La Guerre des Clans - Refonte - [Abandonné ?] — Supp le 01.12

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naji2807

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

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Dane Colten
Né le 2 Octobre, 28 ans, Calpien
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Après le départ de ma mère, Madenn m'interroge sur ma carrière dans l'Armée, et je lui explique que je suis maintenant assigné à la formation militaire du Prince, sa réaction me fait sourire, et me plonge dans un léger embarras. Ce n'est certainement pas ma mère qui me féliciterait comme ça, la réaction de Madenn me rempli de fierté. Je secoue cependant la tête en souriant légèrement quand elle se trompe sur le nom du plus jeune Prince et rectifie :
- C'est au Prince Dune que tu penses, mais non ce n'est pas lui que j'entraîne, c'est son frère aîné, le Prince Armaël.
Je dois admettre que ce dernier m'intimide encore un peu, même si j'ai appris à rester parfaitement professionnel en sa présence, ça me fait quelque chose d'entraîner le Prince, surtout que je ne suis pas beaucoup plus âgé que lui.
La conversation dérive sur un sujet moins joyeux et je réponds un peu plus froidement. Oui j'ai déjà dû tuer. C'était des ennemis, et même si ça ne m'a pas immensément plu, ça fait partie de mon travail.
Madenn me raconte alors une histoire dont j'ai déjà entendu parler, je suppose qu'elle est assez connue un peu partout dans Calpe. Mon visage se ferme encore davantage. Je n'aime pas cette histoire. Elle donne une vision assez affreuse de l'Armée, alors que nous ne cautionnons pas tous ce genre de pratique. Moi je ne cautionne pas. Cette femme n'avait pas fait de mal, et de ce point de vue là, je ne peux être en accord avec la décision qui a été prise, c'est contre mes principes.
Je ne dis rien, jusqu'à ce que Madenn m'interroge en me regardant dans les yeux. Alors je prends une inspiration et réponds :
- Je connais cette histoire. Mais je ne suis pas d'accord avec ce qui a été fait. C'est fait maintenant bien sûr, et on ne reviendra pas dessus, mais je sais que je n'aurai pas pu exécuter cette femme, ç'aurait été contraire à mes principes.
Je prends une gorgée d'eau avant de poursuivre :
- Concernant ta question, oui j'ai déjà "puni" des Calpiens, mais pas pour les raisons que tu viens de citer. Il m'est arrivé d'arrêter des voleurs, des tueurs, des violeurs... bref des criminels qui devaient être arrêtés et punis, et qu'ils soient Calpiens ne retirent rien à leur faute.
Le sujet redevient un peu plus léger quand j'explique à Madenn que même si je suis parti, je savais que je pourrais toujours revenir, que je trouverai toujours la porte ouverte, même si ma mère jurait le contraire quand je suis parti. Je lui confis que je sais que ma génitrice m'aime, malgré son mauvais caractère, et sa réponse me fait sourire :
- Oui, on tient l'un à l'autre. C'est important d'être en bon terme avec sa famille, c'est important de savoir qu'on peut compter sur elle.
Tiine

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Avec Dane et Jaccintha

Nous parlons du travail de Dane. Les missions attribuées aux militaires ont toujours été quelque peu floues pour moi, mais le jeune homme sait prendre le temps de m'expliquer en quoi consiste son travail. C'est ainsi que j'apprends qu'il s'occupe de l'entraînement du Prince de Calpe en personne. À cette déclaration, me voilà toute excitée à l'idée d'imaginer ce travail au quotidien. Je lui fais part de ma certitude sur l'identité de son « élève » (si je puis dire) et...je me suis apparemment trompée, sur plusieurs choses mêmes. Premièrement, il semblerait que je ne sache pas comment se nomme notre deuxième Prince de Calpe, le plus jeune des deux. Dune, voilà son nom. M'enfin, les gens se tromperaient un peu moins sur son nom si ce dernier sortait un peu plus souvent du palais royal ! On a jamais vu sa tête à ce type là ! Pas comme l'autre frère qui prend ses responsabilités de Prince très au sérieux. Dane m'informe alors qu'il entraîne le Prince Armaël. Mes joues deviennent roses à cette information, je suis à la fois terriblement excitée de me trouver en présence de quelqu'un qui côtoie quotidiennement un homme de la famille royale, mais également très gênée car...ben pour la raison précédente en fait ! Et puis rien que d'imaginer le beau Prince s'entraîner torse nu, mon rythme cardiaque s'accélère.
- Le P...le Prince Armaël ?! M'exclame-je avec admiration. Mais c'est...c'est....c'est vraiment trop la classe !
On dirait une petite adolescente complètement émoustillée, mais j'y peux rien. En vrai, toutes les filles que je connais sont secrètement amoureuses du Prince Armaël. Et il y a de quoi.
Le sujet devient cependant rapidement beaucoup plus sérieux lorsque je questionne Dane sur la partie sombre de l'armée : le meurtre. Même si selon les mots de Dane, il faut plutôt les considérer comme des meurtres de guerre. Je sais que le jeune homme ne tire aucune satisfaction ou fierté du fait de prendre la vie de nos ennemis, cela se voit dans son regard. Peut-on arriver à dormir la nuit en sachant qu'on a arraché de force la vie d'une personne ? Je n'en sais rien et je ne vais sûrement pas lui poser la question, je trouve d'ailleurs que je lui ai posé une question bien intime pour quelqu'un que j'ai rencontré il y a à peine une heure.

Je raconte ensuite une histoire dont Dane a déjà entendu parler. Cette tragédie qui a su mettre en garde une génération de jeunes calpiens et calpiennes afin de leur montrer qu'il ne faut pas fraterniser avec l'ennemi. Mais Dane a une vision très critique sur la punition qui a été infligée à la pauvre femme. Il m'avoue même qu'il n'aurait pas été capable de la tuer dans cette situation car cela aurait été contraire à ses principes.
- Mais alors, que t'arriverais-t-il si tu choisissais de désobéir aux ordres ? Demande-je intriguée à mon interlocuteur.

Enfin, le sujet dévie à nouveau pour arriver sur la petite tension qu'avait provoqué le départ de Dane à Ovika. Le jeune homme, l'air assuré constate qu'avoir pris les devants pour partir lui a été très bénéfique, et que malgré le fait que sa mère dise qu'elle ne voulait plus de lui ici, il est tout de même revenu un jour vivre avec elle. Je lui fait la remarque qu'ils ont l'air proches et complices entre mère et fils. Dane me rend mon sourire en accentuant sur le fait qu'ils tiennent l'un à l'autre et que c'est important de pouvoir compter sur sa famille. Mon sourire disparaît soudainement à sa prononciation du mot « famille ». Et la notre ? Est-elle encore véritablement soudée comme auparavant ? Je crois que j'ai déjà la réponse à ma question.
naji2807

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Dane Colten
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Je dois dire que je suis assez flatté de la réaction de Madenn, à ses yeux ça à l'air d'être quelque chose d'extraordinaire, et c'est bien vrai, je suis chanceux de côtoyer le Prince Armaël. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne met pas les gens mal à l'aise, enfin moi je le suis parfois encore un peu en sa présence, et je l'étais beaucoup au début car j'étais intimidé, mais il n'a pas l'attitude supérieure qu'on retrouve plus souvent chez son frère, le Prince Dune. Madenn me fait sourire alors qu'elle en parlant du Prince Armaël. Il est évident que de nombreuses jeunes femmes doivent le trouver charmant, et elles ont raison sans doute, mais je trouve toujours amusant de voir quel effet il a sur elles.
- Oui, je réponds en riant légèrement, c'est trop la classe comme tu dis.
Puis j'ajoute, légèrement moqueur :
- Il a l'air de te faire de l'effet dis donc.
Le sujet devient moins joyeux quand Madenn évoque la mort, et notamment la mort que les soldats doivent parfois infliger. Je sais bien que cela fait partie du métier de militaire, et que c'est souvent considéré comme quelque chose qui nous rend cruel, mais c'est comme ça, la guerre fait des victimes des deux côtés, et si nous refusions simplement de tuer, nous nous ferions massacrer. Pourtant, je ne suis pas d'accord avec tout ce qui concerne la politique de Calpe et de l'Armée, et notamment, je ne cautionne pas l'histoire que me raconte Madenn, une histoire que je connaissais déjà, mais que je n'apprécie pas pour autant. La question qu'elle me pose alors me laisse quelques minutes silencieux, puis je réponds en haussant très légèrement les épaules :
- Ils demanderaient à quelqu'un d'autre de le faire, et je serai sans doute renvoyer de l'Armée. Ou peut être exécuter pour avoir désobéi, je n'en sais rien. J'espère juste que jamais je ne devrais faire face à une telle situation.
Quand je reviens sur ce qu'elle m'a demandé plus tôt, sur le fait de quitter son lieu d'habitation pour un autre, de prendre son envol en quelque sorte, pour quitter le nid, je vois bien que quelque chose cloche. Au mot famille, le sourire de Madenn disparaît, et je fronce légèrement les sourcils avant de finalement lui demander :
- C'est peut être indiscret et tu n'es pas obligé de me répondre, mais pourquoi veux-tu partir de chez toi?
Tiine

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Avec Dane

Dane ris légèrement face à mon excitation. En même temps, je ne connais personne qui ai approché de si près un prince, et encore moins qui ai l'honneur de l'entraîner ! Dane a bien remarqué que mon comportement a changé depuis qu'il a prononcé le prénom du Prince. Mes joues ont pris une teinte rosée et un petit bégaiement a pris possession de ma bouche. Je n'y peux rien, la vision du Prince dans ma tête m'émoustille. Dane me dit alors d'un air un peu moqueur une chose qui me fait rougir et balbutier de plus belle, comme s'il avait touché une corde sensible.
- Qu-Quoi ? Oh non non non ! Enfin si...je veux dire. Mais je...en même temps on se demande à qui il ne fait pas d'effet non ? Demande-je en riant nerveusement.
Parce qu'il est terriblement séduisant, tout le monde devrait être sous le charme de cet homme bon sang !

Okay, j'en fais peut être un peu trop...Ou pas.

Alors que la discussion prend une tournure plus sombre mais non moins intéressante, je demande à Dane ce qui lui arriverait s'il venait à désobéir aux ordres de ses supérieurs. Il m'évoque alors plusieurs possibilités, dont la plus terrible reste l'exécution. J'en ai presque la chair de poule. L'armée peut être noble et sage, mais elle reste froide et stricte sur certains sujets, dont la trahison.
- Je l'espère aussi, ce n'est pas une situation que l'on rencontre tout les jours. Et puis cette histoire a servi d'avertissement, alors je ne pense pas qu'il y aura d'autres cas comme celui-ci, ou alors les concernés ont intérêt à bien se cacher.

Lorsque le sujet de discussion revient sur la famille, je suis à la fois touchée par l'amour que Dane porte à sa mère et d'un autre côté j'en suis presque jalouse à vrai dire. Je ne suis pas très proche de la mienne. En vérité, depuis le jour de la tragédie familiale, notre famille s'est brisée et cela s'est ressenti au sein des relations que l'on avait entre frères et sœurs. Mes deux frères aujourd'hui disparus étaient ceux dont j'étais le plus proche. Je les affectionnais beaucoup...et ils me le rendaient en retour. Ils faisaient un milliard de c*nneries chaque jour et lorsqu'ils avaient vraiment dépassés les bornes, ils venaient me trouver pour essayer de racheter leurs bêtises.

Dane remarque une nouvelle fois mon changement d'attitude soudain. Il me demande pourquoi je désire partir de chez moi, en m'informant que je ne suis pas obligée de répondre à cette question indiscrète.
Je serre mon verre en face de moi, réfléchissant sur le fait que j'étais moi-même complètement paumée.
Puis-je vraiment me confier à cet inconnu que je viens de rencontrer ? Mais ce n'est pas un inconnu. Plus maintenant. Cet homme m'a proposé son toit pour m'abriter du danger dehors, il ne m'as pas mal jugé lorsque je lui ai appris d'où je venais, a accepté de répondre à mes questions sur l'armée et les plus noirs aspects de cette dernière alors qu'il en est le premier témoin. Je crois que j'ai répondu moi-même à ma question. Si ce gars m'a bien prouvé une chose depuis que je l'ai rencontré, c'est que ce n'est pas quelqu'un de mauvais.
Je ferme mes yeux en inspirant et expirant. Évoquer le sujet un peu sensible qu'est ma famille induit toujours une douleur dans ma poitrine, comme si quelqu'un me pinçait le cœur et y plantait une aiguille. C'est une sensation très désagréable...
Rares sont ceux avec qui je parle de ma famille. Parmi eux on peut retrouver Julia et Zhihui seulement.

Un silence de plusieurs secondes s'est installé lorsque je décide de rouvrir mes paupières. Autant commencer par le commencement :
- Pour une raison personnelle et dont la cause m'échappe encore à ce jour, mon père nous a toujours interdit d'utiliser notre maîtrise de la terre. Que ce soit au travail ou pour nos loisirs, il ne veut même pas en entendre parler.
La douleur à ma poitrine s'accentue lorsque je continue mon récit.
- Et puis un jour, il s'est passé quelque chose de terrible au sein de notre famille...et je crois que mon père éprouve beaucoup de rancœur à ce sujet.
Je sais qu'au fond de lui, le patriarche en veut à mes frères d'avoir été si irresponsables, mais il en souffre encore beaucoup aujourd'hui, comme nous tous.
- Depuis ce jour, il a été encore plus strict sur tout. Le travail, notre éducation, et surtout l'interdiction ultime. Mais de mon côté, je savais que je ne pouvais pas renoncer à ma maîtrise, sinon ça aurait tué une partie de moi...
Un discret sourire vient se poser sur mon visage, mais ce dernier est de courte durée.
- Et puis j'ai rencontré Julia, la fille qui vit près de chez toi. Elle a accepté de m'enseigner ce qu'elle savait sur la maîtrise de la terre et de m'entraîner en secret. C'est pour ça que l'on se croise parfois toi et moi.
Mon regard qui jusqu'alors était posé sur le verre vide en face de moi je dirige vers Dane.
- Je veux partir de la ferme parce que là-bas je ne suis pas vraiment moi. J'y suis malheureuse car je cache une chose que tout le monde dans le royaume possède et utilise, mais qui nous ai interdite. Mais si je pars, cela fera beaucoup plus de travail pour les autres. Et mes plus jeunes frères et sœurs se tueront à la tâche juste parce que égoïstement, j'ai choisi de partir de mon côté.
naji2807

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Dane Colten
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La réaction de Madenn me fait largement sourire, et même rire. Le Prince fait de l'effet à de nombreuses jeunes filles à Calpe, et apparemment elle en fait partie. Ce qui me fait rire surtout, c'est que je me demande si le Prince Armaël s'en rend compte. Pour le connaître un peu, j'ai l'impression qu'il est assez humble malgré son titre, et je ne sais pas si il s'imagine vraiment que tant de jeunes filles rêvent de lui en secret. Enfin je n'insinue pas que Madenn va jusqu'à rêver de lui la nuit... mais disons que je me doute que d'autres jeunes filles le font sûrement.
Madenn rit nerveusement quand je lui fais remarquer son malaise à l'évocation du prince, et je trouve sa réaction encore plus amusante. Je hausse légèrement les épaules et réponds en souriant, les mains levées :
- Je n'ai rien à redire, tu as le droit de le trouver charmant. Je dois t'avouer que de mon côté, j'ai rarement ce genre de pensées vis-à-vis du Prince Armaël, mais chacun fais ce qu'il veut, je ne peux m'empêcher de dire, légèrement moqueur.
En vérité, je la comprends, tout simplement parce que certaines filles qui étaient avec moi à Ovika ont été vertes de jalousie en apprenant que j'allais côtoyer le Prince Armaël alors qu'elles allaient simplement rester là à s'entraîner.
Le sujet devient cependant beaucoup moins amusant quand nous évoquons la mort et plus exactement la mort que les soldats infligent à leur ennemis mais aussi parfois, comme le rappelle Madenn dans un histoire que je connais bien, la mort qu'ils infligent à ceux qui trahissent Calpe. Malgré cela, je n'aurai certainement pas pu mettre à mort cette pauvre femme, ç'aurait été au dessus de mes forces, ordre ou pas. L'éducation de ma mère ne m'ait pas complètement passée au travers, et cette femme n'avait rien fait d'autre en dehors du fait d'aimer la mauvaise personne, ce geste ne méritait pas la mort.
- J'espère que tu as raison. Le mieux resterait que chacun respecte simplement les règles.
Je me demande pourquoi Madenn veut partir, elle n'a pas l'air très sûre d'elle, et bien que ce soit une question très personnelle, je me permets de l'interroger, lui demandant ce qui la pousse à partir de chez elle. Elle ferme les yeux, et je me demande si je ne suis pas allé trop loin, je n'aurai peut être pas dû lui poser une question si personnelle. Je reste silencieux, attendant de voir si elle va me rabrouer ou répondre à ma question. Finalement, c'est la deuxième option qui a l'air d'être la bonne, puisqu'elle entame un long récit. Je la laisse développer sans rien dire, la laissant aller au bout sans réagir et l'écoutant simplement. Plusieurs émotions passent sur son visage sans qu'elle ne me regarde jamais, jusqu'à la toute fin. C'est une longue histoire qu'elle m'a confiée, son histoire, l'histoire de sa vie et de sa famille. Je ne veux pas la juger, pourtant intérieurement, je ne peux m'empêcher de trouver abominable que son père ait refusé qu'ils utilisent leur maîtrise de la terre, pour moi ce serait inconcevable...
- Je...
- Si la seule chose qui te pousse à rester chez toi c'est la culpabilité que tu pourrais ressortir en partant, alors c'est qu'il faut partir.
Je lève les yeux brusquement pour découvrir ma mère, adossée à l'embrasure de la porte de la cuisine, sa tasse de café à la main. Je lui jette un regard qui signifie "Tu ne pouvais pas prévenir au lieu d'apparaître comme ça". J'espère que Madenn ne va pas se sentir gênée que ma mère ait entendu. Celle-ci prend enfin un air confus et lève sa tasse de café comme un bouclier :
- Le café froid c'est bien moins bon que le café chaud... Je serai bien entrée plus tôt, mais je n'avais pas envie de te couper, dit-elle à Madenn. Je me doute que tu n'avais pas forcément envie que j'entende tout ça, même si j'ai du mal à voir en quoi mon fils est un bon confident.
- Merci ça fait toujours plaisir, je ronchonne.
- En tous cas je reste sur ce que j'ai dit, si seule la culpabilité te retiens, alors pars. Si tu tiens vraiment à rester parce que tu les aimes et qu'ils te manqueront trop si tu t'en vas, alors restes, mais si il n'y a que de la culpabilité et la peur d'avoir des remords, alors vas-y. Sinon, tu auras des regrets, et tu te sentiras peut être coupable aussi.
Tiine

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Avec Dane

Dane continue à se moquer gentiment de moi au sujet du Prince Armaël, il n'est pas bien bête et a vu que mon teint avait pris une toute autre expression depuis que nous parlions de lui. Je continue de rire à ses propos.
- Eh bien oui j'assume, je le trouve très beau, dis-je en riant légèrement.
Je reprends alors de façon plus posée mais non moins sans une certaine allégresse.
- Tu sais que je l'ai déjà vu moi aussi ? Il vient parfois dans la périphérie pour rendre visite aux habitants. Il est très humble comme Prince.

