Anecdotes insolites du monde littéraire...

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caribou33

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Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

Bonjour, je suis en train de lire : Vivre pour la raconter de Gabriel Garcia Màrquez , et j'ai relevé en lisant cet ouvrage passionnant, l'histoire à la fois insolite , surprenante et amusante de la parution d'un de ses romans en espagnol : La Mala Hora .
Les personnages qu'il décrit sur "Vivre pour la raconter" ont bien existé et, je suppose que l' histoire de la parution de la Mala Hora doit être réelle.
*je poste ci-dessous l' extrait en spoiler, concernant cette anecdote amusante de la parution d'un de ses ouvrages : La Mala Hora
Spoiler
Aujourd'hui je me rends compte que " La Mala Hora" aurait pu être un autre roman. Je l'ai écrit à Paris, rue Cujas, dans un hôtel d' étudiants du Quartier Latin,à cent mètres du boulevard Saint-Michel, tandis que les jours passés sans miséricorde et que j'attendais un chèque qui n'est jamais arrivé.
Le manuscrit terminé, j'ai enroulé les feuillets et les ai attachés avec une des trois cravates que j'avais portées en des jours meilleurs, et je les ai enterrés au fond de l'armoire.
Deux ans plus tard, à Mexico, je ne me souvenais même plus où je l'avais mis, quand la filiale colombienne d'Essome l'a réclamé pour un concours littéraire doté de trois mille dollars, une véritable fortune en ces temps de famine. L'envoyé de la compagnie était le photographe Guillermo Angulo, un vieil ami colombien, qui savait que j'avais écrit quelque chose à Paris, et qui a emporté le manuscrit original tel quel, attaché avec la cravate, sans me laisser le temps d' aplatir le papier avec un fer à repasser. Je me suis donc présenté au concours sans le moindre espoir de remporter ce prix qui pouvait suffire à acheter une maison et même davantage.
Et pourtant, malgré l' état dans lequel mon roman lui était parvenu, un illustre jury le déclara gagnant le 16 avril 1962, plus ou moins à l'heure où naissait notre second fils Gonzalo, son pain sous le bras.
Nous avions à peine eu le temps de nous remettre de la nouvelle que j'ai reçu une lettre du père Felix Resprepo, un brave homme, président de l'Académie colombienne des lettres et président du jury du concours, dans laquelle il me demandait le titre du roman. Alors je me suis rendu compte que dans la
précipitation j'avais omis de l' écrire sur la page de garde: Un village de merde .

Le père Restrepo, scandalisé, m'a prié en des termes aimables par l'intermédiaire de Germàn Vargas d'en choisir un autre, moins grossier et plus adapté au ton du livre.
Au bout d'interminables échanges, je me suis décidé pour un titre qui n'en disait peut-être pas beaucoup sur le drame mais qui lui servirait de pavillon pour naviguer sur les mers de la tartuferie: La Mala Hora .

Une semaine plus tard, Carlos Arango Vélez, ambassadeur de Colombie au Mexique et candidat à la présidence de la République, m'a donné rendez-vous dans son bureau pour m'informer que le père Resprepo me suppliait de changer deux mots qui lui semblaient inadmissibles dans un texte ayant remporté un prix:
préservatif et masturbation.
Spoiler
Ni l'ambassadeur ni moi ne pouvions dissimuler notre stupéfaction, mais nous sommes tombés d'accord pour satisfaire le père Restrepo et mettre un point final à cet interminable concours par un compromis équitable.
" Très bien, monsieur l' ambassadeur. J' élimine un des deux mots mais je vous laisse le soin de choisir lequel."

L'ambassadeur à supprimé le mot masturbation non sans pousser un soupir de soulagement. Le différent a pris fin et le livre a été édité à Madrid aux éditions Iberoamericana.
Il a était relié en cuir et très bien imprimé sur un papier d' excellente qualité. Cependant, la lune de miel a été de courte durée, car je n'ai pu résister à la tentation de relire le texte édité et j'ai découvert qu'on avait remplacé ma langue de métèque par un pur dialecte madrilène, comme on le faisait avec les films de
l' époque.
La trancription de l' éditeur espagnol m'a fait dresser les cheveux sur la tête.
Ps: Pour le vouvoiement l' espagnol d' Amérique du Sud, utilise la troisième personne du singulier et du pluriel. L'éditeur espagnol avait rétablit la deuxième personne comme le veut l'usage en Espagne.

