Lucy Weasley [Harry Potter]

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cochyo

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par cochyo »

Perripuce a écrit :
cochyo a écrit ::lol: j'ai vu un gars sur fort boyar qui m'a tellement fait pensé a Montague ! Maintenant je penserai toujours a lui quand t'en parlera ...
C'est le champion olympique Flaurent Manaudou. Le gars il est géant et il a du decrocher un truc comme 3 mots en 2 heures ! :lol:
Je t'avoue que comme ça, je pense pas franchement à Manaudou quand je pense à Montague niveau physique :lol: :lol:
Bah pourquoi pas il est énorme et taciturne et en plus il devrait ne pas avoir peur du lac noir :mrgreen:
Perripuce

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Merci pour tout vos commentaires, KEUR <3
Bff47 a écrit :Oh mon Dieu !!!

Jaaaames !!!!!!!!! l'événement du chapitre :lol: :lol: Je m'étais pas rendu compte à quel point il me manquait !!!! Ah la là !! Leurs réactions étaient justes trop belles quand il prenait conscience que l'antidote allait marcher !! Putain, j'imaginai trop bien la scène, leur réaction, leurs pleurs !! C'était trop touchant !!

Et au fait, je ne vois pas du tout en quoi tes chapitres sont bancals !!! ça doit être moi alors :roll:

Ah la la !! Putain, c'est moi ou il y a quelque chose de pas très net entre Henry et Luke ? En tout cas, c'est cool de le voir Henry, perso, moi je me rappelais pas du tout de sa personnalité et j'ai été contente de le redécouvrir je l'ai trouvé touchant !! J'ai trop de personnages je peux tous les mettre bien désolée :(

Et au fait, je viens de capter mais si James s'est réveillé, ça veut dire qu'il va pouvoir reprendre son poste au Quiddich, non ?? Qui va gagner ? Le suspens est insoutenable ! (moi je suis pour les Serpentards évidemment ^^) Vous verrez ça dans les prochains chapitre, vous aurez un retour fringuant de Quidditch ;)

Sinon, ça craint un max pour Luke !! J'ai pas envie que ses parents soient au courant moi !! Je le sens mal cette histoire !

Je suis trop contente que Louis soient venu avec eux au fait, c'était une bonne idée d'avoir sa réaction en live !! Dans toutes les versions que j'avais de cette scène, je sais pas pourquoi y'avait toujours Louis :lol: :lol:

Sinon pour les pronostics du prochain chapitre sur le POV ! Un chapitre qui traitera du réveil des victimes... Hum... bref, ça peut pas être le POV de Molly je pense. J'aurai bien voulu que ce soit de Harry (chui trop contente de le revoir d'ailleurs !) BIP moi j'aime pas trop Harry, alors non ce sera pas Harry :lol: :lol: ou James, ou Louis mais ça ne fera pas beaucoup avancé l'histoire, il nous manquera des infos.

Du coup j'hésite entre Adam, Luke et Shannon !!
Perso, j'ai un petit faible pour un POV de Luke !!! Alors j'ai envie d'y croire !!!! Même si ça semble plus vraissemblable que ce soit Adam ou Shannon !!

AH, j'ai trop hâte de lire la suite !! Elle arrive :D
addbook a écrit :OH Gott ich werde sterben :o Je comprends pas l'allemand. Lo siento.
Alsooo, j'ai pleuré a la fin...Oh désolée :oops:
C'est tellement triste
Morgane-Feroldi a écrit :Oh mon dieu !! C'était génial ! Tant mieux si ça t'a plu :mrgreen: :mrgreen:
James se réveille !!! L'antidote fonctionne ! Youpi !!!
K'ai trop trop hâte de lire la suite ça arrive ;)
cochyo a écrit ::lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Oui c'est ma reaction tout a fait normal a la fin de ce chapitre. En plus ce qui est bien c'est que tout va exploser d'un coup ! :twisted: Les questions du genre " si ils ont reussi alors faut se posee des questions sur ce qu'on a fait ! " et donc forcement panique voire attaque de groupe. Bref, beaucoup de bang et de boum ! :D Essaie pas de nous faire croire que tu ne kiffes que le sang et la baston, on sait parfaitement que tu as un petit coeur tendre.
Perripuce a écrit :
-Shannon, tu es vraiment une sorcière extraordinaire, décréta Lucy avec un immense sourire. Briser des sorts si vite à ton âge !
Lily et James :?: :mrgreen: J'ai teeeeeellement aimer le passage dans L&J.

Et pour le PDV c'est Molly ! ( ou Jina peut etre :? ) Mais je penche plus sur Molly . Je prends bonne note.
En bref un super chapitre MERCI :mrgreen:
Ah oui aussi ARRETE de te dire que c'est bancal ! Fais moi confiance pour te le dire franchement le jour ou ca le sera. Pour l'instant c'est toujours genial ! A bon entendeur .... Merci beaucoup de me rassurer ahah :)
valentine2905 a écrit :Punaise, j'j'ai le cœur qui va lâcher à force.Essaie de t'éviter l'arrêt cardiaque :lol: :lol: Entre mushu et maintenant James, vraiment trop d'émotions. Mais c'est vraiment génial, j'ai hâte de lire la réaction de tous le monde. D'accord pas de problème ahah merci !
SofiaLove05 a écrit :Magnifique, parfait et j'en passe :mrgreen: :mrgreen: Trop gentil :D

J'adore Henry c l'un de mes personnages préférés Ahah tant mieux ! :D

Lucy et Adam ❤️❤️ J'ai pas les mots
Je veux la même relation J'espère que ça t'arrivera ;)


Et le meilleur pour la fin JAMES VA SE RÉVEILLER Effectivement :mrgreen:
Sortez les confettis faisons la fête youpi :mrgreen: :mrgreen: :lol: :lol:

Bref vite la suite ❤️❤️❤️❤️ ça arrive ;)
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 35 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

JE NE VOUS REMERCIE PAS POUR LE TITRE DU CHAPITRE DE LA SEMAINE DERNIERE.

Bon. A part ça comment vous allez? :mrgreen:
J'ai pas fini le prochain chapitre, mais je vous livre quand même celui-ci. Normalement je devrais l'avoir fini mais il faut que je me décide parce que c'est un des chapitres que j'ai le plus imaginé donc il faut que je fige une version, c'est pas simple.

Ce chapitre n'était ABSOLUMENT PAS prévu dans le script. Et vous avez tous perdus pour ceux qui ont parié (pas assez de gens, j'ai pas pu bien rigolé :lol: :lol: Mais vous avez quand même tous perdus :twisted: ) Toujours est-il que je l'ai commencé sous forme de Bonus cet été mais que finalement je trouvais qu'il allait bien ici, pour faire une sorte de coupure avant d'entrer dans la dernière ligue droite. Il est assez bancale et peut-être trop riches et tout, toutes mes excuses :lol: :lol:

Allez bonne lecture les gens et à demain pour le chapitre d'Anna <3

ALERTE DEUX PARTIES

Pour de bon, cette fois, pas pour quelques caractères x)



Chapitre 35 : Alan Carl Donovan.


-Je sors voir ma mère, elle fait encore une crise d’exéma je dois aller la voir !

Alan Donovan releva les yeux sur sa fiancée, Eve, son petit ange aux cheveux bruns et aux yeux rieurs. Un sourire se dessina sur les lèvres de la belle quand elle s’accouda à la porte.

-Ne fais pas de bêtise en mon absence. Comme aller à la recherche de ta famille sans moi ….
-Eve ! On en a déjà parlé.
-Oui et si je me souviens bien, je t’ai clairement spécifié que si je ne rencontrais pas ta mère … (elle agita les doigts d’un air moqueur, où brillait la bague de fiançailles qu’il lui avait offerte). Je ne t’épousais pas ! Alors à toi de faire le choix, chéri. A tout à l’heure !

Avec un dernier sourire provocateur, Eve claqua la porte et Alan se laissa aller sur le dossier de sa chaise, exténué. Depuis trois mois elle le harcelait pour enfin connaître sa famille, après trois ans de relation et depuis trois mois, il lui répondait inlassablement qu’il n’avait plus de famille. Il l’avait quitté, il y avait cinq ans sous une pluie battante, quand un homme étrange nommé Denis Crivey était apparu à leur porte. C’était lui qui lui avait ouvert et avait fait entrer l’étrangeté dans leur maison. La goutte d’eau qui avait fait déborder le vase.
Un soupir passa ses lèvres quand cet épisode lui revint à l’esprit. Il agrippa sa béquille, son amie fidèle depuis des années qui ne le quittait pas, et se leva de sa chaise, avant d’avancer clopin-clopant jusqu’au canapé. Eve se moquait souvent de lui en lui trouvant une ressemblance marquante avec le Docteur House, et lui avait même acheté une canne pour ses vingt-deux ans. Il ne s’en était jamais servi, lui préférant la béquille qu’il avait emmenée de l’hôpital, cinq ans plus tôt. Il préférait la rafistoler cent fois plutôt que de la jeter. La seule chose qu’il avait prise en partant du Pays de Galles. Elle, ses souvenirs, et son amertume.

Alan se laissa tomber lourdement sur le canapé et massa son genou meurtri. Il ne se souvenait pas des circonstances de l’accident. Il se souvenait juste des pleurs d’un enfant, des cris d’un adulte, d’une forte odeur d’alcool et de sueur. L’adulte qui renverse un autre enfant à terre. Il s’était mis à la rouer de coup, avant qu’Alan n’intervienne. Puis ça avait été la chute brusque et vertigineuse dans les escaliers. Mais ça ne lui avait pas suffit. Les coups avaient plu, au point qu’il perde conscience. Quand il s’était réveillé, sa mère était penchée sur lui, le visage ruisselant de larme, lui assurant que s’était terminé. On ne lui ferait jamais plus de mal. Alan avait tout de suite su que c’était un mensonge illusoire et sa jambe se chargeait de le lui rappelait chaque jour que Dieu faisait.
Il soupira et prit la télécommande. Il fallait résolument qu’il se change les idées. La télé noire et vide lui renvoyant son visage blafard, ses traits tirés, ses cheveux bruns hérissés, et surtout ses yeux, ses yeux noisettes qu’il désirait par dessus-tout oublier. Malgré tout, son père le poursuivait encore, deux yeux noisettes et rieurs fixés sur lui à chaque fois qu’il se regardait dans une glace.

-Et encore j’ai de la chance, marmonna-t-il à lui-même en allumant la télé derechef. Comment tu fais pour te regarder dans le miroir, Adam ?

Evoquer son frère à haute voix lui faisait un drôle d’effet, comme remonter sur un vélo après des années d’inactivité. C’était ça. Il n’était plus habitué à dire le nom de son frère à voix haute. Même Eve ne savait pas le prénom de ses frères et sœurs.

-Meredith, décompta-t-il alors, avec une espèce de nostalgie. Adam. Morgan. Et … Gethin.

Gethin. Il avait six ans quand il avait quitté la maison, en pleine nuit sous une pluie battante, sans un mot ni une lettre. Il avait pris le bus pour Liverpool et … plus rien. Gethin, cet enfant chétif et bizarre qu’il s’était juré de protéger. Il savait que son petit frère avait un problème, il était évident qu’il n’était pas un enfant comme les autres. Il était calme, pour un enfant, trop calme. Il ne parlait pas, jamais. Alan se souvenait à peine du son de sa voix, si ce n’était ses cris. Des choses étranges arrivaient autour de lui. Il disait voir des choses, sentir les choses. Il paraissait toujours ailleurs. Leur mère, Meredith et lui s’étaient toujours pris à part eux que l’enfant avait sans doute un problème d’ordre mental, et que tout ces dessins, toutes ses choses qui arrivaient, n’étaient que des coïncidences. Ils songeaient à l’autisme et il avait été plusieurs fois question d’aller consulter un spécialiste. Mais leur père avait pris peur de Gethin. Il en avait eu peur de la pire des manières, faisant passé la différence de Gethin comme une tare, une faiblesse, une sorte de magie noire qu’il fallait corriger à coup de poings. Si diminué qu’était son frère, cela avait scandalisé Alan, qui était devenu le principal rempart de Gethin à la colère paternelle. Il n’y avait rien de pire qu’un homme qui avait peur. Mais Alan admettait qu’il y avait quelque chose d’effrayant dans son frère. Un jour, se fameux jour, leur mère était partie faire les courses avec Meredith et Morgan, et avait laissé Adam et Alan avec Gethin. Adam dormait dans le canapé : Gethin lui avait fait passé une mauvaise nuit. Le benjamin, lui dessinait tranquillement sur la table de la cuisine. Puis il s’était redressé et avait fixé son intense et transperçant regarde gris sur Alan. « Il arrive. Il vient chercher Adam. », avait-il déclaré avant de s’en retourné à son dessin.
Quelques secondes plus tard, la sonnette sonna dans son propre appartement. Une coïncidence, se répétait Alan en allant ouvrir. Mais pourtant, quand il ouvrit la porte, il fut presque surpris que ce soit simplement le facteur, et non un homme en robe tenant une baguette magique. Il signa son recommandé avec difficulté, et le facteur repartit un instant plus tard. Il pleuvait sur Londres en cette fin de mois de mai et pourtant quelques personnes bravaient le temps pour boire un café dans l’établissement en face de lui. Alan scruta sa vitrine et se rembrunit.

-C’est pas vrai …

Il venait de remarquer la rousse. Elle s’asseyait à la même table depuis trois jours et il avait plusieurs fois remarqué les coups d’œil fréquents qu’elle jetait sur son immeuble. Dans les premiers mois qui avaient suivis son départ du Pays de Galles, Alan avait vécu dans la crainte que sa famille (et pire que tout, son père), ne le rattrape. Alors il avait s’était efforcé de repérer les gens, leurs têtes, sentir s’il était suivi, et développé un véritable sixième sens. Un instinct de survie. Même des années plus tard, quand la peur s’était estompée, les vieux reflexes de sonder le paysage étaient restés. Et elle, elle était particulièrement repérables, avec ses cheveux de feu et son air propre sur elle. Décidant d’en avoir le cœur net une fois pour toute, Alan s’arma de sa béquille et de son coupe-vent, et s’engouffra dans la rue, sous la pluie. Il poussa la porte du café et commanda une boisson avant de s’asseoir à une table non loin de la jeune femme. Elle ne devait pas être beaucoup moins vieille que lui, et était assez élégante. Ses cheveux roux étaient attachés en un chignon soigné, elle portait un foulard bleu au cou, et son visage était tourné vers la rue. Pourtant, Alan l’avait vu, son petit regard surpris quand elle était entrée. Il ne comprenait pas pourquoi cette fille était là, ni pourquoi elle semblait s’intéresser à lui. Même de près, son visage ne lui disait absolument rien. La cloche d’entrée teinta doucement et une femme d’un âge plus mûr s’installa à la table de la rousse.

-Je viens te relayer, l’entendit-t-il dire. Désolée, j’étais bloquée au Département avec ta mère …
-Elle va bien ?
-Oh, comme d’habitude, tu sais. Elle est nerveuse en ce moment. Le vote pour la Loi d’Amnistie a lieu à la fin du mois …
-Ça doit te demander du temps … Je peux m’en charger seule, si tu veux, Susan …
-Oh, non, ne t’en fais pas ! Au contraire, ça me fait du bien, et je n’ai pas fait tous ces efforts pour rien. Il est sorti, tu as pu le reconnaître ?

Alan sentit son cœur se serrer. Il sentit le regard que la rousse posa sur lui plus qu’il ne le vit, car il fit mine d’être absorbé par sa boisson. Les chuchotements lui indiquèrent qu’elles avaient décidé d’être plus en privé, sans doute pour se soustraire à lui. Plus de doute, ces deux femmes le surveillaient. Et il voulait savoir pourquoi. Résolu, il agrippa à nouveau sa béquille et alla s’installer sans vergogne à la table des deux indiscrètes, un sourire moqueur aux lèvres. Sa mère l’avait un jour qualifié de « véritable emmerdeur » et sur ce point, il n’avait pas changé.

-Alors, entonna-t-il d’une voix faussement joyeuse. Comme ça vous me chercher ?

La rousse le dévisagea avec de grands yeux horrifiés qui lui firent le plus grand plaisir. Quant à l’autre femme – Susan ? – elle se contenta de soupirer l’air blasé. De près, Alan ne sut trop quoi penser d’elle. Elle avait de longs cheveux auburn à la limite du roux, un grand nez et de remarquables yeux verts. Mais la chose qui attira le plus son attention fut une cicatrice, assez récente, qui barrait sa tempe et dépassait sur sa joue. Elle s’adressa à sa compagne :

-Tu vois que tu aurais dû m’écouter … Tu es bien la fille de ta mère. (Elle se tourna vers Alan, et ajouta d’un ton professionnel : ) Alan Carl Garett Scampers, je présume ?

Alan eut l’impression qu’on lui enfonçait un pique glacé dans les entrailles. Il avait une éternité qu’il n’avait plus entendu son vrai nom au complet et très honnêtement, il s’en serait passé.

-Vous jartez le Garett. Et c’est Donovan, pas Scampers, merci.
-Oui oui, éluda Susan d’un air distrait. C’est d’ailleurs ses changements qui nous ont causé tant de soucis. Vous n’êtes pas facile à retrouver, Mr. Donovan.
-Sans doute parce que je ne voulais pas être retrouvé, répliqua sèchement Alan, comprenant dans les déclarations de son interlocutrice tout ce qu’il avait redouté. Qui vous envoie ? Mon père, ma mère, ma sœur ?

La rousse fit un vague geste pour prendre quelque chose dans sa poche, mais Susan lui attrapa le bras et secoua la tête. La plus jeune eut l’air contrariée mais se ramena contre le dossier de sa chaise.

-Aucun d’entre eux, répondit alors la rousse avec un soupir. Peut-être pourrions-nous discuté dans un endroit plus … discret ?

Un sourire cynique retroussa les lèvres d’Alan. Si elle avait voulu de la discrétion en le filant, elle aurait pu au moins dissimuler ses cheveux.

-Ce n’est pas assez discret pour vous ? Moi je me sens très bien ici.

Pour attester ces dires, il but une lampée du café de la rousse, sans gêne et se délecta de son air scandalisé. Susan parut faire tous les efforts du monde pour ne pas sourire. Elle fouilla dans son sac et posa doucement un objet sur la table. Alan ne vit bientôt que ça, et son sang se figea dans ses veines. Susan le rangea presque aussitôt, mais cela cette brève vision suffit à faire perdre à Alan toute sa superbe.

-Qui … Vous êtes … Pourquoi … ?
-On veut juste pour parler, Mr. Donovan, expliqua posément Susan. Pourrions-nous aller chez vous pour discuter ?

Non, fut sa première réponse. Certainement pas. Sortez de ma vie. Pourtant, le regard tranquille et maternel que posa Susan sur lui le fit hésiter et il se surprit à hocher la tête en signe s’assentiment. Ils se levèrent et la rousse régla sa boissons avant qu’il ne traverse la rue pour ne retourne chez Alan.

-Asseyez-vous, bougonna le jeune homme en tirant une chaise dans la cuisine.

Il s’y assit avec un gros soupir. Sa jambe le faisait souffrir quand il marchait trop, mais ce n’était rien par rapport au bazar que les deux femmes avaient apporté dans sa tête. Il n’en revenait pas. Après des années d’évitement et de prière, il était rattrapé de plein fouet parce qu’il avait fuis.
Des sorcières.
Malgré son cœur qui battait à la chamade et l’état de grande perplexité dans lequel il était plongé, Alan fixa les cheveux de la rousse avec un faux intérêt. Cela parut l’irrité car elle cingla :

-Qu’est ce qu’il y a ?
-Oh, rien je vérifiais juste si les légendes étaient vraies.
-Quelles légendes ?
-Celles qui disent que vous êtes en réalité des femmes chauves aux pieds sans orteils qui transforment des enfants en souris*.

Si la rousse eut l’air plus confuse qu’indignée, un éclat de rire sortit de la bouche de Susan.

-Ma fille a lu Sacrée Sorcières de Roald Dahl quand elle était jeune. Elle en a pleuré toute la nuit que les moldus nous considère si mal.
-Moldu, répéta Alan d’un air sceptique. J’ai déjà entendu ça. C’est pas pour désigner les gens comme nous ?
-C’est cela, si, confirma Susan avant de désigner la rousse. Je vous présente Molly Weasley. Moi je m’appelle Susan Finnigan. Vous devez vous demander pourquoi nous surveillions votre appartement ?

Alan n’eut la force que d’émettre un vague grognement qui fit lever les yeux de Molly au ciel. Décidemment, elle lui en voulait encore pour avoir bu dans son café.

-En réalité, entonna alors Susan d’une voix prudente. Nous sommes ici à la demande de ma fille.
-Et ma sœur, précisa Molly en fronçant du nez. Quelles idées elle n’a pas celle la …
-Votre fille et sa sœur ? douta Alan, surpris. Des sorcières aussi je suppose ?

Son ton ironique ne parut pas plaire à ses interlocutrices. Le regard de Susan se durcit et elle ressortit l’objet qu’elle lui avait montré dans le café. Une longue baguette de bois claire. Une baguette magique.

C’était tellement ridicule. Pourtant, Alan sentit une sueur froide couler le long de sa nuque.

-Mr. Donovan. Tout à l’heure, Molly voulait vous effacer la mémoire pour que vous oubliez que vous nous aviez vu. Je l’en ai dissuadée parce que je suis persuadée que vous ne méritez pas cela et qu’une explication vous ferez le plus grand bien.
-Ce n’est pas ce qui était censé se passé, répliqua Molly.
-Les plans changent, Molly. Et je déteste l’utilisation abusive des sorts d’oublis.
-Désolée. Déformation professionnelle.
-Toujours est-il, poursuivit Susan avec un regard d’avertissement pour la jeune femme. Que je vous ai laissé une chance. Donnez-moi raison et épargnez-nous cette peine.

Alan scruta les deux femmes qui se trouvaient devant lui, l’une l’air renfrogné mais vaincu et l’autre calme et posé. La perspective de se faire effacer la mémoire ne lui disait rien qui vaille, aussi décida-t-il de hocher la tête et de laisser une chance à ses interlocutrices de s’expliquer.

-Bien, soupira Susan avec un certain soulagement. Bien bien. J’ai reçu il y a quelques jours une lettre de ma fille, Shannon. Elle est à Poudlard – vous savez ce qu’est Poudlard ?
-Le gars qui est venu chercher mon frère m’a vaguement expliqué.
-Votre frère. Oui, c’est de lui dont Shannon m’a parlé, dans sa lettre. Adam, c’est cela ? Il se trouve qu’elle est dans la même année que lui et qu’ils seraient devenus amis. Assez en tout cas pour qu’elle sache quelques détails pour ce qui vous est arrivé dans votre enfance.

Alan sentit son rythme cardiaque s’accélérer et s’efforça de garder contenance. A son plus grand soulagement, Susan n’exprima pas de pitié et ne s’appesantit pas sur ce sujet.

-Alors elle m’a demandé de vous trouver. Son idée première était qu’on trouve votre adresse et qu’on la donne à Adam. C’était quelque chose de juste, je trouvais. Ne pas entrer en contact avec vous et laisser votre frère prendre la décision. Alors nous avons commencé des recherches qui se sont avérées difficiles – et les changements dans votre nom n’y sont pas pour rien. Quant à savoir si c’était bien vous à l’adresse que nous avions trouvé … Vous ne sortez jamais travailler, Mr. Donovan ?
-Non, je travaille depuis mon appartement à cause de ça (il prit sa béquille pour tapoter sa jambe). Alors non, vous n’avez pas dû me voir beaucoup sortir.

Cette fois, les yeux bleus de Molly s’adoucirent et Susan se trémoussa, mal à l’aise.

-Nous n’avions pas connaissance de tous les détails …
-Sans doute Adam n’a-t-il pas tout dit à votre fille. Ça m’étonnerait fort, même.
-Qu’on se le dise, intervint Molly avec un sourire. Ce n’est pas Shannon, le cerveau de l’opération. C’est ma sœur, Lucy. Je suis vraiment désolée, elle a une légère tendance à … se mêler de ce qui ne la regarde pas.
-Dixit la grande sœur qui a passé les derniers jours à me surveiller.

Maintenant que la surprise était passée et que toutes les cartes étaient mises sur la table, Alan balançait entre colère et confusion. S’il était parti, ce n’était pas pour que des sorcières se mettent à ses trousses. Elles encore moins que les autres. Il avait précisément fuis tout ça, toute cette folie qui était entrée dans sa vie de manière inopinée, au moment où tout s’arrangeait. De quel droit se permettaient-elles d’intervenir dans son intimité et de foutre à nouveau sa stabilité en l’air ? Mais malgré tout, leur présence soulevait des questions et des sentiments qu’ils avaient depuis longtemps refoulé.
Qui qu’elles étaient, ces Lucy et Shannon n’auraient pas demandé à le retrouver si Adam n’en n’avait pas émis le souhait.
Il s’était efforcé de maintenir la culpabilité à distance. Pour autant, à présent, elle lui rongeait les entrailles. Ce fut pour cela qu’il ne sut réagir aux explications des deux femmes. Elles parurent le sentir car elles échangèrent un regard et Susan dit doucement :

-Vous ne voulez pas avoir des nouvelles de vos frères ?

Vos frères. Ça n’aurait pas dû le surprendre, pourtant c’était une information en soi. Un rictus amer déforma ses lèvres.

-Alors Denis Crivey est aussi venu chercher Gethin ?
-En réalité, on n’envoie personne pour le second enfant, si second enfant il y a, lui apprit alors Susan. Toutes les explications avaient déjà étaient faites quand Adam a reçu la lettre. Mais oui, Gethin est bien à Poudlard. Il a été réparti comme Adam à Gryffondor.
-Griffon d’or ? répéta Alan, incrédule.

Soudainement, il se retrouva cinq ans en arrière, quand il était un garçon de dix-huit ans à peine sorti de l’adolescence, impressionné par un sorcier qui venait lui expliquer que tout ce qu’il croyait être la réalité n’était qu’en fait qu’un mirage. Il fut presque aussitôt saisi de la même peur irrationnelle qui s’était emparée de lui, il y avait cinq ans. Il secoua la tête d’un air buté.

-En fait, non, je veux rien savoir.
-Pourquoi ? s’étonna Molly.
-Ça ne m’intéresse pas. Tout cela … C’est tellement … absurde … La magie … Ce n’est pas censé exister !

Il avait tout parié, sur cette affirmation. Il en avait pris des coups, pour cette affirmation. « Ce que Gethin fait, ce sont des diableries », répétait sans cesse son paternel avec une haleine imbibée d’alcool, une ceinture à la main. « Je vais la faire sortir, moi, la magie noir du corps de ce gamin ». Alan avait tout essayé : lui parlait quand il était sobre, montrer le diagnostic du médecin traitant, lui hurler qu’il n’était qu’une brute superstitieuse et que Gethin n’était pas possédé par le diable parce que la magie n’existait pas.
Sauf que si. La magie existait.
Ça avait ruiné ses perceptions et son existence.
Putain de magie.
Il s’en était pris des bleus, des fractures, des séjours à l’hôpital, à cause de la magie. Et Adam, ça n’avait été guère mieux – si ce n’était qu’il n’en gardait que des séquelles psychologiques. Sauf qu’Adam faisait parti de ce monde.
Pas lui. Lui voulait rester à l’écart de ce qu’il l’avait fait souffrir durant toute son adolescence et l’avait définitivement privé de sa jambe.
Non, vraiment, il ne voulait rien savoir.
Molly ouvrit de grands yeux éberlués.

-Mais … C’est la vie de vos frères. Leur univers, le monde dans lequel ils vivent. Comment … Comment vous pouvez ne rien vouloir savoir ?
-Ça me regarde, ça, répliqua vertement Alan, les doigts crispés sur sa béquille. Tout ce que je sais, c’est que je veux rien à voir avec … ça.
-Ça, lâcha Susan, le visage impassible. Alors c’est ce que sont devenus vos frères pour vous ?

Alan s’efforça de ne pas laisser paraître sa gêne. La cicatrice qui s’animait quand elle parlait sur le visage de Susan le troublait, ainsi que la profondeur de son regard. Il avait également remarqué d’autres marques d’anciennes blessures sur ses mains. Elle semblait avoir vécu tant de choses, elle aussi. Des choses qui avaient brisé son corps mais pas son esprit. Elle avança sa main et poussa le vice à la poser sur le bras d’Alan.

-Ecoutez, Mr. Donovan. Je sais que vous avez vécu des moments difficiles, précisément parce que vos frères n’étaient pas des enfants comme les autres.
-Gethin, se sentit obliger de préciser Alan. C’était Gethin qui était différent.

C’était ça aussi, qui l’avait détruit, ce jour là. Toute sa vie, il s’était inquiété pour son plus jeune frère, s’était angoissé jusqu’à s’en arracher littéralement les cheveux et frappé contre les murs. Il aurait tout donné pour protéger sa famille, il s’en ruinait la santé. Meredith, sa grande sœur, avait toujours été là pour l’apaiser, mais c’était d’Adam de qui il s’était toujours senti le plus proche – sans doute parce qu’Adam encaisser les coups comme lui. Il s’était érigé bouclier de Gethin, et Alan les avait pris tout les deux sous son aile. De manière inexplicable, son père ne s’était pas intéressé à ses filles : elles étaient une source de déception qui ne méritait pas ses coups. Alan savait que c’était pour cela, qu’ils étaient beaucoup dans la famille : son père avait souhaité avoir le plus de garçon possible. Même quand Morgan hurlait ou que Meredith tentait de faire barrage, il n’y avait que les garçons qui gardaient son attention. Gethin était trop petit pour se rendre compte, mais Adam commençait à avoir conscience de tout cela. Il avait un esprit vif et curieux qui avait toujours plu à Alan – il avait toujours été persuadé que son frère avait un grand avenir devant lui et s’était juré de tout faire pour que cet avenir ne lui échappe pas.
Puis on lui avait pris. On était venu chercher une des choses pour lesquelles il s’était battu. Adam.
Pas Gethin. Adam.
Car lui non plus n’était pas normal.
Une voix invisible le souffla de s’en arrêtait là, pour Gethin. Il n’était pas encore prêt à parler de ses soi-disant visions. Susan eut un menu sourire.

-Certain enfants sont plus précoces que d’autre – sans que cela ne signifie quoique soit. Ma Shannon a passé son enfance repliée sur elle-même sans montrer le moindre talent magique alors que son petit frère faisait voler ses jouets dès le berceau. Pourtant quand on regarde leur bulletin de note … Bref. Ce n’est parce que Adam n’y paraissait pas qu’il n’était un sorcier. Peut-être même y-a-t-il eut quelques signes, mais vous les avez ignoré car vous étiez trop concentrés sur Gethin. Toujours est-il qu’ils étaient déjà des sorciers quand vous les aimiez encore. Pourquoi le simple fait de savoir cela a-t-il tout changé ? Ils restent vos frères.
-Et ils restent humain, enchérit Molly avec dignité. Vous pensez que parce que nous sommes des sorciers nous sommes foncièrement différents de vous – chauve avec des pieds sans orteils, comme vous le dites ? Bien sûr que non. Nous avons un corps comme le votre, avec le même métabolisme. Nous mangeons, nous dormons, nous vivons, nous aimons, exactement comme vous. J’ai plusieurs fois vu une jeune femme sortir d’ici. Votre petite-amie ? Ça vous intéresserait de savoir qu’Adam en a une aussi ?

Cette fois, Alan ne put masquer sa surprise de voir une telle information – légèrement décalée, dans le contexte – arriver ainsi sur la table. Molly eut un pauvre sourire.

-Non, vraiment, la seule chose qui nous différencie, c’est que l’on puisse faire de la magie. Et je ne dis pas que c’est une bonne chose : un monde magique n’est pas un monde meilleur. Nous restons humain, avec nos faiblesses. Nous faisons la guerre comme vous, nous commettons des massacres comme vous, nous sommes pourvoyeurs d’horreur comme vous. C’est un monde différent, avec ses institutions et ses infrastructures distinctes des votre, mais qui reste sommes toute juste un reflet magique de votre monde.
-Le mot « magique » fait tout, dans votre phrase, répliqua Alan en s’efforçant de masquer le doute que les paroles de Molly introduisait en lui. C’est ce que nous différencie.
-C’est la seule chose qui nous différencie, rectifia la jeune femme en dressant un sourcil. La magie n’est pas mauvaise. En refusant de ne serait-ce essayer de la comprendre, vous mettez effectivement une barrière entre vous et moi, qui vous paraît infranchissable. Mais si vous faites l’effort de comprendre notre monde, vous verrez que cette barrière s’amenuisera. Peut-être même que vous pourriez reprendre contact avec vos frères.
-Et qui vous dit que j’en ai envie ?

La phrase lui parut dure, même à ses propres oreilles. Lui aussi était curieux. Et elles en avaient trop dit : Gethin à Poux-de-lard, Adam et sa petite amie … Ces questions qu’il s’était posé un jour et qu’il avait enfouis au plus profond de lui. Pour la première fois il s’autoriser à s’imaginer ce qu’était devenu sa famille, sans qu’il ne grogne, ou que l’image de son père ne s’impose à son esprit. Susan pinça des lèvres.

-J’ai accepté de vous parler et de ne pas vous oublietter parce que je pense que si vous avez pris peur, il y a des années, c’est parce que vous n’avez pas pris la peine de comprendre notre monde – ce que je peux potentiellement comprendre, vu votre passé. En revanche, j’ai pensé qu’avec l’âge, peut-être que vous auriez choisi de cesser de fuir. Peut-être que vous auriez eu l’intelligence d’ouvrir votre esprit.
-Ouvrir mon esprit ? répéta Alan, incrédule. Parce que vous croyez que c’est une question d’ouverture d’esprit ?
-Exactement. Vous refusez de nous comprendre, vous bordant à songer que la magie n’existe pas et par conséquent à ignorer vos frères. Ce que vous faites, ça frise l’intolérance la plus totale.

Elle le toisa de haut en bas, la désapprobation emplissant son regard.

-Je suis désolée de vous le dire, mais cela fait que dans les faits, vous ne valez pas mieux que votre père.

Alan était déjà secoué avant. Mais à cette phrase, il se dressa sur ses pieds, s’appuyant fermement sur la table pour jeter un regard incendiaire à Susan. Il vit à peine le regard choqué de Molly ; il sentit à peine la douleur qui traversa sa jambe quand il se soutint sur elle. Susan gardait un regard calme où pointait le mépris, ce qui attisa sa rage.

-Dégagez.
-Veuillez rester poli, répondit-t-elle sèchement. Je vous rappelle juste que votre père croyait à la magie, il a refusé de vous écouter et ça a détruit votre famille. Vous ne croyez pas à la magie, vous avez refusé de nous écouter et vous avez aussi brisé votre famille. Votre intolérance égoïste vous empêche de voir plus loin que vos pensées. Vous avez décidé que la magie n’existe pas, et pour cette affirmation vous avez quitté votre famille sans songer en conséquences. Je suis mère, moi aussi, et ça m’aurait crevé le cœur de voir mon enfant partir.
-Parce que vous pensez tout savoir ? persiffla Alan avec hargne. Par ce que vous pensez que ça ne m’a crevé le cœur à moi de partir de chez moi, de tout ce que j’ai toujours connu ?! Vous croyez que je n’ai pas pensé aux conséquences ?
-Si vous y aviez pensé, il y a longtemps que vous auriez recontacter votre famille.

Alan avait envie de frapper quelque chose. D’effacer cette lueur affreuse dans les yeux de Susan, ce dédain, cette incompréhension. Parce qu’elle croyait que c’était simple, que parce qu’elle connaissait une infime partie de son histoire, elle pouvait se permettre de le juger, de le comparer à son père ?! Avant qu’il n’ait le temps de s’indigner d’avantage, elle se leva à son tour, drapée de toute sa dignité.

-Je pense que c’est bon. Nous dirons à Shannon et Lucy que nous n’avons rien trouvé. Si vous avez envie de revoir votre famille, aller voir votre mère. Au revoir.

Elle jeta un regard à Molly et s’en fut sans plus de mot vers la sortie. La rousse eut un instant d’hésitation, avant de se lever. Pour autant, elle ne sortit pas tout de suite : elle fouilla son sac et en sortit une photo qu’elle posa sur la table.

-Lucy m’a envoyé ça, pour qu’on ait une idée – même vague – de ce à quoi vous ressemblait. Je pense … Bref.

Elle le toisa un instant, un regard où se mêlait désappointement et perplexité. Puis elle secoua la tête et s’engouffra à l’extérieur. Alan fixa la porte avec rage, le cœur battant la chamade. Sa jambe finit par lui rappeler qu’il devait se rassoir et il se laissa tomber sur la chaise, toujours tremblant de fureur et de trouble. Ses yeux se posèrent alors sur la photo que Molly avait posé devant lui. Après une minute d’hésitation déchirante, il n’y tint plus et attrapa l’image.
C’était une photo de famille.
De ma famille.
C’était dans une chambre à l’hôpital. La première personne qu’il reconnut fut son grand-père, Adda Donovan, son visage rond et bienveillant. Il était assis sur une chaise à coté du lit, une adolescente sur les genoux, aux cheveux bruns et aux yeux gris qu’il eut de la peine à reconnaître comme Morgan. Quel âge avait-elle ? Douze ans, peut-être treize ? Qu’elle avait grandi … Il avait l’impression de voir le reflet de sa propre malice dans les yeux de sa jeune sœur. De l’autre coté, près de la fenêtre, une fille rousse qu’il ne connaissait pas ne regardait pas la caméra. Il put juste discerner son visage. Elle avait un nez un peu trop long pour qu’il soit qualifié de joli, mais Alan lui trouvait tout de même un certain charme. Elle fixait le lit avec un sourire attendri. Les yeux d’Alan s’écarquillèrent quand il vit ce qui se trouvait sur le lit. Meredith. Elle n’avait presque pas changé, avec ses boucles cuivrées et ses yeux gris rieurs. Elle tenait sur ses genoux une enfant blonde d’environ deux ans, qui suçait une tétine et lorgnait un homme à coté d’elle, blond lui aussi – et avec une alliance à la main gauche.
Meredith. Elle s’était mariée. Et elle avait un enfant.
Il avait une nièce.
Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux et il caressa le doux visage souriant de sa sœur. Elle avait l’air tellement heureuse, entre sa fille et son mari. Comment était-il ? Les traitait-t-il bien, elle et la petite ? S’il en jugeait par le regard tendre qu’il réservait à l’enfant, oui. Il discernait à sa gestuelle que la fillette était son trésor. Il crut qu’il avait passé le pire quand il observa qui était non loin de Meredith sur le lit. Les cheveux cuivres qui tombaient sur ses yeux noisettes, son nez droit et un sourire en coin sur son visage, Adam le regardait, tenant entre ses bras un nourrisson. Alan bloqua un instant sur l’image, avant de se dire que cela ne collait pas.
Voilà pourquoi ils étaient à l’hôpital. Le deuxième enfant était celui que Meredith avait mis au monde.
Rectification. Il avait une nièce et … Une nièce ou un neveu, il était incapable de déterminer sur la photo.
En revanche, ce qu’il déterminait, c’était combien Adam avait grandi – et combien la ressemblance avec leur père s’était accentué.
Oh Adam … Comment fais-tu pour te regarder dans le miroir ?
Son pique d’émotion parvint quand il remarqua qui se tenait au bout du lit. Cette fois, les larmes coulèrent à flot sur son visage quand il croisa le regard gris de Gethin. Il avait six ans quand il avait quitté le Pays de Galles. Il avait à présent devant lui un adolescent d’une douzaine d’année, un immense sourire sur le visage. Il n’avait jamais vu un air aussi épanouis sur le visage de l’enfant.
Il lâcha soudainement la photo, comme si elle lui brulait les doigts, et enfouis son visage dans ses mains, désespéré.
Il n’aurait jamais pensé resonger à tout cela …

***


-Tu es de mauvaise humeur.

Eve lui jeta un regard mauvais depuis son bureau. Ses lunettes à épaisse monture étaient posées sur son nez retroussé et ses doigts tapotaient son ordinateur avec nervosité.

-J’ai du travail à finir, marmonna-t-elle en se remettant à taper. Madame Merrywather a fait son testament la semaine dernière et ses fils me harcèlent pour me demander une mise sous tutelle.

Alan eut un vague sourire. Eve travaillait comme avocate dans un cabinet dans Chelsea et avait toujours prit son travail très à cœur. Pourtant, dans le cas présent, son fiancé la trouvait un peu trop absorbée – et beaucoup trop boudeuse. Mais il n’avait pas forcément la force d’y remédier à l’instant. Sa conversation qu’il avait eu avec les sorcières ce matin lui trottait particulièrement dans la tête et il ne s’était pas remis de son émotion après l’étude de la photo. Quand Eve était rentrée de chez sa mère, elle s’était directement mise à son bureau sans décrocher un mot, si ce n’était une longue litanie de plainte concernant sa mère trop protectrice.

-Et toi ? fit l’effort de demander Eve d’un air distrait. Ça a été ta journée ? Tu as peu avancé dans ton projet ?

Alan grimaça. Il travaillait en tant qu’ingénieur généraliste en télétravail, sur une ligne TGV entre Londres et Manchester**. Mais avec la journée qu’il venait de passer, il n’avait pas songé une seule seconde à se pencher sur ce projet.

-Non. Pas vraiment.
-Il faudra que tu t’y mettes, le prévint Eve, un sourire relevant néanmoins la commissure de ses lèvres. Sinon ils vont exiger que tu reviennes travailler au bureau.
-J’aimerais bien les voir m’y obliger, ricana-t-il depuis le canapé. Allez viens, le match va commencer … Tu vas me faire croire que tu ne veux pas voir un derby londonien ?

Eve marmonna quelque chose d’inintelligible mais claqua son ordinateur et s’en fut vers la cuisine chercher les nouilles chinoises qu’ils avaient commandé. Alan sourit doucement. Ils s’étaient rencontrés dans un pub de Londres, pendant une soirée étudiantes. Le match qui était retransmis opposait Liverpool, son équipe de cœur qu’il n’avait pas abandonné, à Arsenal, l’équipe Londonienne que soutenait Eve. Rien ne valait une bonne vieille engueulade sportive pour forger les premiers liens. Cela faisait près de deux ans qu’ils vivaient ensemble et ils avaient rarement raté un match de Premier League. Eve revint de la cuisine, son écharpe écarlate frappée du canon d’Arsenal autour du coup, les nouilles dans les mains et un foulard bleu dans l’autre.

-A qui c’est, ça ?

Alan s’efforça de rester calme quand il reconnut le foulard que Molly portait ce matin.

-Oh … La voisine, la vieille Dawson, elle m’a tenu la jambe une heure, ce matin … Elle a dû oublier ça … J’irais lui rendre demain.
-Tu lui demanderas son parfum, dit Eve en humant le tissu. Ça sent vachement bon !
-Ce sera ton prochain cadeau d’anniversaire, railla Alan. Promis.

Pour toute réponse, Eve lui jeta le foulard à la figure, faisant sourire son fiancé. Elle s’installa sur le canapé, mit tranquillement ses jambes en travers de celles d’Alan, et lui tendit sa boite de nouille. Etant une naturelle râleuse, elle se mit à pester contre l’attaquant d’Arsenal dès les premières secondes de jeu.

-Bon sang Lacazette il sait vraiment mettre que des pénalty, râla-t-elle alors qu’il venait de rater une occasion. Je te jure …
-Il vous a déjà sauvé la mise plusieurs fois, ma chérie …
-Alan, ce n’est pas le moment de me contrarier, laisse-moi rager comme je veux j’ai besoin d’évacuer.

Le jeune homme lui jeta un regard surpris et elle consentit à se taire le temps d’enfourner quelques bouchées de nouilles. Eve était d’un naturel tumultueux, mais en ce moment, ses humeurs avaient tendances à être changeante. Alan mettait ça sous le compte de sa frustration qu’il ne veuille pas parler de sa famille et qu’elle ne savait pas comment réagir face à ça.
Ma famille …
La photo que Molly lui avait laissée flotta un instant dans son esprit – tout ses changements dont il n’avait pas été témoin, les membres qu’il n’avait pas vu venir … Cela lui retournait toujours les entrailles.
Tout comme les accusations de Susan.
Vous ne valez pas mieux que votre père.

-Mais bon sang, on ne te paie pas des millions pour que tu loupes ça ! gémit Eve alors qu’un joueur envoyait le ballon dans le décors. Oh mais je te jure le mercato on a fait n’importe quoi …
-Un peu, répondit machinalement Alan.

Eve étouffa sa rage et sa déception en enfournant une autre bouchée de nouille. Alan ne toucha pas aux siennes. Cette journée absurde lui avait coupé l’appétit et il donna volontiers sa boite à Eve quand elle la réclama.

-Dis donc, tu manges pour deux, la taquina Alan.

Eve s’en étrangla avec ses nouilles et lui donna un coup de poing dans le bras. Ils passèrent un moment tranquille devant le match, avec les extravagances d’Eve à chaque occasion d’Arsenal, son euphorie à chaque but de son équipe, son désespoir quand elle se fit rattraper au score. Elle en avala deux yaourts. Eve avait toujours fait passer le stresse en mangeant mais là, Alan commençait réellement à s’affoler : elle avait l’air dans un pire état que lui. Quand le match se finit sur un score de deux à deux, il éteignit directement la télé et se tourna résolument vers sa fiancée.

-Bon, dis-moi. Qu’est ce qui ne va pas ? Ta mère a encore dit que j’étais un incapable et qu’elle refusait que tu m’épouses ?
-Tu n’as pas oublié la condition à laquelle je veux bien qu’on se marie ?

Alan sentit une main invisible lui tordre les entrailles. Etrangement, parler de son mariage futur ne fit que lui rappeler le mariage auquel il n’avait pas assisté. Celui de Meredith, avec l’homme blond de la photo. Le père de ses deux enfants. Il avait ressenti un mélange d’étonnement et un étrange sentiment de perte.
Il avait regretté de ne pas avoir assisté au mariage.
Et connaissant sa chère Meredith, elle sera capable de le tuer si elle n’assistait pas au sien.
Merci beaucoup, Susan et Molly. Merci.

-Non, je n’ai pas oublié, souffla Alan en se rapprochant doucement d’elle. Eve, c’est … compliqué d’en parler, je ne veux pas …
-Je suis enceinte.

Des larmes perlèrent à ses yeux bruns. Elle ne le regardait pas : elle fixait la télé noire comme si elle venait de lire ses mots sur l’écran. Alan resta un instant à la contempler, interdit, incapable d’articuler quoique soit. L’information eut du mal à se frayer un chemin dans son esprit, et ce fut sans doute pour cela qu’il bredouilla de façon stupide :

-Tu … Tu … enfin, tu es …
-En-cein-te, articula Eve d’un ton dur. J’ai un bébé dans mon ventre. Ton bébé.

