Oneiris - Duologie + Novella [Heroic fantasy]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !

Question banale AF : quel est votre perso préféré ?

Alice
2
17%
Achalmy
2
17%
Mars
2
17%
Soraya
2
17%
Ace
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Zane
2
17%
Connor
1
8%
Vanä
1
8%
Wilwarin
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louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :By Jove ! (mieux que My God, ici, non ?)
Vous êtes tellement bavardes que je ne sais plus où j'en suis !! ♡♡♡
Je crois que j'ai retrouvé le chapitre que j'ai pas lu mais je me suis perdu plusieurs fois ! :lol:
(C'est sympa By Jove ! :lol: )
Houlà oui, quand on commence à faire des commentaires à l'intérieur du texte, c'est mauvais signe... :roll:
Haha, désolée pour ça :oops: :lol:
DanielPagés

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par DanielPagés »

J'aurais aimé me promener un petit peu plus dans ce "noyau" et profiter de ce monde à part, mais je me dis que ça viendra peut-être après.
Sinon, j'adore !

S'il n'y a pas de montagnes recueillant l'eau de pluie (ce qui est dommage pour le paysage) et la laissant s'écouler par gravité, l'eau peut jaillir à la surface en provenance de nappes captives sous pression entre des couches imperméables du sous-sol. C'est ce qu'on appelle des sources artésiennes.
Mais bon, comme c'est le jardin des Dieux, on peut s'affranchir des lois de la physique !! :lol:

Et juste une remarque :
— Je m’appelle Wilwarin, se présenta celui-ci en s’avançant, les bras le long du corps en signe de paix.
comme on ne parlait pas de lui juste avant tu ne peux pas utiliser "celui-ci"... plutôt "se présenta mon compagnon" ou quelque chose de ce style
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :J'aurais aimé me promener un petit peu plus dans ce "noyau" et profiter de ce monde à part, mais je me dis que ça viendra peut-être après.
Sinon, j'adore !

S'il n'y a pas de montagnes recueillant l'eau de pluie (ce qui est dommage pour le paysage) et la laissant s'écouler par gravité, l'eau peut jaillir à la surface en provenance de nappes captives sous pression entre des couches imperméables du sous-sol. C'est ce qu'on appelle des sources artésiennes.
Mais bon, comme c'est le jardin des Dieux, on peut s'affranchir des lois de la physique !! :lol:

Et juste une remarque :
— Je m’appelle Wilwarin, se présenta celui-ci en s’avançant, les bras le long du corps en signe de paix.
comme on ne parlait pas de lui juste avant tu ne peux pas utiliser "celui-ci"... plutôt "se présenta mon compagnon" ou quelque chose de ce style
Oh, je comprends, mais il reste encore quelques chapitres se déroulant dans le Noyau, et donc quelques descriptions supplémentaires ;)
Merci beaucoup ! :D

Ben c'est exactement ça Danou ! :lol: On en parlait dans nos pavés avec Sarah, je n'avais pas ce joli terme de "sources artésiennes", mais je disais que les Dieux faisaient bien ce qu'ils voulaient dans leur jardin et que l'eau provenait, en quelque sorte, de "nappes phréatiques" (peut-être un peu maladroit) ^^
Exactement ! :lol:

Oh oui, pas bête, je modifie ça, merci :)

Encore merci pour ton commentaire ;)

Bisous à bientôt
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

Bonjour :)
Un chapitre un peu long, mais qui comporte quelques explications et devrait apporter un éclairage sur certains points ;) Si vous avez des questions, je suis là pour y répondre :D
Bonne lecture !




Chapitre 20
Alice



An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, le Noyau.



Je lui avais fait une promesse. Je ne l’avais pas déclarée à voix haute, mais j’espérais qu’il s’en était rendu compte. Comme il m’avait juré de veiller sur mon honneur, je m’étais promis d’essayer de protéger son cœur. De conserver son âme libre et sauvage, mais dépourvue de cruauté. C’était peut-être arrogant de ma part, mais c’était une façon de le remercier de tout ce qu’il avait fait pour moi.
Le vent frais du campement du Rituel de Maturité me semblait tout à fait réel tandis que je me rappelais la gravité de sa voix lorsqu’il m’avait annoncé qu’il veillerait sur moi, sur mon honneur. Nous sortions tout juste d’une confrontation avec un jeune Chasseur désinvolte qui m’avait fait des avances.
Avant que j’eusse pu prendre ma défense, Al s’était lancé dans le combat, m’enfermant au passage dans une prison de glace. Indignée par ce traitement, je l’avais giflé. Puis, avec le calme un peu morose qui le caractérisait, il avait affirmé que le différend était né de sa propre indignation. J’avais compris qu’il n’avait guère aimé la façon dont le jeune homme m’avait observée et traitée.
À la suite à cet acte spontané de sa part, je m’étais juré de protéger son cœur. Achalmy était fort, désinvolte et, parfois un peu trop fier, mais doté d’envies pures et de désirs nobles. Toutefois, ce n’était plus lui, le jeune homme au sourire rare et amoureux de la nature, lorsqu’il tuait. C’était une coquille vide, froide et dénuée de pensées, qui tranchait la chair, brisait les os et arrachait la vie.
J’avais le sentiment que chaque meurtre poussait un peu plus Al vers un néant gelé d’où il ne reviendrait jamais s’il avait le malheur d’y faire un pas. De tout mon cœur, je voulais être la main tendue qui l’empêcherait de sombrer.

Et, là, à moitié avachi sur le corps immobile du Dieu, le visage et le cou éclaboussés de sang, il avait sombré. Ses yeux étaient ceux d’une bête enragée : trop vides et trop pleins à la fois. Il avait tant serré les dents pour se retenir de hurler que des veines avaient fini par saillir à ses tempes. Ses mains meurtries tremblaient nerveusement alors qu’il me dévisageait en haletant.
Ses traits étaient tirés de colère, ses yeux luisaient de haine et sa bouche était plissée de dégoût. Il me donnait à la fois envie de m’éloigner de lui et de le prendre dans mes bras. Sa rage était si palpable, si justifiée, que je n’arrivais pas à lui en vouloir.
Ses poings déments avaient transformé le charmant visage du Dieu en était une bouillie d’os et de chair trempés dans du sang visqueux. Était-il au moins encore en vie ?

Avec des gestes mal assurés, Achalmy se redressa sur ses appuis puis contourna le corps inerte de l’ancien Noble en serrant ses mains ensanglantées contre sa poitrine. Son visage s’était figé en expression médusée.
— Par les Dieux, souffla Soraya Samay en s’approchant à pas incertains du seigneur Aion. Il va tous nous faire tuer.
Tout aussi hébétée et apeurée qu’elle, je pris tout de même le temps de déclarer :
— Je… Je crois qu’il l’a laissé faire.
Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.
Peut-être que nos vies en dépendaient.

Poussant un soupir fébrile, je tordis mes mains l’une dans l’autre en observant avec crainte la silhouette dévisagée d’Ace Wessex Bastelborn. S’il avait été un Dieu, il n’aurait pas laissé faire Achalmy. Il se serait défendu, l’aurait empêché de le frapper d’une manière ou d’une autre… Ou bien, comme je le supposais, il aurait laissé son meilleur pion se défouler pour extérioriser sa colère et ainsi mieux le manipuler.
Car c’était là l’arme ultime de cet individu : la manipulation.
— Il n’est sûrement pas mort, déclarai-je avec conviction en m’approchant du corps du Dieu. C’est impossible.
Avec fébrilité, je touchai son cou en réprimant une grimace. Sa peau était poissée de sang et froide. Néanmoins, maintenant que j’y pensais, il n’avait jamais dégagé de chaleur quelconque. Presqu’avec étonnement, je sentis les battements de son cœur sous mes doigts.
— Alice, éloigne-toi, ordonna une voix rauque derrière moi.
Le ton impérieux et inquiet d’Al me fit brusquement lever les yeux. Aion s’était-il réveillé ? Non. Ses paupières – ou ce qu’il en restait – étaient closes, sa bouche immobile.
— Tu as peut-être causé notre perte, espèce de bête sauvage du Nord ! gronda l’Impératrice en foudroyant mon ami du regard.
— J’ai aucune leçon à recevoir d’une incapable qui se prélasse au soleil, siffla Achalmy en retour, l’air menaçant.
Soudain, alors qu’il était resté muet depuis l’affrontement entre Al et le Dieu, le jeune homme aux cheveux dorés et au visage avenant s’avança vers nous.
— Du calme.
L’inflexion douce de ses voyelles et le chant de ses mots m’apprirent qu’il était Oriental.
— Par Galadriel, tâchons de discuter calmement.
Par Galadriel, répéta Soraya Samay d’une voix méprisante. Retourne donc dans tes arbres, écureuil de l’Est !
Comme s’il venait de se faire électriser, le jeune homme tressaillit et la dévisagea avec interdiction. Pauvre Oriental, il devait se sentir impuissant au milieu de toutes ces violences physique et verbale. Eux qui étaient si pacifistes et préféraient la parole à la guerre.
— Wilwarin, nous devons partir, souffla Al d’un air las. Allons-nous-en avant qu’il se réveille.
Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu. Toutefois, aider Aion revenait à trahir Achalmy. Et mon cœur se broyait de douleur à cette perspective.

— Al, soufflai-je alors qu’il nettoyait le sang de ses mains sur des feuilles qu’il avait arrachées aux arbres alentours. Al, écoute-moi.
Même si je me trouvais à quelques mètres sur sa gauche et que je m’adressais directement à lui, il ne me regardait pas. Lui qui n’avait jamais eu peur de plonger les yeux dans ceux de l’héritière de l’Ouest, lui qui n’avait jamais craint de hausser la voix pour me faire la morale, lui qui ne s’était jamais effrayé d’être accusé de m’avoir enlevée, il évitait mon regard.
— Regarde-moi, s’il te plaît, finis-je par implorer d’une voix nerveuse. Al, regarde-moi.
Les mâchoires serrées, le nez obstinément baissé vers ses chaussures, il m’ignorait. Qu’est-ce qui lui prenait ? M’en voulait-il vraiment d’être intervenue avant qu’il ne tuât son ennemi ?
— Tu n’es pas venu jusqu’ici pour m’ignorer, Achalmy Dillys ?
Cette fois, la hargne que j’avais mis dans mes mots lui fit redresser le cou. Avec un air de défi, il m’observa droit dans les yeux. Ma gorge s’obstrua : son regard était toujours aussi implacable. Et il était toujours aussi fascinant à contempler : son visage osseux et ses iris gris-bleu lui donnaient une aura brutale, mais le sourire en coin qui flottait presque toujours sur ses lèvres, ses mèches ébouriffées sur son front et la tresse à sa tempe droite l’adoucissaient. Il n’avait pas le charme envoûtant d’Ace Wessex Bastelborn ni la perfection de Dastan Samay. Pour être honnête, je n’étais même pas certaine de trouver de la beauté dans ses traits sévères. Pourtant, mon regard était attiré par son visage.
— Alice, qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? finit-il par souffler d’un air désabusé.
Désemparée par cette question, où pointait un soupçon de colère et de peur, je le dévisageai sans savoir quoi répondre. Je ne pouvais résumer trois mois et demi de séparation en une phrase. Il allait me falloir des heures. Et des heures sereines, où je pouvais être sûre qu’il m’écoutât sans me juger, se moquer ou sauter à la gorge d’Ace Wessex Bastelborn.
Je crois que cela va être compliqué.

Avant de tout expliquer à Al, je lui avais fait promettre de me laisser finir sans m’interrompre. Il avait tenu jusqu’à mon dernier mot, même s’il n’avait pas manqué soupirer, rouler des yeux, lâcher de grossiers jurons, serrer les dents, marmonner ou légèrement pâlir.
Depuis qu’Achalmy avait passé sa colère sur le visage du Dieu, l’Impératrice et le jeune Oriental gardaient une distance respectueuse. Je comprenais leur crainte ; moi-même, je ne me sentais pas tout à fait à l’aise à ses côtés. Assise à moins d’un mètre de lui, je ressentais encore une légère animosité provenir de mon ami.
— Et… comment tu te sens ? finit par souffler Al en m’observant de biais.
Perturbée, je ne répondis pas tout de suite. Je lui avais raconté nos trois mois et demi de séparation d’un ton distant, comme si j’avais été spectatrice des semaines précédentes et non actrice. Comme si je n’avais pas été enlevée par un Dieu déchu qui voulait faire croire au Roi occidental qu’il obtiendrait de grands pouvoirs s’il le suivait jusqu’au Noyau. Comme si mon père n’avait pas été tué par un ancien Élu, devenu divinité mineure des désastres. Comme si tout ceci n’avait été qu’un étrange rêve éveillé, un songe à mi-chemin entre fantasme absurde et réalité.
— Je vais mal, mais qu’est-ce que je peux y faire ?
J’agrippai avec nervosité la manche de ma chemise raidie de vieillesse et de crasse. Ma paume ensanglantée, dernier souvenir de mon père, venait de me revenir en tête avec la violence d’un coup de couteau. Je ne réalisais pas. Mon esprit savait qu’il était mort – je l’avais vu disparaître dans un écran de poussière et de sang. Néanmoins, mon cœur songeait encore à son regard lointain et grave, à ses lèvres amères, à sa voix profonde. Au fond, je savais que sa disparition allait brutalement me frapper à l’âme dès que je prendrais conscience de son absence, de son incapacité à se tenir à mes côtés, à échanger avec moi.
Mon père était mort en laissant un gouffre d’incompréhension et de douleur sourde derrière lui.

Constatant mon amertume et ma morosité, Al ne répondit pas et observa le sol à ses pieds. Il avait l’air de s’être durci un peu plus depuis la dernière fois. J’avais conté mes mésaventures, mais il n’avait rien dit des siennes. À voir ses traits tirés, ses yeux ternes et les blessures en tout genre qui marquaient son corps sec, je supposais qu’il avait lui aussi traversé ses propres épreuves.
Ses mains aux jointures croutées de sang s’agitaient nerveusement, comme s’il cherchait quelque chose à faire de ses doigts calleux. Il avait la peau tannée par l’été et les cheveux éclaircis par le soleil. Pourtant, il avait conservé cette aura froide qui le caractérisait : ses prunelles grises implacables, sa mâchoire contractée, les tendons nerveux et les muscles souples de son corps.
Pendant que le seigneur Aion me traînait à travers Oneiris, qu’avait dû subir Achalmy ? Il avait ôté son haut pour se soulager de la chaleur qui commençait à tomber sur nous, alors je pouvais observer sans obstacles la cicatrice boursoufflée qui lui barrait le torse. Était-ce le coup que lui avait infligé Aion lors du Rituel de la Maturité ?
— C’est le comte… euh, je veux dire, ce prétendu Dieu Aion déchu, qui m’a laissé cette cicatrice, déclara soudain Al en surprenant mon regard.
— Je suis désolée, me contentai-je de répondre en me sentant affreusement idiote et inutile. Si j’étais partie avant, tu n’aurais pas été blessé.
— C’est moi qui t’ai emmenée dans le Nord, répliqua Al en secouant la tête. Et, si ça ne t’avait vraiment pas plu, tu ne m’aurais pas suivi.
— Tu as raison. (Avec un soupir fébrile, je laissai les souvenirs furtifs et plein de neige, de rires, de discussions au coin du feu, de fruits sauvages et d’étoiles pures envahir mon esprit tourmenté.) Je ne regrette pas. Tu m’as fait découvrir tant de choses.
— Ce… c’était pas grand-chose, tu sais.
— Quand même. Merci.
Comme il continuait à les agiter nerveusement, j’attrapai doucement ses mains. Il tressaillit.
— Laisse-nous les soigner, chuchotai-je avant de chercher du regard l’Oriental, qui grignotait des baies d’un noir-violacé à une dizaine de mètres. Euh… Wilwarin, c’est ça ? Excusez-moi, est-ce que vous avez des connaissances en soin ?
— Tous les Orientaux sont un peu guérisseur, m’apprit-il d’une voix légère en se levant. Vous êtes blessée, princesse Alice ?
— Alice. Appelez-moi comme ça, s’il vous plaît. Je n’ai plus rien d’une princesse.
J’entendis un rire étouffé provenir d’Al, mais l’ignorai. Je savais très bien que les titres ne voulaient rien dire pour lui. Que la noblesse d’âme s’acquérait à la force et à l’expérience, pas à la naissance.
— C’est pour cet imbécile, lançai-je d’un ton bourru en levant les mains abîmées d’Al.
— Je ne suis pas un imbécile. Toi oui.
Comme ma peau touchait la sienne, je lui envoyai une décharge électrique sans une once de remords. Surpris, il poussa une exclamation et retira brutalement ses mains des miennes.
— Je déteste quand tu fais ça, gronda-t-il d’une voix étouffée en massant ses doigts engourdis.
Vexée, je me contentai d’aider Wil, qui venait de me demander d’apporter un bol d’eau. J’en dénichai un dans mes affaires et me dirigeai vers le ruisseau pour le remplir. À peine avais-je dépassé le feu éteint que le contenant s’alourdit soudainement entre mes mains. De l’eau clapotait contre les bords.
— Je suis un Élémentaliste de l’eau, lança Achalmy dans mon dos. Au cas où tu l’aurais oublié.
Oui, mais aller au ruisseau m’aurait permis d’éclaircir mon esprit.
Avec un soupir, je tournai les talons et retournai auprès d’Al, qui tendait docilement ses bras à l’Oriental. Avec précaution, je déposai le bol rempli à côté de lui et m’installai près des deux hommes. Leur différence physique était frappante : l’un était grand et trapu, l’autre petit et fin ; la tignasse sombre et épaisse d’Al contrastait avec les mèches dorées et souples de l’Oriental.

