Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

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evan_jmt

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Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par evan_jmt »

Bonjour à tous !
Voici le thème d'écriture de ce mois-ci : Dans ma boule de cristal, je vois... 🔮 Donnez tout votre pouvoir à votre imagination en imaginant notre monde actuel sous la forme d'une dystopie ou une utopie. Voilà la problématique : Comment sera notre monde dans le futur ? Hâte de vous lire !


Je note également quelques conseils/règles de base :
👁‍🗨 Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
👁‍🗨 Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En termes de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
👁‍🗨 Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
👁‍🗨 Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
👁‍🗨 Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir. ;)
Fl3g

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Fl3g »

Hâte également, sujet de très grand intérêt ! 🤩
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Larme_Fatale »

Allons-y, ce sera original et surprenant à coup sûr
Vanget

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Vanget »

3200 le dernier périple

Le premier janvier 3100, au sein des quatre niveaux de la cité souterraine creusée dans l’écorce de la planète Mars, la fête culmine à son plus haut.
Il est trois heures du matin, voilà cent ans que l’immense ville prospère dans les entrailles de l’astre rouge.
Au plan supérieur, les milliardaires s’empiffrent de caviar, au second, les techniciens s’enivrent de champagne, au troisième, les domestiques se régalent de crudités et au quatrième, les serviteurs de serviteurs se nourrissent d’espoir…
Petit à petit, les vives trépidations fissurent la roche. Venus du magma liquide, les gaz mortels s’échappent… La vie s’éteint étage par étage.
Le lendemain, les seuls bruits qui arrivent à Houston proviennent des ventilateurs géants, comme le cliquetis de cette girouette rouillée d’une ville fantôme abandonnée par les chercheurs d’or des siècles passés…
Sur terre, le gouvernement mondial verrouille l’information. Les vols quotidiens vers Mars reprennent. Cette fois-ci, ils emportent : les criminels, les parias, les contestataires, ceux qui pensent autrement avec quelques innocents injustement dénoncés par convoitise ou cupidité. Officiellement, les voyageurs partent pour reconstruire les dégâts. En vérité, pour les condamner à mort par asphyxie. L’ordre nouveau doit régner… L’Histoire balbutie, elle bégaye en murmurant les échos noirs des siècles les plus sombres.
Quelques mois plus tard…
Depuis trois jours, j’avance à grand-peine dans le désert brûlant du Sahara. La température avoisine les cinquante degrés le jour et près de zéro la nuit.
Je suis un condamné à mort.
Ce n’est pas le terme que les autorités emploient. Pour eux, il s’agit de : rééducation.
En 3100, elles se divisent en deux sortes et luxe ultime, le délinquant possède la liberté du choix…
Soit un exil définitif sur la planète rouge comme serviteur de serviteur.
Soit un abandon dans le Sahara, largué par un hélicoptère à huit jours de marche de l’oasis la plus proche avec une réserve d’eau et de pain pour trente-six heures. Quand ils vous quittent, ils disent :
L’espoir fait vivre !
Une cruauté de plus, pour eux : un raffinement !
Cependant, moi, j’ai opté pour le désert… Et je sais pourquoi !
Le problème passé de la surpopulation carcérale est résolu ! Les anciennes geôles sont démolies au profit de gigantesques tours de verre.
À partir de l’an 3000, la montée des eaux a submergé toutes les villes côtières, l’espace habitable s’amenuise…
Je suis un rebelle, un insoumis, le sable dans les rouages.
Le sable ? Je ne devrais pas employer ce mot !
J’ai mis au point un système qui leurre la reconnaissance faciale. J’utilise à tour de rôle les visages des 150 autorités du gouvernement mondial pour avoir accès aux véritables informations. Je diffuse les plus essentielles auprès de mes concitoyens. La catastrophe du premier janvier 3100 qui a décimé les villes souterraines de la planète mars se transmet désormais chez tous les terriens… La révolte gronde.
Ma tête est mise à prix.
Malgré toutes mes précautions, je fus livré par un proche collaborateur. Il y avait une place à prendre, celle d’un milliardaire… Une position temporaire… Les dictatures n’aiment pas les traîtres ! Même ceux qui les servent.
L’aube du quatrième jour se lève. Pour avoir plus chaud la nuit, je m’enterre sous le sable. Je sais, c’est dangereux, les tempêtes peuvent m’ensevelir, mais je n’ai pas le choix. J’ai divisé au minimum les rations pour aller plus loin… Jusqu’où ? Je ne saurais le dire, réfléchir devient pénible.
J’avance un pas, puis un autre, toujours un pas… L’exemple d’Henri Guillaumet me redonne du courage. Après le crash de son avion dans la cordillère des Andes, il a marché sans s’arrêter durant cinq jours, sans équipement, en plein hiver austral… Il a fini par être sauvé.
Sauvé ! un mot qui rebondit comme un ricochet, droit devant moi, vers la vie.
Parfois, il faut un peu de folie, ou bien, est-ce l’instinct de survie, venu du fond des âges farouches qui nous fait tenir…
Au milieu de la journée, la chaleur devient insoutenable et je m’effondre. Dans mon inconscience, j’ai entendu une voix qui déclarait : « Relève-toi ! » À cet instant précis, j’ai senti une ombre qui sortait de mon crâne. Elle a pris la forme d’une silhouette étrange et m’a tendu deux coupes d’or en disant :
— L’une contient l’immortalité et l’autre, un poison fatal pour abréger tes souffrances, choisis sans crainte ! Dans les deux cas, tu es gagnant !
— Qui es-tu ?
— La somme de tes idées noires, celles que tu accumules depuis ta naissance !
Je n’avais pas assez de mauvaises nouvelles ! Il ne manquait plus que celle-là ! J’ai repris mon chemin et j’ai crié :
— Comme Han Suyin, je n’ai que la pluie pour ma soif ! Et assez de temps pour l’attendre, ici chaque seconde contient l’éternité !
Le cinquième jour, j’ai encore un peu de vigueur. C’est le début d’octobre : la saison humide au Sahara. Voilà pourquoi j’ai choisi le désert ! La pluie peut s’abattre à tout moment, mon dernier espoir… Sauf si les ultimes dérèglements du climat n’ont pas tout bouleversé…
Le sixième jour, j’ai fini toutes mes rations. Il n’y a pas de traces d’animaux, de végétation ou de crevasses dans le sol pouvant indiquer une source et la pluie n’est toujours pas tombée… Je suis si faible que la moindre pierre me fait trébucher.
Épuisé, je me suis allongé près d’un modeste rocher en essayant de profiter du peu d’ombre qu’il offrait, j’ai écarté les mains et j’ai fermé les yeux, pour un instant, me suis-je dit… C’est à ce moment que les premières gouttes sont arrivées, toutes petites d’abord, ensuite très grosses, énormes ! Tout autour, le sable explosait, en peu de temps je fus trempé, noyé : un bain divin !