Mon bébé. Alan peina à intégrer cette information. Elle lui apparaissait presque plus absurde que tout ce qu’il avait pu entendre et découvrir aujourd’hui.
Il s’était découvert un beau-frère, avec des neveux et nièces. Il avait découvert tout ce qu’il avait raté : la croissance de Morgan, les débuts de la vie amoureuse d’Adam, la rentrée de Gethin.
Et maintenant un bébé.
Le sien.
Ce fut trop. C’était beaucoup trop intense pour une seule journée.
Il craqua.
Il enfouit son visage dans ses mains et sanglota éperdument.
Eve eut l’air déroutée, complétement dérouté par sa réaction. Elle abandonna sa mine courroucée pour prendre Alan dans ses bras, et caresser doucement ses cheveux alors que son corps entier était secoué par les sanglots.

-Alan …, s’étonna-t-elle avec douceur. Calme-toi, s’il te plait … Je sais qu’on n’en n’avait pas parlé, je sais que ça arrive … Oh Alan, je ne sais pas quoi faire …

Il reçut quelque chose d’humide sur la nuque et comprit que les larmes avaient commencé à dévaler le visage d’Eve. Elle le serra un peu plus fort et il sentit qu’elle tremblait également.

-Je sais que c’est trop tôt …, haleta Eve, tentant désespérément de reprendre contenance. On ne travaille que depuis quelques mois, on loue encore cet appartement … On n’a rien pour accueillir un enfant … Et … De toute manière je ne veux pas d’enfant si tu n’en veux pas non plus …

Alan hoqueta et trouva la force de se redresser un peu. Le beau visage de Eve était humides de pleurs et ses yeux couleur chocolat avaient rougis. Il caressa son visage, essuya ses larmes sans cesser de pleurer.

-Ne pas en vouloir …

Il n’avait jamais réfléchi à la question. Il avait demandé Eve en mariage parce qu’il l’aimait, sur un coup de tête alors qu’ils étaient en week-end à Brighton. Pendant une soirée chaude et parfaite durant laquelle, en un éclair, il s’était rendu compte qu’il ne pourrait pas trouver plus parfaite qu’elle. Elle n’était pas parfaite en soi : c’était une vrai râleuse avec un tempérament de feu. Mais elle était parfaite pour lui. Sans se rendre compte de ce qu’il faisait, ni des conséquences, ni de rien, il lui avait alors demander de l’épouser, ce soir-là sur la plage. Sa surprise de s’entendre formuler sa demande n’avait eu que d’égal que son immense bonheur quand elle accepta.
Mais cette demande, elle avait été faite comme leur relation : au jour le jour, sur l’instant, spontanément. Un bébé, ce n’était pas un coup de tête. Un enfant, ça se préparait.
Pourtant, quand il posa ses yeux sur le ventre d’Eve, une boule brulante se forma dans sa gorge. Ne pouvant s’en empêcher, il posa sa main sur le bas du Tee-shirt, comme s’il pouvait faire la connexion entre lui et ce minuscule être, si fragile, si tangible, qui dormait au sein de sa fiancée. Eve posa les mains sur les siennes et les pressa contre son ventre. Il sut alors qu’il se refuserait à faire le moindre mal à cette petite chose, issue de sa chaire et de son sang. Cet être qui était une partie de lui comme il était une partie d’elle.
Je ne suis pas mon père.
Etait-il prêt à l’être, père ?

-Ma sœur, Meredith, entonna-t-il alors d’une voix étranglée, les mains toujours plaquées sur le ventre d’Eve. Elle s’est mariée. Elle a deux enfants … Et je n’étais pas là …

Eve se tut religieusement, les larmes se figeant sur ses joues. Alan s’efforça de contrôler ses tremblements. Sa famille, celle qu’il avait quitté, se mélangeait à celle qu’il était en train de former avec Eve. Il éprouvait le besoin de parler à voix haute pour dénouer tout cela. Le souhait de sa fiancée était en train de se réaliser.

-Comment tu le sais ? s’enquit Eve avec douceur.

Pour toute réponse, il extrait la photo que Molly avait laissé sur la table et la donna à la jeune femme. Elle détailla l’image avec des yeux fascinés qui séchèrent définitivement ses larmes.

-Mon dieu … Mais tu as combien de frères et sœur ?
-Deux sœurs. (Il désigna les désigna sur la photo). Meredith et Morgan. Là ça doit être les enfants de Meredith – et son mari. Et puis mes deux frères, Gethin et Adam. Et grand-père.
-Vous vous ressemblez tellement, s’émerveilla Eve. Mais Alan … Depuis combien de temps … depuis combien de temps tu ne les as pas vu ?

Alan scruta le visage de sa fiancée, ses yeux chocolat, son nez retroussé, la fine courbe de ses lèvres. Comment lui expliquer ? Comment lui expliquer à elle, son amour si délicieusement normale, toute l’absurdité qui avait fait basculer sa vie ? Il continua de la dévisager, à graver ses traits dans sa mémoire, la main toujours tout contre son ventre. Il prit alors une décision. Une décision qui risquait de mettre le peu de stabilité, le semblant de vie qu’il avait créé ses dernières années à bat.
Mais il se refusait à construire une famille sur des mensonges et des cachotteries.

-Eve, souffla-t-il alors, le cœur brisé de tout jouer ainsi. Eve, il faut que je te parle de quelque chose. La seule chose que je te demanderais … C’est de garder … l’esprit ouvert, d’accord ?

Déboussolée, Eve hocha néanmoins la tête, docile. Alan soupira alors et se jeta à l’eau, corps et âmes, pleurant d’avance tout ce qu’il avait construit. Il lui raconta tout : les bizarreries de Gethin, les violences du paternel, l’arrivée de Denis Crivey et la révélation de la véritable nature de ses petits frères, sa lâcheté quand il avait refusé de comprendre et mit le cap sur Londres, ses longues années où elle avait son seul repère, la chose la plus précieuse qu’il avait eu, et l’intervention des deux sorcières, Molly et Susan ce matin, et tout le fouillis qu’elles avaient mis dans sa tête.
Eve écouta patiemment, et Alan se souvint alors, le cœur en miette, pourquoi elle lui avait tant plu. Quand il l’avait rencontré dans ce pub, elle n’avait pas regardé sa béquille ni ses vêtements bons marchés. Elle ne jugeait pas sans avoir toutes les cartes en main. Même quand il évoqua la magie, elle tressaillit à peine. Il acheva son récit sur le fait qu’il refusait qu’elle l’épouse sans avoir connaissance de tout cela, et qu’il comprendrait si elle quittait l’appartement maintenant pour ne plus jamais y revenir. Mais Eve resta clouée au canapé, un air perplexe peint sur le visage.

-Si ça ne venait pas de toi, commença-t-elle avec prudence. Je trouverais ça … Complétement fou. Et j’appellerais l’hôpital le plus proche pour te faire interner.
-Mais ? devina Alan avec un regain d’espoir.

Eve se mordit la lèvre inférieure. Elle resta un temps silencieuse. Ses doigts étaient toujours noués à ceux d’Alan sur son ventre.

-Mais c’est toi qui me parle et … Je te connais, Alan, je te connais comme si c’était moi qui t’avait fait. Ces histoires de violences parentales, je les avais deviné depuis longtemps – et pour ça pas besoin de ta béquille, crois-moi. Je suis spécialiste du droit des affaires familiales alors j’en ai vu passé quelques uns des enfants battus et vous avez tous la même lueur brisée dans les yeux. Quant à cette histoire de magie …
-Eve, plaida Alan avec désespoir. Je te jure que c’est la vérité, aussi incroyable que cela puisse te paraître …

Soudainement, il regretta de ne pas savoir comment contacter Molly et Susan. Sans doute auraient-elles pu lui prouver … La jeune femme soupira profondément.

-Tu as un esprit cartésien qui est parfois intolérable. Une des raisons pour lesquelles ma mère te déteste c’est que tu es athée. Et tu as un manque criant d’imagination.
-Euh … D’accord.
-Donc je ne te vois pas inventer une histoire à dormir debout comme quoi ton frère voyait un peu l’avenir et ton autre frère est un sorcier qui étudie dans je-ne-sais quelle école de magie …
-Poux-de-lard, je crois.

A sa plus grande stupéfaction, Eve fut secouée d’un petit rire.

-Rien que ça, tu n’aurais pas pu l’inventer ! Poux-de-lard !
-J’avoue que je ne comprends pas bien, admit Alan, ne sachant pas quoi penser de l’hilarité de sa fiancée. C’est même assez ridicule.

Eve sourit et son regard s’accrocha à son visage comme celui d’Alan l’avait fait un peu plus tôt. Ses doigts se crispèrent un peu plus sur les siens.

-OK. Bon. Même si je sais que tu ne mens pas … Oh Alan, c’est tellement … tellement difficile à assimiler …
-Je sais … Je sais et je suis désolée de te raconter cela, de te précipiter dans cette merde … Mais si ça doit être mon monde, alors je m’imagine pas que tu n’en ais pas connaissance. Que tu n’en fasses parti.

Eve parut vaguement gênée et serra un peu plus ses doigts. Il ne sut ce que ça voulait dire mais il s’accrocha à sa main comme si sa vie en dépendait. Bientôt il ne resta que cela : la chaleur de leurs doigts entrelacés, et le ventre plein de promesse d’Eve sous eux.

-Qu’est ce qu’on fait ? s’inquiéta-t-elle en baissant les yeux. Qu’est-ce qu’on fait pour le bébé ?

Alan eut un petit sourire. Raconter tout cela à Eve lui avait éclairci les idées et pleurer l’avait purgé de tout son trouble. Il caressa le dis de la main de la jeune femme.

-Je veux du bébé – si tu veux toujours de moi.

Les yeux d’Eve pétillèrent et se remplirent à nouveau de larme. Elle dénoua les doigts des siens pour prendre son visage en coupe et l’embrassa, délivrant ainsi sa réponse. Alan crut qu’il allait défaillir de soulagement. Il prit délicatement la nuque d’Eve pour lui répondre, dégustant ce baiser au goût de larme, où il pouvait sentir la détresse et la joie. Ils se séparèrent doucement et Eve ramena son front contre celui d’Alan, haletante, mais souriante.

-Evidemment que je veux de toi, imbécile. Tu crois vraiment que quelqu’un d’autre serait capable de me supporter pendant les matchs ? Ou mes crises de nerfs avant une plaidoirie ? (Elle s’interrompit, et perdit quelque peu son sourire). Laisse-moi simplement le temps … C’est … tellement fou, ce que tu m’as raconté … Il faut le temps que j’intègre … que je comprenne …
-Tu sais, je ne comprends pas moi-même, lui apprit Alan, euphorique. Si seulement j’avais gardé de quoi contacter les sorcières … Aïe !

Eve venait de lui donner une tape sèche derrière la tête, et la perplexité dans ses yeux fit place à un feu qui lui était plus familier.

-Elles étaient prêtes à t’expliquer, persiffla-t-elle. A t’aider à comprendre, ça aurait pu tout arranger ! Comment tu as pu être aussi buté, Alan ?
-C’est compliqué … Je … Je ne voulais pas entendre.
-Tu ne voulais pas entendre ? (Elle agrippa la photo de famille et l’agita sous le nez de son fiancé). Putain, Alan ! Ta sœur a eu le temps de se marier et de fonder une famille le temps que t’en ailles ! Et ta mère ! Je peux comprendre que tu en veuilles à ton père, c’est naturel mais ta mère ? Tu as pensé à elle quand tu es parti ? Et tes frères ? Tu ne t’es pas dit qu’ils pourraient se sentir coupable de ton départ ? Tu te rends compte ou pas du mal que tu as pu faire ?

A bien des égards, Eve était une rose, une rose rouge : belle, passionnée et passionnante, mais piquante et douloureuse. Elle savait appuyer là où ça faisait mal et même le moins scrupuleux des êtres éprouvait des remords après avoir croisé son regard flamboyant.

-Je t’aime, Alan. Et me marier et élever cet enfant avec toi, j’en serais très heureuse. Mais il est hors de question que j’épouse un homme qui abandonne sa famille à chaque fois qu’il prend peur.

Ça, il le savait parfaitement bien. Eve était habituée à la stabilité et exécrait l’abandon. Ses parents étaient certes divorcés, mais elle entretenait d’excellentes relations avec son père. Sa propre grand-mère était l’archétype de la mama italienne qui n’était heureuse qu’une fois l’intégralité de sa famille réunie autour d’une table garnie de ses plats. Cependant, elle avait souffert de précédentes relations, mélanges de tromperies et de d’abus, qui avaient déjà abouti à un avortement. Alan ne doutait pas que vivre une seconde situation de ce genre aurait sans doute détruit Eve, mais même sans son passé, Alan aurait eu dans l’idée de garder le bébé. Avec tendresse, il posa sa main sur le ventre d’Eve et se pencha pour l’embrasser. Eve passa une main douce dans ses cheveux.
-Jamais. Je ne vous abandonnerais jamais.


* Sacrée Sorcières, Roald Dahl (l'auteur de Charlie et la Chocolaterie) où les sorcières sont des femmes machiavéliques qui transforment les enfants en souris.
** Pour Cochyo, qui dit qu'il n'y a pas de TGV au RU, mon cousin m'a dit récemment qu'il était question d'une ligne entre Londres et Manchester :p

Allez la suite tout de suite !
Dernière modification par Perripuce le sam. 07 oct., 2017 4:10 pm, modifié 1 fois.
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 34 - 2 [Harry Potter]

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Deuxième partie


Quand il se réveilla le lendemain matin, Alan crut que ce qui s’était passée la veille était un mélange étrange de cauchemar et de rêve, une sorte de songe aux sentiments contraires issu du passé. Il voulut se retourner sur Eve et l’enlacer pour se rendormir et oublier ce rêve, mais la jeune femme semblait déjà être sortie du lit. Alan s’efforça donc d’ouvrir un œil et de se redresser, frissonnant et grommelant. Il enfila un tee-shirt qui trainait et agrippa sa béquille pour sortir du lit. Eve était effectivement sur la table de la cuisine, une tasse de thé dans une main et son autre main tapant sur son ordinateur, ses lunettes plantées sur son nez. Alan lut l’heure sur l’horloge du four et poussa un grondement sourd.

-Eve … Il est sept heures, tu es au courant de cela ?
-Je suis enceinte, mon chéri. Mon corps a sa propre horloge. (elle releva un regard brun et rieur sur son fiancé). J’ai envie de pancake. Tu peux me faire des pancakes ?
-Tu détestes les pancakes.
-Oui, mais j’ai envie d’essayer.

Alan leva les yeux au ciel et finit par céder à sa belle. Les mots « je suis enceinte » provoquèrent des espèces de fourmillement au sein de son estomac et il picora un baiser sur les lèvres d’Eve.

-Je suis presque sûr que tu profites de la situation, dit néanmoins Alan en prenant les ingrédients.
-Absolument pas, je profite de ce répit pour regarder les prix pour le Pays de Galles.

Alan fit tomber de la farine sur le sol, pris de court. Eve eut un sourire méchant.

-Dommage qu’on n’ait pas une baguette magique pour nettoyer tout cela, pas vrai ?
-Très spirituel, ma chérie. Tu … Pourquoi tu cherches des billets pour le Pays de Galles ?
-Bien … Tu disais que ce qui te dérangeait le plus, c’était cette histoire de magie – ce que je peux parfaitement comprendre. Mais les garçons doivent être à l’école, non ? Alors je trouve que ça serait une bonne idée d’aller voir ta mère, un week-end. Briser la glace, faire les retrouvailles, tout doucement … Avant que les garçons ne reviennent et que le rush commence ?

Sur le papier, le plan d’Eve se tenait et était censé. Mais pourtant, entendre ça lui tordit les entrailles.

-Eve … ça va trop vite. Moi aussi j’ai besoin de digérer tout cela …

Il posa les yeux sur le ventre de sa fiancée, qui soupira profondément. Elle retira ses lunettes pour les pointer sur lui.

-OK, je te laisse une semaine pour t’en remettre. Après on va voir ta mère. Ça ne t’intéresse peut-être pas, mais moi je veux des détails sur la magie.
-J’en doute pas, ironisa Alan en se reprenant. Allez, tais-toi un peu que je me concentre pour vous nourrir.

Eve eut un sourire presque attendri et caressa son ventre d’un air rêveur. Alan se mit aux fourneaux, songeur. Il n’en revenait toujours pas qu’Eve ait accepté de rester avec lui, après tout les folies qu’il lui avait racontées.
Et qu’ils allaient avoir un enfant.
Après la journée qu’il venait de passer, il se sentait euphorique, sur un petit nuage. La détresse et la stupeur étaient passées. Maintenant, il était décidé à profiter. Et à arranger les choses. Il finit par servir ses pancakes à Eve et ils déjeunèrent ensemble, plaisantant légèrement. Toute la mauvaise humeur de la veille était passée. Elle se remettait même à râler et ragea contre l’un de ses clients copieusement quand la sonnette retentit dans l’appartement. Alan laissa sa fiancée à sa hargne, craignant qu’elle n’agresse le pauvre facteur si elle ouvrait la porte. Mais ce n’était pas le facteur qui se retrouvait sur leur seuil.
C’était Molly Weasley.
La jeune femme eut un sourire penaud. Elle portait toujours son long menton et ses cheveux étaient cette fois lâchés sur ses épaules.

-Je sais que vous ne voulez sans doute plus me voir … Mais il se trouve que j’ai oublié mon écharpe.

Alan la dévisagea un instant, hébété. Il n’aurait pas pensé la revoir si tôt. Mais à dire vrai, ça tombait assez bien. Malgré son empathie envers cette jeune femme – il n’avait pas apprécié d’être pisté, ni le fait qu’elle avait souhaité lui effacer la mémoire – il décida d’être aimable.

-Je sais. Eve demande votre parfum, d’ailleurs.
-Je doute qu’elle ne le trouve chez nous, fit valoir Molly, visiblement prise de court. Je l’ai acheté sur le Chemin de Traverse.
-Qu’est ce que c’est ?

Molly dressa un sourcil surpris et son regard s’assombrit.

-Pourquoi ? Ça vous intéresse maintenant ?

Alan prit la pique comme un pique glacé dans le ventre. Oui, il le méritait un peu, après tout ce qu’il avait dit la veille.

-Ma petite-amie est enceinte.

Il ne savait pas pourquoi il lui avouait cela. Sans doute parce que cela lui avait complétement retourné l’esprit. Qu’il avait besoin de s’exprimer – d’essayer de se faire comprendre. Molly parut déboussolée, mais eut assez de contenance pour lancer :

-Mes félicitations.
-Et je pense … enfin … que ma mère aimerait bien connaître ses petits-enfants.

Le sourire de Molly se fit plus franc, et ses yeux étincelèrent. Sans doute cernait-t-elle mieux les changements qui avaient eu lieu pendant la nuit.

-Oui, ça me paraît naturel. Ce qui veut dire … que vous êtes prêts à nous écouter … ?

A l’approbation d’Alan, le sourire de Molly s’élargit. Elle coinça une mèche rousse derrière son oreille.

-Vous voulez que je vous en parle maintenant ?
-Vous ne travaillez pas ?
-Nous sommes dimanche, rappela Molly avec amusement. Et les sorciers respectent le week-end. Quand je vous disais que nous n’étions pas si différent de vous …

Alan se sentit quelque peu stupide. Et ce fut pire quand il se rappela l’entretient de la veille. Si Eve l’avait vu ainsi … Peut-être l’aurait-elle vraiment quitté.

-Donc ? insista Molly.

Alan jeta un coup d’œil à l’intérieur. Il apercevait Eve depuis la cuisine, savourant ses pancakes et pianotant sur son téléphone. Son visage s’empourpra quand il songea à la réaction qu’elle aurait en considérant Molly. La jeune femme était assez belle en soi et Eve avait toujours détesté qu’on l’approche de trop près – c’était lourd à supporter, mais il acceptait pour la rassurer.

-Euh … Ce n’est pas que je ne veux pas mais … Ma petite-amie est assez jalouse.
-La mienne aussi, répliqua Molly avec un sourire amusé. J’espère que votre amie n’est pas trop jolie.

Alan dévisagea la jeune femme, qui le fixait avec des yeux étincelants. Il la considéra avec des yeux nouveaux. Rien ne laissait supposer en elle qu’elle était homosexuelle – mais rien n’indiquait non plus qu’elle était une sorcière et de toute manière de n’était pas censé être marqué sur le front. Mais cette information donnait une autre dimension à Molly, une dimension qui atténuait son coté sorcière. Cela attestait de ce qu’elle démontrait la veille : elle était normale. Il reprit alors contenance et eut un sourire sarcastique.

-Navrée pour votre copine, mais si, Eve est très jolie.
-Daphnéa fera avec, alors. Et vous lui … avez parlé de nous ?
-Hier soir. Il ne fallait pas ?

Mais Molly secoua la tête pour le rassurer.

-Non, non, c’est très bien. Si vous avez été capable d’assumer la bizarrerie de vos frères devant elle, c’est que vous êtes en bonne voie de guérison.
-Très drôle. Bon, vous voulez rentrer ?
-Volontiers.

Alan s’effaça et Molly entra dans l’appartement avec plus de légèreté et moins de rage que la veille. Quand elle déboucha dans la cuisine, le visage d’Eve se ferma immédiatement et elle la jugea de ses yeux plissés.

-Chérie, entonna alors Alan, amusé par la cocasse situation. Je te présente la propriétaire du foulard bleu.

Le regard d’Eve ne s’adoucit pas et se fit agressif quand il se posa sur Alan. « C’est qui elle ?! » semblaient-t-ils hurler.

-La vieille Dawson, marmonna-t-elle en secouant la tête. Tu n’as définitivement aucune imagination.
-Je m’appelle Molly, en réalité, se présenta la sorcière d’un ton presque professionnel. Je travaille au Ministère de la Magie au département de la Coopération Magique Internationale, et j’ai une petite-amie Daphnéa qui est journaliste sportive. Ma petite sœur m’a demandé de retrouver Alan pour son ami Adam.

Les yeux d’Eve s’écarquillèrent à mesure qu’elle emmagasinait les informations. Elle lâcha son téléphone et son visage blêmit tellement qu’Alan était persuadé qu’elle craignait que Molly ne la change en crapaud.

-Je …, bredouilla-t-elle, déroutée. Je suis désolée …
-Et au cas où vous vous poserez la question, poursuivit Molly avec un sourire affable. Non, nous ne sommes pas chauves et nous n’avons pas les pieds carrés.
-Et vous ne volez pas sur des balais ? s’étonna malgré tout Eve.

Les yeux de Molly roulèrent dans leurs orbites et Alan pouffa sous cape. Ça promettait d’être un moment épique.

-Certains d’entre nous le font, mais c’est plus sportif qu’autre chose.
-Donc les balais c’est vrai !

Molly lui jeta un regard éberlué. Eve parut soudainement honteuse et se tordit les mains de gêne.

-Désolée pour l’air désagréable.
-Pas de problèmes.

Pour se racheter, Eve consentit à se lever de sa chaise pour faire un café à Molly. La sorcière récupéra son foulard et s’installa sur une chaise, les mains dignement posées sur la table. Eve posa une tasse fumante devant elle et ils s’assirent devant elle.

-Dites, commença alors l’avocate avec indécision. Euh. Alan ne m’a mis au courant pour la magie que … y’a pas longtemps. Alors … j’ai du mal encore à y croire. Est-ce que vous pouvez juste me faire … Une petite démonstration ? ça m’aidera peut-être …
-Bien sûr, accepta Molly avec amabilité. Bien, euh … Je vais faire léviter ma tasse, d’accord ?

Eve hocha la tête et la jeune femme fouilla ses poches pour en sortir une longue baguette de bois sombre. Elle s’éclaircit la gorge et gazouilla des mots aussi ridicule qu’Alan se l’était imaginé. Pourtant, il resta cloué sur sa chaise quand la tasse s’éleva de quelques centimètres, suivant les mouvements la pointe de la baguette. Eve ouvrit de grands yeux tétanisés alors que Molly reposait tranquillement sa tasse et rangeait sa baguette.

-D’ac…cord, souffla alors l’avocate, figée. Euh … C’est …

Visiblement, Eve ne savait pas réellement c’était, car elle n’acheva pas sa phrase et fixa la tasse comme si elle allait s’envoler à nouveau. Alan avait vécu bien pire avec Gethin – toutes ses choses qu’il avait semblé voir avant qu’elles ne se passent – mais pourtant, cette autre forme de magie le glaça jusque la moelle. Molly parut gênée par leur malaise.

-C’est un sortilège qu’on apprend aux premières années. Gethin doit sans doute savoir le maitrisé, à l’heure qu’il est.
-Gethin c’est celui du milieu ? chuchota Eve à Alan.
-Non, le plus petit.

Molly eut un petit sourire indulgent.

-Bien. Si je peux vous être utile pour vous aider à mieux comprendre mon monde, j’en serais ravie.
-Est-ce que vous pouvez faire apparaître de l’argent ? s’enquit immédiatement Eve. J’essaie justement d’acheter des billets pour le Pays de Galles.

Alan la foudroya du regard alors que Molly souriait patiemment.

-Non, l’argent fait partie des exceptions des lois de Gamp sur la Métamorphose Elémentaire. Comme la nourriture, l’amour ou la vie.
-Et vous avez un sport où vous volez sur des balais ?
-Ça s’appelle le Quidditch. Et j’aimerais être plus précise, mais ça n’a jamais été ma passion. Il faudrait que vous parliez à Daphnéa ou à mon cousin Fred … La seule chose que je peux vous dire c’est qu’Adam y joue à Poudlard et qu’il a fait faire une chute à ma sœur. Elle en a ragé tout l’été.

Alan esquissa un petit sourire attendri. Adam avait toujours aimé le sport : le foot, le rugby, il avait tout testé quand il était petit. Rien d’étonnant qu’il ait adopté le sport des sorciers. Molly demanda s’ils avaient d’autres questions mais ni Eve ni Alan ne savaient par ou commencer. La sorcière sourit alors avec douceur.

-Bien. Je vais peut-être vous expliquer la magie en général. Ce qu’on fait, ce qu’on n’a pas le droit de faire, nos institutions. Ce sera peut-être un bon commencement, non ?

Alan acquiesça et Eve hocha vivement la tête, piquée par la curiosité. Les yeux de Molly pétillèrent.
Il est temps de s’ouvrir l’esprit.


***


Molly vint presque tous les jours, dès qu’elle rentrait du « Ministère de la Magie », leur gouvernement au sein duquel elle travaillait. Alan fut choqué d’apprendre qu’elle était la fille de l’équivalent sorcier du Premier Ministre. Les ramifications de la Communauté le fascinaient, à sa plus grande surprise. C’était plus facile d’imaginer et d’accepter une fois que l’on avait des détails qui rendaient la chose plus concrète, moins effrayante. Le lendemain de leur première discussion, Molly était revenue mais elle n’était plus seule. Un homme l’accompagnait, d’environ le même âge qu’elle – la petite vingtaine – la peau mate et les cheveux noirs attachés en catogan sur sa nuque.

-Je vous présente mon cousin Fred, l’avait-t-elle introduit avec un sourire penaud. Je vous demande d’avance d’excuser son comportement, il est assez démonstratif. Mais comme on va parler de Poudlard aujourd’hui, je me suis dit que ce serait mieux d’avoir un spécialiste.

Fred l’était effectivement, démonstratif, mais Alan apprécia immédiatement son franc parlé et son sens de l’humour. Il leur expliqua que pendant ses études, il était connu comme était le Chahuteur-en-chef de son école, mais également pour être un « grand Capitaine de Poudlard », ce à quoi sa cousine lui répondit par un long regard dubitatif. Il leur raconta ses pires frasques à Poudlard, faisant s’étrangler d’indignation Molly, qui eut l’air d’en apprendre autant qu’Alan et Eve. Fred leur vanta également les louanges d’Adam, un des meilleurs joueurs qu’il eut sous son aile – mais le sorcier avait une telle proportion à l’exagération qu’Alan ne sut s’il devait le croire. Ils les avaient alors interrogés sur leur famille, les Weasley. Ils étaient à présent très nombreux – les enfants de sept frères et sœurs – presque tous roux et très soudés. Malgré leur tableau qui faisait chaud au cœur, une ombre demeurait sur leurs visages et Molly finit par avouer à Alan en privé qu’un de leur cousin, James, était dans le coma depuis quelques semaines, conséquences d’attaques qui avaient lieu à l’école.

-Mais je ne pensais que Poudlard était dangereux ! s’étonna Alan, effaré.
-Ça ne l’est pas, habituellement, répondit tristement Molly. C’est juste que cette année … Mais ne vous en faites pas pour vos frères, des Aurors – euh, notre police d’élite si vous voulez – sont à Poudlard et depuis il n’y plus d’attaque.

La détresse avait percé son regard – sans doute, malgré ses paroles rassurantes, s’inquiétait-t-elle pour sa propre sœur. Vu son émotion apparente, Alan préféra ne pas insister. Malgré cela, ils rirent beaucoup, ce soir là et les cousins restèrent même mangé chez eux.
Quand ils ne parlaient plus magie, Alan et Eve essayaient d’organiser leur nouvelle vie : fixer une date pour le mariage, premiers rendez-vous gynécologiques, éplucher internet pour trouver un nouvel appartement (le leur était trop petit pour un enfant) … Cela leur fit deux jours bien vifs et chargés.
Fred revint avec Molly le mardi matin – Eve avait pris sa mâtinée et les sorciers ne travaillaient pas ce jour – et tentait désespérément de leur expliquer les règles du Quidditch.

-Mais c’est pourtant simple ! Le match se finit quand un Attrapeur attrape le Vif d’Or.
-Ce n’est pas les Poursuiveurs qui attrape ça ? se récria Eve avec un froncement de sourcil.

Fred soupira avec agacement et se tourna vers Alan :

-Dis-moi, c’est être enceinte qui la rend aussi stupide, ou bien c’est comme ça tout le temps ?
-Fred, siffla Molly en le frappant derrière la tête. Je ne t’ai pas demandé de te tenir ?
-Si tu voulais quelqu’un qui se tienne, t’avais qu’à demander à Teddy !

La sorcière abandonna son cousin avec un soupir et se réfugia dans le salon. Alan eut pitié d’elle et la suivit, laissant Eve s’échinait à comprendre le sport sorcier. Molly détaillait la pièce avec intérêt quand il la rejoignit.

-Ça doit différer de chez vous, non ?
-Beaucoup, confirma la jeune femme avec un petit sourire. Tout ce qui marche à l’électricité on ne l’a pas – ou alors différemment. Et nos photos bougent, aussi.
-Elles bougent ?

Molly opina du chef et sortit un porte-monnaie de son sac. Elle en extrait une photo qu’elle montra à Alan. Il y avait deux filles sur l’image, deux rousses qui effectivement étaient animées. Molly était reconnaissable et se tenait dignement, jetant un regard réprobateur à l’autre fille. Elle était plus petite, le visage plus mince et le nez long, mais respirait la vie avec ses grimaces et des éclats de rires qui se devinaient.

-Votre sœur ?
-Lucy, oui. Elle est intenable, elle aussi.

Alan eut un demi-sourire. Ça, il n’en doutait pas une seule seconde, cette gamine avait la malice qui se lisait sur le visage. Molly rangea la photo.

-Alors ? Vous ne regrettez pas d’apprendre à nous connaître ?
-Non, évalua Alan avec sincérité. Non, je pense que j’avais besoin de savoir. J’aurais fait une crise de conscience, un jour ou l’autre. A l’approche du mariage, etc … Votre arrivée et celle du bébé … On va dire que ça a accéléré le processus. Je ne dis pas que j’ai tout intégré. Je dis juste que ça m’aide à avoir les idées claires.
-C’est toujours mieux de comprendre, ça atténue la peur et l’appréhension. Eve m’a dit que vous essayez d’aller au Pays de Galles ?

Alan hocha doucement la tête. Oui, il commençait sérieusement à y songer. Depuis deux jours, il commençait à se remémorer les choses. La douceur de sa mère, le rire de Meredith, la moue boudeuse de Morgan, les histoires d’Adda, les plats de Gwen. Pour la première fois depuis cinq ans, il s’autorisait à effleurer ce vide qui s’était creusé dans son cœur depuis son départ de chez lui. Et de ce fait, il ressentait atrocement ce manque, cette perte qui saignait en lui.
Il fallait qu’il rentre chez lui.

-C’est une bonne chose, se réjouit Molly. Ce ne sera sans doute pas simple au début mais sur le long terme …
-Oui, je sais – et c’est pour ça que je le fais. Il est temps que je répare mes tords, non ?

Molly eut un sourire penaud et hocha doucement la tête. Elle l’interrogea sur quelques objets dans la pièce et Alan s’arma de patience pour tout lui expliquer – comme elle avait dû ronger son frein en lui présentant son monde.

-C’est fascinant, souffla Molly quand il eut fini de lui expliquer le rôle de l’ordinateur. Daphnéa adorerait.
-Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
-Trois mois, presque quatre. Sa mère est une moldue alors quand elle retrouve les trucs de son enfance, elle est euphorique. Et elle aime beaucoup le foot.
-Une sainte personne.
-Une affreuseté, intervint Fred en revenant avec Eve de la cuisine. Elle m’a privée de la coupe pour ma dernière année, cette gourde. Saloperie. Non, en fait la saloperie c’était Lucy. Et Montague. Et si, quand même Daphnéa.

Molly leva des yeux désabusés au ciel. Eve annonça fièrement qu’elle avait enfin compris quelque chose au Quidditch et exigea qu’il l’emmène voir un match de son frère.

-Et la deuxième femme dont tu m’as parlé ? s’enquit alors la jeune femme. Elle ne vient plus ?
-Susan ? devina Molly. Oh, elle a énormément de travail en ce moment, avec la Loi d’Amnistie qui ne va pas tarder à être votée … Les débats ouvrent aujourd’hui d’ailleurs, Fred ?
-J’en sais rien, répliqua vertement son cousin. Mon père déteste cette loi et moi aussi.

Molly fusilla Fred du regard, mais ne parut pas vouloir entrer dans la polémique sans y parvenir.

-Pour la millième fois, Freddy, Rookwood restera bien au chaud derrière les barreaux, cingla-t-elle avant de se tourner vers Alan avec un sourire. En tout cas, j’ai quand même parlé à Susan de nos réunions, poursuivit-t-elle néanmoins. Et elle est très contente.

Alan fut soulagé d’entendre cela. La déception qu’il avait lu dans les yeux de Susan le jour de leur seule rencontre l’avait blessé et il était heureux de redorer son blason auprès d’elle. Ils s’assirent dans le salon avec l’intention de boire l’apéritif et Fred leur sortit fièrement l’une de leurs spécialités sorcières, la « bière au beurre » - comment avaient-ils pu décemment faire une bière au beurre ? Eve eut un sourire malicieux.

-Bien, puisque j’ai fait l’effort de comprendre les règles du Quidditch … Fred, laisse-moi te rendre la pareille ! Tu as déjà entendu parlé du foot ?

Molly parut désespérée d’avance et Alan éclata de rire devant une Eve enthousiaste de les inviter au dîner pour regarder un match de Premier League au soir. Fred était déjà en train de négocier son départ quand on toqua à la porte. Eve alla ouvrir et ramena derrière elle, pour leur plus grande stupeur, Susan Finnigan.

-Ah Molly, tu es là, constata-t-elle avec crispation. Je ne m’y attendais pas.
-Je te l’ai dis pourtant, s’étonna Molly en se levant. Tu dois avoir l’esprit agité avec la loi …

Agitée, Susan avait l’air de l’être tout particulièrement. Ses doigts tripotaient son sac à main avec nervosité et ses yeux détaillaient la pièce sans jamais se poser nul part. Alan dressa un sourcil, perplexe.

-Vous allez bien, Mrs. Finnigan ?

Susan le scruta un instant, se mordant la lèvre inférieure. Eve l’interrogea du regard, mais Alan ne put qu’hausser les épaules. Puis la sorcière soupira profondément :

-Je ne pense pas que c’est utile de vous le cacher … (Elle posa des yeux résolus sur Fred et Molly). Ils ont enfin trouvé un antidote.

Les deux cousins ne réagirent pas dans un premier temps. Puis Molly plaqua brutalement ses mains sur sa bouche, les yeux brillant et Fred poussa un cri de victoire en sautant du canapé. Son euphorie était telle qu’il prit la première chose qui se trouvait sous sa main – en l’occurrence, Eve – et la souleva de terre pour plaquer un baiser sur sa joie, comme si c’était de son fait. L’avocate jeta un nouveau regard déboussolé à Alan, mais son fiancé était tout aussi perdu qu’elle.

-Donc … Donc ils vont soigner James ? haleta Molly, les larmes aux yeux.

Susan se dandina, passant d’un pied à l’autre et finit par lâcher :

-Cela a été testé sur James. Et c’est parce que ça marche qu’on sait que l’antidote est viable.

Alan comprit alors que cela concernait ces affaires d’agression à Poudlard. Il sentit son cœur s’envolait de soulagement. Quoiqu’il arrivait, si ça arrivait à ses frères, ils seraient sauvés.

-Mais c’est une formidable nouvelle ! s’écria Fred, surexcité. Quand est-ce qu’on peut aller le voir ?
-Pourquoi vous faites cette tête, alors ? s’enquit Molly au même moment.
-Il faut que j’aille voir tante Hermione pour l’embrasser, là !
-Hermione n’a rien à voir là dedans, finit par avouer Susan. Ce sont des élèves qui ont trouvé l’antidote.

Un silence s’abattit alors sur le salon. Eve continuait de chercher le regard d’Alan. « Mais de quoi ils parlent ? » articulait-t-elle silencieusement. « Je t’expliquerais », tenta de lui répondre son fiancé. Puis après un instant de silence pesant, Molly finit par lâcher en toute brutalité :

-Je vais la tuer.
-Ce n’est peut-être pas …, voulut dire Fred.
-Si, bien sûr que si c’est elle ! (Molly se leva de frustration et se mit à faire les cents pas devant le canapé). Par le caleçon de Merlin, elle fait tout de travers depuis le début d’année, qu’est-ce qui lui prend ?!
-C’est elle ? demanda Fred à Susan, qui lui servit un regard éloquent. D’accord, c’est elle. Bien dans ces cas là, elle vient de sauver James alors je ne crois pas que tu puisses lui en vouloir pour …
-D’abord il y a eu ce qu’il s’est passé sur le terrain de Quidditch ! cria Molly, visiblement hors d’elle. Et James qu’elle découvre ! Elle me fait ensuite le coup du dragon dans Poudlard, puis elle va jouer les héroïnes en allant sauver une gamine dans son dortoir inondé ! Et maintenant elle risque le renvoi !
-Avoue que c’est moins pire que le dragon, le renvoi …

Mais cela ne parut pas calmer Molly, qui passa ses mains dans ses cheveux avec hargne. Eve se rapprocha discrètement d’Alan et lui glissa :

-Des dragons, des inondations dans les dortoirs … Chouette école, Poudlard.

C’était précisément ce à quoi était en train de penser Alan. Il avait deviné que « elle » contre qui la sorcière était si en colère était sa petite sœur, encore à Poudlard. Susan leva les mains au ciel pour apaiser les tensions et précisa :

-Il n’y pas que Lucy, Molly. Ils étaient cinq, de ce que la directrice m’expliquait dans sa lettre.
-Luke Zabini, devina immédiatement Fred. Lucy ne saurait pas faire un coup sans lui.
-Lysander, ajouta Molly en s’efforçant de rester calme. Si elle a fait un antidote – non mais je vous jure … Bref. Ça me paraît impensable qu’elle n’ait pas associé Lysander.
-C’est qui, les deux autres ?

Susan se mordit la lèvre.

-Shannon. Ça explique pourquoi elles trainent ensemble maintenant alors que je n’ai pas entendu parler de Lucy en quatre ans.
-Oh par Merlin …, gémit Molly. Susan, je suis désolée que ma sœur ait mêlé votre fille à ça …
-Shannon est grande, elle sait prendre ses propres décisions. Elle aurait pu refuser. Quant au cinquième … C’est la raison de ma venue, à vrai dire. C’est Adam.

Alan s’en était douté, dès que Susan avait avoué qu’ils avaient été cinq dans la confection de l’antidote. Il devinait facilement, à la gêne de Susan et la fureur de Molly, que ce qu’ils avaient fait n’étaient pas franchement autorisé par le règlement intérieur de l’école. Les yeux de Susan tombèrent sur lui et Alan lui renvoya un regard dérouté.

-Je pars pour Poudlard, expliqua-t-elle alors en prenant place sur le fauteuil, près de lui. La directrice, Minerva McGonagall, à demander à voir les parents pour expliquer ce qu’il s’est passé. Je ne sais pas si Molly vous a parlé du contexte actuel à Poudlard …
-Vaguement. Des attaques, un cousin agressé ?
-Trois personnes, en réalité, sans lien apparent. L’enquête piétine, et personne n’arrivait à trouver d’antidote au poison qui mettait les garçons dans cet état.
-Mais ils ont réussi à trouver un antidote, comprit Alan avec un hochement de tête. Une bande de gosse qui a surement allégrement transgresser le règlement. Donc ils convoquent les parents pour une sorte de conseil de discipline, jusque là je pige. En quoi ça me concerne ?

Car il était clair maintenant qu’elle était venue pour lui. Pour lui parler d’Adam. Les doigts de Susan se tordirent un peu plus quand elle entonna :

-Je sais que ce serait beaucoup vous demandez … Enfin si nous avions un autre choix, je … Minerva savait que j’avais commencé des recherches sur votre famille et m’a demandé d’aller prévenir votre mère – pour les moldus, on préfère envoyer quelqu’un plutôt qu’une lettre. Mais votre mère est malade. Oh ce n’est rien de grave, le rassura-t-elle quand il ouvrit des yeux paniqués. Vos grands-parents s’occupent d’elle, mais elle ne peut pas se déplacer, elle est coulée au lit. Elle m’a dit d’aller chercher sa fille, votre sœur, mais là encore … Mrs. Barry – car elle s’est mariée, vous l’avez su ? – était débordée à son travail, et quand je suis arrivée vers elle, elle m’a beuglé d’aller voir quelqu’un d’autre, qu’elle n’avait pas le temps. (Susan secoua la tête). Les hôpitaux moldus … C’est à la limite de l’inhumain, autant pour les patients que pour le personnel.
-Vous voulez que je vienne avec vous ? saisit Alan avec stupeur. Que je vienne avec vous dans cette école et que je représente mon frère que je n’ai pas vu depuis cinq ans ?

Susan parut comprendre l’absurdité de la situation. Pourtant, elle hocha la tête.

-Oui, Mr. Donovan. C’est à peu près cela.

Alan n’en croyait pas ses oreilles. Il faisait des efforts pour un jour reprendre un contact avec sa famille, mais … Il n’était pas prêt. Il ne se sentait déjà pas encore armé pour revoir sa mère, alors Adam … Et Gethin, réalisa-t-il soudain. Parce que je ne peux pas aller là-bas sans voir Gethin.

-Je ne sais pas … Mrs. Finnigan, ça va trop vite, je …
-Je sais que vous avez juste commencé à vous ouvrir à notre monde, le coupa Susan. Et c’est admirable. Mais il faut un adulte présent pour représenter Adam. Je ne dis pas que ce sera facile …
-Lui ? douta alors Molly. Face aux Zabini ?
-C’est justement ce qui me fait peur, avoua Susan avant de se tourner vers Alan. Il y a des courants assez … anti-moldu, au sein des sorciers. Ils ne sont pas dominants, loin de là, mais ils existent. La famille Zabini fait parti de ce mouvement et sera sans doute hostile …

Comme c’est rassurant …

-Mais vous êtes la troisième personne à demander en cas d’urgence, si les circonstances l’exigent, lui apprit alors Susan avec un pauvre sourire. Et oui, même après votre départ, votre mère vous a mis sur cette liste qu’elle a confié à Poudlard. Et de toute manière, vous être le seul autre adulte qui puisse vous présenter …
-Mes grands-parents ? tenta Alan avec la force du désespoir. Grand-père serait comme un gosse à Poudlard …
-Ils s’occupent de votre mère, lui rappela Susan. Et ils sont âgés … Je ne préfère pas prendre le risque de confronter de vieilles personnes moldues à la magie. Vous n’êtes pas obligé d’accepter, je peux toujours aller kidnapper Mrs. Barry à l’hôpital …

Meredith la tuerait sans doute pour cet affront – elle était réellement du genre fougueuse, dans les souvenirs d’Alan. Il aurait voulu éviter cette peine à Susan, sincèrement. Mais la perspective d’aller à Poudlard revoir ses deux frères – qui devaient cordialement le haïr – le clouait sur place et lui glaçait les veines. Il crut qu’il allait faire une véritable crise de panique, acculé de toute part, quand la voix d’Eve emplit l’espace :

-Il faut que tu y ailles, Alan.

Il la dévisagea avec de grand yeux, un regard qui devait être (à sa plus grande honte) dominé par l’effroi. Eve ne sourcilla pas et posa distraitement la main sur son ventre. Sur leur enfant.

-Ton frère a besoin de toi, déclara-t-elle avec fermeté. Et laisse-moi te rappeler que si ce n’est pas toi, ni ta sœur, ni ta mère, on serait capable d’aller chercher ton père.

Alan ne dit rien, mais il savait que c’était impossible, pour la simple et bonne raison que son père était derrière les barreaux depuis trois ans pour avoir tué quelqu’un. D’après la lettre qu’il avait reçue de son avocat, il était alcoolisé au volant et n’avait pas vu la personne découcher sur le passage piéton. Cet enfoiré avait eu le culot de lui demander de venir à la barre prendre sa défense. Il avait brulé la lettre sans en parler à personne, pas même à Eve. Laquelle poursuivit sa plaidoirie avec la ferveur de l’avocate :

-De toute manière, ça allait bien arriver un jour, cette rencontre. Je sais que ça paraît tôt mais dis-toi que … c’est comme arracher un pansement. Ça va faire mal sur le coup, mais une fois que ce sera fait, tu seras tranquille. Tes frères t’en veulent peut-être, c’est vrai et qui pourraient les blâmer ? Mais si tu fais ça pour eux, que c’est toi qui vas vers eux … Alan, ça pourrait bien se passer. En plus avec les cours intensifs sur le monde magique que tu suis depuis deux jours, tu baignes dedans. Tu pourras les comprendre et peut-être que tu pourras aussi te faire comprendre. De toute façon, il faut bien que tu te jettes à l’eau un jour ou l’autre.

