Dynasties / Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques] (Terminée)

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !

Qu’est-ce qui, selon vous, mériterait d’être revu, détaillé, modifié, réécrit parmi les suivants ?

L’écriture : tournures de phrase, fautes récurrentes, équilibre action/description/dialogues…
1
33%
Le scénario : enchaînement, cohérence, rebondissements…
0
Aucun vote
Le personnage principal : description, présence, motivations, profondeur, relations, évolution…
0
Aucun vote
Les personnages secondaires : description, présence, motivations, profondeur, relations, évolution…
0
Aucun vote
Les lieux : descriptions, immersion, réalisme…
1
33%
Les dialogues : fluidité, cohérence, respect des tempéraments des personnages…
0
Aucun vote
L'univers : magie, traditions, background politique, histoires des familles…
1
33%
 
Nombre total de votes : 3
vampiredelivres

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Oui, effectivement, c'est plutôt une intronisation, pardon ^^ Je l'ai vu sous un angle marital car ça fait très serment de mariage, mais ça reste avant tout pour les proclamer souverains.

D'aaaaccord, j'avais pas capté, effectivement ! Et je comprends mieux le soulagement d'Eliane, même si y'avait pas trop trop de doutes non plus vu l'honneur qui entoure cette femme !

Je vois pour l'éloignement de Karashei ! Et ouip, j'avoue que j'aimerais bien le voir réduit à néant ce vieux dégueulasse x) (les eunuques, c'est une tradition à Ciel ? :roll: )
Ben Uriel est très attachant et crédible jusqu'ici, donc aucun souci pour moi ;) Après, je vois parfaitement ce que tu veux dire, pour le traitement des persos lgbtq+ (quand on n'est pas concernés, ça peut être encore plus délicat !). Dans l'idée, ce sont pas des persos "à part" qui devraient être traités différemment (à mes yeux) et le mieux c'est peut-être de pas se prendre la tête, de laisser les choses aller comme pour le reste des personnages :)
(mais oui, dans LCDS, t'as du terrain à exploiter ! :lol: )

Je me doute bien que tu vas pas nous dire tout de suite les intentions d'Eliane, mais il manque bien une phrase du genre "Tu peux me rendre un service / Je peux te demander qqchose" non ? :lol: Parce que je comprends pas du tout le dialogue autrement :/

La scène d'agression, j'ai senti que t'étais moins à l'aise, et ça me paraît logique... Et en soi, c'est plutôt l'introduction du PDV de Karashei qui m'a semblé abrupt, le reste était plus "maîtrisé". Et peut-être même que ça joue sur l'ambiance de la scène, les probables hésitations que tu as pu avoir pendant l'écriture. Ça rend la scène encore plus étouffante, dérangeante...
Pour l'édition, Eliane te paraît trop court ? Car en vrai y'a beaucoup de romans "courts" publiés en imaginaire, les pavés de 150 000 mots ou plus, c'est pas toujours ce qui est priorisé !
Bref, tu fais bien comme tu sens, on verra comme ça évolue :D
Ce qui est fourbe, c'est que dans les traditions du royaume d'Helvethras, couronnement implique mariage… donc les deux traditions sont intimement liées. ^^

C'est pas une tradition, mais ça pourrait être instauré x)
Ui, c'est délicat à traiter quand on n'et pas concerné, mais tu as raison sur le fait qu'il ne devrait pas être traité à part. C'est pour ça aussi que je me laisse aller avec Uriel : au début, il était pas du tout pensé pour être gay (ou bi d'ailleurs, je ne sais toujours pas :lol: ).

J'ai totalement zappé qu'il manquait la phrase, désolée ! :oops:

C'est pas plus mal, du coup x)
C'est pas la longueur qui me dérange. ^^ Au bas mot, Eliane fera de toute manière 60k-80k mots, ce qui est déjà pas mal pour du fantasy. C'est plus le format des chapitres, qui sont quand même vachement longs, qui m'embête, et la structure même de l'histoire. Comme elle était pensée pour être avant tout un bac à sable et un exercice de style, je ne sais pas ce que ça rendrait au format "roman". Mais on verra de toute façon ! :)
louji

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Ce qui est fourbe, c'est que dans les traditions du royaume d'Helvethras, couronnement implique mariage… donc les deux traditions sont intimement liées. ^^

C'est pas une tradition, mais ça pourrait être instauré x)
Ui, c'est délicat à traiter quand on n'et pas concerné, mais tu as raison sur le fait qu'il ne devrait pas être traité à part. C'est pour ça aussi que je me laisse aller avec Uriel : au début, il était pas du tout pensé pour être gay (ou bi d'ailleurs, je ne sais toujours pas :lol: ).

J'ai totalement zappé qu'il manquait la phrase, désolée ! :oops:

C'est pas plus mal, du coup x)
C'est pas la longueur qui me dérange. ^^ Au bas mot, Eliane fera de toute manière 60k-80k mots, ce qui est déjà pas mal pour du fantasy. C'est plus le format des chapitres, qui sont quand même vachement longs, qui m'embête, et la structure même de l'histoire. Comme elle était pensée pour être avant tout un bac à sable et un exercice de style, je ne sais pas ce que ça rendrait au format "roman". Mais on verra de toute façon ! :)
Oui, ce serait vraiment chouette à instaurer, avec comme 1er élu un certain Gaxier 8-)

Ben écoute, Uriel est nickel en te laissant aller, alors no worry ;) (et sur ce point aussi, peut-être que l'improvisation sera meilleure que de cherche absolument une réponse ? =D )

Pas de soucis, j'ai cru que c'était moi qui lisais mal, comme tu expliquais que c'était voulu ! x')

Ouais, je vois ! Effectivement, ça peut faire un peu peur ces grands chapitres.
Je lis une trilogie de fantasy en ce moment, Shades of Magic, qui a des chapitres vraiment costauds (20p mini je pense), mais qui sont sub-divisés en "points" où dès qu'un changement d'ambiance/lieu un peu fort arrive, la scène est coupée et démarre un nouveau "point", marqué par des chiffres (Chap 1 : 1 - 2 -3, etc... Chap 2 : 1 - 2 - 3...) Le tout avec des "parties" classiques qu'on retrouve pas mal dans les romans YA. C'est pas mal en fin de compte !
vampiredelivres

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Oui, ce serait vraiment chouette à instaurer, avec comme 1er élu un certain Gaxier 8-)

Ben écoute, Uriel est nickel en te laissant aller, alors no worry ;) (et sur ce point aussi, peut-être que l'improvisation sera meilleure que de cherche absolument une réponse ? =D )

Pas de soucis, j'ai cru que c'était moi qui lisais mal, comme tu expliquais que c'était voulu ! x')

Ouais, je vois ! Effectivement, ça peut faire un peu peur ces grands chapitres.
Je lis une trilogie de fantasy en ce moment, Shades of Magic, qui a des chapitres vraiment costauds (20p mini je pense), mais qui sont sub-divisés en "points" où dès qu'un changement d'ambiance/lieu un peu fort arrive, la scène est coupée et démarre un nouveau "point", marqué par des chiffres (Chap 1 : 1 - 2 -3, etc... Chap 2 : 1 - 2 - 3...) Le tout avec des "parties" classiques qu'on retrouve pas mal dans les romans YA. C'est pas mal en fin de compte !
Ah mais tu y tiens à ces eunuques x)

Bon bah go continuer à improviser Uriel :)

Je voulais y jeter un coup d'œil, à Shades of Magic, mais j'ai une PAL longue comme le bras pour le moment. Après, rien n'est exclu pour Eliane, je vais peut-être retenter le concours Nouvelles Plumes avec elle l'année pro (comme elle fera certainement moins d'un million de signes :mrgreen: ).
elohane

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par elohane »

Wouawh !
J'ai luuuuuuu ton nouveau chapitre, comme d'hab.
Il est super !
Tu es une vraie écrivaine !
Tu vas le publier, ton roman ?
L'envoyer a une maison d'édition?
vampiredelivres

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

elohane a écrit :Wouawh !
J'ai luuuuuuu ton nouveau chapitre, comme d'hab.
Il est super !
Tu es une vraie écrivaine !
Tu vas le publier, ton roman ?
L'envoyer a une maison d'édition?
Ravie qu'il te plaise ! :)
Je ne sais pas. Peut-être, l'idée est en réflexion ^^ Mais en tout cas, merci beaucoup pour ton soutien !
TcmA

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par TcmA »

Hiello~

Ne t'excuse pas pour le retard, it's okay! :D On bouge pas, on lira les nouveaux chapitres, peu importe quand ils sortent!

Wooow, Vilhelm et Eliane *^* La classe, franchement! Toute la scène est magnifique, franchement! Bravo *^* Le concept, l'exécution, l'écriture, c'est un plaisir pour les yeux!
Ce que dit la prêtresse à Eliane par rapport à sa mère ;^; Oui ♥

J'adoooooore l'idée des pupilles royaux, c'est tellement bien (la consanguinité, ça va bien 5 minutes :lol: )

Bon, j'attends quand même de voir ce que cette fouine de Sethardi. Rien de bon, j'imagine.

Gaxier peut aller se faire voir où le soleil ne brille jamais. De façon permanente, si possible. Coline a parlé d'eunuque? :roll:
Image
(Pardon, j'ai pas résisté)
Uriel, sa masse, marriez-moi sivouplé, je vous aime.

J'aime particulièrement le personnage d'Uriel (jecroiselesdoigtspourqu'ilneluiarriverien, onpeutrêverhein). Il est droit, classe, savage. Il est vraiment super.
J'ai vu que Coline a appelé les HS, ils sont déjà en route. D'abord, ils vont passer voir un certain porc, puis ils viendront faire des câlins aux deux choupis. Surtout Karashei.
Il y a tellement de respect entre Uriel et Karashei, c'est formidable. J'ai vraiment beaucoup aimé le discours d'Uriel, Coline résume bien ce que je ressens! Et je suis vraiment heureuse de voir un personnage LGBTQ+ ♥

La scène des cuisines est super et vraiment bien construite, surtout au niveau émotionnel! Bravo!
Ohlala, mais qu'est-ce que tu vas nous faire, avec Eliott... :lol:

Je suis d'accord avec Coline, je ne l'ai pas trouvé décousu, ce chap! Comme toujours, c'est un plaisir de lire ce que tu écris! Ta plume, tes tournures de phrases, ton vocabulaire et la construction du récit, c'est un bonheur pour les yeux! Encore bravo!

Courage pour la suite, continue comme ça, c'est top *^*

La bise~
louji

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Ah mais tu y tiens à ces eunuques x)

Bon bah go continuer à improviser Uriel :)

Je voulais y jeter un coup d'œil, à Shades of Magic, mais j'ai une PAL longue comme le bras pour le moment. Après, rien n'est exclu pour Eliane, je vais peut-être retenter le concours Nouvelles Plumes avec elle l'année pro (comme elle fera certainement moins d'un million de signes :mrgreen: ).
Bien sûr que j'y tiens. D'ailleurs, je suis pas la seule 8-) CE GIF EST PARFAIT.
TcmA a écrit :
Gaxier peut aller se faire voir où le soleil ne brille jamais. De façon permanente, si possible. Coline a parlé d'eunuque? :roll:
Image
(Pardon, j'ai pas résisté)
Aaaaah carrément, ça pourrait être sympa ! Et tu serais sûre que ton manuscrit soit reçu x')
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit : mar. 16 juin, 2020 2:01 pm Hiello~

Ne t'excuse pas pour le retard, it's okay! :D On bouge pas, on lira les nouveaux chapitres, peu importe quand ils sortent!

Wooow, Vilhelm et Eliane *^* La classe, franchement! Toute la scène est magnifique, franchement! Bravo *^* Le concept, l'exécution, l'écriture, c'est un plaisir pour les yeux!
Ce que dit la prêtresse à Eliane par rapport à sa mère ;^; Oui ♥

J'adoooooore l'idée des pupilles royaux, c'est tellement bien (la consanguinité, ça va bien 5 minutes :lol: )

Bon, j'attends quand même de voir ce que cette fouine de Sethardi. Rien de bon, j'imagine.

Gaxier peut aller se faire voir où le soleil ne brille jamais. De façon permanente, si possible. Coline a parlé d'eunuque? :roll:
Image
(Pardon, j'ai pas résisté)
Uriel, sa masse, marriez-moi sivouplé, je vous aime.

J'aime particulièrement le personnage d'Uriel (jecroiselesdoigtspourqu'ilneluiarriverien, onpeutrêverhein). Il est droit, classe, savage. Il est vraiment super.
J'ai vu que Coline a appelé les HS, ils sont déjà en route. D'abord, ils vont passer voir un certain porc, puis ils viendront faire des câlins aux deux choupis. Surtout Karashei.
Il y a tellement de respect entre Uriel et Karashei, c'est formidable. J'ai vraiment beaucoup aimé le discours d'Uriel, Coline résume bien ce que je ressens! Et je suis vraiment heureuse de voir un personnage LGBTQ+ ♥

La scène des cuisines est super et vraiment bien construite, surtout au niveau émotionnel! Bravo!
Ohlala, mais qu'est-ce que tu vas nous faire, avec Eliott... :lol:

Je suis d'accord avec Coline, je ne l'ai pas trouvé décousu, ce chap! Comme toujours, c'est un plaisir de lire ce que tu écris! Ta plume, tes tournures de phrases, ton vocabulaire et la construction du récit, c'est un bonheur pour les yeux! Encore bravo!

Courage pour la suite, continue comme ça, c'est top *^*

La bise~
Esh. Je me rends compte que je ne t'ai toujours pas répondu après tant de temps. La honte.

Bonjour x)

J'avoue, ils ont un peu d'allure ensemble, Vilhelm et Eliane :)
Rhoh, ça va, la consanguinité à l'époque médiévale était chose courante, je ne vois pas pourquoi on en fait tout un plat… :roll: :lol:
Rien de bon, oui, je confirme. M'enfin.

On va le garder sous la main encore un p'tit moment, Gaxier, si ça ne vous dérange pas ? x) Mais le castrer pourrait effectivement être intéressant !

Uriel est un amour franchement, il est dans la ligne de ces persos que j'aime trop ♥ Comme tu le dis, il est à la fois savage et extrêmement droit et respectueux (l'éducation d'Ombre, tout ça tout ça…). Avec Karashei, c'est mes choupinous d'amour *-*

Qu'est-ce que je vais faire avec Elliott… mais rien de bon, voyons, quelle question ! :lol:

Je vous jure que je progresse doucement dans l'écriture ! C'est peut-être même pour bientôt le prochain chap, mais je ne m'avancerais pas trop pour l'instant ^^
La bise !
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par TcmA »

vampiredelivres a écrit : mer. 30 sept., 2020 11:01 am Esh. Je me rends compte que je ne t'ai toujours pas répondu après tant de temps. La honte.

Bonjour x)

J'avoue, ils ont un peu d'allure ensemble, Vilhelm et Eliane :)
Rhoh, ça va, la consanguinité à l'époque médiévale était chose courante, je ne vois pas pourquoi on en fait tout un plat… :roll: :lol:
Rien de bon, oui, je confirme. M'enfin.

On va le garder sous la main encore un p'tit moment, Gaxier, si ça ne vous dérange pas ? x) Mais le castrer pourrait effectivement être intéressant !

Uriel est un amour franchement, il est dans la ligne de ces persos que j'aime trop ♥ Comme tu le dis, il est à la fois savage et extrêmement droit et respectueux (l'éducation d'Ombre, tout ça tout ça…). Avec Karashei, c'est mes choupinous d'amour *-*

Qu'est-ce que je vais faire avec Elliott… mais rien de bon, voyons, quelle question ! :lol:

Je vous jure que je progresse doucement dans l'écriture ! C'est peut-être même pour bientôt le prochain chap, mais je ne m'avancerais pas trop pour l'instant ^^
La bise !
Hiello~

Ah mais ne t'inquiète pas, c'est okay !

Un peu de consanguinité par ci, un peu de consanguinité par là. C'est pas grand chose :roll:

Sethardi ? Rien de bon ? Mais nooooon.

Encore un peu, oui, mais pas trop C:

Je les adore tous les deux, et ça se sent que tu les aimes de tout ton coeur dans l'écriture !

... jépeur. Je sais même pas pourquoi je m'embête à me demander ça :lol:

Yaaaas ! ♥♥♥♥ Pas de souci, prends ton temps ! Bon courage !
La bise~

PS : CATRA MON AMOUR. J'ai adoré She-Ra, si tu veux qu'on en discute, ce sera avec plasiiiiiiir ! ♥♥♥
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit : mer. 30 sept., 2020 1:17 pm Hiello~

Ah mais ne t'inquiète pas, c'est okay !

Un peu de consanguinité par ci, un peu de consanguinité par là. C'est pas grand chose :roll:

Sethardi ? Rien de bon ? Mais nooooon.

Encore un peu, oui, mais pas trop C:

Je les adore tous les deux, et ça se sent que tu les aimes de tout ton coeur dans l'écriture !

... jépeur. Je sais même pas pourquoi je m'embête à me demander ça :lol:

Yaaaas ! ♥♥♥♥ Pas de souci, prends ton temps ! Bon courage !
La bise~

PS : CATRA MON AMOUR. J'ai adoré She-Ra, si tu veux qu'on en discute, ce sera avec plasiiiiiiir ! ♥♥♥
Franchement, on n'est plus à ça près en termes de consanguinité.

Aaah, Catra… j'ai regardé She-Ra un peu aléatoirement, au rythme des fois où j'étais avec mes frangins, mais j'ai vu l'intégrale des deux dernières saisons… et c'est trop bieeeen ! ♥

Sinon, j'ai une (semi-) bonne nouvelle, le prochain chapitre est presque prêt. Accrochez-vous à ce que vous avez sous la main, ça va secouer x) (Même moi je suis en train de pleurer intérieurement, c'est terrible.)
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : ven. 02 oct., 2020 12:53 pm


Sinon, j'ai une (semi-) bonne nouvelle, le prochain chapitre est presque prêt. Accrochez-vous à ce que vous avez sous la main, ça va secouer x) (Même moi je suis en train de pleurer intérieurement, c'est terrible.)
AH.

OK.

ON EST (PAS DU TOUT) PRETS
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Eliane III (3/3)

Message par vampiredelivres »

Helyo !
Il y a un seul passage (le plus pénible évidemment) dont je ne suis pas satisfaite. Mais sinon, why not publish maintenant, hein, ça faisait longtemps :D Surtout qu'il est plus massif que tous les chapitres que j'ai postés jusque là.
Bonne lecture !


LA SOUVERAINE
(3/3)


Suite à sa nomination à la short-list des Wattys, Eliane sera disponible exclusivement sur Wattpad jusqu'au 01/11/2022.
(Wattpad) Dynasties - Eliane


◊~◊~◊

ACTE IV (1/3)
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 22 oct., 2021 5:21 pm, modifié 2 fois.
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

Yoss !

Contente de revoir Eliane !
Il te reste "plus" qu'une partie à écrire du coup ? ;)

"mais le Sire Vasilas, après une brève hésitation, il finit par passer une main légèrement" :arrow: un "il" en trop ;)

J'ai beaucoup aimé cette "petite" réunion tout à fait calme et sereine :lol: En vrai, la fin de réunion avec l'annonce de Laurus est clairement captivante, on sent la sincérité de sa décision, malgré la colère de Vilhelm.

Ben dis donc, il lui arrive quoi au Vilhelm, il est plus emo-dark-boi. Tant mieux, ceci dit ! Ça fait clairement plaisir de voir qu'il fait confiance à Eliane et l'estime dans sa capacité à régner. On sent que la tension descend et que l'estime mutuelle grandit, même si tout ne se fait pas en un claquement des doigts, on est d'accord.

Malin ce stratagème avec Gaxier, même si Tyrha a clairement dû morfler pendant un moment... J'espère surtout qu'elle a pas été frappée ou violée pendanr cette période, mais au moins elle a un avenir pour elle et son enfant. Et Elliot, damn, apprenti assassin, c'est bon x)

Ah.
Ah ouais.
Je comprends mieux.

Bordel, Eliane, la pauvre ptn. Ça doit être tellement horrible...
Et franchement chapeau bas à toi d'avoir réussi à parler de manière réaliste de fausse couche en fantasy. Ça arrive souvent, mais c'est toujours mentionné brièvement, sans s'attarder, parce que c'est honteux, raté. Que la femme doit réussir à aller jusqu'au bout de sa grossesse sans accrocs. Alors, franchement, ça fait du bien (enfin, tu me comprends :? ) de voir ce sujet abordé avec les détails nécessaires pour comprendre la douleur tant physique qu'émotionnelle que ça implique.