Avec délicatesse et attention, Wilwarin nettoya puis banda les mains d’Al. Dès que ses jointures furent enfermées dans les bandages, il grimaça et testa leur souplesse. Il ne pouvait pas beaucoup bouger les doigts, ce qui, pour lui, devait être un véritable désagrément.
— Merci, prit tout de même la peine de souffler Al en posant ses mains bandées sur ses cuisses. J’espère qu’elles guériront vite.
— Je l’espère aussi, grogna une troisième voix au-dessus de nous.
Mortifiée, je n’osai pas bouger, mais Al leva la tête en même temps que Wil pour trouver l’origine de la voix. Pourtant, je savais que nous l’avions tous reconnue. Malgré l’assurance qu’Al dégageait en tout instant, j’aperçus, dans l’éclat de ses yeux métalliques, une lueur terne de crainte. Une nouvelle vague d’angoisse me secoua et je serrai les dents pour ne pas gémir.
— J’ai besoin de tes mains pour vaincre Calamity, jeune Chasseur, reprit le Dieu Aion d’un ton égal. Des quatre Élémentalistes ci-présents, tu es le plus puissant. Je compte sur toi.
Je voyais le corps d’Al trembler. De rage, de peur, d’impuissance ? Avec lenteur, je levai le menton. Les jambes pendant dans le vide, le Dieu déchu se tenait assis sur une branche, l’air ennuyé. Un frisson de terreur me parcourut. Si quelques marques rouges subsistaient au niveau de ses pommettes et de sa mâchoire, son visage était redevenu le même. Envolés les dégâts causés par le coup de sang d’Achalmy.
Lorsqu’il remarqua que je l’observais, il m’adressa un sourire fugace.
— Si tu n’avais pas arrêté ton ami, je n’aurais peut-être pas guéri avant demain.
— Pourquoi vous êtes-vous laissé faire ? s’exclama soudain Al en bondissant sur ses appuis. Je sais que vous pouviez m’arrêter. Vous me l’avez prouvé plus d’une fois. Alors pourquoi ?
— Pour que tu te calmes, répondit tranquillement le Dieu en remontant une jambe pour appuyer son menton dessus. Tu étais une bête furieuse, un loup prêt à tout dévorer sur son passage. Qu’est-ce que je pouvais faire contre cette colère ? Même mon contrôle n’aurait pas été assez puissant pour faire face à cette rage. (Il effectua un petit mouvement des doigts et la tresse de mon ami se souleva dans un brin d’air.) D’une certaine manière, je comprends pourquoi tu as agi ainsi.
— D’une certaine manière ? répéta Achalmy d’une voix grinçante, les poings serrés sous ses bandages. Vous m’avez laissé pour mort ! Vous avez attaqué mon peuple, blessé des innocents… Vous avez enlevé Alice et l’avez traitée comme une moins-que-rien. (Il jeta un regard méprisant à la silhouette qui nous surplombait.) Je sais que j’ai du sang sur les mains. Mais, moi, je ne tue pas des hommes et des femmes quand l’envie me prend.
— Mais toi, tu n’es qu’un mortel humain, répliqua la divinité d’une voix doucereuse.
— Et vous n’êtes qu’un semblant de Dieu.
Il y avait eu tant de dédain dans la voix de mon ami que je craignis qu’Aion nous pulvérisât tous d’un claquement de doigt. Plutôt que de se mettre en colère, la divinité nous observa en plissant les yeux. Il finit par jeter un regard las à Achalmy.
— La perte momentanée de ton sabre a dû endommager ta raison, Chasseur.
Avec souplesse, il se laissa glisser de l’arbre et atterrit entre nous, ce qui nous fit tous reculer de quelques pas. Un étau gelé se referma sur ma gorge lorsqu’il porta la main à l’épée fine qu’il portait toujours à la taille. Du coin de l’œil, je vis Al réunir deux grosses bulles d’eau entre ses mains, prêt à les faire jaillir.
Avec un calme aberrant, le seigneur Aion remonta la manche droite de son vêtement et appuya fermement sa lame contre sa peau blafarde. Un sang d’un rouge tout à fait identique à celui des humains coula vers ses doigts. Puis il tendit la main vers Al, qui le dévisageait avec incompréhension.
— Si je verse un peu de mon sang sur tes blessures, tu devrais guérir plus vite.
En guise de réponse, Al lui jeta un regard glacial et recula d’un nouveau pas. Puis, bondissant à la vitesse de l’éclair, le Dieu agrippa l’épaule d’Achalmy, lui envoya une décharge électrique assez puissante pour le paralyser momentanément et commença à défaire les bandes autour des jointures de mon ami.
— Lâchez-le, intimai-je en faisant courir de vaines étincelles sur mes bras.
— Inutile, Alice, tu le sais bien.
Il n’avait même pas pris la peine de me regarder. Avec dépit, je laissai disparaître mes pouvoirs et observai, impuissante, la divinité faire couler quelques gouttes vermeilles sur les jointures d’un Al à moitié assommé.
— Ce sera d’autant plus efficace qu’il a le sang de Sereanda dans les veines.
— Vous avez déjà dit ça plusieurs fois, fis-je remarquer d’un ton hésitant. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
— Tu ne connais pas Sereanda, la divinité punie pour être tombée amoureuse d’un humain ?
La gorge serrée, je plongeai dans mon enfance pour en tirer quelques bribes d’un conte ancien que ma mère me lisait le soir. Celui-ci n’était pas mon préféré, alors elle ne me l’avait pas beaucoup raconté. Mais j’en conservais une petite idée.
— Ce n’est qu’un conte.
— Non, c’est une réalité qui s’est transformée en légende, puis en histoire pour enfants, rétorqua sèchement le Dieu en laissant Achalmy glisser au sol. Sereanda était la divinité mineure des forges. C’est elle qui a créé les armes élémentaires. Pour se faire, elle a fait appel à un autre de ses pouvoirs : la maîtrise des éléments.
— Mais vous êtes le Dieu de la matière et des élé…
— Sereanda était ma fille.
La révélation s’abattit sur nous comme un éclair sur le sol. Des éclats imaginaires de poussières, des théories qui s’envolaient de seconde en seconde dans mon esprit, s’éparpillèrent autour de moi.
— Sereanda était ma fille et elle avait hérité d’une partie de mes capacités. Elle a enfermé des éléments dans des métaux pour en faire les armes élémentaires. (Il fit un geste vers les deux sabres d’Al qui gisaient à quelques mètres.) Kan et Eon en font partie. Un beau jour, elle a rencontré un chasseur, l’un de ces humains qui vivaient sur les anciennes Terres Libres. Il s’appelait Kazar des Dillys.
Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Mon ami descendait du même clan que ce fameux chasseur.

Le Dieu Aion nous observa tour à tour avec un sourire narquois.
— Bien, vous avez compris. Sereanda est donc tombée amoureuse de ce Kazar qui, vous l’aurez deviné, était un grand guerrier, ce qui ne l’a pas laissée insensible. Elle lui a confié Kan, le katana d’eau, et a commencé à le fréquenter de plus en plus souvent. Je l’ai mise en garde contre cet homme, qui était d’une nature sauvage et imprévisible. (La divinité soupira en passant les doigts sur l’entaille qui commençait déjà à se refermer sur son avant-bras.) Un jour, elle nous a fait part de sa décision : elle voulait quitter son rôle de forgeronne pour vivre avec lui. J’en ai discuté avec les autres Dieux et nous sommes tombés d’accord : nous acceptions sa décision seulement si nous la privions de ses pouvoirs et de son immortalité.
— Mais pourquoi ? m’exclamai-je, étonnée.
— Parce qu’elle aurait été trop dangereuse, une arme entre les mains des mortels. Et elle a accepté. Je lui ai moi-même arraché sa divinité. Tu as idée de ce que c’est, de devoir rester implacable alors que ta fille hurle de douleur ?
— Non.
Alors que j’allais ajouter quelque chose, n’importe quoi pour chasser cette amertume déchirante des traits du Dieu, Al agrippa le pantalon d’Aion, le visage crispé.
— Vous êtes en train de me dire que je descends de vous ?
— Oh, c’est arrivé jusqu’à ta tête, le railla la divinité avant de reculer pour échapper à sa poigne. En effet, Achalmy des Dillys. Tu descends, par ton père, de Kazar et Sereanda. Donc de moi. Ravi de te rencontrer, arrière-arrière-arrière-arrière… petit-fils. 



Dernière modification par louji le mar. 16 juil., 2019 12:31 pm, modifié 2 fois.
Florance

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par Florance »

J'adore cette chute. J'ai hâte de la réaction des autres.
Sinon je suis heureuse qu'Alice à réussi à nous ramener Alchamy.
Wili est trop chou !
Aion aussi. Dommage qu'il soit un dieu mais en même temps il ne serait plus aussi intriguant. Et ce qu'il dit parfois...
Pouvoir écouter une légende raconte ar un dieu... Expérience enviante. Manque plus qu'il illustre tout ça avec ses pouvoirs. Et puis... Je n'ai plus le mot exacte mais l'air, l'ambiance, le ton.
Ce chapitre est trop court et je suis tristesse de ne pas pouvoir en dire plus.
TcmA

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par TcmA »

Bonzoir :)

Je ne sais même pas quoi écrire tellement la chute m'a mise sur le cul. Tout le chapitre, en fait.

Déjà, le début est magnifique (rien que le premier paragraphe). J'ai rien à dire, j'ai juste dévoré ce que tu as écrit. Tu as fait un travail magnifique sur les ressentis et les sentiments parce que, purée, j'ai pris tous les feels dans la face. C'était beau, c'était puissant, et CES TOURNURES DE PHRASES, AAAAAAAAAAAAAH. J'adore.

Alice, Achalmy, Wilwarin, Aion... Je suis ébahie. A chaque chapitre, on en apprend plus ; à chaque chapitre, ça devient encore plus intéressant. Je wow. Voilà.
La façon dont Alice décrit Al... C'est magnifique.

Et puis cette chute. Je ne sais pas quoi dire à part qu'elle est excellente. Tu m'impressionnes.

CA VA FAIRE CINQ MINUTES QUE JE FIXE MON ECRAN SANS SAVOIR QUOI ECRIRE. J’ESPÈRE QUE TU ES FIÈRE DE TOI.

Blague mise à part, franchement, bravo! J'ai très hâte de lire la suite!

Bisous :3
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

Florance a écrit :J'adore cette chute. J'ai hâte de la réaction des autres.
Sinon je suis heureuse qu'Alice à réussi à nous ramener Alchamy.
Wili est trop chou !
Aion aussi. Dommage qu'il soit un dieu mais en même temps il ne serait plus aussi intriguant. Et ce qu'il dit parfois...
Pouvoir écouter une légende raconte ar un dieu... Expérience enviante. Manque plus qu'il illustre tout ça avec ses pouvoirs. Et puis... Je n'ai plus le mot exacte mais l'air, l'ambiance, le ton.
Ce chapitre est trop court et je suis tristesse de ne pas pouvoir en dire plus.
Haha, je me doutais que la fin du chapitre allait faire réagir :P Tant mieux si ça te plait ;)
Oui, il était temps qu'il se calme :roll:
Yep, Wil, c'est le caramel fondant du groupe XD
Pour Aion, je comprends que ça aurait aussi été chouette qu'il reste le conte fourbe et mystérieux du début de l'histoire, mais ça n'allait pas avec le scénario :lol: Je suis contente que tu apprécies ce personnage et ce qu'il dégage, il est quand même le point-clef de l'histoire haha :roll:
Trop court ? Mais c'est l'un des plus longs :lol: La suite est là dans deux semaines !

Merci beaucoup pour ton commentaire, je souris toujours autant en te lisant :D Ton enthousiasme est touchant et sincère !
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

TcmA a écrit :Bonzoir :)

Je ne sais même pas quoi écrire tellement la chute m'a mise sur le cul. Tout le chapitre, en fait.

Déjà, le début est magnifique (rien que le premier paragraphe). J'ai rien à dire, j'ai juste dévoré ce que tu as écrit. Tu as fait un travail magnifique sur les ressentis et les sentiments parce que, purée, j'ai pris tous les feels dans la face. C'était beau, c'était puissant, et CES TOURNURES DE PHRASES, AAAAAAAAAAAAAH. J'adore.

Alice, Achalmy, Wilwarin, Aion... Je suis ébahie. A chaque chapitre, on en apprend plus ; à chaque chapitre, ça devient encore plus intéressant. Je wow. Voilà.
La façon dont Alice décrit Al... C'est magnifique.

Et puis cette chute. Je ne sais pas quoi dire à part qu'elle est excellente. Tu m'impressionnes.

CA VA FAIRE CINQ MINUTES QUE JE FIXE MON ECRAN SANS SAVOIR QUOI ECRIRE. J’ESPÈRE QUE TU ES FIÈRE DE TOI.

Blague mise à part, franchement, bravo! J'ai très hâte de lire la suite!

Bisous :3
B'soir !

Ha, tu peux juste dire "J'ai beaucoup aimé" je t'en voudrais pas, hein =3 Mais merci beaucoup, je suis contente qu'il t'ait plu c:

Oh, j'avais peur que ce soit un peu dense, mais si c'est plutôt fluide, c'cool :D Oui, j'ai essayé de bien développer les sentiments, assez contradictoires, d'Alice ^^

Ha, Wil n'a pas eu vraiment l'occasion d'être mis en avant, mais bon x') Pour le coup, les prochains chapitres seront plutôt de l'action, je voulais concentrer les explications dans celui-ci ^^

En vrai, c'est une fausse chute, car ça explique 2-3 choses, mais ça n'apporte pas tant que ça à l'histoire XD C'est un peu de la poudre aux yeux (d'ailleurs, rien à voir, mais hier j'apprenais mon voc d'anglais, et j'ai eu "poudre aux yeux"... j'ai dit "the poudre de perlimpinpin" :lol: :lol: ).

Merci beaucoup pour ton soutien inébranlable :D

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par DanielPagés »

Quelques jolis morceaux ! Mais je vais éviter de me répéter et de te faire trop de compliments. :lol:

Bon, tout de même j'ai l'impression de ne pas avoir beaucoup avancé et de ne pas savoir davantage ce qu'on fait dans ce noyau... brume épaisse : mais où veut-il en venir ? :?:

Et sinon, je suis embêté j'ai presque rien trouvé qui m'ait sauté aux yeux... juste le jeune homme tressaillit et la dévisagea avec interdiction. c'est le "avec interdiction" qui me fait un effet étrange ! :lol:

(Pour revenir à la nappe phréatique... une nappe phréatique c'est de l'eau dans une couche du sous sol, elle ne sort que s'il y a une pente, par gravité. Cette nappe peut être "captive" si enfermée entre deux couches imperméables et être sous pression ce qui donne des remontées, des résurgences par chaque sortie disponible, des puits artésiens, voire des sortes de geysers...) ;) C'est pour ça que le mot phréatique m'avait troublé, en soi il n'explique rien.
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par cochyo »

Enchanté papi ! Ça me rappel la belgariade de Eddings.
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Quelques jolis morceaux ! Mais je vais éviter de me répéter et de te faire trop de compliments. :lol:

Bon, tout de même j'ai l'impression de ne pas avoir beaucoup avancé et de ne pas savoir davantage ce qu'on fait dans ce noyau... brume épaisse : mais où veut-il en venir ? :?:

Et sinon, je suis embêté j'ai presque rien trouvé qui m'ait sauté aux yeux... juste le jeune homme tressaillit et la dévisagea avec interdiction. c'est le "avec interdiction" qui me fait un effet étrange ! :lol:

(Pour revenir à la nappe phréatique... une nappe phréatique c'est de l'eau dans une couche du sous sol, elle ne sort que s'il y a une pente, par gravité. Cette nappe peut être "captive" si enfermée entre deux couches imperméables et être sous pression ce qui donne des remontées, des résurgences par chaque sortie disponible, des puits artésiens, voire des sortes de geysers...) ;) C'est pour ça que le mot phréatique m'avait troublé, en soi il n'explique rien.
Voui, je comprends, mais le but principal, c'est de battre le vil Calamity ! :lol:

Ah, c'est qu'au moins, je fais peut-être moins de fautes d'inattention... :roll: Pour le "interdiction", j'ai peur que ce soit un anglicisme... :?

(Oh, je vois ! Merci pour la petite explication :D )

Merci beaucoup pour ton commentaire !! :D
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

cochyo a écrit :Enchanté papi ! Ça me rappel la belgariade de Eddings.
Haha, c'est ça ! :lol:

Oh, je connais pas =o

Merci bien pour ton com, cochyo ! ^-^
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par TcmA »

louji a écrit : B'soir !

Ha, tu peux juste dire "J'ai beaucoup aimé" je t'en voudrais pas, hein =3 Mais merci beaucoup, je suis contente qu'il t'ait plu c:

Oh, j'avais peur que ce soit un peu dense, mais si c'est plutôt fluide, c'cool :D Oui, j'ai essayé de bien développer les sentiments, assez contradictoires, d'Alice ^^

Ha, Wil n'a pas eu vraiment l'occasion d'être mis en avant, mais bon x') Pour le coup, les prochains chapitres seront plutôt de l'action, je voulais concentrer les explications dans celui-ci ^^

En vrai, c'est une fausse chute, car ça explique 2-3 choses, mais ça n'apporte pas tant que ça à l'histoire XD C'est un peu de la poudre aux yeux (d'ailleurs, rien à voir, mais hier j'apprenais mon voc d'anglais, et j'ai eu "poudre aux yeux"... j'ai dit "the poudre de perlimpinpin" :lol: :lol: ).

Merci beaucoup pour ton soutien inébranlable :D

Bizouz


Rooooh, laisse moi partir dans mes envolées lyriques (pas très lyriques) XD "J'ai beaucoup aimé" n'arrive pas à la cheville de ce que je ressens quand je lis ton histoire, nah. c:

Oui, il est topissime *^* Oooh, j'ai hâte, alors!

(... THE POUDRE DE PERLIMPINPIN. :lol: :lol: )

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
Chapitre 20
Alice




An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, le Noyau.




