Salut! Je suis déjà de retour! Très franchement je ne pensais pas le terminer aussi vite... En tout cas je me reprends pour le dernier chapitre qui était plutôt court, car celui-ci fait vingt-six pages Il y a peut-être quelques erreurs, mais n'y prêtez pas attention Bonne lecture!
Chapitre 8
Je me réveillai complètement courbaturée de la tête aux pieds, ou presque. Je retins un gémissement en me levant. Et je pris conscience que je n’étais pas dans mon lit. J’étais dans celui de Teena. Et cette dernière se trouvait… dans celui de Malia. Quant à elle dans celui de Rose. Et Rose se trouvait dans… mon lit? Mais, bon sang, qu’est-ce qu’il s’était passé? J’eus assez rapidement ma réponse en voyant l’air très ensommeillé de ma meilleure amie, qui me regarda avec des yeux noirs, en marmonnant :
- Merci pour la bonne nuit de sommeil, Alli!
- Qu’est-ce que j’ai fait? M’enquis-je, complètement perdue.
- Disons simplement, pour faire court, que tu as joué au lit musical cette nuit! Maugréa Teena en me foudroyant du regard.
- Je ne suis pas certaine de comprendre…
- Disons que tu as d’abord poussé Rose de son lit pour t’installer dedans, ensuite tu es venue dans le mien en me faisant subir le même sort et finalement tu as terminé avec Teena! S’exclama Malia. Je croyais que c’était moi qui étais somnambule!
Je fronçai les sourcils. C’était vrai que jusqu’à maintenant je n’avais jamais été vraiment somnambule. La seule chose que je trouvai à répliquer fut :
- J’ai fait des cauchemars toute la nuit, d’accord!
- Et puis quoi? Rétorqua Rose. Nous quand on fait des cauchemars on ne jette pas nos amies du lit!
Je croisai les bras en grommelant entre mes dents serrées. Ce n’était pas du tout le matin pour me prendre de travers. Je n’étais pas d’humeur, mais vraiment pas.
- Vous vouliez savoir ma vision d’hier, n’est-ce pas? Alors voici à quoi j’ai assisté cette fois! M’écriai-je avant de leur jeter ma vision en plein visage sans prendre de pincette.
Ce n’était pas ma vision la plus affreuse, mais elle comprenait une personne que je connaissais. Et ça rendait les choses beaucoup plus horribles… Lorsque j’eus terminé de raconter ma vision à mes amies, Rose avait une mine épouvantée que je comprenais parfaitement.
- Est-ce que vous comprenez pourquoi, maintenant? Hein? Grognai-je avec amertume.
Sauf que soudain, sans prévenir, un éclair de lucidité me parvint. J’avais eu une autre vision, cette nuit. Pendant que je dormais.
J’étais à moitié consciente lorsque ça s’était produit. Un long frisson m’avait parcouru le dos et je me souvenais m’être plus emmitouflée dans mes couvertures. Et c’est là, alors que je dormais encore, que la vision s’était imposée à mon esprit.
Sans que je m’y attende, la vision me foudroya sur place à nouveau. Je la revivais comme si c’était la première fois… Je m’effondrai par terre en écarquillant les yeux.
J’étais de retour dans ce sordide endroit. Dans ce cimetière de cauchemar (Et ce n’était pas peu dire que c’était le cas). Harry était toujours par terre, pas très loin du cadavre de Cedric. Peter Pettigrow le saisit par le bras et le redressa debout pour ensuite le traîner vers une pierre tombale. LA pierre tombale. Je ne voulais pas LE voir. Je ne le voulais pas. Pas du tout.
TOM JEDUSOR, pouvait-on lire sur celle-ci.
Mon parrain se débattit, mais il fut frappé par l’homme qui avait autrefois été l’ami de son père. J’eus envie d’intervenir, mais je ne le pouvais pas. Sauf que soudain, dans un sursaut… je sentis le sol sous mes pieds. Je ressentis la fraîcheur de l’air sur ma peau nue, là où mon pyjama ne me recouvrait pas. Comprenant instinctivement ce que cela signifiait je m’empressai de me cacher derrière l’une des autres pierres tombales. Le cœur battant très fort dans ma poitrine. Mais, bon sang, qu’est-ce que je foutais ici, encore?!
- Vous! S’exclama Harry sans sembler m’avoir aperçu.
Cette exclamation n’empêcha pas Pettigrow de terminer d’attacher son prisonnier. Il s’assura ensuite maladroitement de la solidité de ses nœuds et une fois satisfait il tira un bout d’étoffe noire de sa cape et le mit dans la bouche de mon parrain en guise de bâillon.
À ce moment-là le petit homme se détourna pour aller chercher quelque chose. C’était maintenant ou jamais qu’il fallait agir, me dis-je. J’aperçus alors la baguette d’Harry qui traînait un peu plus loin, près du corps de Cedric. Il me suffirait d’aller la chercher, de l’amener à son propriétaire et de me cacher à nouveau. Et le tout sans être vu. Je m’apprêtais à me dévoiler lorsque je vis avec horreur le serpent gigantesque qui ondulait dans l’herbe autour de la pierre tombale où était retenu Harry. Je pris une brusque inspiration et la tête du serpent se tourna dans ma direction. Oh, bon sang, je suis cuite! Paniquai-je intérieurement. Ce serpent va venir me dévorer vivante, c’est clair… Sauf qu’au moment où le serpent s’apprêtait à s’avancer dans ma direction ce que renfermait la robe de sorcier roulée en boule s’agita, me procurant la distraction que j’avais besoin. Je me mis alors à reculer sans faire de bruit. Je m’éloignai de plusieurs pierres tombales, mais en m’assurant toujours d’avoir une bonne vue de ce qu’il se passait.
Je cherchai ensuite d’une main tremblante ma baguette magique. Et j’eus la surprise de ma vie de la découvrir dans ma poche de pyjama. Sans doute l’avais-je pris pendant ma crise de somnambulisme? Je ne cherchai pas à en savoir davantage sur la raison de sa présence dans ma poche, tout ce qui m’intéressait, c’était de pouvoir venir en aide à mon parrain. Mais pour cela il me fallait faire en sorte que personne ne me voie. Et que personne ne voit ce que j’allais faire. Il fallait aussi que je calcule bien mon temps et que je me souvienne parfaitement de l’histoire de mon parrain. Lorsque Voldemort apparaîtrait il serait trop tard pour tenter quoi que ce soit, car à ce moment je risquerais de me faire tuer en tentant quelque chose. Bien, respire, Allison, m’intimai-je. Je pris une grande inspiration et d’une voix ultra basse je dis en pointant la baguette d’Harry :
- Wingardium Leviosa!
La baguette s’éleva dans les airs, sans aucun son. Je m’assurai alors de l’élever suffisamment pour que lorsque Pettigrow revienne il ne l’ait pas dans son champ de vision. Ensuite je me mis à la faire glisser jusqu’à mon parrain, lentement, sans précipitation. Entre temps la face de rat (Je ne faisais que peu d’allusion à sa forme animale…) revint et commença son incantation pour faire revenir Voldemort.
