Les porteurs d'Espoir

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X-breathe-for-me

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Les porteurs d'Espoir

Message par X-breathe-for-me »

PROLOGUE

Depuis de nombreuses générations déjà, celles et ceux qui veulent me voir, me voient au moment opportun. J'ai eu de nombreuses apparences depuis aussi longtemps que je m'en souvienne.
J'ai été incarné dans les corps d'êtres vivants doués de conscience où ma force ne provenait ni de mes bras, ni de mes jambes, mais dans ma manière d'apercevoir de la lumière là où les autres n'en voyait pas.
J'ai été aperçu sous des formes allouées par son altesse dame nature, avec pour seule capacité de guider les rêves vers leurs hôtes.
Parfois, on m'a juste aperçu, de près ou de loin, sans me prêter grande attention, sans se demander ce que je pu être mais tout en sachant, au fond, ce que je suis réellement.
La plupart du temps, je n'existe que dans les pensées d'âmes en peine ou de corps brisés. Dans ces moments là, mon rôle.. mon rôle, je le découvre au moment opportun.
Depuis de nombreuses génération déjà, celles et ceux qui m'ont vu, on appris que les bas sont formateurs et les hauts encourageants, que si l'ambition humaine n'a d'égale que sa stupidité et sa cupidité, l'humain n'a d'égale que son ambition.
Vous comprendrez que l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs, qu'il vaut mieux ne pas abandonner une terre morte et tenter de la rendre cultivable de nouveau. Enrichir une terre surenchéri mène au déclin.
L'histoire que je vais vous conter, s'est déroulée il y a de nombreuses époques, ou bien, se déroule t-elle actuellement? Cela dépend du moment où vous vous laissez captiver, du lieu en dehors duquel vous vous laissez emporter, et dépend d'un tas d'autres raisons qui resteront confidentielles.
Peut être vous reconnaîtrez vous, peut être pas.Qui sait?
L'histoire se déroule sur une terre isolée du reste du monde, où règne depuis des dizaines, voir des centaines d'années, une atmosphère sans équilibre, aussi bien par son air que dans son ambiance.
La démographie observée est comme nulle autre, où cosmopolitisme est peu développé.
La culture y est présente en masse, mais selon les points de vues, trop ou trop peu homogène.
Tout dépend où l'on vit..
Plus que nul part ailleurs, j'y incarne ma raison d'être, le but de mon existence.
Je dois vous avouer une chose.. Moi qui ai toujours tenu seul ce rôle, je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou bien en être frustré, mais dans cette terre lointaine, il m'a semblé avoir aperçu un autre émissaire, meilleure que moi, peut être.
Si vous voulez me voir, vous me verrez au moment opportun. Je suis l'ami de personne et l'ami de tout le monde à la fois.
Croyez en ma venue plus qu'à tout autre chose, sauf je vous l'assure, en vous même.
Ouvrez bien vos yeux ou vos esgourdes, ce que je m'apprête à vous révéler, cette unique fois, changera vôtre quotidien, totalement ou partiellement.
Mon nom est ..










I

Comme depuis quelques temps déjà, on peut parler de nuitées comme de semaines, le ciel est immaculé cette nuit . Aucun nuage à l'horizon ne vient obstruer les rayons réverbérés par notre satellite naturel.
Sur la surface de l'eau, on peut y voir le reflet d'un cercle blanc écru, événement à marquer au fer rouge pour les habitants d'Aoccrip.
Autour de chaque points d’eaux du village, les gens se regroupent pour admirer la merveilleuse, comme ils aiment à l'appeler.
Certaines et certains en pleurent d'émotion positive, refoulant leur désespoir d'avoir été privé de lumière naturelle nocturne durant tant d'années.
Pour les plus jeunes, la découverte est de mise chaque jour, écoutant avec enthousiasme les histoires racontées par leur aîné(e)s autour de modestes feux de bois et de brochettes en quantité très limitées. Les adultes partagent une bonne brochette à deux ou à trois pour que les enfants soient rassasiés convenablement.
Chacun profite de ces cours moments de répit, car ici, nous ne savons pas combien de temps la clémence des lieux perdurera.
Aoccrip, aussi appelé «la déchetterie», est le village le plus pauvre de cette «terre». Les habitants y sont perçus comme les rebuts, pour diverses décisions méprisables, et par conséquent, isolés du reste des villes voisines.
Pour survivre, ils ont dû revenir à l'ère d'Homo Erectus, et ne comptant que sur eux même.
Leurs journées sont ponctuées par des séquences de chasse et de cueillette.
La majorité du temps, leurs gibecières, conçues avec des lianes grossièrement liées, sont vides.
Le manque de lumière naturelle nécessaire à la floraison est insuffisante. Dans les terres un peu plus reculées, la végétation n'a que peu de ressource pour survivre assez longtemps pour attirer les animaux. Les nuages bloquent quotidiennement les rayons du Soleil, la photosynthèse ne peut donc opérer.
Le peu de gibiers qu'ils chassent est conservé dans du gros sel, il peut ainsi être consommé sur plusieurs jours.
La pluviométrie est régulière et abondante tout au long de l'année, depuis quelques années. Les crues débordent très souvent.
L'élevage d'animaux est par conséquent très risqué, le taux de noyade des bêtes trop élevé.
Malgré la présence abondante d'eau, les poissons vivants dans ces points d'eau ne sont pas ferrés.
La pollution étant constamment présente pollue aussi bien l'air, la terre ainsi que l'eau.

Je me dois de revenir sur une information donnée. Pour être plus juste, Aoccrip ne subvient pas seul à ses besoins. Une fois par mois environ, ils peuvent compter sur l'aide de dons provenant d'Asirquua, «le saint peuple», et voient ainsi se remplirent à maxima leurs stocks de bois, de céréales, de sel, parfois un peu de viande fraîche en provenance de Truaus, «la ville agricole », ainsi que du textile et quelques divertissements. Maxima étant ici employée de manière subjective.
Pour les habitants un minimum cultivés, des nouvelles de l'extérieur leur sont relatées.

A présent, revenons-en à notre histoire.







