Août 2014 - La Religion de Tim Willocks

[Spika]

Bonjour tout le monde,

x-Key étant en vacances, elle m'a demandé d'achever pour elle les votes de la LC d'août !

C'est La Religion, de Tim Willocks qui l'emporte ce mois-ci pour la Lecture Commune historique. Publié en 2006 au Royaume-Uni pour la première fois sous le titre The Religion, ce roman historique traitant du Grand Siège de Malte est le premier volet de la trilogie Mattias Tannhauser. Il est paru en France trois ans plus tard, en 2009.
Vous avez donc du premier au trente-et-un pour le lire, le commenter, et venir nous en dire deux mots ici !



Description:

Mai 1565. Malte. Le conflit entre islam et chrétienté bat son plein. Soliman le Magnifique, sultan des Ottomans, a déclaré la guerre sainte à ses ennemis jurés, les chevaliers de l’ordre de Malte. Militaires aguerris, proches des templiers, ceux-ci désignent leur communauté sous le vocable de « la Religion ». Alors qu’un inquisiteur, arrive à Malte afin de restaurer le contrôle papal sur l’ordre, l’armada ottomane s’approche de l’archipel. C’est le début d’un des sièges les plus spectaculaires et les plus durs de toute l’histoire militaire. Dans ce contexte mouvementé, Matthias Tanhauser, mercenaire et marchand d’armes, d’épices et d’opium, accepte d’aider une comtesse française, Carla La Penautier, dans une quête périlleuse. Pour la mener à bien, ils devront affronter les intégrismes de tous bords, dénouer des intrigues politiques et religieuses, et percer des secrets bien gardés.

Sur fond de conflits et de mystères religieux, cet ouvrage follement romanesque et d’une érudition sans faille témoigne d’un sens de l’intrigue remarquable. En explorant la mystérieuse histoire des chevaliers de l’ordre de Malte, Tim Willocks, porté par une langue aussi intense que réaliste, évoque autant Alexandre Dumas qu’Umberto Eco. Un classique immédiat.


Bonne lecture à tous

[Lady-Stardust]

Super ! Merci Spika
Je viens de le commencer et, waouh... ça démarre fort !!!
Excellente lecture à tous

[Mondaye]

J'ai plusieurs LC de retard, il faudra que je me procure tout ces titres Mais comme là je pars en Bretagne, et que les bibli n'ouvrent pas le dimanche... je suis mal.

[maudi33]

Je ne l'ai pas encore commencé, pourtant il a l'air CAPTIVANT

[Lady-Stardust]

Bon, pour le coup, j'ouvre le bal

Situé dans un contexte historique passionnant et raconté avec une grande fidélité (si si, j’ai vérifié !), on entre d’emblée dans l’histoire avec une scène choc de l’enfance du personnage principal.
Et là, on se dit : « ok…, ça promet ! »
Et effectivement, toutes les promesses sont tenues et les attentes comblées.
J’ai eu un énorme, un immense coup de cœur pour les personnages, ils sont l’essence même de ce roman !
Impossible de rester de marbre face à leur personnalités et leurs destinées, des sentiments forts vous assaillent et vous entrainent dans le sillage de ce qu’ils vont devoir traverser.
C’est intense, c’est violent, voire même choquant par moments et on se surprend à trembler pour eux et à éprouver tout un tas d’émotions au fil des pages.
La violence et la barbarie de la guerre sont très (trop ?) présentes, et les batailles d’une cruauté assez redoutable.
Elles sont décrites crûment et sans concession pour le lecteur, sans doute la profession de chirurgien de Tim Willocks s’exprime pleinement dans cet étalage de viscères et d’hémoglobine.
La grande bataille suivie de la chute du fort Saint-Elme est absolument terrible, et pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce grand siège de Malte voici un lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Siège_de_Malte
Je ne sais pas du tout ce que réserve la suite "Les Douze enfants de Paris", mais rien qu’à l’idée de retrouver Mattias Tannhauser, ce héros exaltant, je sais déjà que je ne résisterai pas trop longtemps à l’appel de cet incroyable conteur qu’est Tim Willocks !