Rimbaud aurait dit : comme un vin de vigueur !
Moi, j’ai pensé : comme une eau-de-vie !


En janvier 3200, la moitié du globe est ravagé par les tempêtes tropicales. Sous la conduite du dernier érudit, les terriens ne sont plus que 5000 à errer vers le nord, seul lieu encore tempéré…
Au milieu d’un long chemin aride parsemé de pierres saillantes, le sage désespéré, à bout de souffle, cria vers le ciel :
— Pourquoi les hommes que tu chéris se haïssent-ils autant ?
La réponse résonna limpide dans son esprit.
— Le mal ne demande aucun effort, il suffit de se laisser porter. La victoire surgit, immédiate, surtout quand le glaive transperce les plus vulnérables, leurs blessures profondes anéantissent toutes défenses.
— Le bien n’existe donc pas ?
— C’est un cheminement, un état de conscience et surtout : une abnégation ! Il ne peut s’exécuter sous les feux de la rampe comme sous les trompettes de la Renommée. Il nécessite de beaucoup donner sans attendre de recevoir. Qui accepte d’agir ainsi ?
— J’ai lancé mes forces dans cette voie depuis trop longtemps, lorsque je me retourne, nous progressons peu nombreux, le dos courbé par nos peines en laissant de grands intervalles entre nous. Je crains de m’égarer avec tous…
— Crois-tu possible d’avancer en regardant derrière toi ? Tes inquiétudes lient tes chevilles et ta peur clôt ton horizon : tu te construis une prison de douleur. Tu prétends servir d’exemple et tu te restreins pour vivre petit. Personne ne suivra un épuisé !
— Malgré tout, nous avons réalisé le bien, ne l’as-tu pas perçu, ni aimé ?
— Trop de larmes me brûlent les yeux et m’empêchent de le voir.
— Pourquoi n’agis-tu pas ? Pourquoi laisses-tu accomplir cela ?
— Derrière vous : l’obscurité et le chaos, devant vous, la lumière et l’espoir… Personne ne vous a condamné, pourtant chacun de vous roule sans cesse le rocher de Sisyphe !