II

Comme depuis quelques temps déjà, on peut parler de nuitées comme de semaines, le ciel est immaculé cette nuit. Aucun nuage à l'horizon ne vient obstruer les rayons réverbérés par notre satellite naturel. La pleine lune veille à se faire remarquer, ses rayons saillant toutes surfaces.
Tandis que tout les habitants festoient autour des points d’eaux, un jeune enfant préfère l'intimité de son foyer.
Si l'on est fin observateur, on peut voir à travers l'une des fenêtres d'une cabane toute de bois construite, le jeune homme qui scrute le ciel.
A t-il une idée en tête ? C'est une question que je me serai posé si je ne le savais pas déjà en ce moment.
Ce rituel se répète chaque soir depuis quelques temps, si je me souviens bien, peu après les premières nuits festives.
Il reste là, à observer les astres durant de longs moments. Il en a déjà entendu parlé auparavant lors des feux de camps, ou avant d'aller se coucher quand Marie lui conte une histoire, mais il ne les avaient encore jamais vu jusque là.
Tout strigiforme à des dizaines de mètres à la ronde peut voir que chacune de ses mains est occupée par un objet, rares dans cet endroit. Toute effraie doit sûrement se réjouir en voyant l'état de son cahier, laissant présager la présence de rongeurs dans les parages.
Sa senestre immobile, sa tête balance lentement de haut en bas avec intervalles réguliers pour permettre à sa dextre de retranscrire ses observations.
Ce rituel se répète chaque soirs depuis quelques temps, jusqu'à ce que la fatigue soit plus forte que ses envies.
Cette nuit est très différente des autres pour ce jeune homme.
Tandis que les autres habitants dansent et chantent dans le cœur du village, de sa cabane, le petit gars observe une pluie d'étoiles filantes, véritable ballet aérien, où l'orient et l'occident communiquent le temps d'une fraction de secondes.
Bouche bée et les yeux grand ouverts, il en oublie ses dessins, laissant son cahier lui glisser des mains, ce dernier en profitant pour atterrir sur le sol dans un fracas peu bruyant, mais assez pour réveiller un autre petit être humain qui sommeillait à proximité.
Encore à moitié endormie et se frottant les yeux, la petite fille rejoint celui qui la sortit de son sommeil.
-Qu'est-ce-que tu fais, grande frère?
-Oh ! Lucie, je t'es réveillée ?
-Je ne dormais pas, j'étais juste allongée ! dit la très jeune demoiselle, avec espièglerie.
Lucie a 2 ans de moins que son frère, mais ne veut pas laisser paraître cette différence d'âge malgré son visage poupon, sa stature peut imposante et la compagnie presque permanente de son acolyte «Doudou».
Son but au quotidien est de suivre partout son frère afin de prouver qu'elle est aussi forte que lui, puis son frère est une présence rassurante, le motif réel en vérité.
Empli de bienveillance envers la personne qu'il aime le plus au monde, il ne fit qu'acquiescer.
-Viens avec moi regarder le ciel! Il y a pleins d'étoiles filantes, c'est la première fois que l'on peut en voir.
Il dégage une des ses jambes et fit signe à sa sœur de s'asseoir dessus.
-C'est quoi des étoiles filtantes?
Un sourire aux coin des lèvres, une voix calme et basse, il la corrigea :
-Non, pas filtantes, mais filantes. Marie nous a raconté plusieurs histoires là dessus. Rappelle toi, ce sont les..
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la demoiselle, enlaçant son comparse de toujours, dormait déjà, debout sur place.
Avec la plus grande des tendresses, il accompagna la petite Lucie dans son lit, bien trop exténuée pour analyser quoi que ce soit.
Après lui avoir remis sa couverture jusqu'au dessus de ses épaules, il regarda quelques minutes le petit bout-en-train dormir.
Les pièces dans laquelle ils vivent sont humides aux quatre coins, de haut en bas. Leur cabane n'est pas aux abords d'un point d'eau, mais celle-ci est exempt de cheminée ou tout autre point de chauffe.
Ils n'ont pas les moyens de se procurer un poêle à bois, ne fut-ce que pour se chauffer les mains.
Pour se réchauffer du mieux qu'ils le peuvent, ils se prêtent à tour de rôle les couvertures épaisses distribuées lors des collectes provenant d'Asirquua.
Celles-ci ont déjà bien vécues, et la plupart du temps, les mites continuent de grignoter le grand tissus en coton, déjà pas très chaud de base.
Bien souvent, il la garde moins longtemps pour que sa sœur puisse se réchauffer plus rapidement et plus longuement.
La nuit, il lui arrive même de la lui laisser intégralement, son esprit étant occupé à observer les alentours, ses mains occupées à griffonner, ne prêtant pas attention aux vibrations émises par son corps pour élever la température de ce dernier.
Son observation a repris depuis plusieurs minutes déjà, et un phénomène qu'il ne manqua aucunement, vient de se produire devant ses yeux, à quelques millions de kilomètre de lui.
C'est grâce à cet instant que changera sa vie, leur vie, car pour la sœur et le frère, l'un.e ne vas pas sans l'autre.
Parmi les milliers d'étoiles filantes dont la traînée blanche parcourt le ciel, il en aperçu une d'une toute autre couleur, traçant son chemin dans un tout autre sens, partant du méridional vers le septentrional. Il a quelques difficultés à suivre sa trajectoire mais ne veut pas en perdre une miette.
Arrivé au terme de sa course, au point culminant, l'astre en mouvement disparaît en laissant place à un éclair qui frappa la terre, sans un bruit, sans une secousse.
Les autres habitants étant trop absorbés par leur banquet, n'ont eu guère prêté attention à ce qu'il vient de se passer au dessus de leurs têtes.
Pour l'heure, la fatigue est plus forte que ses envies, il part se coucher, s'abandonnant aux bras de Morphée pour rejoindre ses songes.

Cette nuit là, je suis apparut aux yeux d'un enfant. Le vert de l'éclair fût le message que je lui transmis. Ses compagnons du soir avec qui il a passé tant de soirées et de nuits vont , dans les jours suivant, apporter des preuves qui bouleverseront sa vie et celle de sa sœur. Est-ce un bouleversement bénin ou malin? Seul votre curiosité vous apportera cette réponse.
Le message que je lui transmis est un message ..


...



