Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

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ChloB

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Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Bonjour,
J'ai commencé à écrire une histoire post-apocalyptique et j'aimerais bien que vous m'aidiez à la perfectionner :)
Je posterai un chapitre toutes les deux trois semaines donc si ça vous intéresse et bien bonne lecture et merci d'avance à tous ceux qui prendront la peine de lire mon texte et de m'aider.

Sommaire des chapitres corrigés :
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6


Temps écoulé depuis la fin de l’humanité : 1 an.
Temps écoulé depuis que je suis toute seule : 7 mois.
Nombres de survivants : aucune idée.
Nombres d’infectés : des millions.


Chapitre 1 :

Une douche. Ça fait longtemps que je n'ai pas trouvé une maison où il reste encore assez d'eau pour se laver. D'habitude, je me lave au gant de toilette et encore quand j'ai assez d'eau. C'est vrai que ce n'est plus ma priorité depuis longtemps, mais quand même, ça fait toujours du bien.
Quand mes parents étaient encore en vie, on trouvait toujours un moyen pour se laver, mais au fur et à mesure que notre famille a diminué, on a dû revoir nos objectifs. C'est vrai que c'était bizarre cette manie de vouloir se laver, mais ça nous rappelait notre ancienne vie, ça nous rappelait qu'on était toujours des humains, toujours vivants. Maintenant, étant donné que je suis seule, mon objectif est simplement de survivre le plus longtemps possible.

A vrai dire, seule n'est pas exactement le terme approprié pour décrire ma situation mais, malheureusement, si le virus a rendu les humains fous, il n'a pas donné la parole aux animaux. En effet, je « vis » avec un loup blanc qui doit bien être l'un des derniers sur cette planète. A cause de son pelage, j'ai décidé de l'appeler Snow. La chose la plus étrange chez lui, mise à part le fait qu'il reste toujours auprès de moi, ce sont ses yeux. Il a les mêmes que moi, bleu saphir. En plus de pouvoir sentir un infecté arriver, il m'a sauvé la vie par le passé.

J'étais encore avec mon grand frère à cette époque. Tout le reste de notre famille était mort. On cherchait à manger quand on est tombé sur une horde d'infectés. Il était trop tard pour se cacher alors on a commencé à courir en direction de la forêt, ce qui, de base, était déjà une très mauvaise idée, c'est souvent là où on trouve le plus d'infectés. On traversait de hautes herbes quand, tout à coup, j'ai trébuché. Mon frère était loin devant et mon pied était pris dans des racines. Je n'arrivais pas à m'en défaire et je voyais les infectés se rapprocher. Quand mon frère s'est rendu compte que j'étais à terre, il était trop tard. C'est à ce moment que Snow a surgi des hautes herbes. Au début, j'ai cru qu'il venait pour moi mais non, il s'est mis entre moi et les infectés et les a retenus le plus longtemps possible jusqu'à ce que mon frère me sorte de là. On ne pouvait pas le laisser se faire manger après ce qu'il venait de faire alors on l'a sauvé et on l'a éduqué du mieux qu'on pouvait pour qu'il puisse vivre à nos côtés. Au fil du temps, il est devenu ma seule et unique famille.


Une fois sortie de la douche, je remets aussitôt mes vêtements, un ensemble noir, une veste militaire et mes bottines. Le danger peut surgir à chaque instant, je n'ai plus le luxe de dormir en pyjama. Snow s'est déjà endormi de son côté. Je mets mon couteau à ma ceinture, il faut toujours être prêt à tout, et je vais le rejoindre. A chaque fois que je ferme les yeux, je revois les souvenirs de mes parents, de mon grand frère, Eugène, de mon petit frère, Maxime et je revois le visage de Lucie ma meilleure amie. C'est elle qui nous a appris la nouvelle il y a un peu plus d'un an maintenant.

C'était un samedi, je m'en souviens bien. On entendait plein de sirènes de pompiers, d'ambulances, de policiers et des bruits des hélicoptères qui passaient au-dessus de la maison. C'était horrible. On ne savait pas ce qui se passait. On habitait en campagne et la famille de Lucie était notre seule voisine. On habitait juste à côté de la grande route. Celle qui mène vers Quédra, l'une des trois villes principales aux alentours. Maxime pleurait, mais maman lui disait que ce n'était rien. Papa et Eugène étaient sortis voir ce qui se passait, mais n'étaient toujours pas revenus. Ils ont finalement fini par rentrer un peu plus tard en nous indiquant qu'ils n'avaient rien pus voir, la police interdisait les gens de passer, mais, selon eux, il se passait quelque chose de bizarre. Puis Lucie est arrivée, paniquée, en larmes. Elle nous a raconté ce qui venait de se passer chez elle, une scène d'horreur.

Sa mère et elle, déjeunaient, comme à leur habitude. Son père devait se rendre en ville faire les courses. Il avait appelé sa mère pour lui dire que les gens étaient complètement fous, qu'un homme lui avait mordu le bras jusqu'à l'os et qu'il était sur le chemin du retour. Quand il est enfin rentré dans la maison, l'infection était déjà rendue à son plus haut point. Il crachait du sang et émettait des sortes de gargouillis peu rassurant puis il s'était tout bonnement jeté sur sa femme avant de commencer à lui arracher la peau avec ses dents. Non, c'était pire que ça, il la mangeait carrément. Par miracle, Lucie avait eu le temps de s'enfuir avant que son père ne puisse s'en prendre à elle.

Après ça, tout est allé très vite. On avait allumé la télé et on a vu les premières images de la ville. Tout le monde était devenu complètement marteau, les gens se jetaient les uns sur les autres. Certains essayaient de fuir, mais en vain. Ca allait beaucoup trop vite.

Après ça, mon père a barricadé toute la maison. Il a sorti des armes et on s'est caché. Le plus longtemps qu'on pouvait. On s'était mis dans la cave, c'était devenu un vrai bunker avec une radio pour pouvoir suivre l'avancée de la situation, mais, après à peine trois jours passés enfermés, on ne recevait déjà plus aucun signal. Il n'y avait plus personne. De temps en temps, on captait des messages du gouvernement qui nous disaient d'éviter les grandes villes, de rester chez nous, ne pas ouvrir nos portes même pas à nos voisins, de faire des réserves, de nous protéger et tout ce genre de consignes.

Au début, on tenait bien, mais le stock de nourriture à vite baissé et puis l'eau descendait trop vite. Nous n'avons pas eu d'autre choix que de finir par sortir du bunker. Et c'est là que tout a basculé pour nous. Lucie, la première, suivit de maman. Maxime. Papa. Et enfin Eugène. Je ne comprends toujours pas pourquoi, de tout le monde, c'est moi qui ai réussi à en arriver là. C'est vrai, je n'ai pourtant pas le profil de la fille qui peut survivre seule dans la nature contre une population d'infectés qui ne pense qu'à lui croquer un bout de cervelle. J'ai une collection de phobies incroyable et surtout une alimentation très difficile. Avant le virus, je ne mangeais pas de viandes rouges, pas de poissons, très peu de fruits et légumes. En fait, je mangeais pratiquement toujours le même repas. Pâtes, cordon bleu. Merci la variété. J'étais plutôt le style de fille timide, réservée avec une petite taille et un corps tout maigrichon : un mètre soixante pour quarante-cinq kilos. Des cheveux longs qui arrivent jusqu'aux reins, blonds très clair, fins avec des boucles anglaises et une peau très claire, trop claire pour résister au soleil. J'avais beau être plutôt maligne, je restais tout de même une fille bizarre.

Lucie, elle, avait eu beaucoup de chance... Jusqu'à sa mort. Elle était très jolie, brune aux yeux marron brillant, grande, fine, pleine de qualités, mais surtout beaucoup plus appréciée que moi. Si moi, j'étais la fille avec qui personne ne voulait traîner Lucie, elle, était la fille la plus adorable du lycée. Pourquoi avait-elle jeté son dévolu sur moi ? Moi même, je n'en savais rien. Elle avait sûrement dû avoir pitié de moi un jour, mais elle était restée à mes côtés jusqu'à la fin. Comme quoi, l'amitié ne s'explique pas toujours.

Avec le temps, on a pu trouver quelques informations sur ce fameux Virus Z.

Ses origines ?
Un jour, un scientifique - qui cherchait un remède contre le sida, soi-disant - rend un rat complètement fou au point que celui-ci commence à manger ses congénères. Le scientifique est obligé de tuer le rat, car celui-ci devient incontrôlable, mais garde un échantillon de sa découverte, au cas où. Il la range précieusement et rentre chez lui. Un employé de ménage vient, comme toutes les nuits, faire son travail et fait tomber par inadvertance ce même échantillon, comme par hasard. Il nettoie sa bêtise, mais se blesse avec les morceaux de verre venant de l'éprouvette cassée. Le virus rentre dans son sang, remonte jusqu'à son cerveau lui donnant une très forte fièvre et lui faisant transpirer du sang. Sa peau, ainsi que ses organes, commencent à se décomposer lui faisant vomir du sang, par la même occasion, mais surtout, il chope une de ces fringales qui le pousse à manger, comme le rat, ses propres collègues. Au bout de deux heures, tout le laboratoire était devenu un centre de « zombies », d'où ce fameux nom de "Virus Z".

Sa propagation ?
Extrêmement rapide. Au bout d'un mois, la Terre entière était tombée dans la faim la plus dévastatrice que l'histoire n'ait jamais connue. Les fast-foods n'avaient qu'à bien se tenir, l'humain était devenu plus populaire que le Big Mac.

Comment j'ai survécu ?
Mon père a longtemps travaillé dans la construction d'armes, je sais donc depuis toute petite comment m'en servir, quelle arme est efficace contre quoi... Ou qui. De plus, ma mère était médecin alors je connais aussi la base du monde médical. Je sais à quoi sert quel médicament, je sais désinfecter une plaie, je sais recoudre, je connais les premiers soins à faire en cas d'urgence et quelques autres petits trucs que maman a bien pris le temps de nous rappeler quand le monde s'est effondré autour de nous. Je n'avais peut-être pas le profil idéal, mais j'avais les bonnes connaissances. En plus de tout ça, Eugène était botaniste à ses heures perdues alors, durant la période passée avec lui, il m'a appris à reconnaître les plantes comestibles, les plantes qui peuvent aider à soigner et surtout à reconnaître les plantes toxiques.


