n’avait pas été très tendre avec eux, leurs donnant une masse incroyable de devoirs à faire pour le prochain cours. Lucy se glissa fugitivement dans la bibliothèque et son cœur fit un bond quand elle s’assit à une table. Presque en face d’elle, un garçon aux cheveux pâles et au menton pointu relisait un long parchemin avec attention, une pile de livre à coté de lui. Scorpius Malefoy. Lucy remballa ses affaires, et les posa brusquement sur la table, devant le garçon. La table trembla et Scorpius sursauta, reversant sa bouteille d’encre sur le parchemin qu’il venait. Il prit son devoir à présent illisible, et Lucy eut un sourire torve.

-C’était loin d’être voulu, mais je mentirais en disant que je suis désolée.
-Tu es une plaie, mini-Weasley.
-Dixit le gars qui m’a teint les cheveux en rose, persiffla la jeune fille. Qu’est ce que tu as à dire pour ta défense ?
-Que c’était l’idée de James ? proposa Scorpius avec un sourire enjôleur. Allez, Lucy, tu as eu les cheveux roses, tu as ruiné mon devoir, un partout, non ?
-Non, refusa Lucy. Toi et tes deux mousquetaires avaient trop d’avance.
-Peut-être, mais en attendant, sois un peu charitable : je dois rendre ce devoir pour dans … (il consulta sa montre) une heure, et maintenant je dois tout recopier … On sait pourquoi il a pas été réparti à Serdaigle celui là

Les yeux de Lucy roulèrent dans leurs orbites, mais elle s’assit sagement à la table de mauvaise grâce. Son ami la remercia d’un sourire, et prit un nouveau parchemin. Lucy le regarda faire, le menton appuyé sur sa pile de livre. Après sa répartition à Serpentard, Scorpius avait été son meilleur soutient, le seul à comprendre qu’elle était à la fois une proscrite chez les Serpentards, et une proscrites chez les Weasley. Pendant les vacances de ces deux premières années, ils n’avait cessé de lui envoyer des lettres presque-quotidienne pour la soutenir moralement C'est trop mignoooon (L’oncle Ron l’avait presque ignoré , papy Weasley rougissait et bégayait dés qu’il devait lui adresser la parole, et l’oncle George avait aidé James et Louis à mettre quelque petit piège dans sa chambre). Sans Scorpius, elle ne s’en serait peut-être pas sortie comme elle avait réussie, et sans qu’elle ne le lui avoue, il était devenu une sorte de modèle. Malgré des disputes fréquentes avec son père et de régulière accusation de magie noire de la part des élèves de l’école, il était très bien intégré à Gryffondor (Faire parti des trois mousquetaires aidait beaucoup), et avait l’an dernier hérité de l’insigne de préfet (mais c’était surtout pour contrer lesdits mousquetaires). Sans le vouloir, Lucy suivait la même lignée, mais à Serpentard.

-Je savais que c’était toi qui l’aurait, dit-t-il justement en désignant son insigne. Qui d’autre ?
-Aucune idée, tu demanderas à ta tante, répondit Lucy. Luke a envie de meurtre.
-Pauvre enfant.
-Ne te bile pas, Malefoy. Je te laisse tranquille au nom de la sainte institution des devoirs, mais j’aurais ma vengeance. Foi de Weasley.
-Foi de Serpentard, plutôt, glissa-t-il sans relever la tête.

Elle lui donna un coup de livre sur le bras pour le faire taire. Ils travaillèrent en silence pendant quelques minutes. Mais un peu plus tard, une pile de livre vint s’abattre à coté de Lucy, et Scorpius retint à temps la bouteille d’encre qui venait de vaciller à nouveau.

-Kane !
-Désolée, s’excusa Jina sans la moindre gêne. Oh, Lucy, tu as réussi à te débarrasser de ton rose ? Tu as raison, ça ne t’aillait pas au teint.
-La ferme, la tacla la jeune fille avec un sourire.

Jina sourit et partie ranger ses livres. Lucy la regarda s’éloigner. Scorpius avait toujours été son compagnon de travail, puisqu’il était très bon élève, et qu’ils avaient les mêmes options (enfin, elle faisait Etude des Runes quand lui avait pris Etude des moldus. Lucy était persuadée que c’était pour faire enrager son père). Jina se joignait souvent à eux (parce qu’elle faisait Arithmancie comme eux), même si elle avait tendance à un peu plus trainer avec James. Mais son coté Serdaigle la forçait à travailler d’arrache-pied pour dépasser Scorpius dans toutes les matières. Jina revint vers eux, et Lucy désigna l’insigne qu’elle avait sur la poitrine. La Serdaigle baissa les yeux et s’esclaffa.

-Capitaine de l’équipe, moi ! plaisanta-t-elle.

Elle jouait au poste d’attrapeuse, comme sa mère avant elle, et c’était ce qui la mettait en rivalité avec James. Lucy eut un sourire entendu.

-Tu sais que James est celui de Gryffondor ?
-Alors il va comprendre sa douleur Ça promet d'être épique :lol: , répliqua Jina avec un sourire carnassier. Et à Serpentard ? Du sang neuf ?
-Non, Montague.

Jina grimaça. Marcus Montague était un excellent poursuiveur, et Lucy ne changerait de partenaire pour rien au monde. Mais il n’était pas connu pour son empathie.

-En attendant, commenta-t-elle, j’ai un devoir de Défense Contre les Forces du Mal.
-Oui, je sais, c’est celui que je suis en train de recopier, grommela Scorpius en lançant un regard noir à Lucy. Je te jure, si je m’écoutais, je te dénoncerais aux Mousquetaires …

La jeune fille pouffa sous cape. Ce surnom s’était imposé lors de sa troisième année, après une énième bêtise quand Campbell, la professeur de potion, qui était née-moldue, les appela publiquement ainsi. Les trois garçons avaient regardé la prof sans comprendre, mais toutes les personnes avec des origines moldues avaient souri d’un air entendu. Lucy se souviendrait toute sa vie de la fois où ils avaient réussi à s’introduire dans la Salle Commune de Serpentard pour la décorer avec des « Qui sont les meilleurs ? – GRYFFONDOR ! », des écharpes aux couleurs de leur Maison, et divers fanfreluches de couleurs assez voyante - dont beaucoup de rose. C’était quoi, d’ailleurs, leur problème avec le rose ? La réflexion traversa l’esprit de Lucy, et elle tiqua. Bientôt, un sourire sadique s’étira sur ses lèvres, et elle le dissimula en ramenant son livre devant son visage. Ce n’était pas la vengeance idéale, mais ça ferait l’affaire. Elle abandonna Scorpius et Jina, prétextant avoir oublier quelque chose dans sa chambre et courut à travers tout le château, et escalada les marches quatre à quatre pour se retrouver devant la Salle Commune de Gryffondor. Par chance, Albus venait de sortir du portrait de la Grosse Dame, et Lucy lui sauta presque à la gorge.

-Ali Prince Ali, oui, c'est bien lui! Ali Ababwa! ! J’ai besoin de toi !

Albus eut un mouvement de recule, surpris, puis un air de suspicion vint se peindre sur son visage.

-Je ne te ferais pas rentrer ! prévint-t-il, ayant deviner ses intentions.
-Oh que si tu vas le faire, sinon je dis à Aurora Kimberland que tu es amoureux d’elle depuis deux ans – et fais attention, je serais capable de le faire !

Albus regarda autour d’eux, affolé. Lucy eut un petit sourire suffisant. Aurora était une fille de son année à Gryffondor, très jolie, pour laquelle il craquait depuis sa deux ans, mais qu’il n’avait jamais osé aller voir – il la trouvait trop bien pour lui. Il lui renvoya un regard blessé, et Lucy se radoucie. Elle n’oserait pas faire du mal à Albus, il était trop candide et il avait toujours été adorable avec elle.

-Bon, peut-être que je ne le ferais pas, admit-t-elle, avant de joindre les mains au niveau de son cœur. Mais s’il te plait, s’il te plait, je dois faire quelque chose contre James, et ce très vite … En plus je te vengerais par la même occasion ! Allez, Ali, s’il te plait, s’il te plait …
-Je déteste quand tu m’appelles Ali.
-S’il te plait ?

Elle lui fit le numéro des « grand yeux bleus implorant ». Albus la jugea un instant de son incroyable regard vert aaaaah , puis soupira. Il lui demanda de se boucher les oreilles et elle se retint de lui sauter au cou pour s’exécuter. Quand elle laissa retomber ses mains, elle entendit juste le portrait de la Grosse Dame gratifier Albus d’un « vous-même » avant de pivoter. Lucy plaqua un baiser sur la joue du Gryffondor.

-Tu es mon cousin préféré !
-Y’a intérêt, grommela Albus en s’engouffrant à sa suite dans l’ouverture. Je viens avec toi, pour limiter les dégâts.

Lucy eut un sourire sadique, et monta aux talons de son cousin dans le dortoir des garçons de Gryffondor. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici, ses cousins l’avaient plusieurs fois laissée rentrer pour les différentes fêtes qu’ils avaient organisé (elle était bien trop souvent la seule Serpentard …). La Salle était presque vide, et le dortoir était encore plus désert. Cependant, en arrivant sur le pallier, la porte des cinquièmes années s’ouvrit.

-Oh, c’est Adam ! remarqua Albus à voix basse.
-Quoi ? Pas question ! réagit immédiatement Lucy en entrainant son cousin par le col.

Par chance, Adam Scampers Oh, c'est lui Scampy!n’eut pas le temps de les voir avant qu’ils ne s’engouffrent dans la chambre de James, et il descendit dans la Salle Commune. Adossée au mur de la chambre des sixièmes années, Lucy soupira profondément. Albus la gratifia d’un petit sourire.

-Tu lui en veux toujours ?

Sa cousine le fusilla du regard, et il battit en retraite. Si Serpentard n’avait pas gagné la coupe de Quidditch l’année dernière, c’était en grande partie de la faute d’Adam Scampers. Et elle lui fait la tête depuis tout ce temps? :shock: Elle se redressa et observa la chambre autour d’elle.

-Trois jours de cours et déjà un bordel incommensurable, commenta-t-elle en prenant du bout de la baguette un caleçon qui devait appartenir à Louis.

Elle murmura un mot à voix basse, et le sous-vêtement se colora en rose. Albus pouffa à coté d’elle.

-C’est ça ton plan ?
-Tu as mieux ?

Albus eut un sourire espiègle. Il était moins farceur que son frère et sa sœur, mais il était plus subtil. Il fallait se méfier quand Albus Potter souriait ainsi.

-C’est déjà une bonne base, mais j’ai de quoi l’améliorer. Attend-moi ici.

Et il se glissa dans le couloir, et Lucy se mit à lancer des sortilèges sur les lits des trois mousquetaires pour transformer leur chambre de mâle qui se respecte en un petit nid douillet digne du salon de Madame Piedoddu à la Saint-Valentin. Albus revint quelque seconde plus tard, les bras chargés de diverses boites et paquets. Lucy se jeta sur ces trouvailles alors qu’il observait son travail d’un air appréciateur.

-En fait, ça leur va bien, cette couleur.
-Je pensais que tu voulais éviter les dégâts ? se moqua sa couine en montant sur le lit de James.

Albus haussa les épaules. Lucy le comprenait : depuis qu’il était né, il était la cible prioritaire des moqueries de James. La moindre occasion de se venger était pour lui du pain béni. Il l’aida à fixer les paillettes et les plumes qu’il avait ramené (où Merlin les avait-il trouvé, elle n’en avait aucune idée, mais elle ne l’avait jamais autant aimé qu’en ce moment), et leur jeta un sort. Ils venaient de piéger le lit de Scorpius quand un flash d’appareil photo retentit dans la chambre. Albus sursauta, et renversa des paillettes dans la chambre.

-Lily !
-Au moins, j’aurais des preuves pour vous faire chanter, fanfaronna sa sœur avec un sourire éclatant.

La petite Lily se tenait fièrement dans l’encadrement de la porte, un sourire éclatant aux lèvres, un appareil photo entre les mains. Lucy darda un regard noir sur l’appareil. Cette chose était un objet de magie noire que sa cousine apprécier un peu trop.

-Tu ne feras pas ça, Lily, gronda-t-elle sourdement.
-Oh que si, assura-t-elle. D’ailleurs, tu ne donnes pas trop l’exemple, pour une préfète parfaite …
-Je confirme, intervint Roxanne en arrivant derrière elle. Tu fais ta rebelle, Lulu ?
-Je me venge, rectifia la Serpentard en nettoyant d’un coup de baguette les paillettes qu’Albus avait laissé échapper. Et il est hors de question que je me fasse balancer avant la vengeance ait lieu, alors Lily … Négociations.

Un petit sourire presque sadique s’étira sur les lèvres de sa jeune cousine et elle joua un instant avec son appareil, l’air entendu. Lucy finit de fixer tous ses pièges et descendit souplement des lits. Roxanne examina la chambre et éclata de rire.

-J’adore ! C’est bon, vous avez achetez mon silence !
-Pas le mien, commenta Lily en croisant les bras sur sa poitrine. Lucy, Al ?

Albus avait l’air à mi chemin entre la personne qui voulait frapper quelque chose, ou celle qui voulait s’enfoncer sous terre, ici et maintenant. Ses joues étaient d’un rouge soutenu, et il restait des paillettes dans ses cheveux d’aile de corbeau, mais il fusillait sa sœur du regard. Lucy ne se laissa pas démonter.

-Rappelle moi ma grande, qui t’a laissé aller à la fête que donnait les Poufsouffle dans la cuisine l’année dernière ?
-Quoi ? glapit Albus.
-Lucy ! hurla Lily. Tu avais dit que tu ne dirais rien !
-Et mince, fit mine de s’excuser la jeune fille en passant une main dans ses cheveux. Désolée, c’est vrai … Heureusement que ma langue a fourché devant Ali, ce n’est pas le pire, imagine si ça avait devant James…

Lily eut soudainement le visage aussi rouge que ses cheveux, et Lucy sut que s’était gagné. L’an dernier, Stephen MacGreggor, un des Poufsouffle avec lequel elle s’entendait bien, lui avait proposé de venir dans une petite fête qu’ils organisaient pour fêter leur victoire contre Gryffondor. Aucun de ses cousins n’y allaient pas, pour des raisons évidentes, mais Lily avait tanné ses frères pour pourvoir s’y rendre, et tout deux avaient refusés. Finalement, Lucy l’avait quand même vu avec Hugo dans la cuisine (comment avait-elle réussi à déjouer la surveillance de ses frère, ça restait pour Lucy un mystère), et elle avait choisi de garder le secret – non pas par intérêt, mais par loyauté.

-C’est bien une méthode de Serpentard, grommela Lily.
-On t’avait dit de ne pas y aller ! intervint Albus.
-Ça va, Al, elle n’en est pas morte, rétorqua Roxanne avec un éclat de rire. Laissez-la vivre, cette pauvre petite !
-Et dit quoique ce soit à Jim, et je te jure que je lui montre la photo que je viens de prendre, menaça la benjamine.
-Il ne le fera pas, promit Lucy avec un regard appuyé à son cousin. Hein Ali ?

Albus leur lança à toute les trois un regard noir, et grommela son accord entre ses dents. Il partit ensuite rejoindre Rose qui travaillait en bas, les pieds trainant, Lily à sa suite. Roxanne gratifia Lucy d’un sourire éclatant.

-Je te trouve parfaite quand tu es comme ça ! jubila-t-elle.
-Moi, je me trouve Serpentard.

Le ton était presque amer. Malgré son intégration à sa Maison et son acceptation de la situation, elle continuait de mépriser une partie ce qui était relatif à cette Maison. Son coté vicieuse en tête de liste. Mais paradoxalement, c’était aussi ce qui lui avait permis de survivre ses quatre dernières années. Roxanne sourit et s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras.

-Moi je commence à trouver que c’est ce que je préfère en toi, lui souffla sa cousine à l’oreille. Tu es la meilleure, ma Lulu …
-Hum … Tu diras à Lily de prendre des photos ?

Roxanne éclata de rire, et les deux jeunes filles descendirent. Albus leur lança un regard de travers et la Gryffondor lui ébouriffa joyeusement ses cheveux noirs. Lucy sourit et sortit de la Salle Commune de Gryffondor avant que l’un des mousquetaires ne la voie. Elle était partie pour retourner dans sa Salle Commune quand elle entendit des bruits de voix, au deuxième étage. Elle passa sa tête dans le couloir, intriguée, et vit deux élèves brutalisé un garçon qui devait être en première année – la taille ne trompait pas. Son sang ne fit qu’un tour.

-Hey !

Les deux garçons arrêtèrent immédiatement, et Lucy sentit le désespoir la submerger quand elle vit leurs uniformes aux mêmes couleurs que les siennes. C’était dans ses instants qu’elle avait honte d’être Serpentard.

-On fait rien de mal, protesta un premier garçon avec un sourire suffisant. On lui demandait juste s’il avait des Chocogrenouille pour nous …
-Vous me prenez pour une imbécile ? cingla Lucy. Virez avant que je ne vous mette une retenue ! Allez, plus vite !

Les deux élèves se regardèrent, puis virent son insigne de préfète et décidèrent de passer leur chemin, non sans quelque grognement. Lucy se tourna vers le première année, qui s’était réfugié contre le mur quand elle était intervenue. Il tremblait de tous ses membres. Lucy eut pitié de ce pauvre enfant, et lui mit la main sur l’épaule. Le petit sursauta.

-S’il te refont du mal, tu viens me voir immédiatement, exigea-t-elle avec douceur. D’accord ? Je m’appelle Lucy.
-Moi je m’appelle Gethin Scampers, fit le petit d’une voix tremblante. Oh le pauvre chou

Il avait un vague accent, qu’elle avait du mal à situer (Irlandais ? Gallois ?). Lucy s’efforça de ne pas grimacer, mais se sentit intérieurement surprise. Elle ignorait qu’Adam Scampers avait un petit frère.

