Salut !
Bon je sais j'ai du retard absolument partout et chez tout le monde, je vous promets que je fais de mon mieux pour rattraper ! Mais sérieux, j'ose pas lire les commentaires des autres, j'ai trop peur de tomber sur une allusion ou un spoil de FB, je l'ai pas vu moi...
Je suis trop contente, dans 3 semaines je rentre en France pour Noël, ça m'avait trop manqué sérieux. J'ai passé des heures hier à la BU pour mes exams et j'ai pas été fichue d'avancer sur mes essays : j'ai changé mon sujet, j'ai lu des livres qui m'ont avancée à quasi rien, bref, du temps perdu, on aime. Par contre le soir, une amie italienne a cuisiné des lasagnes oh là là, une tuerie *-*
Bref, je vous laisse avec ce chapitre, j'espère qu'il vous plaira !
Merci à tous pour vos commentaire, comme toujours ça m'a fait trop plaisir !
Chapitre 4 : Tom Jedusor
Novembre. C'était un jour pluvieux et glacial. Et c'était un jour de match de Quidditch.
Cette fois, Gryffondor allait jouer contre Serpentard. Minerva savait que la confrontation allait être rude, bien plus que contre Serdaigle. Car à l'envie de gagner s'ajoutait l'animosité entre les deux maisons. Elle le savait aussi car Jimmy l'avait mise en garde. Ils avaient souvent discuté devant le feu. Minerva s'entendait bien avec lui. C'était grâce à lui qu'elle avait réussi à se battre pour garder sa place dans l'équipe. Elle n'avait plus qu'à faire ses preuves pour effacer le match contre Serdaigle.
- Les Serpentard seront sans pitié. Notre maison et la leur sont ennemies depuis des années, si ce n'est des siècles et pas qu'au Quidditch, prévint Jimmy assis à côté de Minerva. Il faudra faire attention. Les poursuiveurs sont hargneux et les batteurs n'hésiteront pas à te blesser pour gagner le match.
Minerva déglutit et acquiesça.
- Qui est le capitaine ? demanda-t-elle.
Jimmy grimaça.
- Un poursuiveur, un Dolohov. S'il y en a bien un avec qui il faut faire attention c'est lui. Pour ajouter à cela, c'est un élève brillant, rusé et manipulateur. Pas étonnant qu'il ait été choisi comme Préfet-en-chef ...
Il ajouta en marmonnant « tous les Préfets-en-chef de Serpentard sont terrifiants de toute façon».
- Pardon ? fit Minerva.
Jimmy répéta sa phrase.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Les yeux de Jimmy se perdirent dans les flammes dansantes du feu.
- J'étais en troisième année. C'était en 1943. Les moldus étaient en pleine guerre mondiale. Et à Poudlard, il y avait cette impression de danger qui flottait dans l'air. Je n'avais jamais connu ça. Il y avait cet élève...
Jimmy se tut. Minerva resta accrochée à ses lèvres.
- Quel élève ? chuchota-t-elle comme si l'élève en question était à côté, à les écouter.
Jimmy cligna faiblement des yeux et reprit :
- Il était à Serpentard, en cinquième année. Préfet. Et il y avait aussi cette chose dans les couloirs de Poudlard...
Malgré elle, Minerva frissonna.
- Quelle chose ?
- Un monstre, une créature ... Personne n'a su réellement. On ne savait qu'une seule chose. Cette créature tuait. Une élève née-moldue a été assassinée dans les toilettes des filles.
Minerva porta la main à sa bouche, horrifiée.
- Comment savez-vous que ce n'était pas un accident ? Pourquoi le monstre ? Vous l'avez déjà vu ?
Jimmy secoua la tête.
- Je te l'ai dit : personne ne savait ce que c'était réellement. Mais il y avait des messages sur les murs.
- Quelles sortes de messages ?
Minerva commençait à en avoir marre de devoir lui soutirer les informations comme ça.
- Des messages de morts, des menaces écrites sur les murs avec du sang ..., répondit Jimmy. Comme quoi les nés-moldus étaient les prochaines victimes de l'héritier de Serpentard. C'était écrit « sang de bourbe ». Pas nés-moldus. Peu après ces messages, une fille de quatrième année a trouvé le corps de Mimi Warren dans les toilettes. C'était atroce. Un meurtre... Dans Poudlard.
Minerva pouvait imaginer l'horreur qu'il avait vécu. Il avait son âge quand le meurtre avait eu lieu. Cependant, un point restait obscur pour Minerva.