Snow se réveille. C'est mauvais signe. Il renifle quelque chose. Ou plutôt quelqu'un, si on peut encore appeler un mangeur de cervelle "quelqu'un". Je range vite mes affaires dans mon sac, sors mon couteau, et me cache. Snow pousse un grognement. L'infecté est juste derrière la porte. On entend un gémissement sourd digne de quelqu'un qui s'étouffe dans son propre vomi puis des coups sur la porte. Et enfin un cri qui pourrait retourner un mort dans sa tombe, si tant est qu'il en reste encore. Aucun doute possible, c'est bien un infecté. La porte s'ouvre. Afin d'éviter qu'un infecté fasse trop de bruits en tapant à tout-va dans la porte et finisse par attirer tous ses petits copains, j'ai pris l'habitude de laisser la porte ouverte. L'odorat de Snow me protégeant, je ne prends pas trop de risques à agir de la sorte.

Comme à chaque fois, je visualise ce que je vais faire, comment je vais tuer cet infecté. Sur mon avant-bras gauche, il y a une coque. Ma technique préférée est de la mettre dans la bouche de l'infecté et de ma main droite, enfoncer mon couteau dans son cerveau afin de le délivrer de son mal pour de bon. C'est le seul moyen de les arrêter. Tirer dans la tête, en particulier le cerveau. Toutes les autres parties du corps sont inutiles, cela ne fait que les ralentir.

Trois, deux, u...
Un coup de feu retentit.
L'infecté est à terre. On lui a tiré dessus...
Des survivants !

Chapitre 2
Dernière modification par ChloB le jeu. 02 mai, 2024 8:43 pm, modifié 13 fois.
tekyla

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par tekyla »

Je suis venue par curiosité et j'avoue que j'aime bien ton histoire de zombie. Par contre, quelque petite précision, comment snow à put tenir à distance des zombies sans se faire attaquer et bouffer. J'ai été un peu perdu au moment ou elle tombe, elle était avec son frère ou son grand père.
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Merci beaucoup d'avoir pris la peine de lire l'histoire. C'est vrai que la partie la est un peu bizarre mais bon je suis partie sur le principe que c'est un loup et que les loups savent se défendre donc j'ai pas chercher à eller plus loin et à ce moment la elle est avec son frère car tout le reste de sa famille est morte :)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Chapitre 2 :

Je sors de ma cachette avec un immense sourire sur les lèvres. Snow reste à l'intérieur de la maison. Malheureusement, dans la nuit, je ne vois pas grand-chose. Je garde mon couteau dans la main, on ne sait jamais. J'avance jusqu'au niveau de l'infecté et m'arrête. J'aperçois quelqu'un arriver en courant dans ma direction. Éclairée par la lueur d'une bougie qui s'échappe de l'ouverture de la porte, j'aperçois une petite fille qui s'arrête sur le seuil du perron de la maison. Elle ne doit pas avoir plus de sept ans. Ses cheveux bruns très longs sont attachés en tresse ce qui lui donne un air encore plus enfantin. Elle porte un chapeau de cow-boy et l'arme qui a tué le zombie à sa main gauche. Pour le coup, l'image de la petite fille fragile s'arrête là. Elle ne m'a pas encore vue, l'obscurité de la nuit joue en ma faveur. Elle s'approche de l'infecté et crie :

- Tommy je l'ai eu...

Naïvement, le fait de voir cette petite fille si innocente me donne confiance et me fait sortir de ma cachette. Malgré mon grand sourire, je comprends directement que je viens de lui donner la peur de sa vie. Je crois même qu'à cet instant, la présence de l'infecté la rassure plus que moi... S'en est presque vexant.

- Tommy y a quelqu'un ! hurle-t-elle.

- J'arrive, garde ton arme.

Un garçon, à peine plus âgé que moi, apparaît non loin derrière elle. Il est très beau, à moins que ça ne soit le fait que je n'ai plus croisé personne depuis longtemps... Trop longtemps ? Ses cheveux châtains foncés, sales, tombent clairement devant son regard noir qui n'a rien de sympathique. Je distingue les contours de son corps qui semble trop fin pour sa carrure, il ne doit sûrement pas manger à sa faim. Finalement, à mieux y regarder, il n'a rien d'attirant mais il semble quand même être la plus belle personne que j'ai pu croiser dans ma vie à cet instant. Je dois vraiment être en manque de sociabilité pour penser à ça dans un moment pareil.

Il sort une arme et court se mettre entre la petite fille et moi tout en me visant. Au moins, ça a le mérite de me remettre aussitôt les pieds sur terre, la romance est donc déjà terminée ? Ma foi, ce fut rapide...

- On ne te veut aucun mal, on cherche juste de quoi manger, annonce-t-il.

- Heu... Je...

Je suis tellement surprise de voir des survivants que je n'arrive plus à prononcer un seul mot correctement. J'ai envie de les prendre dans mes bras, leur dire que ça fait des mois que je n'ai vu personne, mais non, à la place, je reste comme une débile devant eux, en essayant de leur dire quelque chose que moi-même, je ne parviens pas à comprendre. Je suis désespérante.

- Tu sais parler ? me demande le garçon sur un ton ironique.

- Je m'appelle Clarisse.

Ce n'est pas vraiment ce que je comptais leur dire, mais c'est déjà un bon début niveau communication, j'espère juste que je ne passe pas trop pour une personne bizarre actuellement. J'ai envie qu'un infecté vienne me manger maintenant pour éviter de m'humilier encore plus, mais évidemment, c'est quand on voudrait les voir qu'ils ne sont pas là. Je suis presque aussi tétanisée que la première fois où je suis tombée nez à nez avec une de ces choses, mais je suis quand même plus heureuse que ça soit des humains, y a quand même moins de chances que je finisse en en-cas... Enfin, j'espère ?

Le garçon me sourit, je n'ai pas l'air de trop l'effrayer finalement, c'est bon signe. Il ajoute :

- Moi, c'est Thomas et voici ma petite sœur, Maëlys, dit-il en se décalant pour que je puisse l'apercevoir.

- Et lui, c'est Snow, dis-je en désignant la boule de poil cachée à l'intérieur de la maison.

La seule chose qu'on peut distinguer de lui actuellement sont ses deux yeux qui réfléchissent dans le noir. Ce n'est pas vraiment l'image la plus rassurante qu'il puisse renvoyer dans une telle situation et je m'en rends bien compte en constatant le visage apeuré de Maëlys, qui continue à se cacher derrière son frère. J'ordonne à Snow de venir à mes pieds afin de pouvoir le caresser et d'essayer de leur montrer qu'il n'est pas méchant.

- N'ayez crainte, il ne vous fera aucun mal, dis-je en gratouillant le ventre de cette magnifique boule de poils qui en profite pour se rouler sur le dos pour mieux profiter de mes caresses. Il ne s'attaque qu'aux infectés... Et aux humains hostiles, mais ce n'est visiblement pas votre cas.

- Où as-tu pu trouver une bête pareille ? me demande Thomas. Ça fait tellement longtemps que nous n'avons pas vu de chiens, je pensais qu'ils étaient tous morts.

- À vrai dire, il me semble qu'il s'agit plus d'un loup que d'un chien, ce qui pourrait expliquer qu'il ait pu survivre seul dans la nature si longtemps. Et je dirais que c'est plutôt lui qui m'a trouvé, il m'a sauvé la vie à un moment où j'allais bien finir par me faire croquer par un infecté.

- En-tout-cas, c'est vrai qu'il n'a pas l'air si méchant, finit par admettre le jeune homme tout en s'approchant pour le caresser également.

- Oh oui, et en plus c'est plutôt pratique d'avoir quelqu'un qui peut sentir les infectés arriver, c'est clairement grâce à ça que je réussis à survivre seule avec lui.

Malgré la nuit, j'aperçois un faible sourire se dessiner sur les lèvres de Thomas. Lui et sa sœur ont l'air totalement épuisés à mieux y regarder. Je les invite donc à rentrer à l'intérieur pour leur donner ce qu'il me reste en nourriture, c'est-à-dire quelques fruits que j'ai pu ramasser et un reste de lapin, Snow est aussi très utile pour la chasse. Je leur explique également qu'il reste un peu d'eau dans la maison pour pouvoir se laver, ce qui est vraiment rare, bien souvent l'eau est déjà totalement marron quand on la tire. Maëlys a l'air plus heureuse par cette information que par la nourriture que je lui présente. Finalement, quelque part, je la comprends, et pas seulement à cause de l'odeur qui se dégage d'eux, promis.

Alors que je les regarde manger, ou devrais-je dire dévorer, ce que j'ai pu leur trouver, mille questions me viennent en tête. J'ai envie de tout savoir sur eux, mais aussi s'ils ont vu d'autres survivants ou peut-être même des communautés !

- Vous n'êtes que tous les deux ? finis-je par demander.

- Oui, on vivait chez notre tante avant tout ça, mais elle ne nous aimait pas vraiment, répond froidement Thomas. Dès que le virus a commencé à faire pas mal de dégâts, elle nous a mis dehors en disant qu'on pouvait survivre sans elle dans la nature, voire même qu'on serait mieux loin d'elle. Finalement, elle cherchait juste un moyen pour se débarrasser de nous, j'imagine...

- Je suis désolée...

Quelle idiote. Niveau ambiance, on n'est pas sur le fun de l'année. Pour un début de sociabilisation, on a connu mieux quand même.

- Oh, ne t'inquiète pas pour ça, nous non plus, on ne l'aimait pas tellement, dit-il en lâchant un petit rire froid. Et toi, tu connais d'autres survivants ?

- Personne. Ça fait cinq mois que je suis toute seule... Enfin avec Snow. Au début nous étions six, mais je suis la seule à être encore là.

Le fait de l'exprimer à haute voix me confronte au désespoir de ma situation. Finalement, je ne sais pas qui de moi ou eux avait le plus besoin de trouver l'autre.

- Cinq mois ? Tommy, la fille, elle n'a pas de chance, s'exclame Maëlys en se penchant vers son frère comme si je ne pouvais pas entendre ses paroles.

- Oui, je suis d'accord avec toi, répond-il en se tournant vers moi. On pourrait peut-être faire un petit bout de chemin ensemble si tu n'y vois pas de problème, qu'en penses-tu ?

- Non bien sûr que non, je cherche des survivants depuis trop longtemps pour vous laisser partir sans moi, réponds-je avec peut-être un peu trop d'enthousiasme.