Je suis sûre qu'il doit fréquenter les plus belles femmes du royaume. Mais après tout, on a bien le droit de rêver non ?

Nous finissons ensuite sur un sujet de conservation un peu plus sombre. Nous parlons de la trahison et des répercussions, aussi sévères soient-elles, que peut entraîner un tel acte. Je raconte alors à Dane une histoire que ma mère m'a toujours raconté pour me mettre en garde sur mes choix relationnels. Dane m'avoue qu'à la place des soldats, il n'aurait pas pu exécuter cette femme. Je suis d'un côté rassurée car cela me montre que ce n'est pas un soldat qui suit aveuglément les ordres qu'on lui donne sans se poser de questions. C'est le premier soldat avec qui j'ai une aussi longue conversation et ce qu'il me raconte sur son métier très différent du tableau que ma famille en a dépeint. Mes parents ont toujours voué un certain froid et mépris à l'égard des militaires. Mais je suis contente qu'ils se soient trompés. Sinon c'est qu'ils auraient eu raison sur ma vision du monde, qui est très différente de la leur. Si je devais écouter leur conseils et ordres à la lettre, il y a bien longtemps que je serais devenue comme mes autres frères et sœurs : obéissants mais profondément malheureux car ils savent au fond d'eux qu'ils étouffent leur personnalité.
Dane me dit que le mieux serait que chacun respecte les règles. Je fronce les sourcils et affichent un sourire malicieux.
- Les règles sont faîtes pour être transgressée, non ? Tant qu'il y aura des règles, il y aura des gens pour les enfreindre, que ce soit intentionnellement ou pas.

J'en veux pour preuve mon cas. La règle qui m'a toujours été fixée me détruisait de l'intérieur. La règle que je ne devais pas utiliser ma maîtrise de la terre. Mais je suis une calpienne, et de ce fait, je suis naturellement un maître de la terre. M'interdire d'utiliser ce je suis nativement capable de faire, ce que je veux faire pour me sentir vivante, c'est revenir à vouloir tuer une partie de moi-même. Certaines personnes, comme mes frères et sœurs, ont choisi de refouler en eux ce don. Ce n'est pas mon cas. Enfreindre cette règle m'a permis de revivre.

Dane me questionne sur mon choix de partir de chez moi. J'hésite alors à lui révéler mes véritables intentions ou bien à choisir une fois de plus la voie du mensonge. Ce sera finalement le premier choix qui aura pris le dessus sur le doute. Je me mets alors à raconter à Dane les raisons de mon hésitations à partir de la ferme familiale. Il écoute attentivement, sans m'arrêter dans mon monologue. Bien que je lui ai pas précisé la nature du drame familiale, une douleur bien connue s'empare de ma poitrine. C'est la douleur du deuil qui refait surface de temps à autre.
Lorsque mon récit est fini, je vois que Dane n'a pas les mots pour me conseiller. Il essaye, mais à peine a-t-il le temps de sortir un son de sa bouche que la voix de Jaccintha arrive à mes oreilles. Elle est adossée à la porte de la cuisine et a apparemment tout entendu sur ce que je viens de raconter. Je me lève d'un bon et ne peux contrôler le regard enflammé que je lui jette. C'était un moment de vulnérabilité dans lequel j'ai choisi de confier mes doutes à Dane. L'apparition subite de Jaccintha me laisse une impression de traîtrise. Elle est là depuis longtemps à nous écouter ? Visiblement c'est le cas, car elle m'avoue qu'elle ne voulait pas me couper dans mon discours. Elle ajoute qu'elle ne voit pas en quoi Dane est un bon confident. Ce dernier grogne ironiquement à cette remarque.
Je ne sais pas pourquoi je suis en colère contre elle. Mais je ne peux pas contrôler ce feu qui brûle en moi à cet instant.Vous avez déjà surpris un animal dans un moment d'intimité avec ses petits ? Si oui, avez-vous également vu l'expression de fureur se dessiner sur son visage lorsqu'il se rend compte que vous les épier à son insu ?
C'est exactement ce que je ressens en ce moment. Bien que le parallèle soit un peu fort. Dane n'est qu'une nouvelle connaissance, mais j'avais suffisamment confiance en lui à cet instant pour lui révéler quelque chose de moi. Et bien qu'il ne soit pas responsable de l'intrusion de sa mère, je n'arrive pas à m'empêcher d'éprouver également de la colère à son égard.
- En tous cas je reste sur ce que j'ai dit, si seule la culpabilité te retiens, alors pars. Si tu tiens vraiment à rester parce que tu les aimes et qu'ils te manqueront trop si tu t'en vas, alors restes, mais si il n'y a que de la culpabilité et la peur d'avoir des remords, alors vas-y. Sinon, tu auras des regrets, et tu te sentiras peut être coupable aussi.
Les mots de Jaccintha atténuent bizarrement mon sentiment, bien que ce dernier soit encore très intense.
Ce n'est pas eux qui me manqueront le plus, pense-je très fort. Ce sont ces deux idiots qui me manque terriblement.
Je continue de regarder Jaccintha, sans ciller.
- Et vous, avez-vous déjà pris une mauvaise décision en pensant que c'était la bonne ?

La question, posée je le conçois de manière insolente, fait écho à ce qu'elle me vient de me conseiller. Saurais-je saisir cette opportunité en pensant que c'était le bon choix ? Mes frères aussi ont voulu prendre cette décision, de s'assumer tels qu'ils étaient. Et maintenant ils sont morts.
naji2807

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Dane Colten
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A la tête que fait Madenn quand j'évoque le Prince Armaël, je ne peux m'empêcher de rire. Je suis sûr qu'elle n'est pas la seule jeune fille à rougir à l'évocation ou à la vue du Prince, et il est vrai qu'il est bel homme... et Prince par dessus le marché, il est évident que toutes les jeunes filles craquent facilement. Pourtant je n'ai pas l'impression qu'il en joue, ni même que ça lui fasse réellement de l'effet en réalité. En tous cas je trouve ça bien qu'il n'en profite pas, et qu'il reste humble bien qu'il n'y soit pas du tout forcé.
- Oui je sais qu'il va parfois à la rencontre du peuple, c'est vraiment un bon Prince je trouve, proche du peuple, je pense qu'il ferait un bon roi.
Mais bien sûr, ce n'est pas comme ça que les choses se passent, le roi sera celui des deux Princes qui recevra le don de la maîtrise du Métal. Et si c'est le Prince Dune... eh bien je suis sûr que lui aussi fera un bon Prince, il est simplement encore un peu jeune.
La conversation dévie sur un sujet bien moins joyeux, et j'explique à Madenn que je ne pourrais pas simplement exécuter quelqu'un pour ses choix amoureux. Je ne suis pas du genre à désobéir à mes supérieurs, mais je pense simplement que je ne pourrais pas vivre après avoir fait une telle chose. J'explique à Madenn qu'il serait plus simple que tout le monde suive les règles qui ont été imposé, et sa réponse me fait froncer les sourcils. Je ne suis pas d'accord avec elle sur ce point, j'ai toujours très scrupuleusement suivi les règles, si on omet la fois où ma mère m'a hurlé dessus en m'interdisant de m'engager dans l'Armée.
- Je ne suis pas d'accord avec toi, les règles sont justes et faites pour être respectées. Si l'on est pas d'accord avec elles et qu'on ne les trouve pas juste, il est toujours possible de les discuter, mais la plupart des règles sont faites pour protéger le peuple.
Mais je dois admettre que les règles que les parents de Madenn lui ont imposé me dépasse. Ne pas avoir le droit d'utiliser ou de travailler sa maîtrise, c'est comme emprisonner une partie de soi, l'empêcher de s'exprimer...
Madenn m'explique son histoire, et je vois bien que c'est difficile pour elle. Quand elle termine, je me retrouve un peu bête, je ne sais pas quoi lui répondre, et quand j'ouvre la bouche pour tenter quelque chose, je suis interrompu par la voix de ma mère, qui me surprend, mais sans doute moins qu'elle ne surprend Madenn. Celle-ci se lève, visiblement furieuse d'avoir été surprise dans une position si vulnérable. Ma mère me lance une pique, car je ne suis pas selon elle un peu bon confident, et je grommelle, mais en vérité, elle n'a peut être pas tord, car contrairement à elle, je n'aurai pas su quoi répondre à Madenn...
Ma mère ne se dépare pas de son attitude nonchalante, et reprend ce qu'elle disait, conseillant à Madenn de jauger son manque et sa culpabilité. Madenn semble moins en colère, mais elle pose une question à ma mère, et celle-ci se retrouve soudain plongée dans ses pensées. Elle garde le silence plusieurs secondes, peut être une ou deux longues minutes, pendant lesquelles je l'observe en me demandant sincèrement à quoi elle pense. Finalement elle relève la tête, regarde Madenn, ouvre la bouche, puis son regard glisse vers moi, et elle la referme résolument.
Qu'allait-elle dire? Pourquoi ne le dit-elle pas? Est-ce de ma faute? Allait-elle simplement dire à Madenn qu'elle regrettait de s'être disputée avec moi à propos de l'Armée? Ou bien est-ce autre chose?
Je pousse un soupir et lâche :
- Allez crache le morceau, on voit bien que tu allais dire quelque chose.
Elle me jette un regard courroucé.
- Déjà tu n'en sais rien, et ensuite ce ne sont pas tes affaires.
Je pousse un nouveau soupir tandis qu'elle se tourne vers Madenn, toujours un peu irritée, et surtout, visiblement déstabilisée. On dirait qu'elle est encore perdue dans ses pensées, mais elle répond tout de même, se contentant de rester vague :
- Tout le monde prend des décisions plus au moins mauvaises dans sa vie, le tout est de ne pas avoir trop de regrets.
Tiine

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Avec Dane

Dane confirme que le Prince Armaël est quelqu'un d'honorable et qu'il ferait un bon roi. En même temps, je suis sûre qu'il a toutes les qualités requises pour cela.
Bon, je pense qu'on en a fini avec ce sujet qui m'a fait suffisamment rougir pour aujourd'hui. Un peu plus et c'était sûr que de la fumée allait sortir de mes oreilles !

Le sujet de conversation dérive sur le respect des règles et on dirait bien que Dane en est un fervent défenseur. Il n'a pas apprécié que j'affirme que les lois sont faîtes pour être transgressées. Je suis trop têtue pour respecter les règles à la lettre. Si je les juge inutiles, alors je ne les respecte pas et puis c'est tout !
- En général, ceux qui posent les règles ne donnent pas trop l'occasion d'en discuter autour d'un thé...et puis, je sais bien que les règles ont pour première vocation de protéger le peuple, mais parfois leur application restent à désirer.
Si on prend pour exemple d'histoire tragique que je viens de raconter à Dane, en quoi tuer cette femme a-t-il permis de protéger le peuple ? Qu'on ne vienne pas me dire qu'ils complotaient contre le royaume, c'est faux et tout le monde le sait.

Peu après avoir raconter à Dane les raisons de mon désir de partir de chez moi, nous sommes interrompus par sa mère, Jaccintha. Apparemment, le café froid n'a pas l'air de lui convenir. Ça se comprend en même temps, c'est dégueulasse le café froid. Mais le fait de savoir que quelqu'un a écouté une conversation à laquelle il n'a pas été convié (encore plus sachant ce dont il s'agissait) me rend dans une colère que j'ai du mal à contrôler. Et bien que les mots de Jaccintha appaise légèrement ce sentiment, je ne peux pas m'empêcher de lancer à cette dernière un regard noir. Elle me dit qu'il ne faut pas que ma culpabilité m'empêche de partir car cela pourrait entraîner de profonds regrets. Mais et si justement je regrettais cette décision ? J'en viens à demander à Jaccintha s'il lui est déjà arrivée de prendre une mauvaise décision pensant que c'était la bonne. Je m'attendais à ce que la mère de Dane réponde tu tac-au-tac que cela ne me regardais pas et qu'il ne s'agissait pas d'elle, mais au lieu de ça, la femme a l'air tout à coup bien songeuse. Deux minutes de silence prennent fin lorsqu'elle ouvre la bouche en relevant sa tête dans ma direction, mais ses lèvres se referment lorsque son regard se pose finalement sur son fils, sans qu'elle ne prononce un mot. Pense-t-elle quelque chose en rapport avec son fils et son choix de faire partie de l'armée ? Impossible de savoir. Dane a l'air d'être aussi curieux que moi au vu de ce comportement. Il demande alors à sa mère de dire ce qu'elle pense, mais cette dernière le rembarre d'une façon assez comique malgré la situation sérieuse. C'est étrange, Jaccintha ne se comporte pas du tout de la même manière que tout à l'heure... Peut être qu'elle est comme ça dans la vie de tout les jours ? Calme et penseuse... Elle se tourne une nouvelle fois vers moi et me répond que tout le monde prend des décisions mauvaises dans la vie mais que le secret est de ne pas trop avoir de regrets. Le mot « regrets » fait disparaître un peu plus la colère qui prenait possession de mon cœur. Des regrets j'en ai beaucoup...

Je regrette de n'avoir pas suffisamment fait attention à mes frères...à les prévenir que la maîtrise de la terre pouvait se retourner contre nous. Mais je ne le savais pas à l'époque...
Je regrette de ne pas avoir eu suffisamment de force pour dégager d'un coup de maîtrise ces maudits rochers qui écrasaient les dépouilles de mes frères.
Et je regrette de ne pas avoir assez de courage pour tenir tête à mon père pour lui dire ce que je pense de ses règles et lui montrer ce dont je suis réellement capable.

Je retombe sur ma chaise et me prend la tête dans les mains.
- Il faut que je le fasse...il faut que je trouve le courage de le faire...mais comment ?
Tally

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

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Avec Ysobel Rosewood (Melemele14)


Je suis en vie ! La voix du Capitaine Rosewood me tire de la torpeur dans laquelle j'étais plongée pendant les deux dernières secondes. Bigre, j'ai bien cru que j'allais y passer. Je ne dois pas laisser la chaleur et la fatigue me déconcentrer. Surtout pas maintenant que la situation est si critique. Je parviens à intercepter des bribes de ce que me dit le Capitaine, assez pour comprendre ses intentions.
Je n'entend définitivement plus rien lorsqu'une alarme s'enclenche et vient résonner à mes oreilles. Je hoche la tête et commence à manipuler l'air autour de nous pour repousser la poussière et les plus petits débris pendant que Ysobel nous dégage un chemin sûr. La structure du bâtiment est plus fragile que jamais. La façade ne cesse de s'effriter et de s’effondrer derrière nous. Je crains soudain que nous n'arrivions pas à l'extérieur avant. Sans plus attendre, j'attrapais le bras de la caplienne et la tirais vers moi.

- Acrochez-vous et retenez votre souffle !

Je projette mon énergie autour de nous pour créer une bulle de vide afin de réduire tout frottement et d'augmenter considérablement notre vitesse. En moins de cinq secondes, nous avons traversé notre prison de pierre pour enfin retrouver l'air libre. Je rétablis immédiatement l'oxygène autour de nous pour pouvoir respirer convenablement. La tête me tourne légèrement à cause de la pression et de la vitesse, mais cela passe rapidement. Je prend une grande inspiration et me tourne vers le Capitaine Rosewood pour vérifier son état. Je sais que la sensation peut être atroce pour ceux qui n'ont pas été entraînés à vivre ce genre d'expérience.

- Je suis navré pour cette petite course Capitaine, j'ai pensé que c'était le meilleur moyen de sortir d'ici au plus vite , je m'excuse avec un sourire contrit.

Je suis soulagée lorsque je constate que beaucoup de soldats sont déjà dehors, et se rendent utiles de manière ordonnée comme seule l'armée Orsienne sait le faire. L'un d'eux nous approche alors d'un pas vif, le visage et les vêtements couvert de poussière, et nous salut respectueusement, le souffle court.