J’y étais presque, mais la présence toute proche du serpent rendait la chose plus difficile. Je devais faire très attention et puisque Harry était dans l’incapacité d’attraper sa baguette, il faudrait que je la glisse lentement dans sa poche. C’était le bout le plus délicat de l’opération. Au moins, Pettigrow était trop occupé avec son affaire pour prêter attention à une baguette volante…
Avec difficulté je réussis à glisser la baguette dans la poche de mon parrain, il eut d’ailleurs une exclamation de surprise sur le visage sans prononcer un son. Au moins l’instant d’après il reprenait l’expression horrifié qu’il avait eu au départ. Bien, maintenant c’était le bon moment de partir. N’est-ce pas? Mais comment j’étais censée faire ça? La dernière fois je n’avais rien choisi… Soudain, j’eus un moment de panique. Et si, si petite qu’elle soit, mon intervention avait changé complètement le cours de l’histoire? Et si au lieu d’aider Harry, je l’avais conduit à sa mort? Bon sang, comment est-ce que j’avais pu être assez stupide pour intervenir, alors que je savais pertinemment qu’il s’en sortait au bout du compte? Mais il était trop tard pour changer quoi que ce soit maintenant. À moins que… Non. Si je replaçais sa baguette à l’endroit qu’elle était au début, je risquais de me faire découvrir. Mais avais-je vraiment le choix? Je ne pouvais pas me permettre de causer la moindre interférence. Bien sûr, il se pouvait que rien d’aussi terrible n’arrive, mais je ne pouvais pas en être sûre. Dans un souffle je lâchai à nouveau :
- Wingardium Leviosa!
La baguette sortit à nouveau et je pris soin que mon parrain en prenne connaissance. Je manquai laisser tomber en voyant son air paniqué, mais je réussis à garder la tête froide.
Avec de la sueur qui perlait à mes tempes, je finis par replacer la baguette à l’endroit exacte où elle était avant que je ne la prenne. Je poussai un soupir de soulagement. J’avais réussi et on ne m’avait pas vu! Et personne, à l’exception d’Harry, ne pourrait soupçonner que la baguette n’avait pas toujours été là! Vive ma mémoire visuelle! Et en moins d’une seconde je disparaissais, ayant accomplis ce que je devais. Mais cela ne m’empêcha pas d’avoir comme dernière image le visage de Voldemort et ses yeux d’un rouge écarlate terrifiant.
Le contact avec la réalité fut un choc plutôt brutal. Je passais d’un endroit terrifiant à la chaleur bienfaisante d’une chambre qui était la mienne depuis quatre ans. Et en voyant mes trois amies sursauter je compris que comme la dernière fois j’avais dû disparaître pendant une seconde.
- Alli! Est-ce que ça va? S’exclama Rose, les yeux exorbités.
- Oui, aucun problème, affirmai-je, en regardant le plancher devant moi.
J’avais de la difficulté à retrouver un pouls normal. La vue de Voldemort m’avait plus terrifié que prévu. Je me mis à respirer de plus en plus vite et mes amies vinrent s’agenouiller à côté de moi, inquiètes.
Lorsque j’eus retrouvé un semblant de normalité dans ma respiration je dis comme si de rien était :
- Bon, il faudrait se dépêcher si on ne veut pas être en retard pour le petit-déjeuner, vous ne croyez pas?
- Alli, tu ne voudrais pas aller voir Mme Pomfresh, avant? Dit ma meilleure amie, avec une inquiétude sincère dans la voix.
- Non, affirmai-je en fronçant les sourcils. J’en ai assez d’aller là-bas. Si vous voulez y aller, je ne vous en empêche pas, mais ce sera sans moi.
Je me relevai alors en m’étirant consciencieusement et me dirigeai vers ma valise pour en sortir mon uniforme. Je l’enfilai sans plus tarder. Mes trois amies durent en faire de même, car j’ignorai les protestations de Teena et Malia.
Je ne les attendis pas pour descendre, ni pour sortir de notre Salle Commune. D’ailleurs au moment de sortir je bousculai accidentellement un garçon qui s’apprêtait à en faire de même.
- Pardon, marmonnai-je en me frayant un passage tout de même.
Ce n’est qu’une fois avoir parcouru une dizaine de pas à l’extérieur que je saisis qui je venais de bousculer. Je me retournai d’un bond et Al manqua me foncer dedans.
- Al! Est-ce qu’on pourrait… commençai-je, mais il se contenta de me contourner et de continuer son chemin sans m’adresser ne serait-ce qu’un regard.
Mais à voir la tension dans ses épaules il m’avait entendu. Et il savait qui j’étais. Je grommelai entre mes dents, mais en même temps peut-être que ce matin il m’en voulait de lui avoir foncé dedans? J’avais de très gros doutes à ce sujet, mais j’étais prête à prendre le premier prétexte venu pour croire que notre amitié était toujours d’actualité. Mais j’avais le sentiment qu’il vaudrait mieux que je ne me fasse pas trop d’illusion à ce sujet. Je repris donc mon chemin, mais même si je ne le paraissais pas extérieurement j’étais complètement abattue.
C’est à peine si je réussis à toucher à mon petit-déjeuner. Voir Al discuter aussi librement à sa cousine, qui était ma meilleure amie, sans me prêter la moindre attention me coupait littéralement l’appétit. Je savais que je risquais de le regretter plus tard, mais… quand tu as envie de vomir en prenant une seule bouchée, disons que le reste ne veut pas passer. Teena et Malia discutèrent entre elles, ce qui fit que je me sentie encore plus seule qu’auparavant. Je surpris régulièrement le regard de James se poser sur moi et ensuite sur son frère. Je ne savais pas ce qu’il en pensait, mais je me doutais qu’à un moment ou à un autre il finirait par me le dire. Ou du moins je finirais par le savoir, si cela ne venait pas de lui directement.
Je refis une tentative pour avaler quelque chose, mais ce fut un échec total encore une fois, alors je me levai d’un bond et sortis sans un mot. Mais je pouvais sentir le poids des regards dans mon dos. Au moins je réussis à retenir ma curiosité pour ne pas savoir de qui venait ces regards. Je ne voulais pas le savoir. J’arrivai donc avant tout le monde pour le premier cours de la journée. Au moins il ne s’agissait pas du cours de Divination…
J’étais en train de réviser lorsque le professeur de métamorphose arriva. Mr Bell me dit :
- Vous êtes en avance, Miss Lévesque.
- Je révisais, professeur, me contentai-je de répondre.
- Les cours n’ont pas encore commencé, Miss.
- C’est ce que j’ai fait tout l’été, professeur. De la révision. Et dès que j’ai eu ma liste de matériel j’ai commencé à réviser ce que l’on apprendrait cette année. Je n’ai pas eu le temps de tout voir, mais…
- Je suis heureux de constater que vous prenez vos études à cœur, mais il ne faut pas en faire trop, Miss Lévesque, me prévint-il.
- Dans mon cas, c’est pour le mieux je crois. En prenant de l’avance, si je devais être absente comme par les années passées ça ne nuira pas trop à mes études, répliquai-je.
Il haussa les épaules en ajoutant :
- C’est vous qui voyez, Miss.
Je hochai dignement la tête et le suivit à l’intérieur dès qu’il eut déverrouillé sa classe. J’installai mes affaires au bureau que je prenais habituellement et allai rejoindre le professeur en avant.
- Vous désirez? S’enquit-il en voyant que je me tenais à côté de lui.
- J’aimerais faire comme à la fin de l’année passée, professeur.
- Vous voulez dire prendre des devoirs supplémentaires? S’étonna-t-il. Ce sont vos B.U.S.E cette année, Miss Lévesque. Ce sera beaucoup plus dur…
- Je crois que j’en suis capable, professeur. Et à vrai dire j’en ai besoin. Et de toute manière si je n’en peux plus… je pourrai toujours arrêter, non?
- Bien sûr, Miss Lévesque. Nous ferons donc comme l’an passé. Venez me voir à la fin du cours et je vous donnerai quelques devoirs supplémentaires.