Je les vois tous les deux rigoler de ma réponse. Ils ont toujours l'air aussi fatigués, mais au moins, ils ont l'air soulagés. J'imagine que l'idée de se promener avec quelqu'un qui se fait protéger par un loup doit les rassurer quant à la suite de leur survie. J'avoue que je suis plutôt contente aussi, l'idée de retrouver de vraies personnes autour de moi, qui ne souhaitent pas me manger la cervelle, ne m'est pas désagréable non plus.

- Au fait, quel âge avez-vous ? leur demande-je.

- Dix-sept ans et Maëlys six ans, dit-il en se tournant vers elle pour lui ébouriffer les cheveux. Et toi ?

- Seize ans.

Six ans ! Comment a-t-il pu la protéger aussi longtemps alors qu'elle est si jeune ? C'est un miracle qu'elle soit encore là, enfin même qu'ils soient encore là tous les deux. Thomas doit noter mon étonnement dans mon regard. Pendant quelques instants, je le sens mal à l'aise, il y a visiblement quelque chose qu'il n'a pas jugé bon de me dire avant. Au bout d'un moment, il finit par soupirer puis se lance enfin.

- Je t'ai un peu menti, avoue-t-il. On n'a pas vraiment vécu tout seul durant tout ce temps. Mais on n'a pas vraiment eu que des bonnes rencontres non plus. On a commencé dans un groupe où il y avait une dizaine de personnes, à peu près, dont deux enfants, en comptant Maël. Tout le monde s'entraidait dans un petit campement fait de caravanes, l'ambiance était vraiment familiale, tout ce dont on rêvait. Mais, un soir, une horde d'infectés a surgi de la forêt. Ils étaient si nombreux, on ne savait pas quoi faire et on n'arrivait pas à les retenir. Un des adultes nous a pris, Maël et moi, et nous a dit de fuir, alors, on est parti. Puis on a trouvé d'autres gens, cinq anciens militaires. Ils ont bien voulu de nous, mais on s'est, très vite, fait attaquer par d'autres survivants qui voulaient nos armes et nos réserves. C'était en pleine nuit aussi, on n'a pas pu se défendre. Ils nous ont épargné Maël et moi parce qu'on était jeune. On s'est enfuis jusqu'à ce qu'on puisse trouver une petite maison à l'abri et assez loin de ces gens. Mais, petit à petit, les infectés ont commencé à être trop nombreux alors on a dû partir, encore une fois. Depuis, on essaye de survivre, mais on n'a trouvé personne, avant toi, qui veuille bien accepter de nous aider. Tout le monde évite tout le monde. Personne ne fait confiance aux inconnus. Quand on t'a vu, je pensais que toi aussi, tu allais nous demander de partir, on a vraiment eu de la chance de te rencontrer, c'est vraiment très gentil de ta part. Sans toi, on n'aurait pas tenu encore très longtemps, ça fait des semaines qu'on marche sans savoir où aller et sans aucune réserve.

Leur histoire est horrible. Étant toujours restée avec ma famille ou seule, je n'ai pas pu constater par moi-même la cruauté des autres survivants, pourtant, je m'estime très heureuse d'être tombée sur eux et pas quelqu'un d'autre. Au vu de ma naïveté, on m'aurait sûrement tué avant d'avoir eu le temps de comprendre ce qui m'arrivait. J'avoue avoir du mal à comprendre le comportement de ces gens. Nous ne devons plus être si nombreux à réussir à survivre alors pourquoi ne pas s'entraider au lieu de nous entre-tuer ? On a déjà assez de mangeurs de cervelle comme ça, pas besoin de rajouter d'autres prédateurs.

- Au fait, comment as-tu réussi à trouver du lapin ? me demande Thomas. C'est grâce au loup ?

- En partie ,réponds-je. Il les trace facilement, mais je pose aussi des collets dans la forêt et les champs autour des lieux où je pose mon campement. Les quelques rares animaux qui restent se jettent dessus alors je ramasse un peu de viande quand j'ai de la chance. Mais il faut se dépêcher de récupérer les collets ensuite, sinon les infectés les mangent avant que je ne sois passée récupérer la viande.

- Tu sais faire des collets ? C'est merveilleux ! Moi je ne sais que pêcher et les poissons sont de plus en plus rares. C'est pour ça qu'on a du mal à se nourrir seuls...

J'entends Maëlys lâcher un léger rire moqueur dans son coin.

- C'est plutôt que tu ne sais pas pêcher Tommy, lui lance -t-elle.

Il la regarde, offusqué de sa remarque pendant qu'elle continue de rigoler, toujours très fière de ce qu'elle vient de dire.

- Tu peux parler toi, t'es bonne qu'à cueillir des fruits et encore, tu as bien failli nous tuer parce que tu avais récolté du poison.

- Mais c'est toi qui m'avais dit que je pouvais les cueillir, se défend-elle.

- N'importe quoi, j'aurais remarqué si c'était du poison, je ne t'aurais jamais dit ça !

Ils continuent de se chamailler ainsi pendant encore quelques minutes. Je regarde la scène avec un sourire nostalgique sur les lèvres. Cette scène de vie banale entre frangins, me rappelle forcément mes propres disputes avec mes frères. Qu'est-ce que j'aimerais qu'ils soient encore avec moi.

- On devrait peut-être se reposer un peu non ? propose Thomas.

- Oh ouais, moi, je suis trop fatiguée, s'écrit Maëlys. On a fait que de marcher aujourd'hui.

- Allez vous coucher, moi, je vais monter la garde, leur dis-je.

Thomas couche Maëlys sur le canapé, je l'aperçois s'endormir presqu'instantanément. Qu'est-ce que j'aimerais m'endormir si vite ! Il sort ensuite un sac de couchage de son sac à dos et s'allonge par terre au pied du canapé enfin. Je suppose qu'il doit avoir l'habitude de dormir proche de sa sœur afin de pouvoir la protéger s'il se passe quelque chose pendant la nuit. Après deux minutes de silence, il me dit en chuchotant, pour ne pas réveiller Maëlys :

- Merci beaucoup de nous avoir aidés. Maël n'est qu'une petite fille et cette situation est très difficile pour elle. J'oublie parfois qu'elle n'a que six ans parce qu'elle a dû grandir très vite depuis que le virus a commencé, j'ai l'impression qu'elle est contente de t'avoir rencontré.

- Merci à vous ! Ça fait cinq mois que je cherche des gens, que je m'ennuie à mourir tous les jours et que je désespère toute seule dans mon coin. Bien sûr, il y a Snow, mais bon c'est différent, dis-je en me tournant vers ce petit monstre de poils.

Ce n'est peut-être qu'un loup, certes, mais grâce à lui, j'ai pu tenir beaucoup plus longtemps que prévu. Je n'aurais jamais survécu sans lui, rien que pour le fait que toute seule, j'aurais sûrement fini par abandonner. Depuis petite, je déteste être toute seule et me retrouver obligée de vivre sans personne parce que l'intégralité de ma famille a péri n'a clairement pas été une partie de plaisir. Même si Snow ne remplace pas un humain, sa présence à elle seule me tient en vie, à bout de bras.

- Merci à lui de t'avoir permis de survivre alors, reprend-il. Si on n'était pas tombé sur toi aujourd'hui, je ne sais pas si on aurait encore pu survivre longtemps. On commençait à avoir vraiment faim...

- Je suis sûre que vous auriez fini par pêcher du poisson, lui dis-je en m'autorisant un petit clin d'œil moqueur dans sa direction.

Même avec pour seule lumière une faible bougie, il a très bien vu ma petite provocation et je vois se dessiner un sourire sur son visage. Il paraît toujours aussi fatigué, mais également soulagé, et reconnaissant. C'est peut-être la première fois depuis des semaines qu'il va pouvoir s'endormir les épaules un peu plus légères, même si je sais bien que ma présence, seule, ne suffit pas à faire oublier la quantité de détraqués encore dehors actuellement.

Si je suis vraiment heureuse d'avoir enfin trouvé quelqu'un, je suis également encore plus apeurée par la suite. Leur histoire m'a juste permis de me rendre compte que mon seul danger ne se résumait pas à des mangeurs de cervelle sans aucune conscience, mais qu'il était également constitué de personnes encore totalement vivantes et réfléchies. Peut-être un peu trop réfléchies d'ailleurs, au point de chercher à tuer le peu de gens encore en vie dans l'espoir de récupérer de quoi tenir quelques jours. Et puis leur situation m'inquiète. Je me rappelle du jour où j'ai moi-même perdu ma famille, la déchirure que j'ai ressenti, la douleur de la perte. Maëlys est si jeune, comment peut-on la protéger indéfiniment ? Et s'il arrive quelque chose à Thomas et que je suis séparée d'elle, qu'adviendra-t-il d'elle ?

Thomas me sort de mes pensées.

- Je suis content qu'on soit tombé sur toi, tu es vraiment très gentille, dit-il tout en baillant. J'espère qu'on pourra rester le plus longtemps possible ensemble... je veux dire tous les trois.

- Je l'espère aussi, réponds-je.

Heureusement qu'il fait nuit parce que sinon il me verrait rouge comme une tomate. J'avais oublié ce que ça fait de se sentir gênée. J'ai très chaud tout à coup et je transpire alors que pour une fois, la nuit n'est pas si chaude. Vraiment, heureusement qu'il ne me voit pas, je suis pitoyable.

Il me fait signe de le réveiller quand j'aurais envie de dormir, puis se tourne sur le côté pour s'endormir. Il est vraiment gentil et je suis contente que ce soit le cas, parce que je n'aurais pas supporté de devoir tuer des humains, et encore moins si jeunes. Snow s'est rendormi lui aussi. Je lui caresse la tête puis prends une arme en main. Je suis positionnée de manière à pouvoir tirer dans l'encadrement de la porte au moindre mouvement, je n'ai plus qu'à attendre qu'il se passe quelque chose.

Une heure ... Deux heures ... Puis je finis par m'endormir sans même m'en rendre compte.

Je crois que je rêve pour la première fois depuis des mois.

Je suis de retour à la maison. Maman donne à manger à Maxime pendant qu'Eugène et moi jouons au ballon dehors. Comme souvent, papa n'est pas là. Il fait beau, le soleil est haut dans le ciel et il n'y a aucun nuage à l'horizon. Les arbres sont couverts de feuilles et de fleurs, on doit être au printemps. Je lève la tête vers le ciel pour profiter d'une brise d'air frais qui passe sur mon visage.

Le virus n'a pas commencé, s'ils sont encore tous là.

On joue, on rigole comme au bon vieux temps puis maman vient nous apporter de l'eau. Elle nous dit que papa va bientôt rentrer alors on se dépêche de boire nos verres juste à temps pour l'entendre arriver.