Je lui avais fait une promesse. Je ne l'avais pas déclarée à voix haute, mais j’espérais qu’il s’en était rendu compte. Comme il m’avait juré de veiller sur mon honneur, je m’étais promis d’essayer de protéger son cœur. De conserver son âme libre et sauvage, mais dépourvue de cruauté. J'aimerais bien pointer une nuance, ici. Ce n'est pas parce qu'il est sombre et sans âme qu'il est nécessairement cruel. Il n'y a aucun rapport. :)



Le vent frais du campement du Rituel de Maturité me semblait tout à fait réel tandis que je me rappelais la gravité de sa voix lorsqu’il m’avait annoncé qu’il veillerait sur moi, sur mon honneur. Nous sortions tout juste d’une confrontation avec un jeune Chasseur arrogant qui m’avait fait des avances.
Avant que j’eusse pu prendre ma défense, Al s’était lancé dans le combat, m’enfermant au passage dans une prison de glace. Indignée par ce traitement, je l’avais giflé. Puis, avec le calme un peu morose qui le caractérisait, il avait affirmé que le différend était né de sa propre indignation. J’avais compris qu’il n’avait guère aimé la façon dont le jeune homme m’avait observée et traitée.
À la suite à cet acte spontané de sa part, je m’étais juré de protéger son cœur. Achalmy était fort, désinvolte et, parfois, arrogant, mais doté d’envies pures et de désirs nobles. Toutefois, ce n’était plus lui, le jeune homme au sourire rare et amoureux de la nature, lorsqu’il tuait. C’était une coquille vide, froide et dénuée de pensées, qui tranchait la chair, brisait les os et arrachait la vie.
J’avais le sentiment que chaque meurtre poussait un peu plus Al vers un néant gelé d’où il ne reviendrait jamais s’il avait le malheur d’y faire un pas. De tout mon cœur, je voulais être la main tendue qui l’empêcherait de sombrer. Elle est un p'tit peu prétentieuse, là… :lol:



Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à :arrow: "de", non ? rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.
Peut-être que nos vies en dépendaient.



L’inflexion douce de ses voyelles et le chant de ses mots m’apprirent qu’il était Oriental.

— Par Galadriel, tâchons de discuter calmement.
— Par Galadriel, répéta Soraya Samay d’une voix méprisante. Retourne donc dans tes arbres, écureuil de l’Est ! C'te violence :lol:

Comme s’il venait de se faire électrocuter, le jeune homme tressaillit et la dévisagea avec interdiction. Pauvre Oriental, il devait se sentir impuissant au milieu de toutes ces violences physique et verbale. Eux qui étaient si pacifistes et préféraient la parole à la guerre.



— Wilwarin, nous devons partir, souffla soudain Al d’un air las. Je… Allons-nous-en avant qu’il se réveille.

Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu.
Je devais trahir Achalmy. Ouais, enfin, faut pas dramatiser non plus… tu fais que le calmer un peu. :roll:



— Al, soufflai-je alors qu’il nettoyait le sang de ses mains sur des feuilles qu’il avait arrachées aux arbres alentours. Al, écoute-moi.

Même si je me trouvais à quelques mètres sur sa gauche et que je m’adressais directement à lui, il ne me regardait pas. Lui qui n’avait jamais eu peur de plonger les yeux dans ceux de l’héritière de l’Ouest, lui qui n’avait jamais craint de hausser la voix pour me faire la morale, lui qui ne s’était jamais effrayé d’être accusé de m’avoir enlevée, il évitait mon regard.

— Regarde-moi, s’il te plaît, finis-je par implorer d’une voix nerveuse. Al, regarde-moi.

Les mâchoires serrées, le nez obstinément baissé vers ses chaussures, il m’ignorait. Qu’est-ce qui lui prenait ? M’en voulait-il vraiment d’être intervenue avant qu’il ne tuât son ennemi ? Ici, le subjonctif imparfait fait un peu tache. :?

— Tu n’es pas venu jusqu’ici pour m’ignorer, Achalmy Dillys ?

Cette fois, la hargne que j’avais mis dans mes mots lui fit redresser le cou. Avec un air de défi, il m’observa droit dans les yeux. Ma gorge s’obstrua : son regard était toujours aussi implacable. Et il était toujours aussi fascinant à contempler : son visage osseux et ses iris gris-bleu lui donnaient une aura brutale, mais le sourire en coin qui flottait presque toujours sur ses lèvres, ses mèches ébouriffées sur son front et la tresse à sa tempe droite l’adoucissaient. Il n’avait pas le charme envoûtant d’Ace Wessex Bastelborn ni la perfection de Dastan Samay. Pour être honnête, je n’étais même pas certaine de trouver de la beauté dans ses traits sévères. Pourtant, mon regard était attiré par son visage. C'est bon, on l'a perdue… :D
— Alice, qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? finit-il par souffler d’un air désabusé.
Désemparée par cette question, où pointait un soupçon de colère et de peur, je le dévisageai sans savoir quoi répondre. Je ne pouvais résumer trois mois et demi de séparation en une phrase. Il allait me falloir des heures. Et des heures sereines, où je pouvais être sûre qu’il m’écoutât sans me juger, se moquer ou sauter à la gorge d’Ace Wessex Bastelborn.
Je crois que ça va être compliqué. Naaaan, à peine ! :mrgreen:



Avant de tout expliquer à Al, je lui avais fait promettre de me laisser finir sans m’interrompre. Il avait tenu jusqu’à mon dernier mot, même s’il n’avait pas manqué soupirer, rouler des yeux, lâcher de grossiers jurons, serrer les dents, marmonner ou légèrement pâlir. Du coup, s'il a lâché des jurons, techniquement parlant, il t'a interrompue… :P
Depuis qu’Achalmy avait passé sa colère sur le visage du Dieu, l’Impératrice et le jeune Oriental gardaient une distance respectueuse. Je comprenais leur crainte ; moi-même, je ne me sentais pas tout à fait à l’aise à ses côtés. Assise à moins d’un mètre de lui, je ressentais encore une légère animosité provenir de mon ami.

— Et… comment tu te sens ? finit par souffler Al en m’observant de biais.

Perturbée, je ne répondis pas tout de suite. Je lui avais raconté nos trois mois et demi de séparation d’un ton distant, comme si j’avais été spectatrice des semaines précédentes et non actrice. Ben techniquement, t'as pas fait grand-chose, ma grande… :roll: Comme si je n’avais pas été enlevée par un Dieu déchu qui voulait faire croire au Roi occidental qu’il obtiendrait de grands pouvoirs s’il le suivait jusqu’au Noyau. Comme si mon père n’avait pas été tué par un ancien Élu, devenu divinité mineure des désastres. Comme si tout ceci n’avait été qu’un étrange rêve éveillé, un songe à mi-chemin entre fantasme absurde et réalité.

— Je vais mal, mais qu’est-ce que je peux y faire ? N'empêche, je me moque pas mal d'elle, mais j'adore sa mentalité. :)

J’agrippai avec nervosité la manche de ma chemise raidie de vieillesse et de crasse. Ma paume ensanglantée, dernier souvenir de mon père, venait de me revenir en tête avec la violence d’un coup de couteau. Je ne réalisais pas. Mon esprit savait qu’il était mort – je l’avais vu disparaître dans un écran de poussière et de sang. Néanmoins, mon cœur songeait encore à son regard lointain et grave, à ses lèvres amères, à sa voix profonde. Au fond, je savais que sa disparition allait brutalement me frapper à l’âme dès que je prendrais conscience de son absence, de son incapacité à se tenir à mes côtés, à échanger avec moi.
Mon père était mort en laissant un gouffre d’incompréhension et de douleur sourde derrière lui. Awww, Lilice… ♡



— Laisse-nous les soigner, chuchotai-je avant de chercher du regard l’Oriental, qui grignotait des baies d’un noir-violacé à une dizaine de mètres. Euh… Wilwarin, c’est ça ? Excusez-moi, est-ce que vous avez des connaissances en soin ?
— Tous les Orientaux sont un peu guérisseur, m’apprit-il d’une voix légère en se levant. Vous êtes blessée, princesse Alice ?
— Alice. Appelez-moi comme ça, s’il vous plaît. Je n’ai plus rien d’une princesse.

J’entendis un rire étouffé provenir d’Al, mais l’ignorai. Je savais très bien que les titres ne voulaient rien dire pour lui. Que la noblesse d’âme s’acquérait à la force et à l’expérience, pas à la naissance. Là, c'est lui qui parle de deux trucs différents. La noblesse d'âme s'acquiert, ok, mais la "noblesse" au sens de richesse… absolument pas. Ou du moins, très, trèèèèès rarement. :roll:

— C’est pour cet imbécile, lançai-je d’un ton bourru en levant les mains abîmées d’Al.
— Je ne suis pas un imbécile. Toi oui.

Comme ma peau touchait la sienne, je lui envoyai une décharge électrique sans une once de remords. Là, tu t'es laissée aller à ta gaminerie, Coline ! :lol: Surpris, il poussa une exclamation et retira brutalement ses mains des miennes.

— Je déteste quand tu fais ça, gronda-t-il d’une voix étouffée en massant ses doigts engourdis.

Vexée, je me contentai d’aider Wil, qui venait de me demander d’apporter un bol d’eau. J’en dénichai un dans mes affaires et me dirigeai vers le ruisseau pour le remplir. À peine avais-je dépassé le feu éteint que le contenant s’alourdit soudainement entre mes mains. De l’eau clapotait contre les bords.

— Je suis un Élémentaliste de l’eau, lança Achalmy dans mon dos. Au cas où tu l’aurais oublié.

Oui, mais aller au ruisseau m’aurait permis d’éclaircir mon esprit.
Avec un soupir, je tournai les talons et retournai auprès d’Al, qui tendait docilement ses bras à l’Oriental. Avec précaution, je déposai le bol rempli à côté de lui et m’installai près des deux hommes. Leur différence physique était frappante : l’un était grand et trapu, l’autre petit et fin ; la tignasse sombre et épaisse d’Al contrastait avec les mèches dorées et souples de l’Oriental.



Je voyais le corps d’Al trembler. De rage, de peur, d’impuissance ? Avec lenteur, je levai le menton. Les jambes pendant dans le vide, le Dieu déchu se tenait assis sur une branche, l’air ennuyé. Un frisson de terreur me parcourut. Si quelques marques rouges subsistaient au niveau de ses pommettes et de sa mâchoire, son visage était redevenu le même. Envolés les dégâts causés par le coup de sang d’Achalmy.
Lorsqu’il remarqua que je l’observais, il m’adressa un sourire fugace.
J'ai déjà mentionné à quel point j'aimais la désinvolture blasée de ce type ? :lol:

— Si tu n’avais pas arrêté ton ami, je n’aurais peut-être pas guéri avant demain.
— Pourquoi vous êtes-vous laissé faire ? s’exclama soudain Al en bondissant sur ses appuis. Je sais que vous pouviez m’arrêter. Vous me l’avez prouvé plus d’une fois. Alors pourquoi ?
— Pour que tu te calmes, répondit tranquillement le Dieu en remontant une jambe pour appuyer son menton dessus. Tu étais une bête furieuse, un loup prêt à tout dévorer sur son passage. Qu’est-ce que je pouvais faire contre cette colère ? Même mon contrôle n’aurait pas été assez puissant pour faire face à cette rage. (Il effectua un petit mouvement des doigts et la tresse de mon ami se souleva dans un brin d’air.) D’une certaine manière, je comprends pourquoi tu as agi ainsi.
— D’une certaine manière ? répéta Achalmy d’une voix grinçante, les poings serrés sous ses bandages. Vous m’avez laissé pour mort ! Vous avez attaqué mon peuple, blessé des innocents… Vous avez enlevé Alice et l’avez traitée comme une moins-que-rien. (Il jeta un regard méprisant à la silhouette qui nous surplombait.) Je sais que j’ai du sang sur les mains. Mais, moi, je ne tue pas des hommes et des femmes quand l’envie me prend.
— Mais toi, tu n’es qu’un mortel humain, répliqua la divinité d’une voix doucereuse. Je fonds littéralement pour ce type. :D
— Et vous n’êtes qu’un semblant de Dieu. Aiiiie.

Il y avait eu tant de dédain dans la voix de mon ami que je craignis qu’Aion nous pulvérisât tous d’un claquement de doigt. Plutôt que de se mettre en colère, la divinité nous observa en plissant les yeux. Il finit par jeter un regard las à Achalmy.

— La perte momentanée de ton sabre a dû endommager ta raison, Chasseur.

Avec souplesse, il se laissa glisser de l’arbre et atterrit entre nous, ce qui nous fit tous reculer de quelques pas. Un étau gelé se referma sur ma gorge lorsqu’il porta la main à l’épée fine qu’il portait toujours à la taille. Du coin de l’œil, je vis Al réunir deux grosses bulles d’eau entre ses mains, prêt à les faire jaillir.



Avec un calme aberrant, le seigneur Aion remonta la manche droite de son vêtement et appuya fermement sa lame contre sa peau blafarde. Un sang d’un rouge tout à fait identique à celui des humains coula vers ses doigts. Puis il tendit la main vers Al, qui le dévisageait avec incompréhension.

— Si je verse un peu de mon sang sur tes blessures, tu devrais guérir plus vite.

En guise de réponse, Al lui jeta un regard glacial et recula d’un nouveau pas. Puis, bondissant à la vitesse de l’éclair, le Dieu agrippa l’épaule d’Achalmy, lui envoya une décharge électrique assez puissante pour le paralyser momentanément et commença à défaire les bandes autour des jointures de mon ami. C'était bien la peine de les lui bander en premier lieu…

— Lâchez-le, intimai-je en faisant courir de vaines étincelles sur mes bras.
— Inutile, Alice, tu le sais bien.

Il n’avait même pas pris la peine de me regarder. Avec dépit, je laissai disparaître mes pouvoirs et observai, impuissante, la divinité faire couler quelques gouttes vermeilles sur les jointures d’un Al à moitié assommé.

— Ce sera d’autant plus efficace qu’il a le sang de Sereanda dans les veines. De qui ? :lol:
— Vous avez déjà dit ça plusieurs fois, fis-je remarquer d’un ton hésitant. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
— Tu ne connais pas Sereanda, la divinité punie pour être tombée amoureuse d’un humain ?

La gorge serrée, je plongeai dans mon enfance pour en tirer quelques bribes d’un conte ancien que ma mère me lisait le soir. Celui-ci n’était pas mon préféré, alors elle ne me l’avait pas beaucoup raconté. Mais j’en conservais une petite idée.

— Ce n’est qu’un conte.
— Non, c’est une réalité qui s’est transformée en légende, puis en histoire pour enfants, rétorqua sèchement le Dieu en laissant Achalmy glisser au sol. Sereanda était la divinité mineure des forges. C’est elle qui a créé les armes élémentaires. Pour se faire, elle a fait appel à un autre de ses pouvoirs : la maîtrise des éléments.
— Mais vous êtes le Dieu de la matière et des élé…
— Sereanda était ma fille. Ah.

La révélation s’abattit sur nous comme un éclair sur le sol. Des éclats imaginaires de poussières, des théories qui s’envolaient de seconde en seconde dans mon esprit, s’éparpillèrent autour de moi.

— Sereanda était ma fille et elle avait hérité d’une partie de mes capacités. Elle a enfermé des éléments dans des métaux pour en faire les armes élémentaires. (Il fit un geste vers les deux sabres d’Al qui gisaient à quelques mètres.) Kan et Eon en font partie. Un beau jour, elle a rencontré un chasseur, l’un de ces humains qui vivaient sur les anciennes Terres Libres. Il s’appelait Kazar Dillys. AH.

Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Dillys. Le même nom de famille. C'est purement personnel, mais au lieu de mettre "Dillys. Le même nom de famille.", j'aurais préféré un truc du style "Kazar Dillys. Achalmy Dillys", ou un truc plus frappant que juste "Le même nom de famille."
Désolée, je chipote =/




— Vous êtes en train de me dire que je descends de vous ?
— Oh, c’est arrivé jusqu’à ton cerveau, le railla la divinité avant de reculer pour échapper à sa poigne. En effet, Achalmy Dillys. Tu descends, par ton père, de Kazar et Sereanda. Donc de moi. Ravi de te rencontrer, arrière-arrière-arrière-arrière… petit-fils.
Mmhm. D'accord. :lol:
Je suis d'accord, ça fait très "révélation majeure", mais en fait, on n'a pas avancé d'un poil. C'est cool, en termes de background pour le personnage (et ça va peut-être calmer un peu Al'), mais en soi, l'intrigue n'a pas bougé. Ceci dit, après la folie meurtrière d'Al au chapitre précédent, un truc plus posé, plus calme, du point de vue d'Alice, ça fait du bien.

D'ailleurs, je me suis pas mal moquée d'Alice, mais au fond, je la préfère vraiment à Achalmy en ce moment. C'est triste… T-T Mais vu l'agressivité aveugle de cet abruti (oui, il m'a un peu agacée XD), je ne peux juste pas le soutenir à 100%.
Et puis, on en parle, de la perfection d'Aion ? :lol: Plus sérieusement, son détachement, à la limite du foutage de gueule, ses petites remarques bien placées ici et là, je les adore tellement !
Soraya et Willy sont assez effacés, mais je sens qu'entre eux deux, les interactions peuvent ne pas être de tout repos, vu leurs différences culturelles… Quoique, Wil' n'aura pas beaucoup de répondant, le connaissant…

Voilà. Au niveau de la forme, rien à redire, je ne sais même pas si je peux encore pointer du doigt tes belles formulations sans avoir l'impression de me répéter pour la cent cinquantième fois. J'ai l'impression de parler dans le vide, en fait, donc je vais simplement me taire.

Bises !

PS : The poudre de perlimpinpin est totalement approuvé par les dicos anglais :lol:
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

TcmA a écrit :

Rooooh, laisse moi partir dans mes envolées lyriques (pas très lyriques) XD "J'ai beaucoup aimé" n'arrive pas à la cheville de ce que je ressens quand je lis ton histoire, nah. c:

Oui, il est topissime *^* Oooh, j'ai hâte, alors!

(... THE POUDRE DE PERLIMPINPIN. :lol: :lol: )

Toujours c:

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(XD je me suis marré toute seule dans mon lit. Puis j'ai décidé que c'était l'heure d'aller dormir, parce que ça allait gravement :lol: )
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :
Chapitre 20
Alice




An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, le Noyau.




Je lui avais fait une promesse. Je ne l'avais pas déclarée à voix haute, mais j’espérais qu’il s’en était rendu compte. Comme il m’avait juré de veiller sur mon honneur, je m’étais promis d’essayer de protéger son cœur. De conserver son âme libre et sauvage, mais dépourvue de cruauté. J'aimerais bien pointer une nuance, ici. Ce n'est pas parce qu'il est sombre et sans âme qu'il est nécessairement cruel. Il n'y a aucun rapport. :) :arrow: En fait, j'ai eu beaucoup de mal à écrire ce passage et à transmettre les pensées d'Alice sans dénaturer Al... Pour le coup, je dirais bien qu'Alice a peur qu'il devienne cruel à force de tuer, mais je sais pas si ce message est clair dans le paragraphe précédent :?