Gérard Taverne (Vanget) le 23/08/2023
Dernière modification par Vanget le ven. 08 mars, 2024 3:55 am, modifié 2 fois.
ZiyouGen

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par ZiyouGen »

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Sur les traces de l'humanité,

Au commencement nous étions des autruches, nous vivions dans un coin de l'univers à la surface d'une planète qui s'appelait Terre, englués dans l'espace-temps. À cette époque, nous pouvions occuper l'espace de nos gesticulations inutiles, nous pouvions nous agiter dans toutes les directions, monter descendre aller à droite ou à gauche. Prendre l'avion pour aller voir les lions en Afrique, qui ne demandaient rien ; plonger dans des eaux exotiques à 3000km, "parce que nous le valons bien" nous disait L'Oréal. Qu'importe l'empreinte carbone, l'acidification des océans, les déchets au sommet de l'Himalaya, qu'importe notre contribution aux massacres du vivant, pourvu que le selfie fût réussi.
Le temps, lui, nous conduisait toujours vers l'avant. Nous luttions désespérément contre lui, refusant d'accepter cette unique certitude de nos vies : l'orientation du temps nous conduit à notre mort. À coup de médecines, de chirurgies, d'onguents de luxe, de filtres Instagram, nous arrivions à nous duper nous-mêmes. Nous consommions à chaque instant, sans souci du lendemain, la moindre parcelle de cette planète.

Puis l'humain est devenu un escargot, à son image il laisse des traces baveuses partout où il va. Traces qui, une fois observées, permettent à nos technologies de construire les murs invisibles de son tunnel particulier. Tunnel qui le conduit vers sa caste, où il peut se baigner avec ses congères aux mêmes obsessions, mêmes habitudes et mêmes envies. Ils se nourrissent d'identiques délectations et d'égales angoisses. Ainsi confiné dans son univers familier, il ne peut que se conforter dans ses pensées, ses idées s'ouvrant de moins en moins à la différence, à d'autres concepts, à d'autres goûts. Nous imaginions avoir aboli les castes, il n'en est rien, elles sont désormais partout, nous sommes reliés par nos suggestions personnalisées, esquissés par nos dépenses, traqués par nos habitudes. Nous sommes consolidés en data-marchandises. Nous sommes un résumé de tendance, regroupés par nos fils de traçabilité.
La masse d'informations est formidable, c'est bien et c'est aussi le problème. Cette masse est si informe et gluante qu'elle nous empêche d'y effectuer un tri éclairé à moins de fournir d'assez gros efforts personnels de vérifications de sources, d’analyse d'équilibre des points de vue, etc. Qui est prêt à faire cela pour la moindre interrogation ? Alors nous nous en remettons à la technologie, celle-là même qui érige nos tunnels, elle se propose de faire ce tri pour nous : quelle gentillesse ! Les moteurs de recherche, chat Bot et autres IA, puisent dans les données disponibles selon un algorithme dont on ignore tout, et nous fournit le chemin à suivre. Nous sommes les escargots-esclaves de nos technologies, tunnellisés vers notre caste aux hauts murs bientôt infranchissables.

Quelques années sont passées, je ne saurais dire combien, c'est dorénavant le règne des trous noirs supermassifs, la technologie n'a plus besoin de construire de tunnels, les castes les plus prospères dominent la pensée. Ces castes sont celles du plus grand nombre, elles sont constituées d'abrutis normalisés. L'information et la désinformation s'imbriquent si bien qu'il n'est plus possible de les discerner. Oui, notre monde avait inventé une étrange accolade de mots à l'époque "Fake-News", ineptie antonymique. De toute façon, pourquoi serait-il désormais nécessaire de les différencier ? La vérité est devenue relative, rien n'est vrai, rien n'est faux, n'existe que ce que vous souhaitez. La technologie, elle, nous chérit comme des enfants gâtés, nous nourris de ce que nous réclamons. Nous appartenons à la super caste des abrutis, heureux de sombrer avec nos alter ego. Les castes super massives ont les voix les plus puissantes, établissent le discours dominant dont la force d'attraction dirige les amas vers les amas, elles nous absorbent tous, sans en recracher un seul. L'étanchéité de l'horizon des événements est maintenant une réalité de la dimension humaine : point de retour possible. Nous et nos compagnons d'infortune partageons nos goûts, nos tweets, nos followers, nous ignorons ce qui n'est pas nous, ce qui n'est pas avec nous dans le trou noir super massif des abrutis.

