Dynasties / Cassandra [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

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vampiredelivres

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Cassandra II (4/4)

Message par vampiredelivres »

Ce chapitre fait partie de ceux que j'aime beaucoup parce que Cassandra est confrontée à des choix majeurs, qui auront beaucoup de répercussions sur son avenir… mais comme souvent, elle internalise beaucoup de choses, et notamment des questions intéressantes sur son rapport au pouvoir. Et j'aime bien ce genre de réflexions :mrgreen:

L'USURPATRICE
(4/4)


Le palais avait commencé à bruire, à murmurer. Là où Cassandra passait, les regards la suivaient, les conversations se taisaient, puis reprenaient, plus vives, plus animées. Là où Esirath passait, les soldats se raidissaient, prétendaient ne pas le voir passer, figés dans leur garde-à-vous stoïque, puis échangeaient plus tard, la nuit, dans la caserne. Et le petit peuple du château était pareil à une nuée d’abeilles qui, en bourdonnant, se transmettait l’information. Ils étaient partout, ils voyaient tout, que les grands résidents le veuillent ou non.
C’était donc par le petit peuple que Cassandra et Esirath avaient commencé. Ils avaient pris un simple dîner ensemble, en privé, et par conséquent, une douzaine de valets et de majordomes s’étaient occupés de leur service, en plus des cuisiniers spécialement appointés pour l’occasion. La rumeur était montée, simple mais efficace : le Général dînait en privé avec l’Impératrice. Ce n’était pas suffisant pour pousser les plus stoïques des nobles à s’interroger, aussi avaient-ils recommencé, trois fois au total, en l’espace d’une vingtaine de jours. Bien vite, Cassandra avait commencé à entendre de discrètes allusions sur son passage, et si elle gardait la tête haute et le regard lointain, elle avait dû camoufler son sourire en circulant dans les couloirs.
Et au bal suivant, Esirath et elle avaient décidé qu’ils en avaient fini des simagrées. Restant parfaitement décents, ils repoussèrent d’abord tous leurs prétendants respectifs durant près de la moitié de la soirée. Le général était, malgré son âge assez avancé, la proie de toutes les mères de la petite noblesse qui souhaitaient marier leurs filles dans la haute noblesse, et Cassandra était… un espoir improbable pour les jeunes hommes de devenir Empereur. Elle s’était déjà occupée de repousser poliment les avances des plus hardis et des plus vieux, mais ces dernières lunes, elle avait continué de discuter avec ceux de son âge qui avaient la patience de lui faire la cour et l’intelligence de le faire avec un style irréprochable. Elle s’en voulait quelque peu de rompre leurs espoirs ce soir-là, consciente qu’elle les avait manipulés tout le long pour les faire espérer, mais elle savait aussi que c’était parfaitement nécessaire.
Le parti dissident, qui prônait déjà sa dangerosité et son illégitimité bien avant son mariage avec Raven se faisait de plus en plus véhément à son sujet. Ils exigeaient, si ce n’était pas sa disparition immédiate ou même son assassinat, qu’un conseil soit ré-instauré pour « superviser la jeune Impératrice veuve qui n’est encore guère à l’aise avec les coutumes de notre Empire ». Lorsqu’elle avait entendu cela pour la première fois, elle avait ri. Puis, elle avait cessé de rire en réalisant qu’ils seraient parfaitement capables de l’assassiner dans cet objectif. Or si la disparition de Raven leur avait porté un coup, elle n’avait en rien anéanti leur détermination. Et Cassandra ne conservait pour le moment la main que grâce au pouvoir militaire fermement instauré par sa mère, qu’elle maintenait de son mieux.
Assise sur son estrade, elle commençait à fatiguer lorsque l’occasion se présenta enfin. L’un des musiciens, un étranger venu d’un continent lointain, pinça les huit cordes de son instrument, en tirant une mélodie douce et nostalgique, envoûtante, et Esirath se rapprocha, jouant des coudes dans la masse. Il s’était posté stratégiquement, un peu éloigné, assez pour être indépendant d’elle durant la soirée, suffisamment proche pour soulever déjà quelques questions. En quelques secondes, avant que la plupart des couples ne se soient formés, il s’inclina devant elle, sous les regards mauvais des plus jeunes prétendants, qu’elle avait encouragés sans vergogne dans leurs vaines poursuites ces dernières décades.
— Aveltia Sen, m’accorderez-vous cette danse ?
— Avec plaisir, mon cher, accepta-t-elle gracieusement en se levant, soulevant des murmures.
Elle était pour l’occasion vêtue d’une longue robe d’or et de rouge, surmontée d’un corset serré, aux bords si fins et droits qu’ils paraient aussi acérés que du métal. Le haut de ses longs cheveux avaient été coiffés en un chignon complexe, et le bas divisé en deux tresses qui retombaient sur chacune de ses épaules. Ses manches avaient été renforcées d’un tissu rigide aux épaules, découpant sa silhouette en angles et en lignes droites, quelques rares courbes soulignant ses hanches et le dessin de sa taille. Elle souriait, sereine, bien plus assurée qu’elle ne l’était réellement. Son cœur battait dans sa poitrine, trop vite, trop fort.
Lorsqu’elle prit la main d’Esirath, et qu’elle plongea son regard dans ses yeux gris, elle se sentit à la fois plus nerveuse et plus rassurée, sensation aussi contradictoire que déroutante. Mais il y avait des milliers de choses qu’elle avait appris à faire sans être sereine depuis qu’elle était Impératrice, et celle-ci ne serait que l’une d’entre elles.
Il haussa brièvement un sourcil, et ils se rapprochèrent pour entamer une valse, si proches l’un de l’autre qu’elle pouvait sentir son souffle dans son cou. Bien plus proches que les convenances ne le permettaient ouvertement, ce qui provoqua de nombreux hoquets, et encore davantage de regards insistants. Cassandra se força à sourire et à parler avec lui l’air de rien, comme si elle ne se rendait pas compte du faux pas qu’elle venait de commettre. Ils discutèrent de la prochaine chasse, des évènements qui se préparaient au palais. Puis, la valse s’acheva, et le musicien qui s’était adapté aux coutumes de sa nation d’accueil se lança dans une assarienne dansante, quoique toujours aussi nostalgique… et Cassandra et Esirath ne se séparèrent pas.
Ils dansèrent cinq fois ensemble, sans jamais laisser à quelqu’un l’occasion de les interrompre. À la fin, le tapage de la Cour couvrait presque les mélodies plaintives de l’instrument à cordes. Étrangement, Cassandra ne parvenait pas à y accorder beaucoup d’importance, alors que c’était pourtant le moment pour lequel elle avait tout manigancé, tout préparé. Mais depuis qu’elle partageait régulièrement le lit et le temps d’Esirath, elle avait appris à voir plus loin, à anticiper les évènements. Il l’avait formée, comme sa mère l’avait fait auparavant, sur la politique du royaume, sur les décisions majeures comme mineures, sur les enjeux d’un traité comme sur ceux d’un allié.
Ainsi, tout ce qu’ils avaient passé tant de temps à préparer aboutissait à cette consécration, mais elle regardait déjà des dizaines de jours plus loin, vers les conseils, les décisions commerciales, les pactes. D’ici quelques jours, elle devait recevoir une délégation de sorcières de Wikandil, envoyées par la haute sororité d’Ysilvar. Ses conseillers allaient faire une attaque, car elle ne les avait pas encore prévenus, mais elle l’estimait nécessaire. Wikandil était sa patrie d’origine, et la situation était encore tendue entre ses sorcières natives et les réfugiés qui, saison après saison, avaient fui vers la forêt sauvage pour se protéger des guerres successives.
Aussi, tandis qu’elle tenait une conversation légère, factice, avec Esirath, elle réfléchissait déjà. Où les accueillir, comment entamer les préparatifs sans que l’on devine ce qu’elle préparait. Elle mettrait ses conseillers devant le fait accompli, aussi dangereux cela puisse-t-il être.
Elle était toujours pensive lorsqu’elle s’inclina pour la cinquième fois devant le général, concluant leur dernière danse. Et cette fois-ci, lorsqu’elle sortit, les gardes qui l’encadrèrent étaient vêtus comme elle, de rouge et d’or pâle. Si la signification des choses aurait encore prêté au doute auparavant, elle était désormais limpide. Esirath protégeait Cassandra… et Cassandra acceptait la protection d’Esirath.