Alan la dévisagea, les yeux écarquillés. Il était terrifié à l’idée de revoir ses frères, de subir leurs yeux accusateurs posés sur lui, d’être inondé de leurs reproche. Non, il n’était pas prêt à cela.
Mais en même temps, le serait-il un jour ?
Ses yeux se posèrent sur la photo de sa famille, qu’Eve avait encadrée et poser sur un meuble. Les yeux d’espoir de ses frères le fixaient, figés. Alan pensa à tout ce qu’il avait appris ses derniers jours, à toutes ses choses qui s’étaient passées et qu’il avait raté, et à toutes celles qui venaient et qu’il refusait de ne pas voir, à la curiosité qui le rongeait de voir comme toute sa famille avait évoluée. Ça le rongeait : il fallait qu’il les voit.
Mais il avait peur de les voir.
Il chercha la réponse dans le regard intraitable d’Eve. Dans ses yeux chocolat il lut ses inquiétudes et ses espoirs. Sa main était toujours crispée sur son ventre.
C’est comme arracher un pansement. C’est comme arracher un pansement…
Sans savoir ce qu’il faisait, sur pilotage automatique, il hocha doucement la tête. Oui. Oui, il allait à Poudlard voir Adam. Et sans doute Gethin.
Susan soupira de soulagement et frappa une fois dans ses mains.

-Parfait. Merci beaucoup, Alan, merci pour eux …
-Tu es sûr ? s’enquit Molly, soucieuse. Les Zabini ne seront vraiment pas faciles, ils …
-Ils ne seront pas pires que mon père.
-Euh …

Molly se tut, mais son silence parut éloquent à Alan. Il dressa un sourcil, interloqué, le cœur battant à la chamade.

-Lucy m’a toujours dis qu’elle soupçonnait des sortes de violences chez eux, admit alors Molly dans un filet de voix. Donc bon …
-Oh génial … Vous en avez encore d’autres, comme ça ?
-Bien … La mère de Lysander – si elle est là. Elle est bizarre, ne faites pas attention et si elle vous parle de Ronflaks Cornus, ne répondez pas. Au fait … (elle se tourna vers Susan avec un froncement de sourcils). Je dois venir aussi ? Pour Lucy …
-Inutile, ton père se déplace.

Un air de profonde stupeur se peignit sur le visage de Molly. Alan se souvint que leur père était le Premier Ministre moldu et il s’imaginait son propre chef de gouvernement se déplacer lui-même pour les frasques de ses enfants. Hautement incongru.
Pas autant que se déplacer pour des frères qu’il n’avait pas vu depuis cinq ans.
Alan attrapa sa béquille et se leva avec difficulté, prétextant qu’il allait chercher ses affaires. Arrivé dans sa chambre, il s’écroula sur son lit, le visage entre ses mains. Ce fut ainsi qu’Eve le trouva un instant plus tard, toujours prostré. Elle le prit doucement entre ses bras et embrassa ses cheveux avec douceur.

-Mais qu’est-ce que je fais ? gémit-t-il en se blottissant contre sa fiancée.
-Quelque chose de bien, lui assura-t-elle en le caressant doucement. Ça ne sera pas facile, mais il faut que tu le fasses …

Alan expira profondément pour se calmer. Eve le serra un peu plus fort.

-Moi je suis fière de toi. (elle prit sa main pour la poser sur son ventre). On est fiers de toi.

Alan eut un petit sourire et Eve l’embrassa doucement pour lui insuffler du courage. Il finit par avoir la force de se lever, de prendre ses papiers d’identités et de mettre son menton. Son cœur s’emballait sous le coup l’appréhension. Quand ils sortirent de la chambre, Alan fut surpris de voir que Fred et Molly s’étaient rhabillés et s’insurgeaient contre Susan : celle-ci ne voulaient pas qu’ils les accompagnent quand les cousins souhaitaient se rendre à Poudlard (pour voir James ou tuer Lucy, le suspens était entier). Susan finit par céder devant leur air buté et ils s’empressèrent de s’excuser à Eve. Celle-ci gratifia son fiancé d’un sourire rassurant.

-Ne t’en fais pas, je vais allez voir ma mère. Il faut bien que je lui dise que je vais avoir un bébé avec son athée de beau-fils.
-Vous allez avoir un bébé ? se récria Susan, un immense sourire retroussant ses lèvres. Toutes mes félicitations !

Eve en rougit quand la sorcière l’enlaça pour la congratuler. Puis elle se tourna vers Alan avec une mine plus sérieuse.

-Vous êtes prêt, Mr. Donovan ? Bien, ajouta-t-elle quand il eut acquiescé. Molly vous a expliqué ce qu’était le transplanage ?
-Vaguement, oui. C’est de la téléportation, en fait ?
-On va dire ça. Et bien nous allons vous faire transplaner. Il se peut que vous ne vous sentiez pas bien pendant l’opération mais n’ayez nulle honte, c’est normal. Nous atterrirons près de Poudlard.
-La directrice c’est Minerva McGonagall, précisa Molly. Appelez là « Madame » ou « Professeur ».
-Faites attention à Peeves, l’esprit frappeur, enchérit Fred avec un sourire de coin. La dernière fois que ma mère est venue pour une de mes conneries, il lui a balancé une bouteille d’encre dessus.
-Dites donc, vous, vous ne tentez pas de lui faire peur, par hasard ?
-Non, répondirent les cousins en un ensemble harmonieux.

Alan eut un sourire indulgent. Bien au contraire, les babillages et les soins de Molly et Fred lui faisaient chaud au cœur. Il y avait longtemps qu’on ne s’était pas intéressé à ce qu’il ressentait, qu’on n’avait pas tenté de le protéger, lui. Susan lui prit doucement le bras.

-Vous êtes prêt ?
-Oui, répondit-t-il fermement. Allons-y.

Susan sourit tranquillement, et salua Eve. Alan contempla un instant son petit ange aux cheveux bruns et aux yeux rieurs et leva la main pour lui dire au revoir. Il y eut juste le temps de voir Eve lever la sienne avant que le décors ne s’efface et qu’il ne se sente aspirer dans un tourbillon de magie et s’étrangeté.

Voilààààà un peu d'originalité avec le point de vue d'un moldu sur le monde sorcier. Je comptais pas faire un chapitre sur Alan - A vrai dire de base, vous n'auriez jamais dû le voir, une des scènes de fin que j'avais imaginé c'était Adam et Lucy qui toquaient à la porte d'Alan et vous planter là :mrgreen: Vous m'auriez détesté non?
addbook

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par addbook »

Oui je t'aurais detestée ptite sadique..
Dsl pr le titre ❤️J'ai oublié...
Merci ca fait du bien de voir le PDV d'un moldu c'est genre .... interresant comme idee.
J'adoreee Eve❤️❤️
J'ai hate d'avoir le chapitre prochain!
Merci
Scandium

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Scandium »

Putain mais ce chapitre !!!! Je suis sur le cul !!!!!!


Il était vraiment trop cool !! Franchement bravo, je trouve que tu as d'excellentes idées !!!
Et puis surtout, j'ai hâte de lire le chapitre suivant !!Putain ça promet tellement !! Avec les retrouvailles Scampers, les parents de Luke, Percy qui se déplace ... Et puis revoir Luna aussi !!! Ah je suis trop contente !!!!!


Franchement, j'ai adoré ce chapitre !! Déjà j'adore la famille Scampers, du coup, les chapitres ou on parle d'eux sont toujours méga cool !! Et puis Alan, je l'ai trouvé cool aussi !! Sa réaction quand il a vu la photo était touchante !! ET quand il a su pour le bébé !! Et puis moi je le plains trop, il a un putain de passé de merde et il doit s'en vouloir à mort pour ses frères et puis il a gardé tout pour lui, et son handicap aussi ... T'as super bien réussi à retranscrire ses opinions, ses choix, ses intention !! Même moi je lui pardonne !! J'ai bien aimé sa relation avec Eve aussi, ça a vraiment l'air d'être une fille cool !!

Voila, sinon j'ai bien été contente de revoir Molly et Fred !

Et c'était hyper intéressant d'avoir un point de vue d'un moldu sur le monde sorcier !!

Voila voila !
Tes chapitres sont toujours de plus en plus intéressant, tu gères !!!
Morgane-Feroldi

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Hey !
Franchement c'est trop super et très original ! J'adore vraiment ! La rencontre entre Adam et Alan promet d'être superbe !
Et j’espère qu'on va revoir James !!! Et "l’affrontement" entre les adultes !
Enfin bref, j'ai trop envie de lire la suite qui s'annonce génial !
Cazolie

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Cazolie »

hey hey heyyyyy

Me voilà en babysitting dans une espèce de loft absolument ouf mais terriblement impersonnel donc JE COMMENTE (pour une fois)(pire lectrice de la terre)(ugh)

Déjà, sorry not sorry pour le titre ahah
The Awakening ?
Oui, James est une momie
BREF J'ai mes propres chapitres à écrire alors j'ai une excuse, voilà !

J ARRIVE PAS A CROIRE QUE TU AIES FAIT CE PDV
En vrai je me demandais ce que tu allais faire de ce personnage, parce que c'est typiquement le genre de gens qui ont FORCEMENT un rôle à jouer, tellement on en parle (comme Vause dans Le secret de la manufacture de chaussettes inusables. Que je suis encore en train de relire, because, reasons).

UNE FIANCEE
(oui je vais tout commencer avec des majuscules - ça me rappelle mes commentaires des EdG pendant mes longues soirées en prépa ahahahaaaaaaaaa ça me manque pas (les EdG oui. Pas la prépa))
Wait, pourquoi la béquille?
Ah ok
Ooooh Adam <3
Ah, tu y tiens à ta pluie battante ahah, c'est la 2è fois que tu le répètes ;)
Quelques secondes plus tard, la sonnette sonna dans son propre appartement. Une coïncidence, se répétait Alan en allant ouvrir.
J'avais pas vu le "propre" et du coup je croyais que tout ce qui arrive après était encore dans le passé. Autant te dire que j'étais duper ahah

MOLLY ?????
(Y a un truc que je déteste dans les bbsittings, c'est quand on entend le bruit des apparts adjacents et que du coup on sait jamais si c'est les enfants qui font la java ou juste les voisins. Eurgh)

Ooooh c'mon Alan, c'est pas si terrible des Sorcières
-Et ma sœur, précisa Molly en fronçant du nez. Quelles idées elle n’a pas celle la …
YOUR BABY BROTHER'S GIRLFRIEND POUAHAHAHHA
Sérieusement, tu devrais revenir dans sa vie juste pour l'embêter à propos de ça.

Stabilité ? Mon oeil. Eve a pas l'air d'accord.

Le discours de Molly me fait penser au Obscurus et CA NE ME FAIT PAS PLAISIR

Poux-de-lard pouahahahhh

God, Adam a l'air terriblement beau ahah
AH MA MAIN AU FEU QU ELLE EST ENCEINTE
Ca se confirme ahahahhahaha I love babies

J'espère qu'Eve n'est pas apparentée aux Dursley. Mais je ne pense pas.

LE VENTRE PLEIN DE NOUILLES D EVE
Sweet Jesus, elle y va fort.

Okay alors résumé de la premère partie : C'était une trop bonne idée de faire ce pdv aaaaah ça s'intègre hyper bien à l'histoire et c'était trop chouette !!*

Allez, DEUXI7ME PARTIE
-Euh … Ce n’est pas que je ne veux pas mais … Ma petite-amie est assez jalouse.
-La mienne aussi, répliqua Molly avec un sourire amusé. J’espère que votre amie n’est pas trop jolie.
Ahahahahahahahhaha bien joué Molly pouahahahah
-Je vais la tuer.
Puahaha cramée Lucy

AAAAH JAI HAAAAATE QUIL Y AILLE JESPERE QUE CEST DANS CE CHAPITRE LAAAA
GENRE le Ministre va se déplacer pouahahah

Je t'aurais tout à fait détester olalalalal

BREF du coup mon résumé de la première partie vaut aussi pour celle-ci, c'était vraiment une idée topissime! Ca va être trop marrant l'engueulade générale à Poux-de-lard :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Merciiii j'ai hââââ^te
Sofiaaz

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

Trop bien :geek: :mrgreen:

Vite la suite ❤️❤️
cochyo

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par cochyo »

Salut ! Déjà désolé pour le retard ! J'étais en Normandie et je captais très mal.
Maintenant le chapitre :
Merci pour la petite référence personnel :D et j'adore roald Dahl donc ....
Ensuite effectivement je m'y attendais pas du tout au pdv mais des que j'ai capté qui c'était je me suis dit " toi tu vas devoir aller a Poudelard ! "
Sinon voilà c'etait sympa a voir ( ou a lire plutôt)... En plus ne t'avais demandé comment ça se passé du cote de molly. Bon c'est pas son pdv mais on a une petite idee.
Petite question : tu l'a peut être dis mais le nom de jeune fille de Susan c'est bien Bones ?

PS : un petit coeur tendre ?! :shock: voilà qui est vexant :lol:
annabethfan

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Euh...J'avais pas fait gaffe mais j'ai pas commenté le dernier chapitre ^^ Honte à moi!

Bon du coup je me contenterais de dire qu'il était génial, revoir James (bientôt réveillé) m'a fait mais alors tellement plaisir je suis trop contente!!! Keur sur toi ^^ Juste... "Andrew Drinkwater"? :lol: T'as été le chercher où ce nom de famille :lol: :lol: Oh et j'étais trop contente en lisant la référence à ATDM "desquelles Lucy ressortait « cuisine », « tartelettes au citron », « Bousoufflet » et « Quidditch », t'es trop adorable!
Et voilà désolée je vais pas faire de "vrai" commentaire pour celui-ci parce que le prochain est hyper long, so...

Passons à celui de cette semaine!
Je m'attendais tellement pas au point de vue d'Alan! C'est hyper intéressant d'avoir son histoire, son sentiment vis-à-vis de la magie. J'avoue que je m'y attendais pas, mais au fond c'est logique quand il explique pourquoi il ne veut pas connaître le monde magique et revoir ses frères. C'est vraiment touchant même si j'ai envie de le baffer ^^ N'empêche que ça touche plein de thématique, l'intolérance, une forme de racisme dans le fond, et c'est hyper intéressant...
-Je suis désolée de vous le dire, mais cela fait que dans les faits, vous ne valez pas mieux que votre père.
Susan y va fort...
Oh Adam … Comment fais-tu pour te regarder dans le miroir ?
Cette phrase bon sang... Magnifique
Rien ne valait une bonne vieille engueulade sportive pour forger les premiers liens.
M'en parle pas, on est parisien et ma tante, oncle et cousins sont marseillais... Je te dis pas les soirs de match :lol: Et moi je sais jamais qui choisir vu que j'habite à Paris mais que je suis née à Marseille (pas prévu, je suis prématurée mais bon ^^) donc c'est trop galère :lol:
Eve était d’un naturel tumultueux, mais en ce moment, ses humeurs avaient tendances à être changeante
Je prends le pari, elle est enceinte!
-Dis donc, tu manges pour deux, la taquina Alan.
Ok je suis trop sûre de moi!
-Je suis enceinte.
Ok c'est même pas marrant, je commente vraiment en allant et je vois mes théories révélées deux lignes plus loin :lol:
Il enfouit son visage dans ses mains et sanglota éperdument.
Pauvre Eve, c'est pas de sa faute mais c'est sûrement pas la réaction qu'elle attendait!
-Poux-de-lard, je crois.
Presque ça :lol: :lol: :lol:
Cela attestait de ce qu’elle démontrait la veille : elle était normale
J'aime beaucoup le fait qu'Alan considère Molly normale parce qu'elle est lesbienne! C'est juste...génial comme point de vue!
-Donc les balais c’est vrai !
:lol: :lol:
-Gethin c’est celui du milieu ? chuchota Eve à Alan.
-Non, le plus petit.
Eve m'éclate! Elle est juste géniale, j'ai hâte de la voir rencontrer Lucy!
Au fond les deux frères ont un peu le même goût en matière de femme, elles sont assez semblables dans le caractère! :lol:
-Une affreuseté, intervint Fred en revenant avec Eve de la cuisine. Elle m’a privée de la coupe pour ma dernière année, cette gourde. Saloperie. Non, en fait la saloperie c’était Lucy. Et Montague. Et si, quand même Daphnéa.
:lol: :lol: :lol:
-Des dragons, des inondations dans les dortoirs … Chouette école, Poudlard.
Et attends, on t'a pas raconter la fois où un élève est mort dans un Tournoi! Où la fois où des élèves ont failli se faire tuer par un chien à trois têtes! Ou encore le prof qui était un mangemort! Non franchement Poudlard c'est top!
-Lui ? douta alors Molly. Face aux Zabini ?
Oh la rencontre!
Elle est bizarre, ne faites pas attention et si elle vous parle de Ronflaks Cornus, ne répondez pas
Par contre si elle vous parle de Joncheruines :lol: :lol:
(pour voir James ou tuer Lucy, le suspens était entier)
Je dirais les deux sans me prononcer sur l'ordre!
A vrai dire de base, vous n'auriez jamais dû le voir, une des scènes de fin que j'avais imaginé c'était Adam et Lucy qui toquaient à la porte d'Alan et vous planter là Vous m'auriez détesté non?
Je te dis pas à quel point j'aurais été frustré!!!!

Ahhh c'était grandiose comme chapitre, juste épique, et je veux trop la suite!!! Je veux voir James réveillé, la rencontre entre Lucy et Alan, les retrouvailles entre les trois frères, la famille Zabini, et les ados qui vont se faire engueuler par les parents!!!
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 36 - 1 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

OUI J'AI UN PEU DE RETARD.

Mais ça risque de redevenir comme avant parce que j'avais atteint LE point que je voulais atteindre, à savoir ce chapitre. SAUF QUE ce chapitre a eu teeeeellement de version dans ma tête, des milliers - que dis-je? - des plus rocambolesques, des trucs qui partaient dans tout les sens ... Bon, ce chapitre est quand même grave parti en couille et très franchement je suis désolée de vous donner un tel résultat, milles excuses x)

Bon sinon, que dire? LE TOUR DE FRANCE PASSE PAR LES HDF AHAHAHAHHA BIENVENU DANS "L'ENFER DU NORD" (les secteurs pavés, vous connaissez? Ah non vous avez pas de Paris-Roubaix chez vous, rolallala votre vie est triiiiiste, c'est mon plaisir d'aller voir Paris Roubaix tout les ans !)

ET LA FRANCE EST A LA COUPE DU MONDE C EST MERVEILLEUX JE SUIS HEUREUSE J AI EU PEUR MAIS JE SUIS HEUREUSE.

Sinon quoi de beau dans vos petites vies?

Allez j'arrête : BONNE LECTURE :D (et merci pour vos commentaires, exceptionnellement j'ai pas trop le temps de répondre mais KEUR <3)

ET ALERTE SCOOOOP YAURA NICOLAS FLAMMEL DANS LES ANIMAUX FANTASTIQUES DEUX AAAAAAAGH

ET DEUX PARTIES


Chapitre 36 : ... et c'est pour cela que tout Poudlard est au courant.


-File le bacon, Scampers.

Adam prit sa baguette et fit léviter le bol de bacon jusque Luke, qui l’attrapa d’une main leste. Lucy en profita pour prendre une tranche et la mettre dans son assiette.

-Quelle heure elle a dit, McGonagall ? s’enquit Shannon.

Elle n’avait pas touchés aux différents plats autour d’eux, ce qui interloqua Lucy. Elle se contentait de rester assise, les genoux contre sa poitrine et à regarder tout le monde manger.

-Midi, répondit Lysander, des œufs brouillés plein la bouche. Enfin j’crois. Je perds la notion du temps, ici.

Lucy eut un menu sourire. Autour d’eux, les elfes de maison s’affairaient avec précipitation en prévision du déjeuner qui se profilait. Ils étaient retranchés dans la cuisine depuis le matin, profitant des largesses des maitres des lieux pour se nourrir. Oncle Harry s’était dépêcher d’aller quérir le professeur McGonagall quand il avait découvert les filles. Il était très tôt – cinq ou six heures du matin d’après Lucy – et elles l’avaient découvert en robe de chambre à carreau écossais, les yeux écarquillés devant l’exploit des jeunes filles. Puis les ailes de son nez s’étaient mises à frémir et Lucy sut qu’elles allaient passé un sale quart d’heure. Comme elles l’avaient prévues, elles racontèrent toute l’histoire et évoquèrent l’implication de Lysander et Adam. Elles avaient délibérément tu le rôle de Luke. Mais Lucy fut désespérée quand, lorsque McGonagall avait exigé de tirer du lit les impliqués, Luke passa la porte de l’infirmerie avec Adam. Il avait jeté un regard noir en secouant lentement la tête, l’air de dire « non mais sérieux, Weasley ? ». La directrice avait soupiré en le voyant, mais n’eut pas l’air surprise outre mesure. Ils avaient passé une heure à tout lui expliquer, à elle et Harry : leur enquête, la volonté de Lucy de faire un antidote suite à la suspicion de l’implication d’un professeur … Luke s’était séparé à regret de son carnet d’investigateur pour le confier à Harry. Les yeux de l’Auror s’étaient écarquillés à mesure qu’il reconnaissait les scènes des photos. Puis, une fois le récit terminé et que la directrice en ai eu assez de répéter qu’ils avaient été inconscients, beaucoup trop téméraires et sûr d’eux, qu’ils auraient dû parler des photos à quelqu’un et qu’elle allait veiller à ce que leur témérité soit punie, ils furent renvoyer dans leurs dortoirs sans ménagement. Entre deux, Hannah était arrivée et s’occuper de James, qu’ils entendaient régulièrement ronfler et marmonner. Harry voulut les accompagner jusqu’à leurs Salles Communes respectives, mais quand ils sortirent enfin de l’infirmerie, c’était déjà l’heure du petit-déjeuner et nombre d’élèves se dirigeaient déjà vers la Grande Salle. C’était le cas de Lily, qui s’était précipité sur son père, lui sautant au cou en pleurant.

-C’est vrai pour James ? Tout le monde dit que c’est vrai … Dis moi que c’est vrai, je t’en prie …

Les cinq autres échangèrent des regards paniqués et Lucy se promit d’étrangler Louis à la première occasion. Les élèves dans le Hall murmuraient, les pointer du doigt. Des sourires se lisaient sur les lèvres et l’appréhension dans les yeux.
Tout le monde était au courant.
Lucy s’était sentie comme prise au piège, suffoquant. Elle avait jeté un regard suppliant à oncle Harry, affolée. L’Auror avait refermé ses bras sur Lily et hoché en direction de Lucy. Il n’y en fallut pas plus à la jeune fille pour attraper les deux personnes les plus proches d’elle (Lysander et Shannon, il lui semblait) et les fit s’engouffrer dans le couloir le plus proche.
Il avait été hors de question qu’ils affrontent cela maintenant.
C’était Adam qui avait eu l’idée de la cuisine. Affamé, Luke avait été le premier à accepter. Dès lors, ils y étaient retranchés, mangeant – pour certain du bout des lèvres – tout ce que les elfes de Maison leur donnaient. Ils étaient assis en cercle dans un coin de la cuisine.

-Mais qui a su ? songea Adam à voix haute. On était que cinq à savoir…

Shannon et Lucy échangèrent un regard discret. Elles savaient qui avait connaissance de ces faits et la préfète de Serpentard était persuadé que son cousin passerait un très mauvais quart d’heure s’il croisait la route de la Poufsouffle.

-Nous sommes à Poudlard et ce qui se passe est un secret, marmonna Lysander avec défaitisme. C’est pour cela que tout Poudlard est au courant.
-Boh, fit Luke en haussant les épaules. Il suffit qu’un malin se soit amusé à tourner autour de l’infirmerie avec des oreilles à rallonges et … Boum.

Lucy se mordit nerveusement la lèvre, se demandant s’il fallait parler de Louis ou pas. Shannon chercha son regard, se posant sans doute la même question. Finalement, elles ne dirent rien, trop abattues.

-Je ne suis pas prête à affronter Poudlard, avoua Shannon en ramenant un peu plus ses jambes contre elle. Je veux dire … Je pensais qu’on allait pouvoir garder le secret …
-Pareil, fit Adam avec une certaine amertume. J’aime bien l’anonymat.

Ils paraissaient tout les deux dépités et Lucy les comprenait. Ils étaient du genre discret, qui ne fait pas de vague et supportent mal que le regard des autres soit plaqué sur eux. Adam n’avait jamais supporté la visibilité qu’apportait le fait d’être joueur de Quidditch et Shannon était d’une timidité maladive. Non, vraiment, si tout Poudlard était au courant, Lucy doutait qu’ils apprécient la chose.
Lysander, Luke et Lucy étaient plus habitués à ce genre de chose. Luke et Lucy pour leurs noms de familles, avec différentes conséquences dont ils avaient appris à faire face. Lysander à cause de son air légèrement loufoque – mais le préfet était tellement plonger dans sa bulle que Lucy doutait que ça ne l’atteigne réellement.

-Bof, intervint Luke en haussant les épaules. Vous en faites pas, ça va passer. Bientôt tout le monde reviendra et on arrêtera de parler de vous pour parler du retour du grand James Potter.

Lucy sentit son cœur s’envoler de sa poitrine. Car oui, ça restait la grande information. James allait revenir.
Ils avaient réussis.
Un sourire insensé se forma sur ses lèvres et Luke eut un grand geste pour la désigner :

-Vous voyez ? La préfète approuve !
-Quoi ? Ah. Euh ouais un peu. Ça va finir par se tasser. En plus derrière il y a les finales de Quidditch qui arrivent alors …
-Géniale, grommela Adam en passant une main sur son visage. Et quand est-ce que l’attention s’éloigne de ma personne ?

Lucy lui donna une légère tape derrière la tête, auquel Adam répondit en s’éloignant, une moue boudeuse aux lèvres. Luke mangeait allégrement son bacon en regardant les elfes travailler. Apparemment, il y avait du chou de prévu pour ce midi et cela révulsait l’estomac de Lucy. Ils attendirent quelques temps en silence, puis Lysander annonça qu’il était temps d’y aller. Ils prirent les provisions que leur offraient les elfes et quittèrent la cuisine, la mort dans l’âme. Ce n’était pas un secret : ils savaient que McGonagall était en train de s’entretenir avec leurs parents, et aucun d’entre eux n’avaient envie d’affronter leur jugement. Pas même Lysander, étonnement morose depuis ce matin.

-La chanceuse du groupe, c’est Weasley, grommela Luke, qui semblait le plus réticent à rejoindre la directrice. Quoi ? (elle lui jetait un regard outré). Tu vas vraiment me faire croire que tes parents vont se déplacer ?

Lucy ravala un commentaire acerbe. Evidemment que ses parents ne viendraient pas. Ils étaient beaucoup trop occupés au Ministère. Dans le meilleur des scénarios, ils envoyaient Papy Weasley – sa gentillesse naturelle l’empêchait totalement d’élever la voix sur ses enfants. Dans le pire, c’était Mamy Weasley – dont l’âge n’avait fait que renforcer la puissance vocale. Mais le cas le plus probable était qu’ils envoient Molly, et ce n’était pas pour plaire à Lucy : elle doutait que sa sœur soit ravie de ces faits.

-Chanceuse, ouais, ironisa tout de même la jeune fille. Tu vas voir la joyeuse beuglante que je vais recevoir demain. D’ailleurs, je m’étonne de ne pas encore en avoir.
-Pareil, admit Shannon en tripotant sa chaine. Ça aurait été Zephan …

Lucy leur jeta un regard peiné. Ce qu’ils avaient fait été extraordinaire, mais ça risquait à tous de leur causer des problèmes familiaux. Ses yeux s’attardèrent sur Luke un instant, car elle savait qu’il était sans doute celui qui en souffrirait le plus. Ses parents devaient s’étrangler d’indignation, actuellement – notamment s’ils comprenaient, voyant une moldue dans les locaux, que Luke s’était associé à des gens qu’ils considéraient indigne d’eux. Elle priait pour qu’Elen Donovan n’ait pas trop subi leurs remarques acerbes – comme Molly, ou quiconque était venu pour elle. Ils traversèrent le château discrètement, prenant soin d’éviter les couloirs fréquentés et passèrent quelques fois sous sortilèges de désullusion. Les élèves commencèrent à sortir de cours pour le déjeuner : tout Poudlard était en ébullution. Lucy était ravie de voir la vie revenir à l’école – mais elle avait espéré que sa vitalité ne soit pas contre elle. Finalement, la gargouille fut enfin en vue, Harry Potter à ses pieds, les attendant. Le sourire qui éclairait son visage dénoua le nœud douloureux dans les entrailles de Lucy.

-Roxanne est venue deux fois me demander où tu étais, plaisanta l’Auror. Il paraît que vous vous cachez.
-Il y a eu des fuites sur ce qu’il s’est passé cette nuit. On a préféré se faire discret.
-Ce qui s’est passé hier est un secret, cita Harry avec un sourire amusé. Et c’est pour cela que tout Poudlard est au courant.
-On nous l'a dit …, grommela Luke en levant les yeux au ciel. Dites, Monsieur Potter … A quel point on va se faire déchirer, là dedans ?

Lucy lui donna un coup de coude, mais elle fut horrifiée de voir une ombre passer sur son visage quand son oncle. Pourtant, il s’efforça de sourire d’un air rassurant.

-Ne vous en faites pas, votre directrice sait être juste. On y va ? Vous ne voulez pas la faire attendre ?

Ils hochèrent la tête sans conviction. Harry se retourna, donna le mot de passe et la gargouille s’anima, dévoilant le passage vers le bureau de la directrice. Après des échanges pressants de regards, ce fut Lysander qui s’y engagea le premier derrière Harry, Lucy sur ses talons. Luke fut le dernier à monter, la mâchoire contractée, le regard dans le vide. Harry toqua quelques coups à la porte et les pria de l’attendre sur le seuil. Lucy se rapprocha de Luke, soucieuse.

-Ça va aller ? lui souffla-t-elle doucement.

Un rictus amer déforma les lèvres de son ami.

-Ça va toujours, Weasley, t’inquiète. Et sache que je t’en veux encore d’avoir essayer de me maintenir à l’écart. Qui est l’enquêteur en chef ?
-Je voulais juste te protéger, protesta-t-elle avec une moue. Tu n’as beau dire qu’il n’y a pas de problème, on sait très bien que c’est faux.
-Tu vois, Weasley, c’est précisément pour cela que je ne te dis rien. Tu essaies toujours de mettre son grain de sel pour « arranger les choses » et c’est extrêmement agaçant.

Pour toute réponse, Lucy lui donna un coup de poing dans le bras et Luke lui ébouriffa les cheveux en retour.

-Pardon de prendre soin de toi.
-Lucy, soupira Luke en levant les yeux au ciel. Je n’ai pas besoin qu’on prenne soin de moi, je t’assure. Contente-toi de … continuer à me frapper et m’aider à avoir mes BUSEs, d’accord ? Le reste je gère.

Non, il ne gérait pas du tout, et elle le voyait à l’appréhension qu’il tentait de masquer dans son regard. Elle fut tentée de lui prendre la main et de la serrer pour lui assurer que tout irait bien, mais elle doutait que Luke accepte – et que tout irait bien. Elle remarqua qu’Adam aussi couvait Luke d’un regard inquiet, regard auquel Luke répondit par un gros soupir agacé et Adam détourna les yeux. Harry revint à ce moment et leur ouvrit la porte avec un sourire rassurant.

-Je ne suis pas sûre de vouloir rentrer, en fait, murmura Shannon en se cachant derrière Lysander.
-Oh je vous jure, marmonna celui-ci en poussant Shannon devant lui sans ménagement. Vous êtes une bande de bébé-Botrucs.
-Calme, Scamander, rétorqua vertement Luke. Tu n’étais pas super rassuré y’a quelques minutes.
-Personne ne va vous manger, les rassura Harry avec un grand sourire. Très franchement, sinon croyez-moi, j’aurais été digérer depuis longtemps. Très longtemps. Ma première année, en fait.

Lucy laissa échapper un rire nerveux. Il était vrai que si Harry avait réussi à finir sa scolarité à Poudlard avec tout ce qu’on racontait, ils n’avaient pas tant à craindre. Ce fut sans doute grâce aux yeux doux et au sourire rassurant de son oncle qu’elle réussit à mobiliser ses forces pour entrer la première dans le bureau. Elle le regretta presque aussitôt.
La première chose qu’elle vit fut le regard venimeux d’Enobora Zabini, la mère de Luke. Ses cheveux d’un blond très pâles étaient relevés en un chignon strict et ses yeux très bleu la transperçait de part en part. A ses coté, Blaise Zabini se contenta d’un regard froid mais assez indifférent. Et à coté de lui … a coté de lui …

-Oncle Percy, jappa Lysander, stupéfait.

Percy Weasley eut un grand sourire, crampé droit sur sa chaise, ses lunettes en écailles plantées sur son nez d’un air digne. Lucy s’immobilisa, figée. Elle s’attendait à voir Molly, voire ses grands parents.
Pas le Ministre lui-même.
Un sourire retroussa les lèvres de Percy.

-Bonjour, Lucy. Tu peux t’avancer, s’il te plait ? Tu empêches tes camarades d’entrer.

Mais Lucy ne bougea pas d’un pouce. Elle dévisagea son père, interdite, tentant de décrypter l’expression de son visage, la lueur dans ses yeux bruns. Puis Lysander la poussa doucement dans le dos pour qu’elle avance. Lucy retrouva alors ses esprits et s’approcha doucement de son père.

-Tu n’as pas un travail ? s’enquit-t-elle, retrouvant un peu de sa malice habituelle devant lui. Genre, assez important ?
-J’ai laissé Hermione à la tête du Ministère le temps que je règle ton cas, jeune fille.

Mais son ton n’avait pas l’air si réprobateur et Lucy sentit son cœur s’alléger quelque peu. Elle s’autorisa alors à regarder à la droite de son père. La femme aux cheveux auburn et l’homme aux cheveux blonds devaient être les parents de Shannon, ce que la Poufsouffle confirma en se plantant derrière eux. Lucy sentit le malaise la prendre quand elle remarqua la cicatrice sur le visage de Susan Finnigan ou la trace de brulure sur le dos de la main de son mari. Lysander s’était quant à lui rapprocher d’une femme aux cheveux blonds emmêlés et un grand sourire s’étira sur les lèvres de Lucy.

-Bonjour tante Luna.

Luna Scamander eut un sourire tendre pour Lucy et se leva prendre sa lointaine nièce par alliance dans ses bras.

-Ton père ne te le diras pas, mais tu as bien fait, lui souffla-t-elle d’entrée à l’oreille. Je suis fière de vous.

Elle s’éloigna un peu, son sourire flottant sur ses lèvres, et retourna s’asseoir pour s’adresser à Lysander :

-Ton père n’a pas pu venir. Il est au Pérou cette semaine et je n’ai pas eu la foi de le ramener.
-Tu as bien fait ! la rassura Lysander, souriant lui aussi. Il fait quoi, une nouvelle piste pour les Ronflaks Cornus ?

Lucy se retint de frapper le plat de sa paume contre son front et le regard peu amène que son père adressa à Luna montrait le même sentiment d’agacement qui s’éprenait de lui. Fort heureusement, ils ne s’attardèrent pas sur les Ronflaks Cornus. Luke était rentré lui aussi, le visage impassible. La seule personne à rester à l’extérieure – et c’était surprenant – était Adam. Luke lui jeta un regard sidéré mais la préfète vit à la tension dans ses épaules qu’il se retenait visiblement d’éclater de rire. Lucy se rendit alors compte que, tout obnubilée qu’elle avait été par la présence de son père, elle n’avait pas vu Elen. Ni aucun visage qu’elle avait vu au Pays de Galles. Elle se recula d’un pas pour apercevoir qui était venue pour Adam et retint un cri de surprise. Aux cotés des Zabini – qui avait eu cette idée ? – nonchalamment appuyée contre sa chaise, les mains croisées sur une béquille, un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux noisettes fixait la porte ouverte, les traits crispés. Elle n’avait vu ce visage qu’une seule fois, en photo et il avait un peu changé : ses cheveux étaient plus courts et son visage avait perdu toutes les rondeurs de l’enfance.
Mais il était impossible de ne pas reconnaître Alan Scampers.
Lucy jeta un regard épouvanté à Shannon, qui le lui renvoya. Susan parut voir leur trouble et eut un léger sourire, penaude.

-Il se pourrait que tout ne ce soit pas passé comme prévu.
-Pas comme prévu, répéta Shannon d’une toute petite voix.

Cette fois, Luke n’en put plus : un éclat de rire incontrôlable s’échappa de ses lèvres et ses parents lui jetèrent un regard réprobateur.

-Oh bon sang, haleta le préfet en tentant de se calmer. Ça, c’est signé. Tu ne peux vraiment pas t’en empêcher …
-Ah non ! protesta Lucy, comprenant que Luke l’accusait d’avoir intrigué. Cette fois je suis innocente !
-Taisez-vous ! exigea McGonagall avec fermeté. Scampers, veuillez rentrer. Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais en finir au plus vite.

Un pas après l’autre, et visiblement à contrecœur, Adam entra dans la pièce et ferma la pièce derrière eux, le visage fermé. Ses yeux n’étaient posés sur personne en particulier et Lucy sentit ici son regard bruler et elle détourna son visage pour éviter d’avoir à croiser les flammes dans ses iris.

-Surprise.

Lucy mit un moment à comprendre que cette voix était celle d’Alan Scampers. Il tenta d’avoir un ton neutre, mais la jeune fille l’entendait, cette espièglerie et cette gêne qu’il tentait de cacher. Adam posa enfin un regard sur son frère, restant à bonne distance de lui. Il essayait de rester impassible mais Lucy voyait ses poings serrés pour empêcher ses doigts de trembler. Elle tenta de chercher une réponse dans les yeux de Susan. La mère de Shannon lui retourna un regard désolé et elle fut presque persuadée de la voir articuler : « c’est de la faute de Molly ».

-Je veux des explications, exigea alors Adam, toujours en respect de son frère, une colère contenue dans la voix.
-Des sorcières m’ont suivies de façon peu discrète, railla alors Alan.
-Molly, précisa alors pleinement Susan. Elle est mauvaise en sortilèges de métamorphose corporelle et ne souhaitait pas en avoir l’usage.
-Je vais la tuer, marmonna Lucy avec humeur.

Un sourire retroussa les lèvres d’Alan – un sourire qui ressemblait beaucoup trop à celui d’Adam.

-Ça va être drôle, quand vous allez vous voir, parce qu’elle aussi elle aimerait bien te tuer. Euh. Lucy, je suppose ?

La préfète piqua un fard et hocha brièvement la tête. Adam passa une main troublée sur son visage et McGonagall parut presque compatissante.

-Molly. Et je ne te demande pas ce que Molly faisait là, Lucy …
-Ce n’est pas elle, se dénonça Shannon d’une petite voix, alors que Lucy sentait son cœur dévaler sa poitrine. C’est moi qui ait envoyé une lettre à ma mère. Mais je ne pensais pas …
-Oh par Merlin, fit Luke, qui se retenait visiblement de rire. Ça ne change rien à l’affaire. Weasley, tu as même fini par pervertir Finnigan.
-Ah oui parce que c’est toujours de ma faute ? ragea Lucy avec un regard noir pour son ami. Je suis la source de tous les maux de Poudlard ?
-Non, juste les notre.
-Weasley, Zabini ! cingla McGonagall, les ailes du nez frémissante. Il ne sert à rien de trouver un coupable, enfin ! Monsieur Scampers, nous avons tenté de joindre votre mère et votre sœur, qui sont toutes deux indisposées. Pardonnez-nous de cette scène, mais c’était soit votre frère, soit votre père.

Lucy retint une grimace et elle se rendit compte que tous se jetaient des regards gênés. Assurément, Alan ce n’était pas parfait, mais c’était mieux que le père Scampers.

-Maintenant, entonna-t-elle avec fermeté. Je sais que la situation est assez tendue, mais je vous demande à tous de prendre sur vous pour les prochaines minutes. Nous sommes ici pour discuter de ce que vos enfants ont fait.
-Ou frère.
-Ou frère, pardon Mr. Donovan.

Adam parut alors s’étrangler et Lucy sursauta, surprise. Elle dévisagea Alan, qui n’avait pas sourcillé, sa béquille et ses yeux un peu triste. Evidemment. Leur nom de famille venait de leur père. Si Alan était partie pour couper tout pont avec son passé, il était compréhensible qu’il ait abandonné le nom du père pour celui de sa mère. McGonagall promena ses yeux sur l’assemblée, les parents – et Alan – assis sur leurs chaise et leurs enfants à l’arrière – et Adam loin, à l’arrière.

-Vous êtes décidemment la bande la plus hétéroclite que je n’ai jamais croisé.

Un sourire s’étira malgré elle sur les lèvres de Lucy. Ça, ils étaient parfaitement au courant, tous autant qu’ils étaient.

-Ça pour être hétéroclite, ricana le père de Shannon. Je n’aurais jamais cru que ma fille s’associerait avec le fils de Lufoca Lovegood et Enoboria Selwyn.
-Zabini, rectifia la mère de Luke d’un ton glacial.
-Oui, je me doute bien, reprit McGonagall avec aplomb. Bref. Vos parents ont été mis au courant de ce dont vous m’avez parlé ce matin. Vous êtes parfaitement conscience d’être passé outre le règlement – ce qui extrêmement décevant pour des préfets et un préfet-en-chef ?

Lysander, Lucy et Luke baissèrent honteusement le nez. McGonagall prit un parchemin et redressa ses lunettes.

-Vol de matériel, introduction de substance interdites (elle jeta un regard pénétrant à Luna, qui avait fourni quelques ingrédients à Lysander lors de leur sortie à Pré-au-Lard). En confectionnant cet antidote, vous avez risqué vous vies – que ce serait-il passé si un de vos mélanges avait mal réagi ? – et vous avez risqué celle de Mr Potter. Et vous avez caché à l’administration des informations importantes pour l’enquête. Vous avez conscience que vous avez ainsi paralyser l’enquête officielle et fait obstruction à l’investigation des Aurors ?

Lucy jeta un regard peiné à Harry, qui était resté posté derrière la directrice. Mais il sourit doucement.

-Ce n’est pas toi qui va dire quelque chose, je suppose, devina alors Percy, qui voyait bien les sous-entendu du sourire de Harry. Tu as fait bien pire de ton temps à Poudlard. Le polynectar dans les toilettes de Mimi Geignarde, tu te rappelles ?
-Oh par Merlin Percy, ne me rappelle plus cet épisode.
-Dois-je vous rappeler, gronda la directrice à l’adresse des élèves, ignorant la discussion des deux hommes. Que rien que pour la mise en danger d’autrui je peux simplement vous renvoyer ?

Ils échangèrent des regards nerveux. Shannon se mordait la lèvre si fort que Lucy se demandait quand est-ce qu’elle allait se mettre à saigner et Luke portait fréquemment l’ongle de son pouce à ses lèvres. McGonagall les contempla d’un regard sévère derrière ses lunettes.

-Pourtant, je ne le ferais pas.

Lucy sentit un poids énorme s’envoler de ses épaules. Le soulagement était perceptible, si bien chez ses camarades que chez leurs parents. Seul Alan leva les yeux au ciel, désabusé.

-Vous avez un problème, Mr. Donovan ? cingla McGonagall, les paupières plissées.

Visiblement, la directrice et le frère d’Adam semblait déjà s’être appréhendé et Lucy remarqua avec amusement que qu’elle lui jetait le même genre de regard qu’elle pouvait jeter à James ou Louis. Et le sourire sarcastique qui s’étira sur les lèvres d’Alan fit tout comprendre à Lucy : Adam avait de l’espièglerie en lui. Son frère était pire.

-Rien, simplement qu’il n’y avait pas trop de suspens. Ils vous ont sauvé la mise, quand même.
-Ils ont enfreint le règlement et il y aura des sanctions, asséna la directrice avant de lever les yeux sur les concernés. Après vos examens – car vous avez tous BUSEs et ASPICs – vous écoperez tous d’une semaine de retenue.

Alan leva une nouvelle fois les yeux au ciel pendant les autres échangeaient des regards soulagés. Une semaine de retenue, ce n’était pas le revois, ils allaient survivre. Ils savaient ne pas en sortir indemne. Néanmoins, les parents de Luke levèrent sur leur fils des yeux glaciaux et le père de Shannon se tourna vers elle, une moue aux lèvres.

-Ma chérie, je fondais tellement d’espoir sur toi…
-Seamus, siffla Susan en fusillant son mari du regard. Je pense qu’on s’en sort bien avec Shannon.
-D’ailleurs, poursuivit McGonagall, la commissure des lèvres relevée. Il faudra que je vous touche un mot de Zephan …
-Tu vois ! Tu nous as porté malheur !

Lucy vit les épaules de son père trembler et elle se demanda l’espace d’un instant s’il se retenait de rire – mais cela lui paraissait improbable. Alan dressa un sourcil.

-Et pour ce qui est des récompenses ?

Lucy ne sut si Adam voulait s’élancer sur son frère pour l’étrangler, pour s’il réprimait de toutes ses forces le sourire qui souhaitait s’imposer sur ses lèvres. Elle fut également surprise qu’aucune flamme ne sorte des narines de McGonagall.

-Des récompenses ?
-Ils vous ont sauvé la mise, rappela Alan avec un aplomb incroyable. Ils ont réussi là où toutes vos équipes échouaient. Ça mérite une récompense ?
-Mr. Donovan, entonna lentement la directrice. La seule chose dont je suis sûre actuellement, c’est que je suis très contente que ce soit vos frères, et non vous, qui soient nés sorciers.
-Et les écoles qui m’ont renvoyés pensent sans doute le contraire. Donc, cette récompense ?

Cette fois, malgré tous ses efforts, il s’échappa ce sourire sur les lèvres d’Adam. Il le fit aussitôt disparaître, mais Lucy l’avait perçu. Si les Zabini jaugèrent Alan avec froideur et outrance, les yeux de Luna et Seamus Finnigan pétillaient d’amusement. Même McGonagall, malgré une mine froissée, semblait contenir un sourire.

-Les frères se suivent et ne se ressemblent pas, marmonna-t-elle néanmoins.
-Comment pouvez-vous encore douter de cette affirmation, alors que vous m’avez eu après Charlie et que Fred et Georges m’ont suivi ? lui fit remarquer Percy.

Un rire se fit entendre derrière McGonagall mais il n’émanait pas de Harry. Il émanait du portrait d’Albus Dumbledore, qui regardait Percy avec une sorte d’émotion contenue.

-Cela, effectivement, approuva l’ancien directeur. Et je suis intimement persuadé qu’il n’y a rien de mieux que deux frères différents pour construire une relation riche.
-Une relation riche, répéta Adam à voix basse. Ça marche aussi pour l’absence de relation ?

Le sourire d’Alan se figea sur ses lèvres. Lucy fut tentée de lui jeter un regard peiné, mais elle comprenait l’amertume d’Adam. La tête de McGonagall se pencha doucement sur le coté et un sourire désabusé se forma sur ses lèvres. Elle fouilla dans ses parchemins et se leva pour montrer l’un d’entre eux au second portrait derrière elle, celui de Severus Rogue. Ses yeux sombres et froids détaillèrent le parchemin.