NEKO. Trop bonne idée, des chats de partout ♥

Muahaha c'te scène avec Sethardi, elle est magistrale !
Tellement bien amenée, la tension, l'attente, les doutes... J'adore ♥
Et le poison sur le contenant plutôt que dans le contenu, j'aime tellement cette technique ! (je sais plus où je l'avais vue aussi dans un bouquin, mais c'est tellement plus malin :D )

Bon, franchement, j'ai pas trouvé de passage plus faible qu'un autre !
J'aime toujours autant ton écriture, elle est acérée, sans blabla, percutante. J'aime de plus en plus ton style et je le ressens de plus en plus (ce qui pour moi montre quand même qu'on est de plus en plus à l'aide dans l'écriture ^-^)
J'apprécie aussi les obstacles qui se dressent face à Eliane et proviennent pas toujours d'une menace extérieure ou connue depuis longtemps. Tu parviens à amener des "ennemis" habiles et à trouver des moyens de s'en débarrasser qui se sont pas redondants.

Je me demande ce que tu nous concoctes pour la suite, mais je te fais pleinement confiance ;)
vampiredelivres

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : mer. 07 oct., 2020 12:59 pm Yoss !

Contente de revoir Eliane !
Il te reste "plus" qu'une partie à écrire du coup ? ;)

"mais le Sire Vasilas, après une brève hésitation, il finit par passer une main légèrement" :arrow: un "il" en trop ;)

J'ai beaucoup aimé cette "petite" réunion tout à fait calme et sereine :lol: En vrai, la fin de réunion avec l'annonce de Laurus est clairement captivante, on sent la sincérité de sa décision, malgré la colère de Vilhelm.

Ben dis donc, il lui arrive quoi au Vilhelm, il est plus emo-dark-boi. Tant mieux, ceci dit ! Ça fait clairement plaisir de voir qu'il fait confiance à Eliane et l'estime dans sa capacité à régner. On sent que la tension descend et que l'estime mutuelle grandit, même si tout ne se fait pas en un claquement des doigts, on est d'accord.

Malin ce stratagème avec Gaxier, même si Tyrha a clairement dû morfler pendant un moment... J'espère surtout qu'elle a pas été frappée ou violée pendanr cette période, mais au moins elle a un avenir pour elle et son enfant. Et Elliot, damn, apprenti assassin, c'est bon x)

Ah.
Ah ouais.
Je comprends mieux.

Bordel, Eliane, la pauvre ptn. Ça doit être tellement horrible...
Et franchement chapeau bas à toi d'avoir réussi à parler de manière réaliste de fausse couche en fantasy. Ça arrive souvent, mais c'est toujours mentionné brièvement, sans s'attarder, parce que c'est honteux, raté. Que la femme doit réussir à aller jusqu'au bout de sa grossesse sans accrocs. Alors, franchement, ça fait du bien (enfin, tu me comprends :? ) de voir ce sujet abordé avec les détails nécessaires pour comprendre la douleur tant physique qu'émotionnelle que ça implique.

NEKO. Trop bonne idée, des chats de partout ♥

Muahaha c'te scène avec Sethardi, elle est magistrale !
Tellement bien amenée, la tension, l'attente, les doutes... J'adore ♥
Et le poison sur le contenant plutôt que dans le contenu, j'aime tellement cette technique ! (je sais plus où je l'avais vue aussi dans un bouquin, mais c'est tellement plus malin :D )

Bon, franchement, j'ai pas trouvé de passage plus faible qu'un autre !
J'aime toujours autant ton écriture, elle est acérée, sans blabla, percutante. J'aime de plus en plus ton style et je le ressens de plus en plus (ce qui pour moi montre quand même qu'on est de plus en plus à l'aide dans l'écriture ^-^)
J'apprécie aussi les obstacles qui se dressent face à Eliane et proviennent pas toujours d'une menace extérieure ou connue depuis longtemps. Tu parviens à amener des "ennemis" habiles et à trouver des moyens de s'en débarrasser qui se sont pas redondants.

Je me demande ce que tu nous concoctes pour la suite, mais je te fais pleinement confiance ;)
Hellyo,

Moi aussi je suis contente de la reprendre ! Oui, "plus" qu'une partie à écrire (et un OS qui me trotte dans la tête depuis genre… le milieu de la p2, et que j'ai trop envie de coucher sur papier :D )

Laurus a enfin commencé à prendre ses responsabilités, c'est sympa. En revanche, oui, c'est dur à accepter pour Vilhelm. Mais lui aussi, il évolue progressivement. Ça va se faire (ou pas, hein :lol: ) au fur et à mesure de la suite.

Tyrha a pris extrêmement cher avec Gaxier, malheureusement. Sans aller dans le détail (tu as déjà cité le principal de toute manière), elle aura quand même préféré souffrit pour son enfant plutôt que de le laisser aux vautours de la Cour. Elliott, choupinou, il est fondamentalement gentil, mais là, Gaxier avait dépassé les bornes. (Puis en outre, il aura vu Tyrha se faire maltraiter pendant trois mois, donc des remords, il n'en a pas tellement. Plus d'infos dans la prochaine partie. :mrgreen: )

C'est justement ce passage que je trouve… je sais pas. Pas assez. Pas assez d'émotions, pas assez de longueur (sans tirer sur la lourdeur ceci dit), pas assez de rythme… bref, je suis pas contente. :lol:
C'était très particulier, la phase de recherches pour ce passage, parce que dans mon navigateur, y'avait six onglets d'ouverts : doctissimo sur la fausse couche, wikipédia sur la fausse couche, deux témoignages, un truc random dont je ne me rappelle plus… et une recette de soupe courgette-aubergine. :lol: Mais ouais, je vois ce que tu veux dire, c'est quelque chose dont on ne parle pas suffisamment, tant en fantasy que dans le monde réel d'ailleurs.

NEKO ! ♥

Sethardi a enfin eu ce qu'il mérité, tout en douceur et en délicatesse.
Ui, le poison directement dans le contenu, c'est chiant, faut préparer de l'antipoison après pour compenser parce que t'es obligé de boire/manger en même temps que ta cible pour qu'il ne se doute de rien… nan, le contenant, c'est bien XD

Merci beaucoup, toujours contente que ça te plaise ! J'avoue que j'ai longtemps cherché un axe et des obstacles cohérents pour la P3, d'autant qu'elle était de base censée signer la conclusion d'Eliane, mais si ça ne fait pas redondant, c'est que je m'en sors à peu près bien.

Pour le coup, j'ai déjà de bonnes idées, donc ça va être une ligne droite relativement simple en principe. ^^
louji

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mer. 07 oct., 2020 3:53 pm Hellyo,

Moi aussi je suis contente de la reprendre ! Oui, "plus" qu'une partie à écrire (et un OS qui me trotte dans la tête depuis genre… le milieu de la p2, et que j'ai trop envie de coucher sur papier :D )

Laurus a enfin commencé à prendre ses responsabilités, c'est sympa. En revanche, oui, c'est dur à accepter pour Vilhelm. Mais lui aussi, il évolue progressivement. Ça va se faire (ou pas, hein :lol: ) au fur et à mesure de la suite.

Tyrha a pris extrêmement cher avec Gaxier, malheureusement. Sans aller dans le détail (tu as déjà cité le principal de toute manière), elle aura quand même préféré souffrit pour son enfant plutôt que de le laisser aux vautours de la Cour. Elliott, choupinou, il est fondamentalement gentil, mais là, Gaxier avait dépassé les bornes. (Puis en outre, il aura vu Tyrha se faire maltraiter pendant trois mois, donc des remords, il n'en a pas tellement. Plus d'infos dans la prochaine partie. :mrgreen: )

C'est justement ce passage que je trouve… je sais pas. Pas assez. Pas assez d'émotions, pas assez de longueur (sans tirer sur la lourdeur ceci dit), pas assez de rythme… bref, je suis pas contente. :lol:
C'était très particulier, la phase de recherches pour ce passage, parce que dans mon navigateur, y'avait six onglets d'ouverts : doctissimo sur la fausse couche, wikipédia sur la fausse couche, deux témoignages, un truc random dont je ne me rappelle plus… et une recette de soupe courgette-aubergine. :lol: Mais ouais, je vois ce que tu veux dire, c'est quelque chose dont on ne parle pas suffisamment, tant en fantasy que dans le monde réel d'ailleurs.

NEKO ! ♥

Sethardi a enfin eu ce qu'il mérité, tout en douceur et en délicatesse.
Ui, le poison directement dans le contenu, c'est chiant, faut préparer de l'antipoison après pour compenser parce que t'es obligé de boire/manger en même temps que ta cible pour qu'il ne se doute de rien… nan, le contenant, c'est bien XD

Merci beaucoup, toujours contente que ça te plaise ! J'avoue que j'ai longtemps cherché un axe et des obstacles cohérents pour la P3, d'autant qu'elle était de base censée signer la conclusion d'Eliane, mais si ça ne fait pas redondant, c'est que je m'en sors à peu près bien.

Pour le coup, j'ai déjà de bonnes idées, donc ça va être une ligne droite relativement simple en principe. ^^
Oh, ce sera un OS sur un perso spécifique ? ;)

Pour Vilhelm, j'attends de le voir plus en osmose avec Eliane, c'est sûr ! C'est une de mes attentes pour la dernière partie, j'avoue. Mais, comme tu dis, peut-être que ça marchera pas entre eux ! (puis sa réaction à la fausse couche, je l'ai pas forcément précisé tout à l'heure, mais... la déception, je comprends. Mais on a pas eu signe d'un quelconque soutien vers Eliane, quoi :'c )

Ouais, un sacrifice terrible, mais un avenir pour des années...
(Ouh j'ai hâte :mrgreen: )

Je vois ce que tu veux dire ! J'ai remarqué que ton style était un peu différent, c'est vrai. Bien plus axé impressions brutes, avec des phrases plus courtes qu'à l'ordinaire. Mais, en soi... c'est une scène si particulière, si en marge des autres que... ça m'a pas choquée.
Ah oui, pas commun :roll: :lol:

Ben les obstacles ont été tout à fait cohérents à mes yeux :D Et intéressants ! J'ai bien senti que c'était pas gratuit pour allonger inutilement le récit ^^

Courage du coup ! :D
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : mer. 07 oct., 2020 9:53 pm Oh, ce sera un OS sur un perso spécifique ? ;)

Pour Vilhelm, j'attends de le voir plus en osmose avec Eliane, c'est sûr ! C'est une de mes attentes pour la dernière partie, j'avoue. Mais, comme tu dis, peut-être que ça marchera pas entre eux ! (puis sa réaction à la fausse couche, je l'ai pas forcément précisé tout à l'heure, mais... la déception, je comprends. Mais on a pas eu signe d'un quelconque soutien vers Eliane, quoi :'c )

Ouais, un sacrifice terrible, mais un avenir pour des années...
(Ouh j'ai hâte :mrgreen: )

Je vois ce que tu veux dire ! J'ai remarqué que ton style était un peu différent, c'est vrai. Bien plus axé impressions brutes, avec des phrases plus courtes qu'à l'ordinaire. Mais, en soi... c'est une scène si particulière, si en marge des autres que... ça m'a pas choquée.
Ah oui, pas commun :roll: :lol:

Ben les obstacles ont été tout à fait cohérents à mes yeux :D Et intéressants ! J'ai bien senti que c'était pas gratuit pour allonger inutilement le récit ^^

Courage du coup ! :D
Ce serait une "suite" avec des persos un poil différents ^^

Eh. J'attends de voir ce que tu vas penser de la P4 du coup… :ugeek: (Ouais, pas top la réaction, on ne va pas se mentir.)

C'est ça !

Elle est pas évidente à écrire… c'est un peu comme l'agression de Karashei, j'avais du mal à garder le rythme de phrases du reste du récit… m'enfin je suppose que c'est inhérent à cette scène.

En vrai, y'a des trucs drôles à traiter avec Eliane sans nécessairement que le récit semble étiré et rallongé. D'où la P4 d'ailleurs.
(Et par contre, attention, y'aura un petit timelapse au début de cette P4. Tout petit. :lol: )
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par TcmA »

Hiello ma Dame ~

Daaaaayum. Ton écriture est vraiment incroyable, je suis soufflée, c'est très impressionnant.
A chaque fois c'est de la bombe, à chaque chapitre ça s'étoffe un peu plus, ça devient encore meilleur, wow. Franchement, chapeau !

Et ce chapitre, mama. Comment tu fais ? ;w; C'est trop bon.
C'est captivant du début à la fin. La politique, les relations entre les personnages, leurs convictions, YES PLEASE. J'ai pas les mots pour décrire à quel point c'est bien ficelé.

J'ai beaucoup aimé voir Vilhelm faire de plus en plus confiance à Eliane (bon, on va pas se mentir, j'ai bien cru que ça allait très mal se passer au début, mais Eliane l'a remis à sa place).
Eliott choupinou d'amour assassin, je l'aime très fort (ça pendait au nez de Gaxier, bon débarras). Tyhra prend cher, mais elle sera tranquille maintenant. En espérant qu'elle pourra avoir son enfant et l'élever sans souci.
Et Eliane, bon sang, quel personnage. Elle est d'une force, et elle reste foncièrement une bonne souveraine, même avec sa part d'ombre (no pun intended haha. Justement, elle en est consciente et ça la travaille, je l'aime). Et ce qu'elle traverse dans ce chap, sa fausse couche... C'est horrible. J'ai pas grand chose de plus à dire que ce que vous avez dit avec Coline, je suis totalement d'accord. Bravo pour cette scène, les émotions et la douleur d'Eliane. J'attends de voir ce qu'il se passera avec Vilhelm :v

Aaaah, cette scène avec Sethardi.
Image
Le coup poison, c'était tellement malin et satisfaisant !

Franchement, bravo pour ton chapitre et la constance de ton écriture ! C'est toujours un plaisir de te lire, je ne suis jamais déçue. J'aime vraiment Eliane , que ce soit au niveau des personnages, de l'intrigue politique ou des enjeux/problèmes auxquels Eliane doit faire face. Chapeau !
J'ai hâte de lire d'en lire plus ;)

La bise~

PS : contente que tu aies aimé She-Ra ! Les deux dernières saisons étaient vraiment géniales, ça fait tellement plaisir de voir un truc comme ça !
louji

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : ven. 09 oct., 2020 12:45 pm
Ce serait une "suite" avec des persos un poil différents ^^

Eh. J'attends de voir ce que tu vas penser de la P4 du coup… :ugeek: (Ouais, pas top la réaction, on ne va pas se mentir.)

C'est ça !

Elle est pas évidente à écrire… c'est un peu comme l'agression de Karashei, j'avais du mal à garder le rythme de phrases du reste du récit… m'enfin je suppose que c'est inhérent à cette scène.

En vrai, y'a des trucs drôles à traiter avec Eliane sans nécessairement que le récit semble étiré et rallongé. D'où la P4 d'ailleurs.
(Et par contre, attention, y'aura un petit timelapse au début de cette P4. Tout petit. :lol: )

Ooooh ? Est-ce que ça a à voir avec un certain arbre généalogique dont j'ai un jour vu un bout ? 8-)

Franchement, ce genre de scène... je suis pas sûre qu'il existe une bonne manière de les écrire (encore plus quand on a pas vécu directement la forme de trauma décrite :? )

(Tout petit genre quelques années ? :lol: )
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit : dim. 11 oct., 2020 3:17 pm Hiello ma Dame ~

Daaaaayum. Ton écriture est vraiment incroyable, je suis soufflée, c'est très impressionnant.
A chaque fois c'est de la bombe, à chaque chapitre ça s'étoffe un peu plus, ça devient encore meilleur, wow. Franchement, chapeau !

Et ce chapitre, mama. Comment tu fais ? ;w; C'est trop bon.
C'est captivant du début à la fin. La politique, les relations entre les personnages, leurs convictions, YES PLEASE. J'ai pas les mots pour décrire à quel point c'est bien ficelé.

J'ai beaucoup aimé voir Vilhelm faire de plus en plus confiance à Eliane (bon, on va pas se mentir, j'ai bien cru que ça allait très mal se passer au début, mais Eliane l'a remis à sa place).
Eliott choupinou d'amour assassin, je l'aime très fort (ça pendait au nez de Gaxier, bon débarras). Tyhra prend cher, mais elle sera tranquille maintenant. En espérant qu'elle pourra avoir son enfant et l'élever sans souci.
Et Eliane, bon sang, quel personnage. Elle est d'une force, et elle reste foncièrement une bonne souveraine, même avec sa part d'ombre (no pun intended haha. Justement, elle en est consciente et ça la travaille, je l'aime). Et ce qu'elle traverse dans ce chap, sa fausse couche... C'est horrible. J'ai pas grand chose de plus à dire que ce que vous avez dit avec Coline, je suis totalement d'accord. Bravo pour cette scène, les émotions et la douleur d'Eliane. J'attends de voir ce qu'il se passera avec Vilhelm :v

Aaaah, cette scène avec Sethardi.
Image
Le coup poison, c'était tellement malin et satisfaisant !

Franchement, bravo pour ton chapitre et la constance de ton écriture ! C'est toujours un plaisir de te lire, je ne suis jamais déçue. J'aime vraiment Eliane , que ce soit au niveau des personnages, de l'intrigue politique ou des enjeux/problèmes auxquels Eliane doit faire face. Chapeau !
J'ai hâte de lire d'en lire plus ;)

La bise~

PS : contente que tu aies aimé She-Ra ! Les deux dernières saisons étaient vraiment géniales, ça fait tellement plaisir de voir un truc comme ça !
Hiello My Lady :)

Merci merci merci ♥

Ce chapitre a été un vrai plaisir à écrire (à une scène près, hein), mais ça fait vraiment plaisir de voir qu'il vous plaît aussi !
Clairement, Eliane et Vilhelm, c'est toujours un peu en équilibre sur le fil du rasoir. Vilhelm commence à s'ouvrir à Eliane, mais il garde son p'tit tempérament, et heureusement, elle en retour a les capacités de le remettre à sa place avant qu'il ne fasse une bêtise.
Gaxier, je ne peux que vous rejoindre là-dessus, c'est bien fait. :lol:
Eliane et sa part d'ombre, une grande histoire… Mais oui, elle fait toujours au mieux avec ce qu'elle a sous la main, et en sachant ce qu'elle vaut et ce qu'elle doit faire.

On notera quand même qu'entre les enchantements et les poisons/potions, elle a un sacré petit répertoire alchimique, la milady :lol:

Encore une fois, un grand merci, ça me fait vraiment plaisir de voir ce genre de commentaire ! La suite arrive bientôt !

La bise~~


louji a écrit : dim. 11 oct., 2020 4:43 pm Ooooh ? Est-ce que ça a à voir avec un certain arbre généalogique dont j'ai un jour vu un bout ? 8-)

Franchement, ce genre de scène... je suis pas sûre qu'il existe une bonne manière de les écrire (encore plus quand on a pas vécu directement la forme de trauma décrite :? )

(Tout petit genre quelques années ? :lol: )
Cet arbre-là même. Du coup, en principe, t'as l'un des deux noms que je t'avais masqués… et pour le second, il faudra attendre la fin d'Eliane et l'OS en lui-même pour savoir exactement ce qui se passe ^^

Il n'y a pas de bonne manière de les écrire je pense… mais il n'en reste que je ne suis pas satisfaite de la forme actuelle, donc j'y reviendrai probablement plus tard.

Tout petit petit. :lol:
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mar. 13 oct., 2020 12:11 pm
Cet arbre-là même. Du coup, en principe, t'as l'un des deux noms que je t'avais masqués… et pour le second, il faudra attendre la fin d'Eliane et l'OS en lui-même pour savoir exactement ce qui se passe ^^

Il n'y a pas de bonne manière de les écrire je pense… mais il n'en reste que je ne suis pas satisfaite de la forme actuelle, donc j'y reviendrai probablement plus tard.

Tout petit petit. :lol:
Aaaah, effectivement, le magnifique petit nuage en face de Gaxier.
Spoiler
Mais y'a 2 gamins ?? Le premier est du soldat j'imagine, mais le 2eme... hirk Tyrha, bichette ptn. Ou ce sont des jumeaux ??
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Eliane IV (1/3)

Message par vampiredelivres »

Hello !
Un peu de bonnes choses en ces temps troubles, un petit chapitre qui fait son apparition :)
(Et oui, comme je le disais, un pitit timelapse de rien du tout.)
J'espère que vous allez bien ^^ Prenez soin de vous !


