Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents [Histoire terminée]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

Ah! Je comprends mieux maintenant :lol:

C'est chouette d'avoir fait ce petit événement pour choisir la couverture =)
Du coup, je préfère la 2ème personnellement ! Je la trouve pas mal, avec le côté campagne qui ressort, le titre et ton nom qui se fondent plutôt bien (je suis pas trop fan des deux autres à cause des espèces de rectangle qui cassent l'homogénéité de l'image :) ). Si je chipotais, je dirais qu'un peu plus de luminosité lui ferait pas de mal, mais c'est un détail ! ;)
La 1ère, c'est celle que j'aime le moins : la forêt est sympa, mais ne rappelle pas tant que ça le contenu de l'histoire et je trouve ce rectangle... assez laid, en fait, désolée :oops: :lol:
La 3ème est pris sous un angle sympa, mais je ne comprends pas trop l'utilisé de la présence de ce bouquin... Quel écho à l'histoire ? Et de nouveau ces rectangles argh! :lol:

PS : j'aime bien le résumé ! Tu l'as refait ?

Voilà pour moi, bonne soirée et à bientôt ;)
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit :Ah! Je comprends mieux maintenant :lol:

C'est chouette d'avoir fait ce petit événement pour choisir la couverture =)
Du coup, je préfère la 2ème personnellement ! Je la trouve pas mal, avec le côté campagne qui ressort, le titre et ton nom qui se fondent plutôt bien (je suis pas trop fan des deux autres à cause des espèces de rectangle qui cassent l'homogénéité de l'image :) ). Si je chipotais, je dirais qu'un peu plus de luminosité lui ferait pas de mal, mais c'est un détail ! ;)
La 1ère, c'est celle que j'aime le moins : la forêt est sympa, mais ne rappelle pas tant que ça le contenu de l'histoire et je trouve ce rectangle... assez laid, en fait, désolée :oops: :lol:
La 3ème est pris sous un angle sympa, mais je ne comprends pas trop l'utilisé de la présence de ce bouquin... Quel écho à l'histoire ? Et de nouveau ces rectangles argh! :lol:

PS : j'aime bien le résumé ! Tu l'as refait ?

Voilà pour moi, bonne soirée et à bientôt ;)
Surtout n'aies jamais peur d'être franche, j'adore les gens directs !! Et puis, l'utilité ici, c'est d'avoir ton avis donc...
Pour le rectangle, c'était pour faire maladroitement ressortir le titre.
Pour le résumé, peut-être que tu n'as pas fait gaffe mais ça fait longtemps (3mois ?) :lol:
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit :
Surtout n'aies jamais peur d'être franche, j'adore les gens directs !! Et puis, l'utilité ici, c'est d'avoir ton avis donc...
Pour le rectangle, c'était pour faire maladroitement ressortir le titre.
Pour le résumé, peut-être que tu n'as pas fait gaffe mais ça fait longtemps (3mois ?) :lol:
Haha, je suis plutôt la diplomatie incarnée, et j'essaie de connaître les gens avant de lâcher les choses un peu brutalement :lol: Du coup, je sais qu'avec toi, je peux ;)
Merde, sérieux ? :lol: J'avais pas du tout fait attention :roll:
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : Haha, je suis plutôt la diplomatie incarnée, et j'essaie de connaître les gens avant de lâcher les choses un peu brutalement :lol: Du coup, je sais qu'avec toi, je peux ;)
Merde, sérieux ? :lol: J'avais pas du tout fait attention :roll:
C'est pas comme s'il te servait à quelque chose (le résumé) :lol:
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

15Lina15 a écrit :
Chapitre 4 : Jour 4


[…]Je verrai tous ces paysages de mes propres yeux, quand je partirai à la Légion Étrangère, je m'en fais la promesse.
L’heure de la puce s’est remise à zéro, cela fait 4 jours que je suis partie.

Et oui, bien que TRÈS vaguement évoqué, j'en avais bel et bien déjà parlé :oops: :lol:
Vous avez voté, la page de couverture devient officielle !
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit :
15Lina15 a écrit :
Chapitre 4 : Jour 4


[…]Je verrai tous ces paysages de mes propres yeux, quand je partirai à la Légion Étrangère, je m'en fais la promesse.
L’heure de la puce s’est remise à zéro, cela fait 4 jours que je suis partie.

Et oui, bien que TRÈS vaguement évoqué, j'en avais bel et bien déjà parlé :oops: :lol:
Vous avez voté, la page de couverture devient officielle !
Ah, oui, en effet :lol: Du coup, j'avais pas retenu du tout :roll:
Top pour la couverture, c'était ma préférée ! :D
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 14 : Une Sorte De Puce


Une trentenaire avec un style de banquière regarde son portable d’un air inquiet. Elle est avec d’autres gens, qui doivent l’avoir emmené ici. Cela se voit qu’elle n’a pas l’habitude de se déconnecter, ces terminaux n’ont aucune chance de fonctionner. Nous sommes dans une cage de Faraday, c’est-à-dire qu’une fois passée la porte de ce café, les ondes de toutes sortes rebondissent et ne peuvent nous atteindre.
— T’es difficile en affaire, plaisante Gabrielle.
Idris et elle sortent de leur état comateux. Ils ont laissé parler le garçon, guettant le verdict. Rangsei a allumé sa tablette et écrit quelque chose à une rapidité impressionnante. Il murmure en réfléchissant. Si ma vue et mon ouïe n’étaient pas connectées, je n’entendrai pas les pauvres bribes de mot qui s’échappent dans le bruit ambiant.
— C’est une tablette appartenant à l’organisation, dit-il.
— Ah, dis-je.
Je n’ai rien demandé. Il est manifestement le seul à l’utiliser, je ne vois pas à quoi elle lui sert.
— Pour nous suivre, tu vas devoir abandonner toutes tes affaires par précautions.
Ça, c’était pas dans le deal, je commence à en avoir marre de leurs manières de faire. Pour cette fois, ça va, j’espère juste que ça va s’arrêter. Après, je suis libre, il a dit que je pouvais partir quand je le voulais. On va dire qu’il était honnête sur ce point, pour éviter de commencer à trop stresser.
— C’est pas grave, je m’en fiche, dis-je en posant mon sac sur la table.
Rangsei et sa copine mettent de côté les verres pour faire de la place. Ce dernier se lève et demande à commander. Le serveur arrive et le jeune aux cheveux court liste des sandwichs différents pour nous cinq. Puis il ouvre mon sac.

Idris se retourne, peut-être inquiet que l'on se fasse trop remarquer. Toujours cette menace, elle est tellement floue que cela en devient ridicule. Je ne peux pas me méfier de ce que je ne connais pas, pour ce que j'en sais, ce pourrait être leur invention.
Il ne reste pas grand chose dans mon sac : ma couette, un couteau, des bonbons et de la nourriture longue conservation, l'album imagé, une gourde connectée qui affiche mon temps d'autonomie en fonction de la quantité d'eau qu'elle a.
— La couverture semble faite main donc ça ira… Le livre est connecté, la gourde…, réfléchit-il à voix haute en passant d'un objet à l'autre. Ton sac est étonnamment résistant et a priori… Pas du puce. Il est connecté ?
— Non, je l'ai acheté exprès pour. Je ne comprends pas cette mode des objets connectés, je n'aime pas qu'on puisse me tracer. Surtout avec mon pèr…
Je m'arrête de parler trop tard. Cela ne les concerne pas, après ils vont vouloir en savoir plus. Je ne veux pas qu'ils me connaissent et puissent avoir un quelconque contrôle sur moi.
Gênée, je passe ma main dans mes cheveux, ils ont vraiment poussé, l'image dans le miroir n'était pas faussée. Tout a changé, je n'ai plus de repères pour me calmer. — Si j'ai une tablette, c'est avant tout parce que j'aide à créer des systèmes plus performants et optimisés. Nous développons en parallèle une agriculture pure entièrement autonome. J'ai un doctorat en biologie organique, ajoute-t-il dans un sourire timide.
Je suis impressionnée. Je le sentais intelligent, mais pas à ce point.
— Ouhaa, et t'as quel âge ?
— Quinze ans. Cependant, avoir un doctorat, ne veut pas dire que je suis doué en tout.
J'aperçois un roulement d'yeux de Gabrielle et Idris.
— Ça c'est sûr, et tant mieux. C'est pour cette raison que je t'aime, fait-elle en l'enlaçant avant de déposer un bisou sur sa joue.
Un tic de dégoût m'échappe, je n'ai pas été suffisamment rapide pour détourner le regard. Quand je retourne sur eux, il a l'air étrangement gêné.
— Il faut qu'on range tout ce bazar avant que les plats n'arrivent. Je vais devoir jeter ton livre, ta nourri…
— Non, pas mon livre.
J’y tiens beaucoup, tellement de temps passé à regarder les gifs en espérant visiter tout ces paysages atypiques. Ce livre est ce qui m’a donné envie de voyager, c’est grâce ou à cause à lui que j’ai cette âme insatiable de découvertes.
— Tu ne peux pas le garder, il est très facilement traçable et puis, tu ne pourras pas le recharger, il n’a pas de batterie solaire comme ma tablette.
Je regarde ses mains manipuler mon objet le plus précieux en pensant que je n’ai pas le choix.
— D’accord.
— Ce n’est pas pour être méchant, intervient Gabrielle, ce sont les règles.
— Oui, oui, c’est pas grave.
Arrête de trembler, enfouis tes sentiments jusqu’à les perdre me dit une petite voix.

Les plats sont arrivés : des sandwichs chauds que le génie en biologie répartis sans demander notre avis. Il me donne mon préféré, et je me demande comment il fait pour deviner et tomber dans le juste, à chaque fois, les goûts de chacun ; surtout moi qu’il ne connaît pas encore.
Nous finissons en vitesse de manger et laissons sur la table mes affaires qu’on ne peut pas emmener. Je jette un dernier regard nostalgique vers mon gros livre laissé à côté de mon assiette avant d’accélérer le pas. Il m’a quand même laissé mon sac. Et quelques bonbons.
En fermant la porte, je vois Gabrielle qui est sur une machine. Elle sort de son sac une sorte de puce, différente de ma G-9, d’une autre couleur. Elle l’insère et paie nos consommations avec. Je suis étonnée et m’approche pour la regarder de plus près.
— Je n’ai jamais vu cette génération de puce.
— C’est normal, elle vient de nos labos. Avec ça, on peut voyager dans n’importe quel pays et tout le monde nous comprend. Son fonctionnement ressemble un peu à la tienne, elle a le mode traductor, sauf que nous après, on peut l’enlever, ajoute-t-elle en souriant.
La trace que la puce a laissé sur sa tempe est encore visible. C’est plus vilain sur un visage comme le sien. Je sens encore le pansement que Rangsei m’a fait.
Il a dit que je devrais passer une évaluation, selon lui, je ne suis pas assez entraînée. Il veut voir mon niveau pour ensuite préparer avec les autres un plan d'entraînement.
Je me demande ce qu'il va me faire faire. J'ai hâte, je veux me rattraper après m’être autant ridiculisée sur cette Tour.

Nous avons installé un nouveau camp, quelque part, plus près des montagnes. Rangsei a insisté pour checker mes muscles et articulations, mis sous haute tension pendant l'escalade de la matinée. Il déclare que je suis trop fatiguée pour passer les premiers exercices demain. Je proteste, puis il pose lourdement sa main sans prévenir sur ma cheville. Je tressaille et un petit bruit de douleur m'échappe.
Je n'ai pas le choix, son intelligence commence à me taper sur le système. Il fait son timide, mais réussi toujours à trouver un moyen de gagner.

Je suis dans une clairière, le sol est plus pur et l’herbe proliférante. Cela fait deux jours que j’attends avec impatience. C’est enfin arrivé, Idris se tient en face de moi. Je pensais que Rangsei me ferait passer lui-même ces « tests », je me suis trompée.
Il tient un crayon et une plaquette en bois, sur laquelle il penche. Je m’entends respirer.
— Tu vas faire le maximum de pompes à froid, maintenant.
Sa voix n’a pas d’inflexion, il ne veut pas discuter.
J’obéis bêtement pose mes mains sur l’herbe sèche. Le malaise rend la première maladroite, puis l’habitude reprend sa place et mon rythme devient régulier. Le souffle régulier, les bras légers, je commence à trouver l’exercice facile. Je ne compte pas et me laisse emporter.
Je relève la tête et entraperçois son regard perçant, suivant consciencieusement mes mouvements. Je crois qu’il compte.
J’arrive au moment où je finis normalement ma série. Il ne me demande pas de m’arrêter, je vais devoir aller jusqu’au bout de mes forces. Mes bras ralentissent, ma concentration accrue et la respiration plus complexe. Je trouve un autre rythme.
Puis la chaleur dans mes bras atteint son maximum, le muscle se tend et mes bras tremblent. J’ai mal un peu partout, mais surtout dans le biceps. Mon corps commence à se tordre et une goutte qui coule dans le bas du dos me dérange.
Ce que je fais ne ressemble guère à une pompe, je descends puis remonte un siècle après, avec la sensation d’avoir soulevé 200kg. Je force, repousse mes limites puis abandonne et me fixe un court décompte.
À zéro, je m’écroule sur mes poignets, la tête négligemment posée, le corps brûlant tout entier. La respiration hachée, je récupère très lentement. Je vais avoir des courbatures demain. Un grand sourire apparaît sur mon visage, je crois que j’ai battu mon record. À froid, qui plus est. C’est la fierté tout du long qui m’a poussée, je voulais leur montrer qu’il ne fallait pas me prendre à la légère, et j’ai réussi.
— Cinquante, bof, ça va.
Un rire d’euphorie s’échappe dans l’air, puis l’information monte au cerveau. La colère, un sentiment d’outrage, puis la déception. Il n’est pas du tout impressionné, c’est plutôt l’inverse, il a l’air désabusé.
Et les épreuves s’enchaînent.
Un cross de 8km, un parcours sportif chronométré, des exercices d’agilité, d’adresse et d’équilibre. Qui, après toutes ces épreuves de force, paraissent intenables.
Cela ne suffit jamais, il n’est toujours pas satisfait. Je n’en peux plus. Il me fait tenir sur un pied et viser des cibles avec des cailloux. Je ne comprends plus rien et, fatiguée d’obéir, fatiguée tout court, j’ouvre la main et laisse tomber la pierre avant de m’écrouler par terre.

Mes jambes m’ont lâchée. Mon corps entier m’a abandonné, il ne m’appartient plus. Je ne suis plus qu’une immense douleur. Je crois l’avoir entendu partir, je n’ai pas la volonté de creuser l’affaire.
Je ne peux m’empêcher de trembler, je suis lourde.
Ce n’est pas très propice, pourtant, je crois que je vais dormir là, face contre sol. De toute manière, je suis incapable de remuer le moindre poil. Ma vision s’assombrit.
Un petit bruit me réveille. On pose quelque chose à côté de moi avec délicatesse. Je ne m’en préoccupe pas.

