Thème : L'artiste est-il maudit ?

[juliee__g]

Bonjour je m'appelle Julie et c'est le premier texte que je poste, à la base ce texte est un devoir de français.

"L'amour n'est pas qu'un sentiment de bonheur ; il peut être de peine, de peur ou même souvent de colère. La question que je me pose (par rapport à ce sujet) n'est pas de savoir si l'artiste est oui ou non maudit, mais plutôt de s'interroger sur l'utilité de ce questionnement : donner ce sujet, écrire sans raison et sans comprendre. Les gens qui ont lourdement souffert comme les "artistes" sont les plus doués pour écrire, souvent ce sont même les meilleurs et généralement ils écrivent sur leur peine en détournant le vrai sujet pour cacher la vérité et en sortir un meilleur scénario. On dit souvent que l'amour rend aveugle, je dirais qu'il cache les pires choses chez la personne que nous aimons, qu'il nous fait éprouver un sentiment qui ne dure pas et que la peur d'une mauvaise personne puisse nous détruire. Souvent nous aimons, avant de nous endormir, imaginer un scénario au fond qui fait mal car il ne se réalisera jamais, c'est souvent comme ça. L'inconfort nous déplait alors alors nous essayons d'être ou de faire croire à tous que nous allons bien. Parfois nous pensons trouver la bonne personne alors que non, la bonne personne est celle qui ne vous laissera jamais et qui vous attend. Elle est souvent proche de vous, et c'est elle qui vous aime réellement. L'amour est parfois proche de nous mais nous n'en voulons pas. C'est cette personne qui ne partira pas, c'est elle qui a fondé ,de ses propres mains, votre bonheur. L'amour peut parfois être un sentiment de bonheur mais pas que. C'est aussi ce qui peut vous détruire au plus profond. Il laisse transparaître vos meilleurs moments mais vous y laisserai quelque chose en retour : la confiance qui alimente ce bonheur. Au fond qu'est ce qu'aimer ? Souffrir en retour ? Toujours ! Même pour le plus heureux des hommes. Oui, les artistes sont "maudits". Mais je crois qu'au fond nous le sommes tous. Nous avons tous un coeur pour aimer et recevoir des coups. La seule différence entre eux et nous c'est qu'ils s'expriment avec de mots purs et sincères.

[GuillaumeBagnol]

Jolie réflexion !

Je suis un artiste donc l'aspect gnomique de la réflexion me touche forcément.
Dit-on les que artistes écrivent avec leurs larmes ou le sang de la fiction qui coule dans leur pages ? Bien sûr, mais au-delà il faut dépasser cet aspect et trouver en chacun/e d'autres sources d'inspiration : l'inspiration existe autant dans le bonheur que dans le malheur.
Pour moi, un bon artiste est un artiste qui réussit à s'inspirer de toutes les sensations, et à toutes les raconter sans se restreindre à transmuer sa peine : que ce soit un beau paysage, la perte d'un être cher, le simple regard sur un chat traversant un jardin, et parfois, tout simplement, un rêve, une pensée, c'est l'alchimie entre ces ressentis vécus, mêlant joies, peines, et moments neutres, qui fait la force d'un ouvrage.

Existe-t-il une malédiction qui condamne l'artiste à diluer ses émotions dans ses ouvrages ? La réponse que je vais donner (et qui ne se limite qu'à mon interprétation !) se voudra tranchée : c'est à dire non.
Pourquoi ? J'ai constaté une chose en écrivant : souvent, les premiers écrits sont emplis de ces moments de peine vécus cachés de partout dans les lignes, on écrit seulement pour soi : on est intimiste alors que l'on voudrait que tout le monde connaisse notre peine, ce qui est paradoxal et malheureusement, hors autobiographie, intéresse peu. Il faut passer cette étape et généralement les premiers écrits n'en ont pas la maturité. Quand on commence à comprendre que l'allégresse dans une oeuvre est importante au même titre que la gravité, on s'ouvre un peu plus au monde, car on touche plus de personnes qui ne seraient pas réceptives à trop de peine (à l'extrême, qui pourraient ressentir de l'antipathie), et aussi car ce que l'on écrit ne nous fait plus seulement nous remémorer et déprimer mais également sourire, rire parfois, et donc oublier la tristesse. De toute façon, être trop triste sape l'inspiration, contrairement aux dires.
Un livre idéal doit faire pleurer et rire, c'est une purgation nécessaire pour le lecteur comme pour l'auteur. Mais si ce dernier est inattentif il peut lui-même se "maudire", et se créer un cercle vicieux de peine qui, bien souvent, le conduira à l'abandon de l'écriture.
Avis aux auteurs débutants : nous ne sommes pas dans un loisir anodin, auteur est un travail réel, et si bien sûr tout le monde a la capacité d'écrire ou presque, peu ont la capacité de comprendre qu'il s'agit d'un travail et qu'il faut savoir faire la part des choses entre ce qui relève de l'écrit pour soi et ce qui relève de l'écrit pour tous (soi y compris). Ce que j'écris ne doit pas toujours être ce que je ressens, et ce que je ressens ne doit pas toujours figurer dans mes écrits...