- Quel est le rapport avec le Serpentard ?
Jimmy tourna des yeux vides vers elle.
- C'est lui qui a trouvé le monstre... Et son maître.
Minerva ouvrit de grands yeux.
- Et alors ?
Jimmy soupira et répondit :
- C'est là que je trouve l'histoire terrifiante. Le monstre était une Acromentula et son maître s'appelait Rubeus Hagrid.
- Quoi ?
Le cri avait fusé, direct. Minerva ne comprenait pas. Jimmy parlait-il bien de Hagrid le garde-chasse ? Jimmy continua son récit :
- J'ai interrogé la fille qui avait vu le corps. Elle m'a certifié qu'il n'y avait aucune trace de blessures, pas de sang. Rien. Une Acromentula tue, mais elle laisse des marques sur le corps et la victime n'en n'avait aucune.
- Quelle est ton hypothèse, alors ?
Jimmy réfléchit un instant.
- Hagrid était à Gryffondor. Il était un des élèves les plus gentils de la promotion. Maladroit, affectueux, gaffeur... Pas meurtrier. Il adore les bêtes féroces, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait gardé avec lui une Acromentula. Le Serpentard en a profité.
- Profité ? releva Minerva. Tu veux dire...
- Je ne sais pas, je te dis, répliqua Jimmy. Ce Serpentard était inquiétant. Brillant élève, mais il filait la chaire de poule. Les élèves de sa maison le vénéraient... Ou en avaient peur. Personne ne l'approchait, par terreur. Un jour, j'ai croisé son regard... j'ai eu l'impression qu'il lisait dans mes pensées. J'ai couru hors de sa vue et je ne me suis plus jamais approché de lui. J'ai gardé un souvenir des ses yeux froids, de son sourire figé, son regard calculateur, manipulateur, son teint pâle.
Silence. Puis :
- Tu veux savoir si je le crois coupable ? Je n'ai aucune preuve. Tu vas penser que je garde des préjugés contre lui, mais si tu l'avais rencontré, tu dirais la même chose. Oui je le crois coupable, parce que Hagrid ne commettrait jamais de meurtres et que c'est ce Serpentard qui l'a dénoncé. La baguette de Hagrid a été brisée et il a été expulsé du château. Après cette histoire, j'ai commencé à avoir des soupçons envers ce Serpentard, et je crois qu'il m'a surpris en train de l'observer avec méfiance. Mais il n'a rien tenté contre moi.
Minerva songea longuement à ce récit. Tout ça s'était déroulé il y a seulement cinq ans. Elle demanda :
- Si Hagrid était présumé coupable, comme se fait-il qu'il ait pu rester à Poudlard finalement ?
- Ça, c'est grâce à Dumbledore, sourit Jimmy. Je le soupçonne d'avoir suspecté le Serpentard également. Il pensait sûrement Hagrid innocent et a prié le directeur Dippet de le garder en tant que garde-chasse. Hagrid en est grandement reconnaissant au professeur de métamorphose.
Jimmy bailla et se leva en regardant l'heure.
- Il va être temps de se rendre au match. Tu viens ?
Minerva acquiesça puis demanda soudainement :
- Tu as dit que cette partie était la plus terrifiante. Pourquoi ?
Jimmy la regarda gravement et finit par répondre d'une voix sombre :
- Parce que si j'ai raison et que ce Serpentard est vraiment coupable, alors ça veut dire qu'il est en liberté quelque part dans le pays.
Il se dirigea vers la sortie et juste avant de franchir le passage, il ajouta :
- Et avant que tu ne me poses la question... Ce Serpentard s'appelait Tom Jedusor.
***
Le récit de Jimmy était complètement sorti de la tête de Minerva dès que le match avait commencé. Malgré la pluie, les supporters étaient présents. Elle aperçut Filius sur les épaules d'Alan, en train de l'acclamer comme des fous.
Très vite, le ton du jeu fut donné : il n'y aurait pas de quartier. Dès le début, un poursuiveur percuta violemment l'épaule de Minerva dans la quête du Souaffle. Mais la jeune fille avait réussi à attraper la balle rouge avant et, stupéfaite de l'avoir, fila vers les cercles de but.
- Et c'est McGonagall qui entame le jeu ! fit la voix du présentateur. Nous espérons tous qu'elle se sente moins angoissée pour ce match et nous fasse une belle performance !
- Compte sur moi, souffla Minerva avant d'accélérer.