[x-Key]

@Lupa : Chouette commentaire, tu me donnes envie ! Mais j'avoue qu'après avoir ramé un mois et demi avec Au-delà du mal, la perspective de me taper un nouveau pavé de 900 pages me refroidie assez ^^'
On verra si je me laisse finalement tenter, mais je ne pense pas en être. Dans tous les cas, je glisse le livre dans Mes envies pour plus tard.

[Lady-Stardust]

Merci Key
Je comprends ça, car peu de temps avant celui-ci j'avais moi aussi beaucoup ramé avec Belle du Seigneur d'Albert Cohen qui fait plus de 1000 pages...
Mais finalement La religion est passé beaucoup plus facilement, l'histoire est tellement prenante !
Tu pourras toujours le lire quand tu te sentiras prête, il vaut le coup, vraiment

[Gaahl]

Mince, mince, mince... J'avais commencé ce livre au début du mois et voilà Août bientôt fini que je suis loin d'en voir la dernière page. J'aurais donc un peu de retard pour cette lecture commune.

Sinon Lupa, je te dis chapeau pour ton commentaire (que j'ai adoré lire) et les recherches que tu as pu faire sur le contexte historique !

[RazKiss]

Le commentaire de Lupa se rapproche vraiment de tout ce que j'éprouve pour ce roman

J'ai été surprise de rentrer dans l'action dès les premières pages, j'ai vraiment eu la sensation de recevoir une grosse gifle ! Comme Lupa, je me suis dit que ça promettait Et effectivement, de l'action il y en a tout le temps ! Malgré que les descriptions (très précises) soient parfois longues, j'ai aimé le récit du début à la fin. On est en permanence confronté à la fois aux horreurs de la guerre et aux émotions les plus délicates et complexes. Les personnages sont très réalistes, on s'y attache rapidement. J'ai tout particulièrement adoré Mattias Tannhauser (ou Ibrahim ) qui est pourtant loin d'être un ange. C'est un homme absolument fascinant, capable de la plus extrême cruauté mais aussi hyper sensible et... romantique Amparo est également un personnage qui m'a fait rêver... L'histoire du rossignol et de la rose n'arrête pas de me tourner dans la tête depuis que j'ai refermé le livre, je ne me pensais pas si sentimentale, lol !

[Cacoethes-scribendi]

Je vous rejoins dans cette lecture dès que je me réinscris et que je le trouve à la bibliothèque

Merci Lupa et Razkiss pour vos commentaires qui donnent sacrément envie de se plonger dans ce pavé qui a l'air passionnant !

[maudi33]

Je l'attaque ce soir

[maudi33]

Qui a proposé ce bouquin que je lui plante un bec au milieu du front

[dadotiste]

Qui a proposé ce bouquin que je lui plante un bec au milieu du front

Pourquoi ? Il est atroce ?

[dadotiste]

Ahhhh

[Lady-Stardust]

Qui a proposé ce bouquin que je lui plante un bec au milieu du front

Je l'avoue, c'est moi...
Je suis complètement d'accord avec RazKiss, l'histoire du rossignol et de la rose me trotte toujours dans la tête !
Bonne lecture à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu
Quant à moi, je commence Les Douze enfants de Paris !

[Mondaye]

je suis en plein dedans. (enfin chapitre 4 il me semble)... Le rossignol et la rose esten effet un beau conte. Pour ce qui est la lecture jusqu'à présent je dois dire que quelques passages m'ont peu choquée par leur crudité. Mais sinon l'histoire est interessante pour le moment.

[maudi33]

un "bec" en Suisse est un synonyme de "bisous". Je m'excuse c'est un mot très courant chez nous, je n'aurais pas imaginé qu'en France on ne l'utilisait pas.

Miles mercis Lupa pour cette proposition car J'ADOOORE !!!!


Concernant le Rossignol et la Rose. Je sais qu'Oscar Wilde en a écrit une version cruelle dont voici la suite:

[...]

«Vous avez dit que vous danseriez avec moi si je vous apportais une rose rouge, s'écria l'Étudiant. Voici la rose la plus rouge qui existe au monde. Ce soir vous la porterez tout près de votre coeur, et pendant que nous danserons elle vous dira combien je vous aime.»

Mais la jeune fille fronça les sourcils.

