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Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 22 mars, 2020 3:40 pm
par Theobroma
J'ai commencé aujourd'hui seulement Le Cercle, j'espère réussir à le lire dans la semaine. Pour le moment, ça commence calmement.
J'avais commandé Prophecy avant le confinement, mais du coup je ne sais pas s'ils arriveront de si tôt...

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 22 mars, 2020 9:20 pm
par jukebox_fr
Theobroma a écrit :J'ai commencé aujourd'hui seulement Le Cercle, j'espère réussir à le lire dans la semaine. Pour le moment, ça commence calmement.
Moi aussi, en VO. J'en ai consommé une trentaine de pages et je pense que je vais progresser lentement à cause du vocabulaire très orienté communication web et web marketing que je ne maîtrise pas à 100%.

J'ai lu les trois tomes du manga Prophecy hier, voici mon avis:
De Tetsuya Tsutsui, je n'avais lu jusqu'à présent que son one-shot oeuvre de jeunesse Reset. Une oeuvre qui m'avait fait forte impression et qui appelait forcément à découvrir des réalisations plus récentes et donc probablement plus abouties du mangaka. Alors que je pensais lire ensuite son très acclamé Poison City, c'est finalement Prophecy qui lui grille la priorité, grâce à la lecture commune de ce mois-ci.

En lisant le résumé, il était évident que j'allais plonger dans une histoire très sombre et violente où l'auteur, une fois de plus, nous montrerait ce que la société fait de plus pourri et de plus abjecte, et ce que ce mauvais terreau engendre en retour. J'ai été plus que servie ! De ce point de vue, Prophecy n'est pas un manga à prendre à la légère, ni à mettre entre toutes les mains, il est vraiment très dur, mais, de façon surprenante, au fur et à mesure des 3 tomes, il s'est finalement avéré très humain.

Je lui ai trouvé un rythme adéquat à son propos, en alternance entre action et réflexion, il fait osciller le lecteur entre horreur et indignation (l'auteur maitrisant le timing pour administrer ses punchlines), pour finir par de la compassion envers les criminels, Tetsuya Tsutsui ayant réussi le tour de force de nous les rendre plus attachants que l'équipe de flics qui les traque.

Même si il est court, ce format en 3 tomes m'a paru être celui qui convenait le mieux à cette histoire. Ainsi l'auteur a du compter et contrôler le nombre de cases dédiées à chaque aspect de son histoire. Que ce soit les scènes de violence, les scènes de scandale ou les scènes de révélation sur les personnages, tout est calibré pour ne pas provoquer de sensation de trop et juste ce qu'il faut développé pour s'ancrer dans le lecteur et créer l'empathie.

Bref, Tetsuya Tsutsui s'est encore distingué avec une série aux thèmes forts et bien illustrés, qui, malgré un contexte très malsain, parvient à rester humaine. C'était déjà un aspect qui m'avait interpellée dans Reset. Une marque de fabrique du mangaka ? A vérifier dans ses autres séries, j'ai encore Poison City et Manhole en attente !

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : mar. 24 mars, 2020 12:16 am
par Theobroma
J'en suis à la page 76 du Cercle.

En fait, passé 20 pages, ça devient vite un peu flippant et j'ai du mal à comprendre l'enthousiasme de l'héroïne et de tous ses collègues. Par exemple lors de la présentation de TruYou [edit : erreur, je voulais parler de la présentation de Bailey sur SeeChange ou quelque chose comme ça], même si elle est faite au sein de l'entreprise, c'est étrange que personne n'y trouve rien à redire. On dirait que tout le monde s'est fait laver le cerveau.
Là j'en suis à
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la présentation des réseaux sociaux de l'entreprise. Pour le moment Mae approuve sagement, mais quand je lis que tous ses collègues auront accès à tous les détails de sa vie (son heure d'arrivée au travail, sa localisation, la musique qu'elle écoute...) et qu'elle doit poster 10 zings par jour j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou pour elle. Je trouve bizarre qu'elle ne doute jamais, quitte à se trouver des raisons d'adhérer quand même.
J'avais lu que certains trouvaient l'héroïne passive ou sans personnalité. Ce n'est pas forcément ce que j'aurai dit, mais je ne comprends pas son adhésion totale au Cercle. Le poste est présenté comme attrayant (salaire, conditions de travail), mais pour moi ça n'explique pas son enthousiasme... On verra bien si elle va prendre du recul par la suite.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : mar. 24 mars, 2020 4:13 pm
par leahrchx
Bonjour, :)

Je viens de finir ma lecture de Need. J'ai bien aimé l'idée de ce roman, l'intrigue est très intéressante et l'auteur rentre rapidement dans le vif du sujet. C'est une problématique qui représente bien l'époque dans laquelle on vit, on aborde la subtilité entre envie et besoin et cette présence de notion d'internet et d'anonymat est intéressante.
Cependant d'après moi, l'auteur aurait du aller plus loin dans son idée. Ce roman a du potentiel pour être un super thriller psychologique. Mais l'histoire va trop vite, les personnages ne sont pas assez creusés. C'est dommage. C'est vrai que c'est un roman jeunesse donc je comprends mais je reste frustré, j'aurais adoré lire ce livre avec une intrigue plus adulte. Il aurait mérité une ou deux centaine de pages supplémentaire. J'aurais aussi adoré que l'auteur tourne cette histoire encore plus sur la psychologie, avoir des réponses, des hypothèses etc ...
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Nous n'en parlons qu'à la fin brièvement alors que c'est le plus intéressant de ce projet fou !
Et pour finir il y a pour moi un manque de réalisme. Nous ressentons que c'est une fiction, bien que tout ceci pourrait être réel. Avec un récit plus mature j'aurais sûrement frissonner pendant ma lecture.

Mais j'ai quand même passé un très bon moment, c'est un bon page-turner, un poil addictif car il se lit vite et on a envie de savoir la suite. Les événements se déroulent rapidement, il n'y a aucune longueur (pour une fois il en aurait peu être fallut) C'est un bon roman dans son genre. Et je n'hésite pas à le recommander pour se "détendre" un peu entre deux lectures plus intenses ou complexes.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 26 mars, 2020 9:54 pm
par jukebox_fr
Theobroma a écrit :J'en suis à la page 76 du Cercle.