L'espace et le temps se sont à présent inversés dans notre trou noir super massif. Nous marchons dans un espace qui nous conduit inexorablement vers la singularité, une seule orientation est désormais possible, plus de gesticulation, nous sommes dirigés vers le point unique de la pensée. En ce qui concerne le temps, nos vies soigneusement archivées pour l'éternité, tournent en boucle dans les cerveaux des générations futures ; à travers les stories de nos existences pathétiques, nous sommes désormais devenus des immortels.

Ils ignorent ce qu'est un ciel étoilé, les satellites en ont obstrué la vision. Ils ignorent l'immensité du ciel et de la terre, qu'importe d'ailleurs. Leurs yeux portent des lentilles de VR, l'encéphale est relié à internet par une puce implantée, ils vivent à travers leurs avatars des aventures qu'ils croient réelles. Ils ignorent ce qu'est la pensée, ne vivent que pour combler leurs appétits assouvis par la technologie. L'humain est désormais une bactérie dans une boîte de Petri.
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evan_jmt

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par evan_jmt »

Vanget, merci pour ton texte ! J'aime la façon dont tu le termines : avec une petite référence mythologique !
evan_jmt

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par evan_jmt »

C'est un joli texte que tu nous offres là ! D'abord, pour ce qui est de la forme : j'admire le rythme que tu as maintenu tout au long ; il est très fluide et donc facilement compréhensible. D'autant plus que tu exprimes un certain sentiment de pitié pour les escargots-esclaves ! Merci de l'avoir partagé et de l'avoir écrit.
evan_jmt

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par evan_jmt »

Aucune mort n'est vaine

 Je retirai mes vêtements verts comme terre, mais ne put m’empêcher de penser à mes confrères militaires. La vie est-elle égoïste ? pensai-je. Tués par tous ces rigoristes pour nourrir tous ces utopistes ; ou pour avoir l’écriteau sur lequel est gravé « Mort pour la France » sur nos tombes ! J’eus arrêté toutes ces pensées insensées pour me concentrer et je me rappelai leurs sacrifices. S’ils ont laissé couler le sang rouge de leurs veines, qu’ils ont laissé les balles transpercer leur peau, ce fut bien pour sauver le Rouge de notre drapeau. Fiers d’eux, je le sais : les Français les honorerons et les féliciterons avec un grand soutien ! et évidemment, ils se souviendront de Jean Moulin, de Simone Veil, et cætera ! Voilà le minimum. Puis un mauvais jour, vint mon tour de le laisser couler dans les tranchées à cause d’un étranger. — Ô mon Père, je t’en supplie : béni mon pays ! j’aimerais voir les Français qui nous remercie…priais-je une dernière fois. — D’accord, mon enfant : après le Jugement, tu verras ce que deviendra ton pays dans soixante ans.

 Minutes angoissantes passaient haut dans les cieux, bientôt je pourrai voir celle que je préfère. Et, rapidement, les nuages s’écartèrent ; j’aperçus donc la Terre. Rire nerveux. Or, à ma grande surprise, j’ai bien vu le pire. Les églises sont détruites et remplacées ; les jeunes sont hypnotisés par leurs appareils quasi psychédéliques ; les tombes des soldats, elles, se montrent profanées ; les fleurs fanées – par la chaleur – se voient propagées ! Mes larmes deviennent pluie, un parapluie ne suffit. Tout est détruit, mais rien n’est reconstruit. Les jeunes n’aiment plus s’instruire, préférant détruire autrui. Puis je me questionne ; et maintenant, je vois, que pour sauver l’Hexagone, il n’y a plus personne… ! Le douzième coup sonne, le voile de nuage revient. Mais, vieillard que je suis, je garde encore espoir !
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Larme_Fatale »

Bonjour à tous.
Pas de temps cet été. J’ai toutefois produit sur le thème du mois.
Je publie une fiction d’un futur d’apocalypse, écrite très rapidement, sous le coup d’une inspiration que la fainéantise m’a empêchée de peaufiner. Pas de figures de style, pas d’essai de brio littéraire, le texte comme il est venu sans désir ni temps de l’enjoliver.
Juste une intuition que j’ai mise en mots comme je le sentais.
Je vais lire vos textes à mon rythme et vous en ferai un retour.
Bonne lecture pour ceux qui me liront.