Elle distança ses adversaires en un rien de temps et, arrivée dans la zone de tir, lâcha le Souaffle de toutes ses forces. La balle fila dans les airs et passa dans le cercle de droite sans que le gardien n'ait eu le temps de l'atteindre, sous le regard agréablement surpris de Minerva.
- Et les premiers points sont accordés à Gryffondor ! hurla le présentateur. McGonagall serait-elle déterminée à nous offrir un match à nous en mettre plein la vue ?
Stephen Hawks leva le pouce à Minerva avec un grand sourire.
Minerva se mit à enchaîner buts sur buts, passes décisives sur passes décisives si bien que le présentateur (et elle-même) n'en croyait pas ses yeux :
- McGonagall semble décidée à effacer son précédent match des esprits ! Aucune chance qu'on oublie celui qui se déroule sous nos yeux en tout cas ! On peut en venir à penser que le désastre du mois précédent n'était dû qu'à la malchance !
La peur, le stress, la malchance... Il pouvait mettre ça sur le compte de tout ce qu'il voulait, Minerva ne souhaitait qu'une chose : briller sur le terrain.
Stephen à sa gauche, Minerva surveillait du regard Potter qui détenait le Souaffle. Soudain, celui-ci s'éleva en chandelle en elle pensa immédiatement à la feinte de Porskoff. Elle se plaça en dessous de son coéquipier et alors qu'un poursuiveur fonçait sur Potter pour le désarçonner, Fleamont lâcha le Souaffle que Minerva rattrapa avec facilité. Il ne lui restait plus que quelques mètres avant la zone de tirs lorsqu'elle entendit une clameur désapprobatrice venant de chez les Gryffondor. Elle se retourna et vit avec horreur Potter basculer de son balai après s'être fait percuter par le poursuiveur Serpentard. Stephen arriva en catastrophe et agrippa Potter par la cheville. Minerva laissa tomber le Souaffle et vola le plus vite possible à leur secours. Gabriel était déjà arrivé ainsi que Jimmy, aussi, Minerva choisit plutôt de récupérer le balai de Potter au sol et de le lui ramener. Il marmonna un remerciement à son équipe qui le hissa sur le balai. L'arbitre siffla un pénalty en faveur de Gryffondor car le Serpentard avait éjecté Potter de son balai après que celui-ci ait lâché le Souaffle. Stephen tira le pénalty et marqua. 140 à 110 pour Gryffondor.
La foule s'excita, les Gryffondor huant Serpentard pour le coup bas et les narguant du pénalty offert tandis que les verts se défendaient en vociférant. Il y avait un tel boucan que Holly dut attirer l'attention sur elle en s'élevant dans le ciel. Dans son poing serré, se trouvait le vif d'or qu'elle avait attrapé sans que personne ne le remarque, trop préoccupés par la joute verbale des maisons ennemies.
***
Cette fois, Minerva profita amplement de la fête donnée en l'honneur de leur victoire. Elle fut chaudement félicitée, ses erreurs du match précédent oubliées ou tout du moins, réparées. Alan lui avait sauté dessus dès sa sortie des vestiaires.
Minerva avait rarement vécu une soirée aussi joyeuse, même si elle avait considéré l'alcool apporté par les septièmes années avec désapprobation.
- J'ai failli me casser quelque chose petite, disait Potter une bouteille à la main, j'ai bien le droit à un petit remontant !
Minerva avant secoué la tête, les lèvres pincées dans une moue sceptique mais avait passé le reste de la soirée en compagnie d'Alan et de Jimmy, qui allait et venait entre les élèves.
***
L'année se déroula sans anicroche, si ce n'est que les confrontations Serpentard/Gryffondor restaient violentes. Minerva s'était découvert non seulement une véritable passion mais également un réel talent en Quidditch. Le mauvais souvenir du premier match était dépassé, et les entraînements ardus qu'elle suivait avec assiduité lui permettaient de s’améliorer sans cesse. Elle était entrée en quelques mois dans le « top » dix des meilleurs joueurs de l’année.
Elle réussit ses examens de fin d’année de la même manière qu’en première année et rejoignit sa famille pour l’été. Avant de passer de l’autre côté du quai, Minerva se rassembla avec l’équipe de Gryffondor qui faisait ses adieux à Gabriel et Jimmy, tous deux partant de Poudlard pour vivre leur vie de sorciers diplômés. Gabriel allait tenter de continuer dans le Quidditch ou tenterait un poste au ministère dans le département des sports magiques. Jimmy quant à lui, disait qu’il allait faire des recherches.