En fait, passé 20 pages, ça devient vite un peu flippant et j'ai du mal à comprendre l'enthousiasme de l'héroïne et de tous ses collègues. Par exemple lors de la présentation de TruYou, même si elle est faite au sein de l'entreprise, c'est étrange que personne n'y trouve rien à redire. On dirait que tout le monde s'est fait laver le cerveau.
Là j'en suis à
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la présentation des réseaux sociaux de l'entreprise. Pour le moment Mae approuve sagement, mais quand je lis que tous ses collègues auront accès à tous les détails de sa vie (son heure d'arrivée au travail, sa localisation, la musique qu'elle écoute...) et qu'elle doit poster 10 zings par jour j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou pour elle. Je trouve bizarre qu'elle ne doute jamais, quitte à se trouver des raisons d'adhérer quand même.
J'avais lu que certains trouvaient l'héroïne passive ou sans personnalité. Ce n'est pas forcément ce que j'aurai dit, mais je ne comprends pas son adhésion totale au Cercle. Le poste est présenté comme attrayant (salaire, conditions de travail), mais pour moi ça n'explique pas son enthousiasme... On verra bien si elle va prendre du recul par la suite.
Je ne sais pas exactement où j'en suis pour le moment, j'ai pas encore enregistré ma progression dans l'ebook :lol: , mais au ressenti c'est un poil avant où tu t'es arrêté.

Déjà y a ma conscience qui a fait un bon quand
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elle a signé ses contrats d'embauche sans même les lire pour savoir ce qui était attendu d'elle.
Ensuite y a ce projet de caméra présenté en interne
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qui m'a donné l'impression d'un gourou s'adressant à sa secte. La façon dont a été présenté l'objet m'a mise mal à l'aise car le gars qui le fait n'a pas hésité à violer je ne sais combien de lois dans je ne sais combien de pays pour sa présentation, tout en en étant conscient et en affichant qu'il s'en bat les cacahuètes, et il est approuvé sans restrictions par l'ensemble de sa communauté. On a visiblement affaire à une entreprise qui encourage et exploite le non respect des lois quant au droit à l'image (photographier, filmer, exploiter et diffuser) et à une communauté d'employés qui suivent comme des moutons, trop fiers de faire partie d'un projet avant-gardiste mais peu enclins à suivre une éthique.
C'est vrai que pour le moment y a plein de trucs qui font tiquer parce qu'ils donnent trop de transparence, de visibilité et d'accessibilité à des choses supposées intimes et protégées. L'héroïne semble tellement dans l'envie de laisser derrière elle sa première expérience désastreuse de travail d'après ses études, tellement à suivre aveuglément son amie, qu'on a l'impression qu'on pourrait lui faire gober tout et n'importe quoi sans qu'elle ne voit rien aveuglée qu'elle est par son idée pailletée de l'entreprise.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 26 mars, 2020 10:08 pm
par RazKiss
J'ai lu Le Cercle en prêt numérique. Ma lecture fut un peu chaotique, car la première version empruntée avait un bug : il manquait une cinquantaine de pages au milieu et une quinzaine vers la fin. Alors, il y a des scènes clés que j'avais manquées évidemment, ce qui fait que je ne comprenais rien à la fin :lol: Heureusement, j'ai ré-emprunté l’e-book et j'ai eu droit à une version normale.

Mae Holland est ravie d'avoir été embauchée par le Cercle, une gigantesque entreprise de réseaux sociaux qui se trouverait sur le podium des GAFA si elle existait réellement. Le Cercle, c'est un campus qui contient tout ce qu'il faut pour être heureux en terme d'infrastructures mais aussi de vie culturelle. Le Cercle, c'est une société où chefs et collègues ne pensent qu'à ton bien. Le Cercle, c'est surtout des outils numériques qui prônent la transparence : le système TruYou qui a signé la fin de l'anonymat sur le net, les caméras SeeChange qui permettent de voir ce qui se passe un peu partout dans le monde, la puce ChildTrack qui permet de localiser tes enfants,...

J'ai souvent eu une sensation de malaise en lisant ce livre, car tout ce que l'auteur décrit me semble finalement assez proche de la situation technologique actuelle. Et je me dis que c'est à la fois terrible (est-ce vraiment bien de TOUT savoir ?) et réalisable (si pas déjà fait)... En plus, les collègues et supérieurs du personnage principal ont l'art de présenter toutes ces trouvailles de manière très positive : les avantages sont indéniables, ne souhaite-t-on pas un monde meilleur pour demain ? Ceux qui parviennent à ouvrir les yeux sont en minorité et traqués par les autres, on sent que le combat est gagné d'avance... Cela me fait autant froid dans le dos que la série Black Mirror ! Mae Holland est un peu naïve et égocentrique, ce n'est pas vraiment un personnage dans lequel je peux me reconnaître, alors j'ai suivi son histoire avec beaucoup de distance. L'écriture n'a rien de particulier non plus, mais l'intrigue vaut vraiment le coup.

Franchement, ça donne envie de lire d'autres livres de l'auteur !

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : ven. 27 mars, 2020 8:58 am
par jukebox_fr
J'en suis à 27% du livre, soit environ à la page 133 de l'édition VO.

J'attendais avec impatience le moment où tout ce que manipule Mae devienne un peu plus personnel et que les conséquences la mettent dans une situation de réflexion et d'analyse de son ressenti. Il y a d'abord ce premier incident
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avec le brunch thématique Portugal auquel elle ne s'est pas rendue. La façon dont est tournée l'affaire montre déjà qu'elle a perdu son libre arbitre quant à ce qu'elle fera ou ne fera pas dans l'entreprise et par la même occasion son temps personnel. Ensuite se pose la question de la légalité de l'utilisation de ses données qu'elle n'a jamais mises en ligne, sauf sur un cloud, et on l'a obligée à le faire en entrant dans l'entreprise. Les clouds ne sont-ils pas l'équivalent de nos disques durs, rien de plus ? Apparemment non. Et en fin de cet incident la mise en abîme de qui écoute qui à son insu, pendant qu'il est encore écouté à son propre insu. Cette entreprise viole visiblement beaucoup de droits.
Et puis ce second incident qui la met en première ligne
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avec la présentation de LuvLuv l'application orientée étude de profils dans un but de rencontre amoureuse, qui se finit en exposition de sa vie privée en guise d'exemple de fonctionnement et ce par le biais d'une personne avec qui elle commençait à lier une relation plus intime et donc de confiance. Elle ne réussit pas à mettre le doigt sur son malaise au sortir de cette présentation et quand elle a l'opportunité de se faire tenir un discours censé par une personne extérieure qui l'oriente exactement sur ce qui l'a blessée, manque de bol, c'est son ex qui le lui donne. Résultat elle se braque et fonce même tête encore plus en avant dans cette belle purée noire qui se dessine. Réaction très puérile. Du coup, se pose la question de si cette entreprise n'entretiendrait pas aussi cet aspect adolescent chez ces tout jeunes adultes qui n'ont pas de grande expérience de la vie ?
Globalement, la réaction de Mae me déçoit. Elle a pas l'air conne, pourquoi le premier incident ne la perturbe pas plus que ça ? Quant au second, son braquage est agaçant et ses pensées du type "cette entreprise est le centre du monde" ou "Si ils (le cercle) le font, c'est que c'est normal". On dirait une adolescente. On dirait qu'elle cherche à tout prix à s'intégrer à une communauté pour paraître cool, sans même chercher à savoir ce que va lui coûter cette confiance aveugle.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : sam. 28 mars, 2020 8:14 am
par jukebox_fr
J'en suis à 43% du livre, environ 212 pages de la VO.