Ils se retrouvèrent dans les ténèbres de sa chambre à coucher, à peine éclairée par quelques rares bougies. Elle avait dénoué ses longs cheveux blonds, que Mayeri lui avait recoupés récemment, passé une légère chemise de nuit qu’elle avait fini par retrouver en fouillant dans les placards de sa mère et qu’elle appréciait de plus en plus. En s’habillant comme elle, en se comportant comme elle, elle avait parfois l’impression de rattraper le temps qu’elles n’avaient pas eu ensemble. Mais elle savait aussi à quel point ce raisonnement était futile, et combien elle se servait en vérité de l’identité de sa mère pour se raccrocher à son trône.
Esirath franchit la porte dérobée dans un crissement discret de gonds qui vieillissaient, et Cassandra se releva du fauteuil dans lequel elle s’était affalée avec une couverture duveteuse en l’attendant. Mayeri s’était retirée quelques minutes plus tôt ; ils étaient seuls.
— Alors, mon cher ? murmura-t-elle en s’approchant de lui. Des effets à constater ?
Il paraissait étrangement préoccupé, comme si quelque chose avait échappé à ses prévisions.
— Le duché de Boval n’a guère apprécié notre alliance.
Elle voulut hausser les épaules, guère encline à leur accorder trop d’importance, puis elle surprit sa grimace soucieuse, le calcul froid dans ses yeux. Il anticipait déjà, et au vu de son expression, ce n’était guère plus l’homme qu’elle avait en face d’elle, mais le froid général qui avait vaincu les troupes d’Avalaën dans la plaine d’Areki au sud des montagnes de Wikandil. Le constat la fit frémir, apaisa les pulsions qui l’incitaient à l’embrasser et à remettre cette conversation au lendemain.
— À quel point n’a-t-il pas apprécié ?
— Au point de traîner son fils hors de la salle et de claquer la porte. Je l’ai fait surveiller.
Elle fronça les sourcils, cherchant à comprendre où il voulait en venir… puis réalisa brutalement.
— Tu penses qu’il pourrait… rompre notre alliance ?
— Son alliance à la Couronne ? Ou son alliance à toi ? releva Esirath avec une pointe d’ironie.
— Les deux.
Le visage du général se figea en un masque inerte, il se retrancha derrière les remparts d’une intense réflexion, à la recherche d’une bonne réponse. Mais Cassandra ne voulait pas entendre une version édulcorée de la réalité.
— Esirath, dis-moi.
Elle plongea son regard violet dans les yeux d’un gris délavé, posa sa main sur son épaule pour l’inciter à concentrer son attention sur elle. Et elle sentit presque le frisson qui le parcourut lorsqu’il la fixa en face. En trois lunes, elle avait tout fait pour attirer les regards de la cour sur son visage, sa silhouette, sa position. Mais elle s’était surtout focalisée sur Esirath, elle avait tout fait pour qu’il ne voie qu’elle. Et encore, elle n’avait pas essayé de faire en sorte qu’il la voie, elle. Elle s’était oubliée derrière la silhouette de sa mère, derrière ses regards, ses attitudes.
Aujourd’hui, cela payait. Esirath ne voyait pas Cassandra, il voyait Laëtitia. Et ses habitudes, autant que sa loyauté, lui dictaient de dire la vérité.
— Il pourrait peut-être bien rompre les deux, admit-il avec une grimace.
Elle frissonna, parcourue d’un froid glacial qui la dévorait de l’intérieur. Boval était au sud du lac Seik, à quelques pas seulement de la frontière avec l’état autocratique formé par Tragr et Kalven. C’était une mauvaise nouvelle, d’autant que Boval contrôlait le second port, près du village d’Arkis. Il ne manquerait plus que Laussa se mette en tête d’attaquer, et ce serait une catastrophe.
Voyant l’expression d’Esirath, elle se redressa, chassa sa fatigue. Elle aurait voulu passer la nuit à ses côtés, mais elle n’aimait pas étreindre un pantin désarticulé qui n’avait guère de volonté, trop focalisé sur le problème. Aussi claqua-t-elle des mains.
— Mayeri ?
Quelques secondes plus tard, la tête hirsute de la sorcière, elle aussi en chemise de nuit, dépassa à travers la porte de la chambre adjacente.
— Une chandelle s’il te plaît. Et rallume aussi le petit bureau.
Elle fit un bref signe de tête à Esirath, qui lui retourna un sourire pensif, et elle se redressa pour revêtir son épaisse robe de chambre. Un silence lourd, menaçant, pesait entre eux. Rien qu’à l’expression d’Esirath, elle sentait que l’orage approchait.

