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Lizzie66

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Inscription : ven. 13 oct., 2017 8:55 am

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Message par Lizzie66 »

Mes yeux se ferment. La lumière s'éteint.

Je me retrouve dans une rue. Eclairée par le soleil. Beaucoup de monde marche. Insouciant. La
terre tremble de toute sa force.

Soudain un homme passe. Il me frôle. Son parfum m'enivre. J'arrête de respirer. Je me retourne vers lui, la terre tremble sous mes pieds. Il est de dos. Les cheveux noirs, coupés courts. Il porte un jeans. Des chaussures de villes. Et un maillot de rugby.

Je cligne des yeux. Il est face à moi. Il porte un maillot d'arbitre. Il me regarde. Je le regarde.
Je le reconnais. C'est lui. Il me regarde. Je tourne la tête. La rue est déserte. Je retourne la
tête. Il s'est approché et il me tend la main. Sans hésitation je la prends. La terre cesse de
trembler.

On se met à marcher. Le ciel devient noir. Une calèche se gare le long d'un trottoir. Des
chevaux squelettiques sont attelés. On monte à l'intérieur. L'équipage s'ébranle et part au
galop. Les paysages défilent mais je ne les vois. Il me regarde. Je le regarde. Chacun se voyant
dans les yeux de l'autre.

Paris. Londres. Orsay. British Museum. Montmartre. Coven Garden. Louvre. Hyde Park.

On s'arrête. Devant nous une porte. Au milieu de la rue. Il me demande de l'ouvrir. Je tente. Je
force. Il me prend la main et me dit de pousser la porte en prononçant son nom. Alors la pluie
se met à tomber. Et des larmes coulent sur mes joues. Je pousse alors la porte en prononçant
un prénom que je m'étais interdit de prononcer depuis un moment.

Nous voilà dans une salle à manger. Je nous revois. On révise le brevet. On rigole avec nos
cahiers de maths et d'histoire sous les yeux.

FLASH.

Nous voilà au bord de la piscine, je le revois m'annoncer son départ. Je plonge dans l'eau. Il
me rejoint. Je respire sous l'eau. Je lui parle. Je lui demande pourquoi il m'a abandonnée. Il se
contente de caresser ma joue. Je connais notre futur. Je sais précisément ce qui va se passer.
Je sors la tête de l'eau. Le jardin a disparu. En haut des escaliers de la piscine, une autre porte.
Je la pousse. Nous sommes dans un couloir. Aux murs, des cadres. Dans ses cadres, ma vie.
Mes débauches. Mes histoires d'amour. Mon accident de voiture.

Une autre porte, elle s'ouvre. Un match. Son match. Nos retrouvailles après trois ans de
séparation. J'hésite. Je me vois. J'attends depuis 20 minutes. Je décide d'y aller. Je me heurte
à un mur. Sa froideur. Triste. Glaciale. Je lui tourne le dos et je pars, les larmes roulant sur mes
joues.

La terre tremble, se fissure. Un escalier apparait dans les entrailles du terrain. On descend. Il
me lâche la main pour la première fois et passe devant moi. On arrive dans une ruelle.
Sombre. Froide. Etroite. Il se retourne vers moi. Me prend la main gauche et la pose sur ses
yeux et prend la main droite et la pose sur son cœur. J'entends un bruit. Un chat noir passe
dans mes jambes. Je me retourne brusquement et vois quelqu'un avec une capuche noire. Je
ne distingue pas son visage. Une arme à la main il vise le garçon en maillot d'arbitre. Au
moment où résonne la détonation, je m'interpose et reçois la balle qui lui était destinée. Tout
devient noir. Je tombe. Je l'entends hurler mon nom. Tout devient noir. Le chat hurle à la
mort.

CHOC. FLASH. CHOC. NOIR. LUMIERE. CHOC. NOIR. LUMIERE.