-Tu es à Gryffondor ? remarqua-t-elle en voyant sa cravate rouge et or. Tu veux que je te raccompagne ?
-Non, ça va aller, refusa-t-il précipitamment. Je veux dire … Je suis un grand garçon, je vais me débrouiller. Merci beaucoup Lucy !
-Typiquement Gryffondor, grommela-t-elle alors que Gethin s’éloignait. Indépendantisme débile.

Le garçon partit à grandes enjambées pour retourner à sa Salle Commune et Lucy partit dans la direction inverse, vers les cachots.

-Attend, Attend, Lucy !

La préfète se retourna, et vit Gethin courir vers elle. Le garçon arriva devant elle, essoufflé.

-Si les Serpentards m’embêtaient, c’est parce que j’avais trouvé quelque chose, je ne voulais pas le leur montrer …
-Qu’est ce que tu as trouvé ? s’enquit Lucy, amusée. Enfin, si tu veux bien me le montrer …

Gethin piqua un fard, et passa sa main dans ses cheveux d’une vague couleur cuivre.

-C’est idiot en fait … Mais je ne sais pas, ça m’a paru … important.

Gethin eut l’air de vouloir disparaître sous terre. Lucy eut un sourire indulgent, et s’accroupit pour être à sa hauteur.

-Tu veux me montrer ?
-Bien, tu es préfète … Je te l’ai dit, c’est idiot … C’est juste une photo.

Lucy dressa un sourcil, surprise, et Gethin fouilla ses poches pour la lui tendre. Lucy sentit un long frisson lui parcourir le dos en contemplant la photo, et elle se leva vivement, surprenant le première année.

-Où est ce que tu as trouvé ça ? demanda-t-elle d’une voix blanche.
-Euh … Là-bas, sur la porte, répondit-t-il en désignant la porte des toilettes. C’est vraiment important ?
-Non, je ne crois pas, fit Lucy avec lenteur, les yeux rivés sur la photo. C’est juste … Enfin (elle soupira, et releva le regard vers Gethin) Laisse tomber, retourne dans sa Salle Commune. Je peux te prendre la photo ?

Gethin hocha vivement la tête, et se dépêcha de retourner dans la tour des Gryffondors. Lucy resta figée au milieu du couloir, les mains crispées sur la photo. Les ombres bougeaient, et les couleurs étaient relativement décolorées. C’était la photo d’un mur. Trois personnes contemplaient ce mur, l’air de vouloir sortir du cadre. Elle avait failli ne pas les reconnaître. Pourtant, elle reconnaitrait ces lunettes entre mille, cette tignasse ébouriffé et pire que tout, ses cheveux d’un rouge flamboyant. C’était ses oncles Harry et Ron et sa tante Hermione. Ils devaient avoir onze ou douze ans. Malgré cette vision venue d’un autre âge, le pire fut le message derrière eux.
« La Chambre des secrets a été ouverte. Ennemis de l’Héritier, prenez garde » Et ben, ça sent bien la m*rde!.
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 2. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Perripuce »

TAN PHI = 0 !! (Traduction : c'est les VACANCES (Lol) )
Bref, après cette accroche très cohérente, je vous offre le chapitre deux de Lucy Weasley ^^(Désolée de ne pas l'avoir postée hier, mais Zinzin oblige).
Les chapitres sont peut-être un peu trop court (surtout par rapport à ce que j'écris d'habitude) ... Ça vous dérange?

Bref voilà ! N'hésitez surtout pas à commenter, ça fait toujours plaisir, que ce soit positif ou négatif ! :)
Bonne lecture !! :)

(PS : Je suis la seule à avoir une nouvelle forme de Booknode? Je trouve ça TRES perturbant ! x)
PPS : "porter le brassard" est une expression du jargon footballistique pour désigner le capitaine. OK, on est ici au Quidditch, mais j'adore cette expression x) )



Chapitre 2 : la passation.

Lucy ne montra la photo à personne et réussit à retrouver le lendemain Gethin pour le faire taire. Elle ignorait pourquoi elle ne voulait le dire à personne. Peut-être parce que la photo la troublait bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. Elle l’avait regardé toute la nuit, revoyant sans cesse ses oncles et tante revenir devant le mur, et contempler bouche bée le message. Lucy avait vaguement entendu parlait de cette histoire – la chambre de Serpentard cachée dans les profondeurs du château et renfermant un monstre destiné à « nettoyer » Poudlard. C’était oncle Harry qui avait débarrassé Poudlard du monstre, et c’était l’une des histoire qui lui avait fait le plus haïr les Serpentards, étant jeune. Se la rappeler accru son trouble – l’histoire de l’idéologie Serpentard restait un sujet de débat intérieur, chez elle. La photo elle-même n’avait peut-être rien de grave (une blague d’enfant d’un ancien élève particulièrement sadique ?) mais en tout cas, il avait réanimé l’aversion que Lucy pouvait avoir pour sa propre Maison.

Mais elle n’eut pas le temps de s’émouvoir outre-mesure, car le lendemain, James arriva dans la Grande Salle en hurlant « Lucy Eugénia Weasley, je vais te tuer !! », le corps couvert de paillette et de plume de couleurs vives, et les cheveux décoloré en rose. Lucy éclata de rire en le voyant arriver, et l’ensemble de la Grande Salle la suivit dans son hilarité, surtout quand Louis et Scorpius arrivèrent derrière, dans un état semblable à celui de James, eux-mêmes hilares. James voulut se saisir de sa cousine pour la jeter dans le Lac Noir, mais l’ensemble des préfets se dressèrent pour la défendre, ravis d’avoir été venger, et l’équipe de Quidditch se dressa en dénonçant un attentat contre un de leur joueur. Finalement, Londubat et Greengrass durent se lever pour dénouer le conflit, sous les éclats de rire général. Lucy eut le droit au triomphe de ses camarades et aux remercîment des préfets victimes de la farce des mousquetaires. Elle sortit de la Grande Salle avec un Luke plié en deux, galvanisée par la réussite de sa vengeance. La photo de Gethin lui sortit complétement de la tête. Ils entèrent en métamorphose et tout les Serpentards lui firent en grand sourire qu’elle le leur rendit. Elle en oublia même qu’elle avait passé la nuit à avoir honte d’être l’une d’entre eux.

-On s’assoit ! ordonna Greengrass en entrant énergiquement dans la Salle. On sort son livre, on sort sa baguette, on commence les exercices, et on se tait !

Tous les élèves se mirent à sa place, et se mirent à travailler. Daphné Greengrass était celle de ceux qui avaient une autorité naturelle, sans forcer, et innée. Elle lança un regard pénétrant et entendu à Lucy, et la préfète se leva pour la rejoindre à son bureau. Elle prouva qu’elle savait faire le sort qu’ils étaient en train de travailler - le sortilège de disparition – et Greengrass hocha la tête avec satisfaction.

-Dix points pour Serpentard, annonça-t-elle en donnant un Lucy un épais volume, avant de baisser la voix pour dire : et je vous avoue que j’hésite à vous en donner pour votre petit tour de ce matin.

Lucy sentit ses joues rosir. Greengrass lui avait d’abord parut froide et exigeante, mais plus les années passaient, plus Lucy lui découvrait un humanisme étonnent, une grande dignité, et une certaine espièglerie presque sadique. C’était dans ces cas là qu’elle entrevoyait son lien de parenté avec Scorpius.

-Au fait, mademoiselle Weasley. Réunion de l’équipe de Quidditch ce soir, dans mon bureau.
-Pourquoi ? s’étonna Lucy.
-Parce que, répliqua le professeur d’une voix plus sèche. Venez ce soir à dix-sept heures, et ne soyez pas en retard, cette fois.
-Oui, professeur.

Lucy retourna à son bureau, le volume prêté par Greengrass sous le bras. Luke lui lança un regard de travers.

-C’est quoi cette fois ?
-Je ne sais pas encore, chantonnant Lucy en ouvrant avidement le livre.

Depuis le premier jour, elle s’était révélée très douée en métamorphose, et c’était devenu une de ses matières préférées. Elle était parfois en avance sur les autres élèves, et dans ces cas là, Greengrass lui donnait un livre pour sa culture général en métamorphose. Elle passa son heure à lire, aidant de temps en tems Luke pour le sortilège de disparition, puis ils sortirent dans la cour à la pause. Luke riait toujours de ce qui s’était passé ce matin.

-Mais pourquoi tu ne m’as pas appelé ? J’aurais pu t’aider !
-Albus l’a fait à ta place, lui avoua-t-elle avec un sourire. Les paillettes, c’était son idée !
-Alors je retire ce que j’ai dit l’année dernière : peut-être qu’il y a des Potter qui valent quelque chose !

Lucy grimaça, et voulut faire demi-tour pour éviter d’avoir affaire aux longs monologues de Luke contre ses cousins, mais son ami la rattrapa avec un éclat de rire.

-Allez, Weasley ! Tiens, je vais te le dire, ça va te faire plaisir : je suis fier de toi.

Lucy se figea et observa le sourire cynique de son ami. Elle se mit à pouffer et passa son bras sous le sien.

-Tu peux me répéter cela, s’il te plait ? jubila-t-elle. J’en reviens pas, ça fait quatre ans que tu me dit que je ne te sers à rien !
-Si, tu me sers pour les cours, et pour me détendre. Le coup de ce matin, tu peux le faire quand tu veux.

Lucy lui donna un coup de coupe, et il eut un vague sourire.

-Alors, c’est quand les essais de Quidditch ? s’enquit Luke. Je pourrais venir voir ?
-Je ne sais pas, je n’ai pas encore vu Montague. Et oui, tu peux venir. Comme tout les ans.

Les essais l’angoissaient. Après l’année catastrophique qu’ils avaient fait l’année dernière, elle ne doutait pas que toute l’équipe soit entièrement refaite, malgré deux départs. La bonne nouvelle était le retour de blessure de Montague, qui reprenait son poste de poursuiveur – et de capitaine.

-Ne stresse pas, fit Luke en remarquant son air soucieux. Vous allez vous en sortir, cette année …
-Si je dois encore perdre contre Gryffondor …, gémit-t-elle en enfouissant sa tête dans son épaule.
-Hey Weasley ! rit-t-il en la repoussant gentiment. Tu prends quelques petites libertés, là ! Ah, ajouta-t-il en regardant un point au dessus de son épaule. Tant qu’on parle de l’hippogriffe … Ennemi numéros un et deux à deux heures.
-Quoi ?

Lucy se retourna vivement, et vit Roxanne au bout du couloir, parlant vivement avec un jeune homme aux cheveux cuivres et aux yeux noisette. Lucy sentit son estomac faire un soubresaut, et se cacha le plus dignement possible derrière Luke.

-On peut s’en aller, s’il te plait ?
-Weasley, tu es au courant qu’il ne pas te manger ?
-Non, parce que c’est moi qui vais le faire si on se croise ! Allez, viens !

Mais trop tard. A peine Luke avait-il consenti à partir, tentant tant bien que mal de réprimer son hilarité, une voix retentie derrière eux :

-Luuuuuuuulu !
-Par Merlin ce que je la déteste, grommelèrent Luke et Lucy en même temps.

Ils échangèrent un regard complice, et s’immobilisèrent au milieu du couloir. Luke voulut poursuivre son chemin, mais Lucy le retint par un pan de sa cape en le fusillant du regard, l’air de lui dire « Tu ne me laisses pas seule, tu restes avec moi ! ». Roxanne arriva tranquillement vers eux en trottinant un grand sourire aux lèvres.

-Je t’ai déjà dit que tu étais la meilleure cousine du monde ? minauda-t-elle. Tu aurais vu la tête de Louis et James quand ils sont descendus ce matin ! Lily a les photos, si tu veux !
-Alors c’est Lily la meilleure cousine du monde !

Roxanne prit un air faussement vexé. Le garçon qui l’accompagnait vint se poster à coté d’elle, et Lucy lui lança un regard peu amène.

-Scampers.

Adam eut un petit sourire de coin, et ses yeux pétillèrent.

-Lucy.

Les regards de Roxanne et Luke passèrent de l’un à l’autre, amusé. Lucy n’était pas du tout amusée. Elle avait plus envie de lui sauter à la gorge. Surtout quand son sourire s’agrandit et qu’il lui demanda :

-Prête pour le premier match de la saison ?

Adam avait lui aussi gardé ce vague accent celtique, même si les nombreuses années à Poudlard l’avaient progressivement affaibli. Lucy serra les dents. Adam Scampers était poursuiveur dans l’équipe de Gryffondor, et lors du premier match qu’ils avaient joué l’un contre l’autre, en troisième année, Lucy avait constaté que rien ne semblait plus l’amuser que de lui mettre des bâtons dans les roues – enfin dans le balai ... L’année dernière, lors du match Gryffondor-Serpentard, son équipe avait été relativement mise en difficulté. Roxanne s’était grandement améliorée en un an, et avant réussi à bloquer pas mal de tirs. Malgré ça, les équipes avaient été dos à dos tout le long de la rencontre … Puis le match avait basculé. Adam avait heurté Lucy de plein fouet alors qu’elle portait le souafle vers les buts, la désarçonnant et la faisant tomber de son balai. Elle n’avait pas réussi à se cramponner, et aurait fait une chute vertigineuse si William McColley, l’attrapeur de son équipe, ne l’avait pas rattrapée in extremis. Sauf que … Alors qu’elle tombait, James avait repéré le vif d’or, et avait pu l’attraper sans le moindre problème et Adam avait marqué un but. Serpentard avait perdu le match et la coupe. Simplement parce que Scampers l’avait fait tombée de son balai.
Comment expliquer qu’elle lui en gardait une rancœur tenace ?
Elle eut un sourire froid, d’avertissement, et ne releva pas la remarque d’Adam. Le plus dommage, dans tout cela, c’était qu’au fond, elle l’aimait bien. Après sa répartition à Serpentard, ils ne s’étaient jamais beaucoup parler, mais une rivalité amicale mette s’était mise en route quand ils s’étaient rendus compte qu’ils étaient les deux meilleurs élèves de leur année. C’était resté très bon enfant, malgré son intégration dans l’équipe de Gryffondor en troisième année. Non, vraiment. Ce qui avait tout fait volé en éclat, ça avait été la chute du dernier match.

-Encore faudrait-il qu’ils fassent des essais, remarqua Roxanne, voyant que Lucy ne répondrait pas. J’ai été regardé sur le planning, Montague n’a rien prévu, c’est normal ?
-Aucune idée, répondit sa cousine en haussant les épaules. Il vous manque quoi, à vous ?
-Un poursuiveur, fit Adam. Et je milite pour qu’on change de Gardien, aussi …
-La ferme, Scampy ! réagit Roxanne. Contente toi de faire tomber Lucy de son balai !

Sa cousine la fusilla du regard, alors que Luke (ce traitre) passait outre son aversion pour Roxanne pour éclater de rire silencieusement.

-Ça arrivera plus, bougonna Lucy. Plus jamais.

Adam eut un sourire vaguement gêné, et passa sa main dans ses cheveux. Le pire dans tout ça, c’était qu’il s’en était voulu – il avait été le premier Gryffondor à vérifier que Lucy allait bien. Mais la gentillesse n’était pas de mise en Quidditch, et la jeune fille continuait de lui en vouloir. La cloche sonna, et Lucy dut encore supporter les moqueries de sa cousine jusqu’en salle de sortilège, où ils avaient cours commun. Le professeur, Monsieur Hoggart, était le seul professeur relativement jeune qu’ils avaient, et était relativement proche de ses élèves. Ça avait toujours était des heures de cours relativement tranquille. La journée passa rapidement, et à cinq heures moins cinq, Lucy abandonna Luke à la bibliothèque pour courir au bureau de sa directrice de Maison, au septième étage. Dans les escaliers du quatrième étage, alors qu’elle passait devant le portrait d’un sorcier à l’allure princière, quelque chose de dur lui percuta l’épaule.

-Hey !

Elle se massa l’épaule, et ramassa la craie qui l’avait pareillement agressée. Puis, une autre l’atteint entre ses deux yeux. Elle étouffa un cri, portant la main à son front.

-Peeves !! hurla-t-elle à la volée dans le couloir. Ce n’est pas drôle, arrête !

Un rire sadique retentit alors au dessus d’elle, et l’esprit frappeur apparut dans les airs, son éternel nœud papillon au cou et chapeau orange à la main.

-Oooooh, la petite Serpeasley…
-Très spirituel, grommela-t-elle. Je suis en retard, trouve-toi une autre victime !

Elle poursuivit son chemin sans prendre compte de Peeves, mais l’esprit frappeur choisit de la suivre.

-Tu sais bien que les préfets sont mes victimes préférées, susurra-t-il, la suivant dans l’escalier.

Lucy ne répondit pas, et pour en finir avec son indifférence, il la bombarda de craie jusqu’au septième étage. La jeune fille dut se protéger avec des sorts. Puis elle vit enfin le bureau du professeur Greengrass et toqua quelque coup rapide avant d’entrer sans attendre la réponse, pressée par les assauts de Peeves. L’équipe dans son entièreté était déjà réunie, et la gratifia d’un regard surpris. Lucy observa son état. Elle était couverte de poussière de craie de différente couleur, et beaucoup de mèches folles s’étaient échappé de sa coiffure pendant sa course. Très classe, Miss la préfète. Greengrass, assise sur son bureau à l’autre bout de la salle, lui lança un regard agacé.

-Ponctualité, Miss Weasley, martela-t-elle en détachant chaque syllabe du mot. Je n’ai pas réussi à vous apprendre ce principe en quatre ans ?
-Je fais de mon mieux, professeur, marmonna Lucy, vaguement énervé.