ACTE IV : L'EXILÉE
(1/3)


Suite à sa nomination à la short-list des Wattys, Eliane sera disponible exclusivement sur Wattpad jusqu'au 01/11/2022.
(Wattpad) Dynasties - Eliane


◊~◊~◊

ACTE IV (2/3)
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 22 oct., 2021 5:19 pm, modifié 4 fois.
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par louille »

Wow. Je suis fascinée par ton histoire. J’ai rarement lu des histoires sur ce site qui parvenaient si bien à peindre un monde complexe - et là c’est un euphémisme, je suis tellement admirative de la construction de ton univers et de ta rigueur, il n’y a jamais de faux pas - et à nous tenir de la première à la dernière ligne. Il n’y a pas de temps mort. Même les passages dénués d’action nous plongent ou dans le paysage mental d’Eliane qui est à la fois glaçant et envoûtant ou dans les secrets de la Cour. Tu nous fais voyager dans tout le palais avec toujours ce pas d’avance qui fait qu’immanquablement, à la fin, on se dit : « Merde je l’avais pas vu venir. C’est génial ». Ce que j’admire peut-être le plus dans Eliane, c’est que tu ne cèdes jamais à la facilité. Tu as un personnage principal qui doit paraitre impassible, inébranlable, presque indifférent, à toujours tout contrôler jusqu’à nier tout intérêt individuel, mais qui, pourtant, pour que se crée la relation avec le lecteur, ne doit pas nous sembler, à nous, insensible. Toute la difficulté tient dans cette ligne là, entre risque d’un personnage glacial mais alors inaccessible, et risque de faire tomber, trop rapidement, ses barrières (je crois qu’on peut même parler de barrages à ce niveau haha) et de sombrer dans le mélodrame niaiseux. C’est très fort ce que tu fais, ça donne à ton histoire une élégance qui force l’admiration.
J’aime beaucoup le parcours que tu fais suivre à Éliane, de la demoiselle à l’exilée, de la naissance à la difficile régence. Son abnégation est remarquable, mais tu nous plonges aussi dans ses failles. C’est émouvant de la voir progresser d’un statut à un autre, on a presque l’impression de la connaître depuis longtemps. Tu n’épargnes pas tes personnages, mais ça n’est jamais gratuit : j’ai été touchée par beaucoup de passages (les fausses couches, la mort d’Uriel, mais aussi les débuts, les renoncements). Et puis tu es très douée pour les descriptions, je suis toujours saisie.

Bravo en tout cas. Et merci de nous partager ça.

Préviens-moi pour la suite, surtout. Du courage et du soleil en ce mois de presque novembre qui promet d’être assez difficile.
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

louille a écrit : sam. 31 oct., 2020 10:51 pm Wow. Je suis fascinée par ton histoire. J’ai rarement lu des histoires sur ce site qui parvenaient si bien à peindre un monde complexe - et là c’est un euphémisme, je suis tellement admirative de la construction de ton univers et de ta rigueur, il n’y a jamais de faux pas - et à nous tenir de la première à la dernière ligne. Il n’y a pas de temps mort. Même les passages dénués d’action nous plongent ou dans le paysage mental d’Eliane qui est à la fois glaçant et envoûtant ou dans les secrets de la Cour. Tu nous fais voyager dans tout le palais avec toujours ce pas d’avance qui fait qu’immanquablement, à la fin, on se dit : « Merde je l’avais pas vu venir. C’est génial ». Ce que j’admire peut-être le plus dans Eliane, c’est que tu ne cèdes jamais à la facilité. Tu as un personnage principal qui doit paraitre impassible, inébranlable, presque indifférent, à toujours tout contrôler jusqu’à nier tout intérêt individuel, mais qui, pourtant, pour que se crée la relation avec le lecteur, ne doit pas nous sembler, à nous, insensible. Toute la difficulté tient dans cette ligne là, entre risque d’un personnage glacial mais alors inaccessible, et risque de faire tomber, trop rapidement, ses barrières (je crois qu’on peut même parler de barrages à ce niveau haha) et de sombrer dans le mélodrame niaiseux. C’est très fort ce que tu fais, ça donne à ton histoire une élégance qui force l’admiration.
J’aime beaucoup le parcours que tu fais suivre à Éliane, de la demoiselle à l’exilée, de la naissance à la difficile régence. Son abnégation est remarquable, mais tu nous plonges aussi dans ses failles. C’est émouvant de la voir progresser d’un statut à un autre, on a presque l’impression de la connaître depuis longtemps. Tu n’épargnes pas tes personnages, mais ça n’est jamais gratuit : j’ai été touchée par beaucoup de passages (les fausses couches, la mort d’Uriel, mais aussi les débuts, les renoncements). Et puis tu es très douée pour les descriptions, je suis toujours saisie.

Bravo en tout cas. Et merci de nous partager ça.

Préviens-moi pour la suite, surtout. Du courage et du soleil en ce mois de presque novembre qui promet d’être assez difficile.
Hello !
Je t'avoue que j'ai eu un très… très long moment de brain-freeze avant de pouvoir formuler une réponse cohérente qui ne soit pas "aaaaaaaah, merciiii !". Mais déjà, et avant tout, un immense merci à toi pour ce petit pavé de gentillesse et de positivisme ! J'apprécie vraiment ton investissement dans l'histoire et ta perception du (ou des) personnage(s). Ça a été ma grande crainte quand j'ai posté l'histoire la première fois, ce personnage à la droiture morale incontestable mais aux barrières mentales qui risquaient vraiment de la rendre inaccessible, et donc empêcheraient de vous identifier avec elle. Parce que moi, je l'aime d'amour ma Eliane, elle a eu le temps d'évoluer dans ma tête et je connais ses difficultés et ses angoisses, mais c'est le retransmettre à vous en show don't tell qui devient délicat. Mais à voir ton commentaire, je me dis que j'ai peut-être réussi…
J'espère que la suite et la fin te plairont tout autant. Et vraiment, je te remercie, parce que ton commentaire arrive en période creuse, dans ce moment où je me trouve redondante dans la forme, donc tu m'as donnée un beau regain de motivation, et tu m'as fait chaud au cœur.
Du courage et du soleil à toi aussi, et à bientôt pour la suite !
TcmA

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par TcmA »

Hiello~

Oh, mais 15 ans, c'est une petite ellipse de rien du tout. :roll:

Ce chapitre était... chargé. Je ne sais pas trop par où commencer ha ha. Peut-être par là : comment tu fais? Pour que ce soit aussi bon?? Je reviendrai fangirler plus loin.

Déjà, en trois paragraphe, tu nous en mets plein la figure. L'image de l'échiquier est juste parfaite : simple mais efficace, elle résume tout : enjeux, passé, présent, alliés, ennemis, pertes et victoires. Tu parlais du show don't tell dans ta réponse précédente et je trouve que l'échiquier en est l'exemple parfait !

Bon sang, dans quelle situation on retrouve Eliane... Zerrhus mort, 9 enfants morts ou qui n'ont jamais vu le jour (je compte la première fausse couche), une épidémie, les rats de la Cour... Avec les six pièces restantes d'Eliane, la partie s'annonce difficile :v (Et c'est pas terminé ha ha, la suite du chapitre fait mal.)
Ca fait plaisir de voir qu'elle a réussi à changer pas mal de chose à Ciel et de voir que l'idée des pupilles royaux s'est concrétisée! J'ai vibré lorsque j'ai lu qu'Elliott et Karashei avaient eu des filles et qu'Uriel les adorait (puis après j'ai vibré pour une autre raison ha ha).

Mais bien sûr, rien n'est simple et personne ne peut rester heureux, sinon ce serait barbant.
J'arrive même pas à imaginer la douleur qu'une femme ressent lorsqu'elle fait une fausse couche ou lorsque l'un de ses enfants meurt. Alors en perdre neuf (et comme tu le dis dans le chap, peut-être bien plus) ? C'est terrible, sans parler des rumeurs de la Cour qui doivent être tout simplement insupportables, et des piques de Vilhelm...
Quand on apprend qu'Uriel et Karashei ont été attaqués, mon optimisme a essayé de me dire que, non, ils étaient en vie. Il est mignon. La phrase "Sous le choc, Eliane tituba en direction du coffre-lit, sur lequel elle s’affala, peinant à garder la face.", a fait saigner mon cœur. Et quand Uriel est mort sous les yeux d'Eliane, mon âme est partie (ce qu'il en restait). Elle a tant perdu. Elle a si peu d'alliés.
Je ne m'attendais pas à ce que Vilhelm soit responsable de leur mort (je suis trop naïve, je ne survivrais pas une heure à la Cour). Ce "Toutes mes condoléances"... (Ca va chier, j'attends que ça). J'essaie de comprendre en quoi tuer Uriel et Karashei lui profiterait : ça affaiblit Eliane, mais dans quel objectif ? La tuer, se remarier et avoir un héritier ? Manipuler Jesten s'il devenait roi ? (Déso Vilhelm, mais je te vois pas manipuler qui que ce soit. Mais bon, il a sûrement changé en 15 ans.) Faire du mal à Eliane ? Dans tous les cas, bad move, Sire. Je sens que le retour de Laurus n'annonce rien de bon (mais bon, vu la situation, un peu plus, un peu moins... :roll: )
Et on arrive au dernier coup d'Eliane. Une reine, deux fous, et une nouvelle rangée de pièces bleues... Tout de suite, j'ai pensé aux avaloniens, mais j'attends de voir ce que tu nous réserves pour la suite.

Niveau rythme, j'ai rien à dire, c'était parfait, tous les infos et événements s'emboîtaient parfaitement et tout venait petit à petit, c'est vraiment agréable à lire.
Ton écriture est vraiment incroyable, et l'univers que tu as créé avec Eliane est vraiment très impressionnant. Tout est bon. Tout. L'histoire, les personnages, la tension, les détails, l'écriture.
Image
On sent bien que c'est un projet que tu aimes et qui te tient à cœur, ça rend l'expérience encore plus agréable ! Donc, franchement, un grand bravo à toi !

J'ai bien hâte de lire la suite (et que tu nous brises le cœur un peu plus ♥ )!
Courage pour tout,

La bise~
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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit : jeu. 05 nov., 2020 12:15 pm Hiello~

Oh, mais 15 ans, c'est une petite ellipse de rien du tout. :roll:

Ce chapitre était... chargé. Je ne sais pas trop par où commencer ha ha. Peut-être par là : comment tu fais? Pour que ce soit aussi bon?? Je reviendrai fangirler plus loin.

Déjà, en trois paragraphe, tu nous en mets plein la figure. L'image de l'échiquier est juste parfaite : simple mais efficace, elle résume tout : enjeux, passé, présent, alliés, ennemis, pertes et victoires. Tu parlais du show don't tell dans ta réponse précédente et je trouve que l'échiquier en est l'exemple parfait !

Bon sang, dans quelle situation on retrouve Eliane... Zerrhus mort, 9 enfants morts ou qui n'ont jamais vu le jour (je compte la première fausse couche), une épidémie, les rats de la Cour... Avec les six pièces restantes d'Eliane, la partie s'annonce difficile :v (Et c'est pas terminé ha ha, la suite du chapitre fait mal.)
Ca fait plaisir de voir qu'elle a réussi à changer pas mal de chose à Ciel et de voir que l'idée des pupilles royaux s'est concrétisée! J'ai vibré lorsque j'ai lu qu'Elliott et Karashei avaient eu des filles et qu'Uriel les adorait (puis après j'ai vibré pour une autre raison ha ha).

Mais bien sûr, rien n'est simple et personne ne peut rester heureux, sinon ce serait barbant.
J'arrive même pas à imaginer la douleur qu'une femme ressent lorsqu'elle fait une fausse couche ou lorsque l'un de ses enfants meurt. Alors en perdre neuf (et comme tu le dis dans le chap, peut-être bien plus) ? C'est terrible, sans parler des rumeurs de la Cour qui doivent être tout simplement insupportables, et des piques de Vilhelm...
Quand on apprend qu'Uriel et Karashei ont été attaqués, mon optimisme a essayé de me dire que, non, ils étaient en vie. Il est mignon. La phrase "Sous le choc, Eliane tituba en direction du coffre-lit, sur lequel elle s’affala, peinant à garder la face.", a fait saigner mon cœur. Et quand Uriel est mort sous les yeux d'Eliane, mon âme est partie (ce qu'il en restait). Elle a tant perdu. Elle a si peu d'alliés.
Je ne m'attendais pas à ce que Vilhelm soit responsable de leur mort (je suis trop naïve, je ne survivrais pas une heure à la Cour). Ce "Toutes mes condoléances"... (Ca va chier, j'attends que ça). J'essaie de comprendre en quoi tuer Uriel et Karashei lui profiterait : ça affaiblit Eliane, mais dans quel objectif ? La tuer, se remarier et avoir un héritier ? Manipuler Jesten s'il devenait roi ? (Déso Vilhelm, mais je te vois pas manipuler qui que ce soit. Mais bon, il a sûrement changé en 15 ans.) Faire du mal à Eliane ? Dans tous les cas, bad move, Sire. Je sens que le retour de Laurus n'annonce rien de bon (mais bon, vu la situation, un peu plus, un peu moins... :roll: )
Et on arrive au dernier coup d'Eliane. Une reine, deux fous, et une nouvelle rangée de pièces bleues... Tout de suite, j'ai pensé aux avaloniens, mais j'attends de voir ce que tu nous réserves pour la suite.

Niveau rythme, j'ai rien à dire, c'était parfait, tous les infos et événements s'emboîtaient parfaitement et tout venait petit à petit, c'est vraiment agréable à lire.
Ton écriture est vraiment incroyable, et l'univers que tu as créé avec Eliane est vraiment très impressionnant. Tout est bon. Tout. L'histoire, les personnages, la tension, les détails, l'écriture.
Image
On sent bien que c'est un projet que tu aimes et qui te tient à cœur, ça rend l'expérience encore plus agréable ! Donc, franchement, un grand bravo à toi !

J'ai bien hâte de lire la suite (et que tu nous brises le cœur un peu plus ♥ )!
Courage pour tout,

La bise~
Hellow !

Rhooh, toute petite ellipse, vraiment. :roll: :lol:

Ouais, il était assez chargé. Peut-être aussi parce que, comme on fait un gros bond dans le temps, il faut prendre le temps de reposer la situation, qui a bien changé entre temps.

Aaah, merci pour l'échiquier… j'avoue que je me demandais si ce n'était pas trop évident, mais de toute manière, Eliane l'utilise au sens littéral, donc je suppose que ça se vaut. La partie s'annonce plutôt tendax, effectivement. Et j'aime bien ton hypothèse sur les nouvelles pièces !
En soi, elle s'est plutôt bien débrouillée pour altérer la politique du royaume, mais disons qu'elle n'est pas exactement appréciée pour ça…

Rhoh bah non, une histoire simple et évidente n'est pas drôle.
Franchement, sans avoir vécu l'expérience autrement que par des témoignages, ça craint.
Il est mignon, ton optimisme… et c'est pas encore fini, on n'a pas retrouvé Karashei pour l'instant. :mrgreen:
Ah mais attends, parce que même si Vilhelm est lié à l'histoire, ce n'est pas lui directement qui a causé le plus d'emmerdes. Ceci dit, comme tu viens de le dire, bad move, parce qu'une Eliane furax n'est pas exactement la personne la plus agréable à fréquenter. Du tout même. :mrgreen:

Merci beauuuucoup pour ton commentaire ! Je suis contente que ça te plaise toujours autant, c'est un univers dans lequel j'étais partie au début pour m'amuser, mais qui m'est vraiment cher. ♥
Ah, les cœurs brisés, tu me connais…

La bise !
vampiredelivres

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Eliane IV (2/3)

Message par vampiredelivres »

L'EXILÉE
(2/3)


Suite à sa nomination à la short-list des Wattys, Eliane sera disponible exclusivement sur Wattpad jusqu'au 01/11/2022.
(Wattpad) Dynasties - Eliane


◊~◊~◊

ACTE IV (3/3)
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 22 oct., 2021 5:20 pm, modifié 4 fois.
TcmA

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par TcmA »

Image
J'ai envie de laisser ce commentaire à ça.

Hiello, gente Dame~

A chaque fois que tu postes quelque chose, je n'ai pas d'attentes particulières parce que je sais que ça va être bon sa mère (comme on dit chez moi), et à chaque fois je suis soufflée par la qualité de tes écrits.
Mais alors là.
Warn a girl next time (or don't :lol: )

Une fois la lecture commencée, je n'ai pas pu lâcher le chap, c'est incroyable. Normalement, je fais quelques notes pour me souvenir des choses qui m'ont marquées, mais là nada. La tension tient en haleine tout le chap et goddamn la fin... Toute l'histoire est extrêmement bien menée, j'adore ce genre de tension, et en même temps je la déteste parce que ça me tend tellement que j'en ai les épaules remontées jusqu'aux oreilles.

J'étais contente de voir que c'était bien à Avalaën que les nouvelles pièces d'échec correspondaient (du moins en partie).
Je ne sais pas comment tu fais, on est totalement plongés dans l'histoire, il y a quelque chose, une ambiance... Bref, l'immersion est totale, c'est génial.
Evidemment, je ne m'attendais pas à ce que Karashei soit vivante, mais tu en profites bien pour tourner le couteau une dernière fois dans la plaie avec les adieux :lol:
J'AIME ELIANE. Elle a tellement d'intelligence, de force, de prestance, de classe et son petit sourire en regardant la Cour... Yes please. Si j'ai bien capté, le plan c'est de mettre le bazar à Ciel puis rentrer à Ombres et nettoyer tout ça avec Avalaën et Alzen? Allez, vendu !
Ca se confirme, une Eliane furax n'est pas un bon ennemi à avoir, Vilhelm va s'en mordre les doigts. Cette révélation, wow. La tension est montée d'un cran avec Elliott, je voyais déjà le plan d'Eliane commencer à tomber mais wow. C'était presque anodin, mais ça résonne comme un coup de massue. Magistral. J'ai eu un moment de "...OH", rapidement suivi par un "oké, onyva, cémintenan, çavaklaker". Chapeau.
J'adore le passage à partir du moment où Elliott hurle (d'ailleurs, comment je fais, je fais un Hug Squad mutualisé? Parce que là ça va revenir cher d'en mettre un en place pour chaque perso): les émotions, la bombe verbale, le reste du chapitre... Parfait. Et c'est sans parler de l'attention que tu as portée aux détails, DAMN.

Franchement, je suis impressionnée ! Je ne vois jamais les chapitres passer pendant la lecture, alors qu'ils sont quand même conséquents. Bref, je suis fan !
Encore bravo ! Maintenant, je me demande ce que tu nous réserves avec la fin... x)
Courage pour tout,

La bise~
vampiredelivres

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Re: Eliane [High Fantasy / Royauté / Intrigues politiques]

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit : sam. 21 nov., 2020 9:32 pm Image
J'ai envie de laisser ce commentaire à ça.

Hiello, gente Dame~

A chaque fois que tu postes quelque chose, je n'ai pas d'attentes particulières parce que je sais que ça va être bon sa mère (comme on dit chez moi), et à chaque fois je suis soufflée par la qualité de tes écrits.
Mais alors là.
Warn a girl next time (or don't :lol: )

Une fois la lecture commencée, je n'ai pas pu lâcher le chap, c'est incroyable. Normalement, je fais quelques notes pour me souvenir des choses qui m'ont marquées, mais là nada. La tension tient en haleine tout le chap et goddamn la fin... Toute l'histoire est extrêmement bien menée, j'adore ce genre de tension, et en même temps je la déteste parce que ça me tend tellement que j'en ai les épaules remontées jusqu'aux oreilles.

J'étais contente de voir que c'était bien à Avalaën que les nouvelles pièces d'échec correspondaient (du moins en partie).
Je ne sais pas comment tu fais, on est totalement plongés dans l'histoire, il y a quelque chose, une ambiance... Bref, l'immersion est totale, c'est génial.
Evidemment, je ne m'attendais pas à ce que Karashei soit vivante, mais tu en profites bien pour tourner le couteau une dernière fois dans la plaie avec les adieux :lol:
J'AIME ELIANE. Elle a tellement d'intelligence, de force, de prestance, de classe et son petit sourire en regardant la Cour... Yes please. Si j'ai bien capté, le plan c'est de mettre le bazar à Ciel puis rentrer à Ombres et nettoyer tout ça avec Avalaën et Alzen? Allez, vendu !
Ca se confirme, une Eliane furax n'est pas un bon ennemi à avoir, Vilhelm va s'en mordre les doigts. Cette révélation, wow. La tension est montée d'un cran avec Elliott, je voyais déjà le plan d'Eliane commencer à tomber mais wow. C'était presque anodin, mais ça résonne comme un coup de massue. Magistral. J'ai eu un moment de "...OH", rapidement suivi par un "oké, onyva, cémintenan, çavaklaker". Chapeau.
J'adore le passage à partir du moment où Elliott hurle (d'ailleurs, comment je fais, je fais un Hug Squad mutualisé? Parce que là ça va revenir cher d'en mettre un en place pour chaque perso): les émotions, la bombe verbale, le reste du chapitre... Parfait. Et c'est sans parler de l'attention que tu as portée aux détails, DAMN.