Je le remerciai d’un sourire et retournai m’asseoir. Cela ne prit pas trop de temps par la suite avant que Rose et les autres élèves arrivent. J’eus un pincement en voyant ma meilleure amie arriver en riant aux côtés d’Al. Sauf que c’était normal, elle était sa cousine. Sauf qu’alors que je croyais qu’elle allait s’installer avec lui, elle le salua et vint se mettre à mes côtés. Elle me dit :
- Tu es arrivée drôlement en avance! Même pour toi!
- Oui, je ne me sentais pas très bien au petit-déjeuner, dis-je.
- À cause de tu-sais-quoi? S’enquit-elle, inquiète.
Je la voyais déjà m’asséner son sermon sur le fait que j’aurais dû aller voir Mme Pomfresh quand elle me l’avait dit, mais je réussis à la devancer :
- Non, Rose. Je n’avais pas vraiment envie de manger, c’est tout.
- C’est à cause d’Al, n’est-ce pas? À cause du fait qu’il me parle comme avant, à moi, mais qu’à toi il n’adresse plus la parole. C’est ça, non?
- Aucun lien, affirmai-je, malgré que ce soit un mensonge.
Elle ne semblait pas vraiment me croire, mais n’était pas assez certaine qu’il s’agissait d’un mensonge pour m’accuser de mentir ouvertement. Elle se contenta donc de froncer les sourcils. Je changeai de sujet avant qu’elle ne parvienne à conclure au mensonge :
- Je suis venue en avance, car je voulais prendre des devoirs supplémentaires.
- Mais on commence nos B.U.S.E cette année, Alli! S’offusqua Rose. Tout va être beaucoup plus intense.
- Justement, j’ai besoin d’intensité pour me changer les idées! Grommelai-je.
- Je le savais! S’exclama-t-elle. C’est à cause de lui!
- Aucun. Rapport, m’entêtai-je. Et puis, c’est quoi cette idée de ne pas faire partie de l’équipe de Quidditch cette année.
- Tu as parlé avec James, je présume?
- Oui.
- C’est vrai que je lui ai dit que je n’étais pas certaine au milieu de cet été, mais maintenant j’ai décidé de rester. Car je sais que toi, Al et Scorp continuez, avoua-t-elle. Alors ce serait vraiment nul que je sois la seule à laisser tomber. Et si James a réussi à passer de manière satisfaisante l’an passé en jouant, je ne vois pas pourquoi je ne le pourrais pas, affirma-t-elle.
- Très bien, me voilà rassurée! Dis-je en souriant.
Elle me rendit mon sourire et c’est ce moment que le Mr Bell décida de prendre la parole :
- Un peu de silence, s’il-vous-plaît! C’est l’heure de la classe, alors ouvrez vos volumes en page 15. On ne peut pas se permettre de rigoler cette année, il s’agit de vos B.U.S.E.
- Parce qu’on rigolait l’an passé? S’étonna quelqu’un, l’un des élèves de ma Maison.
Le professeur le reprit rapidement et la classe débuta.
Notre deuxième cours de la journée était potion avec le professeur Johnson. Je refis comme pour le dernier cours ma demande de devoirs supplémentaires. Il accepta d’un vague geste de la main, mais il semblait douter de mes capacités, ou plutôt inquiet. D’ailleurs il me précisa qu’il n’était jamais bon de surmener. Ce à quoi je lui répliquai que jusqu’à maintenant je ne m’étais encore jamais surmener. Il ne trouva rien à redire par la suite.
Tout au long de la période je pouvais entendre les commérages que proféraient les autres élèves de ma Maison comme ceux de Serpentard. Cette fois encore je ne me retrouvai pas seule, car Rose était avec moi. En même temps ce n’était pas inhabituel, car depuis notre arrivé à Poudlard nous avions les cours de Potion avec les Serpentards et dès le premier cours nous avions fait les garçons ensembles et les filles ensembles. Je tentai de ne pas prêter attention à tout ce qui était dit, mais Rose finit par me demander :
- Il faudrait que tu fasses quelque chose.
- Comme quoi? Et faire quelque chose pour quoi?
- Ce qu’ils disent! Ne fais pas semblant de ne pas les entendre, s’il-te-plaît!
- Je ne ferais jamais ça! Répliquai-je.
- Comme si j’allais te croire, dit-elle en levant les yeux au ciel.
Elle prit une petite pause le temps qu’on insère les éléments de la potion de la manière demandée. Ça pouvait être étrange de faire déjà une potion, mais le professeur avait préféré faire une courte révision de l’an passé pour les trois premiers cours. Rose et moi aurions sans doute pu le faire les yeux fermés, mais nous étions trop sérieuses avec nos cours pour le faire. Ou ne serait-ce qu’y penser, malgré que je vienne de le faire.
- Sérieusement, fais quelque chose. Alli, ils sont carrément en train de vous dénigrer. Je suis sûre que Scorp est en train de dire la même chose à Al.
- J’ai des doutes, dis-je en me concentrant intensément sur la potion bouillonnante.
- Tu ne devrais pas. On ne fera pas de favoritisme, tu sais. C’est aussi incompréhensible pour nous que pour toi.
Je me retins de mentionner le fait que Scorp semblait en savoir beaucoup plus que nous sur ce qu’il se passait, ainsi que, peut-être Malia et Teena. La réaction qu’elles avaient eue n’arrêtait pas de se rejouer dans ma tête et je n’arrivais toujours pas à comprendre pourquoi.
Rose continua pour le reste du cours à essayer de me convaincre que je devais leur répliquer quelque chose à tous ces idiots qui comméraient. Sauf qu’avec une obstination exemplaire je réussis à faire la sourde oreille. Je n’avais pas l’intention de faire une scène.
À peine le cours terminé Rose s’empressa de tout nettoyer et rassembler ses affaires. Avant de partir elle me glissa :
- Après déjeuner je vais me promener avec Scorp, d’accord?
- Aucun problème, répondis-je, mais elle était déjà partie.
Je fis un tour d’horizon pour voir qui était encore là et remarquai qu’il ne restait plus qu’Al, qui semblait ramasser quelque chose qui était tombé par terre. Je décidai de l’ignorer, de toute manière je devais aller demander mes devoirs supplémentaires au professeur Johnson. Le temps que je termine avec lui, Al sortait à peine de la classe. J’assistai donc en direct aux commentaires hargneux de quelques Serpentards :
- Hey, Potter! Tu ne traînes plus avec ta petite Sang-De-Bourbe? Est-ce que c’est parce qu’elle t’aurait largué en comprenant à quel point tu étais la honte de ton père?
Je sentis le sang me monter au visage. Comment osaient-ils s’en prendre à mon meilleur ami en lui rabattant qui était son père. J’apparaissais tout juste au coin du couloir où les trois individus, comprenant Al, lorsque l’un de ses tourmenteurs le bouscula et renversa tous ses livres au sol en répandant de l’encre sur des parchemins encore vierge. Je sortis ma baguette dans la seconde et lâchai avec le ton le plus doux que je pouvais prendre :
- Vous feriez mieux de partir.
- Ou sinon quoi? Ricana l’un des deux garçons et je le reconnus aussitôt.
Parkinson. C’était cet idiot de Parkinson. Comment est-ce que j’avais fait pour ne pas le reconnaître plus tôt?
- Tu ne veux pas le savoir, espèce de sale serpent sans tête! Crachai-je.
