Le Cycle du Serpent [I-III] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
CHAPITRE 10


Un vent froid, chargé d’iode, vint chatouiller mon visage, soulevant au passage des mèches de cheveux noirs pour les entraîner vers l’arrière. Le rugissement de la mer emplissait mes oreilles, bourdon constant rythmé par le va-et-vient des vagues qui venaient s’écraser sur les rochers, tandis que derrière moi, le portail émettait un crépitement inaudible :arrow: S'il est inaudible, comment peut-elle l'entendre ? :geek: . Mes bras nus étaient couverts de chair de poule, et c’était seulement par fierté que je ne claquais pas encore des dents. Je fis apparaître mon manteau en fourrure noire et cuir bouilli, l’enfilai en quatrième vitesse puis rabattis la capuche sur ma tête, avant de fouiller les poches à la recherche de mes gants.
J’étais déjà venue ici plusieurs fois, par principe, lors des cérémonies funéraires d’autres membres de la Confrérie, et la majeure partie du temps, il faisait plutôt beau. Mais pas aujourd’hui. Le ciel était couvert de nuages noirs, orageux et annonciateurs de pluie, et parfois, des grondements se faisaient entendre au loin. La mer semblait être faite d’acier liquide, sombre et agitée. Les vagues étaient hautes, et des gerbes d’écume fusaient à chaque fois que l’une d’entre elles était arrêtée par la roche. Je m’approchai encore davantage du bord, et un jet m’éclaboussa en plein visage. Je m’essuyai les yeux, fixai l’horizon encombré. J’avais toujours été spectatrice à ces cérémonies. Et j’avais toujours espéré ne pas devoir être celle qui allumerait la flamme. :arrow: La description de la mer est super chouette, on a l'impression d'y être ^-^
Un bruissement de pneus se fit entendre dans mon dos. Je me retournai. Une voiture venait de passer le grand portail de téléportation, une trentaine de mètres plus loin, traînant derrière elle un chariot couvert d’une bâche. Elle fit quelques embardées sur les pierres inégales, faillit coincer une roue dans une large fissure, mais réussit plus ou moins à faire demi-tour, et à reculer jusqu’au bord de la rivière. Je m’approchai, aidai à enlever la bâche bleue, et fis tomber la rampe du chariot. Derrière moi, le silence équivoque témoignait à la fois du recueillement et du respect pour celui que nous allions laisser partir aujourd’hui. Je fermai les yeux brièvement, avec l’impression qu’on avait planté un couteau dans mon cœur et qu’on s’amusait maintenant à le retourner dans la plaie, tirai la barque mortuaire vers moi. Elle glissa avec légèreté sur le métal recouvert de plastique brillant, plongea dans l’eau glacée den m’aspergeant au passage. Je tressaillis à peine, gardant les mains serrées sur la corde pour la retenir dans le puissant courant, vérifiai que tout était là.
Une boîte en bois, avec un intérieur de velours, que je n’eus pas besoin – ni envie – d’ouvrir. Les Thor ne nous avaient restitué d’Ekrest que les cendres. Je me mordis les lèvres, continuai mon inspection. Une réplique de son épée favorite, ainsi que de son arc et de son carquois. Une armure en maille, quelques vêtements personnels retrouvés dans sa chambre. Un ordinateur portable et un téléphone – qui n’étaient pas les siens, mais laissés là pour la forme – et quelques lettres d’adieu venant d’amis proches. Pas la mienne. Je n’avais pas réussi. :arrow: Damn Ekrest, t'auras su fissurer le cœur de notre chère Lilith. Mais est-ce que t'es vraiment mort ? :?:
Il n’y avait qu’une trentaine de mètres, et la barque portée par courant de la rivière plongerait dans une mer déchaînée. Juste une petite trentaine de mètres, et il partirait définitivement.
Sauf que je n’arrivais pas à lâcher la corde. Je n’arrivais pas à lui dire adieu.
Dents serrées, poings crispés, souffrant comme si on m’éventrait, je repoussai furieusement les larmes. Son visage dansait devant mes paupières fermées, ses yeux turquoise me souriaient discrètement, partagés comme souvent entre sérieux et affection. Lâche prise, m’aurait-il dit.
Un bref instant, son odeur fauve sembla m’envelopper, charriée par le vent glacé. Elle disparut aussi vite qu’elle était venue, mais cela avait suffi. Le choc, la douleur, la tristesse, me firent ouvrir les doigts d’un seul coup. Les flots tumultueux happèrent la barque, l’emportèrent comme un fétu de paille. Je fis un pas. Un seul, pour courir à sa poursuite. Me mordis les lèvres, m’immobilisai, alors qu’elle filait vers le large.
Les premières larmes coulèrent, sans que je ne puisse plus les réprimer. J’observai sans bouger, alors que l’embarcation s’échappait à chaque instant un peu plus loin, s’enfonçait dans la mer glacée et, portée par le courant, s’éloignait vers le large.
Selvigia se glissa derrière moi, me tendit un arc avec une flèche déjà encochée. Je le pris presque automatiquement, sans réfléchir, approchai la pointe épaisse, enduite d’huile, de la flamme que ma sœur avait créée entre ses mains. La pointe s’embrasa immédiatement, je bandai mon arc, fermai encore une fois les yeux, doutant soudain d’en être capable. Mes mains tremblotaient au rythme de mes battements de cœur erratiques, j’avais le souffle court. Mais c’était à moi de le faire. C’était lui qui m’avait aidée, c’était de moi dont il avait été le plus proche. C’était grâce à lui que j’étais devenue celle que j’étais aujourd’hui. Je lui devais tout ; je n’avais pas le droit de le laisser tomber maintenant.
Malgré les larmes qui dévalaient mes joues et la douleur aigue qui me vrillait la poitrine, je me forçai à stabiliser ma respiration. Que les autres me voient ainsi n’avait plus d’importance. Je me mordis les lèvres, exhalai un souffle haché, tremblant. Reculai encore un peu plus mon bras, jusqu’à ce que l’arc sportif paraisse sur le point de se briser. Levai, visai.
Lâche prise.
La flèche dessina une parabole orangée dans le ciel gris, et se planta au centre de la barque. Les flammes prirent presque instantanément, gagnèrent l’ensemble de la structure en une fraction de secondes. Je lâchai l’arc presque sans m’en rendre compte, observant le feu consumer ce qu’il restait de mon mentor. Brièvement, dans la fumée, je crus voir la silhouette familière se dresser sur le pont, me fixer droit dans les yeux. Mais elle disparut aussi vite qu’elle était venue lorsqu’une langue de feu s’éleva à cet endroit, haute et claire. C'est très beau. On sent que tu as bien travaillé ce chapitre... Ça me donne pas spécialement envie de pleurer, mais je ressens comme un vide au cœur !
Instinctivement, sans même songer à la cérémonie, je me métamorphosai en corbeau. La quinzaine de personnes qui était venue assister avec moi au départ d’Ekrest d’Aube-Court suivit le mouvement, et ce fut un vol d’oiseaux noirs qui vint tournoyer autour de la barque, accompagnant son départ alors qu’elle se consumait lentement. Durant ces quelques heures où je m’éloignai de la rive, portée par les courants d’air, je m’abandonnai à ma forme animale comme jamais auparavant. Les émotions humaines s’estompaient, être corbeau m’empêchait de ressentir autant, de souffrir autant. Je me laissais entraîner par la horde, par mes réflexes d’oiseau, par la peine diffuse qui accompagnait chacun de mes battements d’aile.

La nuit tomba et les autres partirent avant que les dernières flammes ne s’éteignent. Je fus la dernière à rester, la dernière à rejoindre la berge pour observer ce petit point lumineux qui semblait vouloir défier les étoiles. À nouveau, les larmes coulèrent, mais silencieuses, sans hoquets, sans tremblements. Il n’y avait plus personne, à part un portail ouvert qui attendait mon retour. J’étais debout sur un rocher en marge du monde, seule.
Ekrest était parti.
Je reniflai, essuyai mon nez dans ma manche sans aucune grâce, m’allongeai sur le sol rocheux et humide. Dans cette région éloignée de tout, aucune pollution n’obscurcissait le ciel. Au travers des trouées dans les nuages, les étoiles scintillaient comme des diamants, froides et distantes.
Une faible secousse ébranla brièvement le sol, à peine perceptible. Je cillai, regard tourné vers la voûte céleste, guettant le moindre signe d’une présence fantôme. Est-ce que mon père me voyait, malgré son emprisonnement ? J’aurais voulu qu’il soit là, qu’il me dise ce qu’il pensait réellement de moi. Étais-je juste un pion ? Ekrest l’avait-il été aussi ? N’étions nous que des figurines dans une partie d’échecs géante, sur laquelle nous n’avions aucune prise ?
Je formulai mes questions à voix basse, dans un souffle rauque. Pas en silence, mais presque.
Bien sûr, personne ne me répondit.

| † | † |


Un peu plus court que d'habitude, peut-être, assez déprimant (mon état d'esprit à l'approche des exas, peut-être ? :lol: ), transition avant la ligne droite vers la partie II (bordel j'ai hâte XD)
Oh, merde, c'était terrible, mais beau.
J'ai vraiment beaucoup aimé la façon dont tu as traité cette cérémonie et dont tu l'as fait ressortir par les yeux de Lilith. On n'a jamais connu Ekrest, mais c'est vraiment tout comme. Il est pas mort, hein ? :lol: J'aimerais vraiment le connaître ! Ce serait vraiment dommage de mettre à la trappe un personnage que tu as tant travaillé, qui semble... veiller de loin :twisted: (oui, je me fais des idées, mais je sais que t'apprécies ça XD)

Chapitre plus court, certes, mais tout aussi intense et bien écrit que les autres !

A bientôt ;)
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par DanielPagés »

T'es énervante Coline... Tu dis que c'est beau ! Tu me donnes envie de lire.
Ben voilà j'ai lu !!!
Ok, c'est beau, même si je n'ai aucune idée de qui sont ces personages, c'est beau : la mer qui se fracasse le fleuve qui se déverse furieusement dedans... Et la flèche enflammée qui file vers la barque à la dérive...
De belles images !
Bravo, Sarah... et merci, Coline !!! :lol: ♡♡♡
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

#louji
— Tu ne suivais pas en cours ? Vilaine, va ! :lol:
— Oui, à moins de se faire tuer au combat (ou par une flèche empoisonnée, comme ça a failli lui arriver XD), elle peut vivre éternellement. Ça vaut pour tout les descendants de dieux des deux premières générations, pour les autres ça devient très vite plus… aléatoire, on va dire XD
Hihihi ! :twisted: (En vrai, je suis récemment repassée sur ces chapitres… et limite, je me dis qu'il n'y en a pas assez qui sont aussi dark que je les veux. Mais breeeef…)

louji a écrit :
CHAPITRE 10


Un vent froid, chargé d’iode, vint chatouiller mon visage, soulevant au passage des mèches de cheveux noirs pour les entraîner vers l’arrière. Le rugissement de la mer emplissait mes oreilles, bourdon constant rythmé par le va-et-vient des vagues qui venaient s’écraser sur les rochers, tandis que derrière moi, le portail émettait un crépitement inaudible :arrow: S'il est inaudible, comment peut-elle l'entendre ? :geek: Pour ma défense, j'ai oublié un "presque" XD. Mes bras nus étaient couverts de chair de poule, et c’était seulement par fierté que je ne claquais pas encore des dents. Je fis apparaître mon manteau en fourrure noire et cuir bouilli, l’enfilai en quatrième vitesse puis rabattis la capuche sur ma tête, avant de fouiller les poches à la recherche de mes gants.
J’étais déjà venue ici plusieurs fois, par principe, lors des cérémonies funéraires d’autres membres de la Confrérie, et la majeure partie du temps, il faisait plutôt beau. Mais pas aujourd’hui. Le ciel était couvert de nuages noirs, orageux et annonciateurs de pluie, et parfois, des grondements se faisaient entendre au loin. La mer semblait être faite d’acier liquide, sombre et agitée. Les vagues étaient hautes, et des gerbes d’écume fusaient à chaque fois que l’une d’entre elles était arrêtée par la roche. Je m’approchai encore davantage du bord, et un jet m’éclaboussa en plein visage. Je m’essuyai les yeux, fixai l’horizon encombré. J’avais toujours été spectatrice à ces cérémonies. Et j’avais toujours espéré ne pas devoir être celle qui allumerait la flamme. :arrow: La description de la mer est super chouette, on a l'impression d'y être ^-^ Merci, je me rappelle avoir bien planché dessus.


Une boîte en bois, avec un intérieur de velours, que je n’eus pas besoin – ni envie – d’ouvrir. Les Thor ne nous avaient restitué d’Ekrest que les cendres. Je me mordis les lèvres, continuai mon inspection. Une réplique de son épée favorite, ainsi que de son arc et de son carquois. Une armure en maille, quelques vêtements personnels retrouvés dans sa chambre. Un ordinateur portable et un téléphone – qui n’étaient pas les siens, mais laissés là pour la forme – et quelques lettres d’adieu venant d’amis proches. Pas la mienne. Je n’avais pas réussi. :arrow: Damn Ekrest, t'auras su fissurer le cœur de notre chère Lilith. Mais est-ce que t'es vraiment mort ? :?: Fissuré… ouais, actuellement, dans ce chapitre précis, c'est le bon mot.

La flèche dessina une parabole orangée dans le ciel gris, et se planta au centre de la barque. Les flammes prirent presque instantanément, gagnèrent l’ensemble de la structure en une fraction de secondes. Je lâchai l’arc presque sans m’en rendre compte, observant le feu consumer ce qu’il restait de mon mentor. Brièvement, dans la fumée, je crus voir la silhouette familière se dresser sur le pont, me fixer droit dans les yeux. Mais elle disparut aussi vite qu’elle était venue lorsqu’une langue de feu s’éleva à cet endroit, haute et claire. C'est très beau. On sent que tu as bien travaillé ce chapitre... Ça me donne pas spécialement envie de pleurer, mais je ressens comme un vide au cœur ! Ravie que ce soit le cas. Je ne voulais pas non plus verser dans le désespoir pleurnicheur, mais… bref. ^-^

| † | † |
Merci beaucoup, c'est vraiment une scène qui me tient à cœur. Je suis contente aussi qu'Ekrest donne cet impression « d'inconnu familier », si je puis dire, c'est vraiment l'effet recherché. Il est tout le temps là, à côté de Lilith, sans être vraiment là non plus.
En fait, c'est horrible, j'ai envie d'orienter tes recherches – il y a un ou deux indices qui traînent quelque part dans les chapitres déjà publiés – mais je n'ai pas envie de te spoiler la suite. Sauf que c'est incompatible. Du coup, à chaque fois, je commence à te répondre "regarde là et là", mais après, je change d'avis… agrh ! (#frustrée) :lol:


#Daniel
Danou ! J'arrête pas de te voir traîner dans le coin, c'est à la fois génial et frustrant parce que je me doute que tu n'as pas forcément le temps de lire… Du coup, c'est des espoirs-faux-espoirs… ^-^
Mais je suis ravie que les images t'aient plu ! :)
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :T'es énervante Coline... Tu dis que c'est beau ! Tu me donnes envie de lire.
Ben voilà j'ai lu !!!
Ok, c'est beau, même si je n'ai aucune idée de qui sont ces personages, c'est beau : la mer qui se fracasse le fleuve qui se déverse furieusement dedans... Et la flèche enflammée qui file vers la barque à la dérive...
De belles images !
Bravo, Sarah... et merci, Coline !!! :lol: ♡♡♡
Haha, désolée ! :P
M'enfin, c'était pas une tâche des plus ardues de lire ce bout de récit, non ? ;)
Bises !

vampiredelivres a écrit :#louji
— Tu ne suivais pas en cours ? Vilaine, va ! :lol:
— Oui, à moins de se faire tuer au combat (ou par une flèche empoisonnée, comme ça a failli lui arriver XD), elle peut vivre éternellement. Ça vaut pour tout les descendants de dieux des deux premières générations, pour les autres ça devient très vite plus… aléatoire, on va dire XD
Hihihi ! :twisted: (En vrai, je suis récemment repassée sur ces chapitres… et limite, je me dis qu'il n'y en a pas assez qui sont aussi dark que je les veux. Mais breeeef…)
- L'année dernière, hum, le premier mois, oui, après.... :roll: Disons que j'ai pas mal lu de bouquins à cette époque ! :lol:
- Hoho, très bien ! Donc Adam aussi est immortel (si c'est bien ce que tu veux dire par "deux premières générations" ? ^^)

C'est assez dark Sarah, t'inquiète pas :lol: Mais c'est vrai que tu pourrais faire encore plus cru, pour pousser le côté dark fantasy :)

- Oh, s'il y a un "presque", je comprends mieux alors :D
- Yep, ça se sent que tu l'as travaillée cette scène =)
- Non, puis c'est pas ton genre le "désespoir pleurnicheur", donc la scène ressort encore plus sincère et puissante ;)

Oui, c'est exactement ça, un "inconnu familier" :P
Hahaha, non, me dis rien, je veux avoir l'air (et me sentir) bête quand les choses de révéleront ! XD Ce sera bien fait pour ma pomme... je devine jamais rien dans les romans (ou films, etc...), alors la surprise est encore plus grande !
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par DanielPagés »

vampiredelivres a écrit :
#Daniel
Danou ! J'arrête pas de te voir traîner dans le coin, c'est à la fois génial et frustrant parce que je me doute que tu n'as pas forcément le temps de lire… Du coup, c'est des espoirs-faux-espoirs… ^-^
Mais je suis ravie que les images t'aient plu ! :)
Oui, je traîne toujours dans le coin vu que je suis abonné à ton histoire et chaque fois qu'il y a un comm je suis prévenu. Alors souvent je lis un petit morceau.
Je sais qu'il faudrait que je commence au début et que je lise l'ensemble, mais c'est assez compliqué de garder dans ma tête de nombreuses histoires. Et puis tu te débrouilles très bien toute seule ! :lol:
En ce moment je suis de près une histoire de Coline et celle de Vincent, que je suis depuis le début, c'est à peu près tout. Et puis je surveille les nouveautés, je jette un coup d’œil aux histoires qui débutent et je commente un peu celles qui m'accrochent. Je donne quelques conseils, souvent techniques, j'encourage et je laisse faire. Je culpabilise un peu de ne pas m'investir d'avantage, comme je le faisais au début où je corrigeais 5 ou 6 filles à la fois :shock: , mais bon, ça demande pas mal de concentration à suivre par épisode et à commenter intelligemment et puis, je n'ai pas que ça à faire aussi...
Je suis aussi quelques autres jeunes écrivains qui ne sont pas sur BN (ou qui n'y sont plus !!), je bosse un peu pour mon éditeur je suis souvent sur la route pour des salons et, parfois, même, j'écris !!! :lol:
Donc, en ce qui te concerne, un jour quand tu auras terminé ta 1e partie, je récupérerai le tout et je le lirai, tout à la suite...
Moualâ ! ;)
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

#louji
Oui, Adam est immortel aussi. Derrière, ça varie énormément (magie fluctuante et tout le bordel), mais les deux premières générations sont safe.
Oh, je pourrais encore, j'en suis sûre… :lol: On verra après les exas, si j'ai la foi d'en rajouter encore une couche…
Comme tu veux, je ne dirai rien. Mais du coup, ça risque d'être très drôle 8-)

#Daniel
Ne t'en fais pas, je comprends parfaitement :) Vincent… Vincent, faut que je m'y mette. Ils sont dans ma pile à lire depuis longtemps, ses Surplombs, mais je les garde pour les vacances, une fois que je serai plus tranquille.
Il paraît aussi que tu es écrivain à tes heures perdues… (il paraît :mrgreen: ) Non, franchement, prends ton temps, rien ne presse. La partie 1 sera terminée dans deux ou trois semaines, en principe, le temps de publier les deux derniers chapitres, ensuite je prends encore une pause pour finir mes exas et de corriger deux ou trois petits trucs dans la suite, et je reprends les publications. Et si j'arrive à la finir équations de maths, je laisserai une petite nouvelle traîner sur le forum.
Voilààà, merci beaucoup pour ton passage ! ♡
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par vampiredelivres »