Le ciel, tout à coup, devient noir. Quelque chose ne va pas. Le vent se lève et Eugène ne rigole plus. On rentre dans la maison. La robe de maman est déchirée et pleine de sang. Maxime est tout blanc. Eugène à le regard vide. Ils ne bougent plus, ils sont tous morts.

Soudain, papa m'attrape le bras et m'entraîne dehors, devant la maison. La rue est complètement détruite. Les maisons sont à l'abandon. La route est pleine de déchets, de feuilles mortes, mais surtout de corps sans vie. Papa se retourne vers moi et me dit :

- Il faut que tu partes. Tu es en danger. Ils savent que c'est toi. Ils vont vouloir te prendre. Ne te laisse pas faire. Ne tombe pas entre leurs mains. Ils mentent.

- De quoi tu parles papa, je ne comprends pas.

Il me prend par les épaules et me secoue très fort. Il me fait mal. J'essaie de sortir de son emprise, mais il est trop fort.

- N'oublie pas. Ne leur fais pas confiance Clari, papa et maman t'aiment fort, tout comme tes frères. Tu dois te protéger.

Un coup de feu retentit, papa tombe. On lui a tiré une balle dans la tête.


Je suis réveillée dans un sursaut. J'aperçois un flash de lumière et des cris, mais que se passe-t-il ici ?

Chapitre 3
Dernière modification par ChloB le mar. 09 avr., 2024 9:27 am, modifié 9 fois.
tekyla

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par tekyla »

Ces un très bon chapitre avec plein d'émotion.

Par contre fait attention, tu as plein de faute d’inattention et beaucoup de répétition.
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Merci beaucoup :)
Les premiers chapitres sont pas super super j'ai un peu de mal à commencer l'histoire mais la suite est plus intéressante ( enfin à mon gout :D )

Et désolé pour les fautes j'ai pourtant vérifié mais peut être pas assez
Dernière modification par ChloB le mar. 14 juil., 2015 9:52 pm, modifié 1 fois.
louille

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par louille »

Hey ;)
J'ai lu tes deux chapitres d'une traite et ton histoire me passionne déjà ! Le scénario est super et les personnages sont bien décrits, intéressants. J'aime bien Clarisse :D
Tu écris bien et j'ai beaucoup aimé la manière dont tu as décrit son rêve, avec des phrases courtes mais percutantes, vraiment c'est super !
Cependant tes phrases sont parfois maladroites, il y a quelques (rares, presque pas ^^) problèmes de temps, et pas mal de fautes d'orthographe ce qui est un peu dommage ^-^
je t'encourage vivement à continuer et j'ai hâte de lire la suite ! T'es obligée de me prévenir !! :mrgreen:
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Déjà merci beaucoup d'avoir pris la peine de lire mon histoire, ça me fait vraiment très plaisir ! ;)

Ensuite pour les fautes, oui j'ai un gros problème avec ça. J'aime beaucoup écrire mais je suis nul en orthographe alors imagine le carnage que ça fait ^^
Je vais essayer de m'améliorer mais comme je suis vraiment très nul ... ^^
Et t'inquiète pas je te préviens dès que je mets le chapitre 3 en ligne ;)
Merci encore !
Pacochocolat

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Pacochocolat »

Salut!
En un mot: j'ai adoré !!!!!
L'histoire est super, les personnages très attachant!
J'aime bien ton style d'écriture: il est simple, fluide ...
J'attends avec impatience la suite et préviens moi :) :)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Merci beaucoup :)
Compte sur moi pour t'informer pour le prochain chapitre ! Je le posterai dans 2/3 semaines pour pas en mettre trop d'un coup et pour que l'histoire se fasse un peu connaitre avant qu'il y en ai beaucoup trop à lire, tu vois ^^
En tout cas merci encore, ça me fais vraiment très plaisir que tu es lu l'histoire ! ;)
CapClaire

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par CapClaire »

Coucou,
Au début j'ai hésité à venir, surtout parce que je suis déjà plusieurs récits et aussi parce que je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment, j'ai jamais aimer la fin de l'année scolaire, une vraie torture à passer. Mais bon. Au final je ne regrette pas d'être passer. Déjà, est-ce que tu a lus ou connais ou compte lire, LE PASSAGE de Justin Cronin, parce que très franchement c'est la même chose. Jusqu'à un certain point, parce que ce roman est vraiment très complet et très détaillé, ce qui fais la différence avec ton récit. C'est un roman que j'ai particulièrement aimer et que je te recommande il pourrait t'inspiré je pense.
T'es personnages sont touchant, mais se rencontrent un peu trop vite à mon goût, tu lance tout de suite le sujet. Aller bime la Terre est dévastée, aller bime il n'y a plus personne, aller bime elle est toute seule, aller bime elle a vue mourir toute sa famille sous ses yeux, aller bime elle trouve des gents vivant, aller bime ils se font attaqués...c'est un peu rapide à mon goût. De plus c'est assez typique de la dystopie, non pas que ce soit mauvais, mais il n'y a pas beaucoup d'originalité dans la construction de ton récit. Néanmoins, la lecture est agréable.
J'ai bien envie de voir ce que tu va faire de ton Thomas, parce que en général ce n'est pas toujours un prénom que je porte dans mon cœur. Maëlys, surtout tant qu'elle est une enfant fais en sorte qu'elle garde son innocence malgré tout, au moins le temps qu'elle grandisse un peu, faire évoluer une enfant dans ce monde c'est un bon point, il faudra juste que tu face attention à la tournure de ses phrase pour ne pas qu'elle devienne une adulte trop vite. Clarisse, elle n'a pas l'air si bizarre que sa, juste une fille normale, tant qu'elle dans une vie normale, dans ces conditions c'est un peu différent et c'est bien normal (bonjour les répétitions--'), qu'elle soit intelligente, c'est typique aussi, mais du moment qu'elle ne devient pas une miss je sais tout avec ses deux nouveaux amis sa ira. J'espère qu'avec le temps on connaîtra un peu plus leurs histoires respectives.
Fais attention, je pense que parfois tu dois écrire un peu vite, par moment il manque un mot ou j'ai remarqué à certain endroit (je sais plus où) que tu avais échanger "que" avec "quand" mais sa ne gêne pas trop la lecture, une fois dans le texte on n'y fait pas tellement attention. Et par contre il y a un truc qui m'a déranger, c'est les chiffres, quand on récrit c'est bien plus beau pour les yeux et plus agréable pour la lecture de les voir en lettres. Il n'y à que en maths ou dans certain cas qu'il sont écrient en chiffre.

Mais sinon c'est très bien, continus comme ça!!
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Déjà merci beaucoup d'avoir pris le temps de rédiger ce commentaire et d'avoir lu mes textes.
Alors non je ne connais pas du tout
CapClaire a écrit :LE PASSAGE de Justin Cronin
mais je tacherai d'y remédier le plus vite possible.
Ensuite je suis complètement d'accord que le début va beaucoup trop vite et qu'on commence directement quand elle rencontre des survivants et je vais expliquer pourquoi.
Premièrement j'aime beaucoup écrire mais je déteste commencer une histoire parce que je trouve que c'est le plus dur et je ne savais pas trop comment nous faire rentrer dans l'histoire sans qu'on soit complètement perdu et qu'on ne connaisse pas le passé de l'héroïne. Alors je trouvais ça plus simple de faire un peu comme au théâtre avec la scène d'exposition, on explique tout dans la première scène ( ou chapitre ici ).
Après oui on arrive après le "carnage" parce que je n'avais tout simplement pas envie de commencer avant l'apparition du virus parce que ça aurait été très long d'expliquer les morts de toutes les personnes et l'arrivé du virus alors j'ai préféré mettre ça comme ça ( et j'avoue que à cause de ça le chapitre 1 ressemble un peu à rien mais bon j'ai pas réussi à faire autrement ). Je comprends que ça peut déranger mais je ne trouvais pas cela très plaisant à mettre dans le texte alors j'ai préféré ne pas l'écrire.
Et oui pour les fautes je suis comment dire ... vraiment très nul en orthographe alors ... ^^
Pour les chiffres je vais changer ça tout de suite merci ;)
En tout cas merci beaucoup pour ton aide !
louanne7

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par louanne7 »

Salut !
En cellement deux mots : c'est super !!!!
J'aime beaucoup ton style d'écriture et tkt pour les fautes d'orthographe... Moi aussi je suis nul ! Mais tu va t'habituer.
Je me suis tout de suite attacher au personnage ! Mais je trouve que sa va un peu trop vite. Tu devrai ralentir un peu sur les sentiment ect
Voila ;-) mais autrement c'est tres bien ! Continu ainsi ! ( ha sa fait bizard de dir sa !)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Merci beaucoup ! :)
Oui les deux premiers chapitres vont plutôt vite mais la suite est plus lente et on rentre plus dans l'histoire parce que là, oui ça va vite et en plus y a pleins de trucs à digérer donc c'est un peu brouillon mais bon j'ai pas réussi à faire mieux ^^
Merci encore d'avoir lu l'histoire, ça me fais très plaisir !
Rouroulia

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Rouroulia »

J'ai lu tes deux chapitres et franchement, c'est très bien écrit. Par contre je suis comme toi, j'aime écrire mais j'ai au moins une faute par phrase. Préviens-moi pour la suite!
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Merci beaucoup d'être passée !
C'est vrai tu écris aussi ? Si tu veux que je lisse tes textes, se serai avec plaisir ;)
Compte sur moi pour te tenir informée ;)
Et merci encore.
EmmaLectureForever

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par EmmaLectureForever »

Salut ! je viens de finir de lire le récit que tu as rédigé. C'est une lecture courte mais très agréable ! Les personnages sont attachants cependant je trouve que les évènements se déroulent trop rapidement !
Cette liaison entre un animal et un homme est parfaitement racontée. Deux (petites) reproches : les répétitions de mots mais sinon ton style d'écriture est très fluide et les fautes d'orthographe... Je sais c'est pas facile de rédiger sans faire de faute et je te comprends mais dans un récit c'est un peu déplacé.
J'ai hâte que tu postes le chapitre 3 de ta dystopie et bonne continuation pour la suite de ce livre. :)
Tara99

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Tara99 »

Coucou !
Suite à ton message sur ma page de profil, je suis venue voir ta production.
Plein de choses à dire :
déjà je trouve ça génial que tu écrives (moi aussi j'écris bien que dans un registre totalement différent).
vu qu'on a le même âge c'est super car je n'avais pas encore eu l'occasion de lire des textes de gens de mon âge...et je voulais te remercier car cette lecture m'a procuré un véritable moment de détente. J'aime bien le monde que tu as crée et perso je m'en fiche un peu de l'originalité tant que je prends du plaisir à lire quelque chose.
Par contre, il y a pas mal de fautes et des répétitions et il faudrait que je relise pour t'indiquer les passages à corriger. Et j'ai une toute petite question : comment Clarisse connait elle l'âge de Snow ?
Vu qu'elle l'a trouvé dans la forêt ?