Tout cela était de la faute de Peeves. Greengrass soupira, désespérée, et indiqua la dernière chaise de libre devant elle. Lucy observa ses camarades. A coté d’elle, Will McColley, le frère de son ancienne capitaine Daphnéa, qui jouait lui au poste d’attrapeur, discutait à voix basse avec le batteur, Leroy Oxlade, son camarade de quatrième année. Marcus Montague était resté debout, dans un coin de la pièce, les bras croisés sur sa poitrine. Il adressa un bref signe de tête à Lucy, qui le lui rendit. Sans s’apprécier, ils en avaient fini par se respecter mutuellement. Enfin, à coté de Montague, sur une chaise, se tenait la petite amie de celui-ci, Eléonore Zabini. La sœur de Luke adressa un grand sourire à Lucy. Eléonore n’avait pas été dans l’équipe à la base, mais elle avait remplacé Montague après la blessure de ce dernier lors du premier match de la saison. Si ses débuts avaient été (très) difficiles, elle s’était améliorée au fur et à mesure des entrainements et Lucy ne doutait pas qu’elle reprenne le poste cette année. Après tout, le remplaçant de Daphnéa (un imbécile incapable de garder un souafle plus d’une seconde) était parti cette année, libérant sa place de titulaire pour Eléonore. Peut-être qu’avec elle et Montague, ils allaient réussir à reformer une attaque correcte.

-Bien maintenant que Miss Weasley eut daigné nous faire l’honneur de sa présence, entonna Greengrass, nous pouvons commencer la séance. Comme vous le savez peut-être, vous devons reconstituer l’équipe qui est cette année amputé de deux membres …
-Gardien et batteur, précisa Will.
-Ne m’interrompez pas Monsieur McColley. Mais effectivement. Je veux – j’exige – que cette équipe soit parfaitement constituée, et ce, le plus vite que possible. Il est hors de question que je subisse une année comme la dernière.

Personne ne pipa mot, et Lucy préféra baisser le nez.

-Parfait, un peu de culpabilité vous motivera peut-être pour cette année, commenta le professeur avec un froid sourire. Maintenant, j’ai bien peur d’avoir une autre mauvaise nouvelle …
-Vous nous obligez à reprendre Ulbrich ? plaisanta Will, à pince-sans-rire.

Toute la salle eut un petit ricanement, et Greengrass se garda de rappeler l’attrapeur à l’ordre. Ulbrich était un garçon de sixième année, le seul batteur qu’ils eut trouvé l’an dernier. Une catastrophe ambulante et trop sûr d’elle qui avait envoyé un cognard dans la tête de Montague, de manière si barbare qu’il avait dû être transféré à Saint-Mangouste. Ni une, ni deux, le capitaine remplaçant l’avait viré de l’équipe sans forme de procès.

-Je tiens à gagner, cette année, Monsieur McColley, alors non, Monsieur Ulbrich restera dans les tribunes. En revanche, il va avoir un changement dans le capitanat.

Toute la salle fixa la directrice de Serpentard sans comprendre.

-C’est Marcus le capitaine, se troubla Will en se tournant vers ce dernier. Pas vrai ? Tu es le plus âgé et le plus ancien.

Montague ne réagit pas, fixant la fenêtre sans un mot. Objectivement, Lucy comprenait pourquoi Eléonore avait craqué : il était beau garçon avec ses cheveux brun soyeux et ses yeux bleus. Mais son visage était toujours froid et dur, surtout en cet instant. Le manque de réponse de leur capitaine plongea l’équipe dans la perplexité, et ils se tournèrent vers Greengrass.

-Monsieur Montague a choisi cette année de renoncer au capitanat, lâcha-t-elle du bout des lèvres.
-Quoi ? réagit toute la salle, y compris Eléonore.
-Mais tu ne m’as rien dit, s’étonna d’ailleurs celle-ci en adressant un regard blessé à son petit ami.
-Attend Attend, moi je me suis préparé psychologiquement pendant deux mois à t’avoir comme capitaine, alors tu vas me faire le plaisir de prendre le brassard ! ordonna Will.
-Et ça fait six ans que tu attends ça, pourquoi tu te prives de ce moment ? protesta Lucy.
-Et qui va te remplacer ? renchérit Oxlade.
-C’est Weasley qui va me remplacer, répondit enfin Montague, lâchant la fenêtre du regard pour poser les yeux sur Lucy.

La jeune fille se figea sur sa chaise, certaine d’avoir mal entendu. Pourtant, le regard de Montague était des plus sérieux, et le sourire entendu de Greengrass en disait long sur ses intentions. Le regard de l’équipe tomba sur elle, estomaqué.

-Ça tombe sous le sens, finit par admettre Will en haussant les épaules. T’es la plus ancienne, Lucy.
-Mais c’est Eléonore la plus vieille ! protesta Oxlade, qui n’avait jamais fait parti des grand admirateurs de Lucy.
-Je n’ai joué que deux matchs, contrattaqua cette dernière. Will a raison, c’est ancienneté qui prime, dans ses cas là. Et la plus ancienne, après Marcus, c’est Lucy.
-Remarque, elle est déjà préfète, ajouta l’attrapeur avec un sourire. Et je n’ai pas envie d’avoir une capitaine aux cheveux roses …
-Stop, stop, Stop ! les supplia-t-elle en élevant un peu la voix pour les faire taire.

Aura de préfète oblige, ils se turent tous, et se tournèrent vers elle. Elle fusilla un instant Will du regard pour sa remarque sur ses cheveux, et se tourna vers Montague en tentant de rassembler ses idées. Tout allait beaucoup trop vite. La situation lui échappait, et elle détestait ça.

-Pourquoi ? demanda-t-elle à Montague. Pourquoi tu veux renoncer ?
-ASPIC cette année, Weasley, répondit-t-il avec un sourire amer. J’ai déjà galéré pour les BUSE, et je n’ai pas envie de foirer mon avenir pour le Quidditch. Il faut que je me donne à fond.
-Marcus, soupira Eléonore en lui prenant la main. Ne t’inquiètes pas pour les ASPIC, je t’avais dit que je t’aiderais …
-C’est pas le problème, Norie. Je préfère … me tenir loin des terrains quelque temps.
-Loin de terrains ? répéta Oxlade, incrédule. Mais ça fait un an que tu y es !
-Attend Attend ! Tu veux dire que tu renonces aussi à ton poste de poursuiveur ? comprit Will avec horreur.

Le silence de Montague était éloquent. Le sang de Lucy ne fit qu’un tour, et elle se leva d’un bond, faisait sursauter Will à coté d’elle.

-Ah non ! cria-t-elle, faisant fi de Greengrass qui les regardait débattre depuis tout à l’heure avec un air de profond ennui. Tu n’as pas le droit de me faire ça !
-Weasley …
-Déjà me donner le brassard l’année de mes BUSE, ce n’est pas cool – et je ne suis pas sûre d’accepter ! Mais tu vas encore me laisser toute seule un an de plus ? C’était le calvaire sans toi !
-Merci, se froissa Eléonore en levant les yeux au ciel.

Lucy lui lança un regard agacé et son amie soupira en rendant les armes. Ce n’était pas contre elle, c’était simplement un constat qu’elle avait fait l’année dernière : pour s’épanouir en attaque, elle avait besoin de Marcus Montague. Celui-ci haussa d’ailleurs les épaules d’un air condescendant.

-Norie s’est améliorée depuis l’année dernière, tu pourras compter sur elle.
-Je le sais bien, mais …
-Et je te fais confiance pour trouver un troisième poursuiveur qui fera l’affaire. T’es une maligne, Weasley, tu vois des choses que les autres ne voient pas. Tu sauras quoi faire.

Lucy le regarda avec horreur en constatant qu’il n’était on ne peut plus sérieux. Elle sentit une main glacée lui serrait le cœur. Les yeux de la pièce étaient rivés sur elle, attendant sa réponse. Lucy sentit toute la belle assurance qu’elle avait réussi à prendre ses dernières années fondre.

-Mais je ne peux pas être capitaine ! s’exclama-t-elle d’une voix criarde, même à ses oreilles.
-Crois-moi, on aimerait avoir une autre solution, grommela Oxlade, récoltant une tape sèche de la part d’Eléonore.
-Tu seras parfaite, Lucy, la rassura celle-ci avec un regard noir en direction du batteur. Tu as de l’autorité, et Marcus l’a dit, tu es maligne.
-Vicieuse à souhait, comme le dirait Daphnéa, glissa Will.
-Bref, tu vas t’en sortir.

Lucy les contempla tout les trois, incrédule. Même Oxlade avait cessé de protester, et Eléonore semblait résigné à l’idée de ne jamais avoir son petit ami pour capitaine (mais en même temps, peut-être que ça l’arrangeait). En désespoir de cause, la jeune fille se tourna vers Greengrass, à présent plongée dans une revue de métamorphose. Sa directrice de Maison leva brièvement les yeux sur elle, avant de soupirer d’un air défaitiste. Abandonnez, Miss Weasley, semblait-elle dire. Monsieur Montague ne changera pas d’avis. Lucy se frotta le font, étalant un peu plus la craie dont Peeves l’avait enduite.

-Bien, puisqu’il le faut … et si tout le monde est d’accord … D’accord pour le capitanat. Mais tu restes en tant que poursuiveur.
-Pas question, refusa Montague d’une voix dure et sans appel, qui rappela à Lucy pourquoi elle le voyait si bien en capitaine. Je dois travailler, Weasley.
-Moi aussi, j’ai mes BUSE ! lui rappela-t-elle en levant les bras au ciel.
-Oh, tu stresses pour tes BUSE, Weasley ? railla-t-il un peu méchamment. Dur quand on a que des « Optimal » sans bosser.
-Je n’ai pas …
-Des Efforts Exceptionnels ? Si tu veux que je te plaigne, tu frappes à la mauvaise porte.
-Marcus …, soupira Eléonore en se levant.
-Je veux juste que tu restes dans l’équipe ! précisa Lucy avec ferveur.
-Et moi je veux avoir mes ASPIC. Pour ça, il ne faut pas que je me laisse distraire …

Lucy vit son regard passer brièvement sur Eléonore, et le visage de celle-ci se fermer. Elle se rassit, et croisa les jambes d’un air boudeur. La préfète continua de secouer la tête, et Montague se décolla enfin du mur pour lever les bras au ciel avec désespoir.

-De toute manière vous ne me ferez pas changer d’avis, aucun d’entre vous.(il darda un bref regard sur sa petite amie, qui leva les yeux au ciel) J’en ai parlé avec Green … Le professeur Greengrass, rectifia-t-il après le regard incendiaire que venait de lui jeter la directrice de Maison, et c’est accordé : Lucy sera capitaine, et vous devrez chercher un autre poursuiveur. Alors au revoir, et bonne chance pour cette saison.

Il lança un dernier regard pénétrant à Lucy. Un regard sans équivoque. « Je te fais confiance, Weasley. Ne me déçois pas ». Puis, il sortit quelque chose de sa poche, le contempla une seconde, avant de le poser sur le bureau de Greengrass. Il sortit ensuite de la pièce sans un mot, claquant rageusement la porte derrière lui. Personne ne bougea, abasourdi, et Will se pencha enfin pour récupérer ce que Montague venait de déposer.

-Quelle belle blague ! Attrape, cap’taine.

Il le lança vers Lucy, qui le rattrapa d’une main, mue par ses reflexes de poursuiveuse. C’était l’insigne de capitaine.

-Qui aurait pu croire quand vous avez été réparti que vous finiriez préfète et capitaine de l’équipe de Serpentard ? songea des plus sérieusement le professeur Greengrass.
-Même avant la répartition, je n’aurais jamais parié là-dessus, avoua Lucy. Par le caleçon de Merlin, Montague est un imbécile !
-Surveillez votre langage, Miss Weasley, gronda sourdement le professeur. Et constituez-moi une équipe digne de ce nom.
-Sans Marcus, répéta Eléonore avec une moue. Lucy a raison, ce sera difficile.
-Mais pas impossible ! les galvanisa Will avec un grand sourire. On va t’aider, Capitaine !

Lucy les regarda tout les trois, et ils eurent un sourire. Différente nuance : un rictus d’acceptation, un sourire d’encouragement, et un sourire espiègle. Elle était surprise de la rapidité avec laquelle ils avaient tous, même Oxlade, accepter le fait qu’elle remplace Montague. Et ce, naturellement, comme si cela allait de soit.
Bien. Elle était devenue une vraie Serpentard.

***

La rumeur du changement de capitanat à Serpentard avait fait le tour de l’école avant même que Lucy et l’équipe ne sorte du bureau de Greengrass. Luke l’attendait devant et avait joyeusement sautillé autour d’elle et de sa sœur quand il avait su la nouvelle, prétextant qu’une fois pour toute, Lucy allait cesser de lui faire honte. Et quand elle entra dans la salle commune, Jina et James, respectivement capitaines de Serdaigle et Gryffondor, lui tombèrent dessus pour l’ensevelir sous une tonne de question, un grand sourire aux lèvres, et leurs équipes se joignirent à eux.

-Comme le dirait Fred, tu vas vraiment les martyriser les pauvres petits ! jubila Roxanne. Sûr qu’ils auraient préféré Montague !
-Ça veut dire que Greengrass considère que tu sauras tenir sur ton balai ? plaisanta un batteur de Gryffondor.
-Je ne l’ai pas fait exprès, protesta Adam, le seul à être resté à table.
-En tout cas je suis fière de toi ! commenta Jina avec un sourire maternel.

Lucy avait l’impression d’être un être de l’Eau sur terre : elle étouffait. Alors elle s’était extirpée du monde de Quidditch, et était descendue dans la Salle Commune presque deserte. Lucy avait fini par adorer cette Salle. Quand le soleil brillait dehors, les nuances vertes du Lac baignée la pièce dans une douce lueur qui éclatait en mille nuance. Et elle pouvait passé des heures à regarder à travers les ouvertures donnant sur le fond du Lac. Elle apercevait de temps en temps le calamar géant, et les Êtres de l’eau. C’était fascinant de vivre ainsi à coté d’un monde complétement inconnu. Mais la quiétude avait été de courte durée, et elle s’était rapidement réfugiée dans chambre au niveau du dessous pour éviter les autres.

Au bout d’une semaine, l’effervescence s’était un peu calmée, et elle avait pu reprendre une vie normale. La date des Essais était (enfin) fixée, mais elle continuait de harceler quotidiennement Montague pour qu’il prenne son poste de poursuiveur, mais il n’y paraissait pas très disposé.

-Je te jure que je vais le ramener aux Essais de force, grommela Lucy, le nez dans son devoir de potion.
-Arrête de te concentrer sur mon futur-beau-frère, et aide moi à faire ce devoir, râla Luke en lui arrachant le parchemin des mains pour pouvoir lire.
-Zabini !
-Silence ! s’écria la vieille Mrs. Pince depuis un rayonnage.

Lucy et Luke baissèrent le nez et la jeune fille lui donna un coup de pied sous la table.

-Je fais finir par me faire virer à cause de toi !
-Oui, oui, je vais verser une larme d’hippogriffe, railla Luke en recopiant sans vergogne sur elle. Honnêtement, si Campbell nous redonne un devoir comme ça, je file à la Weasley.

Lucy tiqua, et leva des yeux amusés vers son ami. Celui-ci lui renvoya un regard gêné, et se remit à copier frénétiquement.

-Ne te bile pas, ça m’a échapper.
-Bien sûr.

L’expression « filer à la Weasley » s’était popularisée suite à la fuite orchestrée par l’oncle George et son frère jumeau Fred, qui était décédé à la Bataille de Poudlard. Elle était encore très populaire à Poudlard, et Lucy avait surpris Luke à l’utiliser de plus en plus. Evidemment, elle ne se gardait pas de le lui faire remarquer. Ils travaillèrent encore un instant en silence. Lucy était plongé dans un épais volume de métamorphose et relever de temps en temps les yeux pour voir si Luke en avait fini avec son devoir. C’est alors qu’elle vit une petite silhouette passait fugitivement entre deux rayonnages, l’air nerveux. Elle eut un sourire intrigué et se leva pour le suivre.

-Gethin ?

Le petit Gryffondor sursauta, laissant échapper le carnet qu’il tenait dans les mains.

-Lucy ! s’exclama-t-il en rangeant précipitamment le livre. J’étais … Je veux dire …
-En train de te demander comment tu pouvais faire pour mieux faire pousser Bubobulb ? s’amusa-t-elle en arrivant à sa hauteur pour lire les livres. Tu as le temps, tu apprendras ça en quatrième année.

Gethin Scampers rougit jusqu'à la racine des cheveux. Lucy ne pouvait pas se vanter d’être grande – elle était sans doute la plus petite des Weasley après Lily. Mais Gethin semblait vraiment avoir manqué pendant son enfance, parce qu’il était plus petit qu’elle, et maigre comme un clou. Elle se demanda vaguement si Adam avait eu l’air si maladif quand il était arrivé devant le Choixpeau. Ça semblait remonter à si loin … Lucy remarqua alors la baguette dans la main de Gethin, son air essoufflé, ses vêtements froissés, et ses cheveux ébouriffés, comme s’il venait de se battre avec un filet du diable.

-Gethin ? entonna-t-elle avec douceur. Je ne suis pas sûre qu’un élève de première année vienne spontanément de renseigner sur les Bubobulb. Encore moins la baguette à la main.

La lèvre inférieure de Gethin se mit à trembler et il se la mordit pour se contrôler.

-Ils sont revenus ? le pressa-t-elle.
-Ne le dis pas à mon frère, s’il te plait, supplia-t-il après quelque seconde de silence. Adam serait capable de vouloir le jeter un sort.