- Capitaine Rosewood, Lieutenant Oswald, tous les soldats doivent se rendre sur la place principale, ordres des généraux.
naji2807

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Dane Colten
Né le 2 Octobre, 28 ans, Calpien
Niveau 3 (début) en maîtrise de la Terre

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Je ne suis vraiment pas d'accord avec Madenn concernant le respect des lois. Pour elle, les lois peuvent être transgressées, mais je ne suis pas de cet avis, pour moi, les règles sont bien faites en règles générale, elles sont là pour protéger le peuple, et éviter des débordements qui pourraient être dangereux. Je peux cependant comprendre ce qu'elle dit sur le fait que les règles ne soient pas toujours discutables.
- Certes... Le mieux reste pourtant de les respecter. Ceux qui ont mis en place ces règles ont leur raison, je ne pense pas que ce soit décidé de manière arbitraire, au contraire, la plupart des règles mises en place sont bien réfléchies.
Mais il est vrai que je comprends un peu mieux le point de vue de Madenn quand elle explique son histoire personnelle. Ne pas avoir le droit de pratiquer sa maîtrise... Ce doit être affreusement dur à réprimer tout de même. Mais là encore il y a peut être des raisons, ses parents ont certainement eu une expérience personnelle qui les a poussé à ne pas vouloir que leurs enfants puissent maîtriser la terre. Comme ma mère sans doute, qui a peut être eu une histoire particulière avec l'Armée, sans que j'en sache vraiment plus.
Ma mère qui arrive d'ailleurs pile au bon moment, évidemment, et qui a visiblement tout entendu de l'histoire de Madenn. Et si celle-ci est d'abord visiblement énervé de l'intervention de ma mère, sa colère se calme quand ma génitrice poursuis en expliquant à Madenn qu'elle ne doit pas avoir de regrets.
Notre invitée pose alors une question qui plonge ma mère dans une intense et longue réflexion, ce qui me paraît très étrange, mais ce qui l'est encore plus, c'est l'attitude qu'elle a soudain quand, ouvrant la bouche pour répondre, elle la referme soudainement en posant les yeux sur moi. Je suis complètement perdu, et je lui dis de cracher le morceau car il est évident qu'elle a quelque chose à dire, mais elle me rabroue une peu sèchement et répond très vaguement à Madenn.
Celle-ci semble aussi un peu perdue dans ses pensées, puis se rassoit finalement, décidée et pourtant encore hésitante.
Ma mère prend une chaise et va s'asseoir à côté d'elle, se tournant vers notre invité de sorte à l'avoir en face. J'ai l'impression d'être un peu exclu de cette conversation, mais en même temps, je ne sais pas quoi dire, contrairement à ma génitrice qui répond :
- Il faut déjà que tu t'organises, un départ ça ne se prévoit pas comme ça. Il faut que tu saches où tu vas aller quand tu partiras de chez tes parents.
- Elle n'a qu'à venir ici, je dis ayant enfin l'impression de servir à quelque chose.
Ma mère hoche la tête mais reprend :
- Tu as peut être déjà une autre idée, mais sinon sache qu'ici ça peut être une solution, même juste sur le court terme. En tous cas l'important c'est que tu t'organises, que tu ne partes pas juste sur un coup de tête, sinon ça ne fonctionnera pas.
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Avec Dane

Oula, je crois que j'ai touché un point sensible lorsque j'ai commencé à critiquer le respect des règles. Dane semble être un poil psychorigide à ce sujet. J'ai bien conscience que les lois ont été établies pour la sécurité du peuple et pour son bien être, mais il ne faut pas oublier le fait que nous sommes dans une monarchie, et de ce fait, le peuple n'a pas vraiment son mot à dire sur les lois. Dane ne réfute pas d'ailleurs ce que je viens de dire, mais reste inébranlable sur le fait qu'il faut respecter les règles. Je hausse des épaules à la suite de sa dernière phrase, ne voyant pas quoi ajouter. Si je commence à le contredire, ce sera un débat sans fin, d'autant que je ne suis pas non plus l'exemple de la parfaite rebelle. Disons juste que parfois détourner certaines règles m'amuse.
Je regarde Dane et me demande si c'est son appartenance à l'armée qui l'a influencé sur son culte du règlement, ou bien s'il l'avait-il déjà avant ?
Je ne sais pas si Jaccintha a cette vision des choses elle aussi, elle a l'air si différente de son fils...
Elle vient d'arriver dans la pièce et m'a avoué avoir entendu notre conversation. Si la colère m'a prise au départ, cette dernière s'est évanouie suite aux paroles de Jaccintha, laissant place à la confusion et au doute. Encore et toujours du doute et de l'hésitation. Ce qui me rend folle car je ne suis pas du genre très réfléchie en ce qui concerne mes actions et pensées au quotidien. J'aime foncer, ne pas perdre de temps à trop réfléchir. Du genre impulsive quoi. Mais bon depuis quelques temps, l'impulsivité à laisser sa place à l'hésitation. Cette ambivalence au fond de moi me rends confuse.
Après m'être affalée sur la chaise, la tête plongée dans mes mains. J'entends Jaccintha s'assoir à mes côtés et se tourner vers moi. Elle me dit d'une voix à la fois douce et affirmée qu'il faut que je m'organise si je décide de partir. Il faut que je sache où aller, mais où ? Chez Julia ? C'est une possibilité, il faudrait que je lui en parle. Mais je ne peux pas compter sur les autres indéfiniment... C'est à ce moment que Dane propose de m'installer chez eux. Ma tête sort alors de son cocon pour les regarder tout les deux d'un air surpris. Jaccintha approuve les dires de son fils en précisant que cela peut être juste pour du court terme. Je suis touchée par l'altruisme dont font preuve ces personnes. Un sourire ému vient illuminer mon visage.
- Vous êtes si gentils tout les deux...alors qu'on vient à peine de se rencontrer...merci de vouloir m'aider. Je connais quelqu'un qui accepterait peut être de m'héberger pour un temps, mais elle vit chez sa mère elle doit donc lui demander la permission avant. J'ai suffisamment abusé de votre hospitalité.
Je replonge dans mes pensées avant de reprendre la parole.
- Et puis, je pense qu'il n'est pas difficile de trouver un travail et un logement dans la capitale, n'est-ce-pas ?
Ils ont l'air d'habiter ici depuis un bon moment déjà. Je pense qu'ils sauront me conseiller.
naji2807

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par naji2807 »

Dane Colten
Né le 2 Octobre, 28 ans, Calpien
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Madenn n'ajoute rien sur le respect des règles, se contentant de hausser les épaules. C'est une notion importante pour moi, notamment dans mon métier, où j'ai appris que les règles ont un sens, qu'elles servent à protéger le peuple, à garantir la sécurité de tous. Elles peuvent paraître injustes, mais elles n'ont pas pour but d'être justes, seulement d'être efficaces pour protéger le plus de gens possibles.
Quand ma mère revient, c'est évidemment au mauvais moment... Je m'attends à ce que Madenn soit plus énervée que cela d'avoir été surprise en pleine confession, mais ma mère trouve les mots justes, des mots que je n'aurai pas trouver moi-même. D'un côté je suis content que quelqu'un réponde aux questionnements de Madenn, car je n'aurai certainement pas réussi à le faire, mais de l'autre, ça m'agace de voir ma génitrice jouer à la grande sage qui sait tout... Je me sens d'autant plus inutile dans cette affaire.
Ma mère s'assoit à côté de Madenn, qui s'est prise la tête dans les mains, et essaie de l'aider à y voir plus clair, expliquant qu'il faut qu'elle sache déjà où aller une fois qu'elle aura quitter sa famille. Là encore, je me dis que je n'aurai jamais trouvé un tel conseil à donner... J'aurai sans doute conseiller à Madenn de partir simplement si elle le voulait, ou de rester et de se faire à la situation... Néanmoins, l'idée de ma mère m'en donne une à moi aussi, et je propose que l'on accueil Madenn chez nous, ce qui fait relever la tête de cette dernière, qui nous regarde d'un air surpris tandis que ma génitrice hoche la tête en signe d'acquiescement, ajoutant que c'est possible. Madenn en semble émue et sa réponse me fait sourire mais je hausse les épaules et réponds :
- Sincèrement, ça ne nous dérange pas, et puis tu pourras faire tampon entre nous, je plaisante.
Ma mère me lance un regard mi-énervée mi-amusée, mais répond tout de même amèrement, à mon encontre :
- Oh ça ne devrait pas poser trop de problème vu que tu n'es jamais là.
Je lève les yeux au ciel, mais reporte mon attention sur Madenn qui nous pose une question. Je secoue la tête avant de m'arrêter et de répondre :
- En temps normal non, mais avec ce qui vient de se passer... Qui c'est quelles seront les conséquences des événements d'aujourd'hui...
- Dans tous les cas, tu pourras rester ici si tu le souhaites, et puis peut être que je pourrais te trouver quelque chose au laboratoire, un poste d’assistante... si tant est que je retourne un jour travailler...
Les yeux de ma mère se perdent à nouveau dans le vague et ses doigts se crispent sur sa tasse de café toujours froid. La peine que je lis dans ses yeux me fait mal au coeur, je sais combien elle aime son travaille. Avec un sourire triste, je tente d'être optimiste :
- Ils répareront vite les dégâts et tu pourras retourner travailler j'en suis sûr.
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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par melemele14 »

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Avec Shael Oswald (Tally)


Nous progressons lentement, mais sûrement. Enfin c'est ce que j'essaie de me dire pour éviter de paniquer. Si je panique, c'est fini, et je le sais. Donc je me dis que même si nous progressons lentement et que les murs continuent à s'effondrer autour de nous, nous avançons. On se rassure comme on peu.

Je n'ai cependant pas le temps de me poser la question plus longtemps, car le Lieutenant Oswald me prend par le bras et je me retourne pour la regarder. Elle me dit quelque chose que je ne comprends pas, mais je la vois se concentrer et retenir sa respiration, et il ne me faut qu'une seule seconde pour comprendre ce qu'elle veut faire.

Gabriel m'a une fois fait expérimenter cette technique, et je peux vous dire une chose : Je ne l'ai plus laissé me toucher pendant une semaine après ça. C'est déjà horrible de se trouver dans une bulle de vide, sans pouvoir respirer, mais alors quand vous êtes un Maître de la Terre, et que vos pieds ne touchent littéralement plus le sol, je peux vous dire que c'est la pire sensation du monde, vous vous sentez complètement... Impuissant.

Alors que l'air se rétablit autour de nous, je m'accroche à Shael pour ne pas flancher. Je prends une grande inspiration et ferme les yeux, profitant de sentir la terre ferme sous mes pieds.

Bord*l !

Je me laisse respirer encore une seconde, puis me redresse, repousse mes cheveux en arrière et regarde Shael, qui s'excuse. De quoi donc ? De nous avoir sauvé la vie ?

Veuillez excuser mon manque de politesse Lieutenant, ce n'est pas vraiment une expérience agréable que je viens de vivre. Et inutile de vous excuser, vous avez fait ce qu'il fallait pour nous mettre à l'abri, je vous remercie grandement pour cela d'ailleurs, lui dis-je avec un léger sourire.

Un soldat se dirige alors vers nous pour nous informer de l'ordre donner par le conseil des Généraux. Je hoche la tête, et lui indique qu'il peut disposer.

Eh bien mettons nous en route pour la colonne principale, Lieutenant. Nous ne voudrions pas faire attendre nos Généraux, et je ne tiens pas à rester sur cette colonne-ci plus longtemps que nécessaire. J'ai l'impression qu'elle ne tiendra plus très longtemps.

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Elsa-Vercellino

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KHAMSIN

Message par Elsa-Vercellino »

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× KHAMSIN ×

× VINGT-NEUF ANS ×

× NOMADE ×

× FÉMININ ×

× FACTION DES MOINES ×

× 23 OCTOBRE ×

× INCONNU, ORSA ×

× AMBIDEXTRE ×

× CÉLIBATAIRE ×

× PANSEXUELLE ×

× MAÎTRISE NIVEAU 3 ×


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« Amor vincit omnia. »

Ô combien il est difficile de conter sa propre histoire, quand le premier chapitre est si peu fourni. Je ne connaissais ni mon origine, ni mes parents biologiques, ni la raison de mon abandon. Bien sûr, des hypothèses pouvaient aisément être développées pour répondre à ces trois interrogations: je pouvais indéniablement maîtriser l'énergie de l'air, j'étais sans doute née à Orsa ; mes parents biologiques étaient donc des maîtres de l'air, ou au moins ma mère, et ils appartenaient probablement à l'Armée ; enfin, ils m'avaient abandonnée à la mort car ils avaient bien vite remarqué que mes yeux ne voyaient et ne verraient jamais rien, ce qui est probablement une honte pour un futur enfant-soldat. Je ne pourrais jamais vérifier ces hypothèses, mais elles étaient déjà inconsciemment validées dans mon esprit depuis longtemps. Mes parents m'avaient laissée dans une flaque, à une centaine de mètre de l'orée de la grande forêt. Je ne sais pas combien de temps j'étais restée dans cette flaque boueuse, le dos humide, mais pas très longtemps: un nouveau-né ne survivrait probablement pas plus d'une heure ou deux, sans eau, ni nourriture, chaleur ou protection dans une forêt inconnue. Les moines étaient encore surpris de la façon dont ils m'avaient trouvée, et ils me le disaient à chaque fois que l'histoire de mon arrivée était répétée: j'étais un nourrisson immobile, silencieux alors que les énormes gouttes du milieu de l'automne me tombaient dessus et glissaient sur ma peau blanche si caractéristique des rejetons d'Orsa, presque invisible dans le décor sombre de la forêt. Ce jour-là, les chasseurs-cueilleurs avaient dévié de leur trajectoire habituelle, bloquée par une panthère noire particulièrement énorme et féroce, gardant avec une attention prédatrice son territoire. La théorie du groupe était que le félin venait sans doute de mettre bas, et qu'elle serait paranoïaque pendant encore quelques jours - voire semaines - avant de laisser passer les moines dans son territoire à nouveau. J'étais tellement invisible, silencieuse dans la boue - dont le niveau ne cessait de monter avec les trombes d'eau qui tombaient de la voûte céleste depuis des heures - que l'un des chasseurs manqua de poser son pied sur ma minuscule jambe, et alla s'étaler sur le sol dans une tentative de m'esquiver au dernier moment. Après avoir craché le peu de terre qui s'était frayé un chemin dans sa bouche lors de sa chute, le jeune moine m'avait regardée étrangement pendant une ou deux secondes, avant de se ressaisir et de me soulever de ma flaque. J'étais mouillée de la tête aux pieds, j'étais sale et recouverte de boue, mais j'étais en vie. Ce jeune chasseur s'appelait Euros, et il me sauva la vie en m'enveloppant délicatement dans sa veste, avant de rentrer le plus vite possible à la Cité-mère, abandonnant le reste de son équipe sous la pluie.

Les premières semaines avaient été terribles: la fièvre brûlante s'était emparée du petit être que j'étais, une réponse normale mais violente à mon court séjour dans la forêt. Malgré la maladie, et mon état de fragilité important, les moines n'abandonnèrent pas: chaque jour, ils étaient présents, à tour de rôle dans l'infirmerie. A chaque fois que je recrachais une gorgée d'eau en pleurant, quelqu'un était là pour me calmer et me faire boire à nouveau. A chaque fois que je me mettais à trembler de froid malgré les couvertures, quelqu'un était là pour me frotter vigoureusement et me réchauffer à nouveau. Me nourrir était une tâche compliquée, puisque je refusais généralement de téter: au bout de deux semaines, j'acceptais finalement la mamelle d'une moine déjà chargée d'un autre nourrisson, à peine plus vieux que moi. Au bout d'un mois, la doyenne de la faction des moines, ainsi que Euros - qui était venu me voir presque tous les jours depuis mon arrivée - étaient arrivés de concert dans l'infirmerie. La femme qui me donnait le sein m'avait caressé la tête (où quelques mèches blondes apparaissaient déjà) doucement, avant de me reposer dans un berceau de bois tressé, me laissant seule avec la vieille femme et mon sauveur. Elle avait déposé ses doigts ridés mais apaisants, sur mon front encore chaud à cause du reste de fièvre, avant de les retirer.


« Elle vivra, c'est certain. Mais elle ne verra jamais non plus. » dit-elle calmement en se tournant vers le jeune moine, plus en retrait. « Il y a quelque chose que tu souhaiterais partager, Euros? »

« Comment va-t-elle réussir à s'adapter à notre monde si elle ne voit pas, Baba? » demanda-t-il avec un ton inquiet. « Il suffirait qu'elle échappe à notre attention pour cinq secondes, et toute chute serait fatale. »

« Allons, allons, ne parle pas de malheurs avant même qu'ils n'arrivent. » répondit la doyenne tout en se penchant de nouveau vers le berceau, caressant mes mèches blondes. « Il y a bien d'autres manières de voir qu'en utilisant ses yeux, pas vrai, ma petite Khamsin? »

C'est ainsi que j'avais reçu mon prénom, comme me l'avait raconté Euros, des années plus tard. Je ne connais pas son origine précise, je ne sais pas pourquoi Baba avait choisi ce prénom-là, mais je savais qu'il me convenait parfaitement. J'étais Khamsin de la Cité-mère, et c'était tout. J'avais grandi dans la grande tour qui formait notre cité, côtoyant rapidement la totalité des moines: nous n'étions pas nombreux, moins d'une cinquantaine, il était donc plutôt facile de se familiariser avec chacun. C'était une chance pour moi, puisque je fus bien vite capable de reconnaître tous les membres de mon entourage - proche ou plus éloigné - aux sons de leurs voix, ou alors à la façon dont ils marchaient ou bougeaient dans l'espace. Je faisais parfois une erreur ou deux sur l'identité de la personne, mais je m'en sortais plutôt bien. Vivre à la Cité-mère était aussi une chance: mon monde d'enfant était réduit à la grande tour où nous vivions, ainsi qu'aux nombreuses terrasses qui bordaient la grande bâtisse. En cinq années d'existence, je connaissais le moindre recoin tout aussi bien que n'importe quel enfant de la cité, et il m'était facile de me déplacer partout, même sans le voir. Je n'avais eu aucun mal à me faire plusieurs amis de mon âge non plus: jusqu'à douze ans, les jeunes moines n'avaient pas l'obligation d'assister à des cours sur la maîtrise de notre élément ou sur l'apprentissage spirituel ou théorique. Cela nous laissait donc beaucoup de temps pour jouer, pour escalader les vieux murs de la cité, ou encore pour préparer des dizaines et des dizaines de farces visant nos compagnons plus âgés - et beaucoup trop sérieux à mon goût. Mes deux partenaires les plus machiavéliques - dans le bon sens du terme, je vous rassure - étaient sans hésitation Zhihui et Cyrus, les jumeaux. Nous avions tous les trois le même âge, et il n'y a pas d'autres personnes sur cette planète que j'aurais pu considérer comme un frère et une sœur. Notre passe-temps favori consistait généralement à planifier des farces grandioses, dont la réalisation devait se faire avec précaution et précision. Certaines d'entre elles avaient échoué, tandis que d'autres avaient réussi avec succès: je me souviens encore de la tête de ce vieux sage lorsqu'un jet d'eau froide lui avait soudainement percuté le visage. J'avais encore plus ri, le jour où nous avions finalement réussi à faire peur aux parents de Cyrus et Zhihui: ils auraient pu trouver cette blague très drôle aussi, si, dans sa frayeur la mère des jumeaux n'avait pas renversé - et cassé, malheureusement - un vase de la famille. Les moines sont réputés pour leur calme et leur sang-froid, mais je crois bien que les jumeaux avaient écopé de la punition de leur vie... que nous avions bien vite esquivé, en s'échappant dans les couloirs sombres de la réserve.

« Aaaah! Il fait tout noir et on a pas pris de torche, je n'y vois rien! » s'était plaint Zhihui alors que nous avancions avec prudence dans un couloir vraiment très obscur - d'après Cyrus, je tiens à le préciser.

« Oh non! Quel cauchemar, pauvre de toi! » avais-je répondu avec un niveau de sarcasme maximal, alors que Cyrus étouffait un rire dans sa manche.