- Des recherches sur quoi ?
Jimmy sourit à Minerva mais ne répondit pas. À la place, il se tourna vers son capitaine et posa une main sur son épaule :
- Tu vas devoir trouver deux nouveaux batteurs ! J’espère pour toi que tu n’auras pas des cas désespérés.
Il ajouta avec un clin d’œil que Minerva trouva triste :
- Ne faites pas de bêtises, je ne serais plus là pour vous surveiller !
Après les au revoir émotionnels, Minerva rejoignit sa famille à la gare King’s Cross.
Sa vie reprit sa routine habituelle : jeux avec Robert Jr, parties d’échec avec son père, papotages avec sa mère, disputes ridicules avec Malcolm… C’était une vie complètement différente de celle de Poudlard et Minerva trouvait cela reposant.
Pourtant il fallut bien retourner au château, sous l’œil maussade et jaloux de Malcolm qui peinait à attendre encore une année pour rejoindre sa sœur.
Minerva grimpa dans le train et se rendit bien vite compte avec désappointement que la plupart des compartiments étaient pleins. Elle en trouva un qui ne contenait qu’une jeune fille un peu rondelette. Minerva ouvrit la porte du compartiment et demanda :
- Je peux venir ici ?
L’autre fille acquiesça, faisant voler ses boucles marron. Elle avait les cheveux relativement courts qui formaient une sorte de casque autour du visage. Minerva lui sourit et hissa sa malle dans les filets avant de s’installer devant la fille.
- Je suis Minerva McGonagall, se présenta-t-elle.
La fille l’observa de ses yeux marron chaleureux et un petit sourire timide étira ses lèvres.
- Je m’appelle Pomona. Pomona Chourave. Je rentre en première année.
- Et moi en troisième. Deux de mes amis me rejoindront sûrement, cela ne te dérange pas ?
Pomona assura que non et plongea son regard dans la vitre, là où ses parents lui faisaient des signes de la main. Elle leur rendit leur salut avec un sourire triste. Minerva le nota et dit :
- Tu vas voir, Poudlard est génial. Le temps passe vite là-bas, tu retrouveras ta famille rapidement.
Le train s’ébranla et Chourave tourna son visage rond vers elle. Elle demanda :
- Elle te manque toi ?
- Souvent, assura Minerva, mais j’ai mes amis à Poudlard. Ils sont un peu comme ma seconde famille.
- Moi aussi je ressentirai ça ? s’enquit Pomona.
Minerva sourit.
- Sûrement.
À cet instant, le compartiment s’ouvrit sur Alan et Filius.
- Vous en avez mis du temps pour venir ! s’exclama Minerva en se levant.
- Ce n’est pas nous qui avons choisis de nous installer à l’autre bout du train, râla Alan en hissant sa valise et celle de Filius dans les filets. Bonjour sinon !
Minerva sourit, et serra ses amis dans ses bras. Elle les présenta à Pomona qui rosit sous leurs regards curieux. Filius s’assit à ses côtés et dit :
- Je suis à Serdaigle. Si tu me rejoins, tu verras comment cette maison est très intéressante.
Alan se pencha en avant et protesta :
- Non, elle ira à Gryffondor, chez les meilleurs !
Filius ricana tandis que Minerva levait les yeux au ciel.
- C’est vrai ! se défendit Alan. C’était la maison du professeur Dumbledore !
Les yeux de Minerva se mirent à briller à l’entente du nom de son professeur préféré. Alan le remarqua et se moqua :
- À te voir, on pourrait croire que tu passeras ta vie à ses côtés tellement tu l’adules !
Minerva croisa les bras et dit à Pomona :
- Ne les écoute pas. Toutes les maisons se valent.
- Sauf Serpentard peut-être … marmonna Alan.
- Serpentard est très bien, soupira Minerva, il y a juste quelques élèves là-bas qui… ne sont pas très recommandables disons.
En disant cela, elle pensait à ce fameux Tom Jedusor qui avait terrifié les élèves quelques années plus tôt. Devant le visage légèrement blanc de Pomona, elle s’empressa d’ajouter :
- Mais c’était la maison du grand Merlin !
Pomona eut un petit sourire et demanda :
- Et Poufsouffle ?
Minerva échangea un regard avec ses amis et répondit :
- On ne connaît pas trop de Poufsouffle, mais il est dit que ce sont les plus bons et généreux de tous.
***
- J’ai faim, grogna Alan en se cramponnant le ventre.