La tempête se leva sous la forme d’un souffle de vent léger, d’un simple message. Elle prit de l’intensité dans le flux de courtisans qui envahissaient le grand hall des audiences, et le premier grondement se manifesta lorsque le Duc franchit à son tour les larges portes de la salle. Oh, ce n’était qu’un coup de tonnerre pour le moment, mais Cassandra avait vu la menace venir. Avec Esirath, ils avaient passé la moitié de la nuit à deviser, et elle en tombait encore de fatigue, mais la conscience aiguë de la menace qui pesait la maintenait éveillée. Quant à son général et amant, il ne le vivait guère mieux, mais il était debout à sa droite, stoïque malgré les murmures et les rumeurs qui volaient à vive allure dans la foule. Zaël de Boval, père de Weiran et conseiller de l’Empire, s’était planté devant le trône, la tête relevée en signe de défi, les yeux braqués dans ceux de sa souveraine. Il ne portait aucune arme, mais sa simple présence induisait le danger.
Drapée dans sa solitude et son arrogance factice, Cassandra eut soudain une pensée fugace, aussi brève que surprenante. Mère avait-elle réellement été aussi assurée qu’elle le prétendait, ou avait-elle toujours porté un masque ? Elle dut sciemment s’empêcher de laisser son esprit dériver sur la question, et se força à rester focalisée sur le moment présent.
— Tu as demandé audience, Damoj Sen. Que se passe-t-il ?
Elle le savait bien, mais l’une des premières leçons qu’elle avait apprises avec Laëtitia avait été de ne jamais laisser son adversaire choisir l’angle d’attaque. Et, de par sa position, elle pouvait – et devait – prendre les devants.
Même si elle avait peur.
Elle avait trop sacrifié pour ce trône. Sa mère, sa fille, son époux. Elle pouvait peut-être encore rattraper ceux qui l’avaient fuie, mais elle ne pourrait jamais récupérer cette part d’elle-même qu’elle avait laissée dans les complots. Elle ne pourrait pas retrouver l’enfance qu’elle avait abandonnée à Esirath, même si c’était par choix.
— Mon Impératrice me saura-t-elle gré de parler librement ? interrogea-t-il en retour.
Elle pinça les lèvres, essaya d’évaluer la salle d’un regard. Il y avait trop de chuchotements, trop de racontars. Elle ne pourrait pas éluder la question. Mais si Zaël se montrait trop offensant, elle pourrait toujours exiger à ce que l’audience soit réduite à un cercle plus privé. Cependant, d’un autre côté, s’isoler maintenant signifiait le début des problèmes.
Aussi le considéra-t-elle avec un calme apparent et étudié, tandis que la foule commençait à murmurer, nerveuse. Plus d’une fois, elle entendit courir le nom de sa mère, et elle se demanda un moment comment cette dernière aurait géré une crise de ce genre. Mais elle n’aurait pas eu à gérer une telle crise, car elle ne se serait pas exposée au pouvoir directement. Le trône est mortel, avait-elle dit lorsqu’elle lui avait présenté les différents souverains, presque tous morts dans des conditions violentes ou suspectes.
Sa mère l’avait sciemment placée sur le trône, là où elle attirait les regards, tandis qu’elle-même œuvrait dans l’ombre.
Elle disparue, il fallait que Cassandra trouve un moyen de faire les deux, ou bien de ramener l’ombre à la lumière sans que le peuple n’en soit choqué.
Et elle ne voyait pas comment faire, pour le moment.
— Parle et je t’écouterai, Zaël Sen.
Un fin pli froissa le front du duc, et Cassandra se permit un mince sourire. Elle ne lui avait pas dit qu’il pouvait parler comme il voulait, seulement que, quoi qu’il dise, elle l’écouterait.
— Je viens remettre en question l’autorité croissante du général Esirath dans la politique de l’Empire, amorça-t-il finalement, ayant trouvé son angle. Je comprends, Mon Impératrice, que tu souhaites te protéger, je l’entends. Mais que tu lui laisses un soldat wiccan
Il cracha presque le mot.
— … régner à tes côtés, je le refuse. Et je ne suis pas le seul.
Elle encaissa la tirade patiemment, le dos droit, figée sur son trône telle une statue de glace. Et pourtant, elle aurait tant aimé protester à chaque mot. Lui dire qu’il ne comprenait pas, qu’elle n’avait pas le choix. Qu’elle se sentait si seule et terrorisée parfois à l’idée d’ouvrir les audiences et d’entendre tout ce qui lui restait à aire, mais qu’elle persévérait, car c’était là le seul moyen.
— J’entends ta plainte, admit-elle enfin.