-C’est d’une propreté douteuse, commenta l’ancien directeur d’un ton détaché. Mais compte tenu de ce que vous m’aviez montré concernant le Sérum de Basilius décanté … Qui a fait ça ?
-Ça quoi ? s’enquit Lysander.

La directrice retourna le parchemin en leur direction et Lucy reconnut les ratures et l’écriture de Louis. C’était la recette de l’antidote dictée par Shannon. Celle-ci rentra sa tête dans les épaules et Luke n’eut aucun scrupule à pointer son doigt sur elle.

-Avec Lysander, répliqua aussitôt Shannon avec un regard noir pour le Serpentard. On était deux sur cet antidote.
-C’est assez bon, dit alors Rogue. Les larmes du Phénix … Qui a eu l’idée ?

Lysander leva la main, avec une légère appréhension. Les yeux noirs de l’ancien directeur le dévisagèrent, se posèrent sur Luna, avant de se fixer à nouveau sur McGonagall.

-C’est extrêmement dur à manipuler, les larmes de Phénix. Et extrêmement difficile à trouver.
-Fumseck est resté dans la forêt. C’est lui qui a pleuré pour nous.

Le regard de Dumbledore parut légèrement s’embuer. Harry eut lui-même une réaction émue en passant une main sur son visage. Lysander sembla soudainement gêner et se dandina derrière sa mère.

-Fumseck, souffla Dumbledore avec un léger sourire. Tout ce temps et toujours aussi fidèle...
-Il serait capable de vous en fournir plus, Mr. Scamander ? s’enquit McGonagall d’une voix rauque.
-Je pense, évalua prudemment Lysander. Il faudrait que j’aille le voir …
-Nous n’allons pas vous laissez aller seul dans la Forêt Interdite enfin, Scamander, se rabroua la directrice les yeux plissés.
-Sauf votre respect, je me passe de votre permission depuis ma troisième année.

Les yeux de McGonagall se firent perçant et Lucy ne sut comment Lysander faisait pour supporter ce regard. Les épaules de Luke se contractèrent si fort que la jeune fille était persuadée qu’il éclaterait à la prochaine situation cocasse.

-Je ferais comme si je n’avais pas entendu, cingla la directrice. Et reprenons. D’après Mrs. Londubat, l’antidote a l’air de parfaitement fonctionner. Mr. Potter se réveille et ne semble pas souffrir d’effet secondaire. Ne vous méprenez pas. Je reste contrariée et déçue de vos comportements à vous tous. En revanche je suis forcée d’admettre que … vous avez de l’excellent travail.

Lucy réprima le sourire fier qui lui venait de spontanément aux lèvres.

-C’est Shannon et Lysander, en vérité, répliqua-t-elle avec un coup d’œil taquin pour ses amis. Nous on a peu touché à l’antidote.

Shannon lui renvoya un regard gêné, mais Lysander répondit par un sourire. La commissure des lèvres de la directrice se releva légèrement et elle tourna le visage vers les deux blonds.

-Comme l’a dit le professeur Rogue, c’est assez brillant, pour tout dire.
-Ce n’est pas ce que j’ai dit, protesta le portrait de l’ancien directeur.
-Oh Severus, s’amusa Dumbledore. Vous ne l’avez pas dit, mais nul doute que vous l’avez pensé.

Rogue eut l’air scandalisé par le sous-entendu et Lucy vit Albus Dumbledore et oncle Harry cacher de leur mieux leur hilarité.

-Au delà du simple antidote, reprit alors l’Auror avec un sourire. Vous avez eu des pistes vraiment intéressantes et judicieuses concernant l’enquête. Qui se chargeait de cela ?
-Luke, répondirent-ils tous en chœur avec précipitation.

Lucy réprima un soupir de soulagement. C’était le moment de faire briller son ami aux yeux de ses parents – s’ils y arrivaient assez bien, il n’y aurait peut-être pas de conséquences. Les yeux du préfet s’écarquillèrent et toute envie de rire sembla soudainement lui passer. Il leva les mains avec impuissance.

-Avec Scampers. Scampers m’a un peu aidé.

Adam se prit la tête entre les mains, dépité, et Lucy jeta un regard noir à Luke. Ils faisaient des efforts pour le mettre en lumière et lui gâchait tout … Son sentiment d’agacement fut légitimé quand la mère de Luke se tourna vers son fils avec des yeux venimeux.

-Avec un né-moldu, hein ? siffla-t-elle à voix si basse que Lucy doutait que tout le monde entende.

Mais visiblement, Alan et Adam, de l’autre coté d’eux, avait parfaitement saisi les paroles d’Enoboria Zabini et s’accordèrent pour la fusiller du regard. Ils se retenaient apparemment de lui sauter à la gorge. Même McGonagall parut avoir compris la portée de l’échange entre la mère et le fils et plissa les yeux avec suspicion. Harry sourit avec tranquillité.

-Votre fils a fait un travail d’investigation remarquable avec Adam.
-C’est surtout lui, insista celui-ci avec un regard noir pour Luke. Moi je passais mon temps à réviser.
-Vous allez vous renvoyez la balle longtemps ? les interrompit sèchement McGonagall.

Vous n’y êtes pas, professeur. On essaie de sauver sa peau, songea Lucy avec amertume. La mâchoire de son meilleur ami était contracté par la contrariété et son regard était éloquent : il refusait leur pitié.

-Je pense, entonna Alan avec un sérieux surprenant. Qu’on devrait reparler récompense.

Cette fois, McGonagall ne le rabroua pas et se contenta de toiser les parents des Zabini avec une hostilité que Lucy sentait poindre.

-J’avoue avoir fait des calculs ce matin : a quel point ce que vous avez fait était stupide, à quel point c’était brillant … Je refuse de hiérarchisé. Miss Weasley a certes monté cette opération, mais vous avez tous acceptés. Miss Finnigan et Monsieur Scamander sont certes ceux qui ont fait l’antidote, mais si vous n’avez pas volé les ingrédients – quelle idée encore … - alors ils n’auraient pas réussi. Vous êtes tous impliqués jusqu'à cou. Je vous ai déjà annoncé que vous auriez tous une semaine de retenue et évidemment vous ferez perdre des points à votre Maison.

Lucy rentra la tête dans les épaules, attendant que le couperet tombe. La dernière fois qu’elle avait vu le Sablier dans le Hall, Serdaigle était à la lutte avec Gryffondor pour la première place. Qu’adviendrait-il lorsque McGonagall aurait retiré les points d’Adam et Lysander ? Et Serpentard, bon dernier, après les points perdus de Luke et Lucy ?

-Je veux que vous compreniez que ce que vous avez fait est grave, reprit la directrice avec sévérité. Dès que vous aviez eu des informations, vous auriez dû venir nous en parler. Vous vous êtes mis en danger et avez compromis l’enquêtes des Aurors. Jouer comme ça, dans votre coin … Vous aviez vos raisons et nous les avons entendu. Simplement laissez-moi vous dire que cela ne se serait pas passé comme vous l’auriez pensé. Nous vous aurions écouté, bien sûr.
-D’autant plus que vos preuves sont assez solides, enchérit Harry. Vraiment, le travail d’enquête est remarquable.

Les joues de Luke rosirent et Lucy sentit des sentiments contradictoires lui ronger les entrailles. Entendre que McGonagall les auraient écouté – pour les photos, pour son innocence, pour la Potion trouvée dans la réserve – lui réchauffait le cœur mais la gênait également. Elle avait l’impression d’avoir fait cela pour rien et de n’être qu’une pauvre petite idiote qui avait voulu « jouer à Harry Potter ».

-C’est pour cela que je vous mets en retenue, et que je vous enlève des points. Bien sûr, et malgré la déception que vous m’inspirait tous … Vos travaux, si bien l’enquête que l’antidote … était proprement remarquables. Et effectivement cela mérite … (elle lorgna Alan, qui lui sourit avec indolence) … récompense.

Lucy sentit son cœur devenir plus léger et coula un regard sur les épaules de son père, tentant de deviner son humeur à leur tension. Que songeait-il de tout cela, à présent …. ? La directrice soupira profondément et entonna :

-Donc, après calculs, points retirés et points ajoutés … Vous rapportez chacun 100 points à vos Maisons.

Ils échangèrent des regards ravis et troublés. Lucy n’aurait jamais cru, vu la réprobation manifeste de McGonagall, que la balance serait positive mais elle l’était. Elle se promit d’aller jeter un coup d’œil aux Sabliers, car avec les deux cents points que Luke et elle venaient de rapporter … Il se pourrait que Serpentard prenne la tête. Et visiblement, l’Adam l’avait également compris car il poussa un infime soupir presque déçu. Un mince sourire retroussa les lèvres de la directrice.

-Ne vous en faites pas, Scampers, vous rattraperez tout avec la Finale de Quidditch.
-Certainement pas, répliqua Lucy sans réfléchir.

Cette fois, son père se retourna sur elle pour la darder d’un regard agacé. Lucy lui répondit par son plus joli sourire.

-Ma position reste la même sur le Quidditch, Lucy, grommela le Ministre.
-Ça tombe bien, la mienne aussi.
-Pas de sentiments, une belle chute de quinze mètres, coupe pour Serpentard, tout ça, résuma Luke avec un sourire cynique. Mais peut-être ne comprenez-vous pas, Monsieur Donovan ?

Lucy crut qu’Adam allait se jeter sur Luke pour l’étrangler, mais elle se contenta de jeter un regard inquiet sur ses parents. Sa mère eut l’air d’avoir avaler une potion particulièrement amère. Lucy en était à présent persuadé : son ami cherchait à faire enrager ses parents le plus que possible. Il n’y avait pas d’autres explications. Alan toisa Luke, l’air vaguement surpris.

-Non, ça va, Fred m’a expliqué.
-Fred ?!

Lucy dévisagea carrément le frère d’Adam, incrédule, avec l’envie de jeter Molly dans le Lac Noir sans procès. Alan eut un fin sourire.

-Molly considérait qu’il pourrait m’aider à mieux comprendre certaines choses.
-J’ai trouvé que c’était plutôt une bonne idée, intervint Susan Finnigan avec un sourire. Au fait, ils sont ici. A l’infirmerie.

Lucy écarquilla les yeux et se tourna vers la mère de Shannon, incrédule.

-Molly est ici ? Avec Fred ?
-Oh par Merlin, persiffla McGonagall avec humeur. S’il vous plait, taisez-vous Weasley. J’aimerais enfin achever cette discussion qui n’en finit plus. Et cessez de pouffer, Monsieur Donovan !

Alan sembla faire tout les efforts du monde pour cesser de rire et Lucy leva les yeux au ciel. La directrice les toisa tous de ses yeux sévères.

-Bien, je pense que nous en avons terminé. Mr. Potter m’a rapporté que ce qui se passe a été découvert et vous m’en voyez navrée. Faites-vous discrets plusieurs jours. Quand James Potter reviendra, je vous assure qu’on ne parlera de plus de vous. D’autant plus que les finales de Quidditch arrivent à grand pas.
-Merveilleux, grommela Adam.
-Et pour la suite ? s’enquit Luna, l’air songeuse. Il y avait deux autres garçons, non ?

Lucy sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. James ne serait pas le seul à revenir. Lionel et Alexandre aussi.

-La composition de la potion a été envoyée à Saint-Mangouste, leur apprit alors la directrice. Ils vont refaires des analyses et en fonction du résultat …
-Refaire des analyses ? répéta Lysander, stupéfait. Mais on a tout fait comme il fallait, professeur !
-On l’a même testé sur Mushu, qu’est ce que vous voulez qu’on fasse de plus ? enchérit Luke.
-Mushu ? lâcha Enoboria Zabini avec une telle froideur que Lucy sentit son sang se figer dans ses veines. Qu’est ce que c’est encore que cette bêtise, Luke ?
-Le chat de ma fille, rétorqua vertement Seamus Finnigan, avant de se tourner vers celle-ci. Tu as vraiment … ?

Shannon hocha timidement la tête et un air peiné se peignit sur le visage de son père. Il prit doucement la main de sa fille. Un éclat de rire se fit entendre du coté d’Alan.

-Non sérieusement ? Tu as appelé ton chat comme le dragon dans Mulan ?
-Mr. Donovan ! le rabroua McGonagall avec un regard noir. Scamander, nous devons être prudent. Nous attendons également de voir comme l’antidote agit sur James Potter. Il n’a été administré qu’il a quelques heures …
-Cela se comprend parfaitement, intervint alors – pour la première fois – Percy Weasley. Peut-être y-a-t-il encore manière à l’améliorer – et je dis cela avec tout le respect que j’ai pour votre travail, bien sûr. A votre âge, faire un antidote de cette complexité, c’est merveilleux.
-Merveilleux ? s’étonna Lysander, avant d’ajouter : Merci, Oncle Percy.

Shannon, elle, rougit comme une pivoine face au compliment fait par le Ministre de la Magie lui-même. McGonagall hocha la tête et lança :

-Je pense que nous en avons terminé. Vous êtes tous au courant des tenants et des aboutissants. Ce qui devait être récompensé l’a été – ce qui devait être puni l’a été également. Je pense que je pourrais vous libérer, à présent. Naturellement … Nous sommes d’accord qu’à la moindre prochaine bêtise de ce genre, vous serez exclu ?

Ils hochèrent tous la tête avec contrition puis la directrice se leva et leur fit signe d’y aller.

-C’est bon, retournez en cours. Vous avez des examens importants à préparer. Quand à vous (elle toisa les parents). Veuillez m’excuser du dérangement et je vous remercie d’être venu si vite. Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Enoboria Zabini fut la première à se lever. Son regard bleu était si froid qu’il glaçait quiconque le croisait. Elle fit un mouvement sec de la tête à l’adresse de Luke, qui perdit immédiatement toute superbe. Il s’engouffra dans les escaliers à la suite de sa mère, son père sur les talons, le dos raidi par l’appréhension. Personne n’osa bouger alors. Seul Alan se tourna vers la directrice.

-Vous allez faire quelque chose, j’espère ?

Lucy le fixa, estomaquée. Se pourrait-il qu’Alan, guidé par son expérience, avait compris de quoi il en retournait ? Elle contempla les autres parents et vit leur peine et leur gêne dans leurs yeux.

-Parce que je ne pense pas que sa mère soit partie le féliciter, là, insista Alan.
-Il a raison, intervint alors Seamus Finnigan. Enoboria était violente, quand elle était à Poudlard. Vous vous souvenez du règne des Carrow ? Une cinquième année et j’avais l’impression qu’elle était leur principale lieutenante !
-Je n’ai jamais fait attention à elle, intervint alors Harry avec un froncement de sourcil.

Seamus haussa les épaules. Ses mains s’étaient contractées sur ses genoux et sa femme et sa fille lui jetèrent un regard inquiet.

-Elle était très discrète. Une travailleuse de l’ombre. Tu te concentrais sur les grandes gueules de Malefoy ou Parkinson, mais elle … Elle s’est un peu découvert, en septième année, mais tu n’étais pas là pour voir. Elle était … effrayante. Elle te regardait et j’avais l’impression qu’elle lisait dans tes pensées. Je peux t’assurer qu’elle adorait les cours des Carrow … Comment il s’appelait, déjà ?
-Est-ce utile d’en parler devant les enfants ? s’enquit alors Luna en se levant.

Son regard brillait d’un éclat étrange et elle porta machinalement une main à son poignet droit. Lucy avait déjà aperçu quelques cicatrices sur le corps de sa tante par alliance, mais les avait imputé à son métier avec les créatures magiques. Et si elles étaient des blessures bien plus profondes que cela ?
Mais cette discussion sur Enoboria Zabini lui remuait les entrailles. Depuis qu’elle connaissait Luke, elle avait toujours cru que c’était avec son père qu’il avait un problème. Mais cette convocation … comment elle avait réagi … comment le père de Shannon réagissait avec elle … Ce n’était pas Blaise Zabini, le problème. C’était Enoboria.
Lucy sentit la rage bouillonnait en elle. Elle n’avait pas imaginé l’aversion que Luke portait à son père. Alors lui avait-il fait croire qu’il était le problème pour l’éloigner de la vérité ? Lui faisait-il si peu confiance ? Malgré elle, elle jeta un coup d’œil à Adam. Il la regardait aussi, et à son plus grand soulagement, elle n’y vit pas de la rage contre elle à cause de ce qui s’était passé avec Alan. Seulement de l’inquiétude.
Il fallait qu’elle sache.

-Je pense qu’on devrait essayer de le rattraper, proposa-t-elle résolument. Et … d’aller lui faire réviser ses BUSEs.
-Excellente idée, Weasley, approuva McGonagall avec un soupir. Allez-y.
-Je t’accompagne, proposa immédiatement Adam.
-Non, Scampers, vous, vous restez ici. J’ai encore à parler, à vous et votre frère.

Adam renvoyé à la directrice un regard déboussolé et Lucy sentit son cœur faire une embardée dans sa poitrine. A nouveau, leurs yeux se croisèrent et la jeune sut qu’ils pensaient à la même chose.
Gethin.
Lucy tenta de lui faire passer toute son assurance. Elle avait toujours été pour qu’Adam parle de Gethin à McGonagall : de son point de vu, c’était la meilleure façon de le protéger. Mais c’était à lui de prendre cette décision. Pas Adam. Gethin. Une chaise racla à terre et Percy Weasley se leva, le dos droit, le menton relevé.

-Je vais accompagner Lucy. De toute manière, je dois parler aux Zabini de ce qui se passe en ce moment au Ministère de la Justice …
-La loi d’Amnistie ? devina alors Lysander, lâchant cela sans réellement réfléchir.

Lucy le fusilla du regard et Percy soupira.

-Décidemment, vous avez fouillé partout. Mais oui, c’est cela. Elle est en train d’être débattue. Vous ne devriez pas y aller d’ailleurs, Susan ?
-De ce pas, Monsieur le Ministre. Juste le temps de coincer mon cadet – je ne suis pas sûre que Seamus ait la trempe pour le punir.
-Susie ! se scandalisa son mari avec un regard vexé.

Shannon eut un vague sourire entendu. Percy hocha la tête et prit congé de la directrice avant de poser la main sur l’épaule de Lucy et de la pousser vers la sortie. La jeune fille se laissa mener, et eut juste le temps d’entendre Severus Rogue soupirer :

-Encore une fois, des Weasley …
-Taisez-vous, Severus.

***
La suite au prochain poste ...
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Lucy Weasley - Chapitre 36 -2 [Harry Potter]

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*deuxième partie*


-Tu comptes faire quoi ? Me priver de sortie, m’empêcher d’aller en Roumanie ?

Percy Weasley soupira profondément. Ils s’étaient extrait de la gargouille et avançait dans le couloir avec vivacité. Le Ministre allongea le pas. Ils cherchaient les Zabini dans les étages depuis dix bonnes minutes, sans parvenir à les trouver.

-On parlera de ça plus tard. Je ne pensais pas qu’ils avaient pris tant d’avance, comment on va … ?
-Oh … Attend, j’ai une idée.

Lucy fouilla les poches de sa cape. Ses doigts effleurèrent le parchemins, indécis. Elle jeta un regard troublé à son père, qui la lorgnait avec suspicion. Il finit par soupirer :

-Vas-y, je ferais comme si je n’avais rien vu.

Sa fille lui renvoya un sourire ravi et sortit la Carte de sa poche pour la déplier. C’était elle qui l’avait dans les mains quand Oncle Harry était arrivé et elle s’était empressée de la cacher dans sa cape. Les yeux de Percy roulèrent dans leurs orbites.

-Vous me prenez franchement pour un imbécile. Tu crois vraiment que je n’ai jamais vu Fred et George s’en servir ? Donne-moi ça !

Il prit le parchemin des mains de Lucy, et y plaqua sa baguette. Il récita la formule rituelle sans sourcilier, à la plus grande stupeur de sa fille.

-Je ne savais même pas qu’elle avait été à oncle George, s’étonna-t-elle alors que son père fouillait la carte. Je pensais qu’elle avait été faite par le père de Harry, puis …
-Elle a été confisqué et Fred et George l’ont trouvées et donnée à Harry ensuite, expliqua succinctement Percy. Les idiots, ils pensaient que je ne voyais rien … Je ne disais rien, plutôt. Qu’est ce qui se serait passé si mes parents avaient su …
-Grand-père n’aurait rien dit …
-Oh détrompe-toi, ma chérie. Premier principe de ton grand-père : ne te fie pas à un objet si tu ne peux pas voir où se trouve son cerveau. (Il secoua la carte avec un sourire). Tu le vois, là ?
-Non, admit Lucy avec un certain malaise. En revanche, je vois que les Zabini …

Percy consulta la carte et Lucy le vit hocher la tête. Ils accélérèrent le pas et le Ministre surprit une fois de lui sa fille en la faisant passer par des passages secrets – que parfois elle-même ne soupçonnait pas.

-Ne me regarde pas comme ça, s’agaça-t-il alors qu’il refermait le tableau d’une vieille sorcière devant un chaudron derrière lequel ils étaient passés. Quand tu es préfet, tu dois connaître toutes les techniques, avoir tout les bons tuyaux, c’est parfaitement normal. Sinon, comment veux-tu faire régner l’ordre ?
-Avoue que tu t’en servais aussi pour aller embrasser ma prof de potion dans les couloirs, railla méchamment Lucy.
-Par pitié, soupira-t-il, le coin des lèvres frémissant. Ne parle pas de ça à ta mère.

Lucy eut un sourire mutin et suivit son père dans les corridors. Elle savait que son père, plus que tout autre, était parfaitement au courant de leur enquête et de tout qu’ils avaient découvert – peut-être était-ce pour cela qu’il était venu, plus que pour elle. C’était pour cela qu’elle s’était permis cette blague – gratuite, certes, mais qui permettait s’évacuer la tension. Percy jeta un nouveau coup d’œil sur la carte et s’immobilisa.

-Ils ne sont pas loin, chuchota-t-il alors. De l’autre coté de ce couloir. Il ne faudrait pas qu’on ait l’air de les pister …
-On fait semblant de se disputer, proposa Lucy avec un autre sourire. Ça ne devrait pas être trop compliqué …
-Ne me tente pas, Lucy.

Les yeux de la jeune fille roulèrent dans leurs orbites. Elle prit la carte des mains de son père, marmonna « méfait accompli » avec la pointe de sa baguette et la rangea dans sa cape. Puis elle sourit et haussa la voix :

-J’ai quand même sauvé James. C’est ce qui compte, non ?

Percy lui jeta un regard dérouté, avant de comprendre. La commissure de ses lèvres se releva quand il entonna :

-Je ne dirais pas que ça compte pas, mais tu fais tout de travers, en ce moment, Lucy. (il reprit sa marche en avant, vers le couloir où ils avaient localisés les Zabini). Franchement, tu as pensé à tes BUSEs ?

Lucy leva les yeux. Les silhouettes des Zabini se devinaient au loin, mais elle s’efforça de ne pas trop les détailler pour répliquer :

-Et toi tu ne penses qu’à ça ! Si je ne faisais rien avec les informations que j’avais …
-Que tu as caché ! Pourquoi tu n’en as pas parlé, Lucy ? Ça aurait été la chose la plus raisonnable à faire …
-Pour qu’on me mette tout sur le dos et qu’on me croit coupable ?

Le regard de Percy s’adoucit légèrement. Lucy savait que c’était une dispute factice, mais leurs mots ressemblaient tellement à ce qu’ils aurait pu dire qu’elle en était troublée.

-Franchement, Lucy, reprit le Ministre avec une douceur qui n’était ni factice, ni coutumière. Tu crois vraiment que je t’aurais considérée comme coupable ?

Lucy ouvrit légèrement la bouche, sa répartie la fuyant soudainement. Avant qu’elle n’ait pu réfléchir à une réponse décente, son père secoua la tête et leva les yeux sur le couloir. Son visage se crispa, pourtant ce fut d’une voix pleine de cordialité et de surprise qu’il s’exclama :

-Ah, Zabini ! Vous êtes partis beaucoup trop vite, je n’ai pas eu le temps de vous dire que je devais m’entretenir de certaines choses avec vous.
-Vous me cherchiez, Monsieur le Ministre ? murmura le père de Luke.

Lucy sentit son sang se glacer dans ses veines quand le regard polaire d’Enoboria se posa sur elle. Les yeux de la jeune fille passèrent furtivement sur Luke, appuyé sur le mur, l’air trop digne pour être net.

-Absolument pas, mentit Percy avec un air étonné. J’emmenais Lucy à l’infirmerie, mon aînée nous y attend.

Lucy fit des efforts colossaux pour ne rien laisser paraître. Certes, la capacité de son père à mentir l’impressionnait – mais ils auraient peut-être dû s’accorder avant. Car Molly, ça changeait tout, et elle n’était plus si sûre de vouloir descendre.

-Mais puisque je tombe sur vous … Puis-je m’entretenir de quelques sujets importants ? Lucy ma chérie, tu connais sans doute le chemin …
-Bien sûr, s’empressa de répondre sa fille.

Le regard d’Enoboria Zabini ne laissa rien transparaitre, pourtant Lucy fut certaine qu’une ombre était passée sur son visage.

-Mais bien évidemment, Monsieur le Ministre, déclara-t-elle avec aplomb. Luke, si tu veux bien nous attendre …
-A vrai dire, je comptais sur Luke pour accompagner Lucy, enchérit alors Percy d’un air innocent. Par les temps qui courent, je ne préfère pas laisser ma fille seule dans les couloirs … De toute manière, nous risquons d’en avoir pour un moment. Ça concerne les commissions qui auront lieu une fois que la Loi d’Amnistie sera votée.
-Elle le sera ? s’enquit alors Luke d’une voix beaucoup trop rauque.

Lucy sentit son cœur s’emballer quand son regard sombre se posa sur elle. Elle ne sut rien déchiffrer, et cela l’angoissait d’avantage. Percy eut l’ombre d’un sourire.

-Il y a de grande chance pour la Loi soit votée, mais comme vous avez dû le découvrir – il faudra que l’on reparle de cela également, Lucy – ce sera du cas par cas avec des commissions pour chaque personne touchée par les régimes spéciaux.
-En toute impartialité, je suis sûre, répliqua sèchement Enoboria.

Percy hocha la tête, comme si cela allait de soi et invita les Zabini à le suivre. Lucy tenta de ne pas lui sauter au cou quand il passa devant elle avec un sourire rassurant. Elle se retrouva rapidement seule dans le couloir avec Luke et attendit que les pas de leurs parents s’éloignent pour s’approcher de lui, un air innocent peint sur le visage.

-Alors, on va voir ma sœur ? Tu vas t’éclater, il paraît qu’elle veut me tuer, vous pourrez vous mettre à deux sur moi.
-Oh, la ferme Weasley. Je crois qu’il n’y a que mon imbécile de père qui n’a pas compris cette mascarade.
-Grillée, admit Lucy avec un sourire coupable. Il n’empêche que si on veut que la mascarade continue, il faut aller à l’infirmerie.

Luke lui jeta un regard noir. Maintenant qu’elle était face à lui, elle remarquait son teint blême et la lueur brisée dans ses yeux. Qu’avait-il pu se passer en si peu de temps ?

-Luke …
-Weasley, non, refusa-t-il immédiatement en se redressant. On y va.

Lucy hocha tristement la tête, reconnaissant l’air buté sur le visage de son ami. Ils se mirent en route et la jeune fille se promit d’aller chercher Eléonore dès que possible. Mais il marchait lentement, comme s’il avait du mal à prendre son souffle. Sa tête se balançait et il ne cessait de passer une main sur son visage.

-Luke …
-Ça va, Weasley.
-Non, ça ne va pas. Tu veux qu’on s’arrête, que …
-Ça va !

Mais visiblement, ça n’allait pas. Son visage continuait de pâlir au fil des pas et il finit même par trébucher. Lucy lui rattrapa le bras in extremis, le cœur au bord des lèvres.

-Sinon ça va, siffla-t-elle alors qu’elle sentait Luke trop faible pour se dégager. Sinon, non, tu n’as aucun problème …
-Weasley … S’il te plait …

Lucy remarqua alors que, loin de se dégager, il s’appuyait légèrement sur elle, comme si ses jambes ne pouvaient plus le soutenir. La jeune fille ravala ses commentaires et l’inquiétude lui serra le cœur. Elle passa un bras sur sa taille pour le soutenir et elle fut consternée de voir qu’il ne protesta pas le moins du monde. Elle n’y tenait plus.

-Luke … Qu’est-ce qui s’est passé ? Et ne me dit pas rien !

Elle lui jeta un bref coup d’œil. Son teint était toujours blafard et il semblait respirer avec difficulté. Ses yeux étaient fixés sur un point à l’horizon, sans doute pour s’éviter de vaciller.

-Je pourrais te dire … quand on sera au calme ?
-D’accord, accepta-t-elle à regret. L’infirmerie, ça te va donc ?

Luke hocha la tête avec lenteur. Lucy tenta d’allonger le pas – son ami commençait à s’appuyer de plus en plus sur elle et son poids se faisait sentir – mais Luke avait visiblement du mal à retrouver sa vitalité. Ils descendirent les escaliers avec difficultés et Lucy crut que son cœur allait s’arrêter de battre quand la pointe de son pied se posa sur la marche piégée. Finalement, quand le couloir de l’infirmerie fut en vue, Luke était si affalé sur Lucy qu’elle-même ne tenait plus franchement sur ses jambes et menaçait de s’effondrer. Elle leva le regard sur la porte et vit trois personnes en faction devant, dont une qui bondit sur ses pieds, le regard aussi flamboyant que ses cheveux.

-Molly ! gronda Lucy d’une voix sourde. Si tu veux m’engueuler, attend un peu et viens m’aider !

Ce ne fut pas Molly qui se précipita vers elle, mais Fred, qui prit résolument le bras de Luke pour le passer derrière sa nuque.

-Qu’est ce qui s’est passé, cette fois ? s’étonna la dernière personne présente, à savoir Gethin Scampers.
-Ouvre, on en discute après !

Gethin s’exécuta et lui et Molly tinrent les portes de l’infirmerie alors que Fred, Lucy et Luke s’y engouffraient. Une certaine agitation régnait dans la pièce et la préfète comprit pourquoi quand sa tante Ginny sortit des rideaux qui dissimulaient James, le feu dans les yeux.

-Fred ! Je pensais t’avoir dit de … Oh Par Merlin qu’est ce qui se passe encore ?!
-Ginny ! la réprimanda Hannah en la suivant. James se repose, baisse d’un ton !

Le visage de la femme de Harry Potter se colora de la même couleur que ses cheveux. Hannah se précipita vers Luke, qui s’était affalé sur le lit en se prenant la tête entre les mains, le souffle court. Elle le força à s’allonger, posa une main sur son front, et ses poignets.

-Luke Zabini, soupira-t-elle avec un regard pour Ginny. Oui, il fallait s’en douter …

Elle palpa le visage du préfet, malgré les maigres efforts de celui-ci pour le repousser.

-Lucy peut rester, évalua-t-elle alors. Le reste sort.

Molly et Gethin ouvrirent la bouche pour protester mais la décision d’Hannah était sans appel et ce fut Ginny Potter en personne qui les mit dehors. Avant qu’ils ne passent la porte, Lucy réussit à retenir Gethin et à lui glisser à l’oreille :

-Tes frères sont chez McGonagall.

Elle n’en n’ajouta pas d’avantage et le regard profond et déterminé que Gethin lui jeta lui donna raison. La présence d’Alan n’avait pas l’air de le surprendre – peut-être en parlait-il avec Molly ? – et il devait deviner quelle était la teneur de l’entretien de ses frères avec la directrice. Avant de décamper, il prit Lucy dans ses bras et la jeune fille put constater à quel point il avait grandi. Il lui arrivait à peine en dessous du menton et elle ne doutait qu’il ne la rattrape l’an prochain.

-Merci Lucy.

C’était soufflé, à peine murmuré, mais Lucy l’entendit. C’était étrange, mais entendre ça lui donna les larmes aux yeux et elle serra le petit frère d’Adam contre elle. Depuis ce matin, c’était la première personne qui la remerciait pour ce qu’elle avait fait, sans lui crier dessus, sans ironiser, sans lui dire qu’elle était inconsciente, sans lui jeter des regards vexés. Finalement, Gethin finir par s’arracher et par suivre Fred à l’extérieur. Molly fut la dernière à sortir, les yeux plissés.

-J’en ai pas fini avec toi, la prévint-t-elle avant de suivre les garçons.
-Lucy ma grande, va me chercher la Potion de Force sur l’étagère là-bas, demanda alors Hannah en pointant distraitement le doigt vers un coin de l’infirmerie. La fiole orange. Et Ginny donne-moi le chocolat qui est sur la table de nuit de James.
-Ça a des vertus thérapeutiques le chocolat ? s’étonna-t-elle alors que Lucy se précipitait vers les étagères.
-Non, mais ça fait toujours du bien au moral.

Lucy finit par trouver la fiole orange dont lui parlait Hannah et la saisit avec précipitation. Son cœur battait la chamade. Elle voulait savoir ce qui se passait dans la vie de son meilleur ami, définitivement. Elle tendit la fiole à l’infirmière, qui la versa dans un verre avant de la donner à Luke. Le jeune homme se redressa infiniment mais repoussa le verre de la main. Hannah claqua la langue, agacé.

-Tu vas arrêter de faire ton coq fier, jeune homme, tança-t-elle avec humeur. Allez, bois avant que je ne te fasse avaler ça par la force ! Et après tu vas nous raconter ce qui s’est passée – tu nous crois toutes stupides, ou non ?

Luke dévisagea l’infirmière avec des yeux éberlués. Un mince sourire s’étira avec difficulté sur ses lèvres.

-Un peu ?
-L’arrogance de son père, soupira Ginny en secouant la tête. Hannah je te le laisse – excuse-moi jeune homme, mais ton père et moi on ne s’aimait pas franchement à l’école. Lucy ? J’ai deux mots à te dire.
-Ça ne peut pas attendre ? gémit la jeune fille, autant par désir de rester avec son ami que par souci d’éviter une confrontation avec sa tante.

Car à bien des égards, Ginny était la plus effrayante de toute – sauf peut-être Fleur, l’unique qui avait réussi à faire pleurer James en le grondant, ce qui restait un exploit à ce jour. Son regard était animé de la même lueur qui flambait dans les yeux de Mamy Weasley. Mais elle désigna sèchement le coin qui dissimulait James et Lucy la suivit, la mort dans l’âme. Son moral remonta quand elle vit son cousin dans son lit, ronflant toujours allégrement, en position fœtale. Quelqu’un – tante Ginny sans doute – lui avait coupé les cheveux et avait vainement tenté de les dompter.

-Comment il va ? ne put s’empêcher de demander Lucy.
-Il est dans le gaz. Il se réveille de temps à autre sans trop rien reconnaître et en marmonnant des choses étranges, mais c’est normal, selon Hannah. Il lui faut le temps d’émerger.

Malgré le visage impassible qu’elle abordait, Lucy entendit l’infime tremblement dans la voix de sa tante. Elle passa une main sur le visage de son fils avec une infinie douceur, avant de se tourner vers Lucy.

-Qu’on soit clairs, jeune fille. Je n’approuve pas la moitié de ce que tu as fait – seulement la moitié, parce que l’autre j’aurais sans doute fait pareil, à ton âge. Et avec tout ce qui s’est passé cette année, je suis franchement tentée de te secouer comme un prunier, mais je vais laisser ce loisir à ton père.

Lucy rentra la tête dans les épaules. Le regard de Ginny était à nouveau devenu inflexible.

-Pour autant … Je te remercie de l’avoir fait.

Et sur ce, malgré son air réprobateur et ses yeux durs, elle l’enlaça doucement. Cette fois, Lucy se sentit craquer. Ginny sentait le Terrier, la douceur de vie, la course de longue haleine sur un balai. Elle sentait chez elle. La Weasley, tout ce qu’était Lucy. Les larmes dévalèrent sur ses joues sans qu’elle ne puisse l’arrêter et elle se laissa aller contre sa tante, qui raffermit sa prise sur elle.

-Chut … Doucement Lucy, c’est fini, la rassura-t-elle en caressant ses cheveux. C’est fini ma belle, calme-toi, tu as réussi …
-Je n’ai rien réussi du tout, hoqueta Lucy, la gorge serrée. C’est Shannon et Lysander qui ont fait l’antidote. Moi j’ai juste … j’en ai juste fait qu’à ma tête. A me mettre tout le monde à dos. Molly et papa attendent juste que les choses se tassent pour me sauter à la gorge – comme la moitié de la famille … J’ai voulu faire retrouver son frère à Adam et il doit sans doute me détester maintenant pour ça, d’avoir fait ça dans ton dos, sans le consulter. J’ai … j’ai juste réussi à entrainer Luke dans un complot qui risque de lui faire passer le pire été de sa vie. Je n’aurais pas dû, j’aurais dû penser qu’il … Que la directrice elle … elle appellerait ses parents. Que ça aurait des conséquences, je sais que ça se passe mal chez lui, mais je ne sais pas ce qui se passe, j’ai … juste réussi à le mettre en danger.

Un sanglot lui échappa. Elle ne sut pourquoi elle racontait tout cela – ni pourquoi elle le racontait à Ginny. Elles n’avaient jamais été particulièrement proche – sa tante l’était plus de Rose, ou même de Roxanne. Tout ce qu’elle savait, c’était que ses mots avaient besoin de sortir. Ginny ne disait pas un mot, se contentant de caresser ses cheveux, avec des gestes lents, doux et apaisants, attendant que sa nièce ait fini de vider son sac. Lucy prit une grande respiration.

-Je … je suis juste fatiguée, acheva-t-elle alors. Je … je viens de passer une nuit blanche, je jongles sur plein de front depuis les vacances – la Potion, le Quidditch, les BUSEs – J’en ai marre, je veux juste … rentrer à la maison.

Mais elle n’avait même plus de maison. Ce qu’elle avait, c’était un grand manoir sinistre dissimulait au cœur de Londres et qui servait de résidence à la famille du Ministre. Ce n’était pas un lieu dans lequel elle souhaitait aller. Elle avait envie du Terrier. Cette constatation fit redoubler ses pleurs et Ginny la prit à bout de bras. Elle sécha une larme sur le visage de sa nièce et repoussa une mèche qui s’était collée à sa joue.

-Tout cela, ça va s’alléger. Tu n’aurais plus à penser à la Potion. Ni à l’enquête. Harry se chargera de tout et si tu as le moindre problème, tu sais que tu peux lui faire confiance et aller lui en parler. Et le Quidditch … Oh Lucy, je sais que ça peut paraître important, j’étais comme toi à ton âge, je vivais pour le Quidditch. Mais n’oublie pas que … ce n’est qu’un sport, d’accord ? Le jour où le Quidditch devient plus une pression qu’une passion, c’est qu’il est temps d’arrêter. Alors voilà ce que je te conseille : concentre-toi sur tes BUSEs, d’accord ? Je sais que c’est déjà une pression en soit, mais évacue tout cela en jouant. C’est un équilibre à trouver.

Lucy hocha mollement la tête et essuya les larmes d’un revers de main. Ginny lui tendit un mouchoir qu’elle accepta pour enfuir son nez dedans et y souffler comme une trompette. Cela arracha un sourire à sa tante.

-Tu te mouches comme ton père – et comme Grand-père, aussi, une vraie fanfare ! Ne t’inquiète pas pour eux. Je sais que, malgré ce que tu laisses penser, ton père t’intimide – le grand Percy Weasley très humble et très sérieux. Mais ce n’est qu’une façade. Il est venu plusieurs fois me voir, depuis que James … (sa voix se brisa et elle secoua la tête). Il s’inquiétait pour toi, Lucy. Enormément. Il aurait voulu t’envoyer plus de lettre mais il ne savait pas quoi écrire. Il est juste un peu maladroit. Alors quand il viendra te voir … Ne monte pas sur tes grands chevaux, d’accord ? Laisse-le parler. Ce ne sera pas si terrible que tu ne le crois. Quant à Molly, elle est mignonne et j’adore sa nouvelle amie – elle nous l’a présenté la semaine dernière, une fille charmante – mais ce n’est pas à elle de te faire des réprimandes, d’accord ?

Lucy opina du chez et gratifia sa tante d’un sourire mouillé, mais reconnaissant. Ginny le lui renvoya et l’embrassa sur le front. La porte de l’infirmerie s’ouvrit alors à la volée et la plus jeune des Weasley s’arracha à sa nièce pour retourner en furie vers l’infirmerie.

-Fred, j’espère que cette fois ce n’est … Oh Percy !

Lucy sentit son cœur manquer un battement et émergea doucement des rideaux pour voir son père dans l’encadrement de porte. Il n’était pas seul. Eléonore Zabini l’accompagnait, et elle se précipita sur son frère dès qu’elle le vit dans le lit. Lucy vit d’ici ses yeux se charger de larme et de fureur.

-En plein Poudlard, cracha-t-elle en prenant les mains de son frère. En plein Poudlard cette vieille harpie …
-Norie, la supplia Luke d’une voix encore faiblarde.
-Non ! Franchement, là elle dépasse les bornes ! Ce que tu as fait c’était quelque chose de bien, de juste ! Quelque chose qui redore le blason des Zabini au lieu de le souiller comme elle le fait ! Pourquoi elle voulait … qu’est ce que … ?

La voix s’Eléonore fut réduite à un filet de voix alors qu’elle levait le regard sur Percy, qui les contemplait avec des yeux sombres.

-Désolée, Monsieur le Ministre, bredouilla-t-elle avec contrition. Je … Je me suis laissée emportée, je crois …
-Il n’y a pas de problème, Miss, l’excusa Percy avec délicatesse.

Il prit une chaise et s’assit aux cotés de Luke. Lucy ne bougea pas d’un pouce, figée par le regard grave que son père adressait à son meilleur ami.

-Maintenant, nous allons parler en toute franchise, Luke. Il n’y a personne dans cette infirmerie, si ce n’est mon neveu endormi et l’infirmière dont je veux qu’elle entende ce que vous avez à nous dire.
-Qu’est ce qui vous dit que j’ai quelque chose à dire ? répliqua Luke.
-Oh tu vas t’adresser au Ministre sur un autre ton, jeune homme ! s’indigna Hannah avec un regard assassin. Et cessez de nous prendre pour des idiots, je suis infirmière et pas aveugle : à chaque retour de vacance je te retrouve dans le même état : faiblesse, esprit perdu, manque de sommeil flagrant … Tu crois que je n’ai pas remarqué que c’était pour toi qu’Henry Llod venait chercher des Potions de Force à chaque début de trimestre ? Maintenant il est temps d’arrêter de nous prendre pour des imbéciles. Si tu veux que ça s’améliore, il faut nous en parler.
-Si vous voulez que Lucy et ma sœur sortent, je pense qu’elles y consentiront, ajouta Percy avec bienveillance. Mais il vous faut nous parler de ce qui se passe chez vous – de ce qui s’est passé dans le couloir. Ça ne sortira pas de cette pièce.

Le regard de Luke passa de Hannah à Percy, et Lucy vit vaciller la résolution dans ses yeux. Eléonore lui pressa la main.

-Ils ont raison, Luke.
-Mais, protesta-t-il néanmoins. Ce … Ce n’est rien …
-Si, c’est quelque chose.

Lucy n’aurait pas voulu intervenir, mais pourtant, les mots s’échappèrent de sa bouche sans qu’elle ne puisse l’en empêcher. Le regard de la pièce se tourna vers elle et à sa plus grande horreur, elle sentit les larmes lui remonter aux yeux. Elle les chassa d’un battement de cil. Luke posa les yeux sur elle et elle soutint son regard sombre. Il était épuisé, tiraillé. Finalement, après une minute de silence insoutenable, il lâcha du bout des lèvres, sans quitter Lucy du regard :

-Ma mère est une legitimens.

Lucy fronça les sourcils sans comprendre. En revanche, Percy hocha la tête l’air compréhensif et Hannah lui fit des gros yeux.

-Et … elle force ton esprit, c’est ça ?

Luke hocha laconiquement la tête et détourna les yeux de Lucy. Eléonore serra un peu plus les doigts de son frère. Ses yeux brillaient.

-Elle est assez douée, continua Eléonore, la voix brisée. Avec moi ça va … Je la laissais effleurer mon esprit, voir ce qu’elle voulait voir. Quand je sentais son esprit effleurer le mien … Je pensais souvent à mes cours ou à Marcus. Au Quidditch, à la limite. Elle était satisfaite et me laissait tranquille.
-Je ne suis pas aussi sage que Norie, ricana amèrement Luke. Je ne supportais le moindre effleurement, de sentir sa présence. Alors je résistais. Si je résistais, elle partait du principe que je lui cachais quelque chose et … elle forçait.
-En même temps tu l’as toujours cherché, répliqua Eléonore avant de se tourner vers Hannah. Luke n’a jamais su faire profil bas … Il fallait toujours qu’il trouve le moyen de faire enrager nos parents. Ça a empiré, quand il est entré à Poudlard.

Son regard passa brièvement sur Lucy avant de retourner sur Hannah. Lucy sentit ses doigts se crisper sur les rideaux, et son cœur montait à ses lèvres.

-C’est grave ? demanda-t-elle timidement. Quand on force ton esprit ?
-Lucy, entonna doucement Ginny en la prenant doucement par l’épaule. Ça a des impacts physique, quand on force ton esprit. Ça te demande beaucoup de force de résister, je pense … (elle leva son regard brun sur Luke). Je suppose que ça explique ta faiblesse, non ?

Luke haussa les épaules.

-Je vous avais dit, c’était rien.
-Rien ? répéta Percy d’une voix sourde. Enfin Luke … La violation de l’esprit, ce n’est pas rien et si ça n’en tenait qu’à moi, la légitimentie serait strictement encadrée pour éviter des abus de ce genre. Forcer l’esprit de quelqu’un, ça peut finir par le briser psychologiquement. Si à chaque vacance elle te fait subir ce traitement … Par Merlin, Luke. Ça prouve que tu as une grande force mentale, pour avoir tenu jusque là.

Luke rougit jusque la racine des cheveux et jeta un regard incertain au Ministre. Lucy sentit son cœur se gonfler de reconnaissance pour son père.

-Bien …, entonna alors son père. Entamé une procédure serait longue, mais …
-Une procédure pour quoi ? s’enquit brusquement Luke. Pour que vous me retiriez de chez moi ?

Les sourcils de Percy se haussèrent devant le ton ouvertement hostile du préfet.

-Pourquoi pas ? Ça t’éviterait à subir tout cela vacance après vacance, tu pourrais …
-Je ne veux pas de votre pitié.
-Luke ! sifflèrent Lucy et Eléonore en même temps.

Cette dernière agrémenta sa remarque d’une tape derrière la tête. Ses yeux flamboyaient quand elle se tourna vers Percy.