BRASIER

Elle ouvrit l’œil. Une sortie de sommeil pesant, plus lourde que celle d’un coma profond. Elle n’avait pas eu le temps de regagner la maison, prise dans ce vortex incandescent qu’elle avait vu arriver sur elle à toute allure avec une force sidérante. Elle se réveillait et reprenait ses esprits après sa violente chute.
Elle se souvenait avec peine d’un entonnoir de chaleur tueuse, d’un cône brûlant et mobile, tourbillonnant et se contorsionnant dans les derniers spasmes d’un monde vaincu. Vomi subitement de l’horizon qui s’était ombré d’une lumière étouffée, gris d’encre et brune à la fois.
Elle ne se souvenait que de ce déchaînement du ciel. De tout le reste, elle ne gardait ni image ni son, juste la sensation d’une chute et du choc violent de sa tête au sol.
Les dalles du pourtour de piscine étaient si chaudes qu’elle ne pouvait y faire quelques pas, même légers ou aériens, sans ressentir cette brûlure insupportable sous ses pieds nus. Elle ne bougea donc pas et, immobile, observa le décor du jardin et des environs.
Le gazon artificiel avait disparu, du tapis de verdure il ne restait rien. On l’avait posé de nombreuses années en arrière pour en finir avec les corvées d’arrosage et la tonte régulière et harassante sur un fond sonore de moteur qui rend fou. Il avait fondu, au passage de ce cône de chaleur. Ses fibres synthétiques avaient coulé en un magma à plat, mi visqueux mi solide. Marron comme une lave de volcan, mais il n’y avait pas de volcan ici. Juste de la terre en fusion qu’elle ne comprenait pas.
Rêvait-elle ou tout ça était-il réel?
Les arbres surplombaient son jardin , mais ils ne portaient plus aucune feuille. Ils n’y avait plus d’ombre, et le soleil de feu, libre de tout, grillait la végétation tout autour d’elle. Encore debout, seules les silhouettes des branches calcinées et nues faisait le décor. Un arrière plan qu’elle observait, pétrifiée.
Où est le vert? hoqueta-t-elle, paniquée.
….
Pas un bruit, pas de réponse. Le silence.
Les oiseaux s’étaient tus, ou peut-être avaient-ils fui le désastre (?)
Derrière elle, la façade de la maison, son refuge aimé où elle dépensait le temps à attraper le calme au passage, ne ressemblait plus qu’à un réseau complexe de fissures entrecroisées. Tout avait craquelé au passage du vortex. Séché et détruit instantanément. Elle pensait à ce film catastrophe qu’elle avait vu des années en arrière. Il l’avait marquée comme un film un peu fou. Là c’était le gel qui figeait le monde en quelques secondes. Le Jour d’après, se souvint-elle.
Mais rien de tel ne se produirait jamais, voyons!
La réalité brutale venait de la rattraper.
Son regard continuait de balayer l’espace. Les vitres de la villa avaient éclaté en menus débris. Comme ceux d’un plat en Pyrex soumis à trop forte température dans un four mal programmé.
L’herbe naturelle, chez ses voisins, avait dû elle aussi brûler. Elle le comprit en humant l’odeur des petits brins de gazon frais consummés. Le nez lui piquait et l’odeur la fit suffoquer.

Avant l’arrivée du vortex incandescent, elle se souvenait, avec effort, avoir entendu les cris et les rires des petits enfants de ses voisins. Ils sautaient sans retenue dans l’eau bleue cristalline de la piscine des grands parents comblés de joie. Une de ces piscines pour gens aisés et «bien arrivés», tous jouissant de ce même confort luxueux dont l’idée leur avait été dictée par la nécessité de résister aux canicules successives, et par un effet de mode.
Les enfants s’étaient tus, et on ne percevait pas alentour le moindre bruit de respiration.
Anxieuse, elle baissa alors les yeux, poussée par une intuition. Chez elle, la piscine était vide, et ses parois blanchies de sécheresse violente, colorées, par endroits du brun de ce brasier sans flammes. Disparition de l’eau sous l’effet d’une évaporation inouïe. Choquée et assommée par sa chute, elle n’avait rien vu du phénomène, et c’était tant mieux.
Elle se sentait assoiffée à ne plus pouvoir le supporter et cherchait sa gourde.
Boire, sentir l’eau fraîche couler en elle et hydrater tout son corps, se sauver de cette fin terrible, il lui fallait boire à tout prix.
La gourde, joli et pratique gadget qu’elle emportait avec elle comme ces femmes «dans le mouv» et formatées, la gourde achetée en pharmacie et décorée au goût de toutes ces femmes indifférenciées à qui elle ressemblait, presque clonées entre elles, la gourde à la mode était au sol.
Vide et cabossée.
Elle ne put même pas s’en saisir, tant l’acier surchauffait sous ses doigts.
Le robinet d’eau de jardin ne gouttait plus, impossible de se désaltérer là aussi! Le tuyau d’arrosage aplati et durci à terre se craquelait à vue d’œil et livrait ses derniers sursauts comme un serpent vaincu.
Des craquelures partout autour d’elle, semblables à’celles du sol sec, blanchi, tassé et poussiéreux des déserts de ce siècle. Celui là ne s’achèverait pas pour laisser place au suivant, tout était en train de se terminer.

