Silence

[normalement]

On y est. On avance lentement sur le champ de bataille. Il ne sera bientôt qu'un champ de ruines nourri de chaires et de sang. Notre armée est bien triste à voir. Des hommes à peines entraînés et des mercenaires sur le déclin, payés de quelques pauvres pièces d'argent. Personne ne veut être ici.

Le commandant avance sur son cheval et nous fait signe de nous arrêter. Il sait aussi bien que nous que nous n'allons pas survivre. Au loin, sonnent des tambours de guerre. Lourds et menaçants. Une large ombre se forme à l'horizon. L'ennemi. Bien plus nombreux et beaucoup mieux préparé. Nous allons mourir. Je n'aurais jamais du quitter la ferme. L'ennemi se stoppe. Ils ont des chevaux, des armes de sièges et des armes parfaitement forgées. Au loin, j'entends les cris des soldats. Des cris de rage, des cris sauvages. Ils ne vont pas se battre, mais se repaître de nos vies. Derrière moi, des hommes, des adolescents peureux et faibles. Comme moi. Le commandant lève son épée. Le reste de ses hommes l'imitent. Quelques uns ont des arcs ; d'autres des lances. Certains des fourches. Pas de discours, mais un regard. Du désespoir. Présent dans chacun des yeux de cette troupe, le désespoir et la force de la vie qui ne voudra jamais renoncer, mais dans chaque pupille, une ombre. Celle de la mort prête à les accueillir. Car la mort est venue voir le spectacle.

L'armée avance. L'ennemi aussi. Ils courent. Ils se ruent. Les sabots des chevaux font trembler le sol. Les cris se font plus proches. Je cours. Je prends de la vitesse. Plus près. Encore plus près. Les hommes derrières moi se mettent eux aussi à crier. La fureur de vivre dépasse la terreur. Des voix. Des cris. Partout. Devant. Derrière. Sur les cotés. Partout. On approche. Ils sont tous près. Les plus rapides sont déjà au cœur de la mêlée. Des bruits de lames. Des pleurs et toujours ces hurlements. J'y arrive. Je hurle moi aussi sans m'en rendre compte. Un dernier cri. Je brandis mon épée. Les cris. Des cris. Mes cris. Ma voix. Des coups. Sang. Terre. Lame. Bouclier. Hache. Coup. Cri. Lame. Sang.

Silence.

[normalement]

Salut à toi qui vient de lire ce texte ! Je met une petite intro maintenant car je ne voulais pas couper l'action dans laquelle on arrive lorsque l'on commence le texte. Il doit se lire comme si le lecteur est à la place du narrateur : au milieu d'une situation qu'il ne contrôle pas, dont il ne sait pas la nature et dont il ne sait pas le dénouement.
Je l'ai écrit d'une traite, en écoutant une chanson qui m'a inspiré d'un coup d'un seul et je trouvais ce texte pas mal, donc le voici !

Bref, je fais ce message pour vous expliquer la nature et la conception de ce texte et pour éviter de couper l'action qui se déroule ! Voilà !
Les commentaires, conseils et avis sont évidemment les bienvenue, qu'ils soient positifs ou négatifs !
Merci !

[DanielPagés]

Hey ! Norma, c'est pas mal du tout. J'aime beaucoup le rythme que tu as donné jusqu'à l’essoufflement au dernier paragraphe.
Une jolie écriture ! Du talent, mademoiselle !

Quelques fautes
Une maladresse : je trouve que "Nul ne veut être ici." casse un peu la dynamique.
On y est. On avance lentement sur le champ de bataille. Il ne sera bientôt qu'un champ de ruines nourri de chair (chaires) et de sang. Notre armée est bien triste à voir. Des hommes à peines entraînés et des mercenaires sur le déclin, payés de quelques pauvres pièces d'argent. Aucun ne souhaitait être là.
"Aucun" qui fait référence à "des hommes" ou alors si tu voulais généraliser, étendre à davantage de monde, tu pourrais écrire : "personne ne souhaiterait être là"...

[Chiron52]

C'est beau.
(Pas très constructif comme commentaire, mais je voulais juste dire que j'ai adoré ce texte)

[normalement]

Merci pour ce commentaire ! Ravie qu'il t'ais plu !
Les commentaires les plus simples sont souvent les plus beaux

[Deby-1]

Re moi et oui.

Alors c'est un one shot pas trop mal.

Il sait aussi bien que nous que nous n'allons pas survivre

tournure lourde. Nous savons autant que lui, que nous n'y survivrons pas.

des armes de sièges et des armes parfaitement forgées

attention répétition arsenal, équipement artillerie...

Pour ton final, donne un sens à ton énumération, là tu peux utiliser des répétitions mais pas à volo.. et surtout soirt tu dirige tes mots vers le déclin ou vers la violence... donne un mouvement.

Voili.

[Charmimnachirachiva]

Jolie, pas très poétique ou émouvant mais rude, dure, brutal. J'aime bien