On a vu l'emprise de l'entreprise se faire progressivement inévitable sur Mae qui se jette tête baissée dans tout.
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Ils ont su l'attraper par le côté sensible, la maladie du père et les problèmes de mutuelle santé de la famille, et de la meilleure des façons qui soit, en passant par l'intermédiaire de l'amie Annie. Résultat Mae est plus que ultra redevable, sa famille est plus que ultra redevable et Annie est définitivement une sainte à qui on loue un culte et qu'il ne faut absolument pas décevoir (et si jamais elle merde, Annie est probablement aussi dans la balance pour l'avoir autant appuyée).
Et en vrai, Annie, la bonne amie, elle en pense quoi de tout ça ? Elle semble avoir parfois une certaine retenue, de celle qu'on apprend à afficher dans un lieu où tout se sait et tout te retombe dessus à un moment donné.
Parlons de la santé justement.
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Je n'ose pas imaginer si en France la visite médicale du travail était donnée et gérée par un médecin affilié à l'entreprise elle-même et ne respectant pas le secret médical. Depuis quand le patron doit tout connaître de ton dossier médical depuis la naissance ??! Ensuite, la nana elle se laisse injecter comme ça dans le corps des nano capteurs sans même savoir ce qu'ils ont la possibilité de faire autre que ce pour quoi on lui dit qu'on les met là ?
J'ai parfois l'impression en lisant ce livre que les 10 000 et quelques personnes qui bossent sur ce campus sont les cobayes de diverses expériences scientifiques, médicales, sociales... auxquels on les a conditionnés à se soumettre docilement en les endoctrinant autour de choses qui comptent pour eux ou en trouvant leur point faible pour actionner ce levier et faire d'eux des marionnettes.
L'entretien de Mae avec les deux compères qui gèrent le réseau social Zing m'a faite halluciner.
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Cette façon retorse de retourner les choses pour mettre Mae en tort (alors qu'elle a le droit d'avoir une vie privée et du temps libre où elle choisit de faire ce qu'elle veut), puis de la déstabiliser psychologiquement en jouant sur ses mots, en les décortiquant pour leur donner un sens qu'elle ne leur donnait pas, ou peut-être pas volontairement. Ce sont des as de la communication qui profitent de la faiblesse des gens. D'ailleurs pour le moment, on ne croise dans les employés sans responsabilité particulière que des profils de gens déstabilisés soit avec de belles failles émotionnelles ou soit avec de beaux handicaps sociaux. Je serais curieuse de savoir comment ils recrutent.Et encore plus curieuse de savoir comment ils ont ferré toutes les personnes à responsabilités qu'on a pu croiser jusque là.
Sinon, je suis bien intriguée par le personnage de
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Kalden. Espion qui va jouer les éléments perturbateurs auprès de l'héroïne et la compromettre auprès de l'entreprise ? (son point de contrôle auprès d'elle serait le sexe, elle semble facilement portée sur la chose tout en s'attachant sentimentalement très vite) Ou bien est-ce un grand ponte de l'entreprise qui reste dans l'ombre ? Genre on a fabriqué un mythe des fondateurs pour le public mais en fait il y a plus ? J'ai vraiment envie de savoir ce qu'il en est, peut-être même plus que de savoir comment va finir l'héroïne, parce que pour le moment elle m'agace à ne rien remettre en question et à tout accepter, parfois sans même ressentir une once de malaise, alors que le lecteur, lui, a les poils qui se hérissent.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 8:58 am
par jukebox_fr
J'en suis à 65% du livre, soit environ 320 pages de la VO, juste au début du "Livre 2"

On a définitivement passé un cap important dans l'histoire.
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Alors que je suis juste morte de rire d'essayer de deviner à combien d'écran partagés va terminer le poste de travail de Mae d'ici la fin de l'histoire, toutes les alarmes de ma conscience sont activées devant ses choix et ses acceptations. Je peux comprendre certains commentaires qui disent l'héroïne naïve/passive. Quelque part, à sa façon d'accepter certaines des manipulations évidentes dont elle est le premier témoin (les opposants qui sont discrédités les uns après les autres selon le même procédé comme par coïncidence) ou la première victime (comment sa discussion avec Bailey au sujet de son "emprunt" de Kayak sert son projet et comment on lui fait dire des choses qu'elle n'a pas dites, pour l'exposer ensuite et en faire une marionnette), c'est comme si elle refusait d'accepter que tout le monde n'était pas un bisounours et plus encore ceux qui dirigent la boite de ses rêves. Il me semble que cet naïveté tient plus du déni que de la crédulité.
Encore une fois je suis sidérée qu'elle ne soit pas en mesure de réaliser
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qu'on est en train de l'exploiter à la presser comme un citron jusqu'à la dernière goutte, mais surtout qu'on lui vole sa vie et bientôt ses droits et libertés. C'est quelque chose qu'on a tous connu en différentes mesures lors de nos premières expériences de travail à la fin de nos études, au début de nos vies d'adultes, ce besoin de faire ses preuves, de s'impliquer, de montrer qu'on est responsable, qu'on est autonome et indépendant, qu'on est capable de réussir. C'est ce qu'exploitent les encadrants du Cercle. Ils abrutissent les nouveaux de travail, pendant qu'ils cherchent un moyen de les retenir et d'accroitre leur emprise sur eux, tout en les formatant dans leur façon de vivre et de penser, de manière à ce qu'ils soient 100% dédiés à l'entreprise et que chaque 24h de leurs journées soient rentable au Cercle. Et tout ça pour quoi ? 62 000$ par an, une assurance maladie étendue à la famille, des produits gratuits et des tonnes de likes d'inconnus supposés remplacer les personnes qui comptent vraiment. Un vie ne vaut finalement pas grand chose.
Quant au personnage de
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Kalden, il est encore bien mystérieux. Il joue un rôle dans l'entreprise, important semble-t-il, mais lequel ? La façon dont il parle du Cercle montre qu'il s'en détache, qu'il n'adhère pas à la tournure des différents projets (il parle toujours d'eux, d'ils, leurs, etc. alors qu'il pourrait dire nous, nos). Est-il un manipulateur lui aussi ? Un lanceur d'alerte ? Je suis hyper intriguée et guette chacune de ses rares apparitions avec toujours plus d'impatience.
A ce stade, je trouve qu'il y a beaucoup de similitudes avec Nous/Nous autres de Evgueni Zamiatine que j'ai justement lu le mois dernier. On y retrouve le thème central de la transparence, l'idée d'une évolution de la société humaine vers quelque chose de plus pur, plus productif, libérée de ses bas instincts et ayant levé les tabous. On y retrouve aussi l'homme devenu machine qui s'abruti tous les jours dans les mêmes taches et qui finit par ne plus penser par lui-même, ne plus avoir de vie propre, ni de libre arbitre. Bien évidemment, on retrouve cette idée que ce mode de vie ne peut pas se cantonner à une communauté et qu'il faut absolument qu'il s'étende au reste du monde, qu'il faut donc, d'une manière ou d'une autre le faire basculer. Bien sûr il y a presque 100 ans d'écart entre les deux livres, donc forcément, Le Cercle est plus parlant dans son ton, ses moyens, ses exemples, d'autant plus qu'il montre l'ascension d'un totalitarisme là où Nous/Nous autres, se contente de nous le dépeindre.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 11:32 am
par Kouet
Bonjour,
j'ai finalement pu emprunter la version numérique de Le Cercle et commencé ma lecture hier.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 11:33 am
par Lola5405
Je viens de voir qu'il restait encore deux places sur le challenge communautaire pour la lecture commune du mois de mars. Je pense qu'au sortir du confinement, j'essaierai de me procurer, Need ou le Cercle, ou les deux, car vous m'avez donné envie !