CHAPITRE 11


Une main me secoua par l’épaule aux alentours de quatre heures du matin pour me tirer du profond sommeil dans lequel j’étais plongée. L’esprit en vrac, je mis quelques dizaines de secondes à faire sens de ce qui m’entourait, papillonnant des paupières dans la lumière rougeâtre du soleil déjà levé qui filtrait par ma fenêtre. Au-dessus de moi, le visage avenant, mais néanmoins sérieux, de Selvie guettait la moindre de mes réactions. Je poussai un grognement grincheux, rabattis ma couette sur ma tête.
— Debout espèce de marmotte ! On va virer Cobb de chez nous à coups de pieds et récupérer tes cent soixante-dix millions.
La mention de la somme parvint à m’arracher un sourire, je me redressai en position assise, frottai mes yeux encore bouffis de larmes et de sommeil. Vu les sillons de sel séché qui tiraient sur la peau de mes tempes, j’avais dû pleurer dans la nuit. Sincèrement, je ne m’en souvenais pas, mais je me rappelais avoir fait des cauchemars, chose qui ne m’était plus arrivée depuis des années.
Mais Selvigia ne me laissa pas le temps de faire le tri dans les souvenirs encore brumeux de la veille ; elle me tira debout, me poussa vers la salle de bains et claqua la porte derrière moi.
– Tu as dix minutes, on doit être chez Kaiser juste après !
Trop fatiguée pour râler, je ne songeai même pas à regarder mon téléphone pour la contredire. Cinq heures de sommeil entrecoupé de cauchemars, ce n’était pas exactement la recette d’une bonne nuit de repos ; j’avais l’impression de n’avoir réellement dormi que deux heures. Je pris une douche glacée en quatrième vitesse, le poil hérissé au contact du liquide sur ma tête, me lavai le visage à grand renfort d’eau, tentai une ombre de sourire face au miroir. Je n’y vis qu’une grimace, mais une grimace qui pouvait paraître convaincante si j’essayais vraiment.
Trois minutes avant la fin du temps imparti, j’étais dehors, propre et habillée. Selvigia m’adressa un sourire étincelant et me traîna hors de ma chambre sans même me laisser le temps de me demander si je voulais prendre quelque chose dans mon tiroir. Je souris en voyant sa bonne humeur, qui ferait du bien à l’ensemble de l’équipe. Pour ma part, je ne me sentais pas le courage de forcer une façade trop enjouée. De toute manière, les Loki qui bossaient généralement avec moi – ou qui avaient bossé avec Ekrest et moi par le passé – connaissaient mes états d’âme de maussade solitaire.
Les couloirs sombres du Manoir, éclairés par des veilleuses, grouillaient déjà de monde, mais tout le monde était silencieux dans les dortoirs communs du troisième étage. Comme nous vivions sur des horaires décalés, certains dormaient pendant que d’autres bossaient, et de fait, à part les mercredi soirs, un silence religieux était respecté dans les espaces de vie commune.
Au deuxième étage, nous toquâmes à la porte du bureau de Kaiser, qui vint nous ouvrir elle-même, et esquissa une ombre de sourire narquois en me voyant.
— Lilith, entre. Ça faisait longtemps…
Je souris à mon tour, ironique. Effectivement, moins de vingt-quatre heures, un record.
— Eva, je suppose que tu fais la RMC avec elle ?
Ma sœur acquiesça, mais ne franchit pas le seuil du bureau.
— Je vais m’occuper de ce qui reste. Lily, portail quatre.
— Noté, merci ! lui souris-je depuis l’intérieur alors qu’elle tournait les talons pour me laisser seule dans l’antre de la lionne.
Dès que la porte se fut refermée, Kaiser laissa échapper un long bâillement, preuve que ses nuits à elle n’avaient pas été plus reposantes que les miennes puis, plutôt que de s’installer directement à son bureau, elle alla vers l’autre coin de la pièce, meublé par trois fauteuils et une petite commode.
— Thé, café ? s’enquit-elle.
Je cillai, bâillai à mon tour.
— Thé.
— Jasmin, menthe, Earl Grey ?
Je faillis froncer les sourcils, perturbée par cet accueil presque familier, mais répondis tout de même :
— Menthe, merci.
Le temps que l’eau chauffe dans la bouilloire posée sur la commode, Kaiser revint face à moi, une ombre de sourire aux lèvres, pianota rapidement sur le clavier de son ordinateur portable, qui venait d’apparaître dans ses mains.
— J’ai pensé à une mission qui t’éloignerait pour un moment, histoire de… calmer un peu les tensions. Je te laisse deviner la scène à laquelle j’ai eu le droit hier.
J’opinai du chef. Je ne savais pas combien de temps j’allais pouvoir supporter Levi sans vouloir l’étriper à nouveau. Pas longtemps, probablement. Et la réciproque était vraie aussi.
Sauf que, si ça continuait, le Manoir se diviserait totalement et notre conflit deviendrait une véritable guerre civile. Il y avait déjà eu quelques cas dans ce genre par le passé, et ça n’avait jamais rien donné de bon.
Kaiser tourna son écran pour me permettre de consulter les fichiers ouverts : un résumé de rapports émanant de nos bases les moins utilisées, dont les commandants locaux se plaignaient de l’inefficacité de leurs troupes et, associé à cela, un tableau rempli de chiffres.
— Un camp d’entraînement, acquiesçai-je.
— Tu seras en charge. Supervision et examens finaux.
Je consultai le nombre d’instructeurs présents. Trois.
— Je veux que tous les membres soient polyvalents. Et au plus vite.
Encore une fois, je hochai la tête. La Confrérie répartissait ses membres en groupes armés en fonction de leur spécialité. Les pyromages et les illusionnistes se focalisaient respectivement sur la magie de feu, notre élément de prédilection, et les illusions visuelles ou auditives. Les francs-tireurs, eux, étaient bien plus axés sur les assauts physiques, et avaient la même formation standard qu’un bon escadron de militaires humains. Bien sûr, chaque Loki avait une formation de base dans tous les domaines, mais il choisissait de se spécialiser ensuite en fonction de sa puissance magique.
— Date de départ ? demandai-je.
— Le stage commence dans une semaine. Je préfèrerais que tu partes un peu plus tôt pour que tu prennes tes marques avec les entraîneurs et définisses le programme. Mais c’est comme tu préfères, pour le jour précis.
— Et pour l’examen final ?
— À ta guise. Je veux juste voir des dommages dans le camp d’en face.
Elle sourit, et moi aussi. Là, ça devenait vraiment intéressant. J’avais le champ libre pour attaquer n’importe quel groupe ase ou vane avec – nouveau regard au fichier – soixante recrues entraînées préalablement par mes soins. Les coins de mes lèvres s’étirèrent jusqu’à mes oreilles quand mon imagination décolla en flèche vers les limbes des horreurs qu’on pouvait infliger à nos ennemis.
Mais je n’eus pas beaucoup de temps pour y songer, Kaiser enchaîna très vite sur un tout autre sujet, me ramenant à la réalité d’un simple appel.
— Lilith ?
Je relevai la tête, interpellée par la nuance de sa voix, entre curiosité et discrète préoccupation.
— Oui ?
— Récemment, j’ai voulu accéder à certains fichiers confidentiels rédigés par Ekrest, mais il les a tous cryptés, et même nos meilleurs informaticiens n’arrivent à rien.
La simple mention du nom provoqua une torsion dans mon estomac, je me retins de me mordre l’intérieur des joues.
— Je n’ai pas les codes, répondis-je à la question muette. Je peux essayer, bien sûr, mais… très sincèrement, je doute de pouvoir y arriver.
Elle acquiesça, apparemment dépitée.
— Je te ferai passer ça quand tu rentreras.
En voyant son air ennuyé, je proposai :
— Vous pouvez toujours le faire maintenant. J’aurai l’occasion de me pencher dessus pendant le prochain mois.
Je fis apparaître mon ordinateur d’une décharge de magie, tapai mon mot de passe et le lui tendis. Kaiser m’adressa un sourire reconnaissant, connecta les deux appareils et lança le transfert des données, puis alla chercher le thé. Trois petites minutes de silence plus tard – durant lesquelles je ne fis rien à part souffler sur la vapeur qui s’échappait de la tasse – la commandante me rendait mon ordinateur, et fouillait dans son tiroir, pour en sortir une petite clé USB.
— On a aussi trouvé ça dans ce qu’il avait laissé dans sa chambre, dit-elle en me la tendant. J’ai pensé que tu aimerais peut-être l’avoir.
Je la récupérai précautionneusement. Noire unie, minuscule, je la lui avais offerte des années plus tôt, après ma septième mission en solo, quand j’avais dû officiellement marquer la fin de mon apprentissage avec lui. Un dernier cadeau, un dernier souvenir d’années passées exclusivement sous sa tutelle, avant le grand saut dans le monde sauvage de mes frères et sœurs. Une époque que je regrettais décidément trop.
— Merci, murmurai-je.
Avec une volute de brume échappée de mes doigts, je dessinai dans l’air un L enfermé dans un cercle et apposai cette marque sur la clé. Si elle n’y fit aucun signe visible, je sentis en revanche la liaison s’établir. C’était une façon de marquer les objets ; ainsi, je pouvais les faire apparaître et disparaître à volonté, sans avoir besoin de les ranger ou de les avoir sur moi en permanence. C’était notamment le cas pour mon téléphone, mon ordinateur, mes armes, la majorité de mes vêtements, et maintenant cette clé.
Puis, d’une décharge, je la fis disparaître.
De nombreux théoriciens s’étaient déjà demandés où partaient les objets ainsi marqués. Et, même après trois millénaires de recherches, la question demeurait sans réponse. On savait juste qu’ils n’étaient nulle part dans notre monde connu et tangible. Est-ce qu’ils flottaient dans les restes du Ginnungagap, le néant primitif ? Est-ce qu’ils orbitaient autour de Midgard ? Est-ce qu’ils étaient rangés quelques part dans les méandres de l’Yggdrasil, le frêne qui maintenait les Neuf Mondes en cohésion ? Personne ne savait.
Je soufflai sur mon thé en réfléchissant, pris une petite gorgée, notai le regard attentif de Kaiser sans m’en formaliser. Depuis le temps que je la connaissais, j’avais pris l’habitude qu’elle me surveille à chaque instant. Des fois, je me demandais même si elle s’en rendait réellement compte, ou si c’était juste un réflexe pour elle de jauger ceux qui lui faisaient face.
— Vous n’auriez pas du sucre ? fis-je en fronçant les sourcils.
Ma cheffe se redressa de son siège, alla chercher un petit bol de cubes bruns, qu’elle me tendit. Dès que j’en eus dissous deux, le goût un brin trop amer du thé disparut, et je me brûlai légèrement la langue en avalant presque la moitié d’une traite.
— Je tiens aussi à te dire que tu as toute ma sympathie, et mes condoléances pour Ekrest. Sa mort était un tragique incident, mais les Thor paieront.
Ses yeux turquoise, fichés dans les miens, brillaient de sincérité contenue. Je hochai la tête, la gorge nouée, tapotant du bout de mes ongles rongés contre la tasse de porcelaine, avalai encore un peu de thé, incapable de dire quoi que ce soit. Il n’y avait plus rien à dire. Il fallait que je fasse mon deuil, fin de l’histoire.
Et Loki savait combien accepter cette simple idée me faisait mal.

Dix minutes, et quelques politesses plus tard, j’avais passé le portail quatre, et j’émergeais dans une petite base en banlieue stockholmoise, encore une fois dans un parking souterrain. Je fus la dernière à sauter à l’avant du petit fourgon blindé, sur le siège passager, signalai le départ à un Loki assis sur le siège conducteur qu’il me semblait avoir déjà rencontré – mais c’était difficile à déterminer. Je m’affalai sur le siège, fermai les yeux, et me mis en veilleuse pour les trois quarts d’heure que nous prendrait le trajet. La fatigue de ma nuit non achevée reprenait ses droits ; je somnolais, l’esprit perdu dans la brume. Même si je percevais encore les cahots de la route, les virages que le chauffeur prenait à une vitesse indécente, j’étais à la limite de sombrer ; je devais lutter pour rester dans cette étrange lande, entre conscience et inconscience.
Un bâillement m’échappa lorsque le véhicule s’arrêta enfin, j’ouvris les yeux avec difficulté, regardai en premier lieu l’horloge analogique. Elle indiquait cinq heures pile, preuve que Selvigia m’avait réveillée en avance. Je grognai, grincheuse, sautai au sol et agitai les doigts pour couvrir la zone d’une illusion rapide, bâclée, mais qui suffirait le temps de décharger notre « colis », puis allai ouvrir l’arrière du fourgon, tandis que le conducteur restait là où il était et laissait le moteur tourner.
Du compartiment fermé jaillit une quinzaine d’enfants de Loki, tous vêtus de noir, casqués et armés comme un commando de forces spéciales. À leur suite, Selvigia se leva, et poussa Séraphin vers la sortie. Un sac noir sur le visage, les mains liées dans le dos, il ne put faire autre chose que rater la marche… et s’affaler sur moi. Je grognai, pliai le genou, manquai tout juste de finir les quatre fers en l’air, mais parvins à encaisser le choc. Les deux soldats les plus proches attrapèrent le fils de Týr par les épaules, le relevèrent sans douceur. Il gémit, mais ne dit rien, probablement incapable de parler avec ses lèvres tuméfiées.
Je poussai un soupir, me redressai, regardai autour de moi. Nous étions dans le parking d’un petit café, notre fourgon blanc se faisant admirablement passer pour un véhicule de livraison classique. Aux yeux de tout observateur extérieur, nous étions un groupe d’employés en train de décharger des caisses dépourvues de marques.
Selvigia fit apparaître un trousseau de clés, ouvrit la porte de secours, et nous mena à travers les cuisines encore désertes jusqu’au couloir d’entrée principal. En effet, l’ensemble du bâtiment, certes occupé majoritairement par des humains, appartenait à la Confrérie. Il n’y avait qu’un petit deux pièces inhabité au deuxième, vide de presque tout ameublement, dont l’avantage non négligeable était d’avoir une porte et des stores blindés.
Une fois sur place, accompagnée de trois de mes hommes, je fis les vérifications de routine. L’un d’entre eux, métamorphosé en chien, passa la pièce au crible à la recherche d’explosifs. Un autre, aidé d’un détecteur de radiations, scanna tous les murs, tandis que le dernier s’occupait de vérifier les conduits d’aération, à la recherche de potentielles armes chimiques. Pour ma part, détecteur magique en main, je fis aussi le tour des deux petites pièces vides, sans oublier la salle de bains vétuste aux carreaux grisâtres. L’ensemble du bâtiment n’avait que peu de charme de l’intérieur, avec ses escaliers grinçants et ses murs décrépis, mais il avait aussi très peu de valeur monétaire, et beaucoup d’occupants humains, ce qui en faisait un lieu de rencontre idéal. Après tout, nous n’allions pas investir dans un endroit qui pouvait exploser au moindre incident diplomatique…
Les lassantes vérifications de l’intérieur exécutées, je pivotai vers Selvie. Elle était seule, désormais, à veiller sur Séraphin. Le reste de l’équipe s’était certainement dispersé dans les étages, mais je n’y avais pas fait attention. Je lui fis un signe de tête, l’entraînai dans le couloir, tandis que le Loki planté dans l’embrasure prenait le relais pour Séraphin et le faisait asseoir sur l’unique tabouret des deux pièces.
— Tu t’occupes du terrain ? me murmura-t-elle dans un souffle.
— Je préfère, oui. Un dernier coup d’œil à Cobb ?
Elle me rendit un sourire entendu. Ensemble, nous fîmes apparaître des casques identiques à ceux de nos soldats, noirs, à visière sans tain, directement sur nos têtes, puis nous dirigeâmes vers le prisonnier. Je virai le sac noir d’un geste ferme. Le Týr tressaillit, son regard d’acier liquide voletant quelques instants un peu partout avant de se fixer sur moi. Cachée derrière ma visière, j’eus l’occasion d’admirer l’œuvre d’art qu’était son visage bouffi. Bleu, violet, jaune, c’était un magnifique tableau, tout en dégradés et en reliefs. Mon talent, mais pas uniquement. Les gardes de la prison avaient de quoi se vanter, eux aussi.
J’esquissai une ombre de sourire satisfait, vérifiai la position de son cache oreilles, adapté pour qu’il n’entende rien, puis remis le sac sur sa tête, voilant sa vision.
— Si les siens le reconnaissent, ce sera un miracle… glissa Selvie sur la fréquence qu’elle partageait uniquement avec moi. Ils vont râler.
— C’est bon, c’est pas comme si on avait vendu ses organes, non plus…
Un léger ricanement nous échappa à cette pensée, puis Selvigia reprit :
— Bref. Vas-y. Fréquence quarante-trois pour le canal commun. Je m’occupe d’appeler les Týr, ils vont rappliquer dans une vingtaine de minutes, à mon avis.
Je pianotai en morse le nombre qu’elle venait de me donner sur un pavé tactile à la base de mon casque, basculai sur la fréquence des troupes, tapotai l’épaule de ma meilleure amie pour la remercier de faire ça avec moi, et descendis vérifier le rez-de-chaussée.
Je localisai deux des miens, postés près de la porte par laquelle nous étions entrés, deux autres en train de faire des rondes dans le restaurant encore vide, fusils dans les mains en position de repos. J’allai me camper près de la fenêtre, jetai un regard dehors. La petite place, située en plein cœur de Stockholm, était encore déserte, même si des lumières étaient déjà allumées aux fenêtres, et des silhouettes derrière les rideaux vaquaient déjà à leurs occupations matinales, sans avoir la moindre idée de ce qui se tramait à quelques pas de chez eux. Dans un peu moins d’une heure, les panneaux « fermé » des cafés comme celui-ci se retourneraient, les gens commenceraient à courir dans tous les sens. Il fallait que ce soit fini d’ici là, pour éviter d’éventuels dommages collatéraux.
Je me mordillai les lèvres, souvenirs se bousculant aux portes de ma mémoire, bataillant pour faire entendre leurs voix. Évidemment, tous ne concernaient qu’une seule personne, la seule qui était absente aujourd’hui. Un goût amer dans la gorge, je comptai les secondes qui s’égrenaient lentement, comme j’avais pris l’habitude de le faire avec lui.
Sa présence familière à mes côtés me manquait. La certitude qu’il veillait sur moi me manquait. Je ne comptais plus le nombre d’opérations que nous avions exécutées ensemble, ne serait-ce que jusqu’à mes dix ans, quand j’étais officiellement sous sa tutelle. Des images flashèrent devant mes yeux perdus sur les pavés inégaux de la place, charriant souvenirs et regrets d’un temps désormais perdu. Front pressé contre mon casque, casque pressé contre la vitre, je les repoussai une à une, aiguillée par la sourde douleur qui faisait pulser le sang dans mes veines.

| † | † |

<= Bon. Ce chapitre est plus massif que prévu, je me sens presque obligée de le couper en deux… *soupir*
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 06 mars, 2020 8:49 pm, modifié 3 fois.
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
CHAPITRE 11


Une main me secoua par l’épaule aux alentours de quatre heures du matin pour me tirer du profond sommeil dans lequel j’étais plongée. L’esprit en vrac, je mis quelques dizaines de secondes à faire sens de ce qui m’entourait, papillonnant des paupières dans la lumière rougeâtre du soleil déjà levé qui filtrait par ma fenêtre. Au-dessus de moi, le visage avenant, mais néanmoins sérieux, de Selvie guettait la moindre de mes réactions. Je poussai un grognement grincheux, rabattis ma couette sur ma tête.
— Marmotte, debout ! On va virer Cobb de chez nous à coups de pieds et récupérer tes cent soixante-dix millions.
La mention de la somme parvint à m’arracher un sourire, je me redressai en position assise, frottai mes yeux encore bouffis de larmes et de sommeil. Vu les sillons salés que je sentais près de mes tempes, qui tiraient légèrement sur ma peau, j’avais dû pleurer dans la nuit. Sincèrement, je ne m’en rappelais pas, mais je me rappelais :arrow: Petite répétition (faites exprès ?) avoir fait des cauchemars, chose qui ne m’était plus arrivée depuis des années.
Mais Selvigia ne me laissa pas le temps de faire le tri dans les souvenirs encore brumeux de la veille ; elle me tira debout, me força à me diriger vers la salle de bains, claqua la porte derrière moi.
— Tu as dix minutes, on doit être chez Kaiser juste après !
Trop fatiguée pour râler, je ne songeai même pas à regarder mon téléphone pour la contredire. Cinq heures de sommeil entrecoupé de cauchemars, ce n’était pas exactement la recette d’une bonne nuit de repos. Je pris une douche glacée en quatrième vitesse, me lavai le visage à grand renfort d’eau, tentai une ombre de sourire face au miroir. Je n’y vis qu’une grimace, mais une grimace qui pouvait paraître convaincante si j’essayais vraiment.
Trois minutes avant la fin du temps imparti, j’étais dehors, propre et habillée. Selvigia m’adressa un sourire étincelant, et me traîna hors de ma chambre. Je souris en voyant qu’elle était de si bonne humeur, ça changerait les autres Loki de la mission de mes états d’âme de maussade solitaire. :arrow: J'ai trouvé la phrase un peu compliquée à comprendre comme ça, peut-être manque-t-il une virgule ? =) Peut-être qu’elle se forçait un peu, jute pour que je ne déprime pas, mais même si c’était le cas, je n’allais pas lui en vouloir.
Le Manoir était silencieux, ses couloirs de marbre noir à peine éclairés par les veilleuses. Il n’y avait quasiment personne, à cette heure-ci, à part quelques paires de prunelles turquoise qui sortaient des dortoirs communs du troisième étage ; mon groupe de mission en train de se préparer.
Au deuxième étage, nous toquâmes à la porte du bureau de Kaiser, qui vint nous ouvrir elle-même, et esquissa une ombre de sourire narquois en me voyant.
— Lilith, entre. Ça faisait longtemps…
Je souris à mon tour, ironique. Effectivement, moins de vingt-quatre heures, un record.
— Selvigia, je suppose que tu fais la RMC avec elle ?
Ma sœur acquiesça, mais ne franchit pas le seuil du bureau.
— Je vais m’occuper de ce qui reste. Lily, portail quatre.
— Noté, merci ! lui souris-je depuis l’intérieur alors qu’elle tournait les talons pour me laisser seule dans l’antre de la lionne.
Dès que la porte se fut refermée, Kaiser laissa échapper un long bâillement, preuve que ses nuits à elle n’avaient pas été reposantes non plus, puis, plutôt que de s’installer directement à son bureau, elle alla vers l’autre coin de la pièce, là où étaient situés les canapés et une petite commode.
— Thé, café ? s’enquit-elle.
Je cillai, bâillai à mon tour.
— Thé.
— Jasmin, menthe, Earl Grey ?
Je faillis froncer les sourcils, perturbée par cet accueil presque familier, mais répondis tout de même :
— Menthe, merci.
Le temps que l’eau chauffe dans la bouilloire posée sur la commode, Kaiser revint face à moi, une ombre de sourire aux lèvres, pianota rapidement sur son clavier.
— J’ai pensé à une mission qui t’éloignerait pour un moment, histoire de… calmer un peu les tensions. Je te laisse deviner la scène à laquelle j’ai eu le droit hier.
J’opinai du chef. Je ne savais pas combien de temps j’allais pouvoir supporter Levi sans vouloir l’étriper à nouveau. Pas longtemps, probablement. Et la réciproque devait être vraie aussi, vu la grimace de la commandante. Si ça continuait, le Manoir se diviserait et notre conflit deviendrait une véritable guerre civile.
Kaiser me fit signe de passer derrière le bureau. Je m’exécutai, jetai un long regard au fichier ouvert sur son ordinateur. Un résumé de rapports émanant de nos bases les moins utilisées, dont les commandants locaux se plaignaient de l’inefficacité de leurs troupes. Et, associé à cela, un tableau rempli de chiffres.
— Un camp d’entraînement, acquiesçai-je.
— Tu seras en charge. Supervision et examens finaux.
Je consultai le nombre d’instructeurs présents. Trois.
— Je veux que tous les membres soient polyvalents. Et au plus vite.
Encore une fois, je hochai la tête. La Confrérie répartissait ses membres en groupes armés en fonction de leur spécialité. Les pyromages :arrow: J'adore le nom ! :) se focalisaient sur la magie de feu, notre élément de prédilection. Les francs-tireurs, comme on les surnommait, étaient de très bons combattants au corps-à-corps, mais aussi d’excellents snipers. Les illusionnistes n’avaient pas besoin d’être présentés, leur nom était plus qu’équivoque. Bien sûr, chaque membre avait une formation de base dans tous les domaines, mais il choisissait de se spécialiser ensuite. Ou pas, d’ailleurs, comme moi.
— Date de départ ? demandai-je.
— Le stage commence dans une semaine. Je préfèrerais que tu partes un peu plus tôt pour que tu prennes tes marques avec les entraîneurs et définisses le programme. Mais c’est comme tu préfères, pour le jour précis.
— Et pour l’examen final ?
— À ta guise. Je veux juste voir des dommages dans le camp d’en face.
Elle sourit, et moi aussi. Là, ça devenait vraiment intéressant. J’avais le champ libre pour attaquer n’importe quel groupe ase ou vane avec – nouveau regard au fichier – soixante recrues entraînées préalablement par mes soins. Les coins de mes lèvres s’étirèrent presque jusqu’à mes oreilles. Mon imagination, même si tôt le matin, décolla en flèche vers les limbes des horreurs qu’on pouvait infliger à nos ennemis.
Mais je n’eus pas beaucoup de temps pour y songer, Kaiser enchaîna très vite sur un tout autre sujet, me ramenant à la réalité d’un simple appel.
— Lilith ?
Je relevai la tête, interpellée par la nuance de sa voix, entre curiosité et discrète préoccupation.
— Oui ?
— Récemment, j’ai voulu accéder à certains fichiers confidentiels rédigés par Ekrest. Sauf qu’il les a tous encryptés ; même nos meilleurs informaticiens n’arrivent à rien.
La simple mention du nom provoqua une torsion dans mon estomac, je me retins de me mordre l’intérieur des joues.
— Je n’ai pas les codes, répondis-je à la question muette. Je peux essayer, bien sûr, mais… très sincèrement, je doute de pouvoir y arriver.
Elle acquiesça, apparemment dépitée.
— Je te ferai passer ça quand tu rentreras.
En voyant son air ennuyé, je proposai :
— Vous pouvez toujours le faire maintenant. J’aurai l’occasion de me pencher dessus pendant le prochain mois.
Je fis apparaître mon ordinateur d’une décharge de magie, tapai mon mot de passe et le lui tendis. Kaiser m’adressa un sourire reconnaissant, connecta les deux appareils et lança le transfert des données, puis alla chercher le thé. Trois petites minutes de silence plus tard – durant lesquelles je ne fis rien à part souffler sur la vapeur qui s’échappait de la tasse – la commandante me rendait mon ordinateur, et fouillait dans son tiroir, pour en sortir une petite clé USB.
— On a aussi trouvé ça dans ses affaires, dit-elle en me la tendant. J’ai pensé que tu aimerais peut-être l’avoir.
Je la récupérai précautionneusement. Noire unie, minuscule, je la lui avais offerte des années plus tôt, après ma septième mission en solo, quand j’avais dû officiellement marquer la fin de mon apprentissage avec lui. Un dernier cadeau, un dernier souvenir d’années passées exclusivement sous sa tutelle, avant le grand saut dans le monde sauvage de mes frères et sœurs. Une époque que je regrettais décidément trop souvent. :arrow: Damn, tu lui as offert juste un clef USB ? Vide ? C'est culotté (tu crois que mon père accepterait le même cadeau pour dimanche prochain ? :lol: )
— Merci, murmurai-je.
Avec une volute de brume échappée de mes doigts, je dessinai dans l’air un L enfermé dans un cercle, qui ressemblait beaucoup à un D majuscule, et j’apposai cette marque sur la clé. Si elle n’y fit aucun signe visible, je sentis en revanche la liaison s’établir. C’était une façon de marquer les objets ; ainsi, je pouvais les faire apparaître et disparaître à volonté, sans avoir besoin de les ranger ou de les avoir sur moi en permanence. C’était notamment le cas pour mon téléphone, mon ordinateur, mes armes, la majorité de mes vêtements, et maintenant cette clé.
Puis, d’une décharge, je la fis disparaître.
De nombreux théoriciens s’étaient déjà demandés où partaient les objets ainsi marqués. Et, même après trois millénaires de recherches, la question demeurait sans réponse. On savait juste qu’ils n’étaient nulle part dans notre monde connu et tangible. Est-ce qu’ils flottaient dans les restes du Ginnungagap, le néant primitif ? Est-ce qu’ils orbitaient autour de Midgard ? Est-ce qu’ils étaient rangés quelques part dans les méandres de l’Yggdrasil, le frêne qui maintenait les Neuf Mondes en cohésion ? Personne ne savait.
Je soufflai sur mon thé en réfléchissant, pris une petite gorgée, notai le regard attentif de Kaiser sans m’en formaliser. Depuis le temps que je la connaissais, j’avais pris l’habitude qu’elle me surveille à chaque instant. Des fois, je me demandais même si elle s’en rendait réellement compte, ou si c’était juste un réflexe pour elle que de jauger ceux qui lui faisaient face.
— Vous n’auriez pas du sucre ? fis-je en fronçant les sourcils.
Ma cheffe se redressa de son siège, alla chercher un petit bol de cubes bruns, qu’elle me tendit. Dès que j’en eus dissous deux, le goût un brin trop amer du thé disparut, et je me brûlai légèrement la langue en avalant presque la moitié d’une traite.
— Je tiens aussi à te dire que tu as toute ma sympathie, et mes condoléances pour Ekrest. Sa mort était un tragique incident, mais nous aurons l’occasion de la faire payer aux Thor un jour prochain.
Ses yeux turquoise, fichés dans les miens, brillaient de sincérité contenue. Je hochai la tête, la gorge nouée, tapotant du bout de mes ongles rongés contre la tasse de porcelaine, avalai encore un peu de thé, incapable de dire quoi que ce soit. Il n’y avait plus rien à dire. Il fallait que je fasse mon deuil, fin de l’histoire.
Et Loki savait combien accepter cette simple idée me faisait mal.