Mais il y avait plus grave encore: la phrase était prononcée par un curé, et le lecteur colombien pouvait croire que c' était un clin d' œil de l'auteur pour indiquer qu'il était espagnol, ce qui rendait son comportement peu compréhensible et dénaturait une composante essentielle de l'histoire.
Non content de corriger la grammaire des dialogues,le correcteur s' était en outre permis de tailler le style à
l' arme blanche, et les pages étaient infestées d' emplâtres madrilènes qui n'avaient rien à voir avec l'original.
Je n'ai donc eu d'autre solution que de faire interdire l' édition pour falsification,de réclamer les exemplaires invendus et de les brûler.
Les responsables m'ont opposé un silence absolu .
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caribou33

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire ...

Message par caribou33 »

Une lettre et un dessin original de Salvador Dali destinés au poète Paul Eluard sont mis aux enchères le 18 juin. Cette lettre, écrite depuis Arcachon en 1939, est estimée entre 10000 et 12000 euros. Écrite en 1939 au moment où le peintre séjournait avec sa compagne Gala à Arcachon dans la Villa Salesse, près de la jetée d’Eyrac .
Voilà le texte exact de cette lettre, fautes d’orthographe comprises (Salvador Dali était espagnol) :

"Nous venons de louer une grande villa, de façon que si toi: vener avec Ninis (Nusch) profiter de la permission. J›en suis sur que vous: seriez comme le « poisson dans leau », venez venez ! Nous avons tellement de questions à trabailler… (dans la sensation). Nous irons en Amérique l›autone prochain, maintenan un seul qui je « fatigue mes chasses » qui comence pour la première fois a devenir bones veritablement, quel realisme plus original que celui que je suis en train dinventer – Tenbrasse et t›arrache la promesse de venir nous voir a Arcachon, il i a de tres bons poisson de vitre."

C’est signé "Ton petit Paris
".


http://www.midilibre.fr/2018/05/30/une- ... 678727.php
http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr ... ef55240bf5
caribou33

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

Parce que l'on ne prend jamais assez d' hauteur avec les livres , partageons cette oeuvre que l'on peut voir à Francfort en Allemagne, réalisée par Tinho, artiste d'origine japonaise , né à Sao Paulo au Brésil .
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RazKiss

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par RazKiss »

Waw, j'adore :D
caribou33

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

Bon dimanche de la Saint-Jean ,
Cette Sculpture d'Eduardo Úrculo a été réalisée à Oviedo en Espagne, capitale des Asturies.
L'oeuvre s'appelle : "Les Livres qui nous unissent", chapeau bas.

Voici la sculpture
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ps: Je trouve cette sculpture superbe et très imaginative.
caribou33

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

Les oeuvres de cet artiste madrilène , peintures et sculptures en vidéo ♥♥♥
La Pintura de Eduardo Úrculo


https://youtu.be/zTqEKakzjLs
caribou33

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

L' Amour aux temps du Choléra de Gabriel Garcia Màrquez

Que je suis en train lire et qui m' émerveille ...

"Gabo" a dû s'inspirer des lectures d' Alfred de Musset et d'un Victor Hugo pour écrire ce bel ouvrage qui repose sur un amour inconditionnel.
Quand on lit la citation d'Alfred de Musset sur l'amour:
"malheur à celui qui, au milieu de sa jeunesse, s'abandonne à un amour sans espoir.
Malheur à celui qui se livre à une douce rêverie, avant de savoir où sa chimère le mène, et s'il peut être payé en retour."


On retrouve le personnage de Florentino Ariza,cet amoureux poète, timide et baignant dans sa rêverie utopique.
Ou bien Victor Hugo, dans cette brève citation qui nous rapporte bien souvent à cette histoire d'amour éperdu en écrivant cette citation:
"dans le premier amour, on prend l'âme bien avant le corps."
Egalement celle-ci toujours de Victor Hugo:
"et puis, chose bizarre, le premier symptôme de l'amour vrai chez un homme,c'est la timidité: chez la jeune fille, c'est l'hardiesse."