Franchement, je suis impressionnée ! Je ne vois jamais les chapitres passer pendant la lecture, alors qu'ils sont quand même conséquents. Bref, je suis fan !
Encore bravo ! Maintenant, je me demande ce que tu nous réserves avec la fin... x)
Courage pour tout,

La bise~
Hiello :)

J'aime beaucoup tes attentes (ça ne me met pas du tout la pression XD) et ta manière de les formuler :D
Girl, I'm never gonna warn you x)

Désolée pour tes épaules… Un p'tit massage pour me racheter ? :mrgreen:

En même temps, je n'avais introduit aucun autre royaume/empire qu'Avalaën, donc à moins de faire magiquement sortir un continent inconnu de mon chapeau… il fallait garder un peu de cohérence. Et puis ça me permet de croiser certaines de mes histoires (Raven's Omen dans le cas présent… le texte date quand même), et ça, c'est cool !
Ouais, c'est l'idée, elle va dératiser un peu… m'enfin, tu verras bien ^^
Ouaiiiiis, Eliane pas contente = Eliane qui tape fort, et là franchement, entre Vilhelm et le reste de la Cour, elle a pas mal de cibles. Cétipar, on y va, c'est maintenant :D
Heu… franchement, les Hug Squads, j'ai l'impression que tu vas ruiner la boîte à force. N'empêche, le pauvre, il mériterait un HS quand même.

J'avoue que mes chapitres sont des petits pavés, à chaque fois je ne suis pas sûre qu'ils ne sont pas trop lourds à lire (6-8k mots par chap, ça monte vite quand même), mais si tu me dis que c'est bon, alors je suis contente.
On entre dans la dernière ligne droite ! Le prochain chap est le dernier :)

Merci encore pour tes commentaires réguliers et ta fidélité ♡
La bise ~
louji

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Re: Eliane IV (1/3)

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : sam. 31 oct., 2020 12:20 am Hello !
Un peu de bonnes choses en ces temps troubles, un petit chapitre qui fait son apparition :)
(Et oui, comme je le disais, un pitit timelapse de rien du tout.)
J'espère que vous allez bien ^^ Prenez soin de vous !


ACTE IV : L'EXILÉE
(1/3)


De retour dans son office après une éreintante journée, Eliane s’assit au bureau et fixa sombrement le plateau d’échecs qui lui faisait face. Les pièces blanches, désormais majoritaires, dominaient largement le terrain. Il ne leur manquait que leur reine et quelques pions. En revanche, du côté des pièces noires, les derniers hivers avaient été une hécatombe. Il ne restait qu’une reine, un roi et deux fous, acculés dans un coin en position défensive, et une tour et un cavalier en première ligne, tous deux en danger presque immédiat. Quand la situation avait-elle autant dégénéré ? songea-t-elle avec une grimace.
Elle laissa son esprit remonter le temps, loin dans le passé, à la recherche d’une période précise où tout aurait basculé. Depuis son mariage, les lunes s’étaient dissolues dans les saisons, qui s’étaient enchaînées tour à tour en lents cycles qu’Eliane avait à peine sentis, distante, embourbée dans les affres de la politique. Quinze longs hivers :arrow: Rien du tout en effet étaient passés, rythmés par les pertes successives qui, depuis la première, ne s’étaient plus arrêtées. Elle avait vu mourir trois de ses enfants quelques jours seulement après leur naissance, en avait expulsé cinq autres avant même d’arriver à terme. Elle avait même cessé de compter les possibles vies qui s’étaient enfuies dans le sang de ses fausses couches, et elle avait fini par accepter l’idée que si sa propre jeunesse et sa beauté ne se dégradaient toujours pas, c’était au prix du sang versé.
Car, à plus de trente-six hivers, elle était la même qu’au jour de son mariage, et les murmures à ce sujet se faisaient chaque jour plus virulents. La Cour bruissait de folles rumeurs au sujet de ses enfants morts-nés, de racontars à propos des rituels sanglants qu’elle aurait pratiqués afin de conserver sa jeunesse, de murmures mettant en doute sa capacité à régner après tant de pertes. La confiance que Vilhelm lui accordait s’était depuis longtemps érodée, et même la foi du petit peuple, qu’elle continuait à privilégier au mépris de la Noblesse, commençait à faillir. Son père était mort, victime parmi les premiers de l’épidémie dévastatrice qui avait ravagé le royaume quelques lunes plus tôt. Seule, coupée de ses proches et de ceux qui la comprenaient réellement, elle se savait au bord du précipice, à quelques pas de la chute. :arrow: Ah. Bon. Sympathique petit résumé de 15 années. Ptn bichette pour ses enfants... C'est son arcane qui fait ça ? (et sa "jeunesse éternelle" ? :ugeek: j'ai l'impression d'avoir loupé un truc (ou je l'ai oublié au fil des mois :cry: ))
Lasse, elle tourna la tête, appela :
— Astryd ?
La servante, assise non loin, n’eut pas besoin de regarder le plateau pour comprendre le cheminement des pensées de sa maîtresse. Elle souffla :
— Tu vas bientôt perdre la partie.
— Je sais, merci, cingla Eliane, grinçante. Une idée pour m’en sortir ?
— À moins de ramener à la vie tes figurines perdues, ou de faire surgir de nulle part une armée inconnue, je ne vois pas…
Eliane médita un instant cette réponse, secoua finalement la tête, ouvrit un tiroir, à la recherche du dernier bilan économique. L’inondation d’Eau avait causé des dommages majeurs aux récoltes sur le point d’être moissonnées, et à l’approche de l’hiver, la famine menaçait. Uriel et Karashei étaient partis constater personnellement les dommages. En principe, ils devaient actuellement être sur le chemin du retour. Mais, quel que soit leur rapport, il faudrait anticiper la propagation et l’aggravation de la crise ; l’économie du royaume, en fin de transition vers le modèle d’Ombre, était encore plutôt instable malgré – et surtout de par – les efforts réticents de la noblesse.
Soudain, la porte vola presque hors de ses gonds quand deux gamins, l’un aux yeux clairs et l’autre aux iris disparates, tous deux bruns à la peau sombre et aux boucles frisées :arrow: Tyrrha ♥ et Monsieur-le-soldat-dont-j'ai-mangé-le-nom ♥, foncèrent dans la pièce et sautèrent l’un dans les bras d’Eliane, et l’autre dans ceux d’Astryd. Interloquées, les deux femmes échangèrent un regard empli d’incompréhension, mais les serrèrent malgré tout instinctivement contre elles. Les gamins, réalisa Eliane avec un frisson d’appréhension, étaient au bord des larmes.
Un instant plus tard, un homme de haute stature, âgé d’une trentaine d’hivers, vêtu du bleu ciel de la garde royale, apparut dans l’encadrement de la porte restée grande ouverte. Ses traits doux, presque efféminés, se froissèrent de tristesse à la vue des enfants. Il entra sans attendre l’autorisation, porta son poing fermé à sa poitrine, s’inclina profondément devant sa souveraine à la manière des soldats d’Ombre.
— Mattias, soupira Eliane. Je suppose que tout cela a un rapport ?
Elle jeta un regard éloquent au garçon qui sanglotait doucement contre son épaule. Le Général acquiesça, la mine fermée.
— Ils l’ont appris en même temps que moi, mais ils connaissent mieux les passages secrets. Dame Karashei et Sire Uriel ont eu un accident sur le trajet du retour, à quelques lieues seulement des remparts.
Le sang d’Eliane se figea dans ses veines, son cœur rata un battement. Mais déjà, Mattias poursuivait, implacable :
— De ce que nous savons, l’incident a eu lieu sur le Pont de l’Aube Rouge. Mes hommes sont en route ; je n’ai pas plus d’informations pour le moment.
Soudain, le cœur d’Eliane sembla se remettre à battre, trop vite, trop fort. Une terreur primitive lui enserrait les entrailles : la peur de perdre un être aimé. Elle ne pouvait pas perdre Uriel et Karashei. Elle le refusait. Au-delà des simples appuis à la Cour qu’ils représentaient pour la souveraine, ils étaient sa famille, l’un comme l’autre.
Elle releva la tête, tâcha de remettre un peu d’ordre dans ses pensées. Le Général Mattias la fixait, dans l’attente d’instructions. Nommé à son poste après la mort de Sethardi, alliant honneur, discrétion et loyauté absolue envers sa Reine, il la servait fidèlement depuis près de quinze hivers maintenant. Elle avait confiance en lui, et il savait que cette confiance impliquait de sévères conséquences à la moindre erreur, raison pour laquelle il s’évertuait à ne jamais faillir ou commettre d’impair.
Eliane serra les dents. Karashei, désormais habituée à la simplicité d’Ombre, avait insisté pour voyager avec une escorte légère. Était-ce cela qui avait causé cet incident ? Pourtant, les hommes de l’escorte avaient été sélectionnés par Mattias lui-même. Quelqu’un avait-il failli… ou pire, trahi ?
Trop tôt pour se lancer dans de folles conjectures ou tirer des conclusions hâtives, songea-t-elle en s’astreignant au calme.
— Astryd ? Pourrais-tu me donner un grand cristal ?
La servante se redressa précautionneusement, sans lâcher la main de l’adolescent, s’en fut dans la salle de bains, revint quelques instants plus tard. Elle tendit à Eliane une gemme octaédrique d’un blanc translucide, aux parois rugueuses, couvertes de minuscules aspérités. La souveraine la fit tourner deux ou trois fois entre ses doigts, puis tendit la main, paume à plat vers le haut.
— Bra ek vakma.
Un craquement sonore retentit, accompagné d’un flash blanc. Le garçon bondit hors de portée d’Eliane et se réfugia derrière Astryd, la peur dans les yeux. Eliane poursuivait déjà, imperturbable.
— Dekka mam, selja hur. Sena terenkat.
La pierre se fendit en deux dans sa paume. La femme se redressa, s’approcha de Mattias, jeta un regard à Astryd.
— Prends l’une des pierres, commanda cette dernière.
Le Général s’exécuta.
— Maintenant, dis « Eliane ».
— Eliane, lâcha-t-il, les sourcils froncés.
— Mattias, souffla la Reine, un léger sourire aux lèvres. Velia skol danae.
Les deux pierres scintillèrent encore une fois, puis Eliane recula d’un pas et expliqua :
— C’est un sort de liaison. Dis mon nom et je t’entendrai, et inversement. Ne perds pas le cristal.
Il s’inclina profondément, honoré.
— Maintenant, va examiner la situation sur le Pont de l’Aube Rouge toi-même, et fais-moi un rapport dans les plus brefs délais. Ramène Karashei et Uriel aussi vite que possible, de préférence sans que la Cour ne le remarque. Ce sera tout.
Il salua une seconde fois, tourna les talons, et Eliane s’affala dans son fauteuil. Les jumeaux réfugiés derrière Astryd la fixaient avec crainte et insistance. Elle joignit ses mains devant elle, enferma dans la prison de ses doigts l’idée que son cousin et sa cousine par alliance puissent être en danger. Mattias lui ramènerait de quoi appréhender la situation avec clarté. D’ici-là, il valait mieux écarter les pensées négatives, et elle aimait bien se les représenter retenues dans une sorte de petite cage d’oiseau. Un exercice de son père, comme souvent.
— Veuillez m’excuser pour avoir réagi impulsivement, marmonna le brun aux yeux vairons qui avait sauté dans ses bras un peu plus tôt.
— Ce n’est rien, Jesten, sourit Eliane. Mon usage des arcanes t’a fait peur ?
Il ne répondit rien, mais ses yeux parlèrent malgré tout. Jusque là, son frère et lui n’avaient entendu que les médisances, mais ils venaient de voir qu’elles étaient fondées. La Reine Eliane, aussi gentille soit-elle avec eux, était une sorcière. :arrow: Oh bah. Tout est question de perspective :mrgreen:
— C’est difficile à maîtriser ? demanda Aidan, sa peur instinctive virant à la curiosité.
— Plutôt, admit l’arcaniste. Cela demande de l’entraînement, et beaucoup de patience. Les dons arcaniques innés comme le mien peuvent être dangereux lorsqu’ils ne sont pas contrôlés. Mais…
Elle fronça les sourcils, hésita un instant.
— Mais ne devriez-vous pas être avec votre précepteur ? Où est-il ?
Les jumeaux échangèrent un regard anxieux mais malicieux, et Eliane devina qu’elle aurait probablement une longue et pénible discussion avec le précepteur en question, qui devait être en train de les chercher dans tout le palais à l’heure actuelle.
— Vous lui avez faussé compagnie ?
Aidan acquiesça, l’air faussement honteux, alors qu’en vérité, elle le savait hautement satisfait de lui-même. Lui et son frère étaient, de toute manière, de véritables chenapans, et s’entendaient très très :arrow: un "très" en trop ? bien avec Elliott, malgré la différence d’âge. Celui-ci, frisant désormais la trentaine, se comportait toujours autant comme un enfant, même si une tache avait terni l’éclat de ses yeux. Il fréquentait – dans toute la discrétion possible à la Cour – Karashei, avec laquelle il avait deux adorables petites filles. Il s’occupait également des pupilles royaux – donc de Jesten et d’Aidan – et… et à la réflexion, il évitait Eliane autant que possible depuis quelques jours.
Les jumeaux, quelque peu apaisés malgré la situation, protestèrent vivement quand Eliane envoya un serviteur à la recherche du pauvre précepteur. Près d’une demi-heure d’explications sur les arcanes plus tard, le pauvre homme déboula dans la pièce.
— Majesté… ahana-t-il, épuisé par la longue montée qui l’avait conduit dans la tour ouest.
Eliane le salua d’un signe de tête, puis désigna les deux adolescents, qui essayaient au mieux de se faire tout petits.
— Je crois que ces jeunes hommes ont oublié le chemin qui mène à leur salle de classe. Pourriez-vous les y reconduire je vous prie… et vous assurer qu’ils y restent ?
Le précepteur accepta avec un soupir, mais un regard teinté de gratitude. Il n’était pas dans ses devoirs de courir après les pupilles royaux quand ces derniers, profitant de la moindre occasion, s’esquivaient, mais il ne tenait pas non plus à ce qu’on l’accuse de négligence. Eliane n’était pas exactement connue pour sa tolérance à l’égard de ceux qui faisaient mal leur travail.
— Messires ? interrogea-t-il sèchement. Vous avez une leçon d’escrime cette après-midi, et maître Aren toujours pas terminé :arrow: manque un petit truc ;) la bataille de l’Aube Rouge.
La souveraine sourit tristement au surnom de sa mère, qui était aussi la dernière bataille qui avait délivré Ciel et, par conséquent, le Royaume d’Helvethras, de l’emprise avalonienne. :arrow: Et mais attends. Avalon c'est pas Raven's Omen ?? Aujourd’hui, pour les jeunes esprits, la guerre n’était qu’un pan supplémentaire de l’histoire à apprendre ; en revanche ceux qui l’avaient connue se souvenaient encore aujourd’hui de son coût, même si les souvenirs des batailles se réduisaient à de lointains cauchemars.
Jesten et Aidan plissèrent le nez, puis se tournèrent vers Eliane avec des yeux suppliants.
— Vous pourriez nous raconter la bataille ? supplia Jesten, ses yeux vairons suppliants. :arrow: Tite répétition !
— Votre Majesté ? ajouta Aidan avec un regard d’avertissement à son jumeau.
Souvent, l’un commettait un impair et l’autre le rattrapait, mais des deux, Aidan était celui qui oubliait le moins souvent les protocoles. En revanche, pour ce qui était des bêtises, il n’y en avait pas un pour arrêter l’autre, et il y avait le plus souvent aussi Elliott pour les défendre.
Eliane considéra un long moment, puis jeta un bref coup d’œil à son échiquier. Les pièces n’avaient pas bougé. Lentement, songeuse, elle s’en approcha sans que personne n’ose l’interrompre ou poser la question à nouveau. Elle prit délicatement le cavalier noir de la ligne de front, et le déplaça de trois cases, de manière à menacer un pion ennemi sans nécessairement découvrir la reine ou le roi.
— J’arrive, acquiesça-t-elle dans un murmure.
Les jumeaux, qui semblaient avoir retenu leur souffle, exhalèrent avec de grands sourires. Le précepteur quant à lui plissa les lèvres, moins contrarié que pris au dépourvu par l’initiative de ses élèves. Les interventions de la Reine, quoique rares, amenaient toujours un vent de fraîcheur et de bonne humeur chez les pupilles royaux. Aussi, après quelques instants de silence, il ploya le cou, reconnaissant.
— Merci, Altesse.
Presque à regret, Eliane se détourna du plateau d’échecs. La peur, quoique domptée, courait dans ses veines comme un courant de fond traître dans une profonde rivière. Elle songea à Karashei et à Uriel, à ce qu’ils devenaient. Mattias les retrouverait, découvrirait ce qui leur était arrivé. Il n’y avait pas d’autre possibilité.
Elle s’engagea à la suite des garçons et du précepteur. Dans les couloirs, les courtisans s’écartèrent sur son passage, s’inclinèrent profondément, mais elle discerna dans leurs yeux une froideur glacée qui aurait pu être la sienne. Ils la craignaient toujours, mais elle savait que son influence faiblissait. Et, même s’ils constataient eux aussi sans mal les progrès économiques, et n’hésitaient pas à la féliciter dès qu’on célébrait le moindre évènement, ils attendaient surtout une occasion de la mettre à mal.
Quand ils parvinrent à l’aile sud, où deux grandes salles étaient réservées à l’enseignement pour les pupilles royaux, elle discerna un attroupement près des portes. Elle fronça le nez, sa réserve et sa prudence grandissant tandis qu’elle s’approchait.
Au centre de la trentaine d’aristocrates drapés de couleurs vives se tenait une silhouette sombre. Le reflet des rayons de soleil dans les joyaux bleus de sa couronne illuminait ses cheveux noirs d’éclats dansants. Eliane sentit ses épaules se crisper alors que la foule retenait son souffle.
— Altesse.
— Altesse.
La froideur de leurs tons fit l’effet d’une bise glacée dans le couloir. Les courtisans frissonnèrent d’une crainte instinctive, mais leurs regards se firent cruels, avides de tensions et de colportages.
— Que faites-vous là ?
— Je viens finir un cours d’histoire pour les plus âgés des pupilles. Et vous, mon Roi ?
Il serra les dents. La voix, à peine provocatrice, de son épouse, parvenait toujours à le mettre sur les nerfs. Elle le savait, en usait – et, plus rarement, en abusait – quand il fallait.
— Nous étions en train de débattre des prouesses en escrime de Jonah, sourit-il, presque fallacieux, en tapotant l’épaule de l’enfant en question.
Sous le regard azurin de la Reine, le jeune garçon parut se ratatiner. Mais Eliane ne l’observa pas bien longtemps ; très vite, elle reporta ses yeux sur Vilhelm, qui ne lui accordait aucun regard. Toute son attention était focalisée sur Dame Jassena de Terre, une lointaine cousine de Tyrha. Un instant, il releva la tête vers Eliane, et l’arrogance dans ses yeux parvint presque à dissimuler son imperceptible crainte. La souveraine tourna la tête vers Jassena, pas dupe pour deux sous, et la femme blêmit autant que sa peau sombre pouvait le permettre.
— Dame Jassena ? interrogea-t-elle.
— Altesse ?
Même si elle avait lutté pour garder une voix égale, elle paraissait craintive. Toutes les femmes savaient que Vilhelm demeurait, malgré les années et les insuccès, la chasse gardée d’Eliane. Elle de son côté était néanmoins certaine que quelques unes d’entre elles avaient réussi à se glisser dans le lit de son époux plus d’une fois, même si elle prétendait n’en rien savoir. Elle se rappelait ce qu’elle lui avait dit, des hivers auparavant, à propos des autres femmes qui partageraient sa couche, et lui s’en souvenait tout aussi bien.
— Vous paraissez un peu pâle, aujourd’hui… Un peu de soleil vous ferait du bien, non ? Voudriez-vous venir à cheval avec moi demain ? :arrow: Mdr Eliane 4 ever
Vilhelm essaya tant bien que mal d’adresser un regard discrètement réprobateur à son épouse, mais elle l’ignora royalement. Tous savaient que Jassena haïssait les chevaux. Mais qu’elle n’oserait malgré tout jamais refuser une invitation aussi directe de la Reine.
— Avec… plaisir, Votre Majesté.
— Parfait. Mon Roi, voudriez-vous venir avec moi ? Ou, le cas échéant, me laisser mes élèves ?
Vilhelm retira sa main de l’épaule de Jonah, et le jeune garçon détala en direction de la salle de classe aussi vite que l’étiquette le lui permettait.
— Non, je me passerai d’enfantillages de ce genre. Mais amusez-vous bien avec ces enfants…
Et non les vôtres, n’ajouta-t-il pas. Eliane encaissa le sous-entendu en silence, comme un coup de poing dans le plexus, se fendit d’un sourire plein de grâce, aussi affûté qu’une lame de rasoir.
— Je vous remercie, Sire.
Il courba poliment la tête, puis se détourna, et la Cour le suivit. Une fois qu’ils furent hors de vue et d’oreille, Eliane se permit un long soupir. Vilhelm avait vieilli, contrairement à elle. Les quarante hivers approchaient pour lui, ses traits s’étaient assouplis et sa silhouette enveloppée. Et avec leur jeunesse s’étaient étiolés les promesses de confiance et les espoirs aveugles. Déçu, d’abord par le temps que prenaient effectivement les changements mis en place, puis par les fausses couches successives, Vilhelm avait progressivement pris ses distances avec son épouse. Leur bonheur éphémère avait duré à peu près trois hivers, et au-delà, les épreuves et les tensions avaient commencé à les marquer tous les deux. Aujourd’hui, avec l’expérience qu’il avait – ou pensait avoir – acquise, il n’hésitait plus à la contredire ou à la critiquer en public. Elle trouvait toujours le moyen de répondre ou de dévier le coup, ce qui avait le don de l’irriter encore davantage, mais plus personne ne pouvait ignorer que leur relation était plus qu’instable.
La gouvernance du royaume gardait cependant un axe à peu près commun aux deux. Les derniers changements économiques qu’Eliane voulait mettre en place arrivaient chacun à leur juste moment, et pour le reste, elle commençait à laisser la main à Vilhelm sur beaucoup de choses. Il s’était familiarisé avec son système de justice et de gestion, et avait appris à l’appliquer, et prenait des initiatives qu’elle considérait plutôt bonnes. Il appliquait un modèle hybride, un mélange d’Ombre et de l’ancien régime de Ciel, qui semblait convenir à la majeure partie de la population, et désormais, cela suffisait à Eliane. Même si elle avait toujours envie de faire au mieux, souvent, elle se contentait de bien. Elle commençait à comprendre pourquoi ce qu’elle aurait voulu voir advenir n’était pas possible, du moins, pas dans le temps qui lui était imparti.
Une étrange fatigue l’habitait, désormais. Elle se sentait lasse de ces hivers de lutte, de cette énergie qu’elle avait investie dans un royaume qui ne le lui rendait guère. Les seuls qui lui rendaient à peu près son affection étaient les pupilles royaux. Dans la longue pièce, qui avait auparavant été une salle de réunion, ils étaient une douzaine, garçons et filles âgés de onze à quinze ans, tous habillés d’uniformes identiques, bleu sombre et blanc, brodés de filigranes d’argent. Certains vivaient avec leurs parents, qui habitaient non loin, d’autres étaient hébergés par des familles aisées qui recevaient en contrepartie la gratitude – et un support financier – de la Couronne, et d’autres encore étaient logés à même le palais, en attente de leur trouver un foyer d’hébergement stable. Ils étaient nés enfants pauvres et démunis dans des familles qui peinaient à les nourrir, et se retrouvaient propulsés au cœur de la Cour, avec une éducation qui ferait d’eux les futurs fonctionnaires du Royaume.
Eliane considéra le manuel ouvert sur le bureau, en parcourut brièvement les pages, et salua Aren, un vieil historien aux cheveux grisonnants qui, dans l’éducation des plus jeunes, avait retrouvé sa volonté de vivre alors qu’il dépérissait d’ennui dans sa maisonnette insalubre à Eau.
— Permettez, maître, je reprendrai la leçon à partir d’ici.
Aidan et Jesten filèrent s’asseoir à leurs places, sous les regards rieurs des autres garçons. Les filles en revanche les considérèrent pour la plupart d’un œil critique ou désabusé. Elles qui avaient pour la plupart rêvé de ce monde de paillettes et de froufrous, elles s’étaient jetées à corps perdu dans ces leçons qui feraient d’elles de vraies dames de la Cour, et avaient du mal à tolérer les écarts de conduite. L’éducation stricte qu’Eliane leur prodiguait en était peut-être l’une des causes également.
La Reine suivit du doigt une volée de lignes, sourit, puis se lança dans le récit de la dernière bataille d’une voix douce. Précise sur les faits, la voix égale mais pas monotone, elle observa les élèves concentrés qui prenaient scrupuleusement en note le moindre de ses mots. Aidan tirait la langue, Jesten avait quasiment le nez collé à sa feuille. Mara, une brunette aux yeux d’eau et à la peau claire jetait frénétiquement des coups d’œil aux notes de sa voisine Isa, qui elle ne semblait pas avoir de mal à tenir le rythme.
À la fin de son récit vinrent les nombreuses questions, qu’elle laissa plutôt à Aren, spécialiste dans le domaine, et se contenta d’observer les élèves, nonchalamment appuyée contre l’une des tables. Ils étaient décidément loin des enfants sales et attristés qu’elle avait pour la plupart ramassés dans la rue. Ils avaient de la prestance, du charisme, une certaine distinction. Pour autant, ils n’étaient pas aussi rigides et parfaits que les enfants des Nobles. Ils se chamaillaient entre eux au moindre prétexte, les garçons – et Helena, une jeune fille – n’hésitaient pas à se donner des coups amicaux pour appuyer leurs arguments… au fond, ils rappelaient à Eliane les enfants d’Ombre qu’elle avait elle-même fréquentés plus jeune. Elle leur avait appris – ou du moins espérait leur avoir appris – à garder le meilleur des deux mondes.