-Ecoutez Monsieur le Ministre … Je vous remercie de votre proposition, elle nous touche. Mais comme vous le dites, une procédure serait beaucoup trop longue. En mars prochain, Luke aura dix-sept ans. Je pense que … (ils échangèrent un bref regard). Oui, on peut tenir jusque là.
-Vous ne voulez même pas que l’on interfère ? s’étonna Ginny, les yeux écarquillés. Que j’aille rappeler à Zabini à quel point je jette bien les sortilèges de Chauve-Furie ?
-Ginny, ne t’en mêle pas, répliqua Percy en levant les yeux au ciel. Néanmoins, je suis d’accord sur le fait qu’on puisse prévenir vos parents que s’ils se passent quoique soit … La loi d’Amnistie ne s’appliquera pas à eux. Un des critères est une exemplarité irréprochable du point de vue de la citoyenneté.
-Vous êtes gentil, reprit Eléonore avec un sourire amer. Mais qu’est ce qui se passera pour nous si nos parents savent qu’on vous a parlé ?
-Je serais plus subtil, promit Percy solennellement. Bien évidemment, je me baserais sur les rumeurs, et parlerez plus de violence physique si cela peut brouiller les pistes.

Luke et Eléonore échangèrent un nouveau regard, avant que l’aînée n’hoche la tête en signe d’acceptation.

-Et faites peser les soupçons sur mon père, conseilla Luke, visiblement à contrecœur. C’est comme ça qu’on fait depuis des années.
-Et ça marche très bien, ne put s’empêcher de grommeler Lucy.

Un mince sourire s’étira sur les lèvres de Luke.

-Ne râle pas, Weasley.
-Et en attendant …, poursuivit enfin Percy avec un regard sévère pour Luke. Fais attention. Adopte la méthode de ta sœur. Fais profil bas. Quand tu sens ta mère effleurer ton esprit, pense à des choses bégnines. Essaie de faire comme si tu t’étais assagi.
-Et laisse-nous sauver tes fesses quand on te le propose, ajouta vertement Lucy. Parce que là franchement, ce n’était pas faute d’essayer.
-Je sais. Désolé Weasley.

Les yeux de Lucy roulèrent dans leurs orbites alors qu’Eléonore jetait un regard incendiaire à son frère. Percy eut un mince sourire.

-Néanmoins, soyez-en certain. Si j’ai écho du moindre incident, j’interviendrais, que vous le vouliez ou non.

Le frère et la sœur Zabini baissèrent le nez et Hannah les regarda en secouant la tête, l’air réprobatrice. Lucy comprit que si cela ne tenait qu’à elle, elle aurait retiré les enfants à leurs parents sans tarder. Quelques coups furent toqués à la porte de l’infirmerie et la tête de Fred passa doucement dans l’entrebaillement.

-Non tante Ginny promis je viens pas voir James ! promit Fred en levant les mains en signe d’innocence. Les Scampers sont là et ils disent que la directrice vous réclame, Mônsieur le Ministre.
-Ça suffit, Fred, soupira Percy, plus las qu’agacé. J’arrive.
-Tu es demandé de toute part, plaisanta Ginny alors que Fred s’effaçait. Une vraie vie de Ministre.

Percy eut un infime sourire mais Lucy vit passer une ombre sur son visage. Elle n’eut pas le temps de s’interroger car son père se leva soudainement et s’adressa à Luke.

-Au moindre problème, n’hésitez pas à me contacter, je ferais tout pour me rendre disponible.
-Moi aussi venez me voir, proposa Hannah avec empressement. A toute heure, de tout temps. Dois-je prévenir la directrice, peut-être ?
-Vous n’allez pas prévenir la terre entière non plus ? s’agaça Luke en se redressant brusquement.

Mais cet effort parut trop grand et il se laissa retomber dans ses coussins. Percy eut un sourire indulgent.

-Seulement votre directrice. Ça je n’ai pas le choix, je suis désolé. Comme je dois aller la voir maintenant. Je vous les laisse, d’ailleurs, Hannah. Lucy ? Tu m’accompagnes ?
-Bien … Ça dépend, je peux frapper Luke avant de partir ?
-Lucy !

Près de la moitié de la salle avait prononcé son nom d’un air agacé mais Luke éclata d’un rire étranglé. Lucy eut un petit sourire et Ginny la poussa dans le dos pour l’inciter à avancer. La jeune fille rejoint son père, et après un dernier sourire pour Luke, elle s’engouffra dans le couloir à la suite de son père. De l’autre coté, Fred était assis en tailleur sur le sol, Molly adossée au mur juste à coté d’eux. Gethin et Alan étaient à l'écart, parlant à voix basses, l'air profondément plongé dans leur discussion. Ils jetèrent un regard à Lucy quand ils sortirent de l'infirmerie. Gethin semblait avoir les yeux rouges.

-Adam est là-bas, indiqua-t-il d’une voix étouffée en pointant l’autre bout du couloir. Je crois que ta cousine le dispute.
-Roxanne ? devina Lucy en discernant les éclats de voix plus loin.
-Ouaip, confirma Fred avec un sourire. Elle avait l’air assez remontée. Et elle l’est aussi contre toi, si tu veux savoir.
-Comme tout le monde, ricana Molly.

Lucy lui jeta un regard noir et fut surprise de voir son père faire de même. La main de Percy se plaça au creux du dos de sa fille, et l’incita à avancer.

-Je vais voir la directrice, dit-il à Molly. On se reverra sans doute au Ministère – si vous n’oubliez pas d’y aller, ton cousin et toi.
-T’inquiète, oncle Perce, le rassura Fred avec un sourire goguenard. J’emmènerais pas ta fille sur les chemins de l’école buissonnière.
-Oh droite comme elle a l’air, ça doit être un sacré défi, commenta Alan.
-On vous a demandé votre avis à vous ? répliqua Molly. Occupez vous de frères.
-Oh, je crois que je ne peux rien faire pour Adam, dans l’immédiat. Dites-moi, Fred, elle est dangereuse, votre sœur ?
-Moins que Lucy.
-Va te faire voir.
-Lucy.

Pour marquer sa réprobation, Percy la poussa encore plus et ils avancèrent dans le couloir. Lucy jeta un regard noir à Fred. Au détour d’un couloir, elle aperçut Roxanne, qui agitait les bras d’un air énervé et Adam, les bras croisés devant elle, stoïque. Elle accrocha à peine son regard avant qu’il ne fut hors de sa vue.
De toute manière, il fallait qu’ils parlent.
Son père lui donna un mouchoir et Lucy le fixa dans comprendre. Il sourit doucement.

-Tu n’arrêtes pas de renifler. Enrhumée ?
-Mouais, marmonna-t-elle en acceptant le mouchoir. On va dire ça.

Elle se moucha bruyamment, provoquant le léger éclat de rire de son père. Puis son visage se fit à nouveau grave et il entonna :

-Je pense que je n’aurais pas le temps que j’aurais voulu pour te parler. Ma chérie, ce n’est pas que je ne veux pas m’occuper de toi mais … Je dois retourner au Ministère au plus vite, je ne sais pas si nous aurons une autre occasion de parler …
-Tu as plus important à faire, le coupa Lucy, le nez toujours dans le mouchoir. Je comprends, t’inquiète.

Elle se mordit immédiatement la langue en remarquant la lueur presque blessée dans les yeux de son père. Le conseil de Ginny lui revint alors en mémoire et elle regretta de l’avoir interrompu.

-Lucy, je ne suis pas venu pour me battre avec toi. Je suis venu parce que je sais qu’en père je n’ai pas toujours était très présent et qu’il me semblait important que je le sois là. Non, pas pour t’engueuler, comme tu peux le penser. Parce que je sais que les choses n’ont pas dû être facile pour toi ses derniers temps.

Il marqua un temps d’arrêt. Lucy se tut religieusement, malgré les dizaines de piques qui lui venaient à l’esprit.

-Alors évidemment ce que tu as fait c’est inconsidéré et stupide. Bien sûr que si tu étais venu me voir avec les informations que tu avais, je t’aurais cru et je t’aurais aidé. Et ça m’a fait mal de constater que … tu n’avais pas assez confiance en moi pour cela. Que tu préférerais te débrouiller toute seule plutôt que me demander de l’aide.

Il ricana un peu.

-Je pense que ça illustre parfaitement comment j’ai échoué en tant que père.
-Echouer … Oh papa.

Lucy lui prit le bras pour le forcer à s’arrêter et à lui faire face. Son père, si stoïque, si sûr de lui, si froid, si obsédé par la réglementation de la taille des fonds de chaudrons … Sa carapace de parfait politicien commençait à se fendiller.

-Mais enfin, bien sûr que non, non tu n’as pas échoué …
-C’est gentil de me remonter le moral, ma fille, soupira Percy en reprenant sa marche en avant. Mais cesse de m’interrompre, je ne compte pas te faire monter tous les étages de Poudlard, il faut que tu t’occupes de ton ami.
-C’est bien ce que tu as fait, ne put s’empêcher de dire la jeune fille. Pour Luke.
-La moindre des choses. Et c'est loin d'être assez. Si j'avais pu je les aurais arraché à cette famille malsaine. J'aurais peut-être dû t'écouter agir un peu plus tôt ...

Lucy le dévisagea un instant. Puis, sans réfléchir outre mesure, elle lui sauta au cou et déposa un baiser sur sa haute pommette.

-C’est déjà beaucoup. Merci, papa.

Percy resta un instant figé, sans réagir. Puis ses bras se refermèrent sur sa fille avec automatisme et elle se laissa aller contre son torse. Il était grand et filiforme. Et il avait maigri depuis la dernière fois qu’elle l’avait enlacée – et quand était-ce ? Lucy n’avait aucun souvenir. Ça devait faire une éternité … Et ça n’arriverait plus de ci-tôt. Alors elle se contenta de profiter, de respirer son odeur. Il sentait le vieux parchemin, le Ministère. Mais aux fins fonds de sa cape, au cœur des fibres de tissu, au sein même de son être, lui aussi sentait le Terrier. Il sentait la maison. Il était chez elle.

-Merci à toi, ma chérie, murmura alors Percy à son oreille. De ramener le courage dans notre famille.

Lucy sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle serra son père un peu plus fort contre elle. Tant pis.
McGonagall attendrait.

VOILAAAAAA Donc un chapitre peut-être pas à la hauteur de vos espérances (pour ceux qui voulaient la grande retrouvailles des Scampers et tout > dur de faire ça bien du point de vue de Lucy) mais j'avais plein de truc à dire. Alors évidemment dans les prochains chapitres y'aura des compléments, notamment sur les situations de Luke et Adam, ne vous en faites pas.

BONNE SOIREE
cochyo

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par cochyo »

Pas de grand discour. Juste : bravo. Ça exprime très bien mon ressentit après ce chapitre.
Scandium

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Scandium »

OH la la !!

C'était vraiment un chapitre trop génial !!! Comme d'habitude d'ailleurs !!! Tout tes chapitres sont géniaux !!

Mais là ... Pff, je sais pas trop quoi dire en fait ! EN fait ma première impression tout de suite c'est que j'aime beaucoup tes personnages, ceux que tu as créés, Lucy, Adam, Luke (je t'aime tellement ^^), Lysander, Shannon, Molly, Fred etc ... ET tu coup, chaque fois que je lis tes chapitres, toutes les semaines (à peu de choses près ^^), je suis vraiment trop contente de le retrouver, de prendre leurs nouvelles, etc ...

Mais cette fois, c'était doublement trop cool, parce qu'en plus on a pu revoir plein de personnages de JK Rowling, et ils m'avaient trop manqué : McGonagall, Percy, Susan et Seamus Finnigan, Luna, Ginny, Harry (je sais que tu l'aimes pas ... Et bien sache que tu as tort, il est vraiment extraordinaire je trouve !! Bon, enfin chacun son avis quoi, c'est pas grave si tu l'aimes pas^^. De toute façon j'ai trouvé que tu avais gérés ses dialogues, son caractère, donc, franchement, bravo à toi !!!!!!!! ), et puis même les tableaux d'Albus et de Severus !! C'était une trop bonne idée, j'étais trop contente de les revoir aussi ceux-là.

Voila, en plus dans ce chapitre il y avait plein de petites références du passé, ça me fait trop plaisir ; je pourrai pas toutes les nommer mais là à chaud j'ai retenu, le passé de Percy (et sa petite amie), Harry qui s'est retrouvé dans leur situation une bonne dizaine de fois, les relations Frères/Frères des Weasley et des Dumbledore, le parcours de la carte du Maraudeur, la période du règne des Carrow etc ...

Donc c'est Luna qui a fourni les ingrédients à Lysander ? Moi je pensais qu'il les avait cherché lui même grâce à une certaine valise ... Mais après réflexion, après tout, c'est peut être et surement son père qui l'a en sa possession en ce moment.

Sinon, le personnage d'Alan est beaucoup trop bien ! J'aime son espièglerie ! (quel mot bizarre ! et pas du tout naturel ! ). C'est vraiment un plaisir de lire ses répliques. Il me tarde d'avoir le point de vue de Adam à son sujet !! J'espère qu'on continuera à le voir souvent ... (enfin souvent ... j'imagine que c'est bientôt fini, on se rapproche du but là, non ?)

Que dire de plus ... Le moment de craquage de Lucy était bien aussi, très réaliste je trouve ! Bravo à toi !

Et qu'est ce qu'il a foutu Louis ?? Comment ça se fait que tout le monde soit au courant ?? C'est pas top ça !!

Et enfin ... Luke !!!!!!!!!!!!!!! Ah la la... C'était inattendu ... Moi je m'attendais pas à des coups physiques (pk sinon c'était tout pareil qu'Adam) du coup je m'attendais plus à des sortilèges comme le doloris, quoique une sortilège Impardonnable c'est peut être un peu exagéré... Au final, tu as trouvé la bonne solution je trouve ! La violence de la legilimancie... N'empêche je sais pas si a leur place je ferai comme Norie ou comme Luke ... Personnellement j'arrive très bien à comprendre qu'on soit trop orgueilleux pour accepter sans broncher de se faire fouiller le cerveau, sans opposer aucune résistance !!! (je crois que moi aussi je suis un poil orgueilleuse ... ou peut être plus qu'un "poil"^^). Et très bonne idée que ce soit là mère ! ça, je suis sure à 100% que personne ne s'y attendait !!

Voila, bon, bein j'ai plus d'inspi je vais m'ârreter là, je suis trop crevée !!

Alors, a+ !
Sofiaaz

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

Je sais même pas quoi dire
Ah si en fait : parfait juste parfait
Bravo :mrgreen: :mrgreen: ❤️
Mimie99

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Coucou!

Bon je vais essayer de faire un commentaire un peu plus constructif que : fantastiques chapitres. Seulement voilà je ne garantis rien niveau "cohérence" :lol:

Alors commençons par le chapitre 35 (ou le deuxième chapitre 34 ;) )
Tout d'abord, c'était vraiment bien un chapitre du point de vue d'Alan! J'avoue que je ne m'y attendais pas du tout! Mais ça l'a apporté un peu de changement (pas que j'en avais besoin, mais c'était cool). N'empêche j'avais vraiment envie de lui donner une petite (?) claque derrière la tête pour son entêtement face à la sorcellerie et donc à son avis du "je-ne-veux-plus-en-entendre-parler-de-cette-chose-qui-a-ruiné-ma-vie". Oui, oui, je sais que c'est normal, seulement... il s'entêtait vraiment! (en même temps... je suis mal placée pour parler d'entêtement. Je le suis beaucoup trop :lol: ) Toujours est-il que j'aime bien sa relation avec sa fiancée la si gentille Eve :lol: Et je ne sais plus qui a dit que les deux aînés Scampers avaient un goût similaire en matière de fille, mais je suis d'accord! Le jour où Eve et Lucy vont se rencontrer, ça va être épique :lol: Surtout si elle parle de Quidditch/Foot. Sinon j'ai bien aimé l'apparition de Fred dans ce chapitre et aussi de Molly, sans parler de Susan. Enfin, pour faire court... C'était vraiment un excellent chapitre!

Chapitre 36...

Il s'est passé plusieurs choses en peu de temps, ça c'est sûr! En commençant par la scène dans la cuisine :lol: Je ne sais pas trop pourquoi, mais je l'ai bien aimê. Peut-être à cause du "File-moi le bacon" du tout début? Peu importe. :roll: J'ai vraiment apprécié de voir Percy sous un autre jour dans ce chapitre, j'avoue que je ne l'ai jamais vraiment aimé, trop sérieux, peut-être. Mais mon point de vue a changé, du moins un peu, avec ce chapitre. ;) Ensuite j'avoue que les répliques d'Alan étaient assez drôles, surtout qu'il ne se gênait pas pour "parlementer" avec tout ce beau monde (McGonagall entre autre). :lol: Et après... LA MÈRE DE LUKE EST COMPLÈTEMENT FOLLE. Voilà fallait que je le dise. Et je ne lui ferai pas l'honneur de dire son nom. Voilà. Sérieusement je plains Luke (ne surtout pas lui dire). Ce que je me demande c'est... à quel point est-ce que son père est impliqué dans tout ça? Parce que ce serait vraiment tordu qu'il soit lui aussi une victime dans tout ça :shock: Enfin, bref, je n'y crois pas vraiment, ce serait trop... fou. :? Je ne sais pas trop pourquoi, mais je n'ai pas l'impression que le petit groupe va rester tranquille pour le reste de l'année. C'est IMPOSSIBLE! Et je sens qu'après toute cette joie il va avoir un nouveau truc horrible, j'ignore lequel, mais... j'ai pas l'impression que les prochains chapitres seront "si" calme que cela... :( Bon, il y a vraiment beaucoup de trucs à dire, mais je m'arrête ici pour le chapitre.

En gros les deux chapitres étaient fabuleux. Donc je t'invite fortement à continuer sur cette voie :lol: Je plaisante! (à moitié) Pas de pression surtout, hein! ;)

Sinon, pour répondre à ta question générale adressée à tout le monde. Ça va à peu près bien ma vie, j'essaie de reprendre l'écriture de ma fanfic, mais j'écris mieux en plein milieu de la nuit (va savoir pourquoi...) et avec les cours... bref. À part de ça... j'ai écouté les deux premiers Hobbit en version longue (perso je trouve que ça vaut la peine) :D Je te le partage seulement à fause de ton image de profil, bref, je m'arrête sur la tranche de vie.

Retour au sujet de ta fanfic. Je t'encourage pour la suite, je sais ce que c'est quand on a enfin écrit le chapitre qu'on attendait et imaginait depuis un LONG moment. Mais je suis sûre que tu vas parvenir à nous concocter de supers nouveaux chapitres, même si ça doit être au bout d'un mois! J'attendrai patiemment ;) Pour conclure, bonne écriture prochaine! J'ai hâte de voir la suite!

P.S: Désolée, je ne croyais pas écrire aussi long à la base :shock:
annabethfan

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par annabethfan »

J'allais commencé à commenter le chapitre de Cazo, mais ça commençait par "Noël n'eut pas la saveur des années précédentes. Porteur d'espoir d'habitude, il ne fut cette fois que nostalgique. Jenny était morte, la situation semblait plus noire de jour en jour. Pour Lily et James, c'était un Noël sans leurs parents, à l'exception de Fleamont Potter. Pour tant d'autres Sorciers en Grande-Bretagne, c'était un Noël dans la peur, dans le deuil. Trop de vies avaient été brisées. " donc je vais me garder ce chapitre de franche rigolade pour ce week-end et commencer par Lucy :lol: :lol:

Note: Ca se trouve je vais m'arrêter à la première partie, c'est que Quotidien commence bientôt et je ne rate jamais Quotidien donc... Bref commençons!
elles l’avaient découvert en robe de chambre à carreau écossais
What else j'ai envie de dire ^^
ce qui se passe est un secret. C’est pour cela que tout Poudlard est au courant.

Ca pourrait devenir la devise de l'école cette phrase n'empêche! Qui avait citer cette phrase en premier déjà? Dumbledore? (Comme la moitié des trucs classe mais je demande quand même ^^) Ou c'est juste une phrase comme ça?
Bientôt tout le monde reviendra et on arrêtera de parler de vous pour parler du retour du grand James Potter.
James va leur voler la vedette en deux secondes, ils vont rien comprendre :lol: :lol:
A quel point on va se faire déchirer, là dedans ?
:lol: :lol: :lol: Cette formulation :lol:
En plus pour le coup c'est un sujet qu'Harry maîtrise, il a été à leur place assez souvent (bon sauf la partie avec les parents certes... cette remarque plombe l'ambiance et ouais...un peu comme le début de chapitre de Cazo n'est-ce pas?)
Vous êtes une bande de bébé-Botrucs.
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Très franchement, sinon croyez-moi, j’aurais été digérer depuis longtemps. Très longtemps. Ma première année, en fait.
Qu'est-ce que je disais!
-Oncle Percy, jappa Lysander, stupéfait.
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-Ton père ne te le diras pas, mais tu as bien fait, lui souffla-t-elle d’entrée à l’oreille. Je suis fière de vous.
On peut toujours compter sur Luna pour être le parent cool!!
-Oh bon sang, haleta le préfet en tentant de se calmer. Ça, c’est signé. Tu ne peux vraiment pas t’en empêcher …
:lol: :lol: :lol: Je suis morte, Luke est génial :lol: :lol: Best reaction ever!
-Weasley, Zabini ! cingla McGonagall, les ailes du nez frémissante
Un jour elle va avoir des problèmes de nez...
-Vous êtes décidemment la bande la plus hétéroclite que je n’ai jamais croisé.
C'est une belle entrée en matière pour un sermon!
Le polynectar dans les toilettes de Mimi Geignarde, tu te rappelles ?
Hermione surtout s'en rappelle très bien je pense :lol: N'empêche on sent la désapprobation dans la voix de Percy c'est très drôle! Et Harry est décidément trop cool comme adulte (pas comme dans un certain nouveau tome dont je tairais le nom)
-Rien, simplement qu’il n’y avait pas trop de suspens. Ils vous ont sauvé la mise, quand même.
Alan, c'est pour le suspens bon sang! Aucun côté dramatique ce gars ^^
vous écoperez tous d’une semaine de retenue.
C'est tout? Enfin je suis contente pour eux, mais c'est pas un peu...léger pour ce qu'ils ont fait quand même? (Bon pas qu'Harry est jamais eu pire mais)
-D’ailleurs, poursuivit McGonagall, la commissure des lèvres relevée. Il faudra que je vous touche un mot de Zephan …
-Tu vois ! Tu nous as porté malheur !
:lol: :lol: :lol:
-Mr. Donovan, entonna lentement la directrice. La seule chose dont je suis sûre actuellement, c’est que je suis très contente que ce soit vos frères, et non vous, qui soient nés sorciers.
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-Les frères se suivent et ne se ressemblent pas, marmonna-t-elle néanmoins.
-Comment pouvez-vous encore douter de cette affirmation, alors que vous m’avez eu après Charlie et que Fred et Georges m’ont suivi ? lui fit remarquer Percy.

Un rire se fit entendre derrière McGonagall mais il n’émanait pas de Harry. Il émanait du portrait d’Albus Dumbledore, qui regardait Percy avec une sorte d’émotion contenue.
I'm not fangirling, no...ou peut-être juste un peu. Tu es un génie Perri!
-Une relation riche, répéta Adam à voix basse. Ça marche aussi pour l’absence de relation ?
Et.......comment casser l'ambiance, leçon n°1 par Adam mesdames et messieurs!

Ok vas-y tu m'as achevé avec toutes tes références... Rogue, Dumby, Fumseck...t'en as d'autres des comme ça? ^^
-Sauf votre respect, je me passe de votre permission depuis ma troisième année.
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Qui se chargeait de cela ?
-Luke, répondirent-ils tous en chœur avec précipitation
On est l'enquêteur en chef ou on l'est pas!
« jouer à Harry Potter ».
Après "filer à la Weasley", et encore une expression pour le langage courant! ^^
avec l’envie de jeter Molly dans le Lac Noir sans procès
Ca faisait longtemps tiens!
-Non sérieusement ? Tu as appelé ton chat comme le dragon dans Mulan ?
Enfin quelqu'un susceptible de capter la blague :lol:
-Je n’ai jamais fait attention à elle, intervint alors Harry avec un froncement de sourcil.
Seamus haussa les épaules. Ses mains s’étaient contractées sur ses genoux et sa femme et sa fille lui jetèrent un regard inquiet.
-Elle était très discrète. Une travailleuse de l’ombre. Tu te concentrais sur les grandes gueules de Malefoy ou Parkinson, mais elle … Elle s’est un peu découvert, en septième année, mais tu n’étais pas là pour voir. Elle était … effrayante. Elle te regardait et j’avais l’impression qu’elle lisait dans tes pensées. Je peux t’assurer qu’elle adorait les cours des Carrow … Comment il s’appelait, déjà ?
J'ai beaucoup aimé ce passage, avec la suite sur Luna etc, ça resouligne qu'on avait que le point de vue d'Harry et qu'il a manqué certaines personnes que d'autres personnages connaissent, notamment en 7ème année. Et puis comme d'habitude, le rappel du passé et du règne de Voldemort qui plane sans cesse même 20 après est fascinant. En fait j'adore la façon dont tu inclus les références et les anecdotes du passé sans que l'histoire du présent en pâtisse (c'est le verbe pâtir que je viens de bien conjuguer ou le verbe pâtisser haha?), c'est vraiment incroyable et intéressant.

Voilà, une première partie vraiment géniale, je commenterais la suite demain sans faute ;)
annabethfan

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Et donc je reviens pour la 2e partie!
-Vous me prenez franchement pour un imbécile. Tu crois vraiment que je n’ai jamais vu Fred et George s’en servir ? Donne-moi ça !

Il prit le parchemin des mains de Lucy, et y plaqua sa baguette. Il récita la formule rituelle sans sourcilier, à la plus grande stupeur de sa fille.
Je tombe des nues aussi! Genre Percy qui se sert de la carte des Maraudeurs... Non ça va pas ensemble dans ma tête :lol: Mais au fond c'est logique et ça montre que Percy est tellement plus qu'il n'y paraît, j'aimerais en savoir plus sur lui en réalité, c'est dommage que Rowling ne nous ait pas donné plus d'infos sur lui, sur ses motivations et ses sentiments.
-Franchement, Lucy, reprit le Ministre avec une douceur qui n’était ni factice, ni coutumière. Tu crois vraiment que je t’aurais considérée comme coupable ?
C'est dingue ce qu'en une scène Percy remonte dans mon estime!
-Oh, la ferme Weasley. Je crois qu’il n’y a que mon imbécile de père qui n’a pas compris cette mascarade.
J'aurais pourtant accordé plus de crédit à Blaise mais bon ^^
Luke était si affalé sur Lucy qu’elle-même ne tenait plus franchement sur ses jambes et menaçait de s’effondre
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Moi en stress pour mon bébé Luke!!!!
ce fut Ginny Potter en personne qui les mit dehors.
Quel honneur n'empêche :lol:
-Tu vas arrêter de faire ton coq fier, jeune homme, tança-t-elle avec humeur. Allez, bois avant que je ne te fasse avaler ça par la force ! Et après tu vas nous raconter ce qui s’est passée – tu nous crois toutes stupides, ou non ?
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sauf peut-être Fleur, l’unique qui avait réussi à faire pleurer James en le grondant, ce qui restait un exploit à ce jour
Je m'en tape je veux l'histoire en bonus ou en flash-back Perri!!!
-Je n’ai rien réussi du tout, hoqueta Lucy, la gorge serrée.
Lucy me fait trop de peine! On l'a voit jamais vraiment craquer, elle est toujours au taquet tout le temps avec les autres... Ah *câlin*
-Qu’est ce qui vous dit que j’ai quelque chose à dire ? répliqua Luke.
Vas-y Luke t'es intelligent, penses à ta question deux secondes... Oh je dirais juste que tu viens de t'effondrer après une "discussion avec tes parents" et que tout le monde est mort d'inquiétude pour toi (dont moi jeune ingrat)!
-Et … elle force ton esprit, c’est ça ?
La formulation fait pense à un viol, ça souligne l'horreur de la chose.
Je trouve que c'est une excellente idée que tu as eu, on pensait plus à une maltraitance physique, un peu comme Adam, mais en fait là ça rattache l'histoire au monde sorcier. C'est intéressant de voir comment Enoboria détourne une pratique magique pour faire du mal et c'est tellement affreux... Oh Luke!
Que j’aille rappeler à Zabini à quel point je jette bien les sortilèges de Chauve-Furie ?
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la directrice vous réclame, Mônsieur le Ministre.
J'entends le sarcasme juste dans cet accent circonflexe :lol: :lol:
-Je vais voir la directrice, dit-il à Molly. On se reverra sans doute au Ministère – si vous n’oubliez pas d’y aller, ton cousin et toi.
-T’inquiète, oncle Perce, le rassura Fred avec un sourire goguenard. J’emmènerais pas ta fille sur les chemins de l’école buissonnière.
-Oh droite comme elle a l’air, ça doit être un sacré défi, commenta Alan.
-On vous a demandé votre avis à vous ? répliqua Molly. Occupez vous de frères.
-Oh, je crois que je ne peux rien faire pour Adam, dans l’immédiat. Dites-moi, Fred, elle est dangereuse, votre sœur ?
-Moins que Lucy.
-Va te faire voir.
:lol: :lol: :lol: :lol: Best dialogue ever!
Elle accrocha à peine son regard avant qu’il ne fut hors de sa vue.
Je trépigne littéralement d'impatience! Je veux la discussion entre Adam et Lucy après tout ça ^^ Et retrouvailles des Scampers!!
si obsédé par la réglementation de la taille des fonds de chaudrons
:lol: Je revois encore Fred et George se moquer de lui!
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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Miskhine je me déçois, le prochain chapitre fait que 15 pages. C'est fort peu. Je posterais peut-être demain - ou après demain j'ai pas décidé, ça dépendra de mon humeur. ET APRES LE WE QUE JAI PASSE VA FALLOIRE QUE JE M EN REMETTE
cochyo a écrit :Pas de grand discour. Juste : bravo. Je suppose que je dois dire merci? :roll: Ça exprime très bien mon ressentit après ce chapitre. y'a pire comme ressentit :mrgreen:
Bff47 a écrit :OH la la !!

C'était vraiment un chapitre trop génial !!! Comme d'habitude d'ailleurs !!! Tout tes chapitres sont géniaux !! Quand je suis en période de doute vous savez comment me rassurer ahah :lol: :lol:

Mais là ... Pff, je sais pas trop quoi dire en fait ! EN fait ma première impression tout de suite c'est que j'aime beaucoup tes personnages, ceux que tu as créés, Lucy, Adam, Luke (je t'aime tellement ^^), Lysander, Shannon, Molly, Fred etc ... ET tu coup, chaque fois que je lis tes chapitres, toutes les semaines (à peu de choses près ^^ Je vais essayer de tenir ce rythme, quitte à faire des chapitres un peu plus courts ... ), je suis vraiment trop contente de le retrouver, de prendre leurs nouvelles, etc ...

Mais cette fois, c'était doublement trop cool, parce qu'en plus on a pu revoir plein de personnages de JK Rowling, et ils m'avaient trop manqué : McGonagall, Percy, Susan et Seamus Finnigan, Luna, Ginny, Harry (je sais que tu l'aimes pas ... Et bien sache que tu as tort, il est vraiment extraordinaire je trouve !! Bon, enfin chacun son avis quoi, c'est pas grave si tu l'aimes pas^^ Je serais pas l'expliquer. Mais franchement j'éprouve à l'égard de Harry le même sentiment qu'envers Frodon. . De toute façon j'ai trouvé que tu avais gérés ses dialogues, son caractère, donc, franchement, bravo à toi !!!!!!!! Merci :mrgreen: :roll: ), et puis même les tableaux d'Albus et de Severus !! C'était une trop bonne idée, j'étais trop contente de les revoir aussi ceux-là.

Voila, en plus dans ce chapitre il y avait plein de petites références du passé, ça me fait trop plaisir ; je pourrai pas toutes les nommer mais là à chaud j'ai retenu, le passé de Percy (et sa petite amie), Harry qui s'est retrouvé dans leur situation une bonne dizaine de fois, les relations Frères/Frères des Weasley et des Dumbledore, le parcours de la carte du Maraudeur, la période du règne des Carrow etc ...

Donc c'est Luna qui a fourni les ingrédients à Lysander ? Une partie, à Pré-au-Lard pendant que Lucy parlait à Molly. Moi je pensais qu'il les avait cherché lui même grâce à une certaine valise ... Mais après réflexion, après tout, c'est peut être et surement son père qui l'a en sa possession en ce moment.

Sinon, le personnage d'Alan est beaucoup trop bien Je pensais l'avoir foiré dans cette partie :lol: ! J'aime son espièglerie ! (quel mot bizarre ! et pas du tout naturel ! ). C'est vraiment un plaisir de lire ses répliques. Il me tarde d'avoir le point de vue de Adam à son sujet !! J'espère qu'on continuera à le voir souvent ... (enfin souvent ... j'imagine que c'est bientôt fini, on se rapproche du but là, non ?) Ouais pas loin, on entre dans la dernière ligne droite on va dire :(

Que dire de plus ... Le moment de craquage de Lucy était bien aussi, très réaliste je trouve ! Bravo à toi !

Et qu'est ce qu'il a foutu Louis ?? Comment ça se fait que tout le monde soit au courant ?? C'est pas top ça !! explication plus tard ahah

Et enfin ... Luke !!!!!!!!!!!!!!! Ah la la... C'était inattendu ... Moi je m'attendais pas à des coups physiques (pk sinon c'était tout pareil qu'Adam) du coup je m'attendais plus à des sortilèges comme le doloris, quoique une sortilège Impardonnable c'est peut être un peu exagéré... Au final, tu as trouvé la bonne solution je trouve ! La violence de la legilimancie... N'empêche je sais pas si a leur place je ferai comme Norie ou comme Luke ... Je saurais pas non plus, c'est vachement délicat :/ Personnellement j'arrive très bien à comprendre qu'on soit trop orgueilleux pour accepter sans broncher de se faire fouiller le cerveau, sans opposer aucune résistance !!! (je crois que moi aussi je suis un poil orgueilleuse ... ou peut être plus qu'un "poil"^^). Et très bonne idée que ce soit là mère ! ça, je suis sure à 100% que personne ne s'y attendait !! Puis sinon ça fait que les père les enfoirés et j'aimais pas trop ça.

Voila, bon, bein j'ai plus d'inspi je vais m'ârreter là, je suis trop crevée !! C'est déjà pas trop mal ahah merci pour ton commentaire <3

Alors, a+ !
SofiaLove05 a écrit :Je sais même pas quoi dire Ah :roll:
Ah si en fait : parfait juste parfait Merci trop gentil !
Bravo :mrgreen: :mrgreen: ❤️
Mimie99 a écrit :Coucou! HEY

Bon je vais essayer de faire un commentaire un peu plus constructif que : fantastiques chapitres. Seulement voilà je ne garantis rien niveau "cohérence" :lol: C'est déjà vachement sympa ahah !

Alors commençons par le chapitre 35 (ou le deuxième chapitre 34 ;) Ouais j'ai un peu grave beugué ahah )
Tout d'abord, c'était vraiment bien un chapitre du point de vue d'Alan! J'avoue que je ne m'y attendais pas du tout! J'aime les choses inattendues :twisted: Mais ça l'a apporté un peu de changement (pas que j'en avais besoin, mais c'était cool). N'empêche j'avais vraiment envie de lui donner une petite (?) claque derrière la tête pour son entêtement face à la sorcellerie et donc à son avis du "je-ne-veux-plus-en-entendre-parler-de-cette-chose-qui-a-ruiné-ma-vie". Oui, oui, je sais que c'est normal, seulement... il s'entêtait vraiment! Pendant 5 ans qu'il a pas vu ses frères et soeurs, il fallait bien que je le fasse un peu têtu ! :lol: (en même temps... je suis mal placée pour parler d'entêtement. Je le suis beaucoup trop :lol: ) Toujours est-il que j'aime bien sa relation avec sa fiancée la si gentille Eve :lol: Et je ne sais plus qui a dit que les deux aînés Scampers avaient un goût similaire en matière de fille, mais je suis d'accord! Le jour où Eve et Lucy vont se rencontrer, ça va être épique :lol: Surtout si elle parle de Quidditch/Foot. Sinon j'ai bien aimé l'apparition de Fred dans ce chapitre et aussi de Molly, sans parler de Susan. Enfin, pour faire court... C'était vraiment un excellent chapitre! Merci beaucoup, heureuse qu'il t'ait plu :lol: :mrgreen:

Chapitre 36...

Il s'est passé plusieurs choses en peu de temps, ça c'est sûr! Oui désolée :roll: En commençant par la scène dans la cuisine :lol: Je ne sais pas trop pourquoi, mais je l'ai bien aimê. Peut-être à cause du "File-moi le bacon" du tout début? Peu importe. :roll: J'ai vraiment apprécié de voir Percy sous un autre jour dans ce chapitre, j'avoue que je ne l'ai jamais vraiment aimé, trop sérieux, peut-être. Mais mon point de vue a changé, du moins un peu, avec ce chapitre. ;) Cool :mrgreen: Je suis sûre qu'après la guerre il a changé, Percy et en bien. Ensuite j'avoue que les répliques d'Alan étaient assez drôles, surtout qu'il ne se gênait pas pour "parlementer" avec tout ce beau monde (McGonagall entre autre). :lol: Et après... LA MÈRE DE LUKE EST COMPLÈTEMENT FOLLE. Voilà fallait que je le dise. Et je ne lui ferai pas l'honneur de dire son nom. Voilà. Sérieusement je plains Luke (ne surtout pas lui dire Ne t'en fais pas je garde le secret ;) ). Ce que je me demande c'est... à quel point est-ce que son père est impliqué dans tout ça? Parce que ce serait vraiment tordu qu'il soit lui aussi une victime dans tout ça :shock: Je le vois surtout comme un gars assez passif, qui va regarder son fils céder et après dire froidement que c'est sa faute avant de partir. Enfin, bref, je n'y crois pas vraiment, ce serait trop... fou. :? Je ne sais pas trop pourquoi, mais je n'ai pas l'impression que le petit groupe va rester tranquille pour le reste de l'année. C'est IMPOSSIBLE! Et je sens qu'après toute cette joie il va avoir un nouveau truc horrible, j'ignore lequel, mais... j'ai pas l'impression que les prochains chapitres seront "si" calme que cela... :( Bon, il y a vraiment beaucoup de trucs à dire, mais je m'arrête ici pour le chapitre. Aahahaha suspens, on verra 8-)

En gros les deux chapitres étaient fabuleux. Donc je t'invite fortement à continuer sur cette voie :lol: Je plaisante! (à moitié) Pas de pression surtout, hein! ;) Ahah je vais essayer !

Sinon, pour répondre à ta question générale adressée à tout le monde. Ça va à peu près bien ma vie, j'essaie de reprendre l'écriture de ma fanfic, mais j'écris mieux en plein milieu de la nuit (va savoir pourquoi...) Oh je comprends, il m'est arrivé de faire nuit blanche pour finir des chapitres et avec les cours... bref. À part de ça... j'ai écouté les deux premiers Hobbit en version longue (perso je trouve que ça vaut la peine) TAIN FAUT TROP QUE JE LES VOIS ! :D Je te le partage seulement à fause de ton image de profil O:) , bref, je m'arrête sur la tranche de vie.

Retour au sujet de ta fanfic. Je t'encourage pour la suite, je sais ce que c'est quand on a enfin écrit le chapitre qu'on attendait et imaginait depuis un LONG moment. Mais je suis sûre que tu vas parvenir à nous concocter de supers nouveaux chapitres, même si ça doit être au bout d'un mois! J'attendrai patiemment ;) Pour conclure, bonne écriture prochaine! J'ai hâte de voir la suite! Merci pour ton long commentaire qui m'a fait plaisir !
annabethfan a écrit :J'allais commencé à commenter le chapitre de Cazo, mais ça commençait par "Noël n'eut pas la saveur des années précédentes. Porteur d'espoir d'habitude, il ne fut cette fois que nostalgique. Jenny était morte, la situation semblait plus noire de jour en jour. Pour Lily et James, c'était un Noël sans leurs parents, à l'exception de Fleamont Potter. Pour tant d'autres Sorciers en Grande-Bretagne, c'était un Noël dans la peur, dans le deuil. Trop de vies avaient été brisées. " donc je vais me garder ce chapitre de franche rigolade pour ce week-end et commencer par Lucy :lol: :lol: Sûr que L&J c'est un peu moins joyeux :roll: et ça va pas aller en s'améliorant (Mais ça nous va on t'aime Cazo)

Note: Ca se trouve je vais m'arrêter à la première partie, c'est que Quotidien commence bientôt et je ne rate jamais Quotidien donc... Bref commençons!
elles l’avaient découvert en robe de chambre à carreau écossais
What else j'ai envie de dire ^^ la base
ce qui se passe est un secret. C’est pour cela que tout Poudlard est au courant.

Ca pourrait devenir la devise de l'école cette phrase n'empêche! Qui avait citer cette phrase en premier déjà? Dumbledore? (Comme la moitié des trucs classe mais je demande quand même ^^) Ou c'est juste une phrase comme ça? Dumbledore de mémoire ouais. Sauf que comme j'ai perdu mon premier tome (je fais une dépression nerveuse depuis deux ans à cause de ça) j'ai pas pu aller vérifier la phrase exacte ... T.T
Bientôt tout le monde reviendra et on arrêtera de parler de vous pour parler du retour du grand James Potter.
James va leur voler la vedette en deux secondes, ils vont rien comprendre :lol: :lol:
A quel point on va se faire déchirer, là dedans ?
:lol: :lol: :lol: Cette formulation :lol:
En plus pour le coup c'est un sujet qu'Harry maîtrise, il a été à leur place assez souvent a peu près tout les ans, en fait. (bon sauf la partie avec les parents certes... cette remarque plombe l'ambiance et ouais...un peu comme le début de chapitre de Cazo n'est-ce pas? :roll: T.T )
Vous êtes une bande de bébé-Botrucs.
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Très franchement, sinon croyez-moi, j’aurais été digérer depuis longtemps. Très longtemps. Ma première année, en fait.
Qu'est-ce que je disais! Exactement :lol:
-Oncle Percy, jappa Lysander, stupéfait.
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-Ton père ne te le diras pas, mais tu as bien fait, lui souffla-t-elle d’entrée à l’oreille. Je suis fière de vous.
On peut toujours compter sur Luna pour être le parent cool!! Oui je l'imagine pas du tout genre sévère :lol: :lol:
-Oh bon sang, haleta le préfet en tentant de se calmer. Ça, c’est signé. Tu ne peux vraiment pas t’en empêcher …
:lol: :lol: :lol: Je suis morte, Luke est génial :lol: :lol: Best reaction ever! Et encore j'ai imaginé des réaction bien pire
-Weasley, Zabini ! cingla McGonagall, les ailes du nez frémissante
Un jour elle va avoir des problèmes de nez... une crampe ahah
-Vous êtes décidemment la bande la plus hétéroclite que je n’ai jamais croisé.
C'est une belle entrée en matière pour un sermon! ça c'est un des seuls points communs à toutes mes versions ahah
Le polynectar dans les toilettes de Mimi Geignarde, tu te rappelles ?
Hermione surtout s'en rappelle très bien je pense :lol: N'empêche on sent la désapprobation dans la voix de Percy c'est très drôle! Et Harry est décidément trop cool comme adulte (pas comme dans un certain nouveau tome dont je tairais le nom ça ressemblait plus à une fanfic' qu'à un tome, mais ce n'est que mon avis. )
-Rien, simplement qu’il n’y avait pas trop de suspens. Ils vous ont sauvé la mise, quand même.
Alan, c'est pour le suspens bon sang! Aucun côté dramatique ce gars ^^ Non il est assez direct :lol:
vous écoperez tous d’une semaine de retenue.
C'est tout? Enfin je suis contente pour eux, mais c'est pas un peu...léger pour ce qu'ils ont fait quand même? (Bon pas qu'Harry est jamais eu pire mais) Bah voilà, j'ai jamais vu Harry se faire coller pour avoir fabriquer illégalement du polynectar ou pour être sorti du château sans autorisations, tout ça tout ça. Donc je me suis dis qu'une semaine c'était assez.
-D’ailleurs, poursuivit McGonagall, la commissure des lèvres relevée. Il faudra que je vous touche un mot de Zephan …
-Tu vois ! Tu nous as porté malheur !
:lol: :lol: :lol:
-Mr. Donovan, entonna lentement la directrice. La seule chose dont je suis sûre actuellement, c’est que je suis très contente que ce soit vos frères, et non vous, qui soient nés sorciers.
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-Les frères se suivent et ne se ressemblent pas, marmonna-t-elle néanmoins.
-Comment pouvez-vous encore douter de cette affirmation, alors que vous m’avez eu après Charlie et que Fred et Georges m’ont suivi ? lui fit remarquer Percy.

Un rire se fit entendre derrière McGonagall mais il n’émanait pas de Harry. Il émanait du portrait d’Albus Dumbledore, qui regardait Percy avec une sorte d’émotion contenue.
I'm not fangirling, no...ou peut-être juste un peu. Tu es un génie Perri! Merci :oops:
-Une relation riche, répéta Adam à voix basse. Ça marche aussi pour l’absence de relation ?
Et.......comment casser l'ambiance, leçon n°1 par Adam mesdames et messieurs! :lol: :lol:

Ok vas-y tu m'as achevé avec toutes tes références... Rogue, Dumby, Fumseck...t'en as d'autres des comme ça? ^^ En réserve? Pas mal mais j'aurais pas le temps de toutes les utiliser je crois bien
-Sauf votre respect, je me passe de votre permission depuis ma troisième année.
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Qui se chargeait de cela ?
-Luke, répondirent-ils tous en chœur avec précipitation
On est l'enquêteur en chef ou on l'est pas! exactement :lol:
« jouer à Harry Potter ».
Après "filer à la Weasley", et encore une expression pour le langage courant! ^^ On va inonder le langage courant d'expression d'Harry ahah
avec l’envie de jeter Molly dans le Lac Noir sans procès
Ca faisait longtemps tiens!
-Non sérieusement ? Tu as appelé ton chat comme le dragon dans Mulan ?
Enfin quelqu'un susceptible de capter la blague :lol: Dans une de mes versions, Alan disait à quelqu'un (je pense que c'était Shannon) "enfin quelqu'un qui parle ma langue !". Mais j'ai pas réussi à le placer.
-Je n’ai jamais fait attention à elle, intervint alors Harry avec un froncement de sourcil.
Seamus haussa les épaules. Ses mains s’étaient contractées sur ses genoux et sa femme et sa fille lui jetèrent un regard inquiet.
-Elle était très discrète. Une travailleuse de l’ombre. Tu te concentrais sur les grandes gueules de Malefoy ou Parkinson, mais elle … Elle s’est un peu découvert, en septième année, mais tu n’étais pas là pour voir. Elle était … effrayante. Elle te regardait et j’avais l’impression qu’elle lisait dans tes pensées. Je peux t’assurer qu’elle adorait les cours des Carrow … Comment il s’appelait, déjà ?
J'ai beaucoup aimé ce passage, avec la suite sur Luna etc, ça resouligne qu'on avait que le point de vue d'Harry et qu'il a manqué certaines personnes que d'autres personnages connaissent, notamment en 7ème année Clem nous a montré un peu ce que ça pouvait être. . Et puis comme d'habitude, le rappel du passé et du règne de Voldemort qui plane sans cesse même 20 après est fascinant. En fait j'adore la façon dont tu inclus les références et les anecdotes du passé sans que l'histoire du présent en pâtisse (c'est le verbe pâtir que je viens de bien conjuguer ou le verbe pâtisser haha?), c'est vraiment incroyable et intéressant. J'avais justement peur de faire beaucoup trop de référence, que ce soit lourd mais si tu trouves ça bien dosé c'est que ça doit l'être :lol:

Voilà, une première partie vraiment géniale, je commenterais la suite demain sans faute ;)
annabethfan a écrit :Et donc je reviens pour la 2e partie!
-Vous me prenez franchement pour un imbécile. Tu crois vraiment que je n’ai jamais vu Fred et George s’en servir ? Donne-moi ça !