Néanmoins, encore une fois toutes mes félicitations continue ainsi :)

P.S : j'adore ta photo de profil ! C'est Chloé Grace Moretz non ?
cloe812

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par cloe812 »

Coucou! Je suis passée comme tu me l'as demandé. Alors tout d'abord, ton histoire est très bien construite, assez détaillée, même si, comme on te l'a dit, il y a quelques fautes. Ensuite j'ai l'impression que dès le début tu précise les relations entre persos, ou tu nous laisse entendre ce qui va arriver entre eux. J'ai l'impression qu'il ne se quitteront pas, et que l'histoire entre eux sera plate. Mais c'est peut-être qu'une impression! Ceci dit, ils ne risquent pas de rencontrer beaucoup de monde. Après ton idée de virus est bien travaillée, et ce n'est que les deux premiers chapitres, le temps de mettre l'histoire en route, je sais de quoi je parle, dans mon histoire les premiers chapitres sont horribles. Alors avec un début aussi prometteur, j'ai hâte de voir la suite!^^
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Tara99 a écrit : comment Clarisse connait elle l'âge de Snow ?
P.S : j'adore ta photo de profil ! C'est Chloé Grace Moretz non ?
Déjà merci beaucoup d'être passé :)
C'est vrai tu écris toi aussi ? Quel genre ?
Pour tes questions alors oui j'avais pas du tout pensé au fait que je pouvais pas donné d'âge à Snow je vais enlever ça, merci ^^
Et oui c'est bien elle sur ma photo ;)
Merci encore d'être passé !
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

cloe812 a écrit :J'ai l'impression qu'il ne se quitteront pas, et que l'histoire entre eux sera plate. Mais c'est peut-être qu'une impression! Ceci dit, ils ne risquent pas de rencontrer beaucoup de monde.
Premièrement je tiens à te remercier d'être passé !
Ensuite, ne t'attends pas à une histoire plate parce qu'on est quand même dans un monde pleins de zombies donc il pourrait se passer des choses ;)
Pour le fait qu'ils ne devraient pas rencontrer beaucoup de monde je suis partie sur le fait que si eux étaient toujours en vies alors pourquoi pas d'autres ? Je te laisse imaginer ce que j'ai pus vous faire ;)
Tu publies ton histoire ?
En tout cas merci encore !
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Déjà merci beaucoup d'être passé !
EmmaLectureForever a écrit : C'est une lecture courte mais très agréable !
Courte parce que je publie chapitre par chapitre donc oui au début se sera court ^^
Et oui désolé pour les fautes je travaille là dessus ...
Merci encore ça me fais très plaisir que tu es pris le temps de lire l'histoire et je tacherai de faire plus attention pour les fautes ! :)
clem95

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par clem95 »

Coucou
Tu m'avais demandé de passer voir ton histoire et, je vais être franche, je n'étais pas emballé au début par cette histoire de zombis
Mais en faite je trouve ça génial !! Le scénario est vraiment bien fait et j'ai tous lu d'une seule traite
Fais quand même attention a quelques répétitions ou choses comme ça
J'ai hâte de lire la suite !! Continue comme ça c'est vraiment génial
EGVGOG

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par EGVGOG »

Coucou!
Donc je viens de lire ton premier chapitre, et j'aime beaucoup. Tu es douée!
Une petite question: je n'ai pas trop compris l'histoire de la coque avec le cerveau pour tuer l'infecté à la fin du premier chapitre.
Oui, je sais je m'attarde sur des détails un peu dégueulasses, mais j'aimerai comprendre :twisted:
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

clem95 a écrit :Mais en faite je trouve ça génial !!
Merci beaucoup ! Je crois qu'il n'y a rien qui me fasse le plus plaisir que quand l'histoire plait à des personnes qui n'avaientt pas l'intention de l'aimer ! Merci beaucoup ! Promis je ferai attention pour la suite ;)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

EGVGOG a écrit :Une petite question: je n'ai pas trop compris l'histoire de la coque avec le cerveau pour tuer l'infecté à la fin du premier chapitre.
Déjà merci beaucoup, ça me fais très plaisir que tu es lus l'histoire !
Ensuite pour ta question alors l'histoire de la coque c'est en fait comme une sorte de protège bras qui l'empeche de se faire mordre comme ça elle met ce bras dans la bouche du zombie pour ne pas être mordu et de l'autre elle peut donc plus facilement enfoncer son couteau dans le cerveau du zombie pour le tuer. J'espère avoir été plus clair ( et ma foie, un peu plus dégueulasse ^^)
Encore une fois merci beaucoup ! :)
CapClaire

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par CapClaire »

ChloB a écrit :Déjà merci beaucoup d'avoir pris le temps de rédiger ce commentaire et d'avoir lu mes textes.
Alors non je ne connais pas du tout
CapClaire a écrit :LE PASSAGE de Justin Cronin
mais je tacherai d'y remédier le plus vite possible.
Ensuite je suis complètement d'accord que le début va beaucoup trop vite et qu'on commence directement quand elle rencontre des survivants et je vais expliquer pourquoi.
Premièrement j'aime beaucoup écrire mais je déteste commencer une histoire parce que je trouve que c'est le plus dur et je ne savais pas trop comment nous faire rentrer dans l'histoire sans qu'on soit complètement perdu et qu'on ne connaisse pas le passé de l'héroïne. Alors je trouvais ça plus simple de faire un peu comme au théâtre avec la scène d'exposition, on explique tout dans la première scène ( ou chapitre ici ).
Après oui on arrive après le "carnage" parce que je n'avais tout simplement pas envie de commencer avant l'apparition du virus parce que ça aurait été très long d'expliquer les morts de toutes les personnes et l'arrivé du virus alors j'ai préféré mettre ça comme ça ( et j'avoue que à cause de ça le chapitre 1 ressemble un peu à rien mais bon j'ai pas réussi à faire autrement ). Je comprends que ça peut déranger mais je ne trouvais pas cela très plaisant à mettre dans le texte alors j'ai préféré ne pas l'écrire.
Oui je vois ce que tu veux dire, je comprend c'est pas une chose facile. Personnellement, j'écris de temps à autres et j'ai parfois du mal à formuler mes idées, mais je pense que sa viendras avec le temps. C'est en pratiquant qu'on apprend de toute façon, donc peut-être que quand tu reprendras ton texte dans quelque temps tu trouvera comment raconter le passer de ton héroïne ;)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

CapClaire a écrit :dans quelque temps tu trouvera comment raconter le passer de ton héroïne ;)
Oui je vais faire comme l'épreuve 4, je vais écrire les origines après ;)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Chapitre 3 :

À mon réveil, je comprends aussitôt que quelque chose ne va pas. Thomas est en train de tirer sur quelqu'un ou quelque chose que je ne distingue pas encore, Maëlys est penchée sur moi et me secoue encore, paniquée. Je peine à me relever. Je regarde sur quoi tire Thomas tout en attrapant mon arme posée à côté de moi pour lui prêter main forte. Deux infectés ont réussi à rentrer dans la maison.

Une fois morts, il enlève les corps et referme la porte. Je commence à ranger nos affaires, mais il m'attrape le bras et me force à me tourner vers lui.

– Pourquoi tu ne m'as pas réveillé avant de t'endormir ? gronde-t-il.

– Désolée, je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais endormie...

– Eh bien, ça a bien failli nous coûter la vie, continue-t-il. Si le loup n'avait pas tenté de me réveiller pour me prévenir, on serait peut-être déjà tous morts à cette heure.

– Je suis désolée, c'est bien la première fois que je ne me réveille pas. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé...

– Et les coups de feu, ça ne te réveille pas ça ? crache-t-il avant de se tourner vers ses affaires pour les ranger également.

Thomas est en colère contre moi et il a raison, mais me prendre de telles réflexions au réveil, et notamment après un rêve comme celui-ci, ne me plaît pas vraiment. Je suis toujours armée, finalement peut-être qu'un peu de viande fraîche pour le petit-déjeuner ne serait pas de refus ? À bien y réfléchir, j'abuse peut-être un peu, mais rappelons que cela fait cinq mois que je ne sociabilise plus du tout, les conventions sociales ne sont plus à ma portée et puis je suis encore un peu secouée par mon rêve... En plus du réveil de Maëlys.

– Si Maël avait été tuée, je t'aurais donné à manger aux infectés du quartier, continue Thomas.

– Ça suffit à la fin, elle n'est pas morte ta sœur, tu peux te calmer, je me suis déjà excusée, je ne suis pas d'humeur à supporter un sermon.

– Et moi, je ne suis pas d'humeur à me balader avec une débile de ton genre qui ne pense même pas à protéger les autres, lâche-t-il en mettant son sac à dos sur ses épaules. Viens Maël, on s'en va.

Je rêve là ? D'accord, je ne suis pas parfaite et j'aurais dû faire attention, mais bon de là à me manquer autant de respect, c'est du jamais-vu. Lui qui paraissait si gentil hier soir, cachait finalement bien son jeu. Et quel culot ! Je croyais que mon aide leur avait sauvé la vie ? Il a la mémoire bien courte ce jeune homme.

– Pour mourir de faim et revenir en me suppliant de vous aider ? réponds-je d'un ton moqueur.

– Si on meurt réellement de faim, tu seras la première qu'on viendra dévorer une fois revenu à la vie en zombie ! hurle-t-il.

J'aperçois Maël horrifiée nous regarder en boule depuis le canapé. Les imaginer repartir seuls sur la route, me brise le cœur. Elle est trop jeune pour souffrir autant, je ne peux pas les laisser partir sans moi. Après tout, il a raison, j'aurais dû faire attention. C'était ma responsabilité et je n'ai pas assuré alors à moi d'en prendre les conséquences. Au vu de leur état hier soir, ils ne survivront pas indéfiniment tout seuls. Avant que Thomas ne passe la porte, je me précipite à sa suite pour le prendre dans mes bras.