Elle finit par quitter les cours quand une douce froideur commença à se diffuser dans sa manche longue. Elle prit congé dans les formes, analysant au passage les progrès en étiquette que faisaient les pupilles les plus jeunes, puis se réfugia dans la première pièce vide venue, qui était un petit salon de thé, et sortit d’une poche cousue dans la doublure de sa chemise une gemme transparente.
— Mattias, souffla-t-elle.
La voix du Général s’éleva, un écho ténu, mais audible.
— Je suis de retour, Ma Reine, annonça-t-il. Je suis dans une chambre vide des casernes, mes gardes vous indiqueront le chemin.
— J’arrive.
Elle rangea la pierre de communication, inspira profondément, puis s’élança dans les couloirs en traçant son chemin aussi directement que possible, sans pour autant paraître pressée pour ne pas soulever de rumeurs ou lancer les Courtisans à sa poursuite. Même s’ils savaient tous qu’elle haïssait être suivie, ils n’hésitaient jamais à le faire quand les enjeux étaient importants. Mais, pour une fois, ils semblèrent lui accorder la paix, absorbés dans des bavardages à voix basse auxquels elle n’accorda que peu d’intérêt. Une fois dans la grande cour, elle coupa à travers les jardins pour atteindre au plus vite les casernes principales, situées juste à côté des murailles du palais. Les gardes, qui étaient pour la plupart des hommes d’Ombre, la saluèrent en s’écartant de son passage aussi promptement que possible.
Quand elle déboula dans la pièce qu’on lui avait indiquée, gardée par deux piquets aussi rigides que muets, elle était à bout de souffle et de patience. Sa peur, qu’elle avait réussi à museler jusque là, venait de refaire surface, brûlante et destructrice. Et, quand elle ne vit rien d’autre que Mattias et un long coffre-lit, qui servait de couchette de voyage, son cœur tomba dans sa poitrine. Six heures s’étaient écoulées depuis le départ de Mattias. Elle avait assisté au cours d’escrime, puis était partie voir les plus jeunes pupilles, avant d’aller voir ceux qui avaient entre huit et dix hivers et de participer à leur cours d’alchimie. Les enfants avaient plus ou moins réussi à la distraire de ses angoisses, mais maintenant qu’elle faisait face au Général, elle le sentait. Il y avait quelque chose de vicié dans l’air, à peine distinct mais qui l’avait hantée toute la journée. Soudain, elle ne se faisait que peu d’illusions.
— Nous n’avons retrouvé qu’Uriel, Majesté. Il est actuellement avec Dame Isayah. Elle fait ce qu’elle peut pour lui.
Eliane sentit l’air qui se glaçait dans ses poumons. Isayah était la dernière apprentie qui avait achevé sa formation avec l’alchimiste Lewuen, et sitôt approuvée, elle avait été affectée au service personnel de la Reine. C’était une femme de confiance, qui avait bien des fois aidé Eliane durant ses fausses-couches.
— Qu’est-ce que… qu’est-ce qu’il a ?
Mattias affichait un air sévère qui ne lui plaisait absolument pas, mais elle devina que, s’il se réfugiait derrière la froideur, c’était que sa souffrance était profonde.
— Il est sévèrement blessé, mais j’ai pu l’interroger avant qu’on ne lui administre des somnifères. Des témoins que j’ai pu également retrouver, nous avons une bonne idée du déroulement des évènements.
Il prit une brève inspiration, et même si elle brûlait d’impatience autant que de terreur, Eliane ne le pressa pas.
— C’était une agression, certainement préméditée, lâcha-t-il enfin. Un groupe de bandits armés, qui traversaient le pont eux aussi, ont libéré des serpents. Inoffensifs, juste des couleuvres, mais ça a suffi à faire paniquer les chevaux. Dame Karashei est tombée du pont, probablement à cause de la ruade de son cheval. Sire Uriel, lui, a été poignardé à de multiples reprises. :arrow: omg non. gé mal. même si je me suis auto-spoilée, j'ai mal.
Eliane vacilla, s’appuya contre le chambranle de la porte, le souffle court. Uriel, entre la vie et la mort.
— Et… Et Kara…
— Nous ne l’avons pas retrouvée pour le moment. Trois petites unités descendent en ce moment même les rives du fleuve à pied, mais…
Il ne termina pas. Sous le choc, Eliane tituba en direction du coffre-lit, sur lequel elle s’affala, peinant à garder la face. L’esprit trop clair, elle analysait déjà les potentielles conséquences. Uriel était sur son lit de mort, à deux pas de rejoindre les arcanes. Karashei, si la chute du pont de plus de cinq toises ne l’avait pas tuée sur le coup, les puissants courants du fleuve ne l’épargneraient guère. Tous deux étaient perdus, ou presque.
Un instant, elle se haït de ne pas avoir pu les protéger, de ne pas avoir été là avec eux. Puis, sa colère envers l’évènement se transforma en colère envers elle-même, rage de ne pas se sentir souffrir. Car elle ne souffrait pas. Son pouls s’était stabilisé, son souffle était court mais régulier. Elle ne sentait plus la peur brûlante dans sa poitrine, ni même la peine ou l’anxiété. Elle se sentait juste vide. Absente, comme gelée de l’intérieur.
Elle se redressa.
— Les quartiers d’Isayah ? demanda-t-elle.
Mattias acquiesça, et elle s’en fut avant qu’il n’ait le temps d’ajouter quoi que ce soit.

Les quartiers d’Isayah étaient composés d’une petite antichambre et d’une pièce principale où elle travaillait. Cette pièce principale était reliée par un étroit corridor à sa chambre, qu’Eliane ne se souvenait avoir vue qu’une fois dans sa vie, au moment où Isayah avait emménagé. Très pudique, elle s’était toujours obstinée à ne laisser personne entrer dans son espace privé, quelle que soit la situation.
Néanmoins, cette fois-ci, dès qu’Eliane arriva, Isayah lui ouvrit la porte du corridor, dissimulée derrière une lourde tapisserie, et la poussa presque à l’intérieur. Sa mine fermée était un mauvais augure à elle seule, mais le fait qu’elle ait caché Uriel dans sa chambre plutôt que dans son infirmerie était était :arrow: répétition ! réellement inquiétant.
— Quand on me l’a amené, lâcha-t-elle dans le petit couloir obscur, les soigneurs des tours de guet avaient déjà fait une partie du travail, mais ce n’était clairement pas suffisant. J’ai tout nettoyé, recousu les plaies, mais je ne saurais m’engager avec certitude sur son pronostic vital. Il est extrêmement faible, et il semble avoir perdu énormément de sang.
Elle replaça anxieusement une mèche de cheveux bruns échappée de sa tresse derrière son oreille, battit des paupières en déboulant dans sa chambre, gênée par le soudain afflux de lumière. La pièce, qui ressemblait à une chambre de servante, était à peine assez grande pour accommoder une couchette simple, ainsi qu’une petite table de travail, un miroir et quelques caisses empilées. Eliane supposa qu’elles contenaient des herbes, des potions et d’autres composants alchimiques en tout genre.
Il y régnait une odeur de sang suffocante, lourde et métallique, et il faisait chaud. Uriel, enveloppé d’épaisses couvertures, dormait d’un sommeil agité, secoué de tremblements certainement dus à la fièvre. Son visage, à l’exception de la bande blanche qui couvrait son front, était rougi, perlé de sueur. Mais étrangement, malgré la rougeur, il paraissait pâle. Isayah se dirigea vers la petite lucarne qui donnait sur le ciel et l’entrebâilla, tant pour chasser les odeurs que pour réduire un peu la température de la pièce.
— Ils lui ont administré des somnifères pour réduire sa souffrance, mais je crains que ça ne le blesse plus que ça ne l’aide, ajouta l’alchimiste.
Eliane hocha la tête. Elle songeait aux petits carnets de notes datant de l’époque où elle avait suivi les enseignements de Lewuen, et qu’elle avait précieusement gardés au long des hivers successifs pour les relire régulièrement. La fièvre était une réaction naturelle pour un corps infecté ou blessé. Le problème étant qu’elle provoquait une déshydratation excessive, et causait entre autres une augmentation de la pression du sang. Dans le cas d’Uriel, puisqu’il avait été poignardé, une infection de ses blessures était l’un des pires scénarios possibles.
Elle prit doucement la main de son cousin. Même elle, qui avait toujours les doigts plus froids que tout le monde, la trouva froide, presque glacée. En s’attardant sur ses phalanges, elle sentit quelques os brisés, de nombreuses contusions, et une étrange raideur des chairs, comme si la rigidité cadavérique s’était déjà emparée de ses membres. Elle frissonna, repoussa violemment la première réflexion. Malgré tout, la pensée s’instilla dans son esprit, pernicieuse, lancinante. Il était probablement déjà trop tard. Non, il était certainement déjà trop tard.
Avec Isayah, elles s’attelèrent au travail. Tandis que l’une préparait son matériel afin de nettoyer les plaies fraîchement recousues et repousser au mieux l’infection, Eliane posa sa paume sur le front d’Uriel. Le contraste entre ses doigts frigorifiés et son front brûlant était saisissant. Concentrée, elle fit affluer son arcane de glace dans sa paume, la laissa se propager doucement dans le corps pour le refroidir. Elle savait qu’elle risquait de le tuer si elle ne procédait pas avec la plus grande des précautions, aussi demeura-t-elle attentive tout le long du processus. Quand la température de l’ensemble du corps fut redescendue près de la normale, elle voulut retirer sa main, mais soudain, Uriel, comme pris d’un spasme, ouvrit brutalement les yeux et lui agrippa le poignet. Elle tressaillit en croisant ses yeux bleus clairs hagards, voilés par la souffrance. Il ouvrit la bouche, ne parvint qu’à exhaler un souffle d’air haché. Elle lui serra la main.
— Doucement, souffla-t-elle. Bats juste des paupières si tu n’arrives pas à parler.
De ce que l’alchimiste lui avait dit quelques minutes plus tôt, il avait au moins cinq côtes cassées, et vraisemblablement un poumon perforé. Les assaillants s’étaient acharnés sur lui.
— De l’eau ?
Il cilla deux fois ; oui. Elle porta un bol à ses lèvres, lui releva la tête pour lui permettre de boire. Il avala quelques gorgées, laissa sa tête retomber sur l’oreiller. L’espace d’un instant, ses yeux se révulsèrent et il sombra, mais il se réveilla au bout de quelques instants. Bourré de somnifères comme il l’était, c’était étonnant qu’il ait émergé, songea Eliane avec un grincement de dents.
— Tiens bon… le supplia-t-elle dans un murmure. Les filles ont besoin de toi.
Il battit encore une fois des paupières deux fois, sembla vouloir demander quelque chose.
— Karashei ? devina-t-elle.
Nouvelle approbation.
— Elle est tombée dans le fleuve, les soldats sont en ce moment même à sa recherche.
Mattias n’avait pas précisé où, ni combien exactement, aussi se garda-t-elle de donner plus d’informations. Néanmoins, Uriel sembla comprendre, puisque ses traits s’affaissèrent, et il esquissa une grimace qui relevait davantage de la tristesse que de la douleur. Une larme coula le long de sa tempe.
— Tu ne sais pas qui t’a attaqué ? osa-t-elle demander après un moment d’hésitation.
Un battement ; non.
— Ils t’en voulaient à toi spécifiquement ?
Non.
— À Karashei ?
Idem.
— À vous deux ? À moi ?
Trois battements, peut-être. Elle acquiesça.
— Je vais mettre les filles en sécurité, assura-t-elle fermement.
Un mince sourire, voilé de peine, étira ses lèvres. Elle savait que, s’il n’aimait peut-être pas Karashei comme il aurait pu aimer un homme, il adorait en revanche les deux filles qu’elle avait eues avec Elliott et qu’il avait reconnues comme les siennes.
Elle savait qu’elle aurait dû poursuivre son interrogatoire, glaner le plus de faits possibles, avant de le laisser replonger dans les ténèbres bienfaisantes de l’inconscience, mais elle ne put s’y résoudre. Alors, elle se contenta de tenir sa main, et de ne pas le lâcher, jusqu’à ce que les herbes dont on l’avait gavé reprennent leur droit sur sa conscience. Quand il bascula, elle continua à s’accrocher à lui.
Uriel faisait partie de ces rares personnes sur qui elle pouvait compter, et bien au-delà de ça, il était le plus proche membre de sa famille qu’elle ait eu, son père exclu. Elle savait qu’il était en train de perdre la bataille, et qu’elle ne pouvait rien faire pour l’aider, aussi se contenta-t-elle seulement de l’accompagner jusqu’au bout. Malgré les devoirs qui auraient exigé sa présence, et en sachant que personne ne pourrait la retrouver ici, elle ne bougea pas d’un cheveu jusqu’à la fin.
Aux alentours de minuit, il fut pris d’une série de violentes convulsions. Raidi, tremblant, le visage gonflé et rougi, il se mit à tousser, jusqu’à cracher du sang. Pourtant, il ne reprit pas conscience, et Eliane devina que l’hémorragie dans ses poumons était en train d’avoir raison de lui. Après trois longues heures de râles d’agonie et de spasmes violents, il finit par expirer son dernier souffle, les yeux fermés. :arrow: OK.
Non pas OK.
Bordel Sarah :cry: Tu peux pas t'en empêcher quoi ;w;

Et quand elle se coucha dans la nuit aux côtés de Vilhelm, toujours réveillé malgré l’heure tardive, la seule chose qu’il lui dit fut « Toutes mes condoléances ». Et malgré le fait qu’elle ait dit à Isayah de n’en parler à personne, elle sentit dans sa voix qu’il savait de quoi il parlait.
Rares seront ceux à ne jamais te trahir, avait dit son père, vingt hivers plus tôt.