Je sors du noir. J’ai la sensation d’avoir dormi une heure, dans le coaltar. La lumière est différente, plus orange. Je tourne la tête, essaie de m’orienter, un blocage dans le cou. Qu’est-ce que je fais là ? C’est vrai, je ne suis pas seule.
Je bouge les doigts, descends les mains et remonte les genoux. Les multiples courbatures me font durement grimacer et certaines m’extirpent des râles. Les pieds ancrés au sol, le dos à peu près droit, je marche. Je cherche les autres. Quand je me retourne pour regarder l’endroit où j’étais, je remarque un tas de vêtements. Dans le doux soleil, j’essaie de vérifier l’état des miens. Il y a des trous, et ils puent le rat creuvé. Je ramasse le tas et aperçois enfin, à l’ouïe, le reste du groupe.
— …Une petite plante avec des tiges, un peu comme celles du palmier, et… Ah tu es réveillée, s’interrompt Rangsei en se retournant.
— Ouahh, t’as réussi à dormir, affalée comme ça. À un moment, j’ai cru que t’étais morte, rigole-t-elle.
Génial, elle n’a pas l’air du tout inquiète. Gabrielle s’approche en souriant, compatissante, je lui tends ce que je crois être ses vêtements que j’ai ramassés.
— Non, c’est pour toi, je te les donne, tu en as plus besoin que moi.
— Merci c’est très gentil, la remercie-je, les joues rouges.
— Faut que tu te laves avant, tu seras plus à l’aise, je t’ai chauffé de l’eau, elle devrait être tiède.
— Ça ira, c’est déjà trop, merci beaucoup.
Je suis touchée, je n’ai pas l’habitude qu’on prenne soin de moi, qu’on fasse attention à ce genre de détails.
Je passe à côté des garçons, récupère, comme je peux avec mes courbatures, le seau et pars en direction d’un reste de mur, peut-être une maison détruite, pas bien loin. J’avance à une lenteur qui m’exaspère et le poids du seau est presque trop lourd.
Pendant que je me débrouille pour me déshabiller, je repense à mon livre. La vitesse et la facilité à laquelle je m’en suis séparée m’effraient. Cette capacité que j’aie de me détacher avec une telle force et évidence de mes sentiments. J’ai grandi avec, il m’a accompagné de nombreuses années, a fait mûrir cette impulsion de voyage et de curiosité. Je me raccrochais à lui, à l’Internat, dans les moments difficiles. On m’a demandé de m’en débarrasser et sans négocier, j’obéis.

J’ai enfilé mes nouveaux vêtements, je revis. Pratiques, ils sont souples, je peux m’étirer autant qu’il me plaît. Avec la finesse du tissu, je ne risque pas d’avoir chaud, il laisse respirer le corps, je ne vais pas sentir des gouttes de sueur me coller à la peau.
Je les découvre en train de se passer à manger, Gabrielle me passe mon sac et propose que je range mes affaires dedans. Je ne vais pas garder mes vêtements, même s’ils sont de ma taille, ils sont détruits, je vais les jeter. En les abandonnant là, un satellite les repérera et enverra une patrouille de nettoyage ; ils ne pourront pas me retrouver, je suis tranquille.
— Eh ! euh…
Rangsei veut m'appeler mais a oublié mon nom. Merde, c'est vrai que je leur ai menti, quel nom j'ai dit déjà ?
— …Amélie.
Oui, c'est ça, je m'appelle Amélie Natomp.
— Tu peux venir, s'il te plaît ?
Il récupère les notes qu’a prises Idris puisque celui-ci ne semble pas enclin à parler.
— Tu as beaucoup de souplesse, c’est indéniable, Idris devrait en prendre des cours d’ailleurs.
Ce dernier réagit à peine, mais reste avec nous.
— Pour le reste, tu as une bonne condition physique, tu dois faire du sport régulièrement. Tu voulais entrer dans la Légion disais-tu, donc rien d’étonnant.
Je souris imperceptiblement.
— Cependant, tu manques d’endurance et tu es très lente. Tu n’utilises pas du tout tes sens pour t’aider, tu te déplaces avec l’agilité d’un aveugle, c’est effrayant pour une Synesthète. Tu as les plus mauvais réflexes qu’aucun d’entre nous à notre arrivée dans l’organisation. Ta vie antérieure était, je suppose, plutôt sédentaire et tu as grandi dans un milieu privilégié avant d’adopter maladroitement un mode de vie assez… primaire. Enfin, je m’égare.
Un poids s’abat. J’avale ma salive, la gorge nouée.
— On est tous en formation, Gabrielle est la plus proche de son éveil final, pourtant elle en est encore loin, elle finit à peine son avant-dernier cycle. Il lui faudrait au moins quatre ou cinq ans de plus.
J’essaie de contrôler la descente de ma mâchoire.
— Pour toi, dans une version optimiste, si je devais estimer le nombre de tes cycles ; il te faudra une quinzaine d’années pour arriver à maîtriser parfaitement tes sens.
Dernière modification par 15Lina15 le mer. 29 nov., 2017 1:04 pm, modifié 4 fois.
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

J'ai lu le 14ème chapitre ! :D

Il est assez intéressant, entre le début où Lina doit se défaire de ses affaires, de ses derniers liens avec sa vie antérieure, et les tests qu'ils lui font passer ^^
En revanche, je me demande : tu l'as fini il n'y a pas longtemps ce chapitre ? ;) Car j'ai l'impression que tu ne t'es pas vraiment relue, ou que tu n'as pas eu le temps. J'ai remarqué des fautes que tu ne fais pas habituellement, et qui sont facilement corrigeables avec une simple relecture :) De plus, fais de nouveau attention aux enchaînements, aux moments où tu décris les actions ^^ Il y a certaines phrases que je n'ai pas comprises :roll: N'oublie que tu sais exactement ce qui se passe dans ta tête, dans celle de Lina, dans ton histoire, mais que nous, lecteurs, ne savons que ce que tu veux bien nous dire :P Il y a quelques passages de ce chapitre qui mériteraient d'être éclaircis ^-^

Autrement, je suis assez choquée du résultat pour cette pauvre Lina ! :o La vache, elle qui est si sportive, si persévérante, elle a les pires résultats de tous ?? Hum, j'ai du mal à y croire quand même ! Tia, qui semble jeune, a rejoint l'organisation encore plus jeune, et a fait de meilleurs résultats aux épreuves physiques qu'une adolescente endurcie au sport ?? Ça manque presque de cohérence ! :)
Alors après, c'est peut-être qu'ils ont fait de meilleurs résultats qu'elle concernant les aptitudes à utiliser la Synesthésie ? Et là, ça manquerait pas forcément de cohérence ^^

Ah oui, j'ai trouvé ça mignon : le "colle-tard" :lol: On dit coaltar, en fait :mrgreen: Mais je comprends le "colle-tard", y'a une sorte de sens induit par ce mot composé :D (ça me fait penser quand j'écrivais "retard-à-terre" au lieu de "retardataire" :lol: )

A bientôt ! ^^
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit :J'ai lu le 14ème chapitre ! :D

Il est assez intéressant, entre le début où Lina doit se défaire de ses affaires, de ses derniers liens avec sa vie antérieure, et les tests qu'ils lui font passer ^^
En revanche, je me demande : tu l'as fini il n'y a pas longtemps ce chapitre ? ;) Car j'ai l'impression que tu ne t'es pas vraiment relue, ou que tu n'as pas eu le temps. J'ai remarqué des fautes que tu ne fais pas habituellement, et qui sont facilement corrigeables avec une simple relecture :) De plus, fais de nouveau attention aux enchaînements, aux moments où tu décris les actions ^^ Il y a certaines phrases que je n'ai pas comprises :roll: N'oublie que tu sais exactement ce qui se passe dans ta tête, dans celle de Lina, dans ton histoire, mais que nous, lecteurs, ne savons que ce que tu veux bien nous dire :P Il y a quelques passages de ce chapitre qui mériteraient d'être éclaircis ^-^

Autrement, je suis assez choquée du résultat pour cette pauvre Lina ! :o La vache, elle qui est si sportive, si persévérante, elle a les pires résultats de tous ?? Hum, j'ai du mal à y croire quand même ! Tia, qui semble jeune, a rejoint l'organisation encore plus jeune, et a fait de meilleurs résultats aux épreuves physiques qu'une adolescente endurcie au sport ?? Ça manque presque de cohérence ! :)
Alors après, c'est peut-être qu'ils ont fait de meilleurs résultats qu'elle concernant les aptitudes à utiliser la Synesthésie ? Et là, ça manquerait pas forcément de cohérence ^^

Ah oui, j'ai trouvé ça mignon : le "colle-tard" :lol: On dit coaltar, en fait :mrgreen: Mais je comprends le "colle-tard", y'a une sorte de sens induit par ce mot composé :D (ça me fait penser quand j'écrivais "retard-à-terre" au lieu de "retardataire" :lol: )

A bientôt ! ^^
Salut, je dois dire que je suis assez étonnée, je n'ai rien fait (en apparence) de différent par rapport aux derniers chapitres ni fini à l'arrache. Je comprends ce que tu dis, je relirai.
Pour le résultat, il n'y a rien de choquant, là c'est peut-être un malentendu (ce qui ne devrait pas exister ! erreur de ma part), ces tests sont basés sur des critères de sexe, d'âge, de potentiel physique (ex : si grand court plus vite…) donc en gros, c'est le mental le plus important. Lina est celle qui vient du milieu le plus aisé (j'en parlerai d'ailleurs dans le prochain chap) donc qui a le moins le goût/habitude de l'effort et sans don naturel. Bref, je vais revoir toute cette partie, je republierai une nouvelle version avant la fin de la semaine.
:lol: Oui, j'ai galèré à trouver l'écriture du mot donc j'ai un peu inventé au petit bonheur la chance. Merci pour la traduction :lol: :D
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : Salut, je dois dire que je suis assez étonnée, je n'ai rien fait (en apparence) de différent par rapport aux derniers chapitres ni fini à l'arrache. Je comprends ce que tu dis, je relirai.
Pour le résultat, il n'y a rien de choquant, là c'est peut-être un malentendu (ce qui ne devrait pas exister ! erreur de ma part), ces tests sont basés sur des critères de sexe, d'âge, de potentiel physique (ex : si grand court plus vite…) donc en gros, c'est le mental le plus important. Lina est celle qui vient du milieu le plus aisé (j'en parlerai d'ailleurs dans le prochain chap) donc qui a le moins le goût/habitude de l'effort et sans don naturel. Bref, je vais revoir toute cette partie, je republierai une nouvelle version avant la fin de la semaine.
:lol: Oui, j'ai galèré à trouver l'écriture du mot donc j'ai un peu inventé au petit bonheur la chance. Merci pour la traduction :lol: :D
Ah oui ? C'est bizarre :|

Ah ! Les tests sont adaptés en fonction des caractéristiques de la personne ? Je comprends mieux ! ^-^ J'ai cru que tout le monde passait les mêmes tests et que Lina avait eu les moins bons résultats... ce que je trouvais bizarre =D
Elle vient peut-être d'un milieu aisé, mais elle est sacrément forte, que ce soit physiquement ou psychologiquement ! :o
OK, j'irai relire alors :)
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit :
Ah oui ? C'est bizarre :|

Ah ! Les tests sont adaptés en fonction des caractéristiques de la personne ? Je comprends mieux ! ^-^ J'ai cru que tout le monde passait les mêmes tests et que Lina avait eu les moins bons résultats... ce que je trouvais bizarre =D
Elle vient peut-être d'un milieu aisé, mais elle est sacrément forte, que ce soit physiquement ou psychologiquement ! :o
OK, j'irai relire alors :)
Tu pourrais stp (si ça te prends pas trop longtemps) m'indiquer les phrases que tu n'as pas comprises ou qui sont bizarres parce que je n'arrive pas à les identifier ? :roll:
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : Tu pourrais stp (si ça te prends pas trop longtemps) m'indiquer les phrases que tu n'as pas comprises ou qui sont bizarres parce que je n'arrive pas à les identifier ? :roll:
Bien sûr, pas de soucis ^^ Je ferais ça dès que j'aurais quinze minutes (je finis un gros dossier à la rentrée que j'ai attaqué au dernier moment (team procrastination en force :lol: )) ;)
A plus ! (Et courage si t'as du boulot !)
Na09

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par Na09 »

Waouh voir Lina en compagnie d'autre personnes ça change et puis les autres Synestésie sont tous différant et c'est super continue comme ça car j'adore cette histoire.
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Na09 a écrit :Waouh voir Lina en compagnie d'autre personnes ça change et puis les autres Synestésie sont tous différant et c'est super continue comme ça car j'adore cette histoire.
Merci :)
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit :
Chapitre 14 : Une Sorte De Puce


Une trentenaire avec un style de banquière regarde son portable d’un air inquiet. Elle est avec d’autres gens, qui doivent l’avoir emmené ici. Cela se voit qu’elle n’a pas l’habitude de se déconnecter, ces terminaux n’ont aucune chance de fonctionner. Nous sommes dans une cage de Faraday, c’est-à-dire qu’une fois passée la porte de ce café, les ondes de toutes sortes rebondissent et ne peuvent nous atteindre.
— T’es difficile en affaire, plaisante Gabrielle.
Idris et elle ont repris du mouvement. Ils ont laissé parler le garçon, guettant le verdict, sachant qu’ils ne lui serviraient à rien. Ce dernier a allumé sa tablette et écrit quelque chose à une rapidité impressionnante. Il murmure en réfléchissant. Si ma vue et mon ouïe n’étaient pas connectées, je n’entendrai pas les pauvres bribes de mot qui s’échappent dans le bruit ambiant.
— C’est une tablette appartenant à l’organisation, dit Rangsei.
— Ah, dis-je.
Je n’ai rien demandé. Il est manifestement le seul à l’utiliser, je ne vois pas à quoi elle lui sert.
— Pour nous suivre, tu vas devoir abandonner toutes tes affaires par précautions.
Ça, c’était pas dans le deal, je commence à en avoir marre de leurs manières de faire. Pour cette fois, ça va, j’espère juste que ça va s’arrêter. Après, je suis libre, il a dit que je pouvais partir quand je le voulais. On va dire qu’il était honnête sur ce point, pour éviter de commencer à trop stresser.
— C’est pas grave, je m’en fiche, dis-je en posant mon sac sur la table.
Rangsei et sa copine mettent de côté les verres pour faire de la place. Ce dernier se lève et demande à commander. Le serveur arrive et le jeune aux cheveux court liste des sandwichs différents pour nous cinq. Puis il ouvre mon sac.