Dix minutes, et quelques politesses plus tard, j’avais passé le portail quatre, et j’émergeais dans une petite base en banlieue stockholmoise, encore une fois dans un parking souterrain. Je fus la dernière à sauter à l’avant du petit fourgon blindé, sur le siège passager. Un Loki qu’il me semblait avoir déjà rencontré – mais c’était difficile à déterminer – conduisait. Je m’affalai sur le siège, fermai les yeux, et me mis en veilleuse pour les trois quarts d’heure que nous prendrait le trajet. La fatigue de ma nuit non achevée reprenait ses droits ; je somnolais, l’esprit perdu dans la brume. Même si je percevais encore les cahots de la route, les virages que le chauffeur prenait à une vitesse indécente, j’étais à la limite de sombrer ; je devais lutter pour rester dans cette étrange lande, entre conscience et inconscience.
Un bâillement m’échappa lorsque le véhicule s’arrêta enfin, j’ouvris les yeux avec difficulté, regardai en premier lieu l’horloge analogique. Elle indiquait cinq heures pile, preuve que Selvigia m’avait réveillée en avance. Je grognai, grincheuse, sautai au sol et agitai les doigts pour couvrir la zone d’une illusion rapide, bâclée mais qui suffirait le temps de décharger notre « colis ». Puis, j’allai ouvrir l’arrière du fourgon, tandis que le conducteur restait là où il était, laissant le moteur tourner.
Du compartiment fermé jaillit une quinzaine d’enfants de Loki, tous vêtus de noir, casqués et armés comme un commando de forces spéciales. À leur suite, Selvigia se leva, et poussa Séraphin vers la sortie. Un sac noir sur le visage, mains liées, il ne put faire autrement que de rater la marche… et de s’affaler sur moi :arrow: Rhô, ça t'a amusé d'écrire ça, hein Sarah ? :lol: . Je grognai, pliai le genou, manquai tout juste de finir les quatre fers en l’air, mais parvins à encaisser le choc. Les deux soldats les plus proches attrapèrent le fils de Týr par les épaules, le relevèrent sans douceur. Il gémit, mais ne dit rien, probablement incapable de parler avec ses lèvres tuméfiées.
Je poussai un soupir, me redressai, regardai autour de moi. Nous étions dans le parking d’un petit café, notre fourgon blanc se faisant admirablement passer pour un véhicule de livraison classique, mon illusion nous faisant passer pour des humains occupés à décharger des sacs blancs. L’un des soldats sortit de sa poche un trousseau de clés, ouvrit la porte de secours, nous mena à travers les cuisines encore désertes jusqu’au couloir d’entrée principal. Si la base du bâtiment était un café, les deux étages au-dessus étaient habités, et l’un de ces appartements au deuxième, appartenait à la Confrérie. Un petit deux pièces, vide de presque tout ameublement, dont l’avantage non négligeable était d’avoir une porte et des stores blindés.
Une fois sur place, je fis moi-même les vérifications de routine, puis jetai un regard à Selvie. Elle hocha la tête, me prit à part dans le couloir, tandis que nos hommes se répartissaient en silence dans tout le bâtiment.
— Tu t’occupes du terrain ? murmura-t-elle dans un souffle.
— Je préfère, oui.
Elle me rendit un sourire entendu. Ensemble, nous fîmes apparaître des casques, identiques à ceux des soldats, noirs, à visière sans tain, directement sur notre tête, puis nous dirigeâmes vers Séraphin, assis sur un tabouret, face au mur, mains menottées dans le dos. Le soldat qui le surveillait recula d’un pas sans un mot. Je virai le sac noir d’un geste ferme. Le Týr tressaillit, son regard d’acier liquide voletant quelques instants un peu partout avant de se fixer sur moi. Cachée derrière ma visière, j’eus l’occasion d’admirer l’œuvre d’art qu’était son visage bouffi. Bleu, violet, jaune, c’était un joli tableau, tout en dégradés et en reliefs. Les gardes et moi l’avions bien amoché avant son départ, comme l’exigeait la tradition. J’esquissai une ombre de sourire satisfait, vérifiai la position de son cache oreilles, adapté pour qu’il n’entende rien, puis remis le sac sur sa tête, voilant sa vision.
— Si les siens le reconnaissent, ce sera un miracle… fit Selvie sur la fréquence qu’elle partageait uniquement avec moi. Ils vont râler.
— C’est bon, c’est pas comme si on avait vendu ses organes, non plus…
Un léger ricanement nous échappa à cette pensée, puis Selvie reprit :
— Bref. Vas-y. Fréquence quarante-trois, pour le canal commun. Je m’occupe d’appeler les Týr, ils vont rappliquer dans une vingtaine de minutes, à mon avis.
Je pianotai en morse le nombre qu’elle venait de me donner sur un pavé tactile à la base de mon casque, basculai sur la fréquence des troupes, tapotai l’épaule de ma meilleure amie pour la remercier de faire ça avec moi, et m’éloignai.
En solo – parce que j’avais perdu l’habitude de bosser avec plus de deux personnes à la fois – j’allai vérifier le rez-de-chaussée. Je localisai deux des miens, postés près de la porte par laquelle nous étions entrés, deux autres en train de faire des rondes dans le restaurant encore vide fusils dans les mains en position de repos :arrow: Manque une virgule ;). J’allai me camper près de la fenêtre, jetai un regard dehors. La petite place, en plein cœur de Stockholm, était encore déserte, même si des lumières étaient déjà allumées aux fenêtres, et des silhouettes derrière les rideaux vaquaient déjà à leurs occupations matinales, sans avoir la moindre idée de ce qui se tramait à quelques pas de chez eux.
Dans un peu moins d’une heure, les panneaux « fermé » des cafés comme celui-ci se retourneraient, les gens commenceraient à courir dans tous les sens. Il fallait que ce soit fini d’ici là, pour éviter d’éventuels dommages collatéraux.
Je me mordillai les lèvres, souvenirs se bousculant aux portes de ma mémoire, bataillant pour faire entendre leurs voix. Évidemment, tous ne concernaient qu’une seule personne, celle qui était absente aujourd’hui, et qui le serait désormais toujours. Un goût amer dans la gorge, je comptai les secondes qui s’égrenaient lentement, comme j’avais pris l’habitude de le faire avec lui.
Sa présence familière à mes côtés me manquait. L’impression de le savoir en train de veiller sur moi me manquait. Je ne comptais plus le nombre d’opérations que nous avions exécutées ensemble, ne serait-ce que jusqu’à mes dix ans, quand j’étais officiellement sous sa tutelle. Des images flashèrent devant mes yeux perdus sur les pavés inégaux de la place, charriant souvenirs et regrets d’un temps désormais perdu. Front pressé contre mon casque, casque pressé contre la vitre, je les repoussai une à une, aiguillée par la sourde douleur qui faisait pulser le sang dans mes veines.

| † | † |


Bon. Ce chapitre est plus massif que prévu, je me sens presque obligée de le couper en deux… *soupir*
Bon, je suis un peu paumée, tes examens c'est la semaine pro ou c'était cette semaine ? :?

Autrement, ton écriture est toujours aussi fluide et bien travaillée, chapeau ! :D
Je pressens une vraie merde pour cet échange de prisonniers, bon sang :lol: D'ailleurs, tu peux donner unes estimation d'où on se trouve sur l'avancée du tome 1 là ? =D

Je trouve rien à redire, si ce n'est les 'tites remarques de pinaillerie que j'ai faites :roll: Les émotions de Lilith sont toujours aussi bien transmises, ce qui donne toujours plus de profondeur au personnage... ;)

A bientôt (ouais, totalement pas inspirée, je reconnais :? ) !
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
CHAPITRE 11


La mention de la somme parvint à m’arracher un sourire, je me redressai en position assise, frottai mes yeux encore bouffis de larmes et de sommeil. Vu les sillons salés que je sentais près de mes tempes, qui tiraient légèrement sur ma peau, j’avais dû pleurer dans la nuit. Sincèrement, je ne m’en rappelais pas, mais je me rappelais :arrow: Petite répétition (faites exprès ?) Pas nécessairement, non. Merci ! avoir fait des cauchemars, chose qui ne m’était plus arrivée depuis des années.
Mais Selvigia ne me laissa pas le temps de faire le tri dans les souvenirs encore brumeux de la veille ; elle me tira debout, me força à me diriger vers la salle de bains, claqua la porte derrière moi.

Trois minutes avant la fin du temps imparti, j’étais dehors, propre et habillée. Selvigia m’adressa un sourire étincelant, et me traîna hors de ma chambre. Je souris en voyant qu’elle était de si bonne humeur, ça changerait les autres Loki de la mission de mes états d’âme de maussade solitaire. :arrow: J'ai trouvé la phrase un peu compliquée à comprendre comme ça, peut-être manque-t-il une virgule ? =) Je sais. Mais j'arrive pas à la tourner différemment, ça donne des trucs moches. Enfin bon, je me repencherai dessus quand j'aurai fini mes exas, merci pour la remarque :) Peut-être qu’elle se forçait un peu, jute pour que je ne déprime pas, mais même si c’était le cas, je n’allais pas lui en vouloir.

Encore une fois, je hochai la tête. La Confrérie répartissait ses membres en groupes armés en fonction de leur spécialité. Les pyromages :arrow: J'adore le nom ! :) ;) se focalisaient sur la magie de feu, notre élément de prédilection. Les francs-tireurs, comme on les surnommait, étaient de très bons combattants au corps-à-corps, mais aussi d’excellents snipers. Les illusionnistes n’avaient pas besoin d’être présentés, leur nom était plus qu’équivoque. Bien sûr, chaque membre avait une formation de base dans tous les domaines, mais il choisissait de se spécialiser ensuite. Ou pas, d’ailleurs, comme moi.

Je la récupérai précautionneusement. Noire unie, minuscule, je la lui avais offerte des années plus tôt, après ma septième mission en solo, quand j’avais dû officiellement marquer la fin de mon apprentissage avec lui. Un dernier cadeau, un dernier souvenir d’années passées exclusivement sous sa tutelle, avant le grand saut dans le monde sauvage de mes frères et sœurs. Une époque que je regrettais décidément trop souvent. :arrow: Damn, tu lui as offert juste un clef USB ? Vide ? C'est culotté (tu crois que mon père accepterait le même cadeau pour dimanche prochain ? :lol: ) Alors sincèrement, vu les sommes qu'ils retirent de chaque contrat exécuté, même lui acheter l'œil du diable de Bernard et Bianca aurait fait pitié. Et puis, c'est plus pour la symbolique, Ekrest est un féru d'informatique. Mais pour ton père… je sais pas trop s'il le prendra bien. :lol:

Du compartiment fermé jaillit une quinzaine d’enfants de Loki, tous vêtus de noir, casqués et armés comme un commando de forces spéciales. À leur suite, Selvigia se leva, et poussa Séraphin vers la sortie. Un sac noir sur le visage, mains liées, il ne put faire autrement que de rater la marche… et de s’affaler sur moi :arrow: Rhô, ça t'a amusé d'écrire ça, hein Sarah ? :lol: Oh, si peu ! :mrgreen: . Je grognai, pliai le genou, manquai tout juste de finir les quatre fers en l’air, mais parvins à encaisser le choc. Les deux soldats les plus proches attrapèrent le fils de Týr par les épaules, le relevèrent sans douceur. Il gémit, mais ne dit rien, probablement incapable de parler avec ses lèvres tuméfiées.

Je pianotai en morse le nombre qu’elle venait de me donner sur un pavé tactile à la base de mon casque, basculai sur la fréquence des troupes, tapotai l’épaule de ma meilleure amie pour la remercier de faire ça avec moi, et m’éloignai.
En solo – parce que j’avais perdu l’habitude de bosser avec plus de deux personnes à la fois – j’allai vérifier le rez-de-chaussée. Je localisai deux des miens, postés près de la porte par laquelle nous étions entrés, deux autres en train de faire des rondes dans le restaurant encore vide fusils dans les mains en position de repos :arrow: Manque une virgule ;) 何千もの感謝 (Ouais, j'innove. XD). J’allai me camper près de la fenêtre, jetai un regard dehors. La petite place, en plein cœur de Stockholm, était encore déserte, même si des lumières étaient déjà allumées aux fenêtres, et des silhouettes derrière les rideaux vaquaient déjà à leurs occupations matinales, sans avoir la moindre idée de ce qui se tramait à quelques pas de chez eux.

| † | † |


Bon. Ce chapitre est plus massif que prévu, je me sens presque obligée de le couper en deux… *soupir*
Chalut !

C'est dans une semaine et demi, en fait, du 26 juin au 5 juillet. ;)

C'est pas du tout comme si je t'avais tannée avec la merde qui va arriver à Lilith, donc je suppose que tu as raison de pressentir les emmerdes… Alors, il reste la fin du chapitre onze, puis le douze, qui est assez court, et c'est la fin de la partie un. En termes de ratio (et si je change pas soudain d'avis pour X raisons), on aura fait plus ou moins un tiers du bouquin. La partie deux est un peu plus courte que la un (sept chapitres + un interlude), et la trois aura plus ou moins une dizaine de chapitres à mon avis.

Pas de problème, j'aime bien tes pinailleries, ça me permet de remarquer les petites fautes ici et là. ^-^
Et tu n'as pas besoin d'être toujours inspirée ;)

Merci pour ton passage !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
Chalut !

C'est dans une semaine et demi, en fait, du 26 juin au 5 juillet. ;)

C'est pas du tout comme si je t'avais tannée avec la merde qui va arriver à Lilith, donc je suppose que tu as raison de pressentir les emmerdes… Alors, il reste la fin du chapitre onze, puis le douze, qui est assez court, et c'est la fin de la partie un. En termes de ratio (et si je change pas soudain d'avis pour X raisons), on aura fait plus ou moins un tiers du bouquin. La partie deux est un peu plus courte que la un (sept chapitres + un interlude), et la trois aura plus ou moins une dizaine de chapitres à mon avis.

Pas de problème, j'aime bien tes pinailleries, ça me permet de remarquer les petites fautes ici et là. ^-^
Et tu n'as pas besoin d'être toujours inspirée ;)

Merci pour ton passage !
- Je vois pour la clef USB ! :D Après, elle aurait presque pu écrire une lettre et l'enregistrer dessus... Mais ça ne lui aurait pas ressemblé :lol: (pour mon père, j'ai trouvé autre chose, heureusement pour lui XD)
- Tu as mis des caractères au pif ou ils veulent dire quelque chose ? :lol: C'est vrai que tu as fait chinois au lycée... Tu as encore de bons souvenirs ? ;)

Argh, presque deux semaines d'examen ? :shock: Oh, la torture... Aller, dernière ligne droite, on croit en toi ;) Tu y sens comment ?

Nooooon, on n'en parle pas du tout des merdes qui vont lui tomber dessus, je vois pas ce que tu veux dire :mrgreen: La fin de la partie 1 déjà ? =o Attends.... 2ème partie du chap 11 : échange de Cobb, emmerdes se profilent, chap 12 : vague de merdes intenses, fin de la partie pour rager les lecteurs, chap 13 : reprise mystrieuse... OK, je me fais des films XD
D'acc, top ! =) Tu l'as terminée la rédaction du tome 1 en plus, non ? ^^

C'est vraiment de la pinaillerie, hein :roll:
Oui, mais quand je vois la longueur des retours que tu me fais, je me sens bête après haha

De rien, avec plaisir !
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

— Oui, c'est pas totalement son genre d'écrire des lettres sentimentales à son mentor. (Bon, pour l'anecdote, elle aura quand même appelé la clé "merci" :lol: )
— Je garde de trèèès mauvais souvenirs de mes années de chinois, en plus d'en avoir très peu, parce que je n'aimais absolument pas la matière. Actuellement, si tu me demandais de te formuler une phrase plus complexe que "Bonjour, je m'appelle, comment vas-tu ?", je risque de bien galérer. Non, là, c'était du japonais, ça veut dire mille mercis. ^-^

Je les sens… moyen, on va dire, parce qu'en fait, j'ai trois exas de maths tous coeff 8, et un exa de physique coeff 6. Je te laisse imaginer la quantité de matière dans les maths, en sachant que dans deux des trois cas, ça reste de l'analyse (comprends par là suites, intégrales, dérivées, différentielles, trigonométrie, exponentielles et logarithmes)… :cry:

Mais naaan, tout va tellement bien se passer pour elle ! :lol:
Pas mal comme pronostics… mais je te laisse découvrir tout ça par toi-même.
Non, j'avais fini un premier jet, et ensuite, j'ai décidé de rajouter des trucs dans la deuxième partie et de totalement changer l'arc narratif pour la troisième, et du coup, il me reste touuuute la partie 3 à écrire, à l'exception de quelques scènes que j'ai juste à modifier un peu.

Ouais, mais c'est comme les remarques que Daniel te fait à toi, tu es bien contente de les avoir ^-^
Mais naaan… après, dans mes retours, je tourne souvent un peu en rond, et je raconte pas mal ma vie, donc c'est pas forcément mieux. :mrgreen:

À bientôt !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :— Oui, c'est pas totalement son genre d'écrire des lettres sentimentales à son mentor. (Bon, pour l'anecdote, elle aura quand même appelé la clé "merci" :lol: )
— Je garde de trèèès mauvais souvenirs de mes années de chinois, en plus d'en avoir très peu, parce que je n'aimais absolument pas la matière. Actuellement, si tu me demandais de te formuler une phrase plus complexe que "Bonjour, je m'appelle, comment vas-tu ?", je risque de bien galérer. Non, là, c'était du japonais, ça veut dire mille mercis. ^-^

Je les sens… moyen, on va dire, parce qu'en fait, j'ai trois exas de maths tous coeff 8, et un exa de physique coeff 6. Je te laisse imaginer la quantité de matière dans les maths, en sachant que dans deux des trois cas, ça reste de l'analyse (comprends par là suites, intégrales, dérivées, différentielles, trigonométrie, exponentielles et logarithmes)… :cry:

Mais naaan, tout va tellement bien se passer pour elle ! :lol:
Pas mal comme pronostics… mais je te laisse découvrir tout ça par toi-même.
Non, j'avais fini un premier jet, et ensuite, j'ai décidé de rajouter des trucs dans la deuxième partie et de totalement changer l'arc narratif pour la troisième, et du coup, il me reste touuuute la partie 3 à écrire, à l'exception de quelques scènes que j'ai juste à modifier un peu.

Ouais, mais c'est comme les remarques que Daniel te fait à toi, tu es bien contente de les avoir ^-^
Mais naaan… après, dans mes retours, je tourne souvent un peu en rond, et je raconte pas mal ma vie, donc c'est pas forcément mieux. :mrgreen:

À bientôt !
- C'est sympa ça comme nom :lol:
- Oui, tu m'avais dit que tu avais été un peu forcée non ? :? Du japonais ? Oh, je vais faire une facepalm, d'avoir confondu avec le chinois :roll: Ce sont les 2 (1 ?) derniers caractères, qui ont l'air barbare, qui m'ont fait penser à du chinois ^^ (à force de lire des mangas, je devrais reconnaître les caractères japonais pourtant :P (en même temps, je crois qu'il y en a 3 catégories, c'est compliqué...))

Oh, non, quelle horreur :shock: :cry: C'est quoi l'intérêt de coeff aussi gros ? T'as des matières mineures avec des coeff 1, 2, 3 pour qu'ils utilisent des coeff aussi importants ? :? Non, je veux pas imaginer la quantité de travail brrr :cry: C'est terrible l'évolution que les maths ont prise avec les suites, intégrales, dérivées, trigo.... par rapport au lycée ? :?

J'ai quelques doutes quand même XD
Je vois ! La partie 3 est la plus longue en plus, non ? =) Courage !

C'est vrai haha
Ça me dérange pas du tout ! XD
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

— Un peu forcée, oui. J'ai débarqué en milieu de cinquième dans mon nouveau collège, en ayant fait latin à partir de la sixième. Sauf que, dans le nouveau collège en question, c'était soit latin, soit chinois, pas les deux. La discussion avec mes parents s'est déroulée à peu près comme ça :
« Bon ben tu feras chinois.
— Mais je veux pas, moi…
— Tu feras chinois, le chinois c'est une langue mondiale, ça te servira un jour.
— Mais ils ont déjà un an d'avance, et moi j'ai commencé avec lat…
— Chinois. Ou alors tu arrêtes l'équitation.
— MAIS…! :cry:
*prof de chinois qui débarque*
— Vous savez, ce serait quand même plus pratique pour elle si elle a déjà commencé le latin.
— Écoutez, on règle ça en famille si ça ne vous embête pas. Et puis, au pire, elle prendra des cours supplémentaires, elle y arrivera. Hein Sarah ?
— … »
J'aime mes parents.
Ouais, les deux derniers caractères ont l'air barbares, mais c'est encore rien par rapport à d'autres… XD

Aucun intérêt ! Ils auraient très bien pu nous mettre 4 et 3, mais vu que ça a plus de gueule quand c'est 8 et 6, et qu'ils aiment bien les totaux sur 30… nan, plus sérieusement, ça équivaut au nombre d'heures qu'on a dans chacune de ces matières, c'est plus ou moins cohérent.
Dans l'absolu, tu fais plus ou moins la même chose (au début de l'année, le prof nous a sorti « bon, on va parler de l'ensemble des nombres entiers » et on s'est tous regardés en mode Il se fout de nous ou comment ça se passe ?). Je veux dire, à part les différentielles et quelques théorèmes, j'ai pas vu grand-chose de plus qu'au lycée en terminale S. Mais le problème, c'est que les exos associés sont tellement plus pointus et compliqués que tu as l'impression de faire un truc totalement différent.
Sauf l'algèbre. Pour ceux qui ont pas fait spé maths, c'est du chinois total, au début, et pour ceux qui ont fait spé maths… ce qu'ils y ont vu leur sert les deux premières heures de cours. Sur toute l'année. :lol:

En vrai, le gros problème, c'est qu'en cours, tu vois des méthodes… mais en exos, les méthodes marchent une fois sur quinze, parce que le reste du temps, c'est des exceptions foireuses. Et du coup, tu n'as aucune idée de comment faire, et tu rames.
Juste pour te donner une idée de ce que tu ressens quand tu arrives en école d'ingé en mode paumé (pas après une prépa, donc), ça donne à peu près ça :
Analyse.jpeg
Analyse.jpeg (68.3 Kio) Consulté 1078 fois
(Ça, c'est le genre d'images qui circulent sur notre groupe WhatsApp :lol: )

Pas sûr que la partie 3 soit la plus longue, c'est peut-être ça le pire ! :lol: C'est censé être le cas, mais je vais voir comment je vais me débrouiller, parce que j'ai grosso modo l'idée générale et les évènements principaux, mais je n'ai aucune idée de où je vais couper le tome 1, et commencer le tome 2. Bref, une fois les vacances arrivées, ça va être marathon d'écriture… :mrgreen: [/size][/b]
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :— Un peu forcée, oui. J'ai débarqué en milieu de cinquième dans mon nouveau collège, en ayant fait latin à partir de la sixième. Sauf que, dans le nouveau collège en question, c'était soit latin, soit chinois, pas les deux. La discussion avec mes parents s'est déroulée à peu près comme ça :
« Bon ben tu feras chinois.
— Mais je veux pas, moi…
— Tu feras chinois, le chinois c'est une langue mondiale, ça te servira un jour.
— Mais ils ont déjà un an d'avance, et moi j'ai commencé avec lat…
— Chinois. Ou alors tu arrêtes l'équitation.
— MAIS…! :cry:
*prof de chinois qui débarque*
— Vous savez, ce serait quand même plus pratique pour elle si elle a déjà commencé le latin.
— Écoutez, on règle ça en famille si ça ne vous embête pas. Et puis, au pire, elle prendra des cours supplémentaires, elle y arrivera. Hein Sarah ?
— … »
J'aime mes parents.
Ouais, les deux derniers caractères ont l'air barbares, mais c'est encore rien par rapport à d'autres… XD