Lucie ouvrit ses petits yeux. Les rayons de lumière traversent les carreaux cristallins, flirtant avec la rétine de ses globes oculaires d'une clarté inédite... d'un gris inédit. Cette particularité fait d'elle d'être connue de tous au village. Il n'y a pas un jour sans que l'on ne parle de la beauté de ses iris.
Après un grand bâillement et s'être assurée la présence de son complice de toujours, le petit papillon décide de quitter son cocon pour prendre son envol journalier.
D'abord une première jambe fût aperçue en dehors de sa couverture de modeste fortune, puis vînt la deuxième. Lucie a cette particularité de sortir de son lit une fois que ses deux jambes eurent goûté à la température ambiante. Ce jour, il fit plutôt bon, l'hésitation n'est que de courte durée.
D'un avis extérieur, on s'aperçoit vite quand la petite fille est éveillée ou dans les parages. Son énergie est à revendre et son talent pour la discrétion est fort peu développé. Ce matin, pourtant, durant quelques minutes, on pût entendre la caresse du vent sur les persiennes tant le calme régnait.
A la sortir de son lit, ni une ni deux, la tornade Lucie fît dégringoler quelques petits jouets ou objets dans la pièce. Même inaccessible pour elle, elle trouve toujours avec facilité le moyen de tout chambouler là où elle passe. Cependant, l'inconscience d'un enfant peut changer une ou plusieurs vies en deux coups de cuillères à pot, ce qu'elle fît aujourd'hui en un seul, et confirma que mon rôle, joué, j'ai.
En courant un peu partout dans la modeste pièce de sommeille, mais surtout trop près de la fenêtre, la petite fille, pleine d'une ironique grâce et délicate adresse, trébucha. Dans son élan, en voulant se rattraper à la première chose à portée de main, elle embarqua aussi bien le rideau que la barre qui le maintint. Commença alors un combat de force, une véritable lutte acharnée pour se dépêtrer de ce rideau tout vieillot, jauni voir noirci par endroit avec le temps. Le petit papillon devînt un petit monstre mignon à voir de loin, mais à ne surtout pas approcher. Victoire fût tout de même pour la belle aux yeux perle. Ses cheveux corbeaux tout ébouriffés, le rouge aux joues et le souffle revenant petit à petit rendent que plus glorieux sa victoire, du moins, dans sa pensée.
Elle se dit que ce passage ne sera connu de personne, surtout pas des jeunes du village qui se feraient une joie de lui rappeler cette mésaventure.
Le moment prochain qui changera leur vie va alors se produire, ici même, avec la découverte du carnet de son frère.
Le rideau plus ou moins correctement plié, le torse bombé et les yeux brillants emplis de fierté, son attention fût capté par un objet dont elle n'aurait pas dû connaître le contenu.
En partie mâchouillé par les souris ou les rats, dont l'abondance dans le village ferait pâlir les musophobes aguerris, le carnet de son grand frère est désormais tout à elle, du moins, le temps de l'absence de son réel propriétaire. Elle n'essaie pas de se cacher pour scruter le contenu du précieux document, elle a déjà assez fait de grabuge pour le moment. Son attention n'est capté que très peu de temps, ne sachant pas à quoi correspondent les dessins. Souvent curieuse, parfois pas, aujourd'hui, elle décide plutôt de rester dans l'ignorance, cela lui évitera de se faire remonter les bretelles pour la bavure qu'elle a commise précédemment. Le carnet est de retour à sa place, à quelques centimètres près, du moins, de sa place lorsqu'elle l'a ramassé à terre. Sa place d'origine lui étant inconnue malgré que chaque soir, après avoir vu ses pages se remplirent, il retourne au même endroit, au centimètre près.


...