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 11:35 am
par Kouet
Theobroma a écrit :J'en suis à la page 76 du Cercle.

En fait, passé 20 pages, ça devient vite un peu flippant et j'ai du mal à comprendre l'enthousiasme de l'héroïne et de tous ses collègues. Par exemple lors de la présentation de TruYou, même si elle est faite au sein de l'entreprise, c'est étrange que personne n'y trouve rien à redire. On dirait que tout le monde s'est fait laver le cerveau.
Là j'en suis à
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la présentation des réseaux sociaux de l'entreprise. Pour le moment Mae approuve sagement, mais quand je lis que tous ses collègues auront accès à tous les détails de sa vie (son heure d'arrivée au travail, sa localisation, la musique qu'elle écoute...) et qu'elle doit poster 10 zings par jour j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou pour elle. Je trouve bizarre qu'elle ne doute jamais, quitte à se trouver des raisons d'adhérer quand même.
J'avais lu que certains trouvaient l'héroïne passive ou sans personnalité. Ce n'est pas forcément ce que j'aurai dit, mais je ne comprends pas son adhésion totale au Cercle. Le poste est présenté comme attrayant (salaire, conditions de travail), mais pour moi ça n'explique pas son enthousiasme... On verra bien si elle va prendre du recul par la suite.
J'ai globalement la même impression que toi. Ceci dit, on comprend assez bien la notion de "lavage de cerveau" associée à la notion de communauté. Pour en faire partie, il faut adhérer aux principes de base, et ils sont présentés par les adhérents avec tant d'enthousiasme - d'autant plus que sa meilleure amie, à qui elle voue une estime sans fin, est fortement impliquée dans le système ... notre héroïne n'a donc pour l'instant aucun recul et fonce tête baissée sans se poser de question.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 4:52 pm
par tyka
tyka a écrit :Coucou
pour ma part ce sera Need de Joelle Charbonneau, bonne lecture à tous
Image
je valide
Mon avis : Bon je ressors de ma lecture mitigé.
L’histoire avait du potentielle, de grande possibilité et d’opportunité au fil des chapitres de se développer et donner au récit plus d’ouverture.
L’autrice a choisi de se cantonner au plus simple, c’est frustrant.
Je mets cela sur le fait que ce roman est un Young adulte et qu’elle n’a surement pas voulu perdre son lectorat.
En dehors du manque d’approfondissement le sujet est lui des plus intéressant l’influence des réseaux sociaux.
Sans compter sur la question phare du roman jusqu’ou est on prêt à aller pour avoir ce que l’on veut.
L’intrigue va bien trop vite alors que je ne m’étais pas encore familiarisé avec tous les personnages, l’autrice rentre dans le vif du sujet.
J’ai donc mis au second plan les émotions et les descriptifs des personnages.
C’est dommage car je ne me suis attachée à aucun d’eux, ni à l’héroïne.
L’écriture est fluide, sans temps mort, ni longueur (dommage pour le coup, ça aurait peut être développé l’intrigue).
J’ai tout de même passé un bon moment de lecture.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 7:41 pm
par Theobroma
jukebox_fr a écrit :Ensuite y a ce projet de caméra présenté en interne
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qui m'a donné l'impression d'un gourou s'adressant à sa secte. La façon dont a été présenté l'objet m'a mise mal à l'aise car le gars qui le fait n'a pas hésité à violer je ne sais combien de lois dans je ne sais combien de pays pour sa présentation, tout en en étant conscient et en affichant qu'il s'en bat les cacahuètes, et il est approuvé sans restrictions par l'ensemble de sa communauté. On a visiblement affaire à une entreprise qui encourage et exploite le non respect des lois quant au droit à l'image (photographier, filmer, exploiter et diffuser) et à une communauté d'employés qui suivent comme des moutons, trop fiers de faire partie d'un projet avant-gardiste mais peu enclins à suivre une éthique.
C'est ce dont je voulais parler dans mon message (que j'ai édité), la présentation de Bailey sur SeeChange (et pas TruYou). J'ai d'autant plus halluciné qu'il dit clairement
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avoir mis des caméras en douce chez sa grand-mère après qu'elle l'ait refusé, juste avant de montrer à tous ceux qui sont présents les images issues de ces caméras :shock:. Et tout le mnde trouve ça utile et drôle, personne ne se dit qu'il va un peu loin ?
Là j'en suis aux environs de la page 260, peu après le début du livre II qui débute lorsque
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Mae dévient transparente.
Au moment de la réunion de présentation des planctons.

Même si les sujets abordés sont intéressants et actuels (le protection de la vie privée, le recoupement des données, le numérique dans la démocratie, dans la lutte contre le crime...), je trouve que le manque de recul de Mae limite la possibilité de les approfondir. Par exemple, lors de la discussion avec Bailey qui fait suite à
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son emprunt de kayak et évoque l'influence des caméras sur le comportement,
elle se montre incapable d'apporter une opposition ou des arguments aux sien. C'est la même chose lorsqu'elle échange avec les deux seuls personnages qui ne sont pas acquis à l'idéologie du cercle.
De la même façon, le fait que l'emprise du cercle devient de plus en plus importante
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et qu'il devient de plus en plus difficile pour elle de faire marche arrière, car cela reviendrait à se tourner vers un emploi moins intéressant, moins bien payé, renoncer à sa mutuelle et celle de ses parents, aux avantages matériels...
n'est pas si apparent (même si présent) car l'idée d'arrêter ne l'effleure jamais.