Lucy eut un petit sourire qui n’atteignit pas ses yeux. Par Merlin, si elle remettait la main au collet de ses deux élèves … Elle les livrerait sans remords à Lysander Scamander et un de ses légendaire exposé sur les Ronflax Cornu et les joncheruines. Elle s’assit à même le sol et invita le première année à en faire de même. Il hésita un instant, regarda autour de lui autour dans le rayon, puis s’assit prudemment à coté d’elle. Il tripotait nerveusement un petit carnet entre les mains.

-Je suis pas du genre à faire des confidences à Adam Scampers, ne t’en fait pas, le rassura-t-elle. Mais je comprendrais qu’il veuille leur jeter un sort …
-Oui mais non. Adam me protège depuis que je suis petit, c’est bon maintenant, je suis un grand garçon, s’agaça Gethin, ses joues rougissant de plus belle.

Lucy eut un sourire amusé et mit sa main à plat sur ses cheveux cuivrés d’un air entendu. Gethin lui lança un regard à mi chemin entre la gêne et l’amusement.

-Bon, d’accord, pas si grand, admit-t-il en haussant les épaules. Mais je veux me débrouiller seul. Alors chut !
-Tu sais leurs noms ? s’enquit Lucy avec lenteur. Les garçons qui t’ont … attaqués ?

Elle avouait ne pas avoir réussi à situer leurs visages, mais elle ne connaissait pas vraiment les élèves des années inférieures, ou alors très peu. Elle avait vaguement deviné qu’ils étaient en deuxième ou troisième année, mais sans plus.

-Je crois qu’il y en a un qui s’appelle Alexandre Wallace et l’autre … je sais juste qu’il s’appelle Eliott, lui apprit Gethin du bout des lèvres. Mais qu’est ce que tu comptes faire ? Leur mettre une retenue ?
-Je ne sais pas encore, mais s’il reviennent, surtout, tu n’hésites pas à me le dire. Tu es peut-être un grand garçon, il n’empêche que tu es nouveau dans ce monde. Tu ne peux pas te défendre tout seul. Pas encore. Je vais t’aider.

Gethin la dévisagea un instant sans rien dire. Il avait les yeux cernés, et ses doigts ne cesser de jouer avec le carnet qu’il tenait. Il remarqua que Lucy le regardait, et il glissa le carnet dans son sac.

-Pourquoi tu fais ça ?
-Parce que je n’aime pas qu’on s’en prenne à plus faible que soit, répliqua-t-elle. C’est injuste, lâche, et ce n’est pas ça, être Serpentard. Et parce que je sais ce que ça fait.
-Ah oui ? s’étonna le première année.

Lucy eut un petit sourire amer, et hocha la tête. Elle n’avait oublié les premières semaines de sa première année, ou, malgré son amitié avec Luke et la protection de ses cousins, elle avait dû se prémunir contre les sortilèges de blocjamble, ou les crèmes canaris glissée dans ses repas (utiliser des blague de Farce pour Sorcier Facétieux, contre elle, une Weasley !). Elle avait détesté cette période, et Scorpius et ses cousins avaient été fidèle à leur promesse quant aux représailles (ils avaient enfermé Liam Pucey dans un placard à balai, accroché la tête en bas, le visage barbouillé de mots comme « crétin » « snargalouf » ou autre choses sympathiques). Les années suivantes, elle avait essayé de reproduire ce qu’ils avaient fait avec elle, mais elle n’en avait pas la légitimité. Maintenant, plus que jamais, elle l’avait.

-Weasleeeey !

Luke arriva au pas de course dans le rayon, le devoir de Lucy à la main.

-J’arrive pas à te relire, tu écris comme … Qu’est ce que tu fais ?
-Je parle, siffla Lucy en plissant les yeux. Et hurle encore une fois mon nom comme ça, et je te jure que je te jette dans le Lac Noir ! Tu vas vraiment finir par me faire virer.
-Quelle tragédie, railla Luke en levant les yeux au ciel. C’est qui le gnome ?

Gethin, qui s’était replié sur lui-même à la vue du deuxième préfet de Serpentard, déglutit bruyamment. Il se leva précipitamment, prit son sac, et s’en alla comme si sa vie en dépendait avec un « au revoir Lucy ! ». Le préfète le regarda disparaître, perplexe, avant de se tourner vers Luke.

-Tu l’as effrayé.
-Le pauvre. C’était qui ?
-Un petit de Gryffondor. Tu sais qui est Alexandre Wallace ?
-Wallace ? répéta Luke en fronçant les sourcils. Grand, tête de pékinois, troisième année … Ouais, je situe. Pourquoi ?
-Parfait, soupira Lucy avec un sourire satisfait. Parce qu’il faut que je le colle. Tu m’aides à me relever ?

Mais Luke resta planté devant elle, la dévisageant d’un air impassible. Il croisa les bras sur sa poitrine, le devoir de son amie toujours à la main.

-Qu’est ce qu’il y a ? s’agaça-t-elle en baissant la main qu’elle venait de lui tendre.
-Weasley, qui est ce que tu as collé depuis le début de l’année ?

Lucy fut désarçonné par la question. Ça faisait dix jours qu’ils avaient repris les cours, et elle n’avait collé que deux personnes. Un deuxième année après qu’elle l’eut surpris à forcer la porte du professeur Campbell lors de sa deuxième ronde de l’année, et pour sa plus grande joie, elle avait surpris Liam Pucey en train de raquetter deux premières années de Poufsouffle. Elle répéta cela à Luke, qui dressa un sourcil d’un air entendu.

-Deux Serpentards, remarqua-t-il. Je sais qu’on est censé faire la discipline dans notre Maison surtout … Mais certains pourraient y voir de l’acharnement.
-De l’acharnement ? répéta Lucy sans comprendre. En quoi c’est de l’acharnement ? Je les surprends en train de faire des bêtises, je les colle !
-Oui, oui. Mais … Mais ça pourrait être vu comme de l’abus de pourvoir, et en plus, on sait tous que tu n’étais pas prédestinée à Serpentard. Il y a des gens qui pourraient croire que tu te venges contre les élèves de ta Maison …

Lucy se leva d’un bond, piquée au vif. Elle se planta devant Luke en se dressant de toute sa modeste hauteur.

-C’est ce que tu crois ? rétorqua-t-elle sèchement.

Luke ne sourcilla même pas. Il la fixa gravement de ses yeux sombre, impassible.

-Non, Weasley. Je ne fais que relayer ce que j’entends.
-Pucey ?
-Perdu. Oxlade.

Lucy grimaça. C’était du pareil au même. Sa bouche se tordit et elle regarda dans la direction dans laquelle Gethin s’était enfui avec tristesse.

-Wallace le harcèle. Je ne peux pas laisser faire ça. Pas dans ma propre Maison.
-Je veux bien l’admettre. Mais trouve une autre solution que la colle. Si tu continues à ne coller que des Serpentards, Pucey et tout tes détracteurs vont dire que tu détestes ta Maison. Tu vas prendre en légitimité.
-Mais …
-Lucy, tu as bossé dur pour en arriver là … Tu veux vraiment tout perdre dés les premiers jours de l’année ?

Elle le dévisagea, indécise. Luke ne l’appelait jamais pas son prénom, sauf quand il était réellement sérieux. Elle passa une main dans ses cheveux, mordillant nerveusement sa lèvre. Elle devait s’incliner dans la froide logique de Luke. Si elle continuait sur sa lancée, sa Maison allait la détester et détruire ce qu’elle avait mis des années à bâtir. Mais qu’adviendrait-il de Gethin ?

-Une dernière fois ? supplia-t-elle. Après, je ne te promets que je colle des Gryffondors.
-C’est pas la question. J’ai collé un Serdaigle hier, pourtant on m’a engueulé quand j’ai enlevé des points à Serpentard quand Athénaïs a traité un gamin de … Bref, tu sais. La tendresse habituelle pour né-moldus.

Lucy grimaça. Athénaïs Stones était une fille de son dortoir, celle qu’elle appréciait le moins. Si les élèves reprochaient à Luke Zabini, le Serpentard dans toute sa splendeur, d’être trop partiale, et ce au bout de dix jours, que diraient-ils d’elle ?

-Je vais quoi, alors ? Je laisse Wallace torturer ce gosse ?
-C’est pas ce que j’ai dit. Oh, et débrouille toi ! Je ne suis pas ton père. Bon, on va manger, Weasley ?
-Weasley, répéta-t-elle, une idée lui traversant l’esprit.
-Oui, s’est ton nom, aux dernières nouvelles, se moqua Luke en lui assénant un coup de parchemin sur la tête. Tu viens ?

Lucy hocha la tête, perdue dans ses pensées. Elle détestait avoir ce genre du dilemme, mais fort heureusement, elle réussit à trouver une alternative. Luke et elle remballèrent leurs affaires, et se dirigèrent vers la Grande Salle. Lucy se mit sur la pointe des pieds pour apercevoir la table de Gryffondor, et abandonna Luke pour fondre sur sa cible. Si elle ne pouvait pas régler ça en préfète de Serpentard, alors elle réglerait ça à la Weasley. Louis, James et Scorpius mangeaient joyeusement en bout de table, l’air de s’être remis des paillettes.

-Hey les mousquetaires, chuchota-t-elle en mettant une main sur l’épaule du préfet, qui sursauta. J’ai besoin de vos services.
-Ah oui ? s’amusa Scorpius avec un petit sourire.
-Qu’est ce qu’on peut faire pour toi, petite préfète parfaite ? s’enquit Louis avec un sourire carnassier.
-Si on accepte, et après le coup que tu nous as fait, c’est pas dit, prévint James en pointant sur elle une fourchette menaçante.
-Tu vas passer outre cet incident, parce que tu vas agir par sens du devoir, affirma Lucy en s’asseyant à la chaise libre à coté de Scorpius.
-Sens du devoir ? répéta James, dubitatif. C’est ça qui t’a poussé à colorier ma chambre en rose ?

Lucy leva les yeux au ciel avec désespoir. James était peut-être le plus rancunier des trois, mais aussi le plus imaginatif. C’était pourquoi elle avait absolument besoin qu’il accepte.

-Un gosse de votre Maison se fait harceler par des élèves de la mienne. J’ai besoin que vous arrangiez cela.
-Tu ne peux pas le faire ? répliqua Louis avec un haussement évasif d’épaule. Tu es préfète, et bonne sorcière. Un bon sortilège de Chauve-Furie et on en parle plus.
-Bonne idée, mais si je fais ça, les élèves de ma Maison vont m’envoyer dans le Lac Noir sans procès.
James plissa ses yeux bruns avec suspicion.
-En fait tu nous envois faire tes basses besognes. Laisse tomber, préfète parfaite, mais on n’est pas tes elfes de maisons. Au revoir.
-Jimmy ! protesta Lucy, utilisant ce diminutif qu’il détestait. Tu ne vas pas laisser Ge … ce gosse se faire harceler ! S’il te plait !
-Sens du devoir, toussota discrètement Scorpius à l’adresse de James.

Lucy lui lança un regard reconnaissant. Elle savait que le préfet serait de son coté. Louis ne paraissait pas opposé – il avait horreur de l’injustice. Seul James continuait de la fixer, pas adouci pour deux noises.

-Tu peux faire cesser ça, donc si tu me demandes, c’est pour sauver ta peau. Pourquoi je ferais ça ?

Lucy rongea son frein. Il était loin le temps où il lui avait proposé d’engager des représailles massives contre quiconque osait lui faire du mal. Maintenant, elle était obligée de marchander.

-Pour me féliciter pour être devenue Capitaine ? tenta-t-elle.

La bouche de James se tordit, et Lucy comprit qu’il réprimait un sourire. Elle lui fit le numéro des « grands yeux bleus implorants », celui devant lequel tout le monde craquait. Ça ne tarda pas. Il lâcha brutalement ses couverts, qui ricochèrent sur l’assiette en un cliquètement clair.

-Je déteste quand tu me fais ses yeux là, grommela-t-il en lui lançant un regard mi-agacé mi-amusé. Mais avec ça, tu as intérêt à gagner ton premier match. Je te veux en forme pour la finale – il est hors de question que ce soit aussi facile que l’année dernière …

Lucy voulut lui donner un coup de pied sous la table, mais Scorpius posa une main sur son genou avant qu’elle n’ait pu faire le moindre mouvement. Elle le gratifia d’un regard ennuyé. Il commençait à trop bien la connaître.

-Qui ? s’enquit Louis, les yeux bleus picotaient par la curiosité.
-Alexandre Wallace. Et un ami qui s’appelle Eliott.
-Et leur victime ? enchérit Scorpius avec un froncement de sourcils. Qui est ce qu’ils harcelaient ?
-Secret professionnel, répondit Lucy après quelque seconde.

Elle venait de remarquer Adam Scampers, qui mangeait avec Roxanne, Rose et Albus un peu plus loin. Elle préférait ne pas trahir la promesse qu’elle avait fait à Gethin. Louis la dévisagea avec incrédulité.

-Tu plaisantes, Lulu ?
-Non, affirma-t-elle. Vous avez vos cibles, je vous demande juste de vous arrangez pour qu’ils ne fassent plus de dégâts. Comme vous l’avez fait pour moi.
-Et ce fut un plaisir, Mini-Weasley, commenta Scorpius en ébouriffant ses cheveux avec affection.

Elle le repoussa avec un éclat de rire. Elle darda ensuite son regard sur ses deux cousins. Les trois mousquetaires s’évaluèrent du regard, se mettant silencieusement. Puis, après hochement de tête de la part de Scorpius et Louis, James eut un sourire carnassier. Lucy sut alors qu’elle avait gagné. James présenta solennellement sa main à sa cousine.

-Lucy Eugénia Weasley, il semblerait que nous ayons un accord.


Voilà Voilà ! N'hésitez pas à me dire ce que nous en avez pensé, à laisser un petit commentaire (ça me ferait très plaisir et ça me pousserait à continuer :lol: x) ! :) Bonne journée !
Dernière modification par Perripuce le mar. 09 févr., 2016 12:51 pm, modifié 1 fois.
Elicia

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Elicia »

génial !!
je confirme, la nouvelle version est zarb !!
Quetzalbleu

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Quetzalbleu »

Hello !!

Étant irrévocablement amoureuse des fanfics d'Harry Potter, je me suis précipitée pour lire la tienne dès que je l'ai remarquée. Et - par le caleçon de Merlin - J'AIME J'ADORE J'ADMIRE !!!! :mrgreen: 8-)

Pourrais-je être prévenue pour la suite s'il-te-plaît ? Je suis une Serpentarde et voir une Weasley aller chez les eux était juste un de mes rêves de fan d'HP. *pleure de joie*
Non mais en plus je suis en train d'écouter une chanson triste - pour raconter ma vie, mais je m'en fiche, j'aime ça - donc j'ai VRAIMENT les larmes qui me viennent, là^^ Vous moquez paaas :lol:

J'adore Luke !!! On a presque exactement le même caractère c'est fou ! (Bon, PEUT-ÊTRE que lui a la chance de ne pas être hystérique XD) Et puis je l'imagine tellement beau gosse... *baaave* Fan-girl, le retouuur tadatamtam !!!!! *joue du djembé*
Bref, autrement j'aime bien Adam Scampers aussi ! Je crois que le fait qu'il ait fait tomber Lucy de son balai MAIS qu'il se soit excusé ensuite m'a permis de noter son existence^^

Et pour finir, Lucy ! :ugeek: 8-) Je vais être franche, je ne l'aimais pas trop au début, ave la Répartition. Je trouve qu'elle était TROP déçue d'être Serpentarde. Mais là, en cinquième année, je l'adore ! La répartie, son intelligence et son côté vengeur-farceur façon Weasley, je suis fan !!

Bye de l'univers des nouveaux ! ;)
Cazolie

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Me voilà !

Déjà, sache que l'arrivée de Quetza sur ce forum marque le début du règne de la folie. Je t'aurais prévenue.

Ravie de savoir que James et les Mousquetaires ont prit cher bouahahah

Il me fait de la peine Scampy parce qu'il a l'air sympa (Lucy le dit d'ailleurs), c'est fort triste qu'elle ... hold a grudge contre lui

PEEVES ! Insupportable fantôme. Mais je suis contente de le voir :mrgreen: Le coup du capitaine je l'avais pas vu venir ! J'aime bien Montague, même si je sens qu'il va faire le connard avec Eléonore T.T (ok tout le monde s'en fout mais ça va être triste et tout et tout). Bref, je l'aime bien. Même si c'est pas cool de laisser tomber son équipe BOUUUH

-Ça veut dire que Greengrass considère que tu sauras tenir sur ton balai ? plaisanta un batteur de Gryffondor.
-Je ne l’ai pas fait exprès, protesta Adam, le seul à être resté à table.

Décidément, je l'aime bien

Ensuite, Gethin-chéri. Je sens que Lucy va bien devoir pardonner à Adam à un moment ou à un autre pour régler les soucis de son petit frère. C'est trop chou qu'il ait gardé un accent celtique d'ailleurs !

Le coup de "ne pas coller que des Serpentards" c'est vraiment idiot. Comme mentalité je veux dire hein, pas comme idée de ta part :lol: Les relous ! Mais je comprends que Lucy renonce. Heureusement que les Mousquetaires sont là YOUHOU
J'ai hâte de voir ce qu'ils vont faire !