Pendant ce temps, au village, on peut entendre de près comme de loin la vie qui bat son plein. Les plus jeunes enfants s'amusent à se courir après autour de la fontaine de la place du village, tandis que les plus grands s'adonnent à des activités moins infantiles en rapport avec leurs gênes. Quant aux adultes, ils font des choses d'adultes, mais encore.
La simplicité de la place centrale est ce qu'il y a de plus fabuleux dans le village. Tout les chemins mènent à ce même endroit, il est donc complexe de ne pas y passer, même perdu. Il suffit juste que l'on indique le point cardinal la reliant et en suivant conseil, même avec un sens de l'orientation catastrophique, nul ne s'y retrouve pas. Celle-ci réunie chaque jour les âmes qui oeuvrent au bon fonctionnement quotidien du village, mais aussi les multiples errant juste de passage. Les troubadours content avec ferveur les bienfaits surprenants de l'eau jaillissant de la fontaine. Chaque jour, des dizaines de personnes, que l'on croirait folles d'un point de vue extérieur au village, remercient avec ardeur l'eau pour ses actions bénéfiques au corps et à l'esprit. On croirait voir quotidiennement une messe hydrique, chose que l'on ne voit nulle part ailleurs. L'eau miracle tient sa source d'une nappe phréatique située bien en profondeur sous la terre. La pollution y est moins présente. Autre fait que l'on ne voit nul autre part, aucun habitant consommant cette eau n'est malade plus de deux jours par an malgré la pollution ambiante. Le 1er jour étant souvent celui du premier grand froid, le deuxième, à son opposé, est celui des premières grandes chaleurs. On pourrait même ne pas parler de maladie dans ce second cas. Les plus perplexes vous diront que c'est un concours de circonstance, les plus objectifs diront que c'est un juste équilibre naturel. Les personnes qui hésitent à s'approcher de trop près du monument centrale, peuvent toutefois contempler au loin son architecture unique. L'être de pierre qui orne la partie principale du chef d'oeuvre a été conçue selon une méthode ancestrale méconnue de cette époque, du moins, dans le village. L'harmonie du mi-chêvre, mi-poissons contraste avec les lieux, où l'équilibre eau et terre n'est pas respectée.
Les maisons ornant le village sont toutes d'une simplicité à toute épreuve, mais d'un tout autre aspect. Les moins vétustes ont été construites avec de la pierre issue de terres éloignées, importées il y a des dizaines d'années lorsque les «peuples» se mêlaient les uns aux autres. L'architecture cubique n'a rien d'extravagant: murs lisses, toits plats, fenêtres carrées. On peut cependant compter sur l'anormalité des locataires des lieux pour faire d'une banalité une singularité. Il pourrait être facile de confondre la maison de ses proches avec celle ce ses voisins; nous ne parlerons pas ici d'inconnu.e.s car tout le monde, ou presque, connaît la voisine du voisin. Chaque maison à sa propre décoration externe plus ou moins atypique, ce qui rend l'identification «un jeu d'enfant».
Les habitations les moins resplendissantes sont conçues avec du bois et/ou des matériaux de récupération. Celles-ci, étant excentrées du centre, et passent inaperçues.
Le village ne bénéficie pas de l'aménagement piétonnier en pavés, il reste à même la terre, le revêtement le plus naturel qu'il soit. Durant les grosses pluies, la place du village se retrouve immobilisée par les intempéries, terre plus eau ne faisant pas bon ménage, il est compliqué d'y circuler convenablement.Ces jours ci, le climat permet à toutes et tous de se rencontrer autour d'une table extérieure, d'un étal, d'un banc ou tout simplement à l'ombre d'un arbre.
Les arbres encore verdoyants peuvent être comptés sur les doigts de quelques mains. On en voit plus beaucoup qui ornent les jardins ou les abords du village. Les seuls restant en grande quantité, sont ceux dont les branches ne produisent presque plus de feuilles ou de fleurs. Et encore, pour cela, il faut tout de même faire quelques centaines de mètres en dehors du village pour en toucher un.
A quelques centaines de mètres à l'est du village, là ou presque personnes ne se rend par manque de nécessité, et inconscients de la mésaventure que connu son carnet, notre script de nuit connaît en ce moment même sa propre mésaventure. Dans le cas présent, l'antagoniste n'est pas un rideau pour son plus grand désarroi. Tandis que deux jeunes hommes plus âgés que lui lui font barrages derrière son dos, il doit faire face au plus âgé des 3, le malveillant Garin.
Ces rencontres infortunes sont fréquentes, et notre chevalier au carnet miteux n'est jamais à son avantage. S'il combattait avec son épée et son bouclier sur le même terrain que ces adversaires, il serait vainqueur. Mais à vrai dire, le crayon de bois et le cahier sont des répulsifs pour ceux qu'il a devant et derrière lui. Eux ne trouvent paix que dans la violence, surtout envers les plus fragiles physiquement parlant. Fier de leur taille haute et de leurs gros bras, ils n'en demeurent pas plus courageux à affronter quelques uns de leur stature.
- On t'a enfin retrouvé, le nabot. Tu nous a fait perdre du temps à te chercher partout. S'exclama le chef de la bande des trois.
- J'en suis désolé, je ne savais pas que vous étiez à ma recherche. Nous avions eût un accord lors de notre dernière rencontre.
- Un accord ? Pas souvenance, répondit le chef en se fourrant l'auriculaire dans l'orifice d'où il tire son nom.
- Ta mémoire est faible, tu devrais entraîner ton cerveau, répliqua notre héro avec plein d'entrain.
Touché ! Le grand lascar du coin pris un coup dans son estime. Son regard noirci et un rictus malin se forma sur sa bouche.
- En parlant de faible et d'entraînement, je vais entraîner mon poing sur mon faible sac de frappe préféré !
Il releva doucement les deux manches de sa chemise «bûcheron», cela évitera une gêne lorsque son coup partira. Sa jambe gauche posée en avant sur le sol, son poing droit serrer à faire pâlir ses jointure, il fît une rotation des hanches, pour maximiser la percussion. La parole fâcheuse de son adversaire ajouta un soupçon d'enthousiasme à son mouvement. La vélocité du coup ainsi que la force déployée rendît ce dernier plus douloureux. Du sang coule sur les phalanges de Garin. Seulement, le sien coule t-il aussi entre les interstice sa grosse main?
Le bruit occasionné par le coup de poing fût surprenant. Tellement surprenant, que les deux loustics de réserve en auraient presque eu mal pour le receveur. Ils se jetèrent un petit regard discret pour vérifier si l'autre eût aussi un petit sursaut. Ils n'ont jamais vu leur meneur aussi extasié. Cela faisait un moment, quelques semaines qu'ils n'avaient pas rendu visite à leur victime favorite.
- Tu as dû remarquer un changement évident dans la puissance de mon coup ! Je t'ai laissé du répit quelques temps en partant pour Eisar «la cité guerrière». J'y ai appris des méthodes efficaces pour apprendre aux misérables comme toi à se taire ! Je m'alanguissais chaque jour de rentrer pour m'entraîner avec toi, ou plutôt devrais-je dire, sur toi !
Encore sous le choque du coup, le destinataire du poing n'eût aucune réaction aux provocations de son adversaire. Il sait que dans tous les cas, il passera un mauvais quart d'heure, qu'il réponde ou non. Il choisit la deuxième option.
S'ensuit une flopée de coups, portés aussi bien par les poings, que les jambes mais encore la tête, sur toutes les parties du corps de l'hôte. On peut donc bien parler de punching-ball humain. Une partie est toutefois épargnée, n'étant pas des moindres, la masculinité du petit gars n'a à subir aucun traumatisme. Etant du même genre, son bourreau a un minimum de compassion.
Le petit bonhomme est méconnaissable. Chaque partie du visage est imprégnée de la brutalité qu'il vient de subir. Ses jambes tiennent à peine debout, ses appuis nerveusement fragilisés ne supporteront pas longtemps son corps tuméfié. Ses bras ballants semblent ne plus pouvoir répondre de rien. On ne saurait dire qu'il vient de subir le courroux d'une seule personne, et malgré cela, son regard, du moins ce que l'on peut estimer au vu des boursouflures violacées ornant ses deux yeux, reste tourné vers son agresseur, droit dans les yeux et empli de défi.

...