Un silence tomba, et Zaël en vint à être obligé de demander :
— Et ?
— Et quoi donc ? Es-tu l’Empereur pour me dire comment je choisis de gouverner mon Empire ?
C’était futile, et enfantin, mais c’était la première réponse qui lui était venue. Zaël se crispa, furieux, et ses yeux s’emplirent d’orage. Il la dévisagea avec l’air réprobateur et hautain d’un parent qui voyait son enfant échapper à son contrôle mais, maîtrisant sa voix, il asséna fermement, presque poliment :
— Nous t’avons laissée t’amuser, Impératrice Cassandra, avec le pouvoir que tu as acquis. Tu ne sembles pas une mauvaise dirigeante, si tu es secondée correctement. Mais tu es encore une enfant.
— Raven n’était-il pas un enfant lorsque vous lui avez confié le trône ? cingla-t-elle.
La remarque cassante la surprit elle-même, mais elle vit Zaël vaciller un bref instant dans sa confiance, et elle dut se retenir d’arborer un sourire venimeux. La fille d’un serpent pouvait mordre, elle aussi. Elle n’avait jamais trop essayé d’imiter le tranchant et la personnalité écrasante de sa mère, car elle savait combien cette dernière pouvait être détestée, mais elle l’avait suffisamment vue agir pour être capable de copier ses comportements.
— Notre cher Empereur a été élevé dans le but de gouverner. Nous l’avons éduqué…
— Toute sa vie harcelé pour qu’il soit constamment ce que vous attendiez, oui. Et nous voyons tous où cette pression l’a conduit, jeta-t-elle en lançant un regard éloquent à l’emplacement vide à sa gauche, là où l’autre trône avait auparavant siégé lorsqu’ils gouvernaient conjointement sous l’égide de sa mère.
La salle murmura, débattit. Le rapport de forces, que Cassandra avait clairement vu en sa défaveur pour le moment, semblait commencer à pencher. Esirath, lui, ne disait rien, et Cassandra veillait à ne pas rechercher son approbation. Elle paraissait déjà suffisamment déplacée sur ce trône solitaire en l’absence de Raven, si en plus elle cherchait l’assurance d’un wiccan, comme Zaël l’avait dit, pour régner sur Avalaën, elle précipiterait elle-même sa chute. Aujourd’hui, l’objectif était de prouver qu’elle était la seule à avoir la main. Et, certes, elle avait passé la nuit à préparer cette illusion avec Esirath, mais ça, personne ne le savait ni ne le saurait.
— Wikandil est le peuple de ma mère, reprit-elle aussi paisiblement que possible, et je ne saurais que trop bien m’entourer des meilleurs combattants de cette contrée.
Délicate manière de lui rappeler que les contrées sauvages de Wikandil dominaient l’Empire de toute leur hauteur dans le domaine militaire. Pour ne pas dire qu’elles l’écrasaient. En une vingtaine d’années de raids et d’incursions, jamais Avalaën n’avait réussi à déloger l’armée des éternelles forêts magiques. L’aide des sorcières y était certes pour beaucoup, mais ces dernières n’étaient pas présentes lorsque Laëtitia avait déferlé sur les plaines avec son armée pour piller et massacrer, et sa victoire avait malgré tout été totale. Cela, Esirath y était pour beaucoup.
— Au point d’en choisir un comme consort ? s’offusqua Zaël.
Un hoquet de stupeur parcourut l’assemblée, et Cassandra elle-même se figea. Elle ne s’était pas attendue à une attaque aussi frontale. Mais elle ne s’autorisa pas le répit du choc.
— Qui a parlé de consort ?
— Vos dîners, vos danses…
— Veux-tu danser avec moi ce soir pour que je te montre la différence entre une alliance stratégique et sentimentale, Damoj Sen ?
Elle capta quelques éclats de rire qui succédèrent au silence ébahi du Duc, et un mince sourire éclaira ses propres lèvres.
— Dis-moi, penses-tu que je ne sois pas capable de régner seule sur cet Empire ?
— Je ne…
— Si tu le penses, dis-le. Mais il me semble que tu viens de dire que je ne suis pas une si mauvaise dirigeante, pour peu que je sois secondée par les bonnes personnes. Alors que vaut-il mieux, que je m’entoure de conseillers expérimentés, ou que je reprenne un époux presque aussi jeune et inexpérimenté que moi, et que nous gouvernions ensemble ? Car tu espérais que j’offre le trône à Weiran, si je ne m’abuse ?
Il l’avait attaquée avec une brutalité verbale, une froideur qui visait à déstabiliser. Mais elle savait faire de même si elle le souhaitait. Et cette fois, il ne sut comment répondre du premier coup. Car s’il admettait qu’il espérait qu’elle choisisse Weiran, il exposait de fait son ambition et se mettait à dos les autres nobles de la cour, et s’il niait, il perdrait toute crédibilité car tous savaient que la course féroce au trône s’était engagée à peine quelques jours après que Raven soit officiellement porté disparu.