«Je crains qu'elle n'aille pas avec ma robe, répondit-elle; d'ailleurs, le neveu du Chambellan m'a envoyé de vrais bijoux, et tout le monde sait que les bijoux coûtent plus cher que les fleurs.

«Eh bien, par ma foi, vous êtes bien ingrate», dit l'étudiant en fureur. Et il jeta la rose dans la rue où elle tomba dans le caniveau. Une charrette lui roula dessus.

[...]

[RazKiss]

Oh, ça donne envie de le lire, merci ! Je l'ai rajouté à la liste de mes envies : http://booknode.com/le_rossignol_et_la_rose_0667132

[x-Key]

Bon finalement, un peu en retard, je me suis lancée dans la lecture du livre. Je n'en suis qu'au prologue, mais j'accroche déjà bien ! J'ai hâte de poursuivre.

[Lady-Stardust]

un "bec" en Suisse est un synonyme de "bisous". Je m'excuse c'est un mot très courant chez nous, je n'aurais pas imaginé qu'en France on ne l'utilisait pas.
Miles mercis Lupa pour cette proposition car J'ADOOORE !!!! [...]

Un grand merci à toi Maudi ! Pour le bec ne t'excuse pas, au contraire, c'est une jolie expression qui fait référence aux oiseaux, que j'aime tant
Merci également pour cette histoire d'Oscar Wilde que je vais essayer de me procurer.
Je suis ravie que tu adores le livre, ainsi que de l'engouement qu'il suscite !

Bienvenue dans l'aventure Key

La suite, Les Douze enfants de Paris me plait beaucoup pour l'instant et semble dans la même veine, la période historique est absolument passionnante, et je suis enchantée de retrouver Mattias Tannhauser, quel personnage !!!

[Mondaye]

J'ai fini le bouquin hier et je susi dans l'immense regret de vous annoncer que je n'ai pas aimé.
Bref je suis l'intruse.

Pourquoi? L'histoire est relativement interessante, même si je dois avouer être plus interessée par connaître la vie d'Ibrahim que celle de Mattias.(Je me comprends.) Les personnages ne sont pas particulièrement "mauvais" au sens peu aboutis.
Non ce qui m'a vraiment gênée c'est la crudité du livre. Qu'il y ait des membres coupés et de la sexualité n'est pas pour me déranger, mais le luxe de détails autour, et les descriptions abondantes en m**, c** et autre m'ont juste donné la nausée. A chaque fois que je me sentais prête à pardonner à l'auteur, il en balançait une autre plus gratinée, et à la fin, je me suis retrouvée à lire en diagonale certains passages, voir les sauter totalement sur une dizaine de lignes, chose que je mets d'ordinaire un point d'honneur à ne PAS faire.

Bref une grosse deception pour moi, sous une autre plume j'aurais pu aprécier l'histoire, mais là non.

[maudi33]

AN ABSOLUTE MUST BE READ

Faiza Guene dans son livre Kiffe Kiffe demain disait vouloir épouser Le-type-qui-fait-passer-TOUS-LES-AUTRES-pour-des-gros-nazes.
« Les mecs normaux, ceux qui mettent deux mois à monter une étagère en kit ou à faire un puzzle vingt-cinq pièces marqué Dès 5 ans sur la boîte, j’en voulais pas. Je me voyais plutôt avec MacGyver. Un type qui peut te déboucher les chiottes avec une canette de Coca, réparer la télé avec un stylo Bic (…). Un vrai couteau suisse humain. »

Une chose est sûre, Faiza n’a pas lu La Religion de Tim Willocks sinon elle aurait voulu un Tannhäuser. Un vrai chevalier aux milles vertus, un sexe symbole immortel.
Sans rire, ce livre est une vraie perle. Je ne sais pas par où commencer. Les personnages sont follement charismatiques aussi bien les gentils que les méchants (Carla , Amparo, Ludovico, Bors, Savaro, Orlandu, Starkey, Lavalette, Abbas, Buraq, Kristofer, Gullu Cakie, etc).
On suit leur évolution dans une aventure truffée d’intrigues religieuses, politiques, amoureuses, historiques … un vrai délice dans lequel on ne s’ennuie jamais.
Dans chaque recoin un petit paquet surprise, une rencontre inattendue, une anecdote poétique, un conte arabe ou un cruel crime.
En lisant la 4ème de couverture, j’étais un peu sur mes gardes. Je redoutais dans quelle genre de « guerre religieuse » j’allais tomber. Je salue l’auteur qui a su être impartial, sans prendre parti pour l’un des deux camps. D’égales manières, les deux religions sont mises en avant tant pour leurs magnificences que pour leurs côtés obscures.
Vraiment, les auteurs anglais sont doués.