- Tu as toujours faim, répliqua Minerva. Maintenant tais-toi, j’essaie d’écouter le discours du directeur.
- Mais c’est le même tous les ans…
Il n’avait pas tort. Dippet ne variait pas les discours, à part quelques mots par-ci par-là.
Le professeur Dumbledore commença à énumérer les noms des premières années qui se faisaient repartir.
- Chourave Pomona !
Minerva se redressa en même temps qu’Alan qui en avait oublié sa faim.
À peine le Choixpeau eut-il frôlé les cheveux frisés de Pomona qu’il cria :
- Poufsouffle !
Alan grogna un « dommage » et Minerva sourit en suivant la petite fille qui rejoignait sa maison à pas précipités.
***
L’année se déroulait de façon merveilleuse. Pomona s’était liée d’amitié avec le trio et les quatre se retrouvaient souvent dans le parc pour discuter. Gryffondor enchaînait les victoires au Quidditch même s’il avait été difficile de dénicher deux bons batteurs pour remplacer Jimmy et Gabriel. Aux sélections, un seul avait été accepté, le deuxième, c’était Minerva qui l’avait remarqué. Il était en cinquième année, bien bâti, mais c’est surtout quand elle l’avait vu jeter un bout de parchemin dans un sac à plusieurs mètres de lui et réussir son tir, qu’elle avait parlé de lui à Potter. Celui-ci avait été sévère mais finalement, le garçon appelé Walter avait été choisi.
Les professeurs leur donnaient une masse considérable de travail à faire et plusieurs avaient du mal à tenir le rythme étant donné que deux matières avaient été rajoutées à leur emploi du temps. Minerva avait pris arithmancie et soin aux créatures magiques. Elle avait dédaigné la divination et d’après les dires d’Alan, elle avait bien fait.
- La dernière fois je me suis endormi tellement c’était ennuyant, disait-il en secourant la tête.
- Je te l’avais dit, répliqua Minerva.
Alan l’imita exagérément en répétant sa phrase et elle éclata de rire en lui donnant une tape sur le bras.
- Allez viens, on va manger.
Cela eut le mérite de réveiller Alan qui se mît à bondir devant elle.
***
Cela se déroula en mars, un mardi matin au petit déjeuner. Les élèves entamaient une nouvelle journée sous un soleil brillant. L'humeur était joyeuse.
Soudain, le courrier du matin surgit, la nuée de chouettes et hiboux l'accompagnant. Elle laissa Alan lire la Gazette du Sorcier et attendit son tour en mangeant son œuf.
Des murmures s'élevèrent dans la salle. Minerva leva la tête et observa les élèves qui, pour beaucoup d'entre eux, étaient horrifiés.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-elle à Alan.
Mais celui-ci ne répondit pas. Il était blanc comme un linge.
- Alan ! Qu'est-ce qu'il se passe ?
Alors qu'elle allait lui arracher la Gazette des mains, une personne s'approcha dans son dos. Elle se retourna. C'était Potter. Elle ne l'avait jamais vu aussi secoué. Il lui tendit le journal et elle s'empressa de lire les titres qu'il lui montrait.
« La nuit dernière, aux alentours de 23 heures 11, le sorcier Jimmy Thomas a trouvé la mort dans sa maison de District Lane. Agé de dix-huit ans, il avait terminé ses études dans l'école de Sorcellerie Poudlard depuis quelques mois et n'avait pas commencé de travail. « Il disait faire des recherches », raconte Polly Gardner sa voisine, « quelles recherches, ça, personne ne le savait. Il restait très secret à propos de cela. »
La mort de Jimmy Thomas reste à ce jour, mystérieuse. Selon la mère du jeune homme, il n'avait pas d'ennemis, personne qui pouvait lui en vouloir.
Ancien batteur dans son équipe de Quidditch de Gryffondor, Jimmy Thomas manquera à beaucoup de personnes. »
Minerva abaissa lentement le journal. Ses mains tremblaient. Elle croisa le regard de Potter et les larmes lui vinrent aux yeux.
- Jimmy..., murmura-t-elle d'une voix rauque.
Potter la prit dans ses bras et elle s'accrocha à lui en sanglotant.
Elle avait toujours été plus proche de Jimmy que des autres. C'était lui qui lui avait rendu sa détermination au Quidditch, qui l'avait encouragée et qui avait cru en elle. Il avait été un véritable ami pour elle. Et il était parti.
Elle se détacha de Potter et courut en dehors de la salle.
Elle trouva refuge dans une salle de classe, celle du professeur Dumbledore.