Je n’ai aucune idée de pourquoi exactement la première insulte qui m’était venu à l’esprit c’était ça. Sans doute était-ce parce qu’il était un serpent et qu’il démontrait autant d’intelligence qu’une personne à qui la tête manquerait. Ouais, c’était sans doute pour ça.
- Tu ne devrais pas me chercher, Sang-de-Bourbe! Grogna-t-il.
Je remarquai qu’entretemps Al avait sorti sa baguette et que sa main libre s’était refermée en un poing. Sauf que c’était devenu mon combat aussi désormais. Et j’avais bien l’intention de le gagner. Que ce soit avec ou sans son aide.
- Je ne crois pas que ça fasse une si grande différence, marmonnai-je en regardant distraitement mes ongles.
Je vis ses joues devenir rouge, sans doute à cause de la colère. Ou peut-être de la honte parce que j’avais raison… mais je penchais plus pour la colère, car il n’était pas assez honnête pour admettre que j’avais raison. Il leva sa baguette avec la très ferme intention de me jeter un sort, mais c’est moi qui lui en jetai un en premier :
- Expelliarmus!
En voyant son ami s’apprêter à engager le duel à son tour je lui lançai le même sort et me retrouvai donc avec deux baguettes dans la main gauche. J’eus un sourire enfantin en disant :
- Si vous voulez vos baguettes, chers Serpentins, vous feriez mieux d’aller les chercher.
Sur ces mots j’utilisai le sortilège Wingardium Leviosa pour entraîner les baguettes très loin et ils se mirent à courir après comme des idiots, mais Parkinson trouva la force de crier :
- Tu vas me le payer, espèce de Sang-de-Bourbe!
J’eus un sourire en coin en faisant voltiger leur baguette encore plus loin dans le corridor. C’est à ce moment que je me rendis compte qu’Al était en train de s’éclipser sans un mot. Comme toute la maudite journée. Cela me mit complètement hors de moi. Surtout après ce genre d’incident. Je criai alors avec rage :
- ALBUS SEVERUS POTTER!
Je n’avais jamais vraiment utilisé son nom complet pour l’appeler. Jusqu’à maintenant je n’en avais jamais eu besoin. Il se retourna vers moi en affichant un tel ennui et exaspération que j’eus l’impression de recevoir un coup de poing en plein ventre.
- Quoi? Maugréa-t-il et sa bouche semblait avoir retenu un mot.
Un mot que je soupçonnais être « encore ». Je serrai les dents tellement fort que je suis presque sûre qu’il s’en rendit compte avec l’apparence de mon visage.
- Quoi? Répéta-t-il et je reconnus nettement de l’agacement dans sa voix. Je n’ai pas que ça à faire, attendre après toi.
- Attendre après moi?! Lâchai-je en mâchant bien mes mots. C’est plutôt moi qui attends après toi! hurlai-je ensuite. Tu ne m’as pas adressé la parole depuis que l’année a commencé! Et j’ai essayé de te parler pourtant!
- J’aurais cru qu’avec ton intelligence tu aurais compris par toi-même, répliqua-t-il en ouvrant des yeux surpris et hautains. Si je ne te parle pas, c’est parce que je ne veux plus te parler.
Sur ces mots il se retourna, apparemment la conversation était terminée pour lui. Mais elle ne l’était pas pour moi.
- POTTER! M’écriai-je avec hargne. On n’a pas fini, toi et moi! Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu ne veuille plus me parler. Tu pourrais au moins me dire pourquoi, non? Je crois qu’après quatre ans d’amitié tu me le dois bien.
Il se retourna avec fureur et hurla:
- Pourquoi est-ce que je devrais te devoir quelque chose? Je ne te dois rien de rien!
Je m’approchai avec une colère indescriptible qui m’enflammait tout le corps, mais lorsqu’il reprit la parole je m’interrompis :
- J’ai changé et je me suis rendu compte qu’il y avait certain poids mort dans ma vie. Et que je ne devais plus les traîner derrière moi.
Outch. Ça faisait mal. Très mal. Mais je ne pouvais pas lui montrer à quel point il me faisait souffrir, alors ça non! Je pris donc l’expression qui me venait naturellement, en règle générale, celle de la fureur. Je l’attrapai alors par les épaules et le plaquai avec force contre le mur. Je plaçai ensuite ma baguette à seulement un doigt de son visage et lui crachai au visage :
- Ne t’imagine même pas que je viendrai t’aider la prochaine fois que des personnes te chercheront des poux. J’en ai finis avec toi, Potter!
J’ajoutai alors une méchanceté gratuite qui me venait à cause, en partie, de mon impulsivité :
- Tu dois vraiment être la honte de ton père!
Sur ces mots je le dépassai et c’est à peine si je pris conscience de son air blessé et furieux. Quelque chose venait de se casser en moi et j’ignorais totalement si ça se réparerait tout seul un jour.
En arrivant dans la Grande Salle je remarquai qu’aucune de mes amies ne se trouvaient à la table. En m’assoyant, James me dit :
- Tes amies me font te dire qu’elles sont parties avec…
- Pas besoin de continuer, je crois que j’ai compris, marmonnai-je en l’interrompant d’un ton sec. De toute manière je n’ai pas très faim et j’ai des devoirs, ajoutai-je en me relevant et je sentais les larmes qui voulaient monter.
L’aîné des Potter fronça les sourcils et me fit remarquer alors que je me levais :
- C’est à peine si tu as mangé ce matin! Tu ne peux quand même pas passer toute une journée avec rien dans l’estomac.
- Tu n’es pas mon père, James. Et c’est parfaitement possible, car c’est ce que je vais faire, dès maintenant.
Je voulus m’éloigner rapidement, mais en deux temps trois mouvements il se trouvait à côté de moi et me retenait par le bras :
- Qu’est-ce qu’il se passe, Allison? Est-ce que c’est encore mon frère?
- Ton frère… Ton frère est très loin de mon esprit en ce moment (si seulement ça pouvait être vrai) et je n’ai pas l’intention d’y repenser de sitôt. Et ne me parle plus du passé, maintenant.
- Comment ça, du passé? Je croyais qu’il était ton meilleur ami! S’étonna-t-il.
- C’était le cas, affirmai-je. Dans le passé.
Sur ce je me dépris de sa prise et je m’empressai de quitter la Grande Salle. Quant à ne pas manger, autant en profiter pour avancer tous mes devoirs.
C’est en travaillant sur mes devoirs de Sortilège que je me rappelai que mon cours de l’après-midi était celui de Divination. Si auparavant que je ne les appréciais pas trop à cause du professeur Trelawney, maintenant s’ajoutait la présence d’Albus. Je ne pourrais pas le supporter. C’était impossible. Mais je ne me voyais pas aller m’asseoir à une autre table. Ma seule vraie amie de la classe étant Malia. Qu’allais-je bien pouvoir faire? Concentre-toi sur tes devoirs Allison, tu improviseras, s’il le faut, marmonnai-je pour moi-même.
Je me remis donc à mes devoirs et pus en avancer la plus grande partie avant que l’heure du cours n’arrive.
En arrivant à la classe de Divination, je me trouvai à atteindre la table que je prenais depuis deux ans en même temps qu’Albus et Malia. Je marmonnai entre mes dents :
- Potter, tu dégages.
- Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de le faire, Leveesque, argua-t-il en démantibulant consciemment mon nom de famille.
J’ouvrais la bouche pour rétorquer quelque chose, lorsque Malia nous attrapa tous les deux par notre robe de sorcier et nous força à nous asseoir.
- S’il-vous-plaît, supporter vous au moins pour le temps du cours!
