OCEAN
Je suis allongé dans une mer de chuchotements oppressants, les vagues sont douces et frileuses... ma peau d'enfant en est tendrement caressée. Mes pieds d'une assurance discutable tentent en vain de faire dresser mon corps potelé, y arrivent enfin. La mer est soudain plus agitée, comme décidée à me battre, à faire barrière. Les vagues sont tout à coup plus virulentes, me renversant sans mégarde sur mes arrières. Décidé par une farouche détermination à me lever, je tente et retente jusqu'à ce que les bruits qui m'étaient jusqu'à présent assourdissants ne deviennent confortable.
Les bruits sont de plus en plus fort, la mer de plus en plus secouée. Elle prend forme de visages autres que le mien, inconnus ou familier, je me perds dans ce tourbillon incontrôlable qui est celui du temps. Les chuchotements que je percevaient au début sont à présent des mots clairs et compréhensibles même si leur fonction m'échappe encore. Les visages défilent de plus en plus vite, me donnant le tournis, les mots jaillissent de partout, les regards fusent vers moi, les sons s'agglutinent dans les vagues qui gonflent, l'eau tourne rapidement, m'emportant avec elle, et soudain, je lâche prise, mes muscles se relâchent, mes traits s'affaissent, mes os fondent. Je fonds dans les abysses du fond. Dans celui qui n'en a pas ou et qui n'en aura jamais, dans cet infini noir de peine. Le silence ne m'affole pas. Ai-je déjà séjourné ici avant d'éclore à la surface? Que sais-je... Mon corps est à présent en osmose avec l'infini noir.
Je ne suis plus, mais je suis infini.
Calimero33,
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Océan
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