Le vent frais du campement du Rituel de Maturité me semblait tout à fait réel tandis que je me rappelais la gravité de sa voix lorsqu’il m’avait annoncé qu’il veillerait sur moi, sur mon honneur. Nous sortions tout juste d’une confrontation avec un jeune Chasseur arrogant qui m’avait fait des avances.
Avant que j’eusse pu prendre ma défense, Al s’était lancé dans le combat, m’enfermant au passage dans une prison de glace. Indignée par ce traitement, je l’avais giflé. Puis, avec le calme un peu morose qui le caractérisait, il avait affirmé que le différend était né de sa propre indignation. J’avais compris qu’il n’avait guère aimé la façon dont le jeune homme m’avait observée et traitée.
À la suite à cet acte spontané de sa part, je m’étais juré de protéger son cœur. Achalmy était fort, désinvolte et, parfois, arrogant, mais doté d’envies pures et de désirs nobles. Toutefois, ce n’était plus lui, le jeune homme au sourire rare et amoureux de la nature, lorsqu’il tuait. C’était une coquille vide, froide et dénuée de pensées, qui tranchait la chair, brisait les os et arrachait la vie.
J’avais le sentiment que chaque meurtre poussait un peu plus Al vers un néant gelé d’où il ne reviendrait jamais s’il avait le malheur d’y faire un pas. De tout mon cœur, je voulais être la main tendue qui l’empêcherait de sombrer. Elle est un p'tit peu prétentieuse, là… :lol: :arrow: C'est vrai ! (Elle se laisse un peu aller à l'affection qu'elle ressent, disons :roll: )



Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à :arrow: "de", non ? :arrow: C'est pas comme "continuer", où on peut mettre autant "à" que "de" ? :geek: Je vais regarder, merci ! rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.
Peut-être que nos vies en dépendaient.



L’inflexion douce de ses voyelles et le chant de ses mots m’apprirent qu’il était Oriental.

— Par Galadriel, tâchons de discuter calmement.
— Par Galadriel, répéta Soraya Samay d’une voix méprisante. Retourne donc dans tes arbres, écureuil de l’Est ! C'te violence :lol: :arrow: En vrai, c'est même pas grossier, mais l'insulte est tellement surprenante que ça choque :lol:

Comme s’il venait de se faire électrocuter, le jeune homme tressaillit et la dévisagea avec interdiction. Pauvre Oriental, il devait se sentir impuissant au milieu de toutes ces violences physique et verbale. Eux qui étaient si pacifistes et préféraient la parole à la guerre.



— Wilwarin, nous devons partir, souffla soudain Al d’un air las. Je… Allons-nous-en avant qu’il se réveille.

Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu.
Je devais trahir Achalmy. Ouais, enfin, faut pas dramatiser non plus… tu fais que le calmer un peu. :roll: :arrow: Pour le coup, elle pense surtout au fait qu'elle l'a empêché (et va continuer de l'empêcher) d'accomplir sa vengeance, pourtant assez légitime, et donc le trahir d'une certaine manière... Mais oui, c'est une formulation assez grave ^^'



— Al, soufflai-je alors qu’il nettoyait le sang de ses mains sur des feuilles qu’il avait arrachées aux arbres alentours. Al, écoute-moi.

Même si je me trouvais à quelques mètres sur sa gauche et que je m’adressais directement à lui, il ne me regardait pas. Lui qui n’avait jamais eu peur de plonger les yeux dans ceux de l’héritière de l’Ouest, lui qui n’avait jamais craint de hausser la voix pour me faire la morale, lui qui ne s’était jamais effrayé d’être accusé de m’avoir enlevée, il évitait mon regard.

— Regarde-moi, s’il te plaît, finis-je par implorer d’une voix nerveuse. Al, regarde-moi.

Les mâchoires serrées, le nez obstinément baissé vers ses chaussures, il m’ignorait. Qu’est-ce qui lui prenait ? M’en voulait-il vraiment d’être intervenue avant qu’il ne tuât son ennemi ? Ici, le subjonctif imparfait fait un peu tache. :? :arrow: Meh, maintenant que j'ai choisi le subjonctif imparfait, je peux pas l'enlever quand l'envie me prend, je suis obligée de rester avec jusqu'au bout :cry:

— Tu n’es pas venu jusqu’ici pour m’ignorer, Achalmy Dillys ?

Cette fois, la hargne que j’avais mis dans mes mots lui fit redresser le cou. Avec un air de défi, il m’observa droit dans les yeux. Ma gorge s’obstrua : son regard était toujours aussi implacable. Et il était toujours aussi fascinant à contempler : son visage osseux et ses iris gris-bleu lui donnaient une aura brutale, mais le sourire en coin qui flottait presque toujours sur ses lèvres, ses mèches ébouriffées sur son front et la tresse à sa tempe droite l’adoucissaient. Il n’avait pas le charme envoûtant d’Ace Wessex Bastelborn ni la perfection de Dastan Samay. Pour être honnête, je n’étais même pas certaine de trouver de la beauté dans ses traits sévères. Pourtant, mon regard était attiré par son visage. C'est bon, on l'a perdue… :D :arrow: Il semblerait :lol:
— Alice, qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? finit-il par souffler d’un air désabusé.
Désemparée par cette question, où pointait un soupçon de colère et de peur, je le dévisageai sans savoir quoi répondre. Je ne pouvais résumer trois mois et demi de séparation en une phrase. Il allait me falloir des heures. Et des heures sereines, où je pouvais être sûre qu’il m’écoutât sans me juger, se moquer ou sauter à la gorge d’Ace Wessex Bastelborn.
Je crois que ça va être compliqué. Naaaan, à peine ! :mrgreen:



Avant de tout expliquer à Al, je lui avais fait promettre de me laisser finir sans m’interrompre. Il avait tenu jusqu’à mon dernier mot, même s’il n’avait pas manqué soupirer, rouler des yeux, lâcher de grossiers jurons, serrer les dents, marmonner ou légèrement pâlir. Du coup, s'il a lâché des jurons, techniquement parlant, il t'a interrompue… :P :arrow: T'es très taquine ce soir :P :lol:
Depuis qu’Achalmy avait passé sa colère sur le visage du Dieu, l’Impératrice et le jeune Oriental gardaient une distance respectueuse. Je comprenais leur crainte ; moi-même, je ne me sentais pas tout à fait à l’aise à ses côtés. Assise à moins d’un mètre de lui, je ressentais encore une légère animosité provenir de mon ami.

— Et… comment tu te sens ? finit par souffler Al en m’observant de biais.

Perturbée, je ne répondis pas tout de suite. Je lui avais raconté nos trois mois et demi de séparation d’un ton distant, comme si j’avais été spectatrice des semaines précédentes et non actrice. Ben techniquement, t'as pas fait grand-chose, ma grande… :roll: :arrow: Je me suis dit que ça te ferait réagir qu'elle dise ça :lol: Comme si je n’avais pas été enlevée par un Dieu déchu qui voulait faire croire au Roi occidental qu’il obtiendrait de grands pouvoirs s’il le suivait jusqu’au Noyau. Comme si mon père n’avait pas été tué par un ancien Élu, devenu divinité mineure des désastres. Comme si tout ceci n’avait été qu’un étrange rêve éveillé, un songe à mi-chemin entre fantasme absurde et réalité.

— Je vais mal, mais qu’est-ce que je peux y faire ? N'empêche, je me moque pas mal d'elle, mais j'adore sa mentalité. :) :arrow: Oui, je sens bien que c'est bienveillant tes remarques ;)

J’agrippai avec nervosité la manche de ma chemise raidie de vieillesse et de crasse. Ma paume ensanglantée, dernier souvenir de mon père, venait de me revenir en tête avec la violence d’un coup de couteau. Je ne réalisais pas. Mon esprit savait qu’il était mort – je l’avais vu disparaître dans un écran de poussière et de sang. Néanmoins, mon cœur songeait encore à son regard lointain et grave, à ses lèvres amères, à sa voix profonde. Au fond, je savais que sa disparition allait brutalement me frapper à l’âme dès que je prendrais conscience de son absence, de son incapacité à se tenir à mes côtés, à échanger avec moi.
Mon père était mort en laissant un gouffre d’incompréhension et de douleur sourde derrière lui. Awww, Lilice… ♡



— Laisse-nous les soigner, chuchotai-je avant de chercher du regard l’Oriental, qui grignotait des baies d’un noir-violacé à une dizaine de mètres. Euh… Wilwarin, c’est ça ? Excusez-moi, est-ce que vous avez des connaissances en soin ?
— Tous les Orientaux sont un peu guérisseur, m’apprit-il d’une voix légère en se levant. Vous êtes blessée, princesse Alice ?
— Alice. Appelez-moi comme ça, s’il vous plaît. Je n’ai plus rien d’une princesse.

J’entendis un rire étouffé provenir d’Al, mais l’ignorai. Je savais très bien que les titres ne voulaient rien dire pour lui. Que la noblesse d’âme s’acquérait à la force et à l’expérience, pas à la naissance. Là, c'est lui qui parle de deux trucs différents. La noblesse d'âme s'acquiert, ok, mais la "noblesse" au sens de richesse… absolument pas. Ou du moins, très, trèèèèès rarement. :roll: :arrow: Mmh, je pensais plutôt richesse de caractère, reconnaissance sociale, hiérarchie sociétale... que richesses sonnantes et trébuchantes :geek: Et, pour le coup, Alice faisait mention de son titre, reconnaissance sociale, et non pas des terres et autres richesses acquises en héritage :) A moins que j'ai mal compris ta remarque ?

— C’est pour cet imbécile, lançai-je d’un ton bourru en levant les mains abîmées d’Al.
— Je ne suis pas un imbécile. Toi oui.

Comme ma peau touchait la sienne, je lui envoyai une décharge électrique sans une once de remords. Là, tu t'es laissée aller à ta gaminerie, Coline ! :lol: :arrow: Complètement :lol: Ça fait trop plaisir d'écrire des gamineries pareilles XD Surpris, il poussa une exclamation et retira brutalement ses mains des miennes.

— Je déteste quand tu fais ça, gronda-t-il d’une voix étouffée en massant ses doigts engourdis.

Vexée, je me contentai d’aider Wil, qui venait de me demander d’apporter un bol d’eau. J’en dénichai un dans mes affaires et me dirigeai vers le ruisseau pour le remplir. À peine avais-je dépassé le feu éteint que le contenant s’alourdit soudainement entre mes mains. De l’eau clapotait contre les bords.

— Je suis un Élémentaliste de l’eau, lança Achalmy dans mon dos. Au cas où tu l’aurais oublié.

Oui, mais aller au ruisseau m’aurait permis d’éclaircir mon esprit.
Avec un soupir, je tournai les talons et retournai auprès d’Al, qui tendait docilement ses bras à l’Oriental. Avec précaution, je déposai le bol rempli à côté de lui et m’installai près des deux hommes. Leur différence physique était frappante : l’un était grand et trapu, l’autre petit et fin ; la tignasse sombre et épaisse d’Al contrastait avec les mèches dorées et souples de l’Oriental.



Je voyais le corps d’Al trembler. De rage, de peur, d’impuissance ? Avec lenteur, je levai le menton. Les jambes pendant dans le vide, le Dieu déchu se tenait assis sur une branche, l’air ennuyé. Un frisson de terreur me parcourut. Si quelques marques rouges subsistaient au niveau de ses pommettes et de sa mâchoire, son visage était redevenu le même. Envolés les dégâts causés par le coup de sang d’Achalmy.
Lorsqu’il remarqua que je l’observais, il m’adressa un sourire fugace.
J'ai déjà mentionné à quel point j'aimais la désinvolture blasée de ce type ? :lol: :arrow: Je crois, oui :geek: :lol:

— Si tu n’avais pas arrêté ton ami, je n’aurais peut-être pas guéri avant demain.
— Pourquoi vous êtes-vous laissé faire ? s’exclama soudain Al en bondissant sur ses appuis. Je sais que vous pouviez m’arrêter. Vous me l’avez prouvé plus d’une fois. Alors pourquoi ?
— Pour que tu te calmes, répondit tranquillement le Dieu en remontant une jambe pour appuyer son menton dessus. Tu étais une bête furieuse, un loup prêt à tout dévorer sur son passage. Qu’est-ce que je pouvais faire contre cette colère ? Même mon contrôle n’aurait pas été assez puissant pour faire face à cette rage. (Il effectua un petit mouvement des doigts et la tresse de mon ami se souleva dans un brin d’air.) D’une certaine manière, je comprends pourquoi tu as agi ainsi.
— D’une certaine manière ? répéta Achalmy d’une voix grinçante, les poings serrés sous ses bandages. Vous m’avez laissé pour mort ! Vous avez attaqué mon peuple, blessé des innocents… Vous avez enlevé Alice et l’avez traitée comme une moins-que-rien. (Il jeta un regard méprisant à la silhouette qui nous surplombait.) Je sais que j’ai du sang sur les mains. Mais, moi, je ne tue pas des hommes et des femmes quand l’envie me prend.
— Mais toi, tu n’es qu’un mortel humain, répliqua la divinité d’une voix doucereuse. Je fonds littéralement pour ce type. :D :arrow: Même moi, j'suis charmée. XD
— Et vous n’êtes qu’un semblant de Dieu. Aiiiie.

Il y avait eu tant de dédain dans la voix de mon ami que je craignis qu’Aion nous pulvérisât tous d’un claquement de doigt. Plutôt que de se mettre en colère, la divinité nous observa en plissant les yeux. Il finit par jeter un regard las à Achalmy.

— La perte momentanée de ton sabre a dû endommager ta raison, Chasseur.

Avec souplesse, il se laissa glisser de l’arbre et atterrit entre nous, ce qui nous fit tous reculer de quelques pas. Un étau gelé se referma sur ma gorge lorsqu’il porta la main à l’épée fine qu’il portait toujours à la taille. Du coin de l’œil, je vis Al réunir deux grosses bulles d’eau entre ses mains, prêt à les faire jaillir.



Avec un calme aberrant, le seigneur Aion remonta la manche droite de son vêtement et appuya fermement sa lame contre sa peau blafarde. Un sang d’un rouge tout à fait identique à celui des humains coula vers ses doigts. Puis il tendit la main vers Al, qui le dévisageait avec incompréhension.

— Si je verse un peu de mon sang sur tes blessures, tu devrais guérir plus vite.

En guise de réponse, Al lui jeta un regard glacial et recula d’un nouveau pas. Puis, bondissant à la vitesse de l’éclair, le Dieu agrippa l’épaule d’Achalmy, lui envoya une décharge électrique assez puissante pour le paralyser momentanément et commença à défaire les bandes autour des jointures de mon ami. C'était bien la peine de les lui bander en premier lieu…

— Lâchez-le, intimai-je en faisant courir de vaines étincelles sur mes bras.
— Inutile, Alice, tu le sais bien.

Il n’avait même pas pris la peine de me regarder. Avec dépit, je laissai disparaître mes pouvoirs et observai, impuissante, la divinité faire couler quelques gouttes vermeilles sur les jointures d’un Al à moitié assommé.

— Ce sera d’autant plus efficace qu’il a le sang de Sereanda dans les veines. De qui ? :lol:
— Vous avez déjà dit ça plusieurs fois, fis-je remarquer d’un ton hésitant. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
— Tu ne connais pas Sereanda, la divinité punie pour être tombée amoureuse d’un humain ?

La gorge serrée, je plongeai dans mon enfance pour en tirer quelques bribes d’un conte ancien que ma mère me lisait le soir. Celui-ci n’était pas mon préféré, alors elle ne me l’avait pas beaucoup raconté. Mais j’en conservais une petite idée.

— Ce n’est qu’un conte.
— Non, c’est une réalité qui s’est transformée en légende, puis en histoire pour enfants, rétorqua sèchement le Dieu en laissant Achalmy glisser au sol. Sereanda était la divinité mineure des forges. C’est elle qui a créé les armes élémentaires. Pour se faire, elle a fait appel à un autre de ses pouvoirs : la maîtrise des éléments.
— Mais vous êtes le Dieu de la matière et des élé…
— Sereanda était ma fille. Ah. :arrow: Voilààà :roll:

La révélation s’abattit sur nous comme un éclair sur le sol. Des éclats imaginaires de poussières, des théories qui s’envolaient de seconde en seconde dans mon esprit, s’éparpillèrent autour de moi.

— Sereanda était ma fille et elle avait hérité d’une partie de mes capacités. Elle a enfermé des éléments dans des métaux pour en faire les armes élémentaires. (Il fit un geste vers les deux sabres d’Al qui gisaient à quelques mètres.) Kan et Eon en font partie. Un beau jour, elle a rencontré un chasseur, l’un de ces humains qui vivaient sur les anciennes Terres Libres. Il s’appelait Kazar Dillys. AH.

Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Dillys. Le même nom de famille. C'est purement personnel, mais au lieu de mettre "Dillys. Le même nom de famille.", j'aurais préféré un truc du style "Kazar Dillys. Achalmy Dillys", ou un truc plus frappant que juste "Le même nom de famille."
Désolée, je chipote =/
:arrow: Pas de soucis, ta remarque est tout à fait pertinente ! J'ai changé du coup, je ne sais pas si c'est vraiment plus percutant, mais bon x')



— Vous êtes en train de me dire que je descends de vous ?
— Oh, c’est arrivé jusqu’à ton cerveau, le railla la divinité avant de reculer pour échapper à sa poigne. En effet, Achalmy Dillys. Tu descends, par ton père, de Kazar et Sereanda. Donc de moi. Ravi de te rencontrer, arrière-arrière-arrière-arrière… petit-fils.
Mmhm. D'accord. :lol:
Je suis d'accord, ça fait très "révélation majeure", mais en fait, on n'a pas avancé d'un poil. C'est cool, en termes de background pour le personnage (et ça va peut-être calmer un peu Al'), mais en soi, l'intrigue n'a pas bougé. Ceci dit, après la folie meurtrière d'Al au chapitre précédent, un truc plus posé, plus calme, du point de vue d'Alice, ça fait du bien.