Aucun intérêt ! Ils auraient très bien pu nous mettre 4 et 3, mais vu que ça a plus de gueule quand c'est 8 et 6, et qu'ils aiment bien les totaux sur 30… nan, plus sérieusement, ça équivaut au nombre d'heures qu'on a dans chacune de ces matières, c'est plus ou moins cohérent.
Dans l'absolu, tu fais plus ou moins la même chose (au début de l'année, le prof nous a sorti « bon, on va parler de l'ensemble des nombres entiers » et on s'est tous regardés en mode Il se fout de nous ou comment ça se passe ?). Je veux dire, à part les différentielles et quelques théorèmes, j'ai pas vu grand-chose de plus qu'au lycée en terminale S. Mais le problème, c'est que les exos associés sont tellement plus pointus et compliqués que tu as l'impression de faire un truc totalement différent.
Sauf l'algèbre. Pour ceux qui ont pas fait spé maths, c'est du chinois total, au début, et pour ceux qui ont fait spé maths… ce qu'ils y ont vu leur sert les deux premières heures de cours. Sur toute l'année. :lol:

En vrai, le gros problème, c'est qu'en cours, tu vois des méthodes… mais en exos, les méthodes marchent une fois sur quinze, parce que le reste du temps, c'est des exceptions foireuses. Et du coup, tu n'as aucune idée de comment faire, et tu rames.
Juste pour te donner une idée de ce que tu ressens quand tu arrives en école d'ingé en mode paumé (pas après une prépa, donc), ça donne à peu près ça :
Analyse.jpeg
(Ça, c'est le genre d'images qui circulent sur notre groupe WhatsApp :lol: )

Pas sûr que la partie 3 soit la plus longue, c'est peut-être ça le pire ! :lol: C'est censé être le cas, mais je vais voir comment je vais me débrouiller, parce que j'ai grosso modo l'idée générale et les évènements principaux, mais je n'ai aucune idée de où je vais couper le tome 1, et commencer le tome 2. Bref, une fois les vacances arrivées, ça va être marathon d'écriture… :mrgreen: [/size][/b]
Waouh, ce collège de barbares :o Aaahaaha, le latin, la torture des pauvres collégiens (forcés par les parents, ne nous mentons pas :lol: ). Mais alors forcée au chinois ? On dirait le nom d'une torture médiévale... :lol:
J'adore l'argument du "le chinois est une langue mondiale". Hum, oui, c'est peut-être la langue la plus parlée (ou la 2ème), mais pas la langue la plus parlée en différents endroits du monde :roll: Mais ils sont vraiment pas cool tes parents :shock: (tu as fait aussi de l'équitation ? :D longtemps ? =) ). J'ai l'impression qu'ils attendent beaucoup, beaucoup de toi, non ?
Je veux bien te croire XD

Ah, mais les totaux sur 30, c'est pour les crédits universitaires, non ? :| Je comprends mieux, du coup.
Nan mais quand un prof commence une année avec un truc qui semble simple, je me méfie de suite perso XD Ça pue la fourberie.
Oh, damn, je vois le genre :cry:
Tu as fait quoi comme spé au lycée ? :)

Aaaah, mais quel intérêt bon sang ? :cry: (Ça me rappelle ce terrible-amusant exo où il fallait réaliser un toboggan pour pandas... Tu l'as peut-être vu passer en term, je crois que les profs l'aiment bien XD Comme quoi, on s'amuse aussi en S :lol: )
Oh, ce meme, bordel, j'ai bien ri XD Oh lala, vous devez tellement morfler :''')

Bah, au pire, c'est pas très très grave si elle est plus courte, si ?
Oh, t'es motivée, reste comme ça ! :P
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par DanielPagés »

J'adore !! deux étudiantes qui se racontent leurs aventure... mieux que la téléréalité !!
Pourquoi j'ai l'impression que tout est devenu plus difficile et que quand tu as 20 ans, tes rêves en prennent un coup ?
J'enregistre tout ça dans un coin de ma tête pour mes personnages d'un prochain roman...
♡♡♡
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

#louji
En vrai, j'aimais bien le latin, moi ! Bon, je ne l'avais pas choisi, parce que collège privé catholique géré par des nonnes fait que c'est obligatoire, dans le programme, mais j'aimais bien. A contrario, j'aurais vraiment préféré garder latin et ne pas faire chinois…
Oui, ça fait quinze ans que je fais de l'équitation. (Et toi, tu en fais ? :)) Du coup, quand ils m'ont sorti ça, c'était un peu le chantage extrême… :lol: Tu l'auras compris, ils sont assez exigeants, oui.

Certainement pour les crédits (même si j'avoue que ce système me dépasse encore, pour l'instant XD).
J'ai fait spé SVT… mais bon, sincèrement, c'est comme la spé maths. Ça m'a servi pendant plus ou moins deux heures. En fait, notre prof de bio a fait l'équivalent d'un tiers du programme de spé (la partie cellules vivantes) en une heure et demie, et le reste était totalement inutile, puisque c'était de la climatologie et des études sur le diabète.
Tu as fait quoi comme spé, toi ?

Ouiiii, je l'ai vu passer en DS… Certaines personnes de ma classe ont commencé à rire de façon totalement hystérique en lisant le sujet, c'était assez drôle. :lol:

En principe, la partie 3 est quand même censée être l'action + le dénouement, donc elle devrait en théorie être un peu plus longue que les autres… mais on s'en tape un peu, au fond. :mrgreen:


#Daniel
Mais sincèrement, si je devais raconter ma vie, ce serait un véritable feuilleton ! :lol: Du drame, de l'amitié, des coups de cœur et des prises de tête… Nan, je blague, j'ai pas la foi d'écrire ça.
Alors je ne suis pas sûre que tes rêves en prennent vraiment un coup… mais c'est juste que tu apprends à rationaliser. Et puis, je ne sais pas pour les autres, mais personnellement, cette dernière année, j'ai eu un bon paquet de profs qui ont commencé leurs cours par "Vous voyez ce que vous avez appris jusque là ? Ben oubliez tout, parce que c'est FAUX." Autant dire que ta santé mentale en prend un coup… :lol:
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par vampiredelivres »

CHAPITRE 11
(suite)


— Fehu bis. Situation ?
La voix de Selvigia, claire et nette, venait de résonner dans mes oreilles. Elle s’était manifestée deux fois uniquement, une pour signaler que l’opération débutait officiellement puisque les Týr étaient prévenus, et une autre pour requérir la présence de Raidho dans la salle d’échange.
— Kenaz, s’annonça l’un des guetteurs. Un fourgon vient de se garer à deux cent mètres. Vingt personnes, à première vue.
Je coulai un regard dehors, à l’affût de la moindre ombre, mais sur la place, il n’y avait pas âme qui vive. Ils devaient être dans une ruelle adjacente, visible uniquement aux trois sentinelles qui étaient campées sur le toit, Kenaz, Gebo et Wunjo. Je fis apparaître mon fusil, en plus des deux Glocks à ma ceinture, ôtai le cran de sûreté, et allai me poster en faction au bas des escaliers, près de l’entrée principale. Avec mon casque et mon uniforme, j’étais une copie conforme de mes hommes, indiscernable. Mes battements de cœur s’accélérèrent imperceptiblement alors que j’écoutais les guetteurs sur le toit nous informer régulièrement de la progression de nos adversaires.
On comptait apparemment deux Heimdall, huit Odin et dix Thor. Une configuration classique, la H.O.T., conçue pour contrer tous les aspects de notre magie : les Heimdall voyaient à travers nos illusions, les Odin étaient la force brute physique, et les Thor la puissance magique. La tension haineuse qui me prenait habituellement à la mention des enfants de l’orage fut d’autant plus violente qu’Ekrest n’était parti qu’hier, et la cause de sa mort me restait en travers de la gorge. Mais je me mordis les lèvres, pris mon mal en patience et muselai ma colère pour ne pas compromettre l’opération.
Selvigia avait pris les commandes, à mon plus grand plaisir. Je n’avais rien contre le fait de donner des ordres, mais je préférais nettement être sur le terrain. Sentir cette boule dans mon estomac, qui ne partait pas, même après des dizaines de missions, se savoir en potentiel danger de mort à chaque instant. Il y avait quelque chose de terriblement excitant dans le simple fait d’être postée en faction, comme tous les autres, invisible ou presque.
Sur la vingtaine d’adversaires de présents, ils furent seulement six autorisés à entrer un par un, et chacun fut fouillé avec attention par les deux Loki campés près de la porte. Même à quelques mètres de distance, je pus entendre les grommellements réprobateurs contre cette « perte de temps », et leur agacement me fit sourire. Certes, les fouiller alors qu’ils pouvaient faire apparaître des armes à tout instant – tout comme nous, d’ailleurs – ne servait à rien. Mais nous le faisions toujours, par principe, parce que nous pouvions jouer sur les suppresseurs de magie derrière.
J’assistai à la fouille sans y participer, debout près des marches, doigt sur la gâchette, analysant chacun de ceux qui entraient. Il y avait le clair chef, qui entra en dernier, mais vers qui tout le monde se tourna, volontairement ou non. Prunelles azur, deux parmi les six présentes. Une certaine prestance incontestable, une attitude assurée et vaguement irritante. Deux autres membres de sa famille, postés en chiens de gardes autour de lui, presque aussi rigides que moi. Quatre iris d’or liquide, brillants, bestiaux : les Odin, dont la présence me fit grincer des dents. La dernière chose dont j’avais besoin était de deux fous furieux en mode Berserk dans un bâtiment au cœur de Stockholm. Et enfin, une paire de pupilles noires au centre d’un œil blanc laiteux, où sclérotique et iris étaient indiscernables.
Une fois tous assemblés dans l’étroit couloir, les deux Odin firent s’avancèrent vers moi d’un même ensemble, épaule contre épaule, dans le but de me faire dégager du passage. J’étouffai un rire narquois, ne bougeai pas d’un cil de ma position sur la deuxième marche, rivai mon regard sur le visage masqué de l’enfant d’Heimdall à la silhouette féminine, qui tenait deux mallettes.
— Essia Winston ? interrogeai-je, ma voix filtrée par un modificateur qui me faisait paraître terriblement robotique.
Elle acquiesça de mauvaise grâce. Je haussai un sourcil, impressionnée de voir qu’elle avait pris la peine de se déplacer elle-même. D’autres de sa famille n’auraient pas fait l’effort. Mais les autres ne traitaient pas des RMC à cent soixante-dix millions de dollars, après tout.
Je lui indiquai d’un signe de tête de passer en première dans les escaliers, m’effaçai sur le passage du groupe, puis entamai mon ascension à leur suite.
— Fehu, on monte, fis-je à l’intention des autres, mais surtout de Selvie. Ils sont six.
— Je n’en veux que trois à l’intérieur, avec toi, me répondit-elle tout de suite.
Dans le dos des concernés – tous cagoulés, d’ailleurs – je secouai la tête et lâchai :
— Je reste dehors.
Tout en montant les marches, je tapotai quatre fois d’affilée sur le pavé tactile près de mon cou, sur le rythme morse du V, enclenchant à nouveau mon micro externe.
— Trois seulement à l’intérieur, annonçai-je en arrivant au deuxième étage.
La Heimdall me coula une œillade assassine, fixant la visière à défaut de pouvoir établir un contact visuel direct. C’était d’autant plus désagréable que ses pupilles semblaient nager dans un océan blanc, légèrement veiné de rouge sur les bords. Mais elle ne pipa mot, préféra consulter du regard son chef. Ce dernier ouvrit la bouche sous sa cagoule noire, parut vouloir annoncer quelque chose. Seul un souffle inaudible s’échappa. Je fronçai les sourcils, puis souris en comprenant. Mes doigts voletèrent sur le pavé tactile, annulant ma commande précédente.
— Ils ont des laryngophones, annonçai-je sur le canal commun.
Le Thor qui commandait fit un signe de tête, et la Heimdall, ainsi que les deux autres paires de prunelles azur, taillés comme des armoires à glace, se détachèrent de leurs compagnons pour se diriger vers la porte, qui s’ouvrit à mon signal. De façon assez surprenante, celui en charge demeura à l’extérieur, avec les Odin.
— Fehu, soufflai-je presque immédiatement. Je veux quatre statuettes et un brouilleur sur le toit. Idem au rez-de-chaussée. Ne les activez que quand je vous le dirai.
Mon ordre ne tarda pas à obtenir sa réponse.
— Kenaz. Bien reçu.
— Eihwaz, bien reçu.

Quelques minutes s’écoulèrent en silence. Postée devant la porte, je guettais du coin de l’œil les Odin, qui eux me surveillaient ouvertement. J’aurais aimé penser qu’ils pouvaient me reconnaître à ma juste valeur, mais je ne me faisais que peu d’illusions. J’étais la seule personne encore sur leur chemin pour atteindre Séraphin – ce qui était exactement la raison pour laquelle je m’étais placée là – et de fait, la personne à éliminer en priorité. Sauf que j’étais armée, et eux non.
Seul le Thor resté dehors paraissait serein, et gênait de fait mon instinct. Autour de nous, tout était calme, et pourtant, mon cœur battait trop vite dans ma poitrine. Il y avait quelque chose, dans son attitude, qui me dérangeait foncièrement, une sorte d’impression de déjà vu.
— Kenaz, périmètre établi, activation sur commande instantanée.
Je me permis un léger sourire. Il faudrait que ce Kennaz vienne faire des missions avec moi de temps en temps. C’était rare que je requière de l’assistance, mais lorsque c’était vraiment le cas, j’avais besoin de ce genre de personnes, compétentes et débrouillardes. Ici, le simple fait qu’il ait pensé à l’activation instantanée nous ferait gagner de précieuses secondes en cas de problème. Et il l’avait fait spontanément.
— Parfait. Fehu bis, poursuivis-je, tu en es où ?
— Ta gueule, je compte.
Un rire discret secoua l’ensemble de l’équipe lorsque la réplique claqua. On décelait dans la voix de Selvigia un étonnant – mais très drôle – mélange d’irritation et de concentration. Si je la connaissais assez bien, elle et Uruz s’occupaient de l’argent, tandis que Thurisaz gardait un œil sur le prisonnier, et Ansuz et Raidho tenaient les Æsir à distance. Neuf personnes enfermées dans trente mètres carrés, l’ambiance devait être tendue.
Avec un léger soupir, je calai mes épaules contre la porte, doigt négligemment posé sur la gâchette, dans une attitude faussement décontractée. En face, les yeux électriques m’imitèrent ; l’homme s’adossa contre le mur, mains dans les poches. Pas d’armes, pas de menace potentielle, à part ces doigts dont pouvaient jaillir des éclairs à tout moment, mais son mouvement me déconcentra quelque peu tant sa familiarité incongrue me frustrait.
— Fehu bis, comptes terminés, la somme y est, annonça ma sœur d’une voix lasse. Ils récupèrent l’otage.
— Hé, attendez, qu’est-ce qui lui est arrivé ? s’exclama soudain la Heimdall de l’autre côté, outrée.
Une fraction de secondes. C’était le temps qu’il fallait pour que les Odin reçoivent l’ordre qu’ils attendaient probablement depuis le début, et que leurs corps se tordent, illuminés de blanc. Le temps qu’il fallait pour que quelqu’un constate les dégâts sur le visage de Séraphin, qui venait d’être dévoilé, et hurle à l’abus de pouvoir.
— Périmètre, maintenant ! soufflai-je dans les communications générales, soudain parée au combat.
Une forte odeur d’ozone, similaire à celle de l’eau de Javel, se propagea dans l’air. Sa source, les doigts crépitant d’électricité du Thor, n’était une surprise pour personne. En un instant, il avait sorti ses mains de ses poches, et chargeait lentement ce qui ressemblait à un violent assaut. Je me tendis, parée à invoquer un bouclier dès que nécessaire.
Puis, brutalement, les étincelles disparurent. Au même moment, la lumière qui nimbait les Odin s’éteignit, et mes propres pouvoirs désertèrent subitement. Leur absence laissa un vide désagréable, un arrière-goût amer dans ma gorge. C’était comme la faim, une sensation diffuse, pas vraiment douloureuse, mais irritante. Pourtant, je serrai les dents, levai mon arme, et la pointai sur le Thor. Un froncement de sourcils vint déformer son masque de tissu, ses yeux étincelèrent de colère. Je réprimai un sourire, consciente que tout se jouait maintenant.
Lui comme moi coulâmes un regard à ses deux compagnons de la Maison d’Odin, qui geignaient de douleur, affalés au sol, coincés en pleine métamorphose. La cagoule de l’un s’était allongée vers l’avant, dessinant vaguement un museau lupin. Le dos de ses mains était recouvert de poils gris, rêches et longs. L’autre présentait une face plus aplatie, des bras et des jambes larges, couverts de brun. Je faillis pousser un soupir de soulagement. On avait évité le Berserker et l’Ulfhednar, l’ours et le loup.
— Mains contre le mur, grogna l’un de mes acolytes en apparaissant dans les escaliers qui menaient vers le toit.
Mon canon braqué sur la tête du Thor, même si je me tenais à distance pour éviter qu’il ne m’arrache l’arme des mains, je l’observai s’exécuter. Lentement, il leva ses doigts vidés de leur électricité vers le mur le plus proche, pivota de façon à se retrouver dos à moi. Mais le simple regard qu’il m’adressa au passage, un mélange de méfiance et d’intérêt, témoignait de toute sa dangerosité. Je bénis mon instinct, qui m’avait soufflé que c’était lui le plus important. Bien sûr, il y avait les Odin, avec leur force surhumaine de Berserks. Mais c’étaient des brutes fourbes, malhonnêtes et sanguinaires, prêtes à frapper dans le dos à la moindre occasion. Tout ce que la Confrérie faisait au quotidien avec un peu plus de finesse. Ce Thor, en revanche… c’était le stratège du groupe. Le chef, à l’intérieur, en terrain ennemi.
Une pointe de respect pour lui parvint à se frayer un chemin dans la haine viscérale que je vouais à ses frères et sœurs. Le calme qu’il manifestait témoignait d’années d’expérience et d’une très bonne gestion du stress.
— Fehu bis, je monte pour me TP, annonça Selvigia.
— Fehu, reçu. Uruz jusqu’à Raidho, vous me surveillez les trois à l’intérieur, je ne veux pas qu’ils bougent.
Quatre voix en écho déclarèrent Bien reçu en écho à mon ordre. La porte s’entrouvrit, et une silhouette casquée portant les mallettes se faufila par l’embrasure. Selvigia. Elle ne m’adressa pas un regard en fonçant vers le toit, seule, sans escorte. Son boulot était de ramener l’argent le plus vite possible.
J’inspirai profondément, tendue.
— Wunjo. Les autres approchent.
— Isa. Ils essaient de forcer le passage, en bas.
L’angoisse dans la voix du dernier à avoir parlé ne m’échappa pas. J’émis un claquement de langue agacé, respiration stable, pensées filant à toute allure.
— Personne ne panique. Isa, qui est avec toi ?
— Jera.
La configuration générale de l’équipe affleura, au sommet de toutes les données qui me traversaient l’esprit. Trois guetteurs sur le toit, quatre soldats à l’intérieur de la chambre de transaction, deux dans les couloirs avec moi, trois dans les escaliers qui menaient vers le bas, et quatre au rez-de-chaussée. C’était jouable, mais il fallait faire dégager tout le monde au plus vite.
— Vous restez là. La porte en bas est aussi blindée. Eihwaz, Perthro ?
— Fenêtres du RDC, ennemis en visuel.
Avec le Thor que je surveillais à chaque instant, je dus m’abstenir de porter les mains à ma tête pour me masser les tempes. Au lieu de cela, je me contentai de faire rouler mes épaules, ma tension artérielle grimpant d’un cran à chaque seconde. Ils n’auraient pas de pouvoirs à l’intérieur, et nous connaissions mieux les lieux. Mais je ne pouvais pas les laisser entrer non plus, ce serait un suicide collectif pour mon équipe. Et déplacer tout le monde vers le toit pour une téléportation collective prendrait trop de temps.
Une décision s’imposait, maintenant.
— Ok, lâchai-je, l’estomac noué. Uruz jusqu’à Raidho, escortez le prisonnier et les émissaires dehors. La sortie côté cour, pas place. Restez là après, parés à intervenir.
Les prunelles azur voltigèrent sur le côté, en direction de la porte qui s’ouvrait à nouveau. Les deux Thor de l’intérieur apparurent dans l’embrasure, soutenant un Séraphin presque inconscient, s’engagèrent d’un pas lourd en direction des escaliers, accordant à peine un regard aux Odin affalés par terre. En revanche, ils lancèrent une œillade inquiète à leur chef, maintenu en joue contre le mur, qui se contenta de ciller. Bientôt, ils furent dans les escaliers, suivis par quatre de mes frères, armes au poing, et enfin la négociatrice Heimdall, qui se planta face à moi, les veines écarlates de ses yeux écarquillés ressortant un peu plus intensément.
— Non mais ça va pas ?! vitupéra-t-elle, furieuse. Vous auriez au moins pu demander les services d’une Eir !sEspèce de sauvage !s
— Et la payer pour guérir un Týr que les siens ne viennent même pas chercher ? cinglai-je avec une pointe d’irritation transparaissant malgré mon sarcasme. La prochaine fois, dites-leur de venir eux-mêmes.
Rouge de fureur, elle grommela dans sa barbe une multitude d’imprécations rageuses, fit volte-face et s’élança à la suite de ses compagnons.
— Hagalaz, Nauthiz, virez-moi ces deux bestioles, commandai-je.
Les deux qui étaient avec moi passèrent leurs fusils en bandoulières, et attrapèrent les deux métamorphes à bras-le-corps, sans aucune considération pour leurs geignements plaintifs. Pour ma part, je ne bougeai pas, demeurai là où j’étais avec le chef adverse. Si je le laissais partir avec ses hommes, il gagnerait un avantage. Il valait mieux qu’il n’ait pas de visuel sur eux.
Il tourna la tête vers moi. Ses iris azur se fichèrent sur la visière de mon casque, mais j’eus l’impression qu’il savait exactement où étaient mes yeux. Les expressions qui défilèrent dans son regard en une fraction de seconde me secouèrent. Colère. Intérêt. Inquiétude. Méfiance. Admiration.
— Sur le toit, comment ça se passe ? interrogeai-je, occultant le Thor.
— Gebo, premiers civils visibles. Ça commence à faire des remous sur la place.
— Wunjo, Fehu bis vient d’arriver.
— TP dans deux secondes, le temps que je sorte de la zone, compléta Selvigia avec une voix manifestement inquiète. Fehu, fais gaffe s’il te plaît.
Je faillis lui répondre « jamais », comme je l’aurais fait avec elle dans toute autre situation. Mais là, avec une quinzaine de personnes qui écoutaient chacun de mes mots avec attention, je ne pouvais pas me le permettre.
— Yep. On va essayer de faire ça sans coups de feu.
— Uruz, on arrive à la cour arrière avec Hagalaz et Nauthiz.
— Une fausse grenade devrait les convaincre de dégager vite fait, non ?
Je sentis presque, malgré la nervosité générale, les sourires de mon équipe. Mon but n’était pas de tuer, pas aujourd’hui, cela aurait compliqué les prochaines RMC. Et Kaiser m’aurait assassinée pour avoir pourri ses relations diplomatiques précaires avec les autres Maisons.
Trois secondes s’écoulèrent, suivies d’un craquement qui ressemblait vaguement à une détonation, la secousse en moins.
— Uruz, ils sont partis.
Je contins un soupir de soulagement. Six de moins, encore quatorze debout. Et Selvigia avait fichu le camp, elle aussi, ce qui faisait de moi l’unique commandante et la seule Élite capable d’assurer la défense face à un éventuel classe F1 présent dehors.
— Fehu bis est partie, confirma Kenaz.
— Joli, le coup de la fausse grenade… marmotta le capitaine adverse au même moment, ayant probablement reçu un rapport de ceux qui surveillaient l’extérieur.
Je me figeai, avec l’impression diffuse d’avoir déjà entendu cette voix quelque part. Basse, jeune, elle contenait à elle seule un pouvoir certain et non négligeable. Concentrée, je l’ignorai, tout comme son coup d’œil, juste avant. Il fallait que je fasse sortir les miens d’ici. Je n’avais jamais eu de tache sur mes dossiers jusqu’à maintenant, je n’avais jamais été responsable de la mort des miens. Ce n’était pas aujourd’hui que ça allait commencer.
La solution m’apparut soudain comme une évidence. Risquée, pour tout autre que moi, mais viable. Je survivrais. J’avais confiance en moi. Une petite course-poursuite dans les ruelles de Stockholm ne me ferait aucun mal.
— Tout le monde, parés à TP au signal. Kenaz, désactivation du périmètre sur commande.
C’était si simple qu’ils ne se douteraient de rien. Si évident que personne, à part le Thor que je surveillais à l’heure actuelle, ne comprendrait ce qui se passait avant qu’on ne soit tous loin. Eux se téléporteraient, et pour ma part, j’allais courir. Piquer une moto si nécessaire, avaler une poignée de kilomètres, le temps de m’éloigner, puis me téléporter. Pas de magie, pour éviter de me faire repérer par une éventuelle Frigg qui traînerait dans le coin.
Es-tu sûre ? As-tu envisagé toutes les possibilités ?
La voix d’Ekrest, si familière, venait me chatouiller l’oreille. Je pris une seconde, dans l’adrénaline de l’action, pour profiter de sa présence rassurante. Juste une, avant que les responsabilités ne me rattrapent à nouveau.
— Wunjo, orage en vue, six secondes à mon avis.
Oh, par Loki, un classe F1…
— Kenaz, statuettes ! hurlai-je presque. TP IMMÉDIATE !
L’adrénaline se déversa à flots dans mes veines. Je fis deux pas sur le côté, en direction de l’antique fenêtre du couloir. À l’instant où mes pouvoirs me revenaient, je fis disparaître mes armes, balançai un jet d’énergie turquoise vers la tête du Thor, qui parvint à l’éviter malgré la distance, m’élançai. Je savais déjà que je n’aurais pas le temps de me téléporter, pas avec ces iris bleus parés à me carboniser sur place si je cessais de les surveiller. Pas avec la foudre qui allait tomber.
Il y avait l’orage et l’orage. L’orage classique, un simple phénomène météorologique, des éclairs et du tonnerre, et souvent beaucoup de pluie. Dans le pire des cas, cela faisait frire les installations électriques et causait des incendies. L’orage, causé par un Thor de classe F1, c’était une autre histoire. Des nuages noirs qui s’amoncelaient en une poignée de secondes. Pas de pluie, juste la foudre. Une foudre chargée de magie, en plus de particules électriques, qui pouvait pulvériser des immeubles entiers.
J’y avais survécu une fois, par miracle uniquement, avec l’intervention de mon père. En une fraction de seconde, ma mère et mes amis avaient été vaporisés, réduits en fines particules de poussière. Et la même chose allait m’arriver si je ne sortais pas d’ici immédiatement.
Alors je choisis la seule sortie qui m’était encore accessible : la fenêtre du deuxième étage. Un plongeon suicidaire, accompagné d’un affreux bruit de verre brisé.