Il prit le parchemin des mains de Lucy, et y plaqua sa baguette. Il récita la formule rituelle sans sourcilier, à la plus grande stupeur de sa fille.
Je tombe des nues aussi! Genre Percy qui se sert de la carte des Maraudeurs... Non ça va pas ensemble dans ma tête :lol: Mais au fond c'est logique et ça montre que Percy est tellement plus qu'il n'y paraît, j'aimerais en savoir plus sur lui en réalité, c'est dommage que Rowling ne nous ait pas donné plus d'infos sur lui, sur ses motivations et ses sentiments. Je pense que Percy était pas si con, il devait observer ses frères bien plus qu'on ne l'imagine (et en particulier Fred et George parce que je pense qu'au fond de lui il les admirait parce qu'ils étaient tout ce qu'il n'était pas)
-Franchement, Lucy, reprit le Ministre avec une douceur qui n’était ni factice, ni coutumière. Tu crois vraiment que je t’aurais considérée comme coupable ?
C'est dingue ce qu'en une scène Percy remonte dans mon estime! Je vais vous faire aimer Percy Weasley :lol: :lol:
-Oh, la ferme Weasley. Je crois qu’il n’y a que mon imbécile de père qui n’a pas compris cette mascarade.
J'aurais pourtant accordé plus de crédit à Blaise mais bon ^^
Luke était si affalé sur Lucy qu’elle-même ne tenait plus franchement sur ses jambes et menaçait de s’effondre
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Moi en stress pour mon bébé Luke!!!!
ce fut Ginny Potter en personne qui les mit dehors.
Quel honneur n'empêche :lol: C'est pas donné à n'importe qui :lol: :lol:
-Tu vas arrêter de faire ton coq fier, jeune homme, tança-t-elle avec humeur. Allez, bois avant que je ne te fasse avaler ça par la force ! Et après tu vas nous raconter ce qui s’est passée – tu nous crois toutes stupides, ou non ?
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sauf peut-être Fleur, l’unique qui avait réussi à faire pleurer James en le grondant, ce qui restait un exploit à ce jour
Je m'en tape je veux l'histoire en bonus ou en flash-back Perri!!! Ahah j'y songerais !
-Je n’ai rien réussi du tout, hoqueta Lucy, la gorge serrée.
Lucy me fait trop de peine! On l'a voit jamais vraiment craquer, elle est toujours au taquet tout le temps avec les autres... Ah *câlin* Justement, il faut bien qu'elle craque de temps à autre :lol:
-Qu’est ce qui vous dit que j’ai quelque chose à dire ? répliqua Luke.
Vas-y Luke t'es intelligent, penses à ta question deux secondes... Oh je dirais juste que tu viens de t'effondrer après une "discussion avec tes parents" et que tout le monde est mort d'inquiétude pour toi (dont moi jeune ingrat)! Mais sinon, nanaaaaan tu n'as rien à dire :lol:
-Et … elle force ton esprit, c’est ça ?
La formulation fait pense à un viol, ça souligne l'horreur de la chose. Oui c'est à ça que je pensais. Pour moi, forcer l'esprit de quelqu'un, c'est un viol de l'esprit. Je sais que personnellement c'est une des peurs irrationnelles que j'ai, qu'on puisse lire mon esprit :lol: :lol:
Je trouve que c'est une excellente idée que tu as eu, on pensait plus à une maltraitance physique, un peu comme Adam, mais en fait là ça rattache l'histoire au monde sorcier. C'est intéressant de voir comment Enoboria détourne une pratique magique pour faire du mal et c'est tellement affreux... Oh Luke!
Que j’aille rappeler à Zabini à quel point je jette bien les sortilèges de Chauve-Furie ?
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la directrice vous réclame, Mônsieur le Ministre.
J'entends le sarcasme juste dans cet accent circonflexe :lol: :lol: C'est exactement ça :lol: :lol:
-Je vais voir la directrice, dit-il à Molly. On se reverra sans doute au Ministère – si vous n’oubliez pas d’y aller, ton cousin et toi.
-T’inquiète, oncle Perce, le rassura Fred avec un sourire goguenard. J’emmènerais pas ta fille sur les chemins de l’école buissonnière.
-Oh droite comme elle a l’air, ça doit être un sacré défi, commenta Alan.
-On vous a demandé votre avis à vous ? répliqua Molly. Occupez vous de frères.
-Oh, je crois que je ne peux rien faire pour Adam, dans l’immédiat. Dites-moi, Fred, elle est dangereuse, votre sœur ?
-Moins que Lucy.
-Va te faire voir.
:lol: :lol: :lol: :lol: Best dialogue ever! J'ai toujours peur qu'ils passent mal (car pas utiles) ce genre de dialogue :lol:
Elle accrocha à peine son regard avant qu’il ne fut hors de sa vue.
Je trépigne littéralement d'impatience! Je veux la discussion entre Adam et Lucy après tout ça ^^ Et retrouvailles des Scampers!! Oui alors du point de vue de Lucy, c'est dur à faire les retrouvailles Scampers ... Alors j'ai fait de mon mieux, c'est pas satisfaisant mais c'est la seule chose que j'ai réussi à faire ..
si obsédé par la réglementation de la taille des fonds de chaudrons
:lol: Je revois encore Fred et George se moquer de lui!
Oui moi aussi :lol: :lol:

P.S: Désolée, je ne croyais pas écrire aussi long à la base :shock: Pas grave Merci beaucoup <3
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 37 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Ahahahahahahaha je suis en VACANCE (et il était tant parce que j'ai passé la moitié de mon aprem à roupiller. C'est n'importe quoi).

Bon préparez vous je vais pas mal parler de foot il faut que j'évacue. et ça va être long.

Bien. Euh que dire? J'ai eu trop mal aux coeurs pour les marseillais au classico (et pourtant je déteste Marseille presque autant (bon un peu moins) que Paris). Mais ce but qui arrache le nul à la 92e c'est trop cruel et NEYMAR M'ENERVE

Et Lille perd encore, Lille perd depuis la deuxième journée, je suis en pleine dépression aaargh (j'en suis arrivée à un point où je demande à Marseille de nous mettre une toise au prochain match, genre une bonne grosse humiliation pour que je reçoive la petite notice "FOOTBALL - Ligue 1 : Bielsa est démis de ses fonctions d'entraineur". Mais bon, je rêve un peu. Du coup je regarde et reregarde cette merveilleuse vidéo avec cette musique que j'ai dans la peau et où il y a cette merveilleuse équipe pleine de caractère qui est passé de la relégation à l'Europe :

https://www.youtube.com/watch?v=qM0nphUjk20
Alalala cette équipe, (moins belle qu'en 2011 (l'année du doublé et de ce magnifique coup franc <3 https://www.youtube.com/watch?v=EKjjKDeX3Is)) mais genre que des joueurs que j'aime bien (Balmont mon pref avec son regard de winner au début, Basa le warrior qui souffre sur les machines, Spider Enyeama qui nous a sauvé des saisons et qui se fait outrageusement malmené cette année, et le beau gosse qui court c'est Sebastien Corchia et je lui souhaite vivement de retrouver l'équipe de France (fais le bon choix DD)

Non franchement cette musique je l'ai dans la peau, il la passe à l'entrée des joueurs avec tout le stade qui chante j'en pleure presque (je vais voir Lille Marseille ce WE et je vais pleurer je crois. Mais je les soupçonne d'avoir changé de musique et si c'est le cas je vais assassiner quelqu'un). Je l'écoute pas mal parce que ça fait écho à un passé glorieux où certes on était pas premier. Mais on avait une identité, une vraie équipe, des warriors, des gens qui savaient ce qu'était le LOSC, des jeunes qui sortent du centre de formation (à un moment on voit un gars chevelu qui s'appelle Pavard, qu'on a envoyé en Allemagne alors qu'il est pas mal prometteur ...) et qui portaient ses valeurs. Maintenant on a plus qu'une bande de jeune étranger qui ne comprenne ni le Nord ni le LOSC (et ni leur entraineur d'ailleurs) et ça me rend profondément triste et mélancolique.

Donc voilà désolée pour cette intro où c'est du grand n'imps Mais Bon, c'est souvent le cas :lol: :lol: Je vais finir par vous faire aimer le foot à force je suis sûre ahah.

ALLEZ CHAPITRE BONNE LECTURE <3 (toujours un peu bancale, je savais pas trop comment l'écrire, du coup je le trouve court et chelou).


Chapitre 37 : retour à la normal.

Lucy pensait qu’un sortilège d’allégresse avait frappé Poudlard. Il n’y avait pas d’autre explications à ces sourires béats, à ses éclats de rires soudains, à toute cette bonne humeur. Même les fantômes semblaient moins moroses et Peeves mettait un point d’honneur à ce que le château soit sans cesse agité.
Tout cela à cause d’une rumeur. Un antidote avait été trouvé.

McGonagall avait attendu les examens de Saint-Mangouste avant de l’annoncer officiellement, provoquant liesse et larme dans la Grande Salle. Enfin, c’était ce que Louis leur avait raconté, car Lucy, Lysander, Shannon et Luke avait évité les grandes foules les premiers jours, prenant leurs repas dans la cuisine et révisant leurs examens dans la Salle sur Demande. Dès qu’ils apparaissaient, quelqu’un les alpaguait, les questionnait, pleurait devant eux, ou encore s’emportait. Ça avait été le cas de Roxanne, qui avait été outrée de ne pas être associée à leur entreprise. Elle avait coincée Lucy après un cours de Défense contre les Forces du Mal et avait vociféré sur elle, si fort et si longtemps que la préfète était arrivée en retard en Métamorphose. Mais toutes les réactions n’avaient pas été si vives. Le reste de ses cousins avaient inondé son lit, ainsi que celui de Shannon, de fleurs de toutes sortes et de divers friandises. Shannon était restée sur le bas de la porte, estomaquée, et avait presque eu les larmes aux yeux en découvrant la lettre de remerciement que tout les Weasley lui avait adressé. Quant à Lucy, c’était une boite de Chocogrenouille qui l’avait émue.

Après sa discussion avec son père, elle n’avait pas eu le temps de parler à Adam. Les trois Scampers avaient disparu quand elle était revenue de l’infirmerie et elle avait été surprise de voir que les Gallois avaient complétement disparu de Poudlard sur la Carte du Maraudeur. Au final, Molly lui avait avoué d’une petite voix que Londubat était apparu en disant qu’ils avaient eu, exceptionnellement, le droit de sortir de l’école pour les deux prochains jours. Lucy avait été stupéfaite par cette décision, mais en un sens, elle s’expliquait : Alan ne pouvait pas rester éternellement sur Poudlard et les frères ne pouvaient décemment pas s’expliquer en une heure dans un coin de l’école. C’était apparemment Susan qui avait plaidé auprès de son ami pour cette solution – qui impliquait également qu’Alan rentre au Pays de Galles voir sa mère – et c’était Seamus, après avoir salué ses deux enfants, qui les avait emmené en transplanage d’escorte. Elle n’avait ni eu le temps de le voir, ni de savoir s’il lui en voulait. Cela l’avait déçu et angoissé et, en l’absence de Luke, toujours à l’infirmerie, c’était Molly qui l’avait rassuré (au lieu de la tuer, comme l’avait suggéré Fred), avant de repartir pour le Ministère. Même Shannon avait remarqué son trouble, quand elles s’étaient retrouvées dans la Salle Commune de Poufsouffle, et avait été piller les cuisines pour qu’elles puissent de consoler en mangeant du chocolat et des brioches. C’était ainsi qu’elles avaient retrouvés sur leurs lits des fleurs, friandises et la petite boites bleue et or. En l’ouvrant, Lucy avait reconnu l’écriture soignée d’Adam sur un petit morceau de parchemin coincée en dessous de la grenouille en chocolat. Le message était bref, écrit dans la précipitation, mais fit bondir le cœur de la jeune fille.

On en reparlera. Je ne t’en veux pas ne t’en fais pas – enfin pas trop. Bisous.
– Adam.


C’était peu. Ça promettait une longue et haletante discussion. Mais ça ne remettait pas en question leur couple et pour l’heure, c’était ce qui importait à Lucy.

C’était donc le cœur léger qu’elle était retournée en cours le lendemain, flanquée d’un Luke qui avait reprit des couleurs mais qui refusait obstinément de parler de ce qui s’était passé dans l’infirmerie. Elle avait été heureuse et soulagée de voir que son équipe de Serpentard la protéger des indiscrets et Oxlade avait même envoyé un merveilleux sortilège du sauisson à un quatrième année de Serdaigle qui avait voulu lui demander si elle se prenait pour Harry Potter. Marcus avait également cloué le bec à son ex, Susan, qui avait tenté de cuisiner Lucy et Luke sur l’enquête que menait les Aurors.

-Bon, conclu Luke quand ils sortirent de Botanique, couverts par Juliet Shelby qui avait décidé de les aider en faisant un véritable sermon à tout ceux qui les dévisageaient. Pas que ce soit terrible … Mais quand est-ce que James revient, par Merlin ?
-Je ne sais pas, avoua Lucy en haussa les épaules. En ce moment, il n’y a que Lily et Albus qui peuvent aller le voir – quoique Louis prenne également le droit … Ils disent qu’il va mieux, il a l’air moins patraque et commence à parler normalement.
-Je m’en fiche de ça, je veux juste qu’il revienne et nous vole la vedette. Et où diable est passé Scampers ?
-Je te l’ai dit, reparti au Pays de Galles. Il revient ce soir, je pense.
-Lâcheur. Déjà que Scamander se planque dans la forêt …

Lucy eut un vague sourire. Elle avait encore la Carte du Maraudeur et remarquait fréquemment l’étiquette de son cousin s’engouffrer dans la Forêt Interdite. Il avait fourni quelques larmes supplémentaires de phénix à la directrice, qui avaient été envoyées à Saint-Mangouste. A priori, l’antidote serait injecté sous peu aux autres victimes, à savoir Lionel et Alexandre. Luke s’en faisait une joie et avait une nouvelle fois demander à Lucy d’être celui qui annoncerait qu’elle était avec Adam. Ils entendirent des pas et virent Juliet Shelby qui revenait vers eux en trottinant. Elle leur sourit en repoussant une mèche brune qui lui tombait devant les yeux.

-J’ai fait ce que j’ai pu, mais j’ai entrainement de Quidditch et Jina va me tuer si j’arrive pas à l’heure. Bonne chance !
Et elle reparti aussi sec. Lucy et Luke lancèrent un regard inquiet à la serre de Botanique, d’où se déversaient les élèves. Certains commençaient à les pointer du doigt et ils s’empressèrent de décamper comme l’avait fait Juliet.
-Tu n’attends pas Alex ? s’enquit Lucy avec malice pendant leur course.
-Oh la ferme !

Lucy se tut, retenant son rire pour accélérer et ils décidèrent de se mettre à l’abri dans l’endroit le plus proche, à savoir la cuisine. Luke empocha une tarte aux framboises, mordit dedans à pleines dents et s’affaissa contre le mur avec un soupir de bien-être. Lucy le regarda avec un sourire attendri. Mais évoquer Alexandra lui avait rappelé une autre conversation et elle lança :

-Tu as parlé à Henry ?

Luke lui renvoya un regard surpris, la bouche rougie par les framboises et des miettes plein les doigts. Lucy lui avait parlé de la solitude de son Gardien et Luke avait eu l’air si contrit et si gêné qu’elle n’avait pas été surprise quand il lui avait promis d’aller le voir. Il déglutit précipitamment.

-Ouaip. Ça va, c’est arrangé. Quand tout ça se sera tassé et que Scampers sera revenu pour s’occuper de toi, j’irais passé un peu plus de temps avec lui.
-Et Alex, tu lui trouves du temps ? enchérit-t-elle sans relever le « Scampers sera revenu pour s’occuper de toi ».

Luke haussa les épaules. La question était légitime pour Lucy. Les temps étaient agités, certes, mais elle ne s’expliquait pas que son ami n’accorde pas une minute à sa nouvelle petite-amie.

-Compliqué en ce moment, avoua Luke en passant une main dans ses cheveux. On passe tout notre temps caché …
-Tu pourrais te cacher avec elle, proposa Lucy en dressant un sourcil. Ce serait romantique, une course haletante pour finir par se retrouver seuls et …
-Ouais … Bah le romantisme, il faut croire que c’est pas mon fort.

Lucy ne put s’empêcher de le frapper sèchement à l’arrière de la tête. Décidemment, son meilleur ami avait tout à apprendre en matière de couple.

-Fais un effort, martela-t-elle impitoyablement. Elle va croire que tu n’en as rien à faire d’elle.
-Mais c’est faux ! Je l’aime bien, j’adorais jouer du piano avec elle – mais on a plus de piano … Elle me parle sans me juger ni rien, elle est super. Et mes parents étaient très contents que je sorte avec !
-Quoi ?

Luke eut l’air soudainement d’un garçon prit en faute et cette mine révusla Lucy. Son regard devait être si foudroyant que le préfet s’empressa de se justifier :

-Sa mère est une Rowle, plus Sang-Pur tu meurs, et elle a des Black et des Lestrange un peu plus loin dans son arbre généalogique … Alors même si tu coté de son père c’est pas top – je crois que son arrière-arrière grand-père est un né-moldu, c’est pour ça qu’elle s’appelle Fellandry – sa famille est encore très respectée dans la Communauté Magique, du moins dans le cercle que fréquente mes parents et …
-Luke … Oh Luke par Merlin, ne me dis pas que son sang est entré en ligue de compte quand tu as décidé de sortir avec elle ?

Les yeux de Luke s’écarquillèrent et firent craindre le pire à Lucy. Mais il la rassura quand il se récria :

-Bien sûr que non ! Enfin, j’avoue que c’est confortable, pour une fois que quelque chose qui me fait plaisir ne fait pas rager mes parents …

Il se tut un instant, et finit par reprendre :

-Au contraire, ça leur fait très plaisir. Ma mère … (Il jeta un regard soucieux à Lucy avait de soupirer : ) quand elle est entré dans mon esprit, dans le couloir, elle s’est arrêtée quand elle a vu ça, car elle était très contente. Mes parents sont extrêmement calculateurs, ils ont regardé dès notre arrivée à Poudlard quelles filles de Poudlard et Serpentard avaient mon âge et étaient de Sang-Pur – et ils avaient fait ça avec Norie avant moi. Il n’y a pas encore si longtemps que ça, ils nous fiançaient limite à cet âge mais là ils se sont contentés de … tâter le terrain. Alors pour Norie, ils avaient jeté leur dévolu sur un garçon de son année, Cesar Flint – sang très pur, famille respectable, tout ça. Avant la répartition, il avait été question de fiançailles avec Scorpius Malefoy, mais non seulement sa mère a refusé net, mais en plus il a été réparti à Gryffondor. Mais ils ont quand même accepté Marcus, parce que même si du coté maternel ce n’était pas parfait, son père restait un grand ami de la famille et son grand frère, Théodore, s’est marié à une petite-nièce de ma mère. Pour moi, c’était soit Athénaïs Stones – cette blague quand même … - soit Alexandra. Alors selon ma logique habituelle de rébellion contre l’autorité parentale, je n’ai pas regardé une seule fois Alexandra. Sauf qu’en réalité, elle est très gentille et ça m’a donné des problèmes de conscience et … voilà.

Il leva les yeux sur Lucy, penaud. Son amie le contemplait, prise de court par ces révélations et l’esprit tordu des parents de Luke. Elle imaginait sa famille étudier les garçons de son âge et chercher le meilleur parti pour elle, mais ça lui semblait tellement incongru, tellement arbitraire … Non, sa famille serait incapable de faire une chose pareille.

-Et Alex est au courant de ça ?
-On en a parlé, admit Luke en penchant la tête. Quand on s’est rendu compte que sa mère lui avait fait exactement les mêmes réflexions – sauf qu’elle avait le choix entre moi et Pucey … Justement quand on s’est mis ensemble, on s’est promis qu’on ne le faisait pas pour nos parents, mais parce qu’on en avait envie. C’est juste un hasard que ça arrange la famille. Donc non, Weasley, ça n’a pas pesé dans mes choix – et si ça avait pesé, ça aurait été négativement.

Lucy hocha doucement la tête en signe de compréhension. Toute cette société de Sang Pur, les nostalgiques de la guerre, la dégoutait au plus au moins, et elle ne comprenait pas comment des êtes aussi respectables telle qu’Eléonore, Scorpius et même Luke pouvaient venir d’un milieux si détestable. Fiancer leurs enfants à onze ans … Cela témoignait parfaitement de leurs esprits étriqués, étouffés par leurs traditions moyenâgeuses et complétement arriérés.

-Enfin, tu as peut-être raison, finit-il par lâcher du bout des lèvres. Je devais peut-être … faire attention à Alex.
-Une excellente initiative, soupira Lucy en le bousculant doucement. Allez, va la rejoindre, elle doit être dans la Tour de Gryffondor. Va dans la Salle-sur-Demande. Je ne sais pas, peut-être que sur un malentendu … Tu pourrais y trouver un piano.

Un mince sourire s’étira sur les lèvres de Luke et il passa une main gênée dans ses cheveux. Puis il gratifia Lucy d’un regard où pointait l’inquiétude.

-Et toi, tu vas faire quoi ?
-Réviser, sans doute. Pourquoi ?
-Toute seule ?

Lucy le lorgna avec suspicion, les yeux plissés. Luke leva les mains d’un air innocent.

-Weasley, ce n’est pas parce qu’on a trouvé l’antidote que c’est terminé. Campbell donne toujours ses cours – ce qui veut dire que les Aurors trainent – et tant qu’elle sera dans l’école, tu seras en danger. Je suis encore surpris que tu n’aies pas été agressée.

Lucy poussa un infime grognement qui arracha un sourire à Luke. Il était vrai que leur professeur de Potion n’avait pas été inquiété par les révélations de leur groupe à once Harry et elle avait été tentée d’interroger son oncle là-dessus. Elle continuait de dispenser ses cours, hurlant sur les élèves et les menaçant à l’entrée avec sa potion de ratatinage, sans paraître troublée.

-Ça va, tu peux te détendre. Elle n’osera rien faire tant qu’il y a des Aurors dans le coin.
-Je ne préfère pas courir le risque, personnellement. Et de toute manière, Scampers m’a dit de faire attention à toi.

L’information mit un moment avant de se frayer un chemin dans l’esprit de Lucy et elle contempla son ami avec des yeux éperdu. Le sourire moqueur de Luke était un des plus sérieux qu’il pouvait faire et il ébouriffa les cheveux de Lucy.

-Et ouais, alors arrête de te t’inquiéter, Scampers en pince toujours pour toi. Je reste sceptique sur ses raisons – ce n’est pas évident, comme ça, franchement, qu’est ce qu’il peut te trouver, Weasley ?
-Va te faire voir, répliqua-t-elle, son sourire démentant ses paroles acerbes. Je vais aller réviser à la bibliothèque – il y a toujours beaucoup de monde, surtout en période d’examen. Ça te va ?
-Je t’accompagne et après je vais voir Alex.

Ils se tapèrent dans la main pour sceller leur plan et sortirent de la cuisine en saluant les elfes de Maison. Ils se firent discrets dans les couloirs, longeant les murs silencieusement, sans croiser le regard de personne, et ils auraient peut-être réussi à atteindre la bibliothèque sans encombre si une voix n’avait pas vociféré dans les corridors :

-LUCY !

Les deux préfets firent volte face et leurs yeux tombèrent sur Roxanne, qui lui faisait de grands signes. Et surtout sur le garçon qui la fusillait du regard derrière elle.
Adam était de retour.
Si Lucy sentit son cœur faire une embardée très peu digne, elle entendit Luke s’esclaffer derrière elle. Il la poussa sans ménagement vers les Gryffondors.

-Allez vas-y, Weasley.
-Mais …
-Ne fais pas ton bébé-botruc !

Elle toisa son ami, et un demi-sourire retroussa ses lèvres, amusée.

-Je me ferais un plaisir de dire à Lysander que tu utilises ses expressions.

Luke lui jeta un regard ennuyé et la poussa plus franchement dans le couloir, avant de faire demi-tour et de monter les escaliers. Ce fut quand elle fut seule que Lucy se rendit compte que les yeux de tous ceux qui se trouvaient dans le couloir étaient fixés sur elle. Elle se sentit rougir et avança d’un pas décidé vers sa cousine.

-Non mais ça va pas de beugler mon nom comme ça ? ragea-t-elle une fois arrêtée à sa hauteur.

Roxanne ne sourcilla pas une seconde et toisa Lucy de la tête au pied avant de sourire avec suffisance.

-On va dire que c’est ma vengeance pour ne pas avoir été mise dans la confidence. (Elle prit alors Lucy par les épaules et la poussa en direction d’Adam, de telle sorte qu’elle s’écrasa contre lui). Allez, réconciliez-vous.

Là dessus, elle rejeta ses cheveux tressés dans son dos et s’éloigna en direction du parc en sifflotant joyeusement. Lucy se redressa précipitamment, rouge de confusion et foudroya la nuque de Roxanne du regard.

-Saloperie.
-Elle est juste un peu orgueilleuse. Mais ouais, c’est une saloperie.

Lucy leva timidement les yeux sur Adam et son cœur s’emballa quand elle constata qu’il souriait doucement. Il semblait revenir reposé de chez lui : ses traits étaient détendus et son teint était un peu moins pâle. Elle enfonça nerveusement les mains dans sa cape et détourna le regard. Adam éclata de rire à coté d’elle.

-Détend-toi Lucy, je ne vais pas te sauter à la gorges !
-T’avais pas l’air franchement content, dans le bureau de la directrice.

C’était sorti tout seul et elle se mordit la lèvre pour ne pas en dire plus. Elle leva à nouveau les yeux et remarqua qu’Adam souriait encore, malgré la pique. Il plaça une main derrière son dos pour l’inciter à avancer vers le parc. Les yeux de Lucy roulèrent dans leurs orbites.

-Qu’est-ce que vous avez, à tous me pousser ?
-C’est que tu ne dois pas être très active.
-Oh la ferme Scampers. Raconte-moi plutôt comment ça s’est passé chez toi.

Un nouveau rire secoua la poitrine d’Adam. Après la réplique verte de Lucy, il avait à son tour enfoncé ses mains dans ses poches et marchait d’un pas un peu plus tendu vers le Lac.

-Bien … Ma mère a failli avoir un arrêt cardiaque quand elle est descendu et qu’elle nous a trouvé tout les trois dans le salon. Le père de Shannon nous a laissé devant la maison et on a décidé de se promener avant d’y aller. On a été faire un tour au terrain vague – Alan a failli pleuré, je crois, mais il a dit que c’était une poussière dans l’œil.

Lucy eut un vague sourire en imaginant l’aîné mâle des Scampers redécouvrir les terres familiales.

-Et vous avez parlé ?
-Pendant trois heures, avoua Adam avec un petit rire. Au début, Gethin et moi on était braqué contre lui. Franchement, je n’aurais pas aimé être à sa place, on l’a allumé. Je … (Il secoua la tête, dépité). L’été où il est parti, je restais éveillé des nuits entières en espérant le voir revenir, et Gethin dormait dans son lit, juste pour avoir l’air d’être avec lui. Et toutes ses années, on n’a pas cessé de perdre espoir, et le ressentiment a commencé à se sentir. Meredith a découpé toutes ses photos de lui en pleurant à son anniversaire. C’est pour ça que le voir arriver chez la directrice … Toute cette rage que j’avais accumulé toutes ses années, c’est remonté d’un coup et … Oui, je t’en ai un peu voulu quand j’ai compris que tu étais derrière ça.
-C’est pas ça que je voulais. Et ce n’était même pas mon idée.
-Je sais, Shannon m’a envoyé une lettre pour m’expliquer tout ça. Et Alan aussi est intervenu. C’est la première chose qu’il m’ait dite c’est « ne lui en veux, elle pensait faire bien ».

Lucy dressa un sourcil, étonnée que tous aient ainsi pris sa défense. Ses doigts s’entortillaient dans ses poches.

-Et j’ai bien fait, ou pas ?

Adam eut un léger sourire, un petit peu tordu.

-Je n’ai pas encore décidé on va dire.
-Merveilleux.
-Tu me laisses finir mon histoire, ou tu vas m’interrompre tout le temps ?

Lucy leva les yeux au ciel et se tut docilement. Ils étaient sortis, à présent et le mois de mai se terminait à Poudlard, annonçant juin, son soleil et sa chaleur, ainsi que son pendant moins réjouissant qu’ils appelaient « les examens ». Une brise agita les cheveux de Lucy et elle coinça résolument une mèche rousse derrière son oreille. Ils arrivèrent bientôt à la rive du lac et purent admirer un des bras du calamar géant crever la surface et s’abattre sur l’eau. Adam s’assit sur le bord du ponton, ses pieds jouant avec la surface de l’eau.

-Bon alors ? s’enquit alors Lucy, en remarquant qu’Adam se taisait toujours. Je t’écoute. A moins que tu m’ais amené ici pour me jeter dans le Lac Noir – et ce serait de très mauvais goût.

La pique arracha un sourire à Adam.

-J’essaie de rassembler mes idées. J’ai l’impression d’aller dans tout les sens, j’en ai tellement à raconter …
-Tu en étais au moment où vous en mettiez plein la tête d’Alan.
-Ah. Bah on a fini par se taire, au finale, quand on a vidé notre sac. Donc Alan a pu un peu nous expliquer son ressenti à son tour. Il … Il avait l’air de vraiment s’en vouloir. Mais franchement, ça se voyait sur son visage. Je t’avoue que c’est moi qui ait craqué le premier. Gethin a encore fait la tête toute la fin de journée. On est allé voir nos grands-parents après – ils étaient chez nous parce que maman était malade, ils s’occupaient d’elle. Adda a fondu en larme et ma grand-mère l’a giflé quand il est arrivé, alors je suppose que ça se compense.
-Aïe.

Adam éclata de rire.

-Et encore, tu n’as pas vu la réaction de Meredith. Ma mère l’a appelée, elle a rappliqué aussitôt. Franchement, après ça, même Gethin avait de la compassion pour Alan ! Une heure, une heure elle a crié après lui dans la cuisine, je n’en pouvais plus !

Un sourire éclairait le visage d’Adam alors qu’il racontait cela. Les épaules de Lucy se détendirent. Décidemment, ça s’était bien passé, donc il ne devait pas lui en vouloir tant que ça …

-Et ta mère ? Qu’est-ce qu’elle a dit ?
-Je ne sais pas exactement, Alan est allé la voir seul. Je crois qu’elle a pleuré. En tout cas, ça l’a requinqué de le voir. Après elle est venue avec nous, elle a mangé et tout … Ça … faisait un moment que je ne l’avais jamais comme ça. Ça fait du bien.

Il continua ainsi pendant une heure : l’émotion d’Alan quand il avait retrouvé sa chambre, les larmes de Morgan quand elle avait revu son frère, les cris de Meredith, le repas de famille le soir. Le lendemain, Molly avait amené la petite-amie d’Alan, une certaine Eve qui s’était avérée dynamique et vivante. Ils avaient indigné Meredith quand ils avaient annoncé qu’ils se mariaient. Elle avait coursé son frère dans tout le village après cette annonce et Gethin avait presque fondu en larme quand Eve avait annonçait qu’elle était enceinte. Pas de joie, bien au contraire. Il avait été traumatisé par les deux premières grossesses de Meredith et l’avait vu perdre les eaux en direct les deux fois. Et il n’avait pas apprécié de s’occuper de Debbie quand elle était bébé.

-Tu vas avoir un nouveau neveu alors, comprit Lucy, surprise et émue.
-Ou nièce, oui.
-Donc en fin de compte … Ce n’était pas si terrible ?

Adam eut un sourire. Il bougea légèrement la main et ses doigts effleurèrent ceux de Lucy. Ce simple contact la fit frissonner de la tête aux pieds.

-Non. Je n’irais pas jusqu’à te remercier. Mais … Ce n’était pas si terrible, non.

Lucy leva les yeux au ciel avec un sourire désabusé.

-Tu ne me remercieras pas, mais j’ai bien fait, c’est ça ?
-Oh Lucy …

Adam retira sa main et la passa sur son visage. Quand il se redressa, ses yeux étaient un peu plus durs et Lucy sut que la réprimande était pour maintenant.

-Evidemment que je ne te remercierais. Et je ne remercierais pas Shannon non plus. Non mais bon sang, ça vous est venu à l’esprit de me demander avant d’agir ?
-Tu nous aurais laissé faire ?

La bouche d’Adam se tordit et Lucy sut que la réponse aurait été négative. Evidemment, Gethin et son frère avait ça en commun : ce goût de l’indépendantisme. Adam n’aurait pas voulu qu’elle mène ses combats à sa place. Mais il aurait refusé de mener ce combat lui-même.

-C’est bien ce que je pensais. Donc je résume : tu es content de retrouver ton frère. Ça n’aurait pas été le cas si je t’avais demandé. Donc … Je pense que j’ai le droit à un merci ? Gethin m’a dit merci.
-Tu es pénible.
-Je te retourne le compliment.

Ce fut au tour d’Adam de lever les yeux au ciel, mais Lucy perçut ce sourire furtif sur ses lèvres. La jeune fille poussa le vice à ajouter :

-En fait, c’est plutôt Shannon qui y a le droit. Après tout, c’est elle qui a eu l’idée et qui a envoyé la lettre.
-Oh ça suffit ! D’accord, c’était une bonne idée et vous avez une chance incroyable que ça finisse bien. Non, je n’aurais pas forcément accepté si tu m’avais proposé, mais ça n’empêche pas que je ne supporte pas de perdre le contrôle sur les choses, surtout quand ça concerne ma famille ! Lucy, tu commences à me connaître, tu sais comment je suis, et surtout sur ça. Tu savais que réagirais mal.
-Evidemment que je le savais, répliqua Lucy avec humeur. Simplement je pensais avoir plus de temps pour préparer le terrain, te sonder, ou en cas d’échec me préparer à ce que tu me quittes.

Cette fois, les yeux d’Adam se posèrent franchement sur elle, avec stupeur et incompréhension.

-Parce que c’était à ça que tu pensais ? Que j’allais te quitter ?

Lucy noua ses bras sur sa poitrine et fixa l’eau avec obstination. Malgré tout, elle sentit ses joues s’enflammer et les maudit d’étaler ainsi sa gêne. Le feu s’intensifia quand elle entendit Adam s’esclaffer à coté d’elle.

-Oui bon ça va, maugréa-t-elle en lui tournant le dos. Tu n’es pas obligé d’en faire un plat.

Adam ne répondit pas tout de suite, mais Lucy le sentit s’agiter derrière elle. Finalement, elle sentit ses bras l’enlacer doucement et son menton se nicher sur son épaule. Pour toute réponse, Lucy lâcha un infime grognement qui aurait rendu Luke fier, et Adam rit doucement.

-Ça va, ne râle pas. J’essaie juste de te dire que non, je ne vais pas te quitter. Simplement … Evite de faire les choses dans mon dos. Je te l’ai déjà dit quand tu as pris le carnet de Gethin. Je déteste être mis devant le fait accompli.
-Je sais. Mais si on t’avait laissé faire, il ne ce serait rien passé.

Malgré elle, elle se laissa aller contre le torse du Gryffondor et il raffermit sa prise sur elle. Une de ses mains attrapa ses doigts et les serrèrent doucement, acheva définitivement de détendre Lucy.

-Tu as peut-être raison. On va dire que cette histoire nous aura appris que je dois être un peu moins buté et toi un peu moins intrusive ?
-Mouais, admit Lucy avec un léger sourire. On va dire ça.

Elle étira le cou pour lui embrasser la joue. Cela arracha un sourire à Adam, qui ne pencha pour poser ses lèvres sur les siennes. Lucy s’appuya contre lui pour ne pas se liquéfier. Elle avait tellement eu peur qu’il lui en veuille, qu’il décide que c’en était trop pour lui, qu’il ait envie de tout arrêter … Cette appréhension lui avait fait prendre conscience de la place qu’Adam avait pris dans sa vie et du vide qu’il occasionnerait s’il lui prenant de la quitter. Le soulagement et la joie la submergeaient tellement qu’elle se sentit sourire tout contre les lèvres d’Adam. Quand ils se séparèrent, elle constata que lui aussi souriait.

-Alors, à ton tour de raconter. Qu’est ce qu’il s’est passé depuis que je suis parti ? Je t’ai vu passé avec ton père …
-Oh …

Elle lui raconta cette discussion surréaliste entre elle et Percy Weasley, et cette étreinte incroyable qu’ils avaient échangés, et ces mots murmurés à son oreille qui résonnaient encore dans l’esprit de Lucy. Elle continua ensuite avec les dernières nouvelles de James, les parties de cache-cache avec le reste de Poudlard, et l’annonce de l’injection prochaine de l’antidote aux autres victimes. Adam fut scandalisé d’apprendre que Campbell n’avait pas encore été inquiétée et s’enquit de l’état de Luke, qu’il avait croisé à l’infirmerie. Là dessus, Lucy lui jeta un regard noir.

-Bien vu, Scampers, railla-t-elle avec sarcasme. Des violences psychologiques, tu avais deviné. Mais tu dois déjà tout savoir non ?
-Tout, non. Un soir, quand tout le monde dans le dortoir dormait, on a fait une sorte de jeu. Je te pose une question, puis toi une. Oh les questions s’était tout et n’importe quoi, on a parlé de la Potion, de Poudlard, d’Alexandra, de toi …
-De moi ?! Vous êtes sérieux ?
-Ne t’en fait pas, c’était globalement positif. Bref. Et là dedans, il y a des questions assez personnelles sur nos familles qui se sont immiscés. Et comme c’est lui qui a ouvert les hostilités, je me suis fait une joie de lui répondre. Tout ce que j’ai su c’est qu’un de ses parents était legitimens et qu’il se servait de son don pour maltraiter Luke parce qu’il refusait de se plier aux exigences de ses parents. Je pensais que c’était son père. C’est quand je suis entré dans le bureau et que j’ai vu comment ils se comportaient que j’ai compris que c’était sa mère le problème. Donc non, Lucy, j’étais loin de tout savoir.

Lucy baissa le nez, songeuse, contemplant les eaux sombres du Lac comme si elle pouvait voir la vie de son ami sur sa surface.

-Elle est entrée dans son esprit dans les couloirs, juste avant qu’on arrive, mon père et moi. Il s’est … complétement écroulé. J’ai dû le porter jusque l’infirmerie …
-Je n’ose pas imaginé à quel point ça doit être éprouvant de repousser quelqu’un qui essaie de s’introduire dans ton esprit, de savoir tout tes secrets …, souffla Adam en serrant Lucy un peu plus contre lui. Pas étonnant qu’il se soit écroulé … Il faut se dire que tant qu’il sera à Poudlard, il sera en sécurité.
-Je ne sais pas si tu as remarqué, Scampers, mais Poudlard c’est bientôt fini. On est bientôt en juin. Je gagne la coupe, on passe nos BUSEs, on fait notre semaine de retenue et on retourne chez nous.
-Calme-toi Lucy, tu n’as rien gagné du tout encore.

Elle lui donna un coup de coude dans le ventre, qui n’eut pour effet que d’arracher un autre éclat de rire à Adam.

-Mais pour en revenir à Luke … Je me doute que ce que tu as vu peut t’angoisser, mais rappelle-toi qu’il n’est pas seul. Il a sa sœur avec lui et je pense qu’on peut compter sur elle pour faire barrage si ça va trop loin.
-Et si elle a trop peur de le faire ?

Adam ne sut visiblement pas quoi répondre, et se contenta de serrer un peu plus Lucy contre lui. Elle sentait qu’il était aussi troublé par la situation de Luke qu’elle, et peut-être essayait-il de se rassurer dans ses propres arguments. La jeune fille soupira :

-Enfin. Dans un an il aura dix-sept ans et pourra quitter sa maison. Peut-être qu’il saura se tenir et que ça ne débordera pas …
-C’est ce qu’il avait l’air prêt à faire, quand je l’ai vu à l’infirmerie, avança Adam en se détendant. Faire profile bas et attendre ses dix-sept ans. S’il est décidé, ça se passera bien.

Lucy eut un sourire crispé. Elle ignorait si ce serait le cas, mais quoiqu’il arrive, elle s’engageait d’ors et déjà à envoyer une lettre tout les deux jours à Luke cet été.

-Au fait, reprit Lucy, prise d’une soudaine révélation – et par souci d’éloigner la conversation de son ami. McGonagall. Qu’est-ce qu’elle vous voulez, quand on est parti ?
-Oh … (Un ombre passa sur le visage d’Adam). Exactement comme tu penses. Apparemment, vous êtes tous, sauf discret et chaque fois qu’on parlait de choses qui auraient dû impliquer Gethin, quelqu’un me regardait. McGonagall l’a remarqué et a voulu me cuisiner.
-Et tu n’as rien dit ?

Les yeux d’Adam se durcirent et Lucy retint un soupir dépité en remarquant la lueur protectrice coutumière qui animait son regard quand on parlait de Gethin.

-Non, évidemment. J’ai fait celui qui ne savait pas. Alan m’a posé pas mal de question quand on est sorti et la première chose que je lui ai dit c’est de ne jamais parlé de Gethin à personne.
-Ce ne serait pas une mauvaise chose si McGonagall sait …

Le regard d’Adam se fit sévère et il ouvrit la bouche pour répliquer. Fort heureusement pour Lucy, Shannon l’empêcha de prononcer le moindre en mot en courant vers eux, criant leur nom. Adam cessa d’aborder son air buté pour sourire à son amie :

-Shannon ! Tu as réussi à sortir de ta Salle Commune ?
-J’étais à la bibliothèque, en fait, répondit la Poufsouffle en s’asseyant en face d’eux.

Elle n’avait pas l’air particulièrement gênée de les voir ainsi enlacé. Au contraire, un léger sourire flottait sur ses lèvres. Mais malgré tout, Lucy remarqua son souffle saccadé, comme si elle venait de piquer un sprint, et la lueur d’alerte dans son regard.

-Qu’est ce qui se passe ? s’inquiéta-t-elle.
-Campbell, haleta alors Shannon en passant une main dans ses cheveux. Je sortais de la bibliothèque avec Stephen et Mary … Elle était avec deux Aurors, dont ton oncle, Lucy.
-Ils l’ont arrêté ? s’étonna Adam.

Shannon haussa les épaules. Ses joues étaient écarlates.

-Je pense. Mr … Mr. Potter est venu me parlé, quand il a vu que j’avais remarqué la scène. Il ne m’a dit de ne rien ébruité, qu’il ignorait ce qui allait résulter de l’entretien, mais qu’à son avis, il y avait des chances qu’on n’ait pas Potion demain.

Lucy et Adam échangèrent un regard, où se mêlaient l’inquiétude et le triomphe. Leur principal suspect était entre les mains de la justice.
Peut-être que tout cela était définitivement fini.
Lucy gratifia son petit-ami d’un sourire moqueur.

-Ça veut dire que je vais pouvoir me déplacer toute seule dans les couloirs, maintenant ?
-Je pense qu’il vaudrait mieux que tu attendes que ce soit officiel, répondit à sa place Shannon, le visage grave. Et je te rappelle qu’on avait les soupçons d’un groupe, qui a aussi attaqué le Département de la Justice Magique. Et j’ai encore vu Laureen réviser ses BUSEs dans la bibliothèque.
-Ce sera encore long, comme ça ? soupira Adam. Franchement je commence à en avoir ma claque, de tout ça.
-On n’a plus à s’en occuper, rappela résolument Lucy. Maintenant, tout est entre les mains des Aurors. On leur a donné toutes les cartes.
-Sauf Gethin, rappela timidement Shannon. Adam, tu ne penses pas que … ?
-Non.

Le ton était catégorique et sans appel. Lucy se raidit et échangea un regard inquiet avec Shannon. Elle lut dans ses yeux qu’elles étaient toutes deux d’accord. Il serait plus prudent pour Gethin, pour le protéger et le rassurer, que l’administration soit au courant de ce qu’il était vraiment. Mais Adam ne paraissait pas prêt à l’entendre. Révéler qui était son frère à Shannon, Lysander et Luke avait déjà été un effort inespéré en soit. Alors en parler à McGonagall. Lucy plongea son regard dans le Lac. Au loin, elle distinguait l’île qui trônait au milieu, et où l’ancien directeur Albus Dumbledore était enterré. Et en dessous de ces profondeurs insondables, sa Salle Commune vide attendait qu’on la répare.
Adam avait raison. Il fallait que cela cesse.
Shannon eut une légère moue, sceptique.

-Réfléchis quand même, Adam, insista-t-elle. Parce que ne pas parler de Gethin, ça peut compromettre l’enquête.
-Je ne vois pas en quoi.
-Moi je vois. Gethin est la seule chose qui relie Laureen à cette affaire. Si on ne parle pas de lui, alors Laureen ne sera pas inquiétée.

Adam eut l’air alors vaguement gênée. Lucy n’avait pas songé à cet aspect là, mais Shannon disait vrai : ne pas parler de Gethin, en plus de le mettre en danger, cela protégeait Laureen.

-Mais on est sûr de rien, protesta tout de même Adam. Je veux dire, que le lien n’est pas franchement clair, je …
-Adam, le coupa fermement Lucy. Il se peut qu’il y ait une organisation criminelle qui s’intéresse à ton frère. Tu as raison, le lien n’est pas clairement établi. Mais c’est probable, tout de même ! Et si c’est le cas, Gethin est peut-être la personne la plus en danger dans cette école. Rien que pour ça, on devrait prévenir l’administration.
-Pas tant pour signaler son don de voyance, enchérit Shannon. Mais pour le protéger de ce qui se passe. Et incriminer Laureen, accessoirement.