– Pardon, je suis désolée, tout est de ma faute, m'excuse-je. Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Restez, je vous en supplie, je ne veux pas me retrouver seule encore une fois.

Car oui, je dois bien me l'avouer, la solitude me fait peur. Je ne tomberais pas deux fois sur des gens prêts à m'accompagner sans vouloir me tuer instantanément. Je ne dois pas laisser passer ma chance, même si cela signifie devoir mettre mon ego de côté pendant un temps. Et puis finalement, qu'est-ce que l'ego dans un monde de mangeurs de cervelle, hein ? Suis-je vraiment en train de me chercher des excuses pour agir aussi pitoyablement ? Peut-être.

Comme si Snow avait compris un traître mot de notre échange, il vient se frotter à la jambe de Thomas. Je crois qu'à cet instant une poussière se décide à venir se loger dans mon œil, car une larme se met à couler le long de ma joue. Vraiment, je ne vois pas du tout ce qui pourrait provoquer ce genre de réaction autrement...

– Je ne veux pas vous voir mourir, j'ai déjà trop perdu de personnes autour de moi, je veux que ça s'arrête, ajoute-je d'une voix tremblante.

Je le lâche enfin, laissant mes bras tomber le long de mon corps. Thomas ne se retourne pas vers moi et ne répond pas non plus. Je crois sentir mon cœur se serrer. Je n'ai donc le droit à aucune erreur ?

Soudain, je sens une petite main se glisser dans la mienne. Je tourne la tête pour apercevoir Maëlys, les yeux brillants, se blottir à mes côtés.

– Moi, je ne veux pas partir sans toi, dit-elle de sa petite voix. Et en plus, sans toi, on ne pourra plus manger et moi, j'ai faim.

Sa remarque me fait lâcher un petit rire malgré ma peur de les perdre. Certes je ne les connais que depuis hier, mais je m'en veux vraiment. Je sais que s'ils leur arrivent quelque chose, je m'en voudrais beaucoup. Surtout, parce que Maëlys n'est qu'une enfant et je crois que cela me rappelle le fait que moi, je n'ai pas réussi à protéger mon petit frère... Ni aucun autre membre de ma famille en fait. Je ne veux pas qu'ils connaissent le même sort. Thomas finit enfin par se retourner vers moi.

- Je m'excuse également, je réagis un peu trop au quart de tour quand la vie de Maël est en jeu.

Il me tend une main en ajoutant :

- On passe l'éponge pour cette fois ?

Je lui serre la main en signe d'accord, ce dernier en profite pour me prendre dans ses bras à son tour. Je suis tellement gênée que je n'ose pas bouger. Je n'ai pas eu autant de contacts physiques depuis des mois, je suis à la fois perdue et à la fois, je me sens bien. J'ai l'impression d'être ailleurs. Pendant un court instant, le virus n'a jamais existé, ma famille n'est jamais morte, dehors, le soleil brille, le ciel est bleu, les oiseaux chantent. Pendant un court instant, la vie est comme avant. Puis il me lâche. Et alors, la brutalité du monde me retombe dessus.

Je me rappelle que plus jeune, ma mère se plaignait toujours qu'elle n'avait pas assez de câlins et à cet instant, je comprends son envie d'en avoir plus. Le sentiment rassurant et apaisant que provoque ce contact est tellement puissant, comment ne pas en vouloir plus ? Une partie de moi, me murmure que je leur fais peut-être trop vite confiance, que je dois faire attention, mais au fond, je sais que je peux. Ils ont autant besoin de moi que j'ai besoin d'eux, ils ne me feront pas de mal... Ou du moins, pas tant que je peux encore leur être utile.

*


Il est temps pour nous de quitter la maison. Le soleil est déjà levé et au vu du nombre d'infectés qui traînent dans la zone, il est trop dangereux pour nous de rester ici, mais encore nous faut-il nous décider sur le programme.

En fouillant dans les tiroirs de la maison, j'arrive à mettre la main sur une carte de la région. Globalement, nous avons le choix entre 3 grands pôles principaux : Term, la plus grande ville avec tout ce qui faut dedans, mais totalement infranchissable, car c'est l'une des premières villes à être tombée quand le virus est apparu ; Quédra, la deuxième plus grande ville, ma famille venait d'une ville située à côté donc je connais bien la zone et je sais que beaucoup de zombies y sont aussi ; et enfin Gru. Je ne connais pas cette ville, mais Thomas et Maëlys m'expliquent qu'ils viennent justement de là-bas.

– Quédra est majoritairement connue pour son agriculture, Term pour son avancée technologique et Gru pour l'industrialisation de la ville, explique-t-il. Quand le virus a commencé, Gru n'a pas mis longtemps à sombrer dans le chaos aussi. La zone comportait une centrale nucléaire, mais malheureusement sans plus personne pour la maintenir en état, elle s'est très vite arrêtée. Le problème, c'est que du coup l'eau contaminée s'est mise à couler dans des ruisseaux reliés au lac principal du pays : le Phoenix. L'eau de ce lac servait à l'ensemble du pays, toutes les villes reliées à ce lac ont vu leur eau se faire totalement irradier et devenir imbuvable pour les survivants. Pour couronner le tout, une énorme quantité de corps d'infectés ont été jetés dans le lac au début de la pandémie quand les militaires tentaient encore de garder la zone sous contrôle. Toute l'eau de cette zone est un vrai poison.

Si je comprends bien, il nous faudra à tout prix éviter les grandes villes. Nous regardons donc les petites villes et les villages qui nous semblent être de bonnes alternatives. Actuellement, nous sommes à quelques kilomètres de Crimebarg, un village situé entre Quédra et Term, à l'est de la forêt qui traverse toute la région. Nous décidons donc de nous y rendre. C'est risqué, mais nous devons trouver de nouvelles provisions et surtout trouver de l'eau potable. Je sais qu'il y a deux ruisseaux dans la région, mais, à mon avis, s'y approcher serait dangereux.

Une fois d'accord sur la destination et l'itinéraire à suivre, nous rangeons nos affaires, faisons nos sacs, mangeons le reste du poulet et les derniers fruits récoltés par Maëlys en guise de petit déjeuner, puis nous nous décidons enfin à partir. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas été aussi heureuse de sortir. Habituellement, je reste le plus longtemps possible cachée, mais la perspective d'avoir à nouveau des gens avec qui marcher me met en joie. Comme quoi, il ne m'en faut pas beaucoup.

*


La route qui mène jusqu'à Crimebarg est certainement dangereuse, comme toutes les routes depuis maintenant un an, mais surtout longue. J'estime que nous en avons à peu près pour six heures de marche et peut-être même plus à cause de la chaleur. Car oui, nous sommes en pleine saison des canicules, autant dire que c'est vraiment le moment idéal pour une randonnée, surtout avec la quantité d'eau qu'il nous reste. On va bien s'amuser, je le sens.

Sur le chemin, Thomas nous raconte des histoires de la vie d'avant, des histoires drôles. Il rajoute des petites blagues dans ses histoires qui nous font rire aux larmes avec Maël. Question discrétion, on repassera, mais pour ce qui est de la bonne ambiance, on ne peut pas faire mieux. Heureusement, à marcher en pleine campagne comme nous le faisons, nous ne risquons pas grand-chose à parler librement. Les alentours sont dégagés ce qui permet de voir les infectés arriver et puis Snow marche librement devant nous, il fouille là où nous n'allons pas voir ce qui permet de nous assurer une certaine sécurité.

Après quelques heures de marche, la chaleur commence déjà à nous faire des tours. On évite de trop parler pour économiser notre salive. On décide de faire une première pause pour Maël. Étant plus jeune, elle se fatigue plus facilement et surtout elle a déjà très soif. À peine ai-je eu le temps de sortir une bouteille d'eau qu'elle se jette aussitôt dessus. À la voir comme ça, je me dis qu'on devra absolument trouver des points d'eau potable pour la suite.

Une fois Maël reposée, nous reprenons notre chemin. Elle part aussitôt devant pour courir après Snow malgré les avertissements de Thomas concernant le fait de garder des forces. Snow a l'air de bien s'amuser en compagnie d'une enfant, cette scène me fait rire, ce qui calme un peu Thomas. Nous profitons de ce moment de solitude pour parler de nos vies, de nos familles. Rien de bien passionnant mais petit à petit, on apprend à se connaître.

Je ne sais pas si c'est à cause de la chaleur ou de l'effort physique, mais ma tête commence à tourner. Au début, Thomas se moque gentiment de moi en constatant que je suis finalement aussi fragile que sa petite sœur, mais malheureusement, mon état s'empire à chaque pas que je me force à faire. Je sens mes jambes devenir douloureuses et se mettre à trembler comme si la terre entière tremblait avec elles. Je ne comprends pas bien ce qui m'arrive, Thomas essaye de me tendre de l'eau pensant qu'il s'agit simplement d'une déshydratation, mais je suis incapable d'attraper la bouteille qu'il me tend ayant la vision complètement troublée.

Finalement, mes jambes finissent par céder. Je me rattrape de justesse au bras de Thomas, j'ai vraiment l'air ridicule, mais impossible de retrouver mon calme. Ma tête me fait si mal que cela me provoque une sorte de bourdonnement dans les oreilles. Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, c'est un sacré coup de chaud ça dit donc.

Je perçois des sons au loin, je pense que Thomas essaye de communiquer avec moi, mais je suis incapable de comprendre ce qu'il veut me dire ou même de lui répondre. Sa voix se perd avant de parvenir jusqu'à mes oreilles. Et alors, je sens mon corps s'effondrer. Tout devient noir autour de moi.

*


Je suis encore de retour à la maison... Enfin, je crois. Il fait très sombre autour de moi, je n'arrive pas à distinguer la moindre chose, mais je sens que je suis à la maison. Je sens également la présence de quelqu'un, mais je ne vois personne. Je peux ressentir le fait que je suis apeurée sans réellement comprendre pourquoi.

Puis papa apparaît devant moi.

Je le vois très nettement, contrairement au reste du paysage que je ne peux toujours pas distinguer. D'ailleurs, je crois qu'il n'y en a même pas. Son regard est triste, il est fatigué. Il attrape mes mains et plonge son regard dans le mien.

– Clari, n'oublie pas qu'ils vont te trouver. Leurs intentions sont mauvaises. Ils te tueront. Tu ne dois pas te laisser faire. Crois-moi tu n'es pas en sécurité.

– Papa, je ne comprends rien à ce que tu me racontes, qui me veut du mal ?

– Eux, hurle-t-il comme si cela devait me paraître évident.

– Qui ça eux ?