| † | † |

<= J'aime ce chapitre. :mrgreen: Ah, et pour l'anecdote, les noms de code utilisés par la Confrérie sont tout simplement… les premières lettres de l'alphabet runique. ;)
Image
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 06 mars, 2020 8:51 pm, modifié 3 fois.
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :J'adore !! deux étudiantes qui se racontent leurs aventure... mieux que la téléréalité !!
Pourquoi j'ai l'impression que tout est devenu plus difficile et que quand tu as 20 ans, tes rêves en prennent un coup ?
J'enregistre tout ça dans un coin de ma tête pour mes personnages d'un prochain roman...
♡♡♡
De la téléréalité... Tu veux nous faire vomir ? :lol:
Comme dit Sarah, c'est plutôt de la rationalisation et une prise de recul que des rêves brisés.... J'entretiens encore quelques rêves un peu fous personnellement, mais ce ne sont pas mes rêves d'enfants (qui ont plutôt évolué pour le coup :) ). Après, pour ce qui est de la difficulté, je vais pas dire le contraire ! :roll: Déjà, tout ce qui est le bazar administratif, pour le coup, ça m'est tout retombé dessus :lol: Bon, c'est un bon moyen de découvrir la "vraie" vie, mais c'est pas bien drôle :D Se trouver du boulot, des stages.... c'est un peu la compétition haha.
Huuum oui, après la différence entre 18 et 20 ans... Je crois que ça dépend les expériences de chacun :ugeek: Me réorienter m'a vachement fait réfléchir alors je sais que j'ai "évolué" depuis ma majorité, mais j'ai des amis qui n'ont pas énormément changé en 2-3 ans ! =)
Après, Sarah doit aussi être un exemple intéressant :lol: (et elle est tellement mature !)

vampiredelivres a écrit :#louji
En vrai, j'aimais bien le latin, moi ! Bon, je ne l'avais pas choisi, parce que collège privé catholique géré par des nonnes fait que c'est obligatoire, dans le programme, mais j'aimais bien. A contrario, j'aurais vraiment préféré garder latin et ne pas faire chinois…
Oui, ça fait quinze ans que je fais de l'équitation. (Et toi, tu en fais ? :)) Du coup, quand ils m'ont sorti ça, c'était un peu le chantage extrême… :lol: Tu l'auras compris, ils sont assez exigeants, oui.

Certainement pour les crédits (même si j'avoue que ce système me dépasse encore, pour l'instant XD).
J'ai fait spé SVT… mais bon, sincèrement, c'est comme la spé maths. Ça m'a servi pendant plus ou moins deux heures. En fait, notre prof de bio a fait l'équivalent d'un tiers du programme de spé (la partie cellules vivantes) en une heure et demie, et le reste était totalement inutile, puisque c'était de la climatologie et des études sur le diabète.
Tu as fait quoi comme spé, toi ?

Ouiiii, je l'ai vu passer en DS… Certaines personnes de ma classe ont commencé à rire de façon totalement hystérique en lisant le sujet, c'était assez drôle. :lol:

En principe, la partie 3 est quand même censée être l'action + le dénouement, donc elle devrait en théorie être un peu plus longue que les autres… mais on s'en tape un peu, au fond. :mrgreen:


#Daniel
Mais sincèrement, si je devais raconter ma vie, ce serait un véritable feuilleton ! :lol: Du drame, de l'amitié, des coups de cœur et des prises de tête… Nan, je blague, j'ai pas la foi d'écrire ça.
Alors je ne suis pas sûre que tes rêves en prennent vraiment un coup… mais c'est juste que tu apprends à rationaliser. Et puis, je ne sais pas pour les autres, mais personnellement, cette dernière année, j'ai eu un bon paquet de profs qui ont commencé leurs cours par "Vous voyez ce que vous avez appris jusque là ? Ben oubliez tout, parce que c'est FAUX." Autant dire que ta santé mentale en prend un coup… :lol:
Bah c'est surtout que j'ai eu une prof traumatisante en 3è, et le latin était la matière que je travaillais le plus tellement elle nous foutait la pression :lol: Limite j'ai eu le brevet grâce au latin XD Un collège géré par des nonnes ? :shock: Damn, j'me pends au bout de deux jours :lol: Comment t'as fait pour supporter ? :)
Waouh, impressionnant ! Tu dois être fortiche ! Tu fais de la compétition ? =) J'en ai fait 6 ans entre ma primaire et mon collège, mais j'ai arrêté en passant au lycée ^^ (problème d'edt + esprit de compet' de mon club avec lequel j'adhérais pas trop :/). Bah oui, ce chantage Oo Exigeants, c'est léger presque :') Je comprends que les parents souhaitent le meilleur pour leurs enfants, m'enfin y'a des limites x')

XD je l'ai à peu près saisi ce système, mais j'ai encore des bugs parfois j'avoue.
Ah ouais d'acc :cry: J'ai fait spe SVT aussi (puis une overdose en licence de SVT :lol: )

Yeees, je suis contente ! J'ai un pote en term qui l'a fait aussi en bac blanc, j'étais trop contente :lol: Ça va devenir un mythe cet exercice XD

Bwarf, l'action peut être intense et brève, ça ne pose pas soucis ;)

C'est un peu ennuyant d'écrire sa vie, non ? :roll: :lol: 'Ai jamais compris les autobiographies, très honnêtement haha. Après, si on a eu une vie mouvementée, c'est sûr que ça peut être amusant et enrichissant !
Ah, nan, ça va, j'en ai pas eu trop de profs comme ça :| L'année dernière, c'étaient plutôt des donneurs de leçon en revanche (je me rappelle mon prof de neuro, damn, il a passé son unique CM de 3h à nous faire la morale parce qu'on est des branleurs en fac et qu'on aurait tous dû avoir la mention TB au bac :roll: Quand tu entends ça pendant 3h, ça fout un peu en rogne x) ).
Qu'est-ce qu'ils veulent dire tes profs par "tout est FAUX" avec une grosse intonation sur le "FAUX" :lol:

Ohlala, on est bavard, j'aime bien ! :D
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Alors je ne suis pas exactement l'exemple le plus… classique, on va dire. Disons qu'avec des parents relativement exigeants comme les miens, et avec une situation familiale bordélique, j'ai été obligée de grandir assez vite. Et puis, tout ce qui est administratif, j'ai appris à le gérer très tôt, notamment en faisant la compta de mes parent à partir de mes dix ans. (Blague à part, entre deux lignes de réponse, c'est exactement ce que je faisais il y a encore dix minutes.) Du coup, l'admin et les factures… j'ai l'habitude. :lol:
Quand tu dis que tu t'es réorientée… tu as fait quoi, avant la licence de bio ?

En vrai, dit comme ça, mon collège paraît flippant, mais quand tu es dans cette ambiance depuis le primaire… disons que ça te paraît normal. Et, au fond, je ne vais pas m'en plaindre aujourd'hui, ils m'ont quand même donné de bonnes bases.
Nan, j'ai jamais fait de compet', ça ne m'a jamais vraiment tentée. J'aime plus monter pour monter, faire des balades en pleine nature et du saut, c'est surtout ça. Après, j'adore regarder les grosses compétitions de CSO, par exemple. :lol:
Ça me fait toujours rire, les gens qui me disent "exigeants, ok, mais y'a des limites". Rien contre toi, hein, mais en fait, j'ai tellement l'habitude… et puis, sincèrement, quand je vois mes parents, je suis là en mode "Ok, ils sont exigeants avec moi, mais comparés à ce qu'ils s'imposent, eux, c'est tellement rien !" XD

Aiiie, trois heures à écouter ça ? J'veux bien comprendre que le bac c'est facile, mais… bordel, il a pas autre chose à faire que de vous faire la morale ?! :roll:

Par exemple, le principe des nombres en maths. Au primaire, on te dit qu'il y a des entiers, et des décimaux. Au collège, on te parle des rationnels et des réels. En fin de lycée, on introduit les complexes, et déjà, là, tes règles de maths classiques (carré toujours positif) foutent le camp. Et puis, tu débarques en sup, et là, ton prof te sort "Ahaha, les complexes ? Mais naaan, c'est simple. Dites-vous qu'il existe les quaternions et les octonions, au-dessus. Dans un quaternion, x*y ≠ y*x, et dans un octonion, (x*y)*z ≠ x*(y*z)." (Traduis ça par les règles de commutativité et d'associativité basiques foutent le camp à leur tour.)
Bon, heureusement, on n'a pas encore abordé ces ensembles (parce que mon pauvre cerveau ne le supporterait pas encore :lol: ), mais apparemment, ils sont utiles en algèbre linéaire. Donc la matière qui va m'accompagner pendant encore trois ans. Donc j'ai peur. :?
Dans le même genre d'évolution régressive, j'ai un prof qui est capable de te démontrer de façon totalement rigoureusement correcte que π = 2 et pas 3.14… Son calcul, mathématiquement parlant, est juste. Bon, ça ne veut pas dire que c'est vrai pour autant, mais… tu saisis l'idée.
Pour l'anecdote, ce même prof, qui est un prof de physique, de base, m'a un jour sorti « En fait, pendant ma thèse, je me suis amusé à rajouter une variable à l'équation d'expansion de l'univers, la torsion, et du coup, on obtient que au début, il n'y avait pas le néant, mais un point, incroyablement petit et incroyablement chaud. Mais un point quand même. Donc je suis persuadé que la théorie du Big Bang est fausse, au moins partiellement, parce qu'elle n'inclut pas la torsion. » Le type, il fait ça comme ça, pour le fun… *facepalm*
Voilààà, ça, c'est mes profs. :lol:
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Alors je ne suis pas exactement l'exemple le plus… classique, on va dire. Disons qu'avec des parents relativement exigeants comme les miens, et avec une situation familiale bordélique, j'ai été obligée de grandir assez vite. Et puis, tout ce qui est administratif, j'ai appris à le gérer très tôt, notamment en faisant la compta de mes parent à partir de mes dix ans. (Blague à part, entre deux lignes de réponse, c'est exactement ce que je faisais il y a encore dix minutes.) Du coup, l'admin et les factures… j'ai l'habitude. :lol:
Quand tu dis que tu t'es réorientée… tu as fait quoi, avant la licence de bio ?

En vrai, dit comme ça, mon collège paraît flippant, mais quand tu es dans cette ambiance depuis le primaire… disons que ça te paraît normal. Et, au fond, je ne vais pas m'en plaindre aujourd'hui, ils m'ont quand même donné de bonnes bases.
Nan, j'ai jamais fait de compet', ça ne m'a jamais vraiment tentée. J'aime plus monter pour monter, faire des balades en pleine nature et du saut, c'est surtout ça. Après, j'adore regarder les grosses compétitions de CSO, par exemple. :lol:
Ça me fait toujours rire, les gens qui me disent "exigeants, ok, mais y'a des limites". Rien contre toi, hein, mais en fait, j'ai tellement l'habitude… et puis, sincèrement, quand je vois mes parents, je suis là en mode "Ok, ils sont exigeants avec moi, mais comparés à ce qu'ils s'imposent, eux, c'est tellement rien !" XD

Aiiie, trois heures à écouter ça ? J'veux bien comprendre que le bac c'est facile, mais… bordel, il a pas autre chose à faire que de vous faire la morale ?! :roll:

Par exemple, le principe des nombres en maths. Au primaire, on te dit qu'il y a des entiers, et des décimaux. Au collège, on te parle des rationnels et des réels. En fin de lycée, on introduit les complexes, et déjà, là, tes règles de maths classiques (carré toujours positif) foutent le camp. Et puis, tu débarques en sup, et là, ton prof te sort "Ahaha, les complexes ? Mais naaan, c'est simple. Dites-vous qu'il existe les quaternions et les octonions, au-dessus. Dans un quaternion, x*y ≠ y*x, et dans un octonion, (x*y)*z ≠ x*(y*z)." (Traduis ça par les règles de commutativité et d'associativité basiques foutent le camp à leur tour.)
Bon, heureusement, on n'a pas encore abordé ces ensembles (parce que mon pauvre cerveau ne le supporterait pas encore :lol: ), mais apparemment, ils sont utiles en algèbre linéaire. Donc la matière qui va m'accompagner pendant encore trois ans. Donc j'ai peur. :?
Dans le même genre d'évolution régressive, j'ai un prof qui est capable de te démontrer de façon totalement rigoureusement correcte que π = 2 et pas 3.14… Son calcul, mathématiquement parlant, est juste. Bon, ça ne veut pas dire que c'est vrai pour autant, mais… tu saisis l'idée.
Pour l'anecdote, ce même prof, qui est un prof de physique, de base, m'a un jour sorti « En fait, pendant ma thèse, je me suis amusé à rajouter une variable à l'équation d'expansion de l'univers, la torsion, et du coup, on obtient que au début, il n'y avait pas le néant, mais un point, incroyablement petit et incroyablement chaud. Mais un point quand même. Donc je suis persuadé que la théorie du Big Bang est fausse, au moins partiellement, parce qu'elle n'inclut pas la torsion. » Le type, il fait ça comme ça, pour le fun… *facepalm*
Voilààà, ça, c'est mes profs. :lol:
Je pense à tes lecteurs potentiels qui voient de grands paragraphes où l'on parle de quaternions et d'octonions, les pauvres :roll: :lol: On va faire fuir les booknautes !

Wark, la compta de tes parents ? :o Mais qu'est-ce que c'est que ce passe-temps ? XD Tu le fais pour les aider ou il y a une petite compensation derrière ? ^^ (J'me fais payer en bouquins quand je fais ça :lol: ) Mais, pour le coup, tu ressembles beaucoup à Lilith par bien des côtés ! :P Je comprends encore un peu mieux ton personnage ;)
La licence de bio, j'ai fait tout de suite après ma term, mais ça m'a pas plu, alors c'est cette année que j'ai changé d'études (et je passe en 2e année de DUT en septembre du coup).

C'est vrai que, "dit comme ça", c'est flippant, je confirme XD Bien sûr, quand on grandit dans un milieu, ce milieu ne nous paraît pas bizarre ^^
Ah, c'est rare de croiser des gens comme toi, ça me fait plaisir ! =o (parmi mes connaissances qui font de l'équitation (un certain nombre d'années), tu dois être une des rares qui ne fait pas de compétition et ne jure que par ceci...)
Bah, tu penses bien ce que tu veux, hein, je le prendrais pas personnellement :) Pour l'exigence, chacun son point de vue ! Pour moi, à partir du moment où l'on se donne les moyens de faire qqchose qui nous convient et nous plaît, ça suffit... Mais je comprends (et je sais) qu'il y a des parents qui demandent plus que le "c'est suffisant", surtout à une période où la course à l'emploi dans certains secteurs est vraiment très rude. Etre exigent envers soi-même, certes, envers les autres... on peut les laisser tranquille aussi x) (après, quand ce sont tes parents et qu'ils te logent et nourrissent, c'est plus délicat XD). Après, tout cela reste une question de principes et de valeurs et on est tous différent =)

D'ailleurs, en parlant du bac, tu en penses quoi de la future réforme ? :)
Oui, puis en arrivant en TD, on l'avait l'air bien con du coup, mais le prof (un autre que celui de CM, logiquement, guh) s'y attendait :')

Aaaah, oui, on l'aime notre petit i² :lol: N'empêche, c'était marrant les complexes, on pouvait faire plein de choses avec...
J'ai relu trois fois ta formule pour comprendre ce qui allait pas. Puis j'ai compris que c'était pas un égal. Ah. Aaaaah. Aarrrgh :cry: D'ailleurs, c'est beaucoup trop mignon "quaternion" et "octonion" pour ce qu'ils représentent :lol:
(Je connaissais pas ce mot "commutativité" tiens :lol: Pour le coup, lui, il est aussi moche que ce que sa signification promet XD)
Oh, damn, ma pauvre, c'est terrible :cry: Quand tu me parles de maths, ça me manque, et, en même temps, je me dis que j'ai évité de me torturer avec des trucs pareils, c'est pas plus mal :')
Waouh :shock: Waouh, sympa (et terrible !). Si t'as d'autres anecdotes comme ça, je suis tout ouïe :lol:

"je me suis amusé à rajouter une variable à l'équation d'expansion de l'univers, la torsion" :arrow: Le passe-temps du dimanche, avec un petit verre de limonade sous un joli parasol fleuri. Tu as une belle image, là, c'est bon ? XD
Il est dingue, ton prof (dans le sens genius, hein). Il a jamais approfondi ses calculs ?

PS : t'as commencé tes exams, là, non ? (la flemme d'aller retrouver ton message, je reconnais :? )
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
CHAPITRE 11
(suite)


— Fehu bis. Situation ?
La voix de Selvigia, claire et nette, venait de résonner dans mes oreilles. J’attendis la réponse des guetteurs, qui ne tarda pas à venir.
— Kenaz. Un fourgon vient de se garer à deux cent mètres. Vingt personnes, à première vue.
Sur la place, on ne voyait rien, pas âme qui vive. Ils devaient être dans une ruelle adjacente, visible uniquement aux trois sentinelles qui étaient campées sur le toit, Kenaz, Gebo et Wunjo. Je fis apparaître mon fusil, en plus de mes deux Glocks à ma ceinture, ôtai le cran de sûreté, et allai me poster en faction au bas des escaliers, près de l’entrée principale. Avec mon casque et mon uniforme, j’étais une copie conforme de mes hommes, indiscernable. Mes battements de cœur s’accélérèrent imperceptiblement alors que j’écoutais les guetteurs sur le toit nous informer régulièrement de la progression de nos adversaires.
On comptait apparemment cinq Týr, trois Odin, deux Heimdall et dix Thor. Une configuration classique, parmi celles que je détestais le plus. La tension haineuse qui me prenait habituellement à la mention des enfants de la foudre fut d’autant plus violente qu’Ekrest n’était parti qu’hier, et la cause de sa mort me restait en travers de la gorge. Mais je me mordis les lèvres, pris mon mal en patience et muselai ma colère pour ne pas compromettre l’opération.
Ils furent six autorisés à entrer un par un, chacun fouillé avec attention. Ça ne servait à rien, dans la mesure où ils pouvaient faire apparaître une arme d’un simple geste, tout comme nous, mais nous le faisions toujours, par principe, parce que nous pouvions jouer sur les suppresseurs de magie derrière. Eux aussi étaient masqués, seuls leurs yeux étaient visibles derrière des cagoules noires. Parmi les douze iris qui me faisaient face, attendant que je les laisse monter, deux étaient gris acier, huit étaient bleus azur, et quatre autres étaient d’un blanc laiteux :arrow: 2+8+4... 14 pour 12 iris ? :P , indiscernables du reste de l’œil. Ces derniers, les plus perturbants, me firent grincer des dents. La dernière chose dont j’avais besoin était de deux fous furieux en mode Berserk dans un bâtiment au cœur de Stockholm.
Je contins un rire narquois lorsqu’ils firent semblant de forcer le passage, m’écartai de mon plein gré devant eux, mais m’engageai dans les escaliers à leur suite, surveillant surtout les mallettes dans les mains du Týr.
— Fehu, on monte, fis-je à l’intention des autres, mais surtout de Selvie. Ils sont six.
— Je n’en veux que trois à l’intérieur, avec toi, me répondit-elle tout de suite.
Dans le dos des concernés, je secouai la tête.
— Je reste dehors.
Tout en montant les marches, je tapotai quatre fois d’affilée sur le pavé tactile près de mon cou, sur le rythme morse du V, enclenchant ainsi mon micro externe, de façon à ce que, la prochaine fois que je parle, on m’entende hors de mon casque.
— Trois seulement à l’intérieur, annonçai-je en arrivant au deuxième étage, ma voix filtrée par un modificateur qui me faisait paraître terriblement robotique.
Les deux Odin me coulèrent une œillade assassine, fixant la visière à défaut de pouvoir établir un contact visuel direct. C’était d’autant plus désagréable que je ne voyais que la sclérotique de leur œil. Puis, ils se consultèrent du regard et l’un des Thor parut vouloir annoncer quelque chose.
Seul un souffle inaudible s’échappa à travers sa cagoule. Je fronçai les sourcils, puis souris en comprenant. Mes doigts voletèrent sur le pavé tactile, annulant ma commande précédente.
— Ils ont des laryngophones, annonçai-je sur le canal commun.
— Reçu.
Le Thor qui semblait les commander fit un signe de tête, et le Týr, ainsi que les deux autres paires de prunelles azur, taillés comme des armoires à glace, se détachèrent de leurs compagnons pour se diriger vers la porte, qui s’ouvrit à mon signal. De façon assez surprenante, celui en charge demeura à l’extérieur, avec les Odin.
— Fehu. Je veux quatre statuettes et un brouilleur sur le toit. Idem au rez-de-chaussée. Ne les activez que quand je vous le dirai.
Mon ordre ne tarda pas à obtenir une réponse.
— Kenaz. Bien reçu.
— Eihwaz, bien reçu.

