Pensées d'une nuit

[Calimero33]

Voilà, j'étais allongée sur mon lit comme toutes ces nuits qui se ressemblaient, à passer des heures sur mon téléphone pour éviter ce rituel de minuit que je m'infligeais depuis mon enfance. Cependant le refus de celui-ci en avait engendré un nouveau, encore plus cruel et destructeur que l'autre sûrement. Je pensais à lui. À ce garçon que j'avais rencontré au lycée. À cette personne dans laquelle j'avais trouvé un ami, cette personne que j'avais aimée. Et puis c'était compliqué car je ne me rendais pas compte de cet amour qui chaque jour pourtant grandissait dans le plus profond de mon corps et qui de ce fait établissait pour la première fois un réel lien entre moi et ma chair. Je ne me rendais donc pas compte de cette émotion que tout me criait d'ignorer. Alors j'arrêtai. Alors je dis au garçon que je ne voulais plus, que c'était fini. Mais la connexion entre mon stupide corps et moi même était faite et il était trop tard pour la réprimer. Elle se mit à se manifester... Par ces images, sa voix dans mes oreilles, son odeur dans mes vêtements, ses yeux dans les miens. Et cette relation corporelle bien qu'imaginaire était réelle. Il me manquait. Je voulais établir un contact mais c'était impossible. Pourtant j'avais toujours cette douce répulsion pour son corps, ce rejet d'opinion, ce rire qui me laissait perplexe. Et puis, la nuit, obéissant à ce nouveau rituel, je me mis à rire un soir, à pleurer l'autre, à murmurer des paroles à moi-même, en murmurer d'autres à lui. Ces expressions, toujours frénétiques et étranges me montraient à chaque fois à quel point j'avais été lâche et mauvaise, à quel point j'étais égoïste. N'étai-je donc pas jalouse de celle qui me "remplacerai" ? Était-ce là la seule raison pour laquelle il me manquait? Et puis d'une façon plus abrupte, je me demandais si je l'aimais. Mon amour pour lui était-il réel ? Est-il possible d'aimer follement que sous le facteur de la distance ? Je me haïssai à ces moments là. Je ne comprenais pas, je ne comprenais plus son amour pour moi et mon attrait pour lui. Je me disais alors que je n'étais qu'un être égoïste qui désirait posséder un humain. Et cette réalité frappante me dévorait, je voulais vomir, pleurer, hurler mais rien ne sortait. J'étais vide devant sa grandeur et lasse de mon acharnement journalier sur ce vide. Car là où je veux en venir, c'est que je n'en vallais pas la peine. Je n'ai jamais autant haïs une personne que moi-même ces soirs là.

[Charmimnachirachiva]

Chapeau, c'est très beau mais qu'est ce que c'est, pourquoi tu l'as écris, pourquoi tu l'a poster ?

[Charmimnachirachiva]

Désolé, la fin de mon message : Ça mériterai un texte d'intro ou de conclusion

[Calimero33]

Honnêtement, je pense que j'espérais que la personne tombe dessus... C'est un peu triste