[x-Key]

Je n'ai fait que survoler les derniers avis, je les lirai avec plus d'attention quand j'aurais terminé le livre

Je suis actuellement dans la deuxième partie et ça fait deux nuits que je passe plongée dedans. La première partie mettait bien l'histoire en place : personnages, contexte historique, lieux. On ne s'ennuie pas une seule seconde durant cette longue entrée en matière de plus de cent pages. Aux prémices de la guerre, je vais continuer sur ma lancée, j'ai hâte d'en lire plus et de voir où tout ça va mener.

[maudi33]

J'ai fini le bouquin hier et je susi dans l'immense regret de vous annoncer que je n'ai pas aimé.
Bref je suis l'intruse.

Pourquoi? L'histoire est relativement interessante, même si je dois avouer être plus interessée par connaître la vie d'Ibrahim que celle de Mattias.(Je me comprends.) Les personnages ne sont pas particulièrement "mauvais" au sens peu aboutis.
Non ce qui m'a vraiment gênée c'est la crudité du livre. Qu'il y ait des membres coupés et de la sexualité n'est pas pour me déranger, mais le luxe de détails autour, et les descriptions abondantes en m**, c** et autre m'ont juste donné la nausée. A chaque fois que je me sentais prête à pardonner à l'auteur, il en balançait une autre plus gratinée, et à la fin, je me suis retrouvée à lire en diagonale certains passages, voir les sauter totalement sur une dizaine de lignes, chose que je mets d'ordinaire un point d'honneur à ne PAS faire.

Bref une grosse deception pour moi, sous une autre plume j'aurais pu aprécier l'histoire, mais là non.

Je comprends tout à fait ton impression. Comme tu le dis si bien "ce luxe de détails" nous fait plonger dans l'expérience nauséabonde de la guerre. Etonnement cela ne m'a pas rebuté mais plutôt interpellé,. J'ai ressenti toutes ces scènes faisant partie du décors plus que de l'intrigue elle-même, ce qui m'a permis d'avoir un certain recul. Par contre dans un Polar où l'objet principal est la follie d'un serial killer est que l'auteur étudie chacune de ses pensées.... aïe, la je n'arrive pas.

[Gaahl]

Avec beaucoup de retard, je boucle enfin cette lecture commune.

Pour ma part, j'ai trouvé ce roman époustouflant. Que ce soit le charisme des personnages ou la narration, ce livre m'a transportée au beau milieu du Grand Siège de Malte aux côtés de Tannhauser, Carla, Amparo, Bors et Orlandu.

Certes, le langage est très cru par moments, et cela m'a imposé quelques pauses dans la lecture tant les scènes décrites me faisaient frissonner d'horreur. Mais ce langage cru fait d'autant plus ressortir la beauté et la poésie de certains passages et ce roman n'en manque pas. Le conte du rossignol et de la rose est magnifique et le dernier écho qui y est fait a réussi à me faire verser quelques larmes. Ces passages dédiés à la beauté d'âme m'ont réellement prise aux tripes entre tous ces interludes sanglants ou obscènes. Après, je rejoins l'avis de Mondaye dans le sens où la crudité du roman est peut-être un peu trop présente, elle m'a fait refermer le livre plus d'une fois.

L'autre point qui fait la force de ce roman à mes yeux est le charisme et la profondeur des personnages. Aucun n'est complètement blanc ou noir. Les héros ont leur part d'ombre et de perversion, et les méchants peuvent faire preuve d'une grande pureté dans leur sentiments, comme Anacleto ou fra Ludovico. En ressortent particulièrement Tannhauser et son nemesis, fra Ludovico, dont les nuances dans la personnalité m'ont empêchée de le mépriser. Le charisme qui ressort des personnages les rend particulièrement séduisants, il m'est arrivé plusieurs fois de rêver au charme de Tannhauser, ou d'imaginer la beauté exotique d'Amparo.