La vie avait continué de suivre son cours - nous étions sortis de ce couloir sombre, je vous rassure - et j'avais bien vite commencé à rencontrer les obstacles qu'une personne aveugle rencontre à un moment donné. "Aveugle", même le mot a une texture étrange dans ma bouche. Je pouvais me déplacer dans la Cité-mère... mais j'évitais de courir, ou de faire des acrobaties, et je n'étais jamais sortie de ce cocon. Je pouvais reconnaître les autres moines à la voix, ou en écoutant leurs déplacements... mais l'exercice était fatigant, répétitif, et je ne le faisais qu'avec un petit groupe de personnes. Je voulais en faire plus, et la cécité apparaissait soudainement comme une épreuve insurmontable. J'avais une dizaine d'années lorsque je trébuchais sur une dalle mal enfoncée, et chutais sur le sol. Mon genou s'était ouvert sous l'impact, rien de très grave en soi, mais la frustration que je portais depuis des mois contre moi-même, ou plutôt contre mes yeux inutiles, s'échappa soudainement. Je restais prostrée dans l'infirmerie, séchant mes larmes de rage contre mes paumes, refusant de manger et de boire de la journée. Zhihui avait bien essayé de me tirer hors du lit, mais j'avais continué de résister et elle avait finalement quitté la chambre. Cyrus était entrain de lire un livre, et avait compris que je ne sortirai de mon lit quand je l'aurais décidé, et pas avant. Euros, qui était certainement mon meilleur ami chez les adultes, n'était pas venu me voir non plus: sa femme avait perdu les eaux le matin même, et elle était en salle d'accouchement depuis plusieurs heures déjà. Je n'aurais pas voulu qu'il vienne me voir de toute façon! Sa place était avec sa véritable famille, avec son enfant à naître, pas avec une petite fille aveugle et inutile en colère! Je ne me souviens plus combien d'heures ont passé, allongée comme un fœtus dans mon lit, avant que la porte de l'infirmerie ne s'ouvre à nouveau. J'avais séché mes larmes depuis longtemps, mais les traces de ma tristesse - ou de mon énervement, ou un mélange des deux - étaient sans doute encore visible, car j'entendis un soupir peiné alors que la nouvelle venue avançait dans la pièce. Baba. Je l'avais reconnue à son souffle, à sa démarche, à son aura de paix qui l'accompagne toujours.


« Viens avec moi, Khamsin. » m'avait-elle demandé, tout en me prenant la main pour m'emmener avec elle.

Je l'avais suivie sans résistance: il n'était pas correct, pas normal de ne pas respecter les souhaits de la doyenne, ou de n'importe quel autre sage de la Cité-mère. Ma main dans la sienne me permit de trouver un certain repos. Je n'avais pas besoin de réfléchir à ma trajectoire, puisqu'elle la créait pour moi. Un brusque changement dans l'air m'avait indiqué que nous venions d'arriver dehors, sur une terrasse qui donnait une vue sur le ciel, au-dessus des nuages. J'avais souvent demandé aux autres moines de me décrire le tableau vivant qu'ils voyaient à chaque ouverture de la tour sur l'extérieur. Nous avions avancé jusqu'à la balustrade qui marquait la fin de la large terrasse, un léger vent faisant virevolter mes cheveux blonds autour de mon visage. Une fois arrêtée, Baba avait déposé ma main sur le rebord de la balustrade en pierre. Elle était restée silencieuse pendant une trentaine de seconde, peut-être une minute, avant de reprendre la parole.


« Pourrais-tu me dire où se trouve le soleil, à ce moment de la journée? » ma questionna-t-elle en tournant légèrement la tête dans ma direction - je pouvais le sentir.

Je manquais de soupirer: cet exercice serait tellement plus simple si j'avais des yeux pour regarder le ciel. Un petit coup d’œil et hop! j'aurais su où se trouvait le soleil! Je ne voulais cependant pas décevoir Baba, et les engrenages de mon esprit s'étaient mis en marche pour tenter de résoudre le problème: l'infirmerie se trouvait sur la paroi ouest de la tour, et nous n'avions pas marché bien longtemps avant de rejoindre la terrasse. Celle-ci se situait donc également sur le côté ouest de la cité. J'avais passé l'après-midi à me morfondre dans la chambre de l'infirmerie, mais j'avais tout de même senti la douce chaleur des rayons du soleil en sortant: la soirée avait certainement commencé, mais elle n'était pas terminée, loin de là même puisque l'astre solaire était encore au-dessus du niveau des nuages. Subitement, une idée m'avait traversée l'esprit: si je voulais savoir où se trouvait exactement le soleil dans le ciel, il me suffisait de détecter où était situé l'air le plus chaud et de suivre la trajectoire pour avoir une direction globale. Je n'avais pas encore commencé mon entraînement de maître de l'air, mais chaque enfant de la Cité-mère était capable de faire quelques tours malgré tout. J'avais surtout - inconsciemment, la plupart du temps - utilisé ma connexion privilégiée avec l'élément pour essayer de me guider au mieux dans l'espace. Après plusieurs minutes de concentration sur le vide, j'avais finalement pointé une direction du bout du doigt, légèrement effrayée d'avoir fait une erreur de calcul. Mon doigt était toujours tendu lorsque Baba attrapa mon poignet: elle le décala de quatre ou cinq centimètres sur la droite, avant de le libérer à nouveau.


« Bravo, le soleil est bien là. » dit-elle avec un hochement approbateur de la tête, lorsqu'un bruit de course dans les couloirs de la citadelle attira notre attention.

C'était Euros, tout essoufflé, qui s'arrêta subitement dans sa cavalcade en nous apercevant sur la terrasse. Il s'empressa de nous rejoindre sur la terrasse, trébuchant à moitié sur les dalles, reprenant de grandes goulées d'oxygène avant d'être finalement capable d'aligner une phrase compréhensible.


« C'est... une fille! Une petite fille! » s'était-il exclamé avec un sourire qui faisait trois fois le tour de son visage - je pouvais l'entendre, il rayonnait du bonheur le plus complet.

Le jeune homme avait répété "Une petite fille!" plusieurs fois encore, dans un état d'excitation que je n'avais encore que rarement vu chez les Moines avant de nous serrer toutes les deux dans ses bras puissants. Imaginez le trio le plus improbable de l'univers: une doyenne et maîtresse de l'air puissante et sage, une petite fille aveugle et un jeune chasseur d'une trentaine d'années entrain de se faire un câlin sous le soleil couchant. Yep, il n'y a pas beaucoup de tableaux plus étranges que celui-ci. Le bébé en question s'appelait Rina - il avait fallu encore attendre quelques minutes avant qu'Euros ne se calme et ne nous révèle enfin le prénom - et elle était en parfaite santé, ainsi que sa mère, malgré la longueur de l'accouchement. Il était ensuite retourné - en courant, pour changer - vers sa femme et sa fille. Baba s'était tournée vers moi, et m'avait conseillée de commencer la méditation. Cela me permettrait de calmer les troubles qui sévissaient en moi depuis quelques temps, mais aussi de mieux rentrer en contact avec mon environnement. J'acceptais sa proposition, et elle passa le restant de la soirée à m'apprendre comment méditer correctement. A partir de ce jour-là, mon temps se répartit entre deux phases: d'un côté, je continuais de jouer en compagnie de Zhihui et Cyrus, en passant de temps en temps chez Euros pour m'amuser avec son nouveau-né - il m'avait dit que Rina et moi avions la même couleur de cheveux, aussi dorés que le soleil! De l'autre, je suivais les cours de méditation des enfants plus grands: j'étais encore un peu trop jeune pour les suivre, mais les professeurs m'avaient acceptée sans rechigner. Je pouvais méditer seule: une fois que l'on avait compris le principe, ce n'était pas bien compliqué de le répéter chaque jour, seule ou en groupe. Cet entraînement précoce eut le mérite de calmer ma colère, et d'enclencher une sorte d'acceptation, plus qu'une résignation, de mon handicap. J'avais bien essayé de trouver la trace d'un moine aveugle dans les livres de la citadelle - en demandant à Cyrus de me lire les dizaines et dizaines de pages de volumineux ouvrages à la lueur de la bougie - pour savoir s'il avait laissé des conseils, mais mes recherches furent vaines. A treize ans, nous commencions enfin notre véritable entraînement à la maîtrise de l'air: alors que Cyrus semblait plus passionné par ses livres, et que Zhihui se lançait corps et âme dans l'apprentissage de nombreuses techniques liées à la maîtrise de son élément, je commençais à développer ma propre maîtrise.

Cela me demandait plus d'énergie que les autres, mais je ne pouvais y échapper: la méthode traditionnelle d'apprentissage était... traditionnelle, et pas forcément adapter à ma situation personnelle. Je décidais de séparer l'air en deux catégories: l'air-outil, celui que nous utilisions lors des entraînements avec les moines plus expérimentés. Et l'air-guide, celui que je devais apprendre à maîtriser seule, pour réussir à me déplacer sans aucune contrainte. Les années de préparation à cet exercice en méditant me furent très utiles, et je ne compte plus le nombre de fois où j'avais silencieusement remercié Baba pour son aide. D'abord consciemment, puis inconsciemment au fur et à mesure que je gagnais en aisance, je commençais à cartographier mon environnement. L'air est présent partout, il me suffisait donc de l'utiliser pour construire un monde perceptible autour de moi. Bientôt, j'étais capable de reconnaître plusieurs organismes sans les confondre: je ne ressentais pas un animal de la même manière qu'une plante, ou qu'un rocher. Les vibrations du son et des mouvements étaient détectables, puisqu'elles se déplaçaient dans l'air, et cela me permettait de déceler d'autres potentiels obstacles, ou tout simplement l'arrivée d'autres moines au bout d'un couloir. J'arrivais à développer une carte mentale, de plus en plus aisément, grâce à ma maîtrise de l'air: à quinze ans, je pouvais maintenant courir sans frayeur de m'étaler sur le sol à cause d'une racine qui dépasse ou encore faire des saltos et autres acrobaties sans perdre mes repères. Pointer le soleil n'était plus un problème non plus, puisque je pouvais détecter - dans une certaine mesure - la température de l'air. J'étais toujours aveugle, et je le serai toujours, mais la vie devenait chaque jour de moins en moins compliquée avec l'air pour me guider. Euros était devenu une sentinelle, rejoignant sa femme pour protéger les Moines d'un quelconque danger extérieur. Il passait de plus en plus de temps à l'extérieur, mais il s'arrangeait toujours pour passer un petit peu de temps en ma compagnie. Il me montrait quelques techniques simples, que j'essayais de répéter. Rina l'accompagnait de temps en temps, une petite fille joyeuse et enthousiaste de cinq ans, qui s'amusait souvent à me tourner autour en criant "C'est toi le chat!". Elle me distrayait souvent des exercices que nous tentions de mettre en pratique, mais elle me permit également de développer une concentration multitâche. Par exemple, savoir réaliser un bon balayage de l'air en évitant qu'une petite fille de cinq ans se trouve sur la trajectoire, c'est un bon exercice de concentration! L'année s'était déroulée sur ce schéma: Euros souvent en-dehors de la cité, la petite souvent dans mes pattes quand ses deux parents étaient absents, la vie continuant paisiblement chez les Moines, tranquillement camouflés au plus profond de la forêt. Jusqu'au jour où ce calme avait été brisé: c'était l'heure du dîner, et Rina et moi étions entrain de finir de dévorer une tomate bien rouge, assises sur les marches de la place encore ensoleillée, en attendant le retour des sentinelles parties depuis une semaine pour une mission de surveillance dans la forêt. J'étais fatiguée, après avoir partagé ma journée entre un entraînement plutôt intensif avec Zhihui, les cours et le restant de mon temps avec la petite blonde à l'énergie inépuisable. Le tumulte avait éclaté alors que j'étais entrain de lécher les dernières traces de jus de tomate de mes doigts: des exclamations avaient retentis à une dizaine de mètres de là, où se situait l'entrée dans la Cité-mère. Il n'en avais pas fallu plus à Rina pour se lever et détaler dans cette direction.


« Attends-moi! » m'étais-je exclamée avant de la suivre.

Je ne me souviens plus trop des détails. Je me souvenais du grand groupe de moines, tous réunis à l'entrée, certains chuchotant avec leurs voisins d'une voix angoissée, tandis que d'autres maintenaient un silence grave, presque lourd. J'avais perçu trois formes allongées sur le sol, puis j'avais entendu la voix d'une soignante entrain de donner des consignes à ses aides: un bandage ici, de la pression là. Je me rappelle de la petite voix de Rina, qui avait d'abord tourné en rond en questionnant tous les adultes sur la situation, sans jamais recevoir de réponses de leur part. Elle était ensuite revenue vers moi, au bord des larmes face à l'incompréhension et à l'inquiétude qui montait peu à peu dans son cœur d'enfant, et elle m'avait posée la seule question à laquelle je n'avais pas de réponse à donner.


« Où ils sont, Papa et Maman? » avait-elle dit d'une voix tremblante, presque inaudible.

« Je ne sais pas... Je ne les vois pas, je ne les sens pas. » avais-je répondu, tout aussi décontenancée du haut de mes quinze ans.

Et puis les chuchotements avaient commencé à faire sens, d'abord pour moi, puis pour Rina. Elle avait couru, droit vers l'intérieur de la cité mais je ne l'avais pas suivie, trop coupée d'une monde dans ma propre bulle pour la suivre. J'avais avancé jusqu'à l'orée de la Cité-mère, jusqu'à la limite que nous n'avions pas le droit de dépasser jusqu'à l'âge adulte. J'étais restée debout, une ligne invisible et des années d'interdiction de sortie me figeant, et j'étais partie. En sprint, sans jamais avoir mis un pied en-dehors du terrain de mon enfance, avec les cris de quelques moines encore un peu réactifs dans mon dos. S'ils avaient été témoins de ma course folle, ils n'avaient cependant pas réussi à me rattraper tout de suite. J'avais sauté de branches en branches, pénétrant dans les couches basses de la canopées avant de continuer de courir, toujours plus loin. Vers la frontière, sans vraiment réfléchir à ce qui m'attendait, ou ce que j'y ferais. Trouver une preuve? Chercher la vengeance? Ma course aveugle avait continué longtemps, avant qu'une liane particulièrement vicieuse (ou un serpent? je n'étais pas dans l'état d'esprit correct pour utiliser l'air comme guide de manière optimale, loin de là) ne me lacère le pied et ne me fasse chuter dans l'obscurité de la forêt. Heureusement, j'avais déjà descendu pas mal de niveaux avant la chute, et mon arrivée sur le sol ne fut pas si douloureuse physiquement, le contact adouci par un tapis de mousse humide. Non, la chute n'avait pas été douloureuse, mais le fait d'arrêter si subitement la course me coupa le souffle. C'était comme si j'avais essayé de fuir une vague de souffrance, tenté d'abandonner une vérité derrière moi. Elle m'avait rattrapée, et submergée dans toute sa puissance: j'aurais pu me relever, fuir, mais le tsunami des émotions était bien trop rapide pour que j'ai une chance d'en réchapper. Je n'avais pas bien compris, quand des soubresauts m'avaient fait trembler de la tête aux pieds, toujours allongée sur le tapis vert, et je n'avais réalisé l'ampleur de ma peine, de l'horrible vérité, qu'au moment où un premier sanglot s'était échappée de ma gorge. J'avais pleuré en me cassant la figure sur les dalles solides de la cité des moines, j'avais pleuré de colère et de frustration lorsque les autres pouvaient bondir et faire des galipettes et jouer alors que j'en étais encore réduite à laisser une main rassurante contre le mur d'un couloir pour avancer, mais je n'avais jamais réellement pleurer à cause de la peine dans mon cœur auparavant. Peut-être que ces larmes-ci étaient rouges, et non pas incolores? J'étais restée plusieurs minutes, plusieurs heures avant que le groupe des chasseurs-cueilleurs ne me retrouvent. Ils n'avaient rien dit en me relevant, leur leader me traînant par la main comme si j'étais soudainement devenue incapable de marcher toute seule. Nous étions revenus à la Cité-mère dans un calme troublant, l'horreur des événements créant un grand vide à l'intérieur de chacun.

Euros était mort. Et il n'était pas le seul à avoir été fauché. J'avais attendu plusieurs jours avant de questionner les membres de l'expédition, pour avoir un nombre exact des victimes. Sa femme faisait partie de la liste, et je restais de nouveau sans voix pendant plusieurs semaines après avoir finalement accepté l'entière vérité. Mon sauveur était mort, les parents de Rina étaient morts, ainsi que deux autres moines qui avaient disparu le même jour fatidique. Et le pire dans tout ça? C'est que je n'osais même plus aller voir Rina. Les premières semaines, j'étais restée dans mon coin, en refusant tout contact avec les autres. Puis j'avais tenté d'apprendre les moindres détails de la journée fatale, dans un désir ardent de trouver une faille, un élément qui ne collerait, pour pouvoir prouver à tous que les morts n'étaient pas vraiment partis. Evidemment, j'avais échoué à trouver cet élément révélateur. Seulement à ce moment-là, avais-je demandé des nouvelles de la petite fille d'Euros. Elle avait été placée dans une nouvelle famille, avec deux moines aimant qui pourraient la prendre sous leurs ailes. Tant mieux. Je n'étais cependant pas allée la voir, m'enfermant dans un entraînement encore plus rigoureux que par le passé, et de longues heures de méditation nécessaires, pour éviter de me laisser aller à la colère ou à la violence. Je faisais partie des Moines de la Cité-mère, et je ne pouvais pas me permettre de faire mon deuil autrement que de cette façon. La vengeance ne fonctionne jamais, avait-on appris depuis le plus jeune âge, elle ne fait qu'engager un cycle infini de violence, autant pour la victime que pour le bourreau - dont les rôles s'échangent relativement souvent. Elle n'était pas venue non plus, avais-je remarqué, sans doute ma présence lui rappelait-elle des souvenirs trop douloureux, même à un si jeune âge. Je n'en savais rien, mais j'étais certaine de ressentir comme un étau cruel se resserrant autour de mon cœur à chaque fois que j'entendais sa voix au détour d'un couloir. La Cité-mère est grande, mais pas suffisamment pour couper les contacts entre ses habitants à cent pour cent. Le temps avait passé, et les plaies du cœur s'étaient résorbées sans jamais disparaître, laissant des cicatrices en chacun. Mon entraînement avait repris de plus belle, et j'avais pris l'habitude de partager mon temps d'entraînement collectif entre Zhihui et Cyrus: les deux jumeaux étaient extrêmement complémentaires en tant que partenaires de duel, même s'ils ne le réalisaient pas forcément. Alors que la maîtrise de l'air de mon amie résidait dans des coups rapides, parfois bruts envers son adversaire ou dans le vide, celle de son frère était plus subtile mais tout aussi (voire, au bout de quelques années, plus) efficace. Je croisais de temps en temps Baba, mais nos contacts s'étaient raréfiés avec les années. J'étais maintenant parfaitement capable de méditer seule, et mes talents de maître de l'air étaient loin d'être mauvais pour mon âge et elle, en tant que doyenne des moines mais aussi de mère adoptive, avait fort à faire de son côté. Cela ne me dérangeait pas: les Moines avaient toujours formé une grande famille, et j'étais assurée d'avoir le soutien et l'amour de l'ensemble des habitants de Cité-mère jusqu'à mon dernier souffle.