Cassandra tourna la tête pour sonder la foule, ignorant les murmures qui couraient, cherchant l’objet du conflit, Weiran, des yeux. Ce dernier se tenait dans un petit groupe de jeunes hommes, des adultes à peine sortis de l’adolescence, richement vêtus, aussi arrogants que leur statut le leur permettait. Elle avait passé du temps avec chacun d’entre eux, dernièrement, elle savait qui ils étaient et comment ils se comportaient. Aucun n’avait l’étoffe d’un souverain.
Mais l’avait-elle elle-même ?
La question la fit osciller quelques instants sur le fil du rasoir, en équilibre précaire. Un moment, elle eut envie de s’effondrer, d’offrir l’Empire à la main armée d’Esirath, de reculer et de panser les plaies de ce trône qui l’égratignait sans cesse. Ce serait si simple d’abandonner, de se réfugier à Wikandil et de laisser Avalaën se déchirer.
Ce fut finalement la fierté qui la maintint droite et stoïque, aussi muette qu’une statue. S’ils voulaient cette couronne, qu’ils l’arrachent donc de sa tête de leurs mains. Elle ne s’était pas démenée durant des lunes pour la céder aujourd’hui au premier venu, à la première menace ouverte de rébellion. Elle l’aurait uniquement donnée de bonne grâce à sa mère, et cette dernière n’en avait pas voulu.
Inconscients de ses sombres réflexions, les jeunes nobles se tortillaient nerveusement sous son regard pesant. En les regardant s’agiter, Cassandra réalisa encore une fois qu’il n’y avait pas de bonne solution au conflit actuel. Weiran n’était qu’un rouage éphémère, friable. Si elle s’inclinait maintenant, si elle montrait le moindre signe de faiblesse, elle perdrait toute crédibilité et tout pouvoir. Et si elle tenait fermement le cap, ne cédait pas une once de terrain, elle perdrait l’allégeance si durement acquise de Boval.
— J’ai dit ce que j’avais à dire, Aveltia, finit par décréter Zaël d’un ton froid et définitif, refusant d’avancer vers le piège qu’elle lui avait tendu. Permets-moi de me retirer désormais.
Il y avait une solution, en vérité, mais elle rechignait à imposer son titre avec une telle rudesse. Ce n’était ni tactique ni élégant… et elle sentait que le fil de son assurance lui glissait entre les doigts.
— Affirme tes intentions haut et clair avant de quitter cette pièce, Zaël Sen, l’arrêta-t-elle alors qu’il s’inclinait pour tourner les talons.
Il se figea, incertain.
— Je… souhaite seulement me retirer chez moi pour réfléchir, Aveltia Sen… exprima-t-il avec une prudence calculée.
Quelque chose dans la tournure sembla interpeller Esirath, qui s’agita et fit un signe à son second ; Cassandra ne capta pas les mots qu’ils échangeaient, mais acquiesça à la demande, et Zaël s’en-alla comme il était venu, fendant la foule dans une envolée de cape. Weiran dut s’excuser très rapidement auprès de ses pairs, et fonça à la suite de son père dans les corridors.
Immédiatement, la salle d’audience qui s’était tue se remit à bruire de rumeurs et de débats, et Cassandra fut assaillie de toutes parts par les ministres. Comme une nuée d’abeilles furieuses, ils entourèrent le trône en bourdonnant chacun de leur propre commentaire sur la question, certains pour défendre sa position, d’autres pour indiquer plus ou moins délicatement qu’ils étaient d’accord avec certains points que le duc avait énoncés. Elle dut leur prêter une oreille attentive, et ne remarqua pas au départ qu’Esirath cherchait à lui faire passer un message. Quand, finalement, elle parvint à s’extraire de la nasse dans laquelle on l’avait piégée, elle s’enfuit presque en courant jusqu’à la porte latérale la plus proche, secondée par sa garde qui chassait fermement les importuns.
Alors seulement, le général parvint à l’approcher. Il fonça vers elle comme un lion en furie, un félin à l’attaque, ne s’arrêta que lorsqu’il lui fit face, les yeux dans les yeux, si proche qu’elle sentait son souffle qui ricochait contre son visage.
— Tu vas les perdre, murmura-t-il.
Elle poussa un long soupir las, fatiguée.
— Je sais mais que veux-tu que…
— Cassandra, coupa-t-il, tranchant. Tu vas les perdre tout de suite. Ils sont en train de partir.