C'est là qu'elle perdit la raison. Tout ce qu'elle voulait, c'était épancher sa douleur, sa colère sur tout ce qui tombait sous sa main. Elle détruisit avec sa baguette bureaux, chaises... Elle était trop aveuglée par le chagrin pour réaliser ce qu'elle faisait.
Finalement, quand il n'y eut plus rien à casser, elle se laissa tomber contre le mur et éclata en sanglots.
Le professeur Dumbledore la trouva là peu après. Il ne fit guère attention au chaos qui régnait dans la pièce et s'approcha doucement de Minerva. Celle-ci hoqueta en le voyant. Elle bredouilla :
- Je suis désolée... Désolée pour votre salle de classe...
- Ne vous inquiétez pas, répondit-il avec un léger sourire. Je suis certain que vous ne serez pas la dernière à faire ça.
Mortifiée, Minerva baissa la tête. Dumbledore s'agenouilla devant elle et murmura :
- Je sais ce que vous ressentez... Je sais aussi que c'est dur.
Minerva ne le contredit pas.
Dumbledore allait continuer lorsque la porte s'ouvrit une seconde fois. Mais cette fois, c'était le directeur Dippet lui-même qui apparut. Il parut pétrifié face au désastre matériel.
- Que s'est-il passé ici ? demanda-t-il.
- Ce n'est rien, assura Dumbledore en se redressant, cette jeune fille a seulement mal.
Dippet le regarda, les yeux écarquillés.
- Vous voulez dire que c'est elle qui a fait ça ?
- Eh bien, répondit Dumbledore avec amusement, je suis certain que cette technique d'apaisement doit être fort revigorante, mais je ne suis pas à ce point fou pour m'attaquer à ma propre salle de classe...
- Ce n'est pas drôle, professeur Dumbledore ! s'exclama Dippet. Cette jeune élève a détruit votre salle !
- Mais je ne lui en veux pas. Un coup de baguette magique et le tour est joué !
Pour illustrer ses propos, il fit un mouvement dans les airs et les meubles se réparèrent d'eux-mêmes.
Dippet secoua la tête.
- Là n'est pas la question. Je sais bien que Miss McGonagall est bouleversée, mais cela n'excuse pas son comportement qui vous manque de respect.
Minerva se leva et tortilla ses mains.
- Elle a demandé pardon pour cela, dit le professeur Dumbledore. L'affaire est close.
- Elle sera en retenue demain soir, répliqua Dippet. Cet acte ne peut rester impuni juste parce qu'elle est votre meilleure élève.
***
Minerva avait comme devoir de nettoyer les coupes de Poudlard dans la salle des Trophés.
En entrant, elle songea que dans deux cents ans, les élèves envoyés ici auraient encore plus de boulot qu'elle, le nombre de coupes allant croissant.
Le concierge lui avait donné un sceau d'eau, un chiffon et du produit moldu pour l'argenterie. Elle enfila des gants et s'attaqua à la tâche. Elle lisait chaque coupe. Certains avaient obtenus des résultats exemplaires et avaient été récompensés, deux avaient remporté le tournoi des Trois Sorciers quelques siècles auparavant, d'autres pour service rendu à l'école. C'était le cas pour la plaque argentée au nom de Tom Elvis Jedusor. Minerva stoppa son mouvement et observa la récompense.
« Ce Serpentard, était inquiétant. Brillant élève, mais il filait la chaire de poule. »
« Oui je le crois coupable, parce que Hagrid ne commettrait jamais de meurtres et que c'est ce Serpentard qui l'a dénoncé. »
La médaille était datée de 1943. Ainsi donc, Jedusor avait été récompensé pour avoir dénoncé Hagrid et son Acromentula...
Minerva hésita un instant, puis astiqua finalement la médaille. Le concierge vérifiait tout à la fin et la forcerait à terminer son travail si le nettoyage était mal fait.
***
L'enterrement était prévu pour le samedi. Toute l'équipe de Gryffondor y allait, même les deux nouveaux batteurs.
Walter, qui le remplaçait, avait déposé l'ancienne batte que Jimmy utilisait auparavant. Il y avait placé des fleurs et beaucoup d'élèves s'étaient rendus à côté des vestiaires pour suivre son exemple. La batte était désormais recouverte de gerbes colorées, et le vendredi, Walter avait reçu une nouvelle batte par hibou. Il avait dit d'une voix remplie d'émotions :
- Je n'utiliserais pas la batte de Jimmy Thomas. Je veux qu'elle reste dans l'état dans lequel il l'a laissée, ou du moins au maximum.
