Depuis le début il lui faisait de l'œil.
Enfoui dans une poche, l'objet de sa convoitise attirait son regard comme une abeille sur du miel. Elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire pour obtenir ce roulé. Ce petit tube en papier avec un peu de tabac était, elle devait l'admettre, drôlement addictif pour les adultes et pouvait se revendre à bon prix, de quoi payer la taxe pendant une semaine. Pour preuve
, des centaines de ces roulés circulaient au marché noir et chaque vente rapportait énormément.
Elle passa ses doigts dans ses cheveux filasses, se pinça le bras de ses ongles abîmés, ce qui lui fit monter des larmes de crocodile. Ce n'était encore qu'une gamine, de l'âge de ceux qu'on protège encore de la perversité de ce monde. Pourtant elle vivait dans la rue depuis toujours selon ces souvenirs. Elle volait, abusait
les rares âmes charitables qui se présentaient, s'introduisait dans les maisons pour tenter de dérober des objets [color=#40000FF]ayant[/color] un minimum de valeur marchande. Non, cette fillette n'était pas un ange et elle n'était pas la
seule dans ce cas.
Ses larmes lui brouillant légèrement la vue
, elle s'arrêta près du propriétaire du roulé et tira faiblement sur son habit. Il n'avait aucune chance. L'homme non habitué à ce genre de manège ne vit qu'une enfant tremblante et en larme.
Et c'est sans s'en apercevoir que l'homme proposa un repas à la fillette au moment même
où celle ci, de ses mains agiles et rapides lui avait dérobé sa bourse et son roulé. La petite fille aurait même droit de manger à sa fin ce soir là. Qui à dit que le vol ne rapportait pas ? Certainement pas les fondateurs du marché noir qui imposaient leurs lois au quatre coins de la ville.
Des milliers de substances, d'objets volés, de pièces d'antiquaires faisaient partie intégrante de ce marché juteux contrôlé par la Kefali autrement appelée la Tête ou le Cerveau pour certain des membres les plus prétentieux. C'était bien
mieux pour tous monde de se tenir le plus éloigné possible de ce clan qui régnait en maître sur les rues
encombrées de mendiants et d'enfants voleurs, provenant de différentes factions répandues un peu partout dans la ville.
Il fallait avoir la bourse bien accrochée à la ceinture avant de s'aventurer des ces rues infâmes, ou bien avoir une réputation à faire pâlir de peur n'importe quelle petite frimousse un peu trop aventureuse. Les mains espiègles ne manquaient pas dans la cité de Druhu. On ne comptait pas le nombre de bordels, où des filles vendaient leurs charmes au plus offrant, et encore moins le nombre de clients réguliers, souvent membre de la noblesse Druhusienne.
Bien sûr les secrets d'alcôve de ce genre de clients étaient
devenus un business juteux qui faisait fructifier quelques personnes bien placées dans la hiérarchie des lupanars. Les nobles n'appréciaient guère de forniquer avec des filles de basses allures. Celles qui servaient aux nobles devaient donc ressembler aux nobles, en plus... exotiques. Après de brèves étreintes, les hommes et parfois même quelques femmes de grande condition mais qui n'assumaient aucunement leur penchant sexuel, s'épanchaient par contre sur la vie aristocratique et tout ce qui l'entourait, passant des conflits sans intérêt à de possibles assassinats ou des complots si complexe qu'ils en devenaient grotesques. Et les nobles payaient une fortune pour que personne ne parle.
La nuit, un véritable capharnaüm se créait. Personne ne réglementait ces rues et au fil des générations elles avaient
fini par devenir le théâtre vivant de la débauche
sous toutes
ses formes. Le vice était au cœur même des quartiers de bas étages mais avait d'abord pris place dans la bourgeoisie qui avait fini par en faire un art à
part entière. Entre poison et manigance, les femmes, principales actrices de ce manège, ne
cessaient de vouloir prendre le contrôle sur une autre. Bien des guerres de territoire avait éclater à cause de certaines manigances.
Druhu était autrefois une cité prospère et accueillante mais maintenant elle respirait l'arnaque à plein nez. Les monarques successifs n'avaient rien fait pour empêcher cela, au contraire certains avaient même jouer un grand rôle dans la misère de la ville, enchaînant les guerres inutiles et laissant des centaines de familles en proie à la détresse. La ville était loin de son âge d'or et la royauté toujours plus corrompus ne cessait du purger les habitants de leurs argents et du reste de leur droiture.
Se côtoyait dans les bas fonds putrides de la ville voleurs, escrocs, assassins, mendiants et pleurs-misères, mais personne ne voulait avoir à faire aux agents du Clair-obscur. De véritables ombres dans la plus claire des
journées, on les
disait habitées par le diable. L'art de la dissimulation était pour eux monnaie courante. Il n'en existait qu'une poignée car leur apprentissage en tuaient la quasi totalité. Ils étaient formés à toute mission, d'un simple espionnage, à un assassinat, en passant par l'art de l'aristocratie. De
véritables caméléons. Ils agissaient dans un but que eux seuls connaissaient. Leur dissimulation dans la société était telle que le Clair-obscur était devenu un mythe, une légende racontée aux enfants pour leur faire peur, plus personne ne croyait à leur existence.
Pourtant ils étaient bel et bien
vivants recrutaient chaque année
sept enfants dont ils pensaient pouvoir en faire des soldats aux multiples visages dont
personne n 'oseraient prononcer leurs noms sans frissonner : des Ombres. Les enfants choisis étaient matés le plus sévèrement possible, endurant de nombreuses mesures disciplinaires visant à éteindre la flamme rebelle en chacun d'eux. Les plus fragiles ne survivaient pas un mois, et
à la fin de l'année il était rare de voir plus de
trois survivants. Pourtant quelques exceptions se distinguaient où parmi les
sept apprentis seulement
un ou deux mourraient. Cela n'arrivait malheureusement que très rarement.
Les Grands Maîtres des Ombres, aussi appelé Gémeau, prêtaient une grande attention
aux survivants des entraînements, cherchant un élève qui se distinguerait pour pouvoir le former et ainsi qu'il puisse prétendre à la succession d'un Gémeau. Il y avait 7 Gémeaux comme les 7 premières Ombres. 3 femmes : Zalivis Stalistia et Laxeia et 4 hommes Khystos, Fyrinn,Torhytrae, et Galyrif. On ne savait pas grand chose de plus d'eux.
Leur légende était
enfouie à travers des centaines d'années d'Histoire de Druhu. Mais un parchemin était gardé précieusement au Clair-obscur, il parlait de la réincarnation des 7 premières Ombres.
Une véritable révolution. Ils dirigeraient le pays non plus dans l'ombre mais au grand jour, redressant enfin la cité et accordant enfin des jours meilleurs à tous les citoyens en abolissant le règne des puissances corrompues. Ce changement pourrait se faire dans des milliers d'années, des décennies ou dans quelques années seulement....
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Bonsoir,
Je me suis permise de corriger quelques erreurs. Certainement pas toutes, je n'ai pas cette prétention.
J'aime bien ton prologue. Il est suffisamment alléchant pour qu'on ait envie de poursuivre ton histoire et de voir ce que va devenir Ekat. Ca pose l'ambiance (un peu lourde, pesante) de ton histoire et de ces bas quartiers qui grouillent de vermines, toutes plus pourries les unes que les autres.
Attention aux répétitions par contre. J'en ai vu quelques-unes. J'y suis sensible par ce que j'ai tendance aussi à en faire quand j'écris et j'essaye de me corriger. Avoir un dictionnaire des synonymes sous le coude est une bonne chose.
Bonne continuation !