Lucy avait vu le visage d’Adam blêmir à mesure de leurs mots. Elle vit vaciller la résolution dans son regard et le souci le remplir. Elle serra doucement sa main.

-On ne dit pas que tu dois prendre une décision maintenant. Mais parle avec Gethin. De toute manière, il sera bien plus en sécurité si l’administration sait.
-Je … Je vais en parler avec lui, entonna prudemment Adam après quelques secondes de silence. Après tout … c’est à lui de prendre la décision.
-Exactement, approuva Shannon. Maintenant vous m’excuserez, mais je retourne réviser – j’ai beaucoup trop négligé mes études pendant notre folle aventure.
-Comme si tu en avais besoin, plaisanta Lucy alors que la Poufsouffle se relevait.

Shannon gratifia le couple d’un sourire embarrassé. Elle s’était reposée ses derniers jours : son teint était moins pâle et ses cernes moins marquées. Pourtant, maintenant que Lucy l’observait, elle remarquait que Shannon ne touchait presque jamais à ses repas. La jeune fille se tourna vers eux avant de repartir et la préfète fut surprise de lire de la malice au fond de son regard.

-Au fait, Lucy. J’ai été forcée de mettre ma menace à exécution.

Sur ce, elle s’en retourna vers le château, ses longs cheveux blonds volants derrière elle. Adam jetait un regard perplexe sur sa nuque avant de s’adresser à Lucy.

-Tu sais de quoi elle parle ?

Un sourire entendu retroussa les lèvres de la jeune fille. Oui, elle avait une petite idée de ce dont parlait Shannon. Et si elle ne se trompait pas, ça risquait d’être épique.

***


-Arrête de rire je te pris.
-Tu dois admettre que c’est du génie quand même …
-C’est du génie et je l’ai un peu mérité. Maintenant arrête de rire.

Lucy planta ses dents dans ses lèvres pour faire cesser son hilarité. A ses cotés, Louis avait l’air maussade. Et pour cause, en lieu et place de son nez se trouvait une immense trompe grise et ballante qui lui descendait jusque la poitrine. De ce fait, les intonations de Louis étaient étranges et il parlait du nez. Le plus drôle était quand il éternuait et que sa trompe laissait entendre un bruit assourdissant comme le faisait celles des éléphants.

-Elle t’avait prévenu, chantonna doucement Lucy.
-Oui bon ça va. Ce n’est pas comme si je l’avais fait exprès.

Comme Shannon et elle l’avaient deviné, Louis avait été l’origine de la fuite sur ce qui c’était passé dans l’infirmerie. En y revenant, ce fameux soir, il était tombé sur Roxanne et n’avait pas pu réprimer sa joie. Et une fois Roxanne au courant …

-En même temps, tu ne l’as pas forcément dit aux bonnes personnes.
-Lucy, je suis assez punis pour le reste de mes jours, alors chut. Franchement, la trompe c’est pire que les oreilles.
-Au moins ça doit agir comme un repousse-glousseuse. Tu dois avoir moitié moins de filles autour de toi, sûr qu’elles doivent te trouver nettement moins mignon.

Louis leva les yeux au ciel, mais sa cousine devina un sourire derrière sa trompe. Lucy aurait pu continuer à le chambrer mais la vérité était qu’elle était trop heureuse pour être si mesquine.
Car elle s’apprêtait à voir James.
Louis était venu la chercher dans la cuisine, alors qu’elle déjeunait à l’abri des regards avec Shannon. Son apparition l’avait fait écroulé de rire tant son physique était grotesque et le sourire satisfait qui avait fendu le visage de Shannon avait redoublé son éclat. Mais elle s’était vite calmée quand Louis lui avait annoncé que les visites de la famille élargie étaient ouvertes pour James. D’après lui, presque tout le monde avait pu aller le voir, y compris Scorpius et Jina. Louis lui avait raconté que celle-ci avait fondu en larme quand elle avait vu son petit-ami les yeux ouverts et ils avaient virés tout le monde pour leur laisser de l’intimité. La rumeur commençait à se répandre et tout Poudlard était en effervescence. James Potter revenait.
L’infirmerie fut enfin en vue et Lucy dut se retenir pour ne pas y courir. Louis passa la porte avec une facilité qui confirma à sa cousine qu’il n’avait pas attendu l’autorisation pour rendre visite au malade. Lucy le suivit, le souffle bloqué, le cœur battant la chamade. Les rideaux avaient été retiré, dévoilant parfaitement le lit et surtout celui qui se tenait dessus. Lucy porta les mains à sa bouche, et battit des cils pour chasser les larmes qui lui venaient aux yeux.

-Jimmy …

James leva la tête et le sourire qu’il adressa à Lucy faillit arracher un sanglot à celle-ci. Ils était nonchalamment assis sur son lit, un bras sur son genoux repliés, et une boite de Dragées Surprises dans une main. Il portait un simple Tee-shirt blanc et un jogging confortable, mais Lucy voyait d’ici à quel point il avait maigri et à quel point il restait pâle.

-Salut Lulu.

Sa voix arracha quelques larmes à Lucy et James la dévisagea, l’air désemparé. Louis la prit doucement par les épaules et l’incita à avancer vers leur cousin. James jeta un regard ennuyé à Louis. Ses yeux étaient grands ouverts, bien vivant, bruns et pétillants. Lucy n’aurait jamais cru les revoir.

-Franchement …. Qu’est-ce que vous avez tous à pleurer ?
-Qu’est-ce qu’on a tous à pleurer ? répéta Lucy d’une voix étranglée. Réfléchis par Merlin, Jim !

James eut l’air vaguement penaud et passa une main gênée dans ses cheveux. Son sourire s’adoucit un peu. Louis s’installa sur le bord du lit, et piqua dans la boite de Dragée de James. Il grimaça dès que le bonbon toucha sa langue.

-Sang de Gobelin. Affreux.
-Pourquoi tu en manges encore ? Tu n’as jamais eu de chance avec les dragées, fit moqueusement remarqué James. Et ça ne doit pas être facile à manger avec une trompe …
-Je suis venu t’amener Lucy, pas prendre tes remarques.
-C’est vrai. D’ailleurs, je t’ai demandé autre chose, je pense.
-J’y vais, mais rappelle-toi juste que je ne suis pas ton elfe de maison.

Louis prit une autre dragée, grimaça, et s’en retourna vers la sortie. James suivit son cousin des yeux en secouant la tête avant de reporter son attention sur Lucy. Ils se contemplèrent un instant sans un mot, sans rien dire. La jeune fille scrutait son visage, gravant chaque détail dans sa mémoire. Puis James eut un petit sourire, son petit sourire qu’il tenait de son coté Weasley, celui qui annonçait les embrouilles.

-Alors Luce, il paraît qu’il faut que je te remercie ?

Lucy n’y tint plus. Ravalant ses larmes, elle se jeta au cou de son cousin et le serra à lui rompre les os. Les bras de James se refermèrent sur elle et elle sentit sa main caresser ses cheveux.

-Tu n’es qu’un crétin, haleta Lucy sans desserrer son étreinte. Un crétin, une saloperie … J’ai fait des cauchemars, des nuits blanches, des …
-Antidotes ?
-Tais-toi !

James rit dans les cheveux de sa cousine, un rire avec des accents étranglés qui fit comprendre à Lucy que lui aussi avait la gorge serrée par l’émotion. Il prit sa cousine à bout de bras, et dégagea une mèche rebelle de son visage.

-Je te jure quand Louis m’a raconté que c’était toi qui avait monté cette opération de sauvetage … Je dois dire que j’ai été à moitié surpris. Tu as bel et bien du sang Weasley dans les veines.
-Parce que tu en doutais ?

James sourit avec une douceur qui lui été peu coutumière. Lucy remarqua que ses yeux la détaillaient comme elle-même l’avait scruté un instant plus tôt.

-Evidemment que non, Lucy. Je … Oh par Merlin j’ai l’impression d’avoir beaucoup trop de chose à te dire alors que j’ai passé le dernier mois dans un lit !
-Commence par le début, proposa Lucy avec un sourire de coin.

Les yeux de James s’assombrirent quelque peu. Il se passa une main sur le visage, comme pour reprendre ses esprits, puis contempla sa cousine à travers ses doigts écartés.

-D’abord, je suis désolé d’avoir eu l’air de t’accuser, le jour où j’ai été … Agressé. Même si je ne le pensais pas vraiment, c’était franchement idiot de ma part, surtout maintenant que je sais tout les efforts que tu as fait pour me guérir …
-James Potter qui dit de lui-même qu’il est idiot, remarqua Lucy, amusée et émue.
-Oui bien … On va dire que ce faire agresser par un psychopathe, ça fait un peu réfléchir.

Il avait jeté cela d’un ton amer, les yeux durs portés sur le vide. Lucy pencha la tête sur le coté et continua de détailler son cousin, tentant de percevoir les changements que son coma avait peu avoir sur lui. Assurément, il garderait des cicatrices de cette expérience et cela était déjà perceptible. Lucy avança doucement sa main et prit celle de James.

-Ça a dû être affreux …
-Non, ce qui a dû être affreux c’est ce que tu as dû subir. Louis m’a tout raconté, par Merlin j’ai cru que j’allais tuer Dom quand je l’ai vue ! Quelle idée de te croire sérieusement coupable ! Toi !
-Ça va, Jim. Ça s’est tassé.
-J’espère bien, puisque c’est toi qui m’a sauvé la mise …
-C’est Shannon et Lysander, en réalité, précisa Lucy. C’est eux que tu dois remercier.
-Et Scampers et Zabini, oui, on m’a tout dit. C’est la prochaine étape. Enfin presque.

Lucy eut un sourire gêné. James continua de lui parler, lui demandant son point de vue sur ce qu’il s’était passé, narrant ses retrouvailles avec son frère et sa sœur, Louis et Scorpius qui étaient lui rendre visite la nuit. Des touches d’humour jalonnaient parfois son récit, mais Lucy remarquait que son visage demeurait sérieux – et fatigué. Il n’était pas encore guéri.

-Et Jina m’a raconté comme c’était le chaos niveau Quidditch – McGonagall a décalé les matchs, c’est ça ?
-Oui, Poufsouffle-Serdaigle est en fin de semaine. Au fait, James … Tu pourras jouer ?

James grimaça.

-A priori, c’est compromis. Des semaines d’inactivités, et l’effet du poison … Le temps que je retrouve mon vrai niveau, l’année scolaire sera passée – et les matchs avec. Donc je pense que Lily va devoir jouer mon rôle pour ce match. Brillante idée, d’ailleurs, Lily. Qui l’a eue ?

Lucy eut un sourire entendu et James leva la main pour qu’elle frappe dans sa paume.

-Brillante idée, franchement. A vrai dire, presque aussi brillante que l’idée de Scampers. Sortir avec la Capitaine adverse, franchement ! Il fallait être moi pour y penser !

Lucy ne put s’en empêcher et attrapa le coussin pour asséner un coup sur la tête de son cousin, les joues rouges de confusion. James laissa échapper un éclat de rire et exigea de Lucy qu’elle lui raconte les moindres détails de sa relation avec Adam. La discussion fut à nouveau jalonnée de coup de coussin (James n’avait pas perdu le moins du monde son esprit tordu …), mais Lucy fut globalement rassurée de le revoir sourire sincèrement et approuver sa relation. Elle était en train de lui rendre la pareille en lui demandant comment s’était passées ses retrouvailles avec Jina quand celle-ci passa justement sa tête à travers l’entrebâillement de la porte.

-Il paraît que tu nous as demandé ?
-Oui, mon cœur !

Lucy eut un sourire béat quand James prononça ce surnom et Jina eut l’air attendri. Ses yeux sombres étincelaient. Cela faisait un moment que Lucy ne l’avait pas vu si radieuse. En revanche, elle fut surprise de voir Stephen McGreggor s’engouffrer dans l’infirmerie après elle, encore en tenue de Quidditch, son balai à la main.

-J’avais entrainement, grommela-t-il en passant une main agacée dans ses cheveux. Et j’ai passé ma dernière demi-heure à m’engueuler avec Smith, alors j’espère que c’est urgent.
-Tu ne l’as pas encore viré ? s’étonna James avec un sourire. Alors avec ça mon cœur, si vous ne gagnez pas …
-Potter, si tu es revenu pour être désagréable, je pense que je peux toujours demander à Shannon de te remettre dans le coma.
-Ah ça non, répliquèrent Jina et Lucy d’une seule voix.

Stephen les gratifia d’un regard amusé et la Serdaigle lui donna une tape sèche sur le torse avant de venir grimper sur le lit de son petit-ami.

-Bon alors ? On est là pour désigner un capitaine à Gryffondor ?
-Sérieusement ? s’étonna Lucy.

James haussa vaguement les épaules et noua ses doigts à l’arrière de sa nuque.

-Bien … Il paraît que c’est assez flou. Et étant donné que je suis dans le coma depuis plusieurs semaines, comme viens justement de le rappeler McGreggor … Je pense que vous seriez mieux en mesure que moi de désigner un capitaine. Enfin, à titre consultatif, bien sûr.
-Ce n’est pas l’administration qui devrait s’occuper de ça ? s’enquit Stephen, les sourcils froncés.
-Nev … Londubat est venu me voir et a dit qu’il s’en remettait à moi. Et moi j’ai la tête encore pleine de lutin de Cornouaille alors …
-Ah ! C’est donc eux qui te poussaient à faire toutes tes conneries durant des années …

James asséna un coup de coussin sur le crâne de sa petite-amie, qui s’esclaffa doucement. Ils échangèrent un regard qui dura si longtemps que Stephen se pencha vers Lucy pour souffler :

-D’accord, c’est là qu’on est censé les laisser seuls, je crois …
-Oh ferme-là, Steph ! rétorqua Jina, les joues rougissantes. J’aimerais bien te voir dans la même situation avec Mary Arlett …
-Que tu devrais virer aussi, enchérit James avec un sourire goguenard. Franchement, elle est fade, tu mérites mieux que cette gourde.
-Et j’approuve, acheva Lucy.
-On est venu pour trouver un capitaine à Gryffondor, oui ou non ?

Les yeux de Jina pétillèrent. Elle s’assit en tailleur aux pieds de James et nicha son menton dans sa paume – ce qui n’était jamais bon signe car cela annonçait le retour de la commère.

-Oh trouver le capitaine à Gryffondor, ça ira vite, on a tous le même nom en tête. Et quitte à t’avoir arracher à ton entrainement de Quidditch, il faut que ce soit utile …
-Oh je vous jure … Je suis très bien avec Mary.
-Elle voulait sortir avec Louis avant de sortir avec toi, rappela James avec le tact d’un buffle. Tu le sais, on le sait, tout le monde le sait. On ne peut pas dire franchement que …

James ne finit pas sa phrase, tant le regard de Stephen était féroce. Il décida plus prudemment d’en revenir au sujet du capitaine. Bien évidemment, ils donnèrent tous le même nom en chœur et James eut un sourire entendu. Il sortit son insigne de Capitaine de sa table de chevet et le caressa d’un pouce, une lueur de regret dans les yeux. Jina lui pressa doucement l’épaule.

-Ce n’est qu’un match, Jimmy.
-C’est la finale. C’est le match le plus important.
-Franchement, pour te faire écraser, il vaut mieux que tu restes dans les tribunes.

James jeta un regard mi-acerbe, mi-amusé à Lucy, et Jina leva discrètement le pouce derrière son petit-ami. Lucy tenta d’imaginer ce que c’était, revenir après des semaines de coma, se rendre compte que la vie avait suivi son cours et que l’on avait raté des choses. Même le plus infime détail, le plus petit instant manqué devait donner une sensation de perte immense. Comme si on lui avait volé des semaines de sa vie.
Alors pour une fois, c’était à eux de lui remonter le moral.
Scandium

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Scandium »

C'était un excellent chapitre !! Je suis désolée, je vais devoir faire court pour le commentage, j'ai rdv bientôt ...

Déjà, pour ton intro ... Je compatis à ta déception pour le LOSC ... Vraiment, je sais ce que s est ... (Cad que je suis la plus grande fan de l'équipe de basket de mon frère et que l année dernière ils ont gagné aucun match de la saison ...) Ils sont avant derniers c'est ça ?? Dur !!
Perso, j ai commencé à m'intéresser à l'actualité foot, qu en début d année, donc t'imagines bien que j'ai pas eu le temps de m attacher à un club particulier ... Même si j'adorerais que Bordeaux soit sur le podium évidemment ... ;)

Mais sinon, je suis trop contente pour l équipe de France !!!!! Bon les derniers matchs étaient pas terrible, mais bon, je passe qu ils peuvent aller loin on y croit !!!
Et puis bien sûr je suis les clubs français en ldc et Europa. Même Paris, même si c est clairement l'équipe à abattre en Ligue 1, j'espère qu ils feront des bons trucs en ligue des champions. Et c'est plutôt bien parti ... Sauf pour Monaco, je suis tellement deg ... J'aimais tellement leur équipe l année dernière ...

Bref ...
Si on parlait du chapitre plutôt !!!

Adam et Lucy sont troooooop mignons !!! J'ai bien aimé la conversation avec Luke aussi ... Et puis James ... Ah, le pauvre ... On dirait que ça l'a bien marqué tout ça !! Ce qui est logique en fait, c'est juste que j y avais pas pensé !!

Sinon, oui, je suis d accord que Mcgo soit au courant pour Geth et non, je ne pense pas que Campell soit coupable ... (Dennis Crivey)

J'ai hâte d en apprendre plus !! Sur Les motivations de Laureen !

Ah et j'oubliais, les retrouvailles entre Scampers qu Adam à raconter étaient très cool !! Ce passage était bien réussi !!

Voilà, je vais m'arrêter là . Pk, dsl, mais là je suis en vacances, sans mon ordi, donc je commente sur mon portable et je déteste ça !!
À+ !!
Sofiaaz

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

Aaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!

J'ai adoré, complètement :mrgreen:

Lucy et Adam M.A.G.I.F.I.Q.U.E
Je veux le même couple ❤️

Bref, vite la suite !!!!
Cazolie

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Cazolie »

JE SAVAIS PAS QUE TU AVAIS POSTE AAAARAGH Je lis dans 15 min
Cazolie

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Geez je m'attendais à ce qu'il y ait deux parties du coup j'étais déçue :lol: (ouais je sais tu l'avais pas annoncé mais j'avoue avoir lu l'intro en diagonale parce que le foot et moi ça fait 50 ahah)

ANYWAY : j'avais complètement oublié Laureen du coup pendant tout le début de ma lecture dans ma tête ça jouait la musique des happy-endings, genre le moment où tout revient à la normale (le thème de la Comté quoi ! - mon nouveau fond sonore de travail d'ailleurs) Et puis là BIM c'est pas fini beuh

L'histoire des parents de Luke c'était beurk beurk (désolée, neveu de 4 ans à la maison pendant 3 jours alors mon vocabulaire est limité ce soir). D'ailleurs à un moment tu parles de leur "esprits étriqués" sauf qu'au début j'avais lu "éduques" du coup j'étais un peu en mode WTF :lol: :lol: Et j'espère qu'il va faire attention à Alex ce boloss

Le retour d'Adam <3 Ce moment au Pays de Galles avait l'air épique !! Meredith :lol: :lol: Et pauvre Gethin traumatisé par les bébés ahahah (comme Vause cf. ma citation d'il y a deux semaines)
Ils sont choux avec Lucy olala

Et juste pour la trompe de Louis je survivrai si jamais tu ne nous montres pas Shannon et Louis ensemble ahah

ET JAMES
IIIIIIIIIH
So sexy (quand il croise les mains derrière sa nuque, je te jure, j'ai fondu)
Et tellement mignon avec Jina! Et juste le voir faire sa vieille bigote qui raffole de ragots !! :lol: Et en même temps c'tait très juste la façon dont tu montrais que ce coma l'avait changé et marqué :) Ils sont très mignons avec Lucy aussi ! Ca c'est une chouette relation entre cousins

Sooooooo je crois que c'est tout et il me semble qu'on prépare l'apéro en bas donc je me dois de fileeeeeer, à la prochaine ! (il reste combien de chapitres ? Plus beaucoup non ? Mais après EDGGGGGGGGGGG)
cochyo

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par cochyo »

Super ! ah James ! C'est quand il se remet a parler qu'on veut lui dire de se taire ! :lol:
Lucy et Adam ca m'a fait pense a une phrase de Alex a Magnus a propos de Percy et Anabeth " If these two were any cuter together they'd cause a nuclear explosion of cuteness and destroy the eastern seaboard " :lol: :lol:

Sinon l'histoire d'Adam est decrite dans cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=khOjDeTNFu8
Voila au plaisir de lire le prochain chapitre !
Perripuce

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Perripuce »

WHAAA Chapitre fini, je relis et je le poste ! J'ai cru que je le finirais jamais :lol: Allez petite réponse !
cochyo a écrit :Super ! ah James ! C'est quand il se remet a parler qu'on veut lui dire de se taire ! :lol: Tu veux que je le remette dans le coma?
Lucy et Adam ca m'a fait pense a une phrase de Alex a Magnus a propos de Percy et Anabeth " If these two were any cuter together they'd cause a nuclear explosion of cuteness and destroy the eastern seaboard " :lol: :lol: C'est dans Magnus? Dans celui qui est pas encore sorti?

Sinon l'histoire d'Adam est decrite dans cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=khOjDeTNFu8
Voila au plaisir de lire le prochain chapitre ! Il arrive !
Cazolie a écrit :Geez je m'attendais à ce qu'il y ait deux parties du coup j'étais déçue :lol: (ouais je sais tu l'avais pas annoncé mais j'avoue avoir lu l'intro en diagonale parce que le foot et moi ça fait 50 ahah) JE DEPRIME ARGH

ANYWAY : j'avais complètement oublié Laureen du coup pendant tout le début de ma lecture dans ma tête ça jouait la musique des happy-endings, genre le moment où tout revient à la normale (le thème de la Comté quoi ! KEUR KEUR KEUR KEUR - mon nouveau fond sonore de travail d'ailleurs OOOOOH me too, avec plein d'instrumentaux de films que je kiffe ! ) Et puis là BIM c'est pas fini beuh

L'histoire des parents de Luke c'était beurk beurk (désolée, neveu de 4 ans à la maison pendant 3 jours alors mon vocabulaire est limité ce soir ). D'ailleurs à un moment tu parles de leur "esprits étriqués" sauf qu'au début j'avais lu "éduques" du coup j'étais un peu en mode WTF :lol: :lol: Oui c"est pas franchement la même chose :lol: Et j'espère qu'il va faire attention à Alex ce boloss

Le retour d'Adam <3 Ce moment au Pays de Galles avait l'air épique !! Je l'imaginais encore plus épique que ça, mais compliqué à raconter du PDV de Lucy et surtout pas assez de temps :lol: Meredith :lol: :lol: Et pauvre Gethin traumatisé par les bébés ahahah (comme Vause cf. ma citation d'il y a deux semaines)
Ils sont choux avec Lucy olala

Et juste pour la trompe de Louis je survivrai si jamais tu ne nous montres pas Shannon et Louis ensemble ahah :lol: :lol:

ET JAMES
IIIIIIIIIH
So sexy (quand il croise les mains derrière sa nuque, je te jure, j'ai fondu) J'imagine parfaitement :lol:
Et tellement mignon avec Jina! Et juste le voir faire sa vieille bigote qui raffole de ragots !! :lol: Et en même temps c'tait très juste la façon dont tu montrais que ce coma l'avait changé et marqué :) Ils sont très mignons avec Lucy aussi ! Ca c'est une chouette relation entre cousinsLà on peut commencer à mettre la musique de la Comté :lol:

Sooooooo je crois que c'est tout et il me semble qu'on prépare l'apéro en bas donc je me dois de fileeeeeer, à la prochaine ! (il reste combien de chapitres ? Plus beaucoup non ? Très honnêtement? Je sais pas trop, je suis incapable d'évaluer. Je dirais qu'après la finale Gryffondor Serpentard on arrivera dans la dernière ligne droite. Mais après EDGGGGGGGGGGG Je suis tellement en dilemme d'un point de vue scénaristique pour un truc sur le tome 3 AAAAARGH)
SofiaLove05 a écrit :Aaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!

J'ai adoré, complètement :mrgreen: Tant mieux :mrgreen: :mrgreen:

Lucy et Adam M.A.G.I.F.I.Q.U.E
Je veux le même couple ❤️ J'espère que tu l'auras ;)

Bref, vite la suite !!!! Elle arriiiive
Bff47 a écrit :C'était un excellent chapitre !! Je suis désolée, je vais devoir faire court pour le commentage, j'ai rdv bientôt ...Pas de problème, c'est déjà gentil de commenter !

Déjà, pour ton intro ... Je compatis à ta déception pour le LOSC ... ILS ONT GAGNE AAAAH mais je suis presque déçu qu'ils aient gagné parce que s'il perdait Bielsa dégageait ! Vraiment, je sais ce que s est ... (Cad que je suis la plus grande fan de l'équipe de basket de mon frère et que l année dernière ils ont gagné aucun match de la saison ...Duuuuur :o :o ) Ils sont avant derniers c'est ça ?? Dur !! Ouiiiii
Perso, j ai commencé à m'intéresser à l'actualité foot VICTOIRE :mrgreen: :mrgreen: , qu en début d année, donc t'imagines bien que j'ai pas eu le temps de m attacher à un club particulier ... Même si j'adorerais que Bordeaux soit sur le podium évidemment ... ;) Ah, bah c'est mal barré, ils sont dans une mauvaise passe :lol: :lol: Et ils nous ont piqué De Préville ! :cry:

Mais sinon, je suis trop contente pour l équipe de France !!!!! Bon les derniers matchs étaient pas terrible, mais bon, je passe qu ils peuvent aller loin on y croit !!! Je croise les doigts à mort aaarh
Et puis bien sûr je suis les clubs français en ldc et Europa. Même Paris, même si c est clairement l'équipe à abattre en Ligue 1, j'espère qu ils feront des bons trucs en ligue des champions Ah moi je les déteste même en ligue des champions, genre l'an dernier c'était trop la fête pour la remontada du Barça :lol: :lol: . Et c'est plutôt bien parti ... Sauf pour Monaco, je suis tellement deg ... J'aimais tellement leur équipe l année dernière ... Graaaave, genre même MBappé, que je kiffais à Monaco, il commence à me saouler, il prend la grosse tête (effet Neymar ça ...)

Bref ...
Si on parlait du chapitre plutôt !!!

Adam et Lucy sont troooooop mignons !!! J'ai bien aimé la conversation avec Luke aussi ... Et puis James ... Ah, le pauvre ... On dirait que ça l'a bien marqué tout ça !! Ce qui est logique en fait, c'est juste que j y avais pas pensé !! J'avoue y avoir penser en écrivant le chapitre !

Sinon, oui, je suis d accord que Mcgo soit au courant pour Geth et non, je ne pense pas que Campell soit coupable ... (Dennis Crivey) Mais qu'est ce que vous avez tous avec ce pauvre prof? :roll:

J'ai hâte d en apprendre plus !! Sur Les motivations de Laureen !

Ah et j'oubliais, les retrouvailles entre Scampers qu Adam à raconter étaient très cool !! Ce passage était bien réussi !!Merci :mrgreen:

Voilà, je vais m'arrêter là . Pk, dsl, mais là je suis en vacances, sans mon ordi, donc je commente sur mon portable et je déteste ça !! Je comprends parfaitement !
À+ !!
Perripuce

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Lucy Weasley - Chapitre 38 - 1 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

CADEAU DE RENTREE !

Whaaaaaaa ce chapitre à écrire c'était trop chelou (j'ai écris une partie sur l'ordi de mon copain donc c'était relou parce que j'avais pas le début et je savais plus trop ce que j'avais mis, c'était opération bricolage).

Et j'ai essayé de le faire un peu plus long, j'ai cru comprendre que la brièveté du chapitre d'avant en avant déçu certain :lol:

Cazo et Anna', je ne vous oublie pas, je commente le plus vite que possible j'ai lu vos chapitres et ils sont géniaux <3 Désolée j'ai eu des vacances mouvementés :roll:

LILLE A ENFIN GAGNE C'est l'info du WE, ahah. ET C'EST LA RENTRE AUSSI.

Concernant le chapitre et la suite de l'histoire. Bon, je suis désolée, j'ai fort conscience que ça traine en longueur et que vous avez marre. Mais promis, on s'approche de la fin, après les matchs de Quidditch (que je refuse de faire en un seul chapitre), il restera un gros moment chaud qui prendra peut-être un ou deux chapitres en gros. Vraiment désolée pour ça je fais de mon mieux promis :oops: :oops:

Ah et j'ai changé d'avis sur le titre du chapitre pendant la relecture. Relecture qui a été très mal faite (à moitié morte, désolée. Oui, dès la rentrée. Bref je suis désolée pour toutes ses fautes !)

Bon allez on y va : DEUX PARTIES !!!


Chapitre 38 : « Burn them all !* »

-Mais franchement, c’est affreux.
-N’exagère pas, Gethin, c’est pas si terrible.

Le Gryffondor poussa un grognement d’exaspération et Lucy leva au ciel des yeux dépité. Ils s’étaient croisés alors que Lucy sortait d’une séance de Quidditch particulièrement harassante et elle avait décidé de l’accompagner jusqu’à la Salle Commune de Gryffondor, se refusant à le laisser seul. Il avait alors eu tout le loisir de lui raconter comment s’était passé ses retrouvailles avec son frère ainé, et pester contre Eve et ce qu’elle portait. Adam n’avait pas menti, Gethin avait une véritable aversion pour les femmes enceinte.

-Adam n’était pas à la maison quand Meredith attendait Debbie, rappela le garçon, maussade. Moi, si. Elle te faisait des bisous et des câlins à outrance – c’était franchement agaçant – et la seconde d’après elle t’engueulait pour rien pour après fondre en larme. Elle est restée à la maison pendant son arrêt maternité … Argh ! Et le pire c’était quand Debbie est née ! Tu sais ce que c’est d’avoir un bébé à la maison ? Elle pleurait toute la nuit, pas moyen de dormir ! La pire année de ma vie !
-Les femmes enceintes ne sont pas toutes les mêmes, protesta Lucy avec un sourire amusé. Et puis c’est quelque chose de naturel, Gethin, tu n’as pas à en être dégouté.
-En tout cas j’espère que toi tu ne tomberas jamais enceinte. Ça m’embêterait de te détester.

Lucy s’empourpra violemment et perçut le regard malicieux de Gethin. Elle le frappa à l’arrière de la tête pour représailles. Le couloir qui abritait la Salle Commune de Gryffondor fut bientôt en vue et Lucy écarquilla les yeux en arrivant devant le tableau.

-La Grosse Dame a été remise ? s’étonna-t-elle.
-Bien sûr, répondit sèchement celle-ci. Vous pensez peut-être que j’allais me cacher jusque la fin de l’année ? Il en faut plus pour m’effrayer.

Gethin et Lucy échangèrent un regard sceptique qui agaça profondément la Grosse Dame.

-Vous comptez rester plantés là longtemps, ou me donner le mot de passe ?
-Je ne le connais pas, avoua alors Gethin d’une petite voix. Je ne savais pas que vous aviez été rétablie. Alors … On va faire un petit tour jusqu’à que je trouve quelqu’un qui le connaît ?

Sur ce, il prit Lucy par le bras et l’entraina dans les corridors, malgré les protestations de la Grosse Dame. La jeune fille baissa des yeux suspicieux sur Gethin et son visage impassible. Elle détestait la lueur qui s’était allumée dans son regard.

-Menteur, devina-t-elle alors. Tu connais parfaitement le mot de passe.
-Oui mais depuis que James est revenu, il y a un bordel sans nom dans la Salle Commune. Je vais attendre un peu que ça se calme.

Lucy ne put empêcher un immense sourire de fleurir sur ses lèvres.

-Et tu as besoin de moi pour chercher du calme ? railla-t-elle néanmoins.
-Je suis sûr que tu me laisseras y aller seul – et très honnêtement, Adam n’aimerait pas que je te laisse seule non plus. Il est assez stressé comme ça, on peut lui éviter de s’inquiéter pour nous, non ? Le pauvre, il doit être coincé entre deux Mousquetaires à l’heure qui l’est. Ou avec Roxanne qui râle encore pour un co-capitanat.

Lucy secoua la tête, à la fois amusée et dépitée. Hannah avait ce matin autorisé James à sortir de l’infirmerie. Elle n’avait jamais vu Huckles ni McGonagall si agités : qu’allaient bien pouvoir faire les Mousquetaires pour le retour de l’un de leur membre ? Poudlard n’avait pas été déçu. Depuis le début de la journée, les armures avaient été ensorcelées pour envoyer confettis ou bombabouse dès que quelqu’un passait devant, plusieurs peintures au mur avaient été modifiées pour y ajouter des couleurs (Lucy n’avait pas compris, mais Adam avait dit qu’il avait à présent d’être dans le château d’Andy Warhol), et les lutins de feu ravageaient des endroits stratégiques (presque toutes les Salles de cours et la bibliothèque pour ne citer qu’eux). Et quand James avait passé les portes de la Grande Salle pour déjeuner, un hologramme de l’ensemble des professeurs lui avait entonné une chanson de bienvenu, accompagné d’un fantôme de McGonagall jouant de la cornemuse, et toutes les draperies avaient été mises aux couleurs de Gryffondor. Alors Lucy ne doutait pas le moins du monde que ce soit le comble du chaos dans la Salle Commune de Gryffondor.

-Ce matin, il y avait des banderoles partout, expliqua Gethin en se dirigeant vers une tour. Et la cheminé recrachait des confettis sans s’arrêter – et des étincelles parfois. Vers dix heures, c’était carrément un dragon ! Et Richard m’a dit que sa sœur Lizzie lui a dit que Scorpius avait l’intention de piéger les canapés, aussi. Et ta cousine distribuait des bonbons qui changent ta voix en cris d’animaux. Enfin bref, moi je préfère le calme.
-Je comprends, mais ça fait plaisir de voir le château revivre un peu. Les Mousquetaires m’avaient manqués.
-Ça dépend qui. Au fait, Adam vous en veut toujours de l’avoir désigner Capitaine.

Encore une fois, Lucy ne put s’empêcher de sourire. Après avoir vu les Capitaines de Poudlard, James avait tenu à remercier les cinq qui avaient continué à l’élaboration de la Potion, en insistant sur le faits qu’ils avaient tous la reconnaissance éternelle des Mousquetaires. Si Shannon et Luke avaient considéré James avec défiance, Adam avait été ravis de retrouver son Capitaine. Mais son sourire s’était effacé quand le Mousquetaire lui avait demandé de rester pour lui donner le précieux insigne. Les yeux d’Adam s’était écarquillés d’horreur et avant de se poser, accusateurs, sur Lucy. Mais James avait désincriminé sa cousine en expliquant qu’il avait jugé qu’il était le plus apte à porter l’insigne le jour de la finale, et que l’idée d’un couple se battant l’un contre l’autre en temps que Capitaine était fort distrayante pour lui.

-On ne l’a pas désigné, James a choisi, rectifia Lucy avec un sourire. Et c’était le meilleur choix à faire. Roxanne est trop nerveuse et Lizzie est un membre trop récent.
-Adam a la pression, avoua Gethin en fronçant du nez. Je pense qu’il a peur d’échouer, maintenant. Tu vis différemment le match quand tu es capitaine. Si tu perds, c’est de ta faute.
-Je ne vais pas dire le contraire. Si ce n’est que si Adam perd, ce sera de la mienne, de faute et je plaiderais volontiers coupable.
-J’en doute pas, s’esclaffa-t-il. N’empêche que ça va être drôle, ton cousin a raison. Genre imagine Bibine : au lieu de vous dire « Capitaines, serrez-vous la main », elle dit « Capitaines, embrassez-vous » …

Lucy le gratifia d’une tape à l’arrière de la tête, les joues à nouveau rougissantes. Gethin avait plus d’Alan en lui qu’il n’y paraissait. Ils continuèrent un instant de grimper les étages, et le garçon avait tant l’air de savoir où il voulait aller que Lucy commença à douter de ses motivations. La lueur étrange qu’elle avait vu dans son regard devant la Grosse Dame prit alors tout le sens de ce dont elle craignait. Elle attrapa le bras de Gethin avec force et celui-ci glapit, déséquilibré.

-Hey !
-Geth, qu’est ce qu’on vient faire ici ? Je ne suis même jamais allée dans cette partie du château !
-Moi si, répondit le garçon avec un air innocent qui était douteux aux yeux de Lucy. On se promène.
-Et qui veut qu’on se promène, toi ou ton intuition ?

Gethin lui jeta un regard courroucé, et continua son ascension d’un pas raide. Lucy réprima un soupir et le suivit, examinant les tableaux et le paysage qu’elle voyait par delà les fenêtres. Elle comprit après une dernière volée de marche qu’ils venaient de grimper à la tour Nord, ce qui expliquait pourquoi Lucy ne reconnaissait rien. C’était là où le professeur Trelawney dispensait ses cours de divination et elle ne les avait jamais suivi. Un sourire s’étendit sur les lèvres de Lucy :

-Tu viens demander des conseils à cette vieille folle ?
-Oh tais-toi, répliqua Gethin, les joues écarlates. Et sache que j’ai déjà lu des livres de divination et que ça m’a plus embrouillé qu’autre chose. Franchement, de genre de chose … Après ce genre de lecture, tu vois des signes dans tout et tu n’as plus de vie. Je trouve ça ridicule et je ne prendrais jamais divination.
-Ma fierté en toi me submerge, Gethin Scampers. C’est quoi tes autres nom à toi, au fait ?

Gethin jeta un regard méfiant derrière son épaule. Il avait décidément moins envie de sourire.

-Oh. Euh, Dai Garrett. Gethin Dai Garret Scampers.
-Garrett ? Comme Adam ?

Ce fameux soir après l’épisode du dragon, dans l’infirmerie, Adam avait révélé ses deux autres nom : Trystan Garrett. Le regard de Gethin s’assombrit et Lucy le sentit se raidir et se renfermer.

-Ouais. Alan aussi – enfin, plus maintenant. Et les filles s’appellent Elen.

Sur ce, il reprit son ascension plus rapidement, laissant là une Lucy pantoise. Evidemment, elle aurait dû y penser. Garrett était le nom de leur père et les trois garçons en avaient hérité. Elle sentit un instant stupide et laissa Gethin prendre de l’avance avant de se remettre à monter.

-Bon Gethin. Soyons sérieux. Qu'est-ce qu'elle te dit, ta foutu intuition ?

Le garçon rougit jusque la racine des cheveux, et jeta un regard flamboyant à Lucy. Pourtant, un sourire furtif passa sur ses lèvres.

-Et si c'était moi qui avait voulu monté dans la tour Nord ?
-A la base, tu voulais rentrer dans ta Salle Commune.
-J'ai un ami à te présenter.

Lucy dressa un sourcils, déstabilisée par le sourire malicieux de Gethin. Ils parvinrent au sommet de la Tour – enfin presque, car elle savait qu'on accédait à la Salle de Divination grâce à la trappe qu'elle apercevait au plafond. Lucy plongea son regard à travers la fenêtre. Il était rare qu'elle s'aventure si haut dans le château – sa Salle Commune était au sous-sol, et la plupart de ses cours se passaient dans les étages inférieurs. Elle n'avait jamais vu l'ensemble de Poudlard sous les yeux. Elle discernait la maison de Hagrid, si petite depuis cette hauteur, la surface lisse et ondulée du Lac Noir, et percevait parfaitement les montagnes sur lesquelles s'étalait la Forêt Interdite.

-On a une super vue, commenta-t-elle en faisant le tour du couloir. Je devrais venir plus souvent ici pour dessiner.
-Tu dessines ? S'étonna Gethin en la suivant.

Elle s'était arrêtée devant une fenêtre qui donnait elle sur les toits de Poudlard. Amusée, Lucy songea un instant qu'à sa place, James aurait ouvert la fenêtre et explorer les toits. Peut-être même était-ce déjà arriver …

-Un peu, admit-elle en scrutant les tours. Surtout des créatures magiques, je n’ai jamais essayé les paysages. C’est toujours moi qui doit faire des croquis en cours.
-Tu pourras me dessiner un truc une fois ? Pour que je regarde.
-Que tu compares plutôt, voir si je ne dessine pas mieux que toi ? railla Lucy avec un regard moqueur pour le garçon.

Pour toute réponse, Gethin tira la langue et leva les yeux. Lucy suivit son regard pour contempler le plafond, un entrelacement de poutres et de voilures où les elfes de maison devaient rarement aller car cela semblait fort poussiéreux.

-Tu peux sortir, cria alors Gethin, à la plus grande stupéfaction de Lucy. Elle n’est pas méchante – contrairement aux apparences …

Lucy hésita entre le fusiller du regard ou demander à Hannah de l’emmener à Saint-Mangouste. Elle s’apprêter à interroger le Gryffondor sur son comportement quand une voix spectrale descendit du plafond et la glaça jusque la moelle.

-C’est une Serpentard.

Déboussolée, Lucy fouilla le plafond des yeux pour déterminer d’où venait cette voix presque acerbe. Gethin eut un sourire entendu qui lui était difficilement supportable.

-Mais je t’assure que c’est une gentille Serpentard, plaida Gethin, le regard toujours levé. Elle m’a aidé alors que des gens me malmenaient.

Lucy fronça les sourcils à l’adresse de Gethin, pataugeant dans la plus grande des perplexités. Un silence gênant s’installa dans la Tour et la jeune fille voulut questionner le garçon quand la voix, plus douce cette fois, se fit à nouveau entendre.

-C’est vrai qu’elle n’a pas l’air méchante. Et … Elle ressemble à une fille de ma classe.

Alors elle l’aperçut. Derrière une poutre, une moitié de visage transparent dépassait, les yeux écarquillés, la foudroyant presque. Quand il se rendit compte que Lucy le dévisageait, il se cacha à nouveau après un petit cri. Gethin hocha la tête.

-Je vois. (il tourna le visage vers Lucy). Tu as une fille dans ta famille qui a été à Gryffondor il y a quelques années ?
-Gethin … Qui est-ce ?
-Un fantôme. Très timide, il se cache tout le temps. Il dit que tu ressembles à une fille de sa classe, ça l’incitera à te faire confiance.

Lucy lui renvoya un regard sceptique et désorienté. Mais Gethin avait l’air si confiant, si sûr de lui … Un léger sourire flottait sur ses lèvres. Décidant malgré tout de se prendre au jeu, elle tourna ses yeux vers le plafond et demanda timidement :

-Comment elle s’appelle ? La fille de ta classe, je veux dire.
-Tu peux lui répondre, insista Gethin avec tranquilité.

Une minute plus tard, lentement, le visage fantomatique réapparut derrière la poutre. Il était jeune, ce visage – Lucy lui donnait la quinzaine. Ses mèches de cheveux pâles tombaient sur son front et des tâches plus sombres sur ses joues indiquaient une certaine saleté.

-Elle s’appelle Ginny.

Lucy s’efforça de masquer sa surprise. C’était incroyable. Incroyable et incongru.

-Je suis sa nièce.

Le visage fantomatique parut alors s’éclairer de l’intérieur. Sa silhouette s’éleva et Lucy put ainsi découvrir l’ensemble de son corps. Il portait l’uniforme de Poudlard et l’écusson sur sa robe était celui de Gryffondor. Ses traits lui paraissaient vaguement familiers. Il était en piteux état et un appareil photo cassé pendait piteusement sur sa poitrine. Lucy sentit son cœur faire un véritable bond dans sa poitrine.
Le Petit Photographe.
Le fantôme du frère de Dennis Crivey qui hantait la tour Nord.

-J’aimais beaucoup Ginny, laissa échapper le fantôme en descendant lentement, prudemment vers eux. Elle était gentille avec moi. Elle doit avoir beaucoup grandi, si tu es sa nièce.
-Elle a trois enfants et elle est journaliste à la Gazette, résuma succinctement Lucy, fasciné. Tu étais dans sa classe ?

Le Petit Photographe hocha la tête. Il était presque descendu à leur hauteur, mais se cachait toujours derrière les poutres et les armures.

-Tu l’intimides, remarqua alors Gethin. Lucy, je te présente Colin Crivey, alias le Petit Photographe. On parle de temps à autres ici. Une fois apprivoisé, c’est un garçon très social.
-Un peu comme toi, en fait.

Gethin ne releva pas la remarque. Le cerveau de Lucy surchauffait. Elle n’avait pas imaginé que le frère de Crivey était mort si jeune ... Elle ignorait ce qui avait poussé Gethin à lui présenter le fantôme, mais elle doutait que c’était anodin.

-Je connais votre frère, aussi, lança Lucy avec une infini douceur. C’est mon professeur d’Arithmancie.
-Je sais, répondit Colin Crivey, cette fois caché derrière une armure, une moitié de visage dépassant. Il vient parfois me voir. J’ai du mal à le reconnaitre.

Il hésita un instant, son œil fixé sur Lucy avec indécision.

-C’est un bon professeur ? s’enquit-t-il d’une petite voix. Gethin n’a pas su me répondre quand je lui ai demandé.
-Gethin est trop jeune pour prendre des options, explicita Lucy avec un coup d’œil pour le garçon. Quant à votre frère … Il connait son sujet.

C’était la seule chose de positive qu’elle était capable de dire sur son professeur, qui la martyrisait depuis sa troisième année. Elle ne voulait pas braquer le fantôme. Un mince sourire s’étira sur ses lèvres grises et Lucy le surprit en train de lorgner sur sa robe.

-Tu ne l’aimes pas, devina-t-il malgré tout. Et il ne t’aime pas.
-Je suis tombé dans la mauvaise Maison, admit Lucy. Il n’aime pas franchement les Serpentards.
-Comme les Serpentards ne nous aimait pas.

Lucy fronça les sourcils devant le ton changeant du fantôme, plus ferme, plus amer. A nouveau, ses yeux vides se posèrent sur la poitrine de Lucy et elle devina alors qu’il jugeait l’écusson aux couleurs de Serpentard qui ornait fièrement sa robe.

-Colin et son frère sont des nés-moldus, expliqua Gethin en remarquant l’incompréhension de Lucy.
-Oh, comprit Lucy, sentant remonté en elle les relents de honte de sa Maison, lié à leur passé obscur. Oui, d’accord … Donc … (elle reporta son attention sur le fantôme). Des Serpentards vous persécutaient ?

Les yeux du fantôme s’assombrirent. Puis l’instant d’après, il disparut de la vue de Lucy, si vite qu’elle ne put voir ses mouvements. Elle échangea un regard avec Gethin, qui écarta les bras en terme d’impuissance. Ils fouillèrent la pièce, scrutant les plafonds avec attention, avant que le Gryffondor de pointe des voilures à proximité de la trappe qui menait à la Salle de Divination. Le Petit Photographe y était allongé, le nez dépassant, ses grands yeux écarquillés. Lucy tenta s’adoucir un maximum son regard.