D'ailleurs, je me suis pas mal moquée d'Alice, mais au fond, je la préfère vraiment à Achalmy en ce moment. C'est triste… T-T Mais vu l'agressivité aveugle de cet abruti (oui, il m'a un peu agacée XD), je ne peux juste pas le soutenir à 100%.
Et puis, on en parle, de la perfection d'Aion ? :lol: Plus sérieusement, son détachement, à la limite du foutage de gueule, ses petites remarques bien placées ici et là, je les adore tellement !
Soraya et Willy sont assez effacés, mais je sens qu'entre eux deux, les interactions peuvent ne pas être de tout repos, vu leurs différences culturelles… Quoique, Wil' n'aura pas beaucoup de répondant, le connaissant…

Voilà. Au niveau de la forme, rien à redire, je ne sais même pas si je peux encore pointer du doigt tes belles formulations sans avoir l'impression de me répéter pour la cent cinquantième fois. J'ai l'impression de parler dans le vide, en fait, donc je vais simplement me taire.

Bises !

PS : The poudre de perlimpinpin est totalement approuvé par les dicos anglais :lol:
Non, du tout, ça me permet de gagner un peu de temps en faisant redescendre la tension du précédent chapitre :roll: Disons que le sang "divin" qu'il a dans les veines... m'arrangera à un moment donné :lol:

Haha, je comprends ;) Ben, je sais pas si c'est triste, c'est l'évolution de l'intrigue :) Peut-être que ça s'inversera à nouveau ;) Et je trouverais assez bizarre que vous continuiez à adorer Al malgré ses bêtises et son inconstance à ce moment de la narration ^^
Mais il est pas parfait, c'est un gros fourbe manipulateur qui... Fin, le discours habituel quoi :P En vrai, je l'adore aussi, je m'éclate vraiment avec ce personnage, car il a un côté imprévisible qui est assez marrant à exploiter =D Mais je suis vraiment contente qu'il accroche auprès des lecteurs, car, comme je disais à Sasa, c'est le personnage-clef de l'histoire :D
Soraya et Wil sont en effet très effacés, et n'auront malheureusement pas un rôle excessif d'ici la fin du tome... C'est d'ailleurs aussi pour ça que je vais faire un tome 2, pour leur offrir plus de visibilité :)

Ha, déjà, s'il n'y a pas de grandes maladresses, je suis contente :lol: Mais non, tu parles pas dans le vide, t'inquiète pas :(

Merciiii beaucoup pour ton com, j'ai bien souri quand tu te moquais d'Alice :P

Bises

PS : bah oui, bien sûr, ma prof va adorer :lol:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
Chapitre 20
Alice




An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, le Noyau.




Je lui avais fait une promesse. Je ne l'avais pas déclarée à voix haute, mais j’espérais qu’il s’en était rendu compte. Comme il m’avait juré de veiller sur mon honneur, je m’étais promis d’essayer de protéger son cœur. De conserver son âme libre et sauvage, mais dépourvue de cruauté. J'aimerais bien pointer une nuance, ici. Ce n'est pas parce qu'il est sombre et sans âme qu'il est nécessairement cruel. Il n'y a aucun rapport. :) :arrow: En fait, j'ai eu beaucoup de mal à écrire ce passage et à transmettre les pensées d'Alice sans dénaturer Al... Pour le coup, je dirais bien qu'Alice a peur qu'il devienne cruel à force de tuer, mais je sais pas si ce message est clair dans le paragraphe précédent :? En vrai, ça passe, c'est moi qui chipote :P



Le vent frais du campement du Rituel de Maturité me semblait tout à fait réel tandis que je me rappelais la gravité de sa voix lorsqu’il m’avait annoncé qu’il veillerait sur moi, sur mon honneur. Nous sortions tout juste d’une confrontation avec un jeune Chasseur arrogant qui m’avait fait des avances.
Avant que j’eusse pu prendre ma défense, Al s’était lancé dans le combat, m’enfermant au passage dans une prison de glace. Indignée par ce traitement, je l’avais giflé. Puis, avec le calme un peu morose qui le caractérisait, il avait affirmé que le différend était né de sa propre indignation. J’avais compris qu’il n’avait guère aimé la façon dont le jeune homme m’avait observée et traitée.
À la suite à cet acte spontané de sa part, je m’étais juré de protéger son cœur. Achalmy était fort, désinvolte et, parfois, arrogant, mais doté d’envies pures et de désirs nobles. Toutefois, ce n’était plus lui, le jeune homme au sourire rare et amoureux de la nature, lorsqu’il tuait. C’était une coquille vide, froide et dénuée de pensées, qui tranchait la chair, brisait les os et arrachait la vie.
J’avais le sentiment que chaque meurtre poussait un peu plus Al vers un néant gelé d’où il ne reviendrait jamais s’il avait le malheur d’y faire un pas. De tout mon cœur, je voulais être la main tendue qui l’empêcherait de sombrer. Elle est un p'tit peu prétentieuse, là… :lol: :arrow: C'est vrai ! (Elle se laisse un peu aller à l'affection qu'elle ressent, disons :roll: ) Aww, c'est meugnon XD



Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à :arrow: "de", non ? :arrow: C'est pas comme "continuer", où on peut mettre autant "à" que "de" ? :geek: Je vais regarder, merci ! J'ai vérifié, on utilise plutôt "continuer à" pour une action qui dure, et "continuer de" pour une habitude. Mais je ne suis pas sûre que ça s’applique à s’efforcer... Daniel ? rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.
Peut-être que nos vies en dépendaient.



— Wilwarin, nous devons partir, souffla soudain Al d’un air las. Je… Allons-nous-en avant qu’il se réveille.

Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu.
Je devais trahir Achalmy. Ouais, enfin, faut pas dramatiser non plus… tu fais que le calmer un peu. :roll: :arrow: Pour le coup, elle pense surtout au fait qu'elle l'a empêché (et va continuer de l'empêcher) d'accomplir sa vengeance, pourtant assez légitime, et donc le trahir d'une certaine manière... Mais oui, c'est une formulation assez grave ^^' Mais au fond, s'il massacre pas ce qui reste d'Aion, c'est positif pour tout le monde… non ? :lol:



— Regarde-moi, s’il te plaît, finis-je par implorer d’une voix nerveuse. Al, regarde-moi.

Les mâchoires serrées, le nez obstinément baissé vers ses chaussures, il m’ignorait. Qu’est-ce qui lui prenait ? M’en voulait-il vraiment d’être intervenue avant qu’il ne tuât son ennemi ? Ici, le subjonctif imparfait fait un peu tache. :? :arrow: Meh, maintenant que j'ai choisi le subjonctif imparfait, je peux pas l'enlever quand l'envie me prend, je suis obligée de rester avec jusqu'au bout :cry: Meh…



Avant de tout expliquer à Al, je lui avais fait promettre de me laisser finir sans m’interrompre. Il avait tenu jusqu’à mon dernier mot, même s’il n’avait pas manqué soupirer, rouler des yeux, lâcher de grossiers jurons, serrer les dents, marmonner ou légèrement pâlir. Du coup, s'il a lâché des jurons, techniquement parlant, il t'a interrompue… :P :arrow: T'es très taquine ce soir :P :lol: Très. :mrgreen:
Depuis qu’Achalmy avait passé sa colère sur le visage du Dieu, l’Impératrice et le jeune Oriental gardaient une distance respectueuse. Je comprenais leur crainte ; moi-même, je ne me sentais pas tout à fait à l’aise à ses côtés. Assise à moins d’un mètre de lui, je ressentais encore une légère animosité provenir de mon ami.

— Et… comment tu te sens ? finit par souffler Al en m’observant de biais.

Perturbée, je ne répondis pas tout de suite. Je lui avais raconté nos trois mois et demi de séparation d’un ton distant, comme si j’avais été spectatrice des semaines précédentes et non actrice. Ben techniquement, t'as pas fait grand-chose, ma grande… :roll: :arrow: Je me suis dit que ça te ferait réagir qu'elle dise ça :lol: Touché coulé ! :) Comme si je n’avais pas été enlevée par un Dieu déchu qui voulait faire croire au Roi occidental qu’il obtiendrait de grands pouvoirs s’il le suivait jusqu’au Noyau. Comme si mon père n’avait pas été tué par un ancien Élu, devenu divinité mineure des désastres. Comme si tout ceci n’avait été qu’un étrange rêve éveillé, un songe à mi-chemin entre fantasme absurde et réalité.



— Laisse-nous les soigner, chuchotai-je avant de chercher du regard l’Oriental, qui grignotait des baies d’un noir-violacé à une dizaine de mètres. Euh… Wilwarin, c’est ça ? Excusez-moi, est-ce que vous avez des connaissances en soin ?
— Tous les Orientaux sont un peu guérisseur, m’apprit-il d’une voix légère en se levant. Vous êtes blessée, princesse Alice ?
— Alice. Appelez-moi comme ça, s’il vous plaît. Je n’ai plus rien d’une princesse.

J’entendis un rire étouffé provenir d’Al, mais l’ignorai. Je savais très bien que les titres ne voulaient rien dire pour lui. Que la noblesse d’âme s’acquérait à la force et à l’expérience, pas à la naissance. Là, c'est lui qui parle de deux trucs différents. La noblesse d'âme s'acquiert, ok, mais la "noblesse" au sens de richesse… absolument pas. Ou du moins, très, trèèèèès rarement. :roll: :arrow: Mmh, je pensais plutôt richesse de caractère, reconnaissance sociale, hiérarchie sociétale... que richesses sonnantes et trébuchantes :geek: Et, pour le coup, Alice faisait mention de son titre, reconnaissance sociale, et non pas des terres et autres richesses acquises en héritage :) A moins que j'ai mal compris ta remarque ?
Ce que je veux dire, c'est que son titre de princesse n'est absolument pas en rapport avec sa noblesse d'âme, et qu'Al n'a aucune raison de ricaner (sauf s'il considère qu'elle se comporte comme une reine :lol: ) ; ce n'est pas parce que la politique de son pays qui est différente (ici, c'est plutôt l'absence de régime politique de sa contrée) que les titres ne s'appliquent pas. Ce n'est pas parce qu'on a une république démocratique en France qu'on ne va appeler la princesse de Monaco "princesse"… Tu vois ce que je veux dire ?
L'autre partie de ma remarque, c'est qu'une princesse peut très bien n'avoir aucune noblesse d'âme, être un pantin plat et fade, et pour autant entendre son titre employé à tout bout de champ… Je ne sais pas si je suis claire.
En fait, je veux juste pointer la différence entre noblesse et noblesse d'âme, qui n'ont rien à voir. Alice ne se sent plus princesse dans son comportement, d'accord, mais physiquement et légalement parlant, elle demeure l'héritière de l'Ouest, pour peu qu'elle se manifeste et montre qu'elle est encore vivante, auquel cas elle peut récupérer toutes ses terres et son héritage. (Quoique ça m'a pas l'air d'être une priorité pour elle à l'heure actuelle… :lol: )




— Sereanda était ma fille et elle avait hérité d’une partie de mes capacités. Elle a enfermé des éléments dans des métaux pour en faire les armes élémentaires. (Il fit un geste vers les deux sabres d’Al qui gisaient à quelques mètres.) Kan et Eon en font partie. Un beau jour, elle a rencontré un chasseur, l’un de ces humains qui vivaient sur les anciennes Terres Libres. Il s’appelait Kazar Dillys. AH.

Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Dillys. Le même nom de famille. C'est purement personnel, mais au lieu de mettre "Dillys. Le même nom de famille.", j'aurais préféré un truc du style "Kazar Dillys. Achalmy Dillys", ou un truc plus frappant que juste "Le même nom de famille."
Désolée, je chipote =/
:arrow: Pas de soucis, ta remarque est tout à fait pertinente ! J'ai changé du coup, je ne sais pas si c'est vraiment plus percutant, mais bon x') De rien si j'ai pu aider :) (Même si j'ai quand même l'impression de pinailler pour un rien. :oops: )
Gain de temps, gain de quantité de texte… fourbe, va ! :lol:
Ha, c'est comme moi et le sang "bordélique" de Lily, je sais pas encore quand est-ce qu'il va ressortir, mais il va ressortir à un moment ou à un autre. XD

J'espère bien que ça s'inversera à nouveau, parce qu'il me casse les pieds, là, à faire son gamin. En vérité, je le comprends, mais bon. Ça reste triste pour nous lecteurs de ne plus l'apprécier… :|
Aion, au fond, c'est un gros fils de… Thor. :lol: (Je réutilise à ma sauce, hein ^-^) Mais c'est ce côté psychotique et un peu barge qui est marrant avec lui, il est totalement imprévisible, et ça me fait sourire à chaque fin de paragraphe. :)
J'ai hâte de voir ce que ça va donner avec ces deux-là… ^-^

Mais de rien, ça me fait plaisir !
Bises, bonne nuit :)
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :

Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à :arrow: "de", non ? :arrow: C'est pas comme "continuer", où on peut mettre autant "à" que "de" ? :geek: Je vais regarder, merci ! J'ai vérifié, on utilise plutôt "continuer à" pour une action qui dure, et "continuer de" pour une habitude. Mais je ne suis pas sûre que ça s’applique à s’efforcer... Daniel ? :arrow: Je viens de regarder un magnifique débat sur un forum qui balançait des argu à coups de CNRTL et... apparemment ça fonctionne aussi pour "s'efforcer" et même "s'efforcer pour" serait correct :lol: rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.
Peut-être que nos vies en dépendaient.



— Wilwarin, nous devons partir, souffla soudain Al d’un air las. Je… Allons-nous-en avant qu’il se réveille.

Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu.
Je devais trahir Achalmy. Ouais, enfin, faut pas dramatiser non plus… tu fais que le calmer un peu. :roll: :arrow: Pour le coup, elle pense surtout au fait qu'elle l'a empêché (et va continuer de l'empêcher) d'accomplir sa vengeance, pourtant assez légitime, et donc le trahir d'une certaine manière... Mais oui, c'est une formulation assez grave ^^' Mais au fond, s'il massacre pas ce qui reste d'Aion, c'est positif pour tout le monde… non ? :lol: :arrow: Sauf pour Cal, mais c'est un détail :lol:



— Laisse-nous les soigner, chuchotai-je avant de chercher du regard l’Oriental, qui grignotait des baies d’un noir-violacé à une dizaine de mètres. Euh… Wilwarin, c’est ça ? Excusez-moi, est-ce que vous avez des connaissances en soin ?
— Tous les Orientaux sont un peu guérisseur, m’apprit-il d’une voix légère en se levant. Vous êtes blessée, princesse Alice ?
— Alice. Appelez-moi comme ça, s’il vous plaît. Je n’ai plus rien d’une princesse.

J’entendis un rire étouffé provenir d’Al, mais l’ignorai. Je savais très bien que les titres ne voulaient rien dire pour lui. Que la noblesse d’âme s’acquérait à la force et à l’expérience, pas à la naissance. Là, c'est lui qui parle de deux trucs différents. La noblesse d'âme s'acquiert, ok, mais la "noblesse" au sens de richesse… absolument pas. Ou du moins, très, trèèèèès rarement. :roll: :arrow: Mmh, je pensais plutôt richesse de caractère, reconnaissance sociale, hiérarchie sociétale... que richesses sonnantes et trébuchantes :geek: Et, pour le coup, Alice faisait mention de son titre, reconnaissance sociale, et non pas des terres et autres richesses acquises en héritage :) A moins que j'ai mal compris ta remarque ?
Ce que je veux dire, c'est que son titre de princesse n'est absolument pas en rapport avec sa noblesse d'âme, et qu'Al n'a aucune raison de ricaner (sauf s'il considère qu'elle se comporte comme une reine :lol: ) ; ce n'est pas parce que la politique de son pays qui est différente (ici, c'est plutôt l'absence de régime politique de sa contrée) que les titres ne s'appliquent pas. Ce n'est pas parce qu'on a une république démocratique en France qu'on ne va appeler la princesse de Monaco "princesse"… Tu vois ce que je veux dire ?
L'autre partie de ma remarque, c'est qu'une princesse peut très bien n'avoir aucune noblesse d'âme, être un pantin plat et fade, et pour autant entendre son titre employé à tout bout de champ… Je ne sais pas si je suis claire.
En fait, je veux juste pointer la différence entre noblesse et noblesse d'âme, qui n'ont rien à voir. Alice ne se sent plus princesse dans son comportement, d'accord, mais physiquement et légalement parlant, elle demeure l'héritière de l'Ouest, pour peu qu'elle se manifeste et montre qu'elle est encore vivante, auquel cas elle peut récupérer toutes ses terres et son héritage. (Quoique ça m'a pas l'air d'être une priorité pour elle à l'heure actuelle… :lol: )
:arrow: Aaaah, je comprends mieux ! ;) Bah, pour le coup, c'est une raison gratuite d'Al pour se moquer d'Alice x') (Et, oui, ce n'est pas sa priorité actuelle de réclamer le trône XD :roll: )



— Sereanda était ma fille et elle avait hérité d’une partie de mes capacités. Elle a enfermé des éléments dans des métaux pour en faire les armes élémentaires. (Il fit un geste vers les deux sabres d’Al qui gisaient à quelques mètres.) Kan et Eon en font partie. Un beau jour, elle a rencontré un chasseur, l’un de ces humains qui vivaient sur les anciennes Terres Libres. Il s’appelait Kazar Dillys. AH.

Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Dillys. Le même nom de famille. C'est purement personnel, mais au lieu de mettre "Dillys. Le même nom de famille.", j'aurais préféré un truc du style "Kazar Dillys. Achalmy Dillys", ou un truc plus frappant que juste "Le même nom de famille."
Désolée, je chipote =/
:arrow: Pas de soucis, ta remarque est tout à fait pertinente ! J'ai changé du coup, je ne sais pas si c'est vraiment plus percutant, mais bon x') De rien si j'ai pu aider :) (Même si j'ai quand même l'impression de pinailler pour un rien. :oops: ) :arrow: Tu es loin d'être la seule, no worry :oops:


Gain de temps, gain de quantité de texte… fourbe, va ! :lol:
Ha, c'est comme moi et le sang "bordélique" de Lily, je sais pas encore quand est-ce qu'il va ressortir, mais il va ressortir à un moment ou à un autre. XD

J'espère bien que ça s'inversera à nouveau, parce qu'il me casse les pieds, là, à faire son gamin. En vérité, je le comprends, mais bon. Ça reste triste pour nous lecteurs de ne plus l'apprécier… :|
Aion, au fond, c'est un gros fils de… Thor. :lol: (Je réutilise à ma sauce, hein ^-^) Mais c'est ce côté psychotique et un peu barge qui est marrant avec lui, il est totalement imprévisible, et ça me fait sourire à chaque fin de paragraphe. :)
J'ai hâte de voir ce que ça va donner avec ces deux-là… ^-^

Mais de rien, ça me fait plaisir !
Bises, bonne nuit :)



XD mais noooon
Oui ! Bon, je sais quand il va m'être utile, mais c'est l'idée :D

Bon, déjà, si tu le comprends, c'est déjà ça x') Il pourrait être insupportable et incompréhensible :roll:
No problemo, on fait tous à notre sauce :lol: Ui, c'est assez marrant !

Bon, j'ai déjà fait ma nuit, mais je te souhaite bonne nuit en retour :lol:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par DanielPagés »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :
Chapitre 20
Alice



Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à :arrow: "de", non ? :arrow: C'est pas comme "continuer", où on peut mettre autant "à" que "de" ? :geek: Je vais regarder, merci ! J'ai vérifié, on utilise plutôt "continuer à" pour une action qui dure, et "continuer de" pour une habitude. Mais je ne suis pas sûre que ça s’applique à s’efforcer... Daniel ? rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.
Peut-être que nos vies en dépendaient.
Instinctivement je mettrais plutôt je m'efforçai de rester calme...
Mais les deux peuvent s'écrire... j'aurais du mal à verbaliser la nuance qu'il pourrait y avoir... C'est peut-être des formes régionales de langage et chez moi on utilise davantage "de" :?: :?: :?: :?:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Les visages de l’Impératrice, d’Al et de la troisième personne – un inconnu – se tournèrent vers moi. Une nouvelle vague de panique me submergea, mais je m’efforçai à :arrow: "de", non ? :arrow: C'est pas comme "continuer", où on peut mettre autant "à" que "de" ? :geek: Je vais regarder, merci ! J'ai vérifié, on utilise plutôt "continuer à" pour une action qui dure, et "continuer de" pour une habitude. Mais je ne suis pas sûre que ça s’applique à s’efforcer... Daniel ? :arrow: Je viens de regarder un magnifique débat sur un forum qui balançait des argu à coups de CNRTL et... apparemment ça fonctionne aussi pour "s'efforcer" et même "s'efforcer pour" serait correct :lol: Ah. Bon. Ceci dit, je trouve "s'efforcer de" plus joli, et plus instinctif… rester calme. Avec Achalmy abasourdi par son propre geste, la Sudiste effarée par le comportement de mon ancien compagnon de route et l’inconnu muet d’horreur, je devais me montrer à la hauteur.



Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu.
Je devais trahir Achalmy. Ouais, enfin, faut pas dramatiser non plus… tu fais que le calmer un peu. :roll: :arrow: Pour le coup, elle pense surtout au fait qu'elle l'a empêché (et va continuer de l'empêcher) d'accomplir sa vengeance, pourtant assez légitime, et donc le trahir d'une certaine manière... Mais oui, c'est une formulation assez grave ^^' Mais au fond, s'il massacre pas ce qui reste d'Aion, c'est positif pour tout le monde… non ? :lol: :arrow: Sauf pour Cal, mais c'est un détail :lol: Je suis en train de me demander, si Aion meurt, son pouvoir magique, il va faire quoi, concrètement ? Se dissiper dans l'air ambiant ? Ou directement se faire absorber par Calinou-bis ? :lol:



J’entendis un rire étouffé provenir d’Al, mais l’ignorai. Je savais très bien que les titres ne voulaient rien dire pour lui. Que la noblesse d’âme s’acquérait à la force et à l’expérience, pas à la naissance. Là, c'est lui qui parle de deux trucs différents. La noblesse d'âme s'acquiert, ok, mais la "noblesse" au sens de richesse… absolument pas. Ou du moins, très, trèèèèès rarement. :roll: :arrow: Mmh, je pensais plutôt richesse de caractère, reconnaissance sociale, hiérarchie sociétale... que richesses sonnantes et trébuchantes :geek: Et, pour le coup, Alice faisait mention de son titre, reconnaissance sociale, et non pas des terres et autres richesses acquises en héritage :) A moins que j'ai mal compris ta remarque ?
Ce que je veux dire, c'est que son titre de princesse n'est absolument pas en rapport avec sa noblesse d'âme, et qu'Al n'a aucune raison de ricaner (sauf s'il considère qu'elle se comporte comme une reine :lol: ) ; ce n'est pas parce que la politique de son pays qui est différente (ici, c'est plutôt l'absence de régime politique de sa contrée) que les titres ne s'appliquent pas. Ce n'est pas parce qu'on a une république démocratique en France qu'on ne va appeler la princesse de Monaco "princesse"… Tu vois ce que je veux dire ?
L'autre partie de ma remarque, c'est qu'une princesse peut très bien n'avoir aucune noblesse d'âme, être un pantin plat et fade, et pour autant entendre son titre employé à tout bout de champ… Je ne sais pas si je suis claire.
En fait, je veux juste pointer la différence entre noblesse et noblesse d'âme, qui n'ont rien à voir. Alice ne se sent plus princesse dans son comportement, d'accord, mais physiquement et légalement parlant, elle demeure l'héritière de l'Ouest, pour peu qu'elle se manifeste et montre qu'elle est encore vivante, auquel cas elle peut récupérer toutes ses terres et son héritage. (Quoique ça m'a pas l'air d'être une priorité pour elle à l'heure actuelle… :lol: )
:arrow: Aaaah, je comprends mieux ! ;) Bah, pour le coup, c'est une raison gratuite d'Al pour se moquer d'Alice x') (Et, oui, ce n'est pas sa priorité actuelle de réclamer le trône XD :roll: ) Ce sadique ! XD



Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Dillys. Le même nom de famille. C'est purement personnel, mais au lieu de mettre "Dillys. Le même nom de famille.", j'aurais préféré un truc du style "Kazar Dillys. Achalmy Dillys", ou un truc plus frappant que juste "Le même nom de famille."
Désolée, je chipote =/
:arrow: Pas de soucis, ta remarque est tout à fait pertinente ! J'ai changé du coup, je ne sais pas si c'est vraiment plus percutant, mais bon x') De rien si j'ai pu aider :) (Même si j'ai quand même l'impression de pinailler pour un rien. :oops: ) :arrow: Tu es loin d'être la seule, no worry :oops: Ça me rassure pas des masses… :roll: :lol:
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :

Comme si me voir pouvait l’effrayer, Achalmy avait pris soin d’éviter mon regard depuis que j’étais intervenue. Peut-être s’était-il senti mortifié de me voir en larmes pour un homme qui l’avait laissé à moitié mort et qui m’avait enlevée. Peut-être m’en voulait-il de l’avoir empêché d’en finir pour de bon et d’accomplir sa vengeance.
Mais, à présent, je savais qui était réellement Ace Wessex Bastelborn et quelles étaient ses profondes intentions. Ici, maintenant, j’avais envie d’aider le Dieu déchu.
Je devais trahir Achalmy. Ouais, enfin, faut pas dramatiser non plus… tu fais que le calmer un peu. :roll: :arrow: Pour le coup, elle pense surtout au fait qu'elle l'a empêché (et va continuer de l'empêcher) d'accomplir sa vengeance, pourtant assez légitime, et donc le trahir d'une certaine manière... Mais oui, c'est une formulation assez grave ^^' Mais au fond, s'il massacre pas ce qui reste d'Aion, c'est positif pour tout le monde… non ? :lol: :arrow: Sauf pour Cal, mais c'est un détail :lol: Je suis en train de me demander, si Aion meurt, son pouvoir magique, il va faire quoi, concrètement ? Se dissiper dans l'air ambiant ? Ou directement se faire absorber par Calinou-bis ? :lol: :arrow: Mmmh, un mélange de plusieurs choses :lol: Cal (je refuse de le comparer à Kal, ton Kalinou est 1000 fois mieux :evil: ) en choperait une partie, une autre se dissiperait et donnerait naissance à de nouveaux élémentalistes sur Oneiris :) (comme ce qui s'est passé lors du "grand désastre" en fait ^^)



Abasourdie, j’observai la réaction d’Achalmy qui, s’il était encore incapable de bouger à cause des spasmes, était tout à fait conscient. À voir ses traits se décomposer, j’avais compris la même chose que lui. Dillys. Le même nom de famille. C'est purement personnel, mais au lieu de mettre "Dillys. Le même nom de famille.", j'aurais préféré un truc du style "Kazar Dillys. Achalmy Dillys", ou un truc plus frappant que juste "Le même nom de famille."
Désolée, je chipote =/
:arrow: Pas de soucis, ta remarque est tout à fait pertinente ! J'ai changé du coup, je ne sais pas si c'est vraiment plus percutant, mais bon x') De rien si j'ai pu aider :) (Même si j'ai quand même l'impression de pinailler pour un rien. :oops: ) :arrow: Tu es loin d'être la seule, no worry :oops: Ça me rassure pas des masses… :roll: :lol: :arrow: Nan, mais, je voulais dire, tu n'es pas la seule à pinailler ! :oops: (pas que tu pinailles effectivement...)
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par lisagarcia »

Je suis de retour ! Comment vas-tu ? :) j'ai dû lire 6 ou 7 chapitres à la suite (j'ai les yeux en bouillie :lol:) alors franchement je suis abasourdie !!! Je pensais tellement que Ace était Aion, et cette histoire de prophétie mais what ??? J'adore tout simplement ! Alors que je pensais que j'allais avoir les réponses à mes questions, tout est remis en cause (et J'adore) du coup on ne s'ennuit pas du tout. Bref, hâte de lire la suite !

Ps: je suis à peine au chapitre 14 d'Alice
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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

lisagarcia a écrit :Je suis de retour ! Comment vas-tu ? :) j'ai dû lire 6 ou 7 chapitres à la suite (j'ai les yeux en bouillie :lol:) alors franchement je suis abasourdie !!! Je pensais tellement que Ace était Aion, et cette histoire de prophétie mais what ??? J'adore tout simplement ! Alors que je pensais que j'allais avoir les réponses à mes questions, tout est remis en cause (et J'adore) du coup on ne s'ennuit pas du tout. Bref, hâte de lire la suite !

Ps: je suis à peine au chapitre 14 d'Alice
Hello ! Je me porte plutôt bien et toi ? ;)
Oula, tu as fait vite ! :o Ma pauvre, il fallait pas tant lire d'un coup... :?
Haha, il va y avoir quelques retournements de situation, encore, tu n'es pas au bout de tes peines :roll: Pour la Prophétie, tu comprendras tout en temps venu =D
Désolée pour tes questionnements, j'imagine que c'est assez frustrant ^^' Et merci beaucoup pour ton enthousiasme et ton retour, ça me fait très plaisir :D

Oh, il te reste encore un peu de marge alors :P

Merci bien pour ton com, c'est très gentil :D
lisagarcia

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par lisagarcia »

je vais bien, (je sais que je suis chiante :? ) mais est-ce que tu sais comment mettre un lien sur son 'qui suis-je" qui se réfère à son sujet sur le forum (je suis une vraie catastrophe ambulante !) ?
DanielPagés

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par DanielPagés »

lisagarcia a écrit :je vais bien, (je sais que je suis chiante :? ) mais est-ce que tu sais comment mettre un lien sur son 'qui suis-je" qui se réfère à son sujet sur le forum (je suis une vraie catastrophe ambulante !) ?
Coline, c'est ma faute !! :lol: :lol:

Lisa, tu copies le lien qui se trouve dans ton navigateur quand tu ouvres ton histoire et tu le colles dans ton qsje...
lisagarcia

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par lisagarcia »

ah d'accord :lol: !!! merci, encore désolée.
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

lisagarcia a écrit :je vais bien, (je sais que je suis chiante :? ) mais est-ce que tu sais comment mettre un lien sur son 'qui suis-je" qui se réfère à son sujet sur le forum (je suis une vraie catastrophe ambulante !) ?
Haha, il n'y a pas de soucis, tu n'as pas à t'en vouloir de poser des questions, j'en pose tout plein aussi ;) :P


DanielPagés a écrit :
lisagarcia a écrit :je vais bien, (je sais que je suis chiante :? ) mais est-ce que tu sais comment mettre un lien sur son 'qui suis-je" qui se réfère à son sujet sur le forum (je suis une vraie catastrophe ambulante !) ?
Coline, c'est ma faute !! :lol: :lol:

Lisa, tu copies le lien qui se trouve dans ton navigateur quand tu ouvres ton histoire et tu le colles dans ton qsje...
Merci d'avoir répondu pour moi :D Et tu as bien fait de lui conseiller de le faire (je suppose ?) ;)
DanielPagés

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par DanielPagés »

lisagarcia a écrit :ah d'accord :lol: !!! merci, encore désolée.
T'en fais pas, avec Coline on est des adeptes de l'entraide... ;)
N'hésite jamais à poser des questions !
louji

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/High fantasy]

Message par louji »

Bonjour !
De nouveau un chapitre de transition avant l'affrontement final... Promis, il arrive bientôt :)




Chapitre 21
Achalmy



An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, le Noyau.



La nuit fut vite arrivée. Après m’avoir forcé à mélanger son sang au mien, Aion avait disparu, nous déclarant seulement qu’il nous réveillerait le lendemain à l’aube. Nous devions nous rendre à la Place des Cinq, principal lieu de culte du Noyau, au cœur du Temple de Timoria. Lorsqu’Alice lui avait demandé pourquoi cet endroit était crucial, le Dieu déchu s’était contenté de répondre que tout finirait là où tout avait commencé.
Je supposais qu’Aion avait été trahi par son ancien Élu sur cette fameuse place.

Je ne savais pas si c’étaient les effets du sang du Dieu dans mes veines, mais j’avais l’esprit en ébullition et le corps tendu. Le ciel avait beau avoir la couleur du fond de la mer, mes yeux étaient grands ouverts et le sommeil loin de moi.
Avec Alice et Wilwarin – l’Impératrice restait dans son coin depuis notre rencontre –, nous avions dîné des restes que nous possédions et de quelques fruits récoltés aux alentours. À la fin du repas, nous avions discuté autour du feu mourant, nous questionnant les uns les autres sur l’idée que nous nous faisions du lendemain. Même Alice, si optimiste, et Wil, si enclin à croire en la bonté de chacun, avaient de mauvais pressentiments pour nous.
Quand les étoiles avaient pris possession des cieux, Wil et Alice étaient partis s’allonger sous l’auvent, épuisés. Quant à moi, si me déchaîner sur le visage du comte – du Dieu – m’avait vidé, j’avais vite repris du poil de la bête. Les heures passées à discuter avec Alice n’avaient fait que raviver la flamme de colère et d’incompréhension en moi. Sans compter sur les révélations d’Aion à propos de notre lien de parenté. Tout ceci ne faisait qu’augmenter mon envie d’en découdre.
De battre Calamity afin de rendre ses pouvoirs à Aion pour qu’il nous laissât pour de bon en paix. De ramener Alice chez elle pour qu’elle assumât enfin ses fonctions de reine. Car, à la suite de la mort de son père, c’était ce qu’elle était. La Reine occidentale. La dirigeante des Terres de l’Ouest.

Des bruits de pas dans l’herbe me firent tourner la tête. Une silhouette menue approchait dans la pénombre. Comme d’habitude, une odeur discrète d’ozone accompagnait Alice partout où elle allait.
Sans un mot, elle s’accroupit à côté de moi. Préférant dormir seul, je m’étais installé à l’écart de l’auvent, près d’un buisson porteur de dizaines de petites baies rouges – en cas de petit creux, c’était pratique. Elle s’était emmitouflée d’une couverture pour contrer l’air frais de la nuit, ce qui la faisait paraître encore plus petite qu’elle ne l’était déjà.
Malgré tout, ce n’était plus la Alice de l’auberge. Ce n’était plus la princesse effrontément naïve qui avait fait s’abattre un éclair en plein milieu d’une ville, qui avait risqué sa vie pour sauver celle d’un inconnu. Ce n’était plus la Alice qui avait fui devant un Noble pour partir dans le Nord avec un Chasseur.
Cette Alice-là était plus avisée. Plus méfiante et moins encline à s’ouvrir à n’importe qui. Je le voyais dans la lueur grave qui dormait au fond de ses yeux sombres. Je le devinais dans sa posture défensive à chaque instant, dans son air sérieux et sa voix maîtrisée.
Lorsque je l’avais vue, alors qu’elle me suppliait d’arrêter de frapper le visage d’Aion, il m’avait fallu une ou deux secondes d’analyse. Physiquement aussi, elle avait changé. Si elle avait une allure d’enfant avec sa silhouette vulnérable, son visage innocent, lorsque nous nous étions quittés, elle était à présent plus mûre. Peut-être pas une femme accomplie, mais une jeune fille proche de l’âge adulte.

— Tu n’arrives pas à dormir ? soufflai-je en l’observant, toujours allongé.
— Non. Je n’arrête pas de penser à demain. (Elle marqua une pause avant d’avouer d’une voix assourdie d’angoisse : ) J’ai peur de mourir.
Mon cœur bondit brusquement dans ma poitrine. J’avais l’esprit tant occupé par l’affrontement prochain contre Calamity, des stratégies que j’allais mettre en place pour le vaincre, que j’en avais oublié que les personnes qui m’accompagnaient n’étaient pas des guerriers. Que la mort les effrayait, les rendait nerveux et pouvait les humilier. Pour moi, non seulement j’aimais tout particulièrement Lefk, divinité de la mort, en tant que Nordiste, mais mourir était une possibilité familière de chaque instant de ma vie. J’étais donc paré à cette éventualité depuis des années.
— Alice, je vais tout faire pour que tu restes en vie.
Malgré mes propos confiants, la princesse – non, la Reine – secoua la tête en pinçant ses lèvres fines. À présent à longueur d’épaules, ses cheveux noirs projetèrent des mèches charbonneuses sur ses joues rosies par la fraîcheur. Son teint aussi avait changé : autrefois pâle et pure comme la porcelaine, sa peau était maintenant légèrement bronzée et rougie par la vie en extérieur. Elle était toujours très mince, mais avait gagné en muscles à force de marcher, de cuisiner, de tailler sa route à travers la forêt, de survivre.
Elle avait l’air un peu moins chétive qu’il y a quelques mois, ce qui, je devais l’avouer, me rassurait. Malgré son rang de noblesse, on aurait eu dit une enfant mal nourrie lorsque je l’avais rencontrée. Je la préférais ainsi : plus résistante autant d’esprit que de corps.