Elle fixa son regard plus au loin, sur une ligne d’horizon très faiblement incurvée. Elle se revoyait petite fille en train d’observer longuement cette démarcation légèrement courbée, entre le bleu de la mer et le bleu du ciel pur
Oui c’est ça, la terre est bien ronde,se disait-elle, satisfaite d’en avoir trouvé la preuve.
La ligne se noyait à présent dans un ciel marron-ocre qui venait se confondre avec une terre brune à perte de vue. Plus aucune démarcation! Elle ne reconnaissait plus le paysage. Elle n’y voyait que ce ciel nébuleux tapissé d’une couche dense et orangée, comme les jours de gros incendies. Mais il n’y avait pas d’incendie de forêt ce jour-là.
Elle essaya de lire ce paysage et de comprendre. Il fallait se rendre à cette évidence incroyable, la mer n’était plus là, elle s’était entièrement retirée et son fond desséché se mêlait maintenant, sans aucune frontière, à ce ciel menaçant.
Le dernier constat, celui de trop pour elle, elle ne pouvait plus en absorber davantage. Épuisée, la gorge sans une goutte d’eau, le gosier resserré à ne plus laisser passer un brin d’air elle s’affaissa alors pour ne plus lutter et se laisser aller.
Dans son lâcher prise, elle se revit tout à coup en train d’écrire une lettre importante avant que le vortex de feu ne la précipitât au sol. Pour s’y aider, elle validait certains mots avec le dictionnaire.
Elle ramassa alors ce qui restait du dictionnaire, réduit au sol en débris et cendres de feuilles fines. À la page du M suivi du E, elle lut les premiers mots, poussée par une angoisse oppressante.
«Mer» avait disparu des petites lignes noires serrées les unes contre les autres, qui alternaient caractères gras, fins, en italique ou entre crochets .
«Mer» ne figurait plus dans le dictionnaire et la mer s’était écoulée de son immense cuvette. La Méditerranée n’était plus là. Il fallait se dire que ses vagues ne se briseraient plus en rouleaux bleu profond, ourlés d’écume blanche et baveuse, sur ces sublimes côtes rocheuses qu’elle aimait depuis toujours.
Impossible pour elle.
Elle décida alors de fermer les yeux pour s’endormir et ne plus jamais les rouvrir sur ce spectacle insupportable ….

***
De l’espace, les spationautes, partis en mission sur une plate-forme six mois auparavant, n’aperçurent plus, ce matin là, qu’une énorme boule désertique aux couleurs brûlées.
La planète bleue n’était plus.
Dernière modification par Larme_Fatale le dim. 27 août, 2023 8:31 pm, modifié 8 fois.
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Larme_Fatale »

Bonjour Vanget.
Quel magnifique texte.
Une fiction qui glace, mais finalement pas si fiction que ça. Tous les ingrédients de notre présent sont projetés dans plus de 100 ans. On explore Mars, la chaleur nous détruit, les ultra riches creusent l’écart au mépris de la masse inintéressante que nous sommes pour eux, on se pose la question du bien.
C’est nous «pulvérisés sur l’autel de la violence éternelle»
Dans le style, il y a des expressions si percutantes :
«les serviteurs de serviteurs se nourrissent d’espoir…», en voilà une qui m’a frappée et d’autres, je ne les citerai pas toutes.
Petite question. Tu parles de ceux qu’on envoie pour «reconstruire les dégâts». Pour réparer les dégâts et reconstruire ne te paraît-il pas préférable?
Merci pour cette fiction futuriste.
Bravo !
ZiyouGen