Le réalisme du contexte dans lequel Tim Willocks ancre son récit est impressionnant (et je te remercie pour ton lien Lupa, j'ai pu vérifier la précision du cadre sans avoir à chercher trop loin ) et j'aime particulièrement l'intrigue originale selon laquelle Tannhauser se lance dans une quête ardue où il risque d'y laisser la vie pour les beaux yeux d'une comtesse.

Ce roman va donc trouver sa place dans ma bibliothèque d'Or.

[maudi33]

Le qualificatif "époustouflant" lui va si bien .

[Cacoethes-scribendi]

Après l'avoir réservé à la bibliothèque, j'ai enfin pu le commencer il y a quelques jours (mieux vaut tard que jamais ^^)
J'en suis à la moitié. Pour l'instant, je suis un peu partagée, mais globalement c'est plutôt positif.
C'est intéressant, du point de vue historique, cela fait écho à des tas de petites connaissances emmagasinées dans ma mémoire ; mais c'est un peu frustrant par certains côtés de ne pas avoir plus de détails (je suis quelquefois un peu perdue pour me rappeler quels sont les objectifs de chaque camp, par exemple). Comme ce n'est pas du tout ma période de prédilection, j'avais un peu peur d'être rebutée (les Chevaliers de l'Ordre, les guerres chrétiens/musulmans...), et finalement le tout passe plutôt bien.
Concernant l'intrigue et les personnages... J'aime bien. Rien à redire aux personnages (mention spéciale à Tannhauser et Amparo). Pour l'intrigue, elle manque un peu parfois de piquant pour le moment, je me suis retrouvée (une vilaine habitude) à zapper quelques passages ou pages qui me lassaient un peu, en recherche d'action !
On va voir ce que réserve la suite, j'ai hâte de voir si les machinations de Ludovico vont se réaliser et ce qu'il va advenir du trio Mattias/Carla/Amparo, sans oublier Orlandu...

[x-Key]

Terminé ! 950 pages, je suis contente d'en être enfin venue à bout. Bien que la lecture fut un réel plaisir plus qu'une corvée ^^

Dès le prologue, le ton est donné. L'histoire sera sans concession. À travers une écriture qui va droit au but, qui n'épargne aucun détails, Tim Willocks nous plonge tout droit dans le Grand Siège de Malte.

La première partie met bien l'histoire en place : personnages, contexte historique, lieux. On ne s'ennuie pas une seule seconde durant cette longue entrée en matière de plus de cent pages. Aux prémices de la guerre, on continue sur sa lancée, pour arriver dans les autres parties du roman et dans le cœur du sujet : le Siège.

J'ai beaucoup aimé l'aspect historique, l'auteur n'en fait pas trop, on en apprend par petites touches, très bien intégrées au récit. C'est une période et un contexte historique que je connaissais peu, dont je n'avais que des échos et j'ai apprécié de me retrouver au cœur du sujet. L'intrigue imaginée par l'auteur m'a vraiment captivé. J'ai été prise d'un bout à l'autre par leur quête, leurs combats et les retournements de situation qui ponctuent l'histoire.

Les personnages deviennent vite très attachants. Que ce soit la pieuté de Carla, la liberté de Mathias, la sauvagerie d'Amparo, la spontanéité de Bors ou l'insouciance d'Orlandu, tous, à travers leur personnalité, amènent le lecteur à s'attacher et à se prendre d'une réelle affection pour eux. Ils sont très travaillés, on se soucie de leur sort, et on en vient à redouter les points culminants de la bataille.

L'écriture de Tim Willocks m'a également beaucoup plu. C'est toujours très fluide que ce soit dans les dialogues ou dans la narration, on prend plaisir à lire l'histoire qu'il nous offre. Il ne fait impasse sur aucun détails, et le réalisme transpire de son récit. Les batailles, les blessures, les morts, la torture. On ne nous cache rien.

Ce premier tome de ce qui s'annonce être une trilogie est une excellente surprise. Les romans historiques me rebutent toujours au premier abord, j'avais donc commencé ma lecture à reculons avant de finir par dévorer l'histoire. J'ai hâte de lire Les Douze Enfants de Paris.

[maudi33]

Commentaire impeccable, comme toujours.
Merci