Minerva avait approuvé, la gorge serrée.
Le jour de l'enterrement était finalement arrivé. Minerva était habillée tout de noir pour l'occasion, si on pouvait appeler cela une occasion.
À la cérémonie, il y avait des amis d'enfance de Jimmy, sa famille, l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Minerva n'eut aucun mal à repérer Mme Thomas. Elle avait les mêmes cheveux blonds cendrés et cette forme de visage identique, mais aujourd'hui détruit par la douleur.
- Où est Mr Thomas ? demanda-t-elle à son équipe.
- Il s'est barré quand il a appris que sa femme était une sorcière, répondit simplement Potter.
La cérémonie et la mise en terre furent affreusement longues. Minerva n'avait qu'une envie : quitter cet endroit au plus vite.
Après les paroles de condoléances à la famille, Minerva rejoignit l'équipe de Gryffondor qui devait se rendre ensemble à Poudlard. Mais du coin de l'œil, elle aperçut Potter partir sur la droite, d'un pas déterminé.
Hésitante, elle jeta un coup d'œil à son équipe qui s'éloignait, puis courut après son coéquipier.
- Potter ! s'écria-t-elle. Où vas-tu ?
Potter ne répondit pas, le regard dur fixé sur le lointain.
- Potter qu'est-ce que tu fais ?
- Je vais chez Jimmy, finit-il par dire.
Minerva trébucha en s'exclamant « quoi ? ».
- Je veux savoir pourquoi il a été assassiné.
- Assassiné ! Mais Potter, il était peut-être malade...
Fleamont se retourna brutalement vers elle et Minerva faillit le percuter.
- Malade ? répéta-t-il. Malade ? McGonagall, s'il avait été malade il aurait arrêté le Quidditch bien avant la fin de sa scolarité !
Minerva mit ses poings sur ses hanches.
- Et tu comptes faire quoi alors ?
- Il a dit qu'il faisait des recherches. Il ne m'a rien dit à ce sujet, pas un seul mot.
Minerva le considéra un instant. Ainsi, cela l'avait intrigué également.
- C'était un de mes meilleurs amis, continua Potter. Si je peux découvrir son assassin, crois-moi, je ferais tout pour l'arrêter.
Minerva acquiesça. Elle savait que Potter avait un caractère un peu jusiticer. À vrai dire, elle le voyait bien devenir Auror, mais cela n’avait jamais semblé faire partie de ses plans.
- Alors je viens avec toi, décida Minerva en lui lançant un air déterminé.
Elle s'attendait à ce qu'il refuse en partie à cause de son âge, mais à sa grande surprise, il hocha la tête.
- J'en étais sûr. Cela ne m'étonne pas de la part d'une fille qui en première année, savait déjà qu'elle allait faire partie de l'équipe de sa maison.
Il lui accorda un bref sourire, un de ses rares sourires. Cela fait plaisir à Minerva. Un sourire de la part de Potter arrivait très peu souvent et il était encore plus plaisant d'en recevoir un, car elle savait qu'elle le méritait. Il ne souriait aux autres que lorsque c'était vraiment nécessaire.
Il lui tendit une main et Minerva l'attrapa avec appréhension. Elle n'avait jamais transplané. Elle n'eut pas le temps de le prévenir que déjà, elle se sentit soulevée du sol, tirée par le nombril d'une façon plutôt désagréable. Ce fut rapide, mais son retour brutal sur le sol lui donna la nausée et elle crut qu'elle allait rendre son dernier repas.
- Ça va ? fit Potter. Ce n’est jamais agréable la première fois.
- Je ne te le fais pas dire, éructa-t-elle.
Après un moment, elle se redressa et se figea. Elle était devant une petite maison abandonnée, sombre. Elle n'eut aucun doute sur la personne qui la possédait. Ou qui l'avait possédée. Elle se demanda un bref instant comment Jimmy avait pu acquérir une maison sans recevoir de salaire avant d’écarter sa pensée rapidement, la réalité la frappant à nouveau.
- C'est ici que ...?
Potter hocha la tête, silencieux.
- Je suis venu le voir aux vacances de Noël. Je te dis, il ne craignait rien, n'était pas malade. Il souriait, riait.
Minerva pinça les lèvres. Elle croyait de plus en plus à sa théorie de l'assassinat.
Potter s'avança devant la porte et l'ouvrit sans qu'elle ne montre aucune résistance. Minerva le suivit d'un pas anxieux.