Sa relation avec Kalden (?) est aussi très étrange.
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Le fait qu'elle le rejette et l'ignore totalement dès qu'elle comprend qu'il s'oppose à la complétude, alors que sa distance vis-à-vis du Cercle, et notamment de la protection de la vie privée était assez évident au vu de son comportement... Elle même avait douté qu'il ne soit un espion ou un activiste.
J'ai finalement l'impression que le roman reprend des questions actuelles liées au numérique, présentant des arguments pour ainsi que quelque limites mais ne va pas plus loin que ce à quoi on pourrait s'attendre a priori. Cela dit je me demande quand même comment cette histoire va se compléter ;)

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : dim. 29 mars, 2020 9:19 pm
par jukebox_fr
Theobroma a écrit : J'ai finalement l'impression que le roman reprend des questions actuelles liées au numérique, présentant des arguments pour ainsi que quelque limites mais ne va pas plus loin que ce à quoi on pourrait s'attendre a priori. Cela dit je me demande quand même comment cette histoire va se compléter ;)
Je suis d'accord avec toi. On nous montre diverses choses sans les remettre en question (boulot de l'héroïne normalement, mais elle est pratiquement acquise à la cause et comme tu l'as souligné, elle manque terriblement d'arguments) et finalement c'est le lecteur qui se pose des questions quant à la légalité de tout ça et à terme, les dérives néfastes que cela peut entrainer. Je trouve ça dommage parce que ces questions dépendent beaucoup trop du bagage de chacun. Aussi bien sur l'aspect code du travail, que droits et libertés individuelles. A 20 ans, 30 ans, 40 ans, etc. l'expérience n'est pas la même, ni la maturiré, ni la conscience sociale et politique, et la masse de connaissances accumulées diffère énormément. Finalement Mae n'est que le reflet de sa génération: jeune, ignorante, idéaliste, maléable et manipulable. L'anomalie c'est plutôt son ex qui tient des discours raisonnables pour son âge (il est plus proche de la trentaine que Mae si j'ai bien compris) et qui sert de contrepoids à l'enthousiasme débordant de l'héroïne. Malheureusement il n'est pas assez présent pour avoir du poids et ses arguments se limitent à un certain périmètre de constatation qui est très loin d'englober tout ce à quoi le lecteur est confronté. Ce qui nous laisse Kalden. Mais même constat pour lui, pas assez présent, trop énigmatique et ambigu.

Après, le fait que l'héroïne ne s'en fasse pas plus que ça, n'empêche pas le lecteur conscient d'être horrifié à sa place, de voir l'énorme piège dans lequel elle s'est joyeusement engluée et duquel on ne la voit pas ressortir indemne, et d'attendre ce moment où l'épée de Damoclès, qu'elle a placée elle-même au-dessus de sa tête, s'abattra sur elle. C'est le côté un peu malsain du livre je trouve. L'auteur nous a créé une héroïne qui sera sacrifiée. On en a la quasi certitude, parce que malgré les avertissements qu'il place sur son chemin, elle persiste et continue de plus belle. Et donc on attend ce moment tout prêt à lui balancer un "tu l'as bien cherché, fallait y réfléchir à deux fois".
Personnellement, à ce stade, je m'en moque de son sort :lol: Par contre, je suis curieuse de découvrir le projet final de complétion du Cercle, histoire de me procurer un ultime frisson :P

Ah, et puis, c'est moi ou bien
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ce requin ramené des grands fonds, avec son appétit vorace insatiable et faisant bouche de n'importe quoi, manquant de croquer l'humain qui le fait vivre, est une magnifique symbolique du Cercle ? :mrgreen:

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : lun. 30 mars, 2020 12:16 am
par Theobroma
jukebox_fr a écrit : Ah, et puis, c'est moi ou bien
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ce requin ramené des grands fonds, avec son appétit vorace insatiable et faisant bouche de n'importe quoi, manquant de croquer l'humain qui le fait vivre, est une magnifique symbolique du Cercle ? :mrgreen:
Oui, c'est montré puis dit explicitement à la fin du livre II.

J'en suis presque à la fin, là. Le fait que finalement ce soit le lecteur qui s'affole, comme tu dis, est intéressant parce que ça permet à l'auteur de ne pas établir de frontières nettes entre ce qui va trop loin et ce qui est acceptable. Et en même temps je crois que rien de ce qui est montré ne me semble acceptable (à la limite les projets de recherche comme celui de la fosse des Mariannes, et encore).

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : lun. 30 mars, 2020 5:09 pm
par jukebox_fr
J'en suis à 93% soit environ 460 pages sur 494 de la VO et je cale. Je ressens un profond ras le bol. Je ne sais pas trop à quel moment ça a commencé (les évènements provocateurs sont plutôt nombreux à ce stade du livre: l'incident des parents, la jalousie mal placée, Démoxie, etc.), mais je sais quand j'ai réalisé qu'il s'était installé.

Au moment de la conférence "Plancton"
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Cette surenchère de projets aliénants et personne qui s'indigne, qui se révolte à une échelle encore plus grande que les presque 11 000 circlers du campus. Là on parle en millions et milliards. On est exactement dans la continuité des projets présentés précédemment, sauf que ceux-là, proposés par des petits jeunes, vont encore plus loin dans le délir. Je suppose que pour ceux qui n'avaient pas encore capté tout l'aspect déviant/potentiel de dérive des projets, c'est le moment où ils percutent (enfin j'espère, sinon ce sont des clônes de Mae). Pour moi c'était une couche, sur une couche, sur une couche... etc. vous l'aurez compris, la couche de trop.
Quant à l'héroïne après les incidents d'Annie et de Mercer (qui viennent juste de survenir à mon stade de la lecture) elle me débecte, m'horripile. J'ai envie de lui administrer des claques pour la sortir de son état de transe médiatique. Et je suis là à me demander ce qu'il lui faut pour ouvrir les yeux, à essayer de la comprendre. Elle est devenue une espèce de monstre mégalo qui veut être la plus aimée, qui veut que le plus de monde possible l'aime, en fait, qui veut que TOUT LE MONDE l'aime.
Theobroma a écrit :
jukebox_fr a écrit : Ah, et puis, c'est moi ou bien
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ce requin ramené des grands fonds, avec son appétit vorace insatiable et faisant bouche de n'importe quoi, manquant de croquer l'humain qui le fait vivre, est une magnifique symbolique du Cercle ? :mrgreen:
Oui, c'est montré puis dit explicitement à la fin du livre II.
Le monstre né du vouloir tout savoir :shock:
Theobroma a écrit :J'en suis presque à la fin, là. Le fait que finalement ce soit le lecteur qui s'affole, comme tu dis, est intéressant parce que ça permet à l'auteur de ne pas établir de frontières nettes entre ce qui va trop loin et ce qui est acceptable. Et en même temps je crois que rien de ce qui est montré ne me semble acceptable (à la limite les projets de recherche comme celui de la fosse des Mariannes, et encore).
Oui ainsi, certains projets feront plus ou moins retentir les alarmes de chacun. Personnellement, il n'y a pas un projet pour lequel je ne me sois pas horrifiée. Même celui de la faille des Mariannes. N'est-on pas supposé étudier un spécimen dans son environnement et ne pas le déranger ? Combien de déséquilibres, de catastrophes naturelles, avons-nous déjà créés en perturbant des écosystèmes par notre intervention ? En y introduisant une espèce qui n'en était pas endémique ou en en faisant disparaître une qui y était essentielle ? Bref, même ce projet à l'aspect innocent est lourd de conséquences sur un plus long terme.