Je viens de remarquer un truc dans ton message de fin : "te pousserait à continuer" ? T AS PAS INTERET A ARRETER
Sinon je fais une dépression
Quetzalbleu

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Quetzalbleu »

Cazolie a écrit :Déjà, sache que l'arrivée de Quetza sur ce forum marque le début du règne de la folie. Je t'aurais prévenue.
Je suis restée béate devant cette insinuation révoltante. Moi, folle ? Absolument pas ! Sachez que je suis juste un peu extravertie, Ô chers Booknautes >=<^
Il n'empêche que je trouve ça super sympa de prévenir les gens comme ça... ça fait un peu "oyez oyez, King Kong est de retour, méfiez-vous! " :mrgreen:

PS : "Le reigne de la folie", j'ADORE ! *O*
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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Quetzalbleu a écrit :
Cazolie a écrit :Déjà, sache que l'arrivée de Quetza sur ce forum marque le début du règne de la folie. Je t'aurais prévenue.
Je suis restée béate devant cette insinuation révoltante. Moi, folle ? Absolument pas ! Sachez que je suis juste un peu extravertie, Ô chers Booknautes >=<^
Il n'empêche que je trouve ça super sympa de prévenir les gens comme ça... ça fait un peu "oyez oyez, King Kong est de retour, méfiez-vous! " :mrgreen:

PS : "Le reigne de la folie", j'ADORE ! *O*
J'entendais folie au sens .... personne motivée qui s'investit à fond dans les fanfics qu'elle lit et du coup c'est cool pour l'auteur d'avoir une personne si enthousiaste :D
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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Quetzalbleu »

Ne t'inquiète pas, j'avais compris ;) Aaaah, je suis contente que ça soit cool pour l'auteur, c'est le but (et un peu notre but à tous !)
Dernière modification par Quetzalbleu le sam. 13 févr., 2016 7:44 pm, modifié 1 fois.
palouk

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par palouk »

Hey!!
Je suis tombée sur ton histoire et je la trouve TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP TROP (nan c'est bon j'arrête :D ) BIEN!!!
Voilà en fait j'ai rien à dire de spécial mais ça me fait plaisir de dire ca :roll:
J'espère que tu vas continuer parce que je suis amoureuse de ton histoire!
Je trouve ça trop cool que ce soit Lucy qui parle et qu'en plus elle soit à Serpentard c'est la cerise sur le gâteau comme on dit :lol: en plus c'est pas si mal comme maison (même si la meilleure reste Gryfondor).
Bon aller j'arrête de parler pour rien dire :D
(J'avais jamais vu mais ils sont trop bien les smileys!!) :lol: :lol:
Tchüss
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 3. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Quetza et Cazo, sachez que vous êtes trop mignonnes ! x) (Votre petite bataille dans les commentaires est trop mignonne, en tout cas x) ) Et merci à tout ceux qui ont commenté :)

Bref Bref, voilà le chapitre 3 de Lucy ! :)
Il m'a paru bizarre quand je l'ai écris, sans que je ne sache pourquoi. Bref, vous me direz ce que vous en pensez :)



Chapitre 3 : Noyade chez les Serpentards.

Ma chère petite sœur,
J’ai bien l’impression d’avoir une tête qui va exploser. Hier, un homme, Mondingus Flecher (tu te souviens, papa n’arrêtez pas de pester contre lui et ses embrouilles. Il paraît que c’est un ami d’Oncle George …) bref, il a trouvé ça amusant de vendre des bouilloire enchantée à des moldus. Une catastrophe, vraiment, j’ai lancé une petite dizaine d’oubliette. J’ai d’ailleurs croisé Grand-père Weasley, il te passe le bonjour.
Bref. Je n’en peux plus, et j’ai hâte que les vacances arrivent.
Mais assez parler de moi. Comment vas-tu ? Les BUSE ne te stresse pas trop ? Je me souviens avoir été tétanisée à mon entrée en cinquième année, la pression était tellement forte … Surtout avec l’insigne sur la poitrine ! Serpentard a bien accueilli sa nouvelle préfète ? Tu ne pas savoir combien j’étais fière de toi quand papa m’a appris la nouvelle ! Nous ne sommes pas si différentes, finalement, toi et moi. Je te l’avais dit que tu arriverais à quelque chose, même à Serpentard.
Ah, et sache petite sœur que tu as fait sensation la semaine dernière. Capitaine ? Toi ? Maman a été ravie (elle te l’a dit dans sa lettre, non ?), mais papa un peu moins (Tu veux bien arrêter de le faire enrager ? Dés que je le croise au Ministère, c’est pour qu’il se plaigne de toi …) ? En tout cas, je te souhaite bonne chance dans tes nouvelles fonctions.
J’ai su que ta première sortie à Pré-au-Lard sera pour début octobre. Je comptais y passer pour affaire, peut-être que tu accepteras de boire une bierraubeurre avec sa grande sœur aux Trois Balais.
En tout cas, bonne chance pour la suite, Lucy.
Ta sœur, Molly.


Lucy relut au moins trois fois la petite lettre, un sourire désabusé aux lèvres. Molly était presque aussi cordiale que leur père. Elle était entrée au département des Accidents et Catastrophes magiques après l’obtention (brillante, il fallait le dire) de ces ASPIC. Le boulot était épuisant, mais elle espérait obtenir une promotion rapidement grâce à ses capacités magiques (ou à son statut de fille du directeur du département de la Coopération Magique Internationale et du la chef du Département de la Justice Magique ?). Leur cohabitation a Poudlard, quoique teintée d’indifférence, avait été moins froide que Lucy aurait pu le prévoir. Bien sûr, Molly avait toujours soigneusement évité de lui adresser la parole en public, mais une fois partie de l’école, elle lui avait envoyé régulièrement des lettres – plus régulièrement que ces deux parents réunis. Des lettres cordiales où elle jouait les prototypes des grandes sœurs modèles qui avait réussie, mais qui était la seule preuve d’attachement que Lucy pouvait espérer. Elle ne pouvait pas empêcher son cœur de s’emballer quand elle voyait arriver la belle chouette effraie de Molly. Sa sœur avait toujours eu le don de lui faire ravaler sa fierté.

-Encore ta sœur ? demanda Luke à coté d’elle.

Ils étaient au petit-déjeuner. Octobre venait d’arriver avec la pluie et le vent, et le plafond de la Grande Salle était froid et morne. Voilà qui n’était pas de bon augure pour les débuts de saison en Quidditch. Lucy releva lentement les yeux sur lui, et rangea précieusement la lettre dans son sac.

-Oui. Elle a passé la nuit à lancer des sorts d’oubli.
-En même temps, elle s’attendait à quoi au Département des Accidents et Catastrophes magiques ? commenta Eléonore en face d’elle.
-Aucune idée, éluda Lucy en finissant d’enduire sa tartine de confiture. Hey !

Sa tartine venait de lui sauter des mains pour voler derrière son épaule. Elle se tourna vivement, le regard flamboyant, et sentit un grondement monter dans sa gorge quand elle vit le sourire narquois de Liam Pucey, sa belle tartine à la main.

-Je prends ça en compensation de la colle que tu m’as filé, se moqua-t-il mordant allégrement dedans. Merci beaucoup Weasley !
-Et qu’est ce que tu dirais d’en avoir une nouvelle colle ?

Luke lui donna un discret coup de pied sous la table, et Lucy lui lança un regard noir. Le sourire de Pucey s’agrandit.

-Tu peux toujours tenter. Mais ce serait … comment on appelle ça …
-De l’abus de pouvoir, commenta Leroy Oxlade, assis non loin avec des quatrièmes années.
-Voilà ! Merci, Leroy !
-Et me piquer mon petit déjeuner, tu appelles ça comment ? ragea Lucy.
-De la justice, je dirais.
-Moi j’appelle ça du vol, et c’est illégal.
-Et qu’est ce que tu vas faire ? la nargua Pucey avec défi. M’enlever des points ? Me foutre une nouvelle retenue ?

Lucy serra les dents en le foudroyant du regard. Evidemment qu’elle ne le ferait pas. Si elle le faisait une nouvelle fois (surtout pour une chose aussi futile qu’une tartine), elle en était quitte pour avoir tous les amis de Pucey sur le dos pour le reste de l’année (Et Merlin savait qu’il en avait). Elle se désintéressa de son adversaire pour lancer un regard appuyé à Luke, demandant silencieusement du soutien. Son ami parut enfin comprendre pourquoi elle le fixait ainsi, et il se redressa, drapé de toute sa dignité de préfet.

-Bon ça suffit, laisse-nous manger maintenant. Parce que là tu m’empêches de déjeuner, et ça, ça vaut bien quelques heures de colles.

Pucey ricana avec mépris, et repartit d’où il venait, la tartine de Lucy dans la bouche. La jeune fille le regarda d’éloigner, réprimant l’envie de lui jeter un sort, et porta son attention vers Luke.

-Je vais supporter ça longtemps ?
-Non, répondit Eléonore à la place de son frère. La prochaine fois, jette-lui un sort. Pas besoin d’être préfète pour ça.

Luke leva les yeux au ciel, mais Lucy sourit à son amie.

-Tu es de meilleur conseil que ton frère.
-Tu en as douté ? s’amusa-t-elle en rejetant ses cheveux blonds derrière son épaule. Alors, la marmotte, enfin debout ?

Lucy se tourna pour voir à qui elle parlait, et vit Marcus Montague arriver vers eux, les cheveux ébouriffés, le sac encore ouvert, comme s’il n’avait pas eut le temps de le fermer. Il s’assit lourdement à coté d’Eléonore.

-Les mecs m’ont pas réveillés. Suis … levé en retard. Bonjour.

Il se pencha pour embrasser Eléonore, et Lucy sentit une main lui couvrir les yeux.

-Hey ! Pas au petit-déjeuner, il y a encore des âmes innocentes ici !
-C’est moi l’âme innocente ? s’insurgea Lucy en se dégageant.
-Luke, la ferme ! répliqua Eléonore, les lèvres toujours contre celles de Montague.

Lucy et Luke échangèrent un regard chargé de désespoir. Ça faisait un an que Montague et Eléonore étaient ensemble, mais ils ne s’étaient toujours pas fait au spectacle. Lucy baissa le nez sur son bol et marmonna entre ses dents à l’adresse d’Eléonore :

-Et c’est le moment où tu en profites pour lui suggérer habilement de reprendre son poste de poursuiveur …
-Weasley ! gémit Montague en se séparant de sa petite amie. Pas dés le petit-déjeuner ! Et arrête de vouloir utiliser Norie, ça ne changera rien.
-Mais je n’ai trouvé personne aux essais !
-C’est que tu as mal cherché ! Et continue de me parler de ça, et je te jure que …
-Oui, je sais, tu me donnes à bouffer au chien de Hagrid, grommela-t-elle en rendant les armes.

Montague la gratifia d’un regard équivoque et retourna à son petit-déjeuner. Lucy le fusilla du regard tout le long du repas. C’était une réalité : les essais avaient eu lieu la semaine dernière. Si elle avait réussi à trouver un gardien et un batteur qui feraient l’affaire, trouver un poursuiveur qui serait complémentaire à Eléonore et elle avait été impossible. Luke finit par la tirer par le bras pour laisser de l’intimité à sa sœur et son petit ami, et poussa Lucy vers la salle de Défense contre les Forces du Mal. La jeune fille fut forcée de quitter Luke. Le professeur Montrose, un sorcier grand et bien bâti qui devait avoir un ascendant ours dans son arbre généalogique, avait décidé depuis leur première année un plan de classe qui se tenait encore maintenant. Lucy soupira en voyant son voisin arriver, et lui tourna résolument le dos, comme à chaque fois depuis le début de l’année.

-Pourquoi j’ai l’impression qu’à chaque fois que je m’assoie à cette table, tu vas m’assassiner ? se moqua Adam Scampers en prenant place à coté d’elle.
-Parce que j’en ai très envie ?

C’était un cours qu’ils avaient toujours eu en commun avec Gryffondor, et le hasard avait voulu que Montrose la mette avec Adam. Ça ne l’avait pas déranger. Adam était excellent élève, et pendant les travaux de groupe, une bonne et cordiale entente s’était instaurée. Mais cette entente ne pouvait plus être de mise depuis qu’il lui avait ravi la coupe de Quidditch. Adam sortit son parchemin et sa plume en ricanant.

-Tu es la fille la plus rancunière que je connaisse. Ça fait des mois que je te répète que je suis désolé.
-Tu ne l’étais pas quand tu soulevais la coupe, fulmina Lucy.

Adam eut un petit sourire gêné en passant une main dans ses cheveux. Lucy leva les yeux au ciel. Roxanne ne cessait de lui demander comment elle faisait pour rester durablement fâcher contre Adam alors qu’il avait un minois d’ange. Mais le Quidditch avait ses lois que le cœur et la raison ignorent tout deux. Le cours commença alors et ils se turent pour écouter Montrose leur parler des Êtres de l’Eau. Le cours était principalement théorique, et Montrose dictait incroyablement vite, aussi Lucy passa toute son heure le nez collé à son parchemin pour être sûre ne pas perdre la moindre petite information. Montrose leur accorda une pause, et elle soupira de soulagement. Adam se massait le poignet avec une grimace.

-Je me ferais jamais aux plumes, grommela-t-il en regardant la sienne comme si c’était un objet particulièrement dangereux de magie Noire. Vous ne connaissez pas les stylos-billes, je suppose ?
-Les quoi ? se troubla Lucy en fronçant les sourcils.
-Oubli. Un truc de moldu.

Lucy haussa passivement les épaules. Elle ne faisait pas étude des moldus – elle avait déjà beaucoup trop d’option. Serpentard pour des raisons (presque ?) évidentes comptaient peu de né-moldus dans ses rangs. Et elle n’avait pas passé assez de temps avec Papy Weasley pour tout connaître sur les moldus. Alors elle admettait que parlait d’objet moldu avec elle, c’était comme parler une langue étrangère. Elle fouilla son sac pour sortir un nouveau rouleau de parchemin, mais la lanière de son sac glissa, et l’ensemble de ses affaires valsèrent à terre.

-Par les bottes de Merlin, pesta-t-elle.

Adam se pencha pour l’aider à ramasser, mais elle lui lança un nouveau regard courroucé qui le fit battre en retraite. Elle regroupa ses affaires, les joues d’un rose soutenu. Elle détestait ça, alors quand tout eut retrouvé sa place, elle détacha ses cheveux et les ramena devant son visage pour cacher ses joues colorées. Elle entendit un vague ricanement à coté d’elle, et serra les dents.

-Tu ne serais pas en train de te moquer, Scampers ?
-Loin de moi cette idée. Ah, tiens, tu as oublié quelque chose !

Il lui fit glisser sur la table une petite feuille, et Lucy lança un regard hautain à la main qui avançait prudemment sur son bureau. Elle eut un sourire narquois.

-Tu as peur que je te morde ?
-Normal quand on côtoie un serpent rancunier, non ? plaisanta Adam en se penchant sur le papier. C’est quoi, ça ?

Les yeux de Lucy tombèrent sur la feuille, et son sang se figea dans ses veines. Elle l’avait complétement oublié. Adam se rapprocha en fronça les sourcils.

-« Ennemis de l’Héritier … », lut-t-il, mais Lucy retira précipitamment la photo pour la ranger dans son sac.
-La ferme, Scampers !
-On reprend le cours ! annonça Montrose de sa voix de baryton. Miss Weasley, rappelez-moi pourquoi les Êtres de l’Eau sont considérés comme des créatures hautement dangereuses, et catégorisée XXXX par le ministère ?
-Pas pas qu’ils sont considérés comme des créatures dans le sens le plus strictes du terme, mais à cause de leur intelligence, répondit machinalement Lucy, hors d’haleine.

Le regard de Montrose tomba sur elle et il éclata de rire, la plongeant dans la perplexité.

-J’oublis toujours de préciser, c’est vrai, veuillez me pardonner. Je parlais à Roxanne !
-Oh, fit Lucy en piquant un nouveau fard.
-Mais votre réponse est tout à fait correcte, et je vous accorde les cinq points qui aurait dû revenir à Gryffondor.
-Tu vas me le payer, Lulu ! fit insolemment Roxanne depuis le fond de la salle où elle était assise avec Alexandra Fellandry.

La classe partit dans un éclat de rire, et Lucy fut heureuse que le cours reprenne pour se replonger dans ses notes. Mais elle remarqua que, contrairement à ce à quoi elle avait pu s’attendre, Adam n’avait pas rit le moins du monde. Elle captait les regards fugitifs qu’il jetait au sac dans lequel Lucy avait rangé la photo. Aussi s’empressa-t-elle de partir dés que la cloche sonna, pour ne pas être obligé de répondre à ses questions.

La journée se passa sans encombre, à ceci prés qu’elle fut ravie d’avoir la discrète occasion de lancer un sort à Pucey pour se venger du matin. A présent allongée dans son lit de dortoir, elle regardait fixement la photo que Gethin avait trouvée au deuxième étage. Elle lui était complétement sortie de la tête, ses dernières semaines. Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait là. Qui avait bien pu la prendre ? Pire, pourquoi l’afficher de la sorte ?

-« Ennemis de l’héritier, prenez garde », souffla-t-elle avec une étrange sensation de malaise.

Les nés-moldus. C’était eux que le message évoquait. Pourquoi rappelait ce triste épisode de l’histoire de Poudlard ? Car l’épisode de la Chambre des Secrets était de dont on ne parlait pas, une page sombre qui était décidemment tombée dans un oubli volontaire et collectif. Alors pourquoi cette photo ? Lucy y réfléchissait depuis des heures, penchée sur le papier, bercée par les doux clapotis du lac contre les fenêtres. La pièce était sombre, baignée dans la lueur verdâtre du Lac, mais Lucy avait fini par trouver cette lumière atténuée apaisante. Elle fixait toujours la photo quand elle entendit deux filles de son dortoir entrer, secouée toutes deux par un fou rire qu’elle ne cherchait pas à dissimuler. Lucy rangea sa photo sous son oreiller et passa sa tête par les rideaux de son lit à baldaquin. Alexandra et Dorothy pleuraient toute deux de larmes de rire en se tenait les côtes.

-Je peux savoir quelle est la blague ? plaisanta la préfète en sortant de son lit.