Il me regarde, le visage fermé. J'ai l'impression qu'il essaye de sonder mon âme, comme s'il pouvait lire à l'intérieur de moi. Que peut-il bien y voir ? Ma tristesse de les avoir perdus ? Ma détresse face à l'horreur qu'est devenu notre monde ?

– Tu le sauras au moment venu, finit-il par me répondre. Tu dois me faire confiance ma fille, je t'aime et c'est le plus important.

Il commence à disparaître. Je ne sais toujours pas ce qu'il essaye de me dire, ni de quoi il essaye de me mettre en garde. Je ne veux pas le revoir partir, je veux rester avec lui, je veux qu'il me prenne dans ses bras, je veux sentir la chaleur de son corps, qu'il me rassure pour la suite.

– Papa, attends, lui crie-je en essayant de rattraper son ombre. Ne pars pas, ne me laisse pas, j'ai besoin de toi !

– N'oublie pas ce que je t'ai dit, au revoir Clari.

– Non, attends papa, je ne comprends pas ce que tu veux me dire. Ça n'a aucun sens ! Papa, reste, je t'en supplie, ne m'abandonne pas ! l'implore-je en sentant des larmes couler sur mon visage. Ne me laisse pas toute seule encore une fois...

Mais c'est déjà trop tard, de sa personne, il ne m'en reste qu'un souvenir.


*


J'ai mal à la tête, c'est la première chose qui me vient à l'esprit quand je reviens à moi. Quelqu'un est en train de lever mes jambes. En entrouvrant au minimum mes yeux pour voir ce qu'il se passe, je me rends compte qu'il s'agit de Thomas.

- Ah, ça y est ! s'exclame-t-il. Tu reviens enfin à toi.

Il lâche mes jambes puis m'aide à m'asseoir. Maël en profite pour me tendre une bouteille d'eau afin de me permettre de boire un peu.

– Ça va ? me demande Thomas.

Je me sens très fatiguée. Je n'avais encore jamais fait de malaise, mais je ne suis pas vraiment étonnée au vu de la chaleur qu'il fait actuellement.

– Oui, c'est un peu mieux, réponds-je. Juste un petit coup de chaud, je pense.

– Oui, c'est vrai qu'il fait sacrément chaud, confirme-t-il. Je ne pense pas que ça soit bon pour Maël non plus, il faudrait mieux qu'on trouve un peu de fraîcheur et qu'on se pose pour le reste de la journée. On n'est pas pressé, tant pis si on met plus de temps que prévu.

Il marque un point là-dessus, c'est vrai que rien ne nous presse si ce n'est l'appel de la nourriture et de l'eau. Thomas m'indique un pâté de maisons non loin. Il m'aide à me relever puis nous décidons de nous diriger vers ces dernières.

Comme je le craignais, à peine sommes-nous arrivés proche des maisons que déjà des infectés se font voir. Je ne sais pas si c'est leur instinct d'anciens propriétaires qui les hante, mais ils adorent jouer les concierges autour de leur maison. Je conçois que ça soit malpoli de squatter sans cesse chez des gens, mais à partir du moment où la population entière à succomber à un virus mortel, on peut bien se permettre quelques petits plaisirs non ?

Nos deux premiers infectés en vue sont en plein casse-croûte. Visiblement, on arrive au mauvais moment. Snow se met devant nous et se place en position d'attaque. Ces deux morfals ne doivent pas être seuls, je reste sur mes gardes et sors mon couteau pendant que Thomas attrape le silencieux accroché à sa ceinture. Par réflexe, Maël se réfugie derrière son frère. Je n'imagine pas l'horreur que doit être cette scène de festin cannibale au travers de ses yeux d'enfant.

Il y a cinq maisons en tout dans la zone, si on veut rester ici ce soir, il va falloir faire un peu de ménage et vérifier chacune d'elles pour éviter toute mauvaise surprise, ou du moins pour limiter leur nombre. Nous nous débarrassons rapidement des deux premiers infectés puis avançons sans bruit vers la maison qui semble être en meilleur état. Je rentre à l'intérieur avec Snow pendant que Thomas reste dehors avec Maëlys. Il en profite pour lui donner son arme et récupérer la batte de baseball en aluminium accrochée à son sac à dos. Au vu des traces de sang dessus, elle a l'air d'avoir déjà pas mal servi.

Je tape contre le mur en entrant pour prévenir que je suis là. Le bruit attire les infectés. Je tends l'oreille pour essayer d'entendre un gémissement ou quelque chose qui signalerait une présence, mais rien. Je vérifie en premier le rez-de-chaussée puis une fois que je suis sûre qu'il n'y a rien de dangereux, je monte à l'étage. Il y a trois portes fermées et un infecté derrière la porte au fond du couloir, j'en suis sûre et Snow aussi puisqu'il se met aussitôt à grogner devant la porte.

Je sors de mon sac ma coque pour mon bras gauche, on ne change pas une équipe qui gagne, enfin même si d'un point de vue théorique, les infectés ont déjà largement gagné sur nous au vu du peu de personnes saines qu'il reste. Mais bref, j'ouvre la porte et lui mets aussitôt mon bras dans la bouche puis enfonce mon couteau dans son crâne. Il s'écroule aussitôt, inerte. Longue vie à cette coque protectrice !

Je profite du calme revenu pour regarder autour de moi. Je dois me trouver dans la chambre d'un enfant au vu des jouets qui jonchent le sol. J'examine les deux autres pièces. Il y a une salle de bain et une chambre d'adultes. Dans cette dernière, je ne peux m'empêcher de m'arrêter devant les photos de familles qui sont toujours là. Une part de moi déteste ça, mettre des visages et des sentiments sur les créatures que je tue quotidiennement me rend malade, mais d'un autre côté n'est-ce pas pour revoir ce genre de scènes, un jour, qu'on tente tant bien que mal de survivre ?

Je descends prévenir mes compagnons. Eux aussi ont croisé des infectés visiblement, car deux nouveaux corps sont étalés sur la route. Nous continuons de la même manière jusqu'à la cinquième et dernière maison. En tout, cinq infectés se sont ajoutés à notre tableau de chasse. Un sentiment de soulagement, du fait de les avoir trouvés avant qu'ils ne nous trouvent, et de tristesse se mélangent. J'espère qu'un jour, nous n'aurons plus besoin de faire cela.

Nous retournons finalement dans la première maison que j'ai nettoyée. Une fois tous les accès avec l'extérieur bloqués et sécurisés, nous en profitons pour faire un tour du propriétaire et récupérer le peu de vivre qu'il reste et les bouteilles encore potables. Quelques boîtes de conserves et de biscuits secs s'ajoutent à notre collection. Je me dépêche de poser quelques collets à l'extérieur, au cas où, avant la tombée de la nuit, pour demain matin. Nous prenons un petit repas tous ensemble, puis Maël s'endort sur le matelas que nous avons, au préalable, descendu de l'étage nous laissant seuls, Thomas et moi.

Comme à chaque fois, on parle de tout et de rien. On se raconte surtout des anecdotes sur notre passé, nos vies de lycéens, de collégiens. J'ai l'impression de retrouver pendant quelques instants une vie presque normale, à parler potins avec un ami durant une soirée pyjama. C'est ridicule, mais quelque part, ça me rend un peu heureuse. Depuis que nous sommes ensemble, mes journées et mes soirées sont beaucoup plus chaleureuses et ça me plaît.

- Qu'est-ce qui te manque le plus dans le fait de ne plus avoir d'école ? me demande soudainement Thomas.

Clairement, pas grand-chose. Non pas parce que j'ai détesté l'école, mais plutôt car, à part Lucie, je n'avais pas vraiment d'amis. Seulement, voilà, le fait d'aller à l'école représente aujourd'hui quelque chose de tellement inimaginable que je prends conscience du manque que cela produit en moi. Je donnerais tout ce que j'ai pour retourner à cette époque où la principale occupation des jeunes était de savoir ce qu'on allait manger à la cantine à midi et pas de savoir si eux-mêmes n'allaient pas finir en restaurant pour infectés.

- Mes amis, finis-je par répondre sans oser avouer que "mes amis" ne se résumaient en réalité qu'à une seule et unique personne. Et toi ?

- La logique voudrait que je réponde ma petite amie, je suppose, mais je réalise aujourd'hui à quel point c'était futile toutes ces histoires. Tout ça pour une question de popularité qui n'aura servi strictement à rien le jour où le monde s'est écroulé.

Personnellement, j'avais toujours trouvé cela ridicule, mais bon, pour certaines personnes, il aura fallu attendre de tout perdre avant de se rendre compte de la vraie valeur des choses... Ce qui est plutôt triste surtout dans le cas où, comme maintenant, "tout perdre" signifie perdre l'humanité entière. Je rêve où je commence déjà à penser comme une personne âgée ?

- Personnellement, cela ne m'a jamais vraiment intéressé... avoue-je un peu honteuse.

- On a tous eu nos histoires d'amourettes, ça fait partie de la vie.

- Eh bien, justement... dis-je hésitante. Je n'ai personnellement jamais eu de copain. Mais, à ma décharge, l'humanité a préféré sombrer dans le virus le plus destructeur jamais créé plutôt que de me laisser une chance sur le plan relationnel, donc bon, je ne suis pas la seule fautive !

Je me rends compte aussitôt de mon erreur sur le fait d'en livrer un peu trop sur moi lorsque j'aperçois le visage choqué de Thomas tourné vers moi. Je ne sais pas si c'est de la pitié envers moi ou le choc de ma révélation qui le met dans cet état, mais une chose est sûre, c'est que mon malaise est à son maximum, lui.

- Attends, t'es en train de me dire que tu n'as jamais eu de copain ? demande-t-il.

- Pas un seul !

Comme on dit, mieux vaut être seule que mal accompagnée, non ? Même si, de nos jours, j'ai bien peur que cette expression ne soit plus trop populaire...

- Rassure-moi, tu as déjà embrassé quelqu'un au moins ?

Je sens mon visage devenir brûlant de honte. Pourquoi, même après une apocalypse, suis-je obligée de me justifier sur mes expériences ? Ou plutôt devrais-je dire sur mon manque d'expérience...

- Il faut absolument qu'on remédie à ça ! s'exclame-t-il soudain.

- Même pas en rêve, Thomas ! m'offusque-je.

- Parce que tu as quelque chose de mieux à faire peut-être, petite tête ? me taquine-t-il.