Mais l'Histoire est un cycle, et elle ne fera que se répéter si les acteurs se laissaient aller avec le courant. Et c'est exactement ce qu'il se passa chez les Moines, où chacun tente d'approcher un état spirituel confortable en oubliant d'ouvrir les yeux et d'observer le monde réel qui nous entoure. Onze années, jour pour jour, c'est ce qu'il avait fallu attendre sans rien faire, sans se méfier avant que le drame ne se répète. Onze années passées à s'entraîner, à méditer, à discuter avec les autres moines, à accueillir des nouveaux venus dans notre grande famille, à entretenir les murs et les couloirs de la Cité-mère, à emmagasiner de plus en plus de savoirs sur notre passé et sur le monde physique, sur la maîtrise de l'air et sur le monde spirituel. Toutes ces connaissances... pour rien. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu des contacts proches avec Rina: elle avait grandi, s'entraînait pour devenir une sentinelle comme ses parents, avait trouvé de nouveaux amis... et elle n'aurait jamais seize ans, fauchée elle-aussi par une lame d'air bien trop puissante pour ne pas faire de dégâts fatals. Cette fois-ci, j'avais été trop surprise pour pleurer. Trop atterrée par la non-réaction des moines plus âgés de la Cité-mère, de ceux qui prennent les décisions importantes vis à vis de la protection de notre sanctuaire. La colère avait bien vite remplacée la béatitude première, mais j'avais décidé de la garder à l'intérieur: je n'allais pas répéter le modèle de la gamine paumée, frustrée de ne pas voir, qui avait laissé exploser sa colère contre tous par désespoir. Non, cette fois-ci ma rage devint glaciale, comme un courant continu et lent qui me gelait peu à peu de la tête aux pieds, ma rancœur contre les anciens de la famille de plus en plus présente. Pourquoi restions-nous cachés au milieu de la forêt, sans aucune mesure de protection sérieuse contre ces envahisseurs inconnus et meurtriers qui pénétraient parfois sur notre territoire? Pourquoi mettions-nous autant de temps et de concentration sur la formation théorique et spirituelle, alors que des capacités physiques seraient la meilleure défense possible? Pourquoi étions-nous incapables de protéger les nôtres, ou de changer notre mode de fonctionnement après plusieurs échecs? Une semaine après le décès, ma décision était prise: ma place n'était plus dans la Cité-mère. Ma curiosité vis à vis de l'extérieur avait toujours été forte, mais j'avais fini par me convaincre que le sanctuaire des moines était l'endroit où je serais la plus heureuse et la plus épanouie sur cette planète, sur tous les plans. Maintenant que mon attachement à ce lieu et à ses habitants avait été blessé par les morts d'Euros et de Rina, mais aussi par la non-réaction des moines dans leur ensemble, le départ m'avait semblé être une évidence. Après tout, je n'étais pas née à l'intérieur de la Cité-mère, je n'étais pas la descendante d'un couple de moines. Non, je venais de l'extérieur et j'allais visiblement y retourner après vingt-sept ans d'absence. Je ne voulais pas attendre de mourir lors d'une bête expédition de cueillette, pour provoquer les larmes des autres membres de ma famille pendant quelques jours et les voir revenir à une vie normale. J'avais attendu la nuit, où chacun est profondément endormi pour visiter son propre monde intérieur, pour organiser mon évasion. Je n'avais pas besoin de grand-chose: un sac en toile, contenant quelques vêtements, un couteau, un gourde remplie d'eau et quelques provisions. Les moines ne sont pas vraiment matérialistes, et je n'avais pas d'objet particulier à emporter avec moi. Mes trésors se retrouvaient dans mes souvenirs, dans mes connaissances, et puis c'était tout. Avant de partir, j'avais discrètement visité les chambres de Zhihui et Cyrus, la couverture de l'une traînant sur le sol, une jambe à moitié en-dehors du lit, et l'autre à moitié assis contre son oreiller, un livre ouvert entre les mains.


« Puissions-nous nous revoir. » avais-je murmuré avec une gravité nouvelle.

Dans une impulsion, j'avais glissé le livre dans ma sacoche, avec une envie de garder une trace de mon passage à la Cité-mère. Je ne pourrai pas le lire, mais sentir les vieilles pages et les reliefs de la couverture sous mes doigts avait quelque chose de rassurant. J'avais quitté la pièce, et moins d'une dizaine de minutes plus tard, ma silhouette pâle dans la lumière nocturne avait disparue entre les branches et les feuilles de la grande forêt. Le premier chapitre de ma vie était officiellement terminé.


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Mon errance avait duré longtemps. Je serais bien incapable de dire combien de temps: je n'avais aucun moyen de compter les jours depuis mon départ, et ce n'était pas comme si je pouvais mesurer le temps qui passe en voyant les enfants de la Cité-Mère grandir. J'avais traversé d'immenses plaines, balayées par le vent, qui avait été mon seul compagnon durant des semaines. De temps en temps, je pouvais entendre le bruit des sabots d'une horde de créatures quadrupèdes, que je n'avais jamais croisées dans la forêt auparavant. Ce nouveau monde était étrange: de nouvelles plantes, de nouveaux animaux et sans doute de nouveaux humains que je n'avais jamais croisés auparavant. Le début de mon voyage avait été difficile: sans repère, sans guide pour m'aider, dans un environnement plus hostile qu'accueillant... autant dire que mon ventre avait été vide régulièrement, et il m'était arrivé d'éclater en sanglots en découvrant une source d'eau ou un buisson de baies que je savais comestible. Et puis, une routine avait fini par s'installer: les plaines n'étaient plus si étrangères, et ce terrain si plat et si venteux avait fini par me devenir familier. Il y a longtemps déjà, j'avais cru entendre des voix humains résonner dans la plaine: l'absence d'arbres, de rochers ou de buissons permettait au son de se transmettre dans une zone bien plus large que dans la forêt des Moines. Effrayée, j'avais frénétiquement essayé de sentir un quelconque élément naturel autour de moi pour me camoufler, me soustraire à la vue de ces inconnus qui pourraient me vouloir du mal, avant de me souvenir d'analyser mon environnement proche d'abord. L'herbe était haute, les tiges vertes pliant sous la force du vent: je m'étais aplatie sur le sol, disparaissant au milieu de la plaine. Les voix avaient disparu, et j'avais fini par m'endormir dans ce milieu végétal, qui - bien que différent des feuilles sombres et de la mousse humide de la forêt - m'était réconfortant. Au niveau du sol, la plaine révélait un tout autre monde: je découvrais des graines, des racines, et même de petits insectes assez nourrissant. Je n'avais aucun moyen de savoir si tel ou tel racine ou fourmi était comestible ou non, mais j'avais dû être suffisamment chanceuse pour ne pas en mourir, ou même tomber malade.

J'avais marché, face au vent, pendant des jours et des jours. Et puis, le sol avait changé: les zones d'herbe s'espaçaient, laissant place à des mottes de terre et parfois même, de la vase. J'évitais de me casser la figure plusieurs fois sur le terrain glissant, avant que celui-ci ne se transforme à nouveau au bout d'une semaine ou deux. La vase avait séché, et le sol était maintenant composé d'une drôle de substance... comme des milliers de grains de rocher effrité, qui formaient une sorte de poudre chaude sous mes pieds. La sensation était bizarre au début, et j'avais dû passer au moins une demie-journée à m'étonner de la texture que je faisais glisser entre mes doigts. Non loin de là, le bruit du vent pouvait laisser sa place à autre chose: une sorte de grondement sourd, assez fort, mais qui ne me semblait pas menaçant. Après avoir hésité une autre demie-journée de plus, j'avais finalement décidé de me diriger vers le grondement étrange, mes narines titillées par une odeur plutôt salée dans l'atmosphère. C'était différent de tout ce que j'avais pu rencontrer jusqu'à présent: différent de la forêt, différent de la plaine, différent de la zone vaseuse. J'avançais avec détermination - tout en espérant ne pas me jeter dans la gueule d'un quelconque piège mortel pour les êtres humains - mes orteils s'enfonçant dans la poudre chaude, qui devenait progressivement de plus en plus humide. Allais-je retourner dans un univers de vase, de mares glissantes et de moustiques? Non. L'odeur était différente, le bruit était différent.


« Aïe! » m'étais écriée lorsque mes pieds étaient entrés en contact avec une eau glaciale.

Elle n'était pas si glaciale que cela, finalement: le contraste entre la poudre chaude et l'eau avait provoqué une petit piqûre, mais rien de plus. Après un moment d'adaptation, j'avais avancé un petit peu plus dans l'eau mouvante, comme celle des ruisseaux qui traversaient ma forêt d'origine. Puis, en recueillant un peu du liquide dans les paumes de ma main, je tentais de boire une gorgée - après tout, cela faisait plusieurs heures que je n'avais rien bu - avant de recracher le tout aussitôt. Ma gorge brûlait, et l'odeur du sel faisait maintenant sens: du sel, voilà ce que cette eau bruyante contenait! Autant dire que ce n'était certainement pas une eau faite pour boire... à moins que l'on retire le sel de l'eau? Cela faisait longtemps que ma créativité n'avait pas été mise à l'épreuve, et je m'empressais de trouver une solution au problème: d'abord, un récipient. Je récupérais une longue feuille tordue en haut des arbres qui peuplaient l'endroit (on les appelait palmiers dans la forêt), déposant plusieurs fois de l'eau salée dedans et disposant une seconde feuille-récipient à ses côtés. Maintenant, le jeu de la patience et de la concentration allait pouvoir commencer. Le soleil tapait fort au-dessus de nos têtes, provoquant une évaporation de l'eau qui se trouvait dans la feuille. A chaque fois qu'une particule d'eau devenait un gaz dans l'atmosphère, mes talents de maître de l'air rentraient en jeu, dirigeant aussitôt la particule vers la seconde feuille-récipient, tout en refroidissant la molécule. Je ne maîtrisais pas l'eau, mais un simple refroidissement de température - ou plutôt une simple isolation de la particule - permettait de faire revenir le gaz à son état liquide. Maintenant, il suffit d'imaginer la répétition de ce processus des milliers de fois, en saisissant plusieurs particules en même temps, jusqu'à que l'eau salée ait disparue, pour laisser place à un tas de sel solide et trois ou quatre gorgées d'eau douce, que j'avalais doucement après une heure entière de labeur. A compter de ce jour, je répétais l'expérience pour récupérer de l'eau tout en longeant l'eau salée qui faisait du bruit, en me nourrissant de mes réserves des plaines et des marais, ainsi que des étranges fruits que je pouvais trouver sur mon chemin.

Ma marche lente avait continué encore longtemps, avant que les voix humaines ne reviennent. Je ne les avais pas remarquées au départ, trop préoccupée par ma nouvelle découverte: sur une toile épaisse, des dizaines de poissons étaient en train de sécher au soleil, recouverts par une fine couche de sel. Après avoir touché leurs écailles, j'avais réalisé que ces poissons étaient déjà cuits. Je vous avoue que mon estomac avait grondé bruyamment instantanément, et je n'avais pas hésité avant de me saisir d'un poisson et de le dévorer de la queue à la tête - enfin, plutôt sans la queue, la tête et les arêtes. L'idée de manger un second poisson - un petit peu plus lentement - m'avait traversée l'esprit, mais je savais qu'un trop gros apport de nourriture, dans la situation de nutrition certes suffisante, mais minimale dans laquelle je vivais depuis je ne sais combien de temps déjà, ne pourrait que me rendre malade. Je décidais d'envelopper deux poissons supplémentaires dans une feuille, les glissant dans ma sacoche avec un sourire satisfait sur le visage. Sourire qui disparut à la seconde où les voix humaines retentirent à mes oreilles. Ils ne m'avaient pas encore vue, ils étaient encore loin de ma position, et seule mon ouïe plus développée que la moyenne m'avait permise de les repérer. Ils devaient être les propriétaires de ces poissons! avais-je soudainement réalisé. J'avais été si totalement obnubilée par l'idée de manger autre chose que les étranges fruits et coquillages du bord de l'eau-salée-qui-faisait-du-bruit que je n'avais même pas réfléchi à quelle aurait pu être la provenance de ces poissons cuits. Que faire quand les pêcheurs me trouveraient? M'excuser? Fuir? Les attaquer? Même si je continuais de m'entraîner à ma maîtrise de l'air chaque jour, mon entraînement n'avait plus autant d'efficacité qu'auparavant: je passais beaucoup trop de temps à chercher de la nourriture et de l'eau, à m'adapter à cette succession d'environnements nouveaux, pour me concentrer trop longtemps sur ma pratique éreintante de l'élément le plus libre et léger.


« Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu la marée monter aussi haut! » s'était exclamé l'un des trois hommes - ils étaient trois, mâles puisque qu'ils semblaient plus lourds et plus grands. « J'ai bien cru que la mer allait dévorer jusqu'au dernier grain de sable. »

« Ce n'est pas plus mal, si ça ramène plus de poissons dans nos filets. » avait répondu le deuxième avec entrain. « D'ailleurs, je crois que mon oncle a laissé sa bâche à sécher sur la plage, je dois aller la récupérer. »

Un flash d'adrénaline m'avait traversé la tête, et le choix m'avait alors paru évident: je voulais garder les poissons, je n'avais pas envie de me confronter et potentiellement combattre trois maîtres de l'eau. En un éclair, j'envoyais une bourrasque de vent sous la "bâche", faisant tomber le restant des poissons sur le sol et envoyant la "bâche" au-dessus de la "mer", comme ils l'avaient appelée. J'avais vaguement entendu l'un des pêcheurs pousser un cri avant qu'il ne parte en courant pour rattraper le tissu volant, avant de détaler le plus rapidement possible, loin de la "mer", de la "marée" et du "sable". J'avais couru vers l'intérieur des terres, loin des relents de sel et du vent, le sol se transformant sous mes pieds: de grains de "sable", il était devenu aussi sec et cassant que des rochers. Au bout d'une vingtaine de minutes de course, je m'étais stoppée alors que le terrain commençait à monter: personne ne semblait être en train de me poursuivre. Les battements de mon cœur s'étaient calmés, petit à petit, alors que je reprenais mon chemin à une allure plus tranquille. Le monde qui m'entourait avait changé rapidement: les grains de "sable" avaient disparu rapidement, ainsi que les plantes et les arbres, de plus en plus rares au fur et à mesure que j'avançais. Heureusement qu'il me restait encore deux poissons entier, une gourde remplie d'eau douce, ainsi qu'un bon nombre de racines, graines et fruits au goût sucré dans ma besace... au rythme où le paysage évoluait, je ne croyais pas pouvoir trouver grand chose de comestible sur mon chemin. Mes réserves de nourriture me permirent de tenir pendant quelques semaines encore: j'avais trouvé de fins filets d'eau pure et glaciale qui s'écoulaient entre deux rochers. Dans certaines grottes - des cavités, crées non pas entre les racines comme dans la forêt, mais entre les rochers eux-mêmes - on pouvait trouver des champignons, dont le goût et la forme ne déviaient que peu de ceux que l'on mangeait chez les Maîtres de l'air. Si les arbres avaient disparu du territoire, ce n'était pas le cas de nombreux petits arbustes robustes, dans lesquels je pouvais trouver des baies comestibles, ou même parfois des œufs dans un nid camouflé. Je n'avais jamais osé prendre tous les œufs d'un coup, dégoûtée de tuer la possible vie à l'intérieur de la coquille, mais ce n'était pas comme si j'avais pu ignorer la source de protéines non plus.

Manger ou mourir, je n'avais guère le choix.

Ou du moins, c'est ce que je croyais. Jusqu'au jour où j'ai eu le choix. Plutôt, un nouveau choix: celui de voler. Cela faisait deux semaines que je mangeais à ma faim, après avoir été le témoin de la chute d'un chamois. La bête n'avait pas survécu à la chute, et si je ne pouvais voir le tas sanguinolent et désarticulé qui gisait maintenant au pied de la falaise, mon nez avait pu remarquer l'odeur proéminente du sang. Les prédateurs et les charognards ne sortaient généralement que de nuit, et j'avais profité de la lumière du jour pour décarcasser le chamois: la peau fut très vite jetée dans un coin et oubliée (je n'avais pas vraiment les talents d'une couturière, ni l'envie ou le besoin de me créer une veste en peau de chamois, ma maîtrise de l'air largement suffisante pour maintenir mon corps à l'abri des températures trop chaudes ou froides). En revanche, je recueillis une grande partie du sang dans l'une de mes feuilles-récipients venant de la plage, et j'avalais son contenu goulûment. Le sang était encore chaud, bien plus nourrissant et revigorant que tout ce que j'avais pu manger ou boire dans les derniers jours. J'avais cuit une bonne part du muscle du thorax de la bête sur un feu de camp improvisé, mangeant à ma faim avant d'abandonner le reste de la carcasse pour aller faire sécher les réserves de viande que j'avais découpées. Cela ne me servait à rien de prendre la totalité de la viande, puisque les prédateurs de la nuit auraient pu être tentés de me poursuivre pour le butin, et que j'aurais été incapable de tout manger avant que la viande ne pourrisse. Tout cela pour dire que mes forces m'étaient revenues, mon enthousiasme et ma détermination à survivre dans cet environnement hostile mais rempli de surprises redoublant de puissance. Mon entraînement à la maîtrise de l'air avait enfin repris de l'aile, les bourrasques de vent m'aidant à monter la façade presque verticale de la montagne. Mon objectif était de finir ma traversée du massif, et de découvrir le monde qui se trouvait encore plus loin. Je ne savais pas vraiment où j'allais depuis que j'avais quitté la Cité-Mère, et cela m'allait très bien: j'étais aussi perdue dans ma tête que dans mon cœur, et l'absence de responsabilité - autres que celle de ma propre survie - était la bienvenue.