Quoi qu'il en soit, je continu ma lecture de cet ouvrage qui aurait bien mérité lui aussi un Prix Nobel de Littérature.
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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

Pour mieux comprendre les oeuvres de Gabriel Garcia Màrquez,l'origine de ses inspirations,de ses motivations qui font ces merveilleuses histoires...

]"L'AMOUR aux TEMPS du CHOLERA"
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CVT_LAmour-aux-temps-du-cholera_4786.jpeg (17.8 Kio) Consulté 429 fois


Que dire de plus sur ce superbe ouvrage.Tout a déjà été dit et écrit, si ce n'est qu'il aurait mérité aussi un Prix Nobel de Littérature. Laissons s'exprimer Gabriel García Màrquez, lors d'une interview concernant la sortie de son livre, répondant aux questions d'un journaliste. Et nous donnant de précieuses informations sur la créativité et les similitudes avec sa propre vie, de cette histoire passionnante qu'il nous raconte de belle façon.
Il s'exprime :

"j'avais commencé L'amour aux temps du choléra avant le Nobel. J'avais écrit un chapitre et je me suis fixé comme une sorte de tour de force à accomplir et finir le livre.
À priori c'était une chose tout à fait impossible: recevoir le prix Nobel reste le meilleur moyen de ne pas écrire. Il faut faire face aux demandes, aux invitations. Je me suis donné un an pour ça, un an pour faire la vedette. Et très exactement un an après, jour pour jour, j'ai repris mon chapitre et je l'ai relu, et je n'ai pas du tout aimé.
Le prix Nobel m'a servi à cela, à savoir qu'il fallait refaire toute une structure. Mais je n'ai pas voulu sortir du problème que me posait ce livre.
J'ai toujours voulu écrire une histoire d'amour. En Amérique Latine, nous avons les "telenovelas", ces feuilletons télévisés racontant des histoires de coeur avec des éléments très véritables et mal traités: le drame, le sentimentalisme, l'exagération des passions. Je voulais reprendre ces thèmes et les combiner d'une manière qui leur donne une valeur littéraire.
Et dans une histoire d'amour. Moi, l'amour est ma seule idéologie.
Je mesure toutes les implications politiques de ce que j'avance en énonçant cela. Il existe des amours, de bien des sortes: académiques, quotidiens, intempestifs,domestiques...
Tous peuvent survenir dans la vie de tout le monde, mais, au total, l'amour est l'unique explication du monde. C'est ce qui m'a intéressé chez Florentino: l'énamouré. Un énamouré est encore plus intéressant qu'un amoureux.

Côté autobiographique, ces choses sont moins conscientes que ce que croient les critiques. Et plus conscientes qu'on ne le croit. A propos de mon père, tout l épisode du voyage et de la communication par télégraphe est rigoureusement authentique. Ce sont les amours de mon père et de ma mère. Presque mot à mot.
Et c'est là, dans une certaine mesure, que se trouve le point de départ de cette histoire. Le mariage de mes parents m'a toujours intéressé. J'ai eu la sensation que leur union avait toujours existé.
Et ils m'ont souvent raconté l' épisode de l'opposition à leur amour,du voyage que mon père dut faire, et comment tous les télégraphistes s' arrangèrent pour qu'il reste en contact avec ma mère.
La réaction de mes parents à la lecture de ce roman, ma mère n'a rien dit, comme de coutume. Mon père mort avant d'avoir pu lire ce livre. Mais je vais vous raconter une anecdote qui se passe à Carthagène, où j'écrivais le chapitre deux si facilement puisque je le tirais littéralement de la rue. Eh bien, un jour j'appelle mon père et je lui demande comment s'appelle le fait de réunir plusieurs lignes télégraphiques bout à bout. Il me répond, c'est un verbe: " enclavijar". Je raccrochais, j'oublie tout cela et, deux ans après, alors que le livre n'est pas paru, mon père meurt et un journal publie une interview posthume de lui. Il dit qu'il a songé à écrire une histoire d'amour mais qu'il a renoncé à ce projet car son fils a téléphoné un jour pour lui demander le mot "enclavijar".
Et il ajoute: " je ne le ferais jamais car je sais désormais que mon fils connaît l'histoire d'amour que je veux écrire".
Ce que je pense de la Mort?
À partir d'un certain moment, la mort se convertit dans une certitude. C'est bien. Ce n'est pas le sentiment tragique de la vie, mais une mesure de la vie. On voit avec beaucoup de clarté que, si on veut faire quelque chose, eh bien, il faut le faire, parce que le temps n'est pas éternel.
Un jour, j'ai dit que tout roman est une devinette du monde. La définition m'a paru excellente.
Le problème, c'est qu'on me demande toujours de l'expliquer...."