Idris se retourne, peut-être inquiet que l'on se fasse trop remarquer. Toujours cette menace, elle est tellement floue que cela en devient ridicule. Je ne peux pas me méfier de ce que je ne connais pas, pour ce que j'en sais, ce pourrait être leur invention.
Il ne reste pas grand chose dans mon sac : ma couette, des bonbons et de la nourriture longue conservation, l'album imagé, une gourde connectée qui affiche mon temps d'autonomie en fonction de la quantité d'eau qu'elle a.
— La couverture semble faite main donc ça ira… Le livre est connecté, la gourde…, réfléchit-il à voix haute en passant d'un objet à l'autre. Ton sac est étonnamment résistant et a priori… Pas du puce. Il est connecté ?
— Non, je l'ai acheté exprès pour. Je ne comprends pas cette mode des objets connectés, je n'aime pas qu'on puisse me tracer. Surtout avec mon pèr…
Je m'arrête trop tard. Cela ne les concerne pas, après ils vont vouloir en savoir plus. Je passe ma main dans mes cheveux, ils ont vraiment poussé, l'image dans le miroir n'était pas faussée. Je n'ai plus de repères pour me calmer. :arrow: Là, l'enchaînement des phrases, des idées, est un peu chaotique ^^
— Si j'ai une tablette, c'est avant tout parce que j'aide à créer des systèmes plus performants et optimisés. Nous développons en parallèle une agriculture pure entièrement autonome. J'ai un doctorat en biologie organique, ajoute-t-il dans un sourire timide.
Je suis impressionnée. Je le sentais intelligent, mais pas à ce point.
— Ouhaa, et t'as quel âge ?
— Quinze ans. Cependant, avoir un doctorat, ne veut pas dire que je suis doué en tout.
J'aperçois un roulement d'yeux de Gabrielle et Idris.
— Ça c'est sûr, et tant mieux. C'est pour cette raison que je t'aime, fait-elle en l'enlaçant avant de déposer un bisou sur sa joue.
Un tic de dégoût m'échappe, je n'ai pas été suffisamment rapide pour détourner le regard. Quand je retourne sur eux, il a l'air étrangement gêné.
— Il faut qu'on range tout ce bazar avant que les plats n'arrivent. Je vais devoir jeter ton livre, ta nourri…
— Non, pas mon livre.
J’y tiens beaucoup, tellement de temps passé à regarder les gifs en espérant visiter tout ces paysages atypiques. Ce livre est ce qui m’a donné envie de voyager, c’est grâce ou à cause à lui que j’ai cette âme insatiable de découvertes.
— Tu ne peux pas le garder, il est très facilement traçable et puis, tu ne pourras pas le recharger, il n’a pas de batterie solaire comme ma tablette.
Je regarde ses mains manipuler mon objet le plus précieux en pensant que je n’ai pas le choix.
— D’accord.
— Ce n’est pas pour être méchant, intervient Gabrielle, ce sont les règles.
— Oui, oui, c’est pas grave.
Arrête de trembler, enfouis tes sentiments jusqu’à les perdre me dit une petite voix. :arrow: Ça mériterait d'être en italique =D

Les plats sont arrivés : des sandwichs chauds que le génie en biologie répartis sans demander notre avis. Il me donne mon préféré, et je me demande comment il fait pour deviner et tomber dans le juste, à chaque fois, les goûts de chacun ; surtout moi qu’il ne connaît pas encore.
Nous finissons en vitesse de manger et laissons sur la table mes affaires qu’on ne peut pas emmener. Je jette un dernier regard nostalgique vers mon gros livre laissé à côté de mon assiette avant d’accélérer le pas. Il m’a comme même laissé mon sac. :arrow: Quand même, pas comme même. Et quelques bonbons.
En fermant la porte, je vois Gabrielle qui est sur une machine. Elle sort de son sac une sorte de puce, différente de ma G-9, d’une autre couleur. Elle l’insère et paie nos consommations avec. Je suis étonnée et m’approche pour la regarder de plus près.
— Je n’ai jamais vu cette génération de puce.
— C’est normal, elle vient de nos labos. Avec ça, on peut voyager dans n’importe quel pays et tout le monde nous comprend. Son fonctionnement ressemble un peu à la tienne, elle a le mode traductor, sauf que nous après, on peut l’enlever, ajoute-t-elle en souriant.
La trace que la puce a laissé sur sa tempe est encore visible. C’est plus vilain sur un visage comme le sien. Je sens encore le pansement que Rangsei m’a fait.
Il a dit que je devrais passer une évaluation. Selon lui, je ne suis pas assez entraînée, il veut voir mon niveau pour construire ensuite avec les autres, un plan d'entraînement.
Je me demande ce qu'il va me faire faire, j'ai hâte. Je veux me rattraper, après m’être autant ridiculisée sur cette Tour.
:arrow: Là, ta ponctuation est pas forcément très pertinente et tu coupes le rythme de tes phrases et annule presque leur sens ;)

Nous avons installé un nouveau camp, quelque part, plus près des montagnes. Rangsei a insisté pour checker mes muscles et articulations, mis sous haute tension pendant l'escalade de la matinée. Il déclare que je suis trop fatiguée pour passer les premiers exercices demain. Je proteste, puis il pose lourdement sa main sans prévenir sur ma cheville. Je tressaille et un petit bruit de douleur m'échappe.
Je n'ai pas le choix, son intelligence commence à me taper sur le système. Il fait son timide, mais réussi toujours à trouver un moyen de gagner.

Je suis dans une clairière, le sol est plus pur et l’herbe proliférante. Cela fait deux jours que j’attends avec impatience. C’est enfin arrivé, Idris se tient en face de moi. Je pensais que Rangsei me ferait passer lui-même ces « tests », je me suis trompée.
Il tient un crayon et une plaquette en bois, sur laquelle il penche. Je m’entends respirer.
— Tu vas faire le maximum de pompes à froid, maintenant.
Sa voix n’a pas d’inflexion, il ne veut pas discuter.
J’obéis bêtement pose mes mains sur l’herbe sèche. Le malaise rend la première maladroite, puis l’habitude reprend sa place et mon rythme devient régulier. Le souffle régulier, les bras légers, je commence à trouver l’exercice facile. Je ne compte pas et me laisse emporter.
Je relève la tête et entraperçois son regard perçant, suivant consciencieusement mes mouvements. Je crois qu’il compte.
J’arrive au moment où je finis normalement ma série. Il ne me demande pas de m’arrêter, je vais devoir aller jusqu’au bout de mes forces. Mes bras ralentissent, ma concentration accrue et la respiration plus complexe. Je trouve un autre rythme.
Puis la chaleur dans mes bras atteint son maximum, le muscle se tend et mes bras tremblent. J’ai mal un peu partout, mais surtout dans le biceps. Mon corps commence à se tordre et une goutte qui coule dans le bas du dos me dérange.
Ce que je fais ne ressemble guère à une pompe, je descends puis remonte un siècle après, avec la sensation d’avoir soulevé 200kg. Je force, repousse mes limites puis abandonne et me fixe un court décompte.
À zéro, je m’écroule sur mes poignets, la tête négligemment posée, le corps brûlant tout entier. La respiration hachée, je récupère très lentement. Je vais avoir des courbatures demain. Un grand sourire apparaît sur mon visage, je crois que j’ai battu mon record. À froid, qui plus est. C’est la fierté tout du long qui m’a poussée, je voulais leur montrer qu’il ne fallait pas me prendre à la légère, et j’ai réussi.
— Cinquante, bof, ça va.
Un rire d’euphorie s’échappe dans l’air, puis l’information monte au cerveau. La colère, un sentiment d’outrage, puis la déception. Il n’est pas du tout impressionné, c’est plutôt l’inverse, il a l’air désabusé.
Et les épreuves s’enchaînent.
Un cross de 8km, un parcours sportif chronométré, des exercices d’agilité, d’adresse et d’équilibre. Qui, après toutes ces épreuves de force, paraissent intenables.
Cela ne suffit jamais, il n’est toujours pas satisfait. Je n’en peux plus. Il me fait tenir sur un pied et viser des cibles avec des cailloux. Je ne comprends plus rien et, fatiguée d’obéir, fatiguée tout court, j’ouvre la main et laisse tomber la pierre avant de m’écrouler par terre.

Mes jambes m’ont lâchée. Mon corps entier m’a abandonné, il ne m’appartient plus. Je ne suis plus qu’une immense douleur. Je crois l’avoir entendu partir, je n’ai pas la volonté de creuser l’affaire.
Je ne peux m’empêcher de trembler, je suis lourde.
Ce n’est pas très propice, pourtant, je crois que je vais dormir là, face contre sol. De toute manière, je suis incapable de remuer le moindre poil. Ma vision s’assombrit.
Un petit bruit me réveille. On pose quelque chose à côté de moi avec délicatesse. Je ne m’en préoccupe pas.

Je sors du noir. J’ai la sensation d’avoir dormi une heure, dans le coaltar. La lumière est différente, plus orange. Je tourne la tête, essaie de m’orienter, un blocage dans le cou. Qu’est-ce que je fais là ? C’est vrai, je ne suis pas seule.
Je bouge les doigts, descends les mains et remonte les genoux. Les multiples courbatures me font durement grimacer et certaines m’extirpent des râles. Les pieds ancrés au sol, le dos à peu près droit, je marche. Je cherche les autres. Quand je me retourne pour regarder l’endroit où j’étais, je remarque un tas de vêtements. Dans le doux soleil, j’essaie de vérifier l’état des miens. Il y a des trous, et ils puent le rat creuvé. Je ramasse le tas et aperçois enfin, à l’ouïe, le reste du groupe.
— …Une petite plante avec des tiges, un peu comme celles du palmier, et… Ah tu es réveillée, s’interrompt Rangsei en se retournant.
— Ouahh, t’as réussi à dormir, affalée comme ça. À un moment, j’ai cru que t’étais morte, rigole-t-elle.
Génial, elle n’a pas l’air du tout inquiète. Gabrielle s’approche en souriant, compatissante, je lui tends ce que je crois être ses vêtements que j’ai ramassés.
— Non, c’est pour toi, je te les donne, tu en as plus besoin que moi.
— Merci c’est très gentil, la remercie-je, les joues rouges.
— Faut que tu te laves avant, tu seras plus à l’aise, je t’ai chauffé de l’eau, elle devrait être tiède.
— Ça ira, c’est déjà trop, merci beaucoup.
Je suis touchée, je n’ai pas l’habitude qu’on prenne soin de moi, qu’on fasse attention à ce genre de détails.
Je passe à côté des garçons, récupère, comme je peux avec mes courbatures, le seau et pars en direction d’un reste de mur, peut-être une maison détruite, pas bien loin. J’avance à une lenteur qui m’exaspère et le poids du seau est presque trop lourd.
Pendant que je me débrouille pour me déshabiller, je repense à mon livre. La vitesse et la facilité à laquelle je m’en suis séparée m’effraient. Cette capacité que j’aie de me détacher avec une telle force et évidence de mes sentiments. J’ai grandi avec, il m’a accompagné de nombreuses années, a fait mûrir cette impulsion de voyage et de curiosité. Je me raccrochais à lui, à l’Internat, dans les moments difficiles. On m’a demandé de m’en débarrasser et sans négocier, j’obéis.

J’ai enfilé mes nouveaux vêtements, je revis. Pratiques, ils sont souples, je peux m’étirer autant qu’il me plaît. Avec la finesse du tissu, je ne risque pas d’avoir chaud, il laisse respirer le corps, je ne vais pas sentir des gouttes de sueur me coller à la peau.
Je les découvre en train de se passer à manger, Gabrielle me passe mon sac et propose que je range mes affaires dedans. Je ne vais pas garder mes vêtements, même s’ils sont de ma taille, ils sont détruits, je vais les jeter. En les abandonnant là, un satellite les repérera et enverra une patrouille de nettoyage ; ils ne pourront pas me retrouver, je suis tranquille.
Rangsei récupère les notes qu’a prises Idris puisque celui-ci ne semble pas enclin à parler.
— Tu as beaucoup de souplesse, c’est indéniable, Idris devrait en prendre des cours d’ailleurs.
Ce dernier réagit à peine, mais reste avec nous.
— Pour le reste, tu as du boulot. Nous ne sommes qu’au 1er jour de test alors je ne peux pas être catégorique…
Crache le morceau !
— Tu as la plus mauvaise condition physique qu’aucun d’entre nous à notre arrivée dans l’organisation.
Un poids s’abat. J’avale ma salive, la gorge nouée.
— On est tous en formation, Gabrielle est la plus proche de son éveil final, pourtant elle en est encore loin. Il lui faudrait au moins quatre ou cinq ans de plus.
J’essaie de contrôler la descente de ma mâchoire.
— Pour toi, dans une version optimiste, il te faudra une quinzaine d’années pour arriver à maîtriser parfaitement tes sens.
Voilà, tu as modifié le chapitre depuis ma 1ère lecture et je le trouve plus clair, mais j'ai quand même relevé les petits passages que j'avais remarqués ^^
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 15 : L'Entraînement

Deux semaines sont passées, ou peut-être trois, je n’arrive pas à faire le compte. Je donne tout ce que j’ai. Depuis des jours, j’enchaîne des exercices militaires, d’orientation et de toute autre sorte. Quand mon mental ne suit plus, j’arrête de réfléchir jusqu’à ce que mon corps s’écroule. Gabrielle s’inquiète souvent et elle n’est pas la seule, pourtant, elle me laisse faire. Ils ne me prennent pas suffisamment au sérieux, j’ai besoin qu’ils arrêtent de me sous-estimer, leur attention me gêne. J’adore, j’ai l’impression d’être à l’armée. Je me sens devenir plus forte d’heure en heure.
Je leur ai demandé pourquoi j’avais tant besoin d’une condition physique renforcée, ils n’ont pas répondu. De même, quand je leur ai demandé la nature de leurs missions et si Tia n’était pas trop jeune.
Entretemps nous continuons de nous enfoncer de plus en plus dans la campagne, et les collines deviennent des montagnes. L’air est de plus en plus respirable, ce qui est une bonne chose vu le sport que je dois faire tout les matins et tout les soirs. La pollution sera bientôt remplacée par l’odeur naturelle des sapins et des végétaux.
Idris est un très bon coach, il n’a jamais pitié de moi et n’hésite pas à me pousser dans mes retranchements. Gabrielle se focalise sur les exercices techniques comme l’agilité, par exemple, et Rangsei adore me donner ce qu’il appelle « des cours ». Je crois que c’est surtout une excuse pour m’aider autrement qu’en faisant de l’exercice physique, il a l’air le moins sportif et habile des quatre, ce n’est pas rare de le voir renverser sa nourriture ou un seau d’eau par inadvertance. C’est devenu, de ce que j’ai pu voir, un sujet de plaisanterie, parce qu’avec leurs capacités, il faut carrément faire un effort pour se louper. À côté d’eux, je me sens tout le temps maladroite.
La marche occupe la majeure partie de la journée, et j’en profite pour réfléchir sur l’entraînement et le fonctionnement de la Synesthésie. J’apprécie d’autant plus cette nouvelle façon de vivre qu’ils me laissent seule à chaque fois que j’en ressens le besoin et je peux, de même, partager ce voyage avec d’autres personnes. Nous croisons de moins en moins de monde, mais les paysages deviennent plus beaux et frais chaque jour. Gabrielle, qui se charge du chemin que nous prenons, a annoncé hier soir, que nous devrions changer de région dans les premières heures.
Je crois qu’il reste seulement 4km avant la pancarte : « Alpes du Sud ».