Nous ne répondîmes rien, lui comme moi. Et notre silence était éloquent. Il s’avéra tout de même que c’était bien la seule fois que j’avais été aussi attentive durant le cours de Divination. Mais encore une fois, les commérages allaient bon train et à quelques moments ils m’empêchèrent de me concentrer. Surtout que j’avais très envie d’aller leur crier aux visages et que pleins de phrases méchantes me traversaient l’esprit à chaque seconde.
Une fois le cours fini je fus la plus rapide pour me lever et je me précipitai auprès du professeur Trelawney pour lui demander mes devoirs supplémentaires, qu’elle me donna étrangement avec un sourire. C’est vrai qu’en temps normal elle me les donnait sans que je vienne les quérir d’abord. Je sortis donc de la classe avec l’impression que mon idée de demander des devoirs supplémentaires à chaque cours risquait de me mener tout droit au niveau de la fille antisociale qui n’a aucune vie en dehors de l’école. Étrangement dans l’instant présent je m’en moquais, mais amies ayant apparemment mieux à faire que me fréquenter hors des heures de cours.
Comme la Divination durait tout l’après-midi, il était déjà l’heure du diner. Sauf que je n’avais toujours pas faim. Sans doute que tout le mélange d’émotions qui m’habitaient m’empêchait de ressentir la faim, mais je n’avais pas envie de me rendre malade. Je me rendis donc directement à la bibliothèque, endroit où je ne devrais rencontrer personne en théorie, à cette heure-là. Je réussis par un pur miracle à terminer mes devoirs de Sortilèges. Ceux qui se trouvaient être pour le prochain cours, s’entend. Les devoirs supplémentaires n’étaient qu’à remettre la semaine suivante. Je commençais donc par ce qui était le plus pressant et terminerait avec mes devoirs supplémentaires. C’était logique. Je pus donc bien avancer mon devoir de Potion avant de devoir quitter pour ma rencontre avec le professeur McGonagall.
En arrivant dans son bureau, elle m’accueillit d’une étrange manière. Soit de la façon suivante :
- Vous n’étiez pas présente au diner, Miss Lévesque. Où étiez-vous?
- À la bibliothèque, professeur. Je faisais mes devoirs, répondis-je sans flancher devant son regard inquisiteur.
- Il semblerait que vous n’ayez pas mangé de la journée. Est-ce la vérité?
- J’ai un peu mangé lors du petit-déjeuner, dis-je en jouant avec la vérité.
C’est vrai quoi… Deux bouchées pouvaient représenter « un peu mangé », non? Elle haussa un sourcil, ce qui me fit comprendre qu’elle savait que ce n’était qu’une demi-vérité.
- Très bien, je n’ai pas vraiment mangé de la journée, avouai-je en baissant les yeux.
- Dans ce cas, nous ne commencerons pas vos leçons tant que vous n’aurez pas grignoté quelque chose. Je vous ai apporté de la soupe, une tranche de pain et une pomme. Cela ne devrait pas vous donner mal au cœur.
- Comment savez-vous que…
- Je le sais, c’est tout. Mangez, maintenant et nous discuterons ensuite, me coupa-t-elle avec un sourire énigmatique.
Elle me fit alors asseoir à son bureau et me servit ce qu’elle m’avait dit. Je réussis contre toute attente à avaler la soupe et cela m’ouvrit l’appétit, alors je me retrouvai à dévorer la tranche de pain et la pomme presque sans prendre la peine de respirer.
Lorsque j’eus terminé de manger, ou d’avaler tout rond, mon repas, McGonagall me dit :
- J’ai plusieurs choses à vous dire avant que nous débutions. Tout d’abord sachez que votre amie Megan, celle que vous avez aidée durant votre vision, a été retrouvée aujourd’hui. Exactement dans le quartier que vous aviez mentionné. Il semblerait donc que cette capacité est bien réelle et que vous courriez effectivement un danger. Cette révélation m’a été très bénéfique lorsque je suis allée requérir le droit d’avoir le Retourneur de Temps. Ils me l’ont prêté, en me faisant promettre de le leur ramener dans deux mois. Cela nous permettra de vous apprendre tout ce qu’il faut savoir au sujet des Animagi et aussi d’apprendre plusieurs sortilèges au passage.
Elle prit une petite pause pour me lancer un regard sévère. Là, elle ajouta :
- Dorénavant vous prendrez vos trois repas tous les jours. Vous en aurez besoin pour suivre mes enseignements en plus de vos autres cours de la journée. Maintenant, j’aimerais que vous me disiez si vous avez eu de nouvelles visions.
- Maintenant que vous en parlez… dis-je en regardant mes pieds. J’ai eu deux visions.
Elle m’enjoint alors de tout lui raconter et c’est ce que je fis. Avec tous les détails. Dès que j’eus fini, elle alla s’asseoir à son bureau et passa une main tremblante sur son front.
- Je n’ai aucun souvenir que Mr Potter n’aie jamais vécu d’autres évènements que ce que vous venez de raconter. J’étais présente avec le professeur Dumbledore lorsqu’il a tout raconté ce qui s’était produit cette nuit-là et je me souviens à quel point sa baguette qui venait dans sa poche et repartait toute seule l’a perturbé. Maintenant je comprends que c’était vous. Mais je dois vous dire que vous avez pris la bonne décision. Et c’est tout à votre honneur, car je suis certaine que plus d’un aurait été tenté d’intervenir en pareille situation. Vous auriez pu être tué et cela aurait été une tragédie.
- Probablement, affirmai-je.
- Il est clair maintenant qu’il vous faut maîtriser le plus de sortilèges possible en aussi peu de temps que possible. Donc autant ne plus tarder pour votre apprentissage des Animagi. Écoutez bien mes instructions. Chaque soir, même heure, pendant les deux prochaines semaines, vous viendrez ici. À ce moment nous utiliserons le Retourneur de temps et remonterons cinq heures en arrière, ce qui est la limite à ne pas dépasser. Nous serons toujours ici. Aujourd’hui je n’étais pas présente à mon bureau, si ce n’est tôt ce matin, donc il n’y aura pas de problème. Car s’il y a bien une chose à savoir concernant l’utilisation des Retourneurs de Temps, c’est qu’il faut en aucun cas être vu. Je crois que vous avez bien compris le principe avec vos deux visions « spéciales ». Pour les prochaines semaines je m’appliquerai donc à m’éloigner de mon bureau à partir de quatorze heures l’après-midi, m’expliqua-t-elle. Lorsque nous arriverons près de dix-neuf heures, disons dix minutes avant, nous rangerons tous vos effets personnels et nous irons nous cacher dans ce placard, là. (Elle désigna ledit placard du doigt) Lorsque vous viendrez demain, veuillez éviter de regarder dans cette direction, d’accord? Ajouta-t-elle. Sachez maintenant que je vous donnerai des devoirs chaque soir que vous devrez faire pour le lendemain. Bien, maintenant, approchez que nous débutons, conclut-elle en se levant et en s’avançant vers moi par la suite.
J’acquiesçai et m’approchai à mon tour. Elle passa alors la chaînette dorée du Retourneur de Temps, qui avait la forme d’une montre à gousset avec un sablier en son centre. Le professeur McGonagall tourna alors cinq fois la petite roulette (aucun autre terme ne venait en tête dans l’instant).
Le monde se mit alors à tourner autour de moi et j’eus la surprise de ma vie lorsque tout redevint normal puisque l’horloge qui ornait le mur du bureau du professeur McGonagall indiquait maintenant quatorze heures et quart.