Le rire de Dorothy redoubla alors qu’Alexandra tentait de se calmer pour expliquer à Lucy :

-C’est … Pas gentil de se moquer, mais là franchement …
-Oh si, il faut se moquer ! gloussa Dorothy, pas charitable pour deux noises.
-Un coup de tes cousins, je crois, fit finalement Alexandra avec un grand sourire. Sur Alexandre Wallace.
-Il était temps, murmura Lucy, trop bas pour que ses deux camarades ne l’entendent.

Des semaines étaient passées sans que Wallace ne subisse le moindre revers. Lucy avait trouvé ça relativement frustrant.

-Il vient d’arriver dans la Salle Commune … tu aurais vu son état !
-Nez comme une pastèque, cheveux d’une vague couleur verte, …
-Et l’éruption de bouton ! Déjà qu’il ne ressemblait pas à grand chose avant …

Lucy ne put empêcher un sourire de naitre sur ses lèvres, mais réprima la satisfaction qui venait en elle. Ses cousins et Scorpius avaient mis le temps, mais ils avaient fini par venger Gethin. Les deux amies continuèrent de rire, et se désintéressèrent vite de Lucy. Elle retourna donc à l’abri de ses rideaux pour examiner la photo. Les mots la frappèrent une nouvelle fois, et son cœur se serra.
« Ennemis de l’Héritier, prenez garde ».
Il fallait qu’elle en sache plus. Elle se glissa hors de son lit pour chercher son Histoire de Poudlard, que sa tante Hermione lui avait offert pour ses onze ans, et chercha la légende dans le Chapitre consacré à Salazar Serpentard. Tout y était succinctement résumé : la dispute entre Gryffondor et Serpentard sur les nés-moldus, la création de la chambre suite au départ de Serpentard, le monstre enfermé. L’ouvrage avait même été réédité après la Bataille de Poudlard pour le mettre à jour et ainsi, Lucy pouvait lire comment Voldemort avait ouvert la chambre pour tuer une jeune fille et surtout, comment Oncle Harry avait débarrassé l’école du monstre. Lucy chercha dans le chapitre de quel « monstre » il pouvait bien s’agir, mais aucune mention n’en était faite.

-Monstre, grommela tout haut Lucy en feuilletant les pages. Secret. Impurs. Que quelqu’un me rappelle pourquoi je suis ici ?
-A qui tu parles ? cria Alexandra depuis son lit.

Lucy lança un regard mauvais à ses rideaux d’émeraude. C’était bien quelque chose qu’elle détestait dans le système des chambres de Poudlard : un manque cruel d’intimité.

-Moi-même.
-Il faudrait appeler Saint-Mangouste, commenta Dorothy. J’ai toujours su qu’elle était schizo.
-Une personnalité Serpentard, une personnalité Weasley ? suggéra Alexandra.
-J’entends, tout, les prévint Lucy en levant les yeux au ciel. Et merci de vous inquiéter, mais mon esprit est un et entier.

Les deux filles pouffèrent gentiment de l’autre coté du rideau, et Lucy laissa échapper un sourire qu’elles ne purent voir. Soudainement, la porte claqua à nouveau, annonçant l’arrivée à grands pas d’Athénaïs Stones, la dernière du dortoir. Des pas d’hippogriffe furieux.

-Je vous jure que si je chope celui qui a fait ça à ce pauvre Alexandre, persiffla-t-elle.

Lucy mit quelque seconde à se rappeler qu’Alexandre était le nom du tortionnaire de Gethin et eut un sourire suffisant. Si l’attaque de ses cousins pouvait faire enrager cette peste d’Athénaïs …

-Oh, arrête, on sait très bien qui a fait le coup, annonça Dorothy avec flegme.
-Pas faux, admit Athénaïs.

Lucy trouva sa voix beaucoup trop proche d’elle – son lit était à l’autre bout du dortoir. Elle comprit pourquoi la seconde suivante : son rideau s’ouvrit brusquement sur les yeux gris et froid d’Athénaïs. La préfète referma son Histoire de Poudlard avec un sursaut.

-Tu connais le mot « intimité » ?
-Et tes cousins connaissent celui de « dignité » ? répliqua-t-elle. Tu as vu comment est rentré Alexandre ? Tu ne vas pas les punir, Weasley ?
-Je ne punis que si j’ai des preuves, rétorqua la préfète en se redressant. Tu en as ?

Les lèvres d’Athénaïs se pincèrent en une mince ligne, et Lucy eut un sourire suffisant. Elle bascula ses jambes hors du lit et se leva pour toiser sa camarade de sa modeste hauteur.

-Autre chose, Stones ?
-La pire chose qui soit arrivé à Serpentard est de te compter dans ses rangs, siffla-t-elle, mauvaise.

Elle rejeta alors son opulente chevelure blonde en arrière, gratifia sa préfète d’un énième regard méprisant, et repartit dans son lit avec dignité. Ses rideaux se refermèrent sèchement, et Lucy foudroya ceux-ci du regard. Alexandra soupira.

-C’est usant vos disputes, les filles.
-J’ai signé nul part pour m’entendre avec elle ! cria Athénaïs depuis son lit.

Lucy se contenta d’un regard d’avertissement pour la jeune fille, et Alexandra leva les bras en signe de paix, l’air de dire « je n’ai rien dit, je n’ai rien dit … ». Lucy allait retourner dans son lit quand elle entendit des cris en haut, dans la Salle Commune. Des cris de garçon. Elle échangea un bref regard avec Dorothy et Alexandra, et le bruit devint tel que même Athénaïs passa sa tête par son rideau, ronchonne.

-Tu ne peux aller leur dire de se la fermer, préfète ?

Lucy ravala le commentaire acerbe qui lui venait spontanément aux lèvres. Elle se répugnait à « obéir » à Athénaïs, mais le fait était qu’elle se devait parfaitement de monter voir. Ce fut pourquoi elle s’engagea dans l’escalier, la curieuse Alexandra à sa suite. La particularité de la Salles Commune de Serpentard était que les Chambres étaient situées à un niveau encore en dessous de celle de la Salle. Quand elle remonta, elle constata rapidement que la pièce était pleine de garçons de toutes les années, qui parlaient vivement, paniquant presque. Certain était encore en pyjama, d’autre (fait un peu plus gênant) était torse nu, mais tous avait la particularité d’être … complétement trempé. Lucy et Alexandra échangèrent un regard perplexe, et la préfète bondit sur un bureau pour s’élever. Elle sortit sa baguette et la pointa sur sa gorge.

-Sonorus, murmura-t-elle avant de prendre sa plus belle voix pour hurler : SILENCE !

L’ensemble de la Salle Commune sursauta, et tous les yeux se levèrent vers elle. Lucy soupira de soulagement en remarquant qu’elle avait enfin leur attention.

-Quelqu’un peut m’expliquer ?
-Le Lac déborde dans nos chambres, Cap’taine ! fit Will McColley en désignant les escaliers.

Lucy écarquilla les yeux, et Oxlade prit le relaie :

-On ne sait pas comment, mais de l’eau a fuité dans un dortoir et là ça inonde toutes les chambres …
-On sait comment ! intervint Pucey avec véhémence. Encore un coup des mousquetaires !
-C’est vrai ! enchérit un garçon de septième année. Regardez déjà ce qu’ils ont fait à Alexandre…
-Mais vous dites n’importe quoi ! s’agaça Eléonore, qui était assise tranquillement dans un canapé. Vous n’avez aucune preuve, et pourquoi ils auraient fait ça ? Ils sont bêtes, mais pas dangereux.
-Eléonore a raison, approuva Alexandra. Ça, c’est dangereux.

Tout le monde se mit alors à parler en même temps, débattant de l’implication ou non des mousquetaires dans l’incident, et Lucy crut que son cerveau allait exploser.

-SILENCE ! répéta-t-elle. Le premier qui continue, je vous jure …
-…Que tu le jettes dans le Lac Noire ? Mais il est déjà dans nos chambres, là !
-Will, fais-moi plaisir, et ferme-la. Où est Luke ?

Son attrapeur ne lui répondit pas, se balançant sur ses pieds avec un petit sourire aux lèvres. Lucy le foudroya du regard.

-William McColley …, gronda-t-elle sourdement.
-Quoi ? Je pensais que je devais la fermer, j’obéis à mon Capitaine !
-Par Merlin ce que tu es usant ! Où-est-Luke ?

Will eut un petit rire sans joie, et désigna l’escalier.

-En bas, ils essaient de voir ce qu’ils peuvent faire pour combler la brèche...
-Merci. Maintenant tu vas me chercher Greengrass, s’il te plait, et plus vite que ça !
-Oui Capitaine !

Will partit au quart de tour, accompagné d’une de ses camarades, et Lucy se tourna vers les autres.

-Je vais voir ce qui se passe, je ne veux rien entendre, je ne pas de gémissement, de dispute, de « c’est la faute des mousquetaire », rien du tout, sinon je vous colle tous. Compris ?

Lucy les toisa tous, et vit Pucey ouvrir la bouche pour faire un commentaire, mais il reçut un coussin venu de nul part, le coupant dans son élan.

-On a compris ma petite Lucy, promit Eléonore avec un grand sourire. Je maintiens l’ordre en ton absence. A grand renfort de coussin.

La préfète lui servit un sourire reconnaissant. Eléonore Zabini était décidemment une fille parfaite. Mais que diable faisait-elle avec Marcus Montague ? Lucy garda la question dans un coin de sa tête et descendit aider Luke en bas. Elle venait à peine d’arriver à la fin de l’escalier que l’eau vint lui lécher les pieds, lui arrachant un sursaut et un long frisson.

-Par Merlin ce que c’est froid !
-Weasley ?

La voix de Luke lui parvenait du dortoir des premières années. Lucy réprima ses frémissements de froid pour achever de descendre les escaliers, avec force de grimace. L’eau lui arrivait aux genoux, et elle se félicita d’avoir laisser ses chaussures dans sa chambre.

-La seule et unique.
-Unique ? Avec la tribu que t’as, tu vas me faire croire que tu es unique ?
-La ferme, Luke, le tacla-t-elle en toquant à la porte des premières années. Vous êtes visibles ?

Avec la proportion de garçon torse nu à l’étage, elle préférait être prudente. Luke pouffa dans la pièce.

-On va dire que oui ! Allez viens, Weasley, j’ai besoin de tes talents !
-On se débrouillait sans elle, grommela Montague alors que la jeune fille entrait.

Elle se figea à la porte, tétanisée. Pas par l’eau glaciale qui lui ankylosait les jambes, ni par la vision des fissures en toiles d’araignée sur les fenêtre des premières années qui laissaient écoulés d’épais filet d’eau troubles, et qui semblaient à toute instant prêtes à complétement exploser. Mais par Montague et Luke qui étaient toute deux torses nus, en short et les cheveux ébouriffés, comme si l’incident les avait sortis de leur lit.

-Arrête de mater, Weasley, et viens aider, se moqua Luke.
-Quand j’ai demandé si vous étiez « visible », c’était précisément ce à quoi je faisais référence.
-Nos Tee-shirts sont trempés, on sort du lit, et on a besoin de toi, alors prend sur toi, et ramène tes jolie fesses ici. Ne m’oblige pas à te supplier.

Lucy observa les deux garçons, et se donna mentalement une bonne gifle pour avancer vers eux, pataugeant dans l’eau entre les valises et autres affaires flottantes des premières années. Elle effleura prudemment les fenêtres, d’où l’eau s’échapper de plus en plus vivement.

-On a lancé plusieurs sortilèges de réparation, mais c’est trop fragile, et les fissures reviennent automatiquement, expliqua Montague avec un vague geste d’impuissance.
-Vous avez essayé en même temps ? Je veux dire, deux sortilèges simultanés ?
-Tu nous prends pour des imbéciles, Weasley ?
-Oui, on a essayé, intervint Luke avec un haussement d’épaule. Pas convaincant. Peut-être qu’à trois, avec toi, ça marchera mieux.

Lucy hocha la tête, et recula d’un pas pour s’aligner aux garçons. Ils levèrent leurs baguettes, et Montague compta jusque « trois » avant qu’ils ne crient d’une même voix « reparo ! ». Les fissures s’effacèrent intensément, et Lucy attendit une minute avec angoisse qu’elles ne resurgissent. Mais il n’en fut rien. Elle s’autorisa un soupir de soulagement.

-On ne sait pas combien de temps ça tiendra, grommela Montague.
-Non, admit Lucy en passant une main dans ses cheveux roux bouclant sous l’humidité ambiante. On a qu’à attendre Greengrass et réparer progressivement.

Montague haussa les épaules, et Lucy comprit qu’il approuvait silencieusement. Marcus Montague n’était pas des plus loquaces. Ils réparent rapidement les autres fenêtres, et rapidement, l’eau cessa de couler. Mais il y en avait beaucoup trop pour qu’ils fassent disparaître celle qui inondait la chambre d’un simple coup de baguette. Lucy se hissa en grelottant sur un bureau pour extraire ses jambes de l’eau glacée et Montague fit de même. Luke vagabonda dans l’eau stagnante quelque temps, entre les débris des affaires des premières années qui flottaient joyeusement autour de lui. Lucy se demanda vaguement comment il arrivait à ne pas avoir froid dans cette tenue… Finalement, avec un cri de triomphe, il fondit sur quelque chose qui flottait devant lui, et le brandit devant ses camarades.

-En attendant, ça vous tente une bataille Explosive ?

***

Greegrass et McGonagall arrivèrent furieuses dans la Salle Commune, et envoyèrent tout les élèves dans la Grande Salle sous la conduite de Lucy et Luke (qui avait réussi à sécher une chemise pour avoir l’air relativement crédible). Ils y avaient passé la nuit, inconfortablement installé dans des sacs de couchage à même le sol, et ceux qui avaient prit l’eau grelottait encore. Le lendemain, les trois-quarts des garçons s’étaient précipités à l’infirmerie, et Greengrass et les préfets avaient interrogés les premières années pour savoir ce qui avait causé la brèche. Les pauvres n’en avaient aucune idée, et l’examen de la pièce n’avait permis aucune conclusion. Tout ce qu’ils savaient, c’était que ce n’étais pas le moins du monde dû à une usure quelconque des fenêtres. La piste de farce fut alors avantagée et ce fut un James Potter fulminant que Lucy retrouva dans le Hall, une semaine après l’inondation.

-Je reviens du bureau de Greengrass, grommela-t-il en se positionnant à coté de sa cousine.
-Je pensais qu’elle vous avez convoqué en hier, s’étonna Lucy en fronçant les sourcils. C’était de Scorpius m’avait dit …
-Elle nous a convoqué séparément, on mode comme ça j’aurais des versions différentes et je pourrais vous piéger. Sauf qu’on a rien fait, cette fois. Fanfreluche rose, oui. Inondation dangereuse, non. Ils me prennent pour qui, tes potes de Serpentard, un dangereux criminel ? Ils se sont vus, eux ?
-Jim, pour dire ça, tais-toi.

Un éclair de compassion passa dans les yeux de son cousin. Lucy venait de passer une très mauvaise semaine. Un tiers à courir partout avec Luke et Greengrass pour retrouver les coupable, un tiers contre sa Maison à tenter de les persuader que les Mousquetaires n’y étaient pour rien, et un autre tiers à convaincre lesdits Mousquetaires de faire profile bas et que oui, elle les croyait quand elle disait qu’elle pensait qu’ils n’y étaient pour rien dans cet incident. Qui était le responsable, elle se déchargeait entièrement sur Greengrass. Elle avait d’autres chats à fouetter pour le reste de la semaine.

-Jina arrive bientôt ? demanda-t-elle à James, l’air de rien.
-Jina met toujours deux plombes à arriver, grommela-t-il en levant les yeux au ciel. C’est pire que toi, parce que toi, tu ne le fais pas exprès, d’être en retard.
-En attendant, si elle ne se dépêche pas, je pars sans elle. L’équipe va m’attendre.

Elle rejeta sa queue de cheval rousse sur son épaule et lissa sa robe de Quidditch émeraude. Les derniers essais qu’elle s’autorisait avaient lieu aujourd’hui, séance au terme de laquelle elle devait trouvé coûte que coûte un poursuiveur. La tâche était loin d’être aisée …

-Tiens, je crois qu’elle t’a entendu, commenta joyeusement James en pointant le haut des escaliers. KANE ! On se dépêche, une deux, une deux !
-Oui, oui, j’arrive, marmonna la Serdaigle en se débattant avec son écharpe. On y va, on y va …

James et Lucy échangèrent un regard exaspéré, et les trois capitaines sortirent, dans le froid, le vent, et la brume automnale. Lucy resserra sa robe de Quidditch sur elle en frissonnant. Les essais de la dernière chance. Jina et James avaient spontanément proposé de venir l’aider, à titre consultatif, et malgré les remarques haineuses qu’elle prendrait sans doute de ses camarades de Serpentards, elle avait accepté. Elle avait déjà assisté aux essais de Serdaigle pour aider Jina (elle avait perdu prés de la moitié de son équipe, et elle avait passé une semaine à hurler dans les oreilles de James et Lucy que c’était une catastrophe, si bien qu’ils lui avaient proposé tout deux de venir l’aider dans les essais, chose qu’ils faisaient à présent pour Lucy). James n’avait pas eu à changer grand-chose, puisqu’il ne lui manquait qu’un poursuiveur, et Lucy avait été heureuse et surprise de constater que James avait décidé de laisser sa chance à son frère. Albus avait hérité du talent de poursuiveur de sa mère, mais il avait tout d’abord refusé de passer les essais, persuadé que jamais son frère ne le prendrait. Mais James avait (enfin) fait preuve d’intelligence. Lucy espérait simplement que les entrainements n’allaient pas finir en course poursuite à balai. Ou pire. Jina et James la quittèrent au vestiaires pour aller sur le terrain, et Lucy entra voir les membres restant de son équipe. Elle fut accueillie par les regards noirs d’Eléonore et de Leroy Oxlade.