Quelques minutes s’écoulèrent en silence. Postée devant la porte, je guettais du coin de l’œil les Odin, qui eux me surveillaient ouvertement. J’aurais aimé penser qu’ils pouvaient me reconnaître à ma juste valeur, mais je ne me faisais que peu d’illusions. J’étais la seule personne encore sur leur chemin pour atteindre Séraphin – ce qui était exactement la raison pour laquelle je m’étais placée là – et de fait, la personne à éliminer en priorité. Sauf que j’étais armée, et eux non, du moins pour le moment.
Seul le Thor resté dehors paraissait serein, et gênait de fait mon instinct. Tout mon être était en mode alerte maximale, comme si j’étais dans un passage particulièrement dangereux de la mission, alors que tout paraissait calme.
— Kenaz, périmètre établi, activation sur commande.
Je me permis un léger sourire. Il faudrait que je pense à féliciter ce Kenaz, il était particulièrement débrouillard. Et il faudrait qu’il vienne faire des missions avec moi plus souvent, j’avais besoin de ce genre de personnes de temps en temps.
— Parfait. Fehu bis, tu en es où ?
— Ta gueule, je compte.
Un rire discret secoua l’ensemble de l’équipe lorsque la réplique claqua ; le mélange d’irritation et de concentration dans la voix de Selvigia donnait une inflexion particulièrement drôle. Si je la connaissais assez bien, elle et Uruz s’occupaient de l’argent, tandis que Thurisaz gardait un œil sur le prisonnier, et Ansuz et Raidho tenaient les Ases à distance. Neuf personnes à l’intérieur d’une petite pièce fermée, l’ambiance devait être tendue.
Avec un léger soupir, je calai mes épaules contre la porte, doigt négligemment posé sur la gâchette, dans une attitude faussement décontractée. En face, les yeux électriques m’imitèrent ; l’homme s’adossa contre le mur, mains dans les poches. De ces mêmes mains pouvaient à tout moment jaillir des éclairs, mais pour le moment, il semblait tranquille.
— Fehu bis, comptes terminés, la somme y est. Parés à une réaction dans trois, deux, un… maintenant.
Une fraction de secondes. C’était le temps qu’il fallait pour que les Odin reçoivent l’ordre qu’ils attendaient probablement depuis le début, et que leurs corps se tordent, illuminés de blanc. Le temps qu’il fallait pour que quelqu’un constate les dégâts sur le visage de Séraphin, qui venait d’être dévoilé, et hurle à l’abus de pouvoir.
— Périmètre, maintenant ! soufflai-je dans les communications générales, soudain parée au combat.
Une odeur d’ozone se propagea dans l’air, sans que sa source ne soit une réelle surprise pour personne. Le Thor ne bougeait pas d’un cil, mais l’électricité crépitait au bout de ses doigts désormais bien visibles. Enfin… jusqu’à ce que les étincelles disparaissent d’un seul coup. Au même moment, la lumière qui entourait les Odin s’éteignit.
Mes propres pouvoirs désertèrent subitement, laissèrent derrière eux un vide désagréable. C’était comme la faim, une sensation diffuse, pas vraiment douloureuse, mais frustrante. Pourtant, je serrai les dents, levai mon arme, et la pointai sur le Thor qui n’avait plus du tout l’air serein. Un froncement de sourcils déformait son masque de tissu, ses yeux étincelaient de colère. Il coula un regard agacé à ses deux compagnons de la Maison d’Odin qui geignaient de douleur, affalés au sol, coincés en pleine métamorphose.
La cagoule de l’un s’était allongée vers l’avant, dessinant vaguement un museau de loup. Le dos de ses mains était recouvert de poils gris, rêches et longs. L’autre présentait une face plus aplatie, des bras et des jambes larges, couverts de brun. Je faillis pousser un soupir de soulagement. On avait évité le Berserker et l’Ulfhednar, l’ours et le loup.
— Mains contre le mur, grogna l’un de mes acolytes en direction du Thor, canon braqué sur lui.
J’observai le Thor s’exécuter, grincheux. Même si je visais ses iris azur, je surveillais surtout les deux Odin. On les avait mis momentanément hors-service, mais il fallait les neutraliser au plus vite.
— Fehu bis, je monte pour me TP.
— Fehu, reçu. Uruz jusqu’à Raidho, vous me surveillez les trois à l’intérieur.
Quatre voix en écho déclarèrent Bien reçu. Selvie se faufila par l’embrasure de la porte, fila vers les escaliers sans un regard en arrière. J’inspirai profondément, tendue. À partir de maintenant, c’était une course contre la montre.
— Wunjo. Les autres approchent.
— Isa. Ils essaient de forcer le passage, en bas.
L’angoisse dans la voix du dernier à avoir parlé ne m’échappa pas. J’émis un claquement de langue agacé, respiration stable, pensées filant à toute allure.
— Personne ne panique. Isa, qui est avec toi ?
— Jera.
— Vous restez là. La porte en bas est aussi blindée. Eihwaz, Perthro ?
— Fenêtres du RDC, ennemis en visuel.
Le Thor sous mes yeux surveillé par mon demi-frère, je relâchai ma prise sur mon arme, qui piqua vers le sol, accrochée à mon épaule par une bandoulière, portai mes mains à mes tempes. Bloquée par le casque, je dus me contenter de me gratter la nuque, ma tension artérielle grimpant d’un cran à chaque seconde. Ils n’auraient pas de pouvoirs à l’intérieur, et nous connaissions mieux les lieux. Mais je ne pouvais pas les laisser entrer, ce serait un suicide collectif pour mon équipe.
Une décision s’imposait, maintenant.
— Ok, lâchai-je, l’estomac noué. Uruz jusqu’à Raidho, escortez le prisonnier et les émissaires dehors. La sortie côté cour, pas place. Ensuite, vous allez donner un coup de main à la porte d’entrée.
Les prunelles azur voltigèrent sur le côté, en direction de la porte qui s’ouvrait sur mon ordre. Les deux Thor de l’intérieur apparurent dans l’embrasure, soutenant un Séraphin presque inconscient, s’engagèrent d’un pas lourd en direction des escaliers, accordant à peine un regard aux Odin affalés par terre. En revanche, ils lancèrent une œillade inquiète à leur chef, maintenu en joue contre le mur, qui se contenta de ciller. Bientôt, ils furent dans les escaliers.
— Hagalaz, Nauthiz, suivez-les, virez-moi ces deux bestioles.
Je repris mon arme fermement en main, échangeai ma place avec Hagalaz pour surveiller le chef de l’opération adverse. Il me coula un regard étrange, à mi-chemin entre la colère et l’intérêt, que je choisis volontairement d’occulter, tandis que mes hommes traînaient les Odin vers le rez-de-chaussée.
— Sur le toit, comment ça se passe ?
— Gebo, premiers civils visibles. Ça commence à faire des remous.
— Wunjo, Fehu bis est arrivée.
— TP dans deux secondes, le temps que je sorte de la zone, compléta Selvigia avec une voix manifestement inquiète. Fehu, fais gaffe s’il te plaît.
Je faillis lui répondre « jamais », comme je l’aurais fait dans toute autre situation. Mais là, avec une quinzaine de personnes qui écoutaient chacun de mes mots avec attention, je ne pouvais pas me le permettre.
— Yep. On va essayer de faire ça sans coups de feu.
— Uruz, on est en bas avec Hagalaz et Nautiz.
— Une fausse grenade devrait les convaincre de dégager vite fait, non ?
Je sentis presque, malgré la nervosité générale, les sourires de mon équipe. Mon but n’était pas de tuer, pas aujourd’hui, cela aurait compliqué les prochaines RMC. Et Kaiser m’aurait assassinée.
Trois secondes s’écoulèrent, suivies d’un craquement qui ressemblait vaguement à une détonation, la secousse en moins.
— Uruz, ils sont partis.
Je contins un soupir de soulagement. Six de moins, encore quatorze debout.
— Joli… marmotta soudain le capitaine adverse. C’est toi qui gères, n’est-ce pas ?
Je me figeai, avec l’impression diffuse d’avoir déjà entendu cette voix quelque part. Basse, jeune, elle contenait à elle seule un pouvoir certain et non négligeable. Je l’ignorai, tout comme son coup d’œil, juste avant, concentrée. Il fallait que je fasse sortir les miens d’ici. Je n’avais jamais eu de tache sur mes dossiers jusqu’à maintenant, jamais été responsable de la mort des miens. Ce n’était pas aujourd’hui que ça allait commencer.
La solution m’apparut soudain comme une évidence. Risquée, pour tout autre que moi, mais viable. Eux s’en iraient, moi… je survivrais. J’avais confiance en moi.
— Fehu bis, attends. Tout le monde, parés à TP au signal.
C’était si simple qu’ils ne se douteraient de rien. Si évident que personne, à part l’imbécile de Thor que je surveillais à l’heure actuelle, ne comprendrait ce qui se passait avant qu’on ne soit tous loin.
La voix d’Ekrest, si familière, vint me chatouiller l’oreille. Es-tu sûre ? As-tu envisagé toutes les possibilités ?
— Wunjo, orage en vue, six secondes à mon avis.
Oh, par Loki… Foudroyée par une ruée d’adrénaline, je lâchai la seule phrase qui pouvait actuellement tous nous sauver avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.
— Kenaz, statuettes ! TP IMMÉDIATE !
À l’instant où mes pouvoirs me revenaient, je fis disparaître mes armes, balançai un jet d’énergie turquoise vers la tête du Thor, qui ne l’évita que par miracle à cette distance, m’élançai. Je savais déjà que je n’aurais pas le temps de me téléporter, pas avec ces iris bleus pour me carboniser sur place au premier instant d’inattention. Pas avec la foudre qui allait me carboniser tout court.
Parce que, oui, un éclair normal, causé par un orage, ça faisait juste frire les installations électriques d’une maison. Un éclair causé par un Thor, chargé de magie en plus de l’électricité, ça faisait exploser la maison en question. Et potentiellement tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur.
J’y avais survécu une fois, par miracle uniquement, avec l’intervention de mon père. En une fraction de seconde, ma mère et mes amis étaient devenus de petits tas de cendres. Et la même chose allait m’arriver si je ne sortais pas d’ici immédiatement.
Alors je choisis la seule sortie qui m’était encore accessible : la fenêtre du deuxième étage. Un plongeon suicidaire, accompagné d’un affreux bruit de verre brisé.

| † | † |


J'aime ce chapitre. :mrgreen: Ah, et pour l'anecdote, les noms de code utilisés par la Confrérie sont tout simplement… les premières lettres de l'alphabet runique. ;)
Image
A force de parler, j'avais zappé que tu avais posté un chapitre :roll: Je me lance !

Wouah, c'était intense ! J'ai pas de remarque sur la forme, on se laisse happer par les événements et on attend juste de savoir quand ça va péter...
Je n'ai pas tout à fait compris la manœuvre de Lilith, en revanche... Elle a demandé à son équipe de désactiver les statuettes pour qu'ils se téléportent, sachant qu'elle serait la seule à ne pouvoir le faire à cause des Thor ? C'est ça ou j'ai rien compris ? :lol: C'est vrai que ça va très vite à la fin, on est un peu perdu entre les personnages qui vont et viennent, les différentes stratégies qu'envisage Lilith...
En tout cas, j'ai l'impression qu'un immense bordel s'annonce dans le prochain chapitre :lol: Qu'est ce qui va se passer ? x')

Courage pour tes examens ;)
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
CHAPITRE 11
(suite)


Ils furent six autorisés à entrer un par un, chacun fouillé avec attention. Ça ne servait à rien, dans la mesure où ils pouvaient faire apparaître une arme d’un simple geste, tout comme nous, mais nous le faisions toujours, par principe, parce que nous pouvions jouer sur les suppresseurs de magie derrière. Eux aussi étaient masqués, seuls leurs yeux étaient visibles derrière des cagoules noires. Parmi les douze iris qui me faisaient face, attendant que je les laisse monter, deux étaient gris acier, huit étaient bleus azur, et quatre autres étaient d’un blanc laiteux :arrow: 2+8+4... 14 pour 12 iris ? :P Je n'ai pas du tout un exa de maths dans deux jours… pas du tout… *Soupir*, indiscernables du reste de l’œil. Ces derniers, les plus perturbants, me firent grincer des dents. La dernière chose dont j’avais besoin était de deux fous furieux en mode Berserk dans un bâtiment au cœur de Stockholm.
Ehehe, je m'en doutais un peu ! :lol:

Ouiii, je sais, les scènes d'action, c'est le gros bordel. Parce que, dans ma tête, c'est clair et évident, mais quand il s'agit de retranscrire… Bref, on m'a déjà fait la remarque sur Wattpad, mais je vais certainement revoir ce chapitre pour un peu plus de clarté (traduction, le détailler, et donc le rallonger encore un peu :mrgreen: ).
D'ici-là, en résumé, oui, elle envisage de laisser les autres se téléporter tous ensemble, en sachant qu'elle serait la seule qui ne pourrait pas le faire, et qu'elle s'enfuirait. Mais le fait que les Thor invoquent un éclair, dehors, casse un peu ses plans…
Prochain chapitre… il est assez court. C'est tout ce que je dirai. :lol:

[Comm précédent]
Oui, les pauvres, ils ne doivent pas comprendre ! :lol:

Au début, je le faisais pour le fun, puis derrière, mes parents ont lancé en l'air l'idée de me payer, donc je ne me suis pas vraiment plainte… XD Comment ça, je ressemble à Lilith ? :)
Aaaah, d'accord ! Du coup, DUT toujours dans le domaine de la bio, ou bien tu t'es totalement réorientée ?

Nan, mais la compet', c'est sympa cinq minutes, mais faut avoir le temps et la mentalité. Et autant, la mentalité, je pourrais, autant le temps… :lol: C'est dommage, pourtant, parce qu'il y a plein de disciplines d'équitation qui sont très sympas, sans nécessairement entrer dans le domaine compet'…
En fait, ils n'ont jamais vraiment affirmé qu'avoir un niveau suffisant, ce n'était pas assez… mais ça se sentait dans leur manière de me faire travailler, petite. Du coup, je me suis assez vite habituée à toujours faire au mieux.

Attention digression (oui, je mets en spoil parce que je bavasse beaucoup trop).
Spoiler
Alors dans l'absolu, la réforme est assez intéressante. Après, moi, je suis une hybride des pays de l'Est qui a fait sa scolarité en France, donc j'ai pu comparer deux systèmes. Dans mon pays d'origine, on m'a toujours regardée avec un regard un peu choqué, et en me disant « Tu as TOUTES les matières au bac ? TOUTES ?? Même le sport ?? », parce que là-bas, ils ont aussi une maturité avec quatre matières seulement (dont deux obligatoires et deux au choix). Bon, après, ceux qui ont la foi peuvent en ajouter encore deux (au maximum trois, il me semble). Et les épreuves durent au maximum 45 min, il me semble. Donc à côté, moi, avec mes vingt et quelque heures d'exams, plus les ECE et les oraux, je paraissais bizarre, voire folle, surtout quand je disais « Mais c'est normal, c'est comme ça là-bas ».
Du coup, en soi, la réforme est intelligente parce qu'elle permet de se focaliser sur certains enseignements uniquement. Mais d'un autre côté, le système français était cool justement parce qu'il obligeait à bosser toutes les matières, parce qu'elles étaient toutes à l'examen. Et si on en enlève la moitié, forcément, cette moitié va passer à la trappe au cours de l'année. En plus, je n'aime pas forcément le principe des spécialités, parce que ça te demande de choisir très tôt (en première, il me semble ?). Et je me souviens que moi, à quinze/seize ans, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire. C'est pour ça que j'ai beaucoup aimé le côté très diversifié du bac général.
Donc, dans l'absolu, oui, la charge de travail demandée au bac était relativement conséquente (même si, bon, au fond, les exas en eux mêmes étaient ridiculement simples), mais l'alléger de cette manière, ça ne fait que décrédibiliser un exa que même les profs critiquent déjà ouvertement en disant qu'il ne vaut rien. S'ils ne font qu'enlever des matières, sans augmenter la difficulté, la réforme sera juste ridicule. Un bac, c'est censé être un diplôme, pas juste un bout de papier sans aucune valeur ni signification.

Bon, je digresse encore un peu.
Ici, en Suisse, leurs critères d'admission sont un peu plus hauts que la moyenne. En France, si tu as le bac, mention ou pas, tu peux entrer dans une université. En Suisse, il faut que tu aies au minimum 12/20 de moyenne au bac pour ne pas avoir à passer d'examen d'entrée pour une université. Et, pour l'EPFL, ils demandent un minimum de 16, officiellement. Je te laisse un doc, juste pour le fun, il est un peu vieux, mais je crois que foncièrement, rien n'a changé, à part la moyenne d'admission de l'EPFL qui a été rehaussée de deux points.
Donc voilà. En Suisse, le niveau requis pour réussir une année, c'est pas la moyenne (3/6), c'est la moyenne plus un. Et il n'y a jamais de rattrapage, par principe. Tu passes ou non, pas d'entre-deux. En France… ahahah, lol. Une chance, une autre si tu foires, et, oh, tu as eu un petit peu plus que la moyenne, whaou, bravoooo… Une petite mention, pour te faire te sentir bien, en sachant qu'on t'a rajouté au minimum un point sur ta moyenne de bac ? mais oui, ça fait toujours plaisir !
Puis, sérieux, je parle d'expérience personnelle. J'ai totalement foiré mes ECE de SVT. Mais genre quand je dis totalement… c'est vraiment totalement. Aucune bonne réponse, des erreurs débiles du style "nm" au lieu de "µm" dans ma réponse rédigée, des manips totalement foireuses… Alors D'OÙ J'AI EU 20 DE MOYENNE À MON BAC DE SVT ?! D'OÙ ????

Voilà. Déjà que le niveau du bac est pas fameux actuellement, je ne suis pas sûre que la réforme soit positive et apporte grand-chose. À ce prix-là, autant supprimer le bac, et le remplacer par un certificat de fin d'études, ça revient limite au même, et ça évite le stress aux élèves.
Morale de l'histoire, j'aime bien le principe du bac tel que je l'ai connu, je ne l'aime pas parce qu'il est faussé et donne une soi-disant bonne impression de satisfaction personnelle, alors que quand tu te compares à d'autres pays, tu fais limite pitié, et la réforme m'inspire surtout du scepticisme.

Wah la vache, je suis allée loin… Bravo si tu as eu la foi de tout lire. :lol:

Eh nan, c'est pas un égal :lol: Oui, les termes sont mignons, mais les calculs dedans… beaucoup moins.
En fait, les maths, c'est sympa tant que tu les comprends. Quand ça commence à partir dans l'abstrait et que tu ne sais plus trop pourquoi tu les fais… Tu commences à faire du surplace, à galérer, puis à te noyer. :roll:

Mais totalement, c'est son petit calcul du dimanche, juste parce qu'il s'emmerde un peu… Oui, magnifique image ! XD
Je ne sais pas trop, il a dû se pencher dessus un peu plus que ce dont il m'a parlé, donc il a probablement approfondi, mais je ne sais pas jusqu'à où.

Je commence mardi, merci pour ton soutien ! :)
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :
CHAPITRE 11
(suite)


Ils furent six autorisés à entrer un par un, chacun fouillé avec attention. Ça ne servait à rien, dans la mesure où ils pouvaient faire apparaître une arme d’un simple geste, tout comme nous, mais nous le faisions toujours, par principe, parce que nous pouvions jouer sur les suppresseurs de magie derrière. Eux aussi étaient masqués, seuls leurs yeux étaient visibles derrière des cagoules noires. Parmi les douze iris qui me faisaient face, attendant que je les laisse monter, deux étaient gris acier, huit étaient bleus azur, et quatre autres étaient d’un blanc laiteux :arrow: 2+8+4... 14 pour 12 iris ? :P Je n'ai pas du tout un exa de maths dans deux jours… pas du tout… *Soupir* Tout va bien se passer, Sarah :lol: Si ça peut te rassurer, je connais toujours pas mes tables de multiplication de 6, 7 et 8 :roll: , indiscernables du reste de l’œil. Ces derniers, les plus perturbants, me firent grincer des dents. La dernière chose dont j’avais besoin était de deux fous furieux en mode Berserk dans un bâtiment au cœur de Stockholm.
Ehehe, je m'en doutais un peu ! :lol:

Ouiii, je sais, les scènes d'action, c'est le gros bordel. Parce que, dans ma tête, c'est clair et évident, mais quand il s'agit de retranscrire… Bref, on m'a déjà fait la remarque sur Wattpad, mais je vais certainement revoir ce chapitre pour un peu plus de clarté (traduction, le détailler, et donc le rallonger encore un peu :mrgreen: ).
D'ici-là, en résumé, oui, elle envisage de laisser les autres se téléporter tous ensemble, en sachant qu'elle serait la seule qui ne pourrait pas le faire, et qu'elle s'enfuirait. Mais le fait que les Thor invoquent un éclair, dehors, casse un peu ses plans…
Prochain chapitre… il est assez court. C'est tout ce que je dirai. :lol:

[Comm précédent]
Oui, les pauvres, ils ne doivent pas comprendre ! :lol:

Au début, je le faisais pour le fun, puis derrière, mes parents ont lancé en l'air l'idée de me payer, donc je ne me suis pas vraiment plainte… XD Comment ça, je ressemble à Lilith ? :)
Aaaah, d'accord ! Du coup, DUT toujours dans le domaine de la bio, ou bien tu t'es totalement réorientée ?

Nan, mais la compet', c'est sympa cinq minutes, mais faut avoir le temps et la mentalité. Et autant, la mentalité, je pourrais, autant le temps… :lol: C'est dommage, pourtant, parce qu'il y a plein de disciplines d'équitation qui sont très sympas, sans nécessairement entrer dans le domaine compet'…
En fait, ils n'ont jamais vraiment affirmé qu'avoir un niveau suffisant, ce n'était pas assez… mais ça se sentait dans leur manière de me faire travailler, petite. Du coup, je me suis assez vite habituée à toujours faire au mieux.

Attention digression (oui, je mets en spoil parce que je bavasse beaucoup trop).
Spoiler
Alors dans l'absolu, la réforme est assez intéressante. Après, moi, je suis une hybride des pays de l'Est qui a fait sa scolarité en France, donc j'ai pu comparer deux systèmes. Dans mon pays d'origine, on m'a toujours regardée avec un regard un peu choqué, et en me disant « Tu as TOUTES les matières au bac ? TOUTES ?? Même le sport ?? », parce que là-bas, ils ont aussi une maturité avec quatre matières seulement (dont deux obligatoires et deux au choix). Bon, après, ceux qui ont la foi peuvent en ajouter encore deux (au maximum trois, il me semble). Et les épreuves durent au maximum 45 min, il me semble. Donc à côté, moi, avec mes vingt et quelque heures d'exams, plus les ECE et les oraux, je paraissais bizarre, voire folle, surtout quand je disais « Mais c'est normal, c'est comme ça là-bas ».
Du coup, en soi, la réforme est intelligente parce qu'elle permet de se focaliser sur certains enseignements uniquement. Mais d'un autre côté, le système français était cool justement parce qu'il obligeait à bosser toutes les matières, parce qu'elles étaient toutes à l'examen. Et si on en enlève la moitié, forcément, cette moitié va passer à la trappe au cours de l'année. En plus, je n'aime pas forcément le principe des spécialités, parce que ça te demande de choisir très tôt (en première, il me semble ?). Et je me souviens que moi, à quinze/seize ans, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire. C'est pour ça que j'ai beaucoup aimé le côté très diversifié du bac général.
Donc, dans l'absolu, oui, la charge de travail demandée au bac était relativement conséquente (même si, bon, au fond, les exas en eux mêmes étaient ridiculement simples), mais l'alléger de cette manière, ça ne fait que décrédibiliser un exa que même les profs critiquent déjà ouvertement en disant qu'il ne vaut rien. S'ils ne font qu'enlever des matières, sans augmenter la difficulté, la réforme sera juste ridicule. Un bac, c'est censé être un diplôme, pas juste un bout de papier sans aucune valeur ni signification.

Bon, je digresse encore un peu.
Ici, en Suisse, leurs critères d'admission sont un peu plus hauts que la moyenne. En France, si tu as le bac, mention ou pas, tu peux entrer dans une université. En Suisse, il faut que tu aies au minimum 12/20 de moyenne au bac pour ne pas avoir à passer d'examen d'entrée pour une université. Et, pour l'EPFL, ils demandent un minimum de 16, officiellement. Je te laisse un doc, juste pour le fun, il est un peu vieux, mais je crois que foncièrement, rien n'a changé, à part la moyenne d'admission de l'EPFL qui a été rehaussée de deux points.
Donc voilà. En Suisse, le niveau requis pour réussir une année, c'est pas la moyenne (3/6), c'est la moyenne plus un. Et il n'y a jamais de rattrapage, par principe. Tu passes ou non, pas d'entre-deux. En France… ahahah, lol. Une chance, une autre si tu foires, et, oh, tu as eu un petit peu plus que la moyenne, whaou, bravoooo… Une petite mention, pour te faire te sentir bien, en sachant qu'on t'a rajouté au minimum un point sur ta moyenne de bac ? mais oui, ça fait toujours plaisir !
Puis, sérieux, je parle d'expérience personnelle. J'ai totalement foiré mes ECE de SVT. Mais genre quand je dis totalement… c'est vraiment totalement. Aucune bonne réponse, des erreurs débiles du style "nm" au lieu de "µm" dans ma réponse rédigée, des manips totalement foireuses… Alors D'OÙ J'AI EU 20 DE MOYENNE À MON BAC DE SVT ?! D'OÙ ????

Voilà. Déjà que le niveau du bac est pas fameux actuellement, je ne suis pas sûre que la réforme soit positive et apporte grand-chose. À ce prix-là, autant supprimer le bac, et le remplacer par un certificat de fin d'études, ça revient limite au même, et ça évite le stress aux élèves.
Morale de l'histoire, j'aime bien le principe du bac tel que je l'ai connu, je ne l'aime pas parce qu'il est faussé et donne une soi-disant bonne impression de satisfaction personnelle, alors que quand tu te compares à d'autres pays, tu fais limite pitié, et la réforme m'inspire surtout du scepticisme.

Wah la vache, je suis allée loin… Bravo si tu as eu la foi de tout lire. :lol:

Eh nan, c'est pas un égal :lol: Oui, les termes sont mignons, mais les calculs dedans… beaucoup moins.
En fait, les maths, c'est sympa tant que tu les comprends. Quand ça commence à partir dans l'abstrait et que tu ne sais plus trop pourquoi tu les fais… Tu commences à faire du surplace, à galérer, puis à te noyer. :roll:

Mais totalement, c'est son petit calcul du dimanche, juste parce qu'il s'emmerde un peu… Oui, magnifique image ! XD
Je ne sais pas trop, il a dû se pencher dessus un peu plus que ce dont il m'a parlé, donc il a probablement approfondi, mais je ne sais pas jusqu'à où.