Après la marche journalière, chacun rempli son rôle sans se concerter. L’organisation des repas, actualiser notre position pour le lendemain, préparer l’espace pour que tout le monde puisse s’exercer…
Gabrielle s’approche de moi pendant que je commence mes étirements. Elle porte un carton et me sourit.
— Je viens de recevoir ta tenue, comme ça tu n’auras plus à porter mes vêtements. Prends en soin, tu ne pourras pas en avoir une nouvelle tout les jours. Généralement, nous, on l’enlève pour s’entraîner, on la lave et la fait sécher en attendant.
— D’accord, merci.
Je prends la boîte et m’éloigne d’Idris et Tia pour essayer, voir à quoi elle ressemble. J’ai bien vu les vêtements des autres, ils sont tous différents et choisis par leur porteur. J’en ai discuté hier avec Gabrielle lorsqu’elle prenait mes mesures, puisqu’elles ont changé avec le temps et tout ce qui m’est arrivée, je dois attendre de passer l’entretien avec leur boss. C’est donc une combinaison de base, sans personnalisation, en noir.
Elle est assez compliquée à enfiler. Un sentiment d’aise et d’incroyable confort me surprend. C’est un legging qui part des chevilles, avec un bout qui fait le tour de mon talon, un tissu plus large l’enrobe et il s’arrête au nombril. Une fine ceinture du même tissu lie le bas au débardeur en V.
Je fais quelques mouvements pour tester l’élasticité, elle suit. Je force un peu le tissu, il ne se détend pas, il ne va pas se déchirer pour un rien. J’aurais aimé en avoir une plus tôt. Combinaison thermo-active, est écrit sur le paquet, probablement que cela s’adapte à ma température corporelle et celle de l’extérieur.
— Regarde dans le carton, il y a un foulard avec, me lance Idris.
Je me retourne pour regarder et le trouve effectivement. Il faut que je le passe autour de mon cou, qu’il remonte sur ma tête pour cacher la cicatrice laissée par la puce.
Aïe, je ne vais pas pouvoir le mettre, j’espère que ce n’est pas obligatoire.
Je le mets pour essayer, en espérant que ça ira, mais presque tout de suite après, je reconnais cette sensation désagréablement familière. Mon cou surchauffe et la chaleur m’enserre dans un étau qui semble me brûler de l’intérieur.
Gabrielle revient vers moi et précise que je n’ai pas à porter ça si je ne le supporte pas.
— En tout cas, merci. Ça me va bien. Je suis étonnée que tu te fasses livrer aussi vite, d’habitude, pour ne pas attendre, moi j’allais directement en boutique pour commander et récupérer mes vêtements.
— Tu plaisantes ? La plus proche est à 300km d’ici.
Je ne comprends pas son malaise.
— Bah… Avec la Terrafugia, tu en as pour 15 minutes de vol, c‘est pas si long.
Elle fronce les sourcils, puis ses yeux en amande se colorent d’un Fuchsia très net.
— Pour ceux qui ont les moyens de se payer une telle voiture et qui ont un permis, oui. D’où est-ce que tu viens ?, soupçonne-t-elle.
— Nul part, je disais ça comme ça.

Je rejoins Idris et la petite blonde. Ils se battent encore comme des chiffonnés, à une vitesse que mes yeux peinent à suivre. Je suis toujours aussi impressionnée de les voir faire. Ils ne se parlent pas, il y a bien plus d’informations que la parole qui se transmet entre eux. On dirait une danse de loups sauvages.
Vivre avec des personnes de mon âge, en permanence est nouveau et perturbant pour moi. Je ne comprends rien aux relations humaines ni quoi faire dans telle ou telle situation, je suis perdue.
Je m’échauffe à mon rythme en réfléchissant.
Fille unique, j’ai grandi dans un pensionnat pour riches qui séparaient vigoureusement les sexes. Si l’administration découvrait qu’un de ses élèves avait une orientation sexuelle « anormale », ou qu’un couple se montrait publiquement, il était renvoyé sur-le-champ. Sans compter le fait qu’aucun transgenre ou personne ayant opéré de la chirurgie plastique tels que les enfants conçus génétiquement, ces êtres destinés à la perfection dès leur conception, étaient jugés et discriminés.
Avec leur perfection, on a toujours l’impression qu’ils veulent recréer le monde à leur image à chaque fois qu’on leur parle, qu’ils sont l’idéal à atteindre. On les appelait des « faux » ou des « copies » dû au fait qu’ils ne naissaient pas naturellement et se trouvaient souvent à l’écart à cause des jalousies évidentes qu’ils suscitaient plus ou moins volontairement.
Tia me fait un signe de salut étranger, je ne comprends pas la référence avant qu’elle ne désigne ma nouvelle tenue. Je souris, ce n’est pas une insulte et c’est plutôt vrai, je ressemble un peu à une Ninja.
Elle me fait toujours rire, son visage franc et enfantin me fait souvent oublier à quel point elle est redoutable.
Je n’ai pas eu d’amis en dehors de ce cercle, donc je n’ai jamais pu comparer avec les écoles traditionnelles. Les souvenirs de mon enfance passés à Tours, la plus grande ville du Canton restent les plus beaux. J’étais trop jeune pour voir la chance que j’avais de vivre en ville. Je regrette souvent ce temps. Enfin, je regrettais ; ma vie a tellement changé que je ne sais pas jusqu’où cela va m’emmener, si je vais découvrir ma place dans ce monde ou si je vais me réveiller en sursaut.

Il ne me reste plus que ça à faire, je tiens l’effort, je dois finir.
Enfin. Je m’écroule dans l’herbe rocailleuse. Il m’a fait monter trois fois la montagne, pour l’échauffement ! Avec ses cheveux blonds et sa détente, il ressemble à un surfeur Hawaïen, mais il en a tout sauf l’attitude. J’ai encore le cœur qui bat à cent, je mets plus de temps à récupérer.
— Machine, viens voir, là.
C’est la voix fluette de Tia. Nan, faut que je me lève, maintenant ? Je n’ose pas lui répondre et m’exécute.
Une fois le regard hors des cailloux, je les vois debout en groupe, autour de la tablette de Rangsei. Je reconnais son blouson en cuir noir et ses cheveux épineux.
— C’est toi ? Demande-t-elle en montrant une photo à l’écran.
Tous les deux me regardent d’un air suspicieux alors je m’approche plus près. On discerne un visage animé dans un cadre avec en légende le prix pour une récompense. Les cheveux courts, les oreilles écartées, des yeux noirs et sérieux ; je me reconnais. En dessous, il y a une description pour préciser l’annonce :




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Je sais que c’est toi, tu ne peux plus mentir, je suis désolé, dit une voix grave, saccadée et lente dans un français distordu.

Je ressens comme une gifle, les sueurs qui me collent à la peau refroidissent.
— Je n’aurais pas dû, je vais tout vous expliquer…
La silhouette élancée de Gabrielle apparaît dans mon champ de vision, même Idris revient.
— Je, je ne m’appelle pas…
Merde, même moi, je ne me souviens plus du nom que je me suis donnée.
— Écoutez, je…
— C’est bon, arrête, nous interrompt Gabrielle.
J’entends mon cœur battre et la couleur de leurs yeux ne me rassure pas.
— Ce n’est pas la peine de t’excuser, nous savions déjà que tu nous mentais. À vrai dire, ce serait plutôt à nous de nous excuser de te l’avoir caché. On t’a joué un mauvais tour en profitant de toi, quoique si tu te souviens, Rangsei t’avait déconseillé de nous mentir. On aurait dû mieux t’expliquer, c’est vrai, mais tu vas comprendre combien c’est compliqué à décrire.
Quoi ? Ils se sont foutu de moi tout ce temps. Putain, ahah, les salauds. Je ne leur en veux pas, c’est moi qui ai fauté, ils en ont profité, c’est de bonne guerre. Puis la peur monte doucement. S’ils savaient ça, que savent-ils exactement ? Que sont-ils capables de savoir rien qu’en me regardant ?
Je suis effarée, je suis loin de saisir l’ampleur de la chose. À ce moment-là, je me rends compte de l’étendue de la confiance que je leur ai accordé inconsciemment en si peu de temps. Je me rappelle qu’ils m’ont recherché, connaissaient-ils mon adresse, ont-ils été voir mon père ? La panique empoisonne mes veines. Ils savent peut-être tout de ma vie et ont fait semblant. Soudain, la colère remplace tous ces sentiments faibles et confus.
— Quand ?
— Comment…, commence Gabrielle.
— Laisse, parle son copain. Tu veux en apprendre plus, devenir Synesthète, c’est bien ça ?
Il m’énerve encore plus. Il retourne la situation pour que je ne soit plus énervée, mais attentive.
— Vous aviez dit que j’étais, que je suis Synesthète.
— Oui, mais seulement une potentielle.
— Pourtant, je ressens tout plus profondément ; des sons colorés, des yeux colorés, des sons tactiles et…
— Non, ce n’est qu’une infime partie de ce que tu devrais ressentir. C’est un effet secondaire après un coup suffisamment violent à la zone cérébrale. Tu as peut-être subi une opération ou eu un accident ?
— Ma chute en ski, réfléchi-je à voix haute. J’ai fini à l’hôpital et c’est quelques jours après que cela a commencé.
— Tu es tombée sur la tête ? Oui, c’est très certainement la cause. Cela s’est déclenché parce que tu es une potentielle, tu as besoin de nous pour devenir une vrai Synesthète.
Il bouge pour prendre son sac et ranger sa tablette. N’ayant pas fini proprement la conversation, nous attendons tous qu’il reprenne. Il se passe brusquement une main dans les cheveux, les yeux reflétant une pensée circulant à une vitesse insaisissable.
— Idris, tu vas le faire.
L’adolescent au tee-shirt gris taupe me regarde, perdu. Rangsei retient son attention.
— Je sais que tu es le dernier arrivé mais tu es celui qui est le plus à même à réussir une telle entreprise.
— Je ne sais pas…, hésite celui-ci l’air peu confiant et peu enclin à faire ce qu’il lui propose.
Je ne sais pas ce qu’ils négocient, mais il est clair que cela va me concerner aussi. Je suis très étonnée que celui qui paraît être le plus vieux fasse parti de ce groupe en dernier, après la petite nordique.
Gabrielle prend la parole et demande clairement à Idris de faire ce qu’on lui demande, le rassure et nous demande de nous asseoir pas trop loin.

J’imite mon impressionnant coach que je n’avais encore jamais vu aussi déstabilisé. Assis en tailleur, prêt à partir dans une séance de spiritisme. À cette pensée, je ne peux m’empêcher de rigoler, sûrement en parti à cause du stress. On me demandera pourquoi, question que j’ignorerais.
Idris doit poser ses avants-bras sur les miens pour aller chercher au plus profond de mon moi-intérieur mes origines de Synesthète et les réveiller. De bien belles conneries, je pense. C’est d’ailleurs pour ça que j’essaye, si j’étais sure ou si j’avais des doutes, je ne le ferais pas, je n’ai pas envie d’aggraver mes symptômes. Ce n’est que pour leur prouver qu’ils ont tord, une sorte de revanche sur la blague qu’ils se sont faite sur mon dos, à propos de mon identité. Et puis, si maintenant je refusais, je passerai pour une trouillarde, je n’ai pas peur.
Rangsei commence à m’expliquer la procédure, détaillant approximativement mes sensations futures ; tandis que Gabrielle essaie de faire taire Tia, surexcitée.
— Au début cela risque d’être douloureux, il te faudra au moins une semaine pour reprendre des tâches normales…
C’est la dernière phrase que mon esprit perçoit ; après ça, tout se mit à partir en couilles.
Dernière modification par 15Lina15 le mar. 05 déc., 2017 11:25 am, modifié 3 fois.
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

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15Lina15 a écrit :
Chapitre 15 : L'Entraînement
Deux semaines sont passées, ou peut-être trois, je n’arrive pas à faire le compte. Je donne tout ce que j’ai. Depuis des jours, j’enchaîne des exercices militaires, d’orientation et de toute autre sorte. Quand mon mental ne suit plus, j’arrête de réfléchir jusqu’à ce que mon corps s’écroule. Gabrielle s’inquiète souvent et elle n’est pas la seule, pourtant, elle me laisse faire. Ils ne me prennent pas suffisamment au sérieux, j’ai besoin qu’ils arrêtent de me sous-estimer, leur attention me gêne. J’adore, j’ai l’impression d’être à l’armée. Je me sens devenir plus forte d’heure en heure.
Je leur ai demandé pourquoi j’avais tant besoin d’une condition physique renforcée, ils n’ont pas répondu. De même, quand je leur ai demandé la nature de leurs missions et si Tia n’était pas trop jeune.
Entretemps nous continuons de nous enfoncer de plus en plus dans la campagne, et les collines deviennent des montagnes. L’air est de plus en plus respirable, ce qui est une bonne chose vu le sport que je dois faire tout les matins et tout les soirs. La pollution sera bientôt remplacée par l’odeur naturelle des sapins et des végétaux.
Idris est un très bon coach, il n’a jamais pitié de moi et n’hésite pas à me pousser dans mes retranchements. Gabrielle se focalise sur les exercices techniques comme l’agilité, par exemple, et Rangsei adore me donner ce qu’il appelle « des cours ». Je crois que c’est surtout une excuse pour m’aider autrement qu’en faisant de l’exercice physique, il a l’air le moins sportif et habile des quatre, ce n’est pas rare de le voir renverser sa nourriture ou un seau d’eau par inadvertance. C’est devenu, de ce que j’ai pu voir, un sujet de plaisanterie, parce qu’avec leurs capacités, il faut carrément faire un effort pour se louper. À côté d’eux, je me sens tout le temps maladroite.
La marche occupe la majeure partie de la journée, et j’en profite pour réfléchir sur l’entraînement et le fonctionnement de la Synesthésie. J’apprécie d’autant plus cette nouvelle façon de vivre qu’ils me laissent seule à chaque fois que j’en ressens le besoin et je peux, de même, partager ce voyage avec d’autres personnes. Nous croisons de moins en moins de monde, mais les paysages deviennent plus beaux et frais chaque jour. Gabrielle, qui se charge du chemin que nous prenons, a annoncé hier soir, que nous devrions changer de région dans les premières heures.
Je crois qu’il reste seulement 4km avant la pancarte : « Alpes du Sud ». :arrow: C'est pas très très loin de chez moi :D