-Tu es obligé d’aller chercher des capitaines adverses pour nos essais ? Ils vont tout faire foirer, tout saboter !
-Ce n’est pas ça le problème, c’est simplement qu’il est hors de question que je fasse quoique soit devant James Potter, enchérit Eléonore d’un air très digne. C’est bon, même si je suis parfaite, il va trouver manière à se moquer, et ça c’est …
-On en a déjà parlé, s’agaça Lucy en levant les bras au ciel. On a besoin d’un poursuiveur, et c’est notre troisième séance d’essais, la dernière que je nous autorise. J’ai besoin d’aide !
-On est là, nous, intervint Mark Ashon, le nouveau batteur.
-Oui, et on voit comment on a été efficace les deux séances précédentes, railla Will, qui était nonchalamment appuyé contre un mur, l’air de s’ennuyer prodigieusement. Moi je ne suis pas contre. On a besoin d’aide.
-Merci Will ! soupira théâtralement Lucy. D’autres contestations ?
-C’est Potter, grommela Eléonore.
-Oh, Norie, je te jure que si James fait la moindre remarque, je le jetterais personnellement dans le Lac Noir. Foi de Serpentard – et de Weasley.

Sa poursuiveuse lui lança un regard dubitatif, mais parut rendre les armes devant la détermination de son capitaine.

-Parfait, alors on y va !

Ils se levèrent tous de mauvaise grâce, et Lucy les poussa de force sur le terrain, balai en main. Une petite dizaine d’élèves les attendait, le balai à la main, certain l’air anxieux, les autres l’air sûr d’eux. Lucy souffla dans le sifflet qu’elle portait autour du cou, et tout le monde se tourna vers elle. Elle repéra quelque tête, et élimina d’entrée la moitié d’entre eux psychologiquement – tout ceux qu’elle avait déjà recalé par deux fois.

-Bon, faite déjà deux ou trois tours de terrain pour que je puisse voir comment vous volez. L’équipe vous accompagnera.

Tout les candidats hochèrent la tête, et se mirent en place, l’équipe à leur coté. Lucy retint juste Will au dernier moment.

-Toi, tu restes avec moi. J’ai besoin de l’esprit d’un McColley.

Will lui lança un regard surpris, mais se dirigea docilement avec elle vers les gradins où James et Jina avaient pris place. L’ancienne Capitaine de l’équipe, Daphnéa, manquait terriblement à Lucy dans ses instants là. Elle avait été une vraie capitaine, dynamique, intelligente, et charismatique. Son frère lui ressemblait en bien des points, et c’était pour cela qu’elle préférait garder Will près d’elle. Ils s’installèrent au rang devant Jina et James, examinant, les candidats tourner autour du stade, leurs équipiers déployés en escorte autour d’eux. Au bout de deux tours de terrain, Lucy enfuit sa tête dans ses mains, et James lui tapota l’épaule avec compassion.

-Je vais me jeter dans le Lac Noir, gémit la jeune fille.
-Je crois devoir admettre être désespéré aussi, commenta Will, la tête appuyé sur sa main avec flegme. Aucun d’eux ne sait correctement voler. Comme ça se fait qu’on ait une génération si pourrie ?
-J’en sais rien. Au pire, le vol, ça s’améliore. On va voir s’ils savent marqués.

Sur ce, elle prit son balai, ordonna à Will de les observer d’ici et décolla des gradins. Une nouvelle fois, ce fut catastrophique. Les deux poursuiveuse n’avaient réussi à aligner plus de deux passe avec aucun des candidats. Lucy ne sut déterminer ce qui était le pire : les deux deuxièmes années qui s’étaient foncées dessus, provoquant leurs chutes respectives avec force de cri, un sixième année qui envoyé le souafle dans la figure d’Oxlade alors que celui-ci repoussait un cognard, une fille qui passa son temps à se disputer avec Eléonore et à lui faire des crasses, à cause d’une vieille rivalité (si Lucy avait bien compris, la fille en question était une ex de Montague …), et un garçon relativement vicieux et psychotique qui avait brisé le Nimbus 2101 d’une candidate (esprit de concurrence). Après deux heures infructueuses, Lucy retourna vers Will, James et Jina, le feu dans les yeux.

-Retenez-moi, je veux aller tuer Montague ! Comme voulez-vous que je constitue une équipe correcte avec des bras cassés pareils ? Même le molosse d’Hagrid monté sur un balai ferait mieux !
-Je pense que tu exagères, opposa pragmatiquement Jina en regardant les notes qu’elle avait griffonnées sur un morceau de parchemin. La fille au brassard numéro 3 n’avait pas l’air trop mal …
-Tu veux rire ? Si on les met face à face avec Eléonore, elle s’entretueront, rincana sombrement Will. Lucy a raison, je suis désespéré.
-Merci Will, soupira Lucy avec reconnaissance.

Elle s’écroula sur un banc, dépitée, et se prit la tête entre les mains. Elle venait de passer deux heures à hurler sur le terrain, et s’étonner d’avoir encore de la voix pour pester. Jina essuya un petit rire, et se glissa à coté d’elle pour la prendre par les épaules.

-Aller petite puce, ne t’en fais pas. Tu vas bien réussir à trouver quelqu’un qui fait l’affaire. Ils sont pas tous si mauvais …
-Elimine déjà en quelque un, proposa Will. On y verra peut-être plus clair.

Lucy soupira profondément, et se redressa. Elle discuta quelque seconde avec James, Will et Jina pour faire une petite liste de trois noms. Quand James la relut, il eut un sourire désabusé.

-Avec ça, sûr que la coupe est à Gryffondor.
-La ferme, le tacla Lucy.

Will agrémenta la pique de son capitaine d’un coup de balai sur la tête du mousquetaire. Elle descendit ensuite des gradins son balai à la main pour rejoindre son équipe réunie au milieu du terrain. Eléonore était en train de soigner le visage d’Oxlade avec sa baguette magique.

-Une catastrophe, grommela-t-elle en baissant sa baguette une fois la plaie refermée. Quelle bande de crétin...
-Pire que ça, enchérit Oxlade d’une voix pâteuse en essayant le sang sur son visage. Fais quelque chose, Weasley, c’est la séance de trop, là.
-Reste au sol, lui ordonna-t-elle alors qu’il tentait de se relever. Repose -oi, je n’ai plus besoin de toi, normalement. Henry ? (Le nouveau Gardien se redressa, l’air inquiet). Une petite séance de pénalty ?

Henry ne parut pas rassurer le moins du monde, ce que Lucy pouvait aisément comprendre. Il était le seul de l’équipe à être de la même année qu’elle, et avait réussi à gagner le respect de son capitaine en bloquant un de tirs les plus vicieux qu’elle n’avait jamais fait. Il décolla pour se mettre devant ses buts, et Lucy rejoignit la troupe de candidats qui se disputait un peu plus loin. Les entendre faillit lui faire faire demi-tour.

-C’était mon frère qui me l’avait offert, tu vas vite me rembourser ça ! hurla Amanda, la fille au Nimbus cassé, à un garçon de septième année.
-Et puis quoi, encore ? Ton père travaille au département de la Justice, et assez haut placé, tu dois avoir largement moyen de t’en repayer un, petite princesse !
-C’est pas faux, ça, Amanda.
-Vous êtes horrible ! Mon père va vous coller un procès !
-Tu es …
-FERMEZ LA ! s’époumona Lucy.

Le groupe entier sursauta, et Amanda serra les débris de son balai contre sa poitrine, comme un talisman.

-Bien, maintenant que j’ai votre attention, je vous annonce qu’une première sélection a été faite.

Lucy énuméra le nom des trois candidats qu’elle avait gardé, et ce fut une tempête de protestation. Amanda continua à geindre sur son Nimbus cassé, et l’ex de Montague cracha littéralement sur Eléonore et le manque de partialité de Lucy. Certains refusèrent de quitter le terrain, et les deux batteurs durent les bouter dehors avec fermeté (oui, batte à la main. Ça en avait découragé certain). Lucy laissa les trois derniers candidats passer la séance de pénalty face à Henry, qui avait la tête de quelqu’un pris dans une toile d’acromentule. Lucy s’éleva sur son balai pour pouvoir les suivre de plus près, et crut qu’elle allait définitivement aller casser sa baguette pour aller vivre avec les Centaures dans la Forêt Interdite. Le premier ne parvint pas à cadrer une frappe. Le second perdit le contrôle de son balai, et fonça sur Henry, qui se rattrapa à ses buts pour ne pas tomber. Lucy réprima un cri de rage, congédia le candidat sans ménagement, et s’élança pour aider son coéquipier à se remettre sur son balai. Sauf que le dernier candidat trouva que profiter du moment de faiblesse du Gardien pour foncer sur les buts était une excellente idée. Malheureusement, pour la prémière fois de la séance, la tentative fut cadrée, et Lucy reçut le souafle en plein visage alors qu’elle aidait Henry.

-Aïe !

Elle lâcha la main de son gardien pour porter la sienne à sa joue endolorie. Par chance, le lancé n’avait pas été assez fort pour lui casser la mâchoire, mais la douleur sourde lui indiquait qu’elle était quitte pour un beau bleu. Mais la douleur fit monter la colère en elle, une colère qu’elle réprimait depuis le début des essais. Henry cria en se cramponnant aux anneaux des buts.

-Capitaine !
-Non mais tu pensais à quoi ?! s’agaça Lucy à l’adresse du candidat.

Un goût de sang emplit sa bouche quand elle parla, décuplant son courroux, et elle déglutit pour le faire passer.

-Je … Je …, brebouilla le pauvre garçon, l’air contrit. Je ne sais pas, quand le gardien est indisposé, on fonce …
-On fonce ? répéta Lucy avec hargne. On est dans une séance de pénalty en essaie, pas à la finale de Coupe du Monde de 1492 !
-Capitaine ! gémit Henry. Je ne vais pas tenir longtemps !
-Tiens une minute de plus, répliqua-t-elle en foudroyant le candidat du regard. Et puis qu’est ce qu’il t’a prit de tirer quand quelqu’un se trouve dans l’axe de tir ?
-Mais j’ai cadré …
-Capitaine !
-Quoi ?

Lucy se retourna à temps pour voir Henry lâcher prise d’une main. Son cœur tomba dans sa poitrine, et elle se précipita pour jucher le gardien sur son balai.

-Désolée, Henry, s’excusa-t-elle, soudain honteuse. Avec le coup, je n’ai pas fait attention …
-De toute façon, c’était un sombre crétin, grommela son gardien contre son dos.

Lucy approuva silencieusement. Elle ordonna au pauvre garçon de déguerpir, et ramena Henry sur les gradins. Le premier candidat se ramena tranquillement vers elle alors qu’elle montait rejoindre les autres, un sourire extatique aux lèvres.

-Ça veut dire que je suis pris, ça ?

Lucy le dévisagea en écarquillant les yeux. James, Jina, et son équipe vinrent l’entourer, attendant sa décision. Evidemment, puisqu’elle avait congédié les deux autres, ne restait que lui. Elle sentait le monde autour d’elle retenir sous souffle. Elle sentit un filet de sang couler de sa bouche, et le fer emplit ses papilles. Elle l’essuya, et serra les poings en se souvenait du commentaire qu’avait fait James en voyant la liste. « Avec ça, sûr que la Coupe est à Gryffondor ». Non, refusa-t-elle fermement. Pas sous mon capitanat.

-Non, refusa-t-elle simplement, la détermination faisait trembler sa voix.

Sur ce, elle fit volte face, et descendit quatre à quatre les marches des gradins, balai à la main.

-Weasley ! hurla Oxlade alors qu’elle atteignait le terrain. On a besoin d’un poursuiveur !
-Je sais ! s’écria Lucy sans s’arrêter, prenant la direction du château. Je vais en chercher un !

Car pour elle, il n’y avait qu’une seule personne dans tout Poudlard qui pouvait décemment prendre ce poste. Une unique personne avait laquelle elle accepterait de jouer.
Marcus Montague.
Eléonore parut comprendre ses intentions, parce qu’elle poussa un petit cri, et rejoignit son capitaine au pas de course. Lucy ne se rendit pas compte de qui la suivait, l’esprit embué parce qu’elle allait dire à Montague pour le convaincre de revenir. Elles arrivèrent au Hall, et Eléonore la tira vers la bibliothèque dans laquelle, selon elle, son petit ami travaillait la potion. Lucy y entra en trombe, et repéra le Septième année, assis à une table au milieu d’une dizaine de livre. Mais avant qu’elle ne put rejoindre l’ancien Capitaine, la voix de Mrs Pince fusa :

-Cette tenue ! Un balai ! De la boue ! Ici ! Sortez toute suite !
-Ça ne prendra que deux minutes, promit Lucy, pas impressionnée pour deux noises.

Eléonore et elle se précipitèrent vers Montague, sans prendre compte de la bibliothécaire qui tentait vainement de leur faire barrage. L’ancien capitaine, alerté par les éclats de Pince, releva les yeux, et croisa le regard de Lucy fugacement. Il parut y lire sa demande sans qu’elle n’ait à la formuler. Il referma son livre d’un geste sec et secoua la tête avec obstination.

-Pas question.
-Ça tombe bien, ce n’est pas une question, c’est un ordre de ton capitaine, et de ta préfète.
-Et de ta copine, enchérit Eléonore en se plantant devant lui.

Les deux filles le surplombait, le regard identiquement impérieux, mue d’une même détermination. Marcus parut de recroqueviller sur sa chaise, et faire de son possible pour avoir l’air dédaigneux.

-Tu vas me faire croire que tu n’as pas été capable de trouver quelqu’un ?
-Personne, répondit Eléonore à la place de Lucy. Je te jure, le nez d’Oxlade est en sang, Lucy va avoir un bleu à la mâchoire, et Henry a joué au singe sur les anneaux des buts.
-Et Amanda va nous coller un procès pour son Nimbus, ajouta sombrement la jeune fille.
-Qui ça ? se troubla Montague.
-Peu importe, c’est une catastrophe. On a besoin de toi dans l’équipe, Montague. Je ne plaisante pas, et je ne bougerais pas d’ici tant que tu n’auras pas accepté de revenir.

Le septième année les contempla toute les deux pendant quelques secondes, avec un air de contrariété contenu. Sa mâchoire se contracta, et il empila rageusement et bruyamment ses livres.

-Je t’ai déjà dit non, Weasley, trouve quelqu’un d’autre. Je refuse de retourner sur le terrain.
-Tu refuses de retourner sur le terrain, répéta Lucy avec un sourire narquois. Donc le problème, ce n’est pas les ASPIC, c’est le terrain ?

Montague sursauta, pris de court, et en fit tomber sa pile de livre. Il vrilla ses yeux gris sur Lucy, suspicieux, et ouvrit la bouche pour répliquer, mais n’en n’eut pas le temps, par Mrs Pince hurla derrière eux :

-Ni batte ni balai ici !!
-Bonjour Madame Pince, comment allez-vous ? Vous êtes de toute beauté aujourd’hui ! Ce n’est pas le catogan que vous portiez la première fois que vous m’avez viré, en première année ?
-Comment osez …
-Ferme-la, McColley, on a d’autre chat à fouetter.

Lucy et Eléonore se tournèrent à temps pour voir, interdites, une flopée de robes verte émeraude passée la porte de la bibliothèque, balai, souafle et battes à la main. Oxlade maintenant toujours un mouchoir contre sa narine, et Will servait un sourire enjôleur à Mrs Pince, qui paraissait sur le point de faire une crise de nerf. James et Jina arrivèrent derrière eux, hilares. Les quatre autres membres de l’équipe repérèrent leur capitaine, et convergèrent vers elle. Bientôt, Montague fut encerclé par une armée de robes vertes munie de balais et de battes menaçantes.

-Reviens Montague, je veux gagner la coupe avant de mourir … de partir, pardon !
-Nous infliger Weasley en Capitaine, c’est déjà limite, mais j’ai accepté. Mais je n’accepterais aucun autre poursuiveur que toi !
-J’ai pas signé pour passer mes séances d’entrainement cramponner aux buts !
-Et moi pour nous faire ridiculiser de la sorte !

Lucy observa les visages des garçons de son équipe, et une vague de fierté et de reconnaissance la submergea quand elle vit leur détermination. Même la pique d’Oxlade ne l’atteint pas. Elle échangea un regard triomphal avec Eléonore, d’autant plus que Montague ne disait rien, trop abasourdi par l’apparition de l’équipe au grand complet pour réagir. Un instant, il parut même paniqué, et Lucy profita de la brèche :

-Montague, on sait que l’année dernière a été dure. Ta blessure, je comprends que ça ait été un coup dur, mais c’est différent, cette année. On a besoin de toi.

Montague darda un regard dubitatif vers elle, remis de sa surprise. Si les éclats de l’équipe semblait l’avoir momentanément désarçonné, le rappelle de sa blessure avait de nouveau fermé son visage. Il rassembla ses livres.

-Je suis vraiment désolé, les gars. J’aimerais vraiment pouvoir vous aider … Mais je ne peux pas.
-Tu ne peux pas ? (Eléonore rattrapa son petit ami par le bras alors qu’il tentait de se frayer un chemin pour ranger ses livres). Qu’est ce que tu veux dire ?

Montague se dégagea, et se faufila dans les rayons pour ranger ses livres. Ce fut sans compter la volonté de l’équipe, qui le suivit dans les rayonnages, tout en babillant :

-Attend, tu crois sérieusement que tu vas t’en tirer comme ça ?
-Marcus, s’il te plait, parle moi !
-Mais vous allez me foutre la paix, à la fin ? Je ne reviendrais pas !
-Parce que tu as a frousse de retourner sur le terrain ? avança sournoisement Lucy.

