L’Enregistreur [Nouvelle science-fiction]

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Gollum

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L’Enregistreur [Nouvelle science-fiction]

Message par Gollum »

Bonjour les gens !

Voilà ma première nouvelle terminée et que je n’efface pas. C’est pas parfait, loin de là, peut-être la paufinerai-je plus tard, mais le mieux étant l’ennemi du bien, je ne sais pas si je dois la laisser telle quelle. :|

Merci d’avance d’avoir pris le temps de la lire. N'hésitez à donner votre avis, toutes critique, bonne ou mauvaise, est bonne à prendre. ;)

L’Enregistreur


Quand julien ouvrit sa valise, il se demanda s’il ne rêvait pas. Allait-il vraiment faire ce qu'il s’apprêtait à faire ? Il s’était juré de ne pas venir, et il était quand même ici. Était-il vraiment prêt à prendre ce risque ? Ces risques ! Les risques judiciaires, déjà. Combien ferait-il d'années de prison pour ça ? Cinq ans ? Dix ? Ensuite les médias feraient leurs choux gras de cette histoire, provoquant des polémiques, le faisant passer pour je-ne-sais-qui, amenant peut-être certaines personnes à lui vouloir du mal, ou en tous cas pas du bien. Enfin, le risque que le directeur lui en veuille plus que Julien ne l'espère et envisage de se venger. Mais il n'allait pas créer des programmes et des appareils pour les autres jusqu'à la fin de sa vie, non ? Il fallait bien aider un peu le hasard, donner un coup de pouce à la chance, au destin, quelque soit le nom qu’on lui donne. Ils n'en souffriraient ni l'un ni l'autre, si tout se passait comme prévu. Et puis après tout, en parlant de hasard, s'il avait réussi à fabriquer cet appareil ce n'était pas pour rien, il fallait au moins l'essayer une fois, et quitte à l'essayer, autant en tirer quelque chose, non ?
C'est ce qu'il se disait pour se rassurer, et comme cela fonctionnait, il n'avait aucune raison, à ses yeux, de se dire autre chose. Rester à attendre dehors, par seulement sept degrés et une pluie fine qui tombait depuis une semaine, semaine qu’il avait mise à profit pour observer les allées et venues du directeur, lui donnait le cafard et il essayait de positiver, repoussant ou niant les conséquences de son acte.
Julien en était là dans ses réflexions quand il vissa le viseur sur la base principale de l'enregistreur. La base était constituée d’un tube d’environ septante (1) centimètres de long faisant office de canon, avec une crosse qu’il avait récupérés sur un vieux fusil de chasse de la fin du siècle dernier, un Progetto 80-Prestige qu’il avait retrouvé dans le grenier de son père quand celui-ci décéda et lui légua sa villa sise dans les hauts de Lausanne. Le viseur se trouvait dans n’importe quelle armurerie et, étant réglable, s’adaptait à tous les modèles de fusils, anciens comme actuels.

Il n'avait qu'à viser, enregistrer et s'en aller. « Simplement ». Le reste revenait à faire de la recherche, comme dans des archives. À peu près. En considérant le cerveau comme des archives, ou plus exactement sa représentation graphique, sujets, thèmes, ensembles, émotions, attractions, rejets, etc., le tout "rangé" dans des hangars, meubles, tiroirs et dossiers virtuels, bref, une représentation graphiquement instinctive. Il suffisait juste de trouver le bon emplacement, la bonne information au bon endroit, sa création ayant tout ordonné comme il le fallait auparavant de façon autonome. Ce programme ferait de Julien un homme riche.
Dit comme ça, tout avait l'air simple, mais il pouvait y avoir des imprévus, comme un bug lors de l'enregistrement, ce qui obligerait Julien à recommencer. Ou se faire prendre par la sécurité, et dans ce cas, que dire ? Comment expliquer sa présence ici, que dire à propos de l'enregistreur ? Mais le pire qu'il puisse lui arriver, c'est que sa cible, le PDG de la fondation GeneTop, son employeur, se rende compte, lors du transfert, du téléchargement. Julien n'ayant jamais testé sa machine, cela restait une possibilité à prendre en compte et à ne surtout pas oublier.
Il décida d'essayer d'arrêter de penser aux conséquences du délit, voir du crime qu'il s' apprêtait à commettre, juste dix ou quinze minutes, le temps de le faire...
Il chargea l’appareil pour dix minutes, juste le temps qu'il fallait pour la micro carte Bt, une autre des inventions qu'il avait mise au point pour la fondation. Après, avec ce temps de chien, il irait se boire un bon café au caramel dans le Starbuck en face de chez lui, et peut-être draguer la nouvelle serveuse, Marie, ou Martine, il ne se souvenait plus de son prénom.