Me retirer chez moi pour réfléchir. Elle se figea, un long frisson de terreur descendit le long de sa colonne vertébrale lorsqu’elle croisa le regard froid, analytique, du commandant de l’armée. Si elle avait bien appris quelque chose en ces quelques lunes, c’était qu’elle ne pouvait sous-estimer l’instinct de prédateur qu’il avait.
La lumière se fit.
— Ils… Il les ramène à Boval ?
— Ils ont fait leurs bagages dans la nuit. Ce conflit ouvert n’est qu’une excuse. Et tu lui as permis…
Par tous les esprits de la forêt !
— Avec moi ! appela-t-elle sa garde en s’engageant au pas de course dans les corridors.
Elle les retrouva dans la grande cour, parés au départ, les portes donnant sur la ville grandes ouvertes pour les laisser passer. Et, brusquement, en voyant les troupes assemblées de la maisonnée de Boval, leurs étendards, les caisses remplies à l’arrière des charrettes et des calèches, les allures faussement détendues des soldats, elle réalisa ce qu’elle risquait en les laissant partir. Soudain frénétique, elle releva les pans de sa longue robe, dévala les marches aussi vite que son allure impériale pouvait le lui permettre, puis se dirigea vers le duc.
— Zaël Sen ? l’interpella-t-elle.
— Altesse, je pense que j’ai dit ce que j’avais à te dire. Tu m’as donné la permission de partir.
— Je sais. C’est à Weiran que je souhaiterais parler.
— Je ne…
— Père, je ne nous retarderai pas.
Il sauta à bas de sa selle, tendit les rênes à l’intendant qui le secondait, et s’approcha des marches. Cassandra le détailla de haut en bas, trop consciente de la menace qui pesait. Il était grand, assez élancé, même si on devinait les rondeurs d’une alimentation facile à obtenir. Elle se rappelait des hommes qu’elle avait côtoyés à Wikandil, minces et fermes lorsqu’ils parvenaient à se nourrir sans trop de mal, maigres et osseux lorsque les hivers se faisaient rudes. Weiran n’avait aucune idée de ce qu’était la difficulté. Il vivait dans un univers où sa pire déception était certainement le fait de ne pas avoir réussi à séduire l’Impératrice conformément aux exigences de son père. Pourtant, il semblait gentil, profondément bon. Et elle l’avait manipulé sans le moindre réel remords.
— Je suis navrée si je t’ai fait croire à une opportunité, Weiran Sen. Mais ce n’est pas possible. Pour le moment, au combien je regrette que Raven m’ait abandonnée et que ma fille ait disparu, je ne peux offrir le trône aux lions de la Cour.
— Je ne… je n’ai jamais désiré le trône, murmura-t-il, troublé.
Il n’osait même pas la regarder en face. Son anxiété se lisait dans ses doigts qui battaient frénétiquement contre sa cuisse, au combien il essaie de maîtriser son attitude.
— Alors tu dois bien être le seul ici, admit-elle avec un mince sourire en inclinant la tête vers l’assemblée qui se massait derrière elle, curieuse et avide de racontars.
Weiran se fendit d’un rire nerveux, qui agita ses boucles blondes et creusait ses joues de fossettes.
— Je regrette la décision de ton père. La stabilité d’Avalaën en dépend, malheureusement.
— Je peux essayer de le convaincre, mais je ne te promets rien, Aveltia Sen.
Ce ne sera pas assez, elle n’avait pas besoin de le formuler pour qu’ils le sachent tous les deux. Zaël était borné, et il l’était d’autant plus qu’il était vexé. Ce qu’elle comprenait, d’une certaine manière, mais qu’elle ne pouvait se permettre.
Qu’elle ne pouvait se permettre.
La décision qui l’avait tiraillée s’imposa à nouveau, plus claire. Elle regarda Weiran, mais elle vit bien au-delà.
— Esirath ?
Cassandra tourna la tête, et il la regarda en face, vit la dureté de son regard. Elle sentit un frisson la parcourir, des fourmis courir dans ses doigts. Le pouvoir. Il était là, à portée de main, à son commandement si elle le désirait.
Comme projetée hors d’elle-même, elle se considéra un moment, figée dans un instant qu’elle savait unique. Elle pouvait basculer. Se saisir de ce pouvoir à pleines mains, l’utiliser dans toute sa puissance, au risque de déclencher une guerre. Ou bien elle pouvait les laisser partir, et rester dans l’attente de la décision de Zaël. Dépendre de lui. Subir ses humeurs et ses penchants, les contraintes qu’il ferait peser en arguant de la frontière. Craindre sa rébellion officielle à toute heure du jour et de la nuit.