Son méfait accompli, Lucie n'a qu'une idée en tête, comme chaque jour, traîner dans les jambes de son frère. Rien n'y fait, les gens du village ont eût beau essayer plusieurs méthode afin de séparer les deux êtres, le petit trublion mit fin à chaque tentative de quarantaine. Malgré leur différence d'âge, l'un réagît avec l'autre comme le ferai des gens ayant la caractéristique du jumelage. Lucie eût un mauvais pressentiment, d'où son impatience à retrouver son frère. Elle a visité chaque lieux où ils se rendent habituellement, de l'épicerie à côté de chez eux, jusqu'à l'entrée du village, à l'opposé en partant vers l'Est. Chaque renseignement se solda par la négative. Il en faut cependant plus pour
décourager nôtre petite pile d'énergie. Sa deuxième caractéristique appréciable, après la couleur de ses yeux, est son optimisme. Rien jusqu'alors n'a réussi à la faire flancher. Les habitants du village l'apprécie pour cette particularité à «voir de la lumière là où les autres n'en voient pas». Une rumeur cours selon laquelle ce serait grâce à son enthousiasme que les beaux jours sont revenus. Ses paroles auraient atteint une divinité qui par grande bonté, aurait accorder un moment de grâce. Ce que les villageois ne savent pas, c'est que les circonstances sont toutes autres, et malgré un lien fraternel, ils se trompent de personne.
Après quelques minutes qui paraissent des heures pour elle, Lucie décide tout de même de faire un tour à la taverne du village prendre un rafraîchissement. Courir, marcher, grimper, se renseigner demandent beaucoup d'effort à cet âge, et il est grand temps de reprendre son souffle, de l'énergie et de se réhydrater.
La taverne se situe au centre du village, en vue de la fontaine. Pour attirer des clients dans cet endroit, mieux vaut avoir un paysage plutôt agréable à observer. Les rayons du soleil flirt avec l'épiderme des clients en terrasse, spécialement conçue pour ces jours ci. En plus de pouvoir se désaltérer, tout le monde sait que la taverne «A la fontaine de jouvence» est le lieux idéal pour obtenir tous renseignement, inopinément ou non. Après plusieurs essais infructueux, Lucie parvient tout de même à arpenter son tabouret et poser son postérieur sur le bois dur de l'assise.
La patronne des lieux vînt à sa rencontre.
-Tiens, bonjour ma petite Lucie, je te sert un rafraîchissement? Lui demanda t-elle.
-Bonjour Madame Abigaël! Oui, je veux bien un verre d'eau s'il vous plaît. Lui répondit-elle avec sa spontanéité habituelle.
-Voilà pour toi. Tu passeras le bonjour à Marie et à ton frère de ma part. Cela fait quelques temps que je ne les aies pas vu ici.
-Ce sera fait, Madame Abigaël. Je suis à la recherche de mon frère, ne l'auriez-vous vu? Questionna la petite.
-Je t'en pries ma petite, pas de «Madame», appelle moi Abigaël, tout simplement. Depuis le temps que je te le dis. Etonnant!! dit-elle, avec évidence. Je ne l'aies pas vu traîner par ici, sa tête accentue la réponse en mouvant de gauche à droite, ou de droite à gauche, comme il vous convient.
-J'y penserai la prochaine fois! Oh, d'accord. Merci Mada.. Merci Abigaël, conclut Lucie avec un grand sourire sincère.
Leur dialogue se termina sur ces paroles, l'attention de la gérante fut accaparée par d'autres clients qui permettent la rentabilité de son lieux de travail. Les enfants comme Lucie et son frère, plus pauvres que la plupart des résidents du village, ont la gratuité sur l'eau servît dans sa taverne. Et qui dit gratuité, dit pas de rentrée d'argent. Cependant, Abigaël voit d'un bon œil l'idée d'aider plus pauvre qu'elle. «Qui sait, un jour peut-être, ces petits arriveront à changer les choses ici», dit-elle souvent à sa fratrie, dont certains ne voient pas cela comme ça.
Ayant obtenu sa convoitise, Lucie prit toutefois son temps pour consommer sa boisson. Ses yeux furètent un peu partout, bien qu'elle connaisse par cœur la constitution interne de la taverne. Si elle avait la patience de son frère à tenir un crayon dans ses mains et retracer ses observations sur papier, on pourrait y voir figurer une cheminée en pierre, de forme circulaire au centre de la pièce. Convoitise suprême lors des jours de grands froids. Ce bâti contraste avec les murs de la pièce, qui eux, sont tout de bois construits. Sur le mur oriental, quand l'on rentre, on y trouve les jeux de lancer de fléchettes, où les paris se tiennent. Dans cette partie on y trouve aussi les joueurs de poker, de bridge ou encore de black jack. Des bocks en bois ornent à foison chaque table que l'on scrute. Par chance, la gérante n'a jamais besoin de dégager de client. Dans la gagne ou dans la défaite, chacun.e reste bon joueur. Personne ne jalouse personne. Les vainqueurs offres une consolation, souvent alcoolisée, aux perdants. Le but ici étant juste de se divertir.
Du côté occidental, est consacré la partie déjeuner, chacun à droit à un endroit «paisible» pour déguster sa bière ou son repas,chaud ou froid. Les curieux.se peuvent voir à travers le passe de la cuisine, ce qu'il se passe dans celle-ci, où s'affaire le chef cuisinier qui n'est autre que le mari de la gérante. Equipé de sa veste de cuisinier et de son fameux tablier, dès qu'il le peut, il pavane avec fierté, montrant à ses clients la brodure indiquant ses initiales sur sa veste. Ce dont il est le plus fier n'est pas tant l'indication mais la personne qui a réalisé la broderie, sa femme. Faisant partie des lettrés, il met bien souvent en avant le talent de son épouse, bien avant de mettre en avant son talent pour la gastronomie qui est considérée comme la meilleure du coin. Il passe une bonne partie son temps hors de sa cuisine également pour une autre raison particulière; les grillades, plat le plus consommé, sont cuites au dessus de la cheminée. Bien évidemment, l'installation est prévue à cet effet, avec une hotte en pierre prévue pour l'évacuation de la fumée. D'ailleurs, on peut observer que celle-ci est dédicacée par les clients. Pas de livre d'or ici, mais en plus d'hôtes en or, il y a une «hotte d'or», où la phrase «gravez dans la roche» fait son effet. Chacun est libre d’y graver ce que bon lui semble, bien que la plupart du temps, celle-ci soit décorée par des dessins ou par les rares écritures de quelques itinérants léttrés.
En face de la porte, le comptoir est, comme la cheminée, fabriqué dans la pierre. Rien d'exceptionnel ici non plus, trois pompes d'où sort le liquide divin convoité. La bière est la seule boisson alcoolisée du village. Du moins, officiellement. Du vin peut être aperçu mais en moins grande quantité, et servit dans la discrétion. Heureusement, jamais de scandale n'est fait. La majorité des habitants préfère une bonne bière fraîche, valeur sûre. Avec le vin, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Chaque livraison d'Asirquua amène son lot de surprise, bonne ou mauvaise surtout pour les produits «de contrebande».
Sur le mur de derrière le comptoir, du côté gauche quand on est face au mur, on peut voir, sur des panneaux de bois et à hauteur de comptoir, le menu du jour. Dans la plupart des cas, les habitants le demande à l'oral, étant en majorité illettrés. Il arrive souvent que, pour le divertissement, Abigaël fasse des dessins ou des rébus pour faire deviner le menu du jour. Les habitants aiment ces moments conviviaux. Le côté droit est réservé pour les nouvelles. Les troubadours, les chargés de livraison ou encore des itinérants de passage laissent, à leur guise, toute sorte d'informations, que ce soit pour du travail ou des nouvelles de l'extérieur. Là aussi, quand besoin est, l'hôtesse des lieux fait office de conteuse. L'architecture et la décoration est des plus basique, mais c'est un lieu où tout le monde aiment à se rencontrer. Que ce soit au comptoir, près de la cheminée, sur une table de jeu ou encore aux abords de l'une des poutres soutenant la structure.