Le directeur ne serait dans l'axe qu'approximativement cinq secondes, il avait intérêt à ne pas trop trembler s'il ne voulait pas revenir dans un mois ni se faire prendre, arrêter et condamner. Julien ne savait combien il risquait, ce crime n'ayant encore jamais été commis, mais voler des souvenirs et des idées était sûrement condamnable. Surtout s’il se servait directement à la source.
Sans compter le directeur lui-même, il y avait deux gardes du corps à l'entrée de l’hôtel, en bas des marches. Vu leur gabarit Julien n'avait aucune chance de s'en sortir s'ils lui mettaient la main dessus. S’il se faisait repérer, il ne pourrait pas courir au maximum de ses capacités, avec la valise qui pesait tout de même son poids, l’air de rien. Il pourrait encore moins l’abandonner sur place. L’adage disant « pas vu, pas pris » avait aussi sont contraire, qui ne manquerait pas d’arriver si le directeur ou un de ses sbires s’apercevaient de sa présence et voyaient ce qui ressemblait à un fusil dirigé vers le directeur Schwarzenberg.
Et, s’ils mettaient la main sur l’enregistreur, ils pourraient l’analyser, découvrir son utilité et s’approprier l’invention de Julien, la reproduire en masse et la commercialiser ou s’en servir pour leurs propres desseins, légaux et illégaux, ces derniers pouvant leur permettre d’obtenir un certain pouvoir commercial, mais aussi politique, en volant des informations sensibles dans l’esprit d’hommes d’Etats ou d’autres personnes influentes. Il fallait à tout prix éviter que cela se produise. Il ne pouvait pas se permettre d’échouer.

Schwarzenberg ne venait en Suisse qu’une fois par mois pour des faire des conférences publiques ou des colloques plus discrets avec la direction, sur le cerveau, ses ondes et surtout, la façon dont GeneTop pourrait convertir les ondes qui émanaient de la tête des humains en images, mots et sons avec un détecteur à moyenne et courte distance, comme un scanner de caisse enregistreuse ou un lecteur de cartes, du genre de ceux qu’utilisent les contrôleurs de trains. Pensées et souvenirs ne seraient bientôt plus vraiment personnels, le risque de se les faire voler serait tellement élevé que l’on pourrait dire carrément adieu à la vie privée, les rêves et les fantasmes étant aussi concernés. Si une fondation comme celle dirigée par le directeur Schwarzenberg s’emparait de cette technologie, certains seraient tenté de l’utiliser à leur propre profit… un peu comme un certain Julien Stephano. Ce dernier voulait se procurer les secret de la fondation : qui prenait réellement les décisions finales, qui finançait vraiment la fondation et d’autres conglomérats s’intéressant à l’enregistreur et aux divers programmes permettant de l’utiliser, qui était au courant des dernières avancées du lecteur et des intentions de tout ce petit monde. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire de ces informations. Négociations ? Pressions ? Chantages ?
Le directeur arriva dans l’entrée de l’hôtel. Il s’arrêta un moment pour parler avec le réceptionniste puis s’avança vers la porte tambour, tranquillement, sans se presser. Quand il fût en haut des marches Julien le mis en joue et visa en prenant son temps. Voilà, c’était le moment qu’il attendait depuis une semaine, il allait enfin savoir si l’appareil fonctionnait.
A ce moment, il éternua.
Merde ! grommela-t-il.
Les gardes du corps au regard patibulaire partirent directement à sa recherche en courant à vive allure. Le directeur tourna la tête dans sa direction et leurs regards se croisèrent, Julien le visant avec l’appareil. Il était foutu, pensa-t-il en se mettant à l’abris des regards venant de la rue.
Il essaya de remettre tout son attirail dans la valise, mais avec la panique, tremblant comme une feuille balancée par le vent, il perdit un temps précieux.
Quand il se retourna pour se diriger vers l’échelle qui permettait de descendre du toit, il reçut un coup de poing à la tempe gauche, une bonne grosse patate de forain d’un des gardes du corps, déjà là.
Et il perdit connaissance…
Les deux colosses fouillèrent les poches de Julien, satisfaits, et prirent connaissance de son identité, un employé de la fondation qu’eux-mêmes servaient docilement. Ils s’emparèrent de la valise, offerte comme un Graal moderne. Personne ne fût jamais au courant de l’existence de cette technologie, pourtant elle fût utilisée plus d’une fois sur des chefs d’entreprise, des hommes d’Etats et des responsables politiques qui avaient des informations intéressant la fondation GeneTop, et plus particulièrement son directeur.
Personne ne revit jamais Julien Stephano, qui se trompait quand il pensait que personne n’en souffrirait, car il fût le premier à payer le prix de l’utilisation de l’enregistreur.