- Venez donc vous installer à mon bureau que nous commencions vos leçons, Miss Lévesque. J’attends de vous une écoute exemplaire et une participation tout aussi exemplaire.
- Je le ferai, professeur, promis-je solennellement.
Elle hocha de la tête et ainsi commencèrent mes leçons avec la directrice.
Lorsque ce premier cinq heures de leçons se termina nous allâmes nous cacher comme dit plus tôt dans le placard. J’avais un peu la tête qui tournait à cause de toutes les nouvelles connaissances que j’avais acquise. C’était un peu moins simple que je l’avais cru de prime abord.
Je retins une exclamation de surprise en me voyant apparaître dans le bureau, tout comme en voyant le professeur McGonagall faire son entrée à dix-neuf heures moins dix précisément. Nous avions fini plus tôt en réalité, car elle avait dû se pointer à son bureau plus de bonne heure à cause de moi. C’était vraiment étonnant compte tenu du fait qu’elle se tenait aussi à côté de moi! Nous attendîmes alors patiemment que j’arrive et que tous les détails soient abordés. J’avais les yeux fatigués à force d’être dans les ténèbres, mais je fus soudain très réveillée en voyant nos deux « nous » du passé disparaître. Elle ouvrit alors la porte et me confia :
- Demain, nous tâcherons de ne pas prendre autant de temps, vous voulez bien?
- Parfaitement d’accord, professeur, affirmai-je en retenant un bâillement.
Le pire dans tout ça c’était qu’il n’était que dix-neuf heures et quart. Et j’avais une tonne de devoirs à terminer. Je lâchai alors en bâillant :
- À demain, professeur! Je dois aller faire mes devoirs, maintenant.
- N’oubliez pas de bien cacher vos devoirs sur les Animagi, Miss Lévesque. Personne ne doit être au courant.
- Je le ferai, professeur.
- Très bien, alors bonne fin de soirée, Miss Lévesque.
- À vous aussi, professeur, répondis-je et je m’éloignai rapidement.
Et me voilà de nouveau en route pour la bibliothèque.
Une fois arrivée je m’arrangeai pour m’installer dans un coin tranquille et entamai mes devoirs. D’abord ceux sur les Animagi puisque tout était encore frais dans ma mémoire. Je les terminai aux environs de vingt heures trente. Je décidai alors d’aller à la Salle Commune pour faire les autres. La bibliothécaire m’avait permis de rester jusqu’à vingt-et-une heures, mais je préférais rentrer un peu plus tôt. Surtout que j’avais dépassé le couvre-feu, au moins le professeur McGonagall m’avait offert un papier stipulant que j’avais le droit de sauter le couvre-feu à condition de faire signer la bibliothécaire et de lui faire noter l’heure de mon départ. Ce que je fis immédiatement, d’ailleurs.
Je m’en allai ensuite pour rejoindre ma Salle Commune. En chemin je croisai Rose qui faisait sa ronde de préfet (j’espérais secrètement ne pas croiser Albus). Celle-ci leva un sourcil dans ma direction et je lui montrai le papier. Elle hocha la tête et me sourit après l’avoir lu. Je lui adressai un petit signe avant de me dépêcher à me rendre à la Salle Commune.
J’y arrivai cinq minutes plus tard et je m’installai dans un coin où qu’il n’y avait personne pour terminer mes devoirs de la journée. J’avais même eu le temps de commencer mes devoirs supplémentaires lorsque vingt-trois heures arriva. Et à ce moment je cognais littéralement (ou presque) des clous. Il fallait dire que ça faisait un peu plus de vingt-quatre heures que j’étais réveillée! Et debout! Je rassemblai donc mes affaires avec des yeux endormis et avec les jambes flageolantes.
Dès que je fus dans ma chambre je remarquai rapidement qu’aucune de mes comparses n’étaient endormies. Ce qui était inhabituel à cette heure-là. Sauf peut-être pour Rose, car cela lui arrivait tout comme moi de faire des devoirs jusqu’à cette heure-là. J’avançai alors à pas lent jusqu’à mon lit pour ranger mes choses et tout le long de ce court parcours je sentis le regard de mes amies me suivre.
Lorsque je fus changée et sous mes draps je demandai d’une voix ensommeillée :
- Je peux savoir pourquoi vous me fixez comme ça?
- Est-ce qu’on peut savoir pourquoi tu en es venue à ne plus pouvoir supporter Albus? Répondit Malia du tact au tact.
- Il m’a dit certaines choses… blessantes. Que je ne répèterai pas, dis-je en haussant les épaules, mais le simple fait d’énoncer ça me fit à nouveau mal.
J’avais pu oublier dans les dernières heures ce que j’avais vécu plus tôt, beaucoup plus tôt dans la journée, mais en faire de nouveau mention me ramenait tout ce que l’on s’était dit en pleine figure. Et je me sentais mal.
- J’espère que tu ne t’empêche pas de parler à cause du fait qu’il s’agit de mon cousin, hein? S’exclama Rose.
- Je ne veux pas te demander de choisir ton camp entre lui et moi. Je ne pourrais jamais faire ça. C’est pourquoi ce qui nous concerne tous les deux, notre « dispute », tu n’en sauras rien. À moins que lui décide de t’en parler. Mais… Si tu peux lui dire de ma part que je suis désolée de ma dernière réplique et que… (j’avais de la difficulté à le dire à cause de toute la douleur que je ressentais encore) je ne le pense pas du tout. Que ce n’était que mon impulsivité qui parlait… Je t’en serais très reconnaissante.
- Tu ne me diras rien de plus, n’est-ce pas? Demanda-t-elle.
- En effet, affirmai-je.
- D’accord… Je te laisse faire ce que tu veux. Et je le lui dirai, me dit-elle ensuite.
- Maintenant, j’aimerais dormir, j’ai eu une très, très longue journée.
Beaucoup plus longue qu’elles ne pourraient le penser. Elles me souhaitèrent bonne nuit à leur tour et je pus enfin poser ma tête sur l’oreiller. Sans déconner, je dirais que je ne me suis pas endormie dans la seconde, mais plutôt dans la demi-seconde, si ce n’est pas moins.
Je me réveillai le lendemain étonnamment alerte. J’aurais cru que je serais encore plus fatiguée, mais non. Sauf que ce matin je devais manger, c’était une obligation, j’aurais besoin de toute l’énergie nécessaire pour passer à travers cette journée-ci et toutes les autres qui s’en venaient. Au moins je n’avais plus de cours de Divination de la semaine puisque j’avais eu un double cours ce lundi. Ce qui voulait dire que je n’aurais pas à supporter Albus d’aussi près avant toute une semaine!
Comme pour la journée de la veille je pris des devoirs supplémentaires dans mes différents cours de la journée. Je voyais le travail s’accumuler, mais étonnamment je ne le craignais pas, car cela me permettait d’oublier certains désagréments dans ma vie. Lors de mon deuxième cours particulier avec le professeur McGonagall elle me dit que j’allais devoir venir aussi la fin de semaine à la même heure. Nous n’avions pas une minute à perdre.
Ce soir-là je ne montai me coucher qu’à minuit, malgré que ma meilleure amie m’ait conseillée de venir plus tôt. Je n’avais pas été en mesure de l’écouter, car je devais absolument terminer mes devoirs de métamorphose.
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La première semaine s’avéra être un havre de paix et de repos. Du moins si on la comparait à la deuxième. Si durant la première j’arrivais encore à dormir sept heures toutes les nuits, dans la deuxième je me réveillais plus fatiguée que la veille. Je croulais littéralement sur les devoirs, mais comme j’arrivais encore à tout faire (à condition de me coucher à une heure du matin toutes les nuits) je continuais. Au moins mes désagréments physiques m’empêchaient à penser à ceux émotionnel et c’était tout ce qu’il me fallait. Je ne voyais pratiquement jamais mes amies hors des classes. J’essayais de ne pas trop y penser non plus.