Absence de responsabilité, qui avait disparu à la seconde où ma main avait frôlé le bord d'une corniche, mes doigts touchant les écailles froides d'un serpent. J'avais retiré ma main, surprise et effrayée par la nouvelle texture sous mes doigts, avant de me ressaisir et de me décaler sur la paroi: la créature n'avait pas bougé, probablement en train de digérer son dernier repas. Une fois décalée d'une dizaine de mètres sur la droite, je me hissais par-dessus le rebord, atterrissant avec légèreté sur un nouveau plateau. Et c'est là qu'un son - à peine audible - avait attiré mon attention. Une respiration, lente et à peine perceptible, d'une personne endormie. D'une personne endormie et du félin qui dormait à ses côtés, notais-je après m'être concentrée un petit peu plus sur la scène. Je m'étais faite encore plus silencieuse, ne voulant pas réveiller les deux êtres qui dormaient, inconscients de ma présence. Inconscients de ma présence, comme l'avaient été tous les autres rares êtres humains que j'avais pu croiser brièvement lors de mon long voyage. J'avais fui la présence humaine, j'avais volé les pêcheurs mais je réalisais alors que cela faisait plusieurs mois (plusieurs années?) que je n'avais pas usé de ma voix pour communiquer avec un autre membre de mon espèce. Des cris de surprise ou de peur, lorsque je rencontrais un élément nouveau. Des soupirs ou parfois même un gémissement, lorsque mes pieds étaient trop fatigués pour continuer après une longue journée de marche. Des exclamations de joie, lorsque je réussissais particulièrement bien à créer un scooter d'air. Des "hum" de contentement, lorsque je revenais au monde réel après une séance reposante de méditation, plus connectée au monde à la fois vivant et inerte qui m'entourait. Des milliers de petits sons, mais rarement des phrases, et jamais de réponses aux injonctions d'autres hommes ou femmes. Un vide béant s'était soudainement révélé au creux de ma poitrine, un creux qui avait besoin d'une sorte de contact pour être comblé. Était-ce la fatigue, l'euphorie des hauteurs, ma curiosité naturelle qui m'avaient poussées à m'approcher un petit peu plus, tamisant l'air autour de moi pour éviter de produire le moindre son? Je ne saurais jamais la réponse, mais je me rappelais en revanche très bien de la conséquence. La respiration avait accéléré, s'arrêtant un instant alors que la jeune femme - c'était une femme, j'en étais certaine maintenant - ouvrait les yeux. Puis, elle avait marmonné quelque chose que je n'avais pas compris, presque un grondement rauque s'échappant de sa gorge et une seconde plus tard, nous étions en train de rouler sur le sol rocailleux, puis dans la pente.

Tout était allé trop vite: le monde sans dessus dessous, la surprise de l'attaque, la douleur lancinante qui provenait des coupures crées lors que nous avions roulé dans les rochers, tout était un facteur de désorientation supplémentaire. J'essayais en vain de me souvenir comment recréer un coussin d'air pour amortir la chute qui ne pourrait que survenir à un moment donné, lorsque le vide était apparu sous mon dos. Dans un réflexe et un élan de chance incroyable, j'avais agrippé avec force le bras de mon adversaire, ma chute finalement stoppée... et mon corps balançant dans le vide, ce bras devenu la seule ancre qui me rattachait au bord de la corniche. Quelques secondes avaient passé, lorsque la peau sous mes doigts avaient commencé à chauffer, puis à brûler. Ce ne fut qu'à ce moment-là que je réalisais que l'inconnue était un Maître du Feu. La brûlure s'était intensifiée, mais une dernière vague entêtée et désespérée à la fois m'avait encouragée à saisir le bras bouillant à deux mains, tout en suppliant dans un murmure celle qui était prête à me tuer. Je refusais de lâcher prise, de donner raison à cette haine injustifiée, de mourir à cause d'une chute - un Maître de l'air, qui meurt à cause d'une chute, on aurait tout vu! - et de finir comme le pauvre chamois, je refusais d'abandonner et d... et son bras était revenu à une température normale, et elle me remontait sur le rebord de la corniche tant bien que mal. Mes mains étaient en train de se couvrir de cloques, surtout la main droite qui avait agrippé son bras en premier. Elle m'avait soulevée avant de se laisser tomber en arrière. Je n'avais pas eu la force ni le courage de me supporter sur mes mains blessées, m'affalant sur le corps tremblant de l'inconnue. Nous étions restées des secondes, peut-être des minutes à reprendre notre souffle. Puis j'avais relevé la tête, amenant ma main la moins brûlée en avant pour tracer le visage de la maîtresse du feu. Elle avait eu un mouvement de recul, avant de se laisser faire: son nez, ses yeux, sa bouche, ses joues, ses oreilles. Je traçais son portrait de la pointe de mes doigts, avant de me relever sur des jambes encore tremblantes, et d'aller m'asseoir un peu plus loin.

Tu es aveugle, avait-elle demandé. Je lui avais répondu avec un sourire encore un peu fragile, mais un sourire tout de même. Elle s'était redressée, conservant une distance de sécurité respectable entre elle et moi, le temps de nous observer et de nous apprivoiser. Je ne savais pas quelles étaient ses motivations, pourquoi elle ne m'avait pas laissée tomber vers une mort quasiment certaine, mais je n'allais pas me plaindre de ce traitement, malgré la douleur qui traversait toujours mes paumes de mains.


« Je suis Ébène Kosta. » avait-elle dit en guise de présentation, doucement, comme si elle refusait de briser le silence de la nuit.

« Khamsin. » avais-je répondu succinctement, ne faisant pas encore totalement confiance à ma voix pour former des phrases longues et compréhensibles.

« Juste Khamsin? » avait-elle dit avec un ton plutôt interrogateur, mais pas vraiment méfiant.

« Oui, juste Khamsin. » avais-je validé, avec un hochement de tête définitif.

Nous avions discuté toute la nuit, ou presque, avant de remonter vers le plateau où elle avait abandonné - bien involontairement - ses affaires et son compagnon félin. Elle me l'avait introduit comme étant Fangs, un "caracal", qui s'était empressé de ronronner en accueillant sa maîtresse avant de venir me renifler les doigts. Après un petit-déjeuner frugal, elle avait décidé de m'emmener à Pers, la capitale d'Aphesas, nation du feu. Il était trop dangereux pour moi, mais aussi pour de potentiels chasseurs ou sentinelles d'Aphesas, que je continue à arpenter les montagnes. De plus, Ébène ne me ramenait pas dans la capitale les mains vides: les morceaux de viande séchée que j'avais gardés dans ma besace ferait une bonne offrande en guise de pass pour rentrer dans la cité. Depuis cette étrange nuit, ma vie avait pris une tournure assez spéciale. Dès son retour à Pers, Ébène avait été nommé cheffe d'Aphesas par le reste de sa population, suite au décès de son professeur et ancien chef, d'après ce que j'avais pu comprendre ici et là. J'avais passé plusieurs semaines dans l'hôpital - qui n'était sur pieds que depuis quelques années, d'après l'un des médecins qui s'occupait de mon cas - pour guérir mes mains brûlées, et ensuite pour récupérer toutes les forces que j'avais pu perdre lors de ma longue errance. Plusieurs représentants de l'autorité aphesienne étaient venus à ma rencontre, pour tenter de soutirer des informations sur le peuple d'Ost et l'Armée. Autant dire que je n'avais pas été une grande aide pour les soldats. Ils avaient bien vite arrêté de m'interroger, et ce à cause - ou grâce - à ma cécité. Ils ne trouvaient pas cela vraiment étonnant qu'une fille aveugle n'ait pas été acceptée par l'Armée, voire rejetée par son propre peuple. Deux mois avaient passé, lorsque Ébène était revenue subitement dans mon quotidien. D'abord, elle n'avait fait que rentrer dans ma chambre alors que j'étais endormie - du moins, en apparence - pour demander des informations sur ma condition au médecin. Puis, elle avait finalement attendu que je me "réveille" lors de sa quatrième visite, et nous avions parlé à nouveau. Et à nouveau. Et à nouveau.


« Est-ce que tu comptes repartir, maintenant que tes mains sont guéries? » avait-elle demandé au beau milieu d'une conversation sur les échanges entre Aphesas et Velia, et sur les tensions grandissantes avec Calpe. « Car si tu le souhaites vraiment, je peux toujours envoyer un ou deux soldats avec toi jusqu... »

« Et si j'ai envie de rester ici? » l'avais-je interrompu subitement, mes doigts crispés sur la couverture de mon lit d'hôpital.

Ébène avait adopté une mine pensive pendant quelques secondes, avant de sortir de ma chambre précipitamment. J'avais attendu plusieurs heures, n'osant pas faire le moindre pas en-dehors de la pièce pour aller demander des informations au reste du personnel de l'hôpital, avant qu'elle ne revienne avec ce que je discernais comme étant un sourire sur son visage.


« Si tu veux rester ici, tu resteras ici... enfin, je veux dire à Pers, pas "ici" ici dans cette chambre. » s'était-elle exclamée, trébuchant sur ses mots.

J'avais souri en retour, soulagée. Deux jours plus tard, je me retrouvais à vivre dans le palais de Pers, qui n'était pas vraiment grand mais comprenait une chambre vide qui pouvait m'accueillir. J'avais commencé à découvrir une nouvelle culture, une nouvelle ville et un grand groupe de gens qui me semblaient tous aussi soudés avec les uns qu'avec les autres. Apparemment, je n'étais pas la première étrangère à venir vivre dans la capitale, et le fait que j'ai été amenée par la nouvelle cheffe d'Aphesas le jour-même de sa cérémonie avait instauré une sorte de validation à ma présence dans la nation du feu.

Je créais de nouveaux liens, de nouvelles aventures chaque jour.
Il m'arrivait toujours de penser à Cyrus et Zhihui, avec un sourire empli de nostalgie.
Parfois, je me perdais les souvenirs d'Euros et de Rina.
Souvent, je riais avec Ébène, une douce chaleur s’étendant doucement à l'intérieur.
J'étais toujours perdue, mais peut-être un peu moins.
D'une chose je restais sûre: j'étais Khamsin.
Juste Khamsin.


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Voici un petit résumé, avec les éléments essentiels de son histoire jusque-là:

- elle est abandonnée à la lisière de la forêt, probablement car elle est aveugle.
- elle survit de justesse et grandit à la Cité-Mère.
- elle fait les 400 coups avec Cyrus et Zhihui, et excelle dans ses études.
- elle apprend à se servir de sa maîtrise pour "voir".
- elle développe une relation proche avec Euros, celui qui l'a trouvée dans la forêt.
- ainsi qu'avec sa famille, surtout sa petite fille Rina.
- Euros et sa femme sont tués lors d'une mission.
- Khamsin s'éloigne de Rina, se focalisant sur sa maîtrise et son apprentissage.
- elle apprend à maîtriser l'Hypersensibilité (technique spéciale).
- Rina est assassinée.
- Khamsin quitte la Cité-Mère, brisée.
- elle erre pendant une longue période dans les plaines, marais, plages, montagnes.
- au cours d'une escapade, elle rencontre Ébène qui l'amène à Pers.
- elle s'adapte à la vie en Aphesas et habite le palais.


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The end II! ♥
Dernière modification par Elsa-Vercellino le mar. 07 janv., 2020 4:08 pm, modifié 4 fois.
Elsa-Vercellino

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Elsa-Vercellino »

@Tout le monde: Pour commencer, bonsoir à tous! (aa) Je dois avouer que ça fait un petit bout de temps (= quasiment 5 mois) que je ne suis plus vraiment active sur Booknode, avec pour seules raisons les diverses aventures de ma vie IRL (en gros, les études, la préparation de ma mobilité au Canada et les potes), et j'en suis désolée. Ca fait littéralement trois jours que je suis en vacances (après 26 partiels, youhou! *-*) et que je tente de rattraper mon retard dans le monde de l'internet. J'ai lu absolument toutes vos nouvelles fiches, et je vous assure que des commentaires pour chacune d'entre elles arrivent (d'ailleurs, j'ai quelques idées de liens à développer, mais faudra voir avec les deux personnes concernées! :p).

Voilà, donc je viens de terminer la fiche de Khamsin (qui était en suspens depuis 5 mois déjà), donc ne vous étonnez pas s'il y a un changement de rythme ou de ton entre la première partie et la seconde, car j'ai absolument pas tout écrit d'une traite comme je le fais généralement. ^^'

@Nithael: on avait déjà un peu discuté sur l'histoire de Kham, j'ai fait "intervenir" Rina légèrement donc dis-moi si ça te convient. Pareil, je n'avais pas exactement toutes les informations sur la culture des Maîtres de l'air (surtout pour la deuxième partie, vu que ma mémoire sur ce RP n'est plus aussi fraîche qu'au mois de juin! :p), donc n'hésites pas à me le dire si des éléments ne collent pas, je me ferai une joie de les modifier! (aa)

@Morgane: Same, tu me dis si ça te convient pour les petites interventions de Cyrus et de Zhihui! ♥

@Tout le monde-bis: je me remettrai à RP prochainement, mais j'avoue que je voulais vraiment terminer cette fiche avant de commencer à RP plus sérieusement! :3 Voilà, en attendant j'espère que cette fiche et Khamsin vous plairont, et que vous allez tous bien dans vos vies IRL comme IG! Bisouuuuuuus! ♥
Soragame

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Soragame »

Elsa: je viens de finir de lire ta fiche et je trouve l'histoire de Khamsin très émouvante (en plus elle est pan j'adore *-*), j'aime beaucoup la manière dont tu écris je trouve que tu as une très belle plume qui retranscrit super bien les émotions, on rentre vachement facilement dans l'histoire et la vie du personnage. Et puis bon l'actrice *-*
naji2807

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par naji2807 »

Elsa recoucou :) contente de te revoir :) je viens de finir ta fiche et j'aime beaucoup ton nouveau perso dont on avait déjà eu un petit aperçu dans la fiche d'Ebène :) si jamais tu veux des liens que ce soit avec Amara quand elle était chez les Moines, ou Moana ou Ranjan à Pers, n'hésite pas à me le dire :)
Tiine

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Tiine »

Trop cool ta fiche Elsa ! J'adore l'actrice également ! Son histoire et touchante :( et triste... en plus je me suis direct souvenue de Rina et j'ai trouvé génial comment tu l'as intégré à ton histoire

Vraiment...chapeau Madame *clap clap clap*
Elsa-Vercellino

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Elsa-Vercellino »

@Soragame: yeaaaaas, elle est pan, je trouve qu'on a pas assez de personnages pan dans les RPGs en général donc pourquoi pas! (aa) Maintenant que tu soulignes cet aspect, j'avoue que j'ai pas du tout développé les histoires romantiques dans mes fiches, que ce soit du côté d’Ébène ou de Khamsin (elles ont 29 ans, je pense qu'elles ont eu quelques aventures quand même! :p), m'enfin on verra bien dans de futurs RPs. En tous les cas, merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire cette fiche (elle est un peu longue tout de même) et j'suis contente que l'histoire t'ait plu! ♥ Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit, donc j'appréhendais un peu le "retour"! ^^' Et oui, Amandaaaaaaaaaaaa is bae! *-*

@Naji: coucou toi! :3 (j'aibeaucouptropdetrucsàtedire) Car en fait, j'avais lu la fiche d'Héraclès avant de terminer la fiche de Khamsin, et mes méninges se sont mis à tourner plutôt rapidement, et j'ai eu une idée: ça te dirait pas que Khamsin et Héraclès soient frère et sœur? Il a 26 ans, elle a 29 ans et on voit dans ta fiche qu'il a beaucoup de grandes sœurs qui excellent à l'Armée. Je me disais que les parents d'Héraclès auraient pu avoir une autre fille avant lui, et qu'ils n'avaient pas voulu la garder car elle était aveugle? Sur le moment, ça me paraissait assez cool comme idée mais dis-moi ce que tu en penses (car ça peut carrément bouleverser la dynamique familiale si jamais la vérité sort au grand jour! :p). Et sinon, je veux carrément bien des liens avec des persos à Pers comme chez les Moines! *-* (etmercid'avoirlumafiche, çamefaittrèsplaisiraussi)

@Tiine: yo, como estás? (aa) Alors déjà, merci d'avoir lu la fiche en entier, et pour les compliments, ça me fait sourire bêtement devant mon écran d'ordi! ♥ J'aime beaucoup créer des liens entre les histoires, que ce soit entre mes persos ou avec les persos des autres, mais j'attends de voir l'avis de Nithaël sur mon "utilisation" de Rina dans la fiche! :3 J'ai bien aimé développer le lien entre Rina / Khamsin, mais j'avoue que je n'ose jamais aller super loin avec les persos des autres, vu que j'ai pas envie de trahir leur identité! Enfin, c'est vrai que cette histoire est pas joyeuse-joyeuse, pas étonnant que je mette autant de temps à l'écrire... ToT Merci pour les applaudissements aussi! B) *Elsa salue le public*
naji2807

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par naji2807 »

Alors déjà merci d'avoir lu ma fiche d'Héraclès et contente qu'elle t'ait plu ^^ en vrai quand j'ai commencé à lire ton idée je me suis dit "ouais trop bien comme idée!!!", mais après j'ai réfléchi et en fait c'est compliqué parce que je pense que ses soeurs auraient fait des pieds et des mains pour que ses parents gardent ^^' par contre oui, les parents auraient peut être pu abandonner un enfant, ça colle avec leur personnalité, simplement je ne sais pas si ça colle avec la personnalité des soeurs d'Héraclès... il faudrait que j'y réfléchisse vraiment bien :ugeek: mais si l'idée te tient à coeur, je pourrais peut être trouver quelque chose genre expliquer que les soeurs d'Héraclès soient si protectrices avec lui justement parce qu'elles en veulent encore à leur parent d'avoir abandonner leur soeur et que du coup elles surprotègent leur petit frère par culpabilité... ça pourrait peut être se faire, mais il faudrait vraiment que je mette ça en forme ^^ si ça te tente on peut en parler en MP?
Ensuite pour les autres, je vois bien un bon lien avec Amara, elle aurait sans doute été assez protectrice mais pas surprotectrice (je sais pas si c'est très clair x) ) enfin en tous cas ça peut être un lien positif tout simplement mais sans plus, ou alors quelque chose de plus développer si tu as des idées :)
Pour Ranjan je pense qu'il ne lui adressera jamais la parole. Il a beaucoup de mal avec les gens faibles (il a déjà beaucoup de mal avec Moana x) ). Mais on peut peut être faire quelque chose genre un jour elle se serait perdue dans Pers et il l'aurait aidé sans lui adressé la parole et en lui donnant juste son nom (si il lui avait demandé).
Enfin pour Moana je pense qu'elle sera venu la voir quelque fois quand elle était en convalescence et qu'elle se sera senti un peu proche d'elle parce qu'elle est aussi extérieur à Pers, donc Moana se sera sentie un peu proche d'elle dans ce sens là ^^ voilà ^^ mais on peut développer davantage en MP :)
Tiine