Fin.


Randall Flagg, mai 2017.


(1) Soixante-dix en Suisse et en Belgique.
Dernière modification par Gollum le lun. 19 juin, 2017 9:48 am, modifié 2 fois.
Mimori

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Re: L’Enregistreur [Nouvelle science-fiction]

Message par Mimori »

Coucou ! Merci de partager avec nous, lecteurs, cette nouvelle franchement sympa.
Lecture très agréable, rien à redire de ce côté-là. On se prend vite au jeu par envie de savoir de quoi il retourne.

- Quelques petites erreurs d'accord de temps :
Gollum a écrit :Quand julien ouvrit sa valise, il se demanda s’il ne rêvait pas.
- Quelques problèmes de tournure de phrases :
Gollum a écrit :Enfin le risque que le directeur lui en veuille plus que Julien ne l'espère et veuille se venger.
- Pas vraiment une erreur, mais en tant que non-belge et non-suisse, j'ai été surprise. Une note de fin de page pour éclairer la lanterne des lecteurs pourrait être envisageable. :lol:
Gollum a écrit :un tube d’environ septante centimètres
- Phrase peut-être un peu longue et redondante, sauf si c'est un effet que tu voulais lui donner.
Gollum a écrit :La base était constituée d’un tube d’environ septante centimètres de long faisant office de canon, avec une crosse qu’il avait récupérés sur un vieux fusil de chasse de la fin du siècle dernier, un Progetto 80-Prestige qu’il avait retrouvé dans le grenier de son père quand celui-ci décéda et lui légua sa villa sise dans les hauts de Lausanne.
Et sinon j'ai a-do-ré la façon dont tu termines la nouvelle... beau renvoi au début du texte, et belle manière de clore ton récit. Chapeau l'artiste.
Gollum a écrit :Personne ne revit jamais Julien Stephano, qui se trompait quand il pensait que personne n’en souffrirait, (car?) il fût le premier à payer le prix de l’utilisation de l’enregistreur.
En te souhaitant une bonne continuation.
Gollum

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Re: L’Enregistreur [Nouvelle science-fiction]

Message par Gollum »

Salut. Merci beaucoup pour le retour, ça me motive. ;)

Je vais voir tout ça demain.
- Pas vraiment une erreur, mais en tant que non-belge et non-suisse, j'ai été surprise. Une note de fin de page pour éclairer la lanterne des lecteurs pourrait être envisageable. :lol:
Gollum a écrit :
un tube d’environ septante centimètres
J'écrirais bien soixante-dix mais vu que ça se passe en Suisse... Je pensais que notre "septante" était plus connu que ça. :D

- Quelques problèmes de tournure de phrases :
Gollum a écrit :
Enfin le risque que le directeur lui en veuille plus que Julien ne l'espère et veuille se venger.
"et envisage de se venger" par exemple ?

Pour la fin, je voulais faire une version s-f de l'arroseur arrosé, apparemment ça le fait. :P
Gollum

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Re: L’Enregistreur [Nouvelle science-fiction]

Message par Gollum »

L’Enregistreur.