Je flotte. Bip. Je suis collée au plafond. Bip. Je suis hors du monde. Bip. Je me vois. Bip. Je vois
mon corps. Bip. Blanc. Bip. Sur un lit. Bip. Un chat noir est couché sur mes jambes. Bip. La
chambre est plongée dans une semi-obscurité. Bip. Je me vois. Bip. Blanche. Bip. Les yeux
fermés. Bip. Coma. Bip. Quelqu’un pleure dans un coin de la pièce. Bip. Il fait sombre. Bip. Il
est sur un fauteuil. Bip. Je l’entends. Bip. Je flotte vers lui. Bip. C’est lui. Bip. C’est le garçon à la
tenue d’arbitre. Bip. Il pleure. Bip. Il a vieillit. Bip. Il n’est pas rasé. Bip. Ses yeux sont rouges.
Bip. Des cernes les soulignent, les rendant obscurs. Bip. Il fixe le lit, ses mains trembles. Bip.
Toutes blanches et crispées, il les tord dans tous les sens. Bip. Je me sens légère, comme un
nuage. Bip. Je m’assois sur ses jambes, il ne me sent pas. Bip. Je regarde ses yeux, il ne me voit
pas. Bip. Je sens son souffle, haletant, son parfum. Bip. Des larmes coulent sur mes joues,
preuves ultimes de mon impuissance. Bip. Je caresse doucement son visage enfantin. Bip bip
bip. Je me penche doucement, il ne me sent toujours pas. Bip bip bip bip bip bip. Et
j’embrasse sa joue. Bip bip bip bip bip bip bip biiiiiiip…Trou dans le sol. Je suis aspirée. Je
tome dans un tourbillon. Souvenirs, souvenirs. Le passé hurle à mes oreilles comme une
harpie en furie. Je tombe à la vitesse d’une météorite. Et je m’écroule.

J’atterris en plein milieu d’une salle de classe. Un cours de mathématiques. Le professeur écrit
une équation au tableau. C’est un cheval en tenue de gala. Les élèves n’écoutent pas. Tous
ressemblent à des hyènes. Des rires fusent de partout, donnant à la classe un côté de souk
marocain. Au fond de la classe, une fenêtre. Un élève normal est assis à son bureau. Il regarde
dehors, désintéressé du cours et de l’agitation qui y règne. Au-delà de cette fenêtre il voit la
Nature . Libre. Sauvage. Mystérieuse. Et au-delà de ça, une pensée. Furtive. Sauvage. Rapide.
Mais vite réprimandée comme si elle était incorrecte, déplacée. En fait elle est interdite. Je le
vois. Son visage se crispe. Ses yeux se plissent. Il force sa pensée à changer de direction. Peu à
peu son visage se transforme et à son tour il devient une hyène. Formatage. Classement.
Interdit. Ressemblance. Il se transforme pour oublier.

FLASH.

Je me retrouve en plein milieu d’un terrain. Il pleut averse. Je le vois. Il s’entraîne. Il court.
Frappe. Passe. Réceptionne. Marque. Il sourit. Est-il content ou est-ce un masque ? Il fait
semblant. Dans sa tête il est ailleurs. Outre-manche. Son esprit divague parmi ses souvenirs
divers.

FLASH.

Sa chambre. Il est allongé sur son lit. Les bras croisés sous la tête. Le regard fixé sur un écran
d’ordinateur. Dans le vide. Il est là sans l’être vraiment. Ecouteurs sur les oreilles, Linkin Park à
fond. Concentré sur une photo. Cette fille. Il la connait. C’est elle. Il tient à elle. Mais il a été
incapable de lui dire. Et encore aujourd’hui il ne s’en sent pas la force. Pourtant aujourd’hui ça
fait deux ans. Deux ans qu’il ne l’a pas vue. Il regarde une photo. Toujours la même. Elle
regarde l’objectif en souriant. Il entend son rire d’ici. Ses cheveux lisses flottent dans le vent
londonien de Coven Garden.

FLASH.

Salle de musculation. Il frappe un sac, de toutes ses forces. Des écouteurs sur ses oreilles, il
écoute une musique. Toujours la même. Linkin Park hurle dans ses oreilles. « Qu’est-ce que
j’ai fait ? ». Une image dans sa tête. Elle. Avec ce mec. Il les a protégés il y a deux ans à
Londres. Leur secret était le sien. Il les voyait s’embrasser. Il le voyait, ce con. Il se fouttait
d’elle. Totalement. Royalement. Les coups se succèdent sur le sac. Mais c’était son ami, il
logeait dans la même famille que lui. Il ne pouvait rien dire. Pour autant il ne cautionnait pas
son geste et ses actes. Il avait beau essayé de lui dire, de lui expliquer qu’il faisait n’importe
quoi. Mais l’autre ne l’écoutait pas.

