Est-ce que les personnages de jeu vidéo rêvent ?
Sur mon radeau de la mer d'huile, alors que nous dérivons doucement, je me sens sombrer dans le sommeil. Irrépressiblement. Ma vigilance se relâche d'un coup, alors même que je suis de garde. Qui sait ce qui peut arriver si personne n'est éveillé sur ce rafiot ?
Je rêve de Lucía. Ou plutôt de son double maléfique au cœur de glace, Sombra.
Lentement, mais avec détermination, elle s'approche du radeau où nous sommes endormis. D'un geste de la main, elle commande aux eaux de se tordre, de se tourner. Elle crée un tourbillon qui prend de l'ampleur, menaçant de nous engloutir. Je me sens impuissante, paniquée.
"Danse", me dit alors une voix à côté de moi.
Je tourne la tête et voit une forme éthérée avec l'allure de Lucía, la voix de Lucía. L'émotion me prend à la gorge et les mots me manquent.
"Danse et tourbillonne en sens inverse. Je t'ai appris à le faire. Tu peux vous sauver."
Alors je m'exécute. Maladroitement d'abord puis avec de plus en plus d'assurance. Je remonte le cours du sortilège et au bout d'un moment... Il se rompt.
Sombra grimace: j'ai contré son sort, mais rien n'est fini. Un partout. Match nul.
Je rêve.
Ma danse se transforme, se charge en électricité, en tacatas. Lucía m'inspire l'attaque fière du flamenco, la passion et la précision de chacun de ses messages. Ça marche. Sombra recule sous les éclairs. Elle n'attaque plus, ne fait que se défendre, submergée par la multitude des coups qui déboulent de nulle part. La défaite n'est pas loin pour elle. Juste encore un pas ou deux et... Sombra dévie un air avec un bouclier sorti de nulle part, un air triomphal sur le visage, et celui si frappe la forme éthérée de Lucía qui s'éteint.
Mes pas de danse deviennent tout d'un coup moins puissants, alors que Sombra commence à attaquer le radeau avec mes éclairs. Aïe ! Ce n'est pas passé loin!
Je rêve.
D'un mouvement, je fais entrer Tom dans mon rêve. On est jamais assez pour un tango. Il a à nouveau cette dégaine de mafieux, cheveux gominés vers l'arrière, complet-veston et air arrogant. Nous nous évoluons en évitant les éclairs qui réduisent petit à petit notre radeau à un truc minuscule avec juste la place pour nos 3 corps.
Et puis nous nous rendons subitement compte que nous pouvons tracer des lettres ou des formes avec les éclairs. Un pentagramme de protection pour le radeau. Bim! Sombra ne l'atteint plus. Un souffle de vent et le radeau se met à avancer plus vite, se soustrayant à l'être maléfique. Un arc et une flèche, lancé par un cupidon franc-tireur. Sombra et le rêve s'évanouissent.
Je me réveille en même temps que Tom et Zac.
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Coucou !
Voici donc venue la fin du chapitre "le livre des vieux" avec les 3 versions de
la consigne 8 que j'ai mis en scène et en danse
1)
lisez un livre dont le nom et le prénom de l'auteur sont composés du même nombre de lettres . J'ai eu l'air fine à la médiathèque à arpenter les rayons en comptant les lettres
Merci Isallya pour ce grand moment
Bref j'ai lu:
Il nous restera ça " de Virginie Grimaldi (8 lettres pour le prénom et pour le nom).
Mon avis :
Une autrice estampillée "feel-good", ça vous crée des attentes. On se dit qu'on va passer un moment au calme, avec une histoire mignonne et un bon café.
Oui, mais c'est sans compter cette autrice, qui ne va pas se laisser enfermer dans la case, non mais ! Effectivement, ça finit bien. On rit, on sourit. Les sentiments que nous inspirent l'histoire sont plutôt positifs. Mais pas que. Les 3 protagonistes principaux vivent ou ont vécu des choses difficiles, dramatiques, que je ne souhaiterais à personne. Cette histoire est avant tout une histoire de vulnérabilité et de force, d'être mieux ensemble pour surmonter les obstacles. Ça fait croire en l'humanité, un peu plus qu'auparavant.
Bien sûr la lecture est facile en terme de pages, de grosseur d'écriture, de mots. Mais ce n'est pas si simple quand on traverse avec Théo, Iris et Jeanne leur récit de bout en bout. Là est toute la réussite de Virginie Grimaldi : nous parler de sujets difficiles, sans que nous partions en courant ; nous partager ses idées de solution sans que ce soit imposé. Merci.
2)
lisez un livre dans lequel un personnage croit avoir triomphé... mais se fait ensuite démonter : j'ai lu
"Le chat du bibliothécaire : succès mortel" de Miranda James. Je mets en spoiler la justification, libre à qui souhaite savoir la fin de lire
Le héros croit dur comme fer avoir trouvé qui est le coupable du meurtre... Mais en fait, s'est fait balader par la véritable meurtrière pendant tout le roman.
Mon avis :
J'ai pris en croyant que ce serait le chat qui mènerait l'enquête et que son maître ne ferait que suivre ses intuitions. Je trouvais l'idée drôle. Ce n'est pas du tout ça au final, mais ce n'est pas grave, j'ai apprécié ma lecture quand même.
Le personnage principal, un bibliothécaire d'une cinquantaine d'années vivant avec un magnifique compagnon à poils longs du nom de Diesel, se retrouve pris dans une enquête policière pour meurtre, bien malgré lui. Mais avouons qu'il ne résiste pas beaucoup à l'attrait du mystère, dans une petite ville où il ne se passe pas grand chose. La shérif par intérim lui dit bien à plusieurs reprises qu'il fait obstruction, mais il continue pour de multiples raisons. Qui sont tout à fait crédibles. La situation de duel avec la police en revanche l'est moins. C'est un peu pour cette raison que je n'ai pas totalement réussi à accrocher à l'enquête.
C'était somme toute sympathique, bien que manquant de crédibilité. Je pense que je continuerai la série si j'ai besoin d'un livre détente.
3)
lisez un livre avec une bataille ou un conflit gagné par les héros du livre . J'ai lu
Le silence des carillons d'Edward H. Blaes. Bon là aussi spoiler, mais moins gros.
Les magiciens se battent contre les spectres et à la fin parviennent à les repousser.
Mon avis:
Ce livre est un peu un ovni dans le champ du Fantasy: c'est simple, je n'en ai jamais vu une pareille. Une jeune fille a passé des concours et est reçue au Beffroi de Tinkerham, où elle va apprendre son métier de magicienne, et contribuer à repousser les spectres parmi ses pairs. Ce début-là fait un peu Harry Potter sur le papier, sauf que pas du tout.
Déjà l'histoire débute d'emblée par un questionnement de l'héroïne sur son identité, questionnement qui la poursuivra tout au long du récit.
L'arrivée au Beffroi n'est pas des plus simples. Et la narration des cours, au début merveilleuse, a fini par m'ennuyer profondément. Tout comme Ermeline. C'est donc fait exprès. Il finit par y avoir un évènement dramatique et démarre un enchaînement de prises de décisions qui veulent dire beaucoup.
Au final, sont abordés la question de l'enfermement (sous plusieurs formes), des conséquences de nos actes et de comment vivre avec. Il est fait état du courage et de la lâcheté, des futurs possibles et des croyances.
C'est intéressant mais dur. Parez-vous d'un grand manteau de brume et de douleur avant de vous lancer dans cette lecture qui secoue.
Mon recap' fait ding dong dong :
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