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Tiine »

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Avec Dane et Jaccintha

J'ai une irrémédiable envie de fumer. J'ai commencé à fumer vers mes 16 ans avec mes plus vieux frères et sœurs. Je me rappelle qu'on avait piquer une fois le tabac à rouler de mon père...j'ai jamais goûter un truc aussi dégu*ulasse de toute ma vie. On dirait un mélange entre un vieux réglisse et des cerises...beurk c'était vraiment bizarre. Mais paradoxalement, l'odeur forte de son tabac était assez apaisante.
Dane et Jaccintha me proposent de venir habiter chez eux le temps que je trouve un logement convenable. Quelles personnes généreuses... Au moins je sais que j'ai une porte ouverte si jamais Julia, pour une raison ou pour une autre, ne peut pas m'accueillir.
L'atmosphère de la pièce devient plus chaleureuse et légère que tout à l'heure. Le fils et la mère se font des piques entre eux sur le fait que je servirais de tampon entre leurs disputes si je venais à venir chez eux. Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire en les voyant se chamailler comme ça. Lorsque je les questionne au sujet des logements d'Ost, Dane secoue la tête en me répondant que l'incendie d'aujourd'hui pourrait avoir des répercussions sur la ville. J'en avais presque oublié l'incendie qui, à notre connaissance, n'a toujours pas été étouffé. Mon sourire s'efface alors instantanément et l'inquiétude revient à la charge...
Jaccintha enchaîne en affirmant que dans tous les cas je serai la bienvenue. Elle me propose même de se renseigner pour que je puisse travailler comme assistante au laboratoire. Mais je remarque qu'elle devient alors plus crispée. Elle doit aussi se faire du soucis pour tout son travail qui est resté prisonnier des flammes. Dane affiche alors un petit sourire triste et essaye de réconforter sa mère en lui disant qu'elle pourra sûrement retourner bientôt travailler.
J'observe le visage de Jaccintha qui s'est refermé depuis quelques secondes. Avoir l'impression de perdre tout ce que l'on possède...on doit vraiment se sentir impuissant face à un événement comme ça.
L'inquiétude accroit mon désir de fumer. Je plonge ma main dans la poche gauche de ma robe et en sort mon tabac à rouler ainsi que de quoi fabriquer une petite cigarette. Je regarde Dane et Jaccintha à tour de rôle, l'air inquisiteur.
- Je peux fumer à la fenêtre ?
naji2807

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par naji2807 »

Jaccintha Colten
50 ans, Calpienne, mère de Dane
Maîtrise de la Terre Niveau 3, bonne maîtrise

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Evidemment que ça ne me dérange pas que Madenn vienne s'installer chez nous, je ne vois pas pourquoi ça me dérangerait, mon salaire est largement suffisant pour deux, et comme Dane travaille aussi, nous vivions vraiment bien, alors comme on dit, quand il y a de la place pour deux, il y a de la place pour trois.
Nous plaisantons à ce sujet avec Dane, argumentant sur le fait que Madenn pourrait faire barrage entre nous. Mais quand je propose de lui trouver un poste d'assistante, je me rappelle soudainement que je n'ai plus de lieu de travail... L'incendie me revient en mémoire avec force, et malgré les tentatives de réconfort de Dane, je n'arrive pas à me sortir de la tête cette impression que ma vie entière est fichue en l'air... Non je n'exagère pas, pas vraiment. Depuis le départ de... du père de Dane, j'ai voué ma vie à mon fils, qui m'a lâchement abandonné, puis à mon travail, qui est devenu une des choses les plus importante de mon existence. Imaginer que toutes ces recherches sont parties en fumée, littéralement... c'est insupportable.
La voix de Madenn me sort de ma torpeur quand elle demande si elle peut fumer à la fenêtre. Je perçois la grimace de Dane et lève les yeux au ciel. Monsieur est à cheval sur la santé, mais pas moi.
- Bien sûr, et d'ailleurs je vais en faire de même.
Je jette un regard appuyé à mon fils, qui signifie que si il n'est pas content c'est pareil. Dane soupire, puis se lève de sa chaise et se contente de dire :
- J'ai quelques trucs à faire.
Je me lève à mon tour et, quand Dane quitte pour de bon la pièce, je lui explique :
- Il n'aime pas l'odeur du tabac, mais ne t'en fais pas, moi ça ne me dérange pas au contraire.
Fouillant dans un tiroir j'en sors une cigarette déjà roulée et un briquet, puis j'allume ma cigarette avant de tendre le briquet à Madenn en me rendant à la fenêtre.
Elsa-Vercellino

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Elsa-Vercellino »

@Naji: du coup dans ma tête, Héraclès et ses sœurs n'auraient pas été au courant de l'existence de Khamsin, ou même de son abandon.

Après, ça dépend combien d'années d'écart ont les enfants dans ta famille, mais je me disais que, sachant qu'Héraclès n'était pas encore né et que ses sœurs étaient sans doute en bas-âge, ils n'auraient pas de souvenirs prouvant l'existence de Kham. Après voilà, ça dépend de leurs âges et de la relation entre elles et leurs parents (est-ce qu'ils sont du genre à confier tous leurs secrets à leurs enfants, ou à garder quelques informations pour eux), mais je pensais plutôt à un secret gardé seulement par les parents et les enfants ne sont pas au courant (soit parce-qu'ils étaient trop petits pour se souvenir ou comprendre ce qu'il se passait, soit parce-que la mère a caché a grossesse "au cas-où", soit parce-que les petits étaient déjà en train de faire leurs études etc.etc.). M'enfin, après c'est comme tu veux, je veux pas imposer un lien entre les deux si tu n'es pas à fond pour l'idée! :3 Pour la suite:

- Amara: elles pourraient avoir été partenaires en cours? Au départ, Amara est un peu trop protectrice car elle sait que Kham est aveugle et qu'elle ne peut pas vraiment suivre les entraînements "normaux", mais au bout d'un moment, Kham en a marre qu'Amara ne se lâche pas complètement lorsqu'elles s'entraînent en duel ensemble, et elle essaie de lui prouver qu'elle peut être aussi douée que quelqu'un qui voit? Genre, elles se connaissent et s'entendent bien, mais après plus dans un milieu scolaire au départ.

- Ranjan: j'aime bien l'idée qu'il l'aide à se repérer dans la ville! (aa) Par contre, une fois que Kham aura compris qu'il la prend pour quelqu'un de faible, elle fera tout en son pouvoir pour lui prouver le contraire! Je vois bien une petite rivalité entre les deux, mais plutôt relevant d'une incompréhension au départ (et ensuite, ça peut être une rivalité amicale).

- Moana: et oui, j'avais carrément un idée similaire pour le lien. ^^ Elles sont toutes les deux des "outsiders" qui viennent vivre à Pers et se rapprochent de ses habitants (surtout Zara et Ébène, pour le coup), et je pense qu'elles pourraient vraiment se rapprocher avec cette expérience commune. Moana pourrait être la première amie de Pers pour Kham!
naji2807

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Message par naji2807 »

Alors déjà la plus jeune des soeurs d'Héraclès à 3 ans de plus que lui donc 29 ans (ça coince un peu au niveau de l'âge du coup... à moins qu'elles aient été jumelles?) mais la plus grande avait déjà 5 ans, lors de la grossesse de la dernière des soeurs donc c'est quand même un âge où on a déjà la mémoire à long terme donc elle se sera sûrement souvenu que sa mère était enceinte. La seule solution serait qu'effectivement Kham soit la jumelle de Desmera, la plus jeune soeur d'Héraclès, et que du coup, les autres n'aient jamais été au courant qu'il y avait deux bébés et pas un seul ^^
Pour Amara je ne pense pas qu'elles auraient pu être partenaire scolaire vu qu'Amara a 31 ans de plus ^^' et en vérité, si elle avait remarqué que ça agaçait Kham, elle aurait immédiatement arrêté, elle est très indépendante et comprend parfaitement que les gens aient besoin d'indépendance peu importe leur capacité :)
Pour Ranjan je pense que si au départ, il la trouve juste faible et ne veut rien avoir à faire avec elle, en voyant qu'elle fait des efforts, il sera peut être moins fermé, et il lui adressera peut être un peu plus la parole, mais il restera très réservé.
Et pour Moana parfait, j'avais la même idée ^^ j'écris un lien de mon côté et je te l'envoie par mp d'ici la fin de la semaine si ça te va? :)
Florance

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Message par Florance »

Bonjour Elsa.
J'aime bien ta fiche. C'est triste mais super touchant. Même si je dois avouer qu'à un moment j'ai fini par lire en diagonale. Un jour je prendrais le temps pour plonger dans les moment triste.

C'est quand même fou que j'ai réinterprété Cirus comme un rat de bibliothèque hyper sérieux alors que pour ton personnage c'est bien plus ambivalent.
Si tu veux des liens, je pense que nos personnages aurais pu jouer ensemble, même si dix ans d'écart plus le fait que tu est partie un moment... Elle irait pu l'initié à l'art de faire des bêtises quand mon personnage était toute petite, avant que Cyrus s'asagit et que mon personnage oublie un peu cette époque. Ce serait fun que Cyrus soit une personne qu'elle admirais pour pour un moment plein d'audace et d'irrespect ça avant de totalement oublié cette époque pour être exaspérée par son sérieux plus tard. La gamine pas du tout reconnaissante haha.
Tiine

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Message par Tiine »

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Avec Jaccintha

Dane exprime une petite moue à la suite de ma demande. Mais Jaccintha prend les devants en affirmant qu'il n'y a pas de problème à ce que je fume à leur fenêtre. Elle ajoute qu'elle va d'ailleurs se joindre à moi. J'avoue que je m'attendais à ce qu'elle me fasse une petite leçon sur le fait que c'est pas bien de fumer et gnagnagna. En tout cas, c'est ce qu'à l'air de penser Dane. Ce dernier se lève de sa chaise et dit qu'il a quelques occupations. Traduction « je me barre d'ici, pas envie de respirer votre fumée ». Une fois qu'il a quitté la pièce, sa mère me dit qu'il n'aime pas l'odeur du tabac. Je souris à sa phrase, j'avais vu juste.
Jaccintha sort d'un tiroir une cigarette industrielle et un briquet. Après avoir allumé sa propre cigarette, elle me tend son briquet.
- Merci, lui dis-je avec ma clope entre les lèvres.
J'appuie sur la détente du briquet et la flamme jailli de la fente. Ça me surprend toujours de voir cette flamme apparaître soudainement et de la voir se rapprocher de mon visage...
J'approche la source de chaleur à l'extrémité de ma cigarette et inspire sur cette dernière afin de l'allumer. Je souffle la légère fumée vers l'extérieur. On entend encore dans les rues les gens qui crient. Je n'ai pas envie de penser à ce qui est en train de se passer au dehors.
- Dîtes-moi Jaccintha, c'est quoi exactement être géologue ?
Pourtant j'en ai entendu des mots bizarres, mais celui-là jamais.
- Et puis, qu'est ce que vous cherchez donc ?
Je sais juste qu'on appelle ceux qui bossent dans les labos des « chercheurs ». Sierra a déjà essayé de m'expliquer je crois mais j'ai jamais vraiment compris.
naji2807

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par naji2807 »

Jaccintha Colten
50 ans, Calpienne, mère de Dane
Maîtrise de la Terre Niveau 3, bonne maîtrise

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Dane fait sa chochotte, comme souvent quand il s'agit de santé, et quitte la pièce quand Madenn et moi décidons de fumer. Je sais bien qu'il a raison, et je crois que c'est ce qui m'agace le plus. Bien sûr que fumer c'est mauvais pour la santé, bien sûr qu'il faut manger des fruits et des légumes, bien sûr qu'il faut boire beaucoup d'eau et ne pas manger trop de sucres rapides... Mais ça va! On va passer notre vie à faire attention à tout non plus. Pourtant c'est ce qu'il fait lui, Monsieur Rabat-Joie, qui prend soin de sa santé parce que c'est important pour lui, parce que sa profession exige qu'il soit en forme. Tant mieux pour lui, mais je ne supporte pas qu'il me donne des leçons. Non mais franchement, c'est qui le parent? Moi ou lui? Bon alors! Mince à la fin, je fais ce que je veux dans ma maison!
J'allume ma cigarette et passe le briquet à Madenn qui me remercie. La première bouffée me fait du bien alors même que je sais qu'il est presque impossible qu'elle ait déjà eu de réels effets physiologiques, c'est plus le fait de savoir que je fume qui me fait du bien.
Madenn brise le silence en me demandant ce que c'est exactement que le métier de géologue. C'est assez compliqué à expliquer à des gens qui ne le pratiquent pas, qui ne l'ont pas étudié, mais je m'y essaie tout de même :
- J'étudie la terre, si on veut simplifier. En fait j'étudie ses caractéristiques, ses propriétés à divers endroits de l'île. Je rêverais d'ailleurs d'aller à Aphesas, étudier le Volcan... Si il n'y avait pas tous ces conflits... Les Hommes sont stupides... je soupire.
Comme elle me pose une seconde question, je reprends :
- Je cherche à comprendre les différences dans les couches terrestres, en fonction du climat, du lieu, de l'altitude, de la profondeur à laquelle se trouve la terre, ou parfois la roche. Je pense que c'est important de connaître l'élément que l'on maîtrise.
Florance

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Message par Florance »

Coucou,
Est-ce que quelqu'un peut me rappeler la situation pour les moines ? Ça fait tellement longtemps que j'attends que je ne sais plus ce que j'attendais.
Mikasa_Ackerman

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Mikasa_Ackerman »

BRIDGESS KALLIG
26 ans ✗ Clan d'Orsa ✗ Faction de l'Armée ✗ Maîtrise de l'Air niveau 3
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SENYA
(histoire)

Je suis consciente que mes enfants doivent ressentir une certaine amertume en pensant à moi ; s'ils pensent jamais à moi... Je ne les ai pas revus depuis mon départ, il y a maintenant quatre ans, mais je prends toutefois régulièrement des nouvelles d'eux, qui me sont transmises par de vieux amis toujours dans l'Armée. Les adolescents que j'ai laissés grandissent ; désormais adultes, leur mauvais caractère ne s'est tout de même pas estompé, et ne fait que se renforcer jours après jours.

Je ne pensais pas, le jour où je les ai mis au monde, qu'ils deviendraient ceux qu'ils sont aujourd’hui -que leur père les influencerait de la sorte. Il faut dire que Valkorion n'a pas toujours été ainsi : un homme froid, considérant sa famille de ses yeux vides et méprisants. Nous n'avons jamais été d'accord sur la manière d'élever les enfants, mais autrefois, il était bien différent, tant et si bien que je ne pense pas qu'une comparaison de l'ancien Valkorion et du nouveau soit judicieuse. Ce qu'il y avait entre nous ne correspondait toutefois pas vraiment à la vision puérile d'une histoire d'amour... mais nous étions heureux. Puis, Arcann et son jumeau, Thexan, sont nés, suivit une année plus tard de Bridgess. Je les aimais de tous mon cœur, mais peu importe ce que je faisais, ils ne voulaient pas entendre parler de moi. Et Valkorion ne voulait pas entendre parler d'eux. Son esprit était ailleurs. Toujours plus occupé par la guerre. Il parlait désormais très peu, ne faisait qu'à peine attention à nous, parfois pendant des semaines.

Mes enfants ne cherchaient pas mon admiration, pas plus que mon amour ; certainement parce qu'ils les savaient déjà acquis. Parallèlement, ils étaient conscients de l'indifférence de leur père à leur égard, et ainsi, constamment, ils cherchaient son attention, sa fierté, en vain. Combien de fois les observais-je s’entraîner à améliorer leur Maîtrise, cherchant le regard de leur père, voulant y déceler une étincelle de fierté, mais se retrouvant confronté à un mur d'indifférence, encore et encore...

Au fil du temps, cette vie de famille pour le moins pitoyable les a atteint de manière notable. Bridgess était en apparence calme, elle ne parlait pas beaucoup, était très réservée ; pourtant, lorsqu'elle se laissait aller à ses épanchements, sa haine des Aphesiens était presque tangible. Ses discours tenaient plus de ceux d'un vétéran haineux que d'une enfant inexpérimentée. Ils tenaient plus de Valkorion que d'elle-même, que de ce qu'elle aurait dû être... Elle ne savait rien d'autre des Aphesiens que ce que l'on lui en avait dit ; jamais elle n'en avait rencontré, mais la ferveur avec laquelle elle avait hâte de les affronter n'en était pas moins ahurissante.

Arcann, quant à lui, se laissait envahir par ses émotions négatives beaucoup trop facilement. Sa colère n'était pas seulement tournée vers les Aphesiens, mais vers le monde entier. Son animosité grandissante envers son père se développait progressivement au fil des ans. Paradoxalement, il ne faisait pas moins tout pour enfin recevoir ne serait-ce qu'une miette de fierté, d'attention, d'amour paternel. Des trois, il était celui qui cherchait le plus l'attention de son père. L'indifférence de Valkorion l'obsédait autant qu'elle l’exaspérait, et il semblait déterminé à tout faire pour un jour réussir à modifier cet air blasé, indéchiffrable qu'arborait continuellement son père. Le voir pourtant rester le même jour après jour ne cessait d’aigrir Arcann de plus en plus au fil du temps.

Thexan, lui, n'était pas comme son frère et sa sœur. Si l'attention de son père lui importait, il acceptait toutefois humblement l'idée que Valkorion ne la lui accorderait sans doute jamais. Cela ne l’empêchait pas de chercher à obtenir son estime, mais il n'en faisait pas un but ultime, et avait appris à canaliser les émotions telles que la colère ou la déception afin d'en puiser une source de calme.
Il était posé, pondéré ; quand je suis partie, il était en quelque sorte la dernière barrière entre ses frère et sœur et le sombre destin qu'ils se traçaient en s'enlisant dans leurs émotions négatives, dévastatrices. Je pense que sans lui, Arcann et Bridgess n'auraient fait que s'embourber dans leurs passions orageuses jusqu'à ce qu'elles les détruisent complètement.

