Comme d'autres personnes, il fait partie des livres lu tout récemment (ainsi que les deux tomes suivants) donc je ne vais pas le relire de sitôt. Néanmoins, je partage avec vous mon commentaire et je suivrai les discussions avec intérêt.
Il n'y a rien de spoilant dans mon avis, mais il est un peu long, alors je vous épargne le pavé
3 ans que j'attendais patiemment et que je rongeais mon frein pour lire cette série (vu qu'elle est prévue pour être une quadrilogie je m'étais imposée de ne pas la commencer avant que le tome 3 ne soit paru).
3 ans que le remue-ménage sur la toile s'est intensifié et que dans mon entourage les retours dithyrambiques se faisaient de plus en plus nombreux, allant comparer la qualité d'univers, de personnages, d'intrigues à des œuvres comme Harry Potter, Le seigneur des anneaux ou Le trône de fer (les meilleures références pour moi). Autant dire que mes attentes la concernant étaient vraiment très élevées ce qui augmentait d'autant plus le risque de déception.
Malgré mes fortes attentes, je n'ai pas été déçue. Les comparaisons ne sont pas exagérées, en terme de qualité et de richesse évidemment, parce que pour le reste elles s'arrêtent là: La Passe-Miroir a son identité propre et développe des thèmes différents.
Ce qui m'a séduite sans commune mesure, c'est son univers. L'autrice ne submerge pas ses lecteurs d'explications lourdes, grâce à une plume élégante et très imagée elle introduit touche par touche son principe et sa mythologie, avec de la magie logée dans de tous petits détails qui créent régulièrement l'émerveillement par une créativité et une imagination hallucinantes, suscitant un besoin insatiable d'en découvrir plus.
J'ai adoré chacun des personnages présentés. Capables de montrer des facettes différentes de leurs personnalités qui les rendent à la fois plus complexes qu'ils ne le paraissent mais aussi plus nuancés. Tous terriblement attachants à leur façon.
L'héroïne fait un peu cas à part dans cette constatation. Non pas qu'elle ne soit pas complexe ou intéressante, mais parce qu'elle fait preuve d'une franchise indéfectible qui la rend unique et prévisible au milieu de menteurs, manipulateurs et conspirateurs. Elle évolue constamment, et dans le bon sens, tout au long de l'histoire, révélant un potentiel qu'on a vraiment envie de voir s'exprimer pleinement, sans pour autant agir comme une super-héroïne. En cela, je la trouve aussi belle qu'une héroïne de Miyazaki et j'avoue avoir eu très souvent en tête Le château ambulant durant ma lecture.
L'histoire de ce premier tome se recentre sur les nombreuses intrigues de la Cour du Nord. Issue d'un environnement chaleureux et franc, la jeune et encore naïve Ophélie est propulsée dans un véritable nid de vipères où il lui faut apprendre à qui se fier, tout en n'étant jamais trop sûre de qui a ses intérêts à cœur, ni de qui mène la danse et dans quel but. Une sensation que le lecteur partage car, avec un récit du point de vue de l'héroïne qui reste pendant un long moment coupée de tout et tenue dans l'ignorance, l'autrice peut lui faire croire ce qu'elle veut.
Ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi transportée et enthousiasmée par une lecture que, comme je m'y attendais, je ne résiste pas à la tentation de replonger immédiatement dans sa suite que j'espère au moins aussi passionnante. Je ne pouvais pas espérer mieux pour lancer en beauté mon année de lecture !