Le lendemain matin, aux aurores, les filles d’Uriel avaient disparu, et quand Vilhelm l’apprit, il déboula dans son bureau, où elle fixait froidement sa partie d’échecs, en quête d’un moyen de rétablir la situation ou de regagner ses positions perdues.
— Que signifie ceci Eliane ?
Son ton agressif ne parvint même pas à attirer l’attention de la concernée, qui continua à observer le plateau comme s’il détenait toutes les réponses. Mattias avait fait son rapport le matin même, dans un couloir vide où aucune oreille ne traînait. Les assassins avaient été retrouvés dans une petite taverne miteuse sur la route qui reliait Ciel et Terre. Plus intéressant encore, la tavernière avait été capable de préciser qu’ils étaient venus là la décade d’avant, et qu’ils y avaient rencontré un homme encapuchonné. Elle n’avait pas pu décrire avec précision l’homme en question, à un détail près. Une profonde cicatrice sur sa joue, qui rasait presque l’œil gauche.
— Eliane ! Ayla et Varhalie, où sont-elles ?
Astryd étouffa un sourire dans sa manche en voyant le souverain perdre progressivement son sang froid. La rage d’Eliane, qui avait commencé à bouillir la veille, croissait avec les heures, et elle savait que tout prétexte serait bientôt bon pour la laisser couler telle un filet de lave, lente mais destructrice. Elle se rappela des années de préparations minutieuses, des efforts que leur avait coûté cette position, et songea amèrement que les efforts payaient décidément bien trop peu.
Eliane pour sa part, dévorée par la fureur, cherchait ostensiblement à la garder sous contrôle, mais Vilhelm en faisait fi. Il s’avança, se planta en face d’elle, et claqua sèchement ses paumes contre la table. Les pièces tremblèrent, mais ne se renversèrent pas.
— Où. Sont. Elles ? asséna-t-il sèchement.
Lentement, avec une maîtrise implacable, elle releva la tête, et vrilla son regard glacier dans celui, sombre, de Vilhelm, avec une telle haine et un tel dégoût dans ses prunelles azurin qu’il recula instinctivement.
— Je les ai envoyées à Ombre, chez leur oncle Alzen. Vous concevrez que, au vu des circonstances de la mort de mon cousin et la disparition de leur mère, je ne les estime pas suffisamment en sécurité à Ciel.
— Et Ombre sera plus propice à leur sécurité ? releva-t-il avec un mépris non dissimulé.
— Dois-je vous rappeler où vous et votre père vous êtes réfugiés quand Helvethras a été envahi ? J’estime qu’Alzen a suffisamment d’hommes de confiance pour assurer la garde de deux princesses.
Fulminant de s’être fait recadrer comme un enfant, Vilhelm se laissa trois secondes pour étouffer ses protestations irréfléchies – une méthode qu’Eliane lui avait enseignée – et contre-attaqua :
— Ayla est promise à Jesten !
Et Jesten est l’héritier le plus proche de la lignée tant que nous n’aurons pas d’enfants, compléta-t-elle en son for intérieur. Elle soupira, momentanément calmée. Une immense responsabilité pesait sur le jeune adolescent, qui n’avait encore aucune idée de ce que le destin lui réserverait. Pourtant, la Cour s’acharnait déjà sur lui, puisqu’il était le prétendant favori au trône. Eliane ne savait, en revanche, s’il aurait les épaules suffisamment larges et solides pour soutenir le poids de la royauté qui lui incomberait si rien ne changeait.
— À moins que vous ne comptiez les marier à quatorze et douze hivers respectivement, il est fort probable qu’elle soit revenue à temps, une fois que la situation se sera calmée. À moins que vous n’ayez des doutes sur la loyauté d’Ombre ? glissa-t-elle, fielleuse.
Un étrange éclat dansait dans ses yeux, mais elle n’aurait su donner de mot pour cette lueur à demi triomphale et à demi colérique. Il sembla longuement batailler contre lui-même, puis se ravisa, et finit par céder.
— Très bien. Comme vous le déciderez.
Il ploya le cou, recula de quelques pas.
— Ah, je tenais à vous avertir… mon père reviendra dans deux lunes.
Sur ces mots, Vilhelm se retira, prenant soin de claquer la porte derrière lui. Eliane poussa un long soupir, consulta Astryd.
— On est d’accord ? souffla la servante dans un murmure.
— Mmhm.
— Quelle ordure.
— Est-ce réellement nouveau ? grinça Eliane amèrement.
Elle avança un fou blanc, qui renversa la tour noire, puis avança la reine noire d’une case sur le côté pour la mettre hors de portée de la tour adverse, couvrant au passage les deux fous noirs restants. Le même fou blanc attaqua à nouveau, renversa le cavalier mais se fit anéantir par l’un des fous noirs.
— Fais attention, soupira Astryd, tu découvres le flanc…
Comme pour lui répondre, la tour blanche restante s’engouffra dans l’ouverture qu’avait laissée la reine noire, mit échec et mat en un seul mouvement. Partie perdue. Eliane renversa le roi noir, tendit la main à travers le plateau, attrapa le roi blanc et l’avança. Le rapport de forces avait drastiquement changé.
— Et maintenant ? demanda-t-elle.
Astryd fronça les sourcils, considéra la souveraine, qui elle-même fixait la partie avec insistance, comme à la recherche d’une réponse muette que l’échiquier lui apporterait.
— Maintenant, sus à la reine… marmonna la servante.
Eliane demeura muette quelques instants, songeant aux mots que son amie avait prononcés auparavant.
— À moins de ramener à la vie les figurines perdues ou de faire surgir une armée de nulle part…
Son regard s’éclaira brusquement, elle se redressa, fonça vers le placard, où un second échiquier, un peu plus grand, offert par Laurus en cadeau de mariage, avait été rangé. Elle dégagea un peu de place sur le bureau, plaça le second plateau de jeu à côté du premier, aligna une nouvelle rangée de pièces, peintes d’un bleu sombre tirant sur le violet. Astryd cilla, considéra la situation inédite d’un regard interrogateur. Eliane sourit, soudain prise d’un regain d’énergie et de confiance.
— Les ennemis de mes ennemis…
— … sont mes amis, compléta la servante, comprenant enfin le cheminement des pensées de son amie. Mais… tu sais que c’est un choix définitif que personne n’acceptera ni ne pardonnera.
— Certes. Pourtant c’est dommage, je pensais avoir bien joué au début. Mais il n’y a aucun intérêt à se laisser mourir maintenant par dépit.
Astryd sourit.
— Là je te reconnais.

◊~◊~◊

ACTE IV (2/3)
Bon. Bon bon.

Damn, c'est violent cette dégringolade de 15 ans. On sent les années qui pèsent sur Eliane, ses multiples enfants perdus, sa position de plus en plus fragilisée... Je suis déçue que sa relation avec Vilhelm ait tourné au vinaigre comme ça même si c'est une évolution parfaitement cohérente avec leur background commun. Mais je suis déçue pour elle, pour sa vie de couple qui pue des fesses et pour ne pas avoir de soutien (et même le contraire) en Vilhelm.

Et Uriel. Ouais. Voilà quoi. Choupinou d'Uriel qui était grave cool.
Et Karashei ptn. Please Sarah laisse la vivre ;w; Tu as fait suffisamment de dégâts comme ça :(

Où est Tyrha btw ? En Terre ?

Bon, je me demande ce que prépare Eliane maintenant 8-) Avalon in the place ?

Allez, j'enchaîne !
louji

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Re: Eliane IV (2/3)

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : lun. 16 nov., 2020 2:02 pm
L'EXILÉE
(2/3)


Eliane atteignit sa destination à la tombée de la nuit, quand les derniers rayons rougeoyants se perdaient dans les vastes plaines avaloniennes :arrow: AH BAH. D'ailleurs, c'est bien Avalon le nom du pays ? :ugeek: J'ai un énorme doute. AH C'EST AVALAEN.. Sur sa droite, en direction du nord, un large lac reflétait l’obscurité de la nuit tombante. Loin derrière, même si elle ne les voyait presque plus, elle perçut la douce vibration familière des montagnes du nord, comme une entité vivante dont l’énergie était pareille à son arcane. Elle inspira profondément le parfum glacé de la nuit, chargé d’humidité et de verdure, sourit mais soupira, nostalgique. Quelque part par là, nichée sur un versant abrupt, se trouvait la cité d’Ombre, sa maison. Mais il n’y avait plus personne pour l’attendre là-bas. Son père Zerrhus était mort, son cousin Alzen était à la tête de la province, et même s’ils avaient toujours gardé des relations cordiales, Alzen était profondément indépendantiste. Il se soumettait à la Couronne seulement car Eliane la portait. Pour toute autre Reine qu’elle, il aurait déjà levé l’armée et renié le serment d’allégeance à Ciel.
Elle songea un instant aux petites rues pavées de la ville, aux maisons où tout le monde connaissait tout le monde, aux minuscules villages indépendants épars, perdus dans les vallées, et aux immenses collines vides qui servaient de pont entre Ombre et le reste d’Helvethras. L’ambiance de là-bas lui manquait cruellement. La vie de là-bas lui manquait cruellement. Plus elle y réfléchissait, et plus elle méprisait cette cage dorée dans laquelle elle s’était volontairement enfermée. Elle avait cru pouvoir en tordre les barreaux, mais les gens étaient décidément toujours les mêmes. Il aurait fallu au moins trois générations avec son modèle de règne pour réussir à changer quelque chose, mais elle n’avait ni ce temps, ni les appuis nécessaires. Sans héritier ou héritière, le trône reviendrait à quelqu’un de la famille de Vilhelm, et tout retomberait à la case départ. Tant d’efforts vains, tant d’énergie et de sacrifices… songea-t-elle amèrement. Tout ça pour quoi ? Ça ?
Morose, elle secoua la tête, grommela dans sa barbe, essayant de chasser les pensées noires. Elle n’avait guère l’intention de se morfondre, surtout dans le cadre actuel. Elle avait choisi son chemin, une route étroite et sinueuse où il suffirait d’un rien pour basculer. De toute manière, sa position déjà précaire l’exigeait.
Avec une brève pensée pour Karashei, qui aurait adoré le paysage si elle avait pu être ici et non portée disparue depuis près de deux décades, elle pressa ses talons contre les flancs de son cheval pour le lancer au trot, rejoignit le groupe sans crainte, son cheval gardant le pas assuré malgré le terrain rocailleux où plus d’un homme aurait trébuché mille fois. Une fois en bas, elle réajusta la capuche sur sa tête. Ils n’étaient censés rejoindre leur destination, un poste-frontière helvetrien, que le lendemain matin, raison pour laquelle elle avait planifié la rencontre cette nuit.
Aussi silencieusement que les sabots des chevaux le permettaient, elle et ses hommes trottèrent vers le lac en utilisant le couvert des collines pour tromper la surveillance des gardes. Ils avaient abandonné une petite partie de leur escorte un peu à l’est en guise de diversion, dans un campement bruyant et lumineux situé entre la cité Lumière et ses plus proches villages, et avaient cavalé à bride abattue en direction du lac.
Le temps qu’ils parviennent sur les berges rocailleuses, les derniers rayons de soleil avaient disparu, et la lune se dissimulait derrière de lourds nuages. Invisibles ou presque, ils ralentirent, à la recherche de la fissure, cette petite grotte encastrée dans l’une des collines, à quelques pas seulement du lac.
Ce fut Mattias qui finit par discerner la crevasse entre deux blocs rocheux couverts de mousse. Elle était à peine assez large pour laisser passer un homme de côté. Eliane mit pied à terre, laissa deux soldats passer devant, puis s’engagea à leur suite, une main posée sur la dague à sa ceinture. Ils progressèrent de longues minutes entre les parois étroites, avançant à tâtons, jusqu’à parvenir à un espace un peu plus large où ils s’immobilisèrent.
— Arika, souffla Eliane.
Le cristal qu’elle tenait dans son autre main s’illumina de l’intérieur, révélant une petite grotte. Les gouttes d’eau qui tombaient de temps en temps du plafond s’écrasaient sur des stalagmites d’un blanc lumineux, scintillant. Eliane passa doucement une main dessus, songeuse, esquissa un semblant de sourire en s’éraflant le doigt sur le bord saillant d’une pierre. Il y avait à peine assez d’espace dans la caverne pour que quatre personnes s’y retrouvent, et chaque son résonnait le long des corridors. Elle fit un signe à Mattias de rester avec elle. Protecteur, il se plaça devant elle et tira une courte dague, adaptée à l’espace restreint dans lequel ils étaient enfermés. Les trois autres soldats qui étaient entrés avec elle s’alignèrent dans le corridor.
Le temps, rythmé par les chutes irrégulières de gouttes qui tombaient sur les stalagmites, s’étira dans les ténèbres comme un voile sombre. Eliane avait dissimulé son cristal sous sa cape afin d’étouffer son éclat, tant bien que, les yeux ouverts ou fermés, elle ne voyait aucune différence.
Enfin, des bruits de pas, lourds, quoique étouffés, résonnèrent au loin. La souveraine tendit l’oreille, patiente. Les échos de la grotte s’embrouillaient, se chevauchaient, l’empêchant de pouvoir discerner le nombre de personnes, mais au crescendo de leurs sons, elle sut qu’ils se rapprochaient. Elle passa une dernière fois en revue les multiples, presque innombrables raisons, qui l’incitaient à faire ce qu’elle allait faire, inspira profondément. Son cœur battait, lent mais fort, dans sa poitrine ; elle sentait chaque coup se répercuter dans ses os. Dans les ténèbres, elle sentit :arrow: pitite répétition ^^ l’ombre qui avait longtemps guetté son cœur s’étendre comme une marée sombre, un courant traître qui déferla dans ses veines. Elle inspira profondément, presque anxieuse. :arrow: Presque
Un homme apparut. La lumière éblouissante de sa torche jetait des ombres profondes sur les plis de son visage, et donnait à ses yeux sombres un éclat rougeoyant, presque sauvage. Il fixa un instant Eliane, puis Mattias, puis acquiesça, et s’écarta sans un mot. Un autre suivit, plus petit, à peine plus jeune. Eliane lui aurait donné une soixantaine d’hivers, même si ses cheveux sombres gardaient leur noir brillant. Sa face arrondie, un peu cireuse, était celle d’un homme qui n’avait jamais vécu dans le besoin. Sans être replet, il était empâté, un peu bedonnant, serré dans un vêtement qui l’engonçait. La peau de ses joues était molle, tombante. Son regard paraissait terne, un peu vitreux, mais Eliane savait qu’elle ne devait pas s’y tromper. Elle inclina poliment la tête sur le côté, il fit de même.
Ils se fixèrent un moment dans un silence quasi absolu, qui ne fut rompu que par le bruit d’une goutte d’eau solitaire qui s’écrasa sur la pierre. Eliane attendait, curieuse.
— Pourquoi ? demanda-t-il finalement.
— Le combat que j’ai mené ces dernières années est perdu, répondit-elle platement.
— Ce n’est pas ce que mes rapports disent. Les patrouilles se multiplient, on me rapporte que la population se porte de mieux en mieux…
Elle sourit doucement à l’idée d’espions avaloniens dans ses villes. Quelques hivers plus tôt, elle les aurait considérés comme une menace à éradiquer, mais désormais, le fait qu’ils soient infiltrés – probablement aussi dans les hautes sphères du palais – était presque plaisante. Cela ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait déjà : que nettoyer Ciel équivalait à dératiser une grange infestée, dotée de millions de cachettes et d’un véritable réseau de galeries souterraines. Il aurait réellement fallu au moins trois générations de travail acharné pour chasser définitivement les traces de l’occupation d’Avalaën, et purifier la noblesse de ses tares héréditaires.
— Certes. Mais une fois que j’aurai disparu, qui continuera à tenir les rênes ?
L’Empereur d’Avalaën sembla un instant perplexe, comme s’il se demandait si elle l’avait amené là pour lui demander de la tuer.
— J’ai entendu les rumeurs de complots envers vous, mais…
— Vos informateurs ont un peu de retard, répliqua-t-elle. Partiellement parce que je continue à étouffer l’affaire du mieux que je peux, mais mes ressources s’amenuisent. Cette rencontre, c’est mon dernier mouvement.
— Vous en êtes certaine ?
— Absolument.
Ses yeux de glace étincelèrent, et Dieter baissa la tête, songeur. Cela faisait des lunes déjà qu’ils échangeaient à mots couverts à ce sujet, et des bien hivers qu’ils entretenaient une relation diplomatique plutôt bénéfique aux deux camps. Dans leurs lettres courtoises et la précision tranchante des mots, il avait discerné l’esprit affûté de son interlocutrice. Elle ne s’embarrassait jamais de précautions inutiles, et ne se voilait jamais non plus la face, quel que soit le sujet. Elle ne venait pas solliciter son aide, simplement annoncer les évènements.
— Si vous ne le souhaitez pas, les termes dont vous conviendrez avec mon cousin me seront amplement suffisants.
Mais songez à ce que vous pourriez obtenir si vous m’aviez à vos côtés… n’ajouta-t-elle pas. Il le comprit malgré tout.
— Comment vous faire confiance ? releva-t-il.
Eliane esquissa un rictus dur.
— Écoutez vos espions. Quoique de toute manière, cela fera du bruit.
Elle se détourna, entrelaça ses doigts, ajouta du bout des lèvres :
— La prochaine fois que vous chercherez à me joindre, envoyez vos lettres à Ombre.

Ils arrivèrent aux postes-frontière dans le courant de la matinée. Le commandant, qui les attendait avec une impatience mêlée de crainte, avait réservé une chambre presque confortable dans les baraquements du fort pour la souveraine, mais dès qu’elle eut déposé ses affaires, elle demanda à s’entretenir avec lui.
Trois automnes plus tôt, elle était venue vérifier l’état des casernes et la situation générale des frontières. Elle avait ainsi pu découvrir que, si les tensions entre les soldats d’Helvethras et d’Avalaën s’étaient quelque peu apaisées, c’était bien la seule réelle amélioration depuis le début de son règne. Le moral des troupes était au plus bas, l’entretien du matériel était catastrophique. Le traitement des chevaux laissait plus qu’à désirer, quant aux relations entre les gardes des postes-frontières et les paysans qui labouraient les terres proches, il n’y avait rien de pire. Aussi, trois automnes auparavant, elle avait indiqué au grand commandant du poste principal qu’elle escomptait des changements plus que positifs à sa prochaine visite.
Il l’accueillit dans la salle principale, avec des mets qui se voulaient raffinés, produit :arrow: produits ? de la chasse locale. Elle lui adressa un sourire en piquant sa fourchette dans un morceau de lièvre rôti, et il esquissa un sourire nerveux. Il avait beau faire près de deux têtes de plus qu’elle et bien le double de son poids, dès qu’elle le regardait, elle sentait son angoisse. La présence de Mattias juste derrière elle, l’air sévère, n’aidait guère.
— Comment se porte le fort ? interrogea-t-elle d’emblée.
Les salamalecs :arrow: alors je connaissais pas ce mot :lol: d’usage, dont Vilhelm ou tout autre membre de la Cour aurait fait preuve, ne l’intéressaient pas. En outre, en attaquant ainsi de front, elle cherchait à le prendre de court. Comme escompté, l’homme, la cinquantaine avancée, des cheveux gris et des plis sur ses joues, parut lutter pour garder un visage neutre.
— Mieux, Votre Majesté. J’ai pris note de vos remarques de la dernière fois, j’espère que vous verrez les changements.
— J’espère.
Elle mordit dans le morceau de viande avec entrain, affamée, s’étonna presque de la qualité de la sauce aux herbes. C’était bon. Mais était-ce ce que les soldats mangeaient ? Il y avait peu de chances. La dernière fois, elle avait exigé les repas de tout le monde, et avait eu de bien mauvaises surprises quotidiennes. Aujourd’hui, pour la forme, elle avait évité de poser ses exigences dès le début, sachant maintenant que le commandant Kilean, aveuglément loyal à Aymeric, irait se plaindre par courrier sitôt qu’elle aurait le dos tourné, et Aymeric remonterait nécessairement la plainte à Vilhelm.
— D’où vient la viande ? s’enquit-elle.
Puis, en voyant l’anxiété pointer dans les yeux noirs du commandant, elle ajouta :
— Elle est excellente.
— Ah ! sourit-il, soulagé. L’un de nos nouveaux, Ydar, est un excellent chasseur.
Elle acquiesça, termina son repas en silence, sans que l’homme n’ose l’interrompre, puis se leva.
— J’aimerais visiter les chambres.
Le désespoir sembla tomber sur Kilean comme une chape de plomb, il dut lutter pour se retenir de se tortiller comme un enfant pris en faute sous le regard de sa mère.
— Ah, mais…
— Mais ? releva-t-elle un peu plus sèchement.
— Non, rien, Altesse. Suivez-moi.
Abattu, il la guida dans le fort, d’abord dans la cour interne. Malgré le fait que ce ne soit que le début de l’automne, il faisait frais dans la grande cour rectangulaire, aussi Eliane remonta-t-elle son châle sur ses épaules. Elle ne portait, contrairement au reste des hommes présents, qu’une chemise, quoique épaisse, et un long pantalon tombant. Ses longs cheveux blancs étaient ramenés en une large tresse, agrémentée de fils d’or, dans son dos. Elle avait refusé le port de la couronne ou d’un quelconque diadème, ainsi que les longues robes traditionnelles.
— N’avez-vous pas froid ? interrogea craintivement Kilean.
Elle lui adressa un sourire amusé, et un flocon solitaire voltigea le long de ses doigts. L’homme déglutit.
À son arrivée dans les chambres, les soldats l’accueillirent avec un mélange de crainte et de mépris. C’étaient tous des hommes de la province de Lumière, fidèles à Aymeric, et malgré les années, le ressentiment du Sire de Lumière à l’égard de la souveraine demeurait, et se perpétuait dans les terres. Elle les salua, froide mais polie malgré tout, inspecta les pièces une à une. Les constats progressifs lui tirèrent des sourires amers.
L’isolation n’avait absolument pas été repensée, la propreté non plus. Quant au problème de rats, il semblait à première vue avoir été éradiqué, mais elle finit par apercevoir, dans le coin d’une chambre, une petite bête aux yeux noirs comme la nuit et aux dents acérées, acculée dans un coin. Les trois hommes avaient dressé une planche pour former une barrière et empêcher le raton de s’enfuir, et l’asticotaient avec des branches pointues, s’amusant de ses cris. Irritée, elle s’éclaircit la voix, mais, trop occupés par leur jeu, ils ne tournèrent même pas la tête. Elle s’avança à pas de loup, jusqu’à ce que l’un d’entre eux note sa présence dans le coin de son champ de vision. Il s’immobilisa d’un seul coup, et les deux autres se raidirent à leur tour en comprenant.
Elle n’accorda qu’un bref regard, glaçant et dédaigneux, à leurs faces soudain blêmes, puis s’avança. Faisant fi des petits crocs aiguisés du rongeur, elle l’attrapa par la peau du cou comme elle aurait attrapé un chaton, le porta sous le nez du commandant. L’animal émettait de petits cris plaintifs, se tortillait en essayant de mordre, mais ne parvenait pas à s’arracher à la prise de la femme. :arrow: Bordel même moi j'ai peur d'Eliane ptn :lol: Alors j'imagine pas son entourage :roll:
— Voudriez-vous m’expliquer ?
Le commandant ne pipa mot, et elle ne le poussa pas. Elle se contenta de se pencher, libérer le raton, qui détala à toute vitesse, puis continua sa route comme si de rien n’était. Elle savait que le message était passé.