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par ZiyouGen »

Bonjour,
@Larme_Fatale,
J'aime beaucoup l'évocation de ce qui nous est familier rencontrant l'évènement extraordinaire. Cela vient percuter le monde, non pas le monde comme une identité externe et impersonnelle mais bien comme une atteinte à notre univers personnel. franchement réussi. Merci
ZiyouGen

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par ZiyouGen »

Vanget a écrit : mer. 23 août, 2023 6:55 pm 3200 le dernier périple
— Crois-tu possible d’avancer en regardant derrière toi ? Tes inquiétudes lient tes chevilles et ta peur clôt ton horizon : tu te construis une prison de douleur. Tu prétends servir d’exemple et tu te restreins pour vivre petit. Personne ne suivra un épuisé !
— Derrière vous : l’obscurité et le chaos, devant vous : la lumière et l’espoir… Personne ne vous a condamné, pourtant chacun de vous roule sans cesse le rocher de Sisyphe !
@Vanget,
J'ai particulièrement aimé ces deux sentences, qui évoquent, malgré le constat, une possibilité de changement par la prise de conscience. Quant au rocher de Sisyphe il me renvoie plutôt à l'absurde Camusien.
Vanget

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Vanget »

Bonjour Larme_Fatale.
Merci pour ton retour, ton analyse est juste et tu as bien saisi ce que j'ai voulu exprimer.
"reconstruire les dégâts" La remarque est pertinente, d'ailleurs je l'ai modifiée dans le texte. Merci de l'avoir pointé.
Je parlerai de ton texte bientôt.
ZiyouGen

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par ZiyouGen »

evan_jmt a écrit : ven. 25 août, 2023 11:27 pm Aucune mort n'est vaine

 Je retirai mes vêtements verts comme terre, mais ne put m’empêcher de penser à mes confrères militaires. La vie est-elle égoïste ? pensai-je. Tués par tous ces rigoristes pour nourrir tous ces utopistes ; ou pour avoir l’écriteau sur lequel est gravé « Mort pour la France » sur nos tombes ! J’eus arrêté toutes ces pensées insensées pour me concentrer et je me rappelai leurs sacrifices. S’ils ont laissé couler le sang rouge de leurs veines, qu’ils ont laissé les balles transpercer leur peau, ce fut bien pour sauver le Rouge de notre drapeau. Fiers d’eux, je le sais : les Français les honorerons et les féliciterons avec un grand soutien ! et évidemment, ils se souviendront de Jean Moulin, de Simone Veil, et cætera ! Voilà le minimum. Puis un mauvais jour, vint mon tour de le laisser couler dans les tranchées à cause d’un étranger. — Ô mon Père, je t’en supplie : béni mon pays ! j’aimerais voir les Français qui nous remercie…priais-je une dernière fois. — D’accord, mon enfant : après le Jugement, tu verras ce que deviendra ton pays dans soixante ans.

 Minutes angoissantes passaient haut dans les cieux, bientôt je pourrai voir celle que je préfère. Et, rapidement, les nuages s’écartèrent ; j’aperçus donc la Terre. Rire nerveux. Or, à ma grande surprise, j’ai bien vu le pire. Les églises sont détruites et remplacées ; les jeunes sont hypnotisés par leurs appareils quasi psychédéliques ; les tombes des soldats, elles, se montrent profanées ; les fleurs fanées – par la chaleur – se voient propagées ! Mes larmes deviennent pluie, un parapluie ne suffit. Tout est détruit, mais rien n’est reconstruit. Les jeunes n’aiment plus s’instruire, préférant détruire autrui. Puis je me questionne ; et maintenant, je vois, que pour sauver l’Hexagone, il n’y a plus personne… ! Le douzième coup sonne, le voile de nuage revient. Mais, vieillard que je suis, je garde encore espoir !
@evan_jmt,
J'ai bien aimé la partie hommage aux combattants, défenseurs d'idéaux, le rouge du drapeau symbole du peuple.
La partie 2 j'ai trouvé que c'etait trop court.

petite pensée à l'occasion :
La vie est -elle égoïste ?
Je dirais non, la vie au sens darwinien ne fait aucune économie du vivant, elle lance généreusement des possibilités d'êtres vivants en quantité infini, advienne que pourra, elle n'est pas égoïste mais sans sentiment pour l'individu. Pour une mutation qui fonctionne combien de variétés s'éteignent ?