-Je suis désolée pour le mal qu’à fait ma Maison, s’excusa-t-elle platement, sincère. Mais je peux vous assurer que … cela a changé. Les Serpentards sont moins anti-moldu qu’avant. Tout s’est apaisé, après la guerre.
-Mon frère n’est pas d’accord, répliqua la voix étouffée du fantôme.

Et il disparut aussi souplement que la dernière fois, prenant les élèves au dépourvu. Ils le découvrirent derrière une armure, les toisant de ses yeux vides et fantomatiques. La phrase qu’il avait prononcé avait piqué l’intérêt de Lucy.

-Dennis n’est pas d’accord ? Pourquoi ?
-Il dit que Serpentard est un ramassis d’enfants d’anciens criminels.
-Je suis la nièce de Ginny Weasley, fit remarqué Lucy en posant la main sur son insigne de préfète. Elle s’est mariée à Harry Potter, vous le saviez ? Harry est mon oncle. J’ai l’air d’être la fille d’un ancien criminel ?
-Harry nous a trahis.

Et la voix se dématérialisa à nouveau, laissant derrière elle les échos de ses mots. Mots qui ébranlèrent Lucy. « Harry nous a trahis ».

-Colin ? Expliquez-moi, je ne comprends pas !

Gethin ne semblait pas aussi perdu que Lucy. Il regardait tranquillement la pièce et assister à leur conversation comme s’ils parlaient de la façon dont il fallait placer leur chaudron. Un comportement nonchalant qui commençait à agacer Lucy, comme il était significatif : Gethin voulait qu’elle parle au Petit Photographe. Pourquoi ? Elle commençait lentement à le discernait. Elle scruta la pièce du regard, cherchant le fantôme fuyant, avant de le repérer caché derrière une poutre.

-Harry vous a trahis, répéta Lucy avec fermeté. Pourquoi ? Il s’est battu pour vous …
-Il nous a trahis, continua simplement le Petit Photographe. Il laisse les Serpentards répandre leur venin. Il ne nous protège plus. Il n’a jamais réussi. Il n’a pas empêché le monstre de m’avoir.
-Le monstre ? Vous parlez de quel monstre, Colin ?

Son visage disparut derrière la poutre. Pourtant, malgré tout, et à la plus grande stupeur de Lucy, il continua de parler :

-Le monstre qui hante le château. Fais attention. Il ne faut pas … J’ai vu ses yeux et il ne fallait pas. Il y a d’autres monstres, ils sont venus, tout pleins, tout noirs, des monstres Serpentards qui répandent leur venin et nous font du mal comme le monstre …

Ces paroles commençaient à être incohérentes, et le ton de sa voix changeait : elle était plus rauque, empreinte d’une colère sourde qui n’annonçait rien de bon. Pourtant, Lucy commençait à voir la lumière dans l’ombre, de la logique dans ces propos brumeux. La vie de Colin prenait sens dans l’esprit de Lucy.

-La chambre des Secrets, souffla-t-elle.
-Quoi ?

Gethin la regardait, les sourcils froncés, et avait l’air troublé pour la première fois de l’entretien. Malgré tout, Lucy laissa échapper un sourire.

-Ne me dis pas que tu ne sais ce qu’est la Chambre des Secrets ?
-C’était sur la photo du début d’année, se souvint le Gryffondor, toujours dérouté. Mais … Je ne sais pas vraiment …
-Oh Gethin, tu me déçois ! Et tu n’as jamais lu l’Histoire de Poudlard ?

Cette fois, le regard de Gethin se fit noir. Peut-être n’était-ce pas la première fois que l’on lui faisait la réflexion. Lucy lui résuma rapidement ce qui s’était passé des années avant, et un long gémissement se faisait entendre du coté de Colin Crivey. Les yeux de Gethin s’assombrirent.

-Donc tu me dis qu’il y a un temps où les nés-moldus étaient traqués par un monstre qui les assassinait ?
-De mémoire, une seule personne est morte, rectifia Lucy, penaude. Et c’est un temps révolu, la Chambre des Secrets c’est plus … qu’un souvenir sombre. Mais un souvenir quand même.
-Les gens de la seconde ouverture devaient aussi penser que ce n’était qu’un souvenir.

Le ton était amer et Lucy s’en sentit presque blessé. La Chambre des Secrets était quelque chose de sombres et en soi, elle comprenait que cela ébranle Gethin. Mais elle avait peur que son amertume l’atteigne, elle qui était la préfète de la Maison associé à cette obscure histoire.

-Ce n’est pas pareil, Geth. Les deux fois, c’était Voldemort le responsable.
-A deux époques différentes ?!
-C’est compliqué … Et même encore maintenant j’ignore les détails, les parents et l’Histoire de Poudlard sont assez avares là-dessus. On sait juste que c’était Voldemort les deux fois, parce qu’il était le descendant du créateur de la chambre, Salazar Serpentard, et que seul lui pouvait contrôler le monstre. Bref, tout ça pour dire que c’était l’œuvre d’un seul homme, pas d’une pensée générale.
-Parce que tu veux dire qu’à Poudlard, personne n’est anti-né-moldu ?!

Cette fois, c’était Colin Crivey qui s’était écrié. Lucy leva les yeux pour l’apercevoir, mais il avait à nouveau disparu. Elle voulut se retourner vers Gethin les sourcils froncés, et étouffa un cri en se retrouvant face au Petit Photographe. Lequel méritait parfaitement son surnom, car même flottant à quelques centimètres du sol, il ne dépassait pas Lucy. Pour la première fois, elle l’avait proche d’elle et elle fut frappée de voir la version juvénile de son professeur d’Arithmancie. Et pour la première fois, elle remarqua cette noirceur au niveau de la poitrine. Les pans de sa robe semblaient avoir été brulés. Son visage avait changé du tout au tout : de juvénile et timide, il était à présent empreint de colère et de hargne toute particulière, crispé par l’amertume.

-Non, admit-t-elle devant le regard du fantôme qu’elle devinait flamboyant. Il y a des anti-moldus, comme à votre époque … Mais il ne faut pas en faire une majorité. Ni tout assimilié à Serpentard.
-Ils m’ont persécuté ! Toute ma vie ils m’ont torturé ! Ils m’ont tués ! Et Harry n’a rien fait !

Colin Crivey semblait perdre le contrôle. Ses traits étaient crispés et sa silhouette s’était blanchie. Lucy recula d’un pas, prise de court par l’éclat du fantôme.

-Je suis sûre que mon oncle a …
-Il n’a rien fait ! Il a laissé le monstre m’avoir, il nous a abandonné à Poudlard, il les a laissé me tuer, il n’a rien fait, Harry nous a trahis ! Et maintenant il laisse les monstres revenir ! Ils étaient mis en cage et il les laisse revenir et répandre leur venin ! Il nous a trahis !

Sa voix s’amplifiait à mesure de ses mots et même Gethin parut vaguement s’en inquiéter, se retournant vers Lucy avec de grands yeux. Elle-même ne savait pas trop comment gérer la fureur du fantôme et aurait été partisante du repli, si la colère de Colin n’était pas une telle source d’information.

-Expliquez-moi, plaida Lucy avec douceur, dans l’espoir de l’apaiser. En quoi Harry vous a-t-il trahis … ?
-Il laisse revenir les monstres ! vociféra Colin, les yeux exorbités. Il les laisse revenir, il ne m’a pas protégé ! Qu’il aille au diable, qu’il s’en aille, lui et tous les enfants de criminels, tous les Serpentards, qu’ils brulent ! Qu’ils brulent tous !

Et là-dessus, il disparut complétement en un cri de rage, passant à travers le mur pour s’envoler vers les hauteurs de Poudlard. Tétanisée, Lucy trouva la force de baisser les yeux vers Gethin. Il semblait lui aussi figé et fixait l’endroit où avait disparu le fantôme, ses yeux gris écarquillés.

-Hey bien, soupira Lucy, tentant de se reprendre. Heureusement qu’il est timide parce que s’il parle comme ça à tous les Serpentards …
-Ça doit être ça, bredouilla le Gryffondor, l’air dérouté. Avec moi, il ne s’est jamais comporté comme ça. Il me parlait normalement, à part le fait qu’il était très timide. Peut-être le fait que tu sois Serpentard …
-Mais comment tu me le connais ? Louis m’a dit que seuls ceux qui ont fait Divination ont pu apercevoir le Petit Photographe …
-Tu as fait Divination ?

Lucy secoua la tête et Gethin eut un petit sourire entendu.

-Alors comment tu connais son existence, toi ? Et tu en savais plus que moi. Je ne savais pas que son frère était prof ici.
-Petit frère, oui. Prof d’Arithmancie qui déteste les Serpentards – ce qui explique que Adam ait des meilleures notes que moi en cette matière.
-Je vois. Et donc, comment tu as su tout ça ?

Lucy lui narra rapidement la mésaventure de Louis, qui avait suivi Denis Crivey jusque ici avant de se faire intercepter par oncle Harry, qui lui avait raconté les liens entre le professeur et le fantôme.

-C’est toujours plus facile quand on a des bonnes sources, plaisanta Gethin.
-Ne m’entraine pas sur ce terrain là, le gnome, niveau information tu n’es pas à plaindre – et tu sais de quoi je parle. D’ailleurs, parlons-en de ce traquenard !
-Ce n’était pas un traquenard !
-Mais ton don t’a un peu aidé, non ? Tu m’as amené ici parce que tu avais l’intuition que j’aurais besoin de rencontrer le Petit Photographe.

Gethin jeta un regard ennuyé à Lucy et montra son mécontentement en commençant à descendre de la Tour Nord. La jeune fille laissa échapper un petit rire.

-Où est-ce que tu vas comme ça ?
-Dans ma Salle Commune !
-Je pensais que tu n’avais pas envie d’y aller pour ne pas être dans la tumulte. Donc c’était bien une fausse excuse ?
-Tu es pénible, Lucy !

Mais il s’était arrêté dans l’escalier, contemplant la préfète avec une moue boudeuse. Lucy sourit avec indulgence et le rejoignit.

-Ce n’est rien, mais la prochaine fois, dis-moi la vérité au lieu de me baratiner.
-Je ne savais pas ce qu’il allait se passer, alors j’ai préféré me taire. Mais donc … (Il lui jeta un petit regard, à la fois timide et frustré). Ça t’a aidé ?

Lucy perdit son sourire. Elle songea à nouveau à toutes les phrases incompréhensibles de Colin Crivey, mais qui dans son esprit faisait sens. Le fantôme mélangeait vraisemblablement les gens et les époques – et les monstres, surtout. Mais Lucy avait réussi à mettre de l’ordre dans tout cela. Et il fallait absolument qu’elle en parle à Luke.

-Je crois. Il faut que je remette tout ça à plat … Et toi, ça t’a évoqué quelque chose ?

Gethin garda un instant le silence, et Lucy vit son visage s’assombrir et ses yeux scruter l’obscurité, comme si elle pouvait lui donner la réponse.

-Je ne sais pas trop, avoua-t-il. Ça a été assez étrange, comme entretien. Mais il y a ce qu’il a dit à la fin. Sur le fait que Harry, les enfants de criminels et les Serpentards devaient … bruler. Je ne sais pas mais … oui, je dirais que ça m’évoque quelque chose. Et pas quelque chose de bien. Je te dirais quand j’en sentirais plus. Et c’est quoi le lien entre Colin et la Chambre des Secrets ?
-Il a parlé de monstre. Un monstre dont il a vu les yeux et qui l’a eu. Je pense qu’il fait référence au monstre de la Chambre des Secrets. Peut-être qu’il a été agressé il y a vingt ans.
-C’était quel genre de monstre ?
-Aucune idée. Je t’ai dit, Gethin, les gens sont assez avares de détails sur la Chambre. Mais ne t’en fais, aux dernières nouvelles, mon oncle l’a tué.

Gethin hocha doucement la tête. Il lui expliqua qu’il avait rencontré le Petit Photographe en début d’année, alors qu’il songeait à demander des conseils en divination à Sibylle Trelawney – sans tout lui révéler, en faisant passer cela pour de la curiosité. Mais une voix l’en avait empêché, arguant que c’était inutile. C’était ainsi que Gethin avait découvert Colin Crivey, le Petit Photographe de la tour Nord.

-Mais … C’est lui qui t’a parlé de lui-même ? Je pensais qu’il se cachait dès qu’il voyait un élève.
-Je ne sais pas, dit Gethin en haussant les épaules. Peut-être … qu’il a décidé qu’il m’aimerait bien ?

Lucy garda le silence, dubitative, et détailla le garçon. Il avait l’air moins maladif, plus soucieux, et malgré le fait qu’elle le trouvait grandi, il restait petit comparé à la moyenne. Finalement, elle vit ce que le fantôme avait pu trouver en Gethin : un reflet de lui-même. Un garçon né-moldu, petit et chétif, envoyé à Gryffondor, et malmené par certain Serpentard.

-Très bien, soupira Lucy avant d’ébouriffer les cheveux du garçon. Tu m’en réserves encore ce genre de surprise ?
-Je t’en ferais part, si c’était le cas. Pour l’instant, non.
-Et McGonagall ? Tu as réfléchi ?

Gethin blêmit et regarda furtivement autour de lui comme un animal pris au piège. Lucy s’en voulut presque d’abordait la question, mais elle était cruciale. Shannon avait raison : Gethin était la seule chose qui reliait Laureen à l’enquête, et était autant en danger que les potentielles victimes. Bien que Campbell n’ait toujours pas reprit les cours de Potion (oncle Harry refusait de dire ce qui résultait des entretiens avec elle), Lucy doutait que cela soit totalement fini – et son entretien avec Colin Crivey ne faisait que renforcer cette impression.

-C’est important, Gethin, insista-t-elle en constatant qu’il ne répondait pas. Tu seras plus en sécurité s’il y a des gens important pour te protéger.
-Se servir de moi, oui, maugréa-t-il, le visage sombre.
-McGonagall ne se servirait pas de toi. Au contraire, je la crois du genre à empêcher tous les profiteurs de t’approcher. Mon oncle sera du même genre et je tuerais mon père s’il n’est pas dans la même optique.
-La directrice, le directeur du bureau des Aurors et le Ministre lui-même, comptabilisa Gethin, sarcastique. Je ne suis pas sûre que ça intéresse autant de monde – ni que ça en restera à juste ses trois là.
-Ça les intéressera, non seulement pour les besoins de l’enquête, mais aussi pour ton bien-être. McGonagall pourra faire beaucoup pour te faciliter la vie. Pareil pour mon père. Et je suis sûre qu’on pourra garder le secret dans un cercle restreint.

Gethin avait l’air sceptique, mais paraissait moins buté qu’Adam sur la question – et c’était pour cette raison que Lucy traitait directement avec lui.

-Je vais voir, marmonna-t-il finalement alors qu’ils atteignaient le septième étage. Bon. J’ai un devoir de Métamorphose à rendre pour demain alors …
-Et moi il faut que je me mettre à penser aux BUSEs.
-C’est quand ?
-Dans deux semaines.

Lucy ne put s’empêcher de se rembrunirent. Du fait du décalage des finales de Quidditch et des examens, les BUSE tombaient la semaine de son anniversaire, et ce n’était pas pour lui plaire. Ils arrivèrent finalement devant le portrait de la Grosse Dame, qui les lorgna d’un air mauvais.

-De retour ? s’enquit-t-elle d’un air dédaigneux. Tu as retrouvé le mot de passe ?
-Je crois, sourit Gethin d’un air innoncent avant de se retourner vers Lucy. Mais tu ne dois pas l’entendre, sinon elle va se fâcher. J’espère que ça t’a aidé.

Lucy sourit à Gethin et lui ébouriffa les cheveux pour toute réponse. Elle ignorait si ça l’aidait. Mais ce qu’elle savait, c’était qu’il fallait qu’elle en parle de toute urgence.

***


* Burn Them All ! : Ce que répète the Mad King dans GoT avant qu'il soit tué.
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Lucy Weasley - Chapitre 38 - 2 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

*deuxième partie*


-Et attention à ce coup de Drinkwater et … outch ! C’était violent ! J’espère que Flinch-Fletchley ne s’est pas fait trop mal, c’était un cognard violent de la part du Batteur de Serdaigle …
-Trésor, on s’en fiche de cela : tout ce qui peut handicaper l’équipe adverse est bon pour nous !
-Weasley ! Plus d’impartialité je vous pris !
-Oui, enchérit Luke à coté de Lucy. Et arrêtez un peu avec vos « trésors », vous me donnez la nausée.
-Dis-toi que c’est leur avant-dernier match en temps que commentateur, rappela Adam, sans parvenir à sourire. L’an prochain on sera tranquille.
-A la bonne heure ! Bon, revenons à nos moutons. Weasley, qu’est ce qu’il t’a dit le bébé-Scampers ?

Lucy eut un sourire désabusé et détacha ses yeux du terrain pour les ramener sur Luke. C’était la première finale, Serdaigle contre Poufsouffle – et l’équipe de Stephen McGreggor se faisait copieusement laminée. Pourtant, Erin Flinch-Fletchley, cette prometteuse Poursuiveuse, marquait but sur but, et combinait parfaitement avec Stephen. Mais leur partenaire ne parvenait pas à garder le souffle plus d’une minute, leurs Batteurs étaient d’une faiblesse incroyable et leur gardien n’avait pas fait le moindre arrêt depuis le début du match. Et ils ne pouvaient pas comptaient sur leur Attrapeur, Edward Smith, qui se ferait assurément manger tout cru par l’invaincue Jina Kane. De ce fait, Serdaigle menait 210 à 60, et les Weasley est notre Roi commençaient à résonner dans le stade pour soutenir Hugo, le Gardien de Serdaigle. Lucy voyait Jina rayonner d’ici. Si Serdaigle coutinuait sur cette lancée, il se pourrait qu’ils puissent brimer la deuxième place du classement, si Serpentard ou Gryffonfor perdaient assez largement – et c’était sans doute pour cela qu’elle tardait tant à attraper le Vif d’Or, pour laisser le temps à ses Poursuiveurs d’alourdir le score.

-Aïe, commenta Lucy en reportant son attention sur le match. Erin n’a pas l’air de revenir sur le terrain, ça craint d’autant plus pour Poufsouffle …
-Weasley, lâche le match y’a plus important. Répète-moi encore ton histoire, que je m’en imprègne.

Adam semblait avoir la même demande, si Lucy en jugeait par ses yeux noisettes inquisiteurs posés sur elle. La jeune fille soupira profondément, et narra à nouveau ce qu’il s’était passé dans la Tour Nord, assez bas pour que les gens alentours ne comprennent pas, assez fort pour que sa voix atteigne Adam, de l’autre coté de Luke. Ils avaient décidés de regarder le match ensemble, dans les hauteurs du terrain, comme Lucy en avait l’habitude. Mais cela avait cet autre avantage qu’ils étaient relativement éloignés des autres personnes, plus bas et massées en groupe dans les gradins, ce qui était hautement appréciable puisqu’ils passaient la moitié de leur temps à éviter les foules. Cependant, Luke avait exigé de se mettre entre Lucy et Adam, pour être assuré de ne pas « porter la chandelle », ce qui était assez inconfortable pour raconter l’histoire aux des garçons.

-Mon frère passe son temps avec un fantôme, marmonna Adam quand Lucy eut à nouveau achevé son récit.
-Ce gosse est plein de surprise, enchérit Luke en hochant la tête l’air docte. Et là, honnêtement, ça nous est fort utile. Campbell n’est peut-être pas la seule prof de Poudlard impliquée dans cette histoire.
-Crivey ? devina Adam, l’air profondément sceptique. Il est incapable de lacer ses chaussures seuls, je suis sûr.

Lucy laissa échapper un ricanement, car cela devait être proche de la réalité. La remarque arracha même un sourire à Luke.

-Certes, admit le préfet. Mais ce que le fantôme a dit … Bon sang je sens que c’est important mais ça ne fait pas encore sens dans ma tête !
-Ça fait sens dans la mienne.

Luke et Adam tournèrent des yeux consternés sur Lucy, l’air d’attendre la suite avec impatience. La jeune fille pinça des lèvres, peu assurée.

-Je suis presque sûre qu’il faisait parti des victimes de la Chambre des Secrets – comme Campbell. Il devait être en première année, d’après les calculs donc c’est assez traumatisant pour la suite … Si on ajoute à ça qu’en temps que né-moldu, les Serpentards n’ont pas dû lui faire de cadeaux.
-Une raison suffisante pour nous détester, approuva Luke en hochant sombrement la tête.
-Et encore un but pour Serdaigle ! vociféra Dominique dans son mégaphone, provoquant la liesse des supporters en bleu et bronze. Juliet Shelby fait porter le score à 220 à 60 !
-Ils sont font vraiment exterminer, compatit Adam alors que certains supporters de Poufsouffle sortaient prématurément du stade. Quoi d’autre, Lucy ?

La jeune fille regarda d’abord la fin de l’action de Poufsouffle, qui s’acheva sur un bel arrêt d’Hugo. Lorcan commença alors à louer de manière un peu trop insistante le Gardien de Serdaigle et elle se détourna du match.

-Je suis aussi presque certaine – il faudrait que je demande à mon oncle … Bref, je suis presque sûre qu’il est mort pendant la bataille de Poudlard.
-Ce serait un peu gros, quand même, fit Adam avec un froncement de sourcil.
-Et moi j’ai besoin d’un rappel historique, ajouta Luke, l’air vaguement penaud. J’avoue que je mise pas franchement sur l’Histoire de la Magie pour les BUSEs.
-OK. Septième année de ton père, début mai, Harry revient à Poudlard, Voldemort le sait et se ramène, et c’est la grande bataille, d’accord ? C’est là que Voldemort a été détruit. Pas mal de gens sont morts, là. Mon oncle Fred, les parents de Teddy …
-Et tu penses que le frère de Crivey pourrait être une des victimes ?

Lucy hésita une seconde avant de hocher la tête.

-Oui. Il était tout sale, tout ébouriffé, comme si il avait participer à une bataille. Son appareil photo est cassé. Et Il a une grosse trace de brulure sur le torse, je pense que c’est là où le ssortilège a dû l’atteindre. Et surtout ce qu’il a dit … « Ils m’ont tué ». Il parlait des monstres – C’est assez incohérent, cette partie là, je n’ai pas compris grand chose mais je pense qu’il confondait le monstre de Serpentard avec les Serpentards qui lui ont fait du mal. Ou ce qu’il assimile à des Serpentards.
-Et s’il avait une quinzaine d’année, on se demande bien ce qui a pu le tuer, ironisa Luke. Franchement Scampers, pourquoi on tuerait un garçon de quinze ans et né-moldu à l’apogée du pouvoir de Voldemort ?

Adam parut vaguement gêné. Lucy comprit un instant plus tard : il était lui-même un garçon de seize ans, et né-moldu. Sans doute devait-il s’imaginer ce qu’il serait advenu de lui à la même époque.

-Bon, d’accord, ça se tient, finit par céder Adam alors que l’Attrapeur de Poufsouffle fonçait dans Stephen MacGreggor sans raison apparente. Le Petit Photographe est sans doute une victime de la Chambre et de la guerre. Et alors ?
-Et alors ? répéta Luke, jugeant Adam l’air incrédule. Alors ça fait de son frère, qui a sans doute souffert de tout ça, un suspect idéal ! Il correspond autant que Campbell au profil, Scampers, comment tu … ?

La voix de Luke fut couverte par le fracas de la foule : Serdaigle venait de marquer un nouveau but et Lucy hésita franchement à aller consoler Shannon, quelque mètres en dessous d’elle, assise à coté de Mary Arlett. La jeune fille paraissait au bord des larmes.

-D’accord, j’ai compris tout ça, assura Adam une fois que la liesse se fut calmée. Même si je reste sceptique – Crivey, quoi …
-Il ne faut jamais se fier aux apparences, déclama Luke d’un air docte. Par exemple, je n’aurais jamais cru que ton frère avait des problèmes de visions, mais c’est le cas.

Adam lui jeta un regard agacé, mais Lucy sourit d’un air amusé.

-Je pense que ça vaut le coup d’enquêter, insista le préfet, les yeux sombres étincelant. J’irais à la bibliothèque regarder toutes les archives de la Bataille de Poudlard, et peut-être que bébé-Scampers pourra tirer les vers du nez du fantôme.

Lucy ne pouvait que être d’accord sur le principe. Adam les considéra tout deux d’un air neutre, avant de se prendre le visage entre les mains.

-Dites ? Est-ce qu’on ne fait pas le contraire de ce qu’on est censé faire, là ?
-C’est-à-dire ?
-La scène de la dernière fois n’a pas suffit ? Vous voulez continuer à enquêter dans l’ombre ?

Lucy se dandina sur le banc, embarrassé par le ton accusateur de Adam. Elle se sentait prise en faute comme une petite fille, et Luke paraissait ressentir la même chose.

-Ce n’est pas faux, admit Lucy avec regret. Alors … J’en parlerais à oncle Harry, peut-être ?
-Est-ce que c’est franchement utile ? s’assura Adam.
-Scampers, ce fantôme dit ouvertement que les Serpentards sont un ramassis d’enfants de criminel qu’il faut bruler, rappela rudement Luke. S’il n’arrête pas de répéter ça à son frère, on a vraiment finir par flamber.

A ces mots, Adam se figea complétement. Lucy et Luke l’interrogèrent du regard.

-D’accord, c’est peut-être stupide, entonna-t-il avec prudence. Et ça contredit ce que je viens de dire. Mais … Un dragon, ça brule, non ?
-Oui c’est le principe d’un dragon, ça crache du feu, railla Luke en levant les yeux au ciel. Ou est-ce … ?
-Edward Smith semble avoir repéré le Vif d’Or ! cria Lorcan depuis les tribunes. Il s’élance comme une fusée, olalala Jina où es-tu ? Pourquoi tu voles dans la direction opposée ?!
-J’aimerais bien qu’ils arrêtent de me couper, maugréa Luke.
-… Trésor, je pense que Smith n’a pas repéré le vif d’Or, le détrompa Dominique, jumelles vissées à ses yeux. Mais l’éclat du bracelet de Sophie Faucett …

Lucy laissa échapper un petit rire quand Smith cessa net sa course qui le menait à la Batteuse de Poufsouffle, pilant tellement qu’il faillit être propulsé de son balai. La préfète voyait Jina rire d’ici, tapant la main de son Batteur Charles Corner d’un air conquérant.

-Ce mec est un blaireau, marmonna Adam, un léger sourire s’échappant sur ses lèvres.
-Normal, j’en envie de dire, c’est des Poufsouffles.
-Tout les Poufsouffles ne sont pas des blaireaux, fit remarquer Lucy avec malice. Shannon n’est pas un blaireau.
-Shannon est l’exception qui confirme la règle. Bon, Scampers, où est-ce que tu veux en venir ? Un dragon ça brule et alors ?

Lucy sentit son sang se glacer dans ses veines et jeta un regard épouvanté à Adam. Elle venait de comprendre ce à quoi songeait Adam.

-Le bébé Noir des Hébrides, réalisa-t-elle, alors que son petit-ami opinait du chef. Il … Il venait des cachots. Tu … Tu penses qu’il a été mis là sciemment ? Pour … Nous bruler ?

Luke ouvrit des grands yeux interdits, et passa sa main sur sa gorge en déglutissant.

-Ah. Bon, pour l’instant, je dirais plus qu’on essaie de nous noyer, mais … Peut-être qu’il a décidé une fois de nous bruler.
-C’est une des seules choses qui avaient capté l’attention de Gethin, enchérit Lucy l’air sombre. Le fait que Colin veuille nous bruler.
-Ça peut se comprendre.
-Non, je veux dire qui réveillait un peu son intuition. Bref. Il faudra qu’on surveille ça.
-On ? répéta Adam avec un froncement de sourcils.

Lucy s’apprêtait à rectifier, mais dû y renoncer quand Lorcan et Dominique se mirent à hurler de rire dans leur mégaphone. Un Batteur de Poufsouffle venait de confondre la tête de Stephen MacGreggor avec un cognard et avait voulu lui donner un coup de batte. Le Poursuiveur ne devait sa santé qu’à ses reflexes, mais avait malencontreusement lâché le souffle, qui s’était écrasée sur la tête de Erin Flinch-Fletchley qui venait juste de revenir sur le terrain. La pauvre troisième année saignait abondement du nez.

-Mon cœur est cruelle.

Lucy sursauta et Luke laissa presque tomber sa bièraubeurre de surprise. Leurs trois regards se rivèrent sur leur droite, où arrivait un James Potter triomphant, flaquée de Louis (et de sa trompe dont il n’avait pas réussi à se débarrasser) et Scorpius. Lucy sentit un sourire idiot fleurir sur ses lèvres. Revoir les Mousquetaires ainsi réunit lui donner du baume au cœur. Visiblement, Luke et Adam n’étaient pas du même avis, car l’un se rembrunit quand les sixièmes années s’assirent devant eux, et l’autre jeta un regard si noir à la nuque de James que Lucy en eut des frissons.

-Elle joue au chat et à la souris avec Smith, poursuivit James avec flegme, les yeux rivés sur la silhouette bleue de Jina. Elle sait qu’il ne peut pas trouver le Vif d’Or seul – c’est le seul match où elle peut faire preuve d’initiative.
-Elle attend que ses Poursuiveurs aient marqué un maximum de but, comprit Lucy avec un sourire entendu. Ça se comprend, si elle gagne assez largement, elle pourra potentiellement passer deuxième.
-Il faudrait vraiment que vous perdiez de beaucoup.

Lucy donna un coup dans la tête de son cousin, qui glapit sans riposter.

-Vous venez juste d’arriver ? demanda Luke à Scorpius, le seul Mousquetaire qui trouvait grâce à ses yeux.
-Non, on a squatté avec les Weasley. Roxanne commençait à être pénible, alors j’ai sonné la retraite. C’est plus tranquille, ici. Lily est surexcitée, mais je pense qu’elle est nerveuse pour le match. (Il se tourna et tapota le genou d’Adam). Tu dois l’être aussi, en tant que nouveau capitaine.
-Capitaine provisoire, rectifia Adam avec un nouveau regard incendiaire pour James et Lucy. Je rends le brassard dès le coup de sifflet final.
-Et la victoire de Serpentard, ajouta Luke avec un sourire malicieux.

Pour toute réponse, Adam le lorgna d’un air mauvais et s’éloigner un peu du préfet. Il n’avait toujours pas digéré le fait d’être nommé Capitaine – encore une fois, il démontrait sa haine de perdre le contrôle des situations.

-Et un nouveau but pour Serdaigle ! s’extasia Lorcan, qui sautait presque de joie dans les tribunes. On ne gagnera pas la coupe mais on finira sur une sacrée note, merci Jina !
-Oui et attrape le Vif d’Or ma grande. Franchement, j’ai presque pitié pour l’équipe de Poufsouffle.
-Aucune pitié dans le Quidditch, trésor ! Achève-les, Jina, kill !
-Scamander ! le réprimanda McGonagall. Faites attention à ce que vous dites ! Déjà que votre frère est sur la sellette, ça me dérangerait d’avoir à vous virez tout les deux avant de la fin de l’année !
-Les frères Scamander, ces élèves parfaits, tout les deux gronder par cette douce McGonagall, commenta Louis avec son accent nasillard. Poudlard marche sur la tête.
-Et quand est-ce que tu vas te débarrasser de cette chose ? s’enquit Lucy en désignant sa trompe grise.

Quelqu’un avait noué des rubans rouges et or tout du long, de telle sorte que Lucy était persuadée qu’aucune fille ne gloussait autour de lui en ce moment.

-C’est affreux, Weasley, se moqua méchamment Luke sans ménagement. Comment fait ta copine pour t’embrasser ?
-Et la tienne ? Ta tête est presque aussi repoussante que celle du calamar géant.
-Au moins elle n’est pas forcée de passer sous une trompe.

Scorpius et Lucy échangèrent un regard charger de désespoir, et Adam soupira profondément, la joue collée contre son poing. Louis s’apprêtait à répliquer quand la voix de Lorcan s’emballa de l’autre coté du stade.

-Ah, Jina bouge enfin ! J’ai l’impression qu’elle a enfin aperçu le Vif d’Or ! Elle décale de Smith, et fonce telle une merveilleuse flèche bleu portée par des héliopathes … !
-Smith tente de la suivre mais il perd du terrain, Jina est trop rapide, elle s’élance … Ah vas-y Jin, donne-leur le coup de grâce, allez !
-ELLE L’A ! SERDAIGLE L’EMPORTE AAAAAAAAAAAH C’EST MERVEILLEUX, DOM, 380 A 50 AAAAH C’EST LA PLUS LARGE VICTOIRE DE LA SAISON ! AAAAH DOM POUR NOTRE DERNIER MATCH EN TANT QUE COMMENTATEUR DE SERDAIGLE …

Un gros bruit de mouillé indiqua que Lorcan et Dominique s’embrassaient, et la réprimande criarde de McGonagall conforta Lucy sans son idée. Lucy grimaça et elle ne fut pas la seule. Louis alla jusqu'à se cacher pudiquement les yeux.

-Oh par Merlin, grommela-t-il alors que les Serdaigles laissaient échapper leur joie. Cette fille n’est pas ma sœur, non non. Olala, qu’est ce que ce sera quand ils se marieront ?
-Oh ne parle pas de malheur, répliqua James, qui s’était levée pour applaudir sa petite-amie. Les mariages, il n’y a rien de plus déprimant, je trouve. Un couple niais qui sourit sans raison, plein d’invités béat et obligation de bien se tenir. Et de porter un costume ! Quelle idée ! Je hais les nœuds papillons !
-Victoire ne se marie pas l'année prochaine ? rappela Lucy
-Oh le cauchemar …, gémirent Louis et James en chœur.
-Ce n’est pas si terrible, affirma Adam avec un sourire moqueur. Ma sœur Meredith s’est mariée il y a deux ans, et à part le diaporama gênant avec plein de photo embarrassante … Je ne sais pas encore si mon beau-frère pleurait de joie ou de honte.
-C’est quoi un diaporama ?

Adam résuma brièvement et Louis ouvrit de grands yeux intéressés, exigeant d’avoir cette technologie pour le mariage de sa sœur. Selon lui, ce serait le seul moyen légal de faire du grabuge et de mettre Victoire en rage. Lucy sourit d’un air amusé et leva les yeux pour voir l’équipe de Serdaigle faire un tour d’honneur.

-Oh, Louis, ta copine a l’air déprimé, commenta Scorpius en pointant les gradins inférieurs, où Shannon contemplait le terrain l’air blasé.
-Son équipe vient de se faire laminer, normal, répondit-t-il avec son accent nasillard. Et bien fait.
-Elle ne mérite pas ça, répliqua Adam. Shannon est adorable.

Lucy s’efforça de réprimer le rire qui lui secouait la poitrine, et Louis lui jeta un regard noir. James finit par descendre les gradins à toute volée et Lucy le vit soulever une Jina rayonnante.

-Oh par Merlin, soupira Scorpius en se levant. Trop de bon sentiment dans ce monde, je vais faire une overdose. Tu viens, Louis ?
-Ouais. Attend, je dois négocier mon retour à la vie normale. Je te rejoins à la Salle Commune ?
-Celle de Serdaigle, plutôt, il va sans doute y avoir une fête. (Scorpius donna une tape dans l’épaule d’Adam). Que cette victoire t’inspire pour samedi prochain !
-Mais qu’ils arrêtent de me mettre la pression, gémit Adam en se prenant la tête entre les mains, alors que les Mousquetaires descendaient des gradins.
-Et pourquoi Weasley va voir Finnigan ?

Lucy masqua son hilarité de son mieux quand elle vit la Poufsouffle, furibonde, se lever d’un bon et fuir devant un Louis hors de lui. Cette histoire devenait absolument intéressante.

-On s’en fiche de ça, rétorqua Adam en levant les yeux au ciel. Ce n’est pas nos affaires. En revanche, maintenant que les fauteurs de troubles sont partis, retournons à nos moutons. Qu’est ce que vous voulez faire du Petit Photographe ?
-C’est à regret que je suis obligé de me ranger à ton avis, céda Luke avec une note de déception dans la voix. Je n’ai pas franchement envie que McGonagall rappelle mes parents.
-Ni les miens, renchérit Lucy en hochant la tête. J’irais en parler à oncle Harry ce soir – sans évoquer Gethin, évidemment.
-Et ça commence à être problématique, ajouta sombrement le préfet. Il est présent partout, ce gosse et on l’occulte tout le temps. Comment tu veux que les adultes ne voient pas la faille, Scampers ?

Adam se rembrunit et son regard vagabonda dans les bassesses des gradins. Gethin était avec deux de ses amis premières année au premier rang, observant l’exultation des Serdaigles avec un intérêt poli.

-De toute façon c’est à lui de décider, trancha Lucy avec fermeté. Même si ce serait plus confortable que tu le pousses dans notre sens, Scampers.

Adam ne répondit pas, se contentant de se lever silencieusement, les mains dans les poches et descendit les marches jusque son frère. Luke et Lucy échangèrent un regard.

-Il est beaucoup moins drôle depuis qu’il est Capitaine, commenta le Serpentard, un sourcil relevé.
-Rien n’est fini dans cette histoire. Et je pense qu’il continue à s’inquiéter pour Gethin.
-Cool ! Peut-être qu’à force de stresser, il va se rendre compte que la meilleure solution est d’en parler à McGonagall.

Lucy opina du chef passivement. Elle venait de remarquer Alexandra sur la pelouse, qui scrutait les gradins des yeux. Et elle fut ravie de voir que Luke l’avait repérée et s’excusait après de Lucy pour la rejoindre. Il passait de plus en plus de temps ensemble, si bien que Dorothy commençait à se plaindre de plus avoir de temps avec sa meilleure amie. Les yeux de Lucy se posèrent alors sur des silhouettes en cape noires et à l’insigne mauve reconnaissable. Les Aurors quadrillaient toujours le terrains.
Rien n’était encore fini.

***


-C’était un beau match de Quidditch, tu as ta propre finale la semaine prochaine, une fête en ce moment même et des BUSEs à réviser, et tu viens nous parler de ça ?

Victoire considérait Lucy, consternée, ses grands yeux bleus plissés par la suspicion. A ses cotés, Harry la fixait, impassible, sans rien laisser transparaitre de ses émotions. Ils étaient dans le Hall désert, et elle venait de tout raconter sur ce qui s’était passé dans la Tour Nord. Lucy se dandina d’un pied à l’autre.

-Bien … Je pense qu’il vaut mieux que je vous en parle à vous plutôt que d’enquêter seule, non ?
-Ce n’est pas faux, intervint alors Harry avec un léger sourire.
-Je ne parle pas de ça ! répliqua sèchement Victoire, le feu dans les yeux. Mon frère veut montrer des photos hideuses de moi à mon mariage ?

Lucy laissa échapper un sourire coupable et Harry soupira profondément. L’ainée des petits-enfants Weasley semblait hors d’elle et Lucy était persuadée que Louis passerait un mauvais quart d’heure s’il la croisait.

-Mais quand même c’est insensé ! continua-t-elle en secouant ses longs cheveux blond argenté. Et comment il compte s’y prendre ?
-Avec des technologies moldues. Je n’ai pas les détails.
-Victoire, fit alors Harry, l’air vaguement amusé. Tu auras tout le temps de cuisiner ton frère. Pour l’instant, j’aimerais qu’on se concentre sur l’autre chose que Lucy nous a dites.

Victoire piqua un fard, et baissa honteusement le nez.

-Pardon, tu as raison. (Elle reporta son attention sur Lucy). Et donc, toi, comment ça se fait que tu te sois retrouvée dans la Tour Nord ? Tu ne fais même pas Divination !
-Excellente remarque, Vicky.

Harry la scruta à travers ses lunettes, et Lucy sut qu’il lirait son mensonge aussi facilement qu’il engloutissait une tarte à la mélasse. Elle déglutit et servit tout de même l’histoire qu’elle avait préparé – à savoir qu’elle avait été à la recherche du chat de Shannon disparu. Si Victoire parut satisfaite, le regard vert de Harry continua de transpercer le front de Lucy.

-Mais ça va, son chat était finalement dans la Salle Commune des Gryffondors, acheva-t-elle avec un sourire rassurant.
-Tant mieux pour ton amie. Mais tu …
-Victoire, la coupa Harry en mettant sa main sur son épaule. Rejoins Dawlish au septième étage, il doit sans doute avoir besoin d’elle.
-Oh non, oncle Harry ! gémit Victoire avec une moue. Dawlish ? A part comment me faire battre par une vieille grand-mère affublée d’un vautour, je ne vois pas ce qu’il peut m’apprendre.

Le regard de Harry se fit plus incisif et Victoire finit par céder, rejetant ses cheveux sur son épaule et grimpant les marches l’air maussade. Lucy se recroquevilla sur elle-même quand les yeux de son oncle se posèrent sur elle.

-Je vais faire comme si je n’avais pas entendu ce mensonge et te faire confiance, déclara-t-il alors d’un ton dur. Car je suis sûr que maintenant tu as compris qu’il fallait nous parler des choses essentielles.
-D’accord, accepta Lucy dans un filet de voix. Mais ça t’aide, ce que je t’ai dit ?
Un ombre passa sur le visage de Harry.
-J’étais au courant de la plupart des choses. Je connaissais assez bien Colin. C’est McGonagall qui m’a dit qu’il était revenu en tant que fantôme après …

Il s’interrompit, et ce fut à son tour de trépigner, mal à l’aise. Lucy dressa un sourcil, interloquée.

-Après la Bataille de Poudlard ? devina-t-elle. C’est là qu’il est mort ?
-Oui, admit Harry, le visage de plus de plus obscurci. Il avait à peine seize ans …

Son regard se perdit dans le vague, et Lucy songea qu’il devait voir le Hall avec les yeux de ses dix-sept ans, ce jour de mai où Poudlard était tombé dans le chaos.

-Il dit que tu l’as trahis, lâcha Lucy du bout des lèvres.

Harry baissa le nez, ses lunettes faisaient une ombre sur ses joues et assombrissant encore son visage. Lucy avait parlé de cela vaguement avec les garçons, et pour Luke, cela avait constituer la preuve ultime que Crivey était lié à cette histoire : le Petit Photographe vouait une certaine haine à Harry et c’était précisément son fils qui avait été agressé.

-Je sais. J’ai tenté de lui parler, pendant qu’on reconstruisait l’école. Il m’a complétement fui et je n’ai pas insisté. Les gens changent, quand il passe d’un monde à l’autre. Colin est devenu plus timide et plus secret. Et infiniment plus amer.
-Alors … Tu penses que mon professeur …
-Lucy, l’interrompit plus durement Harry en relevant la tête. Je n’ai rien à te dire là-dessus. Mais merci pour m’avoir mis en courant. J’entends ce que tu dis et je te crois. Maintenant, concentre-toi sur tes BUSEs et ton match, d’accord ?

Lucy opina laconiquement, et Harry sourit, relevant une cicatrice qu’il avait sur la joue.

-Enfin pas trop. Ça me ferait mal de voir Gryffondor ne pas gagner la Coupe. Et surtout de voir Lily perdre son premier match.
-Tu dois être fière, dit Lucy avec plus d’entrain. Tes deux enfants qui jouent à ton poste ! En plus, il paraît que Lily est très bonne, elle va donner du fil à retordre à Will…

Ils continuèrent de parler Quidditch de façon plus légère, et à se taquiner sur leurs deux Maisons rivales. Harry commençait à se détendre visiblement quand Lucy éternua, les naseaux irrités par une drôle d’odeur. Son oncle fronça du nez à son tour.

-Les elfes de Maison ont fait bruler quelque chose ? haleta Lucy, face à l’odeur de plus en plus présente.
-Ce serait surprenant.

Il tourna la tête vers la cage d’escalier qui menait aux cachots – c’était de là que semblait venir l’infecte odeur. Lucy et Harry échangèrent un regard, et s’engouffrèrent derechef dans l’escalier. L’Auror qui jeta un regard à la fois amusé et agacé.

-Je peux savoir pourquoi tu me suis ?
-Parce que je suis curieuse de savoir si les elfes ont fait bruler quelque chose. Ou peut-être que c’est Zephan Finnigan qui a encore fait une mauvaise blague dans les cachots ?

Elle avait sciemment parlé de Zephan pour ne pas évoquer les Mousquetaires, plus susceptible à faire ce genre de farces. Mais il apparut assez vite que ce n’était pas une farce. A peine arriver aux pieds des escaliers, ils s'immobilisèrent face au mur, les yeux écarquillés. Lucy sentit son cœur se serrer si fort qu’elle craignait qu’il ne s’arrête de battre. Elle entendit à peine les crépitements au bout du couloir. Elle fixait le mur, tétanisée. Des lettres rouges, luisant comme du sang s’étalaient sur la pierre.

« Qu’ils brulent tous ! »


-Lucy.

La main de Harry s’abattit sur son épaule, et la serra avec force. Lucy put percevoir toute sa tension dans la pression, et dans l’alerte contenue dans sa voix. Elle leva les yeux sur son oncle, dont le visage blafard était éclairé d’une fade lueur orangée.
Orangée ?
Le regard de Lucy fut alors attiré par le bout du couloir. Son sang se figea complétement dans ses veines quand elle aperçut les ombres enflammées sur les murs des corridors. Elle porta une main à sa bouche, horrifiée.

-Lucy, répéta Harry avec plus d’urgence. Va chercher le premier adulte que tu vois, professeur ou Aurors et envoie-moi tout ceux que tu trouveras, d’accord ?
-C’est …, bredouilla-t-elle, le cœur battant la chamade, les larmes aux yeux.

Elle ignorait si c’était à cause du choc, ou de la fumée qui commençait à affluer dans le couloir. La pression sur son épaule se fit presque douloureuse.

-Lucy, vas-y !

Harry la poussa presque vers les escaliers, et Lucy s’écroula contre les marches, tétanisée. L’Auror sortit sèchement sa baguette pour marcher vers le fantôme des flammes, jetant un dernier regard pénétrant à sa nièce. Ce fut ce regard qui rapporta la vitalité dans les muscles de Lucy, et elle sauta sur ses pieds pour grimper les escaliers quatre à quatre. Les larmes dévalaient ses joues et ses yeux la brulait atrocement. Elle n’en revenait pas. Alors qu’elle pensait que tout était fini, que tout s’arrangeait …
Sa Salle Commune brulait.
On avait mis le feu à la Salle Commune de Serpentard.
Sofiaaz

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Re: Lucy Weasley [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

Troooooop biiiiiiiien :mrgreen:

Je ne savais que Colin avait peri pendant la bataille
Mais delà à détester Harry il va un peu fort, Harry avait fait de son mieux pendant cette bataille

Ils m'ont fait mourir de rire quand ils ont commencé à parler de mariage, puis que Louis veuille piquer l'idée de Adam pour le diapo
Et la réaction de Victoria :lol: :lol:

Bref, viiiiite la suiiiiite ❤️❤️❤️
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