Après la marche journalière, chacun rempli son rôle sans se concerter. L’organisation des repas, actualiser notre position pour le lendemain, préparer l’espace pour que tout le monde puisse s’exercer…
Gabrielle s’approche de moi pendant que je commence mes étirements. Elle porte un carton et me sourit.
Je viens de recevoir ta tenue :arrow: Elle est tombée du ciel ? :twisted: Non,
sans plaisanter, elle l'a reçue comment ? ^^
, comme ça tu n’auras plus à porter mes vêtements. Prends en soin, tu ne pourras pas en avoir une nouvelle tout les jours. Généralement, nous, on l’enlève pour s’entraîner, on la lave et la fait sécher en attendant.
— D’accord, merci.
Je prends la boîte et m’éloigne d’Idris et Tia pour essayer, voir à quoi elle ressemble. J’ai bien vu les vêtements des autres, ils sont tous différents et choisis par leur porteur. J’en ai discuté hier avec Gabrielle lorsqu’elle prenait mes mesures, puisqu’elles ont changé avec le temps et tout ce qui m’est arrivée, je dois attendre de passer l’entretien avec leur boss. C’est donc une combinaison de base, sans personnalisation, en noir.
Elle est assez compliquée à enfiler. Un sentiment d’aise et d’incroyable confort me surprend. C’est un legging qui part des chevilles, avec un bout qui fait le tour de mon talon, un tissu plus large l’enrobe et il s’arrête au nombril. Une fine ceinture du même tissu lie le bas au débardeur en V.
Je fais quelques mouvements pour tester l’élasticité, elle suit. Je force un peu le tissu, il ne se détend pas, il ne va pas se déchirer pour un rien. J’aurais aimé en avoir une plus tôt. Combinaison thermo-active, est écrit sur le paquet, probablement que cela s’adapte à ma température corporelle et celle de l’extérieur. :arrow: Sympa cette combi ! :D
— Regarde dans le carton, il y a un foulard avec, me lance Idris.
Je me retourne pour regarder et le trouve effectivement. Il faut que je le passe autour de mon cou, qu’il remonte sur ma tête pour cacher la cicatrice laissée par la puce.
Aïe, je ne vais pas pouvoir le mettre, j’espère que ce n’est pas obligatoire.
Je le mets pour essayer, en espérant que ça ira, mais presque tout de suite après, je reconnais cette sensation désagréablement familière. Mon cou surchauffe et la chaleur m’enserre dans un étau qui semble me brûler de l’intérieur.
Gabrielle revient vers moi et précise que je n’ai pas à porter ça si je ne le supporte pas.
— En tout cas, merci. Ça me va bien. Je suis étonnée que tu te fasses livrer aussi vite, d’habitude, pour ne pas attendre, moi j’allais directement en boutique pour commander et récupérer mes vêtements.
— Tu plaisantes ? La plus proche est à 300km d’ici.
Je ne comprends pas son malaise.
— Bah… Avec la Terrafugia, tu en as pour 15 minutes de vol, c‘est pas si long.
Elle fronce les sourcils, puis ses yeux en amande se colorent d’un Fuchsia très net.
— Pour ceux qui ont les moyens de se payer une telle voiture et qui ont un permis, oui. D’où est-ce que tu viens ?, soupçonne-t-elle.
— Nul part, je disais ça comme ça.

Je rejoins Idris et la petite blonde. Ils se battent encore comme des chiffonnés, à une vitesse que mes yeux peinent à suivre. Je suis toujours aussi impressionnée de les voir faire. Ils ne se parlent pas, il y a bien plus d’informations que la parole qui se transmet entre eux. On dirait une danse de loups sauvages.
Vivre avec des personnes de mon âge, en permanence est nouveau et perturbant pour moi. Je ne comprends rien aux relations humaines ni quoi faire dans telle ou telle situation, je suis perdue.
Je m’échauffe à mon rythme en réfléchissant.
Fille unique, j’ai grandi dans un pensionnat pour riches qui séparaient vigoureusement les sexes. Si l’administration découvrait qu’un de ses élèves avait une orientation sexuelle « anormale », ou qu’un couple se montrait publiquement, il était renvoyé sur-le-champ. Sans compter le fait qu’aucun transgenre ou personne ayant opéré de la chirurgie plastique tels que les enfants conçus génétiquement, ces êtres destinés à la perfection dès leur conception, étaient jugés et discriminés.
Avec leur perfection, on a toujours l’impression qu’ils veulent recréer le monde à leur image à chaque fois qu’on leur parle, qu’ils sont l’idéal à atteindre. On les appelait des « faux » ou des « copies » dû au fait qu’ils ne naissaient pas naturellement et se trouvaient souvent à l’écart à cause des jalousies évidentes qu’ils suscitaient plus ou moins volontairement. :arrow: Ça fait peur bordel :shock:
Tia me fait un signe de salut étranger, je ne comprends pas la référence avant qu’elle ne désigne ma nouvelle tenue. Je souris, ce n’est pas une insulte et c’est plutôt vrai, je ressemble un peu à une Ninja.
Elle me fait toujours rire, son visage franc et enfantin me fait souvent oublier à quel point elle est redoutable.
Je n’ai pas eu d’amis en dehors de ce cercle, donc je n’ai jamais pu comparer avec les écoles traditionnelles. Les souvenirs de mon enfance passés à Tours, la plus grande ville du Canton restent les plus beaux. J’étais trop jeune pour voir la chance que j’avais de vivre en ville. Je regrette souvent ce temps. Enfin, je regrettais ; ma vie a tellement changé que je ne sais pas jusqu’où cela va m’emmener, si je vais découvrir ma place dans ce monde ou si je vais me réveiller en sursaut.

Il ne me reste plus que ça à faire, je tiens l’effort, je dois finir.
Enfin. Je m’écroule dans l’herbe rocailleuse. Il m’a fait monter trois fois la montagne, pour l’échauffement ! Avec ses cheveux blonds et sa détente, il ressemble à un surfeur Hawaïen, mais il en a tout sauf l’attitude. :arrow: Tu parles d'Idris ? J’ai encore le cœur qui bat à cent, je mets plus de temps à récupérer.
— Machine, viens voir, là.
C’est la voix fluette de Tia. Nan, faut que je me lève, maintenant ? Je n’ose pas lui répondre et m’exécute.
Une fois le regard hors des cailloux, je les vois debout en groupe, autour de la tablette de Rangsei. Je reconnais son blouson en cuir noir et ses cheveux épineux.
— C’est toi ? Demande-t-elle en montrant une photo à l’écran.
Tous les deux me regardent d’un air suspicieux alors je m’approche plus près. On discerne un visage animé dans un cadre avec en légende le prix pour une récompense. Les cheveux courts, les oreilles écartées, des yeux noirs et sérieux ; je me reconnais. En dessous, il y a une description pour préciser l’annonce :[/color]



‘‘RECHERCHE MA FILLE, LINA BANDERAS QUI A DISPARUE DEPUIS SIX MOIS, PARENTS TRÈS INQUIETS. SI INFORMATION, CONTACTEZ-NOUS AU PLUS VITE À CE NUMÉRO…’’


Je sais que c’est toi, tu ne peux plus mentir, je suis désolé, dit une voix grave, saccadée et lente avec :arrow: dans, plutôt un français distordu.

Je ressens comme une gifle, les sueurs qui me collent à la peau refroidissent.
— Je n’aurais pas dû, je vais tout vous expliquer…
La silhouette élancée de Gabrielle apparaît dans mon champ de vision, même Idris revient.
— Je, je ne m’appelle pas…
Merde, même moi, je ne me souviens plus du nom que je me suis donnée.
— Écoutez, je…
— C’est bon, arrête, nous interrompt Gabrielle.
J’entends mon cœur battre et la couleur de leurs yeux ne me rassure pas.
— Ce n’est pas la peine de t’excuser, nous savions déjà que tu nous mentais. À vrai dire, ce serait plutôt à nous de nous excuser de te l’avoir caché. On t’a joué un mauvais tour en profitant de toi, quoique si tu te souviens, Rangsei t’avait déconseillé de nous mentir. On aurait dû mieux t’expliquer, c’est vrai, mais tu vas comprendre combien c’est compliqué à décrire.
Quoi ? Ils se sont foutu de moi tout ce temps. Putain, ahah, les salauds. Je ne leur en veux pas, c’est moi qui ai fauté, ils en ont profité, c’est de bonne guerre. Puis la peur monte doucement. S’ils savaient ça, que savent-ils exactement ? Que sont-ils capables de savoir rien qu’en me regardant ?
Je suis effarée, je suis loin de saisir l’ampleur de la chose. À ce moment-là, je me rends compte de l’étendue de la confiance que je leur ai accordé inconsciemment en si peu de temps. Je me rappelle qu’ils m’ont recherché, connaissaient-ils mon adresse, ont-ils été voir mon père ? La panique empoisonne mes veines. Ils savent peut-être tout de ma vie et ont fait semblant. Soudain, la colère remplace tous ces sentiments faibles et confus.
— Quand ?
— Comment…, commence Gabrielle.
— Laisse, parle son copain. Tu veux en apprendre plus, devenir Synesthète, c’est bien ça ?
Il m’énerve encore plus. Il retourne la situation pour que je ne soit plus énervée, mais attentive.
— Vous aviez dit que j’étais, que je suis Synesthète.
— Oui, mais seulement une potentielle.
— Pourtant, je ressens tout plus profondément ; des sons colorés, des yeux colorés, des sons tactiles et…
— Non, ce n’est qu’une infime partie de ce que tu devrais ressentir. C’est un effet secondaire après un coup suffisamment violent à la zone cérébrale. Tu as peut-être subi une opération ou eu un accident ?
— Ma chute en ski, réfléchi-je à voix haute. J’ai fini à l’hôpital et c’est quelques jours après que cela a commencé.
— Tu es tombée sur la tête ? Oui, c’est très certainement la cause. Cela s’est déclenché parce que tu es une potentielle, tu as besoin de nous pour devenir une vrai Synesthète.
Il bouge pour prendre son sac et ranger sa tablette. N’ayant pas fini proprement la conversation, nous attendons tous qu’il reprenne. Il se passe brusquement une main dans les cheveux, les yeux reflétant une pensée circulant à une vitesse insaisissable.
— Idris, tu vas le faire.
L’adolescent au tee-shirt gris taupe me regarde, perdu. Rangsei retient son attention.
— Je sais que tu es le dernier arrivé mais tu es celui qui est le plus à même à réussir une telle entreprise.
— Je ne sais pas…, hésite celui-ci l’air peu confiant et peu enclin à faire ce qu’il lui propose.
Je ne sais pas ce qu’ils négocient, mais il est clair que cela va me concerner aussi. Je suis très étonnée que celui qui paraît être le plus vieux fasse parti de ce groupe en dernier, après la petite nordique.
Gabrielle prend la parole et demande clairement à Idris de faire ce qu’on lui demande, le rassure et nous demande de nous asseoir pas trop loin.

J’imite mon impressionnant coach que je n’avais encore jamais vu aussi déstabilisé. Assis en tailleur, prêt à partir dans une séance de spiritisme. À cette pensée, je ne peux m’empêcher de rigoler, sûrement en parti à cause du stress. On me demandera pourquoi, question que j’ignorerais.
Idris doit poser ses avants-bras sur les miens pour aller chercher au plus profond de mon moi-intérieur mes origines de Synesthète et les réveiller. De bien belles conneries, je pense. C’est d’ailleurs pour ça que j’essaye, si j’étais sure ou si j’avais des doutes, je ne le ferais pas, je n’ai pas envie d’aggraver mes symptômes. Ce n’est que pour leur prouver qu’ils ont tord, une sorte de revanche sur la blague qu’ils se sont faite sur mon dos, à propos de mon identité. Et puis, si maintenant je refusais, je passerai pour une trouillarde, je n’ai pas peur.
Rangsei commence à m’expliquer la procédure, détaillant approximativement mes sensations futures ; tandis que Gabrielle essaie de faire taire Tia, surexcitée.
— Au début cela risque d’être douloureux, il te faudra au moins une semaine pour reprendre des tâches normales…
C’est la dernière phrase que mon esprit perçu ; après ça, tout se mit à partir en couilles. :arrow: Beh, alors, pourquoi tu passes au passé ? :lol:


J'ai repéré quelques fautes, que tu peux aisément corriger ;) Des erreurs de conjugaison (attention, au conditionnel, le verbe prend un "s" à la 1ère personne), d'orthographe (on dit "j'ai tort" et non "j'ai tord"), parfois des adjectifs féminins sans e...
La fin m'intrigue beaucoup, j'ai hâte d'en apprendre plus sur la Synesthésie des autres personnages, de savoir ce qu'Idris va faire à Lina, ce qu'elle va subir, découvrir... :)
Fais aussi attention au rythme de tes phrases, à la façon dont elles s'enchaînent, à la ponctuation... ;)

A bientôt ! =D
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Salut !
Tout d'abord, merci d'être passée (je ne le dirais jamais assez) :D
Je suis contente que tu prennes autant à cœur de me relire et que tu apprécies l'histoire, du coup, je vais parler un peu plus que d'habitude du contenu. Si jamais t'as des questions précises, n'hésite pas. À bientôt 8-)
louji a écrit : Je viens de recevoir ta tenue :arrow: Elle est tombée du ciel ? :twisted: Non,
sans plaisanter, elle l'a reçue comment ? ^^
Tu as la réponse plus tard quand elle parle de la TerraFugia (d'ailleurs faudra que je retrouve l'article parce que celle-là non plus je ne l'ai pas inventé ! ;) :lol: ), si tu ne trouves toujours pas dis-le pour que je modifie.

:arrow: Ça fait peur bordel :shock: --> Oui, les individus génétiquement modifiés (pareil, ça existe déjà, dans certaines proportions :lol: genre pour modifier un gêne porteur d'une maladie), j'en reparlerai plus tard, pour l'instant j'essaye surtout de poser, de donner une direction au récit donc c'est un peu compliqué d'expliquer le back-ground même si comme avec la grand-mère qui se dispute dans la rue pour le vote des lois par référendum par exemple, que j'arrive à caser par ci par là.

Avec ses cheveux blonds et sa détente, il ressemble à un surfeur Hawaïen, mais il en a tout sauf l’attitude. :arrow: Tu parles d'Idris ? Oui puisque c'est son "coach".

J'ai repéré quelques fautes, que tu peux aisément corriger ;) Des erreurs de conjugaison (attention, au conditionnel, le verbe prend un "s" à la 1ère personne), d'orthographe (on dit "j'ai tort" et non "j'ai tord"), parfois des adjectifs féminins sans e...
La fin m'intrigue beaucoup, j'ai hâte d'en apprendre plus sur la Synesthésie des autres personnages, de savoir ce qu'Idris va faire à Lina, ce qu'elle va subir, découvrir... :)
Fais aussi attention au rythme de tes phrases, à la façon dont elles s'enchaînent, à la ponctuation... ;)

A bientôt ! =D
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit :Salut !
Tout d'abord, merci d'être passée (je ne le dirais jamais assez) :D
Je suis contente que tu prennes autant à cœur de me relire et que tu apprécies l'histoire, du coup, je vais parler un peu plus que d'habitude du contenu. Si jamais t'as des questions précises, n'hésite pas. À bientôt 8-)
louji a écrit : Je viens de recevoir ta tenue :arrow: Elle est tombée du ciel ? :twisted: Non,
sans plaisanter, elle l'a reçue comment ? ^^
Tu as la réponse plus tard quand elle parle de la TerraFugia (d'ailleurs faudra que je retrouve l'article parce que celle-là non plus je ne l'ai pas inventé ! ;) :lol: ), si tu ne trouves toujours pas dis-le pour que je modifie.

:arrow: Ça fait peur bordel :shock: --> Oui, les individus génétiquement modifiés (pareil, ça existe déjà, dans certaines proportions :lol: genre pour modifier un gêne porteur d'une maladie), j'en reparlerai plus tard, pour l'instant j'essaye surtout de poser, de donner une direction au récit donc c'est un peu compliqué d'expliquer le back-ground même si comme avec la grand-mère qui se dispute dans la rue pour le vote des lois par référendum par exemple, que j'arrive à caser par ci par là.