Il me reste plus que 34 pages à lire, ce que je ferai ce soir, mais j'ai l'impression qu'elles vont être douloureuses à parcourir.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : mar. 31 mars, 2020 10:42 pm
par Kouet
Bon, je pense en être à peu près à la moitié du livre Le Cercle et j'ai vraiment du mal à accrocher. L'héroïne m'horripile, je n'arrive pas à suivre ses (absences de) raisonnements, j'ai plutôt envie de lui mettre des claques.
Ensuite, les relations (peut-on vraiment parler de relations ?) sont excessivement caricaturales
Spoiler
Mae qui fait du zapping permanent entre Francis et Kevlan, je ne comprends pas où l'on veut nous emmener
, le livre enchaîne des scènes sans beaucoup de logique ni de fil conducteur .. il est bourré ces personnages anti-sociaux et bourrés de tics est de tocs, si l'auteur veut mettre en avant le paradoxe entre relations sur réseaux sociaux et perte de communication sociale physique, je pense que c'est tout sauf subtil ...
Bref, je rame pour trouver un intérêt et pour le finir ...

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 02 avr., 2020 6:39 pm
par Nausicaa_Npa
Bonjour à tous !

J'avais par chance réussi à me procurer les 3 tomes de Prophecy juste avant le confinement ce qui fait que je les ai lu courant mars.

Je vais essayer de me concentrer uniquement sur le tome 1 puisque c'est celui que nous devions lire pour la lecture commune mais, étant donné que je les ai tous lu, j'en toucherai quand même un mot.

Le premier tome de cette trilogie est plutôt intéressant puisqu'il met en place "le personnage" qui va jouer un rôle crucial dans cette affaire. C'est un tome qui permet une entrée en matière directe puisque les premières pages sont liées à la première "action" de cet homme caché. J'aime beaucoup suivre les deux "parties" (les bons et les méchants pour dresser grosso modo le tableau) et voir leurs avancements dans les recherches et actions. La fin du tome donne envie de continuer la suite, on est autant intrigué par la brigade que le mauvais côté (dont si je ne me trompe pas, on a appris le passé, élément crucial pour comprendre le pourquoi).

Par la suite, j'ai un peu déchanté, je vais être honnête.
Même si la cause est louable, je m'attendais à un truc plus "gros".
Ceci étant dit, j'ai trouvé quand même le choix des victimes et les différentes façons de punir plutôt recherchées et intéressantes. La cheffe de la brigade m'a un peu énervée à certains moments, son côté "je fonce" et son côté tête de mule m'ont un chouilla énervée. Heureusement qu'il y a les deux autres membres de l'équipe...
J'ai donc plutôt bien aimé cette trilogie même si le début est mieux que la fin.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : sam. 04 avr., 2020 1:57 pm
par Theobroma
J'ai fini Le Cercle il y a maintenant une semaine, mais je reste assez partagée et sceptique à son sujet.

Je ne m'attendais pas à grand chose en lisant ce livre parce que même si l'idée était intrigante, le début ne m'avait pas spécialement convaincue : le livre n'est pas très bien écrit (pas mal de formulations maladroites au début) et même si on le comprends un peu au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture, l'intérêt de Mae pour le Cercle me semble trop superficiel ou inexpliqué. J'ai l'impression que c'est surtout l'image du Cercle (la fierté de travailler dans une entreprise prestigieuse) qui l'anime. Elle ne semble pas spécialement s'intéresser aux nouvelles technologies ni s'y connaître : toutes les innovations la surprennent, elle n'utilise visiblement pas spécialement les outils du Cercle (le réseau social par exemple) avant d'entrer... Du coup son adhésion sans faille à toutes les nouveautés est bizarre, tout l'intéresse immédiatement, elle ne doute jamais des limites des outils, y compris lorsqu'elle est elle-même confrontées à leurs inconvénients.