Quelques minutes après son arrivée, Lucie commence à s'agiter sur son siège, sûrement trop dur pour son derrière. Cependant, en laissant traîner une oreille, une information curieuse lui parvint.
- Alors Abigaël, le fiston est revenu? Demanda un client, nouvellement arrivé.
- Ouais, il est revenu ce matin. Tu te rends compte, il n'est pas encore venu dire bonjour à sa mère. A peine arrivé, il a filé je ne sais où! D'ailleurs, comment le sais-tu qu'il est revenu? Je n'ai pas eu l'occasion d'en parler. La réponse d'Abigaël fût prononcée avec très grand étonnement.
- C'est mon gamin qui me l'a dit. Il a vu Garin avec ses deux comparses se diriger vers la forêt de bois morts, à l'Est en dehors du village. Il pense qu'ils suivaient un des protégés de Marie, loin devant eux. Garin aurait pris de la masse d'après ce que m'a dit mon p'tiot. Tu l'a envoyé bûcheronné pour nous cet hiver? Dit le client en ricanant.
- Penses-tu! S'exclama la gérante en faisant battre sa main de bas en haut. Il préfère se battre plutôt que de rendre service, ce petit saligaud, ajouta t-elle avec dépit. Pour lui faire plaisir, je l'ai envoyé à Eisar. Ca nous a coûté assez cher pour ce que c'est, mais au moins, on a eu la paix pendant quelques temps.
- Eisar? C'est quoi de ça ? Questionna curieusement l'habitant.
- C'est la cité qui forme les soldats chargés d'assurer notre protection, soit disant. Je n'en ai jamais vu jusqu'à présent par ici.
- Eisar, d'accord. Je ferais peut-être mieux d'envoyer ma chiffe molle de gamin là bas. Ca ne pourra lui faire que du bien!
Pour une fois, la patience eût gain de cause. Aussitôt eût-elle entendue cela, que Lucie sautait vivement de son tabouret, manquant de se casser la figure au sol, pour rejoindre son frère. Avant de partir, elle se tourna vers l'homme et lui fit part de son avis:
-Cher Monsieur, je connais votre fils et je peux vous assurer qu'il est vaillant culturellement et s'en sortira mieux qu'autrement. La force, c'est bien beau, mais si on ne sait pas la mettre à profit à bon escient, que vaut-elle? Sur ces paroles, Lucie n'attendit pas la réponse du grand homme, resté bouche bée, s'en allant au triple galop.
- Est..Est-ce la fille aux yeux perles? Celle à qui nous devons notre répit? Demanda t-il à Abigaël, en bafouillant.
- Tout à fait, mon cher! Lui répondit-elle. Dans ces moments, elle n'est pas peu fière d'accorder de l'importance à ces petits jeunes sans le sou. Leur vision du monde, de ce qu'il en connaisse est plus clairvoyante que n'importe qui d'autre.
-Je tâcherai de tenir compte de son argument, même si il n'est pas complet. J'ai entendu parlé de cette petite, et je constate fort bien qu'elle a de quoi intrigué, conclut-il, le sourire aux lèvres.