Avec ses cheveux blonds et sa détente, il ressemble à un surfeur Hawaïen, mais il en a tout sauf l’attitude. :arrow: Tu parles d'Idris ? Oui puisque c'est son "coach".

J'ai repéré quelques fautes, que tu peux aisément corriger ;) Des erreurs de conjugaison (attention, au conditionnel, le verbe prend un "s" à la 1ère personne), d'orthographe (on dit "j'ai tort" et non "j'ai tord"), parfois des adjectifs féminins sans e...
La fin m'intrigue beaucoup, j'ai hâte d'en apprendre plus sur la Synesthésie des autres personnages, de savoir ce qu'Idris va faire à Lina, ce qu'elle va subir, découvrir... :)
Fais aussi attention au rythme de tes phrases, à la façon dont elles s'enchaînent, à la ponctuation... ;)

A bientôt ! =D
Parle, parle, n'hésite pas ! :lol:
Oui, j'ai vu que ça parlait de TerraFugia, mais je ne sais pas du tout ce que c'est :roll:
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : Parle, parle, n'hésite pas ! :lol:
Oui, j'ai vu que ça parlait de TerraFugia, mais je ne sais pas du tout ce que c'est :roll:
Hey, hey, je veux bien donner des explications mais je ne vais pas casser le suspense non plus. Elle utilise cette voiture dans l'épisode 3 pour aller chez le médecin. J'ai carrément retrouvé le site officiel (en fait, à la base je l'avais trouvé dans une vidéo, mais là tu as directement des photos c'est tout de suite plus impressionnant) : https://www.terrafugia.com/tf-x/
Et dans ce même chapitre ou avant, j'évoque le Créateur de Silence, voici quelques liens :
https://raje.fr/article/muzo-createur-de-silencehttps://www.geekparadize.fr/high-tech/a ... lence.htmlhttps://www.sciencesetavenir.fr/high-te ... get_105174
À la prochaine ! Et les autres aussi, exprimez-vous !!
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 16 : Un Geste D’Affection

À l’instant où ses doigts, ses mains puis ses bras sont entrés en contact avec ma peau, j’ai été électrisée. Toutes ces sensations courant dans mes veines. Je peux sentir, l’histoire d’une seconde, tout ce que je n’ai jamais pu sentir. Je vois au-delà, plus loin que mon regard ne m’a jamais emmené, mes yeux progressent comme un loup qui gagne du terrain. Je sens le sang de ses veines couler comme si elles glissaient sur ma peau, la rapidité de sa circulation sanguine, la pression dans ses muscles. Les odeurs, elles sont plus nombreuses que je n’aurais pu être capable d’imaginer. Je peux sentir l’odeur de la terre, les vers de terre qui sont dedans, discerner le parfum de chacun d’entre nous avec une parfaite exactitude. Avant, j’étais sourde. Je n’entendais pas le cœur battre des petits oiseaux cachés dans les arbres à droite ; je n’entendais pas le bruit des clignements de mes yeux et tous ceux qui m’entourent ; je n’entendais pas le mouvement des muscles et le mouvement de chacun de mes organes, des êtres et particules vivants autour de moi. Ils sont tellement nombreux. Je n’arrive pas à fixer mon regard, je fais un mouvement pour tourner mon cou et je me perds. Tout passe trop vite, comme dans un manège dans lequel je serai monté à sa vitesse maximale et que je ne pourrais arrêter, je ferme les yeux. L’odeur de la terre est trop forte, le goût me rentre dans la bouche, je me retourne pour vomir. Un son me parvient avec un force de vibration qui blesse mes tympans. Je me recroqueville sur moi-même pour enlever toutes ces agressions ; je me bouche les oreilles, le nez, les yeux et la bouche.
Il n’a fallu qu’une seconde, une seule, et je suis là, terrorisée, à la merci de tout, de la vie.

Assaillie par mes sensations, je reste là, mon corps tremblant, luttant face aux assauts de son environnement.
J'ai du mal à penser à autre chose qu'à moi et ce que je ressens, mais il me semble que personne ne dit mot.
J'attends que cette submersion et mon impression de couler sous une avalanche passe.
À chaque mouvement qu'ils font, grand, large, fin et petit corps ; je les ressens jusque dans mes os. Ils doivent comprendre et m'épargner puisqu'ils s'en vont très lentement, l'un après l'autre.
Je ne peux pas bouger, rien que le fait de respirer provoque chez moi presque de la douleur tant je ressens la chose intensément. Je ne peux que penser. Penser à quoi ? Il faut que je me distraie et peut-être qu’en y accordant moins d’importance, cela va passer.
Alors, je repense à ce que j’ai découvert plus tôt. Mon père, cet homme qui ne m’adressait presque jamais la parole, jamais un geste d’affection, et que je ne voyais que les week-ends et pendant les vacances, a réellement écrit ça ? Il a osé dire « parents TRÈS inquiets » après tout ce qu’il m’a fait, après tout ce qu’il a probablement fait subir à ma mère ; quel salaud. Je comprends que pour lui, le mot « disparu » remplace fugue en raison de séquestration, violences conjugales et sur enfant. Quel humour il a papa.

La Synesthésie, finalement, c’était vrai, ils ne m’ont pas menti.
Je souffle un grand coup, puis est tout de suite rappelée à l’ordre par mes tympans et les vibrations dans tout mon être. Je commence à souffrir dans mes muscles. C’est encore plus dur, le corps ainsi en contraction, que j’avais déjà fait un entraînement compliqué.
Les oiseaux arrêtent peu à peu, chacun leur tour, de s’égosiller. Le vent est tombé, l’air est humide et je sens la fin de journée décliner. Ne pouvant plus tenir, je détends avec une extrême lenteur la moindre de mes articulations. Je crois que je vais passer ma nuit là.
Soudain, je sens Tia se diriger vers moi, avec ses pas sautillants, mais Gabrielle l’en empêche et lui prend quelque chose de ses bras.
Je n’en reviens pas de saisir tous ces détails, les yeux et oreilles clos, simplement à travers les vibrations du sol. Je me les représente tellement bien, que je peux m’imaginer la scène avec leur silhouette.
Gabrielle s’approche de moi, je reconnaît sa voix dans son souffle. Quand je crois qu’elle est juste à côté, elle se rapproche encore plus près pour me déposer un objet qui recouvre mes épaules à mes chevilles. Je crois que c’est ma couette, elle a mon odeur et je me rappelle de son poids.
Peu à peu, les agressions sensorielles passent au second plan et la nuit m’engloutit dans un manteau de chaleur et une odeur de sapin.

Je me réveille avec un mal qui me vrille le crâne. J’enroule la couette autour de mon visage, source de souffrance, replis mes genoux.
La lumière du soleil persiste à me traverser, je dois me lever. Alors je me lève. Je vacille, mais tiens debout et rejoins le groupe. Rangsei me tend un bol qui contient une bouillie que je cherche pas à savoir ce que c’est, je remarque qu’ils ont arrêté de parler.
Vous dérangez pas pour moi, parlez, fait ma voix.
Le son me parvient bien plus fort et résonne dans ma langue, malgré la couette.
— Il va falloir que tu parle moins fort, le temps d’apprendre à t’habituer, ne t’inquiète pas, tout va bien, me chuchote Rangsei à ma droite.
Je lui réponds par un signe de tête pour le rassurer parce que j’ai encore un peu peur de parler.
— Finis de manger et après Idris t’expliquera la suite de l’Entraînement. Il t’emmènera un peu plus loin du camp, pour que tu puisses te concentrer, on va rester quelques jours ici.
Encore de, il faut encore que je m’entraine ? Un nouveau truc ? Mais ça n’en…
— La vie est un entraînement, Lina. Le jour où tu arrêteras de t’entraîner, ton corps deviendra flasque.
J’ai envie de plaisanter, mais me ravise ; je ne sais toujours pas comment me comporter avec eux.
— Allez, finis de manger, m’encourage la grande aux cheveux bruns.
J’avale en deux coups de cuillère, guidée non pas par la vue, mais par l’odeur et la sensation de la nourriture au bout de mes doigts. J’hésite à me lever, puis à partir sans nettoyer mes affaires avant de m’éloigner.

Je continue d’avancer sur le sentier, le suivant du mieux que je peux. Des petites violettes poussent entre les cailloux et les herbes folles. Le soleil est agréable à cette heure-ci de la matinée, un banc d’oiseau perce à travers le sommet des arbres. Le terrain est très inégal, nous sommes en quelque sorte dans les montagnes. Nous traversons des successions de parterres verts et fleuris, des chemins rocailleux à des ensembles d’arbustes fins et de sapins presque similaires sur un sol jonché de crevasses.
J’hésite à lui demander plus d’explications sur ce qui m’est arrivé la veille, comment il a fait pour tout déclencher, si cela va être permanent. À chaque fois que je me décide à ouvrir la bouche pour parler, soit je me ravise, soit j’ai besoin de me concentrer pour grimper par-dessus un rocher au milieu du passage.
Il s’arrête sans prévenir et se place à un endroit bien précis, comme s’il était déjà venu ici.
— Je… Je voulais savoir, c’était quoi le bruit que j’ai entendu, ce truc assourdissant, hier, après que j’ai… Vomi.
— Tia, elle a fait une grimace. Bon, je ne sais pas…
— Elle a juste grimacé ? Tu te fous de moi ? On aurait dit le cri d’un mammouth.
— Ne me parles pas comme ça, je ne suis pas ton chien.
— Pardon, excuse-moi.
Ouah, qu’est-ce qu’il est sérieux ce gars. Maintenant, j’ai honte, j’le déteste.
— On va le faire de manière artisanale, dès que Gabrielle recevra le nouvel Immerseur, on fera avec.
Je bougonne encore un peu, mais une fois l’exercice commencé et qu’il voit que je suis concentrée, il se détend. À vrai dire, je ne le fais pas exprès, cela me passionne. Je n’arrive pas à me rendre compte du temps qui passe jusqu’au milieu de l’après-midi.
Avec un Créateur de Silence et des bouts de tissu, chacun de mes sens excepté un, sont pratiquement effacés. Tour à tour, il me fait me repérer à l’aide d’un seul sens. Je dois voir ce que je ne peux voir, entendre ce qui ne fait pas de bruit, grâce à la Synesthésie. Elle se manifeste à travers des sensations, des couleurs et des sons. Les effets sont tellement aléatoires qu’ils m’embrouillent plus qu’ils ne m’aident. Je comprends maintenant à quel point cela doit être difficile à maîtriser.
Il ne parle que pour me dire ce que je dois faire. Ce n’est pas comme pendant les cours avec Rangsei ou Gabrielle où ils discutent et essaient d’en savoir plus sur moi, en parlant d’eux. Je me demande s’il y a une raison particulière pour qu’il paraisse toujours triste et mal aimable. Je ne crois pas être en droit de lui demander.
Une envie me rappelle à l’ordre.
— Attend ! S’il te plaît, on peut arrêter ?
— Pour quoi faire ? Vas-y et dépêche-toi, on n’en a plus pour longtemps, s’empresse-t-il d’ajouter en sentant mon besoin.
Je peux retirer tous les morceaux de tissu qui protégeaient mes sens, maintenant je me suis habituée. La forêt éparse me cache, et j’essaie de m’éloigner le plus possible en un rien de temps, sachant à quel point son ouïe peut être fine.
Je fais mon affaire et m’essuie avec l’eau de ma gourde.

Un parfum doux et floral, avec une texture grasse et sucrée rempli ma bouche. Je pousse un soupir de satisfaction. J’ai attendu trop longtemps pour pouvoir manger.
Idris est parvenu à me faire faire encore vingt minutes avant de céder à mes protestations. Je n’avais pas mangé depuis un bon moment.
Nous sommes assis en cercle, assis sur des pierres que Tia a installé. Quand j’ai fini mon repas, elle m’a proposé les figues séchées que je suis en train de goûter. Pour le reste de la journée, ils ont prévu de se reposer, faire la sieste. On aura beau m’y forcer, je n’arriverai jamais à dormir une fois le soleil levé. Ainsi, après avoir nettoyé le bol et la cuillère qu’ils m’ont offert, je m’installe confortablement, un peu à l’écart avec mon sac, et me contente d’allonger mes jambes, d’essayer de détente mes muscles fatigués.
Très vite, je ne veux plus bouger, mais je m’ennuie. Si seulement j’avais encore ma puce ! Je pourrais écouter n’importe quelle musique, regarder des vidéos pour me distraire, et encore plus aller sur le net ; peut-être qu’en faisant des recherches, j’en apprendrai plus sur cette affiche à mon nom, sur ce que sont devenus mes parents, s’ils sont vraiment soucieux de me retrouver. Ne plus avoir cette connexion au monde, je ressens cette perte comme un véritable manque, au même titre que celle d’un de mes membres. Je n’oublie pas que c’est la soit disante innocente Tia qui m’a fait ça, ce jour où ils m’ont tous cramponnée pour en faire leur chose. Je me méfie d’eux, je me vengerai. C’est pour ça que je vais les écouter, entendre tout ce qu’ils ont à me dire, suivre leur fichu Entraînement à la lettre ; pour pouvoir, un jour, leur rendre la monnaie de leur pièce. Et si Tia, Idris ou Gabrielle sont plus fort que moi, je m’entraînerai alors deux fois plus ; si Rangsei est plus intelligent que quiconque, je suivrai ses enseignements pour comprendre sa façon de penser et le cerner.

Pour m’occuper, et ne pas avoir de trop grosses courbatures demain, je m’étire. Je finis même par faire un peu de gym et Tia s’assois auprès de moi. Je lui explique ce que je fais et elle est impressionnée de ma souplesse quand je fais mon grand écart. Je constate que je touche encore.
Je peux voir de plus près ces cheveux secs en grosses mèches blondes. Elle m’autorise à les toucher et en échange, je lui promets de lui montrer un enchaînement, un jour. Elle m’avoue ne plus se rappeler de la dernière fois qu’elle les a lavés. Pourtant, je ne trouve pas que cela fait sale, on dirait une petite Viking.
Je tourne la tête suffisamment à temps, pour apercevoir le soleil rouge se cacher derrière des branches et buissons. Cela sent le soir, j’apprécie pour la première fois, ce moment de bascule de la journée, entre le jour et la nuit. C’est le plus beau. Le vent est calme, les odeurs adoucies, les sons presque sourds et les animaux fatigués. Devant cette rémission, moi qui me tiens droite, je me sens surpuissante.
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 17 : Timbre De Voix

J’essaie de différencier à l’odorat une fourmi d’un coléoptère quand Gabrielle vient nous interrompre.
Aujourd’hui, il a fait plus froid, j’avais oublié ce que ça fait de rester plus d’une journée au même endroit. J’ai besoin de bouger. Ce n’est que le deuxième soleil que je vois se lever derrière cette montagne aux aspects vieillissant, et déjà, je suis fatiguée, je connais tous les recoins du lieu à 2kms à la ronde.
— Il faut qu’on discute, le boss a envoyé un message à Rangsei, pour qu’on fasse un détour avant de rentrer.
— Pourquoi, s’enquit Idris, mon maître, non par curiosité mais plus probablement parce que c’est ce qu’on attend de lui.
— Nos dépenses sont largement supérieures à nos recettes.
— J’ai parfois l’impression qu’il déteint sur toi, dans sa manière de parler, remarque-t-il rieur. Au fond, n’est-ce pas inévitable dans une relation…
Je le regarde avec plus d’attention. Il l’a dit sur le ton d’une banalité, mais le pense réellement. Comme si, il en avait déjà fait l’expérience, qu’il savait de quoi il parlait.
Sentant un malaise, il se lève pour rejoindre le cercle de pierres où l’on se retrouve pour manger. Je baisse les yeux, je ne veux pas qu’il prête attention à moi, je suis désolée de l’avoir ennuyé. Si je ne veux pas que l’on fouille chez moi, je devrais apprendre à faire de même avec ceux qui m’entourent. Mais sinon à quoi je m’intéresserais, sans ma puce ? Je justifie cela pour ma sécurité, savoir avec qui je suis.
— Allez, viens, lève-toi.