L'endroit était plutôt petit, mais il suffisait amplement pour un jeune vivant seul. Mais ce qui marqua Minerva en tout premier lieu, c'était le chaos qui y régnait. Les meubles avaient été renversés, il y avait des trous dans les murs, la cuisine était saccagée, certaines vitres brisées ...
Cela éliminait une quelconque maladie mortelle.
- Au moins il s'est battu, murmura d'une voix rauque Potter, exprimant le fond de la pensée de Minerva.
Elle s'avança de quelques pas, ne s'étant jamais imaginée qu'il serait aussi dur de venir ici.
C'était dans le salon que la scène fatale avait été la plus violente, d'après les meubles détruits. Même la cheminée avait pris des coups. C'était forcément des sortilèges qui avaient fait tout ça, en déduisit Minerva alors qu'elle examinait l'état de l'âtre. Potter était dans la cuisine.
Un tas de cendres attira son regard. Elle fronça les sourcils. Qui disait cendres, disait feu moldu. Or, Jimmy étant sorcier, il aurait créé un feu de sorciers : qui chauffe mais ne brûle pas. Pas besoin de bois, de journaux. Juste de la magie. Alors pourquoi y avait-il autant de cendres ?
Un bout de papier dans le fond de l'âtre fit tressauter son cœur. Elle tendit un bras tremblant et le prit entre ses doigts. Il était roussi sur les bords mais Minerva pouvait aisément lire les lettres « SOR » dessus. Cela pouvait être « trésor », « sortilège » ou autres. Mais les lettres avaient été écrites en majuscules. Comme un nom de famille. Comme...
« Ce Serpentard s'appelait Tom Jedusor. »
Minerva hoqueta et lâcha le bout de papier. Potter s'approcha.
- McGonagall ? Ça va ? T'as trouvé quelque chose ?
Mais Minerva ne répondit pas tout de suite, plongée dans ses souvenirs.
« Après cette histoire, j'ai commencé à avoir des soupçons envers ce Serpentard, et je crois qu'il m'a surpris en train de l'observer avec méfiance. »
Elle leva des yeux vides vers Potter qui s'accroupit immédiatement devant elle, le regard inquiet.
- Il avait un ennemi...
- Quoi ?
- Il avait un ennemi, répéta Minerva d'une voix blanche.
Potter fronça les sourcils et demanda :
- Qui ça ?
Minerva déglutit et répondit :
- Tom Jedusor.
Cette fois, ce fut Potter qui pâlit. Par son âge, Minerva avait déduit qu’il avait connu Jedusor quatre ans, assez pour en garder un fort souvenir.
- « Mais il n'a rien tenté contre moi », dit Minerva. C'est ce qu'il m'a dit après que Jedusor ait deviné que Jimmy avait des soupçons sur sa culpabilité.
- Quelle culpabilité ?
- Le monstre qui a tué cette née-moldue. Jimmy pensait que c'était ce Jedusor qui commandait ce monstre.
Potter fit signe qu'il comprenait et Minerva continua :
- Si Jimmy avait des soupçons, alors c'était sûrement sur ce Jedusor que se portaient ses recherches. Mais Jedusor avait des doutes sur les recherches de Jimmy.
- Il ne l'a pas attaqué quand il était à Poudlard évidemment, fit Potter. Dumbledore doutait également de l'innocence de Jedusor, je l'ai remarqué. Un deuxième meurtre... Ça aurait été trop et Jedusor aurait été soupçonné.
Minerva acquiesça, puis soudain, elle sentit son cœur se glacer. Une phrase de Jimmy lui revint en mémoire.
« Parce que si j'ai raison et que ce Serpentard est vraiment coupable, alors ça veut dire qu'il est en liberté quelque part dans le pays. »
- Il savait... murmura-t-elle.
- De quoi ?
- Il savait ce qui l'attendait en dehors de Poudlard.
Elle lui répéta ce que Jimmy lui avait dit et reprit :
- Je pensais qu'il était sombre parce que Jedusor était en liberté... Mais c'était aussi parce qu'il savait que hors de Poudlard, il allait être traqué.
- Par Merlin..., souffla Potter. Pourquoi n'a-t-il rien dit ?
Minerva ne répondit pas. D'une certaine façon, il les avait prévenus.
« Ne faites pas de bêtises, je ne serais plus là pour vous surveiller ! »
Pardon Perri, je me suis sentie mal quand t'as dit la dernière fois que t'aimais bien Jimmy
J'espère que ça vous a plu, bisous