Dans le village, il n'y a pas de «Chef.fe du Village», de «Maire» ou tout autre dirigeant élu comme on peut le voir autre part. Cependant, le village n'est pas sans «fil conducteur». Le petit bout de femme qu'est Marie n'est pas à sous-estimer. Quand il faut mettre la main à la patte pour rénover une bâtisse en mauvais état, récolter les moments venus ou encore aller couper du bois, elle n'est pas la dernière à mettre à profit son huile de coude. Attention à ne pas s'y méprendre, cette jeune femme est aussi forte physiquement que tendre et elle tiens son rôle de nourrice ou tutrice, appeler la comme bon vous semblera, à la presque perfection. C'est bien pour cela que presque tout le monde dans le village se tourne vers elle quand soucis il y a. Elle fait partie du peut de monde lettré, ses compétences sont donc bien utiles pour régler les quelques soucis administratifs que l'on peut rencontrer au sein des lieux de vie. Bien que n'étant pas née à Aoccrip, elle a réussi à se faire sa place rapidement. Ici, peut importe d'où l'on vient, peu importe ce que l'on faisait dans le passé, du moment que l'on participe à la vie du village, et si possible avec bienveillance personne ne pose de questions. Bien sûr, il y a toujours quelques un.e.s qui dégottent des informations sur les nouveaux arrivants, mais tant que celles-ci ne sont pas de caractère nuisible, elles ne seront pas prises en compte.
Cela fait un peu plus de deux décennies que Marie est arrivée au village, elle a toujours eu des paroles bienveillantes envers les habitants. Même quand conflit il y a, elle s'arrange toujours pour que chacun ait une part équitable et qu'ils repartent l'esprit reposé. Il arrive souvent même que les deux antagonistes se rabibochent autour d'une bonne bière bien fraîche. Depuis son arrivée, elle s'occupe des enfants dont personne ne peut s'occuper; les orphelins, les enfants discrètement abandonnés, les enfants venant de l'extérieur etc.. Elle n'a pas de place pour accueillir tout le monde chez elle, du coup, elle s'arrange pour trouver des logements vides pour accueillir «ses enfants». Elle passe quotidiennement chez les plus jeunes pour s'assurer qu'ils ne manquent de peu, ici, nous ne pouvons pas parler de manquer de rien.Lucie et son frère font partis des enfants qu'elle a sous sa protection. Par chance, leurs maisons ne sont pas loin l'une de l'autre. Par conséquent, elle leur rend visite quotidiennement. La maison de Marie est aux abords de la partie la plus pauvre du village, ceci est pratique pour interagir rapidement des deux côtés.
Le jour de notre récit est celui qui marquera le changement dans la vie de nos protagonistes.
La visite de Marie durant l'absence des deux enfants est plus que bienvenue. Elle les a pris sous son aile dès la naissance de Lucie. Bien que ceux-ci soient conscient qu'elle n'est pas leur maman biologique, ils ne posent pas de questions sur leurs parents. Ils leurs arrivent d'en parler entre sœur et frère, mais pas devant Marie. Celle-ci aurait quelques informations à leur donner, mais par respect pour leur volonté, elle n'en donne guère.
Quelle surprise, ou soulagement, fût pour elle quand elle s'aperçut, avant d'entrer dans la maison, qu'il n'y a pas âme qui vive dedans à ce moment. Sans se poser plus de question, elle entra tout en sachant quelles corvées l'attendent. Ranger les affaires qui traînent, faire le ménage, de plus, c'est jour de lessive aujourd'hui. Heureusement pour elle, ils n'ont pas de parcelle de terre, c'est le côté positif de leur habitation. La maison n'est pas très grande, du moins, suffisamment pour deux jeunes enfants comme les habitants des lieux. On pourrait presque parler de local, la demeure n'est constitué que de deux pièces; une pièce à vivre, comprenant le salon et une petite kitchenette, puis la pièce où dormir avec un petit coin «salle d'eau», les deux séparé par un rideaux pour l'intimité, un grand tonneaux de bois, cerclé par deux fer pour maintenir la structure, en guise de baignoire et un seau en bois pour pouvoir s’asperger d’eau. N’ayant pas de point de chauffe dans l’habitat, Marie transporte avec elle un réchaud portatif pour les jours du bain. Le jour de la semaine est aléatoire, ne sachant jamais réellement quand elle croisera les deux âmes vivantes ici le même jour. Les jours de lessive est beaucoup plus simple, elle amène le linge chez elle. Lucie et son frère n’ont que peu d’effets personnels, ce qui soulage nôtre aimable protectrice lors de son jour de corvée chez ces deux là. Chaque jour qui constitue la semaine, elle passe chez un groupe d’enfants. Le Dimanche n’est pas non plus de tout repos pour elle, elle a aussi sa maison à entretenir. Ayant assez d’occupation avec ses enfants adoptifs, elle a décidé de ne pas avoir d’enfant biologique, malgré que ce fût son plus grand rêve il y a de cela plus de 20 ans. Elle ne manque pas non plus de prétendants. Chaque jour qui passe, jeune ou moins jeune, des hommes lui font la cour. Chaque jour qui passe, un coeur est temporairement déçu. Heureusement pour elle, ses aguicheurs ne perdent pas de temps à espérer et retrouvent rapidement goût à pavaner.
*La porte s’ouvrit dans un grincement strident peu agréable, ce qui fit soupirer Marie. Elle se dit que cela fait une tâche supplémentaire à régler. Elle demandera à l’un des habitants de venir graisser les gonds de la porte. Au vu du nombre de services rendus, elle n’aura de mal à trouver un ou une administré(e) désireux(se) de rembourser sa dette.
Lorsqu’elle entra dans l’habitat, quelle ne fût pas sa surprise en voyant la pièce entièrement éclairée. Lors de ses précédentes venues, les pièces sombres, favorable pour les nyctalopes, lui donnaient par moment des frissons incompréhensibles.
Ses yeux furent en premier lieux attirés par l’endroit d’où la lumière jaillit. Son faciès exprima un air de dépit en comprenant ce qui a dû arriver aux voilages ornant la fenêtre, censé rendre opaque la pièce et ainsi empêcher la lumière de flirter avec le sol intérieur de l’habitat. Ces derniers étaient absents de l’endroit d’où ils sont censé tenir leur rôle.
Désespérée à l’idée d’avoir de nouveau une corvée complexe qui lui demandera patience et technicité, Marie remercia tout de même l’univers d’avoir guider jusqu’à elle la personne lui ayant apporté ces deux enfants là, plus que pour n’importe quels autres de « ses enfants ». Même dans les mauvais moments, Marie a toujours une pensée ou un geste de reconnaissance envers les forces naturelles et spirituelles. Quand tout est sombre, tout est aussi lumineux, aime t-elle à dire. Son optimisme est un de ses leitmotiv.
Elle fait partie des deux seules personnes du village à connaître l’identité réelle de ces deux chérubins, d’où sa joie de les avoirs auprès d’elle malgré l’énergie qu’ils lui font dépenser au quotidien.
Etonnement, la plus grande des deux pièces paraît bien rangée comparée aux jours précédents. Marie ne se rappel pas avoir sermonné l’une ou l’autre des deux loustics, aucun événement particulier ne justifierait cette partielle propreté, d’où sa curiosité momentanée.
Le chemin non encombré de jouets ou de déchets, elle se dit que pour une fois, elle pourra se mouvoir plus aisément dans la pièce.
Comme chaque jours, de la peine se vit dans son regard lorsqu’elle examina les lieux et ses particularités. Ayant de la place chez elle, elle pourrait accueillir Lucie et son frère, et vivre avec eux, mais cela ne serait pas juste vis à vis des autres enfants qu’elle a décidé d’élever.
- Puisque la porte doit-être rafistolée, je peux aussi demander à quelqu’un de contrôler l’état de la maison et de faire les réparations, se dit-elle à voix haute. Ca me fend le coeur de vous laisser dans cet habitat insalubre mais si seulement votre identité ne devait pas être inconnue de tous..
La tristesse ne l’affaiblissait pas pour autant, bien au contraire, elle ferait tout pour tous ses enfants adoptifs, peu importe la difficulté rencontrée.
Ce moment d’émotion fût interrompu soudainement par la découverte d’un grand tissus plié approximativement, qu’elle reconnu tout de suite, pour l’avoir elle même installé sur la fenêtre. Posé à terre, près de la fenêtre, elle compris aussitôt que son idée première était la bonne, que la clarté de la pièce n’était pas dû à un geste volontaire et sain des enfants mais suite à une catastrophe, sûrement «Luciesque», comme elle aime à le dire. Depuis le temps, elle connaît plus ou moins les habitudes de chacun, et sait que le grand frère serait venu lui en parler. De plus, il arrivait plus souvent que Lucie se lève la dernière et que son frère soit absent lors de son réveil.