— Il nous faudra deux semaines pour sortir de ces montagnes, en coupant à travers, une fois qu’on partira. C’est un vieillard qui nous a engagé pour lui venir en aide. Il n’a pas été précis, la connexion était fragile. Tout ce que nous savons est qu’il s’appelle Ernesto, où il se trouve actuellement, qu’il a déjà traité avec l’agence autrefois et que cela concerne sa petite-fille. On ne sait pas de quel niveau sera l’affaire, mais puisque l’on nous demande tous les quatre en même temps, il y a des chances que cela soit risqué. Évidemment, Lina tu ne sera pas prise en compte, tu devras rester en arrière, ne pas intervenir, quoi qu’il arrive, et surtout, le plus important, respecter et faire à la lettre tout ce qu’on te dira de faire, le moment venu.
Subjuguée par son ton et son timbre de voix, je n’ai qu’une envie, être d’accord. Elle a quelque chose dans l’expression qui fait qu’elle pourrait convaincre n’importe qui.
Un coup de vent déplace une mèche de cheveux sur mes yeux, levant le coude pour les remettre, je frappe légèrement Idris à ma droite.
— Pardon.
— Tu te trompe, me répond-il.
— Euh… quoi ?
De quoi me parle-t-il ? Je n’ai comme même pas dit tout ça à voix haute.
— Laisse tomber, je t’expliquerais plus tard, ou peut-être qu’elle le fera, élude-t-il fatigué.
— Notre objectif n’a pas changé, nous ramènerons Lina, saine et sauve, à la fin de l’été. En attendant, Idris tu peux continuer à la former, tu as de l’avance, ce n’est pas quelques mois qui vont te retarder.
— Ouais. Gaby, tu devrais peut-être… Faire un spectacle, il fait un signe de tête dans ma direction pour lui faire passer un message. On ne lui a pas encore tout dit.
La belle brune hausse les épaules.
— Plus tard, on ne peut pas tout lui expliquer en une fois.
Je suis vexée qu’ils me cachent encore des trucs après tout ce temps, mais trouve plus avisée de me taire. J’avais raison, un léger sourire naît sur mon visage.

La discussion est plus aisée avec mon instructeur. Il a compris comment je fonctionnais et a appris à ne plus paraître étonné par ce que je dis. J’ai l’impression d’être une piètre élève. Je n’ai jamais aimé l’école, et le pire, sont les cours de Rangsei.
Il m’apprend à réfléchir sur tout et n’importe quoi, tout remettre en question tout le temps. Très mauvaise idée, je deviens encore plus parano. Il est très difficile à suivre, ses cours n’ont ni queue ni tête. On peut sentir les idées fuser dans son esprit si vite qu’il n’a pas le temps de les ordonner lorsqu’il parle.
J’essaie d’appliquer ce que le grand blond m’a appris, comment utiliser la Synesthésie pour m’approprier l’environnement et m’en servir.
Je sens le sol pulser sous mes pas, comme si la Terre respirait.
Il fait encore jour et je n’ai plus de mal à diminuer la force de mes sens pour éviter qu’ils me blessent. J’en profite pour me rappeler d’un enchaînement de gymnastique que j’avais appris jeune, en ville, quand ma famille vivait heureuse, que mon père souriait plus souvent et où j’avais des amis.
Tout droit, placé la main devant le visage, paume vers l’extérieur. Puis moulinets des bras, gestuels, équilibre. Je tiens moins longtemps qu’avant, à peine deux secondes. Je redescends, roule sur le dos et monte en chandelle. Gestuels des jambes, grand écart, de la bonne jambe. Je sens le sol s’affermir sous mon poids et prendre ma forme, c’est très étrange. Dérangée, je m’empresse de ramener une jambe et basculer en arrière pour me relever et enchaîner sur une souplesse arrière. Je vois les arbres, puis mes mains s’enfoncent dans l’herbe rocailleuse et enfin mes jambes reviennent vers moi. Heureusement que je l’ai réussi, sinon je me serai fait mal au crâne en tombant. Le moindre petit grain s’accroche sur ma peau et j’entends les petits êtres sous terre quand je m’abaisse par terre pour faire une roue. Je cours en diagonale par habitude et fais une rondade-flip. Quand j’atterris, mon dos craque, je suis rouillée. Après trois pas de chorégraphie pour respirer, je fais une demi-valse, décalant au dernier moment un doigt pour ne pas écraser des pétales violets. Le demi-tour de l’équilibre accompli, je fais un tour complet et cours quelques mètres pour donner de l’élan à mon saut cissonne et saut carpé. Je fais une gestuelle des bras pour tourner en m’accroupissant au sol, faire un pont et remonter, sauter puis me rattraper au dernier instant, le cœur pompant dans le sang, l’oxygène. Je m’arrête essoufflée, dans un ralenti, à l’écoute de mes organes en tension, écoutant les feuilles des arbres voler pour copier leur mouvement avant de m’affaisser.

Des applaudissement frénétiques percent ma bulle. Je lève la tête et me reconnecte à la réalité.
Ils sont en train de me regarder, tous. Tia applaudit comme une gamine, ah oui, c’est vrai, c’est ce qu’elle est. Ils ont l’air étonné, éblouis même. Je ne mérite pas une telle attention. Je les oublie. Mes cheveux me gênent, ils sont trop longs et biscornus, faut que je les coupe.
Je crois qu’ils ont presque confiance en moi, maintenant.
Dernière modification par 15Lina15 le jeu. 26 juil., 2018 3:29 pm, modifié 1 fois.
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit :
Chapitre 16 : Un Geste D’Affection
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À l’instant où ses doigts, ses mains puis ses bras sont entrés en contact avec ma peau, j’ai été électrisée. Toutes ces sensations courant dans mes veines. Je peux sentir, l’histoire d’une seconde, tout ce que je n’ai jamais pu sentir. Je vois au-delà, plus loin que mon regard ne m’a jamais emmené, mes yeux progressent comme un loup qui gagne du terrain. Je sens le sang de ses veines couler comme si elles glissaient sur ma peau, la rapidité de sa circulation sanguine, la pression dans ses muscles. Les odeurs, elles sont plus nombreuses que je n’aurais pu être capable d’imaginer. Je peux sentir l’odeur de la terre, les vers de terre qui sont dedans, discerner le parfum de chacun d’entre nous avec une parfaite exactitude. Avant, j’étais sourde. Je n’entendais pas le cœur battre des petits oiseaux cachés dans les arbres à droite ; je n’entendais pas le bruit des clignements de mes yeux et tous ceux qui m’entourent ; je n’entendais pas le mouvement des muscles et le mouvement de chacun de mes organes, des êtres et particules vivants autour de moi. Ils sont tellement nombreux. Je n’arrive pas à fixer mon regard, je fais un mouvement pour tourner mon cou et je me perds. Tout passe trop vite, comme dans un manège dans lequel je serai monté à sa vitesse maximale et que je ne pourrais arrêter, je ferme les yeux. L’odeur de la terre est trop forte, le goût me rentre dans la bouche, je me retourne pour vomir. Un son me parvient avec un force de vibration qui blesse mes tympans. Je me recroqueville sur moi-même pour enlever toutes ces agressions ; je me bouche les oreilles, le nez, les yeux et la bouche.
Il n’a fallu qu’une seconde, une seule, et je suis là, terrorisée, à la merci de tout, de la vie.
:arrow: Très beau paragraphe ! :D On se laisse porter par les sensations de Lina, et tu pourrais encore plus les développer, je pense ^^ On tombe un peu rapidement du surplus de sensations au malaise. (et il y a quelques fautes d'orthographe, des "e" absents aux adjectifs notamment ;) )


Assaillie par mes sensations, je reste là, mon corps tremblant, luttant face aux assauts de son environnement.
J'ai du mal à penser à autre chose qu'à moi et ce que je ressens, mais il me semble que personne ne dit mot.
J'attends que cette submersion et mon impression de couler sous une avalanche passe.
À chaque mouvement qu'ils font, grand, large, fin et petit corps ; je les ressens jusque dans mes os. Ils doivent comprendre et m'épargner puisqu'ils s'en vont très lentement, l'un après l'autre.
Je ne peux pas bouger, rien que le fait de respirer provoque chez moi presque de la douleur tant je ressens la chose intensément. Je ne peux que penser. Penser à quoi ? Il faut que je me distraie et peut-être qu’en y accordant moins d’importance, cela va passer.
Alors, je repense à ce que j’ai découvert plus tôt. Mon père, cet homme qui ne m’adressait presque jamais la parole, jamais un geste d’affection, et que je ne voyais que les week-ends et pendant les vacances, a réellement écrit ça ? Il a osé dire « parents TRÈS inquiets » après tout ce qu’il m’a fait, après tout ce qu’il a probablement fait subir à ma mère ; quel salaud. Je comprends que pour lui, le mot « disparu » remplace fugue en raison de séquestration, violences conjugales et sur enfant. Quel humour il a papa :arrow: Je trouve cette phrase particulièrement marquante :D .

La Synesthésie, finalement, c’était vrai, ils ne m’ont pas menti.
Je souffle un grand coup, puis est tout de suite rappelée à l’ordre par mes tympans et les vibrations dans tout mon être. Je commence à souffrir dans mes muscles. C’est encore plus dur, le corps ainsi en contraction, que j’avais déjà fait un entraînement compliqué.
Les oiseaux arrêtent peu à peu, chacun leur tour, de s’égosiller. Le vent est tombé, l’air est humide et je sens la fin de journée décliner. Ne pouvant plus tenir, je détends avec une extrême lenteur la moindre de mes articulations. Je crois que je vais passer ma nuit là.
Soudain, je sens Tia se diriger vers moi, avec ses pas sautillants, mais Gabrielle l’en empêche et lui prend quelque chose de ses bras.
Je n’en reviens pas de saisir tous ces détails, les yeux et oreilles clos, simplement à travers les vibrations du sol. Je me les représente tellement bien, que je peux m’imaginer la scène avec leur silhouette.
Gabrielle s’approche de moi, je reconnaît sa voix dans son souffle. Quand je crois qu’elle est juste à côté, elle se rapproche encore plus près pour me déposer un objet qui recouvre mes épaules à mes chevilles. Je crois que c’est ma couette, elle a mon odeur et je me rappelle de son poids.
Peu à peu, les agressions sensorielles passent au second plan et la nuit m’engloutit dans un manteau de chaleur et une odeur de sapin.
:arrow: C'est à nouveau très immersif, j'aime beaucoup !

Je me réveille avec un mal qui me vrille le crâne. J’enroule la couette autour de mon visage, source de souffrance, replis mes genoux.
La lumière du soleil persiste à me traverser, je dois me lever. Alors je me lève. Je vacille, mais tiens debout et rejoins le groupe. Rangsei me tend un bol qui contient une bouillie que je cherche pas à savoir ce que c’est, je remarque qu’ils ont arrêté de parler.
Vous dérangez pas pour moi, parlez, fait ma voix.
Le son me parvient bien plus fort et résonne dans ma langue, malgré la couette.
— Il va falloir que tu parle moins fort, le temps d’apprendre à t’habituer, ne t’inquiète pas, tout va bien, me chuchote Rangsei à ma droite.
Je lui réponds par un signe de tête pour le rassurer parce que j’ai encore un peu peur de parler.
— Finis de manger et après Idris t’expliquera la suite de l’Entraînement. Il t’emmènera un peu plus loin du camp, pour que tu puisses te concentrer, on va rester quelques jours ici.
Encore de, il faut encore que je m’entraine ? Un nouveau truc ? Mais ça n’en…
— La vie est un entraînement, Lina. Le jour où tu arrêteras de t’entraîner, ton corps deviendra flasque.
J’ai envie de plaisanter, mais me ravise ; je ne sais toujours pas comment me comporter avec eux.
— Allez, finis de manger, m’encourage la grande aux cheveux bruns.
J’avale en deux coups de cuillère, guidée non pas par la vue, mais par l’odeur et la sensation de la nourriture au bout de mes doigts. J’hésite à me lever, puis à partir sans nettoyer mes affaires avant de m’éloigner.

Je continue d’avancer sur le sentier, le suivant du mieux que je peux. Des petites violettes poussent entre les cailloux et les herbes folles. Le soleil est agréable à cette heure-ci de la matinée, un banc d’oiseau perce à travers le sommet des arbres. Le terrain est très inégal, nous sommes en quelque sorte dans les montagnes. Nous traversons des successions de parterres verts et fleuris, des chemins rocailleux à des ensembles d’arbustes fins et de sapins presque similaires sur un sol jonché de crevasses.
J’hésite à lui demander plus d’explications sur ce qui m’est arrivé la veille, comment il a fait pour tout déclencher, si cela va être permanent. À chaque fois que je me décide à ouvrir la bouche pour parler, soit je me ravise, soit j’ai besoin de me concentrer pour grimper par-dessus un rocher au milieu du passage.
Il s’arrête sans prévenir et se place à un endroit bien précis, comme s’il était déjà venu ici.
— Je… Je voulais savoir, c’était quoi le bruit que j’ai entendu, ce truc assourdissant, hier, après que j’ai… Vomi.
— Tia, elle a fait une grimace. Bon, je ne sais pas…
— Elle a juste grimacé ? Tu te fous de moi ? On aurait dit le cri d’un mammouth.
— Ne me parles pas comme ça, je ne suis pas ton chien.
— Pardon, excuse-moi.
Ouah, qu’est-ce qu’il est sérieux ce gars. Maintenant, j’ai honte, j’le déteste.
— On va le faire de manière artisanale, dès que Gabrielle recevra le nouvel Immerseur, on fera avec.
Je bougonne encore un peu, mais une fois l’exercice commencé et qu’il voit que je suis concentrée, il se détend. À vrai dire, je ne le fais pas exprès, cela me passionne. Je n’arrive pas à me rendre compte du temps qui passe jusqu’au milieu de l’après-midi.
Avec un Créateur de Silence :arrow: Tu devrais plutôt le mettre en italique ^^ et des bouts de tissu, chacun de mes sens excepté un, sont pratiquement effacés. Tour à tour, il me fait me repérer à l’aide d’un seul sens. Je dois voir ce que je ne peux voir, entendre ce qui ne fait pas de bruit, grâce à la Synesthésie. Elle se manifeste à travers des sensations, des couleurs et des sons. Les effets sont tellement aléatoires qu’ils m’embrouillent plus qu’ils ne m’aident. Je comprends maintenant à quel point cela doit être difficile à maîtriser.
Il ne parle que pour me dire ce que je dois faire. Ce n’est pas comme pendant les cours avec Rangsei ou Gabrielle où ils discutent et essaient d’en savoir plus sur moi, en parlant d’eux. Je me demande s’il y a une raison particulière pour qu’il paraisse toujours triste et mal aimable. Je ne crois pas être en droit de lui demander.
Une envie me rappelle à l’ordre.
— Attend ! S’il te plaît, on peut arrêter ?
— Pour quoi faire ? Vas-y et dépêche-toi, on n’en a plus pour longtemps, s’empresse-t-il d’ajouter en sentant mon besoin.
Je peux retirer tous les morceaux de tissu qui protégeaient mes sens, maintenant je me suis habituée. La forêt éparse me cache, et j’essaie de m’éloigner le plus possible en un rien de temps, sachant à quel point son ouïe peut être fine.
Je fais mon affaire et m’essuie avec l’eau de ma gourde.