Trois jours plus tard, elle venait d’arriver à un avant-poste positionné dangereusement proche d’un village avalonien, quand un cavalier en approche fut annoncé. Alors qu’elle était au pied de la tourelle de pierre, il déboula au galop dans le camp, sauta à bas de son cheval, confia les rênes au premier palefrenier venu, la salua à peine, et fila droit en direction de Mattias. Ce dernier prit la missive, acquiesça, puis la lut, avant de la froisser et de la fourrer dans sa poche, et Eliane préféra s’éloigner.
Bien plus tard, le soir, Mattias vint la retrouver dans la tente qui avait été montée à son intention juste à côté du petit fort composé de trois tours. Il faisait frais entre les lourds draps, puisqu’un seul brasero sur les cinq avait été allumé, mais cela ne dérangeait nullement la jeune femme. À son arrivée, elle leva la tête, s’assit sur le lit de camp sur lequel elle s’était allongée pour lire un ouvrage à la lueur des flammes.
— Le Roi me convoque de toute urgence à Ciel, annonça Mattias à mi-voix.
Même s’il n’y avait en principe personne aux alentours de la tente, sa voix ne porta guère plus loin que ce qu’Eliane aurait pu entendre. Elle hocha lentement la tête, et un sourire fugace, quoique lumineux, ourla ses lèvres.
— Ainsi donc, il vient de l’apprendre.
Le Général ne pipa mot, mais la pointe d’anxiété dans ses yeux verts-gris était suffisamment parlante. Il haussa les sourcils.
— Souhaitez-vous changer…
— Non, trancha-t-elle sèchement. Tiens-t’en au plan dont nous avons convenu. Je retournerai à Ciel d’ici deux à trois décades, le temps de finir ma visite et de faire le trajet. Mais prépare le nécessaire… et préviens Astryd.
La servante et amie d’Eliane n’était pas du voyage, légèrement souffrante quelques jours avant le départ. Du moins était-ce la version officielle, puisqu’en vérité, elle se portait parfaitement bien. Elle s’était simplement contentée de tout mettre en place afin que Vilhelm découvre le pot-aux-roses en l’absence de son épouse. :arrow: Rho bah.
— D’autres questions ?
— Non, Ma Reine. Je serai parti à l’aube.
Elle acquiesça, mélancolique, et il tourna les talons.

Malgré les magnifiques paysages qui défilaient, Eliane trouva le voyage du retour fade et lent. Il lui tardait, désormais, d’être libérée du poids de ces responsabilités qui lui incombaient. Mais au lieu de prendre les grandes routes qui leur auraient raccourci le trajet, ils avaient choisi de faire le tour, de remonter le long du lac puis de croiser à travers les vastes plaines vides que se partageaient les provinces d’Ombre et de Lumière. En journée, elle pouvait discerner la silhouette menaçante, et pourtant si familière, des montagnes de chez-elle, et l’idée d’être loin lui transperçait le cœur. Elle aurait presque voulu s’enfuir, couper court à tous ces simulacres, mais elle tenait au moins à faire les choses dans les formes et à poser les bases d’une nouvelle politique avant de partir.
Enfin, au détour d’une haute colline, se dessinèrent les remparts de la cité de Ciel. Ils y entrèrent par la porte sud, empruntant le pont de l’Aube Rouge, et elle ne put s’empêcher d’arrêter la cohorte au milieu du large pont, juste pour quelques minutes. Cinq à six toises en-dessous, les flots rugissants de l’Irava, le profond fleuve qui avait emporté Karashei :arrow: Nan mais je refuse de croire à sa disparition.
Y'a un adage sacré en littérature (pas du tout officiel, mais je suis sûre qu'on le partage tous) : pas de corps, pas de mort 8-)
, rugissait. Le niveau de l’eau était encore haut, rappel de l’inondation qui avait causé de grands dommages dans la province de naissance de son amie. Avec un soupir, Eliane remonta en selle, songeant que, au moins, les deux filles de Karashei étaient en sécurité à Ombre, et rien là-bas ne pourrait leur causer de tort.
Les rues étaient, comme souvent, agitées et remplies, mais on s’écarta sur le passage de la troupe royale. Eliane fut à la fois saluée et huée de toutes parts, mais ne prêta aucun regard à la population. Le regard fiché sur les murs internes, qui délimitaient le palais, elle garda la tête haute et l’esprit absent, jusqu’à parvenir dans la cour. Cependant, une fois à l’intérieur, elle sentit une pointe d’appréhension traîtresse se nicher dans son cœur. Un bataillon de gardes l’attendaient et, un peu plus loin, les vautours de la Cour, prétendant être occupés, lui glissaient subrepticement des regards mauvais. Elle serra les dents à la vue de Mattias.
— Votre Majesté.
Assez fort pour que le reste des soldats l’entendent distinctement, et pour que les vautours captent au moins le sens de la discussion, il se pencha pour lui expliquer :
— Vous êtes accusée de haute trahison envers la Couronne d’Helvethras. Sur décision du Roi, vous êtes invitée à demeurer dans vos quartiers jusqu’à ce que vous soyez conviée au jugement.
Elle sourit, ne feignant qu’à moitié l’amertume.
— Et si je refuse ?
— Je vous en prie, Ma Reine, ne faites pas de scène.
Ils échangèrent un bref regard, et il inclina imperceptiblement la tête. Elle poussa un long soupir, approuva.
— Très bien. Serai-je au moins libre d’aller et venir à ma guise ?
— Seulement accompagnée par vos gardes ou moi-même.
Ainsi donc, encadrée plutôt qu’escortée, elle s’engagea dans les longs couloirs jusqu’à la suite royale. La procession, qui tenait davantage de l’exhibition d’un animal de foire à ses yeux, transforma bien vite son appréhension et sa crainte en fureur, mais elle s’imposa une absolue maîtrise de ses émotions et de ses expressions. Seuls ses yeux azurins, que de rares osèrent croiser, véhiculèrent ne serait-ce qu’un peu la rage qui l’habitait.
Dans la suite royale l’attendait Astryd, affalée sur un fauteuil en l’absence du maître et de la maîtresse des lieux. Quand les portes refermèrent sur les regards curieux et les oreilles traînantes, Eliane l’interrogea silencieusement du regard.
— Il a trouvé la lettre. Et celles d’avant.
Comme prévu, sous-entendait son ton, mais ni l’une ni l’autre ne se permirent des commentaires qui auraient pu être entendus. Elles savaient toutes les deux qu’Eliane était désormais sur le fil du rasoir, espionnée par tous ceux qui guettaient le moindre de ses faux-pas.
— Le livre ? demanda Eliane.
Astryd indiqua le dessous du lit.
— Et pour le reste ?
Un bref soupir échappa à la servante, qui croisa ses mains dans son dos et s’étira longuement, courbant le dos comme un chat.
— Ils sont en train de rassembler tous ceux qui auraient des témoignages fiables pour te descendre :arrow: C'est un peu familier comme terme non ?. Laurus est revenu, et depuis qu’il est là, Vilhelm est encore pire.
— Il n’y a pas que ça à mon avis. C’est presque la mi-automne. Les effets du sortilège d’Aitah doivent s’être dissipés.
Astryd haussa les sourcils, sa bouche s’ouvrit légèrement.
— Ah.
— Oui.
Contre toute attente, Eliane considéra un long moment la situation, et finit par pouffer doucement. La nature reprenait ses droits, les sentiments revenaient. Si, comme elle l’anticipait, les effets du sortilège des cœurs brisés s’était dissipé, Vilhelm devait être en train de souffrir mille morts en redécouvrant l’impact que la mort d’Imogen avait réellement eu sur lui. Elle l’avait soustrait à cette douleur durant près de quinze hivers, renouvelant à sa demande le sortilège dès que cela s’était fait nécessaire. Mais par un étrange concours de circonstances – ou son propre oubli subconscient – elle n’avait pas été là cette fois-ci, au moment fatidique. Étrangement, cela pourrait peut-être même l’aider encore davantage.
Elle s’assit dans le siège à côté de son amie, affala sa tête contre le dossier avec un soupir.
— Qui est dans la liste des témoins ?
— De ce que j’ai entendu, Laurus évidemment, Tyrha, de nombreux vieillards aigris qui se targuent d’être de bons conseillers…
— Et ? interrogea Eliane en voyant qu’Astryd paraissait hésiter.
— Elliott.
La souveraine cilla.
— Pardon ?
— Je ne sais pas, c’est une rumeur qui court les corridors ! se récria Astryd en levant les mains. Mais il n’empêche que je l’ai entendue plus d’une fois. En revanche, je n’ai pas eu l’occasion de lui parler, il me fuyait comme la peste jusqu’à ce que je me fasse enfermer ici. :arrow: omg mais non ? Ou alors il craint pour ses filles ? Pense qu'Eliane est responsable de la disparition de Karashei (car c'est Eliane qu'on visait dans l'attaque d'Uriel et Karashei)
Eliane haussa un sourcil, essayant de comprendre les raisons qui pousseraient Elliott à témoigner contre elle, mais n’en vit aucune qui paraisse valable. Elle finit par repousser le problème, sachant pertinemment qu’elle reviendrait dessus plus tard, en temps et en heure.
— D’autres encore ?
— Des dames et des demoiselles venues de partout s’arrachent la vedette en essayant de sortir les pires racontars qui soient, mais elles n’ont pas vraiment d’intérêt. En principe, tu seras convoquée d’ici trois jours.
— Des revendications imprévues ?
— Pas que je sache.
Durant le reste de l’après-midi, et jusqu’à une heure indécente de la nuit, Eliane lut le livre qu’Astryd avait rapporté de la réserve royale et dissimulé sous le lit : le tout premier exemplaire de la législation helvetrienne. Ligne par ligne, elle décortiqua le manuel, et ne le referma que quand la lune infléchit sa course vers la terre à nouveau. Le lendemain, elle poursuivit sa lecture toute la journée, sans que l’ombre de son époux n’apparaisse dans les pièces qui leur étaient communes. Totalement seules, les deux femmes prirent leurs repas ensemble, discutèrent, jouèrent et travaillèrent comme au bon vieux temps, quand elles grandissaient sous le même toit.
Le surlendemain soir en revanche, quelqu’un vint toquer à la petite porte dérobée dissimulée derrière une tenture. Astryd ouvrit sur Isayah, qui paraissait nerveuse mais surtout peinée. Malgré les interdictions, Eliane se redressa immédiatement, jeta une lourde cape sur ses épaules, rabattit la capuche pour dissimuler ses cheveux trop reconnaissables et, à la faveur de la nuit qui rendait le château presque désert, elle s’engagea à la suite de l’alchimiste. Elles parvinrent sans encombres jusqu’à l’office de cette dernière, où, sur la table de travail, un corps avait été dissimulé sous un drap blanc.
Avec l’accord de sa souveraine, Isayah tira lentement le drap, d’un geste empreint de respect et de sollicitude, découvrant le visage et le haut de la poitrine. Muette, Eliane contempla le cadavre avec un mélange d’horreur et de désespoir. La chair gorgée d’eau :arrow: Non. Noooooon (je te jure que j'ai lâche un "non" plaintif devant mon ordi) avait viré à un bleu verdâtre écœurant. Les pommettes étaient creusées, comme criblées de trous, rongées par les poissons. De profondes déchirures constellaient le visage, et par endroits, la peau s’en-allait en lambeaux. À la place des yeux, des cavités vides béaient sur les ténèbres. Étrangement – elle supposa que c’était à cause de l’eau salée :arrow: SALEE ???? BORDEL MAIS WESH J'AI TROP CRU QUE C'ETAIT UN AUTRE CADAVRE REPECHE POUR FAIRE CROIRE JSP MOI UNE AUTRE FOURBERIE SORTIE DE TON ESPRIT. QUE C'ETAIT PAS ELLE. MAIIIIIIIIIIIIIIIIIIS NOOOOOOOOOOOOOOOOOON. POURQUOI IL EST SALE TON PTN DE FLEUVE. ELLE A FINI DANS LA MER ? FAIS CHIIIIER. J'AI LA HAIIIIIIIIIIINE – aucune infecte odeur de pourriture ne se dégageait.
Elle tendit la main, effleura du bout des doigts la chair molle, presque gélatineuse. Les cheveux, auparavant roux fauves, souples et doux, avaient commencé à griser, s’étaient transformés en une sorte de masse de fils informes, raides et cassants. D’une certaine manière, Eliane s’estimait heureuse que ni Uriel ni les filles de Karashei ne la voient dans cet état. Eau tu es et à l’eau tu seras rendue, disait le rituel mortuaire de sa province natale. Elle l’avait – contre sa volonté certainement – appliqué au mot. L’Irava l’avait portée jusqu’à la mer :arrow: NUNUNUNUNUNA8JFDDNVKJFNVFJKNVFJKF FAIS CHIER qui avait à son tour ramené le corps sur les plages rocheuses après l’avoir gardé près d’une lune en son sein.
— Envoie-la au Temple, pour la préparer aux funérailles, commanda Eliane à l’alchimiste, qui acquiesça sans mot dire. Elles auront lieu à Eau.
Elle laissa ses doigts glisser le long de l’épaule, jusqu’à la main gauche de Karashei. Autour de son poignet, une fine chaînette d’or, simple et discrète, cadeau d’Uriel. Il en avait offert trois au total, toutes identiques, « aux trois seules femmes de sa vie » selon ses propres mots. Les deux autres étaient respectivement à Alya et Varhalie, ses deux filles. Elle entrelaça doucement ses doigts à ceux de Karashei. Pour une fois, leurs mains étaient à la même température.
— Que ton âme rejoigne les arcanes, murmura-t-elle. Et puisse le Temple t’accueillir.
Cela faisait bien longtemps qu’Eliane n’avait pas prié le Temple, cette confrérie de prêtres et de prêtresses qui contrôlaient les flux des arcanes. L’espace de quelques secondes, elle fut tentée de le faire, puis repoussa l’idée. Il n’y avait rien d’autre que ses propres actions qui l’avaient menée là. Karashei méritait le repos, désormais, pour tout ce qu’elle avait apporté au cours de ces quinze derniers hivers. Le Temple seul déciderait si elle était digne d’en faire partie.
— Adieu, cousine… soupira-t-elle en serrant doucement ses doigts rigides.