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Le samedi de la deuxième semaine c’était les essais de Quidditch. Cette année par contre c’était James qui commandait l’équipe. Je me levai rapidement cette journée-là pour être suffisamment réveillée sur le terrain. Le cousin de Rose nous avait bien spécifié que ce n’était pas parce que nous avions fait partie de l’équipe l’an passé que nous en ferions encore partie cette année. Mais j’avais tout de même bon espoir d’être choisie.
Je me rendis toute seule jusqu’au terrain de Quidditch, car Rose avait décidé d’y aller avec Albus. J’avais senti un nœud se former dans ma gorge lorsqu’elle m’avait annoncé ça, sauf que j’avais réussi à lui répondre que je comprenais. Et c’était le cas, mais cela ne voulait pas dire pour autant que je l’acceptais avec le sourire.
J’arrivai sur le terrain et je fus accueilli avec un grand sourire par James. Sourire qui s’abaissa légèrement lorsqu’il vit que j’étais seule.
- Rose n’est pas avec toi? s’étonna-t-il.
- Non, elle arrive avec ton frère. Ils sont plus loin en arrière.
Il fronça légèrement les sourcils, mais n’ajouta rien. Comme je n’avais rien de mieux à faire je me mis à inspecter mon balai pour être certaine qu’il n’avait aucune anomalie. Je commençais à me sentir un peu plus joyeuse à l’idée de faire les essais de Quidditch lorsque je les vis arriver. Ce n’était pas à cause du fait que Rose était avec Albus. Ni à cause de la présence de ce dernier. Mais plutôt à cause de la troisième personne qui les accompagnait. Rebecca. J’eus envie de grogner. Et des larmes me montèrent aux yeux en voyant l’air légèrement dédaigneux d’Al en me voyant. Je me détournai rapidement pour ne pas qu’il voit mes yeux embués, je ne voulais pas lui faire ce plaisir. James par contre le remarqua et s’approcha.
- Ça va, Allison? Me demanda-t-il, inquiet.
- Très bien, je ne vois pas pourquoi tu me demande ça! Déclarai-je avec hargne.
Je ravalai du même coup mes larmes qui n’étaient pas les bienvenues et je le défiai de dire le contraire par mon regard.
- D’accord, alors si tu vas aussi bien que tu le prétends, pourquoi est-ce que le simple fait de voir mon frère te fait monter les larmes aux yeux?
Je rétorquai avec plus de méchanceté que je ne l’escomptais à la base, mais les mots franchirent mes lèvres sans aucun filtre sous le coup de l’émotion :
- Parce que sa vue m’insupporte. Et comme avec des oignons tranchés, les larmes me montent aux yeux. En particulier parce qu’il est un imbécile.
James ouvrit des yeux ronds devant mes paroles aussi hargneuses, mais un éclair d’illumination traversa son regard et je craignis qu’il ait compris beaucoup plus que je ne le désirais. Malheureusement, Albus m’avait entendu.
- Tu disais qu’elle était désolée, hein, Rose? Moi, je crois que c’est toi qui as inventé cette histoire de toute pièce en espérant que nous redevenions amis, cracha-t-il avec dédain. Je ne voulais pas avoir à te demander ça, Rose, mais maintenant je le fais. Je te demande de choisir entre nous. C’est soit elle, ou moi. Ta famille ou ton amie.
- Al… Non, ne fais pas ça, l’implora Rose et je vis des larmes apparaître dans ses yeux.
Tout le monde avait les yeux rivés sur nous, mais je m’en moquais éperdument. Je lâchai donc, avec une boule douloureuse dans la poitrine :
- Tu n’es qu’un imbécile, Potter! Tu ne pourrais pas te servir de ta cervelle au moins une fois dans ta vie, hein?! Rose ne t’a rien fait à toi. Et c’est la vérité le fait que je lui avais demandé de te dire que j’étais désolée. Mais maintenant je vois que j’avais peut-être tort! Je n’aurais jamais dû lui demander de faire ça…
- Tu devrais te la fermer, Allison! Répliqua Rebecca et je la vis saisir quelque chose dans sa poche.
- Toi, la Serdaigle, tu ferais mieux de te contenir! Sifflai-je en me sentant bouillir.
- Et toi, Lévesque, ne t’avise pas de la menacer! Gronda Al.
Ma main commença à trembler, trembler parce que je me contenais. Je contenais ma colère et quand je faisais ça, ce n’était jamais une bonne idée.
- Potter, fais très attention à ce que tu dis, susurrai-je d’une voix doucereuse.
Au moins il eut la présence d’esprit de reconnaître les signes. Il n’avait pas oublié cet aspect de moi, apparemment. Tant mieux, car s’il s’avisait du moindre faux pas, je risquais de péter un câble. Un très gros câble.
- Tu devrais surveiller ta bouche, Lévesque! Cracha-t-il tout de même et je sentis un fusible sauter.
Je m’apprêtais à sortir ma baguette lorsque James hurla :
- Non, mais ça suffit oui! Si vous continuez comme ça tous les deux, vous ne ferez jamais partie de l’équipe! Aucun de vous deux!
Il était rouge de colère, mais son jeune frère semblait scandalisé et je ne tardai pas à comprendre pourquoi :
- Tu m’inclues là-dedans! S’exclama Albus, tout aussi en colère que son frère. Mais je suis ton frère, tu devrais être de mon côté!
- Pas quand Allison à raison, Al. Tu agis comme un idiot, répondit l’aîné. Je
sais pourquoi, insista-t-il. Maintenant, tous les deux, vous allez oublier vos différends pour les heures de Quidditch. Sinon, je devrai vous demander de partir, conclut-il.
J’ignorais la raison pour laquelle Albus agissait comme ça, mais apparemment son frère le savait, lui. Et cette idée semblait rendre Albus malade, car il était blanc comme un linge.
- Je ne prononcerai plus le moindre mot, affirmai-je.
Et j’avais bien l’intention de m’y tenir. À moins que l’on m’oblige à répondre ou qu’il s’agisse d’une question très importante. Je me tournai vers l’autre concerné de la faire juste à temps pour le voir hocher de la tête.
- Maintenant, Rebecca de Serdaigle, pourrais-tu avoir l’amabilité de t’en aller? C’est les essais pour l’équipe de Gryffondor, ici, pas de Serdaigle. Je sais bien que tu traînes beaucoup avec mon p’tit frère ces derniers temps, et je n’ai rien contre ça, mais là, il s’agit de notre Maison, pas de la tienne.
Cette dernière acquiesça, mais non pas sans m’adresser un regard incendier avant de partir. Qu’est-ce que j’avais fait encore? Si quelqu’un était jalouse c’était bien elle, pas moi!
Suite à son départ, James nous fit faire des essais à tous les postes, sauf celui d’Attrapeur, car il exerçait déjà ce rôle. C’était exactement comme lors de notre troisième année à Rose, Albus et moi.
Lorsque les essais furent terminés, en retournant vers le château, j’entendis Al dire à Rose, ces derniers se trouvant un peu plus loin devant moi :
- Ce que j’ai dit tient toujours, Rose. Je suis désolé, mais je ne suis plus capable.
- Ce n’est pas juste, Al! Tu me demande de choisir entre toi et ma meilleure amie!