Un parfum doux et floral, avec une texture grasse et sucrée rempli ma bouche. Je pousse un soupir de satisfaction. J’ai attendu trop longtemps pour pouvoir manger.
Idris est parvenu à me faire faire encore vingt minutes avant de céder à mes protestations. Je n’avais pas mangé depuis un bon moment.
Nous sommes assis en cercle, assis sur des pierres que Tia a installé. Quand j’ai fini mon repas, elle m’a proposé les figues séchées que je suis en train de goûter. Pour le reste de la journée, ils ont prévu de se reposer, faire la sieste. On aura beau m’y forcer, je n’arriverai jamais à dormir une fois le soleil levé. Ainsi, après avoir nettoyé le bol et la cuillère qu’ils m’ont offert, je m’installe confortablement, un peu à l’écart avec mon sac, et me contente d’allonger mes jambes, d’essayer de détente mes muscles fatigués.
Très vite, je ne veux plus bouger, mais je m’ennuie. Si seulement j’avais encore ma puce ! Je pourrais écouter n’importe quelle musique, regarder des vidéos pour me distraire, et encore plus aller sur le net ; peut-être qu’en faisant des recherches, j’en apprendrai plus sur cette affiche à mon nom, sur ce que sont devenus mes parents, s’ils sont vraiment soucieux de me retrouver. Ne plus avoir cette connexion au monde, je ressens cette perte comme un véritable manque, au même titre que celle d’un de mes membres. Je n’oublie pas que c’est la soit disante innocente Tia qui m’a fait ça, ce jour où ils m’ont tous cramponnée pour en faire leur chose. Je me méfie d’eux, je me vengerai. C’est pour ça que je vais les écouter, entendre tout ce qu’ils ont à me dire, suivre leur fichu Entraînement à la lettre ; pour pouvoir, un jour, leur rendre la monnaie de leur pièce. Et si Tia, Idris ou Gabrielle sont plus fort que moi, je m’entraînerai alors deux fois plus ; si Rangsei est plus intelligent que quiconque, je suivrai ses enseignements pour comprendre sa façon de penser et le cerner.
:arrow: Oula, oula, quelle virulence Lina ! Pourquoi elle réagit aussi durement à leur conduite envers elle ?
C'est sûr qu'ils ont été brusques, très cachottiers et pas forcément très empathiques, mais tout de même. On dirait qu'elle veut tous les voir brûler en Enfer, là :lol:


Pour m’occuper, et ne pas avoir de trop grosses courbatures demain, je m’étire. Je finis même par faire un peu de gym et Tia s’assois auprès de moi. Je lui explique ce que je fais et elle est impressionnée de ma souplesse quand je fais mon grand écart. Je constate que je touche encore.
Je peux voir de plus près ces cheveux secs en grosses mèches blondes. Elle m’autorise à les toucher et en échange, je lui promets de lui montrer un enchaînement, un jour. Elle m’avoue ne plus se rappeler de la dernière fois qu’elle les a lavés. Pourtant, je ne trouve pas que cela fait sale, on dirait une petite Viking.
Je tourne la tête suffisamment à temps, pour apercevoir le soleil rouge se cacher derrière des branches et buissons. Cela sent le soir, j’apprécie pour la première fois, ce moment de bascule de la journée, entre le jour et la nuit. C’est le plus beau. Le vent est calme, les odeurs adoucies, les sons presque sourds et les animaux fatigués. Devant cette rémission, moi qui me tiens droite, je me sens surpuissante. [/color]
Hello, hello ! Du coup, 2 chapitres d'un coup, c'est pas mal aussi :)
J'ai relu rapidement la fin du chapitre 15 pour me rappeler exactement... Du coup, si j'ai bien tout compris jusque-là, Lina est devenue une Synesthèse potentielle suite à sa chute, mais n'expérimentait qu'une partie mineure de ses capacités ? Et Idris est "entré en contact" avec elle pour réveiller tout ce qu'elle était capable de faire/ressentir ? ;) Tu nous expliqueras si tout le monde est un Synesthèse potentiel, comment éveiller tous ses pouvoirs, comment Idris a fait ça... Je suis curieuse :lol:


15Lina15 a écrit :
Chapitre 17 : Timbre De Voix
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J’essaie de différencier à l’odorat une fourmi d’un coléoptère quand Gabrielle vient nous interrompre. :arrow: Bon courage :lol:
Aujourd’hui, il a fait plus froid, j’avais oublié ce que ça fait de rester plus d’une journée au même endroit. J’ai besoin de bouger. Ce n’est que le deuxième soleil que je vois se lever derrière cette montagne aux aspects vieillissant, et déjà, je suis fatiguée, je connais tous les recoins du lieu à 2kms à la ronde.
— Il faut qu’on discute, la boss a envoyé un message à Rangsei, elle veut qu’on fasse un détour avant de rentrer.
— Pourquoi, s’enquit Idris, mon maître, non par curiosité mais plus probablement parce que c’est ce qu’on attend de lui.
— Nos dépenses sont largement supérieures à nos recettes.
J’ai parfois l’impression qu’il déteint sur toi, :arrow: Qui est le "il", je ne comprends pas ^^' dans sa manière de parler, remarque-t-il rieur. Au fond, n’est-ce pas inévitable dans une relation…
Je le regarde avec plus d’attention. Il l’a dit sur le ton d’une banalité, mais le pense réellement. Comme si, il en avait déjà fait l’expérience, qu’il savait de quoi il parlait.
Sentant un malaise, il se lève pour rejoindre le cercle de pierres où l’on se retrouve pour manger. Je baisse les yeux, je ne veux pas qu’il prête attention à moi, je suis désolée de l’avoir ennuyé. Si je ne veux pas que l’on fouille chez moi, je devrais apprendre à faire de même avec ceux qui m’entourent. Mais sinon à quoi je m’intéresserais, sans ma puce ? Je justifie cela pour ma sécurité, savoir avec qui je suis.
— Allez, viens, lève-toi.
:arrow: Arf, j'ai pas trop compris ce paragraphe, là :? Les personnes intervenant dans le dialogue ne sont pas claires, et je ne comprends pas vraiment la logique de pensée de Lina

— Il nous faudra deux semaines pour sortir de ces montagnes, en coupant à travers, une fois qu’on partira. C’est un vieillard qui nous a engagé pour lui venir en aide. Il n’a pas été précis, la connexion était fragile. Tout ce que nous savons est qu’il s’appelle Ernesto, où il se trouve actuellement, qu’il a déjà traité avec l’agence autrefois et que cela concerne sa petite-fille. On ne sait pas de quel niveau sera l’affaire, mais puisque l’on nous demande tous les quatre en même temps, il y a des chances que cela soit risqué. Évidemment, Lina tu ne sera pas prise en compte, tu devras rester en arrière, ne pas intervenir, quoi qu’il arrive, et surtout, le plus important, respecter et faire à la lettre tout ce qu’on te dira de faire, le moment venu.
Subjuguée par son ton et son timbre de voix, je n’ai qu’une envie, être d’accord. Elle a quelque chose dans l’expression qui fait qu’elle pourrait convaincre n’importe qui.
Un coup de vent déplace une mèche de cheveux sur mes yeux, levant le coude pour les remettre, je frappe légèrement Idris à ma droite.
— Pardon.
— Tu te trompe, me répond-il.
— Euh… quoi ?
De quoi me parle-t-il ? Je n’ai comme même pas dit tout ça à voix haute.
— Laisse tomber, je t’expliquerais plus tard, ou peut-être qu’elle le fera, élude-t-il fatigué.
— Notre objectif n’a pas changé, nous ramènerons Lina, saine et sauve, à la fin de l’été. En attendant, Idris tu peux continuer à la former, tu as de l’avance, ce n’est pas quelques mois qui vont te retarder.
— Ouais. Gaby, tu devrais peut-être… Faire un spectacle, il fait un signe de tête dans ma direction pour lui faire passer un message. On ne lui a pas encore tout dit.
La belle brune hausse les épaules.
— Plus tard, on ne peut pas tout lui expliquer en une fois.
Je suis vexée qu’ils me cachent encore des trucs après tout ce temps, mais trouve plus avisée de me taire. J’avais raison, un léger sourire naît sur mon visage.

La discussion est plus aisée avec mon instructeur. Il a compris comment je fonctionnais et a appris à ne plus paraître étonné par ce que je dis. J’ai l’impression d’être une piètre élève. Je n’ai jamais aimé l’école, et le pire, sont les cours de Rangsei.
Il m’apprend à réfléchir sur tout et n’importe quoi, tout remettre en question tout le temps. Très mauvaise idée, je deviens encore plus parano. Il est très difficile à suivre, ses cours n’ont ni queue ni tête. On peut sentir les idées fuser dans son esprit si vite qu’il n’a pas le temps de les ordonner lorsqu’il parle.
J’essaie d’appliquer ce que le grand blond m’a appris, comment utiliser la Synesthésie pour m’approprier l’environnement et m’en servir.
Je sens le sol pulser sous mes pas, comme si la Terre respirait.
Il fait encore jour et je n’ai plus de mal à diminuer la force de mes sens pour éviter qu’ils me blessent. J’en profite pour me rappeler d’un enchaînement de gymnastique que j’avais appris jeune, en ville, quand ma famille vivait heureuse, que mon père souriait plus souvent et où j’avais des amis.
Tout droit, placé la main devant le visage, paume vers l’extérieur. Puis moulinets des bras, gestuels, équilibre. Je tiens moins longtemps qu’avant, à peine deux secondes. Je redescends, roule sur le dos et monte en chandelle. Gestuels des jambes, grand écart, de la bonne jambe. Je sens le sol s’affermir sous mon poids et prendre ma forme, c’est très étrange. Dérangée, je m’empresse de ramener une jambe et basculer en arrière pour me relever et enchaîner sur une souplesse arrière. Je vois les arbres, puis mes mains s’enfoncent dans l’herbe rocailleuse et enfin mes jambes reviennent vers moi. Heureusement que je l’ai réussi, sinon je me serai fait mal au crâne en tombant. Le moindre petit grain s’accroche sur ma peau et j’entends les petits êtres sous terre quand je m’abaisse par terre pour faire une roue. Je cours en diagonale par habitude et fais une rondade-flip. Quand j’atterris, mon dos craque, je suis rouillée. Après trois pas de chorégraphie pour respirer, je fais une demi-valse, décalant au dernier moment un doigt pour ne pas écraser des pétales violets. Le demi-tour de l’équilibre accompli, je fais un tour complet et cours quelques mètres pour donner de l’élan à mon saut cissonne et saut carpé. Je fais une gestuelle des bras pour tourner en m’accroupissant au sol, faire un pont et remonter, sauter puis me rattraper au dernier instant, le cœur pompant dans le sang, l’oxygène. Je m’arrête essoufflée, dans un ralenti, à l’écoute de mes organes en tension, écoutant les feuilles des arbres voler pour copier leur mouvement avant de m’affaisser.

Des applaudissement frénétiques percent ma bulle. Je lève la tête et me reconnecte à la réalité.
Ils sont en train de me regarder, tous. Tia applaudit comme une gamine, ah oui, c’est vrai, c’est ce qu’elle est. Ils ont l’air étonné, éblouis même. Je ne mérite pas une telle attention. Je les oublie. Mes cheveux me gênent, ils sont trop longs et biscornus, faut que je les coupe.
Je crois qu’ils ont presque confiance en moi, maintenant.[/color]
La fin était très belle, très pure, dans le monde de Lina =) Je ne connais rien à la gymnastique alors je ne connais pas les figures qu'elle a réalisées, mais ç'avait l'air bien sympa !
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Salut !
Tu me fais bien rire avec toutes tes remarques :lol:
Je suis contente que tu aies trouvé ces chapitres "immersifs" --> c'est le but
Oui, elle est très bornée et rancunière pour pas grand chose :lol:
Il n'y a qu'un autre garçon dans le groupe et on sait avec qui Gabrielle sort.
Je développerai bien plus tard ce qui détermine un Synesthète, quand ils arriveront (ou pas) chez leur patron, en faite.
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit :Salut !
Tu me fais bien rire avec toutes tes remarques :lol:
Je suis contente que tu aies trouvé ces chapitres "immersifs" --> c'est le but
Oui, elle est très bornée et rancunière pour pas grand chose :lol:
Il n'y a qu'un autre garçon dans le groupe et on sait avec qui Gabrielle sort.
Je développerai bien plus tard ce qui détermine un Synesthète, quand ils arriveront (ou pas) chez leur patron, en faite.
Je suis même drôle quand je ne fais pas exprès de l'être ? :o C'est fortiche, ça. En vrai, je suis vraiment pas drôle, mais une partie de moi persiste à croire le contraire.
Tiens, une blague : c'est quoi un magicien qui utilise le pouvoir du yaourt ?

Oui, je vois ça ! J'espère qu'elle changera d'avis, ou qu'elle sera moins violente dans ses objectifs avec le temps :roll:
Hum, c'est vrai, mais quelques précisions fluidifieraient peut-être la lecture ^^

J'aime bien le "ou pas" :lol:
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : Tiens, une blague : c'est quoi un magicien qui utilise le pouvoir du yaourt ?
Je sais pas… :roll:
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : Je sais pas… :roll:
Un faux mage blanc.

Hum :roll: :lol:
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit :
15Lina15 a écrit : Je sais pas… :roll:
Un faux mage blanc.

Hum :roll: :lol:
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louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

J'approuve ce gif de Jessica Jones ! Tu as vu la série ? ;)
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit :J'approuve ce gif de Jessica Jones ! Tu as vu la série ? ;)
Oui, mais là on commence trop à dériver du sujet, j'ai peur qu'on se fasse striker :?
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