FLASH.

Bus. Ils rentrent de Londres. Leur avion a atterrit à Toulouse il y a une demie heure. L’autre
con est à côté de lui. Elle, elle est là, juste devant. Elle s’est endormie. Il voit ses épaules
bouger au rythme de sa respiration, ralentie par le sommeil. Il voit ses cheveux frémir. Il sent
son parfum, mélange de cannelle et de fleur d'oranger, enivrant. Il le respire une dernière fois.
Le retour va tout changer. Désormais il le sait, rien ne sera jamais pareil. Il le sait
pertinemment.

FLASH.

Il est 10h. Il reçoit un message. Discrètement, il sort son portable pour voir qui lui envoie un
sms en plein cours. Il sourit. C’est elle. Depuis le retour, ils se sont rapprochés. Très complices
et très amis. Quelques bas mais beaucoup de hauts. Comme dans toutes les amitiés après
tout. La semaine prochaine ils réviseront le brevet ensemble, chez lui. Il lui dira qu’il va partir
mais que ça ne changera rien. Il lit le message. Elle lui souhaite une bonne journée. Il sourit
bêtement. Le temps qu’il écrive une réponse elle lui renvoie un deuxième message, lui disant
d’arrêter de sourire comme un idiot et d’écouter Miss Teacher. Le tout dans un anglais
parfaitement maitrisé. Il rigole alors. Cette fille est incroyable. Ils se connaissent depuis
longtemps mais ils se sont reconnus il y a à peine deux mois et elle le connait déjà presque par
cœur. Cette fille est incroyable. Elle le surprend, de plus en plus. Et lui il réalise tout à coup.
Eclair dans le noir. Coup inattendu. Il se rend compte qu’il est entrain de briser la seule règle
qu’il s’était toujours fixé. Celle qu’il s’évertue à suivre depuis des années. Ne jamais s’attacher.
Jamais.

FLASH.

Il sort du brevet. Maussade. Tout le monde sourit. Les épreuves sont finies. Les vacances
commencent vraiment. Lui il ne sourit pas. Il a la tête ailleurs. Tout se mélange dans sa tête.
Soudain il se cogne à quelqu’un. Il recule. Elle est là devant lui. Il essaye de dire quelque
chose. Elle le devance. Elle tremble, ses yeux se remplissent de larmes. Elle lui dit qu’il a fait
un choix, très égoïste, mais elle essayera de le respecter. Mais elle n’oubliera pas. Elle
n’oubliera jamais. Elle s’excuse et s’enfuit à toutes jambes en direction d’une voiture qui
l’attend depuis déjà dix minutes. Il a fait son choix. Il ne la reverra jamais. Il veut tout effacer.

FLASH. FLASH.

Il est dans sa chambre, à l’internat. Musique sur les oreilles. Toujours la même. Il est allongé.
Torse nu. Il regarde une photo. Toujours la même. Ses cheveux lisses flottent dans le vent
londonien de Coven Garden. Soudain une larme tombe sur son poing. De rage il l’essuie
rapidement et se frotte les yeux. Trahis par ses yeux…Quel idiot. Il se sermonne
intérieurement. C’est lui qui a voulu ça. C’est lui qui l’a poussée à partir. Une main sur son
épaule. Son camarde de chambre. Il lui dit d’arrêter. Il est là depuis une heure à regarder
fixement la même photo avec la même chanson qui tourne en boucle. Elle n’en vaut pas la
peine. Elle est loin, idiote, pas intelligente et elle a une sale réputation. Alors le garçon
détourne son regard de l’écran. Alors il écrase son poing dans la figure de son colocataire. Il
s’effondre. Il craque. Il sait que tout est sa faute. C’est à cause de lui qu’elle est devenue
comme ça. A cause de lui qu’elle a changé. Qu’elle a une sale réputation. Elle s’est renfermée
sur elle-même. Murée dans son incompréhension. C’est fini. Il le sait. Il a tout gâché. Tout
gâché.

FLASH.