Quand julien ouvrit sa valise, il se demanda s’il ne rêvait pas. Allait-il vraiment faire ce qu'il s’apprêtait à faire ? Il s’était juré de ne pas venir, et il était quand même ici. Était-il vraiment prêt à prendre ce risque ? Ces risques ! Les risques judiciaires, déjà. Combien ferait-il d'années de prison pour ça ? Cinq ans ? Dix ? Ensuite les médias feraient leurs choux gras de cette histoire, provoquant des polémiques, le faisant passer pour je-ne-sais-qui, amenant peut-être certaines personnes à lui vouloir du mal, ou en tous cas pas du bien. Enfin, le risque que le directeur lui en veuille plus que Julien ne l'espère et envisage de se venger. Mais il n'allait pas créer des programmes et des appareils pour les autres jusqu'à la fin de sa vie, non ? Il fallait bien aider un peu le hasard, donner un coup de pouce à la chance, au destin, quelque soit le nom qu’on lui donne. Ils n'en souffriraient ni l'un ni l'autre, si tout se passait comme prévu. Et puis après tout, en parlant de hasard, s'il avait réussi à fabriquer cet appareil ce n'était pas pour rien, il fallait au moins l'essayer une fois, et quitte à l'essayer, autant en tirer quelque chose, non ?
C'est ce qu'il se disait pour se rassurer, et comme cela fonctionnait, il n'avait aucune raison, à ses yeux, de se dire autre chose.
Rester à attendre dehors, par seulement sept degrés et une pluie fine qui tombait depuis une semaine, semaine qu’il avait mise à profit pour observer les allées et venues du directeur, lui donnait le cafard et il essayait de positiver, repoussant ou niant les conséquences de son acte.
Julien en était là dans ses réflexions quand il vissa le viseur sur la base principale de l'enregistreur.
La base était constituée d’un tube d’environ septante (1) centimètres de long faisant office de canon, avec une crosse qu’il avait récupérés sur un vieux fusil de chasse de la fin du siècle dernier, un Progetto 80-Prestige qu’il avait retrouvé dans le grenier de son père quand celui-ci était décédé et lui avait légué sa villa sise dans les hauts de Lausanne. Le viseur se trouvait dans n’importe quelle armurerie et, étant réglable, s’adaptait à tous les modèles de fusils, anciens comme actuels.

Il n'avait qu'à viser, enregistrer et s'en aller. « Simplement ». Le reste revenait à faire de la recherche, comme dans des archives. À peu près. En considérant le cerveau comme des archives, ou plus exactement sa représentation graphique, sujets, thèmes, ensembles, émotions, attractions, rejets, etc., le tout "rangé" dans des hangars, meubles, tiroirs et dossiers virtuels, bref, une représentation graphiquement instinctive. Il suffisait juste de trouver le bon emplacement, la bonne information au bon endroit, l’enregistreur ayant tout ordonné comme il le fallait auparavant de façon autonome. Ce programme ferait de Julien un homme riche.
Dit comme ça, tout avait l'air simple, mais il pouvait y avoir des imprévus, comme un bug lors de l'enregistrement, ce qui obligerait Julien à recommencer. Ou se faire prendre par la sécurité, et dans ce cas, que dire ? Comment expliquer sa présence ici, que dire à propos de l'enregistreur ? Mais le pire qu'il puisse lui arriver, c'est que sa cible, le PDG de la fondation GeneTop, son employeur, se rende compte, lors du transfert, du téléchargement. Julien n'ayant jamais testé sa machine, cela restait une possibilité à prendre en compte, à ne surtout pas oublier.
Il décida d'essayer d'arrêter de penser aux conséquences du délit, voir du crime qu'il s' apprêtait à commettre, juste dix ou quinze minutes, le temps de le faire...
Il chargea l’appareil pour dix minutes, juste le temps qu'il fallait pour la micro carte Bt, une autre des inventions qu'il avait mise au point pour la fondation. Après, avec ce temps de chien, il irait se boire un bon café au caramel dans le Starbuck en face de chez lui, et peut-être draguer la nouvelle serveuse, Marie, ou Martine, il ne se souvenait plus de son prénom.

Le directeur ne serait dans l'axe qu'approximativement cinq secondes, il avait intérêt à ne pas trop trembler s'il ne voulait pas revenir dans un mois ni se faire prendre, arrêter et condamner. Julien ne savait combien il risquait, ce crime n'ayant encore jamais été commis, mais voler des souvenirs et des idées était sûrement condamnable. Surtout s’il se servait directement à la source.
Sans compter le directeur lui-même, il y avait deux gardes du corps à l'entrée de l’hôtel, en bas des marches. Vu leur gabarit Julien n'avait aucune chance de s'en sortir s'ils lui mettaient la main dessus. S’il se faisait repérer, il ne pourrait pas courir au maximum de ses capacités, avec la valise qui pesait tout de même son poids, l’air de rien. Il pourrait encore moins l’abandonner sur place. L’adage disant « pas vu, pas pris » avait aussi sont contraire, qui ne manquerait pas d’arriver si le directeur ou un de ses sbires s’apercevaient de sa présence et voyaient ce qui ressemblait à un fusil dirigé vers le directeur Schwarzenberg.
Et, s’ils mettaient la main sur l’enregistreur, ils pourraient l’analyser, découvrir son utilité et s’approprier l’invention de Julien, la reproduire en masse et la commercialiser ou s’en servir pour leurs propres desseins, légaux et illégaux, ces derniers pouvant leur permettre d’obtenir un certain pouvoir commercial, mais aussi politique, en volant des informations sensibles dans l’esprit d’hommes d’Etats ou d’autres personnes influentes. Il fallait à tout prix éviter que cela se produise. Il ne pouvait pas se permettre d’échouer.