— Al, je sais que tu es honnête, reprit-t-elle au bout d’une longue minute de silence. Ça n’empêche pas ma peur d’être étouffante.
Perturbé, ne sachant comment la rassurer, je me redressai sur un coude. Le regard plongé vers les sous-bois, elle semblait réfléchir à quelque chose.
— Pourquoi tu es venue me voir si tu savais déjà que je ne pourrais pas t’aider ?
— Je voulais savoir pourquoi tu as fait tout ça. (Cette fois, elle tourna la tête pour m’observer. Elle avait l’air perdue.) Je sais que tu m’as fait une promesse. Mais on ne fait pas de telle promesse au premier venu.
Je pris quelques instants pour réfléchir. Elle n’avait pas tort. Malgré tout, je n’avais pas d’explication rationnelle à lui soumettre. Comme malheureusement bien souvent, j’avais agi impulsivement. Lorsque je lui avais agrippé le poignet pour l’entraîner loin de Ian, à Vasilias. Lorsque nous avions fui pour la première fois le comte Bastelborn puis pris la direction du Nord. Quand je l’avais emmenée chez mon maître puis dans mes Terres. Impulsion. Instinct.
Sur le coup, je m’étais bien senti avec elle. Elle n’avait pas l’esprit sauvage des Nordistes, ni celui compliqué des Occidentaux. Elle était unique en son genre, un peu décalée de la réalité et de son époque. Je trouvais sa marginalité amusante et touchante. Malgré les lieues que j’avais parcourues depuis ma naissance, je n’avais pas rencontré beaucoup de personnes comme elle, capables de me surprendre malgré mon expérience, capables de m’inciter à remettre en question mes acquis et mes valeurs, capables de me faire vibrer.
Alice était un peu comme le vent sur ma peau lorsque je dévalais à toute allure les pentes, lorsque je dansais au combat avec mes sabres, lorsque je humais le parfum des étoiles : une expérience vivifiante, riche en surprises, et sincère.

— Parce que j’apprécie ta présence, finis-je par répondre après m’être laissé un moment de réflexion.
— C’est tout ?
— C’est tout.
L’air peu convaincu, elle m’adressa un regard agacé puis lâcha d’une voix bougonne :
— Achalmy, c’est un peu léger.
— Non, pas pour moi. (Je lui adressai un sourire narquois.) Il y a peu de personnes dont j’apprécie la présence.
Je ne la distinguais pas vraiment dans le noir, mais j’avais appris à connaître ses réactions. Son menton froncé, son silence et ses petits poings serrés trahissaient sa gêne et sa perplexité.
— Et je suis content de t’avoir retrouvée, ajoutai-je avant de prendre conscience de mes mots.
Je me traitai mentalement d’un tas d’injures grossières avant d’être coupé par le ton honnête d’Alice :
— Oui, moi aussi.
Puis elle s’allongea à côté de moi. Surpris, je lui jetai un coup d’œil, mais elle avait déjà fermé les yeux. Venant d’elle, ce comportement m’étonnait. Pendant votre voyage, elle n’avait jamais dormi aussi près de moi. Une simple question de respect et d’intimité. Il fallait croire que nous avions passé ce stade.
— Alice, tu sais que, dans le Nord, quand une femme s’allonge aussi près d’un homme, c’est pour lui faire des avances ?
J’avais déclaré cette phrase du ton le plus détaché que je pusse faire. Moins d’une seconde plus tard, elle plantait son talon dans mon tibia et agrippait mon bras pour m’électriser. La décharge me fit claquer des dents, me hérissa les poils et me secoua de la tête aux pieds.
— Et ça, c’étaient des avances ? gronda-t-elle à voix basse avant de marmonner tout bas. Sache que, dans l’Ouest, tout le monde n’a pas l’esprit tordu.
La gorge trop comprimée pour parler, je me contentai de grommeler pour moi-même. Les Occidentaux n’avaient pas d’humour.
Tu l’as bien cherché, me contredit une voix d’un air moqueur au coin de mon esprit engourdi par l’électricité.

Quelques minutes plus tard, lorsque j’estimai sa colère passée, je pris sa main dans la mienne. Je la sentis tressaillir.
— Me foudroie pas tout de suite, princesse, chuchotai-je d’une voix calme. Désolé pour la blague. Enfin, c’est pas vraiment une blague, car ça se passe bien comme ça dans le Nord, mais…
— Al, me coupa Alice d’un ton fatigué. Toi qui te plains des personnes qui parlent trop, tu commences à faire pareil.
Un point pour la princesse.
— Bonne nuit, me contentai-je de râler, vexé.
— Bonne nuit, imbécile.
Elle retira sa main de la mienne et se tourna sur le flanc. En fermant le poing, je songeai combien j’aimais sentir sa paume douce dans la mienne.

J’ouvris les yeux à l’aube, réveillé par une vibration contre ma hanche. Étonné, je tâtai le sol à la recherche de mes sabres. Je les avais gardés près de moi pendant la nuit, toujours perturbé par la disparition de l’essence de Kan. Pourtant, c’était bien elle qui vibrait sous mes doigts en ce moment-même.
Je me redressai aussitôt, le cœur furieux, et levai mon arme sous mes yeux. Sa lame d’un gris pâle reflétait l’éclat des dernières étoiles et du soleil levant. Avec un sourire, je serrai le manche entre mes doigts, ce qui fit vrombir le sabre un peu plus fort.
Kan était de retour.

Toujours absorbé par la contemplation de mon arme, je ne réagis pas à temps lorsque quelque chose siffla près de mon oreille. Roulant sur le côté, je sentis tout de même une légère brûlure au cou. Paniqué, j’y apposai ma main en brandissant Kan de l’autre.
— Tu es mort, annonça tranquillement Aion, une lame de glace au bout du bras. D’ailleurs, je t’ai aussi tué trois fois cette nuit. (Il fit un geste vers mon cœur.) Un jet d’eau pour te percer la poitrine puis… (mouvement vers ma jambe droite) … une liane t’a amputé cette nuit. Enfin…
D’un pas souple, il s’approcha de moi pour venir poser son index sur mon front.
— Tu es de nouveau mort d’un éclair entre les yeux.
Perplexe, je le dévisageai en silence. Finalement, je le repoussai brusquement puis le mis en joue à l’aide de Kan.
— J’ai compris : je ne suis pas assez vigilant. Ça ne veut pas dire que je suis faible.
Alors que je faisais mine de lever ma lame, il fit un geste de la main.
— Au cas où tu l’aurais oublié, faire couler mon sang, c’est faire couler celui de Sereanda, la créatrice de tes armes, et le tien. Et j’imagine que tu connais la souffrance causée par tes propres sabres.
Dépité, j’abaissai les bras. Il avait raison : il était immunisé, non seulement contre les éléments, mais aussi contre Kan et Eon. Décidément, j’étais bien content d’être de son camp.

— Réveille tes camarades, nous allons bientôt partir.
Le ton du Dieu était sans appel. Maussade, je rangeai Kan dans son fourreau et glissai celui-ci à ma hanche gauche. Alors que je me baissais vers Alice, la voix de la divinité déchue s’éleva de nouveau :
— Au fait, ne laisse pas cette jeune fille te détourner de ton objectif.
Une vague de froid m’inonda la poitrine. Nerveux, je jetai un regard méfiant au Dieu. Il plissa les paupières en me toisant avec autorité.
— À votre âge, ce genre d’idylle est parfaitement normale. Néanmoins, c’est toi la clef de ce plan, Achalmy. C’est toi qui possèdes les capacités dont j’ai besoin pour anéantir Calamity. Wilwarin, Soraya Samay et Alice Tharros sont, en quelque sort, des bonus.
— Ce sont eux aussi des Élémentalistes, répliquai-je d’un ton sec. Alice est forte, Wilwarin aussi. Pour l’Impératrice, je ne sais pas.
— Tu n’as pas tort, jeune Chasseur. Néanmoins, Alice et Wilwarin sont incapables de faire du mal à autrui. Quant à Soraya Samay, elle n’est pas très puissante. Son frère l’est bien plus.
Feignant l’incompréhension, j’observais les alentours.
— Oh ? Je ne vois pas d’autre Sudiste par ici.
Mon trait d’humour ne dut pas plaire au Dieu, car il agrippa mon haut pour m’attirer près de lui. Ma gorge se serra d’appréhension.
— C’est bien ce que j’essaie de te faire comprendre, imbécile. En l’absence de Dastan Samay, tu es le seul Élémentaliste sur qui je peux vraiment compter. (Il me lâcha avec un reniflement agacé.) Seulement si tu ne te laisses pas aller aux sentiments.
— Je ne me laisse pas aller, rétorquai-je d’une voix glaciale.
Peu convaincu, Aion me dévisagea avec lassitude.
— Prouve-moi le contraire lors de l’affrontement à venir. (Avec nonchalance, il se baissa pour effleurer la joue d’Alice, m’arrachant un frisson.) Si nous perdons et qu’elle s’en sort, je ferais en sorte qu’elle paie pour les péchés de ses ancêtres. Et pour ton incompétence.
— C’est stupide.
— Pas autant que les sentiments que tu éprouves pour elle.
— Je l’aime bien, c’est tout, grondai-je en serrant le poing pour ne pas le lui planter en pleine face. Je ne me suis jamais attaché au point d’en oublier mes envies et valeurs. C’est pas aujourd’hui que ça va changer.
— J’espère bien.
Sans un mot de plus, le Dieu tourna les talons et disparut dans les sous-bois.
Avec un juron, j’observais le visage endormi d’Alice. Elle était une source de danger pour moi : j’étais incapable de prédire ma réaction si jamais Aion la menaçait. Serais-je capable de la voir mourir sans bouger le petit doigt ?

Après avoir mangé un peu de pain sec et des baies récoltées aux alentours, nous prîmes la route. Des montures que nous possédions, nous ne gardâmes que l’âne, pour transporter notre matériel de campement et des ustensiles de cuisine, et laissâmes les trois chevaux restants en liberté.
Aion se positionna en tête du groupe pour nous guider, tandis que Wil fermait la marche en tenant la bride de l’âne. La présence de l’animal le réconfortait. Soraya Samay marchait juste devant lui, toujours morose et silencieuse. Alice et moi nous tenions derrière l’ancien Dieu.
La traversée jusqu’à la Place des Cinq, au cœur du Noyau, nous prit la journée. J’étais étonné de la résistance d’Alice. Elle avait parcouru les lieues à la même cadence que moi et sans se plaindre. Il ne fallait pas que j’oubliasse qu’elle avait, à son tour, appris à vivre en extérieur.
J’avais profité de la journée pour discuter un peu avec Alice. Comme elle la veille, je lui avais expliqué, à mon tour, ce que j’avais vécu ces derniers mois. Mortifiée par ma convalescence, dépitée par ma mise à prix, apeurée par ma capture, soulagée par mon sauvetage, intriguée par mes rencontres, horrifiée par mes actions à Ma’an… je l’avais faite passer par différents états émotionnels au cours de la journée.
Malgré tout, elle était allée jusqu’au bout de mes explications et n’avait pas émis un seul jugement sur les choix que j’avais réalisés au cours de mon voyage. Avant notre séparation, elle l’aurait sûrement fait. Je lui étais reconnaissant de sa compréhension. Mais j’étais aussi dépité qu’elle eût vu tant d’horreurs que son esprit avait fini par s’y faire.

Le soleil avait disparu derrière le feuillage des arbres quand nous atteignîmes enfin la Place des Cinq. Un frisson d’extase me parcourut lorsque les lieux s’offrirent à nous après des heures de marche en forêt dense.
La Place, pavée de pierres blanches qui reflétaient la lumière mourante, s’étendait en un cercle d’une cinquantaine de mètres de diamètre. À intervalles réguliers, des fontaines représentatives des divinités majeures crachaient une eau cristalline qui accrochait des brins de lumières et les emmenait jusqu’à un réseau de minuscules tranchées. Celles-ci se répartissaient en un motif qui se déroulait sur la Place tout entière. Avec les derniers rayons de soleil, le liquide qui coulait entre les pierres pâles ressemblait à de l’or fondu.
— C’est magnifique, souffla Alice à mes côtés, les yeux écarquillés d’émerveillement.
— À qui le dites-vous, se moqua Aion avant de s’avancer tranquillement jusqu’à la Place.
Nonchalant, il s’appuya contre l’une des fontaines. Elle représentait un homme à la silhouette délicate, à la longue chevelure souple et au visage charmeur. L’eau s’échappait de ses paumes.
— C’est vous, comprit Wil en lâchant la bride de l’âne pour qu’il pût brouter en paix.
— C’est moi, acquiesça le Dieu avant de s’esclaffer devant nos mines dépitées.
Il se décala de la fontaine en écartant grand les bras.
— En ce moment même, Lefk, Galadriel, Kan et Eon doivent nous observer depuis les Cieux. Priez-les, mortels, suppliez-les de vous laisser la vie sauve lors de notre affrontement contre Calamity.
— Vous pouvez leur parler ? s’enquit Alice d’une petite voix, comme si elle était intimidée par la possibilité que nos grands Dieux l’observassent en ce moment même.
Comme s’il n’était pas sûr de la réponse à donner, Aion laissa planer quelques secondes de doutes. Finalement, il se tourna vers la Place, où ses anciens égaux étaient eux aussi façonnés dans la pierre et le marbre.
— Non. Du moins, plus comme autrefois. Aujourd’hui, si je voulais échanger avec eux, je devrais attendre qu’ils se manifestent dans une enveloppe charnelle. Je serais incapable de supporter la vision de leur forme pure et éthérée. (Je l’entendis lâcher un long soupir.) Néanmoins, depuis le Grand Désastre, les Dieux ne veulent plus se manifester sur Oneiris sous enveloppe charnelle. Et c’est tout à leur honneur.
À mes côtés, Alice retint son souffle. Puis, une fois relâché, elle demanda gentiment :
— Alors vous n’avez plus parlé à vos égaux depuis cinq cents ans ?
— Non.
La voix du Dieu avait été vulnérable. Sa tristesse et sa solitude, palpables.
Refusant de me laisser gagner par l’émotion, je me détournai du Dieu pour décharger l’âne de son fardeau et monter le camp. Soraya Samay me rejoignit, sans pour autant m’adresser la parole.
Ça me convenait très bien ainsi.

Alors que je faisais cuire quelques plantes comestibles récoltées par Wilwarin, j’observais du coin de l’œil Aion et Alice. Ils discutaient sur la place, assis en tailleur, depuis une bonne demi-heure. Je me demandais ce qu’ils pouvaient bien se raconter de beau.
Quand le repas fut prêt, j’appelai mon amie.
— J’arrive dans cinq minutes ! répondit Alice avant de retourner à sa discussion avec le Dieu.
Perplexe, je commençai mon repas sans elle. Calamity n’était pas apparu aujourd’hui. Pourtant, Aion était certain qu’il viendrait ici, sur la Place des Cinq. Pour achever ce qui avait commencé.
Je supposais que le combat allait être pour demain.

Comme indiqué, Alice nous rejoignit cinq minutes plus tard. Elle avait noué ses cheveux en arrière et laissé de côté sa veste. Bien que toujours maigrichons, ses bras s’étaient renforcés. Son muscle dessinait une jolie courbe discrète entre l’épaule et le coude.
— Pardon pour le retard, souffla-t-elle en s’installant près du feu.
— Rien de grave, la rassura Wil avant de lui tendre un bol rempli de légumes fondants. Tiens, voilà ta part. En dessert, nous avons de nouveaux fruits à goûter.
— Avec plaisir !
Las de cette bonne humeur, je me levai, ignorant les regards inquisiteurs de mes compagnons, puis me dirigeai vers Aion, qui était resté assis sur la place. Sans un mot, je m’installai près de lui.
— Calamity a-t-il des faiblesses ?
Surpris par ma question, le Dieu déchu tourna les yeux vers moi. Puis il sourit avec mystère.
— Je vois que tu prends les choses au sérieux.
— Évidemment, répliquai-je d’un ton acide.
Surtout quand les vies de mes compagnons sont en jeu.
— Alors, des faiblesses ?
— Hum… oui. (Aion claqua ses mains l’une contre l’autre puis les tendit devant lui. Un arc aquatique s’éleva de l’un des sillons creusés entre les pierres.) Calamity s’est forgé une réputation au fil des décennies. Il est de nature violente et a vite été considéré comme une divinité de malheur. De nos affrontements subsistaient seulement des incendies et des orages. Notamment car il apprécie tout particulièrement le feu et la foudre. Pour lui, ce sont les éléments les plus destructeurs. C’est un peu devenu sa marque de fabrique : là où il passe, on retrouve la trace de ses pouvoirs.
— En quoi est-ce une faiblesse ? grinçai-je, peu rassuré.
— C’est une faiblesse, car, à force d’user uniquement de la foudre et du feu pour maintenir son image de destructeur, il en a oublié les autres éléments. Bien sûr, il peut toujours manier l’eau, faire trembler la terre, mais… beaucoup moins aisément que les flammes et les éclairs.
— Il n’utilisera que ceux-ci lors du combat ?
— Il y a de fortes chances. Calamity ne se sent pas très à l’aise avec les autres éléments. Nous devons tout miser là-dessus. (Le Dieu laissa retomber l’arc aquatique qu’il maintenant en l’air dans le sillon, qui reprit tranquillement son cours.) Toi, tu peux arrêter ses flammes avec ton eau et sa foudre avec ta glace. Moi, je peux l’attaquer avec tous les autres éléments.
— Nous pouvons le battre, conclus-je avec fermeté en serrant les poings sur mes cuisses.
— Nous devons, me reprit le Dieu d’une voix froide. Nous n’avons pas le choix. Il ne s’agit pas uniquement de moi, de ma volonté. Si Calamity obtient le reste de mes pouvoirs, il deviendra un Dieu. Mais un Dieu mauvais, qui n’agit que pour lui et se fiche de la neutralité divine. Il vaut encore mieux ne pas avoir de divinité des éléments que ce monstre à mon ancienne place.
Conscient de ses propos, je déglutis péniblement. Comme si je n’avais pas assez de pression sur les épaules, voilà qu’il m’annonçait que le sort d’Oneiris dépendait en partie de l’issue du combat à venir.
C’était une raison de plus pour ne surtout pas échouer.
Tu dois tout donner, Al, souffla la voix familière de Zane au coin de mon esprit. Tout.