De manière générale, je trouve quasiment incroyable que le Cercle je rencontre jamais aucune opposition.
Spoiler
Si ce n'est celle de Meyer, mais il se contente de donner son avis à une amie et d'aller vivre en forêt. D'ailleurs ses arguments sont peu convaincants, surtout axés sur l'idée que le numérique détruit les relations sociales.
Malgré les nombreux produits et services qui sont présentés à Mae, en interne ou à un public plus large, aucun doute, aucun avis un peu réfléchi (même venant d'un partisan) sur un produit n'est entendu.
Spoiler
Pour moi c'est tout simplement incroyable qu'une grande firme puisse faire des live 24h/24h sans que personne ne vienne jamais leur faire une remarque. Et cela n'est pas du tout justifié par le scénario : on n'est pas dans une société où tout cela est déjà intégré ou qui a fait une propagande à ce sujet comme dans d'autres titres de SF. Les employés du Cercle ne se demandent jamais, par exemple, comment convaincre tout le monde de l'utilité de ce produit, sachant que tout le monde va l'adorer. Pour moi il y a un vrai souci de crédibilité à ce sujet. Surtout que dans le monde réel on a tendance à accepter ce genre de compromis un peu par défaut, et rarement par adhésion. Pour moi, la logique actuelle serait plutôt du type "je n'approuve pas spécialement le Cercle, voir je le désapprouve, mais j'ai besoin d'utiliser un service qui passe par ceux du Cercle, que j'utilise donc malgré tout." ou une utilisation du Cercle sans vraiment savoir ce que cela implique car on n'est pas renseigné. J'ai du mal à comprendre comme un projet comme SeeChange, par exemple, peut sembler excellent à tout le monde sans que jamais on ne s'interroge sur la vie privée.
La seule chose qui peut expliquer tout ça serait une grande naïveté de la part de Mae (voir un désintérêt relatif pour la question du numérique et de ses implications) et par extension de tous les employés et watchers du Cercle.
Même Kalden semble finalement extrêmement naïf
Spoiler
s'il pense qu'il suffit d'une phrase suggestive de Mae du genre "pensez à tout ce que la complétude du Cercle implique" pour ouvrir les yeux de tout le monde. D'ailleurs, en tant que fondateur original de la société (même si son rôle est difficile à déterminer, puisqu'on nous a surtout raconté la légende), il devait lui aussi être très naïf pour ne pas s'attendre à certaines conséquences des services mis en place.
Finalement c'est un peu difficile de savoir quel était le projet de l'auteur : bien qu'on ne soit pas dans une apologie des projets menés par le Cercle, le fait qu'aucune voix ne s'élève jamais contre la société rend la remise en question par le lecteur limitée (comme on l'a déjà dit dans ce sujet) à ses propres connaissances et ses propres sensibilités. L'auteur ne nous apportera donc pas d'arguments, d'idées, d'interrogations que nous n'avons déjà (pour un contre, d'ailleurs). De ce fait, la dimension dystopique me semble très limitée. Pour moi ce roman manque à la fois d'idées plus poussées (pour montrer les limites au lecteur, ou simplement proposer des projets qui sortent un peu de ce qui existe déjà) et d'au moins un personnage plus critique ou à la limité d'événements qui mettent plus en évidence les limites de ce qui est présenté, ici c'est presque toujours le lecteur qui imagine les possibles dérives, et une fois encore, ça dépendra vraiment de ses connaissances, de sa sensibilité aux questions comme la vie privée. Par exemple je me demande ce qu'un jeune lecteur peu informé (un collégien très naïf, par exemple) penserait de ce livre.
Spoiler
Le seul projet qui m'a semblé dépasser un peu ce qu'on connaît déjà est celui sur l'école (l'enregistrement des résultats scolaires sur la puce de suivi), et encore.
Du coup j'aimerais bien savoir s'il y a des gens qui lisent ce livre en ne trouvant que finalement seuls certains passages du livre sont un peu inquiétants et en espérant que certains projets se développent réellement.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : sam. 04 avr., 2020 6:44 pm
par jukebox_fr
Theobroma a écrit :J'ai fini Le Cercle il y a maintenant une semaine, mais je reste assez partagée et sceptique à son sujet.
J'ai l'impression que c'est surtout l'image du Cercle (la fierté de travailler dans une entreprise prestigieuse) qui l'anime. Elle ne semble pas spécialement s'intéresser aux nouvelles technologies ni s'y connaître : toutes les innovations la surprennent, elle n'utilise visiblement pas spécialement les outils du Cercle (le réseau social par exemple) avant d'entrer... Du coup son adhésion sans faille à toutes les nouveautés est bizarre, tout l'intéresse immédiatement, elle ne doute jamais des limites des outils, y compris lorsqu'elle est elle-même confrontées à leurs inconvénients.
Ou elle fait très ado dans ses comportements. Les raisons pour lesquelles elle rentre dans la boite c'est parce qu'elle va retrouver sa copine et que la boîte est super cool. Elle n'agit jamais par conviction, toujours par influence. Et plus tard quand elle pense avoir des convictions, c'est juste qu'elle s'est faite manipuler.
Theobroma a écrit :De manière générale, je trouve quasiment incroyable que le Cercle je rencontre jamais aucune opposition.
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Si ce n'est celle de Meyer, mais il se contente de donner son avis à une amie et d'aller vivre en forêt. D'ailleurs ses arguments sont peu convaincants, surtout axés sur l'idée que le numérique détruit les relations sociales.
Malgré les nombreux produits et services qui sont présentés à Mae, en interne ou à un public plus large, aucun doute, aucun avis un peu réfléchi (même venant d'un partisan) sur un produit n'est entendu.
Spoiler
Pour moi c'est tout simplement incroyable qu'une grande firme puisse faire des live 24h/24h sans que personne ne vienne jamais leur faire une remarque. Et cela n'est pas du tout justifié par le scénario : on n'est pas dans une société où tout cela est déjà intégré ou qui a fait une propagande à ce sujet comme dans d'autres titres de SF. Les employés du Cercle ne se demandent jamais, par exemple, comment convaincre tout le monde de l'utilité de ce produit, sachant que tout le monde va l'adorer. Pour moi il y a un vrai souci de crédibilité à ce sujet. Surtout que dans le monde réel on a tendance à accepter ce genre de compromis un peu par défaut, et rarement par adhésion. Pour moi, la logique actuelle serait plutôt du type "je n'approuve pas spécialement le Cercle, voir je le désapprouve, mais j'ai besoin d'utiliser un service qui passe par ceux du Cercle, que j'utilise donc malgré tout." ou une utilisation du Cercle sans vraiment savoir ce que cela implique car on n'est pas renseigné. J'ai du mal à comprendre comme un projet comme SeeChange, par exemple, peut sembler excellent à tout le monde sans que jamais on ne s'interroge sur la vie privée.
Si je me rappelle bien, à un moment dans le livre on nous dit qu'on est dans un après Google. Donc on supposera dans un futur immédiat décalé de quoi... une décennie tout au plus ? Je crois que l'auteur tente de nous faire passer pour acquis que dans 10 ans une grande majorité des gens ne fonctionnera plus qu'à l'influence, résultat de tous les réseaux sociaux qui ont explosé et qui ont vu émerger multitudes d'influenceurs à la portée de centaines de milliers de personnes. Ce postulat de départ impliquant qu'on est sur le sommet d'une vague, tout près de basculer dans quelque chose d'autre dont une entreprise comme le Cercle peut être le déclencheur.
Pour la partie qui enfreint la vie privée, moi non plus je ne comprends pas. Si il y a bien un sujet qui doit tenir à coeur à tout le monde et donc provoquer des réactions offusquées, c'est bien celui-là.
Theobroma a écrit :La seule chose qui peut expliquer tout ça serait une grande naïveté de la part de Mae (voir un désintérêt relatif pour la question du numérique et de ses implications) et par extension de tous les employés et watchers du Cercle.
Même Kalden semble finalement extrêmement naïf
Spoiler
s'il pense qu'il suffit d'une phrase suggestive de Mae du genre "pensez à tout ce que la complétude du Cercle implique" pour ouvrir les yeux de tout le monde. D'ailleurs, en tant que fondateur original de la société (même si son rôle est difficile à déterminer, puisqu'on nous a surtout raconté la légende), il devait lui aussi être très naïf pour ne pas s'attendre à certaines conséquences des services mis en place.
Globalement on a surtout l'impression que les gens qui bossent au Cercle travaillent sur des concepts plus que sur des projets technologiques et scientifiques à proprement parler. Sur la multitudes de personnages qui nous ont été présentés, combien avaient réellement des connaissances et compétences liées à tous les aspects de leur projet ?
J'ai surtout eu l'impression en lisant le livre qu'on était à Bisounours land où on peut avoir confiance en les motifs de son prochain, ils sont forcément bons, mais où paradoxalement on passe les trois quarts du livre à te souligner tous les viles dangers et crimes desquels il faut absolument et urgemment se protéger.

Theobroma a écrit :Du coup j'aimerais bien savoir s'il y a des gens qui lisent ce livre en ne trouvant que finalement seuls certains passages du livre sont un peu inquiétants et en espérant que certains projets se développent réellement.
Itou :lol: Je me suis posée la question des générations. Entre la x, la y ou la z, est-ce que tout le monde réagirait de façon identique sur les mêmes passages ?