Une salle de bain. Il est dans une baignoire. Sous l'eau. Les yeux fermés. Une musique résonne
sous l'eau. Aquatique... "Qu'est-ce que j'ai fait ?" Je le vois. Des bulles remontent à la surface.
Il semble endormi, paisible. Mais dans sa tête c'est un ouragan qui se déchaîne. Tout se
mélange. Il cligne des yeux. La musique s'est arrêtée. Il émerge de l'eau, reprend sa
respiration, lentement, et s'appuie sur le rebord de la baignoire. Difficilement l'air trouve le
chemin jusqu'à ses poumons. Sa tête tourne. Les souvenirs de la fille se mélangent dans sa
tête. Au loin il entend un rire. Le sien. Cristallin. Enfantin. Ses larmes se mêlent aux gouttes
d'eau.

FLASH.

Je suis en plein milieu d'une route. Il pleut averse. Le vent arrache la plénitude des arbres. Au
loin une lumière. Une voiture. Je cligne des yeux. Je suis dans la voiture, coté passager. Au
volant, il tremble. Je me penche. Il put l'alcool et l'herbe. Par terre, sous le siège, des cadavres
de bouteilles de whisky se mélangent aux vieilles photo déchirées. Linkin Park à fond. Pare
soleil baissé malgré la tempête et la nuit noire à l’extérieur, son regard se pose sur une photo
d'elle. Celle qui le hante depuis le début. Cette fille, souriante, ses cheveux lisses flottant dans
le vent londonien de Coven Garden. Un précipice se profil à l'horizon. Coup de frein. Il s'arrête
brusquement et hurle de douleur. Injustice absolue, il ne mérite pas de mourir. Ce serait trop
simple.

FLASH.

Un chat noir et un chat blanc se battent. Miaulement, coups de griffes, coups de gueule,
feulement. Bip. Le noir est blessé. Le combat cesse. Le chat blanc s'approche. Il se couche et
se met à lécher la plaie de l'autre. Bip. Le noir se rétracte. Mais peu à peu il se laisse faire et
ronronne. Guerre violente vite oubliée. L'espace d'un instant. Solidarité. Amour. Partage.
Soutien. Après avoir blessé l'autre on l'aide. Bip. Pour mieux recommencer à se détruire
mutuellement par la suite. C'est l’éternel recommencement. La même rengaine, à l'infini. Bip.
Le temps passe, mais les souvenirs restent.

FLASH.

Une chambre d'hôpital. Je me vois. Bip. Bip. Je n'ai pas bougé. Blanche. Bip. Bip. Les yeux
fermés. Coma. Il est là aussi. Bip. Bip. Le garçon. Celui dont j'ai vu la vie dans mes visions. Mais
il a changé. Bip. Bip. Il a vieillit. Il a changé de place. Il a quitté son fauteuil pour se mettre près
du lit. Il observe mes yeux, clos. Bip. Bip. Il attrape mes mains. Bip. Bip. Bip. Il en pose sur son
cœur et l'autre sur sa joue. Bip. Bip. Bip. Bip. Bip. Les machines s'emballent. Il ferme les yeux
deux secondes, puis les rouvre. La pièce est en feu. Les flammes nous encerclent. Bip. Bip. Bip.
Bip. Bip. Il lâche mes mains et penche son visage vers le mien. Ses yeux sont pleins de larmes.
Averse d'eau. Mais les flammes ne s'éteignent pas. Comme si pour une fois le feu et l'eau avait
décidé de cohabiter. Bip. Bip. Bip. Bip. Bip. Il attrape mon visage et une larme tombe sur ma
joue.

FLASH.

Le passé défile devant mes yeux à la vitesse de la lumière. Je revois toutes les scènes que
j'avais vu. Et je comprends alors que c'est mon passé. Que c'est son passé. Que c'est notre
passé.

FLASH.

Ses lèvres se posent alors sur les miennes. Bip. Bip. Bip. Bip. Bip. Biiiiip... Explosion. Noir. C'est
la fin.
devoreusedencre

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Re: Ecriture automatique

Message par devoreusedencre »

Je suis scotchée! :shock:
Mais...c'est trop court! :(
Lizzie66

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Re: Ecriture automatique

Message par Lizzie66 »

Je suis censée le prendre comment du coup ? :shock:
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