Je commence mardi, merci pour ton soutien ! :)
C'est toujours clair et évident dans notre tête, malheureusement :')
Il est pas suuuuper long, donc ça me choquerait pas que tu le rallonges un peu ^^
Damn, tu m'as tellement teasée là merde :lol:

Sans tes explications, je n'aurais pas compris non plus x')
Pour le fun ? Ouais, clairement, t'es pas comme les autres toi :P
Baaah, je vais pas me permettre de prétendre te connaître une once, car nous n'avons échangé que par le biais de Booknode et sur des sujets assez réduits, mais je retrouve un peu de Lilith en toi, que ce soit au niveau de la détermination, de la volonté d'être "grande" et autonome, avec ce soupçon de peur et d'incertitude au fond. Puis, il y a l'exigence de l'entourage (tes parents/Ekrest et la Confrérie pour Lily).... et les tâches administratives :lol: Pardon, mais, quand tu m'as dit que tu faisais la compta de tes parents, j'ai eu l'image de Lilith punie à l'administratif de Kaiser aussitôt en tête XD Nan, voilà, mais, après tout, est-ce que ça te surprend vraiment que ta protagoniste ait des points communs avec toi ? :) (je ne pense pas!). Après, si je me trompe sur toute la ligne, désolée, je ne veux pas faire une pseudo psychanalyse tordue et erronée de ta personne :oops: Après, je trouve que c'est quand même dur de se détacher de ses protagonistes, on met toujours un peu de nous en eux, et je ne trouve pas que ce soit une erreur ou une maladresse. Au contraire, c'est un moyen d'extérioriser un peu plus ce qui remue au fond de nous :)
Nope, totalement réorientée haha Je fais un DUT Information-Communication (ce serait bizarre d'avoir un partiel de littérature en bio d'ailleurs XD), une formation qui part en steak, ça me fait rire et j'aime bien.

Oui, tout à fait ^^
Oh, il y a souvent de l'implicite dans l'exigence, je crois x')

Rho, on est bavarde, mais c'est marrant :lol: Je te réponds en spoilers du coup ^^
Spoiler
Mais la vache, tu es super cosmopolite, toi ! Tu as dû baigner dans plein de cultures différentes, c'est trop bien *^* Tu es originaire d'où, si ce n'est pas indiscret ? :) (si tu n'as pas envie de dire, no problemo =) )
Même le sport, oui :roll: Je m'en serais bien passée, c'était une de mes pires moyennes XD 45 min l'épreuve ? =o C'est foireux, pour le coup, t'as intérêt à tout balancer dès le début :?
Je vois, je vois... C'est vrai que comme je n'ai pas vraiment idée de ce qui se fait autre part dans le monde, cette réforme me paraît presque un peu brutale ^^ (et injuste rhô, on s'est tapé toutes ses épreuves pour qu'il y en ait plus que 4 après, haha. Bon, je suis mauvaise langue, et si, comme tu dis, ils augmentent la difficulté, ça me semblera assez équitable.)
Oui, c'est en 1ère qu'on choisit son bac (général ou technologique, voire professionnel si on a décidé ça dès la 3ème). La réforme, c'est vrai que je l'apprécie aussi pour ça, car il y avait un gros déséquilibre des filières générales. C'était plus dur en L et ES d'avoir une mention TB car, soit des coeff extrêmes où tu foires ton bac si tu foires ton épreuve, soit des coeff très égaux où il faut être très bon partout. Et, clairement, niveau débouchés, c'est très inégal. On a beau faire des stéréotypes, les L n'ont pas accès à un grand nombre de formations, parfois injustement (pourquoi un L spé maths pourrait pas aller en classe préparatoire aux grandes écoles de commerce tandis qu'un S peut aller en khâgne ? :? ). Donc cette histoire de bac général avec des matières "de base" obligatoires rend les choix d'études sup peut-être plus égaux.
Oui, les sujets sont plus faciles qu'au cours de l'année, ça rassure le jour de l'épreuve x) (surtout les langues, quelle grosse blague sérieux, même la bouse que je suis en espagnol a trouvé le sujet ridicule :') )
A voir s'ils augmentent la difficulté du coup... Mais comment faire ? Ils changent les programmes, les méthodes, les exercices en eux-mêmes...? On est en France, le changement fait un peu peur souvent x')

Digresse, digresse, je trouve ça intéressant !
(Mon cerveau a explosé sous mon crâne en voyant ton doc. C'est très... suisse comme procédé :lol: Mais ce PDF reprend toutes les possibilités d'études sup en Suisse ou c'est juste à propos d'un discipline...? Parce qu'autrement, wtf ? C'est... réduit. En même temps la Suisse est plus petite, réfléchis, Coline :| . Mais, rassure-moi, si tu as plus de 14 à ton bac, tu peux quand même aller dans les autres universités, tu n'es pas cantonnée (cantons, Suisse, mdr, humour de qualitay) à l'EFPL ?). Si ça peut te rassurer, Polytech Lyon demande le même niveau ^^' J'étais allée les voir pour faire plaisir à mon père (lol) pendant ma réorientation et ils demandaient la mention TB et environ 14-15 de moyenne G au cours de l'année de Term... J'avais la mention, mais pas la moyenne G, clairement pas, puis... ils proposaient que les spé maths et informatique, berk, vouloir mourir :lol:
Oh, ce cynisme, tu te lâches ? :lol: Bon, c'est vrai, le bac diminue en importance de génération en génération :roll: Petite anecdote : ma grand-mère (pas la 1ère fois que je parle de mes granp's sur ce forum, faut que j'arrête :roll: ) a eu son bac et a pu devenir institutrice tout de suite derrière... tandis qu'aujourd'hui, il faut 5 ans d'études minimum :') C'est là qu'on se rend compte du niveau auquel il était autrefois, quoi :?
Ah oui, là, c'est fort en effet :lol: Je savais que c'était foireux la notation, mais pas à ce point :') Tes ECE, ce sont tes profs qui t'ont notée ?

Enlever le bac ? Houla, tu en demandes beaucoup aux Français, là, tradition attention :P Le truc, c'est qu'on a déjà plus de place dans les univs (Parcoursup notre amour, "belle" tentative pour une triste réalité :') ), alors si on enlève un diplôme, qui, assez tristement, écrème déjà au lycée... Ce serait bien si, derrière, l'enseignement sup avait plus de moyens pour accueillir et, surtout, correctement orienter les étudiants.
Ton avis est très intéressant, en tout cas ^^ Tu trouves que la difficulté du bac fait vraiment pitié ? Ou est-ce que c'est plutôt la notation ? Parce que, dans le fond, c'est un diplôme assez chargé aux exigences variées (franchement, en S, jongler entre les complexes, Rimbaud, la gravité, les dynamiques démographiques en Asie, le système immunitaire, Kant, les langues... Ça fait déjà un peu de boulot x') Je parle pas des autres filières, mais je sais que c'est pas drôle pour eux non plus !).
J'ai eu la foi de te lire, et même de te répondre :lol:

Je veux bien te croire :roll:
Bien sûr... Mais bon, tu peux déjà te poser ces questions au lycée, avec les complexes.... Tu te dis "Sans blague, à quoi ça me servir" ? :lol: Autant les calcules, les équations (on sait jamais, on peut s'amuser), ça sert dans la vie, la vraie, mais les i²= -1 ? Hum.

Oh, merde, m***e, m***de alors ! \0^0/
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Je pense que je vais biiiiien le retravailler à l'occasion, ouais. (Merde, maintenant que j'en parle, j'ai envie de le faire maintenant… ARGH ! :lol: )
Bah, franchement, il se passe… ouais nan, en fait, j'ai rien dit. :mrgreen:

Entre nous, ta "pseudo psychanalyse" est relativement juste ! ^-^ C'est vrai que, d'une certaine manière, on a plus ou moins été obligées de grandir assez vite, avec pas mal de pression implicite derrière. Ça me fait penser à certaines remarques d'Ekrest, d'ailleurs, je suis en train de me marrer toute seule. :roll: Je te mets juste le passage auquel je pensais (situé beauuuucoup plus loin dans le Cycle, en milieu de partie 3 il me semble), parce que je suis un peu obligée…
Puis, avec un certain temps de retard, je compris que je saignais, lorsque la douleur parvint enfin à se faire entendre par-dessus l’adrénaline. Un simple regard à mon épaule me permit d’évaluer la gravité de la blessure. Ils avaient relativement mal visé, donc aucune zone importante n’avait été touchée… en revanche, c’était l’épaule droite, et je n’allais pas pouvoir tirer avec précision. Un seul recul du fusil, et je me la démettrais. Et j’étais mauvaise gauchère.
Mauvaise. Le terme, souvent employé par Ekrest, me fit sourire. Cela voulait dire « incapable de toucher l’œil d’une cible à trois cent mètres en situation critique ».

Voilà. Ça, c'est typiquement Ekrest. :mrgreen:
Mais bref. Dans l'absolu, tu as raison. En même temps, compliqué de ne pas mettre un peu de soi dans ses protagonistes… Et je l'aime bien ma petite Élite folle-dingue… Bon, la grosse différence entre Lily et moi reste qu'elle n'aime pas l'admin et les rapports, alors que moi, je m'éclate à faire ça… (Coincée à faire l'admin de Kaiser ? Mais elle se tirerait une balle ! :lol: )

Spoiler
Je suis slovaco-polonaise, en fait. ;)
Ahaha, le sport, pareil ! Ben en fait, le positif, c'est que c'est court. Tu ne te perds pas dans des disserts de quatre heures… XD
D'un autre côté, je me dis autant que ce soit nous, au moins les suivants galèreront un peu moins.
C'est vrai que les déséquilibres (et les jugements de valeur) entre les filières étaient assez brutaux… voire violents, pour ce qui concerne les jugements. Perso, dans notre lycée, on avait les trois filières générales, plus la STMG pour le technologique, et je sais que la mentalité habituelle de presque tout le monde, c'était « les branleurs vont en STMG ». Après, on était 300 au total dans le lycée, donc on se connaissait tous, et c'était plus considéré comme une "blague" qu'autre chose. Mais la réputation de mauvais élèves poursuit les filières techno, alors qu'en vrai… je me suis ramenée un mercredi où je n'avais pas cours dans leur salle de classe (oui, on avait des profs sympa qui me laissaient entrer et assister à leurs cours :lol: ), et sincèrement, leur niveau était le même que le nôtre. Juste orienté différemment, avec d'autres matières majeures. Et après, c'est moi qu'on a regardé de travers en mode « Tu t'es ramenée à leur cours ? Mais pourquoi ? Bon, du coup, je suppose que tu t'es emmerdée ? » *soupir*
Sans même parler des clichés du type les filles vont en L et les mecs en S, les ES c'est des L qui ne s'assument pas, et autres conneries dans ce genre. *double soupir*
Après, pour ce qui est du L spé maths et du S qui va en khâgne… disons que les programmes de français restent vaguement similaires, alors que ceux de maths… bon, il y a des choses en commun, mais disons que la majorité des cinglés qui vont en prépa auront fait spé maths au lycée. Et sincèrement, spé maths… bon, avec le recul que j'ai de cette année d'EPFL, c'est trois fois rien, mais au moment où tu la fais… tu galères quand même sérieusement. Je me rappelle mon copain de l'époque, qui en DS de maths de quatre heures passait trois heures sur l'unique exo de spé (qui valait genre 6 points je crois), et faisait le reste de l'éval dans l'heure restante. (Bon, après, il avait souvent entre 18 et 20, donc vala… :roll: :lol: )
Je ne veux pas dire que la spé maths des L ne vaut rien. Mais ce serait suicidaire pour eux d'aller en prépa. Alors que, malheureusement, un S qui passe son bac a grosso merdo le même niveau en philo et en français qu'un L. Grosso merdo, hein.
On ne va pas parler de sujets qui fâchent, hein, les langues… c'est une vaste blague. Trèèès vaste blague. La majorité de ma classe aura probablement eu 14 ou plus en LV1 alors que bon, concrètement, tenir une conversation non préparée de plus de trois minutes…

Nan nan, ils prennent juste en compte la région romande (francophone, quoi). Et bien sûr, tu peux aller à d'autres univs si tu as plus de 14 ^-^
Après, tu as d'autres écoles, très bien cotées, genre l'ETHZ, notre jumelle suisse-allemande, l'EPF de Zurich, quoi, et certainement d'autres univs que je n'ai pas regardées (shame on me ! :lol: ), mais faudra savoir parler allemand ou italien. Et suivre les cours dans cette langue. J'veux bien admettre que je suis polyglotte… mais faut pas trop m'en demander non plus ! XD
Oui, mais les Polytechs françaises, tu y entres post-prépa, il me semble, ou sur concours. Là, tu es admis d'office. (Bon, la sélection est d'autant plus violente derrière, ahem ahem, 32% de passage en 2ème année, AHEM AHEM, mais tu es admis.)
Un peu, oui, je me lâche XD
Pareil, ma mère, quand elle a vu le principe de prépa en France, elle a hurlé au scandale. Comment ça vous n'êtes pas prêts après le bac ? Il sert à quoi, le bac, alors ? :lol: Bon, après, faut relativiser, il y a certainement plus de course à l'emploi aujourd'hui qu'à l'époque. Mais même.

Le bac a une valeur traditionnaliste, mais quand tu te rends compte que le taux de réussite est de 80%… (il me semble) Est-ce que ça veut dire que tout le monde a le niveau ? Bien sûr que non. Ça veut juste dire que ça fait avancer l'économie du pays, parce que les ventes de goodies en tous genres (ordis, téléphones, voitures, etc.) et les chiffres d'affaire des restaurants augmentent de façon exponentielle dans les semaines qui suivent la remise du diplôme. Et ce sont les mots de mon prof de physique de l'année dernière, pas les miens. Le bac, ça fait vendre. Si ton enfant réussit, tu veux célébrer. Résultat, tu achètes, tu vas au resto. La réalité du bac, elle est surtout économique, malheureusement.

Les Français se plaignent de ne pas avoir de place dans leurs univs, mais on leur a demandé leur avis, aux Chinois ? Genre, à côté de leur gaokao, le bac, ça les ferait juste rire. Ils sont neuf millions à le passer chaque année, et leur position dans le classement détermine les universités auxquelles ils auront accès. À côté, avec Parcoursup qui te vend du rêve en milieu d'année… Sérieux, on se plaint de pression psychologique du bac, mais franchement… XD (Oui, bon, là, je suis cynique.) Attention, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. ;) La composition des cours de S est très bonne, un peu moins dans les autres filières. Très générale, justement, et c'est ce qui est intéressant avec elle. Le bac en lui-même ne vaut presque rien, parce qu'il marque juste ta capacité à t'asseoir sur une chaise et à recracher ton cours pendant trois à quatre heures. Mais la majorité des exams sont comme ça. Le problème que j'ai avec le bac, c'est que ça ne reflète pas réellement ce que tu vaux. C'est ça, plus une jolie dorure dans un cadre et un +1.5 sur ta moyenne. Perso, maintenant, je considère que j'ai eu 16.8 au bac. Pas 18.3. Je serais rentrée à l'EPFL quand même, mais je serais rentrée en sachant que j'avais le feu aux fesses. Alors que là, je me suis un peu reposée sur ma réputation de "bosseuse" et mes bonnes-mauvaises habitudes de lycée, où je n'avais pas besoin de faire grand-chose pour avoir plus de 17, et je me suis pris le revers. Parce que, au lycée, sincèrement, je ne bossais pas vraiment. Pour le bac, j'ai à peine révisé. Et puis, je suis arrivée en sup', et j'ai pas forcément compris ma vie. :lol:

Mon dieu, Daniel va s'amuser quand il va lire tout ça ! :lol:


Ben franchement, les complexes, ils te servent. Lol, oui, vraiment, en physique, pour résoudre des équations d'oscillateur harmonique, tu as besoin de l'exponentielle complexe. (Ça, c'est le moment où le karma te fait un joli pied de nez :lol: )
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par DanielPagés »

My god ! (du coup j'en parle anglais ! :lol: )

Ben je viens de découvrir des mots dont je ne soupçonnais pas l'existence... :lol: :lol:
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Je pense que je vais biiiiien le retravailler à l'occasion, ouais. (Merde, maintenant que j'en parle, j'ai envie de le faire maintenant… ARGH ! :lol: )
Bah, franchement, il se passe… ouais nan, en fait, j'ai rien dit. :mrgreen:

Entre nous, ta "pseudo psychanalyse" est relativement juste ! ^-^ C'est vrai que, d'une certaine manière, on a plus ou moins été obligées de grandir assez vite, avec pas mal de pression implicite derrière. Ça me fait penser à certaines remarques d'Ekrest, d'ailleurs, je suis en train de me marrer toute seule. :roll: Je te mets juste le passage auquel je pensais (situé beauuuucoup plus loin dans le Cycle, en milieu de partie 3 il me semble), parce que je suis un peu obligée…
Puis, avec un certain temps de retard, je compris que je saignais, lorsque la douleur parvint enfin à se faire entendre par-dessus l’adrénaline. Un simple regard à mon épaule me permit d’évaluer la gravité de la blessure. Ils avaient relativement mal visé, donc aucune zone importante n’avait été touchée… en revanche, c’était l’épaule droite, et je n’allais pas pouvoir tirer avec précision. Un seul recul du fusil, et je me la démettrais. Et j’étais mauvaise gauchère.
Mauvaise. Le terme, souvent employé par Ekrest, me fit sourire. Cela voulait dire « incapable de toucher l’œil d’une cible à trois cent mètres en situation critique ».

Voilà. Ça, c'est typiquement Ekrest. :mrgreen:
Mais bref. Dans l'absolu, tu as raison. En même temps, compliqué de ne pas mettre un peu de soi dans ses protagonistes… Et je l'aime bien ma petite Élite folle-dingue… Bon, la grosse différence entre Lily et moi reste qu'elle n'aime pas l'admin et les rapports, alors que moi, je m'éclate à faire ça… (Coincée à faire l'admin de Kaiser ? Mais elle se tirerait une balle ! :lol: )

Spoiler
Je suis slovaco-polonaise, en fait. ;)
Ahaha, le sport, pareil ! Ben en fait, le positif, c'est que c'est court. Tu ne te perds pas dans des disserts de quatre heures… XD
D'un autre côté, je me dis autant que ce soit nous, au moins les suivants galèreront un peu moins.
C'est vrai que les déséquilibres (et les jugements de valeur) entre les filières étaient assez brutaux… voire violents, pour ce qui concerne les jugements. Perso, dans notre lycée, on avait les trois filières générales, plus la STMG pour le technologique, et je sais que la mentalité habituelle de presque tout le monde, c'était « les branleurs vont en STMG ». Après, on était 300 au total dans le lycée, donc on se connaissait tous, et c'était plus considéré comme une "blague" qu'autre chose. Mais la réputation de mauvais élèves poursuit les filières techno, alors qu'en vrai… je me suis ramenée un mercredi où je n'avais pas cours dans leur salle de classe (oui, on avait des profs sympa qui me laissaient entrer et assister à leurs cours :lol: ), et sincèrement, leur niveau était le même que le nôtre. Juste orienté différemment, avec d'autres matières majeures. Et après, c'est moi qu'on a regardé de travers en mode « Tu t'es ramenée à leur cours ? Mais pourquoi ? Bon, du coup, je suppose que tu t'es emmerdée ? » *soupir*
Sans même parler des clichés du type les filles vont en L et les mecs en S, les ES c'est des L qui ne s'assument pas, et autres conneries dans ce genre. *double soupir*
Après, pour ce qui est du L spé maths et du S qui va en khâgne… disons que les programmes de français restent vaguement similaires, alors que ceux de maths… bon, il y a des choses en commun, mais disons que la majorité des cinglés qui vont en prépa auront fait spé maths au lycée. Et sincèrement, spé maths… bon, avec le recul que j'ai de cette année d'EPFL, c'est trois fois rien, mais au moment où tu la fais… tu galères quand même sérieusement. Je me rappelle mon copain de l'époque, qui en DS de maths de quatre heures passait trois heures sur l'unique exo de spé (qui valait genre 6 points je crois), et faisait le reste de l'éval dans l'heure restante. (Bon, après, il avait souvent entre 18 et 20, donc vala… :roll: :lol: )
Je ne veux pas dire que la spé maths des L ne vaut rien. Mais ce serait suicidaire pour eux d'aller en prépa. Alors que, malheureusement, un S qui passe son bac a grosso merdo le même niveau en philo et en français qu'un L. Grosso merdo, hein.
On ne va pas parler de sujets qui fâchent, hein, les langues… c'est une vaste blague. Trèèès vaste blague. La majorité de ma classe aura probablement eu 14 ou plus en LV1 alors que bon, concrètement, tenir une conversation non préparée de plus de trois minutes…

Nan nan, ils prennent juste en compte la région romande (francophone, quoi). Et bien sûr, tu peux aller à d'autres univs si tu as plus de 14 ^-^
Après, tu as d'autres écoles, très bien cotées, genre l'ETHZ, notre jumelle suisse-allemande, l'EPF de Zurich, quoi, et certainement d'autres univs que je n'ai pas regardées (shame on me ! :lol: ), mais faudra savoir parler allemand ou italien. Et suivre les cours dans cette langue. J'veux bien admettre que je suis polyglotte… mais faut pas trop m'en demander non plus ! XD
Oui, mais les Polytechs françaises, tu y entres post-prépa, il me semble, ou sur concours. Là, tu es admis d'office. (Bon, la sélection est d'autant plus violente derrière, ahem ahem, 32% de passage en 2ème année, AHEM AHEM, mais tu es admis.)
Un peu, oui, je me lâche XD
Pareil, ma mère, quand elle a vu le principe de prépa en France, elle a hurlé au scandale. Comment ça vous n'êtes pas prêts après le bac ? Il sert à quoi, le bac, alors ? :lol: Bon, après, faut relativiser, il y a certainement plus de course à l'emploi aujourd'hui qu'à l'époque. Mais même.

Le bac a une valeur traditionnaliste, mais quand tu te rends compte que le taux de réussite est de 80%… (il me semble) Est-ce que ça veut dire que tout le monde a le niveau ? Bien sûr que non. Ça veut juste dire que ça fait avancer l'économie du pays, parce que les ventes de goodies en tous genres (ordis, téléphones, voitures, etc.) et les chiffres d'affaire des restaurants augmentent de façon exponentielle dans les semaines qui suivent la remise du diplôme. Et ce sont les mots de mon prof de physique de l'année dernière, pas les miens. Le bac, ça fait vendre. Si ton enfant réussit, tu veux célébrer. Résultat, tu achètes, tu vas au resto. La réalité du bac, elle est surtout économique, malheureusement.

Les Français se plaignent de ne pas avoir de place dans leurs univs, mais on leur a demandé leur avis, aux Chinois ? Genre, à côté de leur gaokao, le bac, ça les ferait juste rire. Ils sont neuf millions à le passer chaque année, et leur position dans le classement détermine les universités auxquelles ils auront accès. À côté, avec Parcoursup qui te vend du rêve en milieu d'année… Sérieux, on se plaint de pression psychologique du bac, mais franchement… XD (Oui, bon, là, je suis cynique.) Attention, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. ;) La composition des cours de S est très bonne, un peu moins dans les autres filières. Très générale, justement, et c'est ce qui est intéressant avec elle. Le bac en lui-même ne vaut presque rien, parce qu'il marque juste ta capacité à t'asseoir sur une chaise et à recracher ton cours pendant trois à quatre heures. Mais la majorité des exams sont comme ça. Le problème que j'ai avec le bac, c'est que ça ne reflète pas réellement ce que tu vaux. C'est ça, plus une jolie dorure dans un cadre et un +1.5 sur ta moyenne. Perso, maintenant, je considère que j'ai eu 16.8 au bac. Pas 18.3. Je serais rentrée à l'EPFL quand même, mais je serais rentrée en sachant que j'avais le feu aux fesses. Alors que là, je me suis un peu reposée sur ma réputation de "bosseuse" et mes bonnes-mauvaises habitudes de lycée, où je n'avais pas besoin de faire grand-chose pour avoir plus de 17, et je me suis pris le revers. Parce que, au lycée, sincèrement, je ne bossais pas vraiment. Pour le bac, j'ai à peine révisé. Et puis, je suis arrivée en sup', et j'ai pas forcément compris ma vie. :lol:

Mon dieu, Daniel va s'amuser quand il va lire tout ça ! :lol:


Ben franchement, les complexes, ils te servent. Lol, oui, vraiment, en physique, pour résoudre des équations d'oscillateur harmonique, tu as besoin de l'exponentielle complexe. (Ça, c'est le moment où le karma te fait un joli pied de nez :lol: )
Non, ne dis rien ! :mrgreen:

Ah, oui, le passage convient relativement bien à la définition de "mauvais" aux yeux d'Ekrest haha !
Un protagoniste qui n'aurait pas un peu de son créateur en lui serait peut-être moins bien approfondi en plus, qui sait ?
T'as vraiment un problème :lol: Ce sont les calculs à répétition qui t'amusent ?