En revanche si la question est l'humain est-il égoïste ? Alors je dirais oui et non.

Oui il est égoïste, car il est dévoué à lui-même, puis élargit éventuellement son cercle protecteur au gré d'alliances qui se font ou se défont selon ses intérêts particuliers aux bénéfices plus ou moins immédiats. Son seul horizon est son gain personnel avec comme slogan : "après moi, le déluge !" La quantité de nombrilistes est considérable.
Et pourtant non, car certains, moins nombreux que les précédents, se soucient de l'humanité au point d'agir sans ménager leurs efforts, à l'instar de certains militants, de certains politiques ou de simples citoyens. Certains s'engagent au bénéfice d'inconnus jusqu'au sacrifice ultime. Nous avons hérité d'eux nos libertés et nos droits d'aujourd'hui. Aucun sacrifice n'a été vain. J'y crois parfois.

"Les lecteurs rompus au commerce des hommes reconnaîtront la justesse de mes propos ; tous les autres les trouveront excessifs, jusqu'au jour où l'expérience, s'ils ont jamais l'occasion de faire réellement l'expérience de la société humaine, leur ouvrira les yeux à leur tour. J'affirme que le monde n'est que l'association des coquins contre les gens de bien, des plus vils contre les plus nobles."
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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Vanget »

Bonjour ZiyouGen,
J'ai beaucoup aimé ton texte sur notre épopée égocentrique.
Les métaphores sont savoureuses (on entend siffler les balles). Les références à la Physique et à la biologie : remarquables.
Une réflexion à méditer.
Dans le rocher de Sisyphe, je voyais "le manque d'attention aux autres " sans cesse renouvelé.
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Larme_Fatale »

Evan très beau texte, puissant et qui dérange parfois, qui agite nos pensées et nos consciences.
C’est une des vertus de la littérature.
Hommage aux combattants avec ce sang vif qui coule sous nos yeux.
La deuxième partie, si elle est courte, sonne comme une poésie en prose particulièrement réussie au plan du style.
Merci pour ce beau support de réflexion.
Sommes-nous égoïstes? À méditer.
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Larme_Fatale »

Bonsoir Ziyou Gen.
J’ai lu ton texte. J’ai lu tous vos textes.
La diversité est au rendez-vous, c’est agréable.
Notre futur pas forcément rassurant est vu de manières très diverses mais on y trouve des points communs. Notre égoïsme, notre irresponsabilité, notre mémoire d’amnésiques qui n’a plus de souvenirs, et surtout pas ceux de ce pays quand il était noble, respectable, avec de brillants esprits.
Notre assujettissement aux diktats et aux dominants qui n’ont que faire de nous, à une pensée unique qui nous réduit à la stupidité d’escargots baveux.
Ziyou Gen , c’est tout ça que ton texte met en évidence, dans une chronologie rythmée qui annonce notre perte.
Ton texte délivre aussi un message, j’y suis sensible car l’oubli de cette planète que l’on aspire jusqu’à plus de ressources, le caractère de plus en plus vil qui nous gagne sont des maladies de notre civilisation auxquelles je m’intéresse, sans savoir ce qui va advenir, sans avoir de solution.
Notre déchéance semble être spatiale. D’autruches au-dessus de la surface terrestre, nous devenons escargots au ras de celle-ci, pour nous enfoncer dans un trou.
C’est une façon peut-être symbolique que tu as de nous décrire dans notre chute.
Vraiment très bien vue cette chute de l’humain, une très belle écriture qui nous jette ces vérités trop souvent zappées par les petits esprits que souvent nous sommes
Vanget

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Vanget »

Larme_Fatale
"De l’espace, les spationautes, partis en mission sur une plate-forme six mois auparavant, n’aperçurent plus, ce matin là, qu’une énorme boule désertique aux couleurs brûlées.
La planète bleue n’était plus."

J'apprécie beaucoup cette fin tragique en coup de poing.
Elle sonne comme l'alarme de la dernière chance pour nous dire :
ici et maintenant allez-vous enfin agir ?
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture - Août 2023 : Dans ma boule de cristal, je vois...

Message par Larme_Fatale »

Bonjour Vanget..
Je suis contente que tu apprécies la fin de ma fiction. C’est, en effet, une fin coup de poing.
Par ailleurs, tu as bien saisi que ma fiction est là pour produire un effet glaçant et que tous nous tentions d’agir maintenant.
Merci de ton retour.
Bonne journée.
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