Malgré l'influence positive qu’exerçait Thexan sur ses frère et sœur, je voyais la spirale néfaste dans laquelle mes enfants s'étaient lancés. L'Armée les avait corrompus, et leur père ne faisait rien pour les ramener sur le droit chemin ; au contraire, son manque d'attention ne les poussait qu'à s'enliser encore plus profondément dans cette voie destructrice. En regardant cet homme froid, indifférent envers sa famille, je me demandais où était passé celui dont j'étais tombée amoureuse. Bien sûr, Valkorion avait toujours voué une loyauté sans faille à l'Armée et il était clair que son poste occuperait toujours beaucoup de place dans sa vie. Mais de là à délaisser ses enfants ? Il a toujours souhaité les élever durement, leur forger le caractère dès leur plus jeune âge, mais il avait fini par totalement dépasser les bornes, me faisant fortement douter que cette attitude indifférente qu'il adoptait envers eux -puis même également envers moi- soit toujours utilisée dans une optique d'éducation.
Tandis que ses enfants sombraient progressivement dans leurs propres ténèbres, il ne faisait rien.

Alors, j'ai fini par décider de partir. Malgré ma maîtrise de l'Air, héritée d'une ancêtre orsienne, j'étais née à Calpe, avais rejoint l'Armée afin de protéger mon peuple, mais avais fini par détester ce mode de vie, ce qu'il faisait de mes enfants, ce qu'il faisait de moi... Lors de mes toutes premières batailles, l'odeur du sang, de la chair brûlée, la vue des cadavres et le bruit des plaintes des mourants me retournaient l'estomac ; désormais, ce n’était que l'habituel décor de mon quotidien.
Savoir que mes enfants ressentiraient la même chose me répugnait. Pire encore, si Thexan, voulant combattre avec en tête les mêmes idéaux que ceux que m'avaient poussée à rejoindre l'Armée dans ma jeunesse, ferait sûrement face aux même émotions que j'avais ressenties, son frère et sa sœur, quant à eux, ne se soucieraient guère du funeste paysage que les batailles leur offriraient, et se délecteraient probablement de la vue des Aphesiens vaincus. Tous deux avaient hâte d'être en âge de combattre ; pour éliminer les Aphesiens comme on apprend aux bons soldats à la faire, pour leur honneur, pour prouver à leur père qu'ils étaient dignes... En voulant se faire apprécier de leur père, mes enfants se laissaient consumer par la cruauté. La vérité, c'est que je ne sais même pas s'ils se battent avec de véritables convictions, ou simplement parce que c'est ce que l'on leur a dit de faire...

J'ai mis Valkorion en garde. Sa fille avait besoin de lui, ses fils avaient besoin de lui. Il nous ignora, purement et simplement. Je ne pouvais pas rester les bras croisés. J'aurais voulu ramener mes enfants sur le droit chemin moi-même ; pas nécessairement pour les convaincre de quitter l'Armée comme je comptais le faire, mais au moins pour leur ouvrir les yeux sur la vie, sur eux-même. Qui étaient-ils ? Eux-même, ou simplement des pantins derrière leur père, quémandant une miette d'affection qui ne viendrait jamais ? Pourquoi faisaient-ils ce qu'ils faisaient ? Pour eux ? Pour leur peuple ? Pour leur père ? Pour autre chose ? Moi-même, je ne suis pas sûre d'avoir réponse à toutes ces questions. Mes enfants ont beau avoir des caractères plus ou moins distincts les uns des autres, ils sont également liés en de nombreux points, et restent assez ésotériques sur d'autres. Malgré tous mes efforts, je n'ai jamais été proche d'eux ; ils ne se sont jamais confiés à moi, n'ont jamais ressenti le besoin de partager des moments de tendresse avec leur mère.

J'ai réuni les enfants ; évidemment, lorsque j'ai tenté de leur dire que je devais partir, et de leur proposer de me suivre à Calpe, où je souhaitais rentrer, ils n'ont même pas pris la peine de considérer mes paroles. Même s'ils étaient encore adolescents, même si la puissance de Bridgess n'atteignait pas celle de ses frères, ces trois-là ensemble étaient toujours bien plus puissants que moi. Je ne pouvais pas les forcer à venir. Alors... je suis partie. Notre vie de famille, ou plutôt notre, disons, "cohabitation entre personnes liées par le sang", devenait insupportable. Les enfants avaient beau s'entendre entre eux, j'avais l'impression qu'un fossé nous séparait tous. Tandis que cette situation me perturbait de plus en plus, de vieux démons refaisaient surface, les fantômes de batailles passées, toutes ces morts que je m'efforçais de laisser de côté depuis mon entrée dans l'Armée revenaient me tourmenter. J'avais besoin de souffler, de m'éloigner d'Orsa, de cet endroit qui avait marqué le début de ma carrière de meurtrière, de la rencontre de l'homme qui plus tard briserait mes enfants, et de la destruction de ceux-ci.

Ainsi, j'ai pris mes affaires, et je suis parti. Valkorion n'a même pas cherché à m'en empêcher, je ne suis même pas sûre qu'il ait remarqué mon départ. Quant à mes enfants, je ne sais ce qu'ils pensent de moi au jour d'aujourd'hui. Peut-être leur ai-je manqué, peut-être m'en veulent-ils d'être partie, ou peut-être... Peut-être que, comme leur père, ils ne se soucient tout simplement pas de moi. Honnêtement, je redoute nos retrouvailles autant que je les attends.


ARCANN

Les flammes, aussi vivent que celles qui bouillonnent en moi, crépitent sur le champ de bataille. Ma rage ne fait qu'augmenter de minute en minute, ardente, si je puis dire. Tous ces Aphesiens et ces Aphesiennes tomberont devant nous. Ils finiront exterminés, peut-être pas aujourd'hui, ni demain, mais un jour, leur peuple sera totalement consumé par la puissance destructrice de l'Armée, à laquelle je joins la mienne.

Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas combattu. Passant une main sur la cicatrice couvrant mon visage, ma rage est décuplée. Je n’avais pas pu revenir sur le champ de bataille avant la guérison de la blessure que m'avait infligé un Aphesien -qui, lui, ne tarda pas à mourir juste après, son corps démembré par un puissant déferlement d'air. S'étendant sur toute la partie gauche de mon visage et descendant sur ma clavicule et jusqu'à mon épaule, ces stigmates d'une bataille passée ont au moins le mérite de démontrer que je me relève toujours.

Aujourd'hui, plus que jamais, je suis prêt à en découdre, et ma rage ne fait que se renforcer lorsque la voix de mon frère parvient à mes oreilles : « Bridgess, derrière toi ! », me faisant chercher ma petite sœur du regard, et la trouvant attaquée de deux côtés, littéralement prise entre deux feux.

Mais, avant que l'assaillant arrière puisse l'atteindre, une puissante rafale d'air l’envoi s'écraser plus loin. Tournant mon regard vers le protecteur de ma sœur, les muscles de mon visage se contractent tant bien que mal en une expression de surprise.

« Que faites-vous là ?
-Appelle ça l'instinct maternel. »


LA DERNIÈRE BATAILLE

Contrairement à ses frères, chez qui la Maîtrise de l'Air est puissante, celle de Bridgess n'a rien de particulier. Aussi ne douta-t-elle pas que la soudaine apparition de sa mère lui avait sauvé la vie.

Ne la lâchant pas d'une semelle, Senya resta aux côtés de sa fille, surveillant ses arrières. « Je sais que tu es en colère contre moi, Bridgess, lâcha soudain la mère à travers la frénésie de la bataille.
-On en parlera plus tard, répondit simplement la jeune femme.
-Je veux juste que tu saches que je ne suis pas partie de gaieté de cœur ; j'avais simplement besoin de m'éloigner un moment. »
Déstabilisant ses ennemis à l'aide d'un balayage de l'air, Bridgess commenta ensuite : « Loin de vos enfants.
-Loin d'Orsa. Mais c'était une erreur, et je regrette de l'avoir faite. Toutes ces années passées loin de vous : de toi, de tes frères... » Reprenant sa respiration après avoir usé de la technique du souffle de vent, elle attendit une réponse de sa fille ; voyant que celle-ci ne venait pas, elle continua : « Mais honnêtement, je ne pensais pas que mon départ vous toucherait. Le jour où je suis partie, tes frères et toi sembliez... indifférents. » Même si elle était celle qui avait choisi de partir, Senya ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement de cœur en se remémorant les visages impassibles de ses enfants, une part de regret uniquement détectable dans les yeux de Thexan, à peine.

Alors qu'elle pensait ne plus recevoir de réponse de sa fille, celle-ci reprit la parole, d'une voix qui semblait étrangement basse malgré le fait qu'elle devait en vérité crier pour se faire entendre « Vous savez que nous ne sommes pas vraiment du genre à dévoiler nos émotions ; pas les positives, du moins... Mais vous n'en restez pas moins notre mère. »

Cette simple déclaration fit naître un sentiment puissant en Senya, du genre qu'elle ne pensait pas ressentir de nouveau un jour depuis bien longtemps : l'espoir. L'espoir que, contrairement à l'impression qu'elle avait, ses enfants l'aimaient, l'espoir de pouvoir repartir à zéro, l'espoir de créer enfin cette famille aimante et soudée à laquelle elle aspirait depuis si longtemps.

Un souffle chaud caressa son visage, qu'elle associa d'abord à l'expression physique de son euphorie intérieure, avant de redescendre de son nuage et se rendre compte que le « souffle » en question n'était pas simplement chaud, mais brûlant. « Mère ! » d'une même voix, ses enfants laissèrent transparaître leur inquiétude, tandis qu'elle s'effondrait au sol.

Se dirigeant vers sa mère, Arcann concentra toute sa rage sur l'attaquant, enchaînant les attaques jusqu'à ne laisser derrière lui qu'un corps sans vie. Il s'empressa de prendre sa mère dans ses bras afin de la transporter à l'écart des combats, suivi de ses frère et sœur, et la déposa délicatement à terre. Tous trois s'agenouillèrent auprès de leur mère ; ironiquement, elle passait ses derniers instants sur un champ de bataille, entourée par la mort qui l'avait poussée à s'en aller ; mais aussi par ses enfants, qui l'avaient poussée à revenir. Et, en dépit de tout, elle se sentait bien.

« Ce n'était pas ce que nous souhaitions », commenta Arcann ; et, venant de lui, Senya savait qu'il s'agissait d'une grande preuve d'amour. Toutefois, les poumons en feu, le corps ravagé, la douleur physique l'accablant, elle ne fut pas en mesure de répondre, et se contenta de tordre la bouche dans ce qui se voulait être un sourire.
« J'aurais dû rester, lâcha-t-elle entre deux toux.
-Vous êtes là, maintenant », dit tendrement Bridgess en posant une main sur la sienne. « Plus pour longtemps », songea Senya, sachant pertinemment que ses enfants étaient eux aussi conscients de ce fait. Ils restèrent tous trois dans un silence calme, apaisant pour cette mère enfin réunie avec ses petits, malgré la douleur de la situation, si bien physique que morale. Les retrouver pour les laisser de nouveau juste après... Cette fois, ce n'était pas son choix, mais ce n'en était pas moins déchirant.

À mesure que ses forces s'affaiblissaient, l'expression qu'arborait ses enfants se faisait de plus en plus sombre. Ils savaient, tout aussi bien que leur mère, que la fin était proche, mais aucun n'était sûr de savoir comme gérer cette situation, ce second et dernier adieu.

« Allez en paix, Mère, lâcha doucement Thexan.
-Mes trois enfants sont réunis autour de moi... réussit-elle à articuler lentement. Je suis en paix. »
Elle put capturer ce dernier instant ; les merveilles de sa vie, penchés au-dessus d'elle, le regard bordé de tristesse, mais présents, là, tandis qu'approchait la fin. Et, en dépit de tout ce qu'elle avait vécu, de cette vie pendant laquelle elle jugeait ne pas avoir assez profité d'eux, de la tristesse qu'elle ressentait à l'idée de les laisser de nouveau, cette fois-ci sans jamais leur revenir, en cet instant, elle ressentait tout l'amour insoupçonné qu'ils éprouvaient en fait pour elle, et elle se sentait bien. Elle leur offrit un dernier sourire affectueux, et sur un soupir, ferma les yeux pour la dernière fois.


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THEXAN
(caractère)

Bridgess, je crois qu'elle s'en veut. Après la mort de notre mère, nous n'avons jamais vraiment reparlé d'elle. Nous avons fait notre deuil ensemble, mais, intrinsèquement, nous savions tous trois que c'était un sujet à ne pas aborder de vive voix, même aujourd'hui, cinq ans après. Elle ne m'a donc pas fait part de ses sentiments les plus profonds, mais, connaissant ma sœur, elle se sent d'une certaine manière responsable de ce qui est arrivé à Mère. Elle l'avait sauvé, tandis que Bridgess n'avait pas pu lui rendre la pareille, et ça la ronge.

Mais elle prend sur elle et ne nous en parle pas, à moi ou à Arcann, et surtout pas à Père. D'ailleurs, nous ne lui parlons plus vraiment, et lui non plus ne se sent pas le besoin de passer du temps avec nous ; c'est à peine si nous nous adressons un bonjour lorsque nous nous croisons... Mais c'est ainsi que les choses ont toujours été, plus ou moins. Je me rappelle d'une époque où il était moins froid ; toujours strict, mais il avait alors cette petite étincelle en lui, cette part de bienveillance paternelle... Mais ce ne sont que des bribes de souvenirs disparates, peut-être juste les fragments des aspirations créées par l'esprit d'un enfant négligé au géniteur inexpressif. Ce dont je suis sûr, en tout cas, c'est que quand bien même il aurait autrefois reflété l'idée que je me fais d'une père « normal », il a par la suite changé cette vision pour n’apparaître que comme un homme distant et impénétrable. Si je me suis fait à l'idée que nous n'aurons probablement jamais droit à une expression d'affection de sa part et me contentai de le souhaiter sans réel espoir, ce ne fut pas le cas d'Arcann et Bridgess, constamment à la recherche de son estime.

Pourquoi cette obsession pour une fierté paternelle apparemment inexistante ou pour le moins bien cachée ? Je ne le sais pas, peut-être qu'eux-même ne le savent pas. Ils sont tenaces, obstinés, ce qui à la base était probablement un espoir d'enfant s'est transformé en l'objectif d'une vie. Arcann était peut-être le plus obnubilé par cette idée, mais Bridgess se faisait également un devoir d'acquérir la considération de Père.

Cependant, après la mort de notre mère, ces ambitions frustrantes se sont tout simplement envolée. Il est désolant de voir qu'il nous a fallu en venir à sa perte pour enfin nous rendre compte de la stérilité de nos attentes. Toutes ces années à chercher l'attention d'un père, alors que nous avions une mère prête à nous donner la sienne sans contrepartie.

Aujourd’hui, Bridgess n'est plus la même ; dans le fond, elle n'a pas vraiment changé, mais en même temps, elle a complètement changé. En fait, je crois que son caractère est resté le même, mais c'est sa perception, et la nôtre, qui s'est trouvée modifiée par la mort de Mère. Tout ce qu'elle fait, elle le fait toujours avec la même détermination, le même acharnement, mais plus de la même manière. L'opinion de Père ne lui importe plus désormais, pas plus qu'à Arcann ou à moi. Elle vit pour elle, elle se bat pour elle, pour ses convictions, et non plus pour Père et les siennes. Sa rancune envers les Aphesiens n'est plus présente pour suivre l'exemple de Valkorion, mais elle vient de sa propre personne, à travers les cadavres de nos camarades, celui de notre mère...

Je ne dirais pas que Bridgess s'est renfermée après son décès ; elle tentait de garder la même attitude, de se donner un air imperturbable, comme si elle était prête à encaisser tout ce que la vie avait à lui réserver sans jamais flancher. Je la comprends, c'est ce que nous avons tous les trois voulu faire : nous montrer fort, inébranlable, peu importe la situation ; l'influence de Père, peut-être. Nous étions là, tous les trois, les uns pour les autres, mais en silence. Dans une situation comme celle-ci, les mots sont parfois inutiles ; il y a des fois où il n'y a tout simplement rien à dire. Mais nous sommes là, et c'est tout ce qui compte.

Et puis, elle a rencontré cette fille, [perso de Nithael], et je crois qu'elle est heureuse. C'est presque étrange d'utiliser ce mot pour qualifier l'un d'entre nous, mais depuis qu'elles sont ensemble, Bridgess semble plus ouverte ; elle sourit, parfois sans raison, ses lèvres s'étirent tout simplement d'elles-mêmes alors qu'elle ne fait rien de particulier. Et voir ma petite sœur comme ça, ça me fait plaisir, ainsi qu'à Arcann, même s'il ne le dit pas à voix haute ; alors peut-être que je devrais dire merci, [perso de Nitha], parce que du bonheur, nous en avons terriblement besoin.


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BRIDGESS
(liens)

[à compléter]

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Dernière modification par Mikasa_Ackerman le mar. 25 déc., 2018 1:07 am, modifié 2 fois.
Mikasa_Ackerman

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Re: NOUVEAU RPG : La Guerre des Clans - Inscriptions Ouvertes

Message par Mikasa_Ackerman »

Hello! Déjà, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année! :3 Ensuite, désolée d'avoir disparu de la circulation pendant 20 ans, je suis toujours en vie! Et voilà ENFIN la fiche de mon personnage. Elle est pas fameuse, mais j'ai déjà mis tellement de temps à trouver autre chose qu'une idée de base pour le caractère que dès que j'ai eu de l'inspiration pour l'histoire, je me suis empressée de l'écrire x) Quoi qu'il en soit, si quelqu'un veut un lien, ce sera avec plaisir! De mon côté, je lis les fiches qu'il me reste dès que j'ai le temps, puis je vous ferais des propositions si des idées me viennent :3 Pour l'instant, Bridgess a des liens avec les personnages de Nitha (petite amie), d'Hyper (camarade) et de Tally (supérieure et confidente) ; j'écrirai et ajouterai ça à ma fiche dès que possible, j'ai préféré la poster avant de m'être attaquée à la partie liens pour éviter de prendre quelques mois de plus à la préparer x') Désolée pour les éventuelles fautes d'orthographe, je me suis relue mais à tous les coups j'en ai laissé passer '-'
Dernière modification par Mikasa_Ackerman le mar. 25 déc., 2018 12:23 am, modifié 1 fois.
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