Jusqu’au lendemain matin, elle ne dormit plus, trop préoccupée par l’ensemble de la situation pour parvenir à apaiser son esprit. Les plans qu’elle dressait, les phrases qu’elle préparait, tout cela tournait en rond dans son crâne. L’aube venue, elle avala une tasse de salko, une boisson exotique provenant du nord d’Avalaën, qui effaçait les effets de la fatigue et du manque de sommeil, et quand les gardes déverrouillèrent la porte principale pour lui signaler qu’il était temps de l’escorter à la salle du trône, ils parurent surpris de la trouver réveillée. Elle sourit à Astryd, qui glissait le précieux livre dans un sac de toile, puis vérifia sa tenue d’un regard critique.
Au lieu de ses atours traditionnels de la Cour, robes fluides ou pantalons tombants, évasés aux chevilles, elle avait choisi l’uniforme d’apparat des Chauves-Souris, que son cousin Alzen lui avait fort gentiment envoyé. L’ensemble, sobre et élégant, confortable au possible, lui rappela l’espace d’un instant les célébrations qu’elle avait connues chez elle, plus jeune.
La chemise noire, aux manchettes discrètement brodées de fils couleur perle, était enserrée dans un bustier de plate mate, semblable à un corset. Le pantalon, ajusté sans être moulant, s’enfonçait dans une paire de bottes en cuir imperceptiblement rehaussées. Au niveau de la taille, là où le bustier et le pantalon se rejoignaient, une longue traîne de satin noir aux reflets violets avait été fixée à la ceinture par deux fibules d’argent. Enfin, les épaulettes d’acier en forme d’ailes de chauve-souris complétaient l’ensemble, accentuant par leurs bords aiguisés la sévérité du visage d’Eliane. Maquillée d’une simple ligne de khôl sur les paupières, elle songea en se regardant dans le miroir à ce jugement qui avait eu lieu quinze hivers auparavant, celui d’un soldat qu’elle n’avait jamais oublié. Melvin d’Ombre, le véritable père d’Aidan et Jesten. Ou du moins de Jesten, qui avec ses yeux vairons et son profil typique d’Ombre aurait toujours du mal à nier les rumeurs qui le suivaient.
Tant d’efforts, tant de morts et de cœurs blessés… tout ça pour en arriver là. Dans le reflet des rayons de l’aube, ses yeux azurins étincelaient. Elle tendit la main vers la couronne d’argent et d’obsidienne, la déposa délicatement sur sa tête. Avec les saisons, elle n’en sentait même plus le poids.
Elle serra les dents, leva le menton puis, satisfaite de l’allure qu’elle dégageait, elle s’engagea d’un pas résolu dans les couloirs sombres, quasiment vides. Les courtisans, habituellement présents à chaque angle, étaient aux abonnés absents.
La salle du trône en revanche était bondée. Quand Eliane s’avança, les discussions moururent. Un fin sourire éclaira ses lèvres quand elle nota les regards assassins des femmes, notamment celui de Jassena. Leur haine, palpable, emplit la pièce, mettant même leurs époux mal à l’aise. Elles avaient probablement espéré voir la souveraine à terre, humiliée, détruite, mais elle entra dans la salle la tête haute, assurée et déterminée, les obsidiennes brillant dans ses cheveux blancs ramenés en longue tresse dans son dos. Sa longue :arrow: Répétition ^^ traîne claquait dans au :arrow: oui rythme de ses pas rapides. Sans l’ombre d’une hésitation, elle se plaça sur l’estrade, debout face à la foule, à la droite de Vilhelm. Le trône qu’elle occupait d’habitude avait disparu, emporté pour l’occasion. Celui de Vilhelm en revanche n’avait pas bougé du centre.
— Pourrions-nous en finir au plus vite ? demanda Vilhelm à l’archiviste royal, l’air ennuyé.
En principe, les époux auraient dû être les juges impartiaux d’un tel procès, mais la reine étant pour une fois l’accusée, l’archiviste avait été chargé de la lourde tâche de faire office d’arbitre dans le conflit.
Sans accorder un seul regard à son mari, Eliane détailla les premiers rangs. Laurus était assis juste en face d’elle, le visage creusé par les années. Il avait vieilli. Ses cheveux auparavant sombres étaient devenus blancs, sa posture s’était affaissée. S’il n’y avait pas eu la large cicatrice sur sa joue gauche, Eliane ne l’aurait peut-être pas reconnu au premier coup d’œil. À côté de lui avaient été placée Dame Tyrha, qui faisait depuis son mariage partie de la famille royale éloignée, et ses fils, Jesten et Aidan. Si les jumeaux essayaient pour une fois d’éviter l’attention et de ne pas croiser le regard d’Eliane, Tyrha, elle, fixait sa souveraine droit dans les yeux. Eliane lui rendit son regard, inclina légèrement la tête comme pour la saluer.
Ensuite venaient Vasilas, l’ancien Sire d’Eau, Falwë, la petite sœur de Karashei, Dame Laetitia, ancienne Dame de Lumière, le Général Mattias, chef des armées de Ciel, puis une foultitude d’autres grands nobles de la Cour. Un peu plus loin dans la salle étaient assis les conseillers, puis les courtisans moins importants, et enfin les pupilles royaux, conviés pour l’occasion, nerveux dans leurs uniformes de cérémonie.
En plus de la petite et grande noblesse, de nombreux soldats étaient présents. Ils s’alignaient le long des murs, espacés de trois pas à peine, vêtus d’habits de cérémonie mais armés malgré tout. En principe, ils étaient là pour assurer le calme durant le procès. Le regard d’Eliane glissa sur Mattias sans s’y attarder, et lui garda les yeux rivés droit devant.
— Très bien, soupira l’archiviste, comme contrarié d’être celui qui devrait officier dans une telle situation.
Vilhelm se redressa sur son trône. Sa couronne d’or, incrustée de joyaux bleus, étincelait sur son front, mais aux yeux d’Eliane, il ne paraissait soudain plus aussi royal qu’il aurait pu l’être avant. Il était redevenu l’enfant qu’elle avait rencontré vingt ans plus tôt, exubérant et facilement irritable.
— Aujourd’hui, nous sommes réunis pour juger des crimes de la Reine Eliane de Ciel.
Elle haït immédiatement l’appellation, qui pourtant la poursuivait depuis plus de quinze hivers.
— Puisqu’il est d’usage de rappeler les faits avant que le verdict ne soit prononcé, les voici.
Il sortit d’une poche de son veston richement décoré un morceau de parchemin, le déplia, et lut :
— Reine Eliane de Ciel, vous êtes accusée de haute trahison envers la Couronne. Les charges qui pèsent sur vous sont les suivantes : conspiration avec Avalaën, propagation de fausses rumeurs au sein de la Cour et des conseils royaux, fomentation de la rébellion d’Ombre… et sorcellerie. :arrow: C'est bizarre la sorcellerie dans leur monde d'arcanes et d'alchimie :roll: Je me demande ce qu'ils considèrent comme de la sorcellerie du coup :D
Le sourire de façade qu’elle s’était imposée ne s’effaça pas tout au long de la tirade de l’archiviste. Et, plus elle conservait son sourire, plus elle voyait la rage obscurcir les yeux de Vilhelm. Cette vue lui procura une sensation d’intense satisfaction presque dérangeante, qu’elle fit de son mieux pour réfréner. Elle devait garder l’esprit lucide.
— La sorcellerie est une notion dépassée depuis que la connaissance de l’art des arcanes a été gracieusement offerte par les prêtres du Temple à la population d’Helvethras.
— Une nouvelle loi a été promulguée en votre absence, intervint le souverain avec un sourire vicieux. Elle n’affecte en rien l’art des arcanes, mais cette chose que vous appeliez alchimie est désormais considéré comme sorcellerie.:arrow: Ah.
— Ah ? :arrow: Je l'ai dit en premier Eliane releva Eliane avec toujours ce rictus qui rendait son époux furieux. Donc vous allez me juger sur le fondement de lois qui n’existaient pas au moment où j’ai commis mes prétendus crimes.
Un vent de murmures agita la salle, Laurus ne parvint pas à réprimer un tic nerveux de la paupière. Eliane savait que les véritables arguments de Vilhelm – ou de son père, d’ailleurs – avaient un fondement juridique plus que bancal. La seule force qu’ils maîtrisaient à peu près était le pouvoir dont ils jouissaient, et leur capacité à altérer les législations en amont. Cependant, pour cette fois, elle ne comptait pas lutter contre ces injustices flagrantes qui, en principe, l’auraient incité à contredire Vilhelm immédiatement. Elle le laisserait se ridiculiser de lui-même, lui accorderait une victoire qu’elle reprendrait ensuite. De toute manière, l’ensemble de la Cour voyait déjà à quel point la situation tournait au risible.
— Les lois de Ciel ont un effet rétroactif, comme vous le savez.
— Encore une nouvelle loi, grinça-t-elle sans même avoir à consulter l’archiviste.
Ce dernier acquiesça. Sa tristesse, ainsi que sa colère, étaient évidentes, peintes sur son visage en nuances d’ombres et de plis grincheux qu’il réprimait à peine. Malgré les nombreux remaniements qu’Eliane avait effectués au sein de l’administration du château, elle n’avait jamais ne serait-ce que suggéré la possibilité de remplacer l’archiviste royal. Elle connaissait et estimait sa rigueur, son dévouement à son travail et sa patience. Plus d’une fois, ils avaient passé des nuits à relire et à comparer les textes des décrets qui seraient ajoutés aux lois d’Helvethras. Qu’il doive maintenant se dresser contre elle, avec des accusations aussi frauduleuses que celles qu’il avait énoncées, lui hérissait le poil.
— Très bien. J’attends les preuves.
Du coin de l’œil, elle surveillait Laurus. Dans son attitude revêche et son sourire suffisant, elle discernait une assurance qu’il n’aurait en principe pas dû posséder. Il aurait dû se souvenir qu’il s’attaquait à elle, et qu’elle ne laisserait pas passer un tel affront, mais la vieillesse semblait l’avoir rendu sénile et revanchard. Dans tous les cas, elle ne le craignait pas. Contrairement à lui, elle avait relu en long, en large et en travers les lois du Royaume. Elle avait une porte de sortie quasiment infaillible… et dans le cas où elle échouerait, elle pouvait toujours compter sur Mattias.
Vilhelm fit signe à un soldat, posté à côté de l’estrade, qui lui apporta deux rouleaux de parchemin dont les sceaux étaient rompus.
— Cette première lettre est arrivée pour vous il y a une décade de cela. Elle porte le sceau personnel de l’Empereur Dieter d’Avalaën.
Il la déplia lentement, cérémonieusement, semblant savourer son effet. La foule commençait à s’exciter face à la tension qui régnait entre les époux. À l’affût du moindre morceau de viande fraîche, les vautours guettaient.
Tandis qu’elle l’écoutait tisser les toiles du piège dans lequel il s’enfermerait, elle songea à l’empereur Dieter. Malgré ses doutes, il lui avait rendu un immense service en acceptant d’écrire cette fameuse lettre, qui mentionnait notamment le déplacement des troupes en direction des forts les moins défendus de la frontière de Lumière. Le sous-entendu limpide était qu’elle lui avait promis d’inspecter elle-même les forts en question, et qu’elle lui ferait un rapport détaillé à son retour. Et, tandis que la Cour s’indignait à cor et à cri, Eliane se demanda un instant si le jeu en valait la chandelle. S’il n’aurait pas mieux valu partir en toute discrétion, s’évanouir, disparaître. Se cacher un temps à Ombre, puis mettre les voiles en direction d’Avalaën.
Puis, elle s’imagina le chaos qui s’emparerait de la salle du trône à la fin du procès, et un sourire mauvais étira ses lèvres fines. La diversion était nécessaire. Ce qu’elle faisait actuellement permettrait à l’intégralité du plan de se dérouler sans accroc. Il fallait juste qu’elle entende enfin les calomnies et les médisances que la Cour et Vilhelm murmuraient à son sujet depuis son arrivée. Qu’elle paraisse vaincue, pour ressortir victorieuse.
La lecture de la seconde lettre provoqua un joyeux tollé dans l’assemblée, qui se mit d’un à huer Eliane avec une haine soudain non dissimulée. Écrite de la main de la souveraine elle-même, elle demandait au Sire Alzen d’Ombre de fermer les frontières, de préparer l’armée et de rompre tout contact avec Ciel. S’il ne prenait pas part au conflit, disait-elle, l’envahisseur avalonien épargnerait sa province.
Il fallut de longues minutes pour couper court au brouhaha ambiant… et même les soldats furent mis à profit quand un jeune homme originaire de Terre commença à jouer des coudes pour atteindre Eliane, bousculant tout le monde sur son passage, avec la claire intention de lui causer du tort. Heureusement, il fut maîtrisé sans mal.
— Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ? demanda enfin l’archiviste avec une pointe d’espoir dans les yeux.
— Pas pour le moment, non, soupira Eliane, l’air ennuyée. Pouvons-nous passer à la suite ?
Sa nonchalance provoqua des haussements de sourcils et une nouvelle volée de murmures, cette fois-ci étonnés. Laurus lui-même parut un instant douter.
— Qu’entendez-vous par là ?
— Si je ne m’abuse, énonça-t-elle posément, vous avez énoncé là les preuves de ma conspiration avec Avalaën et de la préparation de la rébellion d’Ombre. J’attends toujours les preuves en ce qui concerne les fausses rumeurs et la sorcellerie.
Les murmures devinrent chuchotements anxieux face au calme improbable de la jeune femme, qui ne tremblait pas face à l’idée même de la peine de mort qui l’attendait en principe. Les grands conseillers, qu’elle connaissait bien pour leurs critiques perpétuelles de ses méthodes et de ses principes, échangèrent des regards nerveux. Aux yeux du commun des mortels, elle était trop calme. Figée sur l’estrade, immobile telle une statue de glace, elle n’avait guère bougé depuis plus de quinze minutes, si ce n’était pour faire passer son poids d’une jambe à l’autre de temps en temps. La frénésie qui gagnait lentement la Cour ne l’atteignait pas.
Après un bref échange discret avec l’archiviste, Vilhelm fit signe à Tyrha de se lever. Elle s’exécuta lentement, posément. Un instant seulement, Eliane regretta le sort qu’elle avait dû subir. Les pas de la femme étaient raides, petits. Elle claudiquait légèrement de la jambe gauche. Une discrète cicatrice, qu’elle avait tenté de dissimuler de son mieux grâce aux poudres, courait de son oreille jusqu’à son menton, souvenir cuisant du jour où Gaxier lui avait entaillé le visage avec un morceau de porcelaine. Eliane savait tout des horreurs que le cousin de Laurus avait fait subir à l’ancienne Demoiselle de Terre après leur mariage. En guise de « compensation » pour les enfants qu’il acceptait de reconnaître comme les siens, il s’était tout permis, même les pires cruautés. Et Elliott avait assisté, impuissant, aux longues journées d’agonie silencieuse de la jeune femme.
Aujourd’hui cependant, grâce à ces horreurs, elle était l’une des femmes les mieux loties de la Cour. Elle possédait son propre manoir, une somme plutôt conséquente qu’elle pouvait dépenser selon son bon vouloir, et ses deux fils étaient les héritiers presque directs du trône d’Helvethras. Elle ne semblait rien regretter.
— Dame Tyrha de Ciel, annonça l’archiviste.
— Dites-nous ce que vous avez vécu, Dame Tyrha, commanda Vilhelm d’une voix froide.
Il jeta un regard victorieux, hautement satisfait, à Eliane. Elle lui rendit un simple haussement de sourcils narquois qui parut l’inquiéter quelque peu. Tyrha s’éclaircit la voix.
— Les conditions de mon mariage avec le Sire Gaxier, que les arcanes préservent son âme, ont été arrangées dans des conditions complexes…
L’auditoire fut parcouru d’un bruissement moqueur, qui fit l’effet d’une claque à la femme. Malgré les années, personne n’avait oublié, et personne n’oublierait, l’histoire du soldat. Eliane dut réprimer un rictus moqueur. Elle avait l’impression de sentir à nouveau le sang poisseux sur ses doigts et sur sa joue, et était quasiment certaine que Tyrha revivait la scène, elle aussi.
— … et il avait été arrangé par Dame Eliane…
— Son Altesse ! coupa sèchement l’archiviste.
Elle déglutit face aux yeux bleu glacier perçants d’Eliane, acquiesça.
— Son Altesse Eliane, pardon. Je pense que… je pense que tous – et toutes, surtout – se rappelleront du Sire Gaxier et de ses… penchants, va-t-on dire.
Les murmures moqueurs qui avaient couru dans l’assemblée s’éteignirent, une gêne palpable s’installa sur les visages. Eliane se rappela de Karashei, de sa terreur, de ses larmes. De ce qui aurait pu se produire si elle n’était pas intervenue. Une haine, lointaine et tenace, lui piqua le cœur d’une aiguille brûlante.
— Son Altesse Eliane était au courant de ces choses. Elle connaissait les conséquences de ce mariage, elle connaissait Sire Gaxier.
— Me blâmez-vous de l’avoir arrangé ? l’interrompit d’un seul coup Eliane.
Tyrha, dont le regard s’était fait lointain, fut d’un seul coup ramenée sur terre. Son regard voltigea de Vilhelm à Laurus, puis à Eliane ; elle baissa les yeux.
— Oui.
Ce n’était qu’un murmure, mais il se réverbéra dans la salle devenue muette. La souveraine n’ajouta rien. Les rares choses qu’elle ne pouvait pas remettre en cause, c’étaient les émotions de Tyrha. Sa haine et sa souffrance, sa peur et ses souvenirs, qui avaient dû la hanter encore longtemps après la mort de Gaxier… ou qui la hantaient encore aujourd’hui. Elle ne l’avait pas vécu, elle ne pouvait que s’imaginer le traumatisme. Et Tyrha avait beau avoir accepté en connaissance de cause, elle n’avait ni la résolution d’esprit ni la témérité qui l’auraient aidée à supporter sa situation sans faillir.
— Elle m’a seulement dit qu’elle ferait en sorte que ce ne soit que temporaire, poursuivit la concernée après un long silence. Aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce qu’elle a fait, mais je suppose que le page qu’elle m’a envoyé saura donner plus de détails. Dans tous les cas, peu après la naissance de nos enfants, mon époux était mort.
— Et vous étiez libre, ponctua Eliane avec un sourire venimeux qui fit trembler Tyrha. Ne me remerciez surtout pas.
L’ancienne Demoiselle de Terre regagna sa place aussi vite que l’étiquette le lui permettait, fuyant les regards qui continuèrent malgré tout à peser sur ses épaules encore de longues minutes, même lorsqu’Elliott prit place sur l’estrade à son tour. Eliane détailla avec attention son visage, qui paraissait toujours être celui d’un enfant malgré les années, son nez en trompette, ses boucles d’un noir de jais. Ses yeux habituellement pétillants étaient ternes, noircis par une ombre qu’elle avait déjà remarquée plus tôt, mais dont elle ne parvenait toujours pas à identifier l’origine.
Il était anxieux. Face à une assemblée à laquelle il n’appartenait pas, il se tortillait nerveusement, réajusta son col, esquiva les yeux d’Eliane du mieux qu’il put, voulut regarder Vilhelm puis s’en détourna après une brève seconde, se hissa sur ses pointes de pied pour essayer de repérer quelqu’un au fond de la salle.
— Présentez-vous, lui intima l’archiviste d’un ton bien plus doux que celui qu’il avait utilisé pour s’adresser à Tyrha.
— Je… je m’appelle Elliott… et je…
Il prit une inspiration hachée, parut réfléchir, lâcha d’une seule traite la suite :
— J’étais le page envoyé chez Dame Tyrha après son mariage.
Personne ne bougea ni ne parla. Face à l’atmosphère pesante, Elliott se ratatina comme une pomme flétrie, avec la claire intention de disparaître. Raconte, lui signifia Eliane sans le dire à haute voix. Mais il ne la regardait pas : il fixait intensément le bout de ses chaussures.
— Je ne… c’est pas une bonne idée… je ne devrais pas…
Vilhelm ouvrit la bouche pour le rabrouer, mais Eliane lui coupa l’herbe sous le pied.
— Raconte, Elliott. Il n’y a rien que tu puisses dire qui me fera du mal. Tu n’es coupable de rien.
Il se figea, leva lentement la tête vers elle, éberlué.
— Bien sûr ! s’offusqua-t-il brusquement. Toi par contre… Comment ? Comment tu as pu ?
Eliane battit des paupières.
— Comment ai-je pu quoi ?
— LES TUER ! ELLE ÉTAIT COMME TA SŒUR, OU PRESQUE ! TU AVAIS…
Ses vociférations furent brutalement coupées par une vague de violents sanglots. Il se mit à hoqueter, à trembler. Et, à travers ses yeux voilés de larmes, elle vit sa profonde douleur… et surtout sa colère. Une colère que quelqu’un avait utilisé pour le retourner contre elle.
Il n’y avait qu’une seule personne dont la mort aurait pu détruire Elliott ainsi. Karashei. Enfin, elle et leurs filles, mais ces dernières étaient en sécurité à Ombre, Alzen le lui avait confirmé. Il n’y avait donc que Karashei.
Elle n’avait jamais parlé avec Elliott de l’accident de Karashei, réalisa-t-elle brusquement. Occupée à préserver Alya, Varhalie et elle-même des complots qui s’amoncelaient, elle avait écarté la souffrance d’Elliott, n’avait jamais pris le temps de lui expliquer ce qui était réellement arrivé sur le Pont de l’Aube-Rouge ce jour-là. Et quelqu’un d’autre en avait profité. :arrow: Mais esh Elliott t'es kon aussi. Karashei et Uriel faisaient partie des rares alliés d'Eliane, elle gagnait rien à les faire tuer.
— Elliott ? appela-t-elle doucement.
Il détourna le menton.
— Elliott, regarde-moi et dis-moi que j’aurais pu le faire.
Secoué de frissons, il finit par accepter de croiser son regard. Les larmes débordaient encore de ses yeux, son sentiment d’injustice était palpable, presque tangible. Il irradiait autour de lui comme une arcane, tant bien que l’espace d’une seconde, Eliane se demanda s’il n’avait jamais possédé le pouvoir de manipuler cette forme de magie ancestrale. Mais non, c’étaient seulement ses émotions qui se manifestaient ainsi, virulentes, contagieuses.
— Jamais, asséna-t-elle.
Désarçonné par la vérité qui irradiait de son ton, il recula d’un pas.
— Mais pourquoi…
Sa voix se rompit sur la fin du mot. Elle lui sourit doucement, tendrement, tristement. Dans le fond de la salle, Astryd crispa les poings, prise d’une fureur difficilement contrôlable. Elle aussi avait compris.
— Je n’ai pas tué Karashei, ni Uriel, soupira Eliane. Je n’aurais jamais songé à priver tes filles de leur mère.
Dans le coin de son champ de vision, Vilhelm accusa le coup, et le Sire Vasilas d’Eau aussi, quoi qu’un peu moins que son Roi.
— Eliane… souffla Vilhelm d’une voix tremblante… Êtes-vous en train de suggérer qu’Alya et Varhalie d’Eau sont en réalité des bâtardes ? Sire d’Eau, ces calomnies…
Eliane serra les dents.
— Ce ne sont pas des calomnies.
La voix éraillée du vieillard, grand-père de Karashei, arrêta le souverain sur sa lancée. Il se tourna vers Eliane, une insondable tristesse au fond de ses yeux délavés par l’âge, et inclina la tête comme pour la remercier.
— Son Altesse Eliane a su trouver une voie qui apporterait le bonheur à ma petite-fille. Et le Sire Uriel, que les arcanes le protègent, a toujours fait de son mieux auprès d’elle. Je n’aurai jamais honte de ce mariage, ni de mes arrière-petites-filles.
Il s’arrêta un instant, parut mesurer ses mots, puis décréta fermement :
— Les seules calomnies que j’ai entendues pour l’heure sont les vôtres, Votre Altesse. Ce procès est risible, et vos accusations le sont encore plus.


◊~◊~◊
MDR C'EST QUOI CE RETOURNEMENT DE BRAIN LA.
Oh y'a rien qui va dans ce procès c'est incroyable :lol:
Elliott, ptn, il mérite une paire de baffes quand même. Il a une demi-cervelle ou quoi ? Je comprends qu'il se laisse sombrer dans la douleur de la perte de Karashei, mais quand même...

BREF. Je suis pas sûre de capter tout ce qu'Eliane veut accomplir suite à ce procès, les tenants et les aboutissants, mais je sais qu'elle va nous surprendre comme toujours :mrgreen: En réalité, il faudrait que je me refasse une lecture d'une traite, car j'ai l'impression de passer à côté d'indices que tu nous aurais laissés pour mieux comprendre ;)

Déjà, je me demande s'il y avait plus qu'une simple volonté d'affaiblir Eliane dans l'attaque du point de l'Aube. D'un autre côté, Sire d'Eau est à présent complètement aux côtés d'Eliane. Et Eliane veut s'appuyer sur une faiblesse des règles juridiques pour s'en sortir... Une forme de véto de la part des chefs des autres pays ? Mmmhhh, je réfléchis :geek:
Tyrha... Je sais pas si ça fait partie du jeu ou si elle s'en prend vraiment à Eliane. Elle essaie de se venger des souffrances qu'elle a vécues à cause de son mariage ? Ou du plan qu'Eliane lui a joué depuis le début ?

ARF tellement d'éléments à emmagasiner et prendre en compte, c'est pas simple :mrgreen:

Mais encore une fois, bravo. C'est happant, on s'immerge facilement dans ton univers, dans les paysages et le palais. Tes personnages sont plein de nuances et de surprises, c'est agréable !
On sent que tu maîtrises ton truc quoi ;) J'espère que tu nous feras pas trop souffrir au prochain chapitre :roll:
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