- C’est ça, qui est ça! Maugréa-t-il et il s’éloigna avec un air légèrement furieux et agacé.
J’entendis Rose soupirer et je décidai de faire quelque chose. Quelque chose qu’Al ne méritait pas que je fasse. Je m’approchai alors de ma meilleure amie et en lui prenant l’épaule pour qu’elle me regarde je lui dis :
- Choisis-le, Rose. C’est ton meilleur ami et ton cousin. Ta famille. Moi je ne suis que ta meilleure amie. Rien de plus.
- Mais Alli… Tu es presque comme ma sœur! Protesta-t-elle et je vis des larmes dans ses yeux.
- Ne pleure pas, Rose. Al ne pourra pas nous empêcher de nous voir dans notre dortoir, penses-y! Et puis, on aura toujours les cours de Potion où on sera ensemble. Malgré qu’il faudra éviter de se parler, sauf par rapport aux potions en tant que tel. Mais on peut toujours s’inventer un code secret! Et Scorp pourra servir d’intermédiaire entre nous! Lui dis-je avec un sourire que je ne sentais pas vraiment sincère. Je ne veux pas me mettre entre vous deux, vois-tu.
- Mais ce n’est pas correct, ce qu’il fait.
- Je sais, affirmai-je. Mais il croit ce qu’il dit, alors il vaut mieux que tu le choisisses. Et comme je l’ai dit Al ne peut pas monter dans notre dortoir, c’est un gars!
- Tu as raison, marmonna-t-elle. Mais je n’aime pas ça.
- Moi non plus! Mais dès ce soir on planifiera un langage codé, d’accord?
- C’est d’accord, accepta-t-elle.
Je lui fis alors signe de s’en aller en avant tandis que je restais derrière, abattue. Faire cette manœuvre me laissait avec un goût amer dans la bouche et avec un trou au cœur. Après tout qu’est-ce qui me disait qu’Al ne demanderait le même genre d’ultimatum à Scorp? À son frère et sa sœur? Et à tous ceux de sa famille? Le pire c’est qu’il ignorait encore que son père était mon parrain. Et au train où allaient les choses il ne le saurait jamais. À moins que son père ne le lui dise.
J’étais perdue dans mes pensées lorsque l’on m’interpella :
- Allison!
Je me retournai et sans surprise je découvris que c’était James qui m’avait appelé.
- Qu’est-ce qu’il y a? m’enquis-je dès qu’il fut à mon niveau.
- Tu es certaine que ça va?
- Oui! Affirmai-je, malgré la boule qui s’était formée dans ma gorge.
- Je ne te crois pas, déclara-t-il.
- Tu fais comme tu veux, James.
Sur ces mots j’accélérai le pas pour essayer de mettre de la distance entre nous, mais il me rattrapa par le bras.
- Allison… Je sais pertinemment que tu es forte, mais sincèrement tout le monde finit par craquer et j’ai l’impression que tu es à deux doigts du point de rupture.
- Merci de ta confiance! Grinçai-je d’un ton aigre en faisant la grimace.
- Ce n’est pas ça! Protesta-t-il en levant les yeux au ciel. Je n’ai jamais voulu te le dire, mais…
- Mais quoi?
- Je te considère un peu comme ma sœur. Ma petite sœur. Pas comme Lily, car elle est plus jeune que toi, mais, enfin…! Je l’ai compris en voyant à quel point je détestais te voir dans cet état.
- Ah, bon? M’étonnai-je. Et dans quel état est-ce que je suis?
- Sur le bord du précipice.
Je grommelai entre mes dents et tentai de me déprendre de sa prise, mais il me tenait trop bien. Je râlai donc :
- Tu ne pourrais pas me laisser partir, maintenant? J’ai des devoirs à faire…
- Attends, Allison… Je veux aussi que tu sache que… Si tu as besoin de quelqu’un, je suis là, d’accord? (Il avait soudain perdu son air habituel, celui qui réclamait l’attention de tout le monde, tout le temps) Et si jamais mon frère devait me faire le même ultimatum qu’à Rose… Je ne prendrais pas de décision. Et s’il insiste, j’opterai pour toi. Car de vous deux, c’est toi qui est restée toi-même. Il a changé. Et je n’accepte pas du tout ce changement. Malgré que je sois le premier à avoir voulu qu’il change et qu’il me ressemble un peu plus. Je n’aurais jamais cru que je dirais ça, mais je veux l’ancien Al de retour. Et peut-être qu’en te supportant toi, il comprendra à quel point il est stupide.
- En bref, ce que tu dis c’est que tu vas prendre mon parti pour venir en aide à ton frère? Dis-je en haussant un sourcil inquisiteur.
- Ce n’est qu’une des raisons. La deuxième c’est parce que tu as raison de te sentir insultée. Et ta réaction est totalement compréhensible.
- D’accord, dis-je avec un sourire, un vrai. Ça fait du bien de voir que quelqu’un est de mon côté. Surtout après que…
- Après que tu aies dit à Rose de choisir Al? M’interrompit-il.
- Je… Oui! Comment le sais-tu? M’étonnai-je.
- Je te connais assez bien, maintenant, Allison! Affirma-t-il en riant. Plus que tu ne le crois.
- Qu’est-ce que tu insinue par-là?
Il se contenta de sourire de toutes ses dents avant de dire en s’en allant :
- À bientôt, Allison!
J’en restai sans voix. Comment osait-il me faire ça? C’était injuste! Je hurlai donc en courant après lui :
- JAMES POTTER! QU’EST-CE QUE TU INSINUE PAR-LÀ!
Cela ne donna rien, à part un éclat de rire en réponse. Je ne réussis pas à le rattraper, car il courrait plus vite que moi. J’aurais pu utiliser mon balai, mais ça n’aurait pas été très prudent comme méthode.
Je passai le reste de la journée à faire des devoirs et le soir à dix-neuf heures je rejoins le professeur McGonagall comme à l’habitude. Je n’avais pas eu de nouvelles visions depuis mon premier cours, mais je ne m’en plaignais pas, loin de là. Lorsque je revins à la Salle Commune je me remis à faire des devoirs, tout en essayant d’éviter de regarder dans la direction de Rose et Albus qui faisaient leur devoir ensemble, ou encore à la douleur qui palpitait en moi.
Une fois que l’heure d’aller se coucher arriva, je retrouvai Rose dans notre dortoir. Elle me dit, tout en étant assise sur son lit :
- Je déteste cette situation.
- Moi aussi, affirmai-je. Mais c’est pour le mieux.
- J’ai eu une idée, pour pouvoir se parler sans qu’Al n’en sache rien.
- Comment? M’enquis-je avec des yeux plus lumineux.
- Je peux t’apprendre à utiliser certaines anciennes runes. Il ne les connait pas, alors on pourra discuter sans problème, par l’intermédiaire de Scorp!
- Excellente idée! Dis-je avec un grand sourire.
- Alors, voilà, je t’ai recopié les caractères de l’alphabet le plus compliqué sur ce parchemin. Je dis le plus compliqué, mais pour moi il était plutôt simple. Alors, ça devrait être la même chose pour toi! m’apprit-elle avec un sourire réjoui et en me passant le parchemin.
- Parfait, c’est tout simplement parfait! J’adore les runes!
- Pourquoi tu n’as pas pris cette option, alors?
- Parce que je devais absolument prendre divination, marmonnai-je en faisant la grimace.
- Ah, oui, c’est vrai!
On se jeta un regard entendu avant d’aller nous coucher, il était déjà très tard après tout. Vingt-trois heures…
N.A: À suivre à la prochaine page.