Spoiler
Oh, tu parles combien de langues du coup ? :o :D Le français a quand même été une langue maternelle pour toi ou tu l'as appris plus tard ? (Parce que la vache, tu parles et écris mieux français que certaines de mes connaissances :lol: )
Bon, c'est vrai, que t'as pas le temps de te perdre :roll:
Oh, on avait la même mentalité dans le lycée de 1500 élèves :roll: Oui, les bacs techno souffrent d'une sale réputation, pourtant, comme tu dis, ce sont presque les mêmes programmes, mais abordés sous un angle différent.
Je te rejoins dans tes soupirs. *triple soupir*
Hum, pour le coup, les L spe maths font le programme des ES et il y a un tas de ES en prépa école de commerce qui n'ont pas fait spe maths au lycée... Donc c'est salement dommage :/ Alors, pour ce côté là, la réforme apporte des points plutôt positifs, mais je me demande du coup comment les prépas vont changer leurs critères de recrutement...
Haha, pour moi ce sont des maso qui font spe maths en S :roll: Coeff 9, les matrices, ché-pas-combien-d'heures-de-maths ('fin, quand même moins que ce que tu bouffes actuellement ma pauvre)... Brrr :cry:
"tenir une conversation non préparée de plus de trois minutes…" :arrow: Ils n'y arriveraient pas ? (Enfin, tu vas me dire, je suis incapable de le faire en espagnol si ce n'est pour insulter la personne et lui dire qui je suis et que j'aime bien le chocolat :lol: )

D'acc ! ^^
(Bwarf, tu n'allais pas tout regarder non plus... :roll: )
Ça dépend les villes =) A Lyon, ils ont une prépa intégrée (pour ça que j'étais allée les voir), donc tu fais les 5 ans chez eux direct (si tu arrives à passer, comme tu dis :'') )

(Même plus de 80% ahum). Yep, c'est pas faux, ce que dit ton prof.

Oui, j'avais vu un reportage :') Je crois qu'il y a la même chose en Corée du sud ou je me trompe ?
Recracher son cours... c'est exactement ça (sauf pour les dissert/coms de texte, mais faut quand même un minimum de connaissances :roll: ). Tu as des facilités aussi, c'est pour ça que le lycée te semblait pas si dur... Ce n'est pas la même expérience pour tout le monde ! (J'en ai sué en Term huhu). Puis ton université a un niveau certain aussi, il faut le prendre en compte ! Toutes les universités n'ont pas ce niveau d'exigence ^^
Après, c'est clair que c'est le pire moment le sup' pour apprendre à bosser pour de bon :')

Pas sûre qu'il se soit amusé à voir le quaternions et les octonions :lol:


"équations d'oscillateur harmonique" Mais wat te fuk ?? :lol: C'est quoi ce barbarisme ?


DanielPagés a écrit :My god ! (du coup j'en parle anglais ! :lol: )

Ben je viens de découvrir des mots dont je ne soupçonnais pas l'existence... :lol: :lol:
Ils représentent de très vilaines choses en plus, alors tâchons de vite les oublier :lol:
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

#louji
Comme d'habitude, je me tais ! XD De toute façon, je vais probablement poster le chapitre entre jeudi et samedi, donc tu verras bien. ;)

Nan mais Ekrest est un petit ange… c'est juste qu'il a des critères de sélection assez spécifiques. :mrgreen:
Probablement, oui…
Je suis allée à l'EPFL, j'ai envie de te dire… mais non, à l'époque, je trouvais juste ça marrant de faire un "boulot" d'adulte.

Spoiler
Je parle (grosso modo couramment) cinq langues. Bon, mon niveau d'espagnol oral doit être un peu tombé par manque de pratique, mais j'ai regardé La Casa de Papél en VO sans sous-titres, donc je pense que ça va. Pour ce qui est de la langue maternelle… en fait, c'est compliqué. Parce que, quand j'étais petite, mes grands-parents me parlaient slovaque, mon père me parlait polonais et ma mère me parlait français… en sachant que ce n'est pas sa langue maternelle. J'ai un peu appris sur le tas, en mode yolo. :mrgreen: Et oui, j'ai toujours été dans les premiers de ma classe en orthographe, mais c'est plus parce que je lisais énormément depuis toute petite.
*soupir puissance mille*
Pour les prépas, je n'en ai absolument aucuuuune idée (mais ce système ne me concerne plus, yes ! :mrgreen: ).
Bah, c'est meugnon les matrices ! :P (sarcasme)
Je ne veux pas paraître condescendante, mais à mon avis… non, ils n'y arriveraient pas.

Intéressant, la prépa intégrée…

Oui, en Corée du Sud, c'est le Suneung, mais le principe est globalement le même, c'est un exa de niveau national qui détermine plus ou moins ton accès aux univs.
Je sais que j'ai des facilités, clairement, je n'étais pas en galère au bac, et je me doute bien que d'autres personnes (dont certains à qui je faisais des cours supplémentaires le soir) en ont bien galéré. Mais j'ai vraiment grandi dans un niveau d'exigences assez décalé par rapport à la normale, du coup, ça affecte pas mal ce genre de jugements que je porte sur les systèmes éducatifs.


Ahahahahah, je meurs de rire ! :lol: :lol: Désolée, je sais que c'est pas cool de se moquer, c'est juste que ce terme, je l'ai entendu encore et encore et encore et encore pendant touuuute l'année, du coup, je l'ai sorti sans réfléchir. Et sans réaliser que ça peut effectivement paraître barbare. Même si, je te rassure, la première fois que je l'ai entendu, j'ai dû avoir la même réaction que toi.
Bon, l'exemple le plus simple, c'est le pendule qui se balance. Son équation de mouvement est en fait une sinusoïde en fonction du temps. Traduction, ça fait des vagues, donc ça oscille, et le "harmonique", c'est juste pour dire que c'est la version gentille et que ça ne va pas varier en fonction du temps. Pas au début, en tout cas. Un autre exemple assez sympa, avec une bonne illustration, c'est une masse suspendue sur un ressort. (Bon sang, j'en ai bouffé, de ces deux exemples… :cry: )
Image

Après, la version moins sympa, c'est quand le mouvement commence à être amorti par des forces extérieures (genre le frottement), et là… ben en fait, ça devient une équation différentielle. Donc tu as envie de pleurer. :lol:
Pour l'anecdote, tu vois les grosses caisses de rangement de verres qu'ils ont souvent dans les cantines ? C'est juste un empilement de boîtes qui contiennent des verres, et quand tu en enlèves une, l'ensemble de la structure remonte, parce que c'est monté sur un ressort. Mais du coup, à l'école, ils en ont. Et je ne peux pas passer devant sans penser à mon cours de physique. C'est horrible.
Anecdote numéro deux, dans le même genre, j'ai un pote qui galérait à décoller le couvercle de son yaourt. Premier truc qu'il nous sort une fois qu'il a réussi : « Ils devraient penser à modifier la constante de rigidité dans la colle qu'ils utilisent. » On était limite en train de hurler de rire. :lol:

#Daniel
Ne t'en fais pas, en principe, tu n'auras jamais à les utiliser ;)
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1735
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :#louji
Comme d'habitude, je me tais ! XD De toute façon, je vais probablement poster le chapitre entre jeudi et samedi, donc tu verras bien. ;)

Nan mais Ekrest est un petit ange… c'est juste qu'il a des critères de sélection assez spécifiques. :mrgreen:
Probablement, oui…
Je suis allée à l'EPFL, j'ai envie de te dire… mais non, à l'époque, je trouvais juste ça marrant de faire un "boulot" d'adulte.

Spoiler
Je parle (grosso modo couramment) cinq langues. Bon, mon niveau d'espagnol oral doit être un peu tombé par manque de pratique, mais j'ai regardé La Casa de Papél en VO sans sous-titres, donc je pense que ça va. Pour ce qui est de la langue maternelle… en fait, c'est compliqué. Parce que, quand j'étais petite, mes grands-parents me parlaient slovaque, mon père me parlait polonais et ma mère me parlait français… en sachant que ce n'est pas sa langue maternelle. J'ai un peu appris sur le tas, en mode yolo. :mrgreen: Et oui, j'ai toujours été dans les premiers de ma classe en orthographe, mais c'est plus parce que je lisais énormément depuis toute petite.
*soupir puissance mille*
Pour les prépas, je n'en ai absolument aucuuuune idée (mais ce système ne me concerne plus, yes ! :mrgreen: ).
Bah, c'est meugnon les matrices ! :P (sarcasme)
Je ne veux pas paraître condescendante, mais à mon avis… non, ils n'y arriveraient pas.

Intéressant, la prépa intégrée…

Oui, en Corée du Sud, c'est le Suneung, mais le principe est globalement le même, c'est un exa de niveau national qui détermine plus ou moins ton accès aux univs.
Je sais que j'ai des facilités, clairement, je n'étais pas en galère au bac, et je me doute bien que d'autres personnes (dont certains à qui je faisais des cours supplémentaires le soir) en ont bien galéré. Mais j'ai vraiment grandi dans un niveau d'exigences assez décalé par rapport à la normale, du coup, ça affecte pas mal ce genre de jugements que je porte sur les systèmes éducatifs.


Ahahahahah, je meurs de rire ! :lol: :lol: Désolée, je sais que c'est pas cool de se moquer, c'est juste que ce terme, je l'ai entendu encore et encore et encore et encore pendant touuuute l'année, du coup, je l'ai sorti sans réfléchir. Et sans réaliser que ça peut effectivement paraître barbare. Même si, je te rassure, la première fois que je l'ai entendu, j'ai dû avoir la même réaction que toi.
Bon, l'exemple le plus simple, c'est le pendule qui se balance. Son équation de mouvement est en fait une sinusoïde en fonction du temps. Traduction, ça fait des vagues, donc ça oscille, et le "harmonique", c'est juste pour dire que c'est la version gentille et que ça ne va pas varier en fonction du temps. Pas au début, en tout cas. Un autre exemple assez sympa, avec une bonne illustration, c'est une masse suspendue sur un ressort. (Bon sang, j'en ai bouffé, de ces deux exemples… :cry: )
Image

Après, la version moins sympa, c'est quand le mouvement commence à être amorti par des forces extérieures (genre le frottement), et là… ben en fait, ça devient une équation différentielle. Donc tu as envie de pleurer. :lol:
Pour l'anecdote, tu vois les grosses caisses de rangement de verres qu'ils ont souvent dans les cantines ? C'est juste un empilement de boîtes qui contiennent des verres, et quand tu en enlèves une, l'ensemble de la structure remonte, parce que c'est monté sur un ressort. Mais du coup, à l'école, ils en ont. Et je ne peux pas passer devant sans penser à mon cours de physique. C'est horrible.
Anecdote numéro deux, dans le même genre, j'ai un pote qui galérait à décoller le couvercle de son yaourt. Premier truc qu'il nous sort une fois qu'il a réussi : « Ils devraient penser à modifier la constante de rigidité dans la colle qu'ils utilisent. » On était limite en train de hurler de rire. :lol:

#Daniel
Ne t'en fais pas, en principe, tu n'auras jamais à les utiliser ;)
Ekrest, un petit ange ? Tu es sûre de ton choix de mots, là ? :lol:
Et aujourd'hui tu trouves toujours ça amusant ? :mrgreen:
Spoiler
Waouh, waouh, 5 langues ?! Ben je t'admire dis donc ! :o Ça doit être tellement chouette de s'exprimer dans plein de langues différentes... Et, du coup, ta mère t'a parlé français pour t'apprendre encore une autre langue ? =) "Sur le tas" dit-elle :lol: Ça fait longtemps que tu parles français ? D'ailleurs, maintenant qu'on parle langues, tu écris dans d'autres langues que le français, du coup, ou tu t'es cantonnée (cantons, Suisse, hum... OK, j'arrête) à celle-ci ? =). C'est sûr que la lecture aide... puis un talent de polyglotte (oh, c'est super moche comme mot, au passage, berk le français) aussi, non ? ;)
Malheureusement, en France, le système d'apprentissage des langues étrangères est à pleurer :') L'oral est clairement pas assez travaillé et chaque passage à l'oral des élèves est un calvaire, alors que ça devrait être un exercice comme un autre, pas un moment super humiliant ou difficile. Puis, j'ai remarqué qu'on nous forçait (petits Français :roll: ) à prendre un accent lorsqu'on s'exprime dans une langue étrangère (l'anglais, notamment), sauf que c'est très compliqué car le français est une langue plate à mourir avec des sons qu'on a pas du tout (o/a, th, gh....) (comme les Espagnols qui galèrent sur notre "eu"). Plutôt qu'un accent (britannique, souvent), c'est la prononciation qu'on doit nous faire bosser et il suffit de prendre Google Trad ou le Larousse langue étrangère en ligne pour entendre le mot de façon claire. Fin bref, je compte pas refaire le système éducatif, mais c'est vrai qu'on est à la ramasse par rapport à de nombreux autres pays (encore... :roll: ).
(Oh, une question con vient de me traverser l'esprit : quand tu vois un grand nombre, type 1 532 260, tu le "lis" mentalement dans quelle langue ? :lol: )

Oui, je m'en doute ;) Après, ça te donne un regard autre et peut-être plus critique, objectif (?), sur les systèmes ?
Bah tu peux te moquer, j'en tape un rein :lol: Je sais très bien que tu te moquerais pas avec une mauvaise intention ou avec condescendance ;) C'est la moquerie spontanée, mais pas méchante ! (Du genre quand tu rigoles en voyant quelqu'un se manger un ballon/un poteau dans la tronche (qui l'a jamais fait ?))
Oh, ben c'est tout con du coup (fin, tout est relatif, mais c'est moins barbare que prévu) :lol:
C'est dans le pays des bisounours qu'on fait de la physique sans forces extérieures :lol: Je pleure avec toi :cry: (en plus, je suis une bille en physique, surtout en méca, ça m'horripile, j'y arrive pas XD)
Oh, c'est un coup dur dans la vie de tous les jours ça, quand tu commences à associer tes cours aux trucs les plus anodins du quotidien :'')
Ohlala, c'est le désespoir, en effet :lol: Ils sont féroces ces opercules, il faut croire x')

Alors, autrement, ça s'est passé comment aujourd'hui ? :)
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki [Fantasy / Action / Espionnage / Mythologie]

Message par vampiredelivres »

Ah nan mais à côté d'autres phénomènes de la Confrérie que tu auras l'occasion de croiser un jour ou l'autre (pas bientôt), Ekrest, il est franchement gentil. Un vrai nounours en peluche… :lol:
En vrai, j'aime bien. D'ailleurs, pour l'anecdote, je vais encore faire la paperasse de ma mère après mes exas (en étant payée, en plus !)

Spoiler
Ma mère m'a parlé français parce qu'elle prévoyait déjà de déménager, à l'époque. D'ailleurs, ça a donné des résultats assez marrants quand j'ai débarqué en maternelle en France, à trois ans. Du style les conversations entre ma mère et ma maîtresse de l'époque.
« Non, mais ne vous inquiétez pas, elle comprend, c'est juste qu'elle ne parle pas…
— Mouais, oui, oui… »
Deux semaines plus tard :
« Mais en fait, vous aviez raison, elle comprend. Quand on lui dit de mettre son manteau, elle met son manteau, quand on lui dit d'enlever ses chaussures, elle le fait… »

Et puis, derrière, à la maison :
« Mais du coup, tu communiques comment, avec les autres enfants ?
— Ben eux me parlent, et moi je leur réponds.
— Et tu leur réponds en quelle langue ?
— Ça dépend, parfois français, parfois slovaque.
— Et ils comprennent ?
— De temps en temps. »

Non, je ne suis pas à l'aise pour écrire dans les autres langues… sauf en anglais, éventuellement, mais beaucoup moins qu'en français. Ironie, je n'écris pas dans mes deux langues maternelles. Voire j'écris franchement mal dans les deux (grammaire et ortho, s'entend) XD
Oui, la majorité des Français détestent passer à l'oral, alors que… ben franchement, à part lire et regarder des séries en VO ( :lol: ), c'est le meilleur moyen pour apprendre. Oh, seigneur, ne me parle pas de l'accent, j'ai failli faire un scandale en sixième, quand ma prof me critiquait sur mon "accent" en latin, alors qu'en vérité, c'était moi qui avais le bon et elle roulait les r à la française.
Je lis en français, généralement. Mais par exemple, les codes / mots de passe… ben ça dépend. Celui de ma banque slovaque, je l'ai retenu en moitié moitié (le début en slovaque, la fin en français). :lol:

Plus objectif, pas nécessairement. Plus critique, peut-être.


C'était pas voulu méchant, effectivement :)
Tiens d'ailleurs, j'y repense maintenant, les complexes, devine à quoi ils servent ? À résoudre des équas diffs ! Qui étaient à mon exam d'aujourd'hui ! ET QUE JE N'AI PAS RETENUES ! Argh.
Nan, franchement, l'exa de mardi, ça allait, mais celui d'aujourd'hui… Hum… Je vise un 3/6 au maximum. 2.5/6, ce sera déjà bien. (Prions pour que l'autre rattrape ce merdier…)
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Le Cycle du Serpent [I] : La Confrérie de Loki

Message par vampiredelivres »

CHAPITRE 12


Le sol se rua à ma rencontre, l’air froid siffla à mes oreilles. La douleur irradiait en étoile depuis mon épaule, ne serait-ce que parce que je m’étais jetée de plein fouet dans une vitre malheureusement assez solide, mais aussi parce que, forcément, quelques débris de verre avaient percé ma peau. Ceci dit, cela n’avait pas vraiment d’importance à l’heure actuelle, parce que les pavés se rapprochaient bien trop vite. J’entendis vaguement un cri perçant, indubitablement féminin, suivi d’un choc cristallin.
Et puis, mes pieds joints percutèrent la pierre. La douleur fusa depuis mes talons, remonta jusqu’à mes hanches en aiguillant tous les muscles qui se trouvaient dans mes jambes, malgré toute la souplesse de mon atterrissage. Je grognai, pliai les genoux, croisai les bras devant mon visage, roulai en avant, me barricadant au passage contre tous les signaux de mon corps.
Avant même que mon cerveau à la ramasse sur mes réflexes ne reprenne le dessus, j’étais debout, et un second corps roulait près de moi.
Un instant plus tard, je volais à nouveau, yeux fermés, rétines brûlantes à cause du flash lumineux aveuglant. Mon oreille interne dut m’abandonner à ce stade-là, parce que je n’étais plus en état de discerner le haut du bas, le ciel de la terre. Bras ballants, incapable de lutter contre l’onde de choc, je me laissai porter par le souffle de l’explosion, qui me projeta violemment contre le mur le plus proche.
On aurait dit qu’une bombe avait été lâchée. Dans un rayon de trente mètres les toitures avaient été pulvérisées, les étages supérieurs atomisés. Les rez-de-chaussée avaient miraculeusement survécu pour la plupart, excepté le petit café qui avait été la cible principale de l’attaque. Mais outre le bâtiment de négociation totalement en ruines, l’éclair avait aussi frappé une voiture garée dans la ruelle. La douleur du choc de mon crâne contre un mur de pierre ne fut rien par rapport à la souffrance qui explosa dans mon ventre quand je m’empalai sur un morceau de portière brûlant arraché à la carrosserie. Je sentis, avec une précision ignoble, le métal s’enfoncer profondément dans mon ventre, tout déchirer et carboniser sur son passage. Un hurlement de souffrance pure m’échappa ; je roulai sur le côté, emportant le fragment avec moi.
Des points noirs jaillirent devant mes yeux, sans que la douleur ne reflue. Je serrai les dents, les poings, les orteils, toute articulation qui répondait encore, allongée au sol. La douleur submergeait tout. Je me noyais dans les informations de mes neurones sensoriels, incapable de faire le tri, incapable de comprendre ce qui m’arrivait. Mon cri mourut sur mes lèvres, mon esprit décrocha, court-circuité par l’overdose d’informations. Spectatrice, consciente de mon propre corps mais impuissante, je demeurai immobile, malgré les aiguilles qui semblaient s’enfoncer dans tout mon être et la brûlure dans une zone entre mon estomac et mes côtes.
Je savais ce que j’aurais dû faire. Sauf que j’en étais incapable.
Alors je me contentai de respirer. Les yeux fermés, allongée sur le pavé glacial d’une ruelle stockholmoise, je m’abandonnai aux signaux de mon corps, les écoutai, me noyai dans la douleur, jusqu’à m’y habituer, savoir la localiser précisément. En même temps, à défaut de pouvoir les appliquer, je me serinais les paroles d’Ekrest comme une incantation protectrice.
Dissimule-toi d’abord, aurait dit mon mentor.
Lentement, au raz du sol, j’agitai les doigts, me couvris d’une illusion d’invisibilité. Immédiatement, je sentis l’impact que cela avait sur tout mon système, comme un coup supplémentaire dans la plaie. Mes poumons se vidèrent, un grognement rauque m’échappa. Les yeux toujours fermés, des éclats de douleur blanche dansant devant ma rétine au rythme des battements erratiques de mon cœur paniqué, j’attendis une dizaine de secondes en me répétant les phrases suivantes.
Combien d’ennemis en état de te faire du mal ?
La réponse était terrifiante, mais j’étais trop anesthésiée par la douleur pour ressentir la peur. Tous, ou presque, pouvaient m’atteindre s’ils savaient où me trouver.
Combien en état de te démasquer ?
Un Heimdall, avec sa foutue vision magique. Au moins.
Es-tu en état de rentrer à la base ?
Vu comment je me vidais de mon sang, je mourrais en me téléportant.
Nouveau cri, pas précipités. Je ne bougeai pas d’un cil, méfiante, incapable de déterminer qui approchait. Cela pouvait être un civil comme un ennemi, et, les yeux fermés, j’étais incapable de faire la différence. Des voix se joignirent à la course.
— Chef, ça va ?
Une toux sèche, comme si l’interlocuteur crachait la poussière dans ses poumons, puis :
— Ça va… y’en a un qui a survécu, il a sauté…
La voix était distante, chargée de douleur, mais encore audible. Je me focalisai dessus, entre nervosité et doute. C’était le type d’en haut, le Thor aux commandes. Et je connaissais sa voix. C’était une certitude, maintenant. Même si je n’arrivais pas à me rappeler où je l’avais entendue, je la connaissais.
La douleur refluait lentement, pour ne laisser place qu’à une sourde sensation de mal-être. Je gagnais du terrain sur la mobilité de mes muscles, je le sentais. Mais il y avait plus urgent, plus problématique.
— Elle est là, invisible.
Tu as deux solutions.
Dans mon esprit, les souvenirs d’Ekrest étaient nets, et son ton, implacable. Il y avait deux possibilités. Deux solutions.
Me téléporter, au risque de mourir, au risque de ramener des ennemis à l’intérieur du Q.G. de la Confrérie. Impensable. Ou bien me laisser aller en Helheim. Possible, voire même faisable, même dans mon état.
— Où ça ?!
Mais c’était maintenant ou jamais.
J’entrouvris les yeux, juste assez pour voir à travers ma visière toujours abaissée des yeux d’un blanc inhumain, lumineux, chargés d’une haine millénaire, me considérer de haut avec un mélange de méfiance et d’inquiétude. Les bruits de pas reprirent, moins rapides, plus lourds. Deux personnes en soutenaient une troisième.
Un sourire cynique m’échappa quand je compris que, même aux portes de la mort, j’analysais tout ce que je voyais et entendais. Il ne s’effaça pas lorsque je compris qu’il me restait à peine quelques instants si je voulais m’offrir une sortie en beauté.
J’attrapai à pleines mains le morceau de métal, et tirai brutalement dessus. L’effort m’arracha une plainte de souffrance presque aussi déchirante que cette pièce acérée qui m’avait poignardée en premier lieu, qui résonna dans mon casque hermétiquement fermé. Je gardai les yeux ouverts, bloquai mon instinct de survie qui se rebellait violemment contre ce que je m’apprêtais à faire, levai le bras. Les yeux de lait du Heimdall se chargèrent de nervosité, il recula pour ne pas se prendre de coup. Mais ce n’était pas lui que je visais.
J’abattis l’arme improvisée à l’aveuglette, sectionnai d’un seul coup mon artère iliaque, la retirai tout aussi vite. Un sourire dément se dessina sur mon visage lorsque le sang gicla, éjecté au rythme de mes battements de cœur erratiques, une soudaine panique traversa le regard blanc. Une poignée de secondes avant le coma. Le temps d’une dernière maxime, gravée en lettres de feu et de sang dans ma chair à une époque.
Quoi que tu fasses, protège les tiens.

| † | † |

<= Quand je disais qu'il était court… :lol:
louji, réponses au-dessus (si tu ne les as pas remarquées) ;)
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 06 mars, 2020 8:52 pm, modifié 4 fois.
Répondre

Revenir à « Essais et créations en plusieurs parties »