Schwarzenberg ne venait en Suisse qu’une fois par mois pour des faire des conférences publiques ou des colloques plus discrets avec la direction, sur le cerveau, ses ondes et surtout, la façon dont GeneTop pourrait convertir les ondes qui émanaient de la tête des humains en images, mots et sons avec un détecteur à moyenne et courte distance, comme un scanner de caisse enregistreuse ou un lecteur de cartes, du genre de ceux qu’utilisent les contrôleurs de trains. Pensées et souvenirs ne seraient bientôt plus vraiment personnels, le risque de se les faire voler serait tellement élevé que l’on pourrait dire carrément adieu à la vie privée, les rêves et les fantasmes étant aussi concernés. Si une fondation comme celle dirigée par le directeur Schwarzenberg s’emparait de cette technologie, certains seraient tenté de l’utiliser à leur propre profit… un peu comme un certain Julien Stephano. Ce dernier voulait se procurer les secret de la fondation : qui prenait réellement les décisions finales, qui finançait vraiment la fondation et d’autres conglomérats s’intéressant à l’enregistreur et aux divers programmes permettant de l’utiliser, qui était au courant des dernières avancées du lecteur et des intentions de tout ce petit monde. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire de ces informations. Négociations ? Pressions ? Chantages ?
Le directeur arriva dans l’entrée de l’hôtel. Il s’arrêta un moment pour parler avec le réceptionniste puis s’avança vers la porte tambour, tranquillement, sans se presser. Quand il fût en haut des marches Julien le mis en joue et visa en prenant son temps. Voilà, c’était le moment qu’il attendait depuis une semaine, il allait enfin savoir si l’appareil fonctionnait.
A ce moment, il éternua.
Merde ! grommela-t-il.
Le directeur tourna la tête dans sa direction et leurs regards se croisèrent, Julien le visant avec l’appareil. Il était foutu, pensa-t-il en se mettant à l’abris des regards venant de la rue. Les gardes du corps au regard patibulaire partirent directement à sa recherche en courant à vive allure. De la sueur coulait le long de sa colonne vertébrale. Un souffle de peur l’envahit et embruma son cerveau.
Il essaya de remettre tout son attirail dans la valise, mais avec la panique, tremblant comme une feuille balancée par le vent, il perdit un temps précieux.
Quand il se retourna pour se diriger vers l’échelle qui permettait de descendre du toit, il se trouva nez à nez avec un des sbires du directeur, qui lui fit penser à un scorpion atteignant sa proie, déjà là. Il se toisèrent quelques secondes et ce dernier lui fonça dessus, mains en avant. Après avoir évité de justesse quelques assauts de son adversaire, Julien reçut un coup à la tempe, une bonne grosse patate de forain, comme disait son père, mort quelques années auparavant.
Et il perdit connaissance…

Les deux colosses fouillèrent les poches de Julien, satisfaits, et prirent connaissance de son identité, un employé de la fondation qu’eux-mêmes servaient docilement. Ils s’emparèrent de la valise, offerte comme un Graal moderne. Personne ne fût jamais au courant de l’existence de cette technologie, pourtant elle fût utilisée plus d’une fois sur des chefs d’entreprise, des hommes d’Etats et des responsables politiques qui avaient des informations intéressant la fondation GeneTop, et plus particulièrement son directeur.
Personne ne revit jamais Julien Stephano, qui se trompait quand il pensait que personne n’en souffrirait, car il fût le premier à payer le prix de l’utilisation de l’enregistreur.


Fin.


Randall Flagg, mai 2017.


(1) Soixante-dix en Suisse et en Belgique.
Fatima44

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Re: L’Enregistreur [Nouvelle science-fiction]

Message par Fatima44 »

Wouah, quel texte accrocheur ! On plonge facilement dans ce délit hors du commun.

Une coquille cependant :
c'est que sa cible, le PDG de la fondation GeneTop, son employeur, se rende compte, lors du transfert, du téléchargement.
s'en rende compte aurait été plus exact.

Les répétitions :
juste le temps qu'il fallait pour la micro carte Bt.
Le mot temps est répété. Voir paragraphe précédent.

Dernier paragraphe :
Le mot personne se répète.
Peut-être peut-on le changer par aucun. Nul.

Bravo encore.

Fatima.
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