Et mon avis personnel sur la mort c'est: la vie ne finit pas.La mort n'est qu'une autre aventure..
caribou33

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Re: Anecdotes insolites du monde littéraire...

Message par caribou33 »

FICHE D' IDENTITÉ : GABRIEL GARCIA MÀRQUEZ

Gabriel García Màrquez est né en 1928 à Aracata, un petit village de Colombie. Il y vivra avec ses grands-parents maternels jusqu'en 1936.
Après ses études primaire et secondaire à Barranquilla et Zipaquira, des études de droit à l'université de Bogotá, il publie en 1947, son premier conte dans le quotidien: "El Espectador": ces contes seront ensuite rassemblés sous le titre: " Ojos de Perro Azul " (Yeux d'un chien bleu).
De 1948 à 1950, Màrquez vit à Carthagène et à Barranquilla, commence une carrière de journaliste à "El Universal" et "El Heraldo" tout en publiant de nouveaux contes.
En 1951, il fait paraître ses premiers romans: " La Hojarasca" et "Relato d'un naufrage".
Au cours des années suivantes, Màrquez va poursuivre son oeuvre, tout en prenant divers emplois et en parcourant de nombreux pays. En 1954, de retour à Bogotá, il est critique de cinéma et grand reporter à "El Espectador": l'année suivante, il est envoyé spécial en Europe, pour ce même journal, peu après interdit par le dictateur: Pinalla.
En 1956, Màrquez vit à Paris où il travaille à son oeuvre, l'année suivante, il effectue des voyages en Europe Centrale et part pour Caracas comme journaliste à la revue "Momento".
En 1958, il retourne en Colombie pour se marier avec Mercedes Barcha à Barranquilla, ils auront deux fils: Rodrigo et Gonzalo.
L'année suivante, il est correspondant à Bogotá de "Prensa Latina", l'agence de presse cubaine, poste qu'il tiendra en 1960, à la Havane, puis à New York.
De 1961 à 1967, Marquez réside à Mexico où il travaille dans le journalisme et écrit des scénarios de films.
En 1967, année où paraît Cent ans de solitude, qui connaîtra un très grand succès en France, il se fixe à Barcelone.
En 1971, Màrquez est intronisé "docteur honoris causa" par l'Université de Columbia, à New York : en 1974 il fonde en Colombie, la revue: Alternativa, l'année suivante il partage sa vie entre Mexico et Bogotá, continuant sa carrière de journaliste en publiant des articles sur le Chili, Cuba, l'angola, le Nicaragua et le Viêt Nam.
En 1980, Màrquez prend une rubrique hebdomadaire à El Spectador, il est fait commandeur de la Légion d'honneur.
En 1982, Gabriel García Màrquez reçoit le Prix Nobel de Littérature.
L'oeuvre de Gabriel García Marquez publiée en France comprend:
Cent ans de solitude (prix du meilleur livre étranger en 1968),L'automne du Patriarche, les funérailles de la Grande mémé, L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique, Récit d'un naufragé, pas de lettre pour le colonel, Chronique d'une mort annoncée, Des feuilles dans la bourrasque,
La Mala Hora, L'amour aux temps du choléra, Vivre pour la raconter.
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