Boval était un duché important. Critique, même, à cause de cette frontière avec Tragr et Kalven. Mais sa solution était certainement la meilleure. Elle considéra un instant les quatre hommes de son escorte personnelle, dont Leith faisait partie depuis peu. À lui, elle lui aurait confié sa vie. À eux… eh bien, elle devrait apprendre à leur faire confiance.
Aussi fut-ce vers Leith qu’elle se tourna en assénant :
— Effectivement Weiran Sen, tu ne retarderas pas ton père. Ramenez-le au château.
Il ne leur fallut qu’un instant, une seconde de doute et d’incompréhension. Une seconde durant laquelle Weiran ne comprit pas non plus ce qui allait lui arriver. Puis, l’ordre implicite le percuta de plein fouet lorsque Leith et Azarel se placèrent à ses côtés, sans le toucher, mais le menaçant clairement. Un hoquet de stupeur parcourut l’audience, et Cassandra faillit grimacer. Il y avait trop de public. Tant pis.
— Aveltia ! s’étrangla le Duc.
Elle braqua sur lui un regard polaire, affectant un calme qu’elle était loin de ressentir alors que son cœur battait bien trop fort et que la peur et une appréhension sauvage lui tordaient l’estomac. Maven et Pryak, les deux autres soldats de l’escorte, imitèrent leurs compagnons, et soudain, l’héritier du duché de Boval était fermement encadré par la garde impériale. Et tous comprenaient ce que cela impliquait.
— Weiran, je te prierais de bien vouloir regagner le palais. Ta suite t’y attend.
Le jeune homme était devenu livide. Il tourna la tête vers son père, qui avait porté la main au pommeau de son épée, mais en réponse, les archers sur les remparts avaient déjà encoché leurs flèches au signal d’Esirath, qui veillait. En lui jetant un bref coup d’œil, Cassandra avisa son regard brillant, entre satisfaction et respect.
— Damoj Sen, tu as souhaité rentrer chez toi, sourit-elle, veillant à garder son ton aussi posé et bienveillant que possible.
Elle était certaine que sa tension transparaissait dans chacun de ses battements de cils, mais elle ne se démontait pas. Elle poursuivit :
— Néanmoins, permets-moi de parler librement à mon tour. Ton départ impromptu, ainsi que ton attitude durant l’audience, m’incitent à penser que tes dissensions avec la Couronne prennent une tournure plus personnelle que politique. Aussi, dans l’intérêt de l’Empire, je souhaite que Weiran reste au palais. Nos divergences d’opinion ne doivent pas impacter sa possibilité de se faire une place à la Cour en attendant qu’il puisse te succéder. J’ose espérer que tu estimeras à sa juste valeur l’hospitalité que je lui accorde malgré ce conflit d’intérêts.
Il en fut tellement ébahi qu’il ne sut même pas lui répondre. Elle lui adressa un salut policé, consciente qu’elle avait l’avantage du terrain et des hommes. Que, à défaut d’être la menace, elle détenait le poids qui faisait pour le moment pencher la balance.
— Je te souhaite un bon voyage.
Et elle se détourna. Solidement encadré et surveillé par ses gardes, Weiran ne put que la suivre lorsqu’elle regagna le palais dans une envolée de tissus mouvants, soufflés par un vent furieux qui se levait comme pour souligner la violence du moment. Sur sa tête, sa couronne ne lui avait jamais paru aussi légère et aussi froide. Est-ce cela que ma mère ressentait ? Elle frémit en voyant les courtisans s’écarter vivement sur son passage.
— Raccompagnez-le à sa suite, ordonna-t-elle sans regarder derrière elle. Esirath ?
Il s’engagea à sa suite sans un mot, et ils s’engouffrèrent ensemble dans l’une des salles du conseil, où les conseillers étaient déjà en train de débattre des contraintes qu’allait imposer Boval. En les voyant débouler, ils s’interrompirent brusquement, mais pas avant que Cassandra n’ait le temps de capter les derniers mots de chacun. Elle se fendit d’un rictus :
— Pour le moment, messires, la situation avec Boval semble s’être stabilisée. Laissez-nous je vous prie. Et veillez à ce que le sire Zaël ne soit pas retardé dans son départ.
Les conseillers claquèrent la porte en décampant. Cassandra s’affala dans le large siège le plus proche avec un frisson, leva la tête vers Esirath.
— Je crois que… pour le moment, on le tient.
Esirath lui rendit un rictus belliqueux, l’air impressionné.
— C’est en effet une belle victoire, ma chère.
Ils échangèrent un regard triomphant, un grand sourire aux lèvres. Ce n’était qu’une petite victoire parmi tant d’autres à obtenir, mais comme l’avait dit son général, elle était belle.