Montague la fusilla du regard, et Lucy sut qu’elle avait visé juste. Le silence tomba sur l’équipe, et ils dévisagèrent tous Montague avec incrédulité, assez pour que celui-ci secoue la tête et sorte de sa torpeur pour se défendre.

-Ce n’est pas ça le problème, c’est mes ASPIC !
-A d’autre ! s’égosilla Eléonore alors qu’il s’éloignait une fois de plus.

Mais une fois plus, ce fut avec l’ensemble de l’équipe sur ses talons. Ils dérangèrent ainsi Adam Scampers, tranquillement en train de lire dans un coin de la bibliothèque. Il leva les yeux sur l’équipe de Serpentard, perplexe.

-Euh, c’est quoi cette réunion ?

Lucy ignora son rival pour retenir Montague par le col.

-C’est le cognard que t’as pris l’an dernier qui t’as traumatisé à ce point ?
-La ferme, Weasley !
-C’était un accident ! OK, ce n’était pas sympa – ça ne l’ai jamais de se prendre des coups – mais tu t’en es remis, non ?
-Je t’ai dit de la fermer !

Il se dégagea de Lucy, et se retourna vivement pour partir. Mais c’était sans compté Will McColley, qui se dressa devant lui tel un rempart infranchissable, le visage comiquement crispé, frappant contre sa paume une batte menaçante sans doute volée. Il n’empêche que ça suffit à faire reculer Montague, surpris, et Lucy en profita pour lui attraper le bras. Elle tenta d’accrocher son regard, et vit une pointe de panique brillait dans ses yeux habituellement si vide d’émotion. Elle sentit quelque chose se briser au fond d’elle, comme un mythe qui s’écroulait.

-Alors c’est ça ? murmura-t-elle, assez bas pour que cela échappe aux oreilles des autres. Tu renonces au Quidditch parce que tu as peur de te reprendre un cognard ?

Montague lui lança un regard venimeux, mais dont la hargne était atténuée par la résignation.

-Va te faire, Weasley.
-Montague, on peut t’aider, tu sais. Ce genre de peur, ça peut se guérir …
-C’est pas toi qui a passé un mois dans un hôpital à Saint-Mangouste ! ragea-t-il entre ses dents. Ni qui continue à avoir des vertiges à cause du coup. Imagine que j’en ai un pendant un match ?

Lucy garda le silence. Eléonore lui avait parlé des légers malaises qu’avait subi Montague après sa blessure, mais d’après elle, ça s’était beaucoup atténué. Ce n’était pas assez dangereux pour justifier le départ précipité de Montague. Non. Le seul problème, c’était la crainte qu’il avait de se reprendre un cognard.

-Je te fais confiance là-dessus. T’es l’unique personne en qui j’ai confiance dans ce domaine. On va trouver une solution, Montague. J’ai besoin de toi.

Montague la dévisagea un instant, impassible. Lucy avait pris sur elle pour lui dire ça. Montague et elle, on ne pouvait pas dire que c’était une grande histoire d’amour. Encore maintenant, elle se demandait si elle l’appréciait. Mais pour pouvoir battre Gryffondor en fin de saison, elle voulait bien mettre sa fierté au placard. Et pour battre Gryffondor, elle avait besoin de Montague. Pour la première fois depuis des semaines, Lucy sentit sa carapace se fendiller. Son regard passa sur visage de Lucy à celui d’Eléonore derrière elle, puis il s’attarda sur le souafle que tenait sa petite amie entre ses mains, et une lueur de convoitise y brilla. La ferveur du poursuiveur n’était pas morte.

-Je peux dire quelque chose ? intervint alors une voix timide.

Le regard de Lucy et Montague se baissa sur Adam Scampers, toujours assis tranquillement avec son livre au milieu de tout ce rafus. Lucy lui réserva son regard le plus dédaigneux.

-Oui ?
-L’an dernier, on a eu aucun mal à vous battre. Je veux dire, vous n’étiez que l’ombre de vous même, c’était trop facile.
-Scampers, tu veux te prendre un coup ? grommela Will en caressant sa batte d’un air menaçant.

Comme Lucy, il en voulait à Adam de l’avoir fait tomber de son balai, parce qu’était lui avait dû la rattraper, laissant ainsi la voie libre à James pour attraper le vif d’Or. Le Gryffondor essuya un ricanement gêné devant le regard haineux dont le gratifier toute l’équipe.

-OK, je ne suis pas exempt de tout reproche…
-Tu crois ? cingla froidement Lucy.
-Mais il n’empêche que ce n’était pas une vraie victoire pour nous. On a été extrêmement frustré. Et c’est désagréable en tant que poursuiveur de n’avoir que deux adversaires devant nous …
-Surtout quand tu en fais tomber l’un des deux …
-Lucy, arrête de te plaindre, où la prochaine fois je te laisse faire les calculs d’Arithmancie seule.

La pique eut pour mérite de rabattre le caquet à la jeune fille. Adam était le seul Gryffondor à faire Arithmancie dans son année, et elle la seule Serpentard. Ils étaient donc également partenaire dans cette matière, et elle devait admettre que les dons d’Adam en terme de calculs lui avaient été salutaires.

-Ce qu’il veut dire c’est qu’en refusant de revenir dans l’équipe, tu nous facilites la tâche, enchérit James en se glissant avec Jina derrière Will et sa batte. Déjà ça, je ne pense pas que ce soit dans l’idéologie de Serpentard…

Toute l’équipe grommela son approbation.

-Et en plus tu nous gâches notre plaisir de vous achevez, continua Adam.

Lucy leva les yeux au ciel, et donna un petit coup de pied dans la cuisse du Gryffondor.

-Tss Tss ! Attentat contre mon poursuiveur, ici ! Pas touché, Lulu !
-La ferme, Jim, le rembourra Jina en ébouriffant ses cheveux. Montague, même nous, on te supplie de reprendre ton poste. Sérieusement, le spectacle piquait les yeux.
-Et ton ex s’est présentée, grommela Eléonore.
-Quoi ?! s’étrangla Montague.

L’ensemble des personnes présentes lui lancèrent un regard incrédule. Même Will cessa de caresser sa batte.

-Non mais tu plaisantes ? L’équipe entière vient te supplier, bravant courageusement la démoniaque Mrs Pince, Lucy est presque à tes pieds, des Gryffondor te comblent de louanges, et le truc qui te fait réagir, c’est que ton ex aurait pu reprendre ton poste ?

Ils s’échangèrent des regards gênés, et Montague eut un sourire embarrassé. Il passa sa main dans ses cheveux et fit quelque pas en arrière pour tous les embrasser du regard. Finalement, ses yeux tombèrent sur Adam Scampers, et il soupira profondément.

-Pourquoi t’es intervenu ?
-Par pur égoïsme. Je veux une vraie finale de Quidditch. Pas une correction.
-Et qu’est ce qui te dit que la finale sera Gryffondor-Serpentard ? s’insurgea Jina. J’ai une très bonne équipe cette année.
-Tu dis ça tous les ans, mon cœur. Et tous les ans, tu n’atteins pas la finale.
-Jim, appelle moi encore une fois « mon cœur », et tu auras un manche à balai où …
-Vous allez vous la fermez ? gronda Montague en leur lançant un regard peu amène.

Puis il se retourna vers Adam. Il paraissait méditer ses paroles, et une lueur de respect brilla dans ses yeux. On pouvait dire ce qu’on voulait de l’ancien Capitaine, mais on ne pouvait lui reprocher d’avoir l’amour du beau jeu. Adam venait de gagner ses galons.

-Alors tu l’auras. Mais fait encore une fois tomber Weasley de son balai, et je te jure que je te donne à bouffer au chien de Hagrid.

Un silence abasourdi tomba sur le rayon, et tout le monde scruta Montague, comme pour s’assurer qu’il était sérieux. Puis ce fut l’effervescence, et des cris semblable à ceux de Mandragore dépotées se répercutèrent dans la bibliothèque et couvrirent les frénétiques « Silence, ou je vous pends la tête en bas dans les cachots ! » de Mrs Pince. Eléonore et Lucy abandonnèrent leur dignité pour sauter au cou de leur coéquipier, et Will se mit à sautiller partout comme un petit fou.

-Ça va ça va, un peu de dignité ! réclama Montague en repoussa gentiment les filles. Je promets d’essayer, je ne vous garantie rien. Et tu gardes le brassard, Weasley. Les ASPIC, ce n’était pas une fausse excuse, il faut que je bosse.
-Oui, oui, t’inquiètes ! exulta Lucy en sautillant joyeusement. On y va ?
-Ou ça ?

Un sourire sadique s’étira sur les lèvres de la jeune fille. Son cœur battait à tout rompre, et l’excitation la gagnait, amenant l’adrénaline. Une sensation d’euphorie qui lui faisait adoré le Quidditch.
Elle avait gagné son pari.

-Entrainement, pardi ! Le premier match est dans un mois, tu crois vraiment qu’on a une minute à perdre ?

L’équipe entière poussa un cri de triomphe, et tira Montague vers la sortie sans le laisser ranger le reste de ses livres, trop heureuse de retrouver son attaque complète et sans attendre leur capitaine. Mrs Pince menaça les joueurs de toute sortes de torture s’ils s’avisaient de remettre ainsi les pieds dans la bibliothèque et James et Jina s’éloignèrent pour se chamailler. Lucy échangea un regard avec Adam Scampers, qui s’était redressé, et ils pouffèrent discrètement.

-Je crois que je n’ai pas intérêt à te refaire tomber, cette fois.
-Parce que si Montague n’était pas revenu, tu l’aurais fait ? ragea Lucy.

Mais un sourire effleura ses lèvres, démentant son ton courroucé. Après l’acceptation de Montague, rien ne pourrait la mettre de mauvaise humeur, pas même Adam.

-Merci pour ton aide, Scampers.

Elle se dressa sur la pointe des pieds, et posa un petit baiser sur sa joue. Sa fierté étant au placard depuis qu’elle était entrée dans la bibliothèque, elle pouvait se le permettre. Adam ne réagit pas, choqué par la gentillesse, et Lucy eut un sourire sarcastique.

-Ne te bile pas, je t’en veux toujours. Mais ça s’appelle un geste de réconciliation, Scampers. Du moins, les prémisses. Pour te remercier.

Adam la dévisagea un instant, et Lucy vit avec plaisir ses joues s’empourprer. Malgré les années écolées et l’assurance accumulée, le Gryffondor restait d’une timidité maladive. Trait qu’il semblait avoir en commun avec Gethin. La jeune fille éclata de rire, et le planta là, rouge comme un souafle et figé, pour rejoindre son équipe. Elle adressa un sourire éblouissant à Mrs Pince quand elle la foudroya du regard, et poussa le vice jusqu’au bout en claironnant un rageant : « désolée pour le dérangement ! ». L’air frustré de la bibliothécaire fut pour elle presque plus jouissif que la gêne d’Adam Scampers.
Aujourd’hui, elle se sentait invincible.




Voilà :) Hésitez pas à dire ce que vous en avez pensé :)
Elicia

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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Elicia »

super !!!
vive le couple adam/lucy !!!
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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Flammeche7 »

Hey! Je suis désolée de ne pas avoir commenté le chapitre 2 :oops: Danny et Léonie, mais je dois arrêter de traîner sur BN parce que ça me fait passer trop de temps sur l'ordi après. Je suis contente que tu aies aimé le com citation Danny et Léonie, du coup je t'en ferai quand je rattraperai mon retard!
Sinon, je trouve que les membres de l'équipe sont pas super accueillants, perso j'aurais peur de passer les essais si c'est pour me faire jeter comme ça :lol: Danny et Léonie. A part ça,j'aime bien Montague, on le connaît pas trop en fait, mais je l'aime bien, et puis si il sort avec Eleonore c'est qu'il doit être un minimum sympa. Danny et Léonie Et dernière chose, je ship Scampy et Lucy :mrgreen: Et Danny et Léonie, mais je crois que tu l'avais remarqué ça. :mrgreen:
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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Quetzalbleu »

Aaaww je suis euphorique !!!!!!!!!
J'ai adoré ton chapitre, il était tellement... plein de vie ! :D
En plus j'avais super hâte à la suite, un truc de fou ! Si tu n'as pas plus de lecteurs d'ici quelques chapitres, tu pourras me jeter dans le Lac Noir 8-) (j'ai toujours rêvé de prendre en photo le Calamar Géant :mrgreen: :mrgreen: Vous ne trouvez pas qu'on le délaisse trop dans les histoires ? Moi je trouve que SI !!!! Faudrait faire une statue en son honneur ! Pour se rappeler qu'il a fait tomber Neville !!!! Un acte lâche, si tu veux mon avis, c'était presque trop facile ! :roll: :twisted: )

Adam qui rougit quand Lucy l'embrasse (sur la joue - héhé *revêt son uniforme de tortue-ninja mercenaire de la Terre*) hihihi 8-) 8-) :mrgreen:
Mais je préfère quand même Luke !!!! (Pour moi, bien entendu, que pensiez-vous... :lol: :mrgreen: )
Au fait, je n'ai pas vraiment d'avis sur la question, POUR L'INSTANT... Mais ça va venir, t'inquiète... Et c'est à ce moment-là que l'on commencera à m'appeler Mademoiselle Bipolaire *W* BOUYAH LA FAN-GIRL VA BIENTÔT ARRIVEEER !!!
Bref Bref, voilà le chapitre 3 de Lucy ! :)
Il m'a paru bizarre quand je l'ai écris, sans que je ne sache pourquoi. Bref, vous me direz ce que vous en pensez :)
Bizarre ? Bizarre ??! Pourquoi donc, Ô écrivaine de cette fanfiction ? Tu avais peur qu'on aime trop c'est ça? Bah là c'est sûr que tu avais raison P_P`
C'ÉTAIT GÉNIAL !!!!!!!!! :o :!:
Non, vraiment, je ne vois pas ce que tu trouves de bizarre, même pas le fait que Lucy ait reluqué Montague et Luke 8-) (bon, c'était pas marqué comme ça, mais j'utilise la fonction synonyme d"observer", ce qui revient à peu près au même...non ? `>`)
Ah si ! Il y a quelque chose de SCANDALEUX ! IMPARDONNABLE !!!!
Tellement que ça m'a choquée sur le coup et ça me choque encore !! :o :shock:
POURQUOI Lucy ne lance-t-elle pas un sort à la bouse de Dragon qu'est Pucey ? D'ailleurs, Pucey, puce... Huuum ? Captez-vous l'idée fabuleuse qui vient de germer dans mon esprit grandio... bref ?
Je vais être directe : je trouve que ça serait une très TRÈS bonne idée si Lulu transformait - par accident, bien entendu :roll: - Pucey en puce mais géante. Du genre 1 mètre de haut pour effrayer mais ne pas être dangereux. Et tu pourras le fixer au mur avec marqué au dessus : "ici est collé Pucey, notre grosse puce préférée", ou un autre truc sympa. Si tu veux, j'ai une imagination débordante !! :ugeek: :twisted:

Ouuiiiii Montague revient dans la partie !!! Enfin dans l'équipe !!! Nooon il a peur des batteurs et à le vertige !!!! CEST HORRIBLE !!! JE SUIS SURE QU'ON AURA PLEIN DE PROBLÈMES À CAUSE DE ÇA !!!!!!!! :o :o :o :o
Tout le stratagème pour le faire revenir ! Merciii Adam *-*-*-*-*-* Il est mignon <3 <3 <3


Au fait merciii c'est trop gentil pour ton mot en début de chapitre ♡♡

Il y a tellement de choses à dire que ça me prendrait des heures de toutes les nommer. En tout cas, sache que j'adore et que je suis impatiente de lire la suite !!

Bye !
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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Flammeche7 »

Quetzalbleu a écrit :j'ai toujours rêvé de prendre en photo le Calamar Géant :mrgreen: :mrgreen: Vous ne trouvez pas qu'on le délaisse trop dans les histoires ? Moi je trouve que SI !!!! Faudrait faire une statue en son honneur !
Novembre 1977: Le calamar géant s'amusait à jongler avec James et Lily qui étaient en train de faire trempette dans le lac noir. Résultat: Lily rate une semaine de cours parce qu'elle est clouée à l'infirmerie et James vient la voir tous les soirs pour lui amener des brioches. Sans le calamar, il aurait fallu attendre encore des mois pour que James et Lily se mettent ensemble, donc il mérite une statue en effet :ugeek: :lol:
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Re: Lucy Weasley. (ESSAIE : Besoin d'avis?) [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Flammeche7 a écrit :
Quetzalbleu a écrit :j'ai toujours rêvé de prendre en photo le Calamar Géant :mrgreen: :mrgreen: Vous ne trouvez pas qu'on le délaisse trop dans les histoires ? Moi je trouve que SI !!!! Faudrait faire une statue en son honneur !
Novembre 1977: Le calamar géant s'amusait à jongler avec James et Lily qui étaient en train de faire trempette dans le lac noir. Résultat: Lily rate une semaine de cours parce qu'elle est clouée à l'infirmerie et James vient la voir tous les soirs pour lui amener des brioches. Sans le calamar, il aurait fallu attendre encore des mois pour que James et Lily se mettent ensemble, donc il mérite une statue en effet :ugeek: :lol:

#Cazolie. Rah pour l'amour du ciel, c'était un de mes moments préférés ça. Quand est-ce qu'elle se remet à écrire? 0:) :roll: (Bon, en vrai je sais. Courage, mai c'est pour bientôt ! :lol: )

Sinon merci pour vos petits gentils commentaires, ça me fait très très plaisir ! :) Je promet de mettre un peu plus de Calamar Géant 8-)

Ah et Flammèche, j'ai mis trente seconde à me demander ce que Léonie et Danny foutaient là avant de comprendre (Cazo m'a dit que t'as lu les enfants de Gaia, j'en profite pour te remercier :lol: )
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