- On a des choses à se dire ma cocotte, s’exclama t-elle tout haut en parlant de Lucie.
Se penchant pour ramasser la couverture, ses douleurs au dos lui rappelèrent qu’il va falloir qu’elle prenne du temps pour elle. Ce jour là sera marqué au fer rouge partout dans le village, étant donnée l’idée inconcevable que cela arrive. De plus, au vu de sa popularité, elle risque de s’en vouloir de manquer à ses tâches.
Le grand morceau de tissus faisant office de rideau est si usé, poussiéreux et malodorant, qu’il lui fît se dire que Lucie à eût du mérite à le replier. Tout compte fait, cet accident est un mal pour un bien. A leur retour, ils auront un rideau tout propre et une bonne odeur dans la maison. Le coeur de Marie eût un instant de réconfort grâce à cette pensée.
Durant sa lutte pour plier l’abominable tissus de poussière, Marie senti le bout d’un de ses pieds percuter quelque chose à terre, et en même temps senti la «chose» se déplacer.
Tétanisée, elle pensa tout haut:
- Ne me dîtes pas que c’est une souris! Pitié, par les Huit parmi les Quatre, s’il vous plaît, ne me dîtes pas que c’est une souris ou un rat!
N’entendant de bruit, elle inspira et expira tout l’air de ses poumons comme elle l’a appris durant ses cours de méditation étant plus jeune. Elle se dit une fois de plus qu’elle eût bien fait de prendre ces cours quand elle en a eut l’occasion.
Le calme revenu, son regard pu se poser sur l’objet de sa frayeur.
Malgré qu’elle n’ai jamais voulu en connaître le contenu, elle reconnu le livre, bien que ce dernier soit ouvert, sa couverture non visible dans l’état. Elle a un grand respect pour l’intimité d’autrui, et n’a par conséquent jamais poser de question en lien avec le journal intime du propriétaire. Celles et ceux qui souhaitent se confier savent où trouver une oreille attentive et une bouche close, ce qui lui permet d’avoir la pleine confiance de tout le monde, en particulier des petits jeunes qu’elle garde.
Bien qu’elle ne voulut pas connaître le contenu du bouquin, l’univers en a décidé autrement.
Le dessin apparent sur la double page capta inconsciemment son attention.
Le choc fût tel qu’elle resta paralysée. Une larme coulait d’un œil, puis une deuxième de l’autre.
Le mélange d’expressions dans ses yeux en larmes fut troublant. On put y voir à la fois de la joie, mais aussi de la tristesse. Au fil des pages, ses expressions ne désemplirent pas, on y vit de la volonté, mais aussi du désespoir. De la bonté, mais aussi de la colère.
Le temps que Marie retrouve son calme et pleine possession de ses esprits, la Terre à permis au Soleil de parcourir une longue distance dans son cycle demi-circulaire.
L’événement se déroulant actuellement est celui qui changera la vie de nombreuses personnes.
Ce que Marie vient de découvrir est attendu depuis plusieurs lunes, par des milliers d’âmes vivantes.
Laissant tout sur place, sauf le livre qu’elle pris avec elle, Marie quitta la demeure de ses protégés pour se rendre à la taverne du village.
Malgré l’isolement du village, il est possible de communiquer avec l’extérieur via des porteurs de nouvelles, ou coursiers, officiels. Cependant, Marie et quelques personnes dans le village ont créés un réseau de communication officieux avec l’extérieur, pour ne pas alerter des indésirables.
Les personnes ayant connaissance du réseau et reliant la vie du village avec l’extérieur se trouvent à la taverne. L’endroit est si fréquenté que l’on ne soupçonnerait en aucun cas la bâtisse de receler des secrets.
Fort heureusement, elle ne croisa presque personne sur le chemin, sauf deux ou trois habitants qui la saluèrent au loin.
Quand Marie entra dans la taverne, Abigaël sût, par son regard, que Marie n’était pas dans son état normal.
- Quelque chose s’est produit, se dit-elle intérieurement.
Marie demanda à la voir en privé, sans attendre.
Abigaël alla chercher son mari et lui ordonna de prendre sa place quelques instants. Abigaël n’a pas pour habitude d’ordonner des choses, moins encore à son mari, et celui ci sait qu’un ordre donné par sa femme n’est donné qu’en cas d’urgence.
Dans la remise, à l’abri de tous bruits extérieurs, de nouveau émue jusqu’aux larmes, Marie, sans une parole, donna à son amie l’objet porteur d’émotions. Dès la première page, le choc fût aussi visible sur le visage d’Abigaël qu’il le fût sur celui de Marie. Chaque page tournée révéla son lot de surprise au vu des expressions faciales de celle qui tînt l’objet convoité. Cependant, la propriétaire de la taverne s’en remit rapidement.
- Ne perdons pas de temps! Dis moi qui contacter? Demanda Abigaël entre deux hoquets d’émotions.
- Il faut sans tarder contacter la Mère du Grand Clochet d’Asirquua!
Marie pris une feuille de papier qu’elle trouva sur la table en bois massif faisant office de bureau, griffonna quelques mots à l’aide d’une plume posée sur le rebord dudit bureau, puis tendis la feuille de papier où l’on put lire:
« Ses yeux à lui voit l’Espoir. Elle scintille pour toutes et tous. Marie.»
-Je t’ai écris le message à faire passer. Ne t’en fais pas si ce n’est pas clair pour toi, mais Elle comprendra.
- Je l’envoi immédiatement. J’utilise quel réseaux?
- Tous!! Si un des leurs est indisponible, ils recevront quand même la missive via les autres.
- Bien, je fais ça tout de suite!
Les réseaux utilisés sont divers. Les missives terrestres voyages via des animaux. Quelques habitants élèves secrètement leurs animaux domestiques à cette tâches. D’autres arrivent à envoyer leurs missives via les animaux des bois, relaient avec des humains qui les apprivoisent tant bien que mal. Certains troubadours, ami(e)s de Marie et Abigaël, aident aussi à faire transporter des messages privés lors de leurs voyages à travers les différentes villes.
Les réseaux aqueux sont plus complexes car les animaux des rivières sont moins prévisibles. Cependant, l’état pollué des rivières permet une sûreté supplémentaire. Les humains ne pêchant pas dans ces eaux, les messages ont moins de risques de ne pas arriver à destination. Les humains ne tentent pas de nager dans ces eaux sales. Le risque de tomber malade est bien trop incertain.
Les réseaux aériens sont plus rapides mais moins sûrs. Les dirigeants du continent veillent bien à ce que le contrôle soit consciencieux. Les rapaces sont fortement présents et apprécient particulièrement les petits oiseaux de petite envergure.
Marie, triste, ne put s’empêcher de culpabiliser:
- A partir de maintenant, pleins de vies vont être bouleversées, il va y avoir du changement. Ne m’en veux pas s’il te plaît, mon Amie. Ne m’en veux pas pour cet acte, mais tu sais que je ne veux que leur bien. Je ne sais faire autrement que de leur donner leur chance maintenant que je sais qu’ils ont la possibilité d’y arriver.
- Ne t’en veux pas, Marie! Ne t’en veux pas de vouloir le bien du monde. A ta place, j’aurais été égoïste et j’aurais gardé mes enfants pour moi, et c’est juste à moi que ça aurait fait du bien. Le monde devrait s’excuser auprès de toi pour t’enlever les tiens. Si on veut qu’il y ait du changement, il faut passer à l’acte, et c’est aujourd’hui grâce à toi, grâce à ta bonté et ton courage que le monde va changer. Le monde te remerciera Marie. Il te remerciera d’avoir élevé ces petits de la façon dont tu l’as fais.
- Merci, mon amie! S’exclama Marie tout en prenant son amie dans ses bras. Ce simple geste est d’un grand réconfort pour l’une comme pour l’autre.
- J’allais oublié de te dire. Lucie cherchait son frère tout à l’heure. Elle est repartie comme une fusée 5 mins après être entrée dans la taverne quand un client à dit avoir vu le petit gars près de la forêt de bois morts, à l’Est du village.
- Tu es sûre de ça? Demanda Marie, soudain, en état de panique.
- Sûre de chez sûre. Il a vu Garin quelques mètres derrière. C’est pour cela qu’il m’en a parlé.
- Je peux te laisser terminer d’envoyer le message? Je vais les chercher et les mettre à l’abri le temps qu’il faudra.
- Compte sur moi!
Après un geste amicale envers son amie, Marie partie en toute hâte retrouver Lucie et son frère.
Charmimnachirachiva

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Re: Les porteurs d'Espoir

Message par Charmimnachirachiva »

j'aime beaucoup :D
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