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louji

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Re: Dynasties / Cassandra [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

Hello !

Je voulais juste te laisser un petit message "de politesse" pour te signaler que je pense pas continuer ma lecture de Cassandra ^^

Tu as déjà dû le comprendre à nos échanges ici et sur Discord, mais je me retrouve pas du tout dans cette histoire de Dynasties, que ce soit au niveau personnages ou intrigue.

J'ai lu en diagonale les 2 chapitres que je n'ai pas commenter histoire de me faire une meilleure idée, mais ça a confirmé mes appréhensions. Je suis franchement mal à l'aise de la relation entre Cass et Esirath et, surtout, la façon dont Cassandra narre cette relation. Et comme j'ai pas envie de me trigger h24 à la lecture, je vais m'arrêter là.

Histoire de pas partir en voleuse, je vais quand même répondre à ta propre réponse de mon commentaire sur le chap 4 / 1 / 2

"Dans sa tête, Laëtitia resterait au pouvoir et Cass jouerait son rôle de marionnette comme jusqu'à maintenant, ce qui lui convenait." :arrow: Donc ça la dérangeait pas à ce moment-là de se dire que sa mère continuerait de régner d'une main de maître ? Et Cass prévoyait quoi pour son propre avenir ? Sa mère n'était pas immortelle non plus =D

"Wikandil est dirigé par un consortium de sorcières, dont Laëtitia a toujours été le bras armé, et Esirath son second général." :arrow: OK c'est stylé, dommage effectivement qu'on ne le sache pas avant !

Ah oui juste conseil au passage, j'ai vu passer le fait que Mayeri brossait les boucles de Cass... pitié, surtout pas :lol: Les cheveux bouclés, ça se démêle avec un peigne sur cheveux mouillés, mais une fois secs, on y touche surtout pas :D Tu risques juste de casser les boucles et de retrouver avec un nuage (le mot est gentil) de cheveux éparpillés autour du crâne :roll:
Voilà c'était le détail con, mais faut avoir les cheveux bouclés pour connaître la galère :lol:

Bon courage pour la suite de l'écriture en tout cas ! Et au plaisir de te retrouver sur d'autres projets ^^
vampiredelivres

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Re: Dynasties / Cassandra [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

Hellow !
Petite annonce rapide, étant donné que je focus surtout sur LCDS le temps du NaNoWriMo de Novembre (pour enfin finir ce tome 3) et que cette histoire ne fait pas accrocher autant que les précédentes, le rythme de publication va être beaucoup plus aléatoire ici. Je vais me laisser le temps de l'avancer à mon rythme.
~~
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