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : sam. 02 mai, 2020 3:58 pm
par Theobroma
J'ai (enfin !) reçu les trois tomes de Prophecy cette semaine !
J'ai terminé le premier, mais c'est difficile de donner un avis sur une si courte portion de l'histoire...

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : mer. 06 mai, 2020 7:53 pm
par Theobroma
Petit retour sur Prophecy :

J'ai voulu tenter cette série parce que ça fait un moment que je n'avais pas lus de mangas. J'en lisais il y a quelques années, mais j'ai fini par avoir l'impression que toutes les séries se ressemblaient et étiraient des intrigues de manière quasi-identique au fur et à mesure des tomes. Comme je n'avais pas de bonnes recommandations et pas forcément l'envie de me plonger dans une série de 50 tomes juste pour voir, cette série très courte était une bonne occasion (même je suppose qu'elle l'est peut-être parce qu'elle n'a pas marché ?).

Finalement je ne suis pas spécialement enthousiaste. L'idée est intéressante et l'histoire bien menée. Le fait que la série s'achève très vite permet d'échapper à l'écueil des interminables variations des prédictions qu'on aurait pu redouter et qui auraient été de trop. Pour autant je ne suis pas convaincue par les personnages (tant du côté des enquêteurs que de celui de paperboy), ce qui fait tomber le final un peu à plat.
J'ai par contre bien aimé le fait que les enquêteurs
Spoiler
talonnent finalement très vite paperboy. Bien que le plan est été longuement réfléchi, on n'est pas face à des génies qui voient dans le futur. La fin prévue de l'aventure arrive au moment où les policiers allaient justement les rattraper, ce qui change d'autres courses-poursuites police / malfrats.
C'est donc une histoire qui a des qualités au niveau du scénario et de sa tenue en trois tomes, des motivations de certains personnages et questions de société en arrière-plan mais qui pêche trop au niveau des personnages et de "l'écriture".

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : mer. 06 mai, 2020 8:55 pm
par jukebox_fr
Theobroma a écrit :Comme je n'avais pas de bonnes recommandations et pas forcément l'envie de me plonger dans une série de 50 tomes juste pour voir, cette série très courte était une bonne occasion (même je suppose qu'elle l'est peut-être parce qu'elle n'a pas marché ?).
Pas du tout, c'est la marque de fabrique de son auteur qui n'aime pas les choses qui durent des plombes. Si tu regardes sa bibliographie tu verras qu'il n'a pas de séries de plus de 3 tomes. Qui plus est c'est un des rares indépendants au Japon dont la publication ne dépend pas d'un magazine en premier lieu, puisqu'il s'auto-publie sur internet et est ensuite démarché par les éditeurs. Pour te dire Ki-oon en a fait un auteur de confiance de son catalogue en lui achetant automatiquement toute nouvelle création. C'est comme ça que dernièrement on a publié une série en France avant qu'elle ne soit publiée en papier au Japon.

C'est vrai que ce format court est un vrai plus pour qui ne veut pas s'éterniser sur une série, mais il a le désavantage de ne pas permettre de développer correctement les personnages. Ceci dit, son oeuvre maîtresse et qui a l'air de mettre tout le monde d'accord, c'est Poison City, en deux tomes. Je pensais en faire ma porte d'entrée dans la bibli de ce mangaka, mais finalement, à cause de la LC, il en a été autrement :lol:

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 07 mai, 2020 2:19 am
par Theobroma
Du coup ça me fait plaisir qu'il y ait des auteurs de manga qui réfléchissent au nombre de tomes en fonction de l'histoire et pas seulement l'inverse ! Ici le format est adapté, je trouve. Ça change.
Je tenterai sûrement Poison city quand le confinement sera terminé.

Par contre je ne pense pas que la format court empêche de développer correctement les personnages. En bd je ne vois pas d'exemple dans l'immédiat, mais par exemple dans les tragédies on peur avoir des personnages complexes et touchants dans un format lui aussi restreint.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 07 mai, 2020 8:12 am
par Eurylia
Je pense que ça dépend aussi de la sensibilité de chacun. Moi par exemple, l'histoire des personnages m'a beaucoup touchée, et par extension les personnages eux-mêmes.
Spoiler
J'avais les larmes aux yeux à la fin, du moment où on pense qu'ils vont tous mourir à celui où on apprend qu'un seul s'est "sacrifié". J'ai beaucoup aimé cette fin d'ailleurs, je la trouve très cohérente avec le reste de l'histoire.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 07 mai, 2020 8:15 am
par jukebox_fr
Theobroma a écrit : Par contre je ne pense pas que la format court empêche de développer correctement les personnages. En bd je ne vois pas d'exemple dans l'immédiat, mais par exemple dans les tragédies on peur avoir des personnages complexes et touchants dans un format lui aussi restreint.
C'est pas faux. J'aurais tendance à te dire que la BD ou même une tragédie c'est plus de mots qu'un manga mais Prophecy est tout de même dans la tranche haute sur ce point. Donc, à vérifier, mais ce serait plutôt une lacune du mangaka qui privilégie le développement de son histoire et de ses thèmes au détriment de ses personnages. De fait, soit on est très empathique et ça le fait, soit on l'est moins et on ressent cette lacune.

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 07 mai, 2020 10:34 am
par Eurylia
jukebox_fr a écrit :De fait, soit on est très empathique et ça le fait, soit on l'est moins et on ressent cette lacune.
Ah oui, ça doit être ça. J'ai un gros surplus de neurones miroir en ce qui me concerne...

Re: Lecture commune - Mars 2020 : Internet

Publié : jeu. 07 mai, 2020 2:18 pm
par Theobroma
J'ai bien aimé la fin aussi, mais plutôt parce que je trouve que l'histoire est bien construite pour en arriver là. C'est logique, sans être prévisible immédiatement parce qu'on n'a pas assez d'éléments dans le premier tome pour la comprendre. J'aime aussi le fait que ce soit une vraie fin, où tout est résolu (enfin j'aime aussi les fins plus ambiguës, évidemment).

Edit : Après avoir posté ce message, je me rends compte qu'il peut paraître contradictoire par rapport à celui où je disais que la fin tombait un peu à plat, mais je ne pense pas à la même chose.
Spoiler
Je trouve réussie la fin du plan et le fait que paperboy soit tué dans l’œuf par le suicide : ils n'invitent pas le public à poursuivre leur mission, qu'on découvre être plutôt un prétexte à couverture médiatique qu'une réelle croisade contre le numérique.
Par contre j'ai plus de mal à comprendre le projet final : faire tout ça pour qu'un père qui apparemment ne s'intéressait pas à la mère récupère les ossements d'un fils inconnu. Ça avait beau être le rêve de leur ami, je trouve ça un peu absurde. C'est là que mon manque d'intérêt pour les personnages me limite.