Ça y est, je crois que je n'ai plus envie de parler. La situation est gênante en tout point et puis à bien y réfléchir, on se connaît à peine. Sommes-nous vraiment obligés d'en arriver à de telles discussions quand on se côtoie depuis seulement quelques jours ? C'est exactement pour ça que j'appréciais le fait de ne pas avoir beaucoup d'amis à l'époque, au moins la solitude nous met rarement dans des situations aussi malaisantes.

– Non mais vraiment, même pas un tout petit bisou ou un petit effleurement des lèvres ? force-t-il.

- Et pourquoi faire, hein ? finis-je par m'énerver.

- Pour ça, par exemple.

Avant d'avoir pu réagir, Thomas m'attrape par la taille pour m'attirer à lui. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe avant qu'il n'agisse. Doucement, il remonte ses mains sur mes joues, puis, sans prévenir, dépose un doux baiser sur mes lèvres. Je ne sais comment réagir, ni quoi faire. Mes émotions, complètement instables, ne cessent de passer de la colère, à la surprise puis au plaisir. Mais, et je dois bien l'avouer, pendant ce court instant, plus rien autour de moi ne compte. J'en oublierais presque qu'à l'extérieur de cette maison, je suis un mets d'exception pour le reste de la population.

- Alors, t'as trouvé ça comment ? me demande Thomas une fois le baiser terminé.

Pour seule réponse, je lui colle une petite claque sur la joue. Je suis encore trop gênée pour parler et je n'ai pas envie de plus me ridiculiser. La vérité, c'est que je crois que malgré moi, j'ai plutôt bien aimé. Mais j'ai certainement trop de fierté pour l'avouer actuellement.

Malgré mon geste, Thomas se met à rigoler tout en s'éloignant de moi. Il est temps pour nous d'aller nous coucher et j'avoue que dormir, notamment pour calmer mes émotions, ne me fera pas de mal. Cette nuit, nous dormons tous les trois sur un même matelas tandis que Snow profite du confort du canapé pour lui seul. Petit veinard.

Avant de sombrer dans le sommeil, j'entends Thomas prononcer une dernière phrase :

- Bonne nuit Clari.

Clari. On ne m'avait plus appelé comme ça depuis des mois. L'entendre de sa bouche me fait bizarre, mais d'un autre côté, j'ai l'impression, pendant un court instant, de me retrouver auprès de ma famille. Je sens un léger sourire fatigué se dessiner sur mes lèvres et une larme couler du coin de mon œil.

- Bonne nuit Tommy.

*


Je suis réveillée par des bruits de remue-ménage. Thomas est en train de libérer l'entrée de la maison pour pouvoir faire sortir Snow dehors. Maëlys dort encore à côté de moi. Il s'approche délicatement d'elle pour la réveiller doucement. Si on veut pouvoir se déplacer aujourd'hui, utiliser la chaleur de la matinée n'est pas une mauvaise idée, mais pour ça, il ne faut pas qu'on traîne trop longtemps par ici.

Alors que nous grignotons quelques biscuits trouvés la veille en guise de petit-déjeuner, des bruits d'orage nous parviennent. Je me dirige vers la porte pour constater par moi-même les dégâts. Snow est couché sur le palier de la porte, trempé. Il pleut des trombes. Changement de programme pour nous : on va rester au sec pour aujourd'hui.

Pour nous occuper pendant ce temps, on a récupéré plein de jeux de sociétés dans la chambre d'enfant en haut, enfin ceux qui n'avaient pas été éclaboussé de sang lors de ma rencontre avec l'infecté. En plus de nous occuper, ça permet de mettre un peu de bonne humeur. J'aime tellement ce sentiment de vie normale qui règne pendant nos parties, pendant quelques heures, j'ai l'impression que tout est normal et voir Maëlys si heureuse de jouer à des jeux me réchauffe le cœur. C'est bien l'une des premières fois qu'elle fait vraiment son âge.

Aux alentours de midi, je profite d'une pause entre deux orages pour aller relever les collets que nous avions posés la veille. Ils sont malheureusement tous vides, je décide donc de les laisser plus longtemps étant donné que nous ne partons pas tout de suite. Sur le chemin du retour vers la maison, j'aperçois un framboisier. Les framboises ont l'air en bon état, je me dis que ça fera sûrement plaisir à Maëlys, je m'arrête donc pour faire une cueillette pour notre repas de ce midi.

Je me rends compte de mon erreur au moment où un infecté se jette sur moi. Snow n'est pas avec moi, je suis tellement habituée à me reposer sur lui que j'ai totalement oublié de faire attention aux alentours. Je me retrouve bloquée à terre, l'infecté sur moi tentant par tous les moyens de me croquer. Je n'ose pas crier de peur qu'il ne soit pas seul dans le coin. Je vais devoir me débrouiller seule.

Je pousse de toutes mes forces sur mes bras pour faire basculer l'infecté sur le côté. Je me relève d'un bond et attrape mon couteau à ma ceinture... Que je fais immédiatement tomber par terre. J'essaye de me pencher pour le rattraper sauf que l'infecté est déjà prêt à remettre ça. Tant pis, j'abandonne le couteau. Je me retourne pour partir en courant et mettre un peu de distance entre nous le temps de trouver une stratégie, mais un deuxième infecté me barre la route. Je suis coincée.

À court d'arme, je me décide à enlever ma chemise pour capturer la tête du premier infecté avec. Ça ne l'arrêtera pas, mais en ajoutant un bon coup de pied qui le fait basculer à terre, je gagne suffisamment de temps pour m'occuper du deuxième mangeur de cervelle à mes trousses. Je me retourne vers le couteau dans l'espoir, cette fois, de l'attraper, mais le deuxième infecté profite de mon inattention pour se jeter sur mes jambes et me faire tomber par la même occasion.

Je bouge mes jambes dans tous les sens et essaye d'avancer en même temps pour ne pas lui laisser l'occasion de me mordre, mais il est trop lourd pour moi. Je tente le tout pour le tout en envoyant un énorme coup de pied qui lui arrive en pleine tête. Cela me laisse juste assez de temps pour que je puisse attraper le couteau et le lui enfoncer dans le crâne. Mais pas de pause, le deuxième infecté revient à la charge, la chemise trouée au niveau de sa bouche, prêt à me croquer.

Je me jette sur lui pour le faire tomber à terre. Une fois à califourchon sur lui, j'attrape mon couteau à deux mains et le lance en plein dans la tête du malade. J'ai le souffle court, je tremble de partout, je suis recouverte de sang, mais je suis toujours vivante... Moins ma chemise, qui se retrouve totalement trouée et remplie du sang que vomissent les infectés. Tant pis pour les vêtements, je me relève et repars en courant vers la maison sans demander mon reste. Tant pis également pour les framboises.

Mon interruption dans la maison, pleine de sang, provoque un hurlement à Maëlys qui part aussitôt se réfugier dans les bras de son frère.

- Que s'est-il passé ? me demande ce dernier paniqué.

- Je me suis fait lâchement abandonner par mon compagnon de route, dis-je en lançant un regard noir vers Snow qui dort paisiblement sur le canapé. Je n'ai donc pas vu les deux infectés qui me suivaient discrètement. Ils se sont jetés sur moi à la première occasion, mais visiblement, ils sont tombés sur plus fort qu'eux.

Thomas se précipite sur moi pour me prendre dans ses bras. Je reste immobile, ne sachant comment réagir face à cette situation.

- Oh, mon dieu, je suis désolé, ajoute-t-il.

La première chose qui me vient à l'esprit, c'est le fait que je suis couverte de sang et qu'il va, du coup, se tâcher également. Mais je n'ose rien dire, je pense que ça serait déplacé de lui faire remarquer une chose pareille alors qu'il essaye, je suppose, de m'aider. Je le laisse donc faire puis une fois détachée, je monte dans la salle de bain pour tenter de me débarbouiller avec le peu d'eau qu'il doit rester. Malgré la porte de la chambre fermée, l'odeur du cadavre de l'infecté est nauséeuse. J'ai hâte de quitter cet endroit.

- Clari ?

Je me retourne en sursaut vers la porte du couloir. Thomas est arrivé jusque-là sans faire le moindre bruit. Il me fait signe de ne rien dire et me pointe du doigt le rez-de-chaussée. En me penchant un peu dans l'escalier, je comprends immédiatement ce qu'il essaye de me faire comprendre. Nous ne sommes pas seuls. Snow est en position d'attaque devant la porte et grogne pour signaler un danger.

Avant même d'avoir eu le temps de réagir, quelqu'un frappe à la porte. Nous échangeons un regard inquiet avec Thomas puis je le vois foncer à toute vitesse en bas pour retourner auprès de Maëlys. Le tambourinement sur la porte reprend de plus belle.

- Je vous en supplie jeune fille, je vous ai vu entrer ici, j'ai besoin d'aide !

Je me précipite à mon tour en bas. La voix est celle d'une adulte. Elle semble réellement paniquée, mais je ne sais que faire. Si c'est un piège, ce n'est pas seulement ma vie que je mets en jeu. Je fais un signe de tête vers Thomas et Maëlys pour leur indiquer de se cacher dans la cuisine. Je suis la seule à avoir été vu, ça leur laisse une chance de survie si la situation tourne mal.

J'attrape mon couteau et ouvre prudemment la porte. Une dame d'une quarantaine d'années se tient effectivement derrière celle-ci. Mais ce qui retient mon attention, c'est la petite fille blottie contre elle, portant une énorme marque de morsure sur le bras.

Chapitre 4
Dernière modification par ChloB le mar. 09 avr., 2024 9:27 am, modifié 8 fois.
CapClaire

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par CapClaire »

Hey, hey, hey!

C'était super ce chapitre! Ils forment un si joli couple tous les deux, ils sont vraiment mignons et avec snow et maelys ils forment carrément une petite famille, c'est vraiment super!! :D

Alors premier point, CE moment d'action où elle tombe sur les contaminés, juste wouah! pile au bon moment, il met du punch dans ton récit, il réveil l'aventure et rappel le danger qui ronde constamment sans qu'on s'en aperçoive eu premier moment. En suite il y a l’apparition de la mère et sa fille, honnêtement dès que tu a dis que l'enfant était contaminée, j'ai su que sa se finirait mal pour les deux, mais je ne m'attendais pas à ce que la mère se suicide de cette manière, c'était assez inattendu et c'est cool de terminé la dessus. Il y a pas trop de suspense mais on se demande quand même si la horde de contaminés est toujours là ou pas, il faut dire qu'elle en a fait un bruit avec son couvercle de poubelle.

Continu comme ça!!
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