Dernière modification par louji le mar. 16 juil., 2019 12:36 pm, modifié 4 fois.
vampiredelivres

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Re: Oneiris, Tome 1 : La Revanche d'Aion [Fantaisie médiévale/Heroic fantasy]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
Chapitre 21
Achalmy




An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, le Noyau.




Je ne savais pas si c’étaient les effets du sang du Dieu dans mes veines, mais j’avais l’esprit en ébullition et le corps tendu. Le ciel avait beau avoir la couleur du fond de la mer, mes yeux étaient grands ouverts et le sommeil loin de moi.
Avec Alice et Wilwarin – l’Impératrice restait dans son coin depuis notre rencontre –, nous avions dîné des restes que nous possédions et de quelques fruits récoltés aux alentours. À la fin du repas, nous avions discuté autour du feu mourant, se questionnant les uns les autres sur l’idée que nous nous faisions du lendemain. Même Alice, si optimiste, et Wil, si enclin à croire en la bonté de chacun, avaient de mauvaises prévisions pour nous.
Quand les étoiles avaient pris possession des cieux, Wil et Alice étaient partis s’allonger sous l’auvent, épuisés. Quant à moi, si me déchaîner sur le visage du comte – du Dieu – m’avait vidé, j’avais vite repris du poil de la bête. Les heures passées à discuter avec Alice n’avaient fait que raviver la flamme de colère et d’incompréhension en moi. Sans compter sur les révélations d’Aion à propos de notre lien de parenté. Tout ceci ne faisait qu’augmenter mon envie d’en découdre.
De battre Calamity afin de rendre ses pouvoirs à Aion pour qu’il nous laissât pour de bon en paix. De ramener Alice chez elle pour qu’elle assumât enfin ses fonctions de reine. Car, à la suite de la mort de son père, c’était ce qu’elle était. La Reine occidentale. La dirigeante des Terres de l’Ouest.
Ok. Ce paragraphe me fait baver, tellement les descriptions sont belles… *-*



Des bruits de pas dans l’herbe me firent tourner la tête. Une silhouette menue approchait dans la pénombre. Comme d’habitude, une odeur discrète d’ozone accompagnait Alice partout où elle allait. Pourquoi je pense à Kal, moi… :lol:
Sans un mot, elle s’accroupit à côté de moi. Préférant dormir seul, je m’étais installé à l’écart de l’auvent, près d’un buisson porteur de dizaines de petites baies rouges – en cas de petit creux, c’était pratique. Goinfre ! :lol: Elle s’était emmitouflée d’une couverture pour contrer l’air frais de la nuit, ce qui la faisait paraître encore plus petite qu’elle ne l’était déjà.
Malgré tout, ce n’était plus la Alice de l’auberge. Ce n’était plus la princesse effrontément naïve qui avait fait s’abattre un éclair en plein milieu d’une ville, qui avait risqué sa vie pour sauver celle d’un inconnu. Ce n’était plus la Alice qui avait fui devant un Noble pour partir dans le Nord avec un Chasseur.
Cette Alice-là était plus avisée. Plus méfiante et moins encline à s’ouvrir à n’importe qui. Je le voyais dans la lueur grave qui dormait au fond de ses yeux sombres. Je le devinais dans sa posture défensive à chaque instant, dans son air sérieux et sa voix maîtrisée.
Lorsque je l’avais vue, alors qu’elle me suppliait d’arrêter de frapper le visage d’Aion, il m’avait fallu une ou deux secondes d’analyse. Physiquement aussi, elle avait changé. Si elle avait une allure d’enfant avec sa silhouette vulnérable, son visage innocent, lorsque nous nous étions quittés, elle était à présent plus mûre. Peut-être pas une femme accomplie, mais une jeune fille proche de l’âge adulte.
C'que je disais à propos de son évolution, elle a changé dans le bon sens, elle. Elle a grandi, je suis fière d'elle ! :mrgreen:



Malgré mes propos confiants, la princesse – non, la Reine Me demande comment son frère va le prendre quand elle rentrera – si elle rentre – ; je suis pas sûre que ce soit joyeux au moment du couronnement… – secoua la tête en pinçant ses lèvres fines. À présent à longueur d’épaules, ses cheveux noirs projetèrent des mèches charbonneuses sur ses joues rosies par la fraîcheur. Son teint aussi avait changé : autrefois pâle et pure comme la porcelaine, sa peau était maintenant légèrement bronzée et rougie par la vie en extérieur. Elle était toujours très mince, mais avait gagné en muscles à force de marcher, de cuisiner, de tailler sa route à travers la forêt, de survivre.
Elle avait l’air un peu moins chétive qu’il y a quelques mois, ce qui, je devais l’avouer, me rassurait. Malgré son rang de noblesse, on aurait dit une enfant mal nourrie lorsque je l’avais rencontrée. Je la préférais ainsi : plus résistante autant d’esprit que de corps.



— Al, je sais que tu es honnête, reprit-t-elle au bout d’une longue minute de silence. Ça n’empêche pas ma peur d’être étouffante.

Perturbé, ne sachant comment la rassurer, je me redressai sur un coude. Le regard plongé vers les sous-bois, elle semblait réfléchir à quelque chose.

— Pourquoi tu es venue me voir si tu savais déjà que je ne pourrais pas t’aider ?
— Je voulais savoir pourquoi tu as fait tout ça. (Cette fois, elle tourna la tête pour m’observer. Elle avait l’air perdu. :arrow: Il me semble qu'on accorde, après "avoir l'air"… :?: ) Je sais que tu m’as fait une promesse. Mais on ne fait pas de telle promesse au premier venu.

Je pris quelques instants pour réfléchir. Elle n’avait pas tort. Malgré tout, je n’avais pas d’explication rationnelle à lui soumettre. Comme malheureusement bien souvent, j’avais agi impulsivement. Lorsque je lui avais agrippé le poignet pour l’entraîner loin de Ian, à Vasilias. Lorsque nous avions fui pour la première fois le comte Bastelborn puis pris la direction du Nord. Quand je l’avais emmenée chez mon maître puis dans mes Terres. Impulsion. Instinct.
Sur le coup, je m’étais bien senti avec elle. Elle n’avait pas l’esprit sauvage des Nordistes, ni celui compliqué des Occidentaux. Elle était unique en son genre, un peu décalée de la réalité et de son époque. Je trouvais sa marginalité amusante et touchante. Malgré les lieues que j’avais parcourues depuis ma naissance, je n’avais pas rencontré beaucoup de personnes comme elle, capables de me surprendre malgré mon expérience, capables de m’inciter à remettre en question mes acquis et mes valeurs, capables de me faire vibrer.
Alice était un peu comme le vent sur ma peau lorsque je dévalais à toute allure les pentes, lorsque je dansais au combat avec mes sabres, lorsque je humais le parfum des étoiles : une expérience vivifiante, riche en surprises, et sincère.
*soupir*
Bon. Fallait bien que ça arrive un jour, non ? :lol:




Puis elle s’allongea à côté de moi. Surpris, je lui jetai un coup d’œil, mais elle avait déjà fermé les yeux. Venant d’elle, son comportement m’étonnait. Pendant votre voyage, elle n’avait jamais dormi aussi près de moi. Une simple question de respect et d’intimité. Il fallait croire que nous avions passé ce stade.

— Alice, tu sais que, dans le Nord, quand une femme s’allonge aussi près d’un homme, c’est pour lui faire des avances ? :lol:

J’avais déclaré cette phrase du ton le plus détaché que je pusse faire. Moins d’une seconde plus tard, elle plantait son talon dans mon tibia et agrippait mon bras pour m’électrocuter. La décharge me fit claquer des dents, me hérissa les poils et me secoua de la tête aux pieds.

— Et ça, c’étaient des avances ? gronda-t-elle à voix basse avant de marmonner tout bas. Sache que, dans l’Ouest, tout le monde n’a pas l’esprit tordu.

La gorge trop comprimée pour parler, je me contentai de grommeler pour moi-même. Les Occidentaux n’avaient pas d’humour.
Tu l’as bien cherché, me contredit une voix d’un air moqueur au coin de mon esprit engourdi par l’électricité. Je confirme. :D



Quelques minutes plus tard, lorsque j’estimai sa colère passée, je pris sa main dans la mienne. Je la sentis tressaillir.

— Me foudroie pas tout de suite, princesse, chuchotai-je d’une voix calme. Désolé pour la blague. Enfin, c’est pas vraiment une blague, car ça se passe bien comme ça dans le Nord, mais…
— Al, me coupa Alice d’un ton fatigué. Toi qui te plains des personnes qui parlent trop, tu commences à faire pareil.

Un point pour la princesse.

— Bonne nuit, me contentai-je de râler, vexé.
— Bonne nuit, imbécile.

Elle retira sa main de la mienne et se tourna sur le flanc. En fermant le poing, je songeai combien j’aimais sentir sa paume douce dans la mienne.
Rhahlala, comment on va appeler le futur couple Alice-Achalmy ? Tu as une idée ? (Nan, parce que, là… tu vas décevoir beaucoup de gens s'il n'y a rien qui se passe entre eux.)



— J’ai compris : je ne suis pas assez vigilent :arrow: Vigilant ;). Ça ne veut pas dire que je suis faible.

Alors que je faisais mine de lever ma lame, il fit un geste de la main.

— Au cas où tu l’aurais oublié, faire couler mon sang, c’est faire couler celui de Sereanda, la créatrice de tes armes, et le tien. Et j’imagine que tu connais la souffrance causée par tes propres sabres.

Dépité, j’abaissai les bras. Il avait raison : il était immunisé, non seulement contre les éléments, mais aussi contre Kan et Eon. Décidément, j’étais bien content d’être de son camp. Il a un peu vite changé d'avis… :roll:



— Prouve-moi le contraire lors de l’affrontement à venir. (Avec nonchalance, il se baissa pour effleurer la joue d’Alice, m’arrachant un frisson.) Si nous perdons et qu’elle s’en sort, je ferais en sorte qu’elle paie pour les péchés de ses ancêtres. Et pour ton incompétence.
— C’est stupide.
— Pas autant que les sentiments que tu éprouves pour elle. J'ai eu un petit moment d'indignation instinctive… puis je me suis bien marrée. :lol: Même là, avec ce comportement de fils de… Thor, je n'arrive pas à détester Aion !
— Je l’aime bien, c’est tout, grondai-je en serrant le poing pour ne pas le lui planter en pleine face. Je ne me suis jamais attaché au point d’en oublier mes envies et valeurs. C’est pas aujourd’hui que ça va changer.
— J’espère bien.

Sans un mot de plus, le Dieu tourna les talons et disparut dans les sous-bois.
Avec un juron, j’observais le visage endormi d’Alice. Elle était une source de danger pour moi : j’étais incapable de prédire ma réaction si jamais Aion la menaçait. Serais-je capable de la voir mourir sans bouger le petit doigt ? Meh. Typiquement, si tu soulèves une question comme celle-ci un chapitre avant l'affrontement final, c'est qu'on a des soucis à se faire. Et après, c'est moi la sadique. :roll: :lol:



Le soleil avait disparu derrière le feuillage des arbres quand nous atteignîmes enfin la Place des Cinq. Un frisson d’extase me parcourut lorsque les lieux s’offrirent à nous après des heures de marche en forêt dense.
La Place, pavée de pierres blanches qui reflétaient la lumière mourante *bave bis*, s’étendait en un cercle d’une cinquantaine de mètres de diamètre. À intervalles réguliers, des fontaines représentatives des divinités majeures crachaient une eau cristalline qui accrochait des brins de lumières et les emmenait jusqu’à un réseau de minuscules tranchées. Celles-ci se répartissaient en un motif qui se déroulait sur la Place tout entière. Avec les derniers rayons de soleil, le liquide qui coulait entre les pierres pâles ressemblait à de l’or fondu. Bizarrement, je sens que les lieux vont avoir une toute autre apparence après l'affrontement avec Cal :lol:

— C’est magnifique, souffla Alice à mes côtés, les yeux écarquillés d’émerveillement.
— À qui le dites-vous, se moqua Aion avant de s’avancer tranquillement jusqu’à la Place. Rhoh, laisse-les profiter du plus beau spectacle de leur vie cinq minutes… d'ici les vingt prochaines, ils seront en train de prendre cher…

Nonchalant, il s’appuya contre l’une des fontaines. Elle représentait un homme à la silhouette délicate, à la longue chevelure souple et au visage charmeur. L’eau s’échappait de ses paumes. Papy Aion au sommet de sa force. :mrgreen:

— C’est vous, comprit Wil en lâchant la bride de l’âne pour qu’il pût brouter en paix.
— C’est moi, acquiesça le Dieu avant de s’esclaffer devant nos mines dépitées.

Il se décala de la fontaine en écartant grand les bras.

— En ce moment même, Lefk, Galadriel, Kan et Eon doivent nous observer depuis les Cieux. Priez-les, mortels, suppliez-les de vous laisser la vie sauve lors de notre affrontement contre Calamity. J'ai l'impression qu'ils n'ont pas trop d'influence, les quatre dieux, donc… À quoi ça sert de les prier ?
— Vous pouvez leur parler ? s’enquit Alice d’une petite voix, comme si elle était intimidée par la possibilité que nos grands Dieux l’observassent en ce moment même.

Comme s’il n’était pas sûr de la réponse à donner, Aion laissa planer quelques secondes de doutes. Finalement, il se tourna vers la Place, où ses anciens égaux étaient eux aussi façonnés dans la pierre et le marbre.

— Non. Du moins, plus comme autrefois. Aujourd’hui, si je voulais échanger avec eux, je devrais attendre qu’ils se manifestent dans une enveloppe charnelle. Je serais incapable de supporter la vision de leur forme pure et éthérée. (Je l’entendis lâcher un long soupir.) Néanmoins, depuis le Grand Désastre, les Dieux ne veulent plus se manifester sur Oneiris sous enveloppe charnelle. Et c’est tout à leur honneur.

À mes côtés, Alice retint son souffle. Pui, une fois relâché, elle demanda gentiment :

— Alors vous n’avez plus parlé à vos égaux depuis cinq cents ans ?
— Non.

La voix du Dieu avait été vulnérable. Sa tristesse et sa solitude, palpables. Awww, chaton, j'ai envie de te faire un câlin… :)
Refusant de me laisser gagner par l’émotion, je me détournai du Dieu pour décharger l’âne de son fardeau et monter le camp. Soraya Samay me rejoignit, sans pour autant m’adresser la parole.
Ça me convenait très bien ainsi. Grincheux, va ! :lol:



Comme indiqué, Alice nous rejoignit cinq minutes plus tard. Elle avait noué ses cheveux en arrière et laissé de côté sa veste. Bien que toujours maigrichons, ses bras s’étaient renforcés. Son muscle dessinait une jolie courbe discrète entre l’épaule et le coude. Mais c'est qu'il commence à la reluquer, notre petit Al ! :lol:

— Pardon pour le retard, souffla-t-elle en s’installant près du feu.
— Pas de soucis, la rassura Wil avant de lui tendre un bol rempli de légumes fondants. Tiens, voilà ta part. En dessert, nous avons de nouveaux fruits à goûter.
— Avec plaisir !

Las de cette bonne humeur On dirait moi quand il y a plus de cinq personnes autour de moi :mrgreen: , je me levai, ignorant les regards inquisiteurs de mes compagnons, puis me dirigeai vers Aion, qui était resté assis sur la place. Sans un mot, je m’installai près de lui.

— Calamity a-t-il des faiblesses ?

Surpris par ma question, le Dieu déchu tourna les yeux vers moi. Puis il sourit avec mystère.

— Je vois que tu prends les choses au sérieux.
— Évidemment, répliquai-je d’un ton acide.

Surtout quand les vies de mes compagnons sont en jeu. Surtout parce que tu vas affronter un semi-dieu, à mon avis… c'est pas donné à tout le monde.



Conscient de ses propos, je déglutis péniblement. Comme si je n’avais pas assez de pression sur les épaules, voilà qu’il m’annonçait que le sort d’Oneiris dépendait en partie de l’issue du combat à venir. « Le sort du monde dépend de toi, Achalmy. Sois-en digne. » avec la voix grave typique d'un vieux magicien de film cliché :lol:
C’était une raison de plus pour ne surtout pas échouer.
Tu dois tout donner, Al, souffla la voix familière de Zane au coin de mon esprit. Tout.
Je sentais le bazar arriver dès les premières lignes, à cause de ton intro… Je m'attendais à un cliffhanger à la fin. Du coup, j'ai passé l'ensemble du chapitre à angoisser… pour rien ! :evil:
Désolée pour le troll tout au long du chapitre, mais faut vraiment qu'on parle d'Al-Alice (j'ai vraiment pas d'idées, aide-moi !), parce que ça commence à devenir sérieux, entre eux ! N'empêche, il m'a bien fait rire, Aion, quand il a commencé à s'en mêler. C'était un étrange mélange d'entremetteur et de briseur de couple dans une même personne, très marrant à voir. :lol:

Au niveau de la forme, rien à redire (à moins que Daniel repère des coquilles qui m'ont échappé). J'étais en admiration totale devant certaines de tes descriptions, comme tu l'as vu, elles sont sublimes. Bon, j'ai peut-être placé mes espoirs un peu trop haut, je m'attendais au débarquement de Cal avant la fin du chapitre, ce qui a fait que je l'ai dévoré, mais le texte s'y prêtait particulièrement. C'est fluide, très accrocheur, et particulièrement prenant pour un chapitre que tu as annoncé comme "de transition".